Nouvelles N° 2195

Jeudi 23 mars 2017 - N° 2195 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

E STRI INDU

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PRÉSIDENTIELLE

LA CAMPAGNE S’ACCÉLÈRE MAIS IL RESTE DES MILLIONS DE PERSONNES À MOBILISER

ACTUALITÉ SOCIAL

GIRONDE

La grogne monte dans le réseau de la Banque postale

Lancement du Manifeste des services publics du XXIe siècle

La semaine dernière, une manifestation était organisée à Bordeaux Mériadeck, en soutien au ras-le-bol exprimé par les conseillers financiers de la Poste en Gironde, avec les syndicats CGT, FO, Sud et CFDT. Les manifestants dénonçaient, entre autres, des dépassements horaires non-payés, un manque de reconnaissance financière, des objectifs irréalisables, des suppressions de postes, des outils informatiques vétustes, une course au résultat, un management par le stress. À l’appel de la CGT et de Sud, les employés des services de production et de crédit du centre financier ce sont également mis en grève à propos du projet Excello qui semble viser le développement de la productivité et le service au client, mais sur le dos des salariés. Ceux-ci dénoncent la réduction du nombre de centres pour le traitement des chèques et le crédit des comptes et des sous-effectifs entraînant des retards. Ils demandent que soit remis à plat la réforme et que s’ouvrent des discussions. Plusieurs mouvements ont eu lieu en France dans le réseau de la Banque postale et de nombreux préavis de grève ont été déposés pour la journée nationale interprofessionnelle du 21 mars.

CHARCUTERIE BORDELAISE

Une cinquantaine de salariés sans salaire Le 15 mars, la plupart de la cinquantaine d’ouvriers de la Charcuterie bordelaise à Villenave d’Ornon était rassemblée devant les grilles de l’entreprise ravagée par le feu. Depuis l’incendie de l’usine de Villenave-d’Ornon dans la nuit du 16 février, ils n’ont pas été payés.

Les salariés de la Charcuterie bordelaise n’ont pas perçu de salaire en février, suite à l’incendie et s’inquiétaient de leur salaire de mars, l’employeur affirmant que l’assurance bloquait les fonds. Corinne Lantheaume, de la CFDT agroalimentaire, explique que l’entreprise était déjà en difficulté avant l’incendie mais qu’elle avait souscrit une assurance pour « perte d’exploitation ». « Aujourd’hui, poursuit la syndicaliste, l’employeur dit que l’assurance ne veut pas verser les fonds et l’assurance, que nous avons contactée, affirme que l’employeur n’a pas fourni toutes les informations demandées. Dans le cas d’un chômage partiel, l’employeur verse les salaires et c’est lui qui perçoit l’aide. La DIRRECTE (en préfecture) a proposé d’avancer les aides pour février et la première quinzaine de mars, l’entreprise devrait pouvoir, au moins, verser des acomptes. Nous espérons un déblocage rapide, sans quoi il faut s’attendre à ce que le ton monte. » CD

la transition écologique, l’emploi, la production, l’économie sociale et solidaires et le monde associatif, son adéquation avec les besoins de notre siècle.

Le manifeste trace des perspectives pour démocratiser les services publics afin qu’ils continuent ou retrouvent le chemin de l’intérêt général. « La rentabilité des services publics, c’est leur utilité sociale et économique, ce n’est pas la rentabilité financière ».

Le manifeste cherche à faciliter en tout domaine les convergences et l’immixtion citoyenne. Pour cela il trace des pistes comme sur la sécurité sociale, les finances publiques… Il propose également 12 mesures pour reconquérir nos services publics.

Pour aider à créer les conditions d’une mobilisation d’ampleur et à faire émerger la question du service public dans le débat public : Lancé suite à la grande mobilisation de Guéret des 13 et 14 juin 2015, le Manifeste des services publics du XXIe siècle est le fruit de plus d’une année de débats, de réflexions, de discussions et de mobilisations.

Ont été associés à sa rédaction les citoyens (usagers, professionnels ou élus), les collectifs, les coordina-

tions (santé, eau, rail, poste) et les organisations partenaires syndicales, associatives ou politiques.

Encensés lors des attentats, des catastrophes climatiques ou économiques, les services publics continuent à être démantelés, mais le manifeste veut dépasser le constat.

Il s’interroge sur le nouveau champ du service public, son interaction avec la notion de bien commun,

UN RASSEMBLEMENT EST ORGANISÉ À BORDEAUX, SAMEDI 25 MARS, À 14H30 PLACE DE LA VICTOIRE Collectif Girondin de Défense et de Développement des Services Publics, 44, cours Aristide Briand, 33000 BORDEAUX

CGT COURSIERS À VÉLO

Une première mobilisation réussie

ROBERT PICQUÉ

Manifestation contre le démantèlement de l’hôpital Le projet Bahia de regroupement des activités de l’Hôpital Robert Picqué et de la Maison de Santé Bagatelle, dans l’enceinte de cette dernière, est un leurre destiné à effacer totalement l’hôpital public de ce secteur en forte densification et à laisser la voie libre à l’établissement privé très lucratif, « Clinique du Tondu » sur la rive droite, face au futur pont J.J. Bosc. Le Général médecin de Robert Picqué affirmait le 6 février, lors d’une rencontre avec une délégation du Comité, que cette fusion Bahia est pour l’armée la meilleure solution. Nous n’en doutons pas puisque cela se solderait par une opération immobilière des plus avantageuses pour des intérêts privés.

Manifestons le 31 mars 2017 ! Rassemblement à 18h30 devant l’hôpital Robert Picqué, route de Toulouse. ÉLUS-ES COMMUNISTES BORDEAUX-MÉTROPOLE

Soutien aux travailleurs de Rungis !

Claude Mellier, vice-présidente de Bordeaux-Métropole et conseillère municipale de Mérignac a tenu à exprimer sa profonde admiration et solidarité pour ces 120 travailleurs intérimaires occupant depuis plusieurs jours les locaux administratifs du marché international de rungis, dans le Val-de-Marne. Elle a souligné « un courage qui chaque fois force le respect, ces travailleurs de l’ombre mettent à jour un système d’exploitation à grande échelle qui consiste à utiliser la précarité de leur statut de “sans-papiers” pour faire pression sur les conditions de travail et de rémunération de toute une population. C’est inacceptable. » « Membre du conseil d‘administration du MIN de Brienne, à Bordeaux, je mesure l’importance des conditions de travail et de rémunération de ces salariés qui œuvrent chaque jour pour fournir des vivres de qualité à nos grands centres urbains ». Pour elle, il est du ressort des élus et de l’État d’ y faire respecter le droit du travail et le respect humain. Elle demande la régularisation de ces salariés.

2 • Les Nouvelles 23 mars 2017

La première initiative du syndicat CGT des coursiers à vélo de la Gironde, le 15 mars, a largement atteint ses objectifs. Les retraités CGT, en congrès national à Bordeaux la semaine dernière, étaient venus en renfort, de quoi interpeller les jeunes auto-entrepreneurs.

Sarah Zerouali avait prévu de la convivialité pour faire passer l’information de la création du syndicat et pour recenser les problèmes (lire notre édition précédente). Elle a été servie !

Il y avait bien du monde place Lafargue, là où les « bikers », comme ils se nomment entre eux, se donnent rendez-vous avant de se connecter et de partir en livraison.

Jeudi 15 mars, vers 19h, autour d’assiettes de crêpes, les coursiers à vélo se pressent et regardent avec étonnement ce groupe de retraités

CGT venu soutenir le tout jeune syndicat, et les nombreux journalistes présents. Très vite les conversations s’engagent et beaucoup découvrent les conditions de travail de ces jeunes qui n’en ont souvent pas connu d’autres.

Maël est coursier à vélo depuis le 14 avril 2016 pour Deliveroo, il est considéré comme un ancien. Lui aussi a rejoint la CGT parce que c’est un outil qui permet « par exemple d’imprimer des tracts ». Il aime ce qu’il fait, ne ressent pas de pression particulière ni de concurrence exacerbée, juste moins de convivialité « avec ceux du bureau », « parce qu’on est de plus en plus nombreux ». Mais sur la rémunération, ça coince. Lui fait partie des contrats d’avant le 5 août 2106 qui accordait 7,5 euros de l’heure et 2 euros par course, « mais on pouvait monter à 3 ou 4 euros », affirme Maël. Face à la concurrence,

Deliveroo a décidé de supprimer le forfait horaire et ça change tout car, en fonction du temps ou du nombre de livreurs, le nombre de courses varie beaucoup. « Pour être rentable, commente Maël, Deliveroo tape sur les coursiers, pour les restaurateurs et les clients, les tarifs ne bougent pas.

Beaucoup de bikers pensent qu’on n’est pas assez fort pour se battre contre les plateformes. Demain, ils peuvent se débarrasser de 150 bikers, ça n’aura pas d’impact sur eux. » « De l’esclavage moderne », commente Servane Crussière, candidate communiste aux élections législatives et également syndicaliste, venu apporter son soutien. Une forme de relation de travail que Maël, pour sa part, échangerait bien contre un bon vieux contrat de salarié.

Christelle Danglot

ACTUALITÉ

Editorial

PRÉSIDENTIELLE

Comme un souffle d’air frais à République

Pari réussi. La marche à laquelle Jean-Luc Mélenchon et ses soutiens appelaient, samedi, a réuni des citoyens par dizaines de milliers défilant de Bastille à République, à Paris. Une « insurrection citoyenne contre la monarchie présidentielle », s’est réjoui le candidat face à la Marianne qui trône au milieu de la place où il a commencé son discours avec près de deux heures de retard. « Si nous avions dû nous référer au mode de comptage de Fillon, nous serions 3 millions. Mais comme nous sommes des gens sérieux, je vous annonce 130 000 personnes ! » a lancé, Charlotte Girard, coresponsable du projet de la France insoumise. Un chiffre qui confirme, selon elle, le succès d’une « épreuve de force ».

Dans les rangs des manifestants, les pancartes se sont multipliées, porteuses de slogans variés : « Protéger les biens communs », « Droit de mourir dans la dignité », « Fin des contrôles au faciès », « Partage des richesses » ou encore « L’IVG dans la Constitution ». Le logo de la France insoumise, décliné sous toutes ses formes, côtoie les drapeaux français, mais aussi ceux du PCF et parfois d’Ensemble ! La détermination à changer le cours d’une campagne polluée par les affaires (des autres) s’affiche tout au long du cortège. À commencer par le carré de tête où s’alignent les soutiens à la candidature de Jean-Luc Mélenchon.

Sur la ligne de départ : la philosophe Chantal Mouffe, l’ex-présidente du parlement grec Zoe Konstantopoúlou, mais aussi l’écologiste Sergio Coronado, la porte-parole d’Ensemble ! Clémentine Autain, et plusieurs élus et responsables communistes, dont Pierre Laurent. « Des millions de gens ne se sont pas décidés, ce qui signifie que nous pouvons les mobiliser, les concerner, les faire entrer dans la campagne, a déclaré le secrétaire national du PCF. Nos forces doivent être consacrées au dialogue de terrain parce que c’est là que l’élection se jouera. Dans ce dialogue direct, les

grandes urgences du pays, les urgences sociales et démocratiques, doivent retrouver toute leur place après ce début de campagne affligeant, confisqué par les affaires. » « La nouvelle Constitution doit être sociale d’abord »

Depuis la scène installée place de la République, le candidat sonne l’alerte : « Si tant de gens se sont rassemblés aujourd’ hui, c’est qu’ ils savent. Ils savent combien l’heure est grave pour leur pays ! Entre l’extrême droite qui voudrait la nation ethnique et les serviteurs de l’argent roi qui n’en finissent plus de vouloir détruire l’État et les services publics, le pays, sans nous, serait menacé de dislocation. » Jean-Luc Mélenchon a rappelé que sa candidature s’inscrit dans « le

fil rouge » des luttes historiques et sociales du pays. Se voulant l’héritier de 1789, il a endossé un rôle de portevoix pour « l’humanité humiliée, les noyés de la Méditerranée, les suicidés au travail, les morts d’abandon dans la rue, tout ceux qui souffrent de ce monde écœurant où l’accumulation des uns se nourrit de la détresse des autres ». « Nous sommes leur revanche, leur sourire, leur dignité intacte et l’espérance de jours meilleurs », a-t-il tonné, avant de s’adresser à la classe dominante : « Puissants de la terre nous voici, nous sommes une nouvelle fois au rendez-vous de notre histoire le jour anniversaire de la glorieuse Commune de Paris, qui inventa la République sociale. » Dénonçant la « violence incroyable » qui a été faite aux Français, avec les traités européens que les citoyens avaient repoussés comme avec les

lois Macron et El Khomri passées à coup de 49-3, l’orateur s’est engagé : « Si vous m’élisez, je ne signerai pas le Ceta », avant de promettre d’abroger les deux lois les plus impopulaires du quinquennat Hollande et de séparer l’État de la finance. « La nouvelle Constitution doit être sociale d’abord », a-t-il défendu, proposant de rendre « intouchable » la hiérarchie des normes. « On ne peut plus supporter qu’il soit édicté un Code du travail par entreprise sous la menace du chômage, pas davantage qu’on imaginerait un code de la route par rue sous la dictée des chauffards », a-t-il raillé, souhaitant apporter des droits constitutionnels aux travailleurs.

Prévenant contre les pouvoirs monarchiques confiés au chef de l’État, il a exhorté à « faire la révolution citoyenne ». Enfin, il a vanté la constitutionnalisation de la règle verte, « clé du nouvel humanisme », qui « vaut bien mieux que leur prétendue règle d’or », au motif que l’on « se guérit du mal d’argent, on se ne guérirait pas de la destruction du monde ».

En écho, parmi les personnalités du monde syndical ou culturel invitées à intervenir, le psychanalyste et réalisateur Gérard Miller fustige les « tenants du libéralisme », qui font un procès en « crédibilité » à la gauche chaque fois qu’elle est porteuse « d’avancées sociales », de l’interdiction du travail des enfants aux 35 heures.

Dans la foule, Jérôme Pimot, coursier à vélo et militant contre une ubérisation prédatrice a « vu le pire de ce que nous réserve le libéralisme avec les plateformes numériques mettant en relation coursiers à vélo et clients ». « Les jeunes comme moi, abusés par l’ubérisation et le libéralisme, veulent une société plus collective, plus solidaire, que l’ubérisation a fait disparaître, affirme-t-il. La VIe République, c’est l’idée d’une coopérative politique qui serait plus représentative, moins clivante. » À lire, d’autres témoignages dans l’Humanité du 20 mars.

Redonner force, espoir, confiance dans la mobilisation citoyenne À ceux qui ne visent qu’à attiser les méfiances, les peurs, les violences pour diviser les peuples, leur confisquer le pouvoir, le rassemblement du 18 mars à Paris pour une VIe République a donné le signal d’une mobilisation populaire pour refonder la République, se faire entendre sur les grandes exigences sociales et démocratiques.

Un peuple de gauche en mouvement auquel fait écho le rassemblement à Bercy du candidat Hamon qui assume la rupture avec la social-démocratie tout en préservant J.L. Mélenchon.

La campagne démarre vraiment maintenant souligne P. Laurent en précisant « que ces manifestations sont un signal de mobilisation mais beaucoup reste à faire. Il y a un grand danger de droite et d’extrême droite et on essaie de nous vendre, comme candidat de remplacement E. Macron… Il faut que les forces de gauche, dont les candidatures annoncées sont à un niveau trop faible pour faire face au danger, se mobilisent. Nous le faisons avec la candidature de J.L. Mélenchon. » Le combat est crucial pour l’avenir du pays.

Le PCF se félicite d’avoir contribué de manière décisive, avec 416 parrainages d’élus communistes et républicains sur un total de 805 pour la candidature de J. L. Mélenchon.

La campagne qu’il engage peut trouver un nouveau départ si elle fait résonner puissamment les mesures sociales urgentes qu’attend l’électorat populaire, pour l’heure incertain de son choix.

Beaucoup ne sont pas décidés, cherchent une issue politique face à leurs déceptions et des réponses à leurs préoccupations.

Je pense aux luttes des brancardiers de l’hôpital Pellegrin, aux coursiers à vélo de Bordeaux qui ont créé, pour la 1re fois en France, une section syndicale CGT pour se défendre contre l’ubérisation et la précarité, aux « sans papiers » de Rungis qui agissent pour leur régularisation et conditions de travail…

La résistance contre la détériorisation de leurs conditions de vie et de travail, pour le respect de leur dignité rejoint les luttes de celles et ceux qui se mobilisent pour préserver le pacte social républicain. Redonner force, espoir, confiance dans la mobilisation citoyenne doit se nourrir dans le rassemblement et non la mise en concurrence des forces de gauche.

Retrouvons ensemble le chemin du progrès partagé.

Claude Mellier membre de l’exécutif du PCF 33

Les Nouvelles 23 mars 2017 • 3

INDUS PCF

Pour une renaissance industrielle Le Parti communiste français a décidé de placer l’enjeu industriel au cœur des échéances électorales, avec, notamment, un grand débat national. Il porte la vision d’une renaissance industrielle écologique au service de l’humain d’abord.

Explications.

En 17 ans, notre pays a perdu plus d’un million d’emplois industriels. De l’électroménager au textile, l’essentiel des biens manufacturiers que nous consommons, est produit hors du territoire national. À l’exception de quelques niches, la France est quasiment rayée de la carte concernant la conception et la production de machines-outils, d’éoliennes, de panneaux photovoltaïques, de tablettes, de smartphones, d’ordinateurs et de microprocesseurs…

En matière de médicament, l’activité de recherche industrielle a presque disparu du sol national.

35 ans de massacre du tissu industriel

Si les groupes industriels du CAC40 affichent des profits records, une part de plus en plus importante, de leurs activités et de leurs emplois, se situe hors de l’hexagone. Des filières stratégiques comme la production d’aluminium ont été abandonnées aux contrôles d’entreprises multinationales alors que dans le même temps des fonds financiers transnationaux détruisent de l’intérieur nos entreprises en s’appropriant le savoir-faire des travailleurs et en s’emparant de nombreux brevets.

Pendant 35 ans, on a désindustrialisé au nom des industries dites obsolètes qui devaient disparaître, de la société post-industrielle de service à venir, du mythe des entreprises sans usine…

Au nom du dogme de « la concurrence libre et non faussée », on s’est interdit

ÉCONOMIE

Productiviste, moi !

De quoi tu parles ?

Les communistes sont souvent accusés d’être des productivistes, induisant, sans le dire explicitement, l’absence de souci de l’environnement. Pourtant, les communistes sont opposés au productivisme. Mais est-on bien sûr de ce que l’on entend par là ?

Anti-productivisme, par Florian Gulli et Léo Purguette, la Revue du projet, avril 2016 (projet.pcf.fr/85911).

Extraits. « Productivisme » désignerait un système économique visant à produire toujours davantage sans se préoccuper de ce qui est produit, sans se soucier des effets de la production sur la nature et sur les hommes. Le mot « productivisme » viserait le « capitalisme », mais aussi le socialisme soviétique et son obsession pour les objectifs de production des plans quinquennaux. « Anti-productivisme » désignerait, à l’inverse, un système économique qui ne cherche pas à produire pour produire, à produire tout et n’importe quoi quelles qu’en soient les conséquences. L’anti-productivisme voudrait redonner sa juste place à la production : non plus l’objectif ultime de nos sociétés, mais un moyen au service des besoins humains.

Si les termes du débat sont ceux-là, comment les communistes pourraient-ils ne pas être anti-productivistes ?

La désindustrialisation, un drame humain autant qu’environnemental

Le problème est que la question est parfois posée en des termes différents. L’« anti-productivisme » 4 • Les Nouvelles 23 mars 2017

peut charrier des discours hostiles à la production industrielle ellemême, alors que les communistes estiment qu’« industrie et écologie sont solidaires ». Vouloir maintenir le tissu industriel du pays, vouloir le redévelopper après tant de fermetures d’usines, ce n’est pas du « productivisme ». La désindustrialisation française n’est une bonne nouvelle, ni pour les hommes, ni pour la nature.

Elle ne signifie pas diminution du nombre d’usines dans le monde, mais délocalisation d’activités qui se maintiennent et se développent dans des zones où les normes écologiques sont quasi inexistantes. La désindustrialisation est un drame humain autant qu’environnemental. (…)

L’expression « anti-productivisme » est négative et ne dit pas positivement l’alternative qu’il faudra mettre en place. Refuser de produire pour produire, ne pas produire sans réfléchir aux effets sociaux et environnementaux de la production ; cela définit un cadre général, dans lequel les communistes se reconnaissent, mais il faut impérativement aller plus loin que ce refus.

Cela pose la question d’une planification démocratique, sauf à verser dans des recommandations inopérantes ou un « anti-productivisme » autoritaire. (…) Au-delà, donc, d’un refus, d’un anti-productivisme, les communistes mettent en débat les grandes lignes d’une alternative. Son originalité ? Mettre l’accent sur la production, quand tant d’approches se focalisent presque exclusivement sur la consommation (…) la volonté de mettre en relation production et réponse aux besoins humains est centrale dans l’écriture du projet communiste de nouvelle génération.

une politique industrielle nationale et européenne au service d’un développement durable des territoires et des populations, et cela au profit d’une suicidaire stratégie de niches rentables à courts termes. Cette stratégie focalisée sur la baisse du « coût du travail » et refusant de s’attaquer aux coûts du capital a détruit l’emploi et le tissu industriel de nos territoires.

Les milliards du CICE distribués sans contrôle, sans condition sur l’emploi, la recherche, et la formation et sans être liés à aucun projet utile, sont la dernière illustration de cet effroyable gâchis.

Citoyenneté, écologie, emploi

Plus que jamais une véritable politique industrielle est nécessaire à notre pays. Sans l’apport de l’industrie, il sera impossible de relever les défis des transitions énergétiques, écologiques, numériques, urbaines et démographiques. Sans l’industrie, il n’y aura pas de progrès social possible dans notre pays.

Il est nécessaire que non seulement les salariés mais aussi les citoyens consommateurs aient des pouvoirs

sur la production des biens et services : Que produire ? Comment ? À quelle fin ? Où ?

Les banques doivent être mises au service de cette renaissance industrielle par un investissement massif dans la Recherche & développement, la formation et l’emploi. Plutôt que de jouer les incubateurs de startups, la puissance publique devrait soutenir le développement de l’économie circulaire, de l’économie sociale et solidaire, des modèles coopératifs de production distribuée de proximité et en réseau, des tiers lieux comme les fablabs.

L’instauration d’une propriété socialisée des brevets comme communs inaliénables du collectif de travailleurs de l’entreprise s’impose.

Pour les communistes, il s’agit de travailler à une continuité entre industrie et service avec l’objectif d’une industrie participant à résoudre les problèmes posés à l’humanité par les transitions numériques, écologiques, urbaines et démographiques. Cela implique de concevoir et produire en pensant éco-conception, réparabilité, lutte contre l’obsolescence programmée par l’upgraping, recyclage, économie

de matière et d’énergie. Il ne peut y avoir développement sans impératif écologique et la crise écologique ne pourra être résolue sans une politique de renaissance industrielle française et européenne. Plus d’un million d’emplois seraient alors à créer dans les filières industrielles.

PCF-Débat national MERCREDI 29 MARS À 19H À LA SALLE DES CONGRÈS D’EYBENS avec David Queiros, maire de Saint-Martin-d’Hères ; Gabriel Colletis économiste initiateur de l’appel Redonnons la priorité à l’industrie ; Pierre Laurent, secrétaire national du PCF ; Nadia Salhi, dirigeante syndicale nationale de la CGT ; Sébastien Elka, ingénieur, revue Progressistes ; Cyril Zorman de l’Union régionale des scoops de Rhône Alpes économie sociale et solidaire ; Danièle Linhart, chercheuse et sociologue du travail

MOBILISATIONS À L’APPEL DE LA CGT

Industrie et service public, un couple inséparable Si le discours dominant consiste souvent à opposer secteur public et secteur privé, la CGT appelle aujourd’hui à des mobilisations interprofessionnelles un peu partout dans le pays pour rappeler que l’avenir de l’industrie est en vérité lié à celui des services publics. Que ce soit le transport, l’éducation ou la santé, partout où ces secteurs sont attaqués, le tissu industriel est fragilisé.

Réciproquement, lorsqu’une usine

ferme, les établissements publics aux alentours en subissent également l’impact. En plaçant la question de l’industrie et des services publics au centre de sa journée d’action nationale interprofessionnelle du mardi 21 mars, la CGT espère faire irruption dans le débat public à l’heure où la campagne présidentielle semble bien loin de ces sujets. À Bordeaux, un rassemblement avait lieu devant le Conseil régional et la Préfecture où

une délégation a été reçue. Dans le cortège, se trouvaient les salariés des mines et de l’énergie qui poursuivent leur mouvement pour l’augmentation du Salaire national de base mais aussi la présence de l’industrie électrique sur le territoire et le service public, ceux de Ford (lire ci-dessous) ou encore de l’Yara d’Ambès qui se battent contre la fermeture du site de Pardies.

FORD

Un comité de suivi pour rien… ?

Repoussé dans un premier temps, le comité de suivi de Ford-Blanquefort s’est tenu ce 20 mars à la préfecture. Pour un résultat bien maigre. Les syndicats comptent maintenant sur leur propre mobilisation pour maintenir la pression sur le constructeur automobile.

D’abord repoussé par la direction de Ford, qui avait évoqué les perturbations dans le trafic aérien suite à la grève des aiguilleurs du ciel, le comité de suivi de l’usine de Blanquefort a finalement pu se tenir, ce lundi 20 mars. « Il est amusant de constater que la direction de Ford qui avait argué d’une grève des contrôleurs aériens pour justifier son absence le 9 mars, était finalement présente la semaine dernière à Blanquefort », avait souligné l’adjoint au maire de Blanquefort, Jacques Padie, lors du conseil de métropole tenu le 17 mars. « La vice-présidente de Ford Europe et le président de FAI étaient bien présents, expliquait-il, ils

ont rencontré certains élus locaux et certains syndicats mais il se sont bel et bien dérobés du devoir qu’ils avaient de rendre des comptes de leurs engagements, devant ce comité de suivi. » Après deux heures de réunion à la Préfecture avec les élus locaux, la direction de Ford, les syndicats et le Préfet, le secrétaire du comité d’entreprise, Gilles Lambersend (CGT) a résumé devant les ouvriers et soutiens qui attendaient sur le trottoir : « Malheureusement, je n’ai rien à vous dire. » Deux heures pour ne rien en tirer…

Dans son communiqué, le Préfet expliquait, en des termes plus policés, que « plusieurs interrogations n’ont pas pu être levées ». Ce constat fait, le comité de suivi a constitué deux groupes de travail : le premier devant plancher sur la recherche des pistes « d’améliorations de la compétitivité du site, afin d’attirer de nouveaux produits », le second sur la « diversification de l’usine vers l’électrification des véhicules ». « Il semble que Ford soit enfin

ouvert aux propositions faites par les salariés pour assurer l’avenir, avait noté Jacques Padie en conseil de métropole.

Comme les syndicats, nous voulons rester constructifs ; il faut donc explorer cette voie sérieusement. » « C’est un chantier à long terme », tempère Gilles Lambersend, estimant que pour les ouvriers, « c’est maintenant que tout se joue ». Les syndicats ont donc prévu de donner d’autres dates d’actions avant le prochain comité de suivi qui pourrait se réunir au mois de juin. Au conseil de métropole, le groupe communiste avait demandé à Mme Calmels et aux élus dans leur diversité de « se comporter en défenseurs de 1 000 de nos concitoyens qui sont les travailleurs de Ford Blanquefort et de leur outil de travail qui fait les beaux jours des bénéfices de Ford dans le monde ».

VB.

STRIE Quelles réponses aux besoins ?

La situation de l’industrie est aujourd’hui alarmante.

3.1 millions de personnes (hors intérim) sont salariées dans le secteur en France (contre 4,1 millions en 2000) dans 275 000 entreprises. Elle ne représente plus que 12 % du PIB national alors qu’elle se situait à 16,6 % en 2000 (niveau moyen où se situe encore la moyenne européenne).

Les politiques libérales, européennes et françaises continuent de mettre en danger ce secteur et les emplois qu’il concerne, en privilégiant la financiarisation plutôt que la réponse aux besoins.

En Aquitaine, l’industrie emploie 269 000 personnes ; elle y a, elle aussi, perdu le quart de ses emplois.

Même constat en Gironde qui affichait en 2014, 7 500 entreprises de toute taille et 57 000 salariés.

L’urgence est d’arrêter l’hémorragie des fermetures de sites et de s’appuyer sur l’existant pour développer les usines du XXIe siècle.

Pour cela, il est indispensable de créer un pôle de financement public, de développer la recherche et la formation, et de disposer de services publics de qualité.

En 2011, le gouvernement instaurait une « semaine de l’Industrie » visant à restaurer l’image de ce secteur d’activité, particulièrement auprès des jeunes. En cette année 2017, le thème central est celui de l’écologie et de sa compatibilité avec l’industrie. Nous serions tentés de dire « il serait bien temps ».

J.J. Bordes

Dans l’industrie, on ne perd pas de temps pour s’emparer des possibilités qu’offre la loi travail. Mais chez Dassault, on sait communiquer, comme l’expliquait le journaliste Xavier Ridon dans l’Humanité dimanche du 9 février. Sous couvert de « réduction du temps de travail », l’avionneur préparait des semaines de 42 heures. C’était sans compter sur les syndicats.

Pour contrer un marché du jet d’affaires en berne, la direction de Dassault Aviation avait eu l’idée d’un nouvel aménagement du temps de travail pour un quart de ses 8 200 salariés, essentiellement des ouvriers de production. « Le cas de l’usine de Mérignac est plus éclairant, explique le journaliste. En 2017, un tiers des 1 300 salariés ne travaillerait plus que 32 heures par semaine, payées 38, donc sans baisse de revenu ». Mais ce temps de travail devait « augmenter sur les deux années suivantes, jusqu’à exiger en 2019 une semaine de 42 heures avec une majoration salariale d’à peine 10 % ».

Les syndicats y ont vu l’application de la loi travail qui permet, depuis le 1er janvier dernier, de proposer aux salariés une modulation du temps de travail sur trois ans. Le chantage aux licenciements n’a pas fait passer la pilule. « Dassault n’a pas besoin de tri-annualisation, a expliqué la CGT. Le marché de l’aviation est cyclique et a toujours lissé nos productions ». Le syndicat n’a donc pas signé le projet d’accord, ni la CFDT après avoir consulté ses adhérents qui s’y sont opposés à 90 %. Accord retoqué et menaces de licenciements écartées puisque « la direction a opté pour un prêt d’ouvriers vers d’autres sites ou vers des entreprises extérieures ». « Preuve en est qu’on ne gagne pas toujours à jouer au poker menteur », conclue le journaliste.

• Moratoire immédiat sur les licenciements, les fermetures de site, les cessions ou externalisations de sites ou de services, les délocalisations pour les groupes industriels, et interdiction des LBO. • Élaborer un plan de développement d’une vingtaine de filières industrielles stratégiques pour une nouvelle industrialisation liée au développement des services publics. 1 million d’emplois sera créés dans les filières d’avenir : l’énergie, avec notamment les énergies renouvelables, l’automobile propre, les transports urbains et ferroviaires, la rénovation thermique des bâtiments, l’agriculture paysanne, l’aérospatiale, la navale et le numérique, et de la réparation, de l’économie circulaire et des matières recyclées.

• Transformer les pôles de compétitivité en pôles technologiques de coopération pour substituer à la mise en concurrence des équipes de recherche une véritable mutualisation et coopération, incluant la sécurisation des parcours professionnels des chercheurs dans le public comme dans le privé.

• Augmenter la sûreté des entreprises industrielles par la transparence et la démocratie avec le concours des

DASSAULT

Les syndicats mettent en échec l’arnaque des 32 heures

IMPULSER UN NOUVEAU MODE DE PRODUCTION ET DE CONSOMMATION

salarié-e-s, des citoyen-e-s, des élu-e-s.

• Mise en place d’une charte contractuelle de cotraitance entre donneurs d’ordre et sous-traitants pour que les donneurs d’ordres soient garants auprès des banques de prêts de faible taux leur sous-traitant en échange de garanties en matière de salaires et de droits sociaux.

• Instaurer la propriété sociale des brevets comme « Communs » inaliénables du collectif des travailleurs de l’entreprise.

• Favoriser le développement du modèle coopératif d’entreprendre en amendant la loi Hamon pour favoriser les reprises, en rendant les coopératives œuvrant dans l’intérêt général ou l’utilité sociale reconnues éligibles aux subventions des collectivités publiques, en affectant une part obligatoire des dépôts des banques coopératives au financement de l’ESS… • Agir pour créer des groupes publics européens en matière d’énergie, de transport, de télécommunications, du recyclage et du traitement des déchets, du médical, de l’aérospatiale. Abrogation des directives séparant la production et les réseaux pour les services publics de réseaux et autorisation des subventions croisées et des péréquations.

PANORAMA EN AQUITAINE

La dynamique de l’aéronautique masque un recul ailleurs Une récente étude de l’INSEE, portant sur la dynamique de la Région Nouvelle Aquitaine au cours des 23 dernières années, constatait que, sur la période 1990/2013, l’emploi salarié (toutes branches confondues) a progressé de 15 000 postes/an.

L’industrie employait 269 000 personnes, dont : • 53 000 salariés dans les industries agroalimentaires, • 29 000 dans le bois, papier-carton, imprimerie, • 29 000 dans le matériel de transport (incluant l’aéronautique et spatial), • 25 000 dans les autres activités métallurgiques.

Mais sur la période, la part de l’emploi industriel a reculé de 12,4 à 8,4 % dans le total régional, cédant la première place aux emplois de services de proximité et de santé/action sociale.

La région a, de fait, perdu un emploi industriel sur cinq sur la période, soit une baisse de 0,9 %/an. Évolution de l’emploi salarié

• 69 % emploient moins de 10 salariés, • Mais 32 % de ces établissements ont plus de 500 salariés.

L’autre pôle structurant de l’industrie en Aquitaine (ancien périmètre) est l’Agroalimentaire.

En 2012, le secteur regroupait 1 470 entreprises du secteur privé et coopératif pour un effectif de près de 21 000 salariés (53 000 dans la grande région) ; c’est donc le premier employeur régional et le premier contributeur pour la valeur exportée, devant l’aéronautique.

Le secteur agroalimentaire est très structurant pour le territoire car il : • Transforme des productions majoritairement issues de l’agriculture régionale, • Implante des unités de production dans des zones éloignées des grands pôles urbains C’est un secteur très atomisé en matière de nombre d’établissements (79 % ont moins de 10 salariés), mais très concentré en matière d’emplois (12 unités emploient plus du quart des effectifs). Les grands groupes qui opèrent (Labeyrie, Delpeyrat, Lindt, Grands Chais de France, …) ont donc un poids d’entraînement majeur.

La tertiarisation de l’économie et les évolutions technologiques industrielles nécessitent de nouvelles compétences et des niveaux de qualification plus élevés. Entre 1990 et 2013, en Nouvelle-Aquitaine, les emplois de cadres ont progressé annuellement de 2,6 %, soit trois fois plus vite que l’emploi total.

Cette augmentation est cependant inférieure à celles des Pays de Loire, de Bretagne et d’Occitanie (lesquels se situent entre 3 % et 3,2 %).

Sur la période récente (2008-2013), l’augmentation des emplois de cadres se poursuit à un rythme de + 1,9 %/ an en Nouvelle-Aquitaine. Cette croissance concerne pour moitié les fonctions de gestion, conception-recherche, prestations intellectuelles. Ce sont des métiers caractérisés par un fort taux d’encadrement : 65 % de cadres dans la « conception-recherche » et 44 % pour les « prestations intellectuelles ». La progression des cadres est aussi présente dans l’administration publique.

Enfin, le vieillissement de la population s’accompagne de la progression des professions de santé, caractérisées par une forte proportion de cadres.

La plupart des activités sont touchées, y compris le secteur « fabrication de matériels de transport » malgré le dynamisme de la construction aéronautique et spatiale.

Les effectifs de la Métallurgie en Aquitaine Le poids de l’aéronautique

L’industrie métallurgique en Aquitaine est très marquée par le pôle aéronautique (environ la moitié des effectifs) et les grands groupes qui opèrent sur le territoire comme Safran et Thalès.

Sur un total de 1 200 établissements répertoriés par l’UIMM : Les Nouvelles 23 mars 2017 • 5

INTERNATIONAL ISRAËL

ALLEMAGNE

Trump et Netanyahou font le ménage à l’ONU

Schulz part à la conquête de la chancellerie

La nouvelle administration Trump et Benyamin Netanyahou n’ont pas mis longtemps à faire preuve de solidarité au sein des Nations unies.

La nouvelle administration Trump et Benyamin Netanyahou n’ont pas mis longtemps à faire preuve de solidarité au sein des Nations unies. Vendredi, la Jordanienne Rima Khalaf, secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (Cesao), a présenté sa démission après que le nouveau patron de l’ONU, Antonio Guterres, lui ait demandé de retirer un rapport concernant Israël. Ce texte, coécrit avec Richard Falk, ex-rapporteur des Nations unies sur les droits de l’homme dans les territoires palestiniens, dénonce un État israélien « cou-

pable d’imposer un régime d’apartheid au peuple palestinien (ce qui constitue) un crime contre l’humanité ». Rima Khalaf assume son choix : « On s’attendait à ce qu’Israël et ses alliés exercent des pressions énormes sur le secrétaire général de l’ONU, explique-t-elle, mais je ne peux accepter d’être soumise à ces pressions. » Antonio Guterres nie avoir agi sous l’influence de Washington et Tel-Aviv. L’ambassadeur israélien à l’ONU, Danny Danon, se félicite quant à lui de cette démission : « Au fil des années, Khalaf a œuvré pour porter préjudice à Israël (…) sa mise à l’écart par l’ONU aurait dû intervenir il y a longtemps. » No comment.

Stéphane Aubouard, l’Humanité, le 20/032017

PROCÈS LUXLEAKS

Encore un verdict qui provoque un scandale Le SNJ, le SNJ-CGT, la CFDT Journalistes se sont félicité de l’acquittement du journaliste d’investigation Edouard Perrin dans l’affaire Luxleaks prononcé mercredi 17 mars 2017 par la Cour d’appel luxembourgeoise, tout en dénonçant l’acharnement de la justice du Grand-Duché contre les lanceurs d’alerte, Antoine Deltour, condamné à une peine de 6 mois de sursis et 1500 euros d’amende et Raphaël Halet qui a écopé d’une amende de 1 000 euros.

Les trois hommes comparaissaient devant la justice luxembourgeoise, accusés d’avoir révélé les pratiques financières qui permettaient à des grands groupes de pratiquer de l’évasion fiscale par le cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC). Des révélations faites dans le cadre de l’émission Cash Investigation sur France 2.

Lors de l’audience en appel le 12 décembre 2016, les syndicats de journalistes français avec la Fédération

européenne des journalistes (FEJ) avaient témoigné à Luxembourg leur solidarité aux trois prévenus.

Pour les syndicats français, « la condamnation d’Antoine Deltour et de Raphaël Halet reste scandaleuse », comme l’a souligné Ricardo Gutierrez, secrétaire général de la FEJ à l’issue du verdict. « Considérer Antoine Deltour comme un lanceur d’alerte et le condamner pour vol, fraude informatique et blanchiment, ce n’est tout simplement pas cohérent », selon la FEJ. Dans ce procès, emblématique de la liberté d’expression et d’information, la cour a reconnu le rôle nécessaire des deux lanceurs d’alerte, elle les a cependant condamnés, donnant ainsi à penser que les multinationales comptent plus que l’intérêt général des citoyens.

Les syndicats français et la FEJ continuent à exiger une protection légale des lanceurs d’alerte pour qu’ils puissent continuer, en toute tranquillité, à exercer leurs vigilances avec les journalistes.

RÉFÉRENDUM SUR LA CONSTITUTION

Des Turcs de France refusent d’aller voter dans des locaux religieux À l’occasion du referendum du 16 avril destiné à renforcer les pouvoirs du président Erdogan, une mosquée de Lyon sera transformée en bureau de vote pour les électeurs Turcs de la région. À Strasbourg, c’est également dans la salle d’un groupe religieux pro-Erdogan que seront installées les urnes. Les associations démocratiques turques s’insurgent contre cette atteinte à la neutralité du vote.

Pourtant la Constitution de la République de Turquie est explicite : pour toute élection, les bureaux de vote doivent être installés dans des lieux neutres, qui ne soient marqués d’aucune connotation, ni politique, 6 • Les Nouvelles 23 mars 2017

ni religieuse. La règle vaut pour le territoire turc, elle vaut aussi pour le vote des Turcs à l’étranger.

Pour protester contre les conditions dans lesquelles va se dérouler ce scrutin, trois groupements démocratiques turcs en France (le Centre démocratique du peuple kurde, la Fédération des associations de travailleurs et des jeunes, et le Centre des Alévis), viennent d’adresser un courrier à la Préfecture de la région Grand-Est dans lequel ils expliquent qu’en organisant le vote dans des locaux religieux, le gouvernement de Erdogan « empêche les citoyens turcs laïques et démocrates résidant dans la région d’exercer leur droit de vote le plus librement possible ».

Les lois Hartz dans le collimateur

Désigné dimanche 19 mars à l’unanimité par un congrès extraordinaire du SPD, le nouveau patron du parti confirme le cap à gauche pour battre Merkel en septembre.

Prenant triomphalement les rênes du Parti social-démocrate allemand (SPD), Martin Schulz a relancé hier sa campagne pour s’emparer de la chancellerie lors de l’élection du Bundestag de septembre. Il est devenu président du SPD en faisant l’unanimité (100 % des voix) parmi les délégués d’un congrès extraordinaire du parti, en remplacement de Sigmar Gabriel, vice-chancelier et ministre des Affaires étrangères du

gouvernement d’Angela Merkel. « Je veux devenir chancelier », a-t-il clamé devant un parterre enthousiaste.

Dans son discours Schulz a réitéré une orientation ancrée à gauche pour faire chanceler Angela Merkel. Une recette qui lui vaut d’avoir remobilisé à la base du parti et dans l’opinion.

Un dernier sondage publié le 18 mars donne le SPD à 32 %, talonnant la CDU de Merkel (33 %). Le nouveau chef du SPD n’hésite pas à remettre en question le cœur même des réformes antisociales adoptées par l’ex-chancelier Schröder, rompant en cela avec la ligne consensuelle sociale-libérale établie depuis plus de quinze ans.

La personnalité de Schulz et son bilan à la tête du Parlement européen laissent certes de nombreux progressistes allemands circonspects. La fronde ouverte par de nombreux syndicalistes paraît toutefois avoir joué un rôle majeur dans ce changement de pied politique. Le nouveau patron du SPD a critiqué hier la logique des lois Hartz. Il a plaidé pour rétablir des droits aux chômeurs de longue durée, affiché des propositions pour « réduire le vaste secteur à bas salaires » ou la multiplication des contrats à durée déterminée.

De quoi nourrir une dynamique à gauche qui semble avoir fait tomber, au sein du SPD, le tabou d’une coalition avec Die Linke et les Verts. Du coup, l’élection de dimanche prochain dans le petit Land de la Sarre prend valeur de test. Le SPD local et Die Linke, emmenée par Oskar Lafontaine, veulent s’entendre pour « rassembler la gauche » et déboulonner la ministre-présidente CDU sortante, à la tête jusqu’ici d’une… d’une grande coalition.

Bruno Odent, l’Humanité, 20/03/2017

TURQUIE

Asli Erdogan : « Je voudrais que cesse enfin ce cauchemar » Mardi 14 mars, à 9h30, Asli Erdogan avait de nouveaux rendez-vous devant les juges. Avec ses confrères et consœurs d’Özgür Gundem – quotidien fermé à la suite des purges post-coup d’État manqué du 15 juillet 2016 – l’écrivaine de 49 ans, toujours poursuivie pour propagande terroriste, risque la prison à vie. L’auteure du Bâtiment de pierre et du Silence même n’est plus à toi (Actes Sud) a accordé un entretien par téléphone à Stéphane Aubouard pour l’Humanité (publié le 16 mars) au retour du tribunal. Elle y confie son épuisement, son angoisse et une espèce de stupeur, toujours présente, qu’un tel basculement se passe dans son pays, sans réaction à la hauteur de la part de la communauté internationale.

Le procès d’Asli Erdogan a été ajourné au 22 juin, en attendant elle reste « prisonnière » du pouvoir turc dans la mesure où elle se trouve sous le joug d’une interdiction de voyager à l’étranger, malgré toutes les invitations qu’elle reçoit en tant qu’auteure. Toutes ses requêtes ont été rejetées, comme celles d’Inan Kizilkaya, rédacteur en chef d’Özgür Gündem, le journal fermé par les autorités et dans lequel elle a écrit.

Un acte considéré pour la première

fois en Turquie comme terroriste.

La célèbre écrivaine turque est très marquée par la prison et son procès en cours. « Son témoignage, sincère et sans fard, commente Stéphane Aubouard, nous rappelle à quel point la Turquie d’aujourd’hui est sortie des clous de la démocratie et des droits de l’homme ». À la lecture de l’interview, on sent que rien n’avait préparé Asli Erdogan à la prison, à devoir affronter la justice à plusieurs reprises. Elle confie son sentiment d’injustice, son épuisement, son angoisse de ne pas savoir ce qu’on lui veut, ce qui l’attend. « Je voudrais enfin que cesse ce cauchemar, dit-elle. Je voudrais vivre en paix.

Personne ne sait comment cela peut se terminer. Je peux être condamnée et acquittée après deux ans, ou l’inverse.

Depuis le 17 janvier, je n’ai pas de carte d’identité qui me permette de prendre un train ou un avion pour un vol intérieur. Bien sûr, cela reste supportable en comparaison des 132 jours passés en cellule en fin d’année dernière. Comment vous dire… Toute ma vie a été bouleversée depuis que j’ai été mise en prison. Je n’ai rien fait de répréhensible, excepté avoir écrit dans un journal. Je paie le prix de quelque chose qui me dépasse ».

Mais l’auteure turque a quand même bien compris l’intérêt pour le pouvoir turc d’instrumentaliser son procès.

« Il alimente la peur qui se diffuse dans le pays et sert évidemment à infléchir le vote des citoyens. Je suis présentée comme une terroriste alors que je ne suis qu’une écrivaine. Je pratique la littérature. Je ne suis impliquée dans aucun parti politique. Je suis une personne très banale et donc une cible très facile dans ce jeu politique ».

Comme chaque fois qu’elle témoigne dans la presse étrangère, Asli Erdogan insiste sur la nécessité d’une réaction internationale : « le monde doit s’inquiéter de la montée du totalitarisme dans notre pays, car c’est un danger pour les Turcs mais aussi pour l’Europe ». « Plus de 40 000 personnes ont été arrêtées, 140 000 ont perdu leur emploi, poursuit-elle. Il y a des gens qui se suicident, notamment en prison.

Mais je crains que la majorité des Turcs ne se sentent pas assez concernés. Vous ne pouvez exiger d’un peuple qu’ il demande plus de démocratie. C’est le problème. Et puis, il y a l’oubli qui nous guette. J’avais reçu beaucoup de gestes et de mots de solidarité lorsque j’étais en prison. De nombreuses personnes ont manifesté leur joie en apprenant ma libération, mais aujourd’hui qui se rappelle que 150 journalistes sont en prison ? » CD

PCF LA REVUE DU PROJET

Le revenu universel en débat

Les révélations spectaculaires qui ont émaillé l’actualité de ces derniers mois – des Panama Papers à Luxleaks – ont mis le problème de l’évasion fiscale sur le devant de la scène.

Loin de constituer un phénomène exceptionnel, elle est au coeur même de la logique capitaliste, et c’est bien celle-ci qu’il s’agit de combattre.

Les moyens de lutter contre l’évasion fiscal existent, nous ne sommes pas condamnés à l’impuissance face à ce veritable hold-up, les communistes pourront découvrir dans ce numéro des pistes et des propositions permettant d’y metre fin.

Lundi 13 mars, à la MSP de Caychac, une quarantaine de personnes sont venues débattre du projet de revenu universel avec Jean-Marie Harribey, membre d’Attac*.

Loin d’être une solution miracle, ce projet se révèle un piège néo-libéral. L’économiste (atterré !) a rappelé que seul le travail est créateur de richesses à condition que la production réponde aux besoins de tous en tenant compte des exigences écologiques, de l’évolution des nouvelles technologies, qui rendent possibles un vrai partage du travail et l’émergence de nouveaux métiers. Autant de problèmes que le système capitaliste paraît incapable de résoudre, d’où une réflexion militante nécessaire pour parvenir à l’émergence d’une autre société.

Cette soirée avait été préparée par l’édition du journal Les Nouvelles de Blanquefort, paraissant à nouveau. Près de 3 000 foyers de la commune avaient été ainsi informés de la tenue de ce débat, comme des interventions de Jacques Padie à la métropole bordelaise en faveur de l’emploi, relayant les inquiétudes des salariés de Ford.

La présence des communistes au marché le samedi précédent avait été particulièrement remarquée. Dans ce bulletin de quatre pages, on pouvait lire ceci à propos du revenu universel.

« Ce “revenu universel” (RU) a été habilement présenté comme une innovation sauf qu’il est porté depuis longtemps par des courants de droite comme de gauche. Il a toutefois le mérite d’exprimer une profonde aspiration à disposer de quoi dépasser cette angoisse du lendemain qui est

le quotidien de millions de travailleur-ses et de chômeurs-ses dans ce pays. (…)

Les critiques ne manquent pas. Le RU conduirait à déresponsabiliser les personnes ; il inciterait à la paresse.

Ces objections viennent plutôt de droite. Pour la gauche radicale, c’est du côté des patrons qu’il faudrait regarder dans ce domaine ; ils pourraient ainsi s’exonérer de leur

responsabilité en matière de rémunérations… avec le SMIC en point de mire. Est pointé aussi le danger d’une possible fusion des minima sociaux… prônée par François Fillon sous l’appellation d’allocation unique.

Plus fondamentalement, beaucoup soulignent le risque de déconnecter les revenus des activités et des lieux où se créent richesses et valeurs.

Ces points de vue traduisent des visions opposées de la place du travail dans une société profondément bouleversée par la révolution numérique et toujours soumise aux contraintes du capitalisme, les tenants du RU renonçant de fait à une société du plein emploi. Ce à quoi le programme du PCF ne peut se résoudre. On y défend « un système de sécurisation de l’emploi et de la formation tout au long de la vie alternant périodes de travail salarié et périodes de formation rémunérées à la faveur d’une réduction du temps passé à travailler ».

Christian Pourty * Derniers ouvrages : Contre l’allocation universelle (Livre collectif 2016), à lire sur : harribey.u-bordeaux4.fr/travaux/ ouvrages/repenser-travail.pdf Avec la Fondation Copernic et Les Economistes atterrés : Faut-il un revenu universel ? (à paraître en mars)

PCF RIVES DE DORDOGNE – 10E CIRCONSCRIPTION

Le 27 janvier, l’atelier consacré aux services publics a planché sur la création d’un fond de solidarité agricole en cas de calamités climatiques ou épidémiques. Les questions des services de l’eau, de l’énergie, de la poste et des transports publics, notamment la SNCF, ont également été abordées avec l’exigence qu’ils doivent être publics.

Le 23 février, un atelier portait sur la santé. Plusieurs objectifs de lutte ont été retenus : - pour une sécurité sociale universelle et à 100 %, la prise en compte des médecines alternatives ; - contre les déserts médicaux, en proposant la rémunération pour tous les étudiants ayant réussi le concours de première année en échange de 5 années de service médical public de proximité ;

- pour la planification sur un territoire donné autour d’un hôpital public, et en relation avec celui-ci des métiers de la santé ; - pour la création, à Libourne, d’une Maison des adolescents, en charge de la santé de la jeunesse ; - pour un « guichet unique » des services APAD et des personnes en fin de vie.

Le 8 mars, journée emblématique de la lutte pour les droits des femmes, l’atelier proposé était axé sur l’égalité Femmes/Hommes.

Plusieurs axes de propositions ont été débattus : • La création d’un service public de l’aide à la personne dépendante pour cause de maladie, de grand âge ou de handicap. Les personnels majoritairement féminins doivent avoir droit à la sécurité des revenus salariaux, une formation professionnalisante et diplômante, une possibilité d’évolution de carrière.

• Vote d’une loi sanctionnant pénalement les propos homophobes, comparable à celle punissant les propos à caractère raciste.

• Inscription dans la constitution du droit à l’avortement.

WWW.PCF.FR

RETISSER UN LIEN POSITIF, HUMAIN ET DE PROXIMITÉ ENTRE LA POLICE ET LA POPULATION Fabien Guillaud-Bataille

P. 28 PARLEMENT

DE L’UTILITÉ DES DÉPUTÉS COMMUNISTES

André Chassaigne

P. 42 SCIENCES

Y A-T-IL (EU) UNE « GUERRE DES CIVILISATIONS » EN SCIENCES ?

Marion Cousin et Sabine Rabourdin

dossier

Parti communiste français

PCF SUD GIRONDE

Repas fraternel Samedi 25 mars à midi, salle des fêtes de Berthez organisé par la cellule des Landes girondines Inscriptions (12€) avant le 7 mars 06 70 80 82 50 ou 05 56 25 52 16 ou 06 32 57 44 47

PROJECTION-DÉBAT

La Sociale Samedi 1er avril, 20h, Moulin des Jalles à Castelnau Médoc Organisée par les communistes de la 5e circonscription de Gironde autour du film La Sociale de Gilles Perret (entrée libre) « Loin du discours ambiant qui veut nous convaincre que nous n’avons pas les moyens d’avoir une Sécurité Sociale, l’argent existe bel et bien pour faire vivre ce beau projet né au sortir de la guerre dans un pays ruiné. » Retraçons l’histoire de notre Sécurité sociale, ensemble donnons-lui un avenir !

PCF MÉRIGNAC

Ateliers législatifs Les communistes de cette circonscription ont déjà consacré 3 soirées pour réfléchir et débattre à partir du programme « La France en commun », avec pour objectif de construire des propositions de lois au service de l’intérêt général de la population.

À commander, à lire sur

N°65 MARS 2017 • REVUE POLITIQUE MENSUELLE DU PCF • 6 EUROS

P. 24 LE GRAND ENTRETIEN

© Frédo Coyère

BLANQUEFORT

Grand loto • Vote d’une loi de l’importance de la Loi Veil sur l’IVG concernant la PMA et la GPA. • Obligation dans chaque entreprise d’adopter un plan pour les égalités salariales et de carrières. Création d’une instance au sein de l’inspection du travail en charge de surveiller l’application de ce plan, la lutte contre la violence et le harcèlement au travail. Affichage obligatoire des coordonnées de cette instance.

• Mise en place d’un scrutin par listes paritaires à toutes les élections facilitant la féminisation des différentes instances politiques.

• L’allongement du congé maternité postnatal à 24 semaines minimum dès le premier enfant.

Prochains ateliers À PARTIR DE 20H SALLE DU VERDET À LIBOURNE • Mercredi 5 avril sur le thème : « Salaire à vie ? Revenu universel ? Sécurité emploiformation ? » • Mardi 16 mai sur le thème : « Logement - Inégalité sociale »

Vendredi 7 avril à 20h30, salle des Fêtes de Capeyron à Mérignac Sur place : Bourriche, crêpes, gâteaux et boissons

Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera effica- cement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF, lance une souscription afin de mener nos prochaines échéances politiques, notre objectif est de 70 000 euros.

ILS ONT DONNÉ 1 655 € : Mme GOMEZ Maryse, Bègles ; Section de Bordeaux ; M. RAMILLON Maurice, Saint-Pierre-d’Aurillac ; M. SOULE Jacques, Villenaved’Ornon ; M. GONZALEZ Serge ; Bègles

Les Nouvelles 23 mars 2017 • 7

CULTURE & SOLIDARITÉ EXPOSITION

ESCALE DU LIVRE

Saint-Michel raconté par ses immigrés

Festival des créations littéraires

Ils sont Saint-Michel. Qu’ils soient arrivés hier ou il y a 30 ans, qu’ils viennent d’Afrique, du Maghreb, d’Europe de l’Ouest ou de la péninsule Ibérique. « Par rapport à Paris et Marseille, Bordeaux n’a pas l’image d’une ville d’immigration, raconte Christophe Dabitch sur le site Rue89Bordeaux (1).

Mais à Saint-Michel, il y a un brassage historique des populations.

Il y a entre 40 et 60 nationalités d’origine. » Ecrivain et scénariste de bande dessinée, il est avec le photographe Christophe Goussard, la cheville ouvrière d’une exposition qui tombe bien, présentée au Musée d’Aquitaine jusqu’à la fin du mois d’avril.

Abdelmalek quand la syrienne Shaza s’amuse du mélange des étiquettes et des spécialités arabes et françaises dans les boutiques du quartier. On s’inquiète aussi, avec la malienne Maïmouna, de la pression immobilière qui chasse les populations les plus fragiles du quartier, et avec l’états-unien David, victime de violences policières qui ne doit des excuses qu’à la présentation de son passeport américain…

Une galerie de portraits qui fera écho dans le cœur de tous ceux qui aiment voir vivre ce quartier. Une exposition bienvenue donc dans cette période de peurs et de rejets.

VB. « Vous me voyez ? », exposition à voir jusqu’au 30 avril au Musée d’Aquitaine. rue89bordeaux.com/2017/03/de-damas-anew-york-passant-saint-michel/

Édition anniversaire : 15 ans !

Du 31 mars au 2 avril, Bordeaux, Quartier Sainte-Croix, Place Renaudel. Avant-premières du 28 au 30 mars.

« Vous me voyez ? », c’est un projet né d’échanges noués en 2015 entre les deux artistes bordelais et les coordinateurs d’une association parisienne implantée à Belleville - Ménilmontant : trajectoire - Mémoire et culture. Ils donnent la parole à des primo-arrivants qui « racontent » leur Saint-Michel, à travers l’écriture, la photographie et le dessin. Chacun des récits recueillis est une réponse personnelle, souvent intime, aux questions posées et débattues ensemble. Comment ceux qui arrivent en France et à Bordeaux regardent-ils le quartier Saint-Michel ? Comment voient-ils les « indigènes », comment sont-ils accueillis, comment s’inscrivent-ils dans le lieu ? Comment analysent-ils ce qu’ils voient en lien avec leur culture d’origine et leurs anciens quartiers ?

On s’amuse à parcourir les récits et scruter les regards. « J’ai aimé Bordeaux parce que j’y retrouve mon enfance à Alger dans les années 1960 – 1970, particulièrement place Saint-Michel », explique l’algérien

Trois jours de rencontres et de débats avec des écrivains et des illustrateurs, des lectures, des performances, des créations inédites… et un « village littéraire » d’éditeurs et de libraires.

Un programme éclectique mêlant la littérature, la littérature graphique et jeune public avec des auteurs confirmés et des écrivains en devenir.

Sur le stand d’Espaces Marx Aquitaine-Bordeaux-Gironde, L46, vous pourrez rencontrer : Le coin des poètes :

- Madeleine Lenoble, et ses nombreux ouvrages de poésie ; - Laurence Lepine, Que sais-tu de mon chant ; - Danièle Labatsuzan, Vers la lumière nue ; - Julienne Salvat, Voix de femmes, son dernier recueil de poèmes édité chez l’Harmattan ; - Jeanne Uteau, Témoignages sur le Bois de Below.

FIP

Les acteurs culturels se mobilisent pour l’antenne bordelaise

Plus de 65 structures culturelles girondines se mobilisent pour Fip Bordeaux/Arcachon. La locale de la radio musicale de Radio France est menacée par le projet de la direction de lui couper le

micro, comme aux deux autres dernières stations locales, Nantes et Strasbourg.

Les associations les plus représentatives de la culture locale se joignent

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932

8 • Les Nouvelles 23 mars 2017

aux salles les plus importantes de la métropole et à de nombreux services culturels pour porter un message : « FIP Bordeaux, c’est un partenariat sur la durée, qui donne une sorte de labellisation des choix de la station sur des propositions très éclectiques. » Dans leur communiqué, les structures rappellent que Fip Bordeaux se trouve « au plus près de l’offre artistique (…) quelles que soient leur taille et les disciplines artistiques proposées. » Trois courriers ont été adressés à la ministre de la Culture, Audrey Azoulay, au président du CSA, Olivier Schramek et au PDG de Radio France, Mathieu Galet. Ils complètent ceux des élus qui se sont adressés à la ministre de la Culture mais aussi la pétition lancée par le collectif Fip Toujours qui a dépassé les 32 000 signataires.

Le coin des sciences humaines et sociales :

- Jean-Marie Harribey, économiste, présentera trois ouvrages auxquels il a participé : Contre l’allocation universelle (avec Mateo Alaluf, qui est venu en décembre, Daniel Zamora, Seth Ackerman) chez Lux Ed. 2016 ; Par ici la sortie, Cette crise qui n’en finit pas (Attac) chez LLL 2017 ; Faut-il un revenu universel (Economistes atterrés et Fondation Copernic), chez Ed. de l’Atelier 2017. Vendredi après-midi.

- Roland Pfefferkorn, sociologue, Genre et rapports sociaux de sexe, 3e éd. revue et augmentée, coédition : Lausanne, Page deux, Paris, Syllepse, octobre 2016.

- Marie Estripeaut-Bourjac, Femmes, Travail, métiers de l’enseignement Rapports de genre, rapports de classe, aux éditions des PUR (Presses Universitaires de Rouen et du Havre).

Débat le 2 avril (dimanche) dans l’après-midi.

- Christine Levy-Lund, Genre et modernité au Japon, La revue Seitô et

la femme nouvelle, aux éditions PUR « Presses Universitaires de Rennes ».

Débat le 2 avril (dimanche) dans l’après-midi.

- Dominique-Emmanuel Blanchard, avec son livre Vous et quelques autres livres d’une maison d’édition parisienne FFD qu’il dirige, Prudence Rock, de Anne-Véronique Herter, Le Souffle de Denis Strulevitch-Marrisson, Le théorème de l’Hippocampe, de Félicia-France Doumayrenc.

- Pierre Sartor, Hold-up sur le vivant ou, le bal des sémenteurs, aux éditions Sang de la Terre.

- Jean Casset, Le chiffre d’affaires, Enquête au cœur d’une grande surface, édition Le Bord de l’eau, collection Des Mondes Ordinaires dirigée par Eric Chauvier & Bernard Traimond.

- Antonio Cordoba, Une enfance andalouse, et Trois andalous républicains, - Joël Guerin, Militant Syndicaliste, Paroles d’un ancien aphasique, aux éditions Mélibée.

Le coin des revues :

- La revue Aperçus de l’Institut d’histoire sociale d’Aquitaine, publiée par l’IHS-CGT ; - Marc Losson, avec le premier numéro de la revue littéraire La Question de l’autre ; - Jean-François Meekel et la revue Ancrage ; - Les revues associées à Espaces Marx (La pensée, Recherches Internationales, Les cahiers d’Histoire critique).

Un fond éditorial :

- Editions « La Dispute », - Editions Sociales, - Les livres édités par Espaces Marx Aquitaine-Bordeaux-Gironde.

Une rencontre avec Roland Pfefferkhorn est prévue le dimanche 2 avril à 16h, au Forum des Livres, à laquelle participeront Christine Levy-Lund et Marie Estripeaut-Bourjac.

Le sociologue Roland Pfefferkorn échangera avec le public autour de son livre Genre et rapports sociaux de sexe (éd. Syllepse) qui relie les luttes féministes et la production de concepts critiques. Un outil précieux pour celles et ceux qui souhaitent revisiter ou s’initier à une sociologie féministe.