Nouvelles N° 2198

Jeudi 13 avril 2017 - N° 2198 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

L’humain d’abord avec Jean-Luc Mélenchon

LE CHOIX D’UNE FRANCE SOLIDAIRE, JUSTE, DÉMOCRATIQUE ET PACIFISTE

ACTUALITÉ CONFÉRENCE GESTICULÉE

GÉNOCIDE DES TUTSI AU RWANDA

Du tracteur à l’âne

Lutter contre l’oubli et surmonter les blessures du silence

Drôle de titre et pourtant c’est l’histoire d’un paysan qui, à l’âge de 12 ans, découvre et déteste le tracteur et qui, aujourd’hui, travaille la terre avec des ânes. C’est aussi l’évocation de l’exode rural, de la Politique Agricole Commune et des politiques publiques agricoles.

C’est encore le parcours d’un jeune couple qui s’endette pour devenir « exploitant agricole » et qui comprend que son salut viendra de l’agriculture paysanne. C’est l’histoire du syndicalisme, des luttes paysannes : Bernard Lambert, la place de la femme et le patriarcat en agriculture. C’est surtout la prise de conscience que le temps libre et la réflexion collective sont des moteurs essentiels de l’émancipation. En partenariat avec le Carré-Colonnes, dans le cadre de la programmation de France Profonde par la Grosse situation, et avec l’UD Cgt Gironde, l’Université Populaire de Bordeaux programme « Du tracteur à l’âne », une conférence gesticulée de Marc Pion.

Mardi 25 avril 2017 de 20h30 à 22h30, Bourse Du Travail, 44 cours Aristide Briand, Bordeaux, entrée libre

BORDEAUX MÉTROPOLE

Augmentation des amendes dans les transports Déclaration, le 7 avril 2017, de Max Guichard, président du groupe communiste et Lena Beaulieu, membre de la commission Transports. « Bordeaux-Métropole et la société Keolis ont abondamment communiqué ces derniers jours sur un sujet qui leur tient à cœur : le taux de fraude dans les transports en commun bordelais et l’augmentation devenue possible des tarifs des amendes appliquées aux contrevenants. Cette décision a été prise sans concertation aucune avec les élus-es de la Métropole qui sont mis devant le fait accompli. La grande majorité d’entre eux auraient sûrement validé cette décision mais ce n’aurait pas été le cas des élus-es communistes. Nous avons été les seuls à nous opposer aux augmentations répétées des tarifs des transports en commun, nous nous opposons également à ces augmentations d’amendes. Elles vont parfaitement à rebours de l’urgence économique et sociale qui commande de rendre plus accessible les transports en commun. Alors que la circulation automobile augmente encore, que l’usage des TER est un combat quotidien pour des milliers de travailleurs du département et que le logement intra-Métropole est une barrière sociale infranchissable pour bon nombre de ménages, la tarification des transports en commun devrait être incitative et non un facteur supplémentaire d’exclusion. Au contraire, la Métropole cherche ses recettes dans les poches des usagers et se met à la méthode punitive : 72 euros pour qui paye tout de suite, 6 mois d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende à partir de la 5ème contravention, menace le communiqué de presse officiel ! Et ce alors que les usagers ont rapporté 4,3 millions d’euros de recettes supplémentaires sur l’exercice 2016. Quel cynisme enfin, d’augmenter le prix de la contravention au moment même où on menace la gratuité pour les chômeurs de l’agglomération ! C’est l’inverse de la justice sociale, l’inverse du défi écologique qui nous attend. Le groupe communiste s’oppose donc à ces mesures et demande que la tarification sociale en construction permette de tendre vers la gratuité des transports pour ceux qui en ont le plus besoin et rende définitivement plus attractive l’offre de transports en commun. »

Vendredi 7 avril, une trentaine de personnes s’est réunie sur le pont de Pierre à Bordeaux en souvenir des victimes du génocide des Tutsi au Rwanda, d’avril à juin 1994. Cette cérémonie était la première d’une commémoration qui va s’étaler jusqu’en juin, à l’initiative de l’association CAURI, avec le soutien d’une dizaine d’associations*. « 23 ans déjà et presque rien n’a changé, surtout pour les survivants », constate Adelaïde Mukantabana, « survivante » et présidente de l’association Cauri. Avec le soutien d’une dizaine d’associations, elle organise ces événements mémoriels pour « lutter contre l’oubli » (Ibuka) des victimes et pour que les survivants surmontent les blessures du silence. « On a voulu les tuer tous, ce n’est plus un événement à démontrer, pas plus que la présence de la France », rappelle Adélaïde. « Maintenant l’humanité est engagée à les enterrer tous. Il faut ouvrir les portes pour accueillir les survivants ainsi que ceux qui continuent de se noyer

dans les eaux, autour de nous, dans l’indifférence presque générale ». « Cela doit devenir un cri des citoyens que de demander des comptes à l’État, c’est un devoir de leur demander ce qu’ils sont allés faire au Rwanda, ce qu’ils y ont fait et ce qu’ils ont puisé dans vos poches ».

Recueillir la parole des survivants et faire en sorte qu’un jour ce génocide s’inscrive dans la mémoire collective tels sont les objectifs de ces militants de la mémoire et de la justice.

Parmi les « visages nouveaux » qu’Adélaïde se réjouit d’apercevoir, il y a Amy, franco-burundaise qui passait par là et s’est arrêtée. « Ces événements ont également eu lieu au Burundi. Je suis née en 1998, je ne l’ai donc pas vécu mais mes parents nous ont transmis, lorsque nous étions très jeunes, la mémoire même s’il a été très difficile pour eux de mettre des mots. Je suis Tutsi. Même 23 après, il est important d’y penser et d’apporter son soutien à ces initiatives. Au Burundi, il y a toujours une guerre civile… » La mémoire collective… pour alléger un peu le fardeau des survivants « atteints dans leur corps et leur esprit »,

dira le porte-parole de Survie, et celui de leurs familles.

800 000 personnes assassinées, 130 000 femmes violées, rappelle le militant et la lutte incessante pour que cela ne se reproduise pas, pour que les diverses plaintes déposées – pour des faits de complicité de génocide et complicité de crime contre l’humanité contre des responsables politiques et militaires français en poste au début des années 90 – aboutissent enfin. « Nous devons la justice premièrement aux victimes rwandaises assassinées en 1994 par l’application d’une idéologie raciste portée par des alliés de nos autorités de l’époque. C’est aussi une exigence, pour nous, citoyens français, vis-à-vis de notre État : nous devons faire la lumière sur de tels agissements, en faire punir les auteurs ».

Christelle Danglot *ASTI, Boulevard des Potes, Clown Chocolat, LDH, MBDP, MC2a, Mémoires&Partages, MRAP 33, SOS Racisme Gironde, SurvieGironde et l’UJFP.

LA TESTE LYCÉE VICTOR LOUIS À TALENCE

Les personnels de la vie scolaire ne se laissent pas intimider Lundi matin 10 avril, les personnels de la vie scolaire du lycée Victor Louis à Talence relançaient la grève après 6 jours consécutifs suite aux décisions du proviseur vécues comme des sanctions à l’égard des grévistes et alors même que le rectorat leur avait donné raison. Devant la détermination des assistantes d’éducation et la solidarité, une nouvelle réunion était proposé en début de semaine par le proviseur.

6 assistantes d’éducation (AED) ont lancé une grève, la semaine du 3 avril, contre les mauvaises conditions de travail et d’accueil des élèves dans l’établissement. Le mercredi, le rectorat de Bordeaux leur donnait raison et une audience permettait une sortie rapide du conflit. Mais le vendredi, le proviseur du lycée, mauvais perdant, annonçait un remaniement complet des emplois du temps des grévistes, leur supprimant au passage la journée de repos négociée en début d’année scolaire pour leur ménager du temps pour leurs études ou la possibilité d’avoir un travail complémentaire. « Il y a des étudiantes qui ont des examens, d’autres passent des concours, explique Natacha, une des AED en grève, à TV7. Les jours où nous travaillons, nous travaillons 10h, ce jour de congés nous est nécessaire pour réviser. » Pour la CGT Éduc’action 33, un changement complet d’emploi du temps, à deux mois de la fin de l’année scolaire, n’a pas d’autre objectif que de sanctionner les grévistes. « Il est inadmissible que des salariés soient sanctionnés parce qu’ils ont simplement défendu leurs droits, leurs conditions de travail », prévient Dominique Marchal secrétaire départemental du syndicat.

Face à la détermination des salariées et au mouvement de solidarité de l’ensemble du personnel du lycée, le proviseur a proposé une nouvelle réunion de travail avec les grévistes jeudi. Pour marquer leur volonté de trouver une issue au conflit, les assistantes ont suspendue leur grève ce jour-là.

CD 2 • Les Nouvelles 13 avril 2017

« À l’école, à la cantine, tous les enfants sont égaux ! », n’est-ce pas ?

Communiqué de Danielle Trannoy et Pierre Cléaz, candidats PCF de la 8e circonscription. « La colère ne nous quitte pas depuis que nous avons appris que des enfants de La Teste n’avaient pas accès à la même qualité de repas que leurs camarades à la cantine municipale.

Nous soutenons les réactions positives des parents qui ont réagi pour que l’intérêt supérieur de l’enfant soit appliqué, pour son droit de vivre, de se développer. Donc sans discrimination quelle que soit sa situation.

Ce grave accident nous fait réfléchir (parents, enseignants, élus, citoyens) sur les conditions d’accès au service public de l’enseignement, qui devrait être totalement gratuit, respectant les principes laïques et républicains. Ce fait interpelle évidemment le Maire de La Teste puisque le service de la cantine est de sa responsabilité.

Ce grave accident nous appelle à la

vigilance car, aujourd’hui, en France, un enfant sur cinq connait la pauvreté : chômage des parents, instabilité du travail, donc des ressources et du logement, parfois déplacements du fait des guerres et des famines… Ici sur le Bassin d’Arcachon, environ 60 % de la population ne dispose pas de ressources suffisantes pour vivre dignement, pour se nourrir, se soigner, se déplacer, se cultiver… (*) Aussi, en cette période d’élection, des questions doivent être abordées si nous voulons collectivement réorienter les richesses produites pour reconquérir de grands services publics : - Les grands groupes du Cac 40 ont augmenté de 20 % leurs bénéfices (exonérations, évasions de capitaux, délocalisations…) sans création d’emplois sans augmenter les salaires ; le budget militaire de la France est le 3e budget de la Nation.

- Pour une politique de progrès social de quels députés aurons-nous besoin

pour changer la vie des enfants, pour respecter le courage qu’il faut pour survivre au quotidien, respecter leurs espoirs de connaître une vie meilleure, respecter leur besoin de partage, leurs rêves de beauté et de bonheur.

Nous savons que notre peuple, le monde du travail aura besoin impérativement de députés communistes à l’Assemblée nationale pour faire face aux reculs de civilisation que proposent toutes les autres forces politiques. Ce sont les principes sur lesquels nous sommes engagés. » PCF Bassin Arcachon Val de l’Eyre, 62 b, av. de la Libération, 33380 Biganos (*) En France, plus de 3 millions d’enfants, soit un sur cinq, vivent sous le seuil de pauvreté, 30 000 sont sans domicile, 9 000 habitent des bidonvilles et 140 000 arrêtent l’école chaque année, s’alarme le Fonds des Nations unies pour l’enfance dans un rapport.

ACTUALITÉ

Editorial

JUSTICE

Le maire de Tarnos au tribunal pour une banderole anti-austérité en cumulé sur le quinquennat. « En dépit des contraintes, nous maintenons notre engagement de ne pas augmenter la fiscalité locale pour la 8e année consécutive », se félicite le maire PCF, tout en déplorant vivement les sacrifices auxquels l’austérité a contraint sa majorité, comme l’annulation d’un festival ou encore le report de certains investissements, notamment une piscine. « Dans notre budget, la dotation annuelle de l’État ne représente plus que 325 000 euros, contre 1,6 million quatre ans plus tôt. Elle est ainsi passée de 136 euros par habitant à 26 euros.

Une obole ! » s’alarme-t-il.

Jean-Marc Lespade (PCF), qui refuse de retirer un calicot du fronton de sa mairie, était convoqué au tribunal administratif de Pau, mercredi 12 avril.

Le maire communiste de Tarnos, dans les Landes, est déterminé à dénoncer l’austérité qui pèse sur les comptes de la ville, Jean-Marc Lespade et son équipe municipale ont décidé de le faire savoir sur le fronton de l’hôtel de ville : « Hold-up de 1,3 million sur le budget communal ! Ne nous laissons pas tondre », peut-on y lire. La préfecture ne voit pas l’initiative d’un bon œil et enjoint l’édile d’y mettre un terme au nom « du principe

de neutralité des bâtiments et des services publics », confirmait son service de communication. « Expliquer les conséquences de cette austérité »

Pour ce calicot apposé début 2016, Jean-Marc Lespade, qui encourt une astreinte de 100 euros par jour tant qu’il reste en place, est, lui, résolu à ne pas flancher. « Nous avons trois objectifs : alerter la population, faire œuvre de pédagogie, en expliquant les conséquences de cette austérité, et appeler à la mobilisation », résume-t-il alors que les collectivités territoriales ont dû faire face à une baisse de leur dotation d’État de 27 milliards d’euros

« Un acte de résistance légitime »

Parmi les nombreux soutiens qu’il a reçu, le groupe communiste à Bordeaux Métropole estime que l’action du maire de Tarnos est « un acte de résistance légitime », de nombreux élus confrontés à des choix impossibles dans la réponse aux besoins sociaux des populations étant amenés à dénoncer ce « véritable hold up sur les finances publiques ». « Comme les “ faucheurs de chaises” poursuivis, hier à Dax aujourd’hui en Lorraine, pour avoir dénoncé l’évasion fiscale organisée, Jean-Marc Lespade est poursuivi par un système coupable qui ne supporte pas qu’on mette le doigt sur les injustices qu’il provoque », ont aussi déclaré les élus communautaires communistes.

RENCONTRE À BORDEAUX

L’appel des psychanalystes contre Marine Le Pen et le parti de la haine

Une réunion publique était organisée dans l’amphithéâtre d’astrophysique de la fac de sciences de Bordeaux, le samedi 8 avril, autour de l’appel des psychanalystes « contre Marine Le Pen et le parti de la haine ».

Des universitaires, des artistes, des médecins, des politiques venus exprimer leur sentiment face à la montée du Front national. Mais la vedette était sans conteste le célèbre psychanalyste Jacques-Alain Miller, gendre de Lacan, qui avait fait le déplacement à l’invitation de l’association de la Cause freudienne.

L’appel* avait été lancé sur internet à 38 jours du premier tour de la pré-

sidentielle, alors q’un sondage Ifop donnait Marine Le Pen en tête des intentions de vote avec 26,5 %. Une menace qui a poussé des psychanalystes français à prendre position publiquement dans le débat électoral et à lancer un appel à voter avec eux contre le Front National : « Le Front dit national réduit la nationalité aux ancêtres. Il en fait, non un choix de tous les jours, mais un héritage archaïque. Il est l’avatar actuel du séculaire courant contre-révolutionnaire qui naquit jadis de l’hostilité aux Lumières, gloire de la France. Ce courant d’idées a déjà été au pouvoir : ce fut, sous l’Occupation nazie, l’aventure de la Collaboration. Qui est tenté par une seconde expérience oublie ou ignore la nature abjecte de la première.

L’élection à la présidence de la République aura lieu les 23 avril et 7 mai.

Les élections législatives se tiendront les 11 et 18 juin. Depuis plusieurs mois, tous les sondages d’opinion placent Marine Le Pen en tête du premier tour de la présidentielle. Nul ne peut exclure qu’elle l’emporte au second. Chaque jour nous entendons des voix que cette éventualité effraie, angoisse, indigne, révolte.

De fait, l’idéologie lepéniste menace les libertés publiques. Elle exacerbe les tendances qui portent à l’exclusion, la haine et l’affrontement. Dans un contexte européen et mondial qui voit s’étendre l’exploitation nationaliste des insatisfactions populaires, l’élection de Mme Le Pen fracturerait notre société, avec des conséquences désastreuses.

La possibilité même de notre exercice professionnel est mise en cause. Pas de psychanalyse digne de ce nom sans l’état de droit, sans la liberté d’opinion et celle de la presse, sans la respiration et la dynamique d’une société ouverte. C’est pourquoi nous sortons de notre réserve en matière politique pour appeler nos concitoyens à voter avec nous contre les partisans de la haine. » * Cet Appel, lancé le 13 mars 2017 sous la signature de 32 psychanalystes français de diverses obédiences, a été placé sur la plateforme Change.org, où il a obtenu plus de 7 000 signatures.

Jean-Luc Mélenchon : le vote utile et nécessaire Nous y sommes : la fin du quinquennat Hollande.

Si nous sommes certains de ce fait, rien n’est sûr quant à l’issue du feuilleton présidentiel.

La campagne électorale qui n’a été que grand déballage médiatique, tend aujourd’hui à se recentrer sur le fond, et les contenus de chaque programme pointent petit à petit.

Malgré cela, beaucoup d’électeurs sont toujours indécis sur leur choix de vote. Les sondages annoncent une abstention record, avec un tiercé gagnant changeant de semaine en semaine.

Il n’est pas rare que, lors de nos rencontres publiques ou sur les marchés, les citoyens nous confient leur déception des politiques, se sentant trahis par les promesses non tenues. Et les scandales du feuilleton Fillon n’aident pas à redorer le blason de nos chers politiques !

Déception d’autant plus grande que les fins de mois sont difficiles. La perte du pouvoir d’achat, le mal logement… autant de problématiques et de souffrances du quotidien qui ne se résolvent pas ou plus.

Nous avons encore et toujours un rôle à jouer afin d’apporter des réponses à la population sur ce que nous visons au quotidien. Nos rencontres nous prouvent que nos propositions, notre programme répond à un besoin urgent de la population, que ce soit en terme de service public, de logement, d’emploi et de pouvoir d’achat…

Or, à ce stade de la campagne, 4 électeurs sur 10 ne savent pas encore pour qui voter. Le taux d’abstention est annoncé à hauteur de 30 %, ce qui est élevé pour une présidentielle. Sans parler du vote blanc qui fait des petits.

Cette situation est inquiétante : notre rôle ces derniers jours va être de continuer à convaincre du vote pour Jean-Luc Mélenchon : le vote utile et nécessaire car chaque voix compte ! Chaque voix compte d’autant plus que les programmes de nos adversaires politiques n’augurent rien de bon pour le peuple !

Nous continuerons à mettre tout en œuvre dans nos quartiers, pour porter au plus haut notre programme. À ce jour, JLM est dans les sondages crédité à égalité avec François Fillon. Qui aurait pu le croire il y quelques jours ?! S’il y a un sursaut dans la population pour le vote Mélenchon, profitons de l’ouverture pour confirmer cette tendance au soir du 1er tour ! En Gironde, c’est 200 points de rencontre que nous allons tenir d’ici le 1er tour ! Nous irons à la rencontre des salariés sur les lieux de travail, dans les gares, aux arrêts de tram, et ce 1 an après le début du mouvement contre la loi El Khomri, pour faire grandir l’idée qu’un rassemblement à vocation majoritaire est possible et nécessaire.

Nous ne devons rien regretter, continuer la lutte, convaincre, être force de proposition. Nous devons être visibles, car au soir du 23 avril, cela sera trop tard pour regretter si le scénario funeste que nous craignons voit le jour !

Sophie Elorri membre de l’exécutif du PCF 33 et du Conseil national

Les Nouvelles 13 avril 2017 • 3

PRÉSIDENTI JEAN-LUC MÉLENCHON AU 2E TOUR ?

Une hypothèse désormais plausible « Et si Jean-Luc Mélenchon était la surprise de cette élection ? », interrogeait l’Humanité Dimanche le week-end dernier. Tous les indicateurs sont au vert et galvanisent les militants, même les marchés financiers commencent à s’agiter, le contenu de la campagne emmenée par le candidat de la France insoumise, soutenu par le PCF, semble les inquiéter.

C’est encore la dynamique autour de Jean-Luc Mélenchon qui a marqué la campagne électorale pour les présidentielles en début de semaine. Pour la première fois, avec 18 % d’intentions de vote au premier tour, Jean-Luc Mélenchon passe devant François Fillon (17 %). Selon ce sondage Kantar-Sofres, il passe donc à la troisième position derrière Emmanuel Macron (24 %) et Marine Le Pen (24 %).

Jean-Luc Mélenchon faisait encore jeu égal avec François Fillon, samedi, avec 19 % d’intentions de vote, selon un sondage BVA Salesforce. Il pour-

suivait ainsi sa percée avec un gain de quatre points en une semaine. Quand le candidat d’En marche ! perdait deux points et celle du Front national, un point.

Cela paraissait inenvisageable et voilà que même Benoît Hamon, dans l’émission « On n’est pas couché », assure qu’il choisirait Jean-Luc Mélenchon en cas de défaite au premier tour. « Et si c’était possible ? », interpelle Jean-Emmanuel Ducoin dans son édito de l’Humanité, mardi 11 avril.

Il y a encore des millions d’électeurs et d’électrices indécis, qui ne voient pas ce qui peut sortir de bon pour eux de cette élection. Et s’ils se disaient eux aussi « qu’ils ont à portée de main la capacité de renverser la table ? », interroge l’éditorialiste.

Il s’agit de sondages et nous savons comme ils peuvent être loin, parfois, des réalités. Mais les militants communistes font remonter de leurs rencontres de terrain le même élan, la même dynamique.

Selon les Échos, les marchés financiers

redoutent le « risque Mélenchon » et agitent le spectre de la faillite. « Il existe encore un fossé entre lui et les deux principaux candidats, abonde la Deutsche Bank, mais il est important de regarder si ce moment positif pour Mélenchon se poursuit et si l’écart se rétrécit encore. » La peur changerait-elle de camp ?

Au-delà de la personnalité de Jean-Luc Mélenchon, quelque chose frémit en France, dans cette campagne, autour de la question sociale, du combat contre les inégalités, de l’enjeu environnemental, des « biens communs » que sont les services publics, autour de la nécessaire mutation de notre système productif, du partage des

richesses, de la nécessaire transformation de nos institutions mais aussi du besoin d’agir pour la paix, le désarmement et des relations internationales apaisées. Ce n’est pas rien.

Le vote pour le candidat de la France insoumise, soutenu par le PCF, peut ouvrir une perspective nouvelle. « C’est le vote qui doit porter le “tous ensemble”, développe Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité dimanche, et régénérer la force des valeurs d’une gauche authentique qui ne cède pas, qui ne rompt pas et ne se rend pas face à l’ immense pression de la finance internationale mais porte le projet d’une nouvelle mondialité : celle des peuples

solidaires, celle du désarmement et de la paix au moment où rougissent d’un dangereux feu de nouvelles tensions et guerres locales. Est-ce à dire qu’il faudra se contenter de déposer dans l’urne ce bulletin pour garantir que demain tout irait mieux ? Bien sûr que non. Ce vote n’épuise en rien nos combats communs.

Il participe, dans les conditions actuelles, au travail pour une modification du rapport de force social et politique en faveur de celles et ceux qui n’ont que leur travail ou leur retraite pour vivre et de toutes celles et ceux qui aspirent a une planète vivable ».

CD

nouveaux pouvoirs dans la cité et l’entreprise.

• Pour la fin des violences faites aux femmes : une loi-cadre.

• Un plan ambitieux pour résoudre la « crise migratoire » :

• Une nouvelle organisation territoriale de la République.

• Pour l’éducation à l’égalité de la crèche à l’université.

• Droit à la ville, ruralité et égalité des territoires.

• Pour l’égalité professionnelle.

- Aide d’urgence aux réfugiés et aux migrants.

- Refonte des politiques migratoires et des visas en France et en Europe - Sous l’égide de l’ONU. - Plan pour la paix en Syrie et en Irak - Des moyens pour soutenir le réseau des villes solidaires.

EN 2017, LE PCF PROPOSE LA FRANCE EN COMMUN

Un pacte de majorité pour l’humain d’abord En 2016, sous diverses formes, les militant-es du Parti communiste français sont allés à la rencontre du peuple pour entendre ses préoccupations, ses attentes, ses idées et ses espoirs. Des milliers de personnes dont la parole est trop souvent confisquée se sont exprimées et ont rempli un questionnaire lancé par le PCF, « La grande consultation ».

Les résultats de cette enquête dessinent un visage de la France qu’on ne voit pas dans les médias. Les priorités sont claires : de meilleurs revenus, une action forte pour l’environnement, la fin des discriminations, de meilleurs services publics et un meilleur vivre ensemble. Et les solutions envisagées concernent de grandes transformations : limiter le pouvoir des actionnaires, arrêter les privatisations, changer la République, promouvoir l’égalité femmes-hommes, renégocier les traités européens.

C’est à partir de ce constat et de ses propres propositions pour le pays, que le PCF a dégagé sept axes d’action pour un pacte de majorité pour l’humain d’abord. Ces axes sont la contribution du PCF à la campagne présidentielle dans laquelle il appelle à voter Jean-Luc Mélenchon. Ils sont ceux sur lesquels s’engagent à agir ses candidats aux élections législatives pour les cinq ans à venir. À l’opposé de la politique ultra-réactionnaire de la droite et de l’imposture du Front national dont le projet provoquerait de profondes fractures dans la société française, les communistes proposent aux Françaises et aux Français de construire la France 4 • Les Nouvelles 13 avril 2017

en commun. Les mesures qu’ils portent « constituent un programme de combat contre les logiques capitalistes et les politiques d’austérité, une contribution au programme que tout gouvernement résolument de gauche devrait mettre en œuvre contrairement au désastreux bilan du quinquennat qui s’achève », indique le PCF.

• Garantir le droit à la justice, son indépendance et moderniser notre système d’incarcération.

• Promouvoir le pluralisme et garantir l’indépendance des médias.

3. Investir pour l’emploi et le développement de chacun-e

1. Prendre le pouvoir sur la finance et partager les richesses

• Prendre le pouvoir sur les banques.

• Agir contre la fraude et pour la justice fiscale.

• Des salaires qui permettent de bien vivre, de meilleures retraites.

2. De la nouvelle République au renouveau de la politique

• Lutter contre toutes les discriminations et garantir l’égalité des droits.

• Garantie et extension des droits des personnes LGBT. • Sortir du présidentialisme et redonner la primauté au Parlement.

• Renouveau de la politique par de

• Travail et emploi : On vaut mieux que ça ! (abrogation de la loi travail, un code du travail plus protecteur pour les salariés, une loi pour sécuriser l’emploi et la formation…).

• Un statut protecteur pour la jeunesse.

• Construire l’école de l’égalité.

• Le partage des savoirs au cœur de l’Enseigne- ment supérieur et la recherche.

• Un grand service public de l’art, de la culture et de l’éducation populaire.

• Le sport n’est pas une marchandise, c’est un droit !

• Le numérique au service de l’émancipation humaine.

4. L’égalité femmes-hommes maintenant !

• Pour le partage des pouvoirs.

• Pour le droit à disposer de son corps.

5. Une France protectrice, solidaire et ouverte sur le monde

• Plan d’urgence contre l’exclusion et la grande pauvreté : - Plan de relance des services publics.

- Remise en cause de l’austérité budgétaire.

- Plan de mobilisation pour le logement.

- Un plan de défense et de développement de la Sécurité sociale.

- Plan de mobilisation pour la santé.

- Plan de mobilisation pour les transports.

• Assurer notre sécurité quotidienne et agir contre l’insécurité internationale et le terrorisme.

• Promouvoir la culture de la paix pour en finir avec le chaos mondial : - Refonte de notre politique étrangère pour la paix et le progrès.

- Défense nationale garantissant notre indépendance et au service de la paix.

- Promouvoir un multilatéralisme dégagé des pressions des puissants.

6. Produire autrement pour l’humain et la planète

• Impulser un nouveau mode de production et de consommation.

• Plan d’urgence pour le climat et la qualité de l’air.

• Accélérer la transition énergétique et garantir le droit à l’énergie et à l’eau.

• Préserver les ressources naturelles.

7. À l’offensive pour changer l’Europe

• Investir dans le développement commun.

• L’humain au cœur des politiques européennes.

• Une Europe de peuples et de nations, libres, souverains et associés.

• L’Europe, moteur du changement mondial.

L’intégralité des propositions mises en débat par le PCF ont été publiées dans un livret intitulé « La France en commun », on peut aussi le trouver en ligne sur le site du PCF (www.pcf. fr/sites/default/files/la_france_en_commun.pdf).

IELLES 2017 MEETING DE MARSEILLE

Pour Mélenchon, la paix passe par le partage des richesses et les inégalités économiques, car, à ses yeux, l’immigration est « toujours un exil forcé », a-t-il rappelé. « Aujourd’ hui comme hier, je me réjouis que la France soit métissée ! » at-il lancé, en référence à son discours de 2012 du Prado, demandant « un châtiment électoral exemplaire pour tous ceux qui ont voulu nous séparer, nous diviser ». Dès les premiers mots de son discours, le candidat s’en est d’ailleurs pris à l’extrême droite, qui condamne un « grand peuple multicolore à se haïr lui-même », mais aussi à « l’extrême marché », qui « transforme la souffrance, l’abandon, la misère en or et en argent ».

Un rameau d’olivier

À deux semaines du premier tour, et à trois jours du meeting de Lille, 70 000 personnes se sont rassemblées sur le Vieux-Port pour un meeting de Jean-Luc Mélenchon. « Si vous voulez la paix, préparez la paix ! » a lancé le candidat de la France insoumise.

Le bruit du léger vent marin dans les oreilles. Les gorges nouées. Des larmes rentrées ou exprimées. Un silence total. Un silence comme moment le plus expressif d’un rassemblement politique. Dimanche 9 avril, 70 000 personnes, selon les organisateurs, rassemblées autour du Vieux-Port de Marseille ont

observé, à la demande du candidat de la France insoumise soutenu par le PCF, une « minute de recueillement pour les morts en Méditerranée ».

Une communion qui dit un projet collectif.

Jean-Luc Mélenchon a appelé à « aller à la cause des maux et à les éradiquer », notamment les guerres

Arborant un rameau d’olivier, à la fin d’un week-end marqué par le bombardement américain en Syrie, Jean-Luc Mélenchon s’est présenté à Marseille en « candidat de la paix ». « Qui que ce soit qui les utilise, ce sont des criminels ! » a lancé le candidat de la France insoumise à propos des armes chimiques, estimant indispensable d’élargir le nombre de signataires de la convention internationale qui les interdit et d’étendre cette dernière aux armes bactériologiques.

Pour autant, comme il l’avait fait sur

Twitter dès vendredi, il a condamné « l’intervention irresponsable » de Donald Trump « sans consulter ni rien, ni personne », qui « ne fera qu’aggraver la tension et la surenchère guerrière ».

Puisant dans son programme, en plus de la sortie de l’Otan, le candidat a détaillé la « conférence de sécurité de l’Atlantique à l’Oural », qu’il propose, sur la définition des frontières. La méthode est invariable : coopération et négociation, plutôt que concurrence et escalade.

Un vent d’espoir

« Si vous voulez la paix, ne vous trompez pas de bulletin de vote ! » a scandé Jean-Luc Mélenchon, pour qui celleci passe aussi par deux autres dimensions majeures de son programme : l’écologie et le partage des richesses. « Une fois de plus, en France, les riches vivent au-dessus de nos moyens ! » a-t-il rappelé. Et d’enchaîner : « Puisqu’ils ne veulent pas partager, il faudra qu’ils le fassent par la force, celle de la loi. » Porté par des sondages prometteurs, le candidat a également voulu souffler un vent d’espoir : « La victoire est à la portée de nos efforts. » avec l’Humanité des 10 et 11 avril

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Les dates

Le vote par procuration

Les élections présidentielles auront lieu les 23 avril (1er tour) et le 7 mai (second tour) et les législatives les 11 et 18 juin.

Horaires d’ouverture et de fermeture des bureaux de vote pour les élections présidentielles en Gironde : Conformément à la loi organique n° 2016-506 du 25 avril 2016, relative à l’élection du Président de la République au suffrage universel, le scrutin est ouvert à 8h et clos à 19h pour l’ensemble des communes de la Gironde sauf pour les communes de Bordeaux et de Talence pour lesquelles l’heure de clôture est prolongée jusqu’à 20h.

Les électeurs absents ou ne pouvant se déplacer pour cause de handicap ou de mauvaise santé ont la possibilité de voter par procuration le jour du scrutin. Voici comment.

Vous pouvez voter par procuration pour les élections présidentielles avril et pour les législatives si ces jours-là – article L71 du code électoral : - vous êtes en vacances, absents pour le boulot ou en formation (attention ça ne marche pas si vous passez votre journée à la pêche, en rando, au foot, au rugby ou si vous avez la flemme…) ;

1 - Trouver une personne (appelée mandataire) qui accepte de voter à votre place et qui n’a pas d’autres procurations ou qu’une autre procuration établie à l’étranger. Cette personne doit impérativement être inscrite sur les mêmes listes électorales que le mandant (celui ou celle qui demande à voter par procuration) mais pas forcément électrice du même bureau de vote.

2 - Remplir le formulaire spécifique vote par procuration après avoir lu la notice explicative. Attention, si vous pouvez télécharger le formulaire en ligne et le remplir, il n’est pas possible d’établir une procuration en ligne. Il faut passer à l’étape 3.

3 - Se rendre à la gendarmerie, au commissariat ou au Tribunal d’instance de votre lieu d’habitation ou de travail pour faire valider la procuration. Il n’est pas nécessaire de se faire accompagner par le mandataire (la personne qui va voter pour vous).

N’oubliez pas une pièce d’identité

(attention la carte d’électeur n’est pas une pièce d’identité), l’attestation sur l’honneur motivant votre absence le jour du vote (cette attestation est intégré au formulaire de vote par procuration).

S’il n’est pas possible de vous déplacer (handicap, état de santé), il faut très vite demander par simple lettre accompagnée d’un certificat médical ou d’un justificatif d’infirmité, à un policier ou un gendarme de venir à domicile établir la procuration.

Attention, il s’agit d’une démarche personnelle qui ne peut être faite par un tiers même un parent.

4 - Le jour du vote, la personne qui a votre procuration se rend à votre bureau de vote, munie d’une pièce d’identité et de sa carte d’électeur… pour voter à votre place selon vos consignes. Le récépissé de la procuration n’est pas obligatoire puisque le maire a reçu la procuration par envoi des autorités l’ayant établie.

Vous pouvez toujours aller voter si vous n’avez plus d’empêchement à condition de vous présenter au bureau de vote avant le mandataire et de l’avertir par courtoisie. De toute façon, un seul vote sera pris en compte, celui du premier arrivé.

Combien ça coûte et pour quelle durée ?

La procuration est établie sans

frais pour une seule élection (1 et/ ou 2 tours) ou pour un an au plus.

Par exemple, si vous êtes absent(e) à la fois pour les deux tours des présidentielles (23 avril et 7 mai) et pour les deux tours des législatives (11 et 18 juin), vous donnez procuration pour l’ensemble de ces scrutins ou que pour celui qui aura lieu durant votre absence ou encore pour le 1er tour ou le 2e tour d’une de ces élections ou de chacune.

Notez-bien que la procuration peut être résiliée à tout moment que ce soit pour en établir une nouvelle ou pas. Simplement la résiliation s’effectue auprès des mêmes autorités que ci-dessus.

Jusqu’à quand peut-on demander une procuration ?

En théorie, les procurations peuvent être établies à tout moment jusqu’à la veille du jour du vote.

En pratique, mieux vaut ne pas trop attendre puisque la procuration est envoyée à la mairie par courrier postal.

Liens utiles : - le site du ministère de l’Intérieur sur www. interieur.gouv.fr - et n’oubliez pas, dans certains cas, il est encore possible de s’inscrire sur les listes électorales.

Les Nouvelles 13 avril 2017 • 5

INTERNATIONAL ÉGYPTE

SYRIE

Une fête des Rameaux ensanglantée Quand Trump se rappelle au bon souvenir de ses alliés À moins d’un mois de la visite du pape, l’« État islamique » a revendiqué les attaques d’hier contre des églises coptes qui ont fait plus d’une trentaine de morts.

C’est une semaine sainte de deuil pour la communauté chrétienne d’Égypte. Mardi 9 avril, deux attaques sanglantes ont visé des fidèles qui célébraient la journée des Rameaux. Pas moins de vingt-sept personnes ont été tuées dans l’église Saint-Georges de Tanta, située dans le delta du Nil. L’explosion, qui s’est produite à l’intérieur de ce lieu de culte, a fait plus d’une quarantaine de blessés. À Alexandrie, dans le nord du pays, un kamikaze s’est fait exploser avant de pouvoir pénétrer dans l’église Saint-Marc, où le pape copte Tawadros était venu assister à la fête des Rameaux. Au moins onze personnes ont trouvé la mort.

Quelques heures plus tard, la branche locale de l’organisation dite « État islamique » (EI) a revendiqué la paternité de ces attentats. (…) Le premier ministre Chérif Ismaïl a rappelé hier « la détermi-

nation de l’État à éradiquer de tels actes terroristes et à éliminer à la racine le terrorisme ». « J’exprime mes profondes condoléances à mon cher frère, Sa Sainteté le pape Tawadros II, à l’Église copte et à toute la chère nation égyptienne. Je prie pour les défunts et les blessés », a de son côté déclaré le pape François, qui est attendu dans le pays les 28 et 29 avril.

Cathy Dos Santos, l’Humanité, 10/04/17 Le PCF a présenté ses condoléances aux familles des victimes, son soutien aux blessés et à leurs proches, et sa solidarité « aux Egyptien-nes qui sont régulièrement pris pour cibles d’attaques meurtrières de groupes fondamentalistes ». « Le régime Al Sissi qui a volé sa révolution au peuple égyptien et qui maintient en prison des centaines de démocrates et de progressistes se présente comme l’un des remparts au «djihadisme».

En réalité, l’autoritarisme du régime et les discriminations qui minent la société égyptienne ont, au contraire, donné des ailes aux fanatiques » a-t-il constaté.

ATTENTAT À STOCKHOLM

Un camion tue et blesse des passants Vendredi 7 avril, à Stockholm (Suède) un camion bélier a foncé sur plusieurs centaines de mètres d’une artère piétonne, faisant quatre morts et quinze blessés.

Une attaque que les autorité qualifient d’ « acte terroriste ».

Personne n’a revendiqué l’attentat de Stockholm contrairement aux récentes attaques au véhicule-bélier de Nice, Berlin et Londres.

Un suspect a été arrêté, un homme de nationalité ouzbèke, âgé de 39 ans, dont la page Facebook trahit sa sympathie pour l’« État islamique ». « Il a fait surface dans notre collecte de renseignements dans le passé », a informé Anders Thornberg, chef des services de renseignements. Si cet homme – dont l’identité n’a pas été dévoilée – s’avère couplable, ce ne

serait pas la première fois qu’un Ouzbek serait impliqué dans un attentat.

Dans ce pays, il existe un mouvement islamiste très puissant (MIO), proche des talibans à l’origine et qui a prêté allégeance à Daech.

Le PCF a adressé sa solidarité aux Suédois-es et aux habitant-e-s de Stockholm. « Hier à Gao, Istanbul, Londres et Moscou, aujourd’ hui à Stockholm, presque tous les jours en Irak, en Afghanistan ou en Somalie, les attaques terroristes font des dizaines de victimes, a-t-il déclaré. Ce n’est pas par la surenchère militaire que s’ouvriront les chemins de la paix. Il est grand temps de répondre à la violence par une nouvelle politique mondiale de Sécurité Humaine Collective fondée sur le développement humain, social, écologique partout sur la planète. À la France de prendre l’initiative ! »

L’âge d’or des colons israéliens

6 • Les Nouvelles 13 avril 2017

Les États-Unis n’ont pas attendu une commission d’enquête

On le disait incapable de développer une stratégie internationale, coupable de vouloir se rapprocher de la Russie de Vladimir Poutine et voilà que, tout à coup, Donald Trump s’est rappelé au bon souvenir de tous ceux qui se trouvaient orphelins de la puissante parole états-unienne. Comme on tape du poing sur la table, mais avec de véritables missiles, le nouveau locataire de la Maison-Blanche, qui lui préfère néanmoins le luxe de sa maison dorée en Floride, a lancé quelques messages. Peut-être pas tous adressés au président syrien Bachar Al Assad, mais plus vraisemblablement à ses alliés un peu trop critiques, ces dernières semaines. Le résultat est là : les dirigeants européens se sont regroupés derrière lui, prêts à la bataille. François Hollande, jamais en reste, veut maintenant aller plus loin et, pourquoi pas, lancer les Rafale français à l’assaut des bases de l’armée syrienne.

Les Britanniques ont retrouvé leur maître et, entre le ministre des Affaires

Si le régime syrien est vraiment responsable de l’attaque sur Khan Cheikhoun, qui a fait plus de 85 morts dont de nombreux enfants et a ému, à juste titre, l’opinion internationale, il vient d’obtenir l’effet inverse de celui recherché : l’option militaire est de nouveau sur la table et la question de l’avenir même du président syrien est à nouveau posée. Bref, tout ce que l’opposition, soutenue par les pays du Golfe et les Occidentaux, ne parvenait plus à mettre à l’ordre du jour depuis la reprise d’Alep est maintenant saisi comme une opportunité politique. Le seul soupçon de culpabilité est visiblement suffisant dans ce domaine. C’est peut-être pourquoi les États-Unis n’ont pas attendu qu’une quelconque (à leurs yeux) commission d’enquête des Nations unies puisse se constituer et répondre à quelques questions élémentaires non à charge : la Syrie possède-t-elle encore des armes chimiques ? Les groupes rebelles et islamistes qui détenaient des stocks

Le régime syrien accusé d’attaque « chimique » Au moins 58 personnes, dont une dizaine d’enfants, ont péri à la suite d’une attaque « chimique » à Khan Cheikhoun, dans un fief djihadiste du Nord Ouest, a rapporté l’AFP, le 3 avril, citant l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Cette organisation basée à Londres affirme s’appuyer sur un vaste réseau d’informateurs en territoires syriens. Elle n’est toutefois pas en mesure de préciser l’identité des avions qui auraient mené le raid.

L’opposition syrienne accuse, quant à elle, le régime de Bachar Al Assad.

L’AFP rapporte par ailleurs que des photos de militants montrent des casques blancs asperger d’eau des blessés. Ces secouristes au statut et au rôle controversés sont présents dans les zones contrôlées par les djihadistes.

FRANCE OUTRE-MER

La Guyane ferme ses barrages

BILLET

La colonisation israélienne ronge impunément la terre de Palestine.

On connaissait les « colonies sauvage » – rapidement régularisées – , soit 2 630 chantiers en 2016 ; les extensions des constructions existantes, soit 14 017 logements depuis l’arrivée de Netanyahou, voilà qu’est désormais annoncée l’implantation baptisée Geulat Tzion, au nord de Ramallah, au cœur du territoire palestinien occupé. Elle va « fragmenter la Cisjordanie en assurant une continuité géographique d’une série

étrangères et celui de la Défense, c’est à celui qui sera le plus va-t-en-guerre.

Le président des États-Unis montre ses muscles. Il frappe en Syrie et envoie un porte-avions en Corée.

Les messages sont multiples vers ses ennemis mais aussi vers ses amis.

de l’armée syrienne ont-ils rendu ces armes ? Une commission d’enquête peut-elle se rendre dans cette région « administrée » par des groupes dont certains sont proches d’Al-Qaida, soutenus par la Turquie d’Erdogan, et ont combattu les Kurdes plus au Nord ? Qui, sur place, a le droit de s’exprimer ? Le droit humanitaire, pour être appliqué, a besoin du respect du droit international. Washington, en attaquant de cette manière, l’a oublié. Le régime syrien aussi ? Certainement, mais la loi du Talion n’est pas la loi des hommes. Au contraire ! (…) Trump « alimente l’escalade militaire », comme le dit le PCF. Car, dans un camp comme dans l’autre, on serre les rangs. Les Occidentaux et les pays du Golfe, on l’a vu, sont tentés de reprendre la main qu’ils avaient perdue sur le règlement de la question, Moscou avançant lentement mais sûrement sur cette voie. Mais l’Iran pourrait également voir dans les frappes sur la Syrie les prémices d’une attaque visant son propre sol, Téhéran étant désigné comme ennemi par Trump. Si Washington et Moscou, dans une volonté de ne pas trop faire monter la pression, ont redit que le premier objectif était la lutte contre l’« État islamique », il reste que les civils, en Syrie, ont besoin d’une paix réelle pour construire un avenir laïque et démocratique.

de colonies avec pour objectif d’empêcher la création d’un État palestinien viable », dénonce l’ONG La paix maintenant. Et pour ce faire, cette implantation pourra aussi compter sur l’implication des banques françaises, BNP Parisbas, Crédit agricole, BPCE, Société générale et autre Axa, acteurs et complices d’une colonisation qui écrase tous les espoirs de paix. C’est l’âge d’or des colons.

Nadjib Touaiba, dans l’HD du 6/04/17

La colère s’amplifie en Guyane. Le collectif Pou Lagwiyann dékolé a lancé en début de semaine un mot d’ordre de blocage total « jusqu’à nouvel ordre ».

En lutte pour l’obtention d’un plan de rattrapage de plus de 2 milliards d’euros supplémentaires par rapport à celui proposé par le gouvernement, la population guyanaise continue de ne rien lâcher. Le collectif Pou Lagwiyann dékolé, qui regroupe les organisations et collectifs citoyens réunis dans le mouvement, appelait, à partir du lundi 10 avril, à une « fermeture totale » des barrages filtrants mis en place aux points névralgiques

du département d’outre-mer, et ce, « jusqu’à nouvel ordre ». Cet appel intervient alors que la tension est montée, le vendredi précédent, après qu’une délégation des manifestants s’est vu interdire par les forces de l’ordre une rencontre avec le préfet de Guyane, pourtant inscrite à l’agenda du représentant de l’État. Durant les débordements qui ont suivi, un commissaire de police a été blessé, en dépit de l’interposition de membres du collectif dit des « 500 frères », partie prenante du mouvement. De son côté, la foule a essuyé les tirs de gaz lacrymogènes de la police, attisant l’ire des manifestants.

La tension est vite retombée, et le policier hospitalisé a reçu une délégation des « 500 frères », samedi, en signe d’apaisement des deux côtés. « Les valeurs que nous partageons sont bien plus importantes que nos différences », a déclaré le policier, tandis que les représentants des « 500 frères » lui ont assuré que « les forces de l’ordre ne sont pas (les) ennemies » des manifestants. « On se bat pour qu’elles travaillent dans de meilleures conditions », a ajouté l’un des membres. Une compréhension mutuelle qui témoigne du très large écho rencontré par le mouvement guyanais, jusque du côté des forces de l’ordre.

PCF CONSEIL DÉPARTEMENTAL PCF 33

PCF BLANQUEFORT

200 points de rencontres en Gironde

Apéro-Débat

Déjà présents sur les marchés et points de rencontres du département, les communistes vont à la rencontre des salariés sur les lieux de travail, dans les gares, aux arrêts de tram, et ce 1 an après le début du mouvement contre la loi El Khomri, pour faire grandir l’idée qu’un rassemblement à vocation majoritaire est possible et nécessaire, avec le vote Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, nos candidat-e-s pour le rassemblement aux législatives.

Les forces de l’argent sont à la manoeuvre depuis de nombreux mois pour étouffer toute perspective de changement réel dans notre pays. Après les affaires qui plombent la campagne du candidat de la droite, mais qui se maintient dans les intentions de vote, les médias nous présentent la candidature d’Emmanuel Macron comme le seul recours possible pour battre le FN et sa candidate Marine Le Pen. Il s’agit pour nous dans les 15 jours qui viennent et ensuite pour les législatives de remettre au coeur de cette campagne les attentes sociales qui sont immenses dans notre pays.

Dans le même temps, nous devons faire la vérité sur la réalité du programme du FN et de la droite avec, comme outil, le livre édité par le PCF et écrit par Marc Brynhole, Alain Hayot et Pierre Laurent.

La faiblesse relative de l’ensemble des candidatures de gauche pour l’heure élimine les deux candidatures que sont celles de Benoit Hamon et Mélenchon.

Hamon ne rassemble pas son propre camp, avec de nombreuses figures du PS qui se tournent aujourd’hui vers Emmanuel Macron, actant la recomposition politique à l’oeuvre et qui s’est accélérée avec la crise politique qui résulte de la crise sociale et économique que vit notre pays depuis près de 10 ans maintenant.

Jean-Luc Mélenchon bénéficie d’une poussée que nous ressentons au cours des rencontres, distributions, et les

sondages le dotent autour de 15 % des intentions de vote. La réussite de la manifestation du 18 mars de la Bastille à République, puis ses prestations lors des débats télévisés comme dans ses meetings ont marqué l’ouverture réelle de la campagne.

Si les deux candidats atteignent en cumulé environ 25 % des intentions de vote, une enquête de l’ifop montre que 78 % des électeurs des deux candidats, dont 71 % des électeurs de JLMélenchon veulent un ras-

semblement dans le but de figurer au second tour de la présidentielle.

Chacun le voit, ce rassemblement est aujourd’hui peu probable. Tout en appelant à voter Mélenchon à la présidentielle, le PCF poursuit sa volonté de poser dans le paysage politique sa démarche de rassemblement pour un pacte majoritaire à gauche et populariser ses candidates et candidats aux élections législatives, porteurs de cette démarche.

Réunis en conseil départemental à 18 jours du premier tour de l’élection présidentielle, les communistes girondins amplifient encore leur campagne, dans ce moment où nul ne peut dire ce que sera le résultat au soir du 23 avril, au regard des nombreux indécis et une abstention qui s’annonce encore importante.

Samedi 15 avril de 11h à 13h30

dentielle (10 000 au plan national), pour convaincre les abstentionnistes de gauche, les salariés, les jeunes, pour faire grandir nos propositions pour une autre politique, exprimer notre conception et notre ambition d’un rassemblement à vocation majoritaire en appelant à voter Jean-Luc Mélenchon et en posant le débat pour un pacte majoritaire à gauche.

• Amplifier les distributions, porte à porte, débats, rencontres chez l’habitant… en ciblant particulièrement les lieux de travail, grosses entreprises, les gares et arrêts de tram, en plus de notre présence visible sur les marchés.

• Poursuivre nos efforts pour l’émergence d’un rassemblement pour une véritable alternative politique et aboutir aux législatives à des candidatures de rassemblement de toutes les forces politiques et citoyennes qui veulent en finir avec l’austérité et les politiques libérales, battre la droite et le FN en proposant un pacte pour une politique alternative.

• Une soirée électorale aura lieu le dimanche 23 avril au siège de la fédération à partir de 20h.

• Un conseil départemental est programmé le mardi 25 avril à 18h30, à la veille du Conseil national du PCF. • Entre les deux tours de la présidentielle, prévoir dès maintenant l’organisation de débats publics avec la population, les femmes et hommes de gauche pour discuter de la situation politique nouvelle au lendemain du premier tour, des perspectives en vue du deuxième tour et des élections législatives.

• Le 21 mai prochain aura lieu sur le terrain de Courréjean une grande journée de mobilisation populaire, avec un grand banquet républicain, un meeting avec Pierre Laurent et nos candidats aux législatives, ainsi qu’une animation musicale.

• Mise en route de la « tombola de la fête de l’Huma » (carnets de tombola disponibles auprès des trésoriers de section).

• Souscription : avec un objectif de 70 000 €, la souscription a pour vocation de financer nos campagnes pour les élections législatives.

Démarrée dans une quinzaine de sections, elle est l’affaire de tous et toutes et doit maintenant s’amplifier en s’adressant à nos adhérents, nos proches et sympathisants.

10E CIRCONSCRIPTION

Ateliers législatifs à partir de 20h salle du Verdet à Libourne • Mardi 16 mai sur le thème : « Logement - Inégalité sociale »

TOMBOLA

Banquet de l’Huma, 21 mai Disponible à la fédération, et auprès des trésoriers de sections.

La tombola est un outil de popularisation du Banquet de l’Huma et du meeting.

C’est aussi un outil de rencontre et d’inscription ou de soutien à cet événement.

Le tirage aura lieu le 21 mai sur place à 15h.

Chaque bon coûte 2 €, le carnet 10€. Pour tout achat d’un carnet vendu à une même personne, le prix du repas du Grand Banquet sera de 5 € au lieu de 15 €, sur présentation du bon REPAS 5 €.

Carnet VÉTÉRANS. Président national des vétérans du PCF, membre du comité Justice et Vérité pour Charonne, Daniel Renard est décédé le 30 mars, à l’âge de 86 ans.

Instituteur, infatigable militant communiste et syndical, ancien maire adjoint à la culture, auteur de plusieurs ouvrages, ses obsèques ont eu lieu le 5 avril à Bezons, entouré de ses amis et camarades. La fédération de la Gironde du PCF, l’amicale des vétérans du PCF 33, renouvellent toutes leurs condoléances à sa famille.

Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera effica- cement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF, lance une souscription afin de mener nos prochaines échéances politiques, notre objectif est de 70 000 euros.

Relevé de décision : Rectification, du numéro 2197 p.7

• Tenir 200 points de rencontres d’ici au premier tour de la prési-

À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, alors que l’abstention, l’indécision sont à un niveau élevé, les communistes de la cellule James-François invitent à débattre et à porter au plus haut la candidature de Jean-Luc Mélenchon.

Danielle Trannoy, enseignante retraitée

ILS ONT DONNÉ 680 € : M. MONRIBOT Janick, Le-Taillan-Médoc ; Mme RUIZ Katia Esther, Floirac ; M. RUIZ Consuelo, Floirac ; M. LAVALLÉE Yvan, Lanton ; M. KETTOU Ali, Bordeaux

Les Nouvelles 13 avril 2017 • 7

CHRONIQUE

CULTURE & SOLIDARITÉ

NOUVELLES IDÉES REÇUES

VICTIMES DE LA BARBARIE NAZIE

par Gérard Loustalet Sens

Pavés de mémoire

Carte d’identité de Bernard Baumgart, établie par la préfecture d’Indre-et-Loire, barrée par la mention « étranger surveillé ». Source www.findagrave.com

Le 6 avril à Bordeaux, les pavés de trois résistants ont été placés devant les vestiges du Fort du Hâ, rue des Frères Bonie, et ceux de la famille Baumgart au 4, place Saint Pierre. Le 7 avril, c’est 75, rue du Maréchal Joffre à Bègles qu’ont été placés ceux de Paula et Raymond Rabeaux, en présence de l’artiste berlinois Gunter Demnig.

Stolpersteine est un nom allemand formé à partir de steine (pierres en français) et stolper, que l’on peut traduire par obstacles, des « pierres sur lesquelles on peut trébucher », comme quand la mémoire bute sur un souvenir qui ne veut pas se laisser effacer. En France, on parle de « pavés de mémoire ».

Le projet développé depuis 1993 par Gunter Demnig, consiste à honorer la mémoire des victimes de la barbarie nazie : sur des cubes de pierre ou de béton, encastrés dans le pavé des villes, il fixe une plaque en laiton portant le nom de celui ou celle qui habitait là. Né en 1947, au lendemain de la guerre, l’artiste a placé en Allemagne plusieurs milliers de Stolpersteine.

Dépassant les frontières de son pays, ses « fleurs de pavé » sont écloses aux quatre coins de l’Europe, honorant la mémoire des victimes de la haine national-socialiste : juifs, roms, communistes, résistants, réfractaires, homosexuels, handicapés… Il a même mis en place les mesures nécessaires pour que son projet perdure après sa propre mort.

Trois résistants étaient incarcérés au Fort du Hâ, rue des frères Bonie à Bordeaux. Arrêté en janvier 1943, Fritz Weiss est né en 1914 à Vienne.

Déporté à Mauthausen, Buchenwald

et Mittelbau-Dora, il sera libéré en 1945. Alfred G. Ochshorn est aussi né à Vienne en 1915. Déporté à Mauthausen, il y meurt assassiné le 20 octobre 1943. Alfred Loner est né en 1915 à St. Jakob-Bretenau. Déporté à Mauthausen, il est mort juste après sa libération en 1945.

On dispose de peu d’informations sur la famille Baumgart. Abraham Baumgart et Chana Jawic sont nés en Pologne en 1898 et 1901. Quand ils émigrent à Strasbourg, en 1923 et 1926, Chana a déjà un enfant et ils en auront deux ensemble. Les cinq membres de la famille Baumgart viennent s’installer à Bordeaux. Le 5 novembre 1940, alors qu’une partie de la France, dont Bordeaux, est occupée par l’armée allemande et que le régime de Vichy exerce son autorité sur les territoires encore non occupés, Abraham remplit une fiche pour le recensement de la population juive de Bordeaux.

La famille Baumgart est arrêtée et internée de 1940 à 1942 dans le camp de La Lande en Indre-et-Loire, puis les parents sont déportés le 20 juillet 1942 au camp d’Auschwitz. Chana est probablement assassinée dès son arrivée, elle avait 41 ans. Abraham décède le 1er décembre 1942, il avait 44 ans. Les enfants sont, pour leur part, envoyés du camp de La Lande au camp de Drancy, puis déportés à Auschwitz le 23 septembre 1942. La fratrie (6, 9 et 12 ans) est assassinée dans les premiers jours de son arrivée au camp.

Paula Germaine Trapy est née en 1911 à Saumur. Ses parents, Léonie et Gabriel Trapy, sont bijoutiers. La famille s’installe à La Rochelle en 1918. Paula se marie en 1931 avec Raymond Léon Louis Rabeaux, né en 1911 à Chinon. Ils ont un fils en

1932, puis une fille en 1939 qui meurt à l’âge de sept mois.

Plombier à l’Union française (produits chimiques, future COFAZ) à La Pallice jusqu’en 1938, Raymond milite au PCF et au syndicat dans son entreprise. Il est secrétaire du PCF à La Rochelle. Dès la dissolution du PCF, il organise l’activité clandestine. Il est chef du groupe « Sorcouf » des FTPF et devient le responsable interrégional du secteur de Nantes / La Rochelle. Des arrestations dans la région l’obligent à se replier à Bègles. Il y assure la direction de la propagande pour la région du Sud-Ouest. Dans sa maison, il installe deux ronéos pour tirer les tracts de la Résistance et fournit des armes aux groupes de FTPF. Les époux sont arrêtés le 30 juillet (ou le 6 août) 1942, Raymond sur son lieu de travail, à Bordeaux Bastide, et Paula à leur domicile. Leur fils est alors en vacances. Le SD (Sicherheitsdienst, police de sécurité) a le nom de Raymond sur une liste de 70 otages que le Haut-Commandement SS ordonne de fusiller le 18 septembre 1942, en représailles à des actions de résistance. Amenés sur le champ de manœuvre de Souge, les détenus sont fusillés par un détachement de la Feldgendarmerie. Paula, transférée de la prison du Fort du Hâ au camp du Fort de Romainville le 16 octobre 1942, sera ensuite déportée à Auschwitz où elle meurt moins de deux mois plus tard.

VILLENAVE D’ORNON

Braderie du Secours populaire Braderie de livres, disques, jouets, et bibelots organisée par l’antenne du Secours Populaire de Villenave d’Ornon, les samedi 22 et dimanche 23 avril 2017, dans la salle Daguin.

Les horaires : samedi 22 avril : 10h à 18h ; dimanche 23 avril : 10h à 17h Renseignements : téléphone : 06 38 67 46 02 mail : alain.salineres@spf33.org Le fruit de cette braderie est destiné à financer les diverses activités de solidarité de l’association : aide alimentaire et vestimentaire, vacances, sorties culturelles et loisirs…

ANNONCES LÉGALES MODIFICATION DE GERANCE

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932

8 • Les Nouvelles 13 avril 2017

LOGISTIX SARL au capital variable de 3 600 € Rce Meste Verdier- Apt 205 33300 Bordeaux 802 224 444 RCS Bordeaux Par décision de l’AGE en date du 19/12/2016, les associés ont décidé à compter de ladite date de nommer Co gérant : M. KACI BOUALEM demeurant avenue Collegno, Village 1, Bat E120, 33400 Talence Pour avis,

Le modèle libéral, c’est la cupidité Le seul objectif du capitaliste, c’est, on le sait, l’accumulation monétaire. Autrement dit, dans ce qu’on appelle l’économie de marché, l’unique ambition de tout individu est l’enrichissement personnel, finalité de l’existence et horizon indépassable. On mesure mal l’étroitesse d’esprit que suppose cette quête obsédante de l’acquisition et de l’accroissement de fortune. M. Macron en fait pourtant l’idéal qui devrait être aujourd’hui celui de tous les jeunes gens bien nés : devenir milliardaire, faisant une règle de vie de ce qu’il faut bien appeler une médiocrité ontologique (M. Macron se fait en effet complaisamment désigner comme philosophe sous prétexte qu’il a été employé quelque temps à ranger les papiers du (vrai) philosophe Paul Ricoeur !) : une médiocrité de l’être faisant de l’accaparement de richesses le fondement de toute vie sociale et personnelle. On s’étonnera que le « philosophe » Macron ne songe pas à un idéal autrement plus noble que celui qu’offre le business : devenir un grand écrivain, un grand artiste, un grand savant…

Mais non, ne comptent plus, comme le dit Max Weber (1864-1920) dans L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, que l’argent « considéré comme une fin en soi » et le gain « devenu la fin que l’homme se propose ». Encore faut-il ici nuancer : pour Max Weber, l’éthique protestante fait que la satisfaction des besoins matériels devient secondaire chez l’accapareur dans l’accroissement irrationnel de richesses. Dans nos pays de tradition catholique, il n’en va pas de même. En principe décrié dans l’Evangile, l’argent est en fait l’objet de toutes les attentions d’une grande bourgeoisie volontiers légitimiste en matière de religion mais bien décidée à jouir de toutes les gratifications qu’offre l’esprit de lucre. Chez le sujet psychologique ainsi déterminé, un affect majeur sera la cupidité comme recherche insatiable et rétention obstinée des biens de ce monde. Certes, pour la morale commune, la cupidité, besoin inassouvissable de s’enrichir et de posséder, est jugée négativement. L’idéologie libérale l’a donc transfigurée en parlant de « désir d’entreprendre », de « goût du risque », d’ « esprit d’initiative » et autres lieux communs confondants d’hypocrisie.

Le cas emblématique dans l’actualité du moment est évidemment celui de M. Fillon dont l’addiction à l’argent, propre à sa classe, se réalise dans des actes d’une stupéfiante rapacité. On n’en refera pas l’énumération que tout le monde connait, concussion présumée, affairisme et jusqu’aux sentiments familiaux noyés dans les eaux glacées du calcul égoïste, selon la formule célèbre de Marx : on a ainsi vu l’Harpagon de la Sarthe se faire rétrocéder par ses enfants l’argent public qu’il avait réussi à leur faire octroyer.

Ce n’est peut-être qu’un détail mais qui marque un état d’esprit. Il est significatif que l’obsession des candidats de droite à l’élection présidentielle et la première mesure qu’ils pensent à prendre est la suppression de l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) dont le rendement fiscal n’est pourtant certainement pas à la hauteur du caractère symbolique : il concerne 340 000 personnes, soit 1,7 % des contribuables et rapporte 5 milliards quand la fraude fiscale coûte 60 à 80 milliards à l’Etat, une fraude fiscale qui est un autre accablant témoignage de l’égoïsme monstrueux qui préside à l’amoncellement de richesses par une infime fraction de la population.

On peut en multiplier les exemples : « greed is good », disent les Américains… Cupidité, avidité, convoitise, appât du gain gouvernent le monde dans le modèle libéral que les possédants veulent définitivement inculquer dans les esprits dès l’école. Ils appellent ça «dynamiser l’envie d’entreprendre », « enseigner à chaque élève, étudiant, apprenti la démarche entrepreneuriale », « poursuivre le formidable élan entrepreneurial » (l’Humanité, 01.02.2017). Ou : comment exploiter efficacement son prochain. Très prosaïquement, cela fait 47 milliards de dollars distribués aux actionnaires en 2015 en France, le pays le plus « généreux » d’Europe à cet égard.

Il paraît que ce sont des gens qui « prennent des risques ».

Nos héros du « risque » s ‘appellent entre autres : Dassault, 40 milliards mis à l’abri aux Iles Vierges et au Lichtenstein; Goshn qui a empoché 15 millions et des broutilles en 2016 et qui réclame que sa rémunération augmente : « il serait quand même surprenant, ose-t-il, que si les résultats sont record, la rémunération du patron de l’entreprise diminue ».

Etrangement, il n’a pas évoqué la rémunération de « ses » salariés…