Nouvelles N° 2204

Jeudi 25 mai 2017 - N° 2204 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

GRAND BANQUET RÉPUBLICAIN

700 personnes disent

« Non aux ordonnances Macron ! »

ACTUALITÉ SOLIDARITÉ AVEC DES DEMANDEURS D’ASILE

Une centaine de personnes rassemblées à la préfecture de Bordeaux

À l’initiative d’une dizaine d’associations*, une centaine de personnes était rassemblée à la préfecture de Bordeaux, le vendredi 19 mai pour demander le réexamen

de la situation des personnes hébergées en CAO dont certaines ont été placées en Centre de rétention administrative (CRA) il y a plusieurs jours.

INSPECTION DU TRAVAIL ET SERVICES EMPLOI DE GIRONDE

7 syndicats dénoncent plusieurs années de démantèlement des moyens L’intersyndicale CFDT, CGT, CNT, FO, FSU, SUD, UNSA a appelé à soutenir la DIRECCTE Nouvelle Aquitaine, lors d’un rassemblement organisé dans la matinée du jeudi 18 mai 2017 à la Maison de la Promotion Sociale. Elle dénonce le bilan « scandaleux » de réformes successives pour les usagers et les agents de Gironde.

Attaques du code du travail, réorganisations de l’inspection du travail et de services pour l’emploi et toujours moins de protection des salariés, c’est la démonstration que font les syndicats CFDT, CGT, CNT, FO, FSU, SUD, UNSA, à travers un communiqué commun du 18 mai où ils énumèrent des cas concrets. « Vous n’arrivez plus à nous joindre ? À l’accueil / standard et courrier de la Direccte Gironde, avant, il y avait 4 agents et une ouverture au public du lundi au vendredi de 9h à 16h30. Maintenant, c’est 2 agents s’occupant de 3 administrations et une réduction des plages d’ouverture », expliquent les organisations. Ou encore : « La précarité explose, vos conditions de travail se dégradent… Vous souhaitez une intervention gratuite de l’inspection du travail ? Avant, il y avait 56 agents de contrôle en Gironde. Maintenant, il y en a 50 ; avant, 23 secrétaires répondaient, pré-renseignaient et géraient les dossiers d’entreprise ; maintenant, il n’y en a plus que 11… En Gironde, il y a un agent pour presque 10 000 travailleurs ! » Pour toutes les missions, précise qu’il manque 27 agents et que la situation va encore se dégrader avec 21 % des effectifs en retraite d’ici à 2018, et moins d’un départ sur deux remplacé. Au niveau de la Nouvelle Aquitaine, ce sont 15 sections d’inspection qui devraient disparaître.

BORDEAUX-MÉTROPOLE

La formation des agents en danger !

100 jours de formation perdus par an. Le bilan de la baisse de la cotisation due par les collectivités au CNFPT est de plus en plus dur pour les agents de collectivités locales. Derrière, c’est même la privatisation de la formation continue qui est en jeu. Voici l’intervention de Lena Beaulieu sur ce sujet : « Le plan de formation 2017 des agents de Bordeaux-Métropole pose de très graves problèmes pour notre établissement, comme pour de nombreuses autres collectivités. En 2011, le sénateur Jean Arthuis proposait la réduction de la cotisation dû au titre de la formation, de 1 % à 0,9. Dès 2012, cette mesure avait amputé de 34 millions d’euros le budget de fonctionnement du CNFPT et donc les capacités d’offre de formation pour les agents de la fonction publique. En 2016, sous la pression conjointe des organisations syndicales unanimes et des associations nationales d’élus, le parlement avait été saisi de la demande d’un retour de cette cotisation à 1 %. Cette opportunité n’a pas été saisi par le gouvernement Cazeneuve, qui a ainsi conclut un quinquennat d’affaiblissement de la fonction publique et donc des missions qu’elle assure.

Dans ces conditions, parler comme le fait le rapport, de “désengagement” du CNFPT et de décision “brutale” est assez cavalier. Le gouvernement a de nombreuses fois été alerté sur les conséquences pour 2017 de cette nouvelle amputation de 35 millions d‘euros de son budget de formation. Les conséquences sont dramatiques puisque, en pleine période de mutualisation-métropolisation, alors que les besoins des agents de la métropole sont immenses, le CNFPT réduit de moitié les jours de formation intra-conventionnés sur trois années, qu’il réduit son offre de formation de 30 %, qu’il durcit les conditions de tenue des stages en relevant les seuils de nombre de participants. Concrètement, Bordeaux métropole perdra 100 jours de formation par an. Voilà qui est la pire des réponses à la période de turbulence sociale que connaissent déjà les agents.

Je veux dire que nous désapprouvons profondément cette orientation. Mais elle est le résultat du désengagement de l’Etat, et non du CNFPT. Etat qui poursuit son œuvre de privatisation de la formation puisque nombre d’agents n’auront d’autre solution pour se former que de se tourner vers le privé. Nous appelons donc les élus à relayer les appels des associations nationales pour un financement pérenne du CNFPT. Et en l’état, nous ne pouvons évidemment pas donner notre accord à ce plan de formation 2017 qui constitue en réalité un plan de destruction organisé du CNFPT, au profit des opérateurs privés. »

2 • Les Nouvelles 25 mai 2017

Alors que militant-e-s et citoyen-ne-s se rassemblaient devant la préfecture de la Gironde à Bordeaux, une dizaine de jeunes demandeurs d’asile étaient au Centre de rétention administrative (CRA), à l’hôtel de police de Bordeaux, certains depuis plus de huit jours. Ces personnes, avec une quarantaine d’autres, ont été hébergées et accompagnées au Centre d’accueil et d’orientation (CAO) de Mérignac, de la fin de l’année dernière jusque mi-mai, avant d’être transférées dans un autre centre à Bordeaux Ravezies.

Elles se sont présentées volontairement à leur rendez-vous en Préfecture, où elles ont été interpellées puis placées en détention. D’autres, convoquées ces prochains jours, vivent dans l’angoisse de subir le même sort.

Ils viennent du Soudan, de Somalie, d’Egypte, du Pakistan… Ils ont connu les camps de fortune de Calais ou de région parisienne avant de monter dans des bus pour rejoindre des Cao au sein desquels l’État français leur a dit qu’ils seraient accompagnés pour faire leur demande d’asile. Mais dans le premier pays d’Europe où ils ont débarqué, après un périple souvent long et traumatisant, presque tous ont fait l’objet d’un contrôle de police au cours duquel leurs empreintes ont été relevées. Les voilà « dublinés », du nom de la procédure européenne qui

détermine que le seul pays responsable de l’examen d’une demande d’asile dans l’Union européenne est celui par lequel vous êtes entré et dans lequel vous avez été contrôlé.

Une bénévole de la Cimade essaie, en quelques mots, de nous l’expliquer et notamment comment des personnes qui ont intégré un dispositif mis en place par l’État peuvent se retrouver en centre de rétention. « La préfecture de Gironde doit d’abord demander au pays qui a le premier contrôlé son accord avant d’y renvoyer la personne, explique la bénévole. Cette personne peut faire une lettre d’observation, ce qu’a fait plus de la moitié des personnes placées au CRA de Bordeaux. Mais ces lettres n’ont pas été prises en compte. À la suite d’un entretien très bref où est étudié l’hébergement, les ressources et l’accord du pays de destination, la préfecture a décidé que le Cao n’était pas un hébergement.

Constatant par ailleurs que les personnes reçues s’opposaient à un retour en Italie, elle a donc décidé qu’il y avait un risque de fuite et leur a notifié leur mise en rétention ». Sur la définition de « risque de fuite », il y a bataille juridique mais, au final, la Cour d’appel de Bordeaux a décidé que ce risque était défini donc la détention applicable. « Un principe de rétention excessif », commente avec amertume un bénévole.

Trois personnes de Accueil réfugiés Talence solidarité, Resf et des bénévoles du CAO ont été reçues en préfecture pour porter la parole d’un « large public de citoyens sensibles à la cause des personnes souhaitant se réfugier en France, au nom de l’égalité de traitement et de motifs exceptionnels et humanitaires ». Elles ont demandé que les jeunes retenus ne soient pas renvoyés en Italie, qu’ils soient libérés du CRA de Bordeaux, qu’ils puissent faire leur demande d’asile en France ainsi que les prochains à avoir rendezvous à la Préfecture.

Cet élan de solidarité montre que les forces existent pour imposer, en France, un accueil à la hauteur de la situation humanitaire et que soit réformé en profondeur ce fameux règlement de Dublin. Ça bouge du côté de l’Europe, c’est le moment (lire page 6).

Christelle Danglot Lire l’intégralité de l’article sur : nbso.fr/2017/05/89174/

* RESF 33 - ASTI Bordeaux - La Cimade - Association ARTS (Accueil Réfugiés Talence Solidarité) AC! Gironde – EELV Aquitaine – UJFP Aquitaine – Ensemble ! Gironde – FSU33 – Médecins du Monde Délégation Aquitaine – Rénovation – AREVE.

GOUVERNEMENT

Derrière la vitrine, la machine de guerre Le premier gouvernement formé par Emmanuel Macron et son premier ministre de droite, Édouard Philippe, est un gouvernement libéral de combat qui fait la part belle, aux postes clés, à des personnalités comme Bruno Le Maire et Gérald Darmanin mais oublie la promesse d’« un ministère plein et entier des droits des femmes », en le réduisant à un secrétariat à l’Égalité entre les femmes et les hommes. Ça promet…

Tout à son œuvre de recomposition politique, Emmanuel Macron a conçu avec son premier ministre de droite, Édouard Philippe, une équipe de 22 noms allant des rivages du PS et du PRG jusqu’à ceux de déçus du sarkozysme. Mais les nominations aux postes clés ne laissent aucun doute sur l’orientation « ni gauche ni gauche » de ce gouvernement Philippe I. Ainsi c’est la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, passée par les conseils d’administration de Danone, de Dassault ou de la SNCF, qui sera chargée de préparer une loi El Khomri bis, une réforme du marché du travail par ordonnances.

Bruno Le Maire (« Les Républicains ») mettra en œuvre une bonne partie de son programme à la primaire de la droite : réforme de l’ISF, abaissement de la fiscalité du capital, Cice

transformé en baisse de cotisations pour diminuer le « coût du travail ».

Autre prise à droite, Gérald Darmanin (au Budget et à la Fonction publique), qui, comme soutien de Fillon, défendait sur les plateaux TV la suppression de 500 000 fonctionnaires et leur passage aux 39 heures.

Bien sûr il y a la jolie façade de la société civile avec une éditrice reconnue et respectée à la Culture (Françoise Nyssen), une ancienne sportive de haut niveau aux Sports (Laura Flessel) – un classique dans le genre qui n’annonce pas de révolution. Et la belle prise avec Nicolas Hulot (Transition écologique), dont on se demande ce qu’il va faire làdedans. Mais on a aussi Jean-Michel Blanquer à l’Éducation. Cet ancien directeur général de l’enseignement scolaire à l’Éducation nommé par Luc Chatel (LR) est aussi dirigeant d’une école de commerce, proche du libéral Institut Montaigne et défend l’autonomie des écoles comme une réforme nécessaire. À la santé, la cancérologue, Agnès Buzyn, en provenance de la Haute Autorité de santé, est connue pour son manque de virulence sur les conflits d’intérêts entre chercheurs et laboratoires.

Si la parité est respectée, on ne peut pas en dire autant de l’égalité, une seule femme se trouve parmi les six premiers ministres de l’ordre proto-

colaire, Sylvie Goulard, qui devient ministre des Armées, un intitulé qui n’avait plus cours depuis 1974.

Le Logement, la Jeunesse et l’Industrie disparaissent en tant que tels. Les organisations de défense de locataires et de jeunes apprécient déjà.

Bien sûr, Emmanuel Macron a dû faire une place à l’allié du Modem, en nommant à la Justice et aux Affaires européennes le tandem dirigeant du parti, François Bayrou et Marielle de Sarnez.

Gérard Collomb, 69 ans, soutien de la première heure, se voit récompensé avec le ministère de l’Intérieur et Richard Ferrand, cheville ouvrière du mouvement, par un ministère à la Cohésion des territoires. Du quinquennat Hollande, Emmanuel Macron a gardé Jean-Yves Le Drian, passant de la Défense à l’Europe et aux Affaires étrangères, et Annick Girardin, passée de l’ex-Fonction publique à l’Outre-Mer. Et pour une main ferme sur tout ça, Christophe Castaner (ex-député PS) sera à la fois porte-parole du gouvernement et responsable des relations avec le Parlement.

Bref, si on leur laisse une majorité à l’Assemblée, les jours heureux, ce n’est ni pour maintenant ni pour demain…

CD avec l’Humanité

ACTUALITÉ

Editorial

ÉVÉNEMENT

Des députés pour dire « Non aux ordonnances Macron ! »

Le grand banquet, avec Pierre Laurent et les candidats-tes aux Législatives en Gironde, a rassemblé plus de 700 convives, communistes et sympathisants du Front de gauche, ce dimanche 21 mai dans la grande prairie de la Fête de l’Humanité, pour un temps fort de combativité politique.

Sébastien Laborde, secrétaire départemental, présentait les candidats-tes en campagne dans 10 circonscriptions (voir p. 4-5), saluant leur « choix courageux de se présenter au suffrage universel pour faire entendre la voix du monde du travail et de la création ». Il donnait la parole à trois d’entre eux, investis dans cette bataille « pour faire entrer les aspirations populaires à l’Assemblée nationale ».

Isabelle Taris, infirmière à Talence, évoque l’engagement auprès des citoyens de la 3e circonscription, en particulier sur les questions de développement de la santé publique, d’accompagnement du grand âge et d’aide aux plus démunis et précaires.

Avec son suppléant Nabil Ennajhi, aider à l’éclosion de projets pour les jeunes est également un volet important de leur campagne de conviction.

Stéphane Le Bot, candidat dans le nord Médoc, ne cache pas sa colère de n’avoir pu convaincre d’autres militants de la gauche anti-austérité de se rassembler face au Front national qui a fait un très gros score à la présidentielle dans cette 5e circonscription. Pour les habitants de ce territoire qui souffrent terriblement de la précarisation, notamment là où les grandes fortunes viticoles prospèrent, il défend avec vigueur et depuis longtemps le développement économique, le progrès social et environnemental.

Berivan Bal, candidate sur la 4e circonscription, explique son cheminement avec les communistes sans être adhérente au PCF. « Partout où les citoyens se rassemblent contre les injustices, qui est toujours à leurs côtés ? » Elle évoque notamment la lutte des femmes pour leurs droits, la lutte des peuples pour leur auto-détermination et leur liberté. Elle sait de quoi elle parle et dit sa fierté de ses origines kurdes. Avec Christophe Bagilet son suppléant, ils s’adressent aux salariés des entreprises de la rive droite, aux habitants des cites popu-

laires, pour porter leurs exigences à l’Assemblée nationale.

Sébastien Laborde revient sur l’espoir porté par les électeurs de J.L. Mélenchon au 1er tour de la présidentielle, montrant ainsi leur « volonté de tourner la page des politiques d’austérité ». Il souligne avec gravité « l’intransigeance de la France insoumise » alors que le PCF a « tendu la main jusqu’ à la limite du dépôt des candidatures », et le risque de démobilisation de cet électorat alors qu’il va falloir affronter la politique ultralibérale de Macron.

Il appelle à mener une campagne de proximité offensive « avec nos candidats-tes issus-es du monde du travail et des luttes, implantés-es dans leurs quartiers, leurs villes ». « Ces candidatures sont fortes du bilan de nos députés sortants, nourries du travail permanent des militants communistes, de nos élus, dans les territoires ».

Mise au point

Pierre Laurent évoque l’appel lancé dès le soir du 1er tour de la présidentielle pour faire barrage au Front national, combien la politique réelle prônée par M. Le Pen est dangereuse, pour la démocratie et les intérêts de la majorité de la population. « Nous ne nous y résoudrons jamais. » Sur le rassemblement, le secrétaire national du PCF estime que « le refus de principe de la direction nationale de France insoumise, malgré nos appels à l’unité de candidatures dans le maximum de circonscriptions, est une faute au regard de l’objectif immédiat de constituer à l’Assemblée nationale la plus grande force possible face aux candidats du libéralisme ».

Une faute également « au regard de l’avenir d’une gauche nouvelle à réinventer en continuant à rassembler toutes les forces disponibles dans le respect de leur diversité ».

Depuis la clôture des dépôts de candidatures, « 524 candidatures sont présentées ou soutenues par le PCF-Front de gauche dans tout le pays, pour porter la voix des électrices et des électeurs de gauche qui ne veulent pas laisser les mains libres à Emmanuel Macron, à son premier ministre Edouard Philippe, et à la droite, qui veulent pousser plus loin les logiques libérales des deux quinquennats précédents ».

Pierre Laurent insiste sur « les nombreuses victoires législatives à

portée de mains que des millions de nos concitoyens souhaitent et espèrent. » Il précise qu’en plus des candidats PCF « nous soutenons 72 candidatures de personnalités engagées dans le mouvement social et d’autres venus de formations politiques telles que France insoumise, Ensemble, République et Socialisme, EELV ou des soutiens de Benoit Hamon. » Et il se réjouit que « il n’y aura pas de concurrence avec FI dans 29 circonscriptions, et des communistes en mesure de l’emporter ne se verront pas opposer de candidatures FI dans 11 circonscriptions » tandis que « le PCF soutient des candidatures FI dans 18 circonscriptions ». Il salue les militants locaux qui ont permis ces choix. Dans les 20 autres où FI maintient ses candidatures alors que se joue l’élection possible d’un ou d’une député(e) communiste, sans que FI n’ait de chance de l’emporter, il invite les électeurs de J.L. Mélenchon à réfléchir pour éviter d’offrir par la dispersion de leurs voix au 1er tour un député supplémentaire à En Marche, la droite ou le FN. En campagne pour faire entrer le peuple à l’Assemblée nationale

« Nous voulons une majorité agissante, intervenante, pleinement citoyenne, des députés pleinement responsables à tout moment devant le peuple qui les a élus. Le Parti communiste et ses élus ont toujours agi en ce sens, avec liberté d’initiative et esprit constructif. » En menant une campagne intense et conquérante, Pierre Laurent estime réaliste l’élection de plus du double de députés communistes et Front de gauche. « Nous visons la qualification au second tour de nos candidats dans plusieurs dizaines de circonscriptions. Cela comptera beaucoup pour l’avenir, pour faire entrer réellement la voix du peuple à l’Assemblée nationale. » Sans attendre, ces candidats se mettent au service du combat qui s’annonce contre le recours aux ordonnances pour casser encore plus le Code du travail et finir le sale boulot de la loi El Khomri pendant l’été à venir. Le 1er juin, les candidats et leurs soutiens prendront des initiatives dans toute la France pour lancer en grand la campagne pour mettre en échec les ordonnances Macron.

Donner de la force à l’espoir Qu’on se le dise, le temps des ambiguïtés, des messages au second degré, des phrases édulcorées est bien révolu du côté du MEDEF. En effet, lors de la matinale de France-inter du 22 mai, Alexandre Lanxade, vice-président du lobby patronal, n’a pas mâché ses mots pour appeler les Français à donner une majorité au Président Macron.

Extrait choisis : « Il faut qu’il y ait une majorité, le débat a assez duré (…) Il faut lui donner les moyens pour les ordonnances ». Le message est clair. On ne pouvait en attendre moins de la part du patronat qui a construit de toute pièce ce candidat pour servir ses intérêts.

Si quelqu’un avait des doutes, cette élection présidentielle et ces élections législatives sont un véritable prolongement de la lutte des classes dans les urnes.

La nomination d’Edouard Philippe, celle d’une DRH de Danone au ministère du Travail, donnent le ton : ce sera un gouvernement de combat, au service des marchés financiers, ayant pour ambition de faire passer un cap dans le démantèlement de l’ensemble des acquis sociaux.

C’est donc à ce niveau de combat que notre peuple doit se hisser. La division de la gauche de transformation est clairement un boulet dans cette période, un handicap majeur, une faute, comme l’a exprimé Yvon Quiniou dans une tribune, à l’égard de la France Insoumise.

Cependant la période invite à la combativité, à la clarification de la politique que veulent mettre en place Emmanuel Macron, la droite et les marchés financiers. Elle invite à faire tous les gestes pour que notre peuple ne se laisse pas embarquer dans les mécanismes cette 5ème République, alors que ce président n’a pas de majorité réelle dans le pays.

La population doit s’offrir des députés qui auront à cœur de combattre les choix régressifs et de porter des alternatives. Les candidats communistes seront de ceux-là. Comme ils l’ont démontré lors du dernier quinquennat, ils ont été de tous les combats, souvent en première ligne, pour être les porte-paroles des luttes, de la loi Travail à l’ANI, en passant par la loi Macron. Ils sont ceux qui ont tenu la gauche debout, qui ont fait vivre l’espoir.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit, continuer à porter l’espoir, lui donner une force matérielle, qui n’est en rien une posture électorale. C’est un combat acharné du quotidien, celui des aidessoignantes d’une maison de retraite, des salariés de GM&S, celui des parents d’élèves et des enseignants pour de meilleurs moyens.

C’est ce quotidien qui est le vrai renouveau de la politique, c’est cet espoir qui est le souffle dont a besoin notre pays. C’est cet élan que feront vivre les députés communistes.

Frédéric Mellier membre de l’exécutif du PCF33

Les Nouvelles 25 mai 2017 • 3

ÉLECTIONS LÉGISLATIVES 2017 // 11 & 18 JU

DES DÉPUTÉ-E-S POUR NOUS DÉFENDRE

5E - MÉDOC

Stéphane LE BOT

43 ans, imprimeur, conseiller municipal à Cussac-Fort-Médoc

6E - MÉRIGNAC, LE HAILLAN ST-MÉDARD-EN-JALLES

Pierre Cazenave

Nicolas ÔNG

35 ans, conducteur de tram, conseiller municipal d’Eysines

retraité cadre sup. EDF, militant associatif, homme de théâtre, Mérignac

5e

Erika Vasquez

salariée d’organisme de sécurité sociale, syndicaliste, conseillère municipale, déléguée à la petite enfance, Le Haillan

6e

2E - BORDEAUX-CENTRE, LA BASTIDE, SAINT-AUGUSTIN, ST-MICHEL

Séverine VIAUD

salariée et dans les associations de parents d’élèves, la Bastide

8e

Danielle TRANNOY

retraitée, assistante sociale, militante associative, Lanton

Pierre CLÉAZ

retraité artisan plombier, Biganos

7E - PESSAC, LES GRAVES

Didier SARRAT

retraité, conseiller municipal, Pessac

Véronique MANDRON

retraitée, engagée dans le monde associatif, Canéjan

4 • Les Nouvelles 25 mai 2017

2

7e

Servane CRUSSIÈRE

salariée et syndicaliste à la CAF, Saint-Michel

8E - BASSIN D’ARCACHON VAL DE L’EYRE

1re

UIN 2017 // CIRCONSCRIPTIONS DE GIRONDE

1RE - BORDEAUX, BRUGES ET LE BOUSCAT

Vincent MAURIN

directeur d’école, Bordeaux

11E - HAUTE GIRONDE, CUBZAGUAIS ET NORD LIBOURNAIS

4E - RIVE DROITE

Sébastien LABORDE

assistante administrative, militante associative, Yvrac

enseignant, adjoint au maire, St Denis de Pile

Lucie BELRAIN

Magalie SOARES

adjointe de direction, conseillère municipale, Bruges

technicienne de laboratoire,citoyenne engagée, St André de Cubzac

Berivan BAL

Christophe BAGILET

gérant adjoint d’un restaurant d’entreprise, conseiller municipal, Floirac

11e 3E - BORDEAUX SUD, TALENCE, BÈGLES, VILLENAVE D’ORNON

4e

e

Isabelle TARIS

10e

infirmière à Talence, syndicaliste

Nabil ENNAJHI

coordinateur sûreté, syndicaliste

2e

3e 10E ET 12E CIRCONSCRIPTIONS

Ne pas rajouter de division

12

e

9e 9E - VAL DE L’EYRE, LA BRÈDE, SUD GIRONDE, HAUTE LANDE

Cristine GUERNÉ sans emploi, Salles

Michel ARMAGNACQ retraité, adjoint au maire, Cérons

Devant l’impossibilité d’aboutir à des candidatures de rassemblement de la gauche alternative, malgré les nombreux appels et propositions, et face à la « multiplication irresponsable » des candidatures, les communistes de la 10e et 12e circonscription ont décidé de ne pas présenter de candidat-e-s. « Dans ces conditions et après un large débat, nous pensons qu’il ne serait pas responsable d’ajouter du malheur au malheur et de la division à la division », expliquent des militants.

Dans la section des coteaux macariens, sur la 12e circonscription, ils ont décidé de mener une campagne offensive sur le thème « la force du peuple, c’est son unité ! ».

Ils souhaitent débattre publiquement avec les candidats de gauche s’opposant au gouvernement Macron et contribuer ainsi à rassembler les forces pour créer de nouveau une dynamique et un Front Commun. « Ce choix n’est donc pas un renoncement, expliquentils, ni un abandon ou un appel à l’abstention mais un acte offensif de rassemblement. Nous n’écartons pas l’idée, après débat, rencontre et consultation de nous engager à un soutien auprès d’un candidat ».

Les Nouvelles 25 mai 2017 • 5

INTERNATIONAL ACCUEIL DES RÉFUGIÉS

Les députés européens exhortent leurs pays à respecter leurs engagements Sur les 160 000 réfugiés que les pays européens avaient promis d’accueillir avant septembre 2017, seuls un peu plus de 10 % l’ont été jusqu’à maintenant. Les députés européens s’en indignent et exigent que chaque pays tienne ses promesses.

La situation est parue suffisamment grave et scandaleuse pour que, pour une fois, tous les groupes politiques du Parlement européen, toutes tendances confondues (sauf l’extrême-droite, dont la famille Le Pen et ses obligés du FN), décident de s’insurger ensemble contre une situation qui commence effectivement à ressembler à une honte pour l’Union européenne. Non seulement le nombre de réfugiés que les pays européens s’étaient engagés à relocaliser chez eux est incroyablement faible si on le compare à ceux qu’accueillent d’autres pays du monde, mais en plus, l’Europe trahit ses promesses.

Après le départ massif de réfugiés quittant leur pays au cours de l’été 2015, – notamment à cause de la guerre en Syrie et en Afrique –, l’Europe, magnanime, décide d’accepter 160 000 demandeurs d’asile parmi ceux qui viennent d’échouer sur les côtes d’Italie ou de Grèce.

160 000 réfugiés, sur une population européenne globale de plus de 500 millions d’habitants, c’est une goutte d’eau. Par comparaison, le Liban, avec ses 6 millions d’habitants, en accueille plus d’un million. Non seulement la riche Europe ne s’est pas montrée aussi généreuse, mais en plus, elle ne les accueille pas.

« La solidarité est inscrite dans les traités de l’Union européenne, ce n’est pas une option »

Chaque pays européen avait deux ans pour donner l’asile à un petit nombre de ces réfugiés, mais tous semblent l’avoir oublié. Pour l’instant, seuls 11 % des demandes ont été satisfaites, et il est d’ores et déjà certain que l’objectif d’accueil ne sera pas réalisé dans les trois mois qui viennent. Pour l’instant, seuls 18 770 personnes provenant de Grèce et d’Italie, ont été relocalisées dans un pays européen. Seuls la Finlande et Malte vont peut-être réussir à tenir leurs promesses… Le député grec Konstantino Chrysogonos (GUEGVN) s’en indigne d’autant plus que – c’est ce qu’il explique – « certains pays européens excluent certaines nationalités de réfugiés qu’ils ne veulent pas du tout voir entrer chez eux » ajoutant que « la solidarité est inscrite dans les traités de l’Union européenne, ce n’est pas une option, » et rappelant que, par exemple, « la Hongrie et la Pologne refusent, de manière obstinée, de relocaliser. » La députée italienne Cécile Kyengé, confirme que certains États européens choisissent les personnes qu’ils ont l’intention d’accueillir, « introduisant de nouveaux critères » refusant par exemple de recevoir des Erythréens. D’autres pays ne veulent accepter que des mères célibataires.

Dans la résolution adoptée à une large majorité, 398 voix « pour », notons quand même les 134 voix « contre » qui en disent long sur les partisans de la « forteresse Europe »,

tapis au sein du Parlement. Les députés demandent qu’on s’occupe en priorité de relocaliser les enfants mineurs et sans famille et les autres personnes vulnérables, en citant ce chiffre ahurissant : jusqu’à maintenant, un seul mineur non accompagné a été relocalisé en Europe !

La France ne fait pas exception à la règle. En deux ans, elle n’a relocalisé que 3 404 personnes. On est loin du mensonge de la « vague » de migrants déferlant sur le pays, dont le FN fait son seul fond de commerce.

Le président du Parlement européen, Antonio Tajani, a emboité le pas des députés en exhortant les pays européens en appelant « à réformer en profondeur le règlement de Dublin » (basé sur le principe que c’est l’État membre sur lequel le réfugié a posé le pied en premier qui doit instruire la demande d’asile, ndlr.).

Jean-Jacques Régibier, humanite.fr, 19/05/2017

ÉTATS-UNIS

Trump aura-t-il son « Watergate » ?

Le président aurait fait obstruction à la justice en demandant l’arrêt de l’enquête sur l’un de ses conseillers. « J’espère que vous pourrez juger bon de laisser passer ça, de laisser Flynn.

C’est un bon gars. C’est quelqu’un de bien. J’espère que vous pourrez laisser tomber. » Selon James Comey, l’ancien directeur du FBI, cette phrase a été prononcée par Donald Trump, président des États-Unis, et lui était directement adressée lors d’un rendez-vous dans le bureau ovale. C’est le New York Times qui a révélé mardi cet échange qui pourrait marquer le début d’un nouveau Watergate, puisque le mot est désormais prononcé. En sortant de cette rencontre, le directeur de la police fédérale a immédiatement posé par écrit la teneur de la conversation, au terme de laquelle il se serait contenté de répondre : « Je suis d’accord, c’est un gars bien. » Le court dialogue serait intervenu à l’issue d’une réunion à laquelle participaient 6 • Les Nouvelles 25 mai 2017

également le vice-président, Mike Pence, et le ministre de la Justice, Jeff Sessions. Donald Trump aurait alors demandé à s’entretenir seul à seul avec James Comey. La Maison-Blanche a aussitôt nié les faits, assurant que le contenu de la note ne correspondait pas à une « description juste ou honnête de la conversation entre le président et M. Comey ».

Un compte rendu mensonger

La révélation du plus puissant journal américain intervient une semaine après le limogeage de ce même directeur du FBI par Donald Trump.

Chaque jour qui passe apporte une information détonante, pièce d’un puzzle qui pourrait être celui-ci : le président des États-Unis a tenté de faire obstruction à la justice, en demandant au directeur du FBI de lever le pied sur une enquête puis, celui-ci ne donnant pas suite, l’a limogé. Si ces faits étaient avérés, ils

pourraient ouvrir la voie à une procédure d’« impeachment » (destitution).

Au cœur de ce scandale naissant : les relations avec la Russie. Le général Michael Flynn, conseiller à la sécurité nationale, avait été contraint à la démission à la suite d’un compte rendu mensonger qu’il avait fait au vice-président d’une conversation téléphonique avec l’ambassadeur de Russie à Washington. Depuis, des révélations sur ses liens financiers avec Moscou ont donné corps à une relation trouble, si ce n’est une collusion avec l’équipe de Poutine. Il y a deux jours, on apprenait que Donald Trump avait communiqué des informations classifiées au ministre russe des Affaires étrangères à propos de Daech. Données sensibles, qui plus est, transmises à Washington par Israël et, à la Russie, sans accord de Tel-Aviv.

Christophe Deroubaix, l’Humanité,18/05/2017

VENEZUELA

La droite joue la politique du pire Après le décès d’un jeune manifestant, portant à quarante-trois le nombre de morts, l’exécutif a fait déployer l’armée dans l’ouest du pays.

Rubicon. Selon l’ONG Foro Penal, 159 manifestants ont été incarcérés sur décision des tribunaux militaires.

Une procédure illégale.

Des pénuries généralisées

La violence intenable qui secoue actuellement le Venezuela a poussé, mercredi, le président Maduro à envoyer 2 600 militaires dans l’État de Tachira (ouest). Mercredi, un jeune manifestant de 15 ans y est décédé, portant à quarante-trois le cortège de morts depuis avril. Soit autant que lors des précédentes grandes manifestations de l’opposition de droite en 2014. Ce décès est intervenu dans un climat de pillages et d’attaques y compris contre un hôpital pédiatrique, comme ce fut le cas à Caracas, fin avril. Dans la nuit de mardi à mercredi, alors que des dizaines de commerces avaient été saccagés et deux commissariats incendiés, Nicolas Maduro a accusé un groupe de « paramilitaires » d’avoir voulu attaquer une unité de l’armée dans la ville de La Grita (ouest). « Nous ne pouvons pas parler de manifestations.

Il s’agit d’actions subversives (…) qui virent déjà à l’ insurrection armée.

L’idée est de transformer le Venezuela en une Syrie et Tachira en un Alep.

Nous n’allons pas permettre que la patrie verse dans le chaos », a ajouté le général Padrino Lopez. Des vidéos circulant sur Internet montrent des étudiants tirant à balles réelles sur la police, dont certains membres ont succombé à leurs blessures. De nombreux témoignages montrent que le pacifisme n’est pas la première des vertus des « guarimberos », les manifestants anti-Maduro encagoulés qui montent des embuscades, dépouillent et assassinent des civils qui tentent de franchir les barricades.

De l’autre côté, les policiers ne sont pas en reste puisqu’un mandat d’arrêt a également été prononcé contre quinze gardes nationaux soupçonnés du décès de Gruseny Antonio Canelón, un homme de 32 ans, à Cabudare (nord-ouest).

Dans leur volonté de riposter, les autorités franchissent parfois le

La guerre se manifeste sous de multiples formes et, mardi, le chef de l’État a été contraint de prolonger l’état d’urgence économique en place depuis janvier 2016. La gravissime crise alimentaire et les incessantes pénuries orchestrées par l’oligarchie ont sérieusement entamé la légitimité du pouvoir. Sept Vénézuéliens sur dix souhaiteraient désormais le départ de Nicolas Maduro avant l’échéance présidentielle de décembre 2018.

Selon la Fundacion Bengoa, 82,8 % de la population vénézuélienne sont aujourd’hui considérés comme pauvres et 93 % ne disposent pas de ressources suffisantes pour s’alimenter. « C’est, in fine, la viabilité du modèle chaviste “socialiste-extractiviste”, c’est-à-dire reposant sur les revenus tirés des matières premières, qui est posée », commente Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur à l’Iris.

Ruiné par la chute des cours du brut compliquant l’importation des biens de consommation, des médicaments et le financement des politiques sociales, le Venezuela a connu, mercredi, des manifestations des professionnels de santé à Caracas au cri de « Nous ne voulons pas d’armes, nous voulons des médicaments » !

Dans ce domaine aussi, les chiffres sont préoccupants : les mortalités infantile et maternelle ont explosé, en 2016, respectivement de 30 % et 65 %, tandis que les cas de paludisme ont augmenté de 76,4 %. La semaine dernière, la publication de ces données a provoqué le limogeage de la ministre de la Santé, Antonieta Caporale. L’opposition appelait à de nouvelles manifestations, hier, et à des rassemblements dans tout le pays, samedi.

Lina Sankari, l’Humanité, 19/05/2017

PCF HUMA 2018

PCF BÈGLES

Fête de la Morue

Repenser la Fête Dimanche dernier, un grand repas républicain, suivi d’un meeting avec Pierre Laurent, a accueilli 700 participants. Pour Olivier Fondriest, directeur de la Fête de l’Humanité, membre de l’exécutif départemental du PCF, cet événement, tenu en lieu et place de la Fête de l’Humanité Gironde, permet d’ouvrir la réflexion sur celle de 2018.

NBSO : La Fête n’a pas pu se tenir dans les conditions habituelles. Tu peux nous en dire plus ?

Olivier Fondriest : Les réalités qui nous ont amené à prendre cette décision, de réduire cette année l’initiative sur un seul événement, nous invitent à la réflexion collective pour repenser une fête de l’Huma qui réponde mieux à la façon dont la population s’inscrit dans des initiatives politiques et culturelles. C’est une première base de travail. Et je me réjouis du succès de cette journée festive et politique avec nos candidats-tes aux législatives, à 3 semaines du premier tour de l’élection.

NBSO : Quels sont les obstacles ?

O.F. Lors de cette journée, j’ai pu échanger avec les amoureux de la Fête, qu’ils en soient acteurs et créateurs ou participants actifs. Ce qui en ressort est prioritairement le besoin d’espaces pour échanger, débattre dans un cadre convivial et peu importe le format : sur une semaine, une journée, ou délocalisé.

Le constat que nous faisons depuis plusieurs années est qu’il faut faire évoluer la forme d’implication des acteurs, et dynamiser la participation populaire. Il y a 3 ans, nous avions déjà débattu au sein du collectif Fête de l’Huma à l’époque, de réduire la durée sur deux jours, et de concentrer sur une journée débats/concert, le samedi, et repas le dimanche.

Mais ce format rencontre une problématique, je dirais, culturelle. La construction de la fête, c’est l’agglomération de plusieurs cellules de vie autonomes, mais aussi interdépendantes les unes des autres. Il faut jongler collectivement avec ces contradictions. Et toujours avoir le souci que la construction politique et culturelle associe le monde du travail et de la création, le monde associatif.

NBSO : Pourtant l’implication militante est l’ADN de cette fête ?

O.F. Oui, mais la Fête sur plusieurs jours s’est construite au fil

du temps, et cela répondait à une réalité de la société, en terme de pratiques politiques, d’accès à la culture, dans un temps où le monde associatif était investi de masse et de façon différente.

Construire un événement sur deux temps demande de l’intelligence collective, de mettre à plat un certain nombre de pratiques. Le repas républicain, avec une dimension culturelle qui commence à midi et finit à 18h, demande beaucoup d’investissement un jour avant, de 9h à 23h.

Hors temps de l’initiative, cela mobilise de 30 à 50 personnes. Pour des actifs, passé 19h le soir, c’est compliqué, tout comme prendre une journée de congé sans solde pour aider le vendredi ou le lundi.

Tenir un événement culturel et politique demande une grosse implication militante. La majorité des acteurs donnent 2 heures de leurs temps, conditionné aux contraintes de la vie familiale et salariale moderne. Il faut donc penser et construire nos actions et nos événements avec cette réalité.

NBSO : Le chantier de la Fête 2018 est ouvert, donc…

O.F. Une fois les élections législatives passées, comme nous l’avions décidé, une commission du conseil départemental va proposer un calendrier de travail.

1 livre La cuisine des camarades : Jeanne Feugas, Jean Lapouge, Christiane Rouanet, J.Bernard Lassalle, Cécile Cordon, Francis Baudoux, Christine Servate, Elvire Garcia Mendjeli, Daniel Richard, René Raymond, François Bidou, Gille Lainé, Alban Rapetti, J.Claude Feugas, Isabelle Briard, Madeleine Lenoble, Xavier Lafitte, Jérôme Darroman, Nicole Dupart, Jacqueline Germon

Vendredi 26 et samedi 27 mai, 19h, à Bègles Les communistes béglais vous invitent à fêter la morue dans leur restaurant « La Morlache »12, Rue du Prêche – Tram C arrêt « Belle Rose » Réservation : tél. 05 56 49 44 79 (répondeur) ou courriel : lamorlachebegles@orange.fr Menu adulte : 18 € (10 repas commandés ensemble : 15 € / repas) Menu enfant : 8 € (crudités - steak haché Frites - Fromage de brebis – Glaces) Macédoine de légumes à la morue et aux fruits de mer ou Joues de morue à l’avocat ; Bouillabaisse de morue aux moules ou Pavé de morue à la toscane ; Fromage de brebis des Pyrénées avec sa confiture de cerises noires ; Dessert. Animation

1 abonnement annuel à l’hebdo Les Nouvelles de Bx : Albert Garcia, Cécile Cordon, Max Canal-Fernandez, Mireille Bergon, Aurore Fouche, Raymonde Pledran, Yvette Gibielle, Juzan, Sylvie Garcia, Denise Canal-Fernandez, Omer Ozhan, Michel Huet, Michel Delort, Liliana Audin, Jean Pasquet, Angélique Lusseau, J.Claude Laulan, Christelle Danglot, Jacqueline Beyney 1 billet d’entrée Fête de l’Humanité Paris 2017 : Sébastien Maestro, Françoise Roux, Maxime Decrouy, Hervé Larroque, Frédéric Boussinot, Christine Servate, Maria Parreira, José Beyney, Danielle Brichot, J.François Arauzo, Didier Luna, Dominique Aubert, Henry Rossignol, Céline Bazelle, J.Claude Jacopy, Michel Querbes, Guy Juillerat, Jeanine Broucas, Fouillade, Nadège Jumelle, Francine Gastonnet, Audin, Marc Candelier, Thomas Colinet, Pascal Maurin, Olivier Fondriest, François Ortiz, Serge Larquier, Bruno Fontan 1 bouteille magnum de vin « Château Micalet » 2012 : Claude Durci 1 double magnum de vin « Château Micalet» 2012 : Bertrand Lloret

Ils ont gagné

1 coffret dégustation produits épicerie fine : Françoise Casamajor

1 livre de Pierre Laurent 99% : Claire Bardeau, Myriam Mahé, Nicole Lafargue, Noël Penneteau, M. Dracsou, Daniel Dartigolles, Adam Stavrakoglou, Albert Garcia, Allain Charruyer, Luc Dupuy-Bara, Eric Broucas, Elodie Charruyer, Sébastien Maestro, Antoine Martos, François Bidou, Colette Michaux, N° 01818, Jésus Canal-Fernandez, Marika Lafitte, Sylvie Galan

1 coffret d’huile d’olive : Guy Etchessahar

1 livre de Georges Durou Mes printemps de barbelés : Georges Nadaud, El Kaim, Jacqueline Labourguigne, Geneviève Berjon Cassiede, Karinne Babi, René Daviaud, Michel Huet, Jordan Garcia, Lisa Deloubes, Pierre Taillefumier, Angel Simonetti, Laurent Campagne, Véronique Lelibon, Cathy Bordas, Claude Montavy, Maxime Rossignol, Jean Pittoni, Monique Lineres, Nicolas Durrieu

1 coffret de 2 bouteilles de Pineau et une bouteille de Cognac : Barbara Penneteau 1 carton de 6 bouteilles de Crémant : Nicole Chapeau 1 colis produits de terroir des Landes : Danielle Braconnier 1 caisse de 6 bouteilles de vin de Bordeaux : Jordane Garcia 1 valisette bière Mascaret : Michèle Pénichon 1 bourriche d’huîtres (100 pièces) : Denise Saint-Jean, Claudine Girard 1 coffret « week-end Wonderbox » : Marie Thérèse Dominique, Francis Franco, Nuria Moraga, Dany Junqua, Micheil Goueytes

Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera effica- cement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF, lance une souscription afin de mener nos prochaines échéances politiques, notre objectif est de 70 000 euros.

ILS ONT DONNÉ 915 € : M. RAYMOND René, Talence ; M. et Mme SINGLA Francis, Marcheprime ; Mme GUICHAOUA Anne-Marie, Bordeaux ; M. PUYOO Guy, Mérignac ; M. DUPRAT Jacques, Bordeaux ; M. ROUANET Marc, Eysines ; M. LAMAISON Alain, Mérignac ; M. FERNANDEZ CANAL Jesus, Cenon ; M. TACHON Gerard, Ste Eulalie ; M. PAGES Elian

1 voyage en Grèce pour 2 personnes : Maïté Santa-Maria Les Nouvelles 25 mai 2017 • 7

CHRONIQUE

CULTURE & SOLIDARITÉ

NOUVELLES IDÉES REÇUES

NOTES DE LECTURE

par Gérard Loustalet Sens

Les prédateurs au pouvoir Main basse sur notre avenir La colère sociologique des PinçonCharlot est plus vive que jamais : plus de droite ni de gauche, tous sont réunis autour du veau d’or.

Cynisme et déni de la règle sont devenus le mode de fonctionnement « normal » des dominants.

C’est une guerre que le couple dénonce ici, avec l’argent comme arme de destruction massive. Une guerre de classe qui menace l’avenir de l’humanité.

La « main invisible du marché » permet l’accumulation du dieu Argent.

L’abîme se creuse entre pauvres et fortunés. Les 8 milliardaires les plus riches possèdent ensemble autant que 3 milliards 500 millions d’êtres humains. Les peuples affamés sont soumis. La marchandisation généralisée détruit.

L’écologie est au cœur des rapports de classes. Les riches tentent de mettre à leur profit le raz de marée dévastateur des dégâts liés au réchauffement climatique, profitant sans vergogne du juteux trafic des « crédits-carbone ».

Les milliardaires de France achètent les grands médias pour anéantir réflexion et sens critique.

La confrérie des milliardaires ne veut plus connaitre ni droits des travailleurs, ni contraintes politiques, ni frontières.

En piétinant les valeurs morales d’honnêteté et d’engagement au service de l’intérêt général, les forfaitures des plus hauts responsables politiques sidèrent.

L’individu néo-libéral est sans morale et sans principe.

La destruction de la conscience de classe permet le dévoiement des

intérêts populaires, du ressentiment.

Le Pen préside le Front national dont les responsables sont inquiétés pour « escroquerie et abus de confiance », recel d’abus de biens sociaux», mis en examens pour « escroquerie en bande organisée », « faux et usage de faux », « travail dissimulé », « blanchiment de capitaux », surfacturations… des millions d’euros détournés.

Pour Fillon, le catholique, la charité bien ordonnée commence par lui-même, sa femme, ses enfants.

Immoral ? La cupidité et la corruption mettent en évidence une guerre de classe avec des prédateurs voulant asservir des dominés.

Après une campagne démagogique contre les banquiers et les élites, D. Trump s’entoure d’une ploutocratie de milliardaires qui s’emploie à renforcer la domination sur les

travailleurs. Le totalitarisme de la finance doit être combattu dans sa globalité.

Le Drian, ministre français de la défense, se transforme en représentant de commerce pour Dassault au Qatar, en Arabie Saoudite, chez les financeurs de Daech. Le dieu Argent « est un terrorisme de base contre toute l’humanité » déclare le pape François.

Dans le service des fusions-acquisitions, E. Macron pilote une transaction Nestlé/Pfizer à plus de 9 milliards : 2 millions d’euros empochés. Après avoir reconnu une sous-évaluation de son patrimoine, il bascule dans le camp des riches assujettis à l’ISF. « C’est une mesure de gauche que de la supprimer » susurre-t-il lors d’ un banquet d’exilés fiscaux, à Bruxelles. Le 13 mars 2017, une enquête préliminaire a été ouverte par le Parquet de Paris pour « favoritisme, complicité et recel de favoritisme » concernant une soirée à Las Vegas, soirée à 400 000 euros. Les oligarques de la finance se sont regroupés massivement autour de sa candidature pour masquer ce requin à leur service.

Aux Etats-Unis, de nombreux pauvres vendent hebdomadairement 2 litres de leur sang pour 60 $. Le pilonnage des services sociaux s’intensifie. La destruction des biens communs sont dans la mire de la finance. Le système capitaliste, après l’esclavage, le servage, l’exploitation met en place la tutelle des marchés sur les peuples et la simple idée de changement devient un crime.

La connaissance et la compréhension des rapports de classes peut permettre de créer la dynamique qui enlèvera toutes les richesses et les pouvoirs à une petite oligarchie. Il est urgent d’agir.

Pierre Bordas « Les prédateurs au pouvoir Main basse sur notre avenir », Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, 12 avril 2017, Editions Textuel

ANNONCES LÉGALES AVIS DE CONSTITUTION

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932

8 • Les Nouvelles 25 mai 2017

Avis est donné de la constitution de la SARL : «NECKBREAKERZ» Sigle « MD » Siège social : 11 rue Racine 33140 Villenave d’Ornon Capital : 200 euros Objet : enregistrement sonore et édition musicale, activités liées à la production de matrices sonores originales, activités d’édition musicale.

Gérance : M. BONNAFOUX Emeric, demeurant 11 rue racine 33140 villenave d’Ornon M. MOUYABI-MOUKOKO Matsouma, demeurant 3 rue Buffon 33150 Cenon Durée : 99 ans à compter de l’immatriculation au RCS de Bordeaux Pour avis,

Les nouveaux conservateurs Difficile d’échapper aux apologies, louanges et dithyrambes adressés au nouveau président. Elégies à la jeunesse, hymnes au renouveau, odes à la « première dame », les courtisans médiatiques s’empressent à la table du pouvoir .

Pourtant il n’est pas besoin de beaucoup gratter les dorures de circonstances pour découvrir un féroce conservatisme.

Le macronisme n’est qu’une banale mise à jour des rouages du système qui l’a produit pour cette tâche. Il s’agit de préserver à tout prix les principes de l’ordre capitaliste, la propriété privée, la concurrence, la hiérarchie sociale qui justifie l’exploitation du travail par le capital. Le sociallibéralisme a rallié, au nom du réalisme, l’ordre capitaliste, celui-ci n’est plus un système parmi d’autres possibles, il est devenu l’ordre même du monde. Toute remise en cause sera donc disqualifiée comme dangereuse, sacrilège ou utopique. Reste à faire accepter à l’ensemble de la société la nécessité et l’inéluctabilité de cet ordre et la faire s’y résigner, ce sera sous la forme d’une fatalité rabâchée par toute une rhétorique dont on va voir quelques éléments (en italique) puisés dans divers organes de presse.

Toute alternative à l’ordre capitaliste sera ainsi réputée impossible ou illusoire parce que contraire à une obscure réalité des choses, ou encore le monde tel qu’il est, le monde réel, le mur du réel, le champ du réel, la nature des choses, la réalité des faits et même le terrain, formule préférée du patronat. Dans cette rhétorique, le capitalisme n’existe pas, il est à lui seul l’économie. Pour faire expert, il suffira alors d’invoquer doctement les contraintes économiques, l’économie telle qu’elle est, les disciplines économiques les plus élémentaires, les règles de base de l’économie, les contraintes du marché… Le décès de Michel Rocard a ainsi été l’occasion de la célébration universelle d’un réalisme économique qui a su « dépasser les sectarismes » (Bayrou) et les « carcans idéologiques » (Kociusko-Morizet). Même J-L Mélenchon s’est cru obligé à un hommage ambigü : « un éclaireur nous a quitté. Sa vie est une leçon. À chacun de la méditer » (Sud-Ouest, 03.07.2016). Mais Rocard est aussi encensé comme représentant de la gauche du réel, la gauche réaliste qui accepte la confrontation avec le réel, la gauche de gouvernement avec sa culture de gouvernement et son parti de gouvernement par opposition à une gauche archaïque qui n’accepte le réel qu’à reculons, à cause de son allergie tenace à la réforme, son inadaptation au réalisme, son déni des réalités, son refus de comprendre le monde d’aujourd’hui…

Autres clichés répétitifs, lorsqu’il s’agit d’imposer l’austérité et des régressions sociales, on appellera ça des réformes ambitieuses et même courageuses. Il faut alors dire la vérité aux Français et pratiquer le parler vrai comme le faisait, paraît-il, Rocard. Cette gauche qui assume les responsabilités du pouvoir est opposée à une gauche utopique et impuissante comme si le seul moyen pour la gauche d’accéder au pouvoir était de se plier aux exigences du capital. Il est presque amusant de voir tous ces personnages, politicien(ne)s, expert(e)s, éditocrates s’agiter pour donner depuis leur plateau de télévision des leçons de proximité, faire la pédagogie du monde réel dont ils ignorent tout, répéter platement des formules vides de sens : être au plus près du terrain, au plus près des Français… On va jusqu’à essayer de nous faire croire que Macron, parce qu’il s’est enrichi en cinq ans comme banquier d’affaires connait le monde de l’entreprise, ou, encore plus incongru, le monde du travail, alors qu’il n’est qu’un pur produit de la noblesse d’Etat et n’a connu que le trajet de l’ENA au pantouflage chez Rothschild en passant par la planque de l’Inspection des finances !

La sanctification de ce soi-disant réel est profondément conservatrice : le réel capitaliste a été construit et n’ a rien d’immuable. Le libéralisme et le libre-échange ne sont nullement dans la nature des choses. Comme le remarque le politologue Rémi Lefebvre, « les socialistes s’adaptent au réel dicté par les marchés financiers. (Mais) de quel réel est faite la souffrance sociale ? » (l’Humanité, 06.05.2017).

Le grand théoricien du libéralisme, Alexis de Tocqueville (1806-1859), a bien décrit le « réel » bourgeois : « les lois économiques étant en quelque sorte de droit divin », la pauvreté, « ce mal héréditaire et incurable » n’est pas une conséquence de l’ordre social mais est l’oeuvre de la Providence. Les « lois économiques sont placées hors de portée des révolutions » et les « attaquer serait mettre en cause la propriété et la famille sur lesquelles la civilisation chrétienne repose ».