Jeudi 27 avril 2017 - N° 2200 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro
I A M 1 E DE LUTTE ER
É N E R C U N A JO T S I S É R E S D E M T M E A R ROG P N X O U R A FACE ET DE MAC N F U D
ACTUALITÉ HOMMAGE NATIONAL
Le conjoint du policier assassiné sur les ChampsÉlysées appelle à veiller à la paix Mardi matin, un hommage national était rendu à la préfecture de police de Paris à Xavier Jugelé, tué jeudi 20 avril par un terroriste sur les Champs-Élysées. Son conjoint a salué la mémoire du fonctionnaire de police dans un discours très digne où il reprend à son compte la formule : « vous n’aurez pas ma haine ». François Hollande a rendu un hommage national mardi à Xavier Jugelé, tué « parce qu’il était policier » lors de l’attentat sur les Champs-Élysées jeudi 20 avril, et demandé aux « élus de demain » de donner aux forces de l’ordre les moyens « nécessaires » pour assurer la protection des Français. L’hommage, dans la cour de la préfecture de police, s’est déroulé en présence de sa famille mais aussi notamment des deux candidats qualifiés pour le second tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, qui avaient répondu favorablement à l’invitation du chef de l’État sortant. Etienne Cardiles, diplomate au Quai d’Orsay, a parlé avec une grande pudeur de son conjoint, Xavier Jugelé, tué dans ses fonctions, de ce en quoi il croyait… En voici un extrait. « Lorsque sont parus les premiers messages informant les Parisiens qu’un événement grave était en cours sur les Champs-Elysées et qu’un policier avait perdu la vie, une petite voix m’a dit que c’était toi. Et elle m’a rappelé cette formule généreuse et guérisseuse : “Vous n’aurez pas ma haine”. Cette haine, Xavier, je ne l’ai pas parce qu’elle ne te ressemble pas. Parce qu’elle ne correspond en rien à ce qui faisait battre ton cœur, ni ce qui avait fait de toi un gendarme puis un gardien de la paix. Parce que l’intérêt général, le service des autres et la protection de tous faisaient partie de ton éducation et tes convictions et que la tolérance, le dialogue et la tempérance étaient tes meilleures armes. Parce que derrière le policier, il y avait l’homme, et qu’on ne devient policier ou gendarme que par choix : le choix d’aider les autres, de protéger la société et de lutter contre les injustices. […] Je voudrais dire à tous ceux qui luttent pour éviter que ces événements se produisent, que je connais leur culpabilité et leur sentiment d’échec et qu’ils doivent continuer à lutter pour la paix. […] Restons tous dignes et veillons à la paix et gardons la paix. » La dernière semaine de la campagne présidentielle aura été marquée par un retour au premier plan de la menace terroriste. Abattu jeudi soir sur les Champs-Élysées, alors qu’il venait de tuer un policier et d’en blesser deux autres, Karim Cheurfi, 39 ans, n’a pu être stoppé avant de commettre le pire. S’il n’était pas fiché S (pour « sûreté de l’État ») comme les deux présumés terroristes de Marseille, arrêtés le mardi précédent, il avait toutefois attiré l’attention des autorités après avoir déclaré à un proche vouloir « tuer des policiers en représailles de ce qui se passait en Syrie ». Le profil de Karim Cheurfi différait singulièrement de ceux de ses « homologues » arrêtés à Marseille, un profil instable mais surtout loin de tout prosélytisme religieux. Cela ne l’a pas empêché, jeudi soir, au moment même où les candidats à la présidentielle défilaient sur le plateau de France 2, de passer à l’acte, en abattant un représentant de l’État. Le neuvième depuis les attaques de Mohamed Merah en 2012. À proximité du corps de Karim Cheurfi, un message a été retrouvé, « défendant la cause de Daech », selon François Molins, procureur de Paris.
BORDEAUX
Plusieurs centaines de personnes ont marché pour les sciences
Le 22 avril, était organisée la « Marche pour les sciences », un rendez-vous mondial entre le public et les scientifiques : 605 marches dans 61 pays, 24 marches en France. À Bordeaux, plusieurs centaines de personnes s’étaient données rendez-vous à 15h à la maison citoyenne pour se rendre en manifestation jusqu’à Cap Sciences. La Marche pour les Sciences, initiée au États-Unis suite à l’accession des forces obscurantistes à la Maison Blanche marque la nécessité de défendre l’indépendance et la liberté des sciences et de dégager l’activité scientifique de la sujétion aux intérêts économiques particuliers. En France, la question du change-
Claude Mellier est intervenue lors du conseil de métropole du 14 avril dernier pour soutenir le mouvement des danseurs et danseuses de l’Opéra de Bordeaux qui subissent les baisses budgétaires imposées par l’Etat aux collectivités locales. « Nous voterons cette délibération qui définit dans une convention, les éléments qui contractualisent les relations entre la ville de Bordeaux, Bordeaux-Métropole et l’Opéra. L’Opéra de Bordeaux symbolise l’art, la culture, le savoir faire des artistes et des personnels attachés à cette institution. Aujourd’hui, une pétition (1) alerte sur la situation des artistes permanents du Ballet ; pétition qui a recueilli 8 000 signatures. Ceci ne peut que nous interpeller. Il est clair que la baisse de dotations aux collectivités par l’État a pour conséquence notamment l’incertitude et l’absence de visibilité pour les danseurs du corps de ballet. Avec cette interrogation : le ballet classique va-t-il disparaitre ? Notre attachement à la création artistique et à la place de l’Opéra à Bordeaux et sa région appelle un investissement culturel à la hauteur de son rayonnement ce qui implique des artistes assurés de leur avenir. “La danse peut-elle résister ?”, questionne le chorégraphe Jean-Claude Gallota dans le livret de présentation “4 tendances” de l’Opéra de Bordeaux. Le public présent a donné une réponse claire par son enthousiasme lors des représentations de la semaine dernière. C’est cette qualité qu’il faut conserver en écoutant mieux les revendications des créateurs et des artistes. » 1 - « Sauvez le Ballet classique à Bordeaux », sur 2 • Les Nouvelles 27 avril 2017
Ivan Lavallée
POPULATIONS ROMS
« Chasser la pauvreté, pas les pauvres ! » Élue d’Ambarès-et-Lagrave, élue métropolitaine membre de la commission Urbanisme, Odile Blein a participé à une récente délégation à Strasbourg pour étudier les actions menées par cette ville en direction des populations Roms. Voici son récit :
BORDEAUX-MÉTROPOLE
« La danse peut-elle résister ? »
ment climatique, pourtant essentielle à l’échelle de la planète, est trop peu présente dans les débats politiques en général, de la campagne présidentielle en particulier. Les principaux médias se font trop souvent les propagandistes des thèses les plus obscurantistes, qu’il s’agisse de la vaccination, ou de la transition énergétique, des OGM ou autres sujets sensibles. Ainsi sur le grand soir de France 3 du 22 avril, après avoir présenté le porte parole de la marche pour les sciences, on nous a gratifié d’un reportage pour le moins indulgent à l’égard des 45 individus qui perturbent le chantier du site d’enfouissement des déchets nucléaires. Les discours politiques, ou non, construits sur des affirmations idéo-
logiques, voire sur des contrevérités, sont quotidiens et rencontrent un succès marquant le désarroi dans lequel la société capitaliste en crise plonge le peuple. Ceux qui, à l’inverse, défendent une vision rationnelle de la vérité source d’émancipation et de progrès, sont devenus inaudibles. Il est toujours plus facile de faire peur que de ramener à la raison, ce qui devrait pourtant être le rôle de la culture et des médias. La marche pour les sciences du 22 avril est un moment du soutien et de l’attachement des citoyens aux principes d’indépendance de la recherche du pouvoir politique, c’est défendre la construction des savoirs face aux opinions préconçues, c’est affirmer la nécessité du dialogue entre sciences et société, et exiger la prise en compte du travail scientifique dans les décisions politiques. C’est également l’occasion de se poser la question de la place des sciences dans la société et d’initier des actions de culture scientifique en donnant les moyens nécessaires à la recherche publique, tant fondamentale qu’appliquée, tant en nombre de postes de chercheurs et personnels de tous types nécessaires qu’en crédits récurrents.
Une délégation d’élus et de techniciens de Bordeaux Métropole, des villes de Bègles, Mérignac et Bordeaux sont allés à Strasbourg, début avril pour étudier la politique mise en place depuis quelques années par cette ville pour les populations Roms installées. Dans les années 2008, le maire et son adjointe en charge des solidarités se sont engagés dans une politique volontariste, partant du principe que « s’enliser dans un bidonville ne correspond à aucun déterminisme culturel ». Leur objectif à plus ou moins long terme, était clair : faire disparaître les bidonvilles. À ce moment là, environ 450 personnes, essentiellement issus de la communauté Rom, vivaient dans 14 bidonvilles, disséminés dans la ville, dans des conditions indignes. Un dialogue important a été mené avec les familles, chacune étant traitée comme un « cas » à part. De nombreuses associations étaient
parties prenantes, dont Médecin du Monde et le Centre Communal d’Action Sociale… Le but, que les populations Roms qui le souhaitent puissent devenir des strasbourgeoises à part entière. Fin 2011, un premier « espace temporaire d’insertion » a ouvert. Cet espace correspond à environ 100 personnes, logées en caravanes. Cet espace est géré par une association (Horizon amitiés). Le 26 août 2012, le gouvernement Ayrault prend une circulaire qui conditionne le démantèlement de campements à l’étude de solutions de relogement. Une disposition qui renforce les convictions des élus strasbourgeois. En 2013, la municipalité décide de créer une « mission Roms » qui assure la coordination et le suivi des actions. Trois permanents sont recrutés : un chef de projet ainsi que deux agents. La même année, un second espace ouvre pour accueillir environ une centaine de personnes, réparties dans 31 caravanes. Ce nouvel espace est accompagné par la Croix Rouge. Le « donnant/donnant » semble être un élément important : si la commune s’engage, les familles s’engagent aussi. Elles s’engagent à apprendre le français, à chercher un emploi, à scolariser les enfants et à
respecter les règles de vie à l’intérieur de l’espace. Au final, très peu de familles et/ou de personnes ont fait un autre choix (retour en Roumanie, éloignement de Strasbourg…). Ces espaces temporaires d’insertion n’ont pas vocation à durer, mais ils sont un outil pour la commune, un tremplin pour les familles. L’objectif est d’abord de trouver un emploi, pour avoir accès à un logement social dans un deuxième temps. Comme le dit un collectif de soutien à ces populations, « il ne faut pas chasser les pauvres, mais chasser la pauvreté ». La délégation bordelaise doit donner des suites à ce voyage. La situation sur la Métropole n’est pas totalement comparable, mais il existe aussi des populations Roms* pour lesquels il faudrait bien enfin trouver des solutions durables. Car jusqu’alors, les actions entreprises, et il y en a, sont toujours remises en cause par des expulsions régulières. Seule une réelle volonté politique de résoudre le problème pourra donner des résultats. *Au total sur l’agglomération, 744 Roms (soit 0,1 % de la population) qui vivent essentiellement dans des squats, sur une trentaine de sites, les plus importants étant situés à Bordeaux, Mérignac et Bègles.
ACTUALITÉ
Editorial
1ER MAI
Pour poursuivre le rassemblement et les luttes
BORDEAUX Rassemblement Place de la République à 9h30. Départ de la manifestation à 10h. Moment festif à la Bourse du Travail dès la fin de la manif Comme chaque année, la CGT appelle l’ensemble des travailleureuse-s, privé-e-s d’emplois, des retraité-e-s à se mobiliser massivement, le 1er mai, pour de nouvelles conquêtes sociales porteuses des valeurs de progrès social, de solidarité et de paix. Pour le Parti communiste qui s’associe traditionnellement à la manifestation, ce rendez-vous prend une autre envergure encore dans le contexte électoral. Elle portera cette année fortement la revendication de l’abrogation de la loi « Travail » pour « sortir de la logique de mise en concurrence entre les territoires et les populations ».
Arrêt du dumping social et environnemental, nouveau statut du travail salarié qui permet de rattacher à la personne des droits et garanties transférables et opposables à chaque employeur, redéploiement des services publics de proximité au profit de la réponse à l’intérêt général, augmentation significative des minima sociaux, Smic à 1 800 euros, réduction de la durée légale du temps de travail à 32 heures seront également au menu. À l’issue du premier tour de l’élection présidentielle, la CGT a réagi à la présence de M. Le Pen au second tour. « C’est un danger pour la démocratie, la cohésion sociale et le monde du travail. Les gouvernements, qui depuis 2002 se sont succédés sans jamais répondre aux aspirations légitimes à plus de justice sociale, sans ouvrir de perspectives d’avenir meilleur, en portent une lourde responsabilité ! La CGT ne se résoudra jamais à accepter un tel scénario. Elle affirme que les salariés doivent, plus nombreux et plus fort, exprimer leurs attentes et leurs exigences revendicatives, faire grandir des mobilisations convergentes capables d’imposer un rapport de force pour gagner de nouveaux droits. Seul le progrès social favorise les solidarités, participe à combattre l’exclusion, les stigmatisations, les mises en concurrence. L’utilisation des peurs, du terrorisme, les amalgames éhontés entendus lors de la
campagne, la xénophobie, le racisme, le sexisme et l’homophobie, la préférence nationale ne résoudront pas les inégalités, le chômage et les bas salaires ». « Pas une voix ne doit se porter » sur la candidate de l’extrême droite déclare le syndicat. La CGT appelle l’ensemble des salariés et des organisations syndicales à faire du 1er mai « une journée de mobilisation, de lutte et d’expression revendicative exceptionnelle, une journée de rassemblement pour les droits des travailleurs, le progrès social, la liberté, l’égalité, la justice, la fraternité, la paix, la démocratie et la solidarité internationale ». Pour le Parti communiste, au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle, la leçon essentielle de cette campagne est que « rien n’est plus urgent que de continuer à ouvrir aux nouvelles aspirations, à une véritable démocratie citoyenne, les voies de leur rassemblement pour construire une nouvelle République sociale, écologique, solidaire, respectueuse de la diversité et des attentes de notre peuple. » (lire déclaration page 4). Cette lutte de longue haleine commencera dès le 1er mai. À Bordeaux, cette année encore, ses militants seront donc présents dans le cortège avec la vente traditionnelle du muguet et la souscription.
TRAVAIL
Rencontres entre des coursiers à vélo et des candidates communistes
Jeudi 20 avril, autour de quelques tables de la librairie La Zone du Dehors, des militants communistes de Bordeaux et les deux candidates qu’ils proposent pour les législatives sur la 2e circonscription rencontraient le secrétaire du tout récent syndicat des coursiers à vélo. La rencontre est informelle et le débat riche. Servane Crussière et Séverine Viaud, candidate présentée par le PCF sur la 2e circonscription s’intéressent « à la vie du quartier, à ceux qui y vivent mais aussi ceux qui y travaillent et notamment dans ces nouveaux métiers que nous connaissons mal ». Elles ont donc proposé au secrétaire du premier syndicat CGT des coursiers à vélo une rencontre. À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, Servane rappelle qu’elle soutient la candidature de Jean-Luc Mélenchon qui « a sa façon à lui de contredire la précarité et l’ubérisation du travail ». Les communistes veulent participer à construire une majorité progressiste à l’Assemblée nationale qui défendra de
nouvelles lois pour de nouveaux droits des salariés. Que faire de ces statuts et nouvelles relations de travail lorsqu’on est plus habitué à défendre les conditions de travail dans le cadre protecteur du salariat ? Arthur, secrétaire du syndicat CGT des coursiers à vélo, raconte son statut de micro-entrepreneur, le seul possible pour travailler avec les plateformes de livraison de repas à domicile, son temps de travail libre (ni minimum, ni maximum), le travail distribué par un algorithme (via une application sur le téléphone mobile) et dont personne ne comprend comment elle fonctionne, sous quels critères. La relation contractuelle entre les coursiers et les plateformes offre à celles-ci une bien trop grande liberté de rompre comme elles l’entendent. C’est un point fort de revendication et de travail avec le syndicat CGT : pouvoir attaquer une plateforme pour travail salarié dissimulé en cas de rupture abusive et exiger la requalification du contrat. Reprendre la main sur la tarification et la reconnaissance de leur droit à
négocier, sont leurs autres revendications importantes. Plusieurs des militants présents trouvent que la situation des coursiers est de l’esclavage. « Le mot est trop fort », proteste Arthur. Il confirme que la plupart des coursiers apprécient leur travail, la souplesse d’horaires, la facilité de recrutement, le sentiment d’appartenir à une communauté de cyclistes… Si les candidates sont prêtes à apporter leur soutien aux revendications des coursiers, elles insistent sur la nécessité de « reprendre la main sur le travail » de manière générale dans notre société. Elles s’inquiètent de cette relation de travail sans déontologie ni aucune obligation vis-à-vis des subordonnés. Elles rappellent qu’un statut pour les étudiants leur éviterait de devoir travailler, constatent que le statut de micro-entrepreneur soulève des questions sur la protection sociale, la précarité et que dans de plus en plus de secteur il vient remplacer celui de salarié (avocats, journalistes, dans l’immobilier et même le sport). De plus, pour la livraison de repas, en augmentant le nombre à réaliser, il met sous tension les salariés des restaurants, dans des locaux pas toujours adaptés… Bref, un grand chantier en perspective pour des députés, en nombre suffisant, qui auraient décidé de réinventer le travail, avec et dans l’intérêt du plus grand nombre. CD
La gauche de demain est-elle déjà là ? Il y a des scenarii écrits d’avance, et malgré tous nos efforts peu de choses arrivent à gripper les mécanismes qui sont à l’œuvre. Le fils prodigue du CAC40 Emmanuel Macron affrontera Marine Le Pen. Ce duel nous le craignions depuis plus d’un an, nous n’avons pas réussi à l’empêcher. Nous avons fait tout ce qui était humainement possible pour le contrer et nous avons largement contribué au score de Jean Luc Mélenchon. Il y a aujourd’hui deux urgences. Tout d’abord, il faut faire barrage à l’héritière de St Cloud. Nous ne pouvons pas la laisser prendre le pouvoir avec son programme qui ajoute la xénophobie au libéralisme de son rival. Avec elle, ce serait le pire qui s’annoncerait pour les classes populaires et les plus fragiles. Il nous faut poursuivre et élever plus haut la bataille contre le Front national. Il est une imposture et la dédiabolisation a tellement été puissante et orchestrée que même dans notre électorat on peut entendre que « le second tour de cette élection présidentielle consiste à faire le choix entre la peste et le choléra… ». N’oublions jamais qui sont les fondateurs du Front National des Le Pen ! Ce sont d’anciens collaborateurs du régime de Vichy et d’anciens nazis. Pas une voix de plus ne doit aller au Front national. Aujourd’hui notre seul moyen de lui faire barrage est le vote. Et ne pas le faire serait un véritable affront à tous nos camarades qui, de par le monde, paient de leur vie leur résistance face au fascisme. Ensuite, il va nous falloir ouvrir grand les espaces à gauche parce que la gauche de demain que nous voulons construire est déjà en partie là, elle s’est rassemblée derrière la candidature de JeanLuc Mélenchon, mais aussi avec les socialistes et les écologistes qui refusent l’austérité. Ce qui n’a pu être possible lors des élections présidentielles doit l’être pour les élections législatives. Le rassemblement est le seul gage pour faire barrage à Emmanuel Macron s’il devient président. Mais aussi, nous ne pouvons pas laisser entrer un grand nombre de députés du FN à l’Assemblée nationale. Et le seul moyen de les en empêcher est de leur opposer une gauche qui refuse l’austérité, rassemblée dans le respect de toutes les sensibilités et non dans le ralliement ou la soumission. Nous ne pouvons laisser se perdre, dans des guerres fratricides pour savoir qui sera le nouveau leader de la gauche, les sept millions de voix qui se sont portées sur Jean-Luc Mélenchon. Il nous faut, dès à présent, construire des espaces de rassemblement où chacun doit venir sans ambition hégémonique. Nous ne pouvons plus laisser les petites histoires prendre le pas sur la grande histoire.
Vincent Boivinet membre de l’exécutif du PCF33 et du Conseil national
Les Nouvelles 27 avril 2017 • 3
1 ER TOUR ÉLECTION P RÉSULTATS DES ÉLECTIONS
CONSEIL DÉPARTEMENTAL DU PCF
En France
Votes au premier tour : un potentiel considérable de résistance et de construction
Abstention
22,23 %
E. Macron, En marche
24,01 %
Votants
M. Le Pen, Front national
Dont blancs ou nuls
F. Fillon, Les Républicains
77,77 % 2,55 %
21,30 %
20,01 %
J.L. Mélenchon, France insoumise
19,58 %
B. Hamon, Parti socialiste
6,36 %
N. Dupont-Aignan, Debout la France 4,70 % ; J.Lassalle, Résistons 1,21 % ; P.Poutou, NPA 1,09 % ; F. Asselineau, Union populaire républicaine 0,92 % ; N. Arthaud, Lutte ouvrière 0,64 % ; J. Cheminade, Solidarité et progrès 0,18 %
DÉCLARATION DU PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS
Réunie lundi soir, la direction départementale du PCF a analysé la situation politique au sortir du premier tour de l’élection présidentielle, insistant sur les bons résultats du candidat de la France insoumise, soutenu par le PCF, les perspectives que cela ouvre. Comme dans le reste de l’électorat de gauche, le second tour fait débat. À l’issue de la réunion, une déclaration a été adoptée (lire page 6) qui appelle à un large rassemblement des forces anti-austérité pour les législatives. Les résultats en Gironde, comme au niveau national, sont marqués par le rejet des deux grands partis qui se sont succédés au pouvoir ces 40 dernières années. Les résultats de 4 candidats dans un « mouchoir de poche » marquent l’incapacité de nos institutions d’offrir une représentation du peuple. Il s’agit là d’une crise profonde. Point positif, le rejet s’est aussi « très positivement exprimé par un vote massif en faveur du candidat soutenu par le PCF » (lire ci-contre), notamment dans les villes traditionnellement de gauche, les zones urbaines. Les responsables communistes ont insisté sur la nécessité de valoriser ce « meilleur score qu’ait obtenu un candidat de la transformation sociale à une élection présidentielle depuis 1969 ». Ils ont noté que l’électorat communiste mais aussi, pour une part, l’électorat socialiste, s’était fortement mobilisé autour
de la candidature de Jean-Luc Mélenchon, marquant ainsi l’immense aspiration au rassemblement et au changement. Bien sûr, de la déception a aussi été exprimée d’être « passé si près d’un fait historique » et de se retrouver avec un second tour « catastrophique ». Mais les représentants communistes du département ont aussi insisté sur la façon dont les contenus et les propositions de progrès social, écologique sont arrivées dans cette campagne longtemps centrée sur les « affaires ». « Une partie du peuple s’est réveillée en investissant la campagne, en évitant le travail de dégoût et de calculs politiciens qui leur était imposé jusque-là ». L’appel de Pierre Laurent au soir du 23 avril à « faire barrage au Front national » a été diversement apprécié par les militants, tout comme l’absence de position de Jean-Luc Mélenchon par d’autres. Personne n’a oublié que Macron était le candidat de la finance, des politiques d’austérité, de la déréglementation du travail, les communistes combattent son projet de société et continueront à le faire. Si certains considèrent qu’ils n’ont pas à choisir entre « la peste et le choléra » ou que voter Macron reviendrait à renforcer M. Le Pen d’ici 5 ans. La majorité des militants réunis considère qu’il est de la responsabilité du PCF d’empêcher une force, qui s’ancre historiquement dans le national-socialisme, d’accéder au pouvoir quand, déjà, ce
danger monte et s’installe en Europe et dans le monde. « On ne peut pas dire tout l’année que le FN n’est pas un parti comme les autres et renvoyer aujourd’hui dos à dos Macron et M. Le Pen ». « On ne peut pas s’en tenir au “chacun fait ce qu’il veut” car nous en sommes déjà à la présence du FN au 2e tour et quelques soient les résultats, les votent structurent l’électorat. Nous avons donc une grande responsabilité à faire en sorte qu’ils soient les moins nombreux possible ». Ont argumenté des intervenants. Plusieurs ont souligné la catastrophe que serait d’ajouter Marine Le Pen aux pouvoirs déjà en place des Trump, Poutine, Erdogan… Quoi qu’il en soit, en l’absence de représentation d’un projet émancipateur à ce deuxième tour, les communistes veulent s’appuyer sur le potentiel considérable de résistance et de construction du vote Mélenchon pour continuer à porter un projet émancipateur, articulant démocratie, progrès social et écologique, notamment par la construction de candidatures de rassemblement pour obtenir le maximum de victoires aux élections législatives. Christelle Danglot
Faire barrage au FN, et poursuivre la lutte contre le programme de Macron Extraits « Le second tour de l’élection présidentielle opposera la candidate de l’extrême-droite raciste et xénophobe, Marine Le Pen, à Emmanuel Macron, candidat que les milieux financiers se sont choisi pour amplifier les politiques libérales dont notre pays souffre depuis 40 ans. C’est une situation extrêmement grave pour notre pays. L’extrême-droite est au second tour et la gauche est éliminée. Pourtant, pour la première fois depuis des décennies, des millions de citoyen-e-s, qui aspirent à la transformation sociale, ont presque réussi à hisser leur candidat Jean-Luc Mélenchon au second tour (…) les près de 20 % obtenus par Jean-Luc Mélenchon lèvent un espoir nouveau pour l’avenir, pour réinventer la gauche nouvelle qu’attend notre pays, pour déverrouiller le système politique et la démocratie. (…) Nous entrons dans une période totalement nouvelle et inédite de l’histoire politique de notre pays. Même si elle est dévoyée par les pièges de la présidentialisation, la secousse est forte : les deux partis, le Parti socialiste et les Républicains, qui ont dominé la vie politique française depuis 40 ans, sont éliminés au soir du premier tour. 4 • Les Nouvelles 27 avril 2017
L’aspiration au changement, à un nouveau choix de société, continuera de pousser inexorablement. La mobilisation de la jeunesse et des quartiers populaires est une promesse pour l’avenir. C’est pour nous la leçon essentielle de cette campagne : rien n’est plus urgent que de continuer à ouvrir à ces nouvelles aspirations, à une véritable démocratie citoyenne, les voies de leur rassemblement pour construire une nouvelle République sociale, écologique, solidaire, respectueuse de la diversité et des attentes de notre peuple. Ce combat, le Parti communiste entend le poursuivre avec toutes les forces politiques, sociales et citoyennes disponibles. Nous avons des atouts inédits pour cela. Nous saluons la campagne de JeanLuc Mélenchon, tous les militants communistes, du Front de gauche, de la France insoumise, les élus communistes et Front de Gauche, les citoyens qui s’y sont investis et qui ont voté. Ce résultat est le leur. L’engagement de notre parti, de ses militantes et militants, des élu-e-s communistes et républicains dans la campagne de Jean-Luc Mélenchon a permis des rassemblements prometteurs. Jean-Luc Mélenchon obtient de très bons résultats dans les villes,
les cantons, les circonscriptions où le Parti communiste est bien implanté et dispose d’un réseau important de militant-e-s et d’élu-e-s. (…) Dans l’immédiat, conscients des immenses batailles qui sont à venir et des responsabilités qui incombent à notre parti, nous appelons le 7 mai, lors du second tour de l’élection présidentielle, à barrer la route de la Présidence de la République à Marine Le Pen, à son clan et à la menace que constitue le Front national pour la démocratie, la République et la paix, en utilisant le seul bulletin de vote qui lui sera malheureusement opposé pour le faire. Marine Le Pen veut une société de haine, du rejet de l’autre, du racisme et de la xénophobie, une société qui divisera ceux qui ont des intérêts communs au profit de son clan et des puissances d’argent, qui substituera aux principes fondamentaux d’égalité et de fraternité dans la République des principes de discrimination entre Français, entre ceux qui vivent et travaillent dans notre pays selon leur origine et leur nationalité. Nous n’en voulons pas. Marine Le Pen veut un monde dangereux où toutes les aventures guerrières deviendraient possibles, où toutes les rivalités nationalistes seraient encou-
ragées. Avec Donald Trump, Vladimir Poutine, Bachar El Assad, et les extrêmes droites européennes comme alliés, elle menacerait la sécurité du monde si elle présidait la France, un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Nous ne le voulons pas. Nous avons le devoir, pour aujourd’hui comme pour les générations futures, d’empêcher son accession à la Présidence de la République, qui signifierait la prise en main par l’extrême-droite de tous les instruments d’État. Notre appel pour le 7 mai n’est évidemment en aucun cas un soutien au programme libéral anti-social d’Emmanuel Macron, que nous avons combattu quand il était ministre et que nous combattrons demain sans concession, chaque fois qu’il portera atteinte au monde du travail, à ses droits, à nos services publics. Nous appelons, dans le respect des appels qui seront lancés le 1er mai par les organisations syndicales, à faire de cette grande journée sociale du 1er mai un moment de lutte et de mobilisation sociale contre l’extrême-droite, pour la paix, la démocratie et le progrès social. Face à un tel second tour de l’élection présidentielle, les élections législatives des 11 et 18 juin prennent désormais une importance cruciale. Les citoyen-
nes qui ont porté à un haut niveau l’élan de la transformation sociale avec le vote pour Jean-Luc Mélenchon, doivent maintenant transformer l’essai lors des prochaines élections législatives. L’Assemblée nationale peut devenir un contre-pouvoir à la politique qui sera conduite à la suite du résultat du second tour de l’élection présidentielle le 7 mai prochain. (…) Les communistes sont déjà pleinement investis dans cette bataille législative que nous savions essentielle depuis le premier jour, à l’égal de l’élection présidentielle. Le PCF présente et soutient une nouvelle génération de candidat-e-s à parité pour faire entrer le peuple à l’Assemblée nationale. Dès ce soir, et dans les quarante-huit heures qui viennent, le Parti communiste appelle les forces de gauche et de progrès, (…) des femmes et des hommes désireux de reconstruire une gauche de combat et de transformation sociale et à se réunir, à débattre publiquement et préparer ensemble les échéances décisives à venir (…). » 23 avril 2017
PRÉSIDENTIELLE 2017 Dans le département E. Macron, En marche
26,13 %
Abstention
19,93 %
J.L. Mélenchon, France insoumise M. Le Pen, Front national
21,85 %
18,26 %
Votants
Dont blancs ou nuls
80,07 %
2,25 %
F. Fillon, Les Républicains
17,05 %
B. Hamon, Parti socialiste
7,56 %
Bordeaux
Arcachon
Langon
Abstention 22,40 % Votants 77,60 % Dont blancs ou nuls 1,65 %
Abstention 21,50 % Votants 78,50 % Dont blancs ou nuls 1,58 %
Abstention 19,51 % Votants 80,49 % Dont blancs ou nuls 2,81 %
E. Macron, En marche 31,26 % J.L. Mélenchon, France insoumise 23,43 % F. Fillon, Les Républicains 21,80 % B. Hamon, Parti socialiste 10,06 % M. Le Pen, Front national 7,39 %
F. Fillon, Les Républicains 43,26 % E. Macron, En marche 24,09 % M. Le Pen, Front national 11,64 % J.L. Mélenchon, France insoumise 9,99 % B. Hamon, Parti socialiste 3,85 %
E. Macron, En marche 25,61 % J.L. Mélenchon, France insoumise 23,24 % M. Le Pen, Front national 18,05 % F. Fillon, Les Républicains 15,08 % B. Hamon, Parti socialiste 7,48 %
Libourne
Lesparre-Médoc
Blaye
Abstention 22,87 % Votants 77,13 % Dont blancs ou nuls 2,30 %
Abstention 26,23 % Votants 73,77 % Dont blancs ou nuls 2,23 %
Abstention 28,73 % Votants 71,27 % Dont blancs ou nuls 2,21 %
E. Macron, En marche 24,69 % J.L. Mélenchon, France insoumise 20,50 % M. Le Pen, Front national 20,27 % F. Fillon, Les Républicains 17,98 % B. Hamon, Parti socialiste 7,88 %
M. Le Pen, Front national 33,77 % E. Macron, En marche 18,25 % J.L. Mélenchon, France insoumise 17,66 % F. Fillon, Les Républicains 16,25 % B. Hamon, Parti socialiste 4,39 %
E. Macron, En marche 22,96 % J.L. Mélenchon, France insoumise 22,10 % M. Le Pen, Front national 21,68 % F. Fillon, Les Républicains 15,20 % B. Hamon, Parti socialiste 6,86 %
Dordogne Abstention 18,32 % Votants 81,68 % Dont blancs ou nuls 3,04 % J.L. Mélenchon, France insoumise 22,97 % ; E. Macron, En marche 22,49 % ; M. Le Pen, Front national 20,93 % ; F. Fillon, Les Républicains 17,09 % ; B. Hamon, Parti socialiste 6,35 %
Landes Abstention 17,86 % Votants 82,14 % Dont blancs ou nuls 2,67 % E. Macron, En marche 24,63 % ; J.L. Mélenchon, France insoumise 20,15 % ; M. Le Pen, Front national 18,14 % ; F. Fillon, Les Républicains 17,13 % ; B. Hamon, Parti socialiste 8,69 %
Lot-et-Garonne Abstention 19,43 % Votants 80,57 % Dont blancs ou nuls 2,73 % M. Le Pen, Front national 25,03 % ; E. Macron, En marche 20,79 % ; J.L. Mélenchon, France insoumise 19,08 % ; F. Fillon, Les Républicains 18,44 % ; B. Hamon, Parti socialiste 5,63 %
GIRONDE
Une grande attente de plus de gauche Si les électeurs ont porté J.L. Mélenchon en quatrième place au plan national, la Nouvelle Aquitaine se démarque nettement en le hissant, avec 20,75 %, en deuxième position derrière E. Macron. Cette propension, pour un candidat de gauche, à réaliser un score supérieur au national concerne également B. Hamon (7,09 % contre 6,36 %) et P. Poutou (1,46 % contre 1,09 %). La Gironde s’inscrit, avec 21,84 % pour Mélenchon, 7,56 % pour Hamon et 1,56 % pour Poutou dans la même dynamique, un cran au dessus. Cette deuxième position, J.L. Mélenchon l’occupe dans la grande majorité des communes de Gironde, y compris dans les plus importantes en nombre d’habitants : Bordeaux (23,40 %), Mérignac (23,29 %), Pessac (24,52 %), Talence (26,29 %), Villenave d’Ornon (26,63 %), St Médard (20,28 %), Libourne (20,50 %), Gradignan (22,15 %).
La rive droite se distingue par deux aspects : • Les niveaux d’abstention y sont plus élevés que la moyenne : Cenon (30,18 %), Floirac (30,77 %), Lormont (29,55 %), • La première place qu’y obtient J.L. Mélenchon : respectivement 31,58 %, 30,41 % et 29,58 %. Bègles et Cadillac placent également J.L. Mélenchon en tête. Sans véritable surprise, les communes du Bassin (Arcachon, La Teste, Andernos, Gujan) ont préféré les candidats de la finance. Mais l’attente de plus de gauche et d’un véritable changement de politique s’exprime également dans les communes de beaucoup moins d’importance comme à St Macaire, Parempuyre, Frontenac, Uzeste. Les sociologues et autres instituts de sondages vont étudier de long en large ces résultats. Pour l’heure, on retiendra que : • L’addition des scores de J.L. Mélenchon (19,58 %) et de B. Hamon
(6,36 %), associée à la dynamique qu’elle aurait créée, plaçait la gauche de transformation largement en tête du premier tour de cette présidentielle. La Gironde le confirme en l’amplifiant. • Il n’y a pas d’opposition très nette entre grandes et petites communes en Gironde, mais des particularités locales (cf. Braud & St Louis qui sanctionne probablement le candidat de la transition énergétique en ne lui accordant que 14 %, ou le Bassin comme cité précédemment). • Il y a encore trop d’abstention dans les quartiers populaires de Bordeaux. J.J. Bordes
Les Nouvelles 27 avril 2017 • 5
PCF
1 ER TOUR ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE 2017 FRONT NATIONAL
PROJECTION-DÉBAT
Revolucionarios
Le péril monte encore Comme au plan national, la carte du vote Front national en Gironde dessine une fracture entre les grandes villes, les zones rurales et périurbaines. Les suffrages portés sur la candidature de Marine Le Pen « plafonnent » à 12 % sur la métropole bordelaise et elle n’arrive qu’en troisième position à Libourne, avec 20 % et une faible progression par rapport à 2012, derrière Emmanuel Macron (24 %) et Jean-Luc Mélenchon (20,5 %). Même constat à Arcachon où la bonne résistance de François Fillon (43 %) ne laisse que peu d’espace au Front national qui se contente de 11 % des voix. Un constat à pondérer puisqu’il ne signifie par que la montée du Front national soit enrayée. À Mérignac, par exemple, où le score de Marine Le Pen
reste dans la moyenne métropolitaine (12,9 %), il est tout de même en progression de près de 10 % par rapport à 2012. Une progression plus visible au fur et à mesure qu’on s’éloigne du centre de l’agglomération. Le Front national obtient ainsi la première place à Ambarès-et-Lagrave (25 %), la seconde à Ambès (27 %) et fait jeu égal avec Emmanuel Macron à Bassens (22 %). S’éloignant encore des cœurs de ville, les scores réalisés par le Front national, s’ils ne constituent pas de surprises, nourrissent l’inquiétude. Arrivant pour la première fois en tête à Saint-André de Cubzac, le FN dépasse régulièrement les 30 % en Haute-Gironde, dans le Médoc et le Libournais. Des scores élevés qui sont en progression impressionnante à Lesparre par exemple, où il gagne
+ 30 % de voix par rapport à 2012. A Pauillac, il double son score de 2012 pour atteindre 33 % ; à Braudet-Saint-Louis, il atteint 42 % des suffrages. À l’exception de ce dernier exemple, il faut noter évidemment aussi la montée en force du candidat soutenu par le PCF qui nuance un peu ce sombre tableau. Mais il faut surtout tenir compte de l’effondrement de la droite qui, par rapport à 2012, perd 35 % de ses voix sur Lesparre, 45 % à Pauillac et 35 % à Ambarès. Constater qu’une force nouvelle, à gauche, peut bousculer la donne ne doit donc pas conduire à sous-estimer que, déjà enraciné, le vote d’extrême droite continue de marquer des points en s’appuyant, notamment, sur la dérive des « Républicains ». VB.
Samedi 29 avril, 20h30, sale de l’Ermitage-Compostelle au Bouscat* À l’initiative de l’association Les Amis de L’Ormée, projection suivie d’un débat en présence du réalisateur. Entrée libre.
Le projet du jeune documentariste Vincent Dalbalat est simple, et très politique : démonter minutieusement, par l’Histoire, les idées recues, préconçues de personnes qui n’ont jamais foutu un pied à Cuba et qui étalent des opinions fermées : « Cuba dictature », « Castro assassin ». Qui prétendent refuser les icônes mais qui ne parlent que d’elles. Avec Revolucionarios, Vincent Delbalat et son équipe partent pendant un mois à la rencontre des anonymes, témoins et acteurs de la vie cubaine. Ils disent et expriment, ils montrent et se montrent. Ils donnent à cette histoire, grand moment de l’Histoire du XXe siècle, toute sa dimension et sa force humaine et transformatrice. * 10, rue Bertrand Hauret
10E CIRCONSCRIPTION
DÉCLARATION DU PCF DE GIRONDE
Adresse aux forces anti-austérité pour le rassemblement
Le second tour de l’élection présidentielle opposera la candidate de l’extrême droite raciste et xénophobe, Marine Le Pen, à Emmanuel Macron, le candidat des milieux financiers. C’est une situation extrêmement grave pour notre pays. Pourtant, pour la première fois depuis des décennies, nous avons presque réussi à qualifier pour le second tour un candidat qui porte véritablement la transformation sociale et écologique. Les 19,6 % et 7 millions de voix obtenues par Jean-Luc Mélenchon sont remarquables. Nous saluons les millions de citoyens dans tout le pays, tous les militants communistes, du Front de gauche, de la France insoumise, les élus communistes et Front de gauche, qui se sont investis dans la campagne et qui ont voté pour Jean-Luc Melenchon. Ce résultat est le leur.
Un espoir pour l’avenir
Le vote pour Jean-Luc Mélenchon exprime un désir profond de changement vers plus d’honnêteté en politique, de justice sociale, de solidarité, de démocratie réelle, de paix et de respect de l’environnement. Le combat continue pour nous, les millions de jeunes, de femmes et d’hommes qui aspirons à une nouvelle société débarrassée des logiques de rentabilité, à une véritable politique de gauche, de justice et de progrès social tournant le dos à l’austérité, au chômage et à la précarité.
Réuni en conseil départemental au lendemain du 1er tour de l’élection présidentielle, le PCF 33 lance un appel au débat pour des candidatures communes, pour envoyer à l’assemblée nationale des députés de résistance et d’espoir. « En Gironde comme au niveau national, ce premier tour d’élection présidentielle est d’abord marqué par le rejet des deux grands partis qui se sont succédés au pouvoir ces 40 dernières années pour appliquer les politiques libérales et d’austérité dont on connaît le résultat. Rejet qui s’est très positivement exprimé par un vote massif en faveur du candidat soutenu par le PCF. Avec 185 122 voix recueillies en 6 • Les Nouvelles 27 avril 2017
Gironde, Jean-Luc Mélenchon arrive en deuxième position, devant le Front national. Le candidat de la France Insoumise réalise des scores remarquables partout dans le département, damant parfois le pion au Front national. Ce n’est hélas pas le scénario national qui voit une fois encore le Front national se hisser au second tour. Cette situation est grave, ne doit pas être sous-estimée. C’est pourquoi le PCF a tout de suite appelé à faire barrage dans les urnes au parti de Marine Le Pen. Pour la gauche et les millions de citoyens qui se sont exprimés pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon, rien n’est plus urgent que de continuer à ouvrir à ces nouvelles aspirations, à une véritable démocratie citoyenne.
Rien n’est plus urgent que d’ouvrir les voies du rassemblement pour construire une nouvelle République sociale, écologique, solidaire, respectueuse de la diversité et des attentes de notre peuple. Emmanuel Macron et les forces qui l’ont porté à ce niveau représentent un danger pour les classes populaires, pour les travailleurs, les retraités, les étudiants de ce pays. Ses soutiens sont les dirigeants patronaux, acteurs de la finance et tenants du système. Ce même système qui a produit la crise financière de 2008, plongé des millions de travailleurs au chômage, inventé la loi Travail, affaibli notre système de protection sociale, provoqué les tensions entre citoyens et les guerres dans le monde. Nous devrons le combattre avec la plus grande énergie. Il existe un outil pour cela, c’est l’élection massive de députés de la gauche de transformation sociale. Mais les résultats du premier tour le prouvent, cela ne sera possible que dans une véritable unité de toutes celles et toux ceux qui y ont intérêt. Communistes, militants de la France insoumise, écologistes, socialistes aujourd’hui déçus, citoyens-nes engagés-es dans les syndicats ou les associations… Nous invitons toutes les forces anti-austérité à se réunir, à débattre publiquement et à se mettre d’accord pour des candidatures communes partout où cela est possible pour que les citoyens-nes de notre département puissent envoyer à l’assemblée nationale des députés de résistance et d’espoir qui ne s’allieront pas avec les députés macronistes pour voter des lois antisociales. C’est l’offre politique urgente, concrète que nous leur faisons. Nous espérons que, cette fois, l’appel du peuple à l’unité sera entendu. » Bordeaux le 24 avril 2017
Ateliers législatifs à partir de 20h salle du Verdet à Libourne • Mardi 16 mai sur le thème : « Logement - Inégalité sociale » TOMBOLA
Banquet de l’Huma, 21 mai Disponible à la fédération, et auprès des trésoriers de sections. La tombola est un outil de popularisation du Banquet de l’Huma et du meeting. C’est aussi un outil de rencontre et d’inscription ou de soutien à cet événement. Le tirage aura lieu le 21 mai sur place à 15h. Chaque bon coûte 2 €, le carnet 10€. Pour tout achat d’un carnet vendu à une même personne, le prix du repas du Grand Banquet sera de 5 € au lieu de 15 €, sur présentation du bon REPAS 5 €.
Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera effica- cement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF, lance une souscription afin de mener nos prochaines échéances politiques, notre objectif est de 70 000 euros.
ILS ONT DONNÉ 2 060 € : Mme FLATTET Mireille, Vendays-Montalivet ; Mme VEGA Marie, Bordeaux ; Mme FACCHINETTI Monique, Villenave-d’Ornon ; M. PINTOS André, Villenave-d’Ornon ; M. BIDOU Jean, Villenave-d’Ornon ; M. DARROMAN Michel, Villenave-d’Ornon ; Rendez-vous des Terres Neuves ; Mme Le Guen Jeanne, St-Seurin-sur-l’Isle ; Section Rive Droite
INTERNATIONAL SYRIE
VENEZUELA
Une évacuation de civils vire au carnage : 126 morts dont 68 enfants
La droite pousse son avantage
C’est l’une des attaques les plus meurtrières depuis le déclenchement de la guerre en 2011. Samedi, alors qu’elles étaient rassemblées dans une banlieue d’Alep, à Rachidine, pour évacuer les villes loyalistes chiites assiégées de Foua et Kefraya, 126 personnes, dont 68 enfants, ont été victimes d’un kamikaze lancé à bord d’une camionnette piégée. L’attentat n’a pas été revendiqué mais les soupçons sont dirigés vers les djihadistes de l’« État islamique ».
Le groupe islamiste Ahrar Al-Cham, ex-Front Al-Nosra (al-Qaida), qui supervisait cette évacuation et qui a perdu des hommes dans l’explosion, a nié toute responsabilité et réclamé une enquête internationale. Dans sa traditionnelle bénédiction Urbi et Orbi, le pape François a dénoncé une « ignoble attaque » et appelé à la paix en Syrie, pays victime d’une guerre « qui ne cesse de semer horreur et mort ». Le conflit a déjà fait plus de 320 000 morts, des millions de déplacés et de réfugiés.
PCF
« Mettre fin immédiatement aux persécutions anti-LGBT en Tchétchénie » Déclaration du 14 avril 2017 « Différentes sources de presse ont révélé ces derniers jours que la Tchétchénie de Ramzan Kadyrov était le théâtre de graves persécutions antiLGBT : enfermements arbitraires, camps de détention, tortures, parfois jusqu’à la mort. Le porte-parole du gouvernement tchétchène a déclaré récemment : “Si jamais il y avait de telles personnes en Tchétchénie, les organes de maintien de l’ordre n’auraient aucun problème avec eux car leurs parents les auraient envoyés là d’où l’on ne revient pas”. Le PCF condamne fermement ces actes barbares et s’inquiète vivement de l’essor de l’autoritarisme le plus brutal et des attaques contre l’égalité des citoyens. Le PCF se joint aux organisations de défense des droits humains pour demander l’ouverture d’urgence d’une enquête. Le régime de Kady-
rov est une longue litanie d’attaques violentes, au propre comme au figuré, contre les défenseurs de l’égalité des droits pour toutes et tous. Kadyrov a instauré un régime d’exception en Tchétchénie, qu’il considère comme sa propriété privée, à l’encontre des droits humains les plus élémentaires dont le respect est d’ailleurs rappelé dans la constitution de la Fédération de Russie. Ces politiques de persécutions doivent immédiatement cesser. Le PCF réaffirme sa solidarité avec les victimes de discriminations et de persécutions pour leur orientation sexuelle où qu’elles se trouvent, et avec les militants des droits humains également victimes de répression. La Fédération de Russie, dont la Tchétchénie fait partie, est signataire de la Charte des Nations unies et de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Les principes qui y sont édictés doivent être respectés partout. »
TURQUIE
Manifestations à Istanbul contre les résultats du référendum Des centaines de personnes ont manifesté, dimanche 23 avril à Istanbul, contre la victoire proclamée du oui au référendum du 16 avril sur l’élargissement des pouvoirs du président turc Recep Tayyip Erdogan. Près d’un millier de partisans du principal parti d’opposition turc, le Parti républicain du peuple (CHP), ont manifesté contre les résultats annoncés du vote sur l’emblématique place Taksim. La manifestation a coïncidé avec le 97e anniversaire de l’instauration du Parlement turc, une date célébrée comme la fête de la Souveraineté nationale.
De l’autre côté du Bosphore, dans le quartier historique de Kadikoy, des centaines d’autres manifestants exprimaient leur opposition aux résultats du référendum. « Annulez le référendum ! », lisait-on sur une bannière. Le résultat du scrutin a été contesté par l’opposition après la décision du Haut conseil électoral de considérer, à la dernière minute le jour du vote, comme valides les bulletins non marqués du sceau officiel. Ce recours a été rejeté par le Haut conseil électoral la semaine dernière mais l’opposition a annoncé qu’elle allait porter cette question devant le Conseil d’État.
Une manifestation à Caracas le 22 avril 2017 en hommage aux 9 personnes tuées lors de la mobilisaiton des trois semaines précédentes.
Battus à l’élection présidentielle d’avril 2013, vainqueurs des législatives de 2015, les conservateurs vénézuéliens cherchent à mettre fin à l’expérience bolivarienne. Les manifestations ont fait une vingtaine de morts depuis le 1er avril. Le Venezuela n’en finit plus de s’enfoncer dans les affrontements entre la droite et le gouvernement du socialiste Nicolas Maduro. Au total, ce sont 20 personnes qui ont perdu la vie dans les manifestations et émeutes, depuis le 1er avril. Si, samedi, l’opposition a pu traverser la capitale sans en être empêchée et presque sans incident, les jours précédents, les cortèges ont été marqués par des épisodes de violence. Jeudi, lors des rassemblements, deux manifestants sont morts, selon l’opposition, sous les tirs de « colectivos », des civils armés. Un policier a été tué, lui, par des protestataires. Depuis, on compte 11 nouvelles victimes, pour l’essentiel mortes dans des émeutes. Vendredi, l’extrême droite s’en est prise à la maternité Hugo-Chavez d’El Valle, où séjournaient 56 nouveau-nés, ce qui a suscité un appel au calme de la part de l’Unicef Venezuela.
Alors que les manifestations de l’an passé avaient échoué à obtenir la destitution de Nicolas Maduro, l’opposition se saisit des maladresses du gouvernement pour s’attirer les bonnes grâces de l’opinion internationale. Le 30 mars dernier, la Cour suprême s’est attribué les pouvoirs du Parlement. Celui-ci est tenu par l’opposition à la suite des élections législatives de décembre 2015. Depuis, les relations entre pouvoirs exécutif et législatif sont tendues, l’opposition cherchant à rogner sur les prérogatives présidentielles et à utiliser cette situation pour faire tomber Nicolas Maduro avant le terme de son mandat, fin 2018. Face à l’indignation internationale et aux fissures au sein du camp chaviste – la procureure générale Luisa Ortega avait critiqué une « rupture de l’ordre constitutionnel » –, le président a demandé le 1er avril que soit rétablie l’Assemblée dans ses fonctions. Ce qui a été fait. Le PIB a chuté de 25 % en trois ans
Depuis cette date, les manifestations sont quasi quotidiennes. Le fait que Henrique Capriles, le leader de l’opposition, qui avait obtenu 49,1 %
des voix à la présidentielle face à Nicolas Maduro en avril 2013, ait été déclaré, le 7 avril, inéligible pour quinze ans du fait de sa gestion de l’État de Miranda a jeté de l’huile sur le feu. Cela a permis à la droite de présenter le pouvoir comme autoritaire. L’opposition – une alliance hétéroclite dominée par des éléments réactionnaires qui n’ont pas hésité par le passé à organiser un coup d’État et qui bénéficient de l’appui des États conservateurs du continent – cherche à profiter des faiblesses du pouvoir. La baisse des cours du pétrole crée d’énormes difficultés. Le PIB a chuté de 25 % ces trois dernières années. Le manque de devises étrangères entraîne une pénurie de denrées alimentaires, de médicaments, et de pièces pour l’industrie. Cela nourrit une inflation qui est, selon le FMI, de 700 %. Le Venezuela pâtit de ne pas être parvenu à sortir de sa dépendance à la rente pétrolière. Cela n’est pas nouveau. Cette situation préexistait à l’élection d’Hugo Chavez, en 1999. D’ailleurs, l’opposition ne propose rien d’autre qu’une batterie de mesures libérales pour remédier à cette situation. La droite revancharde souhaite avant tout abolir ce qui a été l’un des principaux acquis de la révolution bolivarienne. Depuis 1999, les revenus pétroliers ont permis de financer des politiques sociales et le développement de services publics qui ont permis de sortir des millions de Vénézuéliens de la pauvreté. Ce qui explique le succès de la marche des partisans de Maduro, qui a rassemblé mercredi des dizaines de milliers de personnes à Caracas. Gaël De Santis, l’Humanité, 24/04/2017
CORÉE DU NORD
L’escalade de l’administration Trump Face à Pyongyang, les États-Unis ont mis en avant leurs « démonstrations » récentes en Syrie et en Afghanistan pour crédibiliser leur détermination. Cinquante-neuf missiles ont été envoyés, le 6 avril, sans l’aval des Nations unies ni la moindre concertation avec la coalition, sur une base de l’armée syrienne après un bombardement à l’arme chimique attribué au régime de Bachar Al Assad. La bombe « conventionnelle » la plus puissante de tout l’arsenal américain – en dehors des ogives nucléaires –, l’équivalent de 11 tonnes de TNT, jamais utilisée jusque-là dans un conflit militaire et lâchée, le 13 avril, sur une « série de grottes » abritant des djihadistes de Daech dans la province de Nangarhar (est de l’Afghanistan)… Le président américain, Donald Trump, n’en finit pas de montrer ses muscles. « Je suis tellement fier de nos militaires, s’est-il gargarisé après ce bombardement à la frontière avec le Pakistan. C’est un
nouveau succès. Je leur ai donné carte blanche. Franchement, c’est pour cela qu’ils ont autant de succès ces derniers temps. Si vous comparez ce qu’il s’est passé ces huit dernières semaines à ces huit dernières années, vous verrez qu’il y a une énorme différence. » La Chine irritée par une intrusion dans son jardin
Mais c’est sans doute d’abord à la Corée du Nord que ces « démonstrations » américaines sont adressées. Après une parade militaire, samedi, Pyongyang a, en violation des résolutions internationales là aussi, tenté de nouveau – sans succès – un lancement de missile avant-hier, alors que plusieurs navires de la flotte américaine ont été déployés dans les environs et qu’un bouclier antimissile américain couvre la péninsule. Arrivé lundi en Corée du Sud pour la première étape d’un déplacement en Asie et en Océanie, le vice-président, Mike Pence, se fait résolument menaçant, sans
s’inquiéter outre mesure de l’irritation de la Chine, qui n’apprécie guère ce qu’elle voit comme une intrusion dans son jardin. Selon lui, l’ère de la « patience stratégique » est « révolue ». « Nous anéantirons toute attaque et nous opposerons une réponse écrasante et efficace à toute utilisation d’armes conventionnelles ou nucléaires », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse en compagnie du président sud-coréen par intérim, Hwang Kyoahn. Après s’être rendu dans la zone démilitarisée, face à la Corée du Nord, Pence ajoute : « Ces deux dernières semaines, le monde a été le témoin de la puissance et de la détermination de notre nouveau président lors d’opérations menées en Syrie et en Afghanistan. La Corée du Nord ferait mieux de ne pas tester sa détermination, ou la puissance des forces armées des États-Unis dans cette région. » Thomas Lemahieu, l’Humanité, 18/04/2017 Les Nouvelles 27 avril 2017 • 7
CULTURE & SOLIDARITÉ
CHRONIQUE NOUVELLES IDÉES REÇUES par Gérard Loustalet Sens
QI et racisme de classe
JOURNÉE NATIONALE DE LA DÉPORTATION
Cérémonies de commémoration Saint-Pierre d’Aurillac
À l’occasion de la Journée du souvenir des victimes du système concentrationnaire nazi, le maire et le conseil municipal de Saint-Pierre d’Aurillac, la fédération des déportés, internés, résistants et patriotes organisent une cérémonie : dimanche 30 avril 2017, rassemblement devant la mairie à 11h30, dépôt de gerbes à 11h45, suivi d’un vin d’honneur. Bordeaux
Alain Juppé, maire de Bordeaux, président de Bordeaux Métropole,
ancien Premier ministre, et les associations de déportés, internés, résistants politiques ou raciaux, et les familles de disparus, vous invitent, dans le cadre de la Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation, à participer aux manifestations du 72e anniversaire de la Libération des camps, dimanche 30 avril 2017. 09h15 - Caudéran : dépôt de gerbes au mémorial, église SaintAmand. 09h15 - Bordeaux : dépôt de gerbes au monument des fusillés au cimetière de la Chartreuse.
Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932
8 • Les Nouvelles 27 avril 2017
10h30 - messe à la mémoire des disparus en la cathédrale SaintAndré. 12h - cérémonie officielle au mémorial de la déportation, Fort du Hâ. 12h30 - réception dans les salons de l’hôtel de ville. Bègles
Noël Mamère, maire de Bègles, député de la Gironde, le Conseil municipal et Georges Durou, président de la Section locale de la F.N.D.I.R.P. de Bègles, vous prient de bien vouloir assister aux manifestations organisées à l’occasion de la Journée Nationale de la Déportation dimanche 30 avril 2017. 10h - Rassemblement place des Martyrs de la Résistance. 11h - Rassemblement place du Général de Gaulle. 11h15 - Cérémonie au Cimetière 11h45 - Vin d’honneur à l’Hôtel de Ville.
Comme le racisme ethnique, le racisme social a souvent pris le masque de la science. Il y a bien eu ici, qu’on le veuille ou non, une science bourgeoise dont la fonction a été de cautionner la domination coloniale et la domination de classe en démontrant « scientifiquement » qu’il y avait des races inférieures, des classes inférieures. Certains découvrent aujourd’hui que des enfants « sans domicile » peuvent présenter un « retard » dans le développement moteur, cognitif, linguistique ou affectif (le Monde, 15.03.2017). En voilà une surprise ! Mais où cela devient pervers, c’est lorsque d’autres veulent inscrire ce « retard » de façon permanente dans le développement cérébral des enfants de « faible statut socio-économique ». Et pour couronner le tout on ressort l’hypothèse, toujours contestable et contestée, d’un déterminisme génétique même partiel de « l’intelligence », ce qui permet de fabriquer une catégorie de sous-humanité par un raisonnement circulaire autant que sournois : la pauvreté produit un retard intellectuel qui produit de la pauvreté qui produit… M.Frank Ramus qui, pour être directeur de recherche au CNRS, n’en est pas moins nanti de quelques préjugés le formule ainsi : « les personnes les plus défavorisées socialement sont aussi les plus désavantagées génétiquement » (idem). Ce qui suppose la certitude d’une « hérédité » de l’intelligence jamais encore démontrée même sous la forme du concept d’héritabilité laborieusement élaboré pour prouver à tout prix qu’il y a au moins un pourcentage d’héritage génétique dans « l’intelligence ». Pour ce qui est des preuves empiriques, M. Ramus, sur son blog, ne trouve qu’une allégation aussi navrante que sommaire : on hérite de nos parents notre cerveau comme notre taille (sic). Dernière remarque, la notion de programme génétique strict est elle-même contestée par l’hypothèse d’une expression aléatoire des gènes (voir Sylvestre Huet, blog.lemonde.fr, 27 décembre 2016), ce qui tordrait définitivement le cou à l’obstination suspecte de vouloir à toute force fonder les inégalités sociales sur des inégalités d’intelligence héritées. D’autant plus que ce qu’on appelle ici « intelligence », notion vague et incertaine évitée par les psychologues, n’est que l’inévitable « quotient intellectuel » (QI) et les tests qui vont avec dont on a fait une vaste supercherie. Dans Sud-Ouest du 08.01.2017, un spécialiste des robots proférait cette information hallucinante : « la Chine a produit des embryons avec des QI dépassant 150 ». On voit l’énormité : il faudrait nous expliquer comment faire passer des tests de QI à des embryons… La crédibilité d’une telle sottise ne repose que sur l’ignorance généralisée de ce qu’est un test de QI. On croit qu’il s’agit d’un appareillage hautement scientifique permettant de « mesurer » au point près une substance quantifiable qui serait l’intelligence. Pourquoi pas le poids du cerveau ou la circonférence du crâne… Cela s’est fait. Un test de QI, ça se fabrique : on procède à un étalonnage à partir d’un échantillon de la population à laquelle il est destiné. On s’arrange pour répartir harmonieusement les réponses au test autour d’une moyenne arbitrairement fixée à 100 et de manière à avoir 2/3 des résultats entre 85 et 115, 1/6 au-dessus, 1/6 au-dessous. C’est un pur artifice statistique que l’on présente après coup comme une donnée « naturelle » et le tour est joué. Le test de QI ne « mesure » pas « l’intelligence », tout au plus peut-il permettre d’évaluer le degré d’adaptation d’un individu à la culture dominante de la société à laquelle il appartient. Il faut démysthifier les tests : est-il sérieux de prétendre apprécier la « pensée conceptuelle » avec une série de questions du genre : « en quoi le rouge et le vert se ressemblent-ils ? » En fait « l’intelligence » n’existe que parce qu’il y a des tests d’intelligence. C’est ainsi que le test de QI n’est qu’un dispositif produisant l’objet même qu’il est censé mesurer mais aussi toute une machinerie idéologique. Voilà que certains s’inquiètent de ce qui serait une baisse généralisée du QI dans nos sociétés. C’est invérifiable, les tests étant régulièrement réétalonnés pour conserver la courbe 1/6, 2/3, 1/6. Mais on a déjà trouvé les coupables de cette prétendue baisse, les immigrés qui « moins éduqués tireraient l’ensemble vers le bas ». Sans parler de la thèse grossièrement héréditariste selon laquelle « les gens les plus éduqués sont ceux qui font le moins d’enfants, ça finit par se voir » (le Monde, 04.01.2017). A quand le grand retour de l’eugénisme et de la « sélection des plus aptes » ?