Nouvelles N°2199

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Jeudi 20 avril 2017 - N° 2199 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro


ACTUALITÉ BORDEAUX

Rassemblement contre les violences homophobes en Tchétchénie Le Girofard, centre LGBT Bordeaux Aquitaine, a organisé un rassemblement contre les violences homophobes en Tchétchénie sur le parvis des droits de l’Homme à Bordeaux ce mardi 18 avril à 18h30. Depuis plusieurs semaines, une vague de persécutions cible les gays de ce territoire du Caucase. Certains d’entre eux, qui sont parvenus à fuir, ont témoigné de la torture dans des centres de détention.

J.L. MÉLENCHON À DIJON

Le candidat « de l’égalité et de la justice sociale »

FINANCES PUBLIQUES

En grève pour des conditions de travail « normales » Le 13 avril, à Bordeaux, un appel intersyndical à la grève a été lancé par les syndicats Solidaires, CGT, FO et CFDT de la Direction Générale des Finances Publiques dans les établissements à compétence nationale de la Direction des Services Informatiques du Sud. L’intersyndicale dénonçait des « suppressions récurrentes d’emplois de fonctionnaires assermentés », et « le maintien d’une pénurie des effectifs » en ne remplaçant pas tous les départs en retraite. Des décisions qui ne permettent plus de garantir des conditions de vie au travail normales. « Les agents et les cadres sont soumis à des pressions quotidiennes, et sont en situation permanente de stress. »

Le candidat de la France insoumise, soutenu par le PCF, a consacré son dernier meeting à la lutte contre les inégalités et au partage des richesses, mardi soir à Dijon et dans 6 autres villes, via des hologrammes.

PAPETERIE DE BÈGLES

La CGT défend le maintien et l’intégration de l’usine à Euratlantique

Plusieurs représentants de la CGT étaient présents le 6 avril lors de la visite de la papeterie Siniat-Etex, quai Wilson par une quarantaine d’urbanistes et d’architectes européens, venus plancher sur l’intégration de l’usine dans le futur tissu urbain d’Euratlantique. Les syndicalistes avaient à cœur de défendre le maintien et l’intégration « tant harmonieuse qu’adaptée de ce site industriel ». Les risques de fermeture de la papeterie étant repoussés, le syndicat Filpac-CGT des papetiers et l’Union départementale CGT sont désormais rassurés mais ils restent vigilants.

« Tous les participants à cette réunion (NDLR : élus de Bègles, techniciens de Bordeaux Métropole, responsable d’Euratlantique, direction de la papeterie) ont confirmé, lors des échanges, qu’il fallait intégrer la papeterie de Bègles dans le cadre de l’aménagement de la zone Euratlantique », indiquent les responsables de la Filpac-CGT. « Il est plaisant de constater que la bataille menée ces dernières années par la CGT pour s’opposer à la fermeture de la papeterie de Bègles reçoit aujourd’hui le soutien de ceux qui voulaient la fermer », poursuivent les syndicalistes. Ces derniers estiment aussi qu’il est « gratifiant de constater que des dizaines d’architectes vont plancher pour imaginer, puis concrétiser l’insertion de la papeterie dans le vaste plan Euratlantique ». « La papeterie de Bègles présente de nombreux atouts qui mériteront d’être exploités, affirme la Filpac-CGT. Ainsi l’aménagement de la partie Grand Port doit conduire au développement de l’industrie en général et le caractère environnemental de la papeterie de Begles doit tout particulièrement s’y intégrer puisque cette usine se situe dans la zone de l’opération d’intérêt public, financée pour partie par des fonds publics ». De son côté, la direction de la papeterie, avec Thierry Raynaud à la tête du site de Bègles, envisage une « possible diversification de la production » et la mise en valeur de la chartreuse, aujourd’hui insérée dans le site industriel. Sa façade sur la Garonne serait remise en beauté et la moitié aujourd’hui non utilisée (le reste est affecté aux bureaux) pourrait servir d’espace de présentation des productions de Siniat-Etex. CD avec Sud Ouest 2 • Les Nouvelles 20 avril 2017

35 000 personnes ont participé, mardi soir, aux derniers meetings de campagne de Jean-Luc Mélenchon et de ses hologrammes, selon les organisateurs. Après s’être présenté comme le « candidat de la paix » à Marseille, « je suis le candidat de l’égalité et de la justice sociale », a lancé Jean-Luc Mélenchon, mardi soir. « Ce qui est juste est bon pour tous » s’est appliqué à démontrer le candidat citant une étude du FMI qui montre que « plus la fortune des riches s’accroît, plus la croissance est faible » et que « l’assouplissement du marché du travail va de pair avec une inégalité croissante et l’enrichissement des 10 % les plus aisés ». Il a déroulé ses propositions, à commencer par la protection et le partage des « biens communs » aujourd’hui devenus « la propriété de quelques uns »

(avec le passage à 100 % d’énergie renouvelable ou encore la gratuité des premiers mètres cubes d’eau) ; la lutte contre les inégalités territoriales dans les Dom Tom, dans les quartiers populaires, en particulier par la revitalisation des services publics, notamment l’éducation. Le candidat s’est aussi particulièrement attardé sur le partage des richesses. Ses adversaires en ont pris pour leur grade à cette occasion. Notamment Emmanuel Macron et sa proposition de conditionner les allocations chômages au refus de deux offres d’emplois maximum : « ça existe déjà (…) dans le texte actuel il est dit “deux offres d’emplois raisonnables”. Cela veut dire que ce qu’il propose c’est “deux offres d’emploi n’importe lesquelles” (…) Estce que par hasard les règles qu’ils édictent ne seraient pas pile-poil pour répondre à leurs intérêts ? », a-t-il fait mine de s’interroger. Jean-Luc Mélenchon a pris soin d’expliquer, encore une fois, le transfert qui s’est opéré ces dernières décennies « des poches du travail à celles du capital » : « en 1982, vous travailliez 10 jours par an gratuitement pour eux. Maintenant vous êtes rendus

à cotiser à leur bonheur personnel – je ne parle pas des résultats financiers des entreprises mais de ce qu’ils prennent pour eux en dividendes – 45 jours par an ». « Décidément ces gens nous coûtent trop cher », a-t-il également taclé avant de développer ses propositions fiscales (lire l’Humanité du 14 avril) pour que « tout le monde contribue à la hauteur de ses moyens ». Obligation pour les entreprises de déclarer leurs bénéfices dans les pays où elles les réalisent pour endiguer l’évasion fiscale, retraite à 60 ans, égalité salariale homme femme, le 100 % accessible pour les handicapés… « Le programme commun du peuple ce ne sont pas des choses extraordinaires : pouvoir vivre dignement de son travail, être soigné quand on est malade, pouvoir s’arrêter de travailler quand c’est l’heure… », a-t-il résumé. Quant à la perspective d’une qualification, le candidat s’est dit prêt « à appliquer les pouvoirs qui lui (seront) confiés par la volonté du peuple » en attendant que l’Assemblée constituante ait achevé la rédaction de la nouvelle Constitution, avec une majorité insoumise « dont les candidats auront pris l’engagement sous la bannière du phi de respecter et d’appliquer le programme » et un gouvernement avec des « ministres qui assument les fonctions essentielles, régaliennes, et beaucoup de hauts commissaires en mission qui auraient des objectifs », comme la planification écologique, la lutte contre l’illettrisme ou encore la question de l’eau. avec l’Humanité du 19/04/2017

FUSION ROBERT-PICQUÉ / BAGATELLE

Derrière le grand flou, la réduction de l’offre de soin À la demande des élus-es communistes, un débat s’est engagé lors du conseil métropolitain du 14 avril dernier. Débat au cours duquel le grand flou est apparu dans les réponses officielles portées par les députées (PS) Marie Récalde et Michèle Delaunay. À droite, Alain Juppé et Patrick Pujol (Villenave d’Ornon) ont dit leurs inquiétudes. Voici l’intervention de Jacques Padie qui, pour le groupe communiste, a rappelé les engagements pris par la métropole et le besoin de maintenir, voire développer, l’offre publique de soins. « En mai 2016, notre conseil avait adopté unanimement une motion d’inquiétude et de soutien aux personnels et usagers de l’hôpital RobertPicqué. Depuis un an, les projets de fusion entre cet hôpital et la fondation Bagatelle ont bien avancé. Ils ont hélas avancé dans le dos des personnels des deux structures et sans concertation avec le comité de défense de l’hôpital

public. Le projet BAHIA signé en décembre dernier a donc été présenté à postériori et il continue à poser question. Il prévoit la concentration des activités sur le seul site de Bagatelle, permettant à la Fondation de trouver des perspectives financières plus favorables. Ce projet n’est pas sans poser des problèmes de voirie et de circulation sur une route de Toulouse déjà saturée. Mais surtout, ce projet confirme qu’alors que 750 personnels œuvraient à RobertPicqué, il n’y en aurait plus que 250 sur le nouveau site. Dans ces conditions, on voit mal comment l’agence régionale de santé (ARS) peut encore parler de maintien de l’offre de soin. C’est pourtant cet aspect que la motion votée ici mettait en avant, exigeant de “l’État, via l’ARS, (qu’il) s’engage concrètement pour que cette offre de soins publique ne disparaisse pas du sud de l’agglomération. Celleci pourrait se maintenir sur le site actuel ou se développer au travers d’un pôle public de santé (Bagatelle/

Robert-Picqué), avec les mêmes missions qu’aujourd’hui et la préservation des emplois et des statuts des personnels.” Ces exigences ne semblent pas assurées par le projet acté en décembre dernier. Pourquoi alors celui-ci a-t-il été validé par certains élus ? Pourquoi ne pas avoir envisagé une autre option que la seule concentration sur Bagatelle ? Nous regrettons pour notre part l’écart entre les exigences actées dans la motion de mai 2016 et les solutions actées en décembre de la même année. Et nous continuons de soutenir les actions du comité Robert-Picqué qui pose à juste titre la question de l’offre publique de santé dans un secteur en fort développement démographique. Ce secteur de la santé est déjà en souffrance, comme l’a entre autre montré la récente grève des services de néonatalité au CHU de Pellegrin. Nos actions doivent aller dans le sens du renforcement de l’offre de santé publique. »


ACTUALITÉ

Editorial

PCF

Référendum Turquie : « Une prétendue victoire électorale mais une réelle défaite politique cinglante » démocratique. Le PCF appelle à faire massivement grandir la solidarité internationale avec toutes les forces démocratiques et progressistes de Turquie. (…) Le PCF appelle le gouvernement français à soutenir les démocrates et progressistes de Turquie et à agir pour la libération immédiate des 10 000 prisonniers politiques et la reprise sine die de négociations de paix dans le pays. » De Van à Istanbul, déception et gueule de bois.

Par 51,3 % seulement des votes exprimés, le projet de réforme constitutionnelle d’Erdogan ouvre la voie à une nouvelle dictature en Turquie. « Cette prétendue victoire d’une courte tête n’en est pas moins une défaite politique cinglante pour Erdogan », déclare le PCF. « Les électeurs des grandes villes (Istanbul, Ankara, Izmir, Diyarbakir, Adana) ont sans ambiguïté voté “non” au référendum sur le projet de réforme constitutionnelle en Turquie. Les observateurs internationaux déployés par les organisations démocratiques sur tout le territoire témoignent d’un scrutin émaillé de nombreuses irrégularités, y compris à l’étranger, et de violents incidents dans des dizaines de bureaux de vote faisant notamment 3 morts à Diyarbakir. Le HDP et le CHP contestent ces résultats et demandent un nouveau décompte qui pourrait porter sur une différence de 3 à 4 %. Le président turc aux velléités de dic-

tateur à vie avait pourtant cherché à réunir toutes les conditions pour que le référendum tourne en plébiscite personnel. 5 000 cadres et militants du HDP sont sous les verrous et, jusqu’à la veille du scrutin, près de 200 scrutateurs et assesseurs ont été arrêtés dans tout le pays. La campagne publique du NON a été quasiment interdite. Les menaces et chantages au vote, le clientélisme, et l’omniprésence médiatique d’Erdogan ont saturé l’atmosphère. Le Parti communiste français salue le courage des militants du HDP et de toutes les forces démocratiques et progressistes qui ont mené campagne pour la paix et la démocratie en appelant à voter NON à ce référendum et en exigeant un scrutin transparent. Le PCF leur réaffirme sa pleine solidarité et son soutien. Malgré un résultat contestable qui doit tout aux fraudes, à la peur et à la haine, nombreux sont les femmes et les hommes de Turquie qui restent profondément attachés à une république laïque et à un régime

Kurdes de Bordeaux en grève de la faim

Les Kurdes de Bordeaux ont entamé une grève de la faim au sein du centre de la communauté démocratique Kurde de Bordeaux, lundi 17 avril, en solidarité avec celle des prisonniers politiques en Turquie. Ces derniers y dénoncent, depuis plusieurs mois, la torture et l’isolement carcéral, ainsi que le climat de répression générale qui anéantit toute solution politique à la question kurde en Turquie. « Nous appelons tous les démocrates, les défenseurs des droits humains, les organisations et institutions internationales, indiquent les Kurdes de Bordeaux dans leur communiqué, à exprimer leur solidarité avec les prisonniers politiques en grève de la faim et faire pression sur le gouvernement turc pour que leurs revendications soient satisfaites : la fin du régime d’État d’urgence (OHAL), la reprise du dialogue avec le mouvement kurde, la levée de l’isolement carcéral imposé à tous les prisonniers politiques et en particulier à Abdullah Ocalan, la fin de la répression politique. »

CENTRE D’ACCUEIL ET D’ORIENTATION DE MÉRIGNAC

Les bénévoles se mobilisent pour que les exilés puissent demander l’asile en France Le « Mouvement des bénévoles du CAO de Mérignac » proteste contre les menaces de transfert qui pèse sur une trentaine de demandeurs d’asile Soudanais, Pakistanais, Égyptiens et Somaliens pris en charge par le Cao, avenue de la Marne, vers l’Italie ou l’Autriche, au nom de l’application du Règlement Européen dit Dublin III. Dans un courrier adressé au Préfet de la Gironde, il demande la suspension de l’application de ces accords. Une pétition est également en ligne sur change. org. La section du PCF de Mérignac apporte son soutien à cette démarche. Les accords de Dublin III prévoient le renvoi des migrants qui souhaitent demander l’asile en France dans leur pays d’arrivée officielle en Europe. D’après les bénévoles, l’application de ce règlement menace plus d’une

trentaine de demandeurs d’asile, accueillie au CAO de Mérignac. Les procédures s’accélèrent car ce CAO fermera le 15 mai prochain, au plus tard, et les procédures de rétention administrative sont activées. Mais « la Cour de Justice de l’Union européenne juge, dans un arrêt du 15 mars 2017, qu’en l’absence de critères légaux objectifs définissant le risque de fuite, tout placement en rétention administrative d’un demandeur d’asile en procédure “Dublin” est illégal », rappellent les bénévoles. « Nous avons pris conscience des réalités qu’ont fuies ces exilés, expliquent-ils au Préfet, des souffrances endurées dans leur pays, mais aussi tout le long de leurs parcours, y compris depuis leur arrivée sur le sol européen et même français. Ces réalités nous choquent, nous indignent et nous incitent à agir en tant que citoyens européens et citoyens français ». Le mouvement de solidarité rappelle

au préfet qu’il a le pouvoir de les autoriser à déposer leur demande d’asile en France et citent un récent rapport du Conseil de l’Europe : « les états membres du Conseil de L’Europe doivent se montrer solidaires en veillant à une répartition plus équitable des demandeurs d’asile en Europe. » 1 « Les demandeurs d’asile “ dublinés” du CAO de Mérignac ont déjà passé plusieurs mois en France. Ils apprennent ou perfectionnent leur français, s’insèrent dans la vie locale, ont tissé des amitiés, tentent de se reconstruire malgré leurs traumatismes incommensurables, poursuivent les bénévoles. Face à la précarité de leur situation administrative, à la terreur d’un futur inconnu et menaçant, ces hommes vivent cette situation comme une torture psychologique ». 1 - Conseil de l’Europe, Rapport de la visite d’information en Italie du Représentant spécial du Secrétaire général pour les migrations et les réfugiés, 16-21 octobre 2016

L’heure du choix Dimanche nous sommes appelés aux urnes. La campagne électorale prend fin et personne ne peut dire quels seront les deux qualifiés pour le second tour le 7 mai prochain. Depuis des mois, les forces de l’argent ont tenté de confisquer cette élection, d’empêcher que surgisse dans cette campagne la colère profonde, l’exigence de changement, les aspirations populaires et la volonté d’en finir avec 10 ans d’austérité. Mais les affaires concernant le candidat de toute la droite d’une part et la volonté exprimée par l’électorat de gauche de tourner la page du quinquennat Hollande, au travers de la primaire socialiste et de la dynamique autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon d’autre part, ont permis d’ouvrir une porte, de rendre possible une victoire de la gauche à l’élection présidentielle. Le rassemblement auquel appelaient les communistes, sur des contenus en rupture avec le quinquennat Hollande n’aura pas eu lieu entre Benoit Hamon et Mélenchon. Mais chacun étant responsable de cet état de fait, l’électorat de gauche s’est peu à peu tourné vers celui qui affirmait le plus clairement cette rupture et qui était porté par une dynamique, quand l’autre voyait les défections s’additionner jours après jours. Depuis quelques jours, les forces de l’argent se déchaînent contre le candidat de la France Insoumise, soutenu par le PCF : « programme communiste », « bolivarien », « artisan de la paix de Moscou ». On nous promet le déluge : « Cuba sans le soleil », « le Venezuela sans le pétrole », « l’URSS des années 50 ». La peur a changé de camp et ce sont maintenant des centaines de milliers de citoyens, des millions qui se prennent à y croire. Certes, tout n’est pas parfait, beaucoup reste à faire sur le plan du rassemblement pour construire une majorité alternative. Mais quelle victoire serait la qualification d’un candidat de gauche voulant rompre avec l’austérité et renouer avec les conquêtes sociales, renouveler la vie politique, engager la transition écologique et faire de la France une voix forte pour la paix, la solidarité internationale affrontant les forces de l’argent en Europe et dans le Monde. Il reste quelques heures pour continuer à amplifier le vote en faveur de Jean-Luc Mélenchon et rendre possible l’émergence, en juin prochain, d’une nouvelle majorité de gauche. Quelques heures pour convaincre les électeurs et électrices de gauche qui hésitent, pensent s’abstenir, que chaque voix compte et qu’il est possible d’ouvrir une nouvelle période politique. Dans cette période nouvelle, quoi qu’il arrive dimanche, les communistes auront un grand rôle à jouer pour faire entendre les colères, les exigences et les espoirs de notre peuple.

Sébastien Laborde secrétaire départemental, et membre du conseil national du PCF

Les Nouvelles 20 avril 2017 • 3


ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES ENTRE LES AFFAIRES ET L’URGENCE D’UNE ALTERNATIVE PROGRESSISTE

Une drôle de campagne et encore tant de questions…

La foule rue Grassi, lors du meeting de J.L. Mélenchon à Bordeaux en décembre 2016.

Essai de résumé des épisodes précédents d’une campagne où la droite et les affaires ont bien failli truster le débat démocratique. Mais une campagne dans laquelle n’aura jamais cessé de s’exprimer la nécessité d’une alternative progressiste et d’un large rassemblement pour cela. 5 mars 2017. Sous les bourrasques parisiennes, François Fillon veut montrer qu’il tient bon. Place du Trocadero, il a réuni la droite bien dans ses bottes, celle qui fustige « Juppé et (sa) France de la diversité », celle qui applaudit à tout rompre quand le candidat issu de la primaire de droite vante « la France des paysans, la France des cathédrales, des châteaux et des sans culottes (sic) ». Drôle de campagne qui voit celui qui n’imaginait « pas le général de Gaulle mis en examen » répondre à sa propre mise en examen par la dénonciation de la « république des juges ». Maintes fois appelé à la rescousse par ses troupes, et même par des opposants soucieux que la confrontation démocratique se déroule dans des conditions plus dignes, Alain Juppé renoncera avec ce constat d’impuissance : « le noyau des militants LR s’est radicalisé ». Un peuple critique mais en recherche

En bonne fille de son père et ex-directrice de ses campagnes, la candidate du FN a replongé dans le marigot d’origine en dédouanant la France de la rafle du Vél’d’Hiv. 4 • Les Nouvelles 20 avril 2017

Impuissance, c’est le terme que reprendront aussi de nombreux militants ou électeurs de gauche face au boulevard inutilisé que cette situation semblait révéler. Désavoués par la primaire de la « Belle alliance populaire », les sociaux-libéraux du Parti socialiste désertaient un à un et tiraient à boulets rouges sur l’ambulance Benoît Hamon. Lequel, sur un coin de table chilienne avec son ancien camarade Jean-Luc Mélenchon, tirera un trait sur l’attente de rassemblement largement et inlassablement exprimée par les électeurs de gauche. « Nous assistons au spectacle, impuissants, silencieux, déplorait l’historienne et militante Michèle Riot-Sarcey, dans l’Humanité du 7 mars. Pendant ce temps, la vie réelle continue et se déroule au gré des manifestations contre les violences policières,

tandis qu’auprès des migrants, les associations se mobilisent et comblent, tant bien que mal, l’incurie des États français et européens. Et toujours les nouvelles des licenciements… » Assez désespérée, cette militante de longue date qui appelait à une intervention directe des citoyens : « Il est illusoire d’imaginer être entendu du haut d‘une tribune, encore moins de s’exprimer par la voix d’un tribun, si l’objectif est d’enrayer le populisme ambiant. » Tribun, Jean-Luc Mélenchon l’avait été dès son passage très remarqué au théâtre Fémina de Bordeaux relaté dans Les Nouvelles. Passage remarqué parce que c’est jusque dans la rue que la foule s’était rassemblée. Quelques jours après le vote des communistes lui accordant leur soutien, le candidat de la France Insoumise avait servi un discours mariant parfaitement soucis écologiste et social. « Faisant le bilan d’une soirée à laquelle beaucoup avaient participé en “observateurs”, les petits groupes se forment et s’éparpillent après deux heures de discours de JeanLuc Mélenchon et constatent, sans taire leurs critiques ou leurs distances, que le candidat les a souvent enthousiasmés, parfois enflammés. Un peuple critique mais en recherche donc, qui prendra le train de celui qui s’opposera le mieux à la Blitzkrieg (promise par François Fillon). Et tant mieux s’il parle d’espoir, de révolution et de partage. » (Les Nouvelles, décembre 2016) Rarement la possibilité d’une alternative de rupture n’a été aussi forte

Lueurs d’espoirs donc, mais encore insuffisantes pour contrer l’avenir en marine et brun qui semblait se dessiner. « Nos enquêtes menées depuis 30 ans auprès des dynasties familiales les plus fortunées démontrent une violence de classe et un appétit de richesses et de pouvoir insatiable auquel il est urgent de mettre fin, alertaient les sociologues Michel Pinçon et Monique Piçon-Charlot, dans l’Humanité du 6 mars. C’est pourquoi nous sommes atterrés devant l’impossibilité d’une dynamique entre la France Insoumise, les communistes et tous les militants qui se reconnaissent dans la gauche radicale. Nous sommes dans une guerre de classe dans laquelle l’égo de petits

chefs n’a pas sa place, c’est seulement dans la solidarité, la fraternité et le collectivisme que nous gagnerons cette guerre qui, sinon, détruira la planète et l’humanité. » Alors, c’est finalement dans la campagne elle-même, quand elle a enfin démarré, que les communistes et les autres ont retrouvé de l’allant. Un mois après la tribune des Pinçon-Charlot, le dirigeant du PCF Guillaume Roubaud-Quashie fait un constat : « Rarement la possibilité d’une alternative de rupture n’a été aussi forte. L’électorat socialiste, entraîné depuis des décennies vers l’acceptation du capitalisme et même vers sa version libérale et financière, a désavoué avec puissance et netteté cette orientation mortifère à l’occasion de la primaire. Dans le même temps, Jean-Luc Mélenchon a trouvé l’oreille de millions de nos concitoyens ; à coup sûr la campagne autonome des communistes n’y est pas pour peu, même si nous avons sans doute à lui donner une vigueur et une ampleur nouvelles. » Appel réitéré maintes fois par le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent. La résistance et la construction seront toujours à l’ordre du jour

Mais, il faut bien le dire, cet élan fut tout aussi souvent freiné par l’ambiguïté d’animateurs de la France Insoumise qui affichaient par exemple, leur volonté de présenter des candidats-es aux élections législatives partout, y compris dans les circonscriptions de communistes sortant ou dans lesquelles des personnalités communistes représentent les meilleurs chances de poursuivre l’élan de cette campagne présidentielle. Les résultats de ce 23 avril donneront certainement des débuts de réponses à ces difficultés. Finalement fournie en débats, notamment sur la question européenne, cette drôle de campagne ne fut, finalement, que partiellement pourrie par les forces conservatrices bien assises sur des privilèges de moins en moins défendables. Est-ce suffisant ? Sûrement non. Un candidat porte la rupture avec l’Europe austéritaire, le besoin d’un processus de refondation républicaine, et en même temps que la marche vers une véritable justice sociale et écologique. Que ce candidat accède au second tour ou non, la résistance et la construction seront toujours à l’ordre du jour. « Quel qu’en soit l’issue, les communistes y prendront leur part, écrivait encore Guillaume Roubaud-Quashie, en étant les militants d’un rassemblement lourd de contenus répondant aux aspirations populaires. Ce cap est dur à tenir par gros temps. Mais c’est la voie que nous avons pour ne pas gâcher les possibles. » Vincent Bordas


S : RETOUR SUR LA CAMPAGNE

Une campagne présidentielle révélatrice de la crise de la Ve République ? vote Mélenchon le 23 avril.

Maryse Dumas,

militante syndicale retraitée L’autre enjeu des élections La crise est multidimensionnelle. Elle atteint donc aussi les institutions. Mais au vu de cette campagne de 1er tour, on peut se demander ce qui l’emporte de l’aspect crise institutionnelle ou de de l’aspect survivance des comportements induits par les dites institutions : aucune élection précédente n’aura autant personnalisé la campagne et effacé les partis ; sur les quatre candidats en tête des sondages, trois auront créé un mouvement à leur image, destiné à les porter au pouvoir, et qu’ils dirigent de manière très pyramidale. Quant au quatrième, F. Fillon, s’il est le candidat d’un parti qui lui a préexisté, il ne faut pas oublier les conditions dans lesquelles il a réussi à imposer à son parti le maintien de sa candidature. Conquérir le pouvoir par les moyens créés pour l’empêcher et s’en servir ensuite pour tenter de créer une VIe république et une souveraineté populaire, c’est le choix stratégique affirmé de J.L Mélenchon. La conjonction de cette stratégie et de plusieurs circonstances de la campagne font qu’il est aujourd’hui dans une position dynamique de rassemblement. Pour la 1ère fois, la recherche de vote utile à gauche peut se retourner contre ses concepteurs et jouer en faveur d’un candidat alternatif au PS. Bien sûr la marche est encore haute pour permettre l’accès de J.L. Mélenchon au 2e tour, mais le seul fait qu’elle soit devenue plausible est déjà un évènement qui peut galvaniser les énergies bien au-delà de ces seules élections. Succès ou échec, l’importance de ce vote aura un effet direct sur les possibilités de mobilisations populaires ultérieures. Or ces dernières seront décisives soit, dans le meilleur des cas, pour que les engagements pris en faveur de la démocratie et du progrès social soient tenus, soit dans le 2e cas pour affronter les politiques antisociales promises par les autres candidats. Tout doit donc être fait, sans hésitation, pour encourager l’utilisation massive du bulletin de

Les mobilisations contre la loi Travail ont laissé des traces profondes et contribué à l’impossibilité politique faite à F. Hollande de se présenter, comme à l’échec de M. Valls à la primaire. Pourtant les luttes, nombreuses dans les entreprises et services, ne semblent pas entrer en résonnance avec la campagne électorale. Depuis des mois déjà la difficulté est réelle à construire les tous ensemble et les convergences de luttes. Si l’expérience montre qu’il n’y a pas adéquation entre les comportements sociaux et les comportements politiques, il reste que selon que les salariés auront ou pas le sentiment que le rapport des forces leur est favorable, ils et elles se sentiront encouragés ou pas à développer leurs luttes, question décisive pour battre le libéralisme au plan économique et social. C’est l’autre enjeu indirect mais néanmoins réel du 1er tour des élections.

cratie représentative telle qu’elle est aujourd’hui. Les primaires ne sont pas forcément, comme on pourrait l’entendre, un moyen de recréer de la légitimité. À mon sens, c’est plus un moyen pour des partis traditionnels de rester en « soins palliatifs », c’est-à-dire de retrouver une forme d’ancrage électoral qu’ils auraient perdu car, justement, on est face à des professionnels de la politique. Mais on voit bien les limites de l’exercice. C’est aussi, quelque part, la remise en question de la démocratie représentative qui passe par le vote et surtout par la présidentielle. Aujourd’hui on est à un tournant en terme d’équilibre politique mais aussi parce qu’on ne sait pas ce que va être le système partisan dans deux mois. Est-ce que En marche ! va devenir un vrai parti ? Est-ce que le PS sera toujours là ? Est-ce que les Républicains ne vont pas exploser ? Comment Jean-Luc Mélenchon peut transformer la France Insoumise en une machine électorale capable de gagner les législatives… Bref, dans deux mois on aura peut-être un nouvel équilibre politique.

train de partir c’est le vote en faveur de François Fillon. Le seul endroit où François Fillon domine de la tête et des épaules, c’est parmi les 65 ans et plus qui sont encore dans cette culture qu’ils ont toujours connu d’élites fortes qui décident, qui savent, etc. En face, on a les post baby-boomers, très diplômés, qui ont un regard très critique à l’égard de la politique et ne se satisfont plus de la politique institutionnelle telle qu’on la connaît. Ils ne se satisfont plus des partis, ils ne se satisfont plus d’être consultés uniquement tous les 5 ans. Ça boycotte, ça manifeste, ça proteste, ça choisit d’autres manières de faire de la politique et, surtout, ça ne se rend aux urnes que lorsque ça considère

qu’il y a de l’enjeu. On risque d’avoir une participation qui tourne entre 70 et 80 %, ce ne sera pas mal. Mais on voit bien que cette élection ne suscite pas l’envie des électeurs. Il y de l’enjeu, certes, mais les gens y vont à reculons. C’est clairement le fait que ça ne peut plus fonctionner comme avant. Cette fiction d’une rencontre d’un homme et d’un peuple, c’est une fiction qui marche dans l’univers gaulliste et dans l’univers des générations qui partent mais ça ne fonctionne pas au sein des jeunes générations, des gens qui sont nés après 1960 et qui sont maintenant la majorité des électeurs. Propos recueillis par Christelle Danglot

Ce qui est également intéressant c’est que ça montre les limites de cette association périodique des citoyens qu’est le vote. Quand vous y réfléchissez, le vote est un moyen de participer clairement inséré dans le système qui, grosso modo, convient à l’offre politique mais pas forcément à la demande. On sent bien que ça ne suffit pas aux gens d’élire un président tous les cinq ans. On voit bien aujourd’hui qu’ils en demandent plus : plus d’association, plus de démocratie inclusive… Ils demandent à être entendus.

Vincent Tiberj,

professeur des universités associé à Sciences po Bordeaux Un président qui décide, seul, avec un État fort, ça ne marche plus C’est quand même une campagne assez intéressante du point de vue de la différence entre pronostics et réalisation. Si nous nous étions parlé il y a un an, je vous aurais dit qu’on était parti pour une campagne assez ennuyeuse avec Sarkozy contre Hollande, en gros une revanche sur le match de 2012. Là, on est quand même arrivé à une forme de chamboule-tout intéressante, tant à gauche qu’à droite, avec Cécile Duflot, François Hollande, Manuel Valls et même Arnaud Montebourg éliminés d’un côté et de l’autre côté Alain Juppé, Nicolas Sarkozy… Bref, on a eu une vraie forme de renouvellement. À la fois, c’est intéressant et symptomatique d’un état de profonde insatisfaction vis-à-vis de la démo-

Certains candidats l’ont pris en compte mais je ne suis pas sûr que ce soit complètement un changement de culture politique. Pour beaucoup on est encore dans cette logique où vous avez un président jupitérien qui décide, seul, avec un État fort. Ça ne marche plus, et ça ne va plus marcher, quelque soit le président qui sortira en 2017. Il aura de toute façon, en face de lui, une majorité de gens qui n’aura pas voté pour lui et qui seront prêts, probablement, à se mobiliser contre lui dés le début. Il n’y aura pas d’état de grâce de la même façon qu’il n’y en a pas eu pour François Hollande. Les citoyens qui s’accordaient le mieux avec notre système institutionnel, sont en train de partir. C’est parmi les citoyens nés avant guerre qu’on trouve encore les plus favorables au système institutionnel tel qu’il est. Ils sont dans une forme de remise de foi aux élites pour décider, à leur place, de ce qu’il faut faire. Ils sont dans une espèce de culture de la déférence, de la verticalité. Ce qui est intéressant c’est que la dernière manifestation de cette culture là en

SONDAGE

Ce qu’en pensent les Français Deux sujets ont focalisé l’attention des commentateurs en ce début de dernière semaine de la campagne électorale pour le premier tour de l’élection présidentielle. D’une part, les sondages ne permettent pas de dire quels seront les deux candidats qualifiés pour le second tour. Mais ils annonçaient avec certitude que cela se jouerait entre Emmanuel Macron, Marine Le Pen, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon, ce qui ouvre la porte à six duels différents toujours possibles le 7 mai prochain. L’autre sujet concerne les attentes déçues des Français au regard de ce qu’ils connaissent des propositions formulées par les principaux

candidats. Selon un sondage réalisé auprès de 1913 personnes par Harris Interactive et publié par le Figaro du 15 mars, 55 % des personnes interrogées trouvent cette campagne « décevante », tandis que 11 % seulement sont d’accord pour dire qu’elle est « tout à fait utile ». Si 56 % des personnes interrogées trouvent que cette campagne leur permet de « se faire une idée sur les candidats », ils ne sont plus que 38 % à penser que la campagne menée par ces mêmes candidats les aide à se décider concernant celui pour lequel ils pourraient voter. Enfin, seulement 24 % des personnes interrogées pensent que cette campagne aura permis de débattre des problèmes qui les préoccupent alors qu’ils sont 70 % à exprimer un avis contraire. Les Nouvelles 20 avril 2017 • 5


INTERNATIONAL CHILI

FADWA BARGHOUTI :

Mouvement étudiant, le retour « Nous ne réclamons que le respect Il y a cinq ans, des centaines d’étu- jorité qualifiée de « réformette », qui des conventions de Genève » diants, au Chili, étaient descendus dans la rue contre un système scolaire particulièrement inégalitaire. En 2017, rien n’a changé, ou trop peu, dénoncent les principaux syndicats estudiantins qui appelaient, le 11 avril, à une marche nationale en faveur de l’éducation gratuite, universelle et de qualité. Il s’agit là de la première manifestation juvénile qu’essuie le gouvernement de la présidente socialiste, Michelle Bachelet, dont le mandat s’achève avec la présidentielle du 19 novembre. Les syndicats sont d’ailleurs très remontés contre la réforme de la Nouvelle Ma-

prévoit la gratuité de l’université mais à l’horizon 2020 et sans solder les problèmes accumulés. « Si, en 2011, nous avions près de 400 000 étudiants endettés, aujourd’hui nous (sommes) un million d’ étudiants endettés », alerte Daniel Andrade, président de la Fédération des étudiants du Chili (Fech). Les organisations et le Collège des professeurs qui soutenaient la journée d’action dénoncent l’esprit et la logique qui prévalent, à savoir la course à davantage de profits pour les entreprises privées qui ont pignon sur rue dans l’éducation.

décidé de prendre la tête de ce mouvement. Son épouse explique que 15 ans de prison consécutive n’ont pas entamé sa détermination et qu’il réfléchit la stratégie de lutte palestinienne à travers 4 axes : politique, juridique, diplomatique et la résistance populaire, pacifiste face à l’occupation et à la colonisation.

BRÉSIL

Temer, dans l’étau de la corruption La crise politique s’aiguise après que le tribunal fédéral ait ouvert une enquête visant huit ministres du président putschiste et près de 80 parlementaires. Michel Temer a de quoi trembler. À la manœuvre pour destituer la cheffe de l’État, Dilma Rousseff, le président putschiste est dans la tourmente à la suite de la décision, mardi 11 avril, du Tribunal suprême fédéral (TSF) d’ouvrir une enquête à l’encontre de huit ministres qui seraient impliqués dans le scandale de corruption Petrobras, le géant pétrolier du Brésil. Depuis trois ans, les investigations judiciaires n’en finissent pas d’éclabousser les principaux dirigeants politiques et économiques de la nation continent. Ce dernier rebondissement fait suite aux confessions dites « délations de la fin du monde » des responsables d’Odebrecht, l’une des plus grandes entreprises de construction brésiliennes en Amérique latine, accusée d’avoir verser d’énormes pots-de-vin à des partis politiques en échange de marchés. Ce scandale dans le scandale de Petrobras convulse tout le continent. Le président colombien, Juan Manuel Santos, est lui aussi suspecté d’avoir perçu des fonds pour financer sa dernière campagne électorale. Les hommes visés, loin d’être des seconds couteaux

Ce dernier chapitre dans la crise politique brésilienne est un coup dur, très dur, pour Michel Temer. Après avoir essuyé une première salve de démissions de ministres, sept exactement, eux aussi mouillés dans des affaires de corruption, voilà qu’un tiers de son exécutif est sur la sellette. Les hommes visés sont loin d’être des seconds couteaux puisqu’il s’agit d’Eliseu Padilha, responsable de la Maison civile, équivalent du poste de premier ministre en France. Le ministre des Affaires étrangères, Aloysio Nunes, et le secrétaire général 6 • Les Nouvelles 20 avril 2017

de la présidence de la République, Wellington Moreira Franco, à peines nommés, se retrouvent eux aussi acculés vers la porte de sortie. Les autres ministres impliqués occupent les maroquins des Sciences et des Technologies, des Villes, de l’Industrie et de l’Agriculture alors que ce ministère est pris dans la tourmente d’une sombre histoire de viande avariée. La saignée ne s’arrête pas là puisque l’enquête ouverte par le TSF vise également trois gouverneurs d’État, vingt-neuf sénateurs et pas moins de quarante-deux députés. Les présidents des deux principales forces politiques, piliers du gouvernement, sont aussi dans le collimateur de la justice, à savoir Romero Juca, qui dirige le Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB), la formation de Michel Temer, ainsi qu’Aécio Neves, du Parti socialiste démocrate brésilien (PSDB), candidat malheureux à la dernière présidentielle face à Dilma Rousseff. Les présidents des deux chambres du Parlement sont également concernés. Combien de temps pourra-t-il s’accrocher au pouvoir ?

À gauche, le Parti des travailleurs n’est pas épargné, mais dans une moindre mesure avec neuf députés et sénateurs. Enfin, le parquet a également demandé une enquête parallèle sur les trois derniers chefs de l’État, Fernando Henrique Cardoso, Luiz Inacio Lula da Silva et Rousseff, qui ne figurent pas sur la liste noire des 108 politiques visés. Combien de temps Michel Temer pourra-t-il s’accrocher au pouvoir grâce à son immunité présidentielle ? En 2018, date de la prochaine élection, il ne pourra se présenter car frappé d’inéligibilité à la suite d’une condamnation. À moins que les manifestations contre la corruption et ses politiques d’austérité n’aient raison de lui d’ici là. Cathy Dos Santos, l’Humanité, 13/04/2017

Le 17 avril, journée internationale des prisonniers, les prisonniers politiques palestiniens relançaient un nouveau mouvement de grève de la faim. Pour la première fois, Marwan Barghouti, détenu en Israël depuis quinze ans est à la tête de la mobilisation, après avoir été triomphalement réélu au comité national du Fatah. Avocate, elle aussi membre de l’organisation, son épouse, Fadwa Barghouti, a expliqué à l’Humanité Dimanche* les raisons de cette mobilisation. Fadwa Barghouti rappelle que depuis l’occupation de 1967, seuls des mouvements importants d’actions ont permis aux prisonniers palestiniens de voir leurs conditions de détention s’améliorer. Des acquis et promesses sur lesquels les autorités israéliennes reviennent dès que la mobilisation faiblit. « Aujourd’ hui, le gouvernement israélien profite de la situation géopolitique régionale et mondiale qui occupe les principales puissances comme un moyen d’attaquer encore davantage les droits des Palestiniens. La force occupante a également souhaité tirer avantage des divisions de la rue palestinienne en estimant que les prisonniers se trouvaient isolés. » La militante explique que le déclenchement du mouvement est la suppression par la Croix-Rouge internationale, pour des raisons économiques, d’une des deux liaisons qu’elle organise, par mois, pour amener les familles dans les prisons et alors même que l’Autorité palestinienne avait proposé de financer ces visites. Selon elle, si Marwan Barghouti a pris la tête de ce mouvement de prisonniers c’est « que la

situation est grave ». « C’est une bataille politique, une question nationale qui s’inscrit dans notre lutte. Les prisonniers sont les enfants de la Palestine et de la révolution. Ce mouvement est un moyen de briser l’isolement. » Les principales revendications des prisonniers concernent les contacts avec les familles : augmentation des temps de visite, fin des autorisations spéciales (les Palestiniens de 16 à 40 ans n’ont pas le droit d’effectuer des visites en prison) et le recours à un téléphone public. « Mes enfants n’ont pas vu leur père depuis trois ans ! Témoigne Fadwa Barghouti. Notre petite fille qui a 4 ans n’a jamais vu son grand-père. L’accès à un téléphone public dans la prison permettrait de rompre cet isolement. Nous sommes prêts à accepter qu’il soit sous contrôle israélien, sur écoute, avec des numéros préenregistrés, limités à la famille. Nous réclamons seulement le respect des conventions de Genève. Rien de plus. » Les familles ont donc décidé de peser et de cibler leurs actions vis-à-vis de la Croix-Rouge mais aussi contre l’autorité carcérale qui, selon l’avocate, « ne respecte aucun droit et applique la torture, qui est légale en Israël. » « On leur interdit l’accès aux soins, aux cours à distances, aux livres, aux journaux. Le gouvernement israélien viole toutes les conventions internationales sur les droits des prisonniers, en toute impunité. Le plus jeune détenu a 12 ans et le doyen 80 ans. Malgré toutes les conventions internationales, la force occupante maintient des centaines d’enfants en prison. » Marwan Barghouti, renforcé par sa popularité au sein du Fatah, a donc

« Israël doit être jugé pour ses crimes et condamné moralement, poursuitelle en le mettant au ban de la communauté internationale. Ce n’est pas à nous de dire aux États et aux peuples du monde leurs devoirs. Chaque pays décide pour lui-même. Marwan Barghouti soutient et défens le BDS car c’est une forme de sanction morale, politique et économique de l’occupation. (…) Marwan ne supporte plus que l’occupé soit mis sur le même pied d’égalité que la force occupante. Ce n’est plus possible de détourner les yeux lorsque Israël commet ses crimes et ses attaques. La communauté internationale se réveille quand la victime relève la tête et riposte aux coups qui lui sont assénés. À ce moment-là, les condamnations pleuvent. C’est pour cela que Marwan s’adresse au peuple et non au pouvoir en place. Il sait ce que signifie l’oppression. Notre résistance, on la puise dans le soutien international. Cette solidarité internationale reste notre principale force. Car, à chaque fois que nous sommes découragés, on sait que vous êtes derrière nous. » Interrogée sur le ressenti de la jeune génération vis-à-vis de la cause palestinienne, Fadwa Barghouti souligne le décalage entre les discours de paix, sur le vivre ensemble, une solution à deux États… auxquels ils assistent depuis des années et les crimes commis contre leur peuple. « En plus de subir quotidiennement l’occupation, le reste est extrêmement difficile : faire des études, travailler, circuler, quitter le pays. Notre rôle, en tant qu’aînés, est de les maintenir dans le mouvement avec des valeurs humanistes, de droit, de justice, de fraternité. On n’a pas le droit de les lâcher. Mais cela devient de plus en plus difficile. Et la situation est explosive ». * Par Vadim Kamenka, traduction Noha Rashmawi, HD 13-19/04/17


PCF 1ER MAI 2017

PCF COUTRAS

Le muguet des communistes

Repas républicain

Entre les deux tours de l’élection présidentielle, la vente du traditionnel muguet du 1er mai est une initiative de souscription populaire, appréciée par les communistes et leurs sympathisants. Au-delà, nous pouvons le proposer à toutes celles et ceux qui sont mobilisés pour une société d’émancipation.

Cette vente du muguet des luttes permet d’élargir encore la collecte de souscription pour les Législatives des 11 et 18 juin prochains. Cette initiative complète toutes les autres formes de collectes (dons, repas, lotos, bourriches, vide-greniers, tombolas…). Pour que cette vente soit un succès, outre les bouquets qui seront vendus à la manifestation du 1er mai,

les sections sont invitées à établir un plan de diffusion, des points de vente, à coupler avec la diffusion de l’Humanité-Dimanche… Par exemple, plusieurs sections achètent des bouquets de muguet pour les proposer aux communistes et sympathisants du PCF, des habitants de leurs communes, circonscriptions, devant des entreprises. Et bien sûr, les communistes du département sont partie prenante de la vente du muguet dans la manifestation du 1er mai. L’an dernier, 906 bouquets ont été vendus, dont 220 dans le Blayais, 200 à Bègles, 250 par les Jeunes Communistes, 50 par les camarades des Graves, le reste dans la manifestation du 1er mai. Aide à la confection des bouquets : samedi 29 avril de 10h à midi à la Fédération

Sophie Elorri trésorière départementale

AVEC LES « FRÈRES BOCQUET »

Mobilisés contre l’évasion fiscale Auteurs de rapports parlementaires sur les paradis fiscaux, les deux élus poursuivent leurs missions sur la piste des Sans domicile Fisc : évasion, optimisation fiscale et fraude font perdre entre 50 et 100 milliards d’euros au budget de la France chaque année, et 1 000 milliards d’euros à l’Europe. « Conséquences de la lutte molle de nos gouvernements, expliquent-ils, l’école, la culture, l’hôpital, la justice, les équipements publics, les collectivités perdent des moyens pour répondre aux besoins des citoyens. Cette austérité qui mine l’État gangrène la démocratie, ouvre la porte aux extrémismes. Et si l’on passait

des paroles aux actes ? » proposent-ils, avec leur livre mobilisateur, citoyen, au-delà des positions partisanes. Les auteurs préconisent des mesures directes concrètes pour la France, l’Europe, pour le monde. Objectif : réorienter la finance dans le droit chemin, au service des peuples. Nécessité : une mobilisation générale pour remettre le monde à l’endroit. Leur ouvrage, préfacé par Jean Ziegler, s’appuie sur une série de témoignages de personnalités de toutes sensibilités dont des hauts fonctionnaires internationaux, des magistrats, des banquiers et des enquêteurs spécialisés dans la délinquance financière.

Le 8 avril dernier, une soixantaine d’adhérents et sympathisants du PCF s’est réunie, à St-Christophe-de-Double, pour participer à la présentation des candidats aux élections législatives pour la 11e circonscription, Sébastien Laborde et Magalie Soares.

Après une minute de silence dédiée à notre camarade Alain Bigot, Magalie et Sébastien ont ouvert les débats qui se sont prolongés pendant le repas républicain qui a suivi. Tous les adhérents et sympathisants sont attendus au grand banquet de l’Huma le 21 mai. 10E CIRCONSCRIPTION

Ateliers législatifs à partir de 20h salle du Verdet à Libourne • Mardi 16 mai sur le thème : « Logement - Inégalité sociale » TOMBOLA

Banquet de l’Huma, 21 mai Disponible à la fédération, et auprès des trésoriers de sections. La tombola est un outil de popularisation du Banquet de l’Huma et du meeting. C’est aussi un outil de rencontre et d’inscription ou de soutien à cet événement. Le tirage aura lieu le 21 mai sur place à 15h. Chaque bon coûte 2 €, le carnet 10€. Pour tout achat d’un carnet vendu à une même personne, le prix du repas du Grand Banquet sera de 5 € au lieu de 15 €, sur présentation du bon REPAS 5 €.

Sans domicile fisc disponible à la Fédération du PCF 17,50 €

SOUSCRIPTION

Mes printemps de barbelés Georges Durou, auteur du livre Mes printemps de barbelés, est l’un des derniers rescapés en Gironde des camps de la mort. Il est président du l’Association du Souvenir des Fusillés de Souge et a été décoré de la Légion d’Honneur. Son livre est un témoignage sur « ce qu’il peut rester d’humanité dans des conditions inhumaines ». Un récit fondamental quand l’extrême droite et la droite extrême menacent plus que jamais la démocratie, les libertés, le progrès social. Arrêté en 1940, interné au Fort du Hâ puis à Mérignac, Georges Durou sera le seul, parmi les 51 otages amenés au camp de Souge à Martignas, à ne pas être fusillé le 24 octobre 1941. Il avait 18 ans.

Il sera envoyé dans un des convois ferroviaires morbides qui menaient aux camps de travail : OranienbourgSachenhausen puis l’usine-camp de concentration Heinkel. Avec pudeur, il raconte la douleur, le dur travail, la maltraitance, l’humiliation, la mort, mais aussi la solidarité, la lutte quotidienne, le sursaut de résistance humaine nécessaire à la survie. Dans le contexte d’aujourd’hui, il réitère sa volonté de soutenir son parti en reversant l’intégralité des bénéfices de la vente de son livre à la souscription. Disponible à la Fédération du PCF de Gironde. 10€ À commander (+ 2 € de frais de livraison)

Chèque à l’ordre de : PCF33 À renvoyer (avec votre nom, prénom, adresse) au : 15, rue Furtado, 33800 Bordeaux Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera effica- cement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF, lance une souscription afin de mener nos prochaines échéances politiques, notre objectif est de 70 000 euros.

ILS ONT DONNÉ 2 705 € : M. VINCENT Denis, Bassens ; M. JAGOURD J-Paul, Bassens ; M. DENGUILHEM Michel, Ste-Eulalie ; Mme DENGUILHEM Lise, SteEulalie ; Mme LAULAN Maryse, Ste-Eulalie ; M. BORDES J-Jacques, Bordeaux ; Mme GARBISO Eliane, St-Seurin-sur-l’Isle ; M. RIOLS Jean, Mérignac ; M. IGOU Marc, Cadaujac ; M. MARTY Guy, Saucats ; M. CAZENAVE Pierre, Mérignac ; Mlle-s CASAMAJOR C. ou B. , Bègles ; M. BORDAS Pierre, Bègles ; Mme DUCOS Christiane, Bègles ; M. GAMBIER Bernard, Bègles ; M. BOIVINET Vincent, Bègles ; M. CHOUZENOUX Manolo, Bègles ; M. RAYMOND René, Talence ; Mme BONNEVAL Jaqueline, Bordeaux ; Mme BERNARD Muriel, Salles ; M. CHARRUYER Hubert, Ambès ; M. OULIE Sege, Les Peintures ; Mme DELPECH Jeanne, St-Magnede-Castillon ; VAN GALLEMAERT J. , Villenave-d’Ornon ; M. JUILLERAT Guy, Bordeaux ; M. DELEZE Pierre, Bordeaux ; M. ANTONIOL Jean-Marie, Montussan ; Mme MORAGA Nuria, St-Symphorien ; M. GARCIA Benoît, Bordeaux ; Section de Coutras Les Nouvelles 20 avril 2017 • 7


CHRONIQUE

CULTURE & SOLIDARITÉ « LES AMIS DE L’ORMÉE »

par Jeanne R.M.

Concerts de printemps

Les amis de L’Ormée, Crech’endo, Les Voy’elles vous invitent à leurs concerts de printemps* Les Éléments, L’Amour, direction Élisabeth Pétillot : Saint-Saëns, Sibélius, Lully, Mozart… Les vendredis 5 mai à 20h30, église St Augustin de Bordeaux et 12 mai à 20h30, église sainte marie de La Bastide. C’est une constante, pour la chorale de l’association Les Amis de L’Ormée, de travailler un répertoire classique entre deux Cabarets plus particulièrement dédiés à la fête et aux chants « populaires et citoyens ». On le sait : en matière de musique, nos Ami-e-s ne s’interdisent rien ! Ces deux soirées, à l’initiative des « Amis », sont placées sous le signe de la diversité : diversité des intervenants, diversité des styles, diversité des compositeurs et des œuvres. On entendra chanter en hongrois, finlandais, anglais et français bien sûr. Un invariant toutefois, la « cheffe » de chœur, Elisabeth Pétillot. Elle dirigera les trois

groupes vocaux qui interviendront à tour de rôle puis dans des chants communs. Avant de s’installer avec sa famille en France, Elisabeth Pétillot était professeur de chant et directrice du chœur de femmes de l’Université du Wisconsin aux États-Unis. Elle poursuit ici sa carrière de contralto soliste, de pédagogue et de chef de chœur. Artiste aux intérêts et talents multiples, elle s’est mise au service de plusieurs chœurs amateurs. Depuis la rentrée, elle anime la Chorale des « Amis de L’Ormée ». Sous sa direction, nos ami-e-s choristes ont donné en décembre, pour l’exposition Pucéart, une solide prestation autour des chants de mer et de marin. L’ambition est tout autre ce printemps. Elisabeth leur a proposé des chants rassemblés sous le thème « LES ELEMENTS » avec des compositeurs comme Saint-Saëns, Sibélius, Lully… Certaines de ces belles mélodies seront accompagnées, au piano ou par un trio à cordes ; d’autres seront interprétées a capella. Il y aura des

surprises : on élèvera au rang de musique classique La mer de Charles Trénet et encore Le vent l’emportera de Noir Désir. Fondé en 1995, tout comme la chorale des Amis de L’Ormée, le groupe vocal Crech’endo de Bègles est familier de chants et de musique classiques : Messes de Schubert, Requiem de Mozart… Elisabeth en a pris la direction il y a trois ans. Pour ces soirées, Crech’endo célèbrera L’AMOUR. Le cœur de ses interventions sera constitué des petits bijoux que sont les Nocturnes de Mozart, six pièces évoquant les tourments ou les joies de l’amour. On retrouvera Alice Zimmermann au violon, Aurélien Pétillot à l’alto et Laurence Dufour au violoncelle. Quant à la pianiste Anna Arnautou, elle apportera sa touche musicale à de nombreux morceaux. À côté de ces deux groupes bien « installés », Elisabeth a invité le chœur de femmes de l’Ecole de musique de Lormont, un petit ensemble qu’elle a récemment créé : Les Voy’elles. Le nom est à lui seul prometteur. En première partie, elles célèbreront L’EAU et chanteront les peines de L’AMOUR en deuxième partie. C’est donc un programme de nature à satisfaire tout public, les « accros » comme « les néophytes ». La musique permet de rassembler, dans une même émotion, des personnes de tous horizons. On peut compter sur tous les intervenants, choristes et musiciens, pour faire vivre cette conviction au long de ces soirées. Jean-Jacques Crespo * Entrée : 12€. Gratuit pour les moins de 12 ans.

DÉCLARATION DE L’ARAC

8 mai 2017 : poursuivre le combat pour la souveraineté nationale, la justice sociale, la paix et la sécurité Pour le 8 mai 2017, l’ARAC appelle les citoyennes et les citoyens à se mobiliser afin de poursuivre « le combat de nos aînés pour la souveraineté nationale, la justice sociale, la paix et la sécurité dans notre pays et dans le monde ». « Le 8 mai 1945, à Berlin, l’Allemagne hitlérienne signait sa reddition sans conditions devant les représentants des armées alliées, de la France, de la Grande-Bretagne, des U.S.A et de l’Union Soviétique.

C’était le jour de la victoire des peuples épris de liberté dont les luttes n’ont pas été seulement menées par des forces militaires mais aussi par les forces des Résistances des différents pays assaillis par l’armée nazie et ses alliés. Dans ce combat, les peuples de l’Union Soviétique ont fait preuve d’un courage et de sacrifices exceptionnels notamment à Stalingrad, Leningrad et Koursk. C’est grâce à ces valeureux combattants que la victoire

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932

8 • Les Nouvelles 20 avril 2017

a pu être acquise le 8 mai 1945 sans oublier le rôle déterminant de l’escadrille Normandie-Niemen. Reconnaître cela ne retire rien à la lucidité et au courage de Charles Tillon et du Général de Gaulle, ces hommes qui ont dit non à la trahison, et aux sacrifices des Pierre Brossolette, Jean Moulin, Lucie et Raymond Aubrac, du groupe Manouchian ou des martyrs de Châteaubriant, de Souge, du Mont-Valérien… et de l’ensemble des résistants et résistantes du pays. Nous leur rendons à tous un hommage profondément reconnaissant, combattants de la France Libre, Résistants, Résistantes, Déportés, Déportées, Fusillés et massacré(e)s. C’est à eux que nous devons la mise en œuvre des mesures politiques, économiques, sociales et de progrès humain, inspirées du Programme du Conseil National de la Résistance que nous continuons à défendre aujourd’hui. »

« Deux ans de taule, crétin ! »

Elle revient de loin. De si loin qu’on se demande, en si peu de temps qu’il n’en faut pour compter jusqu’à vingt ans, comment elle a réussi. De si loin géographiquement, de loin chronologiquement, loin religieusement : L’Enfer. D’aucuns disent qu’on n’en revient pas pourtant de cette fournaise, certains même t’y envoient avec la certitude de ne jamais te revoir. Il s’agit d’un voyage aller, sans billet de retour, sans espoir de te le raconter. L’être humain a t-il des ressources si inépuisables, une telle force de reconstruction, une résilience à toute épreuve qu’il peut se permettre d’inventer le pire, pour lui, pour ses proches et son espèce ? Là-bas on dit que quand le vieux meurt, c’est la bibliothèque du village entier qui brûle. Faut-il alors détruire dès le commencement tout rêve de lecture ? Son crime, celui qu’elle n’a pas commis, celui qu’elle paiera par la peine capitale, la prison à perpétuité dans son corps de femme. Elle est née enfermée, alors que d’autres se libèrent de la matrice et vont à la découverte de l’altérité. Femme, il lui manque un chromosome, le Y, le divergent, l’autoritaire, le tortionnaire. Celui qui décide de ce qu’elle sera. Sans honte, sans autocritique, sans même imaginer qu’il pourrait se poser une question, il impose. Son choix est puéril, il veut, il obtient. Il veut manger, femme lui apportera. Il veut dormir, femme se taira. Il veut baiser, il n’en assumera aucune conséquence. Et pourtant ce jour-là, tout à l’heure, quand chacun discute de la possibilité d’un premier tour d’élection présidentielle surprenant, quand les enfants rentrent de l’école pour goûter et faire leurs devoirs, quand en Turquie le président demande à être roi, là, quand personne ne pense à elle, personne ne sait qu’elle existe, qu’elle est voisine, qu’elle est votante, qu’elle est pensante. Là juste derrière chez moi, tout près de chez toi, elle l’a regardé et a dit non. Alors Y s’emporte, refuse le refus, n’admet pas qu’il ne décide pas. Y lui interdit le choix. C’est de lui et de lui seul qu’elle est enceinte, donc Y est devenu père, d’un amas de cellules certes, mais père. Y a décidé qu’elle ne déciderait pas. Y l’empêche de sortir pour aller voir son médecin. Y ferme les portes à double tour. Y lui interdit. Y la séquestre à domicile, lui séquestre son ventre. Ben oui, mais non ! Y pliera. Elle dit non et re-non, téléphone, se renseigne. Et de sa petite voix, de ce corps affaibli et fort de ce retour chez les vivants : « Si tu m’entraves dans mon choix, dans mon corps, c’est deux ans de prison ferme pour toi, et l’enfer qui t’attend. » 49 jours, carnets d’une faiseuse d’anges et

Eva Humana est, Les petites nouvelles de Jeanne R.M Disponible à la fédération de Gironde du PCF 15 rue furtado 33800 BORDEAUX


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