Nouvelles N° 2192

Jeudi 2 mars 2017 - N° 2192 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

MERCREDI 8 MARS BORDEAUX // PEY BERLAND 15H40 : RASSEMBLEMENT 18H MANIFESTATION

ACTUALITÉ 7 MARS, 13 H, PLACE PEY BERLAND

Lutte des salariés de la Santé et de l’Action Sociale

ÉLECTIONS 2017

Douche froide pour le rassemblement à gauche Du côté des écologistes

À l’occasion de la journée interprofessionnelle du 7 mars dans la Santé et l’Action sociale, rendez-vous est donné place Pey Berland à 13h pour une manifestation vers l’ARS et le Conseil Départemental afin d’exiger « des conditions de travail dignes pour les salarié-e-s et pour les usagers ». « En Gironde, indique la CGT, comme dans tout le pays nous étions nombreux en grève le 8 novembre dernier : Aides-soignants, infirmiers, ASH, kinés, éducateurs, ouvriers, tous les salariés, à l’appel de l’intersyndicale CGT, SUD, FO et des syndicats professionnels pour dénoncer une situation devenue inacceptable. Dans le public comme dans le privé, le personnel dénonce le fait que les économies et les profits passent avant la santé de la population et leurs conditions de travail. Des luttes éclatent dans nos secteurs, mais il est difficile établissement par établissement d’imposer nos revendications. La lutte des salariés de la clinique de Tarbes en est une illustration malgré toute leur détermination. Nous devons donc lutter ensemble pour gagner ! » Parmi les revendications : - l’abrogation de la loi HPST, de la loi santé et de la loi travail - l’abandon des poursuites contre les syndicalistes et défense de leurs droits liés à l’exercice syndicale - l’abandon de la « territorialisation » de l’offre de soins, des GHT et des restructurations - l’arrêt des fermetures de lits et des suppressions de postes - la fin des enveloppes limitatives et abandon du plan ONDAM triennal de 3,5 milliards d’économies sur les hôpitaux - l’embauche en fonction des besoins, titularisation des contractuel-le-s dans la Fonction publique hospitalière et en CDI dans le secteur sanitaire, social, médico-social privé - la défense et améliorations des conventions collectives et du statut …

BORDEAUX

Marche contre les violences policières

Dimanche 26 février, 400 à 500 personnes se sont rassemblées place Pey Berland avant de partir pour une marche blanche silencieuse avec des haltes devant le Palais de justice, devant l’hôpital St André, le cours d’Albret. Puis la manifestation a remonté le cours A. Briand jusqu’à la Victoire. Tout le parcours a été ponctué des noms des victimes de la police depuis une dizaine d’années.

Sur le parcours, la police était omniprésente. Un tract des JC a été distribué.

Paguy À lire l’interview de Lassana Traoré par Xavier Ridon sur Rue89Bordeaux L’HISTOIRE, DANS L’HUMA DIMANCHE (23/02)

Traiter la CGT de « terroriste », c’est légal !

Dans un entretien au Monde (31 mai 2016) accordé en plein conflit sur la loi travail, un Pierre Gattaz tout en retenue exprimait sa colère à l’égard des manifestants CGT. Entre autres amabilités, le patron du Medef fustigeait notamment les « minorités qui se comportent un peu comme des voyous, comme des terroristes », avant d’accuser la centrale de Montreuil de « bafouer les lois républicaines ». À l’époque, la CGT avait décidé de porter plainte pour « diffamation publique ». Le tribunal de grande instance de Bobigny vient de décider de relaxer le dirigeant patronal. La cour estime que les termes de « voyous » et de « terroristes » peuvent être considérés comme des injures, mais qu’ils n’ont aucun caractère diffamatoire. Une bienveillance étonnante, quand on sait qu’en mai 2015 une syndicaliste CGT de Gironde a été condamnée pour diffamation après avoir évoqué les conditions de travail « moyenâgeuses » d’une entreprise…

2 • Les Nouvelles 2 mars 2017

Après l’annonce du désistement de Y. Jadot au profit de B. Hamon, la pression pour la création d’un rassemblement qui permette de conjurer le scénario d’un second tour Macron-Le Pen est encore monté. Les candidats B. Hamon et Jean-Luc Mélenchon se sont donc finalement rencontrés le week-end dernier. Une rencontre dont ils ont décidé, au final, qu’elle scellerait leurs désaccords.

C’est donc officiel depuis leur rencontre, tenue en toute discrétion vendredi : aucun rassemblement pour la présidentielle ne sera conclu entre le candidat désigné par la primaire socialiste et celui de la France Insoumise, soutenu par le PCF. « Jean-Luc Mélenchon m’a confirmé qu’il serait candidat, la situation est maintenant claire », a déclaré Benoît Hamon, dimanche soir au JT de TF1, douchant les espoirs d’un rassemblement à gauche à la présidentielle.

Sous la pression des électeurs et du PCF, qui appelle à la création d’un pacte politique solide qui puisse répondre aux attentes populaires et conjurer le scénario d’un second tour Macron-Le Pen, Jean-Luc Mélenchon avait laissé les portes du dialogue ouvertes lors de son passage jeudi à l’Émission politique de France 2.

Présentée par le candidat de la France

insoumise comme un geste de « bonne volonté » à l’égard de ses soutiens et des électeurs, cette rencontre avec Benoît Hamon, organisée dans le secret, aura scellé leurs désaccords. « Nous avons fait le tour de nos convergences et de nos divergences. À cinquante jours du premier tour, il n’est pas possible de régler la différence qui, par exemple, nous sépare sur la question essentielle de l’Europe.

Je n’ai pas été surpris qu’il me confirme sa candidature et il ne l’a pas été que je lui confirme la mienne », a indiqué Jean-Luc Mélenchon, dans un communiqué publié dimanche soir. Les deux concurrents se sont entendus sur un « code de respect mutuel dans la campagne », comme l’indique le candidat de la France Insoumise. Ce que le candidat socialiste a confirmé, hier sur France Inter : « Je n’ai pas d’adversaire à gauche (…). Je me concentre sur le fait que l’adversaire, c’est d’abord la droite », y incluant Emmanuel Macron. « S’il n’y a pas d’accord Hamon-Mélenchon, la présidentielle est perdue », a alerté Gérard Filoche. « On ne renoncera jamais à trouver une solution pour ce rapprochement. », a réagi de son côté Olivier Dartigolles. Pour le porteparole du PCF, « plus on s’approchera de l’élection présidentielle, plus les gens vont voir qu’il est nécessaire de trouver une solution à gauche ».

Yannick Jadot ne se présentera pas et a négocié un groupe à l’Assemblée nationale. Sur les 17 00 électeurs de la primaire écologiste du mois de novembre, 9 433 ont participé au vote sur l’accord qui prévoit le retrait de la candidature de Yannick Jadot, soit 79,53 % des voix. Une faible mobilisation, expliquée par le délai rapide mais qui renforce la contestation des membres de la motion d’EELV « l’imprévu », aile gauche du parti. Ils dénoncent un vote, basé sur un accord tenu secret sur les législatives, qui ne concernait pas seulement « les militants, mais l’ensemble des participants à la primaire », selon Chekra Kaabi, membre du bureau du conseil fédéral. Une « confiscation démocratique d’EELV » contraire au vote des militants, réalisé lors du congrès fédéral de juin dernier, qui orientait un « choix de couper le cordon ombilical relié au PS », écrivent des membres d’EELV dans un communiqué. Au-delà des attentes écologiques, il est question de la longue liste des réformes « socialeslibérales » du quinquennat Hollande et du manque de « garanties » pour le prochain : « Comme toujours, ils vont tout nous accorder mais ça ne suit pas, une fois au pouvoir », se désole Chekra Kaabi. Sur l’épineux sujet des législatives, le PS va réserver une quarantaine de circonscriptions aux écologistes, dont une dizaine déjà détenues par les députés EELV sortants. Les candidats PS et Verts s’affronteront dans les autres. Le « plus jamais PS » chez les militants, notamment face à des candidats qui ont participé aux réformes « sociales-libérales » en question, pourrait donner « envie aux militants de faire des accords avec la France insoumise ou les composantes du Front de gauche pour porter une gauche alternative hors PS. Quoi que leur dise la direction nationale », augure Chekra Kaabi.

BORDEAUX MÉTROPOLE

Le logement, entre urgence et projets Plusieurs délibérations présentées au dernier conseil de métropole traitaient du sujet du logement, à commencer par celui de la reconduction d’un dispositif visant à la construction de structures d’hébergement d’urgence.

Pour le groupe communiste, Odile Blein a salué « l’engagement du viceprésident Jean Touzeau et des services métropolitains dans ce dossier. La façon dont nous accueillons les populations les plus fragiles est évidemment un marqueur de l’état de notre société.

Force est de constater que ce marqueur n’est aujourd’hui pas très reluisant. Le nombre de communes véritablement volontaires à s’inscrire dans ces processus est visiblement trop faible, sinon les dossiers avanceraient autrement plus vite. Ainsi, la délibération présentée ne précise pas de calendrier de réalisation des objectifs et pour cause, trop d’incertitudes planent sur la volonté politique de faire avancer

certains dossiers. » Au nom de son groupe, l’élue d’Ambarès-et-Lagrave a réitéré donc deux propositions formulées récemment : « D’abord d’inscrire dans le règlement d’intervention de la Métropole que chaque grande opération d’aménagement comporte au moins une structure d’accueil d’urgence pour les populations fragiles, ce qui intègre aussi bien les réfugiés que les sans domicile fixe, les femmes victimes de violences ou les jeunes en grande précarité. Puis que le premier acte de cette règle soit concrétisé sur la ZAC Bastide Niel où les acteurs associatifs de Darwin, dont Emmaüs, ont déjà l’expertise concrète avec l’accueil dans les Tetrodons. Ce serait un acte fort de proposer à Emmaüs de pérenniser sur place cet accueil et d’en faire une identité existante du futur quartier Bastide Niel. » Le conseil a ensuite étudié l’octroie de deux subventions à des projets d’habitat participatif à Bègles, La Ruche et le projet des Boboyaka. « Là

aussi cette délibération est très positive, a réagit Odile Blein. Les expériences menées par les groupements d’habitants, si elles ne sont pas toujours reproductibles à l’infini et à grande échelle, font des démonstrations importantes : la Ruche montre par exemple que l’effort de densification en milieu urbain peut se faire en alliant qualité et bien-vivre. Le projet des Boboyaka trace une voie intéressante pour l’accompagnement du vieillissement et l’amélioration des liens intergénérationnels. Plus concrètement, la question de l’emprunt bancaire est hélas bloquante pour ce type de projets ; et pour ce dernier particulièrement. Je sais que les services de la Métropole, service Finances notamment, travaillent sur les solutions techniques permettant de leur apporter une garantie d’emprunt. Il faut aller jusqu’au bout car il s’agit de projets porteurs de bien plus de sens que certains EPHAD ou résidences immobilières auxquelles notre établissement apporte parfois sa garantie. »

ACTUALITÉ

Editorial

COMITÉ DE DÉFENSE

Pour plus de services publics à Bordeaux

À Bordeaux, le tourisme se développe et la promotion immobilière bat son plein afin d’accueillir 60 000 nouveaux habitants d’ici 2030. La logique voudrait que les services publics accompagnent ce mouvement : or c’est tout le contraire qui se produit. Résister à cette dégradation et revendiquer de nouveaux moyens, tel est le mot d’ordre du Comité de défense créé à l’initiative des communistes bordelais.

Dans le prolongement des mobilisations pour empêcher des fermetures de bureaux de poste et du relais CAF, rue du Mulet, les communistes bordelais de la 2e circonscription avaient invité, jeudi 23 février, des organisations politiques de gauche, des syndicats et les habitants à venir partager le constat des atteintes aux services publics à Bordeaux et à mettre en place un comité de vigilance.

En guise d’introduction, Vincent Bordas constatait « qu’après les zones rurales, c’est au tour des centres urbains d’être touchés par l’éloignement physique des services publics ». Mais les besoins de contact direct et de personnalisation de la relation, n’en disparaissent pas pour autant.

Servane Crussière, syndicaliste à la Caisse d’Allocations Familiales, rappelait la convergence d’intérêt entre les salariés et les usagers des services publics pour ouvrir des points supplémentaires, complémentaires de l’internet. Le numérique « est une fausse raison qui masque les consé-

quences de l’austérité ». C’est un outil qui aggrave la fracture sociale face à la technologie. Cette situation, ajoutée à la politique rigoureuse de rendez-vous et au manque de personnel, aboutie à ce que les agents deviennent les fusibles du mécontentement des usagers (en témoigne la présence d’agents de sécurité dans les lieux d’accueil publics).

Des moyens, il y en a, ne serait-ce qu’en s’attaquant à la fraude fiscale, au non-paiement des cotisations patronales, au gâchis du CICE, etc.

La question des services publics est politique et interroge la société que nous voulons.

Bernadette Guerguy, porte-parole du Comité de Défense de l’hôpital Robert Picqué ne dit pas autre chose en rappelant que ce lieu de santé, menacé par la politique austéritaire de l’Armée et de l’Agence Régionale de Santé (ARS), est situé dans une zone qui s’urbanise fortement et accroît les besoins. Ces services enregistrent déjà 28 000 urgences de soins et 6 000 urgences dentaires par an.

Le rapprochement avec la Maison Protestante de Bagatelle menace 140 lits, l’emploi et les conditions de déplacement des personnels.

Par ailleurs, la disparition de l’héliport serait un handicap en cas d’urgence de masse sur l’agglomération.

Fort d’une pétition de 5 500 signatures, le comité a réussi à s’imposer dans le paysage. Mais la vigilance reste de mise car entre assurances reçues et décisions finales, il y a un grand écart.

Maryse Dumas, retraitée de la Poste et ancienne dirigeante de la CGT a rappelé que « les services publics ne souffraient pas de déficit jusqu’au moment où on a privatisé les activités les plus attractives ». Les services publics sont « l’essence même de la contestation du libéralisme ; c’est combattre la loi de la concurrence pour imposer une société solidaire ». Les services publics obéissent à des lois fondamentales comme « la laïcité, la neutralité, l’égalité des usagers ».

Le regard que l’on porte sur la société d’aujourd’hui abouti au constat que nous avons besoin de plus de services publics, notamment de proximité.

Les représentants d’AC Gironde abondaient en prenant comme exemple leur bataille pour la gratuité des transports pour les chômeurs, la diminution des moyens chez Pôle Emploi et les conséquences de la dématérialisation pour des publics fragilisés.

Constats partagés dans la salle, notamment par un représentant de Solidarité & Progrès qui pointait l’obligation de reprendre le pouvoir sur la finance et un membre du Comité des auditeurs de FIP dont l’antenne bordelaise est menacée de fermeture (pétition sur change.org). À l’issue de ces échanges, plusieurs rendez-vous ont été pris : • 7 mars, journée syndicale de mobilisation pour la défense des services publics, • 21 mars : AG du Collectif R. Picqué à la salle de Mussonville (Bègles), • 25 mars : Lancement du manifeste des services publics du XXIe siècle, Bourse du travail, et initiative en direction de la population, place de la Victoire.

• Se revoir pour donner un prolongement opérationnel à cette réunion.

Jean-Jacques Bordes

INAUGURATION LGV BORDEAUX-TOURS

Sur fond d’avenir ferroviaire dangereusement menacé « Certaines collectivités sollicitées pour investir sur un projet hors territoires, voir hors compétences, ont dû renoncer à des investissements publics à l’échelle de leur territoire alors qu’elles s’y étaient engagées auprès des populations. » Pour le porte-parole du PCF, il « n’appartenait pas aux collectivités locales de financer le plus lourd projet ferroviaire européen mais bel et bien à l’Union Européenne via un fond européen pour grands travaux. » Le Parti communiste français est « Construit sur le modèle nocif du par- opposé au partenariat public-privé tenariat public privé pour un montant et demande un financement 100 % total de 7,8 milliards d’euros, ce projet public des LGV par l’État et l’Europe. aura au final servit à siphonner les col- Par ailleurs, la LGV ne doit pas lectivités locales et territoriales déjà mises s’inscrire dans une concurrence avec à mal par une réduction de leurs dota- les lignes Intercités et TGV actuelles tions », rappelle Olivier Dartigolles. mais au contraire compléter l’offre de La LGV Tours-Bordeaux, qui reliera à partir du 2 juillet prochain Paris à Bordeaux en 2h05, était inaugurée mardi 28 février par François Hollande à Villognon, en Charente. L’occasion pour Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF de rappeler qu’après « 5 ans d’un quinquennat qui a donné la priorité aux bus plutôt qu’aux trains », l’avenir ferroviaire est toujours dangereusement menacé.

service public ferroviaire et permettre leur développement. « Nous continuerons à mener le débat et le combat pour le développement du service public ferroviaire, marchandises et voyageurs, en proposant des solutions économiquement, socialement et écologiquement viables. C’est dans ce sens que le Parti communiste Français a lancé, le 17 février dernier à Tarbes, lors de la défense du train de nuit La Palombe Bleue, une grande campagne nationale de défense et de promotion du ferroviaire public intitulée La bataille du rail.

Dans le cadre de cette campagne, nous serons le 3 mars à Miramas et le 6 mars à Villenave d’Ornon pour faire des propositions sur le service public ferroviaire du XXIe siècle. »

Pour ouvrir une perspective de changement à gauche : favorisons l’intervention et l’initiative citoyenne !

Rien de bon n’est à attendre des prochaines élections présidentielles et législatives si rien ne change à gauche en termes de rassemblement. Le libéralisme de Macron, c’est la poursuite aggravée de la politique que nous subissons depuis 5 ans avec l’équipe Hollande-Valls-Macron. Le libéralisme de Fillon, c’est le retour aggravé de la politique de Sarkozy qui a été rejetée en 2012. Le national-libéralisme de Le Pen, c’est Macron et Fillon avec en plus le repli xénophobe et raciste, l’autoritarisme et la régression sociale.

Nous ne voulons rien de tout cela ! Et pourtant c’est le final annoncé depuis un an !

Pour le moment aucun des candidats de gauche crédibles, Hamon, ou Mélenchon soutenu par les communistes n’est qualifié pour le second tour ! Pourtant les programmes des forces de gauche ont beaucoup de convergences possibles sur les questions sociales, démocratiques, écologiques et économiques. Ces convergences peuvent servir de base à une future majorité parlementaire et à un programme de gouvernement pour peu que cette nécessité s’impose dans les discussions entre citoyens, sur les marchés, dans les cités, dans les entreprises, et devienne une force matérielle incontournable pour les candidats à gauche. Il ne s’agit plus de vote utile ! Il ne s’agit pas de sauver le soldat Ryan !

Dans le sillage des mouvements sociaux contre la loi El-Khomri, des nuits debout, de l’action persévérante de Pierre Laurent et du Pcf, des trouble-fêtes de plus en plus nombreux se mêlent de leurs affaires et changent la donne, redonnant un peu d’air frais à la vie politique, et un petit espoir pour l’avenir. La porte s’est entrouverte : il s’agit de l’ouvrir en grand vers une France en commun ! « Quand les blés sont sous la grêle Fou qui fait le délicat Fou qui songe à ses querelles Au cœur du commun combat Celui qui croyait au ciel Celui qui n’y croyait pas » Personnellement, je ne sais pas ce qui sortira des urnes en avril et en juin. Il y a quelques mois, cela paraissait irréaliste d’imaginer autre chose que le pire, quel qu’en soit le masque. La situation bouge très vite ! Elle va dans le sens de ce que nous avons souhaité en termes de démarche politique à plus de 90 % en novembre. L’appel du Pcf (1) aux citoyens peut accélérer les évolutions en cours.

Alors que fait-on devant les difficultés et la complexité de la situation ? On reste l’arme au pied en attendant les lendemains qui déchantent ? Ou on s’y met tous et on met en débat dans la société les enjeux de la période, sans rien cacher des difficultés ni des possibilités ?

L’union est un combat ! Le combat continue !

1 - Extrait : « Voilà pourquoi nous appelons les candidats et les forces de gauche à intensifier leurs discussions jusqu’à conclure ensemble un pacte de majorité pour gouverner la France. Nous voulons élire en mai un président de gauche, en juin une majorité de députés de gauche à l’Assemblée nationale, qui appliquera une politique de rupture avec l’austérité. Au sein de cette majorité, élire des députés communistes et du Front de gauche bien plus nombreux qu’en 2012. Et surtout, il faudra rester mobilisés et vigilants avant, pendant et après les élections, comme lors du Front populaire face au grand patronat, à la droite et à l’extrême droite. »

Dominique Belougne membre de l’exécutif du PCF 33

Les Nouvelles 2 mars 2017 • 3

8 MARS : JOURNÉE DE LUTTE P À BORDEAUX

DROITS

Avec le Collectif bordelais pour les droits des femmes

L’égalité femmes-hommes, une urgence sociale !

« Nous appelons à l’action et à la grève le 8 mars, journée internationale pour les droits des femmes. La journée du 8 mars ne se “ fête” pas par un cadeau ou une distribution de fleurs sur le lieu de travail… C’est une journée de lutte pour l’égalité. » « Les femmes sont toujours payées en moyenne un quart en moins que les hommes : elles travaillent, chaque jour, gratuitement à partir de 15h40. Pour refuser le travail gratuit et exiger l’égalité professionnelle, nous appelons à des arrêts de travail à 15h40 dans toute la France et sur tous les lieux de travail. » Collectif Bordelais pour les Droits des femmes : AC Gironde ; APAFED ; CCAG - CGT33 ; EELV Aquitaine ; Femmes Solidaires 33 ; FSU - Maison des Femmes ; NPA 33 - Osez le Féminisme 33 ; PCF33 - Planning Familial Gironde ; UNEF Bordeaux ; Solidaire 33…

Aucun droit n’est jamais définitivement acquis, cet adage est particulièrement vrai pour les droits des femmes. Des reculs importants en matière de droits des femmes sont constatés un peu partout dans le monde aujourd’hui : en Espagne et en Pologne avec les atteintes au droit à l’IVG, en Russie où le Parlement vient de dépénaliser les violences familiales, aux ÉtatsUnis où le Président tout juste élu Donald Trump vient de signer un décret interdisant le financement avec les fonds fédéraux d’ONG internationales qui pratiquent l’avortement ou militent pour rendre l’avortement légal.

À BORDEAUX RASSEMBLEMENT SUIVI D’ÉCHANGES ET DÉBATS :

MERCREDI 8 MARS, À PARTIR DE 15H40 PLACE PEY BERLAND

MANIFESTATION :

MERCREDI 8 MARS, À 18H, PLACE PEY BERLAND NOTES DE LECTURE

Un appel à la femme libre, en 1832 Le procès de la liberté, une histoire souterraine du XIXe siècle par Michèle Riot-Sarcey version papier : 24,00 €, version numérique : 16,99 € editionsladecouverte.fr Parmi les penseurs français éclairés, Henri De Saint Simon (1760-1825) est une des figures fondatrices de la philosophie du progrès. Karl Marx a repris certaines de ses idées.

De 1831 à 1832, ses disciples ont saisi le mouvement de liberté qui s’était emparé des couches les moins privilégiées. « L’égalité absolue brillait sur leur bannière, la classe pauvre secouait la dernière poussière du Moyen Âge et s’élevait à la dignité de l’association, la femme égale à l’homme marchait d’un pas libre et fier. » Lorsque Le Globe lance l’appel à la « femme libre », ils sont d’abord considérés comme des extravagants, avant d’être qualifiés de révolutionnaires. Des femmes répondent à leur appel et vont tenter de s’emparer de la liberté à laquelle tout le monde peut désormais prétendre.

D’août 1832 à avril 1834, le journal La femme libre aborde la question de la liberté des femmes sous tous ses aspects : « …resterons-nous passives devant ce grand mouvement d’émancipation sociale qui s’opère sous nos yeux ? (…) La femme, jusqu’à présent, a été exploitée, tyrannisée. Cette tyrannie, cette exploitation doit cesser. Nous naissons libres comme l’homme et la moitié du genre humain ne peut être, sans injustice, asservie à l’autre. » « Liberté, égalité… C’est-à-dire libre et égale chance de développement pour nos facultés : voilà la conquête que nous avons à faire. » De leur point de vue, il n’y a pas d’émancipation 4 • Les Nouvelles 2 mars 2017

du peuple sans les femmes. Jeanne Désirée VERET ajoute : « C’est en affranchissant la femme que l’on affranchira le travailleur ».

L’épisode de la femme libre sera vite oublié : moment d’extravagance pour certains, l’expérience émancipatrice des saint simoniennes sera effacée au profit « des actions nobles » des jeunes ingénieurs apôtres de la doctrine.

Les années 1830 en France ont été érigées en moment fondateur du féminisme contemporain. Les héritiers de la Révolution, partisans de sa clôture, de Thiers à Guizot, vont s’évertuer à gommer toute trace de l’esprit de liberté qui n’a cessé de réveiller les passions démocratiques du monde du travail au fil de la longue série de grèves et d’insurrections entre 1830 et 1834, puis en 1840.

Les bourgeois vainqueurs veulent arrêter le cours de la révolution sociale… mais la fabrique de l’histoire continue de se développer…

Pierre Bordas

En France aussi, les droits des femmes ne sont toujours pas acquis : 42 ans après l’adoption de la Loi Veil, l’Assemblée Nationale vient d’adopter une loi créant le délit d’entrave à l’IVG. Le but de cette loi est la pénalisation des sites internet qui cherchent à convaincre les femmes de renoncer à leur liberté d’avorter.

Oui, après 42 ans, nous en sommes toujours là, y compris dans l’hémicycle : les élu(e)s FN et une partie des élu(e)s de droite se sont opposés au vote de ce texte.

Et lorsqu’on se penche sur les programmes des candidat(e)s de droite et d’extrême-droite à l’élection présidentielle, on n’est pas plus rassuré.

Pour Marine Le Pen, lutter pour l’égalité femmes-hommes, c’est avant tout lutter contre « l’islamisme ». Pour elle, les droits des femmes ne seraient en danger que dans les banlieues, les « quartiers sensibles ». Sous couvert de défense des droits des femmes, le FN s’attaque une fois de plus aux milieux populaires et aux populations issues de l’immigration.

François Fillon, candidat de Les Républicains, qui s’est opposé dans

Témoignages Nous avons demandé à des salariées si elles se sentaient discriminée au travail, ce qu’il faudrait changer en priorité pour qu’il y ait plus d’égalité et si elles sont inquiètes pour leurs droits. Voici leurs réponses.

le passé à la légalisation de l’IVG, défend quant à lui « la liberté des femmes » en les ramenant avant tout à leur condition de mère : les premières mesures pour les femmes concernent les mères isolées et un pan entier de son programme en matière de droits des femmes est consacré à la défense des enfants. Si ces questions sont fondamentales, leur traitement dans un chapitre consacré aux femmes est significatif de la vision du candidat de la droite. De plus, pour lui aussi, la lutte pour les droits des femmes est principalement vue par le prisme de la lutte contre « l’islam radical ».

S’il entend lutter contre les violences faites aux femmes et pour l’égalité salariale, il compte surtout réécrire la Loi Taubira et interdire l’assistance médicale à la procréation (AMP) aux couples de femmes et aux femmes seules.

Emmanuel Macron joue sur son apparente modernité, il est pourtant l’auteur de la Loi Macron et a participé à la Loi « Travail » qui n’ont fait qu’accroître les inégalités et augmenter la précarité pour les femmes. A ce jour, son programme n’est pas connu.

Il a toutefois fait deux sorties notables qui ne présagent rien de bon : il a indiqué vouloir prendre le « risque » de la parité dans les candidatures aux élections législatives ; par ailleurs, il a jugé que la Manif pour Tous avait été humiliée lors du débat pour le vote de la loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe.

Dans ce contexte liberticide pour les femmes, la bataille pour l’égalité est plus que jamais une nécessité. Éduquer à l’égalité et lutter contre les stéréotypes dès la petite enfance, mettre en œuvre l’égalité salariale et professionnelle, notamment en développement les services publics d’accueil des enfants, voter une loicadre contre les violences faites aux

femmes, garantir à toutes les femmes le droit de disposer de leur corps, voilà quelques unes des mesures qui devraient être au cœur des débats dans le cadre des élections présidentielles et législatives. Mais pour être partagées, ces mesures doivent être l’affaire du plus grand nombre.

C’est pourquoi, le PCF a décidé d’organiser une convention féministe, qui aura lieu le 4 mars prochain à Paris. Le but de cette journée de travail est de continuer à élaborer et débattre du programme des communistes en matière de droits des femmes.

En Gironde, comme chaque année, des initiatives seront organisées dans le cadre du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, par les militants communistes. Ils iront notamment à la rencontre de la population devant les écoles et les entreprises afin d’offrir l’œillet rouge de la lutte et de partager les propositions du PCF en matière d’égalité femmes-hommes.

Le PCF33 s’associe également au Collectif bordelais des droits des femmes pour faire du 8 mars 2017 une journée de grève et de lutte pour les droits des femmes. Pour refuser le travail gratuit et exiger l’égalité professionnelle, les femmes (et les hommes) sont appelé(e)s à arrêter le travail à 15h40 (heure symbolique à partir de laquelle les femmes travaillent gratuitement).

De plus, la commission « droits des femmes » du PCF33 envisage l’organisation d’un débat sur les enjeux liés à l’égalité femmes-hommes.

Sous toutes les formes et sur tous les terrains, la bataille pour l’égalité femmes-hommes doit être l’affaire de toutes-s !

MC Gonzalez

Pascaline, cadre d’une entreprise d’assistance à maîtrise d’ouvrage Dans mon entreprise, c’est particulier, il n’y a que des cadres et 60 % sont des femmes. Le comité de direction est composé de 3 femmes et 2 hommes, c’est donc plutôt équilibré et mon poste m’a même été proposé alors que j’étais enceinte. La politique salariale vise l’équilibre en tenant compte de l’expérience et des diplômes et non du sexe.

Mais il vrai que si je regarde au niveau du groupe, tous mes supérieurs sont des hommes et, quand même, dans les comités de direction des grosses boîtes, il n’y a que des mecs.

C’est souvent la question de la maternité qui pose problème, on hésite à recruter une jeune femme qui pourrait se retrouver en congés maternité. Il faudrait, comme dans les pays nordiques, accorder plus de congés paternité, encourager plus d’investissement des mecs dans l’éducation des enfants. S’il y a avait autant de congés accordés aux pères qu’aux mères, déjà ça supprimerait une discrimination.

Mais de manière générale, je suis assez inquiète, surtout pour les jeunes, quand je vois la Manif pour tous, ce fond judéochrétien qui ressort… Avec des Fillon/Le Pen, ça ne risque pas de s’arranger. Mais même le modèle de Juppé, c’est la femme au foyer qui n’a pas besoin de travailler. Il y a un relent de vieille société qui remonte vachement.

Marie

J’ai con femme Les fem chômag concou technici à votre formati marque Plus tar voulu m suivre c préjugés Enfin, l cuteur m d’enfan casse pi quand e Il faudr mençan accès à l Enfin, i pour dé

POUR LES DROITS DES FEMMES LA FRANCE EN COMMUN

Le féminisme au cœur de tout projet de transformation sociale pénalités en cas de non respect de cette loi).

• Rendre inéligible un élu convaincu de violences sexistes et/ou sexuelles.

• Lutter contre le harcèlement de rue : droit à la ville et à l’espace public à égalité pour toutes et tous.

Bordeaux, 1er mai 2016

Pour la fin des violences faites aux femmes, une loi-cadre :

Comment accepter que les femmes continuent de gagner 23 % de moins que les hommes à poste équivalent alors qu’en moyenne, elles réussissent mieux leurs parcours scolaires ? Cet écart monte à 47 % concernant les retraites ! Comment accepter que 216 000 femmes déclarent être victimes de violences conjugales chaque année ? 122 d’entre elles sont mortes en 2015.

Comment accepter qu’elles soient très minoritaires à l’Assemblée Nationale, au Sénat et comme maires de grandes villes alors qu’elles représentent la majorité du corps électoral ?

Faire de l’égalité femmes-hommes une grande cause nationale avec des financements publics à la hauteur de cet enjeu est donc une urgence.

Le sexisme n’est pas une discrimination comme une autre, il maintient femmes et hommes dans des rapports de subordination, au profit des hommes. Les dominations sexistes ne s’arrêtent pas aux frontières de la France.

Aussi, afin d’harmoniser par le haut les droits des femmes, notamment les droits sexuels et reproductifs gravement menacés en Europe, nous défendons l’adoption de la clause de

e-Laure, aide-soignante

nnu deux types de discrimination en tant que : à propos de mon sexe et à propos de mon âge. mmes de plus de 45 ans sont les plus exposées au ge et la précarité. Lorsque j’ai voulu passer mon urs d’aide-soignante, je me souviens de ce jeune ien de Pôle Emploi qui m’a dit : “mais madame, âge, on reste tranquille à la maison, pour les ions, c’est trop tard…” Ce sont des propos qui ent et dont on se souvient longtemps après. rd, lors de l’entrée en formation, la formatrice a me prévenir : “il sera très difficile pour vous de cette formation, vous allez vous heurter à des és. Il va falloir vous battre”. Elle avait raison. lors d’un entretien d’embauche, mon interlom’a dit : “bon, ça va, à votre âge on ne fait plus nts. Parce que les nanas enceintes, c’est fragileet ieds ; sans compter celles qui sont malades elles ont leurs règles (sic)”. rait d’abord changer les mentalités, en comnt déjà à l’école. Ensuite, il faudrait un meilleur la formation des femmes dans les entreprises. il faut donner plus de pouvoir aux syndicats éfendre l’égalité.

l’européenne la plus favorisée. Lutter pour l’universalité des droits des femmes passe par une mobilisation de toutes et de tous contre toutes les régressions, les obscurantismes politiques et/ou religieux.

Le féminisme est au cœur de tout projet de transformation sociale car tout nouveau droit conquis pour les femmes permet un bond qualitatif et d’émancipation de la société tout entière.

Pour le partage des pouvoirs

• Créer un ministère de plein droit avec un budget dédié multiplié par 10 et les moyens d’une véritable approche intégrée de l’égalité femmes-hommes dans tous les ministères.

• Modifier l’article 1er de la Constitution : « la loi garantit (et non plus favorise) l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales ».

• Adopter une nouvelle loi pour une parité intégrale et généralisée pour toutes les élections, à tous les niveaux de responsabilités, avec une répartition non genrée des rôles entre les femmes et les hommes (abaissement progressif du seuil déclenchant les

• Faire progresser les droits des victimes : extension de l’ordonnance de protection qui doit être délivrée dans les 24 heures, application du principe de réparation intégrale du préjudice, renforcer les hébergements d’urgence et les logements pérennes pour les femmes victimes de violences.

• Interdire la « correctionnalisation » des infractions à caractère sexiste et/ ou sexuel de nature criminelle (viols, mutilations sexuelles féminines).

• Mettre en œuvre une politique de prévention : formation spécifique et obligatoire de tous les professionnelle-s concerné-e-s. Grandes campagnes publiques d’information et de sensibilisation.

• Garantir la délivrance ou le renouvellement du titre de séjour pour les femmes étrangères victimes de violences.

• Mettre en place des observatoires départementaux de lutte contre les violences faites aux femmes.

Pour l’éducation à l’égalité de la crèche à l’université :

• Déconstruire les stéréotypes : donner une formation spécifique à l’approche genrée aux enseignant-e-s, à l’ensemble des personnels scolaires et des modules 45 de cours spécifiques pour permettre aux élèves et aux étudiant-e-s d’identifier et de comprendre ces stéréotypes ; lutter contre les stéréotypes de genre dans les manuels scolaires ; rétablir les ABCD

Marie, aide à domicile dans un CCAS Dans mon métier, la majorité c’est des femmes. Sur 40, il n’y a qu’un homme.

Les hommes n’ont pas envie de faire le ménage, les courses…

Il faudrait que plus d’hommes aient envie de faire le ménage, s’occuper des personnes âgées. Depuis la nuit des temps, le ménage c’est les femmes, même s’il y a des exceptions. Il faudrait changer la mentalité des personnes et l’argent.

L’attrait pécunier. Au CCAS, on a des temps pleins mais aussi beaucoup de temps partiels, des horaires à coupures.

Pour attirer les hommes, il faudrait que ce soit plus attractif sur le plan financier… À la mairie, t’es « horaire » pendant 4 ou 5 ans. Pas fonctionnaire. Pas titulaire.

J’y travaille depuis 4 ans ½, 5 ans. C’est la précarité. Des contrats de 6 mois en 6 mois, puis de 3 mois en 3 mois. Pour 2017, j’ai eu un contrat d’un an. Mais demain…Jamais titularisée…

de l’égalité.

• Lutter contre les inégalités de genre dans la réussite scolaire : mettre fin à la différenciation des contenus et à l’individualisation des parcours qui justifient les inégalités ; relance de la formation initiale et continue des enseignant-e-s pour leur permettre d’interroger leurs pratiques et de les faire évoluer au service de la réussite de toutes et tous.

• Accompagner l’orientation des élèves et des étudiant-e-s : des dispositifs spécifiques doivent être pré- vus pour accompagner les élèves qui s’orientent dans un secteur où leur genre est minoritaire.

• En finir avec les événements associatifs et/ou culturels sexistes dans le monde universitaire.

Pour l’égalité professionnelle :

• Garantir l’égalité salariale : le code du travail doit intégrer des grilles salariales respectant strictement les diplômes et les qualifications, sur le plan de la rémunération comme de l’évolution de carrière.

• Revaloriser les métiers féminisés : revalorisation de tous les secteurs et métiers féminisés avec rattrapage immédiat des écarts de salaires, passage aux 32 heures pour toutes et tous sans perte de salaire.

• Lutter contre les temps partiels subis en garantissant un plancher minimal de 24 heures hebdomadaires et en mettant fin aux dérogations à cette obligation.

• Augmenter les retraites : un vaste plan de rattrapage des retraites est nécessaire pour que les femmes qui ont subi les inégalités salariales et professionnelles retrouvent rapidement le même niveau de retraite que les hommes.

• Lutter contre les violences sexistes au travail : formation obligatoire des élu-e-s du personnel et affichage obli-

gatoire dans toutes les entreprises des coordonnées du médecin du travail, de l’association Stop Violences et des lieux d’accueil et d’écoute locaux.

• Créer un service public de la petite enfance de la naissance à 5 ans avec possibilité d’entrer à la maternelle dès 2 ans pour les enfants dont les parents le souhaitent.

Droit à disposer de son corps :

• Inscrire dans la constitution le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) comme droit fondamental des femmes. Les moyens humains et financiers doivent y être consacrés (ouvertures de CIVG, centres de santé…).

• Garantir l’accès à la contraception libre, gratuit mais aussi accessible sous toutes ses formes (stérilet, préservatif féminin, implants, pilules…) Cela nécessite des gynécologues, pharmaciens et personnels de santé formés ainsi que l’ouverture de plannings familiaux et de centres de santé.

• Pour assurer l’égalité entre toutes les femmes la procréation médicalement assistée (PMA) doit être ouverte à toutes sans discriminations.

• La liberté de disposer de son corps pour tout-e-s s’oppose en tout point à son aliénation capitaliste, par soimême comme par autrui. La gestation pour autrui (GPA) doit être formellement interdite et condamnée, et ce au niveau international. La loi pour l’abolition de la prostitution doit être accompagnée par des moyens plus importants, notamment en ce qui concerne les parcours de sortie des personnes prostitué-es.

• L’identité de genre doit être protégée comme l’identité sexuelle contre les discriminations. Le changement d’état civil des personnes trans doit être libre et gratuit. Révision du code de la famille à l’aune de l’égalité de genre.

Nathalie, déléguée CGT à Carrefour Market à Caudéran (franchise) Oui, je me sens discriminée en tant que femme. Les postes de cadre sont très souvent réservés aux hommes qui sont considérés comme plus “libres” sur les horaires. Les cadres effectuent 60 h semaine, avec des heures tardives de fermeture le week-end et ils ouvrent le magasin, à tour de rôle, très tôt le matin, samedi et dimanche compris. On fait aussi souvent des difficultés aux femmes pour aménager les heures de travail en fonction de ceux de l’école ou de la crèche.

Nous avons depuis peu et pour la première fois un homme manager caisse. Les caissières étaient très inquiètes car elles avaient peur qu’il ne comprenne pas leurs demandes d’aménagement d’horaire, d’absence pour enfant malade ou de congés payés pendant les vacances scolaires. Finalement, nous avons obtenu, en plusieurs années, des avancées avec un accord égalité signé : entretien systématique à l’annonce d’une grossesse, aménagement de poste, si besoin, entretien de retour de maternité ou congé parental pour voir s’il y a un besoin de formation ou de tutorat ponctuel, aménagement d’horaire éventuel.

Il faut, dans ce pays, une meilleure prise en compte de la maternité, surtout de la grossesse avec une adaptation du poste plus généralisée. On a entendu parlé du problème avec Ayele, la caissière de O’Marché Frais à La Courneuve, licenciée après avoir fait une fausse couche sur son lieu de travail ou encore Fadila, caissière dans un Auchan de Tourcoing, victime d’une fausse couche sur son lieu de travail après le refus de son employeur d’aménager son poste malgré sa demande. Quand on fait le tour en salle de pause on voit bien que plus de filles que la moyenne ont fait une fausse couche à cause du poids des colis et de la station debout.

Dans notre entreprise, nous avons demandé que les postes de caisse soient aussi attribués à des hommes, parce que cela améliore l’ambiance et permet de mieux faire remonter les revendications (les hommes sont toujours mieux écoutés !). Nous revendiquons aussi qu’il y ait moins de charge à porter et du matériel adéquat, c’est bon pour tous !

De manière générale, je suis inquiète pour le respect du droit à l’avortement, et sur le fait qu’il y ait trop de femmes élevant seules leurs enfants.

Les Nouvelles 2 mars 2017 • 5

INTERNATIONAL ORGANISATION INTERNATIONALE DU TRAVAIL

L’appel à revaloriser les salaires dans le monde

L’Organisation internationale du travail (OIT) alerte sur le ralentissement de la croissance des rémunérations, qui a atteint « son niveau le plus bas depuis 2012 ».

Un détournement des richesses au profit du capital qui fait courir un risque de déflation mortel pour l’activité.

Le refroidissement sur les salaires est particulièrement marqué dans les pays d’Asie mineure et d’Asie centrale (+ 3,4 % en 2015 contre + 5,5 % en 2012) et du Proche-Orient (+ 2,1 % contre + 5 % en 2012), et, dans une moindre mesure, dans la zone AsiePacifique (+ 4 % contre + 4,5 % en 2012), mais aussi dans les États d’Afrique (+ 2 %, après + 3,8 % en 2012). Plus grave, les salaires sont carrément en chute libre en Amérique latine (- 1,3 % en 2015 après + 2,4 % en 2012), plombés notamment par la crise au Brésil qui pousse les salaires

à la baisse (- 3,7 % dans ce pays), et, de façon plus accentuée encore, en Europe de l’Est (- 5,2 % après + 6,6 %) où, cette fois, la Russie en récession entraîne ses voisins dans sa chute (les salaires y ont dégringolé de 9,5 % en 2015).

La France à la traîne de l’Allemagne et des États-Unis

Au final, les seuls « bons élèves », au moins en apparence, sont l’Amérique du Nord, avec + 2 %, et l’Europe de l’Ouest, avec 1,5 % de hausse moyenne des rémunérations en 2015.

Les performances des premiers de la classe, États-Unis et Allemagne, où les salaires ont plus fortement progressé que la moyenne (respectivement + 2,2 et + 2,8 % en 2015), ont tiré l’ensemble des pays de leurs zones vers le haut. Mais les disparités restent fortes au sein de ces dernières.

La croissance des salaires en France

marque fortement le pas par rapport au voisin d’outre-Rhin, avec seulement + 1,1 % cette année, une performance certes en progrès sur 2014 (+ 0,8 %) mais de moitié inférieure à celle de 2013 (+ 2,1 %) où l’hexagone faisait alors bien mieux que l’Allemagne (+ 0,5 %).

Pour l’économiste et syndicaliste CGT Nasser Mansouri, ce retournement s’explique par « le regain des luttes en Allemagne après des années d’austérité salariale, et qui se sont traduites par la mise en place d’un salaire minimum » qui n’existait pas jusqu’alors, à la différence du Smic français. « À la différence de l’Allemagne, la modération salariale continue en France. Certes, le gouvernement a été contraint de dégeler le point d’indice des fonctionnaires mais nous ne sommes pas sortis de la déflation salariale », constate Nasser Mansouri.

Affaiblissement des institutions du travail

Or celle-ci, avertit l’OIT, menace de se transformer en déflation tout court si le cycle « baisse des salaires-baisse de la demande-baisse des prix » venait à s’enclencher pour de bon, rendant la spirale incontrôlable et entraînant alors toute l’économie vers le fond. « Dans une situation où le risque de déflation s’est accru dans de nombreux pays, la chute des salaires devient ellemême un facteur de risque notable, potentiellement porteur d’une spirale déflationniste des salaires et des prix », s’inquiète ainsi le rapport.

Cette épée de Damoclès qui pèse sur l’économie mondiale n’est pourtant pas le simple fruit des circonstances,

ÉQUATEUR

Un second tour présidentiel opposera la gauche à la droite 99,5 % des bulletins.

L'ancien vice-président Lenin Moreno, candidat d'Alliance Pays (AP), a recueilli 38,87% des voix face à l'ancien banquier conservateur Guillermo Lasso.

Mercredi soir, le président du Conseil national électoral, Juan Pablo Pozo, a confirmé qu’il y aurait un second tour le 2 avril.

Le duel opposera le candidat de gauche d’Alliance Pays (AP), Leni Moreno, à l’ex-banquier et représentant de la droite néolibérale, Guillermo Lasso. L’ancien viceprésident de Rafael Correa, l’actuel chef de l’État, a totalisé dimanche 39,3 % des suffrages, contre 28,1 % pour le candidat de Creo (Créant des opportunités) sur un total de 6 • Les Nouvelles 2 mars 2017

Le mouvement AP a confirmé par ailleurs son leadership, en obtenant une majorité absolue à l’Assemblée nationale.

Enfin, les 12,8 millions d’électeurs ont approuvé à 54,97 % contre 45,03 % la proposition d’un « pacte éthique » afin de lutter contre la corruption, en interdisant à tout élu ou fonctionnaire de posséder des avoirs dans des paradis fiscaux.

Il s’agissait là du treizième scrutin national depuis la première victoire de la « révolution citoyenne », initiée par Rafael Correa lors son accession au pouvoir en 2006. Les 12,5 millions d’électeurs devaient se prononcer sur la continuité ou non des changements sociopolitiques qui ont, notamment, contribué à réduire les inégalités sociales en extirpant 2 millions d’Équatoriens de la pauvreté. Lenin Moreno a plaidé durant la campagne pour une seconde révolution à même de transformer la « matrice produc-

tive ». Ce pays producteur de pétrole souffre, en effet, depuis deux ans, de la chute du cours de l’or noir et de la hausse du dollar en raison de son hyperdépendance aux e­xportations des matières premières et à la dollarisation de son économie. Une vision aux antipodes de celle des principaux concurrents de Lenin Moreno, qui n’ont cessé de pourfendre, entre autres, les services publics ou encore la politique fiscale redistributive du gouvernement de Rafael Correa. À la tête de la formation néolibérale Creo (Créant des opportunités), Guillermo Lasso s’est fait fort de fustiger un État trop régulateur à son goût. Cet ancien banquier, déjà candidat malheureux à la présidentielle, a foncé bille en tête contre les impôts auxquels sont soumises les grandes entreprises. Il s’est par ailleurs engagé, en cas de victoire, à expulser le fondateur de W ­ ikiLeaks, Julian Assange, de l’ambassade équatorienne à Londres, où ce dernier est réfugié depuis plus de quatre ans.

Cathy Dos Santos, l’Humanité

à en croire l’OIT. Dans un contexte de modération des prix et des salaires, le capital en a profité pour se tailler la part du lion dans le partage des richesses au détriment du travail, sur fond de mondialisation, de progrès technique, d’« affaiblissement des institutions du marché du travail » (législations de la protection de l’emploi, systèmes de protection sociale, instances de négociation sociale, politiques de l’emploi, etc.) et de « pression accentuée des marchés financiers pour allouer les surplus des grandes entreprises aux investisseurs ».

Pour sortir de cette spirale dangereuse, l’OIT en appelle à une « coordination des politiques salariales

à l’échelle mondiale » de manière à ce que, dans les pays dont « l’économie peut l’assumer, une croissance plus forte des salaries (soit) soutenue ou stimulée ».

Cela passe en particulier, souligne l’OIT, par le renforcement des « institutions et (des) politiques du marché du travail – comme le salaire minimum et la négociation collective – afin que les augmentations de salaire reflètent mieux les gains de productivité ».

En recommandant la négociation à l’échelle nationale, du secteur ou de la branche d’activité, l’OIT désavoue la loi travail. avec l’Humanité, Sébastien Crespel, le 28/02/17

LA HAUSSE DES SALAIRES PROFITE D’ABORD AUX MIEUX PAYÉS La panne préoccupante de la progression moyenne des revenus mise en évidence par l’OIT est encore aggravée par les inégalités salariales. Une fraction seulement des salariés parmi les mieux payés capte une bonne part de la rémunération globale. « En Europe, les 10 % les mieux payés perçoivent en moyenne 25,5 % de la masse salariale totale de leur pays, soit presque autant que les 50 % les moins bien rémunérés », relève ainsi l’Organisation internationale du travail. La part du salaire global captée par les 10 % les mieux payés est encore plus forte au Brésil (35 % du salaire total), en Inde (42,7 %) et en Afrique du Sud (49,7 %).

ÉTATS-UNIS

Obama impose Perez à la tête du Parti démocrate Keith Ellison, soutenu par Bernie Sanders, échoue de peu à prendre la tête du parti, mais il a été nommé vice-président. Un point d’appui pour les progressistes.

L’establishment du Parti démocrate a finalement gardé la main, mais sa position est très fragile. Voilà ce qui ressort du vote qui s’est déroulé samedi pour élire le président du Democratic National Committee, l’organe exécutif du parti. Au terme d’une véritable campagne interne, c’est Thomas Perez, l’ancien ministre du Travail de Barack Obama, qui l’emporte face à Keith Ellison. Ce dernier était soutenu par Bernie Sanders, la majorité des milieux syndicaux et la base progressiste. Il faut dire que le mode de désignation impliquait en quelque sorte que l’establishment se saborde. Le vote était réservé aux 435 membres d’une direction qui a, majoritairement, pris fait et cause pour Hillary Clinton dès le début du processus des primaires et qui a validé sa campagne présidentielle sans substance autre que le rejet de Trump. Malgré tout, Keith Ellison a recueilli 200 voix, contre 235 à Thomas Perez. Celui-ci a immédiatement nommé son adversaire au poste de vice-président. Bien qu’ayant été adoubé par l’appareil pro-Clinton, le nouveau président sait qu’il ne pourra être l’homme du statu quo.

Les pro-Sanders maintiennent la pression

À la base, la majorité penche de plus en plus dans le camp progressiste et, dans le pays, de moins en moins d’électeurs se déclarent démocrates pour se définir comme indépendants, à l’instar de Bernie Sanders. Plutôt considéré comme faisant partie de l’aile gauche de l’administration Obama, le premier latino à occuper cette fonction a promis un « changement de culture », sans être plus précis. Keith Ellison, lui, avait dessiné des pistes claires : construction d’un parti de masse, financement par les petits donateurs plutôt que par le « big money », articulation entre « l’énergie des manifestations » anti-Trump et « l’ énergie électorale » pour 2018 et 2020.

Les pro-Sanders ont déjà prévenu qu’ils maintiendraient la pression.

RoseAnn DeMoro, présidente du puissant syndicat des infirmières, a appelé les militants progressistes à investir le Parti démocrate. Elle a également menacé d’un « DemExit » massif si la nouvelle direction démocrate poursuivait sur la trajectoire de l’ancienne.

Christophe Deroubaix, l’Humanité, 27/02/17

PCF PROJECTION DÉBAT

PCF BLANQUEFORT - CELLULE JAMES FRANÇOIS

Stop au tout camion !

Revenu universel en débat

Le fret ferroviaire revêt un intérêt stratégique pour le pays, tout en étant écologiquement viable.

Combien d’activités industrielles peuvent-elles aujourd’hui se prévaloir de tels mérites ?

Alors même que le fret ferroviaire était diminué, les politiques néolibérales européennes et françaises l’ont ouvert à la concurrence, comme pour mieux l’achever. C’est pourtant la route qui pollue le plus et qui coûte le plus cher à la collectivité.

La sauvegarde du fret suppose une volonté politique : celle de mettre un terme au déséquilibre rail-route, pour que les marchandises voyagent mas-

sivement sur des trains, les camions servant uniquement aux derniers kilomètres.

Les cheminots alertent l’opinion depuis plus d’une décennie. Le PCF, au plan national et local, prône le développement de cet outil industriel qui ouvre des voies pour un avenir économique et écologique responsable.

Le documentaire réalisé par Gilles Balbastre, assorti d’un rapport coécrit avec le cabinet Émergences, montre cette possible efficacité, commentée par des agents de la SNCF, des chefs d’entreprises, des maires, interpelle des députés et la responsabilité de l’Etat.

Lundi 13 mars, 20h30, MSP Blanquefort-Caychac « Revenu universel : bonne idée ou piège néolibéral ? » avec Jean-Marie Harribey, des « économistes atterrés » PCF SUD GIRONDE Lundi 6 mars 2017 19 H 00 À Villenave d'Ornon ; Salle G.Melliès Soirée film / débat Quel avenir pour le Fret ferroviaire ?

Diffusion du documentaire « Transport de marchandises ; changeons d’ère » , réalisé par Gilles Balbastre.

En présence de : Céline Simon— secrétaire du CCGPF SNCF Thomas Portes — responsable national PCF de la bataille du rail

EN FINIR AVEC LE CHÔMAGE ET L'INSÉCURITÉ SOCIALE !

• 5,8 millions de chômeurs inscrits à Pôle emploi fin 2016, un million de plus qu’en 2012. Des millions de « travailleurs pauvres ». Nous ne nous résignons pas !

À tous les citoyens et aux forces de gauche et écologistes de Gironde sur les contenus d’un pacte majoritaire pour sortir de la crise. » Le PCF met pour cela en débat 10 propositions et axes de travail :

• Abrogation de la loi travail, pour une sécurité d’emploi et de formation, des droits nouveaux pour les salariés.

• Porter le smic à 1 800 euros brut • Aller vers les 32 h • Pour une VIe république, débarrassée du présidentialisme • Engager la transition écologique • Lutter contre toutes les discriminations

• Égalité Femme-Homme • Nationaliser la Société Générale et BNP-Paribas pour créer un pôle public bancaire • Développer des services publics et des solidarités nouvelles pour l’accès à la santé, à l’éducation, à l’énergie, au transport, au logement, à la culture et aux loisirs • Combattre pied à pied pour une réorientation solidaire de l’Europe

Lire la déclaration : gironde.pcf.fr/96917

HUMANITÉ DIMANCHE

Spécial élections présidentielles

3,30€

Samedi 25 mars à midi, salle des fêtes de Berthez organisé par la cellule des Landes girondines Inscriptions (12€) avant le 7 mars 06 70 80 82 50 ou 05 56 25 52 16 ou 06 32 57 44 47

Les député-e-s du groupe Front de gauche ont déposé une proposition de loi de sécurisation de l’emploi et de la formation

APPEL DU PCF GIRONDE (EXTRAIT)

« Le PCF porte depuis plusieurs mois l’idée d’un pacte d’engagement pour mettre en œuvre une véritable politique de gauche, et construire une majorité aux élections législatives.

Nous sommes aujourd’hui dans une situation inédite, historique.

Les communistes sont en campagne et nous soutenons Jean-Luc Mélenchon dont le programme est le plus proche du nôtre, mais nous ne pouvons nous résoudre à une situation qui verra l’élimination de la gauche du second tour la présidentielle.

Nous ouvrons partout dans le territoire des espaces de débat, d’échanges

Repas fraternel

• Notre jeunesse vaut mieux que la précarité à vie.

Libérons nos vies quotidiennes de la flexibilité des horaires et des conditions de travail. Il y a urgence économique et sociale à mettre fin au fléau du chômage.

Sécuriser un revenu pour chacun ? C’est possible en sécurisant l’emploi et la formation, en donnant de nouveaux droits aux citoyens !

• C’est l’emploi et la production des richesses dans l’entreprise qui permettent de distribuer des revenus.

Pour sécuriser les revenus il faut éradiquer le chômage.

APPEL

POUR UNE PROTECTION SOCIALE ET UN SYSTÈME DE SANTÉ DU XXIE SIÈCLE Alors que pleuvent les mesures de restructuration à l’hôpital public, que s’amoncellent les nuages noirs de la désertification médicale dans nos quartiers urbains comme dans le monde rural… c’est le moment choisi par les candidats de la droite comme du centre pour attaquer la Sécurité sociale, suscitant une intense réaction dans notre pays qui montre l’attachement de notre peuple à une protection sociale solidaire.

TOUTES ET TOUS, LE 7 MARS avec les salarié-e-s des secteurs sanitaires et médico-sociaux en grève et en manifestation

Santé et protection sociale pour tous en 2017, ouvrage collectif, sous la direction de Michel Limousin. 20 euros, 288p.

Disponible sur le sites de l’éditeur : letempsdescerises.net

FLYERS DISPONIBLES À LA FÉDÉRATION DU PCF33

Carnet PCF BORDEAUX. Adhérente du PCF depuis 1986, Arlette Pujau nous a quitté à l’âge de 89 ans. Elle était la trésorière de la cellule Ambroise Croizat à Belcier-Carle Vernet. Fidèle dans son parti et dans ses engagements associatifs, un paragraphe du chant Les cerisiers de Jean Ferrat, chanté par Isabelle Aubret, résume ses convictions : « Bien sûr on dira, que c’est des sottises que mon utopie n’est plus de saison, que d’autres ont chanté le temps des cerises et qu’ils ont depuis changé d’opinion. Moi si j’ai connu des années funestes et mes cerisiers des printemps pourris, je n’ai pas voulu retourner ma veste ni me réfugier dans un monde aigri. » Avec tous les camarades qui ont accompagné Arlette, la section de Bordeaux du PCF présente tous ses condoléances à sa famille et tous ses proches.

PCF VILLENAVE D’ORNON. Emile Martinez est décédé. Il était membre du parti communiste algérien et avait mené le combat auprès du peuple algérien pour l’indépendance. Retiré à Villenave d’Ornon, il milita à la section du PCF. Emile organisa de nombreuses collectes pour équiper son village d’origine en Algérie où il était reçu comme un bienfaiteur. Ses camardes et ses amis lui ont rendu un dernier hommage lors de ses obsèques le 1er mars. La section de Villenave d’Ornon du PCF présente ses sincères condoléances à son épouse et à ses enfants.

JEUDI 9 MARS - Des analyses, des propositions, des débats - Une grande interview de Jean-Luc Mélenchon - Des portraits de candidats communistes aux législatives Commande directe Avant le mardi 7 mars, 13h, dernier délai 01 49 22 73 42 ou 01 49 22 73 47 vente.militante@humanite.fr

Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera effica- cement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF, lance une souscription afin de mener nos prochaines échéances politiques, notre objectif est de 70 000 euros.

ILS ONT DONNÉ 1 430 € : M. QUERBES Jean, La Teste ; M. GAI Christian, Yvrac ; M. BOUTHIER Daniel, Andernos ; M. PAYO Louis, Castets-en-Dorthe ; M. BIDOU François, Villenave ; M. MILON Pierre, Villenave ; Section de Talence ; M. MAESTRO J. Pierre, Bassens ; M. FRANCO Francis, Bassens Les Nouvelles 2 mars 2017 • 7

CHRONIQUE

CULTURE & SOLIDARITÉ

NOUVELLES IDÉES REÇUES

ESPACE MARX

par Gérard Loustalet Sens

De film en film : le fil rouge Les 14e Rencontres « La classe ouvrière, c’est pas du cinéma » se sont tenues du 14 au 19 février à Bordeaux. Elles n’auront pas démérité, avec un taux de fréquentation des séances, – gage indispensable pour décider de poursuivre – dans les eaux des « Rencontres » depuis 2013 : 65 à 75 spectateurs payants par séance.

Avec cependant de grands écarts que la date, l’horaire, la présence ou non de stagiaires syndicaux ou d’étudiants, expliquent plus que la qualité des films ou leur audience.

La dizaine de militants et/ou bénévoles qui organisent ces Rencontres maintenant reconnues, attendues et appréciées, ont pour point commun d’aimer le cinéma, la classe ouvrière, et les luttes, toutes les souffrances et exploitations partagées, toutes les formes d’émancipation. Ils discutent des goûts et des couleurs, de l’actualité brûlante et des problèmes de fond, ils construisent, dans et malgré les contraintes marchandes, à parité hommes/femmes ou presque, pendant un an, un programme qui se veut aussi audacieux que ludique, aussi exigeant que distrayant. Ils et elles sont non-spécialistes, mais « mateurs » et amateurs, par leur expérience mili-

tante, agitateurs d’images et de réalité.

Le plaisir partagé d’une séance de cinéma et du débat qui suit nous en apprend de belles sur notre monde et sur nous-mêmes. Ainsi, nous avons rencontré ces personnes d’un âge certain, sans pratique artistique, qui ont fait une cure de jouvence et ont appris à Danser le printemps à l’automne de leur vie (avec le chorégraphe Thierry Thieû Niang).

Celles et ceux qui redoutaient l’avantgardisme d’un Dziga Vertov, ont découvert, ou retrouvé, avec L’homme à la caméra (1929), un cinéma jubilatoire et inventif dans la jeune Union Soviétique, à l’image d’une époque troublée, contradictoire, mais qui a su monter à l’assaut du ciel artistique et social, dans un même élan.

Les trop peu nombreux spectateurs du film paraguayen Siete Cajas (Sept Caisses) en ont eu pour leur plaisir de surprises, leur lot de violences quotidiennes, leur soif de comique, avec cette course-poursuite haletante… en brouettes de livraison, en plein marché d’Asuncion…

Mais ces Rencontres doivent beaucoup à celles et ceux qui les traversent de leur regard et de leur analyse, venus d’ailleurs, chaleureux et chaleureusement accueillis. On citera, avec des oublis Shu Aiello et Catherine Catella,

réalisatrices d’Un Paese di Calabria, Pierre Robin, Céline Domengie et Vincent Joineau, (Fumel et les métallos), Jean-Yves Huet, (syndicaliste à la fonderie du Poitou), Serge Khakhoulia (plasticien, cinéphile averti sur les années vingt en URSS), Marie Potiron sur le travail des artistes, JeanFrançois Perrier, acteur et comédien chaleureux du Bal de Penchenat et d’Ettore Scola, Dominique Pinsolle (historien des États-Unis, pour la journée du vendredi), Hélène Roux et Laure Bedin pour leur éclairage sur l’Amérique latine, enfin Mourad Rabhi le syndicaliste et Olivier Azam, le réalisateur, pour la journée de Dimanche.

C’est avec La cigale, le corbeau et les poulets et Olivier Azam, en pleine forme, que se sont terminées les Rencontres le dimanche soir, devant un public comblé, chaleureux et critique, aussi nombreux à la projection qu’au débat qui a suivi.

Vous pouvez encore aller voir Un Paese di Calabria (préambule des Rencontres) ou La Cigale Le Corbeau et les Poulets (leur conclusion désopilante) : n’y manquez pas !

Et Rendez vous… aux 15e Rencontres.

Vincent Taconet

BORDEAUX- CIENFUEGOS : 1819 - 2019

Rappel : assemblée générale constitutive de l’association pour le bicentenaire « Au moment où Cienfuegos (surnommée “la perle des caraïbes”), s’apprête à fêter le bicentenaire de sa naissance en 2019, nous pouvons avoir à cœur, à un titre ou à un autre, de faire connaître cette histoire et de la prolonger, en s’associant sous une forme ou une autre, au bicentenaire,

en contribuant à tisser des liens d’amitié, de solidarité, des coopérations, avec la population de cette ville avec laquelle nous partageons un héritage.

Pour y contribuer vous êtes invités à l’assemblée générale constitutive de l’association qui se tiendra :

jeudi 9 mars à 18 heures, salle Pierre Tachou, 44 rue Joseph Brunet, Bordeaux Bacalan (tram Brandenburg) » Jean Querbes et Vincent Maurin bordeaux200cienfuegos@orange.fr

OPÉRA NATIONAL DE BORDEAUX

Les artistes permanents appellent à sauver le Ballet Les Artistes Permanents du Ballet de L’Opéra National de Bordeaux appellent à « sauver le Ballet classique » par une pétition en ligne qui a déjà recueilli plus de 7 500 signatures (sur change.org).

Ils s’estiment « victimes de décisions radicales prises par leur Direction Générale et les élus de la Ville » avec la baisse

des subventions et la réduction des effectifs. Les artistes rappellent que la diversité chorégraphique est nécessaire et qu’elle constitue une richesse. « Le Ballet de L’Opéra National de Bordeaux propose un large répertoire allant des grands ballets classiques aux plus contemporains. Cette décision porterait un coup considérable au ballet

classique déjà bien mince en France et précariserait toujours plus le statut d’Artiste. » « Plus largement, ce sont les prochaines générations de danseurs sortant des grandes écoles et conservatoires nationaux, qui seront menacées et privées de débouchés. » ANNONCES LÉGALES AVIS DE CONSTITUTION Aux termes d’un acte sous seing privé au 22 février 2017, il a été constitué une société

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932

8 • Les Nouvelles 2 mars 2017

Dénomination : GEEKIN’ Forme : Société A Responsabilité Limitée Siège social : 17 rue Henri Barbusse, 33530 Bassens Objet : Achat et vente de cartes à jouer neuves et d’occasion, d’accessoires liés à ces cartes. Achat, réparation et vente de jeux vidéo, consoles et matériel informatique.

Durée : 99 ans à compter de son immatriculation au RCS de Bordeaux Capital : 1500 euros Gérant : M. ORSATELLI Nicolas demeurant au 17 rue Henri Barbusse, 33530 Bassens Pour avis,

L’impensable retour du secours alimentaire Les associations dites caritatives (Secours populaire, Secours catholique, Emmaüs, Restos du cœur, ATD Quart-monde…) assument aujourd’hui, dans notre société prétendue d’abondance, des tâches rendues nécessaires par la montée insidieuse de la misère et d’inégalités révoltantes… Des actions montées dans l’urgence (Abbé Pierre, Restos du cœur…) se voient pérennisées. Comment en est-on arrivé là ? La déploration dans les salons cossus devant l’escalade de la pauvreté va de pair avec de doctes admonestations sur la responsabilité « individuelle » des « loosers », ces « perdants de la mondialisation » qui ne savent pas « s’adapter », ne sont ni « flexibles », ni « agiles »… Formules modernistes d’une idéologie vieille comme le capitalisme. On veut bien parler de « pauvres », jamais d’exploités ! C’est ce que signifie Bernard Friot, sociologue (et communiste), quand il affirme avec force la nécessité de « se battre contre toute définition de quelqu’un comme exclu ou comme pauvre. Définir quelqu’un par son manque est une violence » (www.ballast.fr). Une violence symbolique qui a toute chance de passer inaperçue.

On continuera d’employer le mot « pauvre » dans la suite de cette analyse en connaissant ses limites mais aussi sa consécration par l’idéologie dominante qui en fait une abondante utilisation permettant de subsumer sous ce terme tout ce qui est classes populaires, peuple, plèbe, populace, canaille et toutes sortes de gueux.

Dès les XVIIIe et XIXe siècles, les libéraux ont constitué les classes dominées en une masse indifférenciée, construisant leur aliénation et la limitation de leurs droits réels par l’attribution généreuse de défauts et de vices justifiant largement leur infériorité quasiment organique. La figure incontournable en est donc le « pauvre » dont la situation déshéritée pouvait justifier pour de bons chrétiens, comme on l’a vu, des mesures d’assistance : actes de charité individuelle, institutions philanthropiques… et politiques stigmatisantes et punitives. Cependant le XXe siècle voit la disparition progressive de l’assistance et en particulier de l’aide alimentaire (Alain Clément, « Faut-il nourrir les pauvres ?

Une perspective historique », www.aof.revues.org). Les luttes des travailleurs et les conquêtes sociales sont passées par là, redonnant dignité à la classe ouvrière en général et notamment au statut de « pauvre ». L’aide n’est plus assistance, elle repose sur la solidarité et non plus sur la charité. Un socle de droits qui ne doit rien au bon vouloir des possédants est ainsi constitué, ce que les libéraux appellent avec une hargne méprisante les « acquis », voire les « avantages » sociaux. Ils n’auront de cesse de mettre à bas un prétendu « Etat providence », toujours trop « protecteur », qui n’a rien de providentiel puisque préparé par des luttes sociales vigoureuses et imposé dans des situations politiques favorables à la (vraie) gauche : 1936, 1945…

Le modèle social ainsi construit est remis en cause par un retour aux imprécations libérales contre les « pauvres » dans des termes qui sont ceux mêmes du XIXe siècle. C’est la forme idéologique de ce qu’on a appelé le néolibéralisme. On invoque généralement la contre-réforme reagano-thatchérienne des années 80. On oublie comment, par exemple, l’administration du démocrate Clinton, par le Personal Responsability and Work Opportunity Reconciliation Act de 1996, « a considéré que la pauvreté était due à des individus défaillants, manquant de compétences, de culture et de volonté plutôt qu’à des inégalités structurelles, à l’inégale répartition du pouvoir, de la richesse et des chances » (Jeanne Lazarus, « Les enjeux de la sociologie de la pauvreté », www.ceriscope.sciences-po.fr).

On ne se rend pas assez compte de l’aspect peut-être le plus effarant de cette incroyable régression : le retour du secours alimentaire ! Qu’y a-t-il de plus stigmatisant, de plus contraignant que d’être obligé d’avoir recours à autrui pour se nourrir ? Quelle honte faut-il surmonter pour se rendre aux Restos du cœur, s’adresser à la Banque alimentaire ? L’humiliation du pauvre fait partie de sa rééducation et de sa moralisation rendues nécessaires par son incapacité. Le traitement néolibéral de la pauvreté est fondé sur le contrôle social, le blâme et l’opprobre qui s’abattent sur les « assistés ». L’objectif : tourner une bonne fois pour toutes la page de l’Etat social !