Nouvelles N° 2217

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Jeudi 24 août 2017 - N° 2217 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

DOSSIER UBÉRISATION

LES FORÇATS ENTRENT EN RÉSISTANCE

VENEZUELA La résolution de la crise doit être politique P. 6

ORDONNANCES Appel à la mobilisation le 12 septembre P.3

ANNULATION CRÉDIT POLITIQUE DE LA VILLE Appel de maires P.2


ACTUALITÉ URBANISME

ŒUFS CONTAMINÉS

Donner du sens social à Bastide Niel

Une nouvelle dérive de l’agro-industrie

Pour mener à bien l’opération Bastide Niel, sur la rive droite bordelaise, Bordeaux Métropole doit lancer une procédure d’enquête publique sur le secteur. C’est chose faite depuis le conseil du mois de juillet. L’occasion pour l’élue communiste Odile Blein, de réaffirmer quelques priorités pour le quartier. « Nous avons déjà dit le bien que nous pensions de la conception de cette ZAC qui peut permettre de passer un cap sur la rive droite bordelaise, en termes de modes de déplacement par exemple. Max Guichard l’a évoqué mais l’acceptabilité de la densité en cœur de ville doit maintenant fortement s’appuyer sur un développement ambitieux des transports en commun et d’autres modes alternatifs à la voiture. C’est le cas dans cette zone d’aménagement concerté (ZAC) avec deux lignes de transport en site propre (TCSP, c’est-à-dire tramway ou bus-tram) structurantes, dont la liaison sur le pont Chaban-Delmas. Il faudra cependant, pour que cette conception des mobilités fonctionne, que l’ensemble des services, et notamment les services publics, soient en nombre suffisants et à proximité. L’orientation d’un grand service public comme La Poste qui profite de l’été pour fermer encore un bureau, celui de la place Saint-Projet, n’est pas fait pour nous rassurer. Il y a un autre aspect sur lequel nous sommes moins enthousiastes, cela ne vous étonnera pas, c’est le logement social. Avec 25% de logements sociaux (PLUS et PLAI), la ville de Bordeaux est, cette fois, très loin des objectifs du programme local de l’habitat (PLH) qui permettent de tendre vers 40%. Une ZAC aussi exemplaire devrait l’être aussi sur l’adéquation des loyers avec les revenus des ménages de l’agglomération. Enfin, nous regrettons que la proposition que nous avions faite concernant Darwin n’ait pas trouvé plus d’écho que cela. Une partie de l’écosystème est consacré à l’accueil d’urgence, notamment pour les réfugiés. Cette expérience aurait pu se perpétuer au cœur même de la ZAC Bastide-Niel, avec l’expertise d’Emmaüs qui intervient déjà sur place. » Intervenant au sujet des nouvelles dispositions sur les plates-formes numériques de la location saisonnière (lire page 5), Odile Blein a aussi interpellé le président sur l’encadrement des loyers pour lutter contre la spéculation immobilière dans l’agglomération. « Vous nous avez plusieurs fois répondu ne pas y croire. Mais Bordeaux, qui bat chaque année les records d’inflation immobilière, se trouve-t-elle dans une situation où on peut négliger des pistes ? Cet encadrement des loyers permis par la loi intègre la notion d’expérimentation et pourrait ainsi permettre d’adapter au plus près le dispositif. Tous les outils sont à notre disposition ; cette mesure nous semble, vue la situation de milliers de ménages de notre agglomération, au moins aussi urgente que la réglementation face aux pratiques de Airbnb ».

Le ministère de l’agriculture a rendu publique, vendredi 18 août, une première liste de produits à base d’œufs retirés de la vente. Il s’agit essentiellement des gaufres d’origine hollandaise. Encore un scandale qui pointe le manque de moyens accordés aux structures de contrôles sanitaires et de la transparence des données mais aussi les conséquences de la recherche de profit maximal par la grande distribution et l’agro-industrie. La liste des produits à base d’œufs retirés de la vente partout en France est consultable sur le site du gouvernement (http://agriculture.gouv.fr/ fipronil-liste-des-produits-retires-dela-vente-en-france) depuis vendredi dernier, il s’agit essentiellement de gaufres hollandaises dont la limite maximale de résidus de fipronil serait dépassée. Cette liste sera actualisée « en fonction des résultats des analyses qui se poursuivent tant chez les professionnels ayant reçu des œufs ou des ovoproduits suspects qu’au moyen d’un plan national de contrôles officiels conduits par les services d’inspections des DDPP (directions départementales de protection des populations) », a déclaré le ministère de l’agriculture. Il assure également que « des enquêtes ont lieu dans les élevages pour s’assurer de l’absence d’usage de fipronil en France. »

Le ministère de l’agriculture a donc choisi d’user du principe de précaution bien que, selon lui, « les niveaux de fipronil constatés dans les produits listés ne présentent pas de risque pour le consommateur. » Comme dans le cas de la fraude à la viande de cheval, l’affaire des œufs contaminés soulève la question des moyens accordés aux structures de contrôles sanitaires et de la transparence des données. Révélée en Belgique depuis juin, officiellement lancée le 20 juillet auprès du réseau sanitaire de la Commission européenne, l’alerte aura pris plusieurs semaines avant d’être traitée. Sur les quelque 250 000 œufs contaminés repérés en France, plus de 48 000, commercialisés par l’enseigne Leader Price, étaient estampillés bio. Les producteurs néerlandais se seraient fait avoir en achetant un désinfectant à l’eucalyptus contaminé. Selon le Canard enchaîné, la direction générale de l’alimentation n’aura pu contrôler l’an dernier que 677 œufs sur… 15 milliards commercialisés en France. On peut s’étonner qu’avec un tel parc volailler français, on importe des œufs d’autres pays européens. C’est encore une fois la baisse des prix imposée par la grande distribution qui incite à baisser la qualité et donc à importer massivement des produits moins chers mais aussi de moins bonne qualité, ce qui va souvent de pair.

Standardisés et concentrés, les élevages grand format seraient devenus plus vulnérables aux maladies et autres parasites, donc plus dépendants de produits pharmaceutiques et, le cas échéant, de fournisseurs malveillants. « Dès lors qu’il y a concentration, il y a un risque accru de contamination ou d’accident », relève Raymond Girardi, secrétaire général du Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef), dans l’Humanité du 17 août. Il n’en va pas que des poules et du pou rouge : la crise qu’a connue cet hiver la filière du canard, confrontée à une grave épizootie de grippe aviaire, relève du même souci. La concentration complique la prévention au sein d’un seul et même élevage. Comme dans un métro bondé, virus et microbes s’y propagent aisément, compliquant la prévention et obligeant les producteurs à avoir recours à des traitements curatifs. Il est pourtant possible de manger sainement à des tarifs justes, c’est le message que véhiculent les rencontres producteurs-consommateurs organisées par le PCF et le Modef à la miaoût en Île de France et qui devraient s’étendre sur tout le territoire, tout au long de l’année (lire page 7). CD avec l’Humanité

ANNULATION DES CRÉDITS « POLITIQUE DE LA VILLE » APPEL DES CENT POUR LA PAIX 33

9 août : en marche pour la Paix ! Mercredi 9 août, une trentaine de militants girondins pour la Paix, à l’invittion de l’Appel des Cent, s’est rassemblée au monument/sculpture à Bx-Lac pour commémorer le 72e anniversaire des bombardements sur Hiroshima et Nagasaki de 1945. Un moment particulier d’hommage aux centaines de milliers de victimes disparues et celles qui souffrent encore aujourd’hui.

Abolir les guerres et, déjà, gagner une convention d’élimination des armes nucléaires dans le monde a trouvé un formidable espoir dans le vote de l’ONU du 7 juillet dernier. 122 pays ont adopté un Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires, qui fournit enfin un instrument juridique pour aller vers le désarmement et la Paix. Le PCF participera et appelle tous les Français pacifistes à participer nombreux aux marches de la paix organisées partout en France le 23 septembre prochain, à l’occasion de la Journée internationale de la Paix. 2 • Les Nouvelles 24 août 2017

Des maires interpellent le Président de la République Cinquante maires sont les premiers signataires d’une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron dans les pages de l’Humanité (voir la liste sur le site, www.humainte. fr). Extrait. Monsieur le président de la République, Élus communaux et intercommunaux, nous sommes stupéfaits et atterrés par l’annonce de l’annulation des 46,5 millions d’euros de crédits du programme 147 du budget 2017 de l’État non encore engagés au 1er juillet, destinés aux programmes d’actions des associations intervenant, dans le cadre des « contrats de ville », en faveur des populations les plus fragiles du pays résidant dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Ces actions concourent à rétablir l’égalité républicaine par la fraternité solidaire de la nation, s’appuyant sur une stratégie de « cohésion des territoires » à laquelle vous avez choisi de dédier un ministère. Elles se déclinent en programmes vers l’économie et l’emploi, la formation, la lutte contre l’illettrisme, l’éducation scolaire et des temps libres, l’accès aux sports et

à la culture, la solidarité, la prévention sanitaire et la santé, le vivre-ensemble dans la cité, les mobilités, la vie sociale de l’habitat, la prévention de la délinquance et des radicalisations, l’accès à la justice et au droit, l’aide aux victimes, la citoyenneté, notamment celle des conseils citoyens, et la démocratie de proximité. En plein milieu d’exercice budgétaire, les conséquences du décret 2017-1182 du 20 juillet du ministre de l’Action et des Comptes publics, conduisant à la perte de 11 % des crédits découlant de l’engagement contractuel de l’État, peuvent être catastrophiques pour la survie des associations qui garantissent la cohésion sociale, pour les bénéficiaires de leurs actions, et plus globalement pour les 5 millions d’habitants des QPV, ainsi que, par voie de conséquence, pour les populations des territoires urbains qui les abritent. Elles risquent en outre d’entraîner, dans certains territoires, un désengagement de collectivités cosignataires des « contrats de ville » qui accroîtra le danger de rupture grave du climat urbain. Nous sommes d’autant plus préoccupés que, outre le programme 147, le même décret annule dangereusement

les crédits de nombre d’autres missions de l’État indispensables à la prévention de la fracture sociale : (...) l’amélioration de l’habitat (– 130,5 millions d’euros), l’accès au droit et à la justice (– 10 millions), la protection judiciaire de la jeunesse (– 16,8 millions d’euros), l’égalité entre les femmes et les hommes (– 7,5 millions d’euros), la prévention, la sécurité sanitaire et l’offre de soins (– 24,5 millions d’euros), les politiques sanitaires, sociales, du sport, de la jeunesse et de la vie associative (– 69,7 millions d’euros), les services de transport (– 194,7 millions d’euros), la démocratisation de la culture (– 39 millions d’euros). En cette année 2017, (...) nous tenons à vous rappeler que, la seule année, 2005, en quatre décennies où les quartiers populaires ont eu à subir pareil désengagement de la puissance publique, a été celle qui les a vus s’enflammer et connaître les violences urbaines sans précédent qui demeurent dans les mémoires. Nous vous demandons donc solennellement de faire revenir dans l’urgence le gouvernement sur sa décision d’annulation de ces crédits indispensables à l’équilibre républicain des territoires. (...)


ACTUALITÉ

Editorial

ORDONNANCES

Toujours plus de raisons de manifester Les députés communistes, insoumis et socialistes, ont déposé un recours auprès du Conseil constitutionnel contre la loi d’habilitation autorisant la réforme du Code du Travail par ordonnances. Le texte, définitivement adopté par le Sénat et l’Assemblée, durcit les attaques contre les salariés. Le gouvernement a réussi le tour de force de rassembler les députés de gauche, au moins le temps de déposer un recours devant le Conseil constitutionnel concernant la loi d’habilitation l’autorisant à réformer le Code du travail par ordonnances. Les 60 députés communistes, FI et socialistes accusent l’exécutif d’avoir atteint à « l’exigence de clarté et de sincérité des débats parlementaires » et d’avoir ainsi empêché l’Assemblée nationale de jouer « pleinement son rôle de législateur ». En cause : la rapidité de la procédure d’habilitation lancée dès le 29 juin alors même que beaucoup de députés ne disposaient même pas d’un bureau et « l’ imprécision » du texte, qui borne insuffisamment le champ d’action du gouvernement. Sur le fond et sans attendre le contenu des ordonnances, les députés attaquent aussi la décision du gouvernement de vouloir plafonner les indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif. Ils estiment qu’elle enfreint le principe constitutionnel de « réparation intégrale » du préjudice subi. Les droits à la baisse Déposé le 4 août, le recours sera examiné dans un délai d’un mois par le Conseil constitutionnel. Muriel Pénicaud recevait cette semaine les organisations syndicales et patronales afin de leur présenter 50 %

La guerre ne peut être le seul horizon de la lutte contre le terrorisme

La JC en manif à Béziers, en marge du camp d’été organisé par le mouvement, pour alerter sur la destruction du Code du travail et faire un pied de nez au maire d’extrême droite.

à 70 % des « points arbitrés » de la réforme du Code du travail, avant de publier, le 31 août, le contenu des ordonnances. Le texte final de la loi d’habilitation ne laisse aucun doute sur la gravité de l’attaque portée contre les salariés. Le compromis, intervenu le 2 août en commission paritaire du Sénat et de l’Assemblée, introduit plusieurs dispositions néfastes supplémentaires. En matière de négociations collectives, les accords d’entreprise pourront non seulement déroger aux accords de branche, mais ils disposeront aussi de domaines réservés et donc interdits à la négociation de branche. La loi d’habilitation ouvre aussi la possibilité pour le gouvernement d’autoriser la conclusion d’accords d’établissement qui disposeront des mêmes prérogatives que les accords d’entreprise. Ce qui va immanquablement aggraver la mise en concurrence entre salariés d’une même entreprise mais travaillant sur des sites différents.

Avec la loi d’habilitation, le gouvernement va pouvoir faciliter un peu plus la vie aux patrons en matière de licenciement. Désormais, c’est la France et non plus le monde qui est retenu comme périmètre d’analyse de la cause économique des licenciements. Le texte instaure aussi « un droit à l’erreur sur la forme » qui empêchera l’annulation des licenciements en cas de faute de procédure. Dans le même esprit, ce « droit à l’erreur » empêchera la requalification en CDI d’un CDD, en cas d’irrégularité dans sa conclusion. En matière de « dialogue social », le texte prévoit explicitement la convocation de référendums d’entreprise par l’employeur. Il revoit à la baisse la représentation des salariés dans les organes de direction, longtemps vantée comme « l’avancée » majeure des futures ordonnances. Avec PH. Lab, l’HD du 10 au 23/08/2017

FIN DES CONTRATS AIDÉS

Un coup de Trafalgar contre les précaires Le gouvernement a annoncé la réduction drastique des enveloppes allouées aux contrats aidés, laissant des milliers de bénéficiaires brutalement sur le carreau et mettant à mal un secteur associatif sacrifié aux économies budgétaires. Le coup de massue a surpris tout le monde. Le 9 août, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, déclarait que les contrats aidés étaient « coûteux » et « pas efficaces dans la lutte contre le chômage ». Dans la foulée, plusieurs directions de Pôle emploi ont reçu l’ordre de geler toutes les prescriptions de CUI (Contrats uniques d’insertion) et de CAE (contrats d’accompagnement dans l’emploi). Une mesure brutale qui concerne aussi bien les renouvellements que les nouveaux contrats. Les seules exceptions admises étant notamment dans le domaine de l’Education nationale et pour les adjoints de sécurité.

Avec ces coupes claires dans les budgets, ce sont des centaines de milliers de personnes qui vont se retrouver sur le carreau. Sur l’année 2017, le gouvernement prévoit seulement 293 000 contrats aidés, dont 110000 nouveaux contrats au deuxième semestre (dont une moitié irait à l’Éducation nationale). Une chute drastique par rapport à l’année 2016 qui avait vu 459 000 emplois signés. Les associations n’ont pas tardé à tirer la sonnette d’alarme. Déjà prises à la gorge par la faiblesse des subventions publiques, ces structures n’ont souvent pas d’autre choix que de recourir à ce type de contrats pris en charge par l’État à hauteur de 55% à 80%. C’est d’ailleurs par les associations de sa circonscription que le député du Nord, Alain Bruneel, a été informé de la situation : « Le secteur associatif n’a pas besoin de cela, commente-t-il dans l’Humanité du 21 août. Il est déjà fragilisé financièrement par les baisses

récurrentes de subventions de la part des collectivités, qui subissent elles-mêmes les politiques d’austérité de l’État. Et cela ne va pas s’arranger avec le choix du gouvernement d’amputer de 13 milliards d’euros le budget des communes. Or ces associations portent des projets vitaux pour les habitants et les territoires, déjà déstabilisés par l’affaiblissement des services publics ». L’élu communiste s’indigne également de la façon dont le gouvernement traite des personnes déjà en situation précaire : « Cette façon de supprimer du jour au lendemain près de 150 000 emplois aidés, sans prévenir les personnes concernées, est honteux et irresponsable de la part du gouvernement. Elle plonge des travailleurs déjà précaires dans l’incertitude du lendemain. » À La Réunion, où 75 % de ces contrats sont supprimés, la rentrée a dû être reportée, démontrant la place prise par ces emplois dans le secteur public et associatif.

Il y a quelques jours, un attentat, frappant la Catalogne, est venu de nouveau nous meurtrir dans notre humanité. Après le Burkina Faso, cinq jours avant, c’est l’Espagne qui panse ses plaies. Il ne peut y avoir d’émotion sélective et toutes les victimes des attentats terroristes, d’où qu’elles proviennent, doivent nous rappeler de nous unir pour trouver les chemins d’un monde de paix. Mais malheureusement, comme après chaque attentat, les grands docteurs sont de sortie venant prodiguer les mêmes remèdes qui sont un échec depuis toujours : ils appellent à intensifier la lutte contre le terrorisme par de nouvelles offensives militaires. L’ancien Premier ministre, Manuel Valls, considère même la guerre contre le terrorisme comme notre défi. Les États-Unis viennent d’atteindre les 17 milliards de dollars de dépenses publiques dans des bombardements et autres opérations militaires au nom de la lutte contre le terrorisme djihadiste, et pour quel résultat ? À combien s’élèvent les dépenses pour les autres pays, dont la France, impliqués dans cette « guerre contre le terrorisme » ? Irak, Afghanistan, Libye, Mali, Syrie... tous ces pays ont été les cibles militaires de la communauté internationale sous prétexte de mettre fin à la menace du terrorisme islamique. Et pour quel résultat ? La guerre ne peut être le seul horizon de la lutte contre le terrorisme. La moitié de ces sommes auraient largement pu contribuer à combattre la pauvreté, la famine et l’illettrisme qui sont les terreaux des guerres, des violences, et de l’obscurantisme. Jean Jaurès disait : « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage ». Plus d’un siècle après, le constat reste le même : le capitalisme a besoin des guerres pour se régénérer, pour vivre et s’engraisser. Et un siècle après Jaurès, il est plus que jamais urgent de construire une paix durable. Il est aujourd’hui possible de construire une majorité populaire internationale pour œuvrer à la paix. Le désarmement nucléaire total et multilatéral est plus que jamais nécessaire à l’heure où les gouvernements nord coréen et américain s’engagent dans une escalade verbale belliqueuse sur fond de missiles nucléaires. Il est aussi urgent de réorienter les crédits dédiés aux armées, et la France ne peut plus s’enorgueillir d’être dans le top 3 des pays vendeurs d’armes au monde. Oui, la grande paix humaine est possible. Elle est dans ce monde. A nous de la construire.

Vincent Boivinet membre de l’exécutif du PCF 33 et du Conseil national

Les Nouvelles 24 août 2017 • 3


UBÉRISATION ET ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE

Des alternatives en germe contre l’ubérisation du travail Une étude du ministère du Travail dénonce les dangers du travail ubérisé et enjoint au gouvernement d’agir. Sans attendre, des citoyens proposent des pratiques plus humaines que celles des grandes plateformes. Voyager grâce à un service de chauffeurs qui reverse une partie de ses gains à une association ou se faire livrer à manger par un coursier à vélo salarié d’une société coopérative seront bientôt possible. C’est ce qu’ont imaginé Jérémie Girault et Kevin Poperl, respectivement fondateurs de Rox et Coopcycle, deux initiatives citoyennes et solidaires, parmi d’autres, de plus en plus nombreuses, contre les grandes plateformes privées comme Uber ou Deliveroo. « Nous avons initié le projet dans le but de lutter contre l’ubérisation », affirme le fondateur de Rox, la future compagnie de chauffeurs solidaires. De son côté, Coopcycle, le logiciel libre à destination des livreurs à vélo, propose « une alternative concrète sous forme de coopérative », selon les mots de son créateur. Ces projets pourraient en tout cas faire les affaires des coursiers mobilisés depuis trois semaines contre Deliveroo. La plateforme veut, en effet, leur imposer le travail à la tâche. Si les méfaits de l’ubérisation sont connus, l’étude du ministère du Travail publiée au début du mois confirme sans détour les inquiétudes que suscite ce qu’elle nomme pudiquement « économie des plateformes ». Elle pointe la mauvaise répartition des risques économiques, l’absence de droits fondamentaux ou encore la santé et la sécurité des travailleurs des plateformes comme autant de questions qui attendent une réponse de la part du gouvernement. Plus radical, Yann Le Pollotec dénonce « une forme de capitalisme particulièrement prédateur ». L’économiste du PCF en charge de la révolution numérique remarque un vrai paradoxe : « Uber se dit entreprise de transport, or elle ne possède ni véhicule ni chauffeur. Elle se borne à proposer une plateforme de mise en relation mais elle transfère tous les risques sur les utilisateurs. » L’idée alternative lui est venue au moment de Nuit debout Redonner aux travailleurs « le contrôle de leur plateforme », c’est l’objectif annoncé de Coopcycle. L’idée est simple : développer un logiciel libre similaire à celui de Deliveroo mis à la disposition des coursiers gratuitement partout en France, à condition qu’ils se constituent en coopérative. Car la logique des plateformes classiques est privative, explique Yann Le Pollotec. Lui voit dans ce projet « une démarche coopérative et d’ouverture, en complète rupture avec le capitalisme prédateur » des grandes plateformes privées. Ce n’est pas un hasard si l’idée a germé dans la tête du développeur de Coopcycle, Alexandre Segura. Elle lui est venue au moment de Nuit debout, à 4 • Les Nouvelles 24 août 2017

la suite de discussions sur la réappropriation des données personnelles que les utilisateurs de Deliveroo – et d’une manière générale des réseaux sociaux – diffusent trop souvent sans se poser de questions. « Nous avons l’ambition de mettre un bien commun au service des futures coopératives de livreurs », explique Kevin Poperl. Sous la forme d’un logiciel libre, les coopératives locales pourront adapter la plateforme à leurs besoins. « Le logiciel de Deliveroo donne aux livreurs le parcours le plus rapide entre un point A et un point B, quelle que soit la dangerosité du trajet. En se le réappropriant, les coopératives pourront proposer un autre trajet plus sûr », précise Kevin Poperl. Confisquer aux géants de l’ubérisation leur monopole sur les logiciels permettrait aussi une meilleure rémunération des utilisateurs. « Aujourd’hui, Uber prend 25 % de commission sur les bénéfices réalisés par un chauffeur pour simplement mettre en relation deux personnes, c’est énorme », s’offusque Jérémie Girault. Rox a pour objectif de mieux répartir ces 25 %, la plus grande partie au bénéfice des chauffeurs et une autre, estimée aujourd’hui à 5 %, à destination d’une association partenaire. C’est en quelque sorte la logique du commerce équitable appliquée aux services de transport ou, selon les mots de Jérémie Girault, « prendre les cartes des géants et les retourner en faveur des travailleurs ». Grâce à ce système le revenu des chauffeurs pourrait « augmenter de 60 % sans toutefois modifier le prix de la course payé par les utilisateurs ». L’une comme l’autre, ces initiatives n’ont pas encore vu le jour, mais les créateurs de Coopcycle et Rox espèrent voir leurs logiciels fonctionnels avant la fin de l’année. Une première concurrence sans objectif de profitabilité face à la toute-puissance des grandes plateformes privées. Martin Dumas Primbault, l’Humanité, 18/08/2017

LES ALTER-PLATEFORMES À LA FÊTE DE L’HUMA Le créateur de la plateforme coopérative de livraison Coopcycle et son développeur (voir ci-dessous) seront présents sur l’Espace fab labs et monde du « libre », à la Fête de l’Humanité, les vendredi 15, samedi 16 et dimanche 17 septembre 2017, au parc départemental Georges-Valbon à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis. Ils participeront au débat sur la compatibilité des communs avec le capitalisme digital, le vendredi après-midi.

Les plateformes épinglées par le ministère du Travail Dans une étude publiée le 9 août, le ministère du Travail alerte sur les dangers de l ’« économie de plateforme ». Derrière cette expression emphatique se cache en fait le phénomène d’« ubérisation ». L’étude pointe en particulier la dégradation de la qualité des emplois. L’ubérisation pourrait « prospérer sur un contournement des acquis sociaux, recréant les formes de travail qui dominaient avant l’essor du sala-

riat », peut-on lire. Tel le travail à la tâche, que la plateforme Deliveroo cherche aujourd’hui à imposer à ses coursiers. Est également pointée l’ambiguïté du recours au statut d’indépendant pour des travailleurs qui se voient imposer un tarif et peuvent être exclus à tout moment, et ce, sans réelle capacité de mobilisation collective. Autre source de préoccupation : la taxation. Le vide juridique qui entoure ces nouvelles formes de travail encourage les plateformes à avoir recours à l’optimi-

sation fiscale. Grâce à cela, Airbnb n’a payé en 2016 que 92 000 euros d’impôts en France. En conclusion, les auteurs de l’étude appellent l’exécutif à adapter le droit social et le système de prélèvements obligatoires aux nouvelles formes de travail introduites par l’ubérisation, précisant que cette adaptation « ne se fera pas de manière simple et uniforme ». Martin Dumas Primbault, L’Humanité du 18/08/2017

DELIVEROO

Les forçats de l’ubérisation entrent en résistance

Les coursiers à vélo en contrat avec Deliveroo l’ont compris : l’union fait la force. Un mois après avoir appris qu’ils seraient désormais payés à la course, ils s’organisent localement, nationalement et même sur le plan européen. À Bordeaux et partout en France, les coursiers « partenaires » de l’entreprise Deliveroo ont décidé de manifester à Bordeaux, dimanche 27 août, à 18h, sur la place de la Victoire, et lundi 28 août, à 15h, sur la place Gambetta. « Avec le Collectif des Livreurs Autonomes de Paris (CLAP) et les Lyonnais du Club des Coursiers (2CL) mais aussi les groupes de Londres, d’Espagne et d’Italie, cette fois on est prêts », prévient Arthur Hay, secrétaire du syndicat CGT des coursiers à vélo de la Gironde. Le statut d’autoentrepreneur rend la coordination du mouvement difficile mais depuis plusieurs jours, grâce aux réseaux sociaux notamment, ils arrivent à parler d’une même voix, à distribuer les mêmes tracts. « Dimanche, nous participerons à l’appel national et européen, avec un rassemblement à 18 heures sur la place de la Victoire, et lundi à 15 h sur la place Gambetta ».

L’annonce de trop Tout a commencé le jeudi 27 juillet où un millier de coursiers travaillant, en France, avec Deliveroo en contrat à tarification à l’heure plus à la commande ont reçu un appel téléphonique du Royaume Uni leur proposant de passer à un contrat avec une tarification à 5€ la course uniquement. Très vite, ils se rendent compte que c’est cela, ou rien. La goutte fait déborder le vase. « Depuis la chute de Take Eat Easy en juillet 2016, son principal concurrent, Deliveroo s’en est donné à cœur joie concernant sa façon de traiter les coursiers à vélo partenaires, affirme le syndicat CGT. L’entreprise commence par proposer un nouveau contrat avec une rémunération uniquement à la commande. Les nouveaux coursiers n’ont pas le choix, c’est ce contrat ou rien. Promesse est faite aux coursiers ayant signé l’ancien contrat qu’il sera reconduit. Puis les conditions se dégradent : diminution considérable des primes weekend puis de la prime pluie jusqu’à sa disparition ». À l’origine de la création du syndicat CGT sur Bordeaux, il y a d’ailleurs l’inclination de Deliveroo à se débarrasser progressivement

des personnes sous contrat horaire, Arthur Hay en a lui-même fait les frais en février. Ce dont la société se défend, évidemment. D’après Rue 89 Bordeaux (article du 29 juillet), l’entreprise « justifie la fin du forfait horaire par le fait qu’au début de son activité, elle ne pouvait garantir aux coursiers un nombre de courses suffisant, alors qu’aujourd’hui, celles-ci seraient “continues et en grand nombre”. Et légitime le fait de placer l’ensemble des coursiers sous le même contrat de paiement à la tâche. Deliveroo affirme que les livreurs passés à ce système, instauré il y a un an, ont vu leur chiffre d’affaires augmenter de 7% ». Mais les coursiers ne font pas du tout les mêmes calculs. Le syndicat CGT a calculé que ces nouveaux contrats entraîneraient une perte de revenus de 30 à 40 %. D’ailleurs, les revendications sont claires : annulation de la suppression des anciens contrats ou indemnisation de ceux-ci à hauteur de 50 000€ par personne, choix pour les coursiers entre une rémunération à 5€/course ou un contrat à l’heure, gel total des recrutements pour mettre fin à l’exacerbation de la concurrence entre coursiers qui doivent lutter pour travailler.


T RÉSISTANCES Salariat déguisé « Si Lyon a pu avoir quelques contacts avec le bureau local qui leur a proposé un nombre de courses garanties, ici ils refusent de discuter avec le syndicat, nous explique Arthur Hay. Ils ont voulu rencontrer les coursiers individuellement pour mieux les intimider. Le directeur général de Deliveroo France, Hughes Decosse, répond par journaux interposés mais il ment, notamment sur le revenu moyen des bikers et les pertes que représentent pour eux cette décision ». Le secrétaire général du syndicat ne se fait pas beaucoup d’illusion sur la possibilité que Deliveroo cède sur la rupture de tous les contrats à l’heure. « C’est une entreprise internationale qui a du temps et de l’argent à perdre. Un contrat commercial peut être rompu après un préavis de 3 semaines à 1 mois,

ce qui nous mène à la date du 28 août ». L’organisation se prépare donc à se battre sur un autre front. « Puisque nous n’avons aucun pouvoir de négociation, puisque nous recevons en permanence des ordres de supérieurs de l’entreprise ou de son algorithme, nous considérons qu’il s’agit de salariat déguisé. Nous avons déjà monté 7 dossiers conséquents, d’autres réfléchissent. Lundi, nous serons donc devant Deliveroo avec tous ceux qui vont perdre leur emploi et avec des dossiers prêts pour l’Urssaf et l’Inspection du Travail. » Ces procédures peuvent être longues alors les coursiers se tournent vers d’autres formes d’organisation, « pour récupérer notre travail » explique Arthur Hay. Ils ont rencontré Florent Fournier, fondateur de la société AppliColis, une plateforme coopérative de livraison qui regroupe des coursiers indépendants pouvant souscrire des

parts sociales, participer au processus de décision de l’entreprise et surtout garder une part de contrôle sur la plateforme avec laquelle ils travaillent. « C’est un gros projet, poursuit le jeune coursier, mais il y a beaucoup d’envie. Beaucoup de clients seraient ravis de ne plus avoir à cautionner les politiques des grandes plates-formes privées, la médiatisation a beaucoup sensibilisé aux conditions de travail des coursiers. Et nous pourrions faire mieux qu’elles en qualité de service, avec plus de respect des clients et des restaurateurs, un label social, etc. » En plus d’avoir du muscle pour pédaler, les « bikers » ont de la matière grise, qu’ils sauront peut-être utiliser, eux, pour changer le travail... en mieux.

BORDEAUX MÉTROPOLE

Des outils pour lutter contre Airbnb

Christelle Danglot

PLATES-FORMES NUMÉRIQUES DE LA LOCATION SAISONNIÈRE

Les villes françaises posent des limites

Depuis l’ouverture de son bureau parisien au début de l’année 2012, la plateforme de location saisonnière Airbnb ne cesse de prendre de l’ampleur. Paris est aujourd’hui la destination la plus prisée du site californien. Au point de pousser les autorités locales à la défiance. C’est un problème qui touche principalement les villes touristiques, et qui ne cesse de s’accentuer, neuf ans après le lancement d’Airbnb. Les sites Internet de location saisonnière, dont la start-up californienne est le fer de lance, accaparent chaque année plus de logements dans les villes les plus visitées. Attirés par la perspective de gains substantiels, les propriétaires d’appartements meublés ont de plus en plus recours à ces sites, appauvrissant l’offre de logements pour les habitants. Durant le quinquennat de François Hollande, le gouvernement a tenté d’apporter des solutions. La loi Alur, votée en 2014, impose aux propriétaires louant leurs biens plus de quatre mois par an le signalement de leur activité en mairie et la demande d’un changement d’usage du logement, laquelle peut être refusée. La loi pour une République numérique, passée en 2016, permet aux villes de plus de 200 000 habitants et aux communes de la petite ceinture (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne) d’obliger les loueurs sur Airbnb à s’inscrire en mairie. Des mesures qui requièrent ensuite une prise en main locale.

La Mairie de Paris a très vite pris le problème à bras-le-corps. Depuis 2013, le Bureau de protection des locaux d’habitation (BPLH) traque les propriétaires peu respectueux de la loi. Les 25 agents de contrôle du BPLH vérifient ainsi que les logements, dans les quartiers les plus touristiques, ne sont pas réservés à la location saisonnière. Une procédure efficace : entre janvier et juin 2017, 615 000 euros d’amende ont été infligés à des propriétaires fraudeurs, soit treize fois plus que sur la même période en 2016. Une traque nécessaire. Ian Brossat, adjoint PCF au logement à la Mairie de Paris, estime que « 20 000 logements ont été perdus en cinq ans » à cause du phénomène Airbnb. Un numéro d’enregistrement obligatoire À partir du 1er décembre, la Mairie de Paris va introduire une nouvelle disposition. Tout propriétaire voulant proposer son bien en location saisonnière devra détenir un numéro d’enregistrement. Cette indication figurera sur son annonce. Ian Brossat espère que cette nouvelle règle permettra d’établir « une base de données utile ». À la suite de Paris, deux autres villes de plus de 200 000 habitants ont décidé de mettre en place ce système d’enregistrement : Nice et Bordeaux. Le chef-lieu de la Gironde est, parmi les dix plus grandes villes françaises, celle dont le parc immobilier est le

plus touché par Airbnb : près de 4 % des appartements de la ville sont proposés sur le site. La procédure d’enregistrement devrait permettre de cartographier ce que Stephan Delaux, adjoint au tourisme à la mairie de Bordeaux, qualifie d’« hôtels qui taisent leur nom ». Mais la ville girondine est face à un dilemme. « Le tourisme est l’une des activités les plus créatrices d’emplois » de Bordeaux, rappelle M. Delaux. L’objectif est alors de trouver un juste milieu, en limitant la progression du nombre d’appartements Airbnb, sans pour autant nuire à un secteur lucratif pour la ville. Les dernières statistiques montrent l’ampleur de la tâche : entre mai 2016 et mai 2017, le nombre de logements entiers bordelais loués sur Airbnb a augmenté de 77 %. Faire respecter les règles déjà mises en place La lutte contre le phénomène Airbnb s’inscrit dans la durée. Si Ian Brossat estime que « la législation bouge dans le bon sens », il voudrait que les villes puissent choisir elles-mêmes la durée maximale de location annuelle d’un bien. Cela permettrait à Paris de faire passer le curseur en dessous des 120 jours actuellement inscrits dans la loi. Mais la priorité reste, aujourd’hui, de faire respecter les règles déjà mises en place. Un effort qui semble porter ses fruits. Paris, dont Ian Brossat estime qu’elle a « pris de l’avance en matière de régulation », a réussi à enrayer la hausse du nombre de logements entiers en location sur le site de la jeune pousse californienne. Entre juin 2016 et juin 2017, ce nombre n’a augmenté que de 3,4 % dans la capitale. P reuve qu’il est possible de poser des limites à Airbnb. Kenan Augeard, L'Humanité, 18/08/2017

Le conseil de métropole du 7 juillet a entériné l’application de nouvelles dispositions législatives qui permettent de commencer à lutter contre la confiscation de milliers de logement au profit des plates-formes numériques de la location saisonnière. Au-delà de 120 nuitées de location, les propriétaires du cœur de l’agglomération devront maintenant changer le statut de leur habitation, qui deviendra à usage commercial ; et ils seront soumis à des mesures de compensation. Au nom du groupe communiste, Odile Blein s’est félicitée de l’apparition de ces nouveaux outils, en estimant que l’on pouvait aller plus loin. « Nous ne pouvons nous aussi que nous féliciter de ces nouvelles dispositions législatives qui donnent des outils aux collectivités pour lutter contre les pratiques de plateformes numériques qui encouragent aujourd’hui une véritable confiscation de milliers de logements dans nos grandes villes. Car si l’idée de départ de ces plateformes a pu répondre à l’aspiration au partage pour de nombreux citoyens, la logique a vite pris un autre tour dans des secteurs en tension pour aboutir à la situation que nous connaissons aujourd’hui, de confiscation de quartiers entiers au seul profit du tourisme et des revenus juteux qui vont avec. Ce n’est évidemment pas la pratique de la majorité des utilisateurs de ces plateformes, qui en tirent des revenus assez raisonnables (75% en tirent moins de 5000€ par an). Mais pour ceux qui en ont déjà les moyens, c’est un business sur plusieurs logements qui est possible. Les outils législatifs nouveaux nous permettent donc de reprendre un peu la main. Entre parenthèse, les enjeux qui sont posés avec Airbnb et ses affiliés ne sont pas très éloignés de ceux que Jacques Padie avait pointés lors d’un dernier conseil au sujet des conditions de travail des livreurs de repas à vélos dans les rues de Bordeaux. Vous vous étiez à cette occasion dit favorable à la tenue d’une table-ronde avec les acteurs du secteur ; celle-ci doit en effet se tenir pour rappeler quelques principes du code du travail à ces entreprises issues de la révolution numérique. Rappeler quelques principes, c’est donc aussi la fonction des dispositifs adoptés aujourd’hui. Notons simplement que le plancher de 120 nuitées est encore un peu élevé pour empêcher une spéculation sur ce marché. Il faudra aussi doter nos services de moyens humains pour le contrôle de ce dispositif. Sur la ville de Paris, et sous l’impulsion de l’adjoint communiste Ian Brossat, ce sont 25 agents qui sont destinés à ces tâches (...). »

BORDEAUX

Pénurie de logements étudiants Un reportage de France 3 Aquitaine du 21 août annonce une pénurie de logements étudiants. Outre que l’Aquitaine ne compte que 10 200 logements gérés par le CROUS pour 128 000 étudiants, le Centre régional d’informations jeunesse aurait noté une baisse importante des annonces sur le marché privé en 2016 : 900 sur son site contre 2 500 les années précédentes. Le reportage de la chaîne régionale montre également des agences privées à court d’annonces. En cause : les propriétaires qui privilégieraient la location de leur bien à la semaine sur Airbnb... Les Nouvelles 24 août 2017 • 5


INTERNATIONAL TERRORISME

Daesh multiplie les lignes de front Alors que l’emprise territoriale de l’ « État islamique » (EI) se réduit, celui-ci montre qu’il conserve une faculté de nuisance exceptionnelle, qu’elle soit le fait de groupes structurés ou d’individus isolés, en frappant en Espagne mais aussi en Russie. Jeudi 17 août, à 16h50, une camionnette bélier a foncé sur les Ramblas, l’artère touristique de Barcelone, faisant 13 morts et 120 blessés. Quelques heures plus tard, le vendredi peu avant minuit, une Audi renversait des personnes à Cambrils, sur la côte catalane. Une femme a été tuée et 6 personnes blessées. Daesh s’est empressé de revendiquer l’attaque de « deux escadrons de djihadistes » qui auraient répondu « aux appels à cibler les États de la coalition » qui le combattent en Syrie et en Irak. Les attaques à la voiture bélier se sont multipliées ces deux dernières années en Europe, par des terroristes se réclamant de Daesh ou non : Nice en juillet dernier, Berlin en décembre et

Londres en juin de cette année. Cela permet de tuer beaucoup à moindre coût et sans une organisation très développée. Mais les premiers éléments de l’enquête montrent qu’on avait affaire à un réseau structuré qui aurait pu faire bien plus de dégâts. Les enquêteurs ont retrouvé 120 bonbonnes de gaz dans une maison d’Alcanar. Selon les autorités, les terroristes projetaient « un ou plusieurs attentats ». Si cet arsenal inutilisable a été retrouvé, c’est que le domicile en question, situé à 200 km de la capitale catalane, a explosé mercredi 16 août. Cela aurait précipité l’action des djihadistes, qui auraient, du coup, utilisé des moyens d’actions moins sophistiqués. En fin de semaine, les autorités espagnoles estimaient que la cellule, comprenant 12 personnes, à l’origine de l’attentat était désormais hors d’état de nuire. Samedi 19 août, un homme a attaqué des personnes au couteau dans une ville de Sibérie occidentale, en blessant sept. Daesh a revendiqué l’attaque.

L’EI est aussi présent en Afrique de l’Ouest à travers sa filiale nommée Boko Haram. Celle-ci compte à son actif un attentat le 15 août par trois femmes kamikazes, sur un marché à l’entrée d’un camp de déplacés, qui a fait 28 morts et plus de 80 blessés. Une semaine auparavant, ce sont 31 pêcheurs qui ont été massacrés sur les rives du lac Tchad... Plus de 200 incidents sécuritaires ont été recensés uniquement pour le mois de juillet. La maire de Barcelone a choisi de ne pas répondre aux attentats par une surenchère sécuritaire Dans une première déclaration, le jour de l’attentat, Ada Colau a rappelé que Barcelone était une « ville de paix » et que « la terreur ne parviendra pas à ce que nous cessions d’être ce que nous sommes : une ville ouverte au monde, courageuse et solidaire ». Barcelone, qui a accueilli en début d’année une manifestation énorme en faveur de l’accueil des réfugiés, est « fière de sa diversité », a-t-elle fait valoir. Dans le week-end, un grand nombre

Recueillement, à Barcelone, suite à l’attentat des Ramblas

d’articles ont été publiés s’étonnant de l’absence de bornes anti-intrusion. « Les auteurs de l’attentat voulaient tuer et, s’ils n’avaient pas pu entrer par les Ramblas, ils l’auraient fait par un autre endroit, nous ne pouvons pas emplir une ville comme Barcelone de barrières », a-t-elle déclaré. Ada

Colau a été élue l’an dernier maire de la capitale catalane grâce à une coalition comprenant Podemos, les communistes et d’autres formations de gauche. Avec l’Humanité du 21/08/2017

ÉTATS-UNIS

VENEZUELA

Trump sur la défensive face aux antiracistes

« La résolution de la crise doit être politique » Au lendemain de l’élection de la Constituante au Venezuela, la dirigeante du PCF Lydia Samarbakhsh dénonce la stratégie de déstabilisation de la droite. Elle appelle à une médiation des Nations unies. Y a-t-il une solution pacifique à la crise vénézuélienne ?

Les mobilisations à Boston et dans d’autres cités conduisent le président nationaliste au repli et à se séparer de Bannon, l’un de ses principaux stratèges. La complaisance de Donald Trump pour les thèses de l’extrême droite continue de susciter indignation et mobilisations citoyennes dans tout le pays. À la suite de violences qui ont coûté la vie, la semaine dernière, à une militante antifasciste à Charlottesville, en Virginie, le président nationaliste s’était singularisé en renvoyant dos à dos les participants à un rassemblement de la droite alternative, dite alt-right, et les contre-manifestants. Avec leur initiative, les ultras, parmi lesquels des groupes néonazis ou du Ku Klux Klan, entendaient dénoncer le déboulonnage décidé par la municipalité d’une statue du général Lee, un des leaders esclavagistes de la guerre de Sécession. Dire stop au président À Boston des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour s’opposer, samedi, à un autre rassemblement brun, réduit, cette fois, à quelques poignées d’individus bas du front venus défendre les monuments confédérés et « la liberté d’expression » (sic). Si la grande ville du Massachusetts, aux traditions progressistes fermement ancrées, s’est hissée aux sommets des résistances, des citoyens se sont rassemblés, le week-end, dans des dizaines d’autres endroits pour dire stop au président, de Los Angeles en Californie à Dallas au Texas, en passant par Atlanta en Géorgie où quelque 2 500 personnes ont formé une marche symbolique vers la tombe de Martin Luther King. Ces mobilisations ont relayé les multiples initiatives de la semaine précédente contre des dizaines de monuments confédérés (voir l’Humanité du 18 août) célébrant « ce qui constitue la période la plus honteuse de notre histoire nationale », pointe Marc, un des militants de Black Lives Matter (Les vies des Noirs sont importantes), omniprésents dans les cortèges. Elles ont placé l’oligarque président dans une position particulièrement délicate. Jusqu’à le contraindre à faire sauter Steve Bannon, son ex-directeur de campagne, ex-chef stratège à la Maison-Blanche, comme on le ferait d’un vulgaire fusible. Bannon, ancien dirigeant de la banque d’affaires Goldman Sachs, était l’une des principales éminences grises du national-libéralisme que le président a commencé à mettre en œuvre.

6 • Les Nouvelles 24 août 2017

Lydia Samarbakhsh. L’Assemblée constituante, selon la Constitution vénézuélienne de 1999, offre ce cadre politique. L’opposition de droite, qui a opté pour une stratégie de déstabilisation, a refusé d’y présenter des candidats et que le scrutin soit reporté de deux semaines, car c’est elle qui ne veut pas d’une solution politique qui l’obligerait en retour à transiger. Preuve en est qu’elle était majoritaire à l’Assemblée nationale mais qu’elle a préféré le blocage des institutions et les batailles rangées dans la rue. La solution pacifique existe. L’immense majorité des Vénézuéliens y aspire comme elle exige que toute la vérité et la justice soient faites sur les meurtres et assassinats perpétrés depuis avril. Pourquoi le PCF appelle-t-il à une médiation internationale ? L.S. Une médiation sous égide de l’ONU servirait, non à dicter les termes de la négociation, mais à contraindre la faction de Leopoldo Lopez à sortir de la tactique du tête-àtête qu’elle veut imposer à l’ensemble du pays et mettre cartes sur table. Nicolas Maduro connaît de fortes critiques et des oppositions sur sa gauche comme sur sa droite, qui

demeurent pour autant attachées à un règlement pacifique, politique et démocratique du conflit. C’est le rôle de l’ONU d’agir avant que les partisans d’une véritable guerre civile n’obtiennent gain de cause. Les sanctions internationales ne vont-elles pas aggraver le conflit ? L.S. La situation économique, les pressions, sanctions, filières du marché noir du pétrole et pénuries organisées des produits de première nécessité, la corruption à tous les niveaux qu’elles accompagnent et alimentent, sont un problème politique central. D’aucuns continuent de miser sur l’exaspération populaire, c’est un calcul cynique qui mène au désastre. Le régime de sanctions pénalise le peuple, qui souffre déjà de cette situation économique sinistrée. L’Union européenne a mieux à faire pour soutenir l’avènement d’une solution politique pacifique en appuyant le renforcement des institutions démocratiques dont le pays s’est doté, et le combat contre toute spéculation financière sur la crise vénézuélienne. Le PCF a été critiqué par ceux qui ont vu, avec la Constituante, « un pas vers » la dictature… L.S. Le PCF condamne toute escalade de la violence, car il défend un seul camp, celui de la résolution politique, pacifique et démocratique de la crise, sans ingérence extérieure directe ou indirecte, économique comme militaire.

Ceux qui ont contesté d’emblée la légitimité d’un scrutin au suffrage universel, qui s’est déroulé certes dans un climat délétère et violent mais avec un taux de participation équivalent aux précédentes élections, créent un précédent dangereux qui dépasse les frontières du Venezuela. Quand les tensions sont exacerbées, toutes les fuites en avant sont possibles de la part de tous les protagonistes, mais Nicolas Maduro s’est plié jusqu’ici aux institutions et à la Constitution de son pays. Le projet de Constitution sera soumis à référendum, c’est un processus démocratique qui ne lui garantit aucune victoire, comme Chavez lui-même en a fait l’expérience en 2007. L’essentiel et l’urgence, c’est que les Vénézuéliens retrouvent en toute indépendance, par le dialogue national, la paix et le bien-être. Comment percevez-vous les menaces d’intervention militaire de Donald Trump ? L.S. Il faut les prendre très au sérieux. Donald Trump a mis à nu l’hypocrisie et la dangerosité de la politique états-unienne vis-à-vis du Venezuela. Aucun démocrate ne peut sérieusement dans ce conflit appuyer un président qui menace à tour de bras de guerres et de bombardements la moitié de l’humanité. Seule la solidarité internationale l’empêchera de passer à l’acte. Propos recueillis par Pierre Barbancey (HD du 10 au 23/08/2017)


PCF LAMOTHE-MONTRAVEL

PCF – SECTION HAUTE LANDE

La fête de la ruralité fait son forum

Une belle journée festi-politique

Malgré une météo incertaine, la présence du public n’a pas faibli à la fête PCF du 15 août à LamotheMontravel. Quelques soucis techniques de dernière minute n’ont pas empêché que

cette 54ème édition se tienne dans de bonnes conditions. La participation militante, sans laquelle rien n’est faisable, a permis l’accueil des exposants et des chineurs au vide-grenier, mais aussi de servir près de 180 personnes au repas gastronomique et de nombreuses autres à la restauration rapide. Bouquinerie, épicerie solidaire, salon de thé, exposition de l’ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants) qui fêtait ses 100 ans, 1917/2017, et celle de l’association des Fusillés de Souge ont permis d’enrichir cette fête dans sa dimension politique. Et comment ne pas souligner les deux débats fraternels sur la « Loi travail » et la « reconstruction d’une alternative de progrès ». N’oublions

Samedi 2 septembre 2017 au lieu dit Lassus à Saint-Symphorien (chez Raymond Lagardère)

pas la partie festive et musicale avec la déambulation de Scarlet Déon et son accordéon, l’orchestre de Dominique T, le bal de fin de soirée pour terminer cette journée festi-politique ! Nous vous donnons rendez-vous pour la 55e édition. Patrick Aubisse

La fête de la ruralité 2017 se transforme en forum citoyen. Le projet de loi travail XXL du nouveau gouvernement remet en cause les acquis sociaux et précarise le monde du travail, en particulier les jeunes. Et il n’est pas la solution pour lutter contre le chômage. Alors, mobilisons nous et écrivons le Code du Travail du XXIe siècle. • 10h30. Forum citoyen, « Le code du travail pour le XXIe siècle, c’est notre affaire. Imaginons-le et écrivons-le ensemble ! » en présence de représentants d’organisations de jeunes, de syndicalistes, de salariés, d’élus locaux, d’universitaires, de responsables politiques… • 12h30. Apéritif, repas champêtre citoyen et solidaire • 14 heures. Ambiance musicale, librairie, rencontre avec des animateurs d’associations… Inscriptions Guy Bordenave : 05 56 25 30 50 - Julien Ruiz : 06 83 59 90 79 Raymond Lagardère : 05 56 25 73 33

PCF BASSIN ARCACHON / VAL DE L’EYRE

Assemblée de section de rentrée

INITIATIVE SOLIDAIRE

Vendredi 1er septembre à 18h (suivi d’un apéro) dans ses locaux

Fruits et légumes au juste prix

Les communistes ont le plaisir de confirmer que la « Fête des communistes du Bassin d’Arcachon et du Val de l’Eyre » aura lieu

organisée par le PCF et le MODEF

Samedi 30 septembre à partir de 10h30

Carnet NORD MÉDOC. Notre camarade Francis Massias est décédé après un long combat contre la maladie. Ses obsèques auront lieu mardi 29 août à 10h au crématorium de Mérignac. Il fut trésorier de la section depuis 2002, et le resta de nombreuses années. Ce fut la cheville ouvrière de la reconstruction de la section pour recréer du lien entre communistes sur le Médoc, avec Alain et Patricia Fitte et Stéphane Le Bot. C’est un camarade fidèle à ses convictions, un camarade au grand coeur qui nous quitte aujourd’hui. Les communistes du Nord-Médoc assurent tous les siens de leurs très sincères condoléances et amitié. Jeudi 18 août, le PCF organisait avec le MODEF (syndicat agricole petits exploitants), des ventes solidaires de fruits et légumes dans plus de 50 points de vente dans toute l’Île-de- France et à Paris, place de la Bastille. Nectarines, prunes rouges, poires, melons, tomates, pommes de terre, haricots verts, salades...) ont fait le bonheur des consommateurs qui veulent manger «bon» et que vivent les producteurs de leur travail. Une initiative solidaire, du vivre ensemble en ces temps difficiles, et de soutien aux producteurs, mais aussi de résistance et d’alternative. Les communistes proposent une ali-

mentation saine, de qualité, relocalisée et accessible à tous. L’agriculture doit redevenir stratégique pour la France : • Garantir la souveraineté et la sécurité alimentaire, avec une alimentation qui réponde au besoins humains et non aux spéculateurs. • Vivre dignement de son travail est légitime. Augmenter les salaires, revaloriser les pensions et porter le SMIC à 1 700 euros, c’est retrouver du pouvoir d’achat. Une juste rémunération du travail paysan et des salariés agricoles est la condition du développement de l’emploi agricole. • L’agriculture paysanne permettrait de garantir une alimentation de

qualité, nutritive et gustative à tous et d’engager la transition écologique de l’agriculture. Des mesures concrètes • Blocage des prix des denrées alimentaires de base (lait, viandes, pain, fruits et légumes) sur le ticket de caisse. • Taxer les importations abusives qui pillent les productions locales et détruisent l’environnement. • Soutenir des Politiques Publiques Agricoles. Planifier la production, réguler les marchés (calendrier d’importation), préserver le foncier, soutenir les exploitations et filières les plus fragiles. Un pacte d’engagement législatif • Obligation d’indication d’origine des produits agricoles et de la mer, transformés ou non. • Encadrer les marges de la grande distribution par la mise en place d’un coefficient multiplicateur. • Une conférence annuelle sur les prix agricoles et alimentaires. Rendez-vous en Gironde dans la première quinzaine d’octobre avec le PCF33, ses élus, le MODEF, ses produteurs/trices militants et des associations.

FARGUES DE LANGON. Le fils de Pierre et Rose-Marie Augey est décédé des suites d’une grave maladie. De très nombreux amis-es et camarades ont accompagné la famille le 16 août à l’église puis au cimetière de Fargues de Langon. Vous pouvez leur témoigner votre affection et sympathie par courrier et messages. La Fédération de la Gironde du PCF, Les Nouvelles de Bordeaux, renouvellent à Pierre, Rosette, leurs enfants et leurs proches leurs condoléances les plus sincères.

Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera effica- cement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF, lance une souscription afin de mener nos prochaines échéances politiques, notre objectif est de 70 000 euros.

ILS ONT DONNÉ 315 € : GONZALEZ Gérard, Villenave d’Ornon ; PINTOS André, Villenave d’Ornon ; CHOLLET Jean-Marc, Bordeaux ; TYLIPSKI Josette, Bordeaux ; BAILANGER Stéphane, Mérignac ;iLAMAISON Alain, Mérignac ; RUIZ Marie-Claude, St Gervais.

Les Nouvelles 24 août 2017 • 7


CULTURE & SOLIDARITÉ FESTIVAL

NOUVEAUX RENDEZ-VOUS DES TERRES NEUVES À BÈGLES

Uzeste musical : pour que dure l’aubépine

Le festival a besoin de vous Après le succès de l’édition 0, l’année dernière, le festival Les Nouveaux Rendez-vous des Terres Neuves lance une collecte afin d’assurer l’édition 2017, samedi 23 septembre à partir de 14h, Esplanade des Musiques

Photo Joël Lumien

Renaissance chaque été et jamais la même, la fête des arts Uzeste musical fut, cette année encore, florissante. Elle s’est achevée samedi par la marche en forêt lors d’une nuit « insoliste », parsemée de musique, d’humour, de performances, de feux et de pétards. Pour cette quarantième édition, un zoom sur le passé et le regard toujours fixé vers l’avenir, il fallait marquer le coup. Bernard Lubat a réussi le sien en réunissant sur la scène de l’Estaminet, lors d’un concert d’ouverture, ses amis et complices des premières aventures. Dans cet ancien café ouvert en 1937 par ses parents, Marie et Alban Lubat, le fils ne cache pas son émotion au moment d’accueillir Patrick Auzier, l’artificier et tromboniste, la réalisatrice et comédienne Laure Duthilleul, André Minvielle et son emblématique chanson La Vie d’ici bas, Louis Sclavis et Michel Portal, deux grands du jazz et fidèles d’Uzeste. Leur tour venu, Portal, Sclavis et Lubat nous embarquent pour de magnifiques instantanés d’improvisations que nous garderons gravés dans nos oreilles et dans nos cœurs. Bref, du grand art et du sensible, mais ici rien à vendre sur le marché du divertissement. Surtout pas la musique, ni l’esprit. Il en est de même le lendemain grâce au magnifique trio de virtuoses composé de Dominique Pifarely au violon, Vincent Courtois au violoncelle et Louis Sclavis à la clarinette. Après avoir délibérément chamboulé l’installation des chaises au centre de la collégiale pour se placer, sans micros ni sono, au cœur du public, le trio d’artistes joue et improvise à partir de ses propres compositions un « jazz de chambre »

tout en douceur et élégance. Dire encore tous ces plaisirs partagés à l’écoute des nombreux concerts et spectacles déroulés tout au long de la semaine. Citons, entre autres : Benat Achiary, Jacques Di Donato et Nicolas Nageotte mêlant leurs chants profonds, ceux de la voix et des clarinettes. Ou, plus tard dans la nuit plongeante, sous les chênes du parc Lacape, lorsque François Corneloup, au saxophone, et Simon Goubert, à la batterie, s’affronte en une joute fraternelle. Ou bien ce dos-à-dos, ce lâcher-prise de sons, de voix et de cris entre Joëlle Léandre, au violoncelle, et Lubat, au piano. Rire encore de ce rigodon désopilant concocté par les trois déjantés que sont les Defacque, Bonnaffé et Minvielle. Il est impossible de témoigner de l’ensemble des performances « poïélitiques » en totale liberté, croisant le jazz, l’improvisation, et la poésie toujours, l’humour, les mots, le cirque, le cinéma, les conférences et la pensée en mouvement. Pour nous ouvrir les oreilles et nous bousculer les neurones, ils s’y mirent à plusieurs : l’astrophysicien Jean-Pierre Bibring, les universitaires Rokand Gori, Fabien Granjon, Georges DidiHuberman, Juliette Éloi-Blézès, des chercheurs, des syndicalistes CGT et bien d’autres encore. Uzeste musical, c’est aussi l’occasion de faire le point sur la situation des festivals et de la musique face au totalitarisme dévorant des groupes privés financiers et de l’ultralibéralisme. « En cinq ans, nous avons vu le paysage musical et le spectacle vivant français passer dans les mains de quatre groupes financiers privés qui ne regardent même plus les

projets artistiques », développe Fabien Barontini. Alerter, dénoncer, et surtout chercher à construire ensemble des résistances. « Ne pas se disperser, s’emparer d’espaces, oser se parler », figurent parmi les mots qui reviennent le plus souvent. « Travailler l’art de la relation à l’autre. » Samedi, lors du magnifique final mis au point par les jeunes de la compagnie, Laure Duthilleul a dit un texte inédit du poète Bernard Manciet, offert à Bernard Lubat : « Ébranchez, débroussaillez à tour de bras à large geste de croissant. Mais en passant n’égorgez pas l’aubépine. Qui sait ? Nous aurons aussi peut-être des fleurs en avril ? Par la fleur des pierres d’Uzeste. Feu et floraison. »

8 • Les Nouvelles 24 août 2017

Entièrement gratuit, le festival repose sur une économie fragile bien que son organisation nécessite un budget et une logistique. La mairie de Bègles apporte son soutien technique et d’autres institutions sont en cours de réflexion. Afin de garantir la qualité de la programmation et cette gratuité, ses organisateurs font appel au financement participatif. Pour aider Les Nouveaux Rendez vous des Terres Neuves à poursuivre son p’tit bonhomme de chemin, vous pouvez faire un don sur : w w w.ok p a l . c om /r d vd e s terresneuves2017

SPF : AQUARIUM ET PLAGE À LA ROCHELLE

Pour que l’été n’oublie personne

Uzeste musical, ce n’est pas fini, ça ne fait que commencer, lance l’œuvrier en chef de l’Hestejada : « Rendez-vous dans quarante ans ! » Et que dure l’Aubépine. Alain Reynal, l’Humanité du 21/08/2017

ANNONCES LÉGALES AVIS DE CONSTITUTION

Il a été constitué une société dont les caractéristiques sont les suivantes : Forme : SASU Dénomination : « TRAVELKAR33 » Siège social : 61 B Impasse de Manos – 33550 HAUX Objet social : Activité de transport de personne VTC Durée : 99 ans Capital : 1 000 € Président : M. Frédéric LECOURTCHALMEAU demeurant 61 B impasse de Manos 33550 HAUX La société sera immatriculée au RCS de Bordeaux Pour avis, MISE EN GERANCE MANDAT

AMBARES SAINT LOUBES SARL au capital de 10000€ Siège social 55 Avenue de Saint-Loubès 33440 AMBARES ET LAGRAVE RCS de BORDEAUX 802 861 294 00014,

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932

Dès 14h, sur l’Esplanade ,au quartier des Terres Neuves à Bègles, vous trouverez des espaces où seront représentés tous les acteurs du quartier (associations, collectifs, entreprises, habitants, artistes…) afin d’en faire un espace d’échange, de démonstration, d’initiation et d’animation. La soirée commencera par «l’apéro mix» au son de plusieurs DJ, pour qu’ensuite la Rambla devienne un espace festif accueillant plusieurs spectacles et concerts. En perpétuelle évolution, le quartier est un carrefour où chacun est amené à se rencontrer, à échanger. Les Terres Neuves est une place de vie sur Bègles, un endroit qui ne demande qu’à être envahi par ceux qui la traversent, la croisent, et surtout par ceux qui y vivent.

Riche de sa mixité, Les Terres Neuves est un terrain fertile pour faire éclore une réelle cohésion entre les populations. La culture permet de tisser des liens, Les Nouveaux Rendez Vous des Terres Neuves 2017, Edition+1, se veut, le temps d’une journée, être un lien, un accueil pour toutes ces personnes de tous horizons.

Aux termes d’un acte sous seing privé en date du 31/05/2017, la société AMBARES SAINT LOUBES a donné en gérance-mandat à M. Pascal PARROT, domicilié Domaine des Graves Toute de la Chaise Bat G Apt 004 33450 MONTUSSAN, un fonds de commerce de Terminal de cuisson – Restauration Rapide à l’enseigne FIRMIN, exploité et situé 55 Avenue de Saint-Loubès 33440 AMBARES ET LAGRAVE. La gérance-mandat a pris effet à compter du 1er juin 2017 pour une durée de 24 mois renouvelable. Pour avis,

Jeudi 24 aout, la « Journée des Oubliés des Vacances » fait une escale dans les profondeurs de l’Aquarium de La Rochelle, avec 600 personnes venues des fédérations de Gironde et du Lot et Garonne. Partir en Vacances est un droit assorti d’un besoin. En effet, les vacances permettent de faire un break avec un quotidien - parfois très contrarié- , de resserrer les liens familiaux, de découvrir de nouveaux horizons, de faire des rencontres... à commencer par soi-même. Pourtant, l’Observatoire des inégalités constate qu’en France, un quart des enfants ne partent pas de l’été. C’est pourquoi le Secours Populaire organise depuis plus de 30 ans la

« Journée des Oubliés des Vacances » : une escapade d’une journée qui revêt un caractère d’événement pour les enfants, et leur permet de se sentir « comme les autres » à l’heure de conter ses vacances lors de la rentrée des classes. Jeudi 24 août, grâce à leur partenaire l’Aquarium de la Rochelle, plus de 600 personnes —venues des fédérations de la Gironde et du Lotet-Garonne du Secours populaire— feront escale dans les entrailles de l’Aquarium, avant de plonger dans les vagues de l’Atlantique depuis la plage Chef de baie. http://www.secourspopulaire.fr/33 http://www.facebook.fr/Secourspopulairegironde


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