Nouvelle N° 2203

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Jeudi 18 mai 2017 - N° 2203 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

MACRON À L’ÉLYSÉE, EDOUARD PHILIPPE À MATIGNON

LA RECOMPOSITION POUR EXPLOSER LE DROIT SOCIAL ET LE CODE DU TRAVAIL

LÉGISLATIVES

PIERRE LAURENT EN GIRONDE DIMANCHE 21 MAI 16H MEETING AVEC LES CANDIDATS-TES 32, CHEMIN DE LA CAMINASSE À VILLENAVE D’ORNON


ACTUALITÉ UTOPIA / AY CARMELA

Soirée « De l’espoir à l’exil » Le mardi 23 Mai à 18h, puis 20h30, AY CARMELA BORDEAUX organise une soirée à l’Utopia, « De l’espoir à l’exil », autour de la projection de deux films :

LAS MAESTRAS DE LA REPUBLICA Film documentaire de Pilar Perez Solano - Espagne 2013, 1h, VOSTF.Sélection aux Goya 2014. Festival du film de Valladolid : mention spéciale. L’éducation était l’une des grandes priorités de la 2e République espagnole. Courageuses, engagées, passionnées, les institutrices républicaines ont participé activement à la conquête des droits des femmes et à la modernisation de l’école qu’elles voulaient publique et démocratique. Des images d’archives inédites, des témoignages émouvants, une occasion de revivre quelques uns des plus beaux moments de la courte seconde République espagnole.

LA LETTRE À GABRIELLE Projection suivie d’une rencontre avec Gabrielle Garcia, protagoniste du film, auteure du livre qui l’a inspiré, Pour entrer dans Grenade (éd. Mare Nostrum). C’est l’histoire d’une petite bretonne - Gabrielle - qui se construit très tôt un imaginaire à travers les silences d’un père, quelques allusions furtives à un passé mystérieux et un pays lointain… l’Espagne ! C’est l’histoire de GabrielleRosita Garcia. L’histoire d’une relation forte entre un père – réfugié républicain espagnol – et sa fille, qui, devenue femme, cherche à retracer patiemment son parcours et à le réhabiliter, lui et ses camarades de combat. De la Bretagne à l’Andalousie, nous suivons Gabrielle Garcia sur les traces de ce père aimé, qui, Franco au pouvoir, jamais ne pourra ni ne voudra retourner en Espagne et se fixera définitivement en Bretagne, à St Malo. Et Gabrielle Garcia se confie, au gré des lieux… Tarif : 4 euros par film. Achetez vos places à l’avance, à partir du Samedi 13 Mai. Contact : aycarmela.bordeaux@aycarmela.fr

LE SAMEDI 20 MAI, PLACE ST MICHEL À BORDEAUX

Fête de la solidarité Le Samedi 20 mai à partir de 18h, le Réseau Éducation sans frontières 33 organise la FÊTE DE LA SOLIDARITÉ, place St Michel à Bordeaux, avec les enfants et les familles sans papier les demandeurs d’asile et les mineurs isolés. Au programme : 18h - parrainages républicains 19h - apéro musical 20h - REPAS DU MONDE 21h 30 - Bal folk avec le Folk’gang Amadeus Contact : resf33.free.fr

SUBVENTION DE BORDEAUX MÉTROPOLE À FRENCHTECH

Les élus communistes alertent sur les conditions de travail des coursiers à vélo Le conseil de métropole de ce 19 mai a décidé d’une nouvelle subvention à FrenchTech, association des entrepreneurs de la filière numérique. L’occasion pour l’élu communiste Jacques Padie d’alerter sur les conditions de travail des coursiers à vélo qui sont victimes des pratiques antisociales de certaines de ces entreprises du numérique. Voici son intervention : « Cette délibération est, comme désormais toutes les affaires portées par Mme Calmels, traversée d’un langage entrepreneurial et toute entièrement tournée vers les mots croissance, attractivité et compétitivité. Nous ne pouvons hélas pas nous arrêter sur chacune, nous dirons simplement que cette méthode qui consiste à verser sans arrêt des fonds publics aux filières et entreprises privées, sans aucune contrepartie, a été largement éprouvée lors des deux derniers quinquennats, avec le succès ou plutôt l’insuccès que l’on sait. Mais c’est pour une autre raison que nous voulions nous arrêter sur cette délibération, qui porte subvention à l’association d’entrepreneurs FrenchTech. Celle-ci entend, nous dites-vous, “aider à ce que la transition numérique soit porteuse de bénéfices

économiques et sociaux pour tous”. Très bien. Pouvez-vous alors nous dire quelles sont les actions programmées par l’association FrenchTech pour sensibiliser ses membres au simple respect du droit du travail ? Car ce secteur, de l’économie numérique, n’en finit pas de prendre des libertés avec ce droit essentiel. L’exemple le plus frappant, ce sont évidemment les entreprises qui embauchent des livreurs de repas à vélos. Depuis plusieurs années, ces entreprises ont envahi la ville ; 200 restaurants affiliés et 1 000 coursiers pour la seule entreprise Deliveroo, sur Bordeaux. 1 000 coursiers pas salariés, payés à la tâche, traités comme des pions au service des sacro-saints algorithmes. Depuis quelques mois, certains de ces livreurs ont courageusement décidé de se syndiquer. Ceux-ci le disent clairement, ils sont dans le viseur de managers qui n’ont besoin que d’un clic pour les priver de leur outil de travail. Ce qui s’est d’ailleurs passé pour plusieurs dizaines d’entre eux qui s’étaient déconnectés lors du Marathon organisé par notre établissement. La ville coupée en deux, leur activité devenait impossible. Ce qui a conduit les managers de Foodora à supprimer leurs comptes, après avoir menacé d’encaisser le chèque de caution que

AUTOMOBILE

Coup de semonce des GM&S contre la désindustrialisation

À lire sur le sujet les portraits de Xavier Ridon sur rue89bordeaux.com. Visages de la précarité : à Bordeaux, des réfugiés pas au bout de leurs Odyssées.

MINES ÉNERGIE

Un nouveau financement pour les activités sociales La refonte du financement des activités sociales pour les industries de l’énergie et du gaz (IEG) est actée. Dans un communiqué du 12 mai, la FNME CGT « se félicite de l’intégration de sa revendication d’un financement basé essentiellement sur le fruit de notre travail ». La mise en place d’un système de financement basé sur les volumes d’énergie produits, transportés, distribués et commercialisés impose à toutes les entreprises au statut des IEG de financer les activités sociales. « Ce nouveau système pérennise et donne de la visibilité au financement de nos activités sociales, explique le syndicat, stoppant la chute du financement et nous permettant d’envisager sereinement la construction à venir de nos activités sociales ». Il « faut mesurer ce que cela représente dans le paysage néo-libéral qui nous est imposé depuis plusieurs dizaines d’années », commente la CGT. « Ce nouveau financement est une véritable victoire que nous pouvons mettre à l’actif de la mobilisation des salariés que ce soit dans les luttes, dans les mobilisations, dans les initiatives comme les pétitions recueillant plus de 100 000 signatures pour la défense de nos activités sociales ». La modification de l’article 25 du statut des IEG porte sur le financement, la mise en place d’une instance d’échange sur les activités sociales avec les employeurs des IEG, la prise en charge intégrale de la restauration méridienne par les employeurs et le passage des mandats de 3 à 4 ans. « Nous sommes maintenant dans la deuxième phase de négociation avec les employeurs qui porte sur les moyens bénévoles. En parallèle les organismes sociaux et les employeurs négocient des accords sur la restauration méridienne et les moyens de mise à disposition des salariés dans les activités sociales. La FNME CGT suit l’ensemble de ces sujets pour la défense de l’intérêt des bénéficiaires, des salariés des activités sociales et des élus/ bénévoles dans les activités sociales ». L’organisation appelle les salariés à rester mobilisés pour que leur attachement aux activités sociales se retrouve dans le résultat des négociations et des élections de CMCAS.

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les livreurs doivent déposer contre le prêt de leur uniforme de travail. Encore une fois, ceci ne sont que des exemples de la manière dont se comportent ces entreprises chères au cœur du nouveau président de la République. Vous me direz, Mme Calmels, que notre établissement n’a pas compétence vis-à-vis de ces entreprises. Tout d’abord, je demande que soient étudiées avec elles les conséquences de manifestations telles que le Marathon, comme notre établissement peut le faire avec des associations de commerçants. Ensuite, l’activité des livreurs a un impact non négligeable sur certains quartiers de Bordeaux dans lesquels les livreurs prennent des risques inconsidérés pour enchaîner les courses. Nous ne pouvons pas rester inactifs face à cela. Enfin, puisque vous dépensez beaucoup d’argent dans l’organisation de certaines filières, dont celle-ci, il serait aussi de votre responsabilité de leur tenir un discours qui ne soit pas seulement truffé de croissance et de compétitivité mais aussi jalonné de respect du droit du travail, de protection sociale, d’hygiène, de sécurité et de santé au travail. C’est aussi cela, à notre sens, le rôle d’une collectivité dialoguant avec les acteurs économiques. »

Les GM&S sont à nouveau montés au front, le 16 mai, pour combattre l’abandon par les directions de Renault et PSA de leur usine de sous-traitance en emboutissage de pièces pour automobiles. Dans l’après-midi, ils ont pris la tête d’un cortège de plus de 2 000 personnes venues à La Souterraine de partout en France à l’appel de la CGT. Il leur en faut, de la conviction, après dix années à lutter contre des actionnaires prédateurs et des donneurs d’ordres aux abonnés absents. Lundi soir encore, au cours d’une énième rencontre stérile de six heures avec les représentants des deux constructeurs, des élus locaux et d’un émissaire d’Emmanuel Macron, les représentants de PSA et Renault leur déniaient toujours le moindre espoir, campant sur un niveau de commandes assurant

90 postes et peut-être même 140, sans apporter le moindre chiffrage tangible. Les traits des visages sont tirés, le fonds de 580 000 euros versé par la région pour préserver l’activité est en voie d’assèchement et le tribunal de commerce doit statuer sur le sort de l’usine le 29 mai. Le combat des GSM&S fait du bruit. Les bonbonnes de gaz posées sur le réservoir de gaz tagué « on va tout péter » à l’entrée du site ainsi que le piégeage des bâtiments, installés en fin de semaine dernière, y sont certes pour beaucoup. C’est malheureux d’être obligé d’en arriver là pour attirer l’attention. Mais les journalistes sont là, les politiques aussi. À l’instar de Jean-Luc Mélenchon ou de Philippe Poutou. « Il y en a assez de ce mépris pour les ouvriers et l’industrie ! », déclare aussi Olivier Dartigolles, portant le soutien

des communistes et de leurs élu-e-s. Il rappelle que les ouvriers demandent que « 1% seulement du chiffre d’affaire de l’emboutissage, leur activité principale, soit affecté à l’entreprise afin qu’elle puisse survivre ». « Des boîtes comme la nôtre, il y en a plein dans la même situation. Il faut que les politiques fassent quelque chose. Parce que l’État a les moyens d’intervenir », explique Jérôme, chez GM&S depuis 1997, à Stéphane Guérard pour L’Humanité. En effet, dans la liste des urgences sociales et industrielles, on trouve : Whirlpool, 290 emplois en CDI, un plan de sauvegarde de l’emploi signé, l’usine cherche un repreneur ; Vivarte, 1 850 emplois supprimés en 5 ans, le groupe textile a annoncé en janvier des cessions d’enseignes et deux nouveaux PSE, 900 emplois sont menacés ; Tati (1 754 salariés, entreprise en redressement judiciaire, des offres de reprises mais les salariés craignent une casse sociale) ; William Saurin, 3000 salariés sur la sellette après la découverte du trucage des comptes du groupe agroalimentaire FTL ; Airbus va supprimer plus d’un millier de postes sur le Vieux continent, dont 640 en France ; environ 400 salariés concernés par un plan social à la suite de la cession d’une soixantaine d’hôtels F1…


ACTUALITÉ

Editorial

PCF

« Faites entrer le peuple à l’Assemblée » veut pour sa part éviter le pire entre l’ultra nationalisme de Marine le Pen et l’ultra libéralisme d’Emmanuel Macron. Tandis que Zara Boudjenaî, candidate à Nanterre dans le Hautsde-Seine veut « défendre la place des quartiers populaires à l’Assemblée nationale. » Une gauche « debout, une gauche de combat pour redonner force aux valeurs de la République. »

Le PCF a lancé sa campagne pour les élections législatives lors d’un meeting au Gymnase Japy, jeudi 11 mai à Paris. Pierre Laurent y a appelé au combat et une nouvelle fois au rassemblement. « Faites entrer ces postières, ces artisans, ces employés, ces ouvriers, tous ceux qui construisent cette république sociale et démocratique. Faites entrer le peuple l’Assemblée ». En ouvrant le meeting de lancement des élections législatives au gymnase Japy (Paris), Nicolas Bonnet-Ouladj, président du groupe PCF au conseil de Paris et candidat lui même a résumé l’une des ambitions majeures des communistes pour les élections législatives. « Ces élection législatives sont une bataille cruciale et rien n’est écrit d’avance, nous pouvons bousculer les scénarios préétablis » a affirmé pour sa part Pierre Laurent, secrétaire national du PCF. André Chassaigne, président des députés Front de gauche, dans un message vidéo, a rappelé avec « gravité » le besoin pour le gens de « pouvoir compter sur de nombreux députés pour constituer un groupe parlementaire pour être la voix des travailleurs, la voix de ceux qui luttent. » Un engagement des parlementaires communistes salué par Pierre Laurent : « ils ont été l’honneur de la gauche pendant 5 ans ».

« Le courage c’est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel ». Jean Jaurès

Au cour de la soirée, plusieurs candidats soutenus par le PCF ont pris la parole à la tribune. Parmi elles, Caroline de Haas, militante féministe et initiatrice de la pétition contre la loi travail, candidate dans le 18e arrondissement de paris. Pour elle, « il faut transformer radicalement les pratiques politiques. » En référence aux élus de gauche qui ont laissé passé la loi travail, elle affirme : « on ne va pas laisser l’assemblée à des gens qui ne sont pas capables de voter selon leurs convictions et d’empêcher que nous ayons la loi travail aujourd’hui ». Un appel en écho à l’ode au courage de Jaurès dans son discours à la jeunesse lu par le comédien Malik Zidi et notamment le fameux : « le courage c’est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel ». Autre référence à l’actualité à gauche, Patrice Bessac, président des élus communistes et républicains et maire de Montreuil lance, « la grandeur d’un homme politique consiste à s’élever pour défendre un intérêt plus grand que lui-même ». Pour l’élu de banlieue « un grand combat social, politique et moral est engagé dans notre pays, un combat de classe qui est engagé pour savoir si nous voulons vivre libre ». Nicolas Cossange candidat à Béziers, la ville de Robert Menard,

Après cette mosaïque, Pierre Laurent, a appelé à « barrer la route de l’entrée massive du FN à l’Assemblée nationale, principal obstacle à la conquête d’une nouvelle majorité politique progressiste. » Pour ce faire, le dirigeant communiste veut « des candidatures de gauche suffisamment rassembleuses pour contester la victoire au FN » dans les circonscriptions où il menace. Plus largement, le dirigeant communiste, s’adressant notamment à la France insoumise, continue de vouloir le « rassemblement de toutes les forces qui ont permis le résultat de Jean-Luc Mélenchon », dans le respect de chacun. Pour lui, « les intérêts populaires ont tout à y gagner » et c’est la meilleure manière « pour se donner la maximum de chances d’élire des députés de combat ». L’adversaire du PCF dans cette campagne sera bien la politique d’Emmanuel Macron, « promu par les marchés financiers et le patronat » et celle de la droite dont le projet antisocial a « à peine été édulcoré depuis la purge promise par François Fillon ». La réforme du code du travail par ordonnances est dans le viseur des communistes « seul le parlement peut permettre l’utilisation des ordonnances, il faut donc élire un maximum de députés qui l’empêcherons et proposerons des alternatives. » Pendant cette campagne, courte, les communistes veulent une gauche « debout, une gauche de combat pour redonner force aux valeurs de la République. » Cédric Clérin, l’Humanité, 12/05/2017

LÉGISLATIVES

PIERRE LAURENT EN GIRONDE DIMANCHE 21 MAI 12H GRAND BANQUET DE L’HUMA ORGANISÉ PAR LE PCF 33 16H MEETING AVEC LES CANDIDATS-TES AUX LEGISLATIVES 32, CHEMIN DE LA CAMINASSE À VILLENAVE D’ORNON

Un Juppéiste à Matignon En nommant Edouard Philippe Premier Ministre de son gouvernement, Emmanuel Macron ne laisse aucun doute quant à la ligne politique qu’il conduira. Nous le dénoncions dans la campagne électorale, au moment où certaines brebis égarée du PS, convertis en VRP zélés, tentaient de faire douter le peuple de gauche, le « ni droite, ni gauche » sonnait bien déjà comme « ni gauche, ni gauche ». Rocardien, puis collaborateur de Juppé, le parcours d’Edouard Philippe est sans équivoque à droite : parlementaire peu besogneux, il s’est opposé aux lois sur l’égalité hommes-femmes, au tiers payant, à la transparence de la vie politique… En 2014, il se fait rappeler à l’ordre par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Énarque ayant bossé pour Areva, il fait partie de ceux qui, comme Macron, se mobilisent pour réhabiliter l’économie de marché et un capitalisme toujours plus remis en question. Nul doute qu’il jouera un rôle important dans la bataille idéologique entre les tenants du réformisme ultralibéral porté par les Juppé, Bayrou et Hollandiens… et les militants pour une société de partage, plaçant l’Humain d’abord. Si le coup de poker menteur de Macron vise à déstabiliser les Républicains avant les législatives et tenter d’en faire s’effacer dans certaines circonscriptions, notre peuple n’est pas dupe. Il sait la fragilité de ce pouvoir n’ayant pas requis l’assentiment des urnes. Il sait que cette manœuvre de réunification libérale d’un nouveau genre ne repose que sur l’objectif de brouiller les repères pour la quête d’une majorité absolue à l’Assemblée. Nous savons à quoi nous en tenir. Le progrès ne peut venir de ces petits arrangements entre amis, agenouillés au pied du monarque, sous les regards bienveillants du patronat, pressé de voir le code du travail haché-menu cet été par ordonnances. Le progrès ne peut venir que de la mobilisation dès le 11 juin dans les urnes, autour de nos candidates et candidats. Si les appels à l’unité du PCF sont restés sans succès dans la plupart des départements et circonscriptions, nous regarderons avec attention le résultat de la dynamique, ici ou là, quand insoumis, communistes, Ensemble, écologistes, hamonistes se sont unis. En Gironde, les appels à l’unité de Sébastien Laborde, pour les communistes girondins, s’ils n’ont pas été entendus par les dirigeants locaux du Parti de gauche, ont ébranlé des militants de groupes d’appui dans les secteurs, ont montré la sincérité du combat des communistes pour prolonger la dynamique Mélenchon de la présidentielle. Le peuple de gauche, au moment crucial d’un aiguisement de la lutte des classes, a besoin d’une influence reconnue du PCF, parti dont l’histoire est liée à celle des combats émancipateurs pour le progrès social, les libertés, la paix dans le monde. Ses candidates et candidats seront autour de Pierre Laurent, en meeting, dimanche à Courréjean.

Vincent Maurin membre de l’exécutif du PCF33

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MACRON PRÉSIDENT ÉDOUARD PHILIPPE À MATIGNON

PASSATION HOLLANDE MACRON

« Le coup de grâce »

Pas rupture programmatique, juste une plus grande décomplexion

« Le coup de grâce », c’est ainsi que Maud Vergnol, dans son édito de l’Humanité du 16 mai, qualifie la nomination d’Édouard Philippe au poste de premier ministre. Et pour cause ! Le CV est bien gratiné. « Ni de gauche, ni de gauche », l’expression à la mode lui va comme un gant. Le député-maire LR du Havre, énarque de 46 ans, a soutenu Alain Juppé lors de la primaire de la droite. Après la défaite du maire de Bordeaux, il s’est rapproché d’En marche !, cultivant une image de compromis et se prévalant d’un passé de gauche. Passé lointain et remisé aux oubliettes. En tant que député, Édouard Philippe s’est opposé aux lois sur la transparence de la vie publique, à dif-

férents textes sur l’égalité hommesfemmes, au tiers payant ou encore à la loi de transition énergétique. Difficile de ne pas relier ce dernier point à ses accointances avec Areva, entreprise du nucléaire, dont il a été directeur des affaires publiques de 2007 à 2010, alors qu’il était adjoint au maire du Havre. D’après l’observatoire du nucléaire, il aurait joué un rôle dans la signature de l’accord contesté sur l’exploitation de l’uranium entre Areva et le Niger. Avant cela, il a travaillé pour le cabinet Debevoise & Plimpton LLP, dont le bureau new yorkais et impliqué dans l’affaire Wendel, mis en cause pour avoir conçu le montage fiscal permettant aux cadre de l’entreprise, dont Ernest-Antoine Seillière, de se partager des millions en actions.

L’ASSURANCE CHÔMAGE

La fin du paritarisme ? Emmanuel Macron veut confier les rênes de l’Unédic à l’État, un vieux rêve de Gattaz. Depuis sa création, en 1958 par les partenaires sociaux, l’organisme a toujours été piloté paritairement. En élargissant le bénéfice de l’assurance chômage aux indépendants, aux entrepreneurs, aux professions libérales, aux agriculteurs, aux commerçants, qui n’y cotisent pas sur leur rémunération, il doit remettre à plat le volet recettes. Le Président compte donc supprimer la cotisation sociale sala-

riale d’assurance chômage (2,4 % du salaire brut) et la remplacer par une hausse de la CSG. Autrement dit, le système reposerait sur la solidarité nationale via l’impôt et non plus sur les actifs via les salaires. « La logique assurantielle disparaît au profit d’une logique universelle », déplore JeanClaude Mailly. Obliger les retraités et fonctionnaires à financer des prestations chômage auxquelles ils n’auront pas droit pose un souci d’équité qui pourrait faire retoquer le projet par le Conseil constitutionnel…

Une vieille volonté du patronat

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Ils ont cheminé en parallèle depuis 2008 et se sont passé le témoin dans un « climat amical ». Désormais, Emmanuel Macron veut parachever en pleine lumière ce qu’il a contribué à lancer dans l’ombre à l’Élysée d’abord, comme ministre de l’Économie ensuite. Nicolas Framont, sociologue qui s’est intéressé au parcours du candidat Macron, analyse dans un entretien à l’Humanité, la passation de pouvoir qui a eu lieu ce dimanche comme une continuité entre les deux hommes. « Sur le plan stratégique, dit-il, il semble qu’Emmanuel Macron ait réalisé un des vœux de Manuel Valls et François Hollande : rompre avec ce qu’il restait de socialiste dans le Parti Socialiste, pouvoir assumer le fait d’avoir un

programme libéral. Hollande et Valls ont paradoxalement souffert de leur appartenance à la gauche. Rompre avec cette étiquette, aller vers quelque chose de plus transversal, une sorte de “parti démocrate à la française” était déjà à l’esprit de l’exécutif. Comparons la loi El Khomri et les projets de réforme du code du Travail d’Emmanuel Macron : il n’y a aucune rupture programmatique, seulement une plus grande décomplexion. Qui aurait pu imaginer que le président le plus impopulaire de la Ve République obtiendrait l’élection du partisan de ses mesures les plus controversées ? Avec le recul, c’est stupéfiant ». La « loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques » promulguée à l’été 2015 facilite le travail du dimanche et de nuit, libéralise des secteurs réglementés, permet la cession d’actifs détenus par l’État… Avec la loi El Khomri, portée par la ministre du Travail mais conçue principalement à Matignon, le trio Hollande-Valls-Macron fonctionne bien encore. « Il a donné le feu vert aux grandes opérations de Patrick Drahi, a

UNION EUROPÉENNE

Ça roule entre Macron et Bruxelles pour exploser le droit du travail

« RESTRUCTURER LA SÉCU »

Dans son programme disponible en ligne, le candidat Macron n’y allait pas par quatre chemins. Sa toute première proposition est une promesse au patrons : « nous réduirons les cotisations payées par les salariés, les indépendants et par les fonctionnaires ». « Nous réduirons le coût du travail », clame aussitôt le texte, « en baissant les cotisations sociales employeurs de 6 points en remplacement du CICE, et jusqu’à 10 points au niveau du SMIC ». Dans son projet économique « efficace, juste et crédible », Emmanuel Macron va plus loin : « un effort supplémentaire sera par ailleurs fait pour supprimer toute charge patronale au niveau du SMIC, ce qui permettra à une entreprise d’économiser, par rapport à [toutes les aides aux entreprises existant] aujourd’hui, plus de 700 euros par an pour un salarié au SMIC ». Enfin, comme l’avait fait Nicolas Sarkozy durant son quinquennat, l’équipe du nouveau Président entend élargir les allègements : « nous rétablirons les exonérations de cotisations sociales sur les heures sup-

Au cour du passage de témoin, entre François Hollande et Emmanuel Macron, le nouveau chef de l’État a indiqué ses priorités : la Sécu (la « solidarité ») et le travail qu’il faudrait « libérer ».

encensé les patrons français du numérique exilés à Londres en parrainant le label flatteur de “French Tech” et a donné des gages au Medef en “brisant des tabous”, terme signifiant en réalité “proposer des mesures régressives sur le plan social, poursuit le sociologue. Tout cela avec la bénédiction de François Hollande, qui aurait pourtant pu écarter plus vite son ministre et briser sa dynamique. Sa décision de ne pas se représenter n’est pas un aveu de faiblesse. Il s’agissait plutôt d’une déclaration de soutien, envers un homme plus à même de poursuivre son œuvre de conversion idéologique de la gauche et de détricotage des conquêtes du pouvoir ouvrier ». Dans un texte écrit sous pseudonyme avec Patrick Weil en 2012 comme contribution à la campagne de Hollande, et exhumé par Marc Endeweld, Emmanuel Macron se montrait sévère envers la finance, prônait la séparation entre banques d’affaires et de détail, et même un « moratoire pendant trois ans de versement de dividendes en numéraire » pour les banques de la zone euro, une mesure pour dire que « l’effort doit être partagé ». Cinq ans plus tard, une éternité a passé : le président de la République dit dans son premier discours officiel « croire aux institutions de la Ve République ». « La solidarité nationale » sera « refondée » (comprendre la Sécu), « le travail libéré » (comprendre le Code à nouveau attaqué). Un ravalement de façade, mais les fondations sociales de la maison France vont vite voir à l’œuvre un travail de sape.

plémentaires ». Donc, en vertu de la guerre contre le « coût du travail », il faut s’attendre à une baisse drastique des salaires bruts. Or, les cotisations que M. Macron entend diminuer largement, protègent les travailleurs et leur assurent un revenu, quand ils sont malades, privés d’emploi ou trop vieux pour travailler. Les indemnités journalières en cas de maladie, les allocations chômage, les pensions des retraites vont donc en prendre un sacré coup. La porte sera ouverte à une gestion, non plus paritaire avec les salariés, mais directement de l’État pour mieux « restructurer » la Sécu, une vieille volonté du patronat. Sous prétexte de boucher un « trou de la Sécu » causé précisément par la lourde baisse des cotisations, réalisée gouvernement après gouvernement et que le Président veut poursuivre, certains de ses pans pourront être arrachés des mains des travailleurs, et d’autres sous-traités à des opérateurs privés.

Le nouveau président français devance les attentes de la Commission européenne. Avec ses ordonnances, il fait sauter le verrou sur le droit du travail. D’un côté, Emmanuel Macron multiplie les déclarations enflammées et creuses sur l’Europe. De l’autre, de la Commission aux sièges des chefs d’État et de gouvernement, les dirigeants européens ne tarissent pas d’éloges à propos du nouveau président de la République française. Derrière les ronds de jambes, c’est d’une continuité bien dans les clous des traités actuels qu’applaudissent les uns et les autres. Emmanuel Macron se prépare, avec ses ordonnances estivales, à parachever le travail demandé par les ordo-libéraux qui mènent la danse à Bruxelles. Dans les jours qui viennent, il devra, avec son nouveau gouvernement, remettre à la Commission une série de contre-réformes visant à « améliorer » la « compétitivité » du pays et , d’ici la fin du mois, la Commission commencera à faire circuler ses

« recommandations », qui constitueront autant de lignes directrices pour le nouveau président. Au mois de mars dernier, la Commission a salué les lois Macron et El Kohmri qui ont, selon elle, permis des « progrès substantiels » pour un « droit du travail plus incitatif pour les employeurs » et la « réduction du coût du travail ». Pour la Commission européenne, le dernier verrou à faire sauter, celui sur lequel elle insiste d’année, c’est la hiérarchie des normes « entre les accords d’entreprise, les accords de branche et le Code du travail, se lamentait la Commission l’année dernière. Cela concerne tous les aspects des conditions d’emploi, notamment les salaires, les temps de travail et les conditions d’emploi et de travail, et limite la capacité à moduler leurs effectifs en fonction de leurs besoins (…). Les dérogations aux accords de branches et aux dispositions juridiques générales sur les conditions d’emploi, par l’intermédiaire d’accords d’entreprises, pourraient être facilitées, en concertation avec les partenaires sociaux. » En plus des sanctions contre les chômeurs refusant deux offres d’emploi et des plafonds imposés aux

prud’hommes en cas de licenciement injustifié, Macron paraît prêt à aller plus loin que la Commission ellemême : il entend permettre que les horaires, les effectifs, les conditions de travail et les salaires soient négociés « au plus près du terrain ». Le nouveau président français prépare sa moisson de bons points à Bruxelles ; en France, en revanche, rien n’est moins sûr… Varoufakis monte au créneau

Dans les colonnes du quotidien Efimerida Ton Syntakton, Yanis Varoufakis est monté au créneau contre les « politiques néolibérales » incarnées par le nouveau président français. L’économiste critique sévèrement le projet macroniste de casse du droit du travail et des protections contre les licenciements qui n’aboutira, selon lui, qu’à la mise en concurrence de salariés toujours plus précaires. Pour lui, ces choix de « dérégulation et d’austérité » vont « simplement redistribuer la misère entre les travailleurs français », sans pour autant « convaincre Berlin d’avancer vers une fédéralisation de la zone euro », comme l’espère Macron.


T : TOUR D’HORIZON EXONÉRATION SUR LA TAXE D’HABITATION

LE « FRONT SOCIAL »

Une réforme démagogique pouvant causer la « banqueroute » de dizaines de collectivités locales

Première manif du quinquennat

Dans son programme de candidat, Emmanuel Macron proposait d’exonérer 80 % des contribuables de la taxe d’habitation. Une mesure que le maire de Montreuil, Patrice Bessac juge injuste et mortifère pour la démocratie. « Cette réforme est une nouvelle manière de tenir en laisse les communes, affirme l’élu dans un interview au Parisien. Emmanuel Macron a déjà prévu de baisser les dotations versées aux collectivités locales de 10 milliards d’euros. Si l’on y ajoute la perte de la taxe d’habitation, qui j’en suis sûr ne sera pas totalement compensée, l’impact est énorme pour les collectivités locales qui vont se retrouver en situation de quasibanqueroute. »

« Je suis très inquiet, poursuit-il. Je sais que de nombreux concitoyens vont aimer cette réforme qui va leur redonner du pouvoir d’achat. Mais pour moi, c’est de la démagogie : on va leur donner de l’argent d’un côté et on leur reprendra par ailleurs. » « Les impôts locaux sont injustes, expliquait Patrick Bessac dans une tribune pour l’Humanité du 19 avril. Ils ne sont pas progressifs. Et les valeurs locatives (datant de 1971) qui permettent le calcul de la taxe d’habitation sont largement obsolètes. Tout cela est vrai. Et la proposition de M. Macron ajoute de l’injustice à l’injustice. Si elle était adoptée, toutes les villes ne seraient pas impactées de la même manière. Certaines villes conserveraient des marges de manœuvre fiscales, tandis que les villes les plus populaires – souvent celles qui

développent les politiques publiques les plus fortes – se verraient, une nouvelle fois, privées de ressources. » « Payer l’impôt national fait de chaque citoyen un membre à part entière de la communauté nationale, il en va de même pour l’impôt local. Chaque citoyen, en fonction de ses moyens, doit pouvoir participer à la vie de sa commune, c’est le fondement même de la démocratie locale ». « Il n’y a aucune “audace” dans la proposition de l’ancien banquier de chez Rothschild. Il y a, audelà de la démagogie, l’expression d’une idéologie qui vise, en asséchant progressivement les budgets des communes, à réduire la démocratie locale à sa portion congrue et à remettre en cause le principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales ».

Au lendemain de l’élection d’Emmanuel Macron, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées, lundi 8 mai place de la République à Paris, à l’appel du collectif « Front social ». Ils avaient prévenu, ils n’ont laissé aucun répit au nouveau locataire de l’Élysée. Dès le 8 mai, des centaines de personnes se sont rassemblées place de la République, à Paris, à l’appel de certaines fédérations de la CGT (dont Info’Com CGT et la CGT Goodyear), d’une partie de SUD (dont SUD PTT et SUD santé sociaux) et de la FSU ainsi que d’associations citoyennes et d’organisations de jeunesse. Déjà mobilisé pour leur « premier tour social » le 22 avril dernier (veille du premier tour de la présidentielle), ce « Front social » constitué de ceux qui avaient clairement appelé à « battre les deux candidats au second tour » a dénoncé l’élection d’Emmanuel Macron et le risque d’un « précariat

généralisé ». « Macron veut ubériser le salariat et revendique sa croisade contre les chômeurs. Sa prétendue assurance chômage universelle est une arme contre l’assurance sociale », estimait Info’Com CGT. Pour Mickaël Wamen, de la CGT Goodyear et membre très actif de ce collectif hétéroclyte, « ce n’est pas un président qui a été élu, c’est un président-directeur général » et « le Medef applaudit des deux mains ». Pour le syndicaliste, le résultat du scrutin n’a pas changé grand-chose à la nécessité de se mobiliser : « Quel que soit l’homme ou la femme politique élu, on aurait été dans la rue, car depuis quarante ans on n’a jamais autant subi de régressions sociales. » Plusieurs réunions ou rassemblements sont prévus en région dans les semaines à venir. Sur les réseaux sociaux un rendez-vous à Bordeaux est fixé le 19 juin, place de la Victoire à 18h.

GOUVERNER PAR ORDONNANCES

Comment ça marche et quels garde-fous ? La Constitution permet en effet au gouvernement de prendre des ordonnances ou d’user du 49-3 pour adopter rapidement ses réformes. Mais les députés ne sont pas sans pouvoir. Gouverner par ordonnance c’est la possibilité non pas pour le Président de la République mais pour le gouvernement qu’il a nommé de demander aux députés l’autorisation de prendre des mesures afin de mettre en œuvre son programme. Ça évite toute discussion au Parlement et tout amendement pour faire adopter une loi ou une mesure et c’est permis par l’article de la Constitution. Cela ne signifie pas que le Parlement (Assemblée nationale et Sénat), c’est-à-dire le pouvoir législatif ne sert à rien. (Voir infographie) Le gouvernement doit avoir

l’accord de l’Assemblée nationale pour prendre des ordonnances. Cet accord se concrétise par une loi dite d’habilitation, c’est-à-dire que les députés délèguent leur pouvoir dans un domaine précis et pour une durée limitée. Cette loi d’habilitation fixe

également un délai au gouvernement pour faire ratifier son ordonnance par le Parlement. Si le délai n’est pas respecté, elle n’est plus valide. En bout de chaîne, le texte de l’ordonnance retourne devant l’Assemblée nationale pour y être ratifié. De deux choses l’une : le texte de l’ordonnance est adopté par l’Assemblée nationale et devient une loi, le texte de l’ordonnance est rejeté par l’Assemblée nationale et devient un décret (inférieur à la loi). Les ordonnances permettent donc d’accélérer le processus d’adoption des lois et des réformes, à condition que les députés donnent leur accord, ce qui nécessite de pouvoir s’appuyer sur une majorité de députés. Par contre, les ordonnances actées s’appliquent de suite, sans attendre décrets et arrêtés d’application.

TATI

Thomas Hollande dénonce les conséquences de la loi Macron Après avoir déjà connu un plan social en 2004, les 1 314 salariés de Tati craignent aujourd’hui la disparition de leurs emplois. Après la cessation de paiements du groupe Agora Distribution, maison mère de l’enseigne à bas prix et filiale d’Eram, le tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a prononcé le redressement judiciaire, jeudi 4 mai. Les offres de reprise de la société seront examinées le 29 mai. Thomas Hollande, avocat contacté par les représentants du personnel a

décidé de défendre les salariés de Tati parce qu’ il y a « véritablement une régression sociale et une protection de plus en plus faible des salariés », affirmet-il dans une interview au Parisien le 13 mai. Il pointe les conséquences de la loi Macron, d’août 2015, qui « a modifié les règles applicables au plan de sauvegarde de l’emploi en cas de redressement ou de liquidation judiciaire. En principe les mesures du PSE doivent être financées au regard des moyens du groupe. La loi a supprimé cette obligation lorsqu’une de ses filiales se trouve en redressement ou en liquidation. Pour

échapper à sa contribution financière, un groupe peut ainsi être tenté de provoquer la mise en redressement judiciaire d’une filiale dont il veut se débarrasser. C’est ce que fait le groupe Eram avec Tati. Ce dossier illustre les effets pervers et choquants de la loi Macron ». Pour l’avocat, il s’agit là du premier exemple de cet ampleur au sein d’un groupe familial français qui se porte bien et qui pourrait financer le PSE sans se mettre en péril. En 2015, il a réalisé un chiffre d’affaire d’1,5 milliard d’euros.

DROIT DU TRAVAIL

Les syndicats mettent en garde le Président Emmanuel Macron l’a promis pendant la campagne présidentielle : il réformera le code du travail par ordonnances d’ici à l’été 2017. « Il se trompe s’il croit » que cela « lui permettra d’éviter un conflit social », a commenté Laurent Berger mardi 16 mai dans Les Échos. Le secrétaire général de la CFDT appelle le gouvernement à « jouer la transparence et la concertation », à « donner du sens à son projet ». « Une réforme du code du travail à elle seule ne va pas créer de l’emploi », a-t-il ajouté, soulignant le caractère « indispensable » du « temps de la concertation ». Pour le syndicaliste, « une réforme hâtive du code du travail serait contre-productive (…) Si Emmanuel Macron veut passer à la hussarde, ça ne marchera pas ». Même son de cloche à la CGT qui « appelle solennellement Emmanuel Macron à renoncer à imposer de nouveaux reculs sociaux par ordonnance ou 49.3 ». « Le Président de la République a été élu par défaut par une grande partie de ses électeurs. Nombre d’entre eux ont combattu une loi portant

son nom, une majorité s’est mobilisée pendant des mois contre la loi Travail, largement inspirée et soutenue par Emmanuel Macron. Il doit en prendre acte. Considérer qu’il s’agirait là uniquement d’un vote d’adhésion et un blanc-seing à son programme, comme il l’a fait, jusqu’aux derniers instants de sa campagne, aux risques de renforcer le FN, serait irresponsable ». Le syndicat appelle à poursuivre « la lutte pour de nouvelles conquêtes sociales ». Jean-Claude Mailly, de FO, ne veut pas non plus « entendre parler d’ordonnance sur les questions sociales ». « Au-delà de la méthode, poursuit le syndicaliste dans un entretien avec Le Parisien, le 10 mai, nous ne voulons pas d’une loi Travail XXL qui ferait sauter les derniers verrous pour donner, par exemple, aux entreprises la possibilité de moduler par accord le temps de travail jusqu’à 48 heures. Ou qui ouvrirait la possibilité de décentraliser la question des salaires. Nous ne voulons pas non plus du plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif, ni du référendum entre les mains de l’employeur ».

LÉGISLATIVES

La « société civile » de Macron ou la République des gens qui vont bien Le site d’information Mediapart s’est interrogé : qui sont les candidats de la « société civile » présentés par La République en marche, le parti présidentiel. Mediapart a passés en revue les 428 premiers candidats. Verdict : pas d’ouvriers, très peu d’employés

mais beaucoup de chefs d’entreprise et de cadres du privé mais aussi des avocats, lobbyistes et collaborateurs d’élus. Bref, la « société civile » de Macron, c’est la République des gens qui vont bien. Les Nouvelles 18 mai 2017 • 5


INTERNATIONAL TURQUIE

PALESTINE

Arrestation du photographe français Mathias Depardon

Les grévistes de la faim entrent dans une période critique

Le photographe français Mathias Depardon a été arrêté mardi 9 mai dans la province de Batman dans le Kurdistan turc, tandis qu’il effectuait un reportage pour National Geographic. À 37 ans, le photojournaliste réside à Istanbul depuis des années. Ses accréditations sont à jour n’ont pas emêché l’arrestation du Français Mathias Depardon, mardi 9 mai, dans la province de Batman dans le Kurdistan turc, tandis qu’il effectuait un reportage pour National Geographic. Dans cette zone, les tensions entre armée et milices du Parti des travailleurs du Kurdistan se sont accrues et la présence de journalistes étrangers est peu souhaitée. D’aucuns pensent que des « images postées sur les réseaux sociaux, il y a plusieurs années », ont pu jouer en sa défaveur. Preuve supplémentaire de la difficulté pour la presse – étrangère ou non – à pouvoir s’exprimer dans le cadre répressif mis en place par Recep Tayyip Erdogan depuis le coup d’État avorté des 15-16 juillet 2016. Outre les arrestations et expulsions de plus en plus nombreuses de journalistes étrangers, quelque 150 journalistes turcs croupissent actuellement dans les geôles d’Erdogan. FLEUVE CONGO

Une « banquise » de plastique et de déchets L’image est saisissante, terrible. À Kinshasa, par endroits, on ne distingue plus les eaux et les rives du fleuve Congo, recouverts de bouteilles de plastique et autres détritus charriés là par les pluies faute de structure de ramassage et de recyclage des déchets dans la capitale congolaise. « Cette partie du fleuve est quasiment devenue une poubelle. On marche sur des bouteilles en plastique comme on marche sur la terre ferme… Il est temps pour nous de réfléchir sur nos modes de consommation », s’alarme l’ONG Congo Green Citizen, qui avait déjà lancé, au début de l’année, une pétition en ligne pour l’interdiction des sacs en plastique à usage unique. Depuis plusieurs années, déjà, des scientifiques alertent sur la pollution des eaux du fleuve par le plastique, mais aussi par les rejets des industries extractives et par des métaux lourds comme le mercure et le plomb, qui mettent en danger la biodiversité et contaminent la chaîne alimentaire. TUNISIE

L’armée contre les mouvements sociaux « L’union nationale » mise en scène l’été dernier par le président tunisien, Beji Caïd Essebsi, a totalement déraillé. Sourd aux fortes demandes sociales qui s’expriment depuis 2011, Beji Caïd Essebsi, l’hôte du palais de Carthage annonçait, mercredi 10 mai, son intention de recourir désormais à l’armée pour « protéger » les sites de production des mouvements sociaux. Une surenchère répressive qui passe aussi mal que le projet de loi prévoyant l’amnistie des personnes poursuivies pour corruption en échange du remboursement à l’État des sommes indûment gagnées et d’une pénalité financière. Samedi, plusieurs milliers de manifestants ont défilé sur l’avenue Bourguiba, à Tunis, pour protester contre cette loi d’impunité. De quoi nourrir encore la crise politique, après la démission fracassante, mardi, de Chafik Sarsar, le président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), à sept mois de la date prévue pour les élections municipales.

Violents heurts à Ramallah entre des centaines de jeunes Palestiniens et des soldats israéliens.

À la veille des élections municipales palestinienne du samedi 13 mai, Pierre Barbancey, grand reporter pour l’Humanité, dressait l’état de la situation des 1 600 prisonniers politiques palestiniens à leur 26e jour de grève de la faim. « Leurs conditions physiques se dégradent. Plusieurs d’entre eux ont été transportés dans des hôpitaux et les autorités israéliennes envisagent de faire venir des médecins étrangers pour les nourrir de force, les médecins israéliens refusant cette pratique dénoncée par l’ONU comme une atteinte aux droits de l’homme. Tel-Aviv ne recule devant rien pour tenter de faire plier ces détenus, de briser leur courage. Les grévistes de la faim réclament de meilleures conditions de détention et davantage de visites familiales et médicales. Les rares témoignages qui nous parviennent – les avocats ne sont pratiquement pas autorisés à les ren-

contrer et, en tout cas, les prisonniers les plus connus comme Marwan Barghouti et Ahmed Saadat, ont été placés à l’isolement – sont dramatiques. “Nous entrons dans une période extrêmement critique” pour les grévistes de la faim, confirme le président du Club des prisonniers, Qaddoura Farès. “Un grand nombre de prisonniers ne peuvent même plus bouger de leur lit ou satisfaire leurs besoins fondamentaux”, a-t-il ajouté. Le gouvernement Netanyahou, qui a plusieurs fois dit qu’il était prêt à laisser mourir ces prisonniers à l’exemple de Margaret Thatcher vis-à-vis de Bobby Sands et de ses camarades irlandais de l’IRA, au début des années 1980, utilise son bras supplétif dans les prisons, le Service des prisons d’Israël (IPS). Les grévistes de la faim sont aspergés d’eau, le sel leur est refusé et certains ont même dû boire de l’eau chaude ; on ne les autorise plus à se changer et, à l’isolement, les prisonniers n’ont jamais le

droit de se retrouver à la lumière du jour, dans la cour, et les fenêtres des cellules ont été obstruées. Pis, l’IPS a fait diffuser une vidéo sur laquelle on verrait Marwan Barghouti en train de manger dans sa cellule. Une fausse vidéo dont on voit l’utilisation. Une attitude des autorités pénitentiaires digne des pires tortionnaires. Ce qui n’a pas empêché la franchise israélienne de Pizza Hut de s’en servir à des fins politico-publicitaires. Face au mécontentement, elle l’a retirée de son site. Loin de tout débat électoral, la population se mobilise. Un rassemblement de solidarité a été organisé, hier, à Ramallah. De violents heurts entre des centaines de jeunes Palestiniens et des soldats israéliens ont fait au moins quatre blessés. Une manifestation s’est également déroulée devant le siège du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dont l’attitude est largement dénoncée : sous prétexte de manque de moyens, le nombre de visites organisées dans les prisons (le CICR affrète les bus pour transporter les familles souvent très éloignées) a été réduit à une par mois. Le Comité national de soutien à la grève de la faim des prisonniers palestiniens a appelé l’Autorité palestinienne à suspendre le scrutin municipal prévu samedi 13 mai et à arrêter la coopération sécuritaire avec Israël. Selon la loi palestinienne, tous les citoyens qui ont une carte d’identité palestinienne et ont 17 ans ou plus ont le droit de s’inscrire pour voter. Combien vont le faire alors que, parmi les jeunes, les griefs à l’encontre de l’Autorité ne cessent d’augmenter ? »

NON À L’OTAN

Un contre-sommet pour la paix Le bilan pour les peuples est lourd !

Les 24 et 25 mai, un sommet de l’Otan se tiendra à Bruxelles. Ce sera la première visite de Donald Trump depuis son élection. Un collectif international de 500 organisations de 50 pays – dont en France le collectif Non à l’Otan-Non à la guerre, regroupant une trentaine d’organisations, parmi lesquelles le PCF – organisera à cette occasion, le 24 mai, une grande manifestation à Bruxelles (départ 17h, Gare du Nord/Bruxelles) et le 25 mai un contre sommet pour dénoncer l’Otan et demander sa dissolution. La venue de Trump montre, s’il en était besoin, que nous sommes là bien loin des propos de sa campagne électorale. Il vient inaugurer à Bruxelles le nouveau et très coûteux siège de l’Otan et exiger de chaque pays 6 • Les Nouvelles 18 mai 2017

membre une participation financière accrue. De sommet en sommet, l’Otan accroît sa domination et sa politique de guerre. En 2007, à l’initiative de N. Sarkozy, la France a réintégré tous les organes de commandement de l’Otan, décision qui s’est accompagnée d’un renforcement de l’engagement militaire en Afghanistan. Il a fait appel aux moyens militaires de l’Otan dans sa guerre en Libye. L’Otan est intervenue directement ou indirectement dans la plupart des conflits de ces vingt dernières années avec comme résultat des milliers de morts et de blessés, la destruction des villes, de l’agriculture, de l’environnement. Un chaos beaucoup plus fort qu’au moment où la guerre a été décidée.

Le caractère belliciste de l’Otan s’affirme de plus en plus. Les pays membres de l’Otan, les États-Unis en tête, voudraient que cette organisation illégale, contraire à la charte des Nations unies, se substitue à l’Onu en refusant que cette dernière joue pleinement son rôle de prévention de la guerre, de maintien et de rétablissement de la paix. Le budget de l’Onu en matière de paix, de culture, d’éducation et d’aide au développement est 120 fois plus faible que le budget de l’Otan ! Aujourd’hui, l’Otan est plus que jamais un moteur de la course aux armements. Parmi les discussions qui auront lieu à Bruxelles, la demande expresse de porter le budget de la Défense de chaque pays membre à 2 % du PIB. Cela signifierait pour la France une hausse de 33 % environ. La part de l’armement nucléaire doublerait dans cette hypothèse d’ici à 2030. Ce serait des moyens en moins pour tous les autres budgets.

Ce montant n’a d’ailleurs jamais été justifié, ni discuté au Parlement : nos futurs députés devront l’exiger ! Un autre aspect très dangereux : la relance de la course aux armements dans le domaine du nucléaire militaire. L’orientation actuelle est de contourner les traités avec des armes plus efficaces. De nouvelles bombes sont prévues pour 2019. Cela amènerait un bouleversement de la stratégie, permettant l’utilisation de bombes nucléaires moins puissantes bien que plus destructrices, plus facilement « utilisables » dans un conflit. Il est temps de dire : stop ! D’arrêter la course folle de l’Otan, de conclure le traité d’interdiction des armes nucléaires en débat cette année à l’Onu, mais où la France est absente. Nous ne voulons pas de la militarisation de l’Union européenne, ni de la formation d’une superpuissance européenne. La fermeture militaire des frontières n’est pas une réponse au défi de l’immigration. Les réfugiés sont les bienvenus.

Pour donner un coup d’arrêt à la militarisation, à la course aux armements, à la relance des armes nucléaires, il faut en finir avec l’Otan. La France en est un acteur majeur. En sortant de l’Otan, elle contribuerait à développer une politique de paix, pont d’appui pour les peuples des autres pays. Cette question est venue lors de la récente campagne de la présidentielle, elle est un élément important dans le débat politique. Le Parti communiste a réaffirmé fortement cette exigence ainsi que Jean-Luc Mélenchon dans ses discours de la Bastille et de Marseille où elle a été très applaudie. La France doit sortir de l’Otan et l’Otan doit être dissoute ! Ensemble, disons non à la guerre, oui à la paix et à la solidarité entre les peuples. C’est le message que nous porterons à Bruxelles les 24 et 25 mai prochains. Catherine Margaté, secteur international PCF Programme du contre-sommet sur le site : www.otan-non.org


PCF LÉGISLATIVES – 11 ET 18 JUIN

PCF BÈGLES

Je regrette très profondément les décisions prises samedi par la France insoumise (Pierre Laurent) Présent le 14 mai à la Fête de l’Humanité organisée par les communistes du Tarn au pays de Jaurès, à Carmaux, Pierre Laurent a réagi aux décisions prises la veille par France insoumise qui lançait sa campagne législative. « En lançant au gymnase Japy à Paris la campagne nationale des communistes pour les élections législatives (cf p. 3), j’ai renouvelé mon appel à une dynamique unitaire large sur tout le territoire national rassemblant tous ceux qui ont soutenu la campagne de Jean-Luc Mélenchon. Le jour même à Marseille, les communistes des Bouches-du-Rhône ont rendu public un geste fort de rassemblement en retirant leurs candidats dans la circonscription où Jean-Luc Mélenchon sera candidat et dans trois autres circonscriptions face à la

menace du FN. Dans tous les départements, les communistes ont présenté des offres de rassemblement qui permettraient de présenter des candidatures communes dans des dizaines de circonscriptions, multipliant nos chances d’élire des députés. Or, samedi, c’était au tour de La France insoumise de lancer sa campagne et d’investir ses candidats. Je regrette très profondément que les décisions prises par la France insoumise aient ignoré nos appels au rassemblement, à l’exception de quelques unités. Cette décision est totalement contradictoire avec l’objectif affiché d’élire une nouvelle majorité capable de refuser les injonctions d’alignement du nouveau président Emmanuel Macron, et assez forte pour faire barrage aux prétentions de la droite et de

l’extrême-droite. La concrétisation de l’espoir né le 23 avril dans le vote Mélenchon et l’avenir d’une gauche nouvelle ne se trouvent pas dans une formation unique qui prétendrait faire le vide autour d’elle, mais dans un rassemblement fidèle à nos objectifs d’une VIe République, où diversité, respect mutuel et intervention citoyenne s’additionnent pour forger une union durable et un projet solide. Les candidats soutenus par le PCFFront de gauche continueront de faire campagne la main tendue et restent disponibles jusqu’au terme du dépôt des candidatures le 19 mai pour toute entente ou retrait réciproque qui permette d’avancer vers les victoires souhaitées. Ici, à Carmaux, n’oublions pas ces mots de Jaurès : la véritable richesse, c’est celle qui ne diminue pas si on la partage ».

Fête de la Morue Vendredi 26 et samedi 27 mai, 19h, à Bègles Les communistes béglais vous invitent à fêter la morue dans leur restaurant « La Morlache »12, Rue du Prêche – Tram C arrêt « Belle Rose » Réservation : tél. 05 56 49 44 79 (répondeur) ou courriel : lamorlachebegles@orange.fr Menu adulte : 18 € (10 repas commandés ensemble : 15 € / repas) Menu enfant : 8 € (crudités - steak haché Frites - Fromage de brebis – Glaces) Macédoine de légumes à la morue et aux fruits de mer ou Joues de morue à l’avocat ; Bouillabaisse de morue aux moules ou Pavé de morue à la toscane ; Fromage de brebis des Pyrénées avec sa confiture de cerises noires ; Dessert. Animation

NOUVEAU GOUVERNEMENT

Un choix clair, ni de gauche, ni de gauche Réaction du PCF « Avec la nomination d’Édouard Philippe, député-maire Les Républicains du Havre, comme Premier ministre, la présidence Macron prend sa véritable tournure : ni de gauche, ni de gauche. Le tintamarre sur le renouveau cache de vieilles recettes du libéralisme. Chacun sait donc maintenant à quoi

s’en tenir : la majorité parlementaire que le Président réclame aux Français lors des élections législatives serait faite pour donner au gouvernement les mains libres et engager dès l’été le laminage du Code du travail, des dépenses et des services publics, des budgets des collectivités locales. Les travailleurs ont tout à perdre à donner ce blanc seing au nouveau

gouvernement. Ils ont au contraire besoin du plus grand nombre possible de députés issus des forces de gauche qui refusent la dérive libérale et autoritaire, et parmi eux de beaucoup de députés communistes et Front de gauche pour rendre les batailles à venir au Parlement et les nouvelles politiques solides et durables. »

10E CIRCONSCRIPTION

Appel au rassemblement Les communistes de la section des Rives de Dordogne ont adressé un courrier le 12 mai à toutes les forces anti-austérité (France Insoumise, socialistes engagés derrière Benoît Hamon, Europe Écologie- les Verts), qui appelle au rassemblement de toutes les forces anti-austérité pour battre la droite, Macron et le FN. « Les communistes du Libournais prennent acte du très bon score de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle. Malheureusement nous avons été confrontés à un choix impossible lors du second tour. Afin de ne pas être dans la même situation le 18 juin, les communistes réunis en assemblée générale appellent l’ensemble des forces de gauche anti-austéritaires (Insoumis, communistes, écologistes, hamonistes, citoyens…) à se rassembler dès le premier tour des élections législatives aux niveaux national, départemental et local. L’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République rend plus que jamais nécessaire et urgent

ce rassemblement. Elle annonce en effet une politique de régression sociale sans précédent au seul profit des forces de l’argent, un renforcement du pouvoir personnel et le démantèlement du modèle social français selon les voeux du MEDEF. Seule l’unité sans faille et sans arrièrepensée des forces de la gauche antilibérale, anti-austéritaire, écologique et sociale pourra y faire obstacle. Le PCF, pour sa part, est bien décidé à tout mettre en oeuvre, jusqu’au dernier moment, afin d’aboutir à une candidature commune aux législatives et pour remédier à une division des forces de progrès social désastreuse tant pour la gauche que pour le peuple français. Localement, ce rassemblement pourrait ainsi passer en tête dans la 10e circonscription le 11 juin et ouvrir une espérance aux électeurs de gauche du Libournais pour le 2e tour, mais aussi pour l’application d’une politique anti-libérale au service de la population. Ce courrier a donc pour but de vous confirmer, en conformité avec la décision prise par notre AG, que

nous maintenons notre volonté de rechercher un rassemblement le plus large possible. Nous sommes persuadés de l’impact qu’aurait cet accord sur le dynamisme de la campagne des législatives. »

Carnet CANÉJAN. « C’est avec beaucoup d’émotion que j’ai appris le décès d’Henriette Grand que nous appelions “Yeyette”. Engagée à la Jeunesse Communiste de Villenave d’Ornon, elle participe activement au mouvement de mai 1968. Puis, avec Francis, Nicole et Jean-Pierre, elle est à l’initiative de la création de la cellule de Canéjan. Militante syndicale et de “son parti”, elle avait la fermeté, la fraternité dans le militantisme et, souvent, le mot qui rassure. » Claude Mellier. À toute sa famille, ses amis et camarades, les communistes de la section des Graves et de Gironde présentent toutes leurs condoléances.

RÉUNIONS PUBLIQUES 5 e CI RCON SCRIP TION MÉDOC Pour le rassemblement de la gauche de transformation sociale Vendredi 19 mai, 20h30, mairie annexe au Porge (à coté de la mairie) avec la participation de Stéphane Le Bot, candidat présenté par le PCF 11e CIRCONSCRIPTION - COUTRAS Accès aux soins pour tous Mardi 23 mai, 20h, salle polyvalente à Coutras avec la participation de Sébastien Laborde et Magalie Soares, candidats présentés par le PCF

Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera effica- cement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF, lance une souscription afin de mener nos prochaines échéances politiques, notre objectif est de 70 000 euros.

ILS ONT DONNÉ 450 € : M. CAZENAVE Pierre, Mérignac ; M. et Mme NEVES DE ALMEIDA Joaquim, Ambarès-et-Lagrave ; Mme DEGREVE Martine, Arcachon ; M. SIMONE Jean, Bègles ; M. DUPUY Michel, Bègles ; Mme DUPART Jacqueline, Biganos Les Nouvelles 18 mai 2017 • 7


CHRONIQUE

CULTURE & SOLIDARITÉ FÊTE DE L’HUMANITÉ LA COURNEUVE

par Jeanne R.M.

Découvrir, débattre, construire Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité, a lancé jeudi la préparation de la prochaine Fête de l’Humanité qui se tiendra au parc Georges-Valbon de La Courneuve, les 15, 16, et 17 septembre 2017. « Nous vous y invitons avec vos interrogations, vos doutes, vos colères et vos combats pour les mettre en partage avec respect et bienveillance, a annoncé le directeur de l’Humanité. Nous vous y invitons avec vos collègues, vos amis, votre famille pour plonger dans un bain fraternel où chaque espace, chaque stand, chaque rue est un monde de découvertes, d’arts et d’espérances. Nous vous y invitons dans un contexte nouveau et incertain, lourd de menaces pour les milieux populaires et les salariés, gros d’inquiétudes sur la scène internationale avec les tensions guerrières et l’environnement. Un contexte qui réclame du dialogue, de la réflexion, de l’innovation pour construire ripostes et perspectives ». Patrick Le Hyaric a évoqué la programmation avant d’interroger : « Quoi de plus urgent et utile que de rassembler le peuple des luttes et des utopies, d’inviter tous les artisans d’un renouveau démocratique, social et écologique, tous les curieux avides d’un monde meilleur à partager l’humeur joyeuse et militante des allées de la Fête au moment où l’argent et la haine se disputent les consciences ? » Iggy, Trust et l’Age d’or du rap français !

Pour la programmation de la 82e Fête de l’Humanité sont annoncés : - Iggy Pop. Un retour sur la grande scène légende du rock, dix ans après un rendez-vous qui reste ancré dans les mémoires. - L’Age d’or du rap français avec un concert d’une heure trente qui réunira Assassin, Ménélik, Sages Poètes de la Rue, Busta Flex, Nuttea, Stomy Bugsy, Passi et Neg’Marrons.

- Un grand moment de chanson française sous la bannière Un air, deux familles qui réunira les excellents Ogres de Barback et les énergiques Hurlements d’Léo. - Renaud, Toujours debout, clôturera ce week-end hors normes. - Le chanteur irlandais Gavin James

dont les mélodies traversent les frontières de l’Europe en passant d’un cœur à l’autre. - Les deux sœurs Camille et Julie Berthollet, virtuoses classiques. - Trust, le mythiques groupe français, Antisocial tu perds ton sang froid, Bosse huit heures, L’élite est entrée sans prévenir… La Fête de l’Humanité, c’est au total, 50 concerts répartis sur la Grande Scène, sur la scène Zebrock, sur la Petite Scène (des Pays du Nord) et sur la Scène Jazz. Et des dizaines de groupes qui trouvent leur public dans les immenses allées parsemées de stands de France et du monde entier. Et puis, la Fête de l’Humanité, c’est des expos, un salon du livre avec des dizaines d’auteurs présents, des débats, du sport, un espace dédié au théâtre, d’autres au cinéma, au numérique, aux sciences, à l’économie sociale et solidaire, des rencontres avec les peuples du monde en lutte pour leurs droits et leur dignité, représentés par centaines dans un village planétaire. Tout un monde de fraternité et de découvertes s’offrira à la générosité de chacun des participants pour faire résonner les sens et remuer les consciences. Les infos pratiques Le pass 3 jours Fête de l’Humanité 2017 est à 35 €. L’événement est gratuit pour les moins de 15 ans. Quant au tarif du Camping 3 jours Fête de l’Humanité 2017, il est à 16 €. Toutes les informations sur le site officiel : fete.humanite.fr

UTOPIA BORDEAUX

Deux jours, deux films pour la Palestine Soirées organisées par Palestine 33, La Clé des Ondes et le collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Achetez vos places à l’avance, à partir du vendredi 19 mai. Lundi 29 mai 2017 à 20h30

Projection-débat avec Alaa Ashkar, le réalisateur de On récolte ce que l’on sème. C’est le second film documentaire du réalisateur palestinien Alaa Ashkar, réalisateur, il y a deux ans, du très beau Route 60 qui avait été diffusé sur la Fête de l’Humanité Gironde, notamment. Alaa Ashkar livre ici un témoignage passionnant, à partir de son histoire intime, sur la colonisation interne en Israël et ce qu’il reste dans le pays de la mémoire palestinienne, une mémoire souvent niée, un sujet

qu’on n’aborde quasiment jamais. Le réalisateur met en lumière, au fil des observations, des conversations, des échanges intimes, l’irréductible spécificité de ces Palestiniens qui ont la citoyenneté israélienne sans toutefois pouvoir bénéficier de l’égalité des droits. Mardi 30 mai 2017 à 20h30

Projection-débat avec avec Roa’a Gharaibeh, Docteure en Sociologie, chercheure au Centre Emile Durkheim. 3 000 Nuits, écrit et réalisé par Mai Masri, Palestine, 2016, 1h43mn VOSTF, avec Maisa Abd Elhadi, Raida Adon, Karim Saleh, Nadira Omran… L’histoire se passe dans une prison israélienne dans les années 80, Layal y enfermée pour 8 années, condamnée pour un attentat

dans lequel elle n’est pas impliquée. Elle découvre qu’elle est enceinte et, envers et contre tous, décide de garder l’enfant. Elle accouche donc seule, les mains menottées au lit de l’infirmerie de la prison. Nour, son nouveau-né, son espoir, est accueilli en fête par les autres prisonnières palestiniennes. Le film accroche le spectateur en focalisant sur la lutte de cette jeune mère pour sa survie et celle de son nouveau-né à l’intérieur d’une prison de l’occupant israélien. ANNONCES LÉGALES AVIS RECTIFICATIF Rectificatif de parution pour l’annonce n° 2202 du 11/05/17 pour la SASU INTI qui paraît dans le journal N° 2203 du 18 mai 2017 Pour avis, AVIS DE CONSTITUTION

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932

8 • Les Nouvelles 18 mai 2017

« Les jolies colonies de la France » J’aimerais continuer la chanson « merci papa, merci maman ! »… mais voilà, je n’ai plus de maman ni de papa. Je n’ai plus ni mes frères, ni mes sœurs. Je suis un enfant déporté, volé, kidnappé par l’état français. C’est difficile à croire, au pays de la liberté, des droits de l’homme, au pays de la Révolution et de la lutte contre le nazisme. Je viens de fêter mes quarante ans en ce joli mois de mai 2017, âge du démon des sens, mois de célébration du printemps et année d’élection du plus jeune des présidents de la Ve République française. Lui aussi à quarante ans bientôt, lui aussi est né comme moi en 1977. Il est d’Amiens, picard de naissance, je suis de Salazie, née au pied du piton des neiges, au sein de l’île de la Réunion. Dix mille kilomètres me séparent de lui, hémisphère sud versus hémisphère nord. Y a t-il un endroit privilégié où naître en ce monde ? Ou, hélas, un endroit maudit ? Ni le soleil, ni les plages paradisiaques, ni l’effervescence du climat avantageux ne peuvent rivaliser avec les champs de betteraves et les corons du nord. Ma mère avait huit enfants, j’étais sa troisième, MarieEmmanuelle. Je serais la dernière à être déportée avec mes deux grands frères, à Guéret dans la Creuse, quand dans le même temps l’enfant-président rentrait au CP. Ma mère, marieuse de vanilliers, ne savait pas lire, elle parlait le créole, alors quand la dame de la DASS, lui a dit qu’en métropole je pourrais aller à l’école, devenir maitresse d’école ou infirmière elle n’a pas hésité à appuyer son index gauche dans l’encre du tampon, puis à apposer son empreinte sur le registre. Je devenais clandestinement mais officiellement orpheline. Adieu gratin de chouchou, bonbon-piment, jus de goyave et pique-nique le dimanche. Fini les courses dans la montagne, les levers de soleil dans les Hauts-du-vent et leurs couchers dans l’océan indien. Adieu mes frères, et mes parents, mes copines et mon village, ma culture et mon pays. Michel Debré, gaulliste et parisien devenu député à la Réunion, a décidé d’endiguer le flot indépendantiste des colonies. Il a tout compris et va tout orchestrer. Les femmes créoles sont trop fertiles alors que les Françaises pas assez. Croissez et multipliez-vous gentes dames du nord pour une république unique et indivisible. Et maitrisons la fécondité des pauvres car trop de pauvres rend pauvre… Et si on faisait un échange, femmes blanches prostituées contre enfants créoles ? Si on envoyait les femmes blanches se reproduire chez les colons dans nos îles et qu’on repeuplait la Creuse, le Cantal et pourquoi pas la Picardie avec des enfants créoles ? Je suis Marie-Emmanuelle, enfant raptée, enfance volée. Je viens cette année de retrouver mes deux frères, JeanJacques et Martial, qui furent placés dans des familles maltraitantes et foyers de l’ASE. Nous ne pouvions pas devenir président de la république française et n’avons pas chanté que les colonies de vacances étaient jolies. AVIS DE CONSTITUTION

Il a été constitué une société dont les caractéristiques sont les suivantes ; Dénomination : INTI Forme : SASU. Siège social : 3, rue du golf 33700 Merignac. Objet : commercialisation de produits et services auprès des particuliers et professionnelles. Durée : 99 ans. Capital : 1000 euros. Président : M. Jean Philippe Zaragoza demeurant 21 rue Calvé 33000 Bordeaux

Il a été constitué une société dont les caractéristiques sont les suivantes : Forme : SASU Dénomination : Kaligana Siège social : 218 cours de la Somme 33800 Bordeaux Objet social : Activité e-commerce (commerce en ligne) de services touristiques pour la Caraïbe Capital : 1 € Durée : 90 ans Présidente : Mme Julie Marboeuf demeurant 218 cours de la Somme 33800 Bordeaux

La société sera immatriculée au RCS de Bordeaux

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49 jours, carnets d’une faiseuse d’anges et

Eva Humana est, Les petites nouvelles de Jeanne R.M Disponible à la fédération de Gironde du PCF 15 rue furtado 33800 BORDEAUX


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