Nouvelles N° 2208

Jeudi 22 juin 2017 - N° 2208 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro Rassemblement Front social, Paris le 19 juin.

À L’ASSEMBLÉE, DANS LA RUE :

RÉSISTER AU COUP D’ÉTAT SOCIAL

Législatives : 29 députés de combat élus, dont 11 du PCF (lire page 4-5)

ACTUALITÉ CGT

Défense de l’Hôpital St André Une pétition mise en ligne par la CGT de Saint-André dénonce les conséquences de la fermeture des urgences de l’hôpital St André à Bordeaux à partir de 2021 : « Il est évident que des services comme la réanimation et d’autres services vont suivre ou vont être transférés vers Pellegrin ou Haut-Lévêque. L’hôpital St André va fermer inexorablement ! Comment, avec une fermeture des urgences de Robert Picqué et des urgences de St André, les urgences de Pellegrin vont absorber le flux des usagers ? Comment, avec une augmentation de la population tous les ans, l’hôpital pourra gérer un accueil et des soins de qualité en fermant des structures hospitalières ? Avoir des soins de proximité est un droit menacé aujourd’hui, c’est un scandale ! Aidez-nous à résister ! » LIBOURNE

Grève au centre Hospitalier Le jeudi 29 juin et le vendredi 30 juin 2017, l’ensemble des personnels du centre hospitalier de Libourne est appelé à la grève, le syndicat CGT ayant déposé un préavis.

Les agents de l’hôpital de Libourne se mobilisent contre les organisations de travail prévues pour le nouvel hôpital et la remise en cause du soin en psychiatrie.

Ils dénoncent : - le passage en force des horaires en 7h45 par jour au lieu de 8h qui entrainent la perte de 5 à 6 jours de RTT par agent et par an, - le chantage à la politique de remplacement et à la pose des congés annuels, - les incertitudes inacceptables sur les conditions et les organisations de travail dans le nouvel hôpital, - l’augmentation prévue de la charge de travail des aides-soignantes sans effectifs supplémentaires, - la disparition de 24,5 postes d’Agents des services hospitaliers (ASH), - le gaspillage économique lié au rachat de la clinique du libournais par l’hôpital alors même que le projet du nouvel hôpital se fait sans moyens supplémentaires, - la détérioration continue des conditions de travail de l’ensemble du personnel dans le cadre des plans d’austérité, - l’augmentation de la précarité et du nombre d’agents contractuels dans notre établissement, - la remise en cause du soin psychiatrique aussi bien en intra qu’en extrahospitalier et les pressions de l’encadrement dans ces secteurs, - la suppression de postes d’infirmiers en psychiatrie, transformés en postes d’aides-soignants.

05 57 55 35 45 // syndicat.cgt@ch-libourne.fr // Facebook : CGT.ch.libourne PRIMAGAZ LICENCIE 85 PERSONNES

L’agence de Mérignac fermera au 30 septembre laissant 50 familles dans le désarroi

Jeudi 15 juin dernier, sur le parking de l’agence Primagaz à Mérignac, les personnels se sont rassemblés pour marquer leur désaccord et faire face au plan social national qui menace leurs emplois, les sites de Mérignac, Reims, la Courneuve et Nancy devant fermer fin septembre 2017 avec 85 emplois supprimés.

Le 11 mai dernier les employés ont appris par le biais d’une vidéo enregistrée par le directeur général de PRIMAGAZ, filiale française du groupe néerlandais SHV ENERGY (acteur majeur dans la distribution mondiale de GPL) que leur agence située sur Mérignac ferait l’objet d’un Plan Social. Pourtant quelques mois plus tôt, lorsqu’on leur annonçait une fusion visant à réunir toutes les filiales du groupe, on leur avait assuré que cette mesure n’impacterait aucunement leurs postes.

Difficile d’imaginer une telle restructuration et encore plus d’admettre la fermeture de l’Agence. Raisons invoquées : le regroupement des services de la relation client et de la logistique et des dépenses futures importantes.

Réunis aujourd’hui en collectif, pour défendre leurs emplois et faire valoir leurs droits, les salariés ont décidé de ne pas se laisser faire. Dès 7h le matin ils ont distribué un tract sur le rond point de Cofinoga et ont reçu le soutien de l’UL CGT de Mérignac et de l’UD. Les élus communistes de Mérignac avaient répondu présents et préparent avec les salariés une motion de soutien qu’ils présenteront prochainement en Conseil municipal.

Primagaz qui génère annuellement 464 millions de chiffres d’affaire avec un bénéfice net d’environ 50 millions d’€ met en avant une restructuration qui ne se justifie pas par un déficit économique. Les salariés ont bien l’intention de faire entendre leur voix dans les négociations et de contester les motifs économiques mis en avant par la direction pour justifier ces licenciements.

Le seul choix offert aux salariés aujourd’hui par la direction de Primagaz est : le reclassement induisant la mobilité fortement conseillée ou le licenciement. Les salariés qui connaissent aujourd’hui leurs premières grèves et leur premier mouvement sont soudés et fermement déterminés à en découdre avec la direction pour faire valoir leurs droits !

Stéphane Le Bot

2 • Les Nouvelles 22 juin 2017

BORDEAUX-MÉTROPOLE

Investissements : le compte n’y est plus Le conseil de métropole du 16 juin était appelé à valider le compte administratif 2016 de Bordeaux Métropole. Un acte comptable marqué par une très faible réalisation des investissements votés au budget initial, faute de moyens humains suffisants. Au bout du compte, ce sont les réponses aux besoins des populations qui sont reportées. Voici l’intervention de Lena Beaulieu : « Il y a tout d’abord un contraste entre la bonne santé affichée de la métropole et la situation dans laquelle se trouvent bon nombre de communes.

Le désendettement que nous affichons contraste en effet avec l’incapacité de l’échelon communal à assurer de simples missions du quotidien.

Mais ce qui nous inquiète surtout à la lecture du compte administratif, c’est le taux de réalisation des dépenses d’équipement qui plafonne à 59 %, dont seulement 31 % sur la ligne Déplacement, 49 % sur les 50 000 logements ou encore 40 % sur le contrat de ville. On voit bien

que l’incapacité à faire est aussi une réalité pour la métropole. Notons au passage que le fonctionnement en Autorisations de programme (AP-CP) n’a pas produit les effets qu’on nous promettait. C’est peut-être que le problème est ailleurs…

Qui peut croire en effet qu’on puisse assurer plus de compétences, pour une population croissante et un territoire dont la fréquentation touristique augmente chaque année, avec le même nombre d’agents !? C’est tout simplement impossible !… à moins de rogner sur la qualité de certaines missions. Ce que commencent justement à reprocher un nombre croissant de citoyens, notamment dans le domaine de la propreté. À ce sujet, le plan présenté pour la période estivale est positif. Mais c’est toute l’année, pour répondre aux besoins des populations, qu’il faudrait l’appliquer.

Nous assistons là aux effets des politiques austéritaires menées lors des deux précédents quinquennats, qui ont asséché les communes et mis en grande difficulté les collectivités locales faisant ainsi paraître les fonds privés, style mécénat, comme une

solution « normale » de financement.

Ce n’est pas notre conception de l’action publique.

Pourtant, le nouveau président nous promet de poursuivre dans cette voie. Ainsi a-t-il eu l’idée originale d’assécher encore plus les finances publiques locales en réduisant à peau de chagrin la taxe d’habitation. Que l’on recherche plus de justice sociale dans la fiscalité serait une bonne idée, comme, par exemple, par la remise à plat des valeurs locatives. Mais ce n’est pas de cela dont parle Emmanuel Macron qui, comme ses prédécesseurs, fait miroiter une compensation par l’État.

Par ailleurs, hormis la taxe de séjour dopée par l’Euro 2016, la fiscalité perçue par Bordeaux métropole connaît une dynamique très faible, notamment depuis la suppression de la taxe professionnelle. La disparition de la taxe d’habitation réduirait encore la capacité de notre collectivité à répondre aux besoins des populations en termes de logements, de transports, de propreté, etc. C’est une orientation que nous refusons. »

LA BANQUE POSTALE

Des suppressions de postes mettent les syndicats en rogne

Jeudi 15 juin, un préavis de grève national avait été déposé quant aux conséquences du projet Excello qui réorganise les services liés aux activités bancaires du groupe La Poste. À Bordeaux, comme à Lille, Marseille ou Lyon, cette annonce du transfert de l’activité chèque en 2018 sur DOCAPOST et la fin de l’activité courrier pour 2020 a fait déborder le vase. Les grévistes étaient nombreux devant le centre financier de Bordeaux, soutenus par la CGT, FO, la CFDT et Sud. 156 emplois sont menacés (dont 12 cadres) sur les 900 du centre financier de Bordeaux affirment les syndicats avec la fin de la « production », c’est-à-dire le transfert du traitement des chèques vers la filiale DOCAPOST puis le traitement du courrier (demandes de prêt, gestion de compte…) en 2020.

Ces suppressions de services ne sont pas les premières d’après la CGT qui énumère : Valeurs mobilières, Successions, Réclamations, Vie du compte, Risque. « Personne ne peut dire quel service

est pérenne au Centre financier, commente Guy Dupont secrétaire de la section CGT. Même pas les directions locales qui sont obligées de naviguer à vue. Plusieurs collègues viennent à peine de rejoindre les services de Production qu’on leur annonce déjà la fermeture de ces services. » « Les dirigeants du groupe La Poste surfent sur des courbes d’activités “bancarisables” au détriment de l’ être humain qui n’est qu’une variable d’ajustement, proteste Florence Fernandez, secrétaire départementale FO au centre financier de Bordeaux. Ces annonces sont délétères et irrespectueuses du personnel ».

Au micro, où se relaient les organisations syndicales, Nathalie Cléry de Sud insiste particulièrement sur les risques psychosociaux que ces changements impliquent. « Il y a eu 4 grèves depuis le début de l’année parce qu’on sentait bien qu’il y avait un problème, indique Rémy Coste, élu départemental CGT. Ces suppressions de services vont d’abord avoir des conséquences sur la clientèle car les délais de traitements vont être plus long. Quant aux salariés, ils ne savent

pas ce que l’avenir leur réserve, on peut comprendre que ça les angoisse. » Le directeur des ressources et de la transformation, Jean-Michel Tual, tient à donner sa version de la situation : aucun emploi supprimé, aucune affectation contrainte, tout le monde pourra rester sur Bordeaux, sur des métiers « à plus forte valeur ajoutée » auxquels des parcours individualisés de formation leur permettront d’accéder et même ils en créeront des métiers, s’il le faut. « Avec la révolution numérique, l’activité chèque a baissé de 15 % au 1er semestre 2017.

Il faut qu’on s’adapte. » Mais au centre financier de la Banque postale de Bordeaux, on a « la chance d’avoir des experts de l’évolution professionnelle » et « une structure médico-sociale » pour prévenir les risques psychosociaux…

Mais il semble que pour le directeur de la transformation, la date de 2020 semble lointaine alors que sur le trottoir, parmi les grévistes, c’est demain et ça angoisse. « Parce qu’ils peuvent dire ce qu’ils veulent mais des services et des postes en moins, au bout du compte, c’est des emplois en moins, des départs en retraite pas remplacés, des CDD pas renouvelés, des contrats d’alternance qui n’ont aucune chance d’insertion dans l’entreprise et des possibilités de changement de métiers et de mobilité qui disparaissent pour les agents et les encadrants des autres services », conclue Guy Dupont de la CGT. On se disait aussi, qu’en général, quand des salariés perdent une journée de salaire dans une grève, ils ont des raisons…

Christelle Danglot

ACTUALITÉ

Editorial

LOI TRAVAIL

Le monde du travail lance un avertissement au nouveau pouvoir

Il faisait chaud place de La Victoire à Bordeaux en ce lundi de lendemain de deuxième tour des Législatives. À partir de 18h30, 5 à 600 manifestants, à l’appel du Front Social 33, se sont donnés rendezvous pour lancer un avertissement au nouveau pouvoir en place : « Non aux ordonnances ! Non à la destruction du Code du Travail ! Non aux ordonnances ! » En attendant la mobilisation des grandes centrales syndicales, ce

premier coup de semonce entendait rappeler que l’inversion de la hiérarchie des normes, le plafonnement des indemnités prud’homales, la suppression des cotisations salariales et l’augmentation de la CSG, et autres réformes envisagées comme la casse des services publics, sont autant de mesures qui ne passeront pas sans réaction du monde du travail, du monde étudiant et des retraités.

Le troisième tour électoral sera-t-il dans la rue ? Il le sera assurément si le nouveau pouvoir ignore qu’il a été élu par moins de la moitié du corps

électoral. Avec une abstention record, le gouvernement n’a pas de légitimité à mettre en œuvre des réformes aussi (dé)structurantes pour le monde du travail.

Selon les organisateurs, les différents rassemblements organisés partout en France auraient mobilisé de l’ordre de 20 000 personnes ce soir-là.

Les organisateurs : le Front Social est une coordination d’organisations syndicales en désaccord avec leurs confédérations sur les formes de luttes (avec en fer de lance Info’Com CGT ou la CGT GoodYear), de partis politiques situés à l’extrême gauche de l’échiquier politique, de collectifs de chômeurs ou de précaires, de prolongements du mouvement Nuit Debout…

Si on était loin des grandes mobilisations du printemps 2016, l’initiative avait au moins le mérite de proposer un rassemblement, rassemblement qu’il n’a pas été possible de réaliser pendant ces élections et dont on en a vu les conséquences.

JJ Bordes

SNCF

Mobilisation régionale de cheminots et usagers ce lundi à Bordeaux Le 26 juin prochain, usagers et cheminots, ont décidé d’interpeller la Direction régionale SNCF avant de se rendre en cortège au Conseil Régional, afin de rencontrer l’autorité organisatrice des transports de voyageurs régionaux, sur fonds de mouvement national contre les orientations de l’entreprise SNCF. « Les cheminots sont en colère », affirme un communiqué du Secteur fédéral des Cheminots de la région de Bordeaux. « Depuis la réforme ferroviaire de 2014, les restructurations se multiplient à un rythme effréné. 28 000 suppressions d’emplois doivent être réalisées en 7 ans selon le président PEPY, et des dizaines de milliers de cheminots sont déplacés, forcés à changer de métier, etc.

La SNCF sous-traite les travaux sur les voies, instaure les contrats précaires, détruit les compétences et les savoirfaire des cheminots en ne relayant la sécurité ferroviaire qu’au second plan. » La région Nouvelle-Aquitaine n’échappe pas à la politique nationale de l’entreprise ferroviaire historique.

Selon David Villegas, secrétaire régional de la CGT cheminots, la SNCF « met tout en œuvre pour détruire le service public ferroviaire afin de préparer le terrain aux entreprises privées lors de l’ouverture de la concurrence, qui ne sont autre que des filiales du groupe SNCF », avant d’ajouter : « les besoins des usagers de la région ne sont plus pris en compte, la priorité est d’assouvir les appétits finan-

ciers des actionnaires ». Cette situation crée des tensions sur le terrain, entre cheminots qui n’ont plus les moyens d’exercer leurs missions et les usagers qui réclament légitimement un service de qualité.

2 mois de mobilisation dans le Nord Gironde

David Ceresuela est secrétaire du syndicat CGT des cheminots de Coutras-Libourne, délégué du personnel et membre du CHSCT. Il raconte que tous les vendredis, le secteur voyageur est mobilisé depuis le 5 mai jusqu’au 30 juin. Le vendredi parce que c’est une journée de forte activité et avant le 2 juillet, date prévue de la réorganisation. « Il est prévu que les départs de train jusque là effectués par les agents au sol soient transférés sur les agents de bord, de manière généralisée », expliquet-il. En plus de vendre des billets (de nombreux guichets ayant été supprimés), de contrôler, de verbaliser… Le personnel de bord aura aussi la charge du départ des trains.

Bien entendu, cela va entraîner des suppressions de postes et poser des problèmes de sécurité. « Les agents au sol ne seront plus obligés d’être sur le quai et les agents de bord, une fois les portes du train fermées ne peuvent plus intervenir pour quoi que ce soit, poursuit David. De plus, les agents de sol sont en lien avec ceux en charge de la circulation, ce qui n’est pas le cas de ceux de bord. Le résultat c’est moins de personnel sur les quais, moins de service

au public pour l’information, moins de sécurité des biens et des personnes… » Libourne a déjà connu la fermeture de guichet en 2015 et la réduction des horaires.

Le projet de réorganisation devrait se mettre en place sur Coutras en 2018. Il prévoit la refonte des métiers entre agents d’escale et agents de vente. Deux postes de vendeuses devraient être supprimés, la vente sera assurée par le personnel qui avait en charge, jusque là le départ des trains et l’accueil. « Nous allons avoir des formations vente au rabais, affirme le syndicaliste, des emplois vont être supprimés, certains d’entre nous pourrons être mutés à Sarlat, à Thivier… Quand on explique à la direction que c’est compliqué quand on vient d’acheter une maison, la direction nous rétorque que ce n’est que matériel… Et puis, au bout du compte, c’est toujours moins de service public. C’est pourquoi nous interpelons les usagers, avec tracts et pétition, car nous avons des propositions concrètes sur les lignes, localement et aussi parce que nous voulons mettre en débat cette réforme ferroviaire. » Cheminots et usagers seront donc sans doute nombreux, lundi, dans les rues de Bordeaux, entre la gare et le Conseil régional, pour porter des cahiers revendicatifs locaux. On en annonce déjà plusieurs centaines arrivant de Limoges.

L’heure est à résister et à remettre la souveraineté populaire au centre de la vie politique Après cette séquence électorale inédite, jalonnée de coups de théâtre, les Français peuvent compter sur les 11 députés communistes élus, ainsi que ceux des Insoumis et Ensemble ! 29 députés de combat qui porteront les intérêts populaires à l’Assemblée Nationale et feront résonner les aspirations de progrès social face aux offensives que prépare Macron contre le code du travail, outil législatif qui a pour objectif de rééquilibrer le rapport des forces entre les employeurs et les salariés. Insupportable aux yeux de Gattaz, président du MEDEF !

L’heure est à résister pour s’opposer aux démantèlements des acquis sociaux et des services publics. Le 26 juin, les cheminots se mobilisent nationalement et à Bordeaux pour l’avenir du service public ferroviaire, son réseau, leurs conditions de travail.

L’heure est également à mesurer la profondeur de la crise politique. 58 % d’abstentions – record absolu pour des élections législatives pour la 5e République – signent une défiance terrible à l’égard de l’édifice politique qui se construit. La subordination des législatives à la présidentielle affaiblit la souveraineté populaire autour de l’idée : « Tout est joué d’avance ». Cela explique en partie la forte abstention, alimentée par le dégout des gouvernements précédents. Mais elle dit quelque chose de complémentaire : le chef de l’Etat, avec ses pleins pouvoirs, ne pourra revendiquer une « adhésion » à ses projets.

L’enjeu aujourd’hui est de remettre au centre la souveraineté populaire. Ce qui nécessite de sortir progressivement de la présidentialisation à outrance en commençant par l’instauration de la proportionnelle permettant à toutes les catégories sociales et toutes les sensibilités d’être justement représentées dans l’hémicycle du palais Bourbon. Le débat doit être ouvert sur le changement de constitution. À l’Assemblée Nationale, la gauche de combat est appelée à vite travailler, le 1er des combats portera sur le projet d’habilitation par ordonnances sur la réforme du Code du travail pour s’opposer aux mesures expéditives sans débat et confrontation.

Dans le pays, c’est à sa reconstruction que la gauche de combat doit se retrouver pour contribuer à être utile et porter haut et fort la voix des territoires et des citoyens.

Claude Mellier, membre de l’exécutif du PCF33

C.D. Les Nouvelles 22 juin 2017 • 3

2 e TOUR DES ÉLECT PCF

Onze député-e-s communistes élus Déclaration du dimanche 18 juin Ce soir, les français peuvent compter sur 11 député-e-s communistes qui ont été élu-e-s, Jean-Paul Dufrègne (03), Pierre Dharréville (13), André Chassaigne (63), Fabien Roussel (59) et Alain Bruneel (59), Jean-Paul Lecoq (76), Sébastien Jumel (76) et Hubert Wulfranc (76), Elsa Faucillon (92), Marie-George Buffet (93), Stéphane Peu (93) et sur les député-e-s qui formeront, avec eux, un groupe parlementaire d’opposition au gouvernement pour permettre à cette voix libre et combative de servir les intérêts populaires. Les députés communistes travailleront dès cette semaine à constituer ce groupe et agiront sans attendre en faveur des propositions alternatives qu’ils ont élaborées durant leurs campagnes.

Le groupe PCF – Front de Gauche (GDR) est le seul groupe parlementaire qui progresse. La cote d’alarme démocratique est une fois encore dépassée, avec une nouvelle baisse de la participation.

Le Parti communiste français demande d’urgence l’ouverture d’un débat national sur le changement de nos institutions, à commencer par l’instauration de la proportionnelle.

Tout doit être repensé pour sortir progressivement de la présidentia-

lisation à outrance et pour mieux représenter nos citoyens dans leur diversité.

Les résultats confirment par ailleurs que le Président de la République va disposer d’une majorité écrasante de députés. Le paradoxe est qu’elle ne correspond à aucune majorité dans le pays, ni chez les salariés, ni chez les jeunes et les privés d’emplois qui aspirent à une sécurité d’emploi et de formation pour une vie digne.

C’est inquiétant. Nous appelons à une riposte immédiate la plus large possible pour empêcher que l’été soit celui des mauvais coups.

En effet, dès cet été, les députés d’En Marche ! vont être sommés d’obéir au doigt et à l’œil au Président et au 1er ministre pour leur donner les pleins pouvoirs, au service des milieux financiers et du MEDEF, pour casser le Code du Travail par ordonnances et liquider des acquis que le mouvement progressiste et populaire a gagnés dans notre pays de haute lutte.

Au-delà, les résultats appellent les forces de transformation sociale à ouvrir un immense chantier de reconstruction politique.

Le Parti communiste français prendra pour sa part des décisions dès son Conseil national des 23 et 24 juin.

Résultats définitifs du ministère de l’intérieur En % des votants 49,1 %

LREM / MODEM 27 %

LR / UDI / DVD 8,8 %

FN

7,5 %

PS / PRG / DVG

6,1 %

PCF / LFI autres

1,6 %

57,4 % abstention En sièges

4 • Les Nouvelles 22 juin 2017

Stéphane Peu Saint 2 E - SAINT-DENIS

Marie-Georges Buffet 4E - SEINE-ST-DENIS

Elsa Faucillon 1re - HAUT-DE-SEINE

Alain Bruneel 16 e - NORD

Fabien Roussel 20 E - NORD

Pierre Dharreville 13 e - BDR

Sébastien Jumel Jean-Paul Lecoq 6 e - SEINE-MARITIME 8 e SEINE-MARITIME

Jean-Paul Dufregne 1re - ALLIER

Hubert Wulfranc 3 e - SEINE-MARITIME

André Chassaigne 5 e PUY DE DOME

PARLEMENT

Ils s’opposeront à la casse sociale prévue dès cet été Si le président de la République a obtenu au final moins d’élus que ce qui lui était promis (jusqu’à plus de 450 députés), sa majorité n’en demeure pas moins très confortable : 308 candidats LREM, auxquels s’ajoutent 42 Modem et tous ceux parmi les 113 LR et les 29 PS qui regardent d’un bon œil les projets macronistes.

Mais dimanche, une résistance au tsunami annoncé s’est tout de même fait sentir. Une trentaine de députés communistes, insoumis, d’Ensemble ! ont été élus et doivent s’organiser cette semaine pour lutter au mieux contre les projets du président.

Avec plus de 500 candidats présents au second tour des législatives, dont près de 450 arrivés en tête au soir du premier tour, La République En Marche (LREM) alliée au Modem pouvait s’attendre à encore mieux que ses 350 élus. Ce tassement a profité à chacune des autres familles politiques, mais à des degrés divers. Si le FN (2 sortants) échoue globalement et concentre ses gains dans le Nord-Pas-de-Calais (5 sièges) et l’Occitanie (3 sièges), la droite « Les Républicains »-UDI redresse la barre en remportant 130 duels, la plupart face à LREM, alors que seule une soixantaine de ses 300 candidats qualifiés au second tour (pour 225 élus sortants) étaient sortis en tête du premier. Dans la débâcle, le PS, qui comptait plus de 280 sortants, fait montre d’une timide résistance, avec la moitié de sa soixantaine de candidats encore présents au second tour qui sont parvenus à sauver leur siège (une douzaine seulement étaient en tête au premier). Au total, le PS n’est plus présent que dans 27 départements, il est rayé de la carte de tous les autres.

Plus rien dans le Nord, un seul siège conservé en Bretagne, quelques restes dans le grand quart Sud-ouest avec un ancrage plus tenace en Ardèche (2 sièges) et des lambeaux en Pays de la Loire, en Île-de-France, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Normandie (3 élus, dont un dernier en Seine-Maritime contre 3 au PCF

dans ce département à la pointe de la lutte anti-loi travail).

29 élus de combat

C’est incontestablement la France insoumise et le PCF qui ont le mieux tiré leur épingle du jeu de cet entredeux-tours, en dépit de la division de la gauche alternative au premier tour.

Alors qu’ils avaient à eux deux moins d’une centaine de candidats présents au second tour, quand leur union le 11 juin aurait permis sur le papier d’en qualifier 70 de plus, la FI fait élire 14 députés sur ses 60 candidats du second tour, quand 3 seulement étaient en tête au premier. Les remontées face à LREM sont spectaculaires : + 30 points et 6 500 voix pour Bénédicte Taurine dans l’Ariège (élue), + 45 points et 12 000 voix pour Ugo Bernalicis (élu) dans le Nord, + 31 points et 5 600 voix pour Charlotte Girard (battue) dans l’Essonne, + 28,8 points et 7 700 voix pour Manuel Bompard (battu) en Haute-Garonne. François Ruffin à Amiens (Somme) et Clémentine Autain à Tremblay (Seine-Saint-Denis), soutenus par le PCF et la FI dès le premier tour, ne sont pas en reste, élus tous deux haut la main.

Avec seulement 14 candidats présents sous ses couleurs dont 6 sortis en tête le 11 juin, le PCF réalise quant à lui la meilleure opération du second tour, avec 11 élus et seulement 3 battus dimanche (contre 10 Front de gauche sortants, dont 7 PCF).

Un résultat inespéré pour certains.

C’est le cas de Sébastien Jumel, qui récupère un siège à Dieppe (SeineMaritime) alors qu’il accusait un retard de 4 points sur son adversaire LREM au premier tour, de Pierre Dharréville à Martigues (Bouchesdu-Rhône), engrangeant 9 000 voix supplémentaires malgré une baisse de 5 points de la participation, ou d’Elsa Faucillon à Gennevilliers-Colombes (Hauts-de-Seine), qui gagne près de 40 points entre les deux tours. Les battus n’ont pas démérité non plus, puisque Nicolas Sansu a progressé de 23 points (+ 5 000 voix) à BourgesVierzon (Cher). Idem pour Yasmine Boudjenah à Bagneux-Montrouge

(Hauts-de-Seine, + 25,7 points), et surtout Pierre Allard dans la HauteVienne, qui a plus que triplé ses voix et a fait un bond de 12,2 à 45,4 % en une semaine.

Quelques soient les options de groupe, il y aura des combats communs

Aujourd’hui, parmi ces députés de gauche qui s’opposeront au projet Macron, de nombreux nouveaux feront leurs premiers pas au Palais Bourbon. Seuls André Chassaigne, Marie-George Buffet et Huguette Bello y ont siégé lors du précédent mandat.

Une fois la victoire fêtée, restait à s’organiser. Les élus disposent de peu de temps puisque dès mardi les groupes devaient être constitués.

Avec 29 députés au minimum (11 PCF, 2 Ensemble !, 14 France insoumise, 2 ultramarins soutenus par ces formations) auxquels pourraient se joindre d’autres élus de gauche ou d’outre-mer, la constitution d’un ou de deux groupes est envisageable.

Les communistes se réunissaient mercredi pour étudier les différentes hypothèses et prendre une décision collective. Côté France insoumise, dès dimanche soir, Jean-Luc Mélenchon a évoqué « un groupe, la France insoumise, cohérent, discipliné, offensif ». Une définition qui n’est pas sans rappeler le contenu de la charte que FI voulait voir signer par ses candidats, mais le fondateur du mouvement l’a aussi dit ouvert « à tous ceux qui voudront le rejoindre ».

De fait, quelle que soit l’option retenue, tous ces députés ont des batailles communes à mener. « On va tenter d’empêcher Emmanuel Macron de gagner le moindre mètre sur le terrain social », prévient Éric Coquerel. « Face à une majorité soumise au président, les combats vont être multiples, ajoute André Chassaigne.

Et le premier d’entre eux portera sur le projet de loi d’habilitation pour les ordonnances sur la réforme du Code du travail. » avec l’Humanité du 20/06/17

IONS LÉGISLATIVES GIRONDE

SECOND TOUR

10 députés En marche, le PS sauve un siège et la France insoumise gagne la 3e

Les députés élus en Gironde

Le parti du président a frôlé le grand chelem mais le PS sauve un siège, et pas le plus attendu, avec l’élection d’Alain David sur la 4e circonscription. La 3e circonscription reste à gauche avec l’élection de l’insoumis Loïc Prudhomme.

La grande gagnante de l’élection dans le département comme ailleurs est l’abstention et la grande perdante, la démocratie.

Dix députés girondins sur 12 font désormais partie de la majorité d’Emmanuel Macron, avec 52,33 % des suffrages pour La République en

marche dans le département.

C’est un sortant socialiste, Florent Boudié dans le Libournais, rallié à Macron qui obtient le plus gros score avec près de 70 % des suffrages exprimés.

Sur le plan départemental, le PS obtient 19,83 % des voix. Mais sur ses 10 sièges de 2012, le parti socialiste en sauve un avec l’élection du maire PS de Cenon, Alain David qui a fait une surprenante remontée avec la mobilisation de l’électorat de gauche de cette circonscription urbaine et populaire de la rive droite de la métropole.

La mobilisation de l’électorat de gauche a surtout permis de faire élire le candidat de la France Insoumise (FI) sur la troisième circonscription. (lire déclaration ci-dessous) Les Républicains, eux, ne sont pas parvenus à convaincre leur électorat de revenir aux urnes et le parti ne totalise que 9,62 % des voix en Gironde, très loin du résultat de François Fillon à la présidentielle.

Yves Foulon sur le bassin d’Arcachon est largement battu, et les deux candidats de Bordeaux, Anne Walryck et Nicolas Florian, soutenus par Alain Juppé, sont loin derrière après ce deuxième tour.

5e

11e

6

Déclaration du député Loïc Prud’homme (FI) Le 19 juin 2017, extraits.

Bonsoir à toutes et tous, Mes premiers mots sont pour les nombreux militants et militantes qui ont œuvré à la réussite de notre défi et qui ont permis ce soir mon élection (…). À cet instant je tiens à rendre hommage aux campagnes du 1er tour de Naïma Charaï, Isabelle Taris et Olivier Cazaux. Je souhaite souligner qu’avec leurs appels clairs et sincères à rallier ma candidature, ainsi que ceux de Noël Mamère (le député sortant), Clément Rossignol-Puech (son adjoint à la mairie) et Jean-Jacques PARIS (conseiller départemental honoraire) ils ont participé à ce que ce soir, ce soient les valeurs humanistes, écologistes et solidaires qui représentent cette circonscription à l’Assemblée Nationale.

Je remercie les électeurs et électrices qui, en m’apportant leurs suffrages, permettent à la 3e circonscription de Gironde de rester dans le camp des progressistes. (…) Comment se réjouir de voir une telle proportion de nos concitoyens se détourner des urnes ?! Il est bien évident que cette défiance illustre l’état de mort clinique de notre Ve république, et le gouvernement ne pourra pas rester aveugle devant ce constat.

En attendant la VIe république que nous appelons de nos vœux, je serai à l’Assemblée nationale le porteur de nos convictions, opposant farouche à l’ubérisation de notre société programmée par le gouvernement

Macron.

Je serai un opposant résolu aux mesures de destruction du code du travail et de précarisation généralisée de nos vies au profit d’une oligarchie insatiable ! Je m’opposerai aux lois de dérégulation économique, lois du plus fort, préjudiciables à notre société, aux salariés, aux chômeurs, aux retraités, aux artisans et aux entrepreneurs des TPE et PME. Elles sont également mortifères pour l’écosystème terrestre dans son ensemble. (…)

Pour défendre l’intérêt général je serai force de proposition pour mettre en place toutes les mesures qui nous permettront d’inscrire la règle verte dans l’action publique, conformément à notre engagement de notre programme l’Avenir en Commun.

Cette règle verte est simple : ne pas prendre à la nature plus qu’elle ne peut reconstituer. Cette règle est la colonne vertébrale de notre projet de société, elle sera le guide de mes décisions à l’Assemblé nationale.

Parce que la liberté est le premier terme de notre triptyque républicain, parce que mon engagement syndical et associatif me rendent particulièrement intransigeant sur la liberté d’expression et de manifestation de ses opinions, parce que ce n’est pas en attisant les peurs que l’on construit la Paix, ma voix pèsera également pour empêcher la banalisation de l’État d’urgence et son inscription dans la constitution.

Encore merci à toutes celles et ceux qui m’ont accordé leur confiance : je

serai leur voix à l’Assemblée Nationale avec le groupe parlementaire de la France Insoumise. Je défendrai de mon mieux leurs intérêts tant au plan national que local. Je mettrai toute mon énergie pour parvenir au maintien d’un pôle de santé publique sur le site de l’Hopital R.Picqué.

Contrairement à ce qu’affirmait à tort mon adversaire, rien n’est joué sur ce dossier : le foncier du site militaire n’est pas vendu, et de nombreux écueils à la fusion avec la MSP Bagatelle se font jour. Une votation citoyenne est en projet, afin que les 180 000 habitants concernés fassent entendre leur voix. (…) Je serais également aux côtés des cheminots de la plateforme de tri d’Hourcade qui défendent pour nous un outil formidable de transition écologique, avec le frêt ferroviaire. Ce mode de transport de marchandise est le plus économe en énergie et en émission de CO2. Il a été mis à mal par les politiques ultra libérales qui prônent le dumping social comme modèle de flexibilité absolue.

Vous le savez, le combat pour la justice sociale ne doit laisser aucun répit à ce gouvernement qui nous prévoit un sort funeste. (…)

Enfin et pour conclure, je compte sur votre exigence continue pour faire de moi le député que nous souhaitons tous : engagé, sincère, transparent sur l’utilisation de l’argent public et utile au plus grand nombre.

Vive la liberté, l’égalité et la fraternité.

Loïc Prud’homme

3e

12e

8e 9e

En Marche

Modem

Les communistes de la 3e circonscription ont envoyé dimanche soir un message de félicitations à Loïc Prud’homme, candidat de la France Insoumise, qui a devancé le candidat d’En Marche de 131 voix. Avec ce nouveau député, « la circonscription reste à gauche » soulignait Vincent Boivinet, secrétaire du PCF Bègles, qui est allé saluer Loïc et Tiphaine Maurin, sa suppléante, rassemblés

avec leur groupe d’appui à la salle St Maurice pour fêter la victoire.

Pour ce second tour, le PCF en Gironde et de la 3e circonscription avait appelé « à élire partout où ils sont présents des députés communistes et Front de gauche, des députés de la France insoumise et d’autres forces de gauche, pour combattre aux côtés des forces sociales, la casse du code du travail par ordonnances, la hausse de

PS

7e (PESSAC)

(LREM) 61,44 %

(LREM) 55,70 %

Dominique Davis 2e (BDX CENTRE)

Catherine Fabre

(LREM) 63,79 %

3e (BDX ESTBÈGLES)

Loïc Prudhomme (France Insoumise)

50,20 % 4e (BORDEAUX

Alain David (PS) 50,91 %

la CSG, la diminution du nombre de fonctionnaires, la casse et la remise en cause des services publics, la baisse des moyens aux collectivités locales et territoriales… » Face au candidat d’En Marche, sur la 3e circonscription, les communistes et leurs candidats Isabelle Taris et Nabil Ennajhi, soutenaient donc les candidats de la France Insoumise qualifiés pour le second tour.

FI

1e (BDX NORD)

RIVE DROITE)

PCF/FdG de la 3e circonscription

10e

2e

7e

GIRONDE

4e

1re

e

Bérangère Couillard 8e (BASSIN D’ARCACHON)

Sophie Panonacle

(LREM) 59,75 %

9e (SUD GIRONDE)

Sophie Mette

(LREM) 53,54 %

10e (LIBOURNAIS)

Florent Boudié

(LREM) 67,90 %

11e (BLAYAIS) 5e (MÉDOC)

Benoit Simian

(LREM) 50,46 %

6e (MÉRIGNAC)

Éric Pouillat (LREM) 58,83 %

Véronique Hammerer (LREM) 57,02 %

12e (ENTREDEUX-MERS)

Christelle Dubos

(LREM) 56,71 %

Les Nouvelles 22 juin 2017 • 5

INTERNATIONAL HONGRIE

TOUR GRENFELL

Chasse aux ONG financées par l’étranger

L’incendie aurait pu être « évité », affirme le maire de Londres

Le Parlement hongrois a adopté hier une loi visant à renforcer le contrôle sur les organisations non gouvernementales (ONG) bénéficiant de fonds étrangers. Le texte prévoit que les associations percevant plus de 24 000 euros de fonds étrangers par an se présentent explicitement comme « organisations bénéficiant de financements étrangers ». Il prend particulièrement pour cibles les structures soutenues par George Soros, spéculateur américain d’origine hongroise. Bien qu’ayant bénéficié d’une bourse d’étude de la fondation de George Soros dans sa jeunesse, le premier ministre ultraconservateur Viktor Orban fait désormais de ce

dernier une bête noire. Il l’accuse d’utiliser des ONG « prédatrices » pour bâtir un « empire transnational » et submerger l’Europe de réfugiés musulmans. L’objectif du texte serait, selon le gouvernement, d’améliorer la « transparence », et de lutter contre le blanchiment d’argent ainsi que le financement du terrorisme. Amnesty International dénonce le prétexte de la transparence visant à « discréditer les voix critiques au sein de la société civile ». Marta Pardavi, du comité Helsinki hongrois, estime que cette loi est « un pas dangereux vers la fermeture de l’espace public ». D’autres pays ont déjà adopté des lois similaires, comme la Russie et Israël.

GAZA

Israël réduit dangereusement les livraisons d’électricité Israël a commencé lundi à réduire les livraisons d’électricité aux deux millions de Gazaouis qui ne bénéficiaient déjà que de quelques heures d’électricité par jour. L’Onu évoque un « risque d’effondrement total » des services vitaux pour la population.

Cette diminution, qui fait passer à deux heures par jour l’approvisionnement en électricité des Gazaouis, suscite des inquiétudes sur une montée des tensions et un possible effondrement des services vitaux dans un territoire qui a connu depuis 2007 trois guerres avec Israël et une quasi guerre civile entre mouvements palestiniens.

Israël « a réduit lundi matin de huit mégawatts l’approvisionnement des lignes électriques » vers le territoire côtier surpeuplé et ravagé par les guerres et la pauvreté, a indiqué l’Autorité de l’énergie, tenue par le Hamas islamiste au pouvoir à Gaza, dans un communiqué.

En temps normal, Israël fournit 120 mégawatts à Gaza, soit un quart des besoins de l’enclave estimés entre 450 et 500 MW. La facture, payée par l’Auto-

rité palestinienne pourtant chassée du pouvoir à Gaza par le Hamas, s’élève chaque mois à 11,3 millions d’euros.

Depuis que l’unique centrale électrique de la bande de Gaza est à l’arrêt faute de carburant, ces 120 MW représentent 80 % de l’électricité disponible dans la bande de Gaza. La réduction entamée lundi est « dangereuse » dans un territoire « en pénurie chronique d’énergie », a estimé l’Autorité de l’énergie.

Mi-juin, le gouvernement israélien avait annoncé avoir décidé de réduire les livraisons, arguant que l’Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas refusait désormais de régler la facture d’électricité de la bande de Gaza. L’Autorité palestinienne accuse le Hamas de ne pas assumer l’approvisionnement en énergie du territoire qu’il contrôle sans partage. Dans un contexte de crise humanitaire et de marasme économique permanents, l’alimentation en électricité est une préoccupation primordiale dans l’enclave en bordure du désert, a fortiori en plein ramadan et durant l’été.

« interdits » ? s’est interrogé dimanche le ministre des Finances Philip Hammond, sur la BBC. « Il a deux questions différentes ici. La première, c’est : est-ce que nos réglementations sont correctes, est-ce qu’elles autorisent le bon type de matériaux et interdisent les mauvais ? La seconde est : ont-elles été correctement appliquées ? », a-t-il ajouté. « Ce sera à l’enquête de le dire », a-t-il dit.

L’incendie, qui a profondément choqué l’opinion publique au RoyaumeUni, a suscité un vaste mouvement de solidarité.

Pas d'issue de secours, pas d'extincteur, pas d'alarmes incendie dans cette tour HLM de Londres où des dizaines d'habitants ont péri dans un incendie dont la cause n'est toujours pas déterminée. (Photo AFP)

L’origine de l’incendie reste inconnue, mais pour le maire de Londres, la catastrophe dont le bilan fait état d’au moins 58 personnes décédées ou portées disparues, était « évitable ».

Le maire de Londres Sadiq Khan a estimé dimanche que l’incendie de la tour Grenfell, qui a fait 58 morts présumés, était un « accident évitable qui n’aurait pas dû se produire ». L’édile s’exprimait à l’issue d’un service religieux organisé en hommage aux victimes dans une église proche de la tour. « Cette tragédie est la conséquence d’erreurs et de négligences de la part de responsables politiques, de la mairie (de quartier) et du gouvernement », a-t-il ajouté.

L’incendie, d’origine inconnue, a ravagé dans la nuit de mardi à mercredi un immeuble de logements sociaux de l’ouest de la capitale britannique, faisant 30 morts confirmés, et 28 autres présumés, selon le bilan pro-

visoire fourni samedi 17 mai par la police. Ce bilan très lourd a provoqué la colère des survivants et proches des victimes, qui accusent les autorités locales de ne pas avoir entendu les cris d’alerte concernant la sécurité du bâtiment parce qu’ils provenaient d’une population majoritairement modeste.

Pas d’issue de secours, pas d’extincteur, pas d’alarmes incendie

De nombreux résidents ont ainsi affirmé qu’il n’y avait pas d’issue de secours, pas d’extincteur, pas d’alarmes incendie.

Samedi, un haut responsable de la police londonienne, Stuart Cundy, a assuré que l’enquête s’intéresserait aux récents travaux de rénovation de l’immeuble, et notamment au revêtement installé sur la façade, qui aurait contribué à favoriser la propagation de l’incendie. Ce revêtement était-il autorisé pour ce type d’immeuble, ou faisait-il partie de ceux qui sont

C’est toujours les mêmes qui meurent dans les incendies !

Droit Au Logement, syndicat de mal logés, de sans logis et de locataires en France, fait part de sa tristesse, de sa solidarité et de sa colère après l’incendie meurtrier qui a fait des dizaines de victimes. « Tristesse car le bilan est tragique, et une fois de plus les locataires modestes sont les premières victimes dans cet incendie.

Solidarité car les sinistrés survivants d’incendies meurtriers en France ont toujours dû se battre pour obtenir un relogement décent, un procès équitable et une juste indemnisation. Colère car les locataires de cet immeuble de logements sociaux avaient prévenus en vain les autorités des dangers d’incendie suite à une réhabilitation de la façade à l’économie, et l’emploi de matériaux inflammables ». Droit au logement demande la justice et la vérité sur cet incendie, un procès équitable, le relogement de tous les sinistrés, et soutient les revendications du « Radical Housing network », qui soutien les sinistrés et est aussi membre de la « Coalition Européenne d’Action pour le Droit au Logement et à la Ville ».

CUBA

Donald Trump fait le choix de la confrontation Le président des États-Unis a annoncé vendredi des mesures visant à affaiblir le secteur touristique cubain en plein essor. Il remet en question le réchauffement des relations entre La Havane et Washington initié par Barack Obama et Raul Castro.

Pour Donald Trump, en politique, qu’elle soit intérieure ou internationale, on conclut des « deals », des contrats tels que s’en passent les entreprises entre elles. Et c’est sur le deal conclu entre son prédécesseur à la Maison-Blanche, Barack Obama, et le président cubain, Raul Castro, que le président des ÉU entend revenir. Il en a fait l’annonce vendredi 16 mai, dans le quartier Little Havana à Miami, lieu d’accueil des émigrés cubains anticastristes. Et c’est plus précisément au théâtre 6 • Les Nouvelles 22 juin 2017

Manuel Artime, intitulé au nom du leader des combattants de la baie des Cochons auquel il a rendu hommage, qu’il a déclaré : « J’annule le deal complètement inégal de la dernière administration avec Cuba. » Le président cherche à donner des gages à l’aile dure des républicains

Pour justifier ce retour en arrière sur ce qui était l’une des réussites de la présidence Obama, le réchauffement des relations avec Cuba, Donald Trump argue du non-respect des droits de l’homme. Cela ne l’a pas empêché de recevoir le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, en mars, ou de se rendre en Arabie saoudite en mai.

En réalité, à l’heure où son administration est affaiblie par les auditions sur les liens de ses proches avec Moscou, le président des ÉU cherche

à donner des gages à l’aile dure des républicains. Pour ces derniers, l’anticommunisme viscéral et la question cubaine sont identitaires. (…) Pour autant, Donald Trump n’a pas choisi de faire marche arrière toute. Les relations diplomatiques, rétablies le 17 décembre 2014, ne sont pas rompues. La représentation des ÉU à La Havane reste ouverte, même si elle continue d’attendre la nomination d’un ambassadeur.

De même, il ne revient pas sur la décision de Barack Obama d’en finir avec la politique dite de « pieds secs, pieds mouillés », qui permettait à tout Cubain arrivant sur le territoire des ÉU d’y rester.

Le chef d’État choisit, en revanche, de rétablir les sanctions économiques, renouant avec la politique de blocus initiée en 1962, en ciblant particulièrement le secteur touristique,

l’une des principales ressources en devises de la Grande Île. Selon lui, les assouplissements au blocus – illégal sur le plan du droit international – « n’aident pas les Cubains, ils ne font qu’enrichir le régime ». Il restreint donc les conditions qui permettaient aux touristes états-uniens de se rendre à Cuba. Or, de janvier à mai de cette année, 300 000 Américains ont visité l’île caribéenne, soit une progression de 145 % par rapport à l’année précédente. Et il met en place des sanctions contre les entreprises qui travaillent avec certaines compagnies cubaines, notamment Gaesa, qui gère une cinquantaine d’entreprises.

Cela ne sera pas sans lui poser de soucis sur le front intérieur, où les enquêtes d’opinion indiquent que 75 % des États-Uniens souhaitent un apaisement des relations avec

Cuba. En outre, certaines firmes américaines ont déjà procédé à des investissements. C’est le cas de compagnies aériennes et hôtelières. « Nous appelons l’administration Trump à utiliser le tourisme comme outil stratégique dans ses efforts pour améliorer les relations avec Cuba (…) plutôt que de revenir à des politiques du passé », a ainsi réagi Arne Sorenson, président de Marriott International.

Le gouvernement cubain a déploré « une rhétorique hostile qui rappelle les temps de la confrontation ouverte ».

Le président Raul Castro a, lui, averti que « toute stratégie visant à changer le système politique, économique et social à Cuba, que ce soit à travers des pressions (…) ou en employant des méthodes plus subtiles, sera condamnée à l’échec ».

Gaël De Santis, l’Humanité, 19/06/17

PCF ETAT D’URGENCE PERMANENT

27 JUIN À BORDEAUX

Inauguration d’un espace livre à la fédération du PCF

Protéger les libertés publiques

Le groupe CRC au Sénat dénonce un « Emmanuel Macron en marche vers l’état d’urgence permanent et la suspicion généralisée ». Les sénatrices et sénateurs du groupe communiste, républicain et citoyen appellent l’exécutif de notre pays à se ressaisir.

Le 7 juin 2017, le gouvernement d’Edouard Philippe transmettait au Conseil d’Etat son avant-projet de loi « renforçant la lutte contre le terrorisme et la sécurité intérieure ». À l’aune du sixième renouvellement de la prorogation de l’état d’urgence, ce projet de loi pernicieux propose d’en « sortir » en intégrant directement ses dispositions d’exception dans notre droit commun, alors même que leur caractère disproportionné et attentatoire aux libertés publiques n’a cessé d’être démontré par de nombreux syndicats, associations, organismes de défense des droits de l’homme, et autres professionnels du droit.

Assignations à résidence, perquisitions administratives, fermetures de lieux PCF BASSIN ARCACHON

de culte, contrôles d’identité et fouilles de véhicules, placement sous bracelet électronique de toute personne suspecte… toutes ces mesures viennent éclabousser libertés publiques et séparation des pouvoirs, en passant sous le contrôle des préfets et du ministère de l’Intérieur. L’autorité judiciaire, quant à elle, est « confinée à un rôle d’alibi et de bras armé de l’exécutif » comme le dénonce le syndicat de la magistrature.

Un glissement dangereux serait entériné avec ce projet de loi : les stratégies de maintien de l’ordre viennent rogner nos droits fondamentaux dans l’objectif de prévenir des risques potentiels.

La justice par la preuve objective est peu à peu bafouée, laissant place à une justice du soupçon.

Alors qu’outre-Manche, Theresa May s’enferre elle aussi dans une logique sécuritaire plus que préoccupante, suite aux terribles attentats de Manchester et de Londres, considérant les droits de l’Homme comme des obstacles à la lutte contre le terrorisme, les sénatrices

et sénateurs du groupe communiste, républicain et citoyen ont appelé l’exécutif de notre pays à se ressaisir.

Ces logiques servent précisément celles qu’elles prétendent combattre : l’asservissement par la peur que les terroristes veulent instiller en chacun de nous en s’attaquant aux droits fondamentaux, piliers de nos démocraties.

Dans l’hémicycle, nous nous opposerons le mois prochain à ce projet de loi démagogique et dangereux, tout en remettant l’accent sur l’urgence sociale qu’il y a à combattre la casse du code du travail que le gouvernement parachèvera en parallèle par ordonnances.

Menaces sur les libertés individuelles et collectives

Si on pouvait lire dans le programme présidentiel d’Emmanuel Macron que « la sécurité est la première de nos libertés » – ce qui en dit déjà long –, pas de trace en revanche du projet de loi qui devait être présenté en Conseil des ministres, mercredi 21 juin. Elle vise à transposer dans le droit commun l’état d’urgence (après une nouvelle prorogation prévue pendant l’été).

De quoi provoquer une levée de boucliers, à l’instar de la Ligue des droits de l’homme (LDH), qui fustige des dispositions qui « piétineraient les libertés individuelles et collectives, et nous feraient basculer dans un autoritarisme d’État », rappelant que d’ores et déjà l’état d’urgence est utilisé contre des militants associatifs, syndicaux ou politiques, comme en atteste un rapport d’Amnesty International publié fin mai.

AFFICHE DISPONIBLE AU SIÈGE DE LA FÉDÉRATION DU PCF

Annulation de la fête Les communistes du Bassin viennent d’apprendre que les services de la Mairie de Biganos sont dans l’impossibilité matérielle de leur fournir locaux et matériels prévus pour le 1er juillet. N’ayant pas la possibilité de se replier sur le terrain de notre local, car d’énormes travaux bloquent l’accès de l’avenue de la Libération.

C’est donc à regret qu’ils sont obligés de reporter la Fête du 1er juillet sur une autre date et éventuellement un autre lieu.

Le mardi 27 juin à 18h, la Fédération du PCF inaugure un espace livre dans ses locaux, 15 rue Furtado à Bordeaux, par un apéro livre auquel participera Hervé Le Corre avec son livre, Prendre les loups pour des chiens.

Ce sera le début d’une nouvelle activité régulière de dépôt de livres avec la Librairie De La Renaissance.

Les animateurs de cette démarche, Nuria Moraga et Michel Durlin, vous proposeront une permanence dès la rentrée. Venez nombreux profiter d’un bon livre pour se détendre, après cette période épuisante. Vous aurez aussi le choix ce jour là.

APPEL DU 17 JUIN 1940 DE CHARLES TILLON

Commémoration

« Rappeler toujours que durant les heures les plus sombres, des hommes et des femmes se sont levés et se sont rassemblés pour résister. » Étaient présents Sébastien Laborde, secrétaire du PCF en Gironde, Pierre Auzereau, élu communiste à Gradignan, Régis Saphores pour l’ARAC, les associations d’anciens combattants et celles du souvenir, la CGT, des élus et militants communistes.

PCF BORDEAUX BACALAN

Fête des Libertés Vendredi 14 juillet, à partir de 14h, Parc de Bacalan (tram C Brandenburg) 14h concours de boules-coupes et bouteilles ; 17h30 débat citoyen ; 19h apéritif musical avec Ukulele Rebel Sun Song -URSS- ; 20h repas avec la fameuse «sucette bacalanaise» au bœuf de Bazas Attention, places limitées !!

Incriptions : sectionbordeauxpcf@gmail.com ou 07 86 59 96 35

LÉGISLATIVE 2017

Remerciements Les candidats présentés par le PCF sur la 8e circonscription remercient les électrices et électeurs qui se sont prononcés au premier tour des législatives pour exiger une politique de progrès et de Paix, et une juste place des salariés, du monde du travail à l’Assemblée Nationale. Malgré un contexte difficile, ce vote de courage et de lucidité sera un point d’appui pour faire face au déni de démocratie

de toutes les forces politiques (droite et socio-libérales) qui poursuivront tous les reculs de civilisation à travers la casse des emplois et des productions, le Code du Travail, les services publics… la guerre. À ce jour, pour stopper la politique de chaos et du pire, face à l’offensive des forces du capitalisme, qui provoque stupeurs, abstentions, et affaiblissement des forces du Parti

communiste, tout reste à faire pour construire un autre projet de société qui s’appuiera sur les très nombreuses luttes sociales. Aussi, à toutes celles et ceux qui nous ont soutenus et aidés, comptez sur nous pour continuer le combat !

Danielle Trannoy et Pierre Cléaz, le 14 juin 2017

Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera effica- cement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF, lance une souscription afin de mener nos prochaines échéances politiques, notre objectif est de 70 000 euros.

ILS ONT DONNÉ 351,20 € : M. BORDES Jean-Jacques, Bordeaux ; Mme CHEVALIER Jacqueline, Cestas ; M. MARTINAUD Alain, Bordeaux ; Section de Bordeaux ; M. BULOT Garbiel, Gradignan Les Nouvelles 22 juin 2017 • 7

CHRONIQUE

CULTURE & SOLIDARITÉ

NOUVELLES IDÉES REÇUES

VISITE GUIDÉE

Le Bordeaux nègre : le secret le mieux gardé droits humains. Scolaires, étudiants, enseignants, travailleurs, résidents ou de passage, peuvent venir découvrir ce visage caché mais riche.

Loin des circuits formels et des excursions guidées classiques, c’est une promenade originale et inédite dans la mémoire des français, noirs et blancs, que l’histoire a conduit en Afrique et aux Caraïbes, que vous propose l’association Mémoires et Partages.

Lancée lors des Journées du Patrimoine en 2012 et labellisée par l’UNESCO, le « Bordeaux nègre » est une innovation sociale reposant sur « la nécessité de retrouver dans le patrimoine les bâtisseurs africains de

Bordeaux. » Classée au patrimoine mondial de l’Humanité de l’Unesco grâce à son architecture XVIIIe siècle, la ville de Bordeaux et sa région sont jalonnées de traces architecturales, urbanistiques et culturelles, issues de cette rencontre qui a duré plus de 4 siècles et marquée par un crime contre l’humanité. Hôtels particuliers, plaques de rues sont autant de prétextes pour une promenade touristique alternative où hors les murs on découvre la condition des hommes et leurs combats pour les

RAPPEL, CE WEEK-END

Le 27e festival des Fifres de Garonne Voir le programme en page 8 de notre édition du 8 juin ou sur le site des Sous-fifres de Saint-Pierre d’Aurillac

Informations pratiques Visites de 2h tous les dimanches à 10h.

2 parcours sont proposés : 1 - « Cœur de Ville » : prochaines dates 25 juin - 9, 16 et 30 juillet 2 - « Chartrons Créoles » sur demande (au moins 5 personnes) Départ devant le Fort du Ha (école Nationale de la Magistrature). Visite privée et de groupe sur demande.

Inscription obligatoire ici : www.memoiresetpartages.com/visite-guidee ou auprès de Léontine Gauthier, memoires.partages@gmail.com 09 54 34 78 63.

Les prochains rendez-vous de l’association : - 2 juillet à 12h : pique-nique de l’association sur la rive droite.

- 18 juillet : Mandela Day. Consacrez 67 minutes de cette journée à faire la lecture aux anciens. En savoir plus ici : www.memoiresetpartages.com/2017/06/15/mandeladay-2017-67-minutes-faire-lectureaux-aines/ UZESTE

Encamina’s, balades naturalistes et artistiques L’Auringléta présente Encamina’s, balades naturalistes et artistiques.

Rendez-vous à Uzeste le vendredi 23 juin à 9h15 devant la collégiale, gratuit, dès 7 ans.

Vincent Macias vous fera rêver au son de ses instruments atypiques en explorant les champs sonores tandis que Diane Kling, éducatrice à l’environnement, vous emmènera dans l’observation des oiseaux la forêt, la recherche des traces et indices de leur présence ainsi que la chasse naturaliste aux papillons et leur observation tout en douceur.

Renseignement : 05 56 63 12 09 06 79 19 38 16 ANNONCES LÉGALES MODIFICATION DE DÉNOMINATION SOCIALE MODIFICATION DE L’OBJET SOCIAL

SARL FALLOT Au capital de 1 000 € 10 Bis, Avenue Jean Cordier 33600 PESSAC 480436229 RCS Bordeaux

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932

8 • Les Nouvelles 22 juin 2017

Par décision de l’Assemblée Générale Mixte en date du 01/06/2017, il a été pris acte de changer la dénomination de la société à compter de ce jour pour SARL FALLOT BAPTISTA. De changer l’objet social compte tenu de l’élargissement des activités de la société, D’élargir l’ancienne mention : TERRASSEMENT A Nouvelle mention : ENTREPRISE GENERALE DE CONSTRUCTION. Mention en sera faite au RCS de Bordeaux Pour avis,

par Gérard Loustalet Sens

La fabrique du macronisme (II) Il faut bien le dire, la fabrication du mythe macronien a frôlé des sommets de complaisance, de servilité et de… ridicule ! On nous a d’abord fait le coup du banquier philosophe. M. Macron, on le sait, a fait fortune à la Banque Rotschild (évitez ce nom, vous risquez l’accusation d’antisémitisme) mais il a aussi côtoyé le philosophe Paul Ricoeur. On nous l’a répété sur tous les tons, ce qui lui a valu illico le même statut de « philosophe ». Ici aussi évitez de rappeler, ce serait mal élevé, que Paul Ricoeur, philosophe incontestable et qui a produit quelques concepts que l’histoire de la philosophie retiendra, a aussi été un authentique pétainiste. Il s’est rattrapé en devenant le maître à penser de la revue Esprit, vaguement de centre gauche, et couveuse et inspiratrice de la « deuxième gauche ». Voilà donc Macron consacré « philosophe » pour avoir approché Ricoeur, « compagnonnage » affirme même le Monde, ce qui fait de lui quasiment un égal et permet de définir pompeusement son opportunisme attrape-tout (le fameux « et en même temps… ») comme une « façon de penser syncrétiquement la politique » ! Il a publié un article dans Esprit, ce qui, apparemment, n’a pas bouleversé l’histoire contemporaine mais ferait de lui, sans trop d’ exigences, un « philosophe ». Bourdieu parlait, à propos de quelques autres imposteurs, de « port illégal d’uniforme philosophique ». Les trois notes de lecture (rémunérées à prix d’or) de Pénéloppe Fillon dans la Revue des deux mondes doivent aussi faire d’elle une éminente critique littéraire.

Là, c’est de la prétention. Mais il y a des côtés parfaitement risibles. Macron lui-même fait dans la mégalomanie, présentant son pouvoir, tel un bateleur, comme « jupitérien », ce qui a fait se pâmer les courtisans là où une telle emphase devrait prêter à rire. Jupiter, le roi des dieux, à « la parole rare et foudroyante ». Présomption comique. Selon M. Alain Touraine, zélateur convaincu et accessoirement sociologue toujours bien en cour et pas dérangeant pour deux sous, Macron est le « maître des horloges ». Si, si ! Et démiurge, sans doute, de la foudre et du vent. Mieux, « il a fait revenir le soleil » (métaphoriquement quand même) délire M. Touraine… On a même suggéré que notre Jupiter tonnant avait fait trembler Trump et Poutine… Qui en rient encore ! Où cela va-t-il s’arrêter ? Macron a confié, on le sait, sa nostalgie de « la figure du roi ». On le voit déjà en roi thaumaturge guérissant les lépreux par imposition des mains et tenant bras de justice sous un chêne dans les jardins de l’Elysée. Il a même déjà fait un miracle en ressuscitant Bayrou d’entre les morts politiques ! Je n’exagère pas. Tout est affaire de ce qu’on appelle aujourd’hui le storytelling, c’est-à- dire un récit édifiant, une histoire inventée par les spécialistes de la dorure de pillule que sont les « communicants » pour berner les foules qu’ils méprisent et qu’ils pensent suffisamment crédules pour gober leurs bobards.

Mais l’essence du mythe macronien, c’est la modernité, la jeunesse, le renouvellement… Il « dérange », clament ses dévots. Il dérange qui ? Pas le MEDEF en tout cas.

Selon le nouveau cliché à la mode, il « casse les codes ».

Lesquels ? Certainement pas ceux de l’ultralibéralisme.

Mme Fressoz, journaliste au journal le Monde, qui croit faire de l’analyse politique en compilant et recyclant les lieux communs véhiculés par ses confrères, s’enthousiasme : c’est « un trublion ». Mais il trouble quoi ? Evidemment pas l’ordre établi dont il veut renforcer les modes de domination en « neutralisant les antagonismes sociaux à travers la régulation de notre manière de parler », comme dit le (vrai) philosophe Slavoj Zizek. Le « ni gauche, ni droite », c’est le nouveau politiquement correct. C’est surtout une escroquerie car l’opposition entre la gauche et la droite n’est fondamentalement ni politique (on a vu la « gauche » officielle faire une politique de droite), ni même idéologique (on a vu la « gauche » officielle se convertir au libéralisme et au mépris de classe) mais axiologique, c’est-à-dire qu’il y a bien deux systèmes de valeurs définitivement antagonistes et inconciliables : justice sociale et égalité à gauche, inégalité, concurrence, hiérarchie à droite. Ce qu’incarne Macron, n’est assurément pas le renouvellement mais le vieux capitalisme libéral, « la liberté d’entreprendre et de s’enrichir sans limite, la concurrence, l’appétit pour la réussite, l’affirmation répétée du caractère nuisible de l’égalité » (Alain Badiou (vrai philosophe), le Monde, 19.04.2017).