Jeudi 2 février 2017 - N° 2188 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro
ACTUALITÉ POUR L’EMPLOI ET LE SERVICE PUBLIC
NOUVELLE AQUITAINE
Les cheminots toujours mobilisés
Le Ceresna s’attaque au chantier du Transport
La CGT appelait à un nouveau mouvement de grève et d’action du 1er au 3 février. « Coupée des réalités, engluée dans sa logique comptable, la Direction SNCF refuse de reconnaître les conséquences de sa stratégie destructrice qui dégrade le service public ferroviaire au quotidien, tant pour les usagers que pour les cheminots », déclarait le syndicat. Le service public ferroviaire a perdu 25 000 emplois depuis 10 ans dans l’ensemble des métiers. Sur les 48 000 départs prévus dans les 7 ans à venir, seuls 24 000 seraient remplacés. Ce pourrait être 50 000 cheminots en moins en 20 ans et c’est pour empêcher cela que le syndicat se mobilise. « Nous exigeons l’arrêt des suppressions d’effectifs et demandons des embauches à hauteur des besoins du service public, dans un pays qui compte aujourd’hui plusieurs millions de chômeurs ». La CGT dénonce aussi un « dumping social organisé par la direction SNCF, sur mandat du gouvernement », en faisant appel à des entreprises « mal organisées », avec des salariés mal formés, mal équipés, mal payés. « Nous exigeons l’arrêt de la sous-traitance et la ré-internalisation des charges qui, auparavant, étaient effectuées par les cheminots de la SNCF. Les seules logiques comptables et financières prévalent aujourd’hui sur les impératifs de sécurité, de confort, de fiabilité et de régularité ». Les cheminots entendent bien « ne pas voir le service public ferroviaire dépecé et leurs métiers disparaître ». Ils défendent également pour les usagers « une entreprise publique SNCF unique et intégrée qui réponde à leurs besoins de transports ». Au début de la semaine, la CGT Bordeaux gare s’adressait aux usagers avec un tract-pétition : « Si vous aussi vous êtes excédé par les suppressions, les retards et les files d’attente interminables au guichet “quand il y en a”, agissons ensemble ». L’objectif est d’exiger de la direction SNCF et du Conseil régional d’Aquitaine la garantie de conditions de transport optimales avec : - une régulation des tarifs permettant un accès au train à tous les citoyens, - des gares et des guichets ouverts du premier au dernier train, avec des agents SNCF afin d’assurer l’accueil, la vente, l’information et la sécurité des circulations, - des trains à l’heure, - du personnel SNCF à bord de tous les trains, - des investissements de l’État dans la maintenance du réseau.
Après les « États généraux de la filière Bois » et les « Assises de la filière Déchets », le Ceresna* (exCeresa) se lance dans « Le chantier du Transport en Nouvelle Aquitaine ». Ce vendredi 3 février, se rencontrent les différents acteurs. Alain Delmas nous explique la démarche.
NBSO. Qu’est-ce qui a poussé le Ceresna à engager un chantier sur cette question des transports en Nouvelle Aquitaine ?
EN LUTTE
Alain Delmas. Notre centre d’études et de recherches a été créé dans les années 80 par le Comité régional CGT Aquitaine, avec l’objectif de donner des éléments de compréhension pour que dans les territoires les syndicats puissent intervenir, construire des propositions, etc. En 2011, nous avons lancé un travail sur la filière bois, puis sur la filière déchets. Les cheminots nous ont interpellés pour travailler la question des transports, notamment sur l’impact de la loi NOTRe sur le rail. Nous leur avons proposé d’élargir à l’ensemble des enjeux liés aux transports. On peut partir du rail et travailler toutes les complémentarités, les modes de transports qui existent, sur le territoire de la nouvelle région. Nous avons un angle de travail en deux axes : comment répondre aux besoins des usagers (individuels et entreprises) et aux besoins des salariés en terme d’emploi, de formation, de temps de travail ? Nous pensons que
Surchauffe chez les ATSEM
DARWIN
si l’on ne prend pas en compte les besoins des salariés, on ne pourra pas répondre correctement aux besoins des usagers, quels qu’ils soient, donc on articule ces deux axes.
NBSO. Comment allez-vous vous y prendre ? Alain Delmas. Nous commençons par rencontrer l’ensemble des acteurs – services de l’État, de la Région, les employeurs, les associations, les syndicats… – Nous leur proposons d’amener leurs propositions et qu’il y ait des échanges. Nous concevons les choses comme un labo, c’est une démarche de co-élaboration. Nous ne voulons rien verrouiller. Seuls les deux axes de réponses aux besoins sont intangibles. Chacun amène ses propositions, nous définissons ensemble des thématiques sur lesquelles nous échangerons pendant 2 ans afin d’élaborer quelques propositions sur les enjeux des transports dans la Nouvelle Aquitaine. Comme nous l’avons fait pour les autres projets, nous allons mettre en place des outils de communication, papiers et numériques, pour donner de la visibilité au projet, permettre l’appropriation dans les territoires. Cet espace d’échange intéresse parce qu’il n’est pas institutionnel, il n’est pas lié à l’actualité, ni à une opération de communication, il se déroule sur un temps long. Il n’y a pas de négociation, pas d’obligation de résultats. Une première réunion informelle a eu lieu le 20 janvier à laquelle ont déjà
participé des services de l’État, de la Région, des associations, des syndicats (CGT et CFDT), des organismes de formation… J’ai rencontré des syndicats de patrons du transport, ils sont très intéressés. La présentation officielle aura lieu le 3 février, la SNCF a annoncé qu’elle participerait.
NBSO. Qu’est-ce qu’apporte cette façon de faire ? Alain Delmas. Elle permet de travailler sur du projet, de construire et d’ouvrir des perspectives à partir d’un diagnostic, d’un état des enjeux. Ça ouvre des fenêtres d’espoir. Sur la filière bois, cela a débouché sur la création d’un observatoire social de la filière bois et l’association Gemme la forêt d’Aquitaine. Pour les syndicats, par exemple, cela va permettre de travailler la question des transports à l’échelle de la nouvelle région mais en partant de l’activité dans les territoires, de mettre en lien toutes les propositions qui y sont déjà élaborées. Du coup, d’un point de vue syndical, quand on aborde cette nouvelle région, on ne discute plus des structures mais de l’activité et c’est elle qui va justifier les outils dont on se dote. C’est très intéressant et c’est un grand chantier. Christelle Danglot * Centre d’études et de recherches économiques et sociales en Nouvelle Aquitaine
Les élus communistes de la métropole demandent du temps pour la concertation
Les ATSEM*, avec le soutien de l’union départementale CGT, étaient rassemblés le 1er février devant la Préfecture pour dire leur ras-le-bol quant à leurs conditions de travail, le flou de leur mission et les problèmes que pose la double hiérarchie Éducation nationale-collectivité territoriale. Ces salariés subissent le manque de moyens des collectivités locales qui pourtant se retrouvent parfois à devoir suppléer l’Éducation nationale quand il faut remplacer un enseignant ou un auxiliaire de vie scolaire. Les ATSEM revendiquent l’affectation d’un ATSEM par classe ; un déroulement de carrière sur la catégorie B ; la titularisation des précaires ; le respect des principes statutaires en matière de formation et de pénibilité, à l’inverse de la logique portée par les projets de Compte personnel de formation et de Compte personnel d’activité ; le minimum Fonction publique à 1 800 € brut mensuels, le rattrapage des pertes de pouvoir d’achat accumulées depuis 2000, le rétablissement de l’avancement d’échelon à la durée minimale, la revalorisation des grilles et la juste reconnaissance des qualifications, à l’opposé de ce qu’impose le protocole minoritaire PPCR dont ils demandent l’annulation. *Agent Territorial Spécialisé des Écoles Maternelles
2 • Les Nouvelles 2 février 2017
Alain Juppé et son équipe municipale ont créé l’émoi en ordonnant que les associations actives sur le site de Darwin, sur la rive droite, fassent place nette devant les projets immobiliers. Relevant la nécessité de construire des logements plus sociaux, mais mettant en valeur la richesse des expériences menées autour de ces hangars où un skateparc, une ferme pédagogique et des lieux d’accueil d’Emmaüs ont vu le jour, les élus communistes de Bordeaux-Métropole ont demandé plus de temps pour la concertation. Voici l’intervention d’Odile Blein à ce sujet : « Rappelons tout d’abord que notre groupe n’avait pas voté les projets de Bastide Niel, en conseil municipal comme à la CUB, et ce pour deux raisons principales : d’abord parce qu’avec 25 % de PLUS et PLAI, le taux de logements sociaux envisagé était bien en dessous des besoins des habitants de la rive droite. Ensuite parce que nous considérions que le projet présenté ne respectait pas suffisamment le potentiel historique d’un quartier qui s’est construit autour des voies ferrées et de l’industrie. Ce dernier point prend évidemment un écho singulier au regard
des débats actuels. Comment les générations futures verront, par exemple, notre choix de retirer des voies de chemins de fer alors même que l’agglomération est saturée de circulation automobile et que les pics de pollution se succèdent ? Comment verront-elles ce chiffre de 88 % de circulation automobile sur le pont Chaban-Delmas, pourtant conçu comme un pont urbain ? Ce sont des questions importantes qu’il faudra bien traiter. Mais c’est aussi un quartier sur lequel nous avions demandé qu’on interroge la place de la petite industrie et de l’artisanat. Ce qui se fait sur Darwin, même si c’est une forme d’économie différente, tente de trouver des réponses à ces questions. Grâce à la conjugaison d’une forme différente d’entreprenariat avec des engagements associatifs novateurs, cet écosystème ouvre des pistes vraiment intéressantes ; chacun le perçoit bien. Il paraît insensé de ne pas adapter les plans prévus initialement
Voilà pourquoi il nous paraît, à nous aussi, insensé de ne pas adapter les plans prévus initialement à l’activité qui s’est créée. D’autant plus quand il s’agit d’activités comme les activités sportives et associatives pour lesquelles
les collectivités ont tant de mal à trouver des financements et des créneaux. Entendons-nous bien, le projet Bastide Niel doit se faire. La crise du logement sur l’agglomération est bien trop grave pour que nous traitions ce type de projets de simple opération de “bétonnage”. Elle doit se faire selon nous avec une ambition sociale augmentée qui doit se traduire par plus de PLUS et PLAI. Elle doit se faire avec la prise en compte des activités associatives et sportives conçues comme une richesse et non comme une contrainte. C’est par exemple le cas des activités d’Emmaüs sur place qui pourraient prendre une nouvelle dimension dans le futur quartier Niel. Beaucoup ici partageaient l’idée de systématiser l’ouverture de lieux d’ hébergement d’urgence dans les grandes opérations d’aménagement. Le fait qu’Emmaüs ait commencé le travail sur place doit être considéré comme une richesse. Nous sommes là sur un terrain d’expérimentation de nouvelles façons de faire. C’est un rendez-vous à ne pas manquer. Voilà pourquoi nous soutenions la demande d’une suspension qui permette une négociation rapide entre tous les acteurs du projet. Devant votre refus, monsieur le président, nous voterons contre cette délibération. »
ACTUALITÉ
Editorial
AMIANTE
Une lutte de 20 ans pour faire reconnaître des droits
La nocivité de l’amiante n’est plus à démontrer. Pourtant, les travailleurs exposés aux risques ont encore toutes les peines à faire reconnaître leurs droits à la prévention, les soins et l’indemnisation. Un nouvel épisode se jouait ce 25 janvier au tribunal d’appel de Bordeaux avec une belle mobilisation de 600 travailleurs aquitains venus soutenir les 48 cheminots confrontés au pourvoi en appel de la SNCF. Cela fait 20 ans que l’utilisation de l’amiante est interdite en France et que les opérations de désamiantage de bâtiments se multiplient sur l’ensemble du territoire ; pourtant, « le poison mortel rode toujours » comme le définissent les associations de soutien aux travailleurs exposés. Allo Amiante, le Collectif du Grand Sud-Ouest (CERADER*),
la CAVAM** et les sections amiante de la CGT initiaient un rassemblement ce 25 janvier, place de la République à Bordeaux pour, non seulement soutenir les 48 cheminots défendant, devant la Cour d’Appel de Bordeaux, leur préjudice d’anxiété obtenu devant les prud’hommes et que contestait la SNCF, mais également pour protester contre l’arrêt de la Cour de Cassation qui fermerait la porte aux salariés et ex-salariés qui n’ont pas été employés dans une entreprise classée « risque amiante », même s’il y ont été exposés. De la fonderie aux verreries, la papeterie, le rail, la construction et la réparation automobile, le BTP, l’énergie, l’aéronautique, quels sont les secteurs qui n’y ont pas été confrontés ? Et si les salariés des grandes entreprises, peuvent s’appuyer sur leurs syndicats, que dire de ceux employés dans les petites et moyennes entreprises, ceux employés par les sous-
traitants ou les intérimaires ? On estime à 100 000 le risque de décès dans les deux prochaines décennies. Le patronat, épaulé en cela par le Medef, déploie tous ses moyens pour fuir ses responsabilités. Les 600 manifestants rassemblés, ce matin du 25 janvier dans la froidure hivernale, soutenaient donc les 48 cheminots convoqués en appel, mais réclamaient également : • le droit à l’information des risques de l’amiante et des produits similaires (les nanoparticules notamment), • la prévention pendant et après l’activité professionnelle, • le suivi médical par des moyens suffisants (budget de la CARSAT, renforcement de la Médecine du Travail), • la reconnaissance et la réparation du préjudice d’anxiété. • La pénalisation de la responsabilité de l’employeur Le délibéré de la Cour d’Appel a été renvoyé au 23 mars ; il en faut de la patience et de la mobilisation pour faire reconnaître la primauté de l’humain sur la finance ! Jean-Jacques Bordes *Collectif pour l’Elimination Rapide de l’Amiante et Défense des Exposés aux Risques ** Coordination des Associations des Victimes de l’Amiante et des Maladies professionnelles
MÉCÉNAT
Les communistes bordelais refusent la charité ! Les communistes bordelais et les élus communistes de BordeauxMétropole ont tenu une conférence de presse le 25 février dernier pour dénoncer le recours systématisé au mécénat pour financer des grands projets. Le conseil de métropole a en effet décidé les principes de fonctionnement du mécénat, ainsi que le lancement d’une recherche de fonds pour 1 million d’euros pour finaliser la rénovation du pont de Pierre. En conférence de presse, la candidate communiste de la 2e circonscription, Servane Crussière a fait référence à l’étude sur l’origine des dons du mécénat faite par la Fondation de France, qui « révèle que la part de foyers donateurs par région est directement proportionnelle à la présence ou non de services publics dans les territoires ». « On y verra le constat que là où la solidarité nationale est absente, c’est l’esprit caritatif qui l’emporte », introduit la candidate de Bordeauxcentre qui récuse donc le discours « pseudo-moderne » des promoteurs
du mécénat : « non, celui-ci n’est pas une forme ni “nouvelle” ni “novatrice” de financement pour les collectivités locales et la puissance publique. C’est la plus ancienne forme que l’on connaisse et le dossier du pont de Pierre en est la parfaite illustration : il aura fallu que les bordelais payent l’octroi pendant 90 ans pour rembourser l’investissement “philanthropique” de la famille Balguerie-Stuttenberg qui avait permit l’achèvement de sa construction. » Intervenant lors de la conférence de presse puis en conseil de métropole, Claude Mellier a d’ailleurs rappelé que « ce lancement du mécénat s’inscrit d’abord dans le contexte de restrictions budgétaires nationales et locales », faisant référence à la « perte de 197 millions d’euros de dotations d’État depuis 2013 » et à « la perte de levier fiscal permis par l’abandon de la taxe professionnelle qui alimentait directement les territoires ». « Disant cela, nous ne nions pas l’attachement des bordelais, les plus fortunés comme les autres, à leur patrimoine », précise l’élue mérignacaise. « Nous reconnaissons l’engagement citoyen solidaire qui s’exprime au travers du
mécénat, dit aussi Servane Crussière. Mais l’objectif de la généralisation du mécénat est tout autre : avec 60 % de défiscalisation pour les entreprises et 75 % pour les redevables de l’ISF, c’est d’abord et avant tout une organisation à grande échelle de la fameuse optimisation fiscale. » S’en remettre à la générosité citoyenne pour engager la rénovation de monuments aussi emblématiques que le pont de pierre alors que le recours à l’emprunt serait possible, c’est donc, selon les élus et militants communistes, une dérive organisée d’appauvrissement de la solidarité nationale, de l’impôt et du consentement à celui-ci. « Le financement des projets publics nécessite la mise en œuvre d’une véritable justice fiscale, a conclut Servane Crussière. C’est le sens des propositions que les candidats communistes mettront en avant pendant la campagne des législatives à venir et évidemment, pendant la campagne présidentielle, portées par Jean-Luc Mélenchon. »
Les citoyens sont de plus en plus nombreux à chercher les voies
Que n’entendons-nous pas depuis des mois, des années, que les gens tant dégoutés de la pratique politique, tant imprégnés du « tous pourris » rejettent les élections, les débats pouvant les interpeller sur leur avenir. S’il y a une part de vérité dans l’expression de cette colère face aux espoirs, aux engagements pour une vie meilleure, toujours abandonnés, il existe encore une attente à un possible pour donner un rayon de soleil à leur vie. Prenons l’exemple des primaires de droite et du P.S. qui auront rassemblé plus de 6 millions de personnes dans les urnes et intéressé des millions d’autres ! Même si cette forme de démocratie est loin d’être notre tasse de thé, enfermant la démocratie participative de citoyens créatifs dans les carcans de la Ve république, nous aurions tort de ne pas entendre certaines aspirations, voire exigences. Ces primaires du PS, qui étaient conçues comme un costume pour le Président sortant pour ensuite s’adapter à son 1er représentant Manuel Valls, marquent un rejet sans équivoque de ce quinquennat qui s’achève. Ne doit-on pas en tirer quelques enseignements, tant pour ceux qui se sont déplacés que pour ceux, plus nombreux encore, qui sont restés chez eux tout en espérant que ce soit ce rejet qui s’exprime ? N’est-ce pas ce que nous rencontrons lors de nos points rencontres, porte-à-porte, dans nos ateliers législatifs encore trop peu nombreux ? C’est bien le rassemblement de cette révolte qui cherche encore son chemin tant sur des contenus progressistes paraissant crédibles et atteignables que sur cette possibilité de construire un Front Populaire pouvant renverser la table des sondages, avec l’espoir d’éviter un tête-à-tête droite – FN au second tour de la présidentielle. Nous avons désigné notre candidat, JL Mélenchon. Il porte cette alternative par l’Humain d’abord et notre volonté d’une France en commun pour changer la vie des 99 % de Français qui ont à souffrir des 1 % dont les profits et la spéculation sont les seuls objectifs. Ensemble, nous voulons redonner à notre planète et ses occupants la respiration faisant vivre dame Nature, humaine et animale. Nous sommes une majorité à donner tout ce sens à la vie. Faut-il donc que nous nous parlions toutes et tous, à tous les niveaux, déçus des deux quinquennats, dont celui qui s’achève aura particulièrement blessé le peuple de gauche. Ne pas se parler, c’est ne pas construire des passerelles pour un ensemble actif et donc creuser des divisions parfois réelles, parfois artificielles, et ainsi faire le bonheur de tous les libéraux et ultra-libéraux qui aggraveront les malheurs de notre peuple. Il nous revient de faire vivre et gagner cette démarche de rassemblement, qui va devenir toujours plus pressante. Nous pouvons la rendre visiblement humaine avec nos candidates et candidats pour les élections législatives, capables, en appui et au-delà de la présidentielle, de transformer notre Assemblée Nationale en vecteur pour une 6ème République pleinement populaire et donc démocratique.
Max Guichard membre de l’exécutif du PCF 33
VB. Les Nouvelles 2 février 2017 • 3
SERVICES Le rôle et la place des services publics : un choix de société La carte que nous avons réalisée vous confirmera que la tendance est à la fermeture des accueils au public dans la plupart des services publics. À cet existant, s’ajoutent tous les passages de permanences à des accueils sur rendez-vous, comme à Pôle emploi, les fermetures de guichets SNCF, etc. Pourtant les défis démographiques, sociaux, écologiques de notre époque exigent au contraire un développement et une extension des services publics. À Villenave d’Ornon, où le poste de Police, la CPAM et la perception ont déjà disparus, c’est maintenant pour le bureau de Poste et l’hôpital Robert Picqué que l’on s’inquiète… Bureaux de Poste, CPAM, Trésoreries ou autres services des impôts, accueils CAF, commissariats, gendarmeries, partout dans le département, ces services publics passent à la moulinette de l’austérité. Sous couvert de modernité, de passage au numérique et d’autonomie des usagers, on rationalise, on rentabilise, on fait des économies en fusionnant, en réduisant les plages horaires d’accueil au public, en sacrifiant la proximité, la qualité de l’accueil, le lien aux usagers. « Sur douze points d’accueils au public de la CAF ouverts depuis 1996, 5 ont fermé les 4 dernières années alors que d’autres n’ont ouvert qu’avec un accueil restreint (temps d’accueil plus limité ou carrément sur rendezvous) », explique une militante CGT. Si du coté de la CGT Sécu, on se satisfait d’une « plateforme téléphonique et un accueil sur Bordeaux qui fonctionne pas mal », on ajoute que la fermeture des permanences de quelques heures sert « de volet d’ajustement » et que « la tendance est au transfert sur le numérique pour ne maintenir, à terme, que des accueils sur rendez-vous. Il y avait 25 centres dans les années 2000 en Gironde, aujourd’ hui, il en reste une dizaine ». C’est l’essence même du service public qui est ainsi remise en question. Depuis près de 30 ans, les réformes des fonctions et entreprises publiques s’enchaînent dans une seule logique : faire des économies, à l’unisson avec les injonctions européennes de réduction des dépenses publiques. Et les personnels en font les frais : des effectifs qui fondent comme neige au soleil, des décennies de réorganisations, une hiérarchie toujours plus prégnante… Les luttes sociales sont là pour en témoigner, dans la santé, à La Poste, les Finances publiques, chez les électriciens et gaziers, les Agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem), les cheminots… Tous montrent que la dégradation de leurs conditions de travail et la dégradation du service au public sont pleinement liées. En Gironde le secteur rural résiste un peu mieux, souvent sous la pres4 • Les Nouvelles 2 février 2017
sion des citoyens et des élus. Mais la métropole bordelaise ambitionne d’accueillir 100 000 emplois supplémentaires d’ici 2030, dont une grosse partie serait importée avec les sièges sociaux de grosses entreprises ou administrations (voir Sud Ouest du 18 janvier). Avec la construction de nouveaux quartiers, l’arrivée de la nouvelle ligne TGV, etc. la croissance démographique va probablement encore s’intensifier. Les fermetures d’accueil au public dans les différents services y sont donc une immense aberration. Comment peut-on imaginer de tels apports de population sans au contraire développer davantage de service public ? Comment imaginer relever le défi d’une métropole solidaire et durable sans même étendre le champ des services publics ? Dans Économie et politique de juillet-août 2016, Jean-Marc Durant affirme que l’expansion des services publics est « un véritable enjeu de civilisation ». « Enjeu d’une nouvelle maîtrise sociale et d’une autre utilisation de l’argent, ils représentent une visée nouvelle et moderne de l’organisation politique et administrative permettant de répondre aux besoins sociaux, de combattre la dérive financière de l’ économie et de soutenir une croissance d’un type nouveau ». « En cela ils permettent de répondre à des questions centrales posées à l’ homme et à la planète ». Le PCF, dont les militants s’engagent partout pour la défense des bureaux de poste, des accueils CAF, et qui a fait des services publics un thème fort de son engagement dans la campagne électorale a décidé d’aborder ces questions autour de cinq axes : • apporter une réponse publique d’intérêt général aux besoins sociaux et assurer l’égalité et la solidarité des individus et des territoires ; • promouvoir une nouvelle sécurisation de l’emploi public par la formation et la reconnaissance des qualifications, de nouvelles garanties et l’indépendance ; • maîtriser démocratiquement les évolutions économiques et sociales du pays ; • mobiliser des ressources de financements nouvelles, par le recours au crédit et aux banques et, en premier lieu, de la Banque centrale européenne (BCE) pour une nouvelle efficacité ; • porter le débat et les propositions de conquête des services publics aux plans européens et mondial. CD
ROBERT PICQUÉ
S PUBLICS
FERMETURES D’ACCUEILS AU PUBLIC EN GIRONDE
Les Nouvelles 2 février 2017 • 5
SERVICES PUBLICS BORDEAUX CENTRE
FINANCEMENT
La défense des services publics de proximité s'organise
L’hôpital, service public ou non ?
Après le succès de leur pétition qui avait réuni plus de 250 citoyens-nes contre la fermeture du relais CAF de Saint-Pierre, les communistes de Bordeauxcentre organisent un débat le 23 février prochain à 18h30, à l'espace Malbec (Nansouty). Le PCF y invitera les associations et syndicats de défense des services publics afin de constituer un comité de vigilance pour les services publics de proximité en centre-ville. Un débat en présence de Servane Crussière, candidate proposée par les communistes pour la 2e circonscription.
PROTECTION SOCIALE
Gratuité, proximité, universalité Le contre-projet santé du PCF Le Parti communiste expose sa politique de santé et de protection sociale dans un livre collectif et pluridisciplinaire, Santé et protection sociale solidaires pour tous en 2017. Dans ce copieux livre programme intitulé Santé et protection sociale solidaires pour tous en 2017, publié aux éditions le Temps des cerises, « Tout est à reconstruire ! », écrit le secrétaire national du PCF. « Nous avons une haute idée des politiques de santé, de bien-être et de protection sociale », a déclaré Pierre Laurent après avoir décliné les principales propositions. La prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale de toutes les prescriptions est la proposition phare du PCF. Il s’agit de stopper le phénomène de renoncement aux soins d’une partie de plus en plus importante de la population et de renouer avec le projet solidaire, fondateur du système de protection sociale, en recul constant face au système privé des complémentaires de santé. 90 % des Français s’opposent désormais à la réduction des dépenses de santé. La question du financement est donc pleinement d’actualité. La protection sociale est indissociable du principe de cotisation, « chacun devant contribuer à la hauteur de ses moyens » comme le voulaient les précurseurs du système solidaire et
universel. À droite et au PS, on est plus enclin à accélérer la fiscalisation de la protection sociale à travers la CSG avec des exonérations de cotisations patronales à la pelle. Le PCF évalue ces exonérations à 40 milliards d’euros, qui pourraient reprendre le chemin de la Sécurité sociale. Les revenus financiers seront mis à contribution, comme le sont les revenus du travail. Sur la base des 317,7 milliards d’euros des revenus financiers engendrés en 2015, il estime à 84 milliards d’euros la source de financement possible. Le PCF propose aussi de repenser totalement l’organisation et le maillage des soins sur le territoire, de relancer les centres de santé : « Une idée moderne, conforme aux nouvelles attentes des jeunes médecins, et dont l’utilité sociale est indiscutable grâce à l’application du tiers payant. » S’impose, en second lieu, la fin de la politique de création « des hôpitaux usines » avec l’abrogation des lois Bachelot et Touraine. « Nous savons que les regroupements favorisent l’installation d’établissements privés, lucratifs, et qu’ils agissent comme des aimants. Ils attirent les professionnels et les activités de santé, d’où des risques de renforcement de déserts médicaux », explique le docteur Fabien Cohen, membre de la commission santé du PCF, l’un des contributeurs du livre.
Mauvaise nouvelle nous disait l’Huma du 24 janvier, « En Grande Bretagne, au moins 23 hôpitaux se sont déclarés en alerte rouge en janvier, avec une sécurité des patients non assurée et des soins limités ». Notre système de santé est-il prémuni contre ce genre d’avanie ? Plus loin dans le même journal, un infirmier déclare : « Nous ne sommes même plus capables d’affronter une épidémie de grippe ». En effet, en janvier, en France, 142 hôpitaux se sont déclarés sous tension, 10 plans blancs sont activés, les urgences sont saturées. Les lits manquent. 80 % des patients âgés de plus de 75 ans qui sont admis aux urgences en auraient pourtant besoin. Les personnels ne sont pas épargnés par les virus. Le travail en sous effectif est devenu la norme. Avant la grippe, nous étions au bord du gouffre. Là, nous y sommes. Ça, c’est pour le ponctuel. Dans le fonctionnement habituel, les erreurs de soins ont fait un bond de 48 % en quatre ans. En 2013, vingt quatre « évènements indésirables de soins », parfois fatals au malade ont été recensés dans les hôpitaux de l’APHP (hôpitaux de Paris). Un sentiment de honte nous gagne au moment où notre système de soin est pris en otage par une bêtise comptable posée sur l’autel de l’argent roi. Mais les irresponsables ne comptent pas en rester là. Sont annoncées 22 000 suppressions de postes en trois ans ainsi que celles de 16 000 lits. L’absurde rejoint l’inhumain avec ces politiques budgétaires à la petite semaine qui ne connaissent que les soustractions. Cerise sur l’infamie, plus de 20 milliards d’euros d’économies sur les dépenses de santé sont prévues par le candidat de la droite.
Fatalitas ! Fatalitas ! Fatalitas ! Fatalitas ? Résignons-nous au pire et fermons les yeux ? Ouvrons plutôt le programme du PCF-Front de Gauche, « La France en commun » à la page 51 : « Plan de mobilisation pour la santé… réforme du financement (de l’hôpital-NDLR) avec suppression de la tarification à l’activité, la taxe sur les salaires, la TVA… ». Dans le tableau, en dessous des rémunérations du personnel, nous voyons « Charges sociales » ainsi désignées par les dévoués comptables du système. En réalité, ce sont les cotisations sociales et la somme des deux premières lignes nous donne le coût total du travail avec sa part individuelle et sa part socialisée. Dans une entreprise privée, le travail permet de créer la valeur ajoutée aux marchandises. Le système capitaliste y rajoute des charges qui sont financières, le profit, la plus value, les dividendes versés aux actionnaires. Pour cela, il a besoin de travailleurs éduqués, vivant en sécurité et en bonne santé, travailleurs que leur
fournissent les services publics (de défense, de police, de l’éducation…). Les impôts et taxes financent ces services publics. Pourquoi, alors, les hôpitaux publics (CHU, Cadillac et Perrens) paient-ils plus de 75 millions d’euros d’impôts et taxes à l’État avec l’argent des assurés sociaux ? Au même titre que les banques et assurances ! Parce que pour le système capitaliste, la santé doit être une marchandise au même titre que le travail ou le cours de la pomme de terre. Pour nous, la santé doit être un service public et la suppression de la taxe sur les salaires, la TVA permettra soit la création de 1712 emplois sur ces trois hôpitaux, soit la création des emplois nécessaires à la réponse aux besoins de soins de la population, l’amélioration de l’accueil des patients, la participation à la recherche… Le tout à hauteur de 75 millions d’euros. Pierre Bordas
CONCRÈTEMENT, EN GIRONDE, CELA SIGNIFIE QUOI ? COMPTE RENDU DE L’EPRD 2015
CHU
CH CADILLAC
CH CHARLES PERRENS
Rémunération du personnel médical et para médical (euros)
425 320 321
40 403 954
75 740 788
Charges sociales
154 288 918
14 599 240
20 912 422
Impôts et taxes sur rémunérations
61 811 585
5 700 288
7 827 999
Effectif médical et para médical (Equivalents temps plein)
14 918,47
1 150
1 636
1 404
130
178
Nombres d’emplois que représentent les impôts et taxes
EPRD : État prévisionnel des recettes et des dépenses. Impôts et taxes sur rémunération, sans compter TVA ou impôts locaux.
PÔLE EMPLOI
Un service public en souffrance Si, contrairement à d’autres services publics, Pôle Emploi n’a pas connu de réduction du nombre d’agences ou points relais et plutôt enregistré une augmentation des effectifs, ses agents ont été confrontés à de multiples réorganisations, mutations de métiers et gains de productivité insupportables alors qu’ils devaient faire face à une demande en croissance face à une politique destructrice d’emplois. Comment des agents en souffrance peuvent-ils répondre à des demandeurs d’emploi eux aussi en souffrance ? Les syndicats, à juste titre, réclament « plus d’ humain dans les relations avec les usagers ». Pôle Emploi, né de la fusion entre l’ANPE et les ASSEDIC en 2008, doit faire face, depuis sa création, à une explosion du chômage (cf. le dossier dans 6 • Les Nouvelles 2 février 2017
Les Nouvelles n°2187 du 26 janvier). Les 54 000 agents (49 500 ETP) sont alors confrontés à plusieurs types de contraintes : • L’intensification de la demande avec une grande partie de la population en difficulté (voir le graphique en fin d’article). Sur les 5,5 millions de demandeurs d’emploi inscrits en catégories A, B, C au 31/12/16, 2,4 millions (44 %) l’étaient depuis plus d’un an et faisaient donc partie de ceux ayant besoin d’un accompagnement renforcé. Les gains de productivité demandés aux agents sont donc insupportables et les chiffres donnent le tournis : 7,3 millions d’inscriptions en 2016 ; 9,2 millions de dossiers de demandes d’allocations ; 49,5 millions d’appels téléphoniques.
Il manquerait de l’ordre de 5 000 agents pour faire face. En Nouvelle Aquitaine, 4 400 agents seulement devaient suivre 576 000 demandeurs en 2016. • Les réorganisations internes impactant les différents métiers (conseillers demandeurs d’emploi, conseillers entreprises, psychologues du travail…), tant en volume qu’en contenu. • Le renvoi des demandeurs vers des plateformes (téléphoniques et numériques) et la gestion de rendezvous (accueil libre accès le matin et rendez-vous l’après-midi) sont un pis-aller pour contourner le manque d’effectifs. Cette orientation numérique accroit la fracture sociale. Par ailleurs, Pôle Emploi est devenu un service public…… sans agents publics. À peine 10 % ont le statut de fonctionnaire, l’immense majorité
étant de droit privé, CDI ou CDD et en contrats aidés (service civique). Il n’est pas condamnable d’utiliser les possibilités des évolutions technologiques, mais Pôle Emploi doit redevenir un service public apte à accompagner la demande qui sera nécessairement évolutive. Il ne peut le
faire sans garantir des conditions de travail et d’évolution professionnelle de ses propres agents. Posons-nous la question : de quel Pôle Emploi avons-nous besoin pour répondre à notre proposition d’une Sécurité de l’Emploi et de la Formation tout au long de la vie active ?
DEMANDEURS D’EMPLOI INDEMNISÉS PAR L’ASSURANCE CHÔMAGE
assurance chômage hors formation total assurance chômage
PCF VŒUX DU PCF GIRONDE
PCF RIVES DE DORDOGNE
Pour un nouveau front populaire et citoyen
Ateliers législatifs - 10e circonscription Jeudi 23 février, sur la santé 20h, salle du Verdet, chemin de Toussaint à Libourne Mercredi 8 mars, sur les droits des femmes, pour l’égalité 20h, salle du Verdet, chemin de Toussaint à Libourne
LÉGISLATIVES EN GIRONDE - 6E CIRCONSCRIPTION
Le PCF propose leur candidature
Le 25 janvier, Sébastien Laborde, secrétaire départemental, présentait les vœux de la Fédération devant près d’une centaine de communistes et amis girondins. Ce fut l’occasion de présenter les chefs de file proposés au rassemblement par le PCF pour les législatives.
national sont aux portes du pouvoir ». Le dirigeant communiste présente « La France en commun », les propositions du PCF « pour une France fraternelle, métissée, diverse, riche de toute son histoire, de ses phases d’immigrations, une France pacifiste, une France qui renoue avec l’idée de progrès social et démocratique. »
« Il n’y a aucune fatalité à voir notre pays sombrer dans la crise et la régression sociale, l’obscurantisme et la division » a-t-il affirmé, « si nous faisons partager la force de conviction et d’espoir qui habite chaque communiste ». Le premier vœu est « que la solidarité et l’entraide, la fraternité et l’amour prennent le pas sur la haine qui ravage notre société », l’appel à la compassion pour les victimes « des attentats en France l’été dernier, en Allemagne et en Turquie à Noël », ainsi que celles « de la guerre au moyen orient », soumises « à la barbarie, la folie meurtrière et les bombardements ». « La lutte contre le terrorisme ne peut se résoudre à des mesures liberticides et sécuritaires ». Les communistes en appellent « à rechercher la paix, la résolution du conflit syrien et irakien, sans jamais en rabaisser sur les valeurs de liberté, d’ égalité, de fraternité ». Cela passe par « la prise en compte des aspirations du peuple kurde » et « tendre la main aux forces démocratiques kurdes et turques face à Erdogan, syriennes face à Bachar el Assad et Daech ».
Lier présidentielle et législatives
Une nouvelle majorité politique
« L’ambition des communistes est de tout mettre en œuvre pour qu’émerge une nouvelle espérance collective, une nouvelle majorité politique, avec de nombreux élus communistes, du Front de gauche, des élus qui ne renoncent pas au changement de société. » Un vœu indissociable des luttes dans le pays, et en Gironde « comme celles des personnels hospitaliers, des ATSEM, des salariés de Ford, de l’AIA… », avec la volonté de contribuer « à des combats politiques victorieux ». « Dans ce moment de crise profonde, sociale, économique, écologique et politique… nous proposons un autre chemin que le renoncement, responsable du fait que la droite et le Front
« Nous n’avons pas voulu rajouter un candidat et nous appelons depuis décembre à voter pour Jean Luc Mélenchon. » « Il apparaît aujourd’hui le mieux placé pour que la gauche soit présente au second tour de l’élection » mais il faudra « rassembler les millions de citoyens qui luttent, qui doutent de la politique, qui cherchent une issue progressiste. » Les communistes y travaillent et pour les législatives « mettent au service du rassemblement des hommes et des femmes issus du monde du travail, qui se battent et construisent des alternatives, sur l’ensemble des 12 circonscriptions de Gironde ». « Le 1er tour de la primaire du PS a montré que les hommes et femmes de gauche veulent tourner la page de ce quinquennat et de ce gouvernement minoritaire jusque dans ses propres rangs. » « C’est un appel au débat de conviction, à l’ échange et à la construction collective car rien ne se fera sans notre peuple, sans convaincre une majorité des 99 % qui vivent de leur travail ou qui le voudraient. » Certains candidats « s’habillent du costume de la nouveauté, de la rupture et de la radicalité ». Pourtant, Marine Le Pen, François Fillon et Emmanuel Macron « reprennent les vieilles recettes patronales » pour « servir les intérêts des 1 % qui se gavent de la crise ». « Ces trois-là veulent confisquer l’élection à notre peuple en détournant les aspirations populaires au changement pour que justement rien ne change pour les forces de l’argent ». « Sans rassemblement des forces antiaustérité, du monde du travail et de la création … le risque est grand de 5 années d’une politique de droite ultralibérale et réactionnaire qui modifiera profondément le visage de la France avec à l’assemblée un Front national* qui apparaîtrait alors comme
son principal opposant. » Des candidats-tes pour une campagne de contenus avec les citoyens
Le PCF développe une campagne autour de 6 axes : la lutte contre la finance avec un pôle public bancaire et une reforme de la fiscalité ; la défense, le développement et la création de services publics ; l’emploi, de nouveaux droits pour les salariés avec une sécurité d’emploi et de formation, l’abrogation de la loi Travail ; la santé, la protection sociale ; une nouvelle République, avec de nouveaux droits d’intervention aux citoyens ; la Paix, la solidarité internationale avec la sortie de l’OTAN et un rôle revalorisé de l’ONU. En présentant les chefs de file, Sébastien Laborde a insisté sur leurs caractéristiques : la place des femmes, des salariés, du mouvement social, de la jeunesse et du renouvellement. « Les girondins ont besoin de députés au service de la population et non d’un groupe, d’un clan ou d’un président de la République. C’est aussi cela tourner la page du quinquennat Hollande / Valls / Macron. » Il a annoncé « le lancement d’une grande souscription populaire » pour financer la campagne 2017 et a salué « les 80 hommes et femmes qui ont rejoint le PCF en 2016, et les 19 qui l’ont fait depuis le 1er janvier ». Evoquant le centenaire de la révolution d’octobre 1917, le dirigeant communiste rappelait la création du PCF en 1920. Construit notamment sur l’aspiration à la Paix en Europe, ce « petit parti » deviendra « de masse » à partir de 1935, fera le choix « d’unir la classe ouvrière et le salariat exploité jusqu’aux paysans », et tendra la main aux forces disponibles « contre le fascisme et pour le progrès social et démocratique ». « À nous de construire un nouveau front populaire et citoyen », a-t-il lancé en conclusion, avec « la force de l’espoir, nos capacités militantes, notre santé de fer, et notre volonté pour parcourir et inventer un chemin. Que la force soit avec vous ! » * À venir une brochure du PCF dénonçant le programme du FN et comment il irrigue celui de la droite Fillon.
« Mon engagement va au-delà du seul exercice du droit de vote. Il s’agit de porter haut et fort un certain nombre de valeurs et de les transposer en actes. Les cinq années de gouvernement socialiste auront surtout servi les intérêts du capitalisme, accentué les divisions de la gauche et porté plus de désespoir, de précarité, ouvrant un boulevard au Front National. Il est urgent de construire une alternative face à une droite qui a pour projet d’aggraver la misère et les inégalités. Pour sortir de l’impasse, le seul chemin possible est le progrès social, le partage des richesses, la solidarité. Mon engagement sera de répondre aux besoins d’aujourd’hui pour construire un avenir meilleur : création de logements sociaux, partage du temps de travail (32h), augmentation du pouvoir d’achat, lutte contre le chômage. Notre pays est plus riche que jamais et pourtant il y a toujours plus d’inégalités. Il y a urgence à redéfinir une politique industrielle qui ne réponde pas aux logiques spéculatives mais aux enjeux climatiques, écologiques, numériques, pour le bien-être pour tous. »
Erika Vasquez, est salariée d’un organisme de Sécurité sociale, syndicaliste, conseillère municipale de la ville du Haillan, déléguée à la « Petite Enfance ». « J’ancre ma profession de foi dans une candidature anti libérale pour la reconstruction d’une gauche de transformation sociale, démocratique et écologique. Cette gauche de transformation devra affronter la droite dure encouragée par les échecs du gouvernement socialiste, qui prévoit la casse des services publics avec la suppression de 500 000 postes de fonctionnaires, la mort de notre protection sociale. Sur notre circonscription, il n’y a pas que les grands groupes de l’aéronautique civil ou militaire et de défense avec leurs nombreux sous-traitants qui doivent être aidés mais aussi tout le tissu des PME et très petites entreprises, l’artisanat, le petit commerce, les services de proximité à la personne et l’agriculture paysanne qui doivent être encouragés et développés. À la rentabilité maximum financière, j’opposerai un nouveau mode de développement durable. La lutte pour l’emploi restera mon engagement prioritaire comme celui de la construction de logements sociaux en nombre suffisant. L’appui au mouvement associatif via la réserve parlementaire se fera en toute transparence sur la base de l’examen des demandes réalisé par un jury citoyen de circonscription. Toute mon action pour changer la vie au quotidien de nos concitoyens n’aura qu’un seul fil conducteur, l’humain d’abord pour bâtir une France protectrice et solidaire ».
Pierre Cazenave, 67 ans, est cadre supérieur EDF à la retraite, militant associatif et homme de théâtre.
Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera effica- cement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF, lance une souscription afin de mener nos prochaines échéances politiques, notre objectif est de 70 000 euros.
ILS ONT DONNÉ 400 € : M. SEMCHAOUI Anthony, Pessac ; M. AIRAULT René, Bègles ; Mme VASQUEZ Erika, Le Haillan ; M. RAYMOND René, Talence ; M. CAZENAVE Pierre, Mérignac
Les Nouvelles 2 février 2017 • 7
CULTURE & SOLIDARITÉ
NOUVELLES IDÉES REÇUES
PROPOSITION PALESTINE 33
2017, pour une année de solidarité avec la Palestine L’association Palestine 33 propose à plusieurs dizaines d’associations, organisations syndicales et politiques une rencontre, le mercredi 8 février, à 15h, à la Bourse du Travail à Bordeaux pour envisager des initiatives communes en solidarité avec le peuple palestinien. « 1917, 1947, 1967 sont trois dates majeures de l’histoire douloureuse du peuple palestinien », rappelle l’association. Mais « ni le vote de la résolution 2334 du conseil de sécurité de l’ONU le 23 décembre dernier, qui “réaffirme que la création par Israël de colonies de peuplement (…) n’a aucun fondement en droit”, ni le constat fait par John Kerry le 28 décembre “Si Israël continue sur ce chemin, il n’aura jamais la paix”
et son plaidoyer en six principes pour “préserver la solution à deux États”, ni la “déclaration commune” de la conférence de Paris du 15 janvier, à laquelle ont participé près de 70 pays et organisations internationales, n’ont dit un mot sur les moyens de contraindre Israël à reprendre le dialogue et à respecter, enfin, le droit international ». « Seules les multiples formes de la résistance des Palestiniens au cours de ces si nombreuses années, affirme encore Palestine 33, soutenues par l’action des sociétés civiles à l’échelle internationale, semblent avoir la capacité d’agir positivement sur le statu quo et de leur permettre de garder espoir ». Parmi les différentes initiatives qui pourraient être prises, l’association propose de :
• Relayer la campagne pour la rupture de l’accord d’association UE/ État d’Israël « Pas d’association avec l’occupation » lancée par le Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israélien et le collectif « Trop c’est trop », avec le soutien de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine ; • Participer à la campagne pour le désinvestissement des banques françaises qui ont des intérêts dans des sociétés israéliennes qui participent à la colonisation des territoires occupés ; • Mener au cours de l’année une campagne « 100 ans, 70 ans et 50 ans » sur l’histoire de la dépossession du peuple palestinien et sa lutte pour la reconnaissance de ses droits.
PROJET DE SOLIDARITÉ AVEC LE MAROC :
« Un bus scolaire pour les enfants de Tiriguioute »
Jeudi 26 janvier, le Secours populaire à Bordeaux réceptionnait le bus scolaire généreusement offert par l’entreprise girondine Baqueyrisses et qui a pris la route, lundi, pour Tiriguioute dans l’Atlas marocain. Il est l’aboutissement d’un projet de solidarité initié il y 2 ans en partenariat avec l’association marocaine
IFLAN et va permettre à 80 enfants de bénéficier d’un moyen de transport pour se rendre à l’école. Jusquelà ces enfants devaient parcourir près de 12 km à pied chaque jour pour s’y rendre. Ce bus améliorera ainsi considérablement le quotidien de ces écoliers et permettra de lutter contre la déscolarisation précoce des enfants
et notamment des filles. Une petite réception fût organisée dans les locaux de la fédération à cette occasion en présence du Vice-Consul du Maroc, de M. Baqueyrisses, des élus et bénévoles du Secours populaire de Gironde impliqués dans le projet.
LISTRAC EN SCENE
Le tremplin musical au cœur du médoc Samedi 8 avril, salle socio-culturelle de Listrac à partir de 20h30, avec Hippocampe Fou, rappeur de renommée internationale pour clôturer la soirée. Paf : 8/10 €. Après une première édition 2016 plus qu’encourageante, le Tremplin Listrac en Scène revient cette année avec de la nouveauté. Souhaitant donner d’avantage d’importance pour l’émergence de la scène médocaine, la commune de Listrac Médoc s’associe à Music’Action en Médoc et la Fête de l’Humanité Gironde afin de proposer des prix de qualités pour le ou les groupes gagnants. Trois groupes médocains, après une phase de pré-sélection, se
produiront sur scène devant un jury de professionnels et se confronteront au public. De nombreux lots sont à gagner pour le ou les gagnants avec notamment : - l’ouverture de la grande scène de la Fête de l’Huma, - une résidence pour chaque participant, - un changement de plateau du Festival Salut à Vous, etc. Pour participer, il faut remplir les conditions suivantes : - au moins un des membres du groupe doit résider dans un rayon de 100 km, - le groupe doit fournir des extraits musicaux ou vidéo ainsi que des
Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932
8 • Les Nouvelles 2 février 2017
CHRONIQUE
visuels, besoins technique et bio, - le groupe ne doit pas être signé sur un label (auto-production acceptée), - le groupe doit être disponible le samedi 8 avril ainsi que le samedi 20 et le dimanche 21 mai 2017, - le groupe ne peut pas avoir remporté le tremplin lors de la précédente édition. Contact et inscription avant le 10 février : ssclistrac@icloud.com
ANNONCES LÉGALES AVIS DE DISSOLUTION ET LIQUIDATION ABERMAN Eurl capital de 8.000€ Siège social 8 rue Roger Salengro 33700 MERIGNAC RCS 800 479 974 BORDEAUX L’associé unique, en date du 30/12/2016, a décidé la dissolution de la société et sa mise en liquidation amiable à compter du 30/12/2016, nommé liquidateur M ZARATI Ahmed, 8 rue Roger Salengro 33700 MERIGNAC et fixé le siège de la liquidation au siège social. L’associé unique, en date du 31/12/2016, a approuvé les comptes de liquidation, donné quitus au liquidateur, l’a déchargé de son mandat et prononcé la clôture de liquidation, à compter du 31/12/2016. Radiation au RCS de BORDEAUX
par Gérard Loustalet Sens La haine en vison
La grossièreté des mœurs attribuée aux classes populaires légitime pour les possédants leur propre supériorité matérielle et intellectuelle. Par exemple, en matière de consommations alimentaires, le goût populaire sera constitué négativement comme goût du lourd, du gras, du grossier par opposition à ce qui serait le goût du léger, du fin, du raffiné… Ce sont des stratégies de distinction installées sans même que l’on s’en rende compte (Pierre Bourdieu, La distinction. Critique sociale du jugement, Editions de Minuit, 1979). Encore peut-on s’interroger, je me permet cette parenthèse, sur les étonnantes évolutions du goût bourgeois : le journal Sud-Ouest du 21.01.2017 s’émerveille ainsi du luxe des hôtels 5 étoiles de Bordeaux. Deux photos de chambres illustrent le propos révélant, en regard des normes classiques, un stupéfiant mauvais goût : moquette surchargée de motifs à volutes à ne savoir où mettre le pied, lourdes tentures censées marquer l’opulence, lit démesuré au confort ostensiblement proportionnel à l’épaisseur du portefeuille, tapisserie clinquante de grands fleurons criards à provoquer des cauchemars… Sans doute le goût américain étant donné la clientèle visée… On conçoit bien que la beauferie de luxe à la Trump puisse s’épanouir en ces lieux de faste tapageur. Mais, tout de même, jusqu’où la grande bourgeoisie va-t-elle ainsi s’encanailler ? Où sont donc les pratiques de haute culture, le classicisme de bon ton, la sobre élégance et le discret raffinement d’antan ? Finkielkraut doit avoir raison : tout fout le camp ! Tout sauf le mépris de classe qui accompagne l’inexorable répugnance des gens distingués face à ces masses réputées incultes et malodorantes et auxquelles, fort heureusement, jamais ils ne se mêlent. D’autant plus que la grande bourgeoisie a construit et pratique un entre-soi strict comme l’ont déjà bien montré Michel et Monique Pinçon-Charlot et comme le décrit une vaste enquête récente à partir des données de cartes de crédit et de téléphonie : « la couche supérieure est en fait la plus liée de toutes. L’homophilie sociale domine et plus la distance entre les classes augmente, plus les liens se raréfient » (le Monde, 23.01.2017). Cette « couche supérieure » affiche une imperturbable cohésion et une efficace conscience de classe tout en faisant répéter par ses idéologues que les classes sociales ont disparu. Ses membres restent entre eux, le semblable allant au semblable (c’est le sens de « l’homophilie sociale »), coopérant et se cooptant dans les mêmes pratiques sociales, les mêmes consommations culturelles. Dans le même temps se mettent en place de vigoureux mécanismes de défense de l’entre-soi. Deux incidents récents les illustrent. On sait avec quelle véhémence et même quelle violence la foule des nantis du XVIe arrondissement parisien a accueilli le Centre d’hébergement de SDF à la limite du Bois de Boulogne. Jetant le masque des convenances, ces messieurs et dames cossus ont révélé crûment l’inhumanité foncière de la bourgeoisie, égoïsme sordide, médiocrité peureuse et crispation sur l’avoir. La haine, grimaçante, n’est pas plus belle à voir en vison et Chanel n°5 ! En mars 2016, une réunion avait été organisée dans les locaux de l’université Paris-Dauphine. Le président de l’université, atterré, a dû l’interrompre au bout d’une demi-heure sous les vociférations, les huées, les insultes de cette élite du fric si bien élevée : la préfète et Anne Hidalgo, maire de Paris, traitées de « salopes », Ian Brossat, adjoint au logement, de « brosse à caca » (on a l’humour délicat dans la bonne société), sans parler des « vendu », « collabo », « stalinien », le président de Paris-Dauphine lui-même élégamment qualifié de « connard », « menteur », « escroc », « fils de pute ». Il y a eu deux tentatives d’incendie par la suite. J’accorderai un award de la tartufferie au président de l’Association des riverains affirmant : « nous n’avons rien contre les miséreux mais nous redoutons les indésirables ». Autre incident significatif, cette classe d’un Lycée professionnel de Stains (93) en visite au Musée d’Orsay et poursuivie par des gardiens zélés au cri de : « Fermez vos gueules ! ». Pas aussi silencieux qu’il sied en ces lieux hautement consacrés : peut-être, trop bronzés pour être jugés dignes d’apprécier la culture légitime : certainement, on a ainsi signifié à ces lycéens qu’ils n’étaient pas à leur place au musée. Ils se le rappelleront.