Jeudi 30 mars 2017 - N° 2196 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro
60 ANS DU TRAITÉ DE ROME
UNE EUROPE, MAIS PAS CELLE-LÀ
En marge des 60 ans du traité fondateur européen : « Non à l’Europe des banques, des patrons et de la guerre »
1ER AVRIL : CONTRE LA REPRISE DES EXPULSIONS, POUR LE DROIT AU LOGEMENT,
RASSEMBLEMENT À BORDEAUX, 15H, PLACE DE LA VICTOIRE.
ACTUALITÉ FIN DE LA TRÊVE HIVERNALE
Le 1er avril pour rappeler que le logement est un droit
À l’appel de la CGT ICTS ATLANTLIQUE Bordeaux, les salariés assurant le filtrage des bagages cabines à l’aéroport étaient en grève les 22 et 23 mars malgré des « tentatives d'intimidation de la direction ». Le recours à des salariés d'autres aéroports n’a pas empêché des perturbations importantes. Dénonçant le manque de dialogue avec la direction de la société, le syndicat met en avant plusieurs revendications : augmentation du salaire brut de 300 euros par mois, prime de risque mensuelle à hauteur de 100 euros brut, revalorisation des différents contrats de travail (CDD/CDI) concernés…
SYNDICATS DES MINES ET ÉNERGIE
« La lutte paie mais le compte n’y est pas ! » Face aux mobilisations régulières, menées par le personnel depuis le début de l’année pour les salaires, les effectifs, etc. des entreprises comme EDF-SA et ENEDIS ont commencé à annoncer des mesures diverses type primes individuelles, recrutements de personnel… Les cinq organisations syndicales, CDFT, CFE-CGC, CGT et FO, ont pris acte des concessions faites et elles considèrent qu’elles sont le fruit de la lutte installée dans la durée et dans l’unité syndicale. « Néanmoins, nous estimons que le compte n’y est pas ! déclarent-elles. Bon nombre de salarié-e-s sont exclu-e-s de ces mesures. Que ce soit dans les entreprises d’infrastructures du gaz comme de l’électricité, chez ENGIE ou dans la plupart des ENN, les employeurs n’entendent pas la demande de reconnaissance collective des salarié-e-s. » Réunies dans le cadre d’une Interfédérale, l’ensemble des Organisations Syndicales ont réaffirmé, le 22 mars, aux représentants des employeurs leur attachement au socle commun « statutaire » que représente le Salaire National de Base. En matière d’emplois, de maintien de compétences et de pérennité des entreprises des Industries Électriques et Gazières (IEG), « aucune annonce concrète n’est venue endiguer les inquiétudes et la colère des salarié-e-s », affirment-elles. Les 5 Fédérations syndicales exigent que les suppressions d’emplois annoncées dans les différentes entreprises soient annulées dans une perspective de renforcement du Service Public de l’électricité et du gaz. C’est pourquoi les Organisations CDFT, CFE-CGC, CGT et FO de Gironde appelaient à une nouvelle journée de mobilisation le 29 mars pour « exiger l’ouverture d’une négociation nationale salariale, mettre fin à la destruction des Services Publics de l’Énergie et défendre notre statut national ».
CAMP DE SOUGE
La Grande Muette fait du bruit : les fusillés bafoués Un peu perdu au milieu des enquêtes sur les affaires de Marine L P ou de François F, un article du Canard Enchaîné (p.4) daté du mercredi 22 Mars retient notre regard et suscite l’indignation, que nous ne pouvons que vous faire partager… Qu’on en juge : sous le titre Les Rambo français font la foire, l’auteur annonce pour cette semaine une grande démonstration militaro-commerciale à ciel ouvert. On y apprend que le terrain de jeux retenu n’est rien moins que le camp militaire de Souge ! Le lieu choisi suffit à attirer notre attention, car enfin « les fusillés de Souge » et leurs familles se passeraient bien de pareille mascarade, de semblable profanation. Certes, le camp militaire couvre des centaines d’hectares, mais il aurait bien pu se dispenser, cette semaine, de manœuvres durant trois jours, justifiées par des nécessités tout autant militaires que marchandes. Car enfin, les mille soldats d’élite font leur démonstration devant les 4 000 invités du Salon des forces spéciales, à l’initiative du Commandement des opérations spéciales. Trouveront-ils le temps, le prendront-ils, de lire la liste des 256 fusillés de Souge* de 1940 à 1944 ? On peut sérieusement en douter. Les affaires sont les affaires, et quand l’armée tient salon elle tient à impressionner la clientèle, d’où cette « démonstration » avec hélico, sniper, commandos armés jusqu’aux dents, véhicules en nombre, et attaques simulées de nuit. Mais cette simulation a pour objectif d’impressionner et de faire vendre. Le 13e régiment de dragons parachutistes a ses quartiers au camp de Souge, et on ne doute pas que « spécialisé dans le renseignement en conditions extrêmes » il tient un tout premier rôle dans ces grandes manœuvres militaro-commerciales. On remerciera le Canard, en ces temps de désastreuse grippe aviaire, d’avoir consacré un article à cette initiative. Nous lui avons largement emprunté ces précieuses informations et nous dénonçons, avec lui, cette mascarade très intéressée… Souge est pour les familles de fusillés, pour les communistes particulièrement touchés, pour celles et ceux qui sont encore épris des valeurs de la Résistance, un nom symbolique qui mérite autre chose que d’être ainsi piétiné. Vincent Taconet * Les 256 de Souge Fusillés de 1940 à 1944 (éd. Le Bord de l’eau-2014-25€)
2 • Les Nouvelles 30 mars 2017
Le collectif « Nos Droits Contre Leurs Privileges »* avec la LDH, LA CGT et la CNL, appelle à un rassemblement samedi 1er avril à 15h, place de la Victoire, Bordeaux. Sans-logis, mal-logés, expulsés et ceux qui les soutiennent y prendront la parole. Élus et militants communistes se mobilisent pour des arrêtés « anti mise à la rue ». « Le premier avril sonne la fin de la trêve hivernale et avec elle, la reprise des expulsions locatives qui vont jeter des centaines d’entre nous à la rue, rappelle le collectif. Mais le problème des sans logis ou des mal-logés ne connait pas de saison et c’est tout le long de l’année que le 115 débordé ne répond plus à ses obligations légales. Près de 3 500 personnes à Bordeaux se trouvent sans abri, la journée comme la nuit. Et quand il héberge certaines personnes ce n’est que pour quelques nuits. Pratique contraire à la loi ! Les pouvoirs publics ne font preuve d’aucune bonne volonté pour faire face à cette urgence alors que l’agglomération compte plus de 10 400 logements vacants (…) Cela suffit ! Car sans logement, ce sont des vies que l’on condamne à l’errance, au désespoir et à la mort. 48 ans, c’est l’espérance de vie quand on est à la rue. »
Le collectif demande : l’arrêt des expulsions et/ou le relogement pour tous ; l’accompagnement social pour bloquer la spirale des impayés et de l’endettement ; la baisse des loyers et des charges ; l’annulation des démolitions des logements H.L.M et le déplacement des populations qu’elle entraine ; l’arrêt des expulsions des occupations des logements vacants et des violences policières qui les accompagnent ; la réquisition immédiate des bâtiments publics pour l’hébergement de toutes et tous. * DAL, AC!, ASTI, RESF, OVMQC, Collectif pour l’Égalité des Droits, CIP Gironde, Planning Familial, Les Amis du Sherby, Soutien à l’Alouette, Nuit Debout, Citoyens…
un hébergement, un logement) par l’État. Cet arrêté appuie le pouvoir de police du maire afin de prévenir tout trouble à l’ordre public, ce qui est le cas lorsqu’on laisse quelqu’un à la rue. Dans toutes les communes, le PCF invite ses militant-e-s à saisir les élu-e-s progressistes afin qu’ils puissent faire adopter, en conseil municipal, un vœu et un arrêté « anti mise à la rue ». Les candidat-e-s communistes/Front de gauche porteront également lors de la campagne présidentielle puis lors des élections législatives cette exigence : personne ne doit être mis à la rue.
PCF : « Personne ne doit être mis à la rue »
Depuis plusieurs années, de nombreux maires communistes prenaient des arrêtés interdisant les expulsions locatives des familles en difficulté, mais ceux-ci étaient voués à l’annulation, car instituant, selon les juges, une loi spéciale sur la commune contraire à la légalité nationale. L’arrêté 2017 n’interdit pas les expulsions mais les conditionne à un relogement (pas
BORDEAUX-MÉTROPOLE
Un établissement foncier, c’est oui. Qui pèse sur le porte-monnaie des familles, c’est non. Le conseil de métropole du 17 mars a voté l’adhésion à l’établissement public foncier (EPF) de Nouvelle Aquitaine, issu de l’EPF existant en Poitou-Charentes. Un outil pour contrer la spéculation foncière et immobilière, dont les élus-es communistes ne contestent pas l’utilité mais dont ils contestent le financement par une nouvelle taxe sur les ménages. Après un débat âpre, notamment avec les élus-es socialistes, le groupe communiste a finalement voté contre. Voici l’intervention de Max Guichard : « Je veux d’abord dire que nous partageons le constat qui pousse aujourd’hui à poser la question de l’adhésion à cet établissement public foncier. Ce constat, c’est la flambée des prix du foncier sur notre agglomération comme dans le département. Flambée qui ne connaît ici pas de pause et participe à l’exclusion des ménages les plus modestes, particulièrement au cœur de l’agglomération mais pas seulement. Dans toutes nos communes, cette course folle du marché immobilier entrave l’action publique qui vise à répondre aux besoins sociaux, en matière de logements mais aussi, nous venons de le voir, en termes d’équipements publics. Face à cette machine folle, notre établissement s’est jusqu’ici appuyé sur un service d’action foncière dont on peut saluer l’engagement et le
professionnalisme des agents. Mais ce service est notoirement sous-dimensionné pour répondre à l’ampleur des défis qui nous sont posés. Il est donc surprenant que durant tant d’années, et quel qu’est été le président de cet établissement, le service Foncier de la CUB puis de la Métropole n’ait pas été redimensionné pour répondre mieux aux besoins que chacun juge maintenant incontournables. Ensuite, notons que face à la spéculation immobilière, certaines agglomérations font des choix différents. Nous regardons par exemple avec grand intérêt l’expérience menée à Lille où un office foncier solidaire permet de détacher le sort du logement et celui du foncier. Les propriétaires du logement ne sont que locataires du foncier, ce qui permet de lisser le poids du prix du foncier dans le temps long et donc de pérenniser les dispositifs d’accession sociale dont les bonnes intentions s’éteignent souvent après les 10 premières années contractuelles. Autre expérience dont nous continuerons de parler avec insistance, c’est l’encadrement des loyers qui permettrait de remettre un peu de sens dans un marché qui semble l’avoir perdu depuis un moment. Voici des pistes qui sont trop peu abordées dans cette enceinte où l’on préfère une recette connue, sûrement efficace mais qui présente à nos yeux un inconvénient majeur. L’adhésion à un établissement public foncier contraint en effet de le faire financer
par une taxe additionnelle sur les ménages. Vous nous dites qu’elle est de faible importance, monsieur le président. J’ai souvenir que les exemples de taxes additionnelles présentées il y a quelques années étaient dans les mêmes ordres de grandeurs. Je ne comprends donc pas bien en quoi les 5 euros d’aujourd’hui seraient moins douloureux que les 5 euros d’il y a 4 ou 5 ans… D’autant, permettez-moi de vous le rappeler à tous, que, depuis 4 ou 5 ans, vous avez estimé que les augmentations de tarifs des transports et de taxe des ordures ménagères étaient également minimes, voire indolores. Il est d’ailleurs étonnant de voir qu’à chaque fois l’idée de taxer – un peu – les ménages passe toujours plus facilement que celle, par exemple, de taxer les entreprises qui puisent leurs résultats financiers du travail de ces ménages et de la dynamique de ce territoire. Qui d’ailleurs serait plus légitime à payer la politique foncière de notre métropole : les ménages qui subissent la spéculation immobilière et foncière ou bien les grands groupes du BTP ou de l’immobilier qui surfent dessus depuis tant d’années ? Chacun trouvera la réponse qui lui convient. Nous resterons en tous cas vigilants sur le fait que le service foncier de la métropole, comme les services de la FAB doivent continuer de bénéficier de moyens pour assumer leurs missions de court et moyen terme. »
ACTUALITÉ
Editorial
GUYANE
Grève générale sur tout le territoire pour les services publics vendu à un groupe privé, est hautement symbolique du désengagement de l’État. Ce territoire ultramarin, frontalier du Brésil, détient le record de France du nombre de meurtres par habitant. Livrée à elle-même, la Guyane est en état d’urgence sociale. La Guyane, territoire sinistré, en chiffres
Santé, sécurité, école, transports, énergie… grève générale sur tout le territoire. Le collectif syndical guyanais, à l’origine du mouvement de « grève générale illimitée », exige des réponses concrètes de la part du gouvernement. « On veut un plan de développement, pas des mesurettes. » Le gouvernement, qui a décidé de dépêcher en Guyane une délégation ministérielle « d’ici la fin de la semaine », est prévenu. Le collectif syndical guyanais, à l’origine du mouvement de « grève générale illimitée », exige des réponses concrètes sur l’éducation et le développement éco-
nomique du territoire, notamment. À 7 000 km de Paris, les Guyanais dénoncent une inégalité de traitement avec la métropole qui s’aggrave de jour en jour, et ce malgré le « pacte d’avenir » mis en place en 2013 par le gouvernement Hollande. Le président de la République a tenté lundi de placer cette révolte sociale sous le signe de la priorité à la « lutte contre l’insécurité ». Or, les étincelles se sont allumées sur les déserts d’infrastructures et de services publics, la santé, l’éducation, les transports, autant de terreaux qui alimentent la pauvreté, cassent les ressorts de solidarité et génèrent de l’insécurité. À Kourou, épicentre du mouvement, l’hôpital, en passe d’être
En 2014, le produit intérieur brut (PIB) par habitant en Guyane s’établissait à 16 057 euros, soit moitié moins qu’en France métropolitaine (32 736 euros). Le PIB total s’élevait à 4 076 millions d’euros. Le taux de chômage en Guyane, de 23 % de la population active (contre 9,8 % sur l’ensemble du territoire français), grimpe à 44 % chez les 15-24 ans (Insee 2016). La pauvreté affecte 87 000 personnes en Guyane (sur 250 000 habitants), soit un taux de pauvreté de 44,3 %, contre 14 % pour la France entière. En 2014, le Centre spatial guyanais comptait 1 700 emplois directs et plus de 7 500 emplois indirects, soit 16 % de la population active de la région.
RADIO
Pour poursuivre son travail de proximité, FIP Bordeaux a besoin de vous Réunies au club de la presse, trois des voix de FIP Bordeaux ne décolèrent pas. Elles l’affirment : le plan de Radio-France est une mort annoncée, quoi qu’en dise la direction, pour les trois locales de la radio FIP : Bordeaux, Nantes et Strasbourg. Elles appellent les auditeurs à se mobiliser et à faire circuler la pétition « fip.toujours » (sur change.org). 34 000 signatures sur la pétition, 65 structures culturelles partenaires de FIP Bordeaux/Arcachon qui signent une lettre commune, le soutien du maire de Bordeaux, du groupe socialiste, de la ville et la métropole, des groupes communistes et écologistes à la métropole… Et rien ne semble y faire. Le 23 mars, le CCE vote à l’unanimité le retrait immédiat du projet qui va mener les trois radios locales de FIP à la disparition, le jour même, la directrice de FIP Anne Sérode, déclare à l’AFP « qu’aucune fermeture n’est prévue et que le projet permettra de lancer de nouveaux décrochages locaux ». Des « mensonges » assurent Anne, remplaçante depuis 2010, Suzanne, titulaire depuis 40 ans et bientôt en retraite, et Murielle, titulaire depuis 29 ans, « fipettes » de Bordeaux réunies au club de la presse, lundi 29 mars. Pour elles, la direction de Radio-France a tiré des leçons des conflits passés et de la levée de bouclier qu’avait provoquée l’annonce de l’arrêt des locales. Cette fois, donc, pas d’arrêt annoncé mais
une réduction du temps d’audience. Le projet consisterait en une meilleure répartition sur le territoire avec deux nouvelles stations en radio numérique terrestre à Lille et Lyon et des décrochages à Toulouse, Montpellier et Marseille. « FIP est une radio nationale qui conservera un ancrage local » par le biais d’agendas culturels « plus courts mais dans davantage de villes », assure Anne Sérode auprès de l’AFP. Mais le local, répliquent les « fipettes », « ce ne sont pas quelques rendez-vous dans un agenda, qui plus est d’envergure national. Ce sont des voix, un réseau, un flux par lequel l’auditeur obtient des informations culturelles, citoyennes, c’est douze heures de direct par jour, c’est du service public de proximité ». On ne voit pas, en effet, comment remplacer 4 animatrices titulaires, une coordinatrice et 3 animatrices remplaçantes par une seule personne, censée représenter la radio et faire le lien entre les acteurs culturels et la radio, sans changements violents. C’est pourtant ce qu’affirme la directrice dans son courrier de réponse à la député Delaunay du 7 mars. « Le changement est censé s’effectuer au fur et à mesure des départs à la retraite et du découragement de celles qui resteront car il est évident qu’il sera impossible d’assurer la même qualité d’animation, expliquent les animatrices de FIP Bordeaux. C’est donc bien la fin de la radio locale qui est annoncée. À la fin, il restera le nom sur la porte et deux ou trois informations sur l’agenda culturel, au lieu de la trentaine aujourd’hui ». Et
quid alors de la vitalité des territoires, de la découverte, du soutien aux structures les plus petites, de l’intergénérationnel, de tout ce qui fait sans doute les bons résultats d’audience des radio locales de FIP, avec le plus petit budget de Radio-France. Ce projet de « décrochage », de « représentation locale », de « meilleure répartition du territoire », sonne clairement comme de la stratégie commerciale, du placement de marque. Et les salariés pèsent peu dans la balance. D’ailleurs, elles ne croient pas un mot aux éventuelles possibilités de reclassement qui ont pu être avancées. « On nous dit que nous aurons un micro jusqu’à la retraite mais quand on voit notre moyenne d’âge et la tendance à la baisse des effectifs sur les locales de France Bleu, on ne se fait pas d’illusions ». Et que dire des remplaçant-e-s, qui le sont parfois depuis 29 ans à Nantes, dont le nombre d’heures travaillées dépend de celui des titulaires et dont la situation arrive en dernier point du volet CHSCT du projet ?! Alors pour que FIP continue à tisser du lien localement, et même se développe en étendant le territoire de ses radios locales comme le propose les animatrices, à nous de relayer l’information cette fois ! Signez la pétition, faites signer et adressez vos messages de soutien sur : FipBordeauxArcachonEnDanger@gmail.com ou sur la page facebook Fip Toujours.
Notre Europe Samedi 25 mars, les chefs d’état et de gouvernement de l’Europe se sont réunis à Rome pour célébrer le 60e anniversaire du Traité de Rome, acte fondateur de la CEE (devenue ensuite UE) signée le 25 mars 1957. Sur fond de crise et d’euroscepticisme existentiel, l’Union Européenne poursuit bel et bien les objectifs fondamentaux qui lui avaient été assignés dès sa fondation : rendre irréversible toujours plus de reculs sociaux en faveur des détenteurs du capital. L’UE, ce n’est pas l’Europe des peuples des pays d’un même continent mais un édifice économico-juridique, un marché unique, ficelés dans un ensemble de règles de droit qui sapent la souveraineté des pays membres. L’UE de la démocratie, de la paix, de l’égalité et des droits humains n’existe pas avec, au contraire, au cœur même du projet européen une volonté de cadenasser les peuples. En 60 ans, au fil des années, les traités ont sanctuarisé le néolibéralisme de la concurrence sans entrave. Les politiques d’austérité sont devenues l’objectif principal de l’UE, générant un accroissement des inégalités et de la pauvreté, politiques d’austérité prévues pour contrôler les agissements des états membres dans les domaines économiques, du travail et du social. Les politiques d’austérité européennes, de la précarisation du marché du travail, de la diminution des droits individuels et des prestations sociales stigmatisent la pauvreté et plus récemment les phénomènes migratoires en rendant ainsi possible les mécanismes d’exclusion et dédouanant les véritables responsables que sont les élites politiques. On essaie sciemment d’assimiler dans les esprits, valeurs démocratiques, ouverture et générosité au libre-échange et à la mondialisation avec comme seule réponse possible le repli, la souveraineté et la haine de l’autre. C’est ce qui a été porté à l’occasion de la campagne référendaire du Brexit, et c’est ce que porte Marine le Pen et l’extrême droite en polarisant la politique sur son échelon le plus fragile, le racisme et la xénophobie. Alors, comme nous essayons de démontrer qu’en France, il y a une autre politique possible à gauche, n’y a t-il pas une autre construction européenne possible qui soit conforme aux idéaux sociaux, économiques et démocratiques de la gauche ? Oui, résolument oui, l’UE c’est-à-dire l’union des peuples européens, c’est l’avenir, c’est la paix, c’est la diversité, c’est l’ouverture des frontières en réponse au repli sur soi, synonyme de guerre, de tensions et d’obscurantisme. Cela passera nécessairement par une vaste offensive des mouvements sociaux et des partis de gauche européens afin de transformer les rapports de force et, lors de nos prochaines échéances électorales, par battre la droite et l’extrême droite.
Maryse Montangon membre de l’exécutif du PCF 33 et du Conseil national
Christelle Danglot Les Nouvelles 30 mars 2017 • 3
UNION EUR 60 ANS DU TRAITÉ DE ROME
Une Europe mais pas celle-là
Des milliers de manifestants en marge des 60 ans du traité de Rome
Soixante ans après le traité de Rome, les leaders européens font l’autruche devant le désastre annoncé. De leur côté, de nombreux militants ou élus progressistes affirment que pour sauver l’Europe, il faut la changer profondément. Arrivé dans la capitale italienne avec le stylo qui avait servi au premier ministre luxembourgeois pour la signature du traité de Rome en 1957
– l’acte fondateur de l’Union européenne (UE) –, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, a prophétisé samedi 25 mars : « Il y aura un 100e anniversaire de l’UE. » Au diapason, les dirigeants des chefs d’État et de gouvernement pratiquent la méthode Coué. « Nous nous sommes arrêtés et cela a provoqué dans l’opinion publique une crise de rejet, cela a fait refleurir les nationalismes qu’on pensait tombés aux oubliettes, a
BRUNO ODENT
La construction européenne porte en elle-même les éléments de sa dislocation Bruno Odent, journaliste à l’Humanité et auteur du livre « Europe, état d’urgence », analyse les racines du mal et expose les perspectives, dans une vidéo sur humanite.fr, le 24 mars dernier. Bruno Odent souligne la gravité de la situation de l’Europe et les risques de dislocation, avec la montée des forces nationalistes, le Brexit ou encore l’arrivée au pouvoir de Donald Trump dont c’est un objectif, ce dernier préférant négocier des accords bilatéraux. Mais, pour le journaliste, le plus grave est que les principes mêmes sur lesquels est fondée l’Union européenne nourrissent ces nationalismes. Il montre comment l’axe de solidarité a, peu à peu, été abandonné au profit de celui de la compétition, à travers tous les accords constitués comme des contraintes extrêmement fortes, sur le mode capitaliste de la loi du plus fort. « Qui dit principe de compétition, dit mise en concurrence exacerbée entre les travailleurs, entre les institutions, entre les régions, entre les États. C’est ainsi que naissent des tensions et un retour des nationalismes, la solidarité étant considérée comme un assistanat aux régions les plus pauvres ». Pour Bruno Odent, le nationalisme n’est donc pas une position de rupture avec le système mais en fait partie. Il cite en exemple la Hongrie nationaliste de Viktor Orban qui est devenue un pays de sous-traitance pour les grands groupes allemands et pratique la préférence nationale en imposant aux Roms une forme de 4 • Les Nouvelles 30 mars 2017
travail obligatoire contre un revenu de misère. « En fait la référence ultime des nationalistes, c’est l’écrasement définitif des principes de coopération et de solidarité. Quand on est nationaliste, on est persuadé que c’est son système capitaliste qui est meilleur mais qu’il est bridé par de la concurrence déloyale, des règles qui ne sont pas à la hauteur ou des charges insupportables. Marine Le Pen, obsédée par l’immigration, affirme que c’est le coût de l’immigration que fait porter l’Europe aux entreprises qui les met en difficulté. Ce discours est banalisé parce que l’Union européenne serait à bout de souffle et qu’un retour aux états nations permettrait aux pays de rebondir. Cette situation est l’aboutissement de ce principe de compétition porté par les traités européens, les uns après les autres. » Que faire ? « Il y a besoin de se battre contre l’Europe austéritaire et contre les nationalismes. Ces deux combats n’en sont qu’un. On a besoin, plus que jamais, de solidarités et de coopérations en Europe, y compris pour la paix pour laquelle l’Europe est censée avoir été construite. Aujourd’hui, la BCE dépense 80 milliards d’euros tous les mois à taux zéro, et va le faire jusqu’au mois de septembre au moins, pour alimenter les marchés en espérant que ça stimule l’activité. Ça ne marche pas ! Est-ce qu’il n’y a pas la possibilité de mobiliser les européens pour exiger que cet argent aille à des investissements utiles (la santé en Grèce, l’agriculture, contre le réchauffement climatique…) ? La solution n’est donc pas dans une dislocation mais dans une refondation pour un mieux pour les peuples européens. »
déclaré, par exemple, le président du Conseil italien, Paolo Gentiloni. Mais nous avons appris la leçon, l’Union choisit de repartir. » Camouflets référendaires en France ou aux Pays-Bas, austérité mortifère pour les citoyens des pays de l’Europe du Sud et les Irlandais, coup d’État financier contre un gouvernement cherchant une alternative en Grèce – orchestré par la Banque centrale européenne, la Commission et l’Eurogroupe –, accords de libre-échange contestés de plus en plus vigoureusement sur tout le continent, faillite de la solidarité dans l’accueil des réfugiés fuyant les conflits en Syrie, en Irak, en Afghanistan et dans la Corne de l’Afrique, sortie du Royaume-Uni après une campagne hystérisée par des leaders xénophobes et ultralibéraux… L’Union européenne est au bout du rouleau. Et face à cela Jean-Claude Juncker propose, dans un opuscule au titre grandiloquent – « livre blanc sur l’avenir de l’Europe » -, cinq « scénarios » qui permettent de tout changer pour que rien ne change. Il laisse, notamment, entendre qu’il est favorable à une « Europe à plusieurs vitesses », avec des États qui se rapprocheraient pour avancer « plus vite », sur la défense, la sécurité et l’euro. L’idée est relayée par Angela Merkel,
François Hollande, Mariano Rajoy et Paolo Gentiloni mais ne fait pas l’unanimité. Dirigée par un gouvernement ultraconservateur et anti-européen, la Pologne, en particulier, a pris la tête de la fronde, refusant de facto toute évolution allant au-delà du marché unique. Des débats qui ne remettent pas en cause l’ordre social et économique de l’Union européenne. L’Europe a failli, il faut la refonder
En marge des célébrations officielles, à l’occasion d’un rencontre organisée par le réseau Transform à l’université de Rome, Alexis Tsipras, le premier ministre grec, a fait entendre une autre musique. « Ceci n’est pas notre Europe, a-t-il lancé. Nous voulons la changer pour dire non à l’Europe de la peur, du chômage et de la pauvreté, et dire oui à l’Europe qui s’occupe des besoins sociaux… » Dans la rue, samedi 25 mars, près de 10 000 manifestants, venus de toute l’Europe à l’appel, notamment, du Parti de la gauche européenne (PGE) et des mouvements écologistes, ont convergé vers le Colisée. « L’Europe se désintègre et nous avons au maximum dix ans pour la sauver », lance, parmi d’autres, Yanis Varoufakis, dirigeant
de Diem 25. Le PCF était des forces progressistes européennes réunies par la société civile italienne pour travailler à un projet alternatif. Il participait également à la manifestation. La veille, il avait mis « en garde contre les solutions discutées au Conseil européen. Il est illusoire et dangereux de penser une “relance” de l’Union européenne par un renforcement de l’intégration économique à plusieurs vitesses, et une militarisation de notre continent, via le projet de défense européenne. Renforcer la concurrence, les inégalités entre les travailleurs, entre les pays, nous engager dans une escalade guerrière, c’est conduire les peuples européens vers plus de déchirures. À quelques semaines des élections en France, François Hollande qui a renoncé à être candidat, ne peut associer notre pays à un projet aussi néfaste. » « En engageant au plus vite une convergence par le haut des salaires et des droits sociaux, en utilisant, via un fonds de développement social et environnemental, la création monétaire de la BCE pour investir dans les services publics, l’industrie et la transition écologique, en respectant les choix des peuples et en devenant un acteur de paix mondiale, l’Europe peut devenir utile aux européens. »
JEAN-LUC MÉLENCHON
Si le plan A n’aboutit pas, un plan B Pour le candidat de la France insoumise, c’est cette logique intrinsèque de la construction européenne qu’il faut défaire. « Il n’y a pas de choix démocratique contre les traités européens ! » a lancé Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, après le bras de fer avec le gouvernement Tsipras. Pour le candidat de la France insoumise, c’est cette logique intrinsèque de la construction européenne qu’il faut défaire. Jean-Luc Mélenchon commencera, assure-t-il, par s’exonérer des règles du pacte de stabilité et des diktats budgétaires, ratifiés par François Hollande en 2012. Sur le fond, il articule son programme autour d’un « plan A » et d’un « plan B ». Dans « l’Avenir en commun », le programme de Mélenchon, le plan A, « c’est la sortie concertée des traités
européens par l’abandon des règles existantes pour tous les pays qui le souhaitent et la négociation d’autres règles », et le plan B, « c’est la sortie des traités européens unilatérale par la France pour proposer d’autres coopérations ». Cette seconde perspective suscite un débat, y compris parmi les soutiens de Mélenchon : le PCF, en particulier, s’oppose à une sortie de l’euro, défendant l’option d’une renégociation en profondeur des traités qu’il estime possible avec un gouvernement décidé à mener la bataille. Dans tous les cas, Mélenchon envisage en dernier ressort de rendre la parole au peuple en organisant un référendum. Dans le détail, le candidat veut en finir avec l’indépendance de la BCE, autoriser le rachat de la dette publique directement aux États et l’empêcher en toute circonstance de couper les liquidités à un pays membre, comme elle l’a fait partiellement en Grèce dans une
forme de coup d’État financier. Une fois élu, il organisera une « conférence européenne sur les dettes souveraines » qui déboucherait sur des moratoires et des annulations partielles pour les dettes illégitimes. Appelant à une harmonisation sociale et fiscale par le haut, ainsi qu’à l’arrêt immédiat de toutes les libéralisations des services publics, Jean-Luc Mélenchon met également en avant ce qu’il appelle un « protectionnisme solidaire » pour enterrer la logique dévastatrice du libre-échange. Contre tout l’héritage idéologique de l’Union européenne, le candidat appelle à remplacer la concurrence par la coopération entre les peuples dans les domaines culturel, scientifique, écologique, mais aussi social et industriel… Pour tourner la page d’une austérité meurtrière, Mélenchon propose la constitution d’une « alliance des pays du Sud » de l’Europe.
BENOÎT HAMON
Des propositions de gouvernance Également sur une ligne de remise en question de la construction européenne libérale, le candidat socialiste veut « parler d’Europe sous une autre forme que celle d’un dangereux chiffon rouge » que serait un plan B. Celui qui fut un partisan du « non » au référendum de 2005, soucieux de prouver que, contrairement à 2012, les promesses seront tenues, a produit un
projet de traité en 22 articles, Traité de démocratisation de la gouvernance de la zone euro (baptisé T-dem). Il y suggère de « mettre l’austérité en minorité », au terme d’un travail de persuasion qui aboutirait à instaurer une assemblée de la zone euro en place de l’actuel Eurogroupe. Cette assemblée serait désignée à la proportionnelle des pays et des groupes représentés
dans les parlements nationaux. Elle aurait des missions plus élargies que l’Eurogroupe (instance informelle des ministres des Finances de la zone euro) et serait chargée de « décider du budget de la zone euro, mais aussi des politiques d’harmonisation fiscale et sociale ». Des propositions de gouvernance que Jean-Luc Mélenchon avait jugées de l’ordre de la « Cosmétique ».
ROPÉENNE À l’offensive pour changer l’Europe Face à la crise financière de 2008, à ses conséquences économiques et sociales, les politiques de l’Union européenne n’ont fait qu’aggraver la situation pour les peuples, afin de protéger la finance. Face aux résistances populaires à l’austérité, l’UE est devenue une machine de guerre contre la démocratie. Le niveau de défiance populaire est tel que l’idée même d’une coopération régionale devient difficile. Le Brexit, la montée des extrêmes droites et des forces démagogues en témoignent. Pourtant, l’échelle européenne pourrait être un niveau efficace pour combattre les forces de l’argent organisées mondialement et relever les grands défis mondiaux. À une condition : une refondation de son projet et de ses outils de coopération. C’est à cela qu’un gouvernement de gauche en France, résolument anti-austérité, devrait œuvrer, en utilisant l’influence de notre pays, en s’alliant aux gouvernements et sociétés civiles qui combattent les logiques actuelles, en provoquant les ruptures nécessaires. Notre projet est celui d’une France à l’offensive pour la construction d’une Union de peuples, libres, souverains et associés, investissant pour le développement commun, la garantie des droits humains élémentaires et agissant pour changer le cours de la mondialisation. Notre projet est de rendre les françaises et les français, les européennes et les européens, acteurs de ce changement, à travers des processus démocratiques inédits d’élaboration collective de l’Europe de demain. NOS PROPOSITIONS
Investir dans le développement commun Une conférence européenne pour la restructuration des dettes des États : annulation partielle et révision des conditions de remboursement (taux, échéanciers) ; si nécessaire annulation unilatérale d’une partie des créances de la France pour les pays les plus en difficulté. Opposition à toute sanction financière visant les pays en déficit et action pour l’abrogation du traité budgétaire jusqu’à s’en retirer si nécessaire. Création d’un Fonds européen de développement solidaire et écologique, abondé par la Banque centrale européenne, chargé de financer un plan d’investissement européen pour l’avenir, prioritairement alloué aux services publics, à la reconstruction productive durable et la formation des jeunes. Initiative de la France d’un sommet européen engageant une révision complète de la politique économique et monétaire contenue dans les traités, des statuts et missions de la BCE,
des critères du crédit, des usages du quantitative easing, le fonctionnement de l’Eurogroupe, etc. Organisation d’une « Cop fiscale » visant à lutter contre l’évasion et la fraude fiscales, mais aussi à établir un agenda pour la mise en place de la Taxe sur les transactions financières (avec un objectif de recettes de 36 milliards d’euros par an) et une harmonisation de la fiscalité des entreprises dans les pays d’Europe. L’humain au cœur des politiques européennes Organisation d’un sommet social européen avec les représentants du monde du travail de toute l’Europe visant l’abrogation de la directive sur les travailleurs détachés, la mise en place de visas sociaux et environnementaux pour les entreprises souhaitant entrer sur les marchés européens, et d’une méthode de convergence progressive des salaires, temps et conditions de travail vers le haut. Mise en place d’une clause de l’européen le plus favorisé comme méthode de convergence pour une harmonisation sociale vers le haut. Nous commencerons par l’égalité femmeshommes avec une remise à niveau des salaires et des retraites à égalité avec les hommes, et partout la garantie de la liberté de choix concernant la maternité. Préserver de la concurrence les secteurs correspondant aux besoins humains élémentaires (logement, santé, transports, protection des écosystèmes) et engager une bataille politique pour la reconnaissance de biens communs européens, et la mise en place d’institutions chargées de leur protection, de l’organisation des coopérations européennes dans ces domaines. Mise en place de nouveaux programmes d’échanges culturels pour les jeunes lycéens ou travailleurs. Notre ambition : que chaque jeune de moins de 18 ans ait l’occasion de faire un voyage scolaire ou de formation professionnelle dans un pays européen. Refonte de la Politique agricole commune (PAC) avec comme ambitions : la sécurité et la souveraineté alimentaire, une agriculture paysanne non soumise aux logiques productivistes, la garantie de prix rémunérateurs et d’une nourriture de qualité, saine et variée, accessible à un juste prix. Une Europe de peuples et de nations, libres, souverains et associés Faire respecter en toute circonstance les choix souverains des peuples européens exprimés dans les élections, les parlements, les référendums. La
France s’élèvera contre les tentatives de passage en force et de chantage comme cela s’est produit avec le Traité de Lisbonne ou le coup d’État financier contre la Grèce. Lancement d’une consultation nationale inédite en vue de la rédaction d’un nouveau traité avec les forces politiques, des parlementaires et des élu-e-s locaux de tous niveaux, tous les syndicats, les ONG et le monde associatif. Ce nouveau projet sera alors soumis par référendum aux français-e-s et constituera un mandat pour la France sur la scène européenne. Vote au Parlement d’un mandat de l’exécutif pour chaque sommet européen. Une révision constitutionnelle devra préciser les procédures incluant systématiquement le Parlement et instaurer des processus démocratiques ouverts à la société civile. Lancement d’états généraux de la refondation démocratique de l’UE avec les gouvernements, les forces politiques, sociales et citoyennes disponibles visant une nouvelle architecture institutionnelle donnant le dernier mot aux instances élues. Plan de lutte contre la collusion entre les institutions européennes et les milieux financiers, encadrant strictement les lobbies. L’Europe, moteur du changement mondial Abandon des négociations TAFTA, CETA et TISA et ouverture d’une réflexion pour des traités internationaux de maîtrise des échanges pour le développement de biens communs partagés. Mise en œuvre effective des Accords de Paris, avec des engagements suffisants pour le financement du Fonds vert. Respect des engagements pour les « relocalisations » des réfugiés et plan européen d’accueil digne, humain et efficace en rupture avec l’Europe forteresse. Tenue d’une conférence européenne pour la paix et le désarmement, pour faire de l’Europe un espace libéré de l’emprise de l’OTAN, exempt d’armes nucléaires et de destruction massive, pour diminuer et contrôler la vente d’armes plutôt que de promouvoir la relance du projet de « défense commune ». Révision des accords d’association et de la politique de voisinage de l’UE, notamment à l’Est et avec les pays du bassin Méditerranéen, pour les rendre mutuellement bénéfiques.
EMMANUEL MACRON
Illusions pour ne rien changer Auteur d’un ouvrage intitulé Révolution, l’ex-banquier d’affaires, leader d’En marche !, se paie de mots sur l’Europe. Auteur d’un ouvrage intitulé Révolution, l’ex-banquier d’affaires, leader d’En marche !, se paie de mots sur l’Europe. Dans son fascicule qui tient lieu de programme, Emmanuel Macron appelle à « faire chez nous ce que nos partenaires ont fait chez eux », citant la « remise en mouvement » de l’économie et la meilleure « gestion » des finances publiques. Sur le fond des enjeux européens, la contribution d’En marche ! est minimale : il s’agit de continuer comme avant, avec quelques ajustements cosmétiques… Macron reprend la proposition du Cercle des économistes de créer un parlement de la zone euro. Rien n’indique qu’il permette de sup-
planter l’Eurogroupe qui réunit les ministres des Finances de cette zone, totalement sous la coupe des conceptions orthodoxes en matière budgétaire et monétaire. Macron promet de « lutter contre les arrangements fiscaux entre les États et les entreprises multinationales », une initiative que la Commission a dû finir par prendre elle-même devant la multiplication des scandales comme LuxLeaks ou Apple en Irlande. Seul point sur lequel Macron s’avance un peu, c’est pour promouvoir la perspective d’une militarisation accrue. « Nous proposerons avec l’Allemagne une Europe de la défense associant les pays volontaires, en créant un fonds européen de défense qui financera les équipements militaires communs, comme les drones européens, et un quartier général européen permanent », écrit le mouvement En marche !
FRANÇOIS FILLON
La barre à droite toute Révélateur : le candidat LR fait commencer son programme en matière de politiques européennes par ses propositions pour « mettre fin à la crise migratoire » et « garantir la sécurité des Européens », parmi lesquelles figure en bonne place – au prix d’un grossier amalgame – l’introduction de la double peine avec l’expulsion systématique de l’espace Schengen de tout étranger reconnu coupable d’un crime ou même d’un délit – ce qui pourrait s’avérer gênant, à terme, pour l’épouse galloise de l’ex-premier ministre. François Fillon propose de doter la zone euro d’un « directoire politique » composé des chefs d’État et de gouvernement se réunissant tous les trois mois, à la place ou en plus de l’Eurogroupe qui réunit les ministres des Finances chaque mois. Une
mesure qui paraît tout à fait cosmétique. Plus sérieuse est la proposition consistant à réaliser une forme d’harmonisation… par le bas ! Il faut, invite Fillon, « réaliser une véritable convergence fiscale qui impliquera que la France fasse un mouvement pour rejoindre des taux plus modérés ». L’expremier ministre promet de refuser les accords « qui ne seraient pas dans l’intérêt des Européens comme le projet actuel d’accord de libre-échange avec les États-Unis » – ce qui ne mange pas de pain, étant donné que Donald Trump paraît l’avoir déjà enterré lui-même. En revanche, François Fillon ne dit pas un mot du Ceta, l’accord avec le Canada, qui dispose de clauses similaires au TTIP et qui a été approuvé au Parlement européen par la droite, le centre et certains sociaux-démocrates…
MARINE LE PEN
La guerre de tous contre tous « Il est temps d’en finir avec l’Union européenne ! » martèle la candidate d’extrême droite. Avec la victoire du Brexit, après une campagne référendaire au Royaume-Uni dominée par le poison de la xénophobie, Marine Le Pen rêve d’entraîner les Français sur la même voie. Elle a été adoubée la semaine dernière par Nigel Farage, ex-leader du parti nationaliste Ukip. « Merci de nous avoir montré l’issue de cette gigantesque prison que représente aujourd’hui l’Union européenne ! » lui a-t-elle lancé. Or, l’« issue » en question, c’est le projet de gigantesque paradis fiscal que s’apprêtent à mettre en œuvre les conservateurs… Dans son programme, la candidate de l’extrême droite évoque une « négociation engagée avec nos partenaires européens suivie d’un référendum sur
notre appartenance à l’Union européenne ». Marine Le Pen reprend la rhétorique de la « reprise du contrôle » sur les frontières, hégémonique dans le camp pro-Brexit en GrandeBretagne. Les questions sociales sont envisagées exclusivement sous l’angle de l’étranger responsable du dumping. Quand il arrive à la candidate frontiste de dénoncer les politiques d’austérité, elle finit par tomber le masque. Si, par exemple, elle se penche sur la crise des dettes publiques, Marine Le Pen glisse du côté de Wolfgang Schaüble en se prononçant contre toute annulation de la dette de la Grèce. Concrètement, « l’Europe des nations indépendantes » que le FN veut construire, c’est le chacun pour soi, avec des pays qui se livrent une guerre économique. Les Nouvelles 30 mars 2017 • 5
INTERNATIONAL ONU
ÉTATS-UNIS
Un traité contre les armes nucléaires ?
Donald Trump perd de son assurance sur la réforme de la santé
Des pacifistes contre la prolifération des armes nucléaires, à Washington en 2016 .
Plus de cent pays ont lancé, lundi, des négociations inédites pour interdire l’utilisation de la bombe atomique. Le début d’un marathon. Après le traité d’interdiction des mines antipersonnel d’Ottawa (1997) et celui d’Oslo (2008) sur les bombes à sous-munitions (Basm), et bien avant ceux sur les armes biologiques puis chimiques, un nouveau texte va-t-il bannir l’usage des armes nucléaires ? C’est le souhait d’une centaine de pays qui ont lancé, lundi, des négociations inédites à l’ONU afin de réduire le risque d’une guerre atomique. Parmi ces 123 États figurent notamment l’Autriche, l’Irlande, le Mexique, le Brésil, l’Afrique du Sud ou la Suède, particulièrement en pointe sur ce dossier, tout comme des centaines d’ONG. Sans surprise, les grandes puissances nucléaires, déclarées ou non, n’y sont pas favorables. Le lancement des discussions a été rendu obligatoire en octobre dernier. Les États-Unis, la France, Israël, le Royaume-Uni, la Russie avaient voté contre l’ouverture des pourparlers. La Chine, l’Inde et le Pakistan s’étaient abstenus. Le Japon, victime de la bombe atomique en 1945, qui craignait que l’absence de consensus
vienne « saper les avancées sur un désarmement nucléaire effectif », s’était opposé à ces négociations. La multiplication des foyers de tensions, les essais de la Corée du Nord et l’arrivée au pouvoir de Donald Trump ont relancé le débat sur l’interdiction des armes nucléaires. Malgré les engagements pris par les grandes puissances dans le cadre du traité sur la non-prolifération (TNP), aucune réelle avancée n’a été enregistrée ces dernières années. Les adversaires de la bombe atomique espèrent l’adoption d’un traité d’interdiction au plus tôt le 7 juillet, après la première phase des négociations, ou au plus tard dans deux ans. « Même si les principaux fabricants (d’armes nucléaires – NDLR) ne signent pas, ces traités ont un gros impact », assure Beatrice Fihn, directrice de l’Ican, une coalition internationale d’ONG. Le Parti communiste français demande que la France « cesse de pratiquer la politique de la chaise vide et rejoigne le processus de négociations qui commence en proposant des mesures concrètes pour avancer vers un monde sans armes nucléaires comme par exemple le gel de tous les programmes de modernisation qui contreviennent à l’esprit et au texte du TNP ».
AUTORITÉS ISRAÉLIENNES
Arrestation d’Omar Barghouti Déclaration du PCF du 25 mars « Nous apprenons l’arrestation d’Omar Barghouti par les autorités israéliennes sous le motif fallacieux de fraude fiscale. Nous l’assurons de toute notre solidarité et de tout notre soutien. Lorsque la délégation officielle du PCF avait rencontré Omar en août dernier, nous avions parlé ensemble de l’offensive, tous azimuts, organisée par le gouvernement israélien contre les militants BDS du monde entier, preuve de l’efficacité de ces formes d’action. Malgré tous leurs efforts pour criminaliser ce mouvement et malgré l’appui de certains gouvernements occidentaux comme la France, de plus en plus d’associations comme Amnesty International, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) ou encore l’Union américaine pour les libertés civiles 6 • Les Nouvelles 30 mars 2017
défendent la liberté d’expression et le droit de soutenir la campagne BDS. Cette arrestation intervient alors qu’Omar devait se rendre aux ÉtatsUnis pour y recevoir le Prix Gandhi pour la paix, en même temps que Ralph Nader, au cours d’une cérémonie à l’université de Yale, ceci explique cela. Car, malgré les censures et les moyens employés par le gouvernement israélien, rien ne pourra bâillonner les militants d’une paix juste et durable qui se battront jusqu’au bout contre l’occupation et pour les droits du peuple palestinien. Quelques jours seulement après que nos camarades du MJCF et de l’AFPS ont reçu des menaces de mort par des mouvements juifs extrémistes, nous regrettons une nouvelle fois le silence assourdissant du gouvernement français. »
déclarés contre le texte, s’ajoutant aux 193 démocrates de l’opposition. C’est l’aile radicale du Parti républicain – les ultraconservateurs du Freedom Caucus – qui paradoxalement a sauvé la loi emblématique de l’ex-président Barack Obama même si des républicains modérés étaient aussi contre ce projet de réforme.
Faute de majorité à la Chambre des représentants, le président républicain n’a pas réussi à revenir sur l’Obamacare. C’est un deuxième camouflet pour Donald Trump. Après son revers sur son décret migratoire, le président républicain a essuyé un lourd échec, le 24 mars, sur l’une de ses principales promesses de campagne : la réforme de l’Obamacare, le système de santé mis en place par son prédécesseur.
Divisions au sein du camp républicain
« Obamacare est la loi, et restera la loi tant qu’elle ne sera pas remplacée », a dû se résoudre à reconnaître Paul Ryan, le président républicain de la Chambre des représentants. Donald Trump n’a pas réussi à dégager une majorité. Sur 237 élus républicains, une grosse trentaine s’étaient
Cette minorité issue du Tea Party estimait que le nouveau texte n’était qu’une version édulcorée de l’actuelle loi sur le système de santé. Pourtant, selon les partisans de l’Obamacare, si la nouvelle loi avait été adoptée, pas moins de 24 millions de personnes seraient sorties du système d’assurance
maladie d’ici à 2026. L’Obamacare accorde des aides publiques à ceux qui ne disposent pas d’assurance-santé fournie par un employeur, leur évitant ainsi de financer leur couverture par leurs propres moyens. Des services essentiels tels que les urgences et les soins de grossesse n’auraient plus été obligatoirement couverts. « Cela s’est joué à très peu de chose », a déclaré Donald Trump dans le bureau ovale, expliquant pourquoi il avait renoncé in extremis à présenter le nouveau texte. Visiblement décontenancé, il a reconnu qu’il était « déçu » et « un peu surpris ». Cet échec n’a pas seulement mis en lumière les divisions au sein des élus républicains mais aussi le manque de préparation de l’administration Trump. « C’est donc cela, l’art des affaires », a raillé le démocrate Chuck Schumer, citant le best-seller de l’homme d’affaires, The Art of The Deal. « Je n’ai jamais vu de ma vie une administration aussi incompétente », a-t-il résumé. Le lendemain, Donald Trump avait retrouvé sa verve habituelle. « Obamacare va exploser et nous nous rassemblerons tous et construirons ensemble une superbe loi de santé pour LE PEUPLE. Ne vous inquiétez pas ! » a-t-il écrit sur Twitter. Damien Roustel, l’Humanité, 27/03/2017
ROYAUME-UNI
Londres garde son flegme face à Daech Vingt-quatre heures après l’attaque au cœur de Londres, revendiquée par l’organisation « État islamique », qui a fait trois morts, le pouvoir n’avait pas jugé utile de relever son niveau d’alerte. Vingt-quatre heures après l’attaque terroriste revendiquée par Daech qui a fait trois morts, outre l’assaillant, et une quarantaine de blessés, dans le centre de la capitale, à proximité du palais de Westminster, les députés sont retournés travailler normalement. Le Parlement britannique a repris sa session. Les députés ont observé une minute de silence, tandis qu’une autre cérémonie avait lieu en même temps devant Scotland Yard, quelques centaines de mètres plus loin, en hommage notamment au policier tué dans l’attaque. Les drapeaux étaient en berne. « Cet acte de terrorisme a échoué, car nous sommes ici et nous allons reprendre notre travail », a lancé une députée de l’opposition travailliste, Harriet Harman. « Nous n’avons pas peur et notre détermination ne faillira pas face au terrorisme », a clamé la première ministre, Theresa May, en s’adressant aux élus, ajoutant que la démocratie allait « toujours triompher ». Joignant la parole aux actes, le gouvernement a montré qu’il ne comptait pas céder à la panique en ne relevant pas le niveau
d’alerte terroriste, le maintenant à quatre sur une échelle de cinq. En août 2014, celui-ci était passé d’« important » à « grave », l’échelon actuel. Des « policiers supplémentaires » ont toutefois été déployés le mercredi soir dans les rues de Londres, selon un porte-parole de Scotland Yard, qui a appelé la population à la vigilance. L’assaillant avait fait l’objet d’une enquête du MI5
« L’auteur de l’attaque en face du Parlement britannique à Londres est un soldat de l’EI et l’opération a été menée en réponse à l’appel à frapper les pays de la coalition » internationale antidjihadistes, a affirmé Amaq, l’agence de propagande de l’organisation « État islamique » (Daech). Selon Theresa May, l’assaillant est né au Royaume-Uni et était un « extrémiste connu des services de renseignement ». « Il y a quelques années il a fait l’objet d’une enquête du MI5 » (service de renseignements intérieur) en lien avec « l’extrémisme violent », a-t-elle dit, ajoutant qu’il était alors « un personnage périphérique » dans cette enquête. Selon le Guardian, il ne figurait pas sur la liste du MI5 des 3 000 personnes les plus susceptibles de commettre un acte terroriste. La police a refusé de communiquer son identité pour ne pas gêner
l’enquête. Mais elle a indiqué avoir procédé à huit arrestations à six adresses différentes, à Birmingham, Londres et ailleurs dans le pays. Une opération d’envergure a eu lieu en particulier à Birmingham, deuxième ville du pays et un des principaux repaires des islamistes britanniques. Selon le dernier bilan fourni jeudi, trois personnes ont été tuées et une quarantaine blessées, dont 29 ont dû être hospitalisées. Sept d’entre elles étaient dans un « état critique ».
PCF 100 % SÉCU
PROJECTION-DÉBAT
La Sociale
Pour répondre aux besoins de tous La protection sociale et l’avenir de la sécurité sociale sont entrés dans le débat électoral. Nombre de candidats proposent de nouvelles mesures d’économie dans la continuité des différentes lois de financement de la sécurité sociale ou de modernisation du système de santé. Les citoyens ont besoin d’une autre ambition face aux besoins de santé, répondant aux enjeux du vieillissement de la société. Le PCF propose un remboursement à 100 % des soins de santé, intégrant l’ensemble des risques que recouvre la Sécurité sociale, dont la prestation autonomie. Ce 100 % implique une organisation différente de notre système de santé. Dans le cadre de la médecine libérale actuelle, cela aboutirait à faire dépendre les dépenses de la Sécurité sociale des comportements des professionnels et des prix demandés par l’industrie du médicament, ainsi que des producteurs des systèmes de santé (entreprises du secteur de l’optique, industriels de l’imagerie médicale, fabricants d’implants…) Dans une démarche de médecine de proximité, il est indispensable d’associer le développement et la création de centres de santé, avec des professionnels salariés, à la défense et à la promotion de l’hôpital public afin qu’ils travaillent ensemble étroitement au maillage territorial d’un
bassin de santé. La décision d’implantation de centres de santé ne peut se faire qu’en associant la population à la définition des besoins locaux, notamment au regard de la démographie médicale existante et de son évolution dans les 10 ans. C’est une urgence au moment où les Agences régionales de santé préparent leur plan de santé pour 2018-2028. Les centres de santé contribuent à la réduction des inégalités sociales et territoriales en apportant soins et prévention à tous, par le tiers payant intégral, la coordination des soins, l’accompagnement social des patients, la prise en compte de toutes les populations sans discrimination, la proximité. Ils permettent l’accès aux soins non programmés et/ou ambulatoires. Ils constituent une réponse à la désertification médicale ainsi qu’aux aspirations grandissantes des jeunes praticiens souhaitant être salariés et travailler dans une structure collective, déchargés des questions de gestion. Les tarifs pratiqués doivent être ceux du secteur 1, soit sans dépassement d’honoraires (2,8 milliards €) en médecine générale comme en spécialité ou paramédical. Le 100 % Sécu nécessite de transformer la politique du médicament qui actuellement gonfle considérablement les dividendes versés par Sanofi et autres. Le médicament est
un élément stratégique de la politique de santé. Toute nation se doit de répondre, en toute transparence, aux besoins en médicaments de sa population. Face à un système gangrené par l’absence de démocratie sanitaire et la recherche exclusive du profit, le PCF revendique la création d’un pôle public du médicament, afin de sortir le médicament du marché capitaliste. La santé est un bien universel, le médicament fait partie intégrante de la demande de soins. L’ensemble du processus permettant la mise à dispositions des médicaments et vaccins doit satisfaire cette conception. L’industrie pharmaceutique doit respecter des normes d’accès universel et de maitrise par la sécurité sociale des dépenses de médicaments. Des partenariats vertueux, sous contrôle citoyen, doivent permettre le développement de nouvelles recherches dans le secteur public comme privé. C’est cette vision ample, prospective et démocratique qui permettra d’instaurer un système de santé répondant aux besoins d’aujourd’hui et demain. Le 100 % sécu constitue un outil politique indispensable pour y parvenir. Daniel Blache, avec la revue Plein Temps du PCF (03/2017)
Le PCF propose leur candidature
Sébastien Laborde, 43 ans, enseignant spécialisé en SEGPA, élu à St Denis de Pile depuis 2003, vice président de la CALI, en charge de l’action sociale
PCF MÉRIGNAC
Grand loto Vendredi 7 avril à 20h30, salle des Fêtes de Capeyron à Mérignac Sur place : Bourriche, crêpes, gâteaux et boissons 10E CIRCONSCRIPTION
Ateliers législatifs à partir de 20h salle du Verdet à Libourne • Mercredi 5 avril sur le thème : « Salaire à vie ? Revenu universel ? Sécurité emploi-formation ? » • Mardi 16 mai sur le thème : « Logement - Inégalité sociale »
Carnet COUTRAS. Notre camarade Alain Bigot est décédé. Alors qu’il pouvait espérer vivre une retraite paisible, la maladie contre laquelle il a mené un combat incessant a eu le dernier mot. Militant actif de notre Parti, de la Fête de l’Humanité Gironde, il a toujours agi avec fidélité, gentillesse et solidarité. Alain oeuvrait dans les associations et était apprécié de tous. Ses obsèques ont eu lieu le 29 mars à l’église de Coutras puis au crématorium de Montussan, entouré de ses amis et camarades. La Fédération de la Gironde du PCF s’associe à la peine des communistes de Coutras et renouvelle toutes ses condoléances à sa famille et ses proches.
11 e
Nord Gironde Blayais, Coutras
« Ma famille est issue de l’immigration portugaise qui fuyait la misère. J’ai été éduquée dans les valeurs de la gauche avec des parents ouvriers et un père très engagé comme syndicaliste CGT dans son usine. J’ai souhaité m’engager pour redonner espoir à la jeunesse. A l’heure où certains candidats remettent en question notre système solidaire de sécurité sociale et notre système éducatif en supprimant des emplois d’enseignants et d’AVS, il faut agir dès maintenant pour nos enfants. En France, la scolarisation des enfants « différents », autistes, a pris beaucoup trop de retard. Par mon métier, je suis très attachée à une recherche médicale publique de qualité pour l’avenir de chacun. La baisse constante des subventions de l’Etat met en péril notre recherche. Nous ne devons plus dépendre des laboratoires privés pour pouvoir faire de la recherche médicale. Je suis pour une agriculture écologique, sans pesticide pour préserver l’environnement et la santé de nos enfants. Nous sommes dans une région où le taux de pesticides est le plus élevé. La situation actuelle n’est pas une fatalité. Avec la solidarité et le dialogue notre avenir est entre nos mains. »
Magalie Soares, 29 ans, technicienne à l’INSERM
Organisée par les communistes de la 5e circonscription de Gironde autour du film La Sociale de Gilles Perret (entrée libre) « Loin du discours ambiant qui veut nous convaincre que nous n’avons pas les moyens d’avoir une Sécurité Sociale, l’argent existe bel et bien pour faire vivre ce beau projet né au sortir de la guerre dans un pays ruiné. » Retraçons l’histoire de notre Sécurité sociale, ensemble donnons-lui un avenir !
BÈGLES. Notre camarade Clotaire Sarotte nous a quitté. Un hommage amical lui a été rendu par Ghyslaine Richard lors de ses obsèques le 22 mars où il a été accompagné par de très nombreux amis et camarades syndicalistes et communistes, bordelais et béglais. Fidèle à son parti auquel il avait adhéré en 1963, ce fut un militant de la cellule de la CPAM, puis de la cellule de quartier à Bègles, avec Chantal son amie. À la fête de l’Humanité à Mussonville, son savoir-faire aidait à la préparation des accras et du punch antillais. « Encore à la dernière fête, on a bu ensemble les rhums arrangés du stand de Bègles comme un acte de résistance contre la maladie qui a fini par l’épuiser. » Tout au long de son engagement, « en toute modestie il voulait aider pour changer la vie ». « Au nom de cet idéal commun qui nous pousse encore à combattre aujourd’hui, je veux dire à Clotaire que nous continuerons à résister et c’est le meilleur hommage que nous puissions lui rendre. »
LÉGISLATIVES EN GIRONDE - 11E CIRCONSCRIPTION
« Je connais bien notre circonscription qui souffre du chômage et de la précarité, de la disparition des services publics, mais qui compte également mille solidarités, mille initiatives dans tous les domaines. Depuis 5 ans et auparavant face au gouvernement Sarkozy, j’ai combattu les politiques d’austérité. Je me présente à cette élection car je crois possible de rassembler une majorité pour renouer avec le progrès social et démocratique. Il nous faut un député qui affronte la finance et la loi du fric, qui défende le monde du travail, les services publics et les solidarités face à toutes les discriminations. Ce rassemblement ne peut se bâtir que sur des contenus qui rompent avec les politiques menées depuis trop longtemps : pour l’emploi, les salaires et retraites, une 6e République qui donne aux citoyens des droits nouveaux, des services publics modernes et étendus sur l’ensemble du territoire, et la transition écologique. Sur cette circonscription, la question de la mobilité, de l’accès à l’emploi et à une formation, à la santé, à la culture et aux loisirs, sont des questions qui se posent à chacun de nous au quotidien. Cela appelle des réponses concrètes, une véritable ambition pour qu’ensemble nous relevions la tête. »
Samedi 1er avril, 20h, Moulin des Jalles à Castelnau Médoc
Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera effica- cement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF, lance une souscription afin de mener nos prochaines échéances politiques, notre objectif est de 70 000 euros.
ILS ONT DONNÉ 2 370 € : M. AUTIER Jean, La Roche Chalais ; Section canton de la
Brède ; M. VALENTIN Bernard, Saint-Médard-d’Eyrans ; M. CASALA Fernand, Mérignac ; M. GORSE Pierre, Talence ; M. OPIC Jacques, Bègles ; Mme OPIC Carmen, Bègles ; M. GIMOND Patrick, Bègles ; M. LAVERGNE Jean, Bègles ; M. LABORDE Sébastien, SaintDenis-de-Pile
Les Nouvelles 30 mars 2017 • 7
CHRONIQUE
CULTURE & SOLIDARITÉ
NOUVELLES IDÉES REÇUES
23E COMMEMORATION DU GÉNOCIDE DES TUTSI RWANDAIS
par Gérard Loustalet Sens
7 avril, 18 et 19 mai, 24 juin
Les vices privés font les vertus publiques
CE WEEK-END À BORDEAUX
Escale du livre, festival des créations littéraires Du 31 mars au 2 avril, trois jours de rencontres et de débats avec des écrivains et des illustrateurs, des lectures, des performances, des créations inédites… et un « village littéraire » d’éditeurs et de libraires. (Tout le programme sur escaledulivre.com) À l’affiche de cette édition anniversaire : • Des auteurs : Irvine Welsh, Jonathan Coe, Antonio Moresco, Lorenzo Mattotti, Philippe Djian, Patrick Boucheron, Jacqueline Duhême, François Schuiten, Didier Castino, Xavier Gloubokii, Maryam Madjidi, Néhémy Pierre-Dahomey… • Des créations inédites : des lectures dessinées autour de Chaleur par Joseph Incardona et Christian Cailleaux et de La Forêt des renards pendus de Nicolas Dumontheuil, un concert et une lecture dessinée par Jean-Denis Pendanx, Doudou Cissoko et Isabelle Fruleux…
• Des lectures de textes inédits par leurs auteurs avec Marie NDiaye, Brigitte Giraud, Hubert Ben Kemoun et Gaïa Guasti… • Des lectures, des performances, des spectacles : La Rive dans le noir, une performance de ténèbres de Pascal Quignard, une lecture de En attendant Bojangles d’Olivier Bourdeaut par Hippolyte Girardot, une lecture dessinée en musique de Soyez imprudents les enfants par Véronique Ovaldé, Bastien Lallemant et Charles Berberian… • Des rendez-vous pour le jeune public avec un zoom sur les « booktubers », une lecture en chanson de Bulle et Bob de Natalie Tual, une balade botanique autour du livre-objet d’Annabelle Buxton, les 20 ans de T’choupi en présence de son créateur Thierry Courtin, la venue d’Axel Scheffler le dessinateur du Gruffalo… • Des soirées « à facettes », avec le concert Frère Animal d’Arnaud Cathrine et Florent Marchet suivi d’un
DJset et une « Escale en guinguette » concoctée par Merci Gertrude sur le site du festival… Rencontre-débat avec Vincent Maurin
Avec les éditions Les Dossiers d’Aquitaine, Vincent Maurin vous invite à la présentation du livre Vincent Maurin, un communiste dans sa ville, écrit par Hervé Mathurin, « une table ronde hors polémique, portant sur les raisons, les motivations, les hésitations à se livrer et à ouvrir son album de famille face à un journaliste ». Le débat sera animé par Pierre Mazet. Vendredi 31 mars 207, à 17 heures, salle de l’Atelier du Conservatoire. (Voir aussi le stand Espace Marx dans notre précédente édition)
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8 • Les Nouvelles 30 mars 2017
Le 15 mars 2017 a été constituée une SASU Dénomination : NOMOOV Siège social : 17 rue de Vassincourt 33530 Bassens Objet social : Conciergerie pour particuliers et entreprises. Capital : 500 € Durée : 99 ans Présidente : Mme Ramata N’DOM demeurant 17 rue de Vassincourt 33530 Bassens La société sera immatriculée au RCS de Bordeaux Pour avis,
Pour les idéologues libéraux, il ne s’agit pas seulement de disqualifier et avilir les pauvres et les dominés, il faut aussi célébrer les riches et les possédants, proclamer leur légitimité, s’acharner à certifier la nécessité économique de leur prospérité. De Bernard de Mandeville au XVIIIe siècle à M. Jean Tirole (prix « Nobel » d’économie) au XXIe, il n’a pas manqué de doctrinaires zélés pour assurer cette gratifiante besogne. Mandeville est l’auteur de la parabole fondatrice du libéralisme économique connue sous le titre de Fable des abeilles, sous-titrée « Les vices privés font le bien public » : une ruche vivait heureuse et prospère, certes ce bonheur se fondait sur « ces métiers pénibles et laborieux où jour après jour s’échinent volontairement des misérables épuisant leur force et leur santé pour avoir de quoi manger », mais c’est la « prodigalité » et le « luxe » qui leur donnaient du travail, c’est « l’inconstance dans les mets, les meubles et les vêtements (qui) devenaient le moteur du commerce ». Voilà cependant que, décidant de devenir vertueux, les habitants entreprirent de débarrasser « cette ruche braillarde de la malhonnêteté ». Il s’ensuivit hélas la ruine, la perte de la splendeur, le dépérissement… Et Mandeville en conclut : « le vice est aussi nécessaire à l’Etat que la faim l’est pour manger (…). Il faut qu’existent la malhonnêteté, le luxe et l’orgueil (tiens, on dirait le portrait de Fillon !) si nous voulons en retirer le fruit ». Le physiocrate François Quesnay (1694-1774) a énoncé de même le dogme toujours actuel selon lequel les pauvres dépendent des riches qui, grâce à leur consommation, en les employant leur permettent de (sur)vivre. C’est la vieille rengaine rabâchée par Gattaz et le patronat : ce sont les entreprises (ils veulent dire les patrons) qui créent les emplois… Credo pieusement repris par M. Jean-Marie Rouart, du Figaro, dans une émission de télévision : Bernard Arnault (LVMH) « fait vivre » des milliers de salariés. Réponse du tac au tac de Bernard Friot : c’est exactement l’inverse, ce sont ses salariés qui font vivre (et plutôt bien) M. Bernard Arnault ! Une autre formulation de l’immoralité fondamentale du libéralisme économique, c’est-à-dire du capitalisme, est donnée, on le sait, par Adam Smith selon qui chacun n’est jamais animé que par son intérêt personnel. On connait la pirouette de Smith : en poursuivant son propre intérêt, l’individu sert, sans s’en rendre compte l’intérêt public, « il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n’entre nullement dans ses intentions ». J’ai toujours été sidéré que des gens dits économistes, supposés sérieux, instruits, diplômés et tout, puissent donner crédit à cette calembredaine de la « main invisible », qui relève à l’évidence de la pensée magique voire de la superstition : ne pouvant expliquer ou justifier le phénomène que l’on invente, on lui prête un caractère transcendant ou surnaturel donc nécessaire. On a ici une forme d’obscurantisme dont Molière se moquait déjà dans Le Malade imaginaire à propos de la « vertu dormitive de l’opium » : l’opium fait dormir parce qu’il a une vertu dormitive. De même les marchés se régulent tout seuls parce qu’ils ont une vertu autorégulatrice ! On est bien avancé ! Les marchés vivent leur vie sans qu’on n’y puisse rien, c’est ainsi que M.Tirole peut proférer sans ciller l’énormité selon laquelle « l’économie de marché n’a aucune raison de générer une structure des revenus et des richesses conformes à ce que voudrait la société » (cité dans le Monde,11.02.2017). Assertion parfaitement insensée : dans quel monde autre que social peut donc fonctionner l’économie de marché de M. Tirole ? Un monde fantasmé, sans doute, comme celui de Star Wars, gouverné par la seule puissance tutélaire, invisible et totalitaire de la « Force », nommée ici le Marché ! Dernier attrape-nigaud, la théorie du « ruissellement », une vraie farce : figurez-vous que les richesses accumulées par les possédants finiraient par être redistribuées, mieux que par l’Etat, par le libre jeu du marché, assurant la prospérité de tous… On ne s’en aperçoit guère… C’est du mauvais esprit… Dans cette perspective, il ne faut surtout pas accabler d’impôts les riches ce qui les priverait de la joie bien naturelle de combler de bienfaits leurs concitoyens moins pourvus. Bref, pour que les pauvres soient ainsi choyés, il faut bien qu’il y ait des riches. Songez à la manne déversée sur tant de petites gens par l’achat à 15 000 euros l’un des costumes de M. Fillon. « J’aime bien le confort », concèdet-il. Mais, attention : c’est un geste humanitaire à l’intention des travailleurs du textile !