Jeudi 16 mars 2017 - N° 2194 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro
: S T N A R G I R M I L B A T É ! R S T I A F S -5 4 . P E L DOSSIER
ACTUALITÉ DROITS DES FEMMES
SOIN À DOMICILE
8 mars : une belle journée de mobilisation
Les « indispensables » en grève
Le 8 mars, pour la Journée Internationale des Droits des Femmes, les communistes girondins sont allés à la rencontre de la population devant les écoles et entreprises de plusieurs villes de la métropole pour parler des propositions du PCF en matière d’égalité femmes-hommes et offrir l’oeillet rouge de la lutte. Ils y ont reçu un excellent accueil. Plus généralement, une belle diversité de Bordelaises et Bordelais se sont bien mobilisés pour échanger et débattre sur les droits des femmes et l’aspiration à l’égalité dans l’après-midi place Pey-Berland, puis pour la manifestation le soir.
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Comité de défense de Robert Picqué Mardi 21 mars 2017 à 18h30, salle Mussonville à Bègles À l’ordre du jour : - Compte rendu de la rencontre avec les directions de l’HIA Robert Picqué et MSP Bagatelle et les suites à donner ; - Préparation d’un rassemblement le 31 mars 2017 ; - Financement de l’ action.
SOIRÉE DÉBAT
Les dangers des pesticides et leurs alternatives 22 mars à 20h, salle des fêtes de Saint-Estèphe, diffusion du film In Vino Veritas, de Pascal Obadia. Intervenants : Alain Garrigou, enseignant chercheur, professeur des universités en ergonomie, spécialiste de l’exposition des professionnels ; Ghislaine Bouvier, enseignant chercheur, épidémiologiste spécialiste de l’exposition des particuliers Dominique Techer, viticulteur bio Confédération paysanne Thibaut Vonthron, gérant du Biocoop de Parempuyre. Contact : Marie-Lys Bibeyran 06 64 21 89 23 marie-lys.bibeyran@orange.fr
CGT HÔPITAL SUD
Grève des brancardiers cardiologie-Magendie Les brancardiers du secteur cardiologie-Magendie ont engagé une grève reconductible le 9 mars. Ils demandent la concrétisation d’un poste supplémentaire dédié aux remplacements des congés annuels, des RTT et des absences ponctuelles concernant ces agents de nuit. Actuellement, deux brancardiers se partagent deux roulements de nuit et ce sont les agents travaillant de jour qui remplacent les absences au détriment de l’effectif sur le planning de jour. Ces effectifs ne permettent pas de transporter des lits à deux agents, comme ce devrait être le cas, engendrant ainsi des troubles musculo squelettiques, sans compter l’inconfort pour le patient qui peut subir des déplacements difficiles. L’activité du week-end et jour férié peut aussi être difficile à assumer par un seul brancardier. Par ailleurs, les brancardiers assurent l’accueil des hélicoptères médicalisés depuis des années et dénoncent l’insécurisation de la plateforme H et les impacts sur leurs conditions de travail d’une organisation avec les différentes équipes médicales et paramédicales toujours en cours d’élaboration. 2 • Les Nouvelles 16 mars 2017
Le 8 mars, les salariées d’AIDOMI à Bordeaux ont dénoncé leurs conditions de travail et lancé une pétition « Stop à l’exploitation sociale » en direction de tous les personnels. Dans ce secteur très féminisé, elles sont aides-soignantes, infirmières, aides à domicile, auxiliaires de vie, et interviennent au domicile des patients, personnes âgées, handicapées. Leur travail, souvent précaire, mal rémunéré, avec des horaires en coupures, n’est pas valorisé alors qu’elles sont indispensables, et encore
plus avec le développement des soins ambulatoires. Depuis janvier, la direction a mis en place le fractionnement des salaires avec pour conséquence des bulletins de paie incomplets. De plus, les trajets inter-vacations ne sont pas comptés systématiquement en temps de travail. Avec leur syndicat CGT, elles exigent pour l’ensemble des salariés l’obtention du salaire intégral en fin de mois, la subrogation totale du salaire en cas d’arrêt maladie, l’application de
la règle de la convention collective sur l’inter-vacations. Elles réclament également de nouvelles élections de représentantes et déléguées du personnel, du comité d’entreprise et du CHSCT. L’œillet rouge de la lutte pour les droits des femmes, offert par des militants communistes venus les rencontrer, a été accueilli avec plaisir. L’occasion PCF de leur faire part de son engagement pour un grand service public de la prise en charge de la perte d’autonomie.
CGT MINES-ÉNERGIE
Un « mardi de la colère » devant la dernière boutique EDF C’était un nouveau « mardi de la colère » pour l’intersyndicale CGT, CFDT, FO, CFTC et CFECGC des entreprises de l’énergie qui ont engagé une bataille pour l’augmentation du Salaire national de base, l’emploi, l’arrêt de la casse des entreprises, le maintien et le développement du service public. À Bordeaux, les militants de la CGT ont la bougeotte, non contents d’être en grève, ils ont décidé de s’adresser aux usagers devant la dernière boutique Edf du département. L’action entraîne l’action… Après 4 jours et 3 nuits d’occupation de la plateforme logistique d’Enedis et Erdf, Serval, la semaine dernière, les militants de la CGT Mines-Énergie (Blayais, CGT énergie 33 et transport RTE) n’allaient pas en rester là. Regroupés en partie devant la boutique EDF de la place Gambetta à Bordeaux et dans les rues alentour, tracts en main, ils préviennent les usagers : « au final, c’est vous qui allez payer la note ». Et des preuves, ils en ont : depuis la démultiplication des entreprises, le gaz a augmenté de 80 % et l’électricité de 30 %. « Et ce n’est pas fini », prévient Maud
Mathieu, secrétaire général du syndicat CGT Énergie 33. « Nous avons choisi de venir ici parce qu’après celle de Pessac, c’est la prochaine fermeture de boutique annoncée pour 2018, la dernière. Après, les clients n’auront plus que le numérique. C’est aussi au nom du numérique qu’EDF annonce 5 000 suppressions de postes et Enedis 1 200. Pourtant le boulot ne manque pas, mais les entreprises préfèrent avoir recours à la sous-traitance et aux contrats précaires. Si le numérique engendre la disparition de certains emplois, il en nécessite d’autres pour lesquels nous ne voyons aucun recrutement. » Pour la CGT dont une des revendications phare est la création d’un pôle public de l’énergie, le gouvernement manque de volonté politique pour développer le service public.
Après une action à Régaz/Gaz de France en début d’année, aux Assises européennes de la transition énergétique, à la Délégation régionale au Bouscat, les mardis de la colère s’enchaînent depuis le 7 mars et les actions publiques ou dans l’entreprise pour « gêner le capital ». « Nous voulons obtenir que s’ouvrent de nouvelles négociations pour le salaire de base et les retraites, explique Maud Mathieu. En moyenne, par an, 5,4 milliards de dividendes sont remontés aux actionnaires de EDF et Engie. Nous voulons une répartition plus juste et qu’il y ait, au minimum, recrutement en interne ou en externe sur les postes vacants ». On n’a sans doute pas fini d’entendre parler des électriciens et gaziers… Christelle Danglot
21 MARS : JOURNÉE INTERPRO DE MOBILISATIONS
Pour la reconquête de l’industrie et des services publics La France a besoin d’une industrie et de services publics forts, répondant aux besoins de la population et qui assurent un développement économique équilibré des territoires, la création d’emplois et le progrès social pour tous. Pour la CGT, il est donc « nécessaire et urgent de réindustrialiser la France, de relocaliser de capacités de production d’objets durables, interconnectables et réparables ». « Il ne s’agit pas de tout fabriquer sur le territoire, car les échanges avec les autres pays sont nécessaires. Mais ils doivent s’équilibrer
et ne pas laisser libre court au dumping social et environnemental ». « La fermeture de sites industriels, les délocalisations, le démantèlement des services publics, la précarisation voire l’ubérisation du travail dégradent considérablement la qualité de vie pour les salariés, les retraités, les chômeurs et les jeunes, 1es victimes du chômage et/ou de la précarité », affirme aussi l’organisation syndicale. « Le développement d’une industrie moderne suppose des services publics de qualité en matière d’éducation, de recherche, de santé, de transport, de logement, etc. Il
faut des services publics forts, dans tout le pays, pour contribuer au développement économique et à l’aménagement du territoire ». Le 21 mars à Bordeaux - Rassemblement à 12h30 devant le Conseil de Région pour le dépôt de cahiers revendicatifs et de projets industriels et de services publics. - Départ en manifestation à 13h jusqu’à Pey Berland où un bureau d’embauche sera dressé.
ACTUALITÉ
Editorial
CRÉATION D’UN SYNDICAT CGT DES COURSIERS À VÉLO DE LA GIRONDE
Une première dans le monde de l’ubérisation
Le premier syndicat de coursiers à vélo vient d’être créé, avec la CGT, en Gironde. Sarah Zerouali, 21 ans, y a adhéré. C’est son premier travail, son premier engagement, ses premières actions revendicatives… Elle s’apprête à recenser les problèmes et sensibiliser les autres coursiers bordelais qui se rassemblent place Lafargue, mercredi 15 mars, à l’occasion de la journée nationale « anti-ubérisation ». Depuis Allorestau, les plateformes numériques de mise en relation entre restaurants, livreurs à vélo et clients se sont multipliés à Bordeaux, Arcachon comme dans toutes les grandes villes de France. On trouve aujourd’hui Foodora, Deliveroo et UberEat. Le principe est désormais bien connu : un client passe une commande dans un restaurant,
celui-ci inscrit la livraison à effectuer auprès d’une plateforme numérique qui, elle la propose aux livreurs à vélo, soit inscrits préalablement sur le créneau horaire, soit parmi les premiers connectés, selon les plateformes. Ces derniers ont un statut d’auto-entrepreneurs et ont signé un contrat avec une ou plusieurs plateformes, avec lesquelles ces auto-entrepreneurs ont une relation contractuelle. Sarah a été séduite par la souplesse du dispositif. « On travaille quand on veut et comme je suis étudiante, pour ma part, je ne travaille que le weekend, et encore, quand ça m’arrange. » Sarah ne compte pas les kilomètres, pour cela il faudrait être géocalisée et elle ne veut pas que Google enregistre ses données. Mais elle sait que depuis novembre, elle a effectué 114 heures de livraison, perçu 1322,5 euros bruts soit 11,6 de l’heure. Pour l’instant elle n’a pas payé de charge, elle bénéficie de l’aide à la création d’entreprise mais elle doit déjà 70 de CFE (une taxe sur les locaux). Pour recevoir son équipement (Cube isotherme, veste, pantalon de pluie, t-shirts, batterie externe et support pour le téléphone), elle a versé une caution de 150 euros, « que Deliveroo encaisse selon son bon vouloir ». « Je me suis vite aperçue qu’il s’agissait en fait de salariat déguisé, raconte Sarah. On est censé être des prestataires de service donc on devrait pouvoir discuter des contrats avec les plateformes mais ce n’est pas le cas. Quand je suis arrivée chez Deliveroo, j’ai eu 10 minutes pour lire le contrat et le signer, j’ai trouvé ça bizarre. Chez Uber, c’était pire encore, ils te font signer de manière numérique sans même
que tu sois prévenu et ils t’envoient le contrat par mail. Par la suite je me suis rendue compte qu’ils avaient baissé le minimum que nous avions sur certains créneaux horaires, sans nous consulter. Sur le tchat réservé aux coursiers, certains témoignaient de ruptures de contrat injustifiées, de suppression de la prime pluie… » Jusque-là, les coursiers étaient organisés en collectif. Mais à Bordeaux, quand Arthur Hay (voir Sud Ouest du 11 mars) se fait virer par un message, numérique lui aussi, il mesure la limite du collectif et se tourne vers la CGT pour une aide juridique. « Il y a 2-3 semaines, il y a eu une réunion à laquelle j’ai participé, explique Sarah. Nous avons trouvé de l’écoute auprès de Corine Versigny et Loïc Notais (responsables de l’Union départementale CGT), pour eux c’est nouveau aussi mais ils ont su s’adapter. Avec notre statut, on est seul face aux plateformes quand celles-ci décident de ne plus payer ou de rompre un contrat. Avec le syndicat, on veut briser cette solitude et rééquilibrer le rapport de force avec les plateformes sur les ruptures de contrats, les non paiements et les accidents. Si elles se permettent de rompre des contrats comme ça, c’est qu’il y a un gros turn-over mais si on peut engager des poursuites judiciaires, on espère que ça les dissuadera. Il faut aussi que nous soyons assez nombreux pour imposer un représentant par plateforme et en finir avec les décisions unilatérales qui changent constamment nos conditions de travail. Les livreurs s’organisent ici, à Paris, à Londres... On arrivera bien à quelque chose ». CD
FORD
Mme Calmels rêve de Pologne et oublie les millions déjà versés Prévu le 9 mars dernier, le comité de suivi de Ford Blanquefort a été reporté par la direction du constructeur d’automobiles. « Quel intérêt en vérité si tout ce beau monde (patrons et élus locaux - NDLR) s’est rencontré avant, loin des regards et des oreilles des salariés et des syndicats ? », interroge la CGT. Quel intérêt aussi si les élus-es locaux se sont mis au diapason du patronat international ? C’est le sens de la déclaration cette semaine de Jacques Padie et Max Guichard qui réagissaient à l’interview scandaleuse d’une adjointe d’Alain Juppé dans le journal Sud-Ouest : « Dans une interview donnée au journal Sud-Ouest de ce jour, principalement consacrée au commentaire de sa propre carrière, Virginie Calmels évoque la situation de l’entreprise Ford à Blanquefort. L’adjointe d’Alain Juppé s’en prend ainsi aux “contraintes syndicales” supposées
“plus importantes (en France) qu’en Pologne”, et donc “pas rassurantes” pour les industriels. Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas entendu parler du “plombier polonais” et cela ne nous avait pas manqué ! Très active dans la campagne de François Fillon, on comprend que Mme Calmels puise son inspiration dans un pays plusieurs fois montré du doigt pour avoir mis au pas la justice… On lui rappelle qu’avec 686 euros brut, le salaire médian polonais est assez éloigné du salaire d’un assistant parlementaire de la droite française. Pour ce qui concerne Ford, il faut rassurer l’adjointe d’Alain Juppé pour qui cette entreprise a besoin de “confiance” et de “sécurité” : dans un récent communiqué, Ford Europe s’est félicité d’un “bénéfice historique de 1,2 milliard de dollars” en 2016. L’année précédente, le constructeur nord-américain avait gagné 259 millions de dollars en Europe. Dans ces conditions, une élue
comme Mme Calmels devrait remercier les syndicats de Blanquefort qui ont unanimement porté l’alerte face à l’inertie voire la désinvolture de Ford-Europe qui semble vouloir tourner le dos à ses engagements de maintien de l’emploi. Elle devrait écouter et relayer leurs propositions pour l’avenir de l’emploi dans notre agglomération. Il faut enfin rappeler à Mme Calmels qu’elle n’est pas représentante du patronat dans cette affaire mais vice-présidente d’une institution, la Métropole bordelaise, qui a versé une subvention directe de 2,5 millions à Ford pour qu’il maintienne l’emploi à Blanquefort. Au total, CICE compris, la puissance publique a versé plus de 45 millions d’euros à cette grande entreprise. Voilà ce que Mme Calmels devrait rappeler aux dirigeants de Ford qu’elle a tant de mal à faire simplement venir sur Bordeaux pour évoquer le sort des 1 000 travailleurs de Blanquefort et de leurs familles. »
Faire exploser le scénario de la finance
À quelques semaines du 1er tour de la Présidentielle, les milieux financiers tiennent la corde. Ils ont par précaution toujours plusieurs lièvres dans la course. Deux opérations fonctionnent : - La première celle de tenir éloignée des débats la majorité de ceux qui souffrent dans notre pays, les abstentionnistes, tous ceux pour qui il est difficile de se faire une opinion tellement la démocratie « bat son plein » !!! - La deuxième c’est l’opération Macron, celui qui arrive de nulle part, un sans parti, mais qui a le soutien légitime des Rothschild, de la finance et d’élus de tous bords cautionnant son projet libéral. C’est un candidat jeune et neuf mais qui a élaboré et participé au gouvernement de F. Hollande qui le lui a bien rendu. Répondant lui aussi aux mêmes intérêts, F. Fillon, 3e dans les sondages derrière le duo Le Pen / Macron, ne lâche rien, lui non plus, de son programme à fond dans l’austérité. Celui de Macron en deviendrait du coup plus acceptable et serait pour tous nos grands penseurs le vote utile contre la famille Le Pen ! Il reste quelques jours pour dénoncer, démontrer les dangers d’un tel scénario, y compris de le faire exploser. Le vote pour la Présidentielle est le plus antidémocratique qui soit parce qu’il canalise sur un seul homme, ou une seule femme celui (celle) qui peut être ou ne pas être élu(e). Les citoyens dans leur majorité perçoivent cette difficulté. Les communistes continuent de tout faire pour travailler à construire une riposte avec un pacte d’engagement majoritaire ; pacte qui propose de rassembler autour de propositions essentielles permettant d’avancer, de donner à voir à tous ceux qui sont dans le désarroi, tous ceux qui espèrent, qu’une autre voie peut s’ouvrir. Certains disent qu’il ne suffit pas d’additionner 12 et 14 pour faire 26. C’est vrai. Mais il reste vrai que si nous voulons construire une dynamique, il faudra surtout dépasser et combattre les divisions, les obstacles organisés et entretenus justement par ceux-là même que nous voulons battre. Rien n’est joué aujourd’hui, ni pour la Présidentielle, encore moins pour les Législatives dont personne ne parle. Il est possible d’avoir au parlement des élus de Gauche porteurs de propositions sociales qui remettent en cause celles de droite. C’est possible mais aussi nécessaire sinon nous allons vers le pire. Les députés communistes Front de Gauche trop peu nombreux dans le dernier parlement ont porté les aspirations sociales. Demain, pour se donner des moyens d’agir efficacement, il faut pouvoir allier luttes sociales et action politique. Les candidats soutenus par le PCF sont disponibles pour mener ce combat auprès des citoyens, alliant projet transformateur et rassemblement. Le 18 Mars on marche, et chaque jour on se tourne vers tous les citoyens.
Pierre Vignau membre de l’exécutif du PCF 33
Les Nouvelles 16 mars 2017 • 3
MIGRANTS : RÉTA IMMIGRATION
Idées reçues, idées fausses La droite, de Sarkozy à Fillon, l’extrême droite et le FN ont décidé de faire du rejet des migrants un des thèmes principaux de leur campagne des élections présidentielle et législatives. Ils avancent l’un et l’autre une politique d’expulsions massives, de ségrégations, de négations des droits humains et des obligations d’accueil fixées par les conventions internationales… tout comme Trump ! Pour la justifier, ils se livrent à une entreprise de falsification de la réalité du nombre de migrants, des droits abusifs dont ils bénéficieraient. Ils veulent ainsi susciter la peur, un sentiment d’injustice chez les Français attisant le rejet, la xénophobie, pour aboutir à une France forteresse repliée sur elle-même. Les vrais causes et responsables sont ainsi épargnés et le gouvernement Valls s’est bien gardé de dénoncer ces mensonges. Et le candidat Macron ne fait pas mieux en proposant de reconduire, sans délai, les déboutés du droit d’asile vers leur pays, de porter le budget de la Défense à 2 %, de « construire une Europe de la Défense », et de créer une force de 50 000 garde-frontières européens… Qu’en est-il donc vraiment de leurs arguments qui relèvent plutôt du fantasme et de l’outrance ? Ce n’est pas parce qu’il y aurait plus d’immigrés que les extrêmes
droites progressent en Europe, mais à l’inverse c’est parce que les extrêmes droites progressent sur fond de profonde crise existentielle du cadre européen que les politiques migratoires des pays européens se font de plus en plus restrictives, créant des « goulots d’étranglement » jetant les candidats à l’immigration dans les bras des passeurs, vouant des milliers d’entre eux au travail au noir, à la mort par noyade, aux violences et viols. Certes les flux migratoires ont augmenté ces vingt dernières années avec les crises économiques des pays d’Europe centrale et orientale, le développement ou la poursuite de conflits et guerres au Moyen-Orient et en Afrique, les dictatures, l’aggravations des inégalités économiques et sociales, avec les changements climatiques et avec le développement des qualifications et des compétences. Ces mouvements concernent seulement 3 à 3,5 % de la population mondiale et majoritairement d’un pays du Sud vers un autre pays du Sud. L’UE est le cadre de fortes migrations internes, migrants d’Europe centrale que l’extrême droite britannique a précisément ciblés lors du référendum sur le Brexit. Pourtant, le vrai problème est, depuis 20 ans, la Directive du travailleur détaché qui a organisé un dumping social frénétique à l’intérieur de l’UE. Ce qui grève le budget de l’État, ce
UE - FRANCE
Où est la solidarité ? 5 651 C’est le nombre de demandeurs d’asile qui ont été relocalisés
parmi les États-membres européens, loin de l’objectif des 98 255 réfugiés qui doivent y être répartis d’ici septembre 2017. Le Monde du 28/09/2016
1 952 Réfugiés relocalisés en France sur un objectif de 17 762 prévus pour septembre 2017 Le Monde du 03/10/2016
Échos d’Europe
23 700 C’est le nombre d’enfants réfugiés et migrants, dont des bébés, qui sont en danger face à la vague de froid qui touche les Balkans et la Grèce, selon l’Unicef. l’Humanité, 7 février 2017
785
C’est le nombre d’exilés recueillis, le week-end dernier, à bord de l’Aquarius, au large de la Libye. Une nouveau triste record alors que les importants afflux prévus à partir de fin mars sont encore loin. l’Humanité, 8 février 2017
PLANÈTE
Les migrants financent le développement Selon la Banque mondiale, les émigrés ont envoyé la somme de 436 milliards de dollars en 2014 à leur pays d’origine. Ces versements devraient atteindre les 479 milliards de dollars en 2017. Ces sommes sont trois fois plus importantes que le total de l’Aide publique au développement dans le monde. De même si on excepte la Chine, le montant de ces versements dépasse l’ensemble des investissements étrangers dans les pays en développement. 4 • Les Nouvelles 16 mars 2017
n’est pas l’immigration mais les politiques d’austérité, cause du manque de logements, de services publics d’éducation, de santé et de transport, d’aide et protection sociales… Car rappelons-le, les immigrés qui travaillent produisent non seulement des richesses mais versent des cotisations sociales, paient des impôts. En France, les migrants, toute situation confondue, représentent seulement 10 % de la population ; ce ne sont pas eux qui sont à l’origine de la fermeture des industries et mines du Nord et de l’Est de la France
ou de la baisse des effectifs dans la Fonction publique auxquels ils n’ont pas accès… C’est bien les vagues de délocalisations de ces trente dernières années qui ont engraissé les actionnaires du CAC 40 par exemple, et le transfert de la dette des banques sur les budgets nationaux après la crise de 2008. Mais si nous voulons sortir le pays de la crise, créer des emplois, augmenter les salaires, diminuer les inégalités sociales, développer l’industrie française tout en l’engageant dans la transition écologique, développer
IDÉES REÇUES, IDÉES FAUSSES
« Ils envahissent la France »FAUX Aujourd’hui notre pays compte 67 millions d’habitants dont 4,17 % d’étrangers non européens, soit 2,8 millions de personnes. S’agissant des deux dernières années, dites de la « crise des migrants », le nombre de personnes fuyant les guerres et demandeurs d’asile a augmenté de 22 % en 2015 et de 6 % en 2016 pour atteindre le chiffre de 78 000 demandeurs. Seuls 26 000 ont obtenu le statut de réfugiés. En Europe, la France n’est qu’à la 6e place, derrière l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la Suède, la Hongrie, l’Autriche, concernant le nombre de demandeurs d’asile qui atteint les 1,2 millions en 2015. Au final, le nombre de migrants que la France aura accueilli dans ce cadre s’élève à 30 000 incluant les « relocalisations »… soit 0,04 % de la population. Où est l’invasion ?
« Ils volent le travail des Français »FAUX Les travailleurs migrants, en particulier lorsqu’ils sont en situation irrégulière, sont victimes de multiples violations de leurs droits et sont souvent exploités par des employeurs peu scrupuleux. Depuis 1991, la loi française leur interdit de travailler, les privant de la possibilité de subvenir à leurs besoins sans bénéficier d’aides pour autant, les contraignant au travail au noir dans les métiers les plus durs. Leurs luttes sociales leur permettent toutefois d’arracher des améliorations et des régularisations par le travail avec l’aide de la CGT. La France refuse toujours pourtant de ratifier la Convention internationale sur les droits de tous travailleurs migrants, sans-papiers inclus, adoptée par les Nations unies et 42 pays en 1990… mais par aucun pays européen ! Représentent-ils alors une charge pour la société et une concurrence pour les travailleurs français ? Le rapport de l’OCDE, organisme libéral, corroboré par plusieurs études en France d’organismes officiels, confirme que l’apport des migrants par leur travail est très recherché dans la restauration, l’aide à la personne, les emplois de service et d’entretien, le bâtiment et fait augmenter le PIB de 0,1 à 0,2 %. Ils favorisent également selon l’OCDE « la fluidité du travail », dont bénéficient les salariés français en retour. Si l’accueil des réfugiés ces deux dernières années a provoqué dans un premier temps une augmentation des dépenses pour leur prise en charge, leur formation professionnelle souvent élevée leur donne accès à des métiers qualifiés et à une meilleure intégration par le travail participant ainsi à la création de richesses pour le pays et cotisant aux caisses sociales.
tous les services publics et contribuer à une République pour tous, se donner les moyens d’une sécurité humaine collective… C’est d’une tout autre politique nationale et européenne dont nous avons besoin, qui reprendrait le contrôle sur la souveraineté économique et budgétaire du pays afin de réinvestir dans le développement humain, social et écologique. S’attaquer au système ce serait ça, car les emplois qui n’existent plus, n’existent plus pour personne. Par contre chaque travailleur, Français ou immigré, contribue à l’économie du pays.
« Ils viennent profiter des allocations »FAUX Il n’existe pas d’allocations familiales, ni de RSA pour les demandeurs d’asile et les migrants en situation irrégulière. Le RSA n’est accordé qu’à condition d’avoir depuis cinq ans un titre de séjour permettant de travailler en France, ou d’avoir le statut de réfugié. Le RSA s’élève à 530 euros par mois pour une personne et ne peut dépasser 62 % du Smic. Pas de quoi pavoiser !
« Ils viennent en France pour se soigner »FAUX L’aide médicale d’État (AME) que Fillon et Le Pen veulent supprimer aux immigrés sans-papiers est accordée gratuitement en justifiant une résidence stable et sans condition aux enfants mineurs. Interdire cette aide médicale à tout homme et femme qui vivent souvent dans la grande précarité, c’est créer une situation de tension en matière de santé publique et surtout ce serait mettre encore plus en danger leur santé.
« Ils sont mieux logés que les SDF » FAUX Le problème c’est que ce sont souvent les mêmes ! Obligés souvent de dormir dans la rue faute de place dans les centres d’accueil, leur situation n’est guère enviable à celle des SDF. Pour les migrants sans-papiers l’hébergement est prévu dans des centres d’accueil et d’orientation dont plus de 8 000 places pour ceux provenant de Calais, et cela sur tout le territoire dans 120 centres. Pour les migrants demandeurs d’asile, ils sont censés être accueillis dans un centre de demandeur d’asile (Cada) mais le nombre de places est nettement insuffisant. Les réfugiés ayant obtenu le statut du droit d’asile peuvent être logés en centre provisoire d’hébergement pour une durée de 9 à 12 mois. Quant aux mineurs isolés, ils sont sous la responsabilité des services départementaux de l’aide à l’enfance aux structures d’accueil et personnel insuffisants. Il manque selon les associations en charge de la gestion de ces centres, 20 000 places pour accueillir dignement ces personnes, réduites pour certaines à vivre dans la rue, à l’hôtel, chez des particuliers à titre provisoire. Que ce soit les migrants, leur famille ou les SDF ils souffrent ensemble du manque de places en foyer, de structures d’accueil, de logements sociaux.
Patrick Margaté, chargé des questions migratoires à la commission des relations internationales du PCF
ABLIR LES FAITS mentaux de l’aide sociale à l’enfance (ASE). 2 - Refonte des politiques migratoires et des visas en France et en Europe
MESURES D’URGENCE
1 - Aide d’urgence aux réfugiés et aux migrants
• Respecter la convention de Genève sur les réfugiés politiques et créer deux statuts spécifiques pour les réfugiés économiques et les réfugiés climatiques. • Mettre aux normes du Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) de
l’ONU des centres d’accueil par le doublement de leurs capacités. • Mettre en place des dispositifs de soutien médico-social, des parcours d’insertion professionnelle et de scolarisation des enfants, garantir les droits de l’homme, de la femme, et de l’enfant. • Assurer une véritable protection des mineurs par les services départe-
• Abrogation des règlements Dublin. • Réorientation des missions de Frontex pour le sauvetage et l’ouverture de voies d’accès légales vers l’Europe, sans condition, pour sécuriser les migrants et lutter contre les trafiquants. • Abrogation du « visa Balladur » qui a fait 10 000 morts dans la mer d’Anjouan. • Refonte complète des politiques de visas en France incluant la régularisation des sans-papiers. • Abrogation de l’article L622-1
du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda). • Suspension de la mise en œuvre des frontières dites « intelligentes » à l’encontre des migrants. 3 - Sous l’égide de l’ONU
• Mettre en place un plan international solidaire de lutte contre les inégalités sociales et économiques. • Relancer l’aide publique au développement avec le respect des promesses la portant à 0,7 % du PIB et monter progressivement cette aide à 1 %. • Promouvoir l’abolition de l’arme nucléaire et la dénucléarisation du Moyen-Orient et de l’Europe. 4 - Plan de paix au Moyen-Orient
• S’engager résolument dans les initia-
tives diplomatiques de l’ONU pour la résolution politique des conflits en Syrie, en Irak et au Yémen. • S’engager dans la lutte pour le démantèlement des filières du djihadisme en agissant contre les États et personnalités qui leur apportent des soutiens financiers, humains et matériels. DES MOYENS POUR SOUTENIR LE RÉSEAU DES VILLES SOLIDAIRES
• Stopper les mesures d’austérité qui frappent les budgets publics des collectivités locales qui représentent une coupe de 7 milliards d’euros en 2016 et 2017. • Engager un plan d’aide et d’accueil d’ampleur pour les collectivités.
CGT AQUITAINE
La culture des idées pour combattre les idées d’extrême droite
Le comité régional Aquitaine de la CGT lançait, mardi 14 mars à la Bourse du travail de Bordeaux, une campagne culturelle et revendicative intitulée « La culture des idées pour combattre les idées d’extrême droite ». Une campagne qui doit vivre en lien avec la vie quotidienne des salarié-es, leurs revendications, et, sur 15 jours, s’articule autour d’une exposition et de représentations théâtrales rappelant l’histoire du clown Chocolat et de débats. C’était la première, mardi à la Bourse du travail, de la tournée régionale d’une exposition, de représentations théâtrales et de débats qui s’appuient sur le personnage du clown Chocolat pour combattre les idées de haines, les préjugés racistes. Au cœur du volet culturel, artistique, il y a Gérard Noiriel, historien, spécialiste de l’immigration, fondateur de l’association DAJA, qui a contribué à l’écriture du scénario du film Chocolat réalisé par Roschdy Zem et écrit un spectacle théâtral Chocolat Blues, produit par l’association Les petits Ruisseaux. Celui-ci intervenait dans le cadre d’une conférence à Uzeste l’an dernier. Gérard Noiriel rappelle qu’il a créé le premier spectacle sur le clown Chocolat pour dénoncer les discriminations. « À toutes les époques ces questions sont enjeux de lutte et donc à l’époque du clown Chocolat, des solidarités existent aussi », complète-t-il. Il est convaincu que le spectacle vivant permet de
renouveler l’éducation populaire et « le succès rencontré par le film montre que d’une action d’éducation populaire peut naître un projet rencontrant un large public. » « C’est au cours de nos nombreux échanges au festival d’Uzeste, que l’idée un peu folle d’organiser cette initiative a vu le jour », indique Valérie Paulet, secrétaire régionale de la CGT. La responsable syndicale rappelle aussi que, pour la CGT, la culture permet de porter ses valeurs de manière transversale, de travailler les questions de solidarité et d’éducation populaire et de rappeler la nécessité d’un service public de la culture, dans toutes ses composantes (Etat, collectivités territoriales, opérateurs de missions publiques…). Valérie Paulet s’arrête ensuite sur l’actualité de la région et exprime sa colère face à la décision de faire évacuer les enfants, les femmes, les hommes qui avaient trouvé refuge dans des locaux du CHU à l’Alouette. « À travers les représentants locaux du pouvoir en place, suinte le visage de l’inhumanité du Gouvernement et de tous ceux qui attisent les haines chaque seconde dans ce pays pour mieux protéger le grand capital, commente-t-elle. Face à cette haine, nous avons la responsabilité de combattre l’indifférence et de renforcer les solidarités. Face aux divisions, nous devons cultiver l’unité ». C’est tout le sens de la campagne nationale engagée par la CGT qui déploie des journées de formation,
du matériel spécifique de communication avec affiches, fiches argumentaires, tracts, etc. « La période que nous vivons en France, en Europe mais aussi dans le monde à travers une montée progressive ces dernières années et une présence forte des idées et partis d’extrême droite à amener la direction confédérale à mettre en place une campagne spécifique afin de décrypter et contrer ces idées rétrogrades porteuses de haines et de rejet », explique Véronique Gambard, responsable de la politique revendicative et du collectif culture. « Ces dernières années, les pressions sur le monde du travail, sur l’emploi, les conditions de travail, les politiques en faveur des riches et des détenteurs des capitaux, les promesses politiques non tenues, la remise en cause des droits sociaux, la mise en concurrence des salarié-e-s tant au plan territorial qu’international, les mesures d’austérité etc. ont des conséquences directes sur les salarié-e-s, retraité-e-s et privé-e-s d’emploi tant dans leur vie professionnelle que personnelle entrainant une poussée vers l’extrême droite. En France depuis sa création le FN n’a cessé de progresser. Avec l’arrivée de Marine Le Pen, présentée comme une femme “libre” et “moderne”, le FN adoucit son image et à travers une nouvelle communication, a lissé son image et utilise un vocabulaire très ciblé, “socialisant”, manipulant les concepts et idées, surfant sur la vague des mécontentements, créant le trouble chez bon nombre de salarié-e-s et citoyen-ne-s ». Le Comité Régional s’est donc inscrit dans cette campagne, à partir de ses expériences de croisement entre création et syndicalisme comme celle d’Uzeste. CD Prochains rendez-vous : Cenon, 21 mars représentation théâtrale + débat, au Rocher Palmer ; Uzeste, 24 mars représentation théâtrale + débat, à l’Estaminet.
11E CONGRÈS DES RETRAITÉS CGT À BORDEAUX
Unir pour la justice et la paix dans le monde
L’union Confédérale des Retraités de la CGT (UCR-CGT) a tenu son 11e congrès du 13 au 17 mars à Bordeaux au palais des Congrès. Plus de 480 délégués ont œuvrés aux perspectives de luttes. La dimension internationale de ces luttes a été enrichie par la participation à ces travaux de représentants syndicaux italiens, espagnols, portugais, tunisiens et marocains. Chacun s’est accordé pour dire les évolutions du monde et la place de plus en plus déterminante dans l’activité syndicale de l’Europe comme de la mondialisation. La situation des retraités se dégrade continuellement en raison, principalement, de la mise en œuvre des plans d’austérité sous l’impulsion de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du FMI. Partout l’orientation est la même : recul de l’âge de la retraite, baisse des pensions et dégradation des services sociaux par le renforcement de leur privatisation. Dans une Europe en pleine crise, tous les secteurs économiques ou écologiques sont concernés avec des
dégâts humains et environnementaux considérables. Avec leurs organisations syndicales, des coopérations doivent permettre aux salariés et retraités d’agir dans l’unité pour exiger des politiques alternatives tant sur les droits qu’en matière de protection sociale, de paix et de désarmement. La FERPA (Fédération européenne des retraités et personnes âgées) met en œuvre les conditions d’une activité syndicale européenne. Une première table ronde a permis de faire le point sur « La situation des retraités dans les pays et le retour des anciens salariés dans leurs pays d’origine » et une seconde de « Travailler à des actions communes pour améliorer les retraites ». La situation des migrants, fuyant la guerre et la misère, a été évoquée. Avec l’idée qu’une partie des humains serait indésirable, proposer la fermeture des frontières est aussi irréaliste que criminel. L’urgence a été soulignée de luttes pour le renforcement des systèmes d’intégration et de coopération, vecteurs premiers de justice et de paix. Pierre Bordas Les Nouvelles 16 mars 2017 • 5
INTERNATIONAL HOLLANDE ET LA TURQUIE
MALNUTRITION
Une position honteuse
L’ONU alerte sur la « pire crise humanitaire » dans le monde depuis 1945
En autorisant la tenue d’un meeting du ministre des affaires étrangères d’Erdogan à Metz, le pouvoir exécutif français se pose en allié du régime de répression d’Ankara. Pour les journalistes du SNj CGT, François Hollande et le gouvernement français condamnent ainsi, une nouvelle fois, leurs confrères turcs, et tous ceux qui croupissent en prison ou ont perdu leur emploi. « Car non content d’ incarcérer ses opposants ou supposés tels, poursuit le syndicat dans un communiqué du 13 mars, Erdogan insulte et qualifie de nazis ceux qui refusent de le voir venir à la pêche aux voix pour faire adopter un référendum lui permettant d’accroître encore ses pouvoirs, donc pour asseoir une dictature féroce, digne de certains prédécesseurs sud-américains, comme Pinochet ou Videla ».
La Turquie est la plus vaste prison de journalistes au monde. Écrivains, magistrats, fonctionnaires, militaires y ont été condamnés sur de simples affirmations du pouvoir auquel la France déroule le tapis rouge. « C’est une honte ! Décidément, François Hollande finit très mal un quinquennat désastreux pour les libertés et pour l’information. Il aurait été dans la tradition républicaine française de refuser la tenue du meeting de Metz (…). Au lieu de cela, il (François Hollande) apporte sa caution à Erdogan (…) ». Le SNJ-CGT demande à François Hollande et à son gouvernement de « revenir à une attitude digne de la patrie des droits de l’homme ». Le syndicat continue, pour sa part, à prendre des initiatives pour faire libérer les journalistes et faire lever toutes les interdictions visant les médias turcs.
ISRAËL
Les militants pro-boycottage privés d’entrée La Knesset a voté une loi qui discrimine les défenseurs de la campagne Boycottage, désinvestissement, sanctions (BDS). L’une des seules portes pour entrer en Palestine occupée est Israël. TelAviv en profite donc pour briser la solidarité internationale. Depuis le mois dernier, l’accès à Israël est interdit aux chercheurs de l’ONG de défense des droits humains Human Right Watch. Lundi, la Knesset, le Parlement israélien, a décidé d’ajouter une arme à son arsenal. Une loi a été votée qui interdit l’entrée en Israël – et partant, en Palestine – de toute personne (ou groupe) qui appelle au boycottage de Tel-Aviv. Le gouvernement israélien vise la campagne internationale Boycottage, désinvestissement, sanctions
(BDS), qui se traduit par une invitation à ne pas consommer de produits israéliens et ne pas investir en Israël tant que dure la colonisation mais sont visées également les organisations qui prônent le boycottage des seuls produits issus des colonies. Le gouvernement de Benyamin Netanyahou mène une campagne internationale pour assimiler le mouvement BDS à de l’antisémitisme. En France, cette opération a été couronnée de succès avec la circulaire Alliot-Marie en février 2010, en vertu de laquelle les militants sont poursuivis pour incitation à la haine. En Suisse, à l’invitation du député d’extrême droite Christian Imark (UDC), le Parlement vient de voter une résolution qui interdit les subventions aux organisations qui portent la campagne BDS.
CHINE
Appel à la dénucléarisation et à la fin des manœuvres américaines en Corée Après la livraison des premiers éléments du bouclier antimissiles américain Thaad en Corée du Sud, tourné vers la Corée du Nord et la Chine, et les tirs de missiles effectués par Pyongyang en direction du Japon, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a appelé à une suspension du programme nucléaire nord-coréen et à l’arrêt des manœuvres militaires américaines dans la région afin de « désamorcer la crise ». Directement menacé, Pékin 6 • Les Nouvelles 16 mars 2017
entend « ramener les parties à la table des négociations ». « Les deux parties sont comme deux trains qui accélèrent l’un vers l’autre sans qu’aucun ne veuille céder le passage. La question est de savoir si les deux parties se préparent vraiment à une collision frontale », a expliqué Wang Yi. Ces dernières semaines, en guise de sanctions, la Chine avait cessé ses exportations de charbon nord-coréen et interdit à ses ressortissants de se rendre en Corée du Sud.
Les Nations Unies ont averti ce samedi que le monde est confronté à la « pire crise humanitaire depuis la fin de la Seconde guerre mondiale », avec un risque de malnutrition et de famine pour 20 millions d’habitants de trois pays d’Afrique et au Yémen. Somalie, Soudan du Sud, Nigeria et Yémen, tous en proie à des conflits armés, sont les pays cités dans la déclaration faite vendredi 10 mars devant le Conseil de sécurité par le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU, Stephen O’Brien. Le responsable qui s’est rendu au début du mois au Yémen, au Soudan du Sud et en Somalie, a lancé un appel à une mobilisation urgente, réclamant 4,4 milliards de dollars à la communauté internationale d’ici juillet pour « éviter une catastrophe. » « Les Nations Unies lancent un avertissement, le monde fait face à sa pire crise humanitaire depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, avec plus de 20 millions de gens confrontés à la faim et à la famine dans quatre pays », a-t-il déclaré. « Sans des efforts collectifs et coordonnés à l’échelle mondiale, des gens vont tout simplement mourir de faim. Beaucoup
d’autres vont souffrir et mourir de maladie. Des enfants vont être retardés (dans leur développement) et manqueront l’école. Des moyens d’existence, des avenirs et des espoirs seront perdus », a averti M. O’Brien. Le Yémen, a-t-il souligné, est actuellement le théâtre de la « pire crise humanitaire au monde ». Deux tiers de sa population – 18,8 millions de personnes – ont besoin d’assistance et plus de sept millions « ignorent d’où proviendra leur prochain repas », a-t-il dit en faisant état de déplacements massifs de populations, déracinées par les combats entre forces gouvernementales et houthistes. Le conflit a déjà fait plus de 7 400 morts et 40 000 blessés depuis mars 2015, selon l’ONU. De récents accords entre les belligérants ont permis l’acheminement d’une aide alimentaire à 4,9 millions de personnes le mois dernier. « Pourtant, toutes les parties au conflit refusent arbitrairement un accès durable aux humanitaires et instrumentalisent l’aide à des fins politiques », a déclaré le Secrétaire général adjoint. Il a estimé que 2,1 milliards de dollars étaient nécessaires pour aider 12 millions de gens et annoncé qu’une conférence au niveau ministériel aurait lieu le 25 avril à Genève en présence du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres pour lever des fonds.
Au Soudan du Sud, M. O’Brien a dit avoir trouvé « la situation pire que jamais », en raison de la guerre civile qui ravage le pays depuis décembre 2013. Les parties du conflit sont responsables de la famine, at-il accusé. Plus de 7,5 millions de personnes ont besoin d’aide, soit 1,4 million de plus que l’an dernier, dans ce pays qui compte 3,4 millions de déplacés. En Somalie, c’est plus de la moitié de la population – 6,2 millions d’habitants – qui a besoin d’aide et de protection, dont 2,9 millions menacés par la famine. Près d’un million d’enfants de moins de 5 ans souffriront cette année de grave malnutrition, a-t-il dit, dans ce pays plongé depuis près de trois décennies dans le chaos et la violence entretenus par des milices claniques, des gangs criminels et l’insurrection des islamistes shebab. « Ce que j’ai vu et entendu lors de ma visite en Somalie était bouleversant – des femmes et enfants marchent des semaines à la recherche de nourriture et d’eau ». « Ils ont perdu leur bétail, les sources d’eau potable se sont asséchées et il ne leur reste plus rien pour vivre », a-t-il noté, ajoutant qu’on assistait à un vaste mouvement de population vers les centres urbains. Enfin, dans le nord-est du Nigeria, théâtre de l’insurrection des islamistes de Boko Haram depuis 2009, frappé par le changement climatique et victime de la mauvaise gouvernance, plus de 10 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire, dont 7,1 millions sont « confrontées à une grave précarité alimentaire », a dit M. O’Brien. Lors de la Conférence d’Oslo sur le Nigeria et le bassin du lac Tchad le mois dernier, des contributions à hauteur de 672 millions de dollars ont été annoncées, en deçà de l’appel, fixé à 1,5 milliard de dollars.
TRAITÉ DE ROME
L’UE débat de son avenir Depuis le Brexit, l’Union européenne se cherche. Ses prérogatives futures ont encore été discutées, jeudi et vendredi, à Bruxelles, par les dirigeants européens. Près d’un an après le référendum sur le Brexit, la construction européenne est à l’arrêt. Pas plus le Parlement que la Commission européenne ou les 28 chefs d’État et de gouvernement réunis les 9 et 10 mars à Bruxelles ne savent où donner de la tête. Mais un thème revient sur toutes les lèvres : celui d’une Union européenne (UE) à plusieurs vitesses. C’est l’une des cinq hypothèses sur lesquelles a planché Jean-Claude Juncker dans son Livre blanc sur l’avenir de l’Europe, publié le 1er mars. Elle consiste à ne rien changer des institutions et de la répartition des compétences actuelles, ni de l’orientation libérale de l’Union. La marche vers plus
d’intégration politique à 27 est interrompue, mais les États qui le souhaitent peuvent amorcer des coopérations renforcées dans des domaines spécifiques, comme c’est le cas aujourd’hui pour l’euro ou l’espace Schengen. C’est le choix sur lequel planchent quatre gouvernements, ceux de l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne, dont les dirigeants se sont réunis à l’invitation de François Hollande au château de Versailles, lundi 6 mars. « La devise est que nous sommes unis, mais unis dans la diversité », a déclaré, à son arrivée à Bruxelles, Angela Merkel. De quoi faire bondir les pays de l’Est qui craignent de jouer les figurants face à un protectionnisme des grands pays d’Europe de l’Ouest. Les propositions de Paris et Berlin ne remettent pas en cause l’orientation européenne. François Hollande
prône un approfondissement de la zone euro, soit un renforcement des contraintes pesant sur les États. Il souhaite également une Europe de la défense, « en coopération avec le Royaume-Uni ». C’est, pour l’heure, le projet le plus avancé, qui ferait peser d’énormes risques à la paix globale. La France pourrait être entraînée dans des aventures guerrières que pourraient déclencher les éléments les plus anti-Russes de l’UE. Enfin, il envisage une « harmonisation fiscale et sociale », l’un des grands échecs de son quinquennat. Sur cette question, le président de la République ne précise pas comment les pays concernés se protégeraient du dumping dans le cadre d’un marché unique restant immuable. avec l’Humanité, Gaël De Santis, le 13/02/2017
PCF PRÉSIDENTIELLE
LA CAMPAGNE DU PCF
Faire entendre les exigences populaires Le dépôt des parrainages à l’élection présidentielle est en cours de clôture auprès du Conseil constitutionnel. D’ores et déjà, au moins 150 élu-e-s communistes et républicains ont vu leurs parrainages enregistrés. D’ici le 17 mars, plusieurs centaines d’autres, aux côtés d’élu-e-s de gauche, auront permis la candidature de Jean-Luc Mélenchon, comme ce fut déjà le cas en 2012. L’engagement de ces élu-e-s, leur ancrage populaire et territorial est un atout, qui doit trouver une meilleure place dans les dispositifs de campagne à venir. Ce geste démocratique permettra le 23 avril, lors du premier tour de l’élection présidentielle, à des millions d’électrices et d’électeurs de se faire entendre avec force et clarté pour une politique d’égalité et de justice sociale, qui ait le courage de s’attaquer à la finance et qui ouvre la voie à une VIe République démocratique. Au cours des semaines qui viennent, les communistes feront tout pour donner à la campagne en faveur du vote Jean-Luc Mélenchon la plus grande capacité de rassemblement possible. Le parrainage des élu-e-s communistes et républicains, comme leur action quotidienne pour la défense
des intérêts populaires et pour la promotion des droits sociaux et démocratiques de tous, est porteur d’une exigence : que s’intensifie le travail de rassemblement sur des engagements de justice et de progrès auxquels nous appellent, de plus en plus nombreux, les femmes et les hommes de gauche, les millions de nos concitoyen-ne-s pour qui le changement est une urgence. Le danger d’un second tour entre la droite et l’extrême-droite menace. Emmanuel Macron cherche à capter la crainte que suscite cette perspective en faisant oublier la nature profondément libérale de son propre programme. Un programme libéral, qui aujourd’hui appliqué dans toute l’Union européenne, est précisément à l’origine de la montée des populismes de droite et des extrêmedroites. Convaincre et rassembler autour d’un pacte de majorité à gauche
Face à ces dangers, un immense travail de conviction et de rassemblement est nécessaire d’ici le 23 avril, pour que monte dans le pays l’exigence d’un pacte de majorité à gauche, un pacte d’engagements concrets pour changer la vie. Les communistes mènent campagne
au service de cet objectif, pour construire des alternatives capables de faire reculer l’offensive libérale et ses représentants politiques. Dans les élections législatives qui suivront, tout doit être fait pour concrétiser l’exigence de cette nouvelle politique, de cette nouvelle majorité et faire entrer la voix du peuple à l’Assemblée nationale. Les populations, en particulier les plus populaires, ont besoin d’être mieux représentées et mieux défendues. Nous voulons une représentation parlementaire paritaire et diversifiée, avec des ouvriers, des employés, des nouveaux visages. C’est le sens des campagnes et des efforts unitaires et de rassemblement d’ores et déjà déployés dans tout le pays par les candidat-e-s présenté-e-s ou soutenu-e-s par le PCF-Front de gauche et tous leurs partenaires. Nous appelons à amplifier la construction de ces campagnes de large rassemblement et à mettre un terme aux divisions qui risquent d’empêcher l’élection de nombreux député-e-s utiles à notre peuple et à l’avancée d’une nouvelle République sociale, démocratique, écologique.
La plateforme interactive
SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX
EN DIRECT SUR INTERNET LES RENCONTRES DU PCF « LA FRANCE À L’OFFENSIVE POUR UNE EUROPE DE PROGRÈS »
NOTRE PROJET :
2017.PCF.FR/NOTRE_ENGAGEMENT RETROUVER LA CAMPAGNE DU PCF SUR :
WWW.2017.PCF.FR PCF SUD GIRONDE
Repas fraternel Samedi 25 mars à midi, salle des fêtes de Berthez organisé par la cellule des Landes girondines Inscriptions (12€) avant le 7 mars 06 70 80 82 50 ou 05 56 25 52 16 ou 06 32 57 44 47
RENCONTRES PUBLIQUES 11E CIRCONSCRIPTION
En débat Vendredi 17 mars, 20h30, salle du Mascaret à St André de Cubzac
Déclaration de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, le 10/03/2017
avec Sébastien Laborde et Magalie Soares, les propositions et la démarche pour les élections législatives. « Nous sommes des millions à vouloir tourner la page du quinquennat Hollande et à vouloir trouver le chemin pour un rassemblement fondé sur des contenus qui répondent à nos besoins et qui rompent avec l’austérité. » PCF BASSIN ARCACHON VAL DE L’EYRE
Projection-Débat
LÉGISLATIVES EN GIRONDE - 2E CIRCONSCRIPTION
Mercredi 22 mars, 21h, cinéma centre culturel à Biganos
Le PCF propose leur candidature
« Le transport ferroviaire, un service public très menacé » à partir d’un documentaire de Gilles Balbastre, co-produit par le Comité d’Etablissement FRET SNCF et le cabinet d’expertises Emergences. « Pour répondre aux besoins humains, d’autres choix politiques sont impératifs. Usagers, citoyens, cheminots… nous avons des intérêts communs pour sortir les services publics de la marchandisation capitaliste, pour inventer de nouveaux modes de gestion publics des besoins humains par les usagers eux-mêmes. »
« Je suis candidate car je souhaite défendre les valeurs de solidarité et de justice pour tous. Avoir des parlementaires élus permettrait de faire entendre la nécessité de défendre les services publics, de combattre les idées reçues sur les politiques d’austérité et rappeler que le rôle de l’Etat est d’investir pour le développement de notre société mais aussi pour la justice sociale. Son rôle n’est pas d’être rentable. La 2e circonscription est en plein développement démographique du fait du projet Euratlantique et des projets immobiliers qui y sont liés mais les services publics, eux, ne suivent pas. Pour exemple, on constate que les missions de l’école publique sont remises en question du fait de la baisse de moyens et de l’absence de valorisation du métier d’enseignant. Les parents élus en constatent au quotidien les dommages : manque de remplaçants, menace de la fermeture du lycée professionnel Tregey, la réduction du nombre de zones classées comme Zones d’éducation Prioritaires. »
Séverine Viaud, responsable formation Université Bordeaux Montaigne, militante parents d’élèves
2 e
Bordeaux
« En novembre dernier, les communistes de Bordeaux apprenaient la fermeture du point d’accueil de la CAF à St Pierre. Nous avons lancé une pétition qui a rencontré un vif succès. De cette dynamique a découlé ma candidature pour la circonscription. Je vis à St Michel depuis 20 ans, j’y ai travaillé souvent et j’y milite comme communiste depuis 10 ans. J’entends souvent dire que notre ville est bien restaurée et embellie. C’est vrai quand on vit dans un appartement aux normes, un immeuble bien entretenu, quand on n’a pas besoin de la Caf, de la Cpam, d’un logement social, d’un mode de garde pour les enfants, etc. Avec ma camarade Séverine Viaud, et toutes les volontés de ceux qui le souhaitent, nous allons à la rencontre de nos concitoyens pour définir ensemble les besoins de cette circonscription et être leurs porte-parole. Dans le même temps, le rassemblement dépasse les seules élections. Il s’agit d’aller voter, certes, et faire barrage aux candidats qui ne parlent que coupes budgétaires, de détricotage du code du travail et de menace de recul des aides sociales pour servir le capital. Mais surtout, ce rassemblement doit se poursuivre pour garder toute sa force et sa détermination. Je suis candidate car je sais que cette force existe. »
Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera effica- cement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF, lance une souscription afin de mener nos prochaines échéances politiques, notre objectif est de 70 000 euros.
ILS ONT DONNÉ 270 € : M. VIGNAU Pierre, Floirac ; M. BROQUA Michel, Floirac ; M. LAMOTHE Bernard, Cestas ; M. PEETERS Hervé, La-Teste-de-Buch
Servane Crussière, employée, syndicaliste à la CAF
Les Nouvelles 16 mars 2017 • 7
CHRONIQUE
CULTURE & SOLIDARITÉ
NOUVELLES IDÉES REÇUES
2017 POUR LA PALESTINE
par Gérard Loustalet Sens
Quel espoir pour la paix ? Le Comité girondin* pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens organise une conférencedébat animée par Sandrine Mansour, historienne auteure de Palestine, un siècle de dépossession, Dominique Vidal, journaliste, écrivain, auteur de
Israël, de la colonisation à l’annexion et Leila Shahid, ancienne ambassadrice de Palestine en Europe. Mardi 21 mars à l’Athénée municipal de Bordeaux à 20h. Amphithéâtre Joseph Wresinski, place
Saint-Christoly, station Hôtel-de-Ville des trams A et B. * Attac 33, CGT-UD 33, Verts aquitaine, Ensemble! 33, FSU Gironde, Femmes ÉgalitéFlora Tristan, LDH33, MJCF33, MRAP33, NPA33, PCF Fédération de la gironde, PCOF33, Palestine33 (AFPS), Solidaires étudiant·e·s, Solidaires 33, UJFP Aquitaine.
SAINT-PIERRE D’AURILLAC
Un partenaire palestinien en visite Le Collectif de solidarité Al Qarara est heureux d’accueillir Ibrahim Kashan président de « l’Association pour le Développement Humain » d’Al Qarara (Gaza) qui a pu parler de la situation au Moyen-Orient, à Gaza en particulier et des projets en direction des enfants que mène son association, à l’occasion d’une rencontre au restaurant scolaire de SaintPierre-d’Aurillac, le samedi 11 mars en soirée. Il était reçu par le Conseil municipal le lundi à la mairie de Saint-
Pierre, visitait une exploitation viticole et le jardin des tomates à Landiras jeudi, participera vendredi 17 mars de 18h30 à 20h à une soirée contes et poésies à la petite médiathèque de Saint-Pierre. Une initiative originale intitulée « Gaza conte pour nous ! » où il dira des contes et poésies qu’il a écrites et qui sont des « histoires vraies de la vie à Gaza ». Elles seront dites aussi en français et accompagnées de musiques improvisées, avec à la clef un petit livret « arabe français accompagné
de quelques dessins »… Ibrahim Kashan rencontrera également les enfants de Saint-Pierre-d’Aurillac au centre de loisir le 22 mars après midi et participera au carnaval de la commune, le 25 mars. Le 22 mars de 17h à 20h, il visitera la bibliothèque de Monségur. L’association compte sur votre soutien pour poursuivre son action : contact@alqarara.fr www.alqarara.fr
SAMEDI 25 MARS À LOUPIAC
Deuxième journée du partage
Lionel Chollon, maire de Loupiac, entouré de Mohamed Laaouinat et Hassan Fadli, président et trésorier de l’association Nouveau souffle.
Loupiac accueillera une nouvelle « Journée du partage » le samedi 25 mars à partir de 18h30. Cette manifestation ouverte à toutes et tous, est proposée par la mairie de Loupiac et l’association « Nouveau souffle », dans le prolongement de la journée de 2016 qui avait rassemblé 200 personnes. En avril 2016, après les événements tragiques de janvier et novembre 2015 en France et ceux de mars 2016 en Belgique, la municipalité de Loupiac et des membres de l’association des musulmans de Cadillac avaient convenu de proposer une « journée du partage » qui permettrait à la population de se rencontrer, quelles que soient leurs origines et leur croyances autour de la pratique sportive, du débat d’idées et d’un repas fraternel. Parler, jouer, se rencontrer pour mieux se connaître, casser les préjugés en réaffirmant avec force le respect de
nos principes républicains : liberté d’expression, de circulation et de croyance, égalité entre les citoyens, laïcité de l’espace public, seuls gages d’un vivre ensemble apaisé et heureux. Le résultat avait été magnifique, dépassant toutes les espérances. La deuxième journée du partage programmée le samedi 25 mars 2017, poursuit la même volonté d’offrir un moment de rencontres, mais sous une autre forme. Elle est co-organisée, cette fois-ci, par la municipalité et l’association cadillacaise « Nouveau souffle » toujours avec le soutien de l’association des musulmans de Cadillac. La soirée commencera en musique avec la chorale « El Wissal » (à 19h30), composée essentiellement de jeunes qui animent ainsi les mariages, puis le récital d’une remarquable chanteuse lyrique (à 20h), Lucie Fouquet, accompagnée du pianiste Jim Husky.
Le débat, à partir de 21 h, sur la place des religions et de leurs pratiques, aujourd’hui, dans notre république laïque, s’inscrira dans la poursuite du débat de l’année dernière avec de nouveaux interlocuteurs : - Daniel Amby, délégué de l’archevêque, Monseigneur Ricard, - Emmanuel Valency, grand rabbin de Bordeaux - Fouad Saanadi, président du Centre régional du Culte musulman (CRCM). Il sera animé par Lionel Chollon, maire de Loupiac. Pour se restaurer, chacun est convié à amener un plat salé ou sucré qu’il mettra en partage. Thé, café seront offerts. L’entrée est gratuite. Renseignements mairie de Loupiac 05 56 62 99 62. ANNONCES LÉGALES AVIS DE LIQUIDATION AGE ET PERSPECTIVES BORDEAUX SARL au capital de 5 000 € Siège social : 24 Avenue d’Arès 3300 Bordeaux 789 041 316 RCS Bordeaux L’AGO du 23/12/2016 a approuvé les comptes de liquidation, donné quitus au liquidateur pour sa gestion et l’a déchargé de son mandat, et constaté la clôture des opérations de liquidation à compter du même jour. Radiation au RCS de Bordeaux Pour avis et mention, MODIFICATION DE GERANCE Red 33 Transport SARL au capital de 3 600 € Siège social : 33 Allée Haussmann, Res Quebec Apt 404 33300 Bordeaux RCS 752 346 452 Bordeaux
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8 • Les Nouvelles 16 mars 2017
Suite à l’AGE du 29/11/2016, les associés ont décidé à compter de ladite date de nommer un Co gérant : Mlle BENSEBAA Celia, demeurant 4 rue Daniel Iffla Osiris, apt A31, 33300 Bordeaux Les actes et pièces relatifs au présent avis ont été déposés au RCS de Bordeaux Radiation au RCS de Bordeaux Pour avis et mention,
Moraliser les classes populaires La lutte des classes, c’est aussi toute une rhétorique par quoi l’idéologie dominante justifie les riches et les possédants d’exister. Une rhétorique dont l’objectif principal est l’abaissement et la disqualification du peuple et des classes populaires. Aujourd’hui comme hier. On peut citer – on le fait rarement – le parangon de l’humanisme bourgeois (donc sélectif) qu’est Voltaire : l’humanisme voltairien, on l’oublie toujours, ne s’applique ni à la « populace », ni aux Juifs, ni aux « Nègres », ni aux femmes… Ainsi, « il est à propos que le peuple soit guidé et non pas qu’il soit instruit, il n’est pas digne de l’être… Quand la populace se mêle de raisonner, tout est perdu… L’esprit d’une nation réside dans le petit nombre qui fait travailler le grand nombre, est nourri par lui et le gouverne ». Ennemi de Jean-Jacques Rousseau, Voltaire s’en prend à l’égalité qui serait une « chimère »… Aujourd’hui, les nantis, qui ont déjà tout mais jamais assez, braillent contre « l’égalitarisme », contre l’égalité « niveleuse » afin de préserver, au nom de l’intérêt général, bien entendu, leur statut et leurs privilèges. Un de leurs porte-paroles, un certain Macron, s’est fait une spécialité du rappel à l’ordre à l’intention des exploités. Les ouvrières de l’abattoir Gad qui perdent leur emploi sont avilies comme « illettrées » sous la morgue du banquier milliardaire. Le même entend bien s’attaquer à ces parasites que sont les chômeurs en renforçant les dispositifs de surveillance et de contrôle : vérification de « l’assiduité aux rendez-vous, (des) réponses aux offres d’emploi, (de) l’envoi de CV » avec sanctions à la clé : avertissement, baisse de l’allocation, suppression ! Car il est bien connu chez les gens fortunés que les sans emploi n’ont qu’un projet en tête : être payés à ne rien faire ! Selon l’orthodoxie économique, les merveilles de la loi du marché font que l’offre et la demande d’emploi doivent forcément s’équilibrer, donc tout chômage est volontaire, c’est un choix conscient et organisé… Visitant les corons, le grand bourgeois paternaliste se doit d’être miséricordieux et attentif au malheur du monde – un malheur pour lequel ses pareils et lui-même en tant qu’ancien ministre s’exemptent de toute responsabilité –. « L’effondrement des mines, du textile et de la sidérurgie a entraîné, dit-il, des difficultés économiques, des problèmes sanitaires, le chômage de longue durée », mais aussi (attention : rappel à l’ordre!) « le tabagisme, l’alcoolisme, l’échec scolaire ». Les misérables sont décidément incorrigibles. Depuis le XIXe siècle, le vice de l’intempérance sous toutes ses formes leur est systématiquement imputé. C’est dire l’originalité et la modernité de l’idéologie macronienne. Il faut le savoir, pour les libéraux, la pauvreté d’un individu n’est que le résultat de comportements fautifs : oisiveté, paresse, imprévoyance, irrationalisme, absence de prévision… L’état des classes populaires a sa racine dans les vices qui leur sont propres, dans leur apathie, leur insouciance, leur défaut d’économie… En 1852, le duc de Persigny, ministre de l’Intérieur du Prince- Président Louis-Napoléon Bonaparte, lance une grande enquête agricole sous la forme d’un questionnaire extrêmement détaillé que devaient compléter des Commissions cantonales. La dernière partie porte sur les revenus et la dernière question est la suivante : « Fait-il (le journalier célibataire) des économies et à combien peut-on en évaluer le chiffre par année ? » Réponse de la Commission du canton de Créon : zéro ! Même question et même réponse à propos des revenus de la famille (Arch. départ. de la Gironde, 6M1405). Ah, l’incurable et fatale imprévoyance des pauvres pouvait-on déjà gémir ou s’indigner dans les cercles éclairés d’une bourgeoisie florissante. Finalement le pauvre n’est dans sa situation que par calcul, imprudence ou oisiveté. S’il n’est pas définitivement un mauvais pauvre à châtier, il doit être encadré et rééduqué pour lui inculquer toutes ces qualités qui lui sont étrangères : la patience, le travail, la sobriété, la frugalité. Education morale et économique vont de pair. Il faut apprendre à l’ouvrier la prévoyance, le sens de l’épargne et le goût de l’accumulation. Surtout les libéraux s’opposent farouchement à toute aide publique qui n’est que désincitation au travail et encouragement à la paresse, elle conforte l’insouciance des pauvres et leur penchant naturel à la fainéantise. C’est toute la philosophie pro-business, comme ils disent, de M. Macron et de ses affidés, patrons, banquiers et affairistes…