Nouvelles N° 2218

Jeudi 31 août 2017 - N° 2218 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

D’ANGERS, LES COMMUNISTES APPELLENT À UNE MOBILISATION «XXL» CONTRE MACRON

Les militants girondins au banquet de l’université d’été du PCF.

RENTRÉE DES CLASSES

DOSSIER RÉFUGIÉS

SECOURS POPULAIRE

Premier avertissement au ministre

Le crime de l’Europe et la solidarité

Journée vacances et solidarité menacée

P.2

P.4-5

P.8

ACTUALITÉ COURSIERS À VÉLO

Vers un premier rassemblement européen

Les coursiers à vélo de Deliveroo étaient à nouveau mobilisés dimanche 27 et lundi 28 août, dans le cadre d’un appel européen pour protester contre la décision unilatérale de la plate-forme de livraison de modifier les contrats commerciaux au profit d’une rémunération strictement à la tâche.

Si à Bordeaux, plusieurs contrats ont pris fin, les coursiers refusant

de signer le nouveau, la bataille des ubérisés se poursuit et devrait converger dans quelques semaines.

Ils étaient une quarantaine dimanche soir de Deliveroo rassemblés place de la Victoire à Bordeaux pour protester contre la baisse des rémunérations des courses décidée par la plateforme de livraison de repas. Des coursiers

BORDEAUX MÉTROPOLE

Promouvoir l’artisanat, oui.

Subventionner un promoteur, non !

Bordeaux Métropole souhaite favoriser l’installation d’artisans dans le cœur de l’agglomération. C’est pourtant un promoteur immobilier qui fait l’objet d’une subvention au Taillan-Médoc, sous prétexte d’installation de quelques artisans. Une situation dénoncée par Jacques Padie, au nom du groupe communiste. « Cette délibération nous surprend un peu. Nous partageons en effet l’objectif d’aide à l’installation des entreprises d’artisanat et de petite industrie dans l’agglomération.

C’était d’ailleurs une piste d’action issue du dernier mandat, dont il a je crois été question hier en Bureau. La réflexion sur la création d’espaces d’accueil de ce type d’activité au cœur des opérations d’aménagement peut par exemple permettre de répondre à la difficulté qu’ont les artisans, imprimeurs, garagistes… à rester en centre-ville ou même à y accéder pour leurs chantiers.

Mais la société Duval développement n’est pas une petite industrie et encore moins un artisan. C’est un promoteur immobilier, branche d’un grand groupe intervenant sur les grandes opérations d’aménagement, qui se vante d’un carnet de commande d’1 milliard d’euros en 2015 et d’avoir en gestion un volume de 17 milliards d’euros d’actifs. En Gironde, Duval développement, c’est par exemple la société qui est à l’origine du montage financier autour du Golf de Villenave d’Ornon.

Une entreprise respectable, certainement. Mais pas un artisan. Et sûrement pas une entreprise qui a besoin des 400 000 € dont on lui fait aujourd’hui cadeau.

Ayant interrogé les services, on m’a confirmé ces informations, en m’indiquant que l’opération autour de la zone du Chay était encadrée par une convention. Mais nous n’avons pas accès à cette convention et donc aux conditions dans lesquelles Duval répercutera ou non sur les futurs occupants les conditions très avantageuses obtenues auprès la Métropole.

Dans ces conditions, nous ne pouvons que nous opposer à cette délibération. »

d’Uber Eat et Foodora ainsi que le député Loïc Prudhomme leur ont apporté leur soutien.

Lundi 28 août était le dernier délai imposé aux coursiers pour signer le nouveau contrat de 5 euros à la tâche, sans primes et avec une nouvelle application qui renforce la concurrence entre les coursiers et les pousse à travailler davantage le week-end. À 15 heures sur la place Gambetta, étaient rassemblés ceux qui avaient décidé de ne pas plier l’échine et de se rendre collectivement à Deliveroo pour rendre leur matériel et récupérer leur chèque de caution. « Je n’ai pas vraiment de chiffres mais de ce que je vois autour de moi, explique Arthur Hay, secrétaire du syndicat CGT, la moitié des coursiers concernés ont accepté les nouveaux contrats par nécessité. Parmi les autres, certains vont poursuivre la société aux prud’hommes pour salariat déguisé, nous allons les aider à défendre leurs droits. C’est la fin d’une époque où l’on pensait pouvoir gagner sa vie avec une certaine indépendance, dans le respect d’un partenariat commercial. Maintenant, on sait que ces plateformes imposent des conditions salariales dégueulasses en utilisant de manière abusive le statut d’entrepreneur ».

Le responsable syndical est un peu amer car, face à ces entreprises internationales, il aimerait voir bouger les

Après Cœur de Ville (2012) et Chartrons Créoles (2015), ce nouveau parcours du Bordeaux Nègre, unique en son genre, permet de voir l’impact de l’industrie sucrière dans les vieux quartiers de Bordeaux, Saint-Michel et Sainte-Croix.

Bordeaux a été « la capitale du raffinage », le berceau de raffineries de sucre en France. Dès 1633, les Jurats de la ville autorisèrent la première raffinerie. Principalement installées dans le quartier Sainte-Croix, les raffineries permirent à la ville d’être à tous les maillons de la chaîne. De la déportation de captifs africains à l’exportation des produits finis en passant par la vente, l’achat et l’exploitation de la main d’œuvre sur les plantations américaines. Grâce à ses nouvelles relations avec l’Afrique et les Antilles, fondées sur la traite des noirs et l’esclavage, l’industrie bordelaise devint florissante et placèrent la ville devant le peloton européen du raffinage du sucre.

Parcours en six étapes, chaque étape est une trace physique de l’histoire de l’esclavage et du racisme à Bordeaux et chaque étape est un moment d’esclavage, de la capture à la liberté.

Prochaines dates : dimanche 10 septembre, samedi 16 septembre et dimanche 1er octobre Réservations obligatoires : memoires.partages@gmail.com Départ : devant le TNBA (Théatre National Bordeaux Aquitaine, 3 Place Pierre Renaudel, 33800 Bordeaux) Arrivée : Musée d’Aquitaine Durée : 2h, horaires : 10h - 12h Tarif : 10€ / personne (pour les visites en week-end aux dates fixées ci-dessous) Visites privées en semaine sur réservation : memoires.partages@gmail.com

2 • Les Nouvelles 31 août 2017

midi aux coursiers de Deliveroo, relèvent auprès d’Arthur Hay le chemin parcouru en terme de prise de conscience et de mobilisation des livreurs ubérisés. Le responsable syndical trouve le milieu pas assez engagé mais il explique que les mobilisations françaises ont fait du bien aux groupes de Brighton et Londres qui se battent depuis longtemps, qu’en Italie des coursiers sont en lutte avec Foodora… « Le 27 septembre devrait avoir lieu le premier grand rassemblement des ubérisés de la “ food take” au niveau européen, annonce-til ». Quand il dit que leur combat est celui de « David contre Goliath », il n’a sans doute pas oublié, qu’à la fin, c’est David qui gagne en abattant le géant.

Christelle Danglot

ÉDUCATION

Premier « avertissement » avant la rentrée scolaire Principal syndicat des enseignants de maternelle et primaire, le SNUipp-FSU a lancé, à une semaine de la rentrée des classes, un avertissement au ministre de l’Éducation, lui rappelant que « la confiance ne se décrète pas ». Il a énuméré ses sujets d’inquiétude.

Et ils sont nombreux…

MÉMOIRES & PARTAGES BORDEAUX

Quartiers de sucre, un nouveau parcours de visite-guidée

pouvoirs publics. Preuve d’un sentiment de toute puissance et d’impunité de l’entreprise, lorsque les coursiers sont allés, lundi soir, rencontrer les restaurateurs pour leur proposer, comme l’ont fait une vingtaine à Paris en solidarité, de se déconnecter de la plateforme, ceux-ci les auraient informés de pressions de la part de Deliveroo. Les coursiers n’ont pas été surpris, ils s’y attendaient comme ils ont prévenue les restaurateurs qu’une plateforme qui ne respecte pas ses coursiers partenaires, ne respectera pas plus ses restaurateurs partenaires.

Certains peuvent s’inquiéter aux vues des investissements et recrutements effectués pour honorer les commandes.

Les militants communistes venus apporter leur soutien dans l’après-

Le budget 2018 de l’éducation nationale « va augmenter » et passer « au-dessus » de la barre des 50 milliards d’euros, a annoncé hier le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer. « C’est tout à fait cohérent, l’éducation a été définie comme un des grands chantiers du président », a-t-il justifié sur BFMTV, se refusant toutefois à préciser le montant de cette augmentation. Dans un entretien publié dans les Échos, le ministre avait indiqué que l’école primaire bénéficierait en priorité de cette augmentation. « Il y a donc des créations de postes à cette rentrée, il y en aura à la rentrée suivante, à l’école primaire », a-t-il déclaré.

Mais le syndicat est loin d’être rassuré par ces annonces. En premier lieu, il s’inquiète de la diminution des contrats aidés qui impactera particulièrement les écoles élémentaires. À tel point que, dans le Calvados et à La Réunion, plusieurs communes

ont d’ores et déjà annoncé qu’elles retarderaient leur rentrée scolaire d’une semaine, faute de personnel pour encadrer les élèves. « Il est irresponsable, à quelques jours de la rentrée, de supprimer des missions essentielles de l’école ! » s’est insurgée Francette Popineau, secrétaire générale et porte-parole du SNUipp-FSU. Sur les 23 000 contrats aidés supprimés, la plupart sont ceux des auxiliaires de vie scolaire (AVS), chargés d’accompagner les enfants en situation de handicap ou en difficulté. « Des élèves pourraient se retrouver sans assistance au cours de l’année », a regretté la syndicaliste. Indispensables au bon fonctionnement des établissements scolaires, ces contrats sont aussi particulièrement utiles aux directeurs d’école qui, en se déchargeant sur ces personnels de tâches administratives, peuvent se consacrer aux projets pédagogiques et à la coordination des équipes. « Les directeurs d’école devront se consacrer exclusivement aux tâches administratives », prévoit la porte-parole du SNUipp.

Deuxième sujet d’inquiétude pour le syndicat : le dédoublement annoncé des classes de CP dans les quartiers en difficultés (REP +). « Contrairement au discours du ministre, ce gouvernement n’a créé aucun poste, a dénoncé Francette Popineau. Nous n’avons pas de problème avec une baisse des

effectifs, bien au contraire. (…) Mais le dédoublement des CP en REP + mis en œuvre cette année a lieu en piochant dans les effectifs, c’est un détournement de fonds ! » Selon l’enquête annuelle départementale du SNUipp-FSU, le ministère de l’Éducation nationale a puisé dans les 4 311 postes créés par le gouvernement précédent pour mettre en place ces classes à effectif réduit. Le dispositif « Plus de maîtres que de classes » sera particulièrement touché. Ce dispositif devait mobiliser 4 100 postes à la rentrée 2017, selon la feuille de route du gouvernement précédent. Mais avec les dédoublements de classes promis par Emmanuel Macron pendant sa campagne, il ne comptera plus que 2 900 instituteurs, d’après le SNUipp. Le syndicat s’étonne de la suppression annoncée de ce dispositif, « plébiscité par les enseignants » et qui « allait être évalué en 2019 ».

Les effectifs seront également puisés dans le vivier des remplaçants ou des Rased (Réseaux d’aides spécialisées aux enfants en difficulté) qui étaient en voie de reconstitution, après des années d’assèchement.

Le dédoublement des classes de CP et de CE1 en REP et REP + s’étalera sur trois ans, jusqu’en 2019, a précisé Jean-Michel Blanquer aux Échos hier, soit un an de plus que prévu.

ACTUALITÉ

Editorial

RENTRÉE SOCIALE

À Angers, le PCF a organisé la « riposte »

Rentrer !

La sonnerie retentit déjà depuis quelques jours. Encore vacanciers ou pas, 18 communistes girondins ont participé le week-end dernier à l’université d’été du PCF et en sont revenus avec l’envie de réagir, partager et réfléchir, agir.

Les militants communistes ont préparé la rentrée sociale, à Angers (Maine-et-Loire), lors de leur université d’été le week-end dernier.

Quelque 1 100 militants et élus communistes sont rassemblés à Angers (lire aussi le retour d’un militant girondin en page 7), sur le site du campus de Belle-Beill. Ils prônent « une mobilisation XXL ».

L’heure est à la préparation de la rentrée sociale. Déjà, avant la Fête de l’humanité les 15, 16 et 17 septembre et les sénatoriales où 16 des 18 sièges du PCF sont renouvelables, se profile une journée de mobilisation syndicale, le 12. « La réussite sera capitale pour envoyer un signal qui puisse monter en puissance », a martelé Pierre Laurent, secrétaire national du PCF. « Austérité inégalée »

Comme il l’a répété lors de son allocution devant un amphithéâtre comble, samedi, le patron du PCF et sénateur de Paris veut « continuer de tendre la main à toutes les forces de gauche », plutôt que de polémiquer sur l’absence de la France insoumise à l’université d’été à laquelle elle était invitée.

Ironisant sur « 26 000 € de frais de maquillage [qui] n’auront pas suffi à masquer très longtemps le vrai visage du nouveau pouvoir », il dénonce la baisse de l’APL de 5 €, la suppression de 293 000 emplois aidés, les ordonnances, la hausse de la CSG et « l’austérité inégalée pour les communes et les services publics ».

Pierre Laurent promet un mois de septembre « effervescent ». Son combat vise le Président Macron et son gouvernement. « On a un nouveau pouvoir en place, qui avance vite, qui frappe fort. Il faut construire, dialoguer, approfondir une riposte la plus large possible. » Une mobilisation « X XL » capable, selon lui, d’« imposer des reculs à ce gouvernement ».

Le PCF a donc placé la barre haute, avec l’ambition d’une rentrée tout à la fois « sur les chapeaux de roue, de combat et de riposte, de créativité politique, de construction et de rassemblement pour l’alternative au pouvoir Macron ». « Notre responsabilité est d’apporter des réponses, de bousculer les choses en s’appuyant sur le plus grand nombre », a insisté André Chassaigne, le chef de file des députés communistes.

12 septembre et Fête de l’Huma : rendez-vous de la riposte

Première étape pour le PCF : la mobilisation du 12 septembre à l’appel de la CGT et de SUD contre les ordonnances Macron de casse du Code du travail. « Réussir ce premier rendez-vous est capital pour enclencher un mouvement d’ampleur », a estimé Pierre Laurent. Deuxième étape : la Fête de l’Humanité les 15, 16 et 17 septembre qui, « cette année, sera le premier grand forum à ciel ouvert de riposte à Macron ». « Nous vous y attendons. N’oubliez pas l’adage. Les absents ont toujours tort », a lancé le sénateur de Paris à l’adresse des responsables de gauche. Outre cet appel à un travail commun, c’est aussi

à la « convergence » des mobilisations et à la création de « collectifs de riposte concrets » qu’a enjoint Pierre Laurent.

Quant au rendez-vous fixé par la France insoumise le 23 septembre contre le « coup d’État social », du côté du PCF, on estime qu’il est trop tôt pour décider d’y participer ou pas.

L’enjeu des sénatoriales

Dès le 24 septembre, en revanche, avec les sénatoriales, un autre rendezvous majeur s’inscrit à l’agenda des communistes, qui ambitionnent la reconduction de leur groupe au palais du Luxembourg, comme en juin dernier à l’Assemblée nationale. Un défi de taille avec 16 sièges en jeu sur 18. « Si nous y parvenons, nous serons, au vu de la configuration du Sénat, le seul groupe d’opposition à la politique du premier ministre et du président de la République, et nous serons surtout le seul groupe de propositions dans une perspective de transformation sociale », insiste leur présidente, Éliane Assassi. Autre enjeu : « ne pas permettre qu’Emmanuel Macron obtienne la majorité des 3/5 » de sièges au Parlement (Assemblée nationale plus Sénat) qui lui éviterait de devoir recourir à un référendum pour changer la Constitution, ajoute la sénatrice de Seine-Saint-Denis.

Un congrés extraordinaire en 2018

En parallèle, le PCF, après une année électorale difficile, devrait aussi se consacrer à sa propre « révolution » dans les mois à venir, avec un congrès extraordinaire prévu en 2018. Il s’agit de « changer tout ce qui doit l’être sans tabou pour pouvoir jouer à nouveau pleinement notre rôle, à la hauteur des enjeux de la période. Une réinvention résolument offensive et conquérante, parce que notre audace doit être le contraire d’un renoncement », a réaffirmé Pierre Laurent, samedi. La méthode, elle-même, veut sortir de l’ordinaire. À l’automne, une assemblée des responsables locaux décidera de l’ordre du jour de ce congrès. Et d’ici là, tous les adhérents devraient être consultés via un questionnaire disponible dès la Fête de l’Humanité.

Partager, c’est ce que le PCF Gironde invite tous les adhérent-e-s à faire lors du pot de rentrée du 5 septembre, à la Fédération, où Sébastien Laborde, secrétaire départemental, évoquera les urgences sociales et politiques de septembre et l’agenda de l’automne.

Nous partagerons aussi les actions et luttes en cours, avec les camarades qui ont animé des initiatives du PCF cet été, fêtes, débats, diffusions du flyer « Loi travail c’est toujours non ! », collages des affiches « l’été c’est pas fait pour casser le code du travail », manifestations contre les ordonnances Macron…

Avec les camarades qui ont suivi, participé, aux rassemblements de solidarité avec les « déboutés » du droit d’asile, avec les coursiers « ubérisés » et autres « airbnbisés »…

Avec ceux, dont on parle moins, qui ont aidé avec leurs associations des enfants et des familles modestes à partir en vacances…

Bien sûr, l’événement de cette rentrée sera la mobilisation XXL du 12 septembre et les manifestations à l’appel des syndicats, qu’il faut réussir avec le plus grand nombre. Le PCF et ses élu-e-s, y appellent en proposant une loi de sécurisation de l’emploi et de la formation tout au long de la vie.

Dans la foulée, la Fête de l’Humanité à Paris les 15, 16 et 17 septembre sera un événement politique qui prolongera les mobilisations sociales. Elle célèbrera la paix, les libertés, les fraternités, les solidarités sous toutes leurs formes. La Paix en particulier, et donc la solidarité internationale, y sera l’un des cœurs battants des luttes, exacerbée par le déni de justice que subit le peuple palestinien au travers de la nouvelle mise en détention de Salah Hamouri en Israël.

Les communistes ne vont donc pas « entrer en congrès », comme on dit, ils y sont déjà, pour inventer avec et dans la société de nouvelles conquêtes de progrès.

Christine Texier membre de l’exécutif du PCF33

Les Nouvelles 31 août 2017 • 3

RÉFU PCF MONDE

#CrimesContreLhumanité La France, par ses voix les plus officielles, doit condamner la décision de l’Italie de déployer sa flotte au large de la Libye dans le seul but de renvoyer migrants et réfugiés dans les griffes des passeurs mafieux qui organisent de véritables « marchés aux esclaves ». Il est urgent au contraire d’organiser le secours aux migrants et l’ouverture de voies légales sécurisées de circulation vers l’Europe, c’est la seule unique solution pour démentaler les filières qui s’engraissent sur le malheur du monde.

PCF, Paris, 4 août 2017 « Les autorités italiennes ont montré aujourdh’ui qu’elles considèrent qu’il est plus important de tenir les réfugiés et les migrants à distance de leurs côtés que de protéger leur vie et leur bien-être. » Gauri van Gulik, directrice adjointe du programme Europe d’Amnesty International.

PLANÈTE BASSENS 2017

« Fête solidaire contre les exclusions » Grande fête populaire et solidaire de la Rive droite, cette 17e édition se déroulera au Parc de Séguinaud, au terminus « La Gardette » de la ligne A du tramway, le samedi 2 septembre, de 13 à 23h avec village associatif, spectacles vivants, arts plastiques, ateliers éducatifs, débats citoyens, forums, palabres. À noter à 15h, le débat « migrants : de l’accueil au vivre ensemble ».

PCF

Le port de Nice ne doit pas servir de base à l’expédition raciste du C-Star Le C-Star c’est le bateau de la honte.

Affrété par l’extrême droite européenne et les identitaires pour empêcher les réfugié-es de traverser la méditerranée pour atteindre l’Europe, ce bateau est aujourd’hui à la recherche d’un Port pour poursuivre la médiatisation de son opération. N’ayant pu accoster à Malte, à Chypre, en Grèce, en Sicile, en Tunisie ou en Egypte, le C-Star est en train de quitter cette zone pour se diriger soit vers le sud de la France soit vers la Croatie.

Nice ferait partie des destinations possibles de cette sinistre expédition.

La section de Nice du PCF soutient activement toutes les associations et les citoyens qui se mobilisent pour

empêcher l’arrivée de ce bateau dans le port de Nice et de transformer ainsi notre ville en base logistique de cette expédition raciste.

Nous nous joignons à leur demande auprès des autorités de l’Etat et du port de Nice pour interdire au C-Star l’accès au port de Nice ou tout autre port en France.

Enfin nous invitons tous les progressistes, les antiracistes et les hommes et les femmes attachés aux valeurs de la République à se tenir prêt à manifester si d’aventure le C-Star devait accoster à Nice.

Section de Nice du PCF, le 27 août 2017

MIGRANTS :

L’Etat doit être condamné, pas Cédric Herrou Quand bien même la condamnation en appel de Cédric Herrou à quatre mois de prison avec sursis est inférieure aux réquisitions du parquet, ce jugement est une étape de plus dans le harcèlement dont est victime ce militant de la solidarité aux exilés et aux migrants à la frontière francoitalienne.

Alors que la France vient d’être rappelée à l’ordre par la Cour européenne des droits de l’homme pour les traitements indignes infligés aux migrants, Cédric Herrou, comme l’ensemble des militants des droits humains, agit dans le sens de ce que l’Etat devrait faire. Le délit de solidarité n’existe pas. Le devoir d’humanité n’est-il pas inscrit au fronton de nos bâtiments publics…

FRATERNITÉ.

Sur une telle question, seule une 4 • Les Nouvelles 31 août 2017

réponse plaçant l’être humain au centre des préoccupations est acceptable. Le « plan migrants » tel que présenté par le ministre de l’Intérieur serait une grave rupture avec les valeurs et les principes de notre République.

Aujourd’hui, c’est l’Etat qui devrait être condamné et Cédric Herrou remercié pour son engagement solidaire et humaniste auprès de femmes, d’hommes et de très nombreux enfants qui vivent un enfer quotidien.

Quand il était ministre, E.Macron avait voulu se démarquer du premier Ministre Valls en appelant à la compassion des Européens à l’égard des réfugiés. C’était avant.

Olivier Dartigolles, porte parole du PCF, le 8 août

RÉFUGIÉS

Le crime de l’Europe forteresse Plusieurs ONG ont annoncé la fin de leurs opérations de sauvetage d’exilés en mer. C’est le résultat d’un travail de sape acharné des pays de l’Union européenne et de l’extrême droite.

« Nous laissons un vide mortel en Méditerranée », déclarait le 13 août, le fondateur de l’ONG allemande Sea Eye, Michael Buschheuer. L’une après l’autre, les organisations venant au secours des exilés abandonnés en mer annonçaient le retrait de leur navire de sauvetage. Ces décisions faisaient suite à la création d’une zone de recherche et de sauvetage élargie que Tripoli veut placer sous la responsabilité directe de ses gardes-côtes en en bannissant les bateaux étrangers accusés de collusion avec les passeurs. L’un d’entre eux, selon Médecins sans frontières (MSF), a dû faire face à des tirs de sommation de la marine libyenne. Cette levée de boucliers contre la solidarité est en réalité un des rouages des stratégies mises en place par les dirigeants européens, depuis plusieurs mois, pour sous-traiter la prise en charge des réfugiés à l’extérieur des frontières européennes. Mais, finalement, les solidarités, souvent locales, tiennent bon.

SARA PRESTIANNI, CHERCHEUSE

« Il faut une harmonisation de l’asile et un statut de réfugié européen » Fermeture des frontières, enfermement et mauvais traitements, volonté de trier ceux qui auraient droit à l’accueil et les autres…

L’UE et les États membres violent le droit et les engagements internationaux. Aubaine pour le patronat, ces mesures nourrissent aussi un business de la sécurité. Pour Sara Prestianni*, interrogée dans l’Humanité Dimanche du 3 au 9 août, il faut instituer une politique radicalement différente.

H.D. L’ultimatum de l’Italie vers l’Europe le 29 juin pour un accueil collectif des réfugiés a eu pour seule réponse la mise en cause des ONG de sauvetage en mer et la signature d’accords avec la Lybie pour contrôler en amont le flux des départs. Comment expliquez-vous cette absence de solidarité entre pays européens ?

Sara Prestianni. Il y a comme une contradiction schizophrénique de l’UE, qui fait appel à la solidarité mais qui, via ses divers dispositifs de gestion de la migration et principalement le règlement de Dublin, fait reposer l’accueil des réfugiés sur les pays de première frontière.

Le manque de solidarité est aussi le fait des États membres. Ils instru-

mentalisent la question migratoire par un discours et une politique de fermeture des frontières à des fins démagogiques et populistes, souvent en période électorale.

On a vu l’échec retentissant du programme européen de relocalisation de 2015, que beaucoup d’États membres ont refusé de mettre en œuvre. Il n’a été réalisé qu’à 14 %.

Sur les 160 000 réfugiés de Grèce et d’Italie devant être installés dans les 26 autres États membres, seuls 22 841 l’ont été effectivement, dont les deux tiers proviennent de Grèce.

On voit aussi les réponses de l’Italie en ce qui concerne la frontière de Vintimille-Menton. Les cas de reconduites de mineurs vers l’Italie sont quasiment systématiques et les actions de solidarités particulièrement exemplaires dans la vallée de la Roya sont réprimées et sanctionnées.

H.D. En quoi ces politiques de fermeture et de contrôle avantagent-elles le patronat dans ses pratiques de dumping et alimentent-elles le business florissant des frontières, y compris le trafic d’êtres humains ?

S.P. La fermeture des frontières rend l’accès de plus en plus difficile sur le territoire européen. Cela devient un parcours du combattant d’autant

plus qu’il n’existe pas de voies légales d’accès. Il n’y a quasiment plus personne qui entre légalement sur le territoire pour travailler. Dans la clandestinité et l’illégalité, les mainsd’œuvre sont plus exploitables. En Italie, les réfugiés n’ont pas le droit de travailler mais ils constituent la main d’œuvre la plus corvéable, notamment comme saisonniers dans l’agriculture.

Ensuite, il y a un business : une industrie de la sécurité aux mains de grosses entreprises. Un véritable lobby, qui influence les politiques de gestion de la migration.

Ainsi, le budget de Frontex ne fait qu’augmenter, de même que les investissements dans la recherche de systèmes de plus en plus sophistiqués de contrôle au sein de l’espace européen mais aussi à l’extérieur. La biométrisation en Afrique devient le filon lucratif de nombreuses entreprises sous-traitantes. Vendue comme de la modernisation, elle relève, en fait du fichage pour empêcher le franchissement des frontières et pour faciliter les retours.

L’externalisation des contrôles et de la gestion des flux migratoires, notamment dans les pays d’origine et de transit, prend une ampleur inégalée et devient l’axe central des politiques migratoires des pays membres notamment depuis la

UGIÉS signature des accords UE-Turquie et le sommet européen de La Valette de juin dernier. L’UE met en place des frontières qui dépassent ses propres frontières. Avec les hotspots (centre de rétention et de tri) en Lybie, zones de non-droit où les traitements inhumains et dégradants, dont la torture, sont systématiques, l’UE est dans une phase exponentielle de sa responsabilité dans la violation des droits humains. Outre la Turquie et la Lybie, des accords sont signés avec le Niger, le Mali, l’Afghanistan…

Des milliards d’euros sont investis, détournant ainsi des fonds réservés en principe à l’aide au développement.

lisation. Recueil de témoignages, plaidoyer sur la violation des droits, assistance juridique des victimes et action en justice. Les ONG se mettent en réseau au niveau international pour faire remonter ce qui se passe sur le terrain, comme c’est le cas entre ONG italiennes et françaises au sujet de la frontière VintimilleMenton. Cela ne résout pas tout mais permet de mettre les responsables face aux conséquences de leurs actes et de mettre en lumière le fait que ces politiques sont inefficaces et encore plus meurtrières. Car, lorsqu’une route se ferme, d’autres s’ouvrent, plus périlleuses, enrichissant davantage les mafias de passeurs.

H.D. Comment peser pour rappeler les États européens à leurs obligations de respecter le droit international et les conventions qu’ils ont signées ?

H.D. Que pensez-vous du projet d’agence de l’Union européenne sur l’asile ?

S.P. Un exemple. L’association italienne de solidarité internationale Arci porte un projet d’enquête de terrain sur les politiques d’externa-

S.P. Notre crainte est que l’agence européenne de l’asile (AEA) traite au rabais la gestion de l’asile en restreignant les droits des demandeurs. Le règlement de procédure de la Commission européenne en discussion

au Parlement européen démontre que l’obsession de l’UE est de criminaliser les passages des demandeurs d’asile d’un pays à l’autre et d’opérer un cynique tri entre ceux qui auraient droit à l’accueil et les autres.

Si le projet de l’AEA va dans cette direction, nous sommes très loin de la proposition concrète de nos ONG d’harmoniser la politique d’asile.

Car nous pensons qu’il est important d’arriver à un statut de réfugié européen qui permette au réfugié de s’installer où il le souhaite, où il a des liens familiaux, du travail, où il y a un futur à construire. Cela quelles que soient les raisons qui l’ont poussé à fuir. Ce serait un pas en avant.

Entretien réalisé par Latifa Madani

* Chercheuse au sein de l’Association récréative et culturelle italienne (ARCI) et de Migreurop

POLITIQUE MIGRATOIRE

Les effets de manche de Macron « D’ici à la fin de l’année », a promis Emmanuel Macron, il n’y aura plus un seul réfugié dormant dans les rues. Sur le principe, les ONG ne sont pas contre. Mais la méthode en dit long sur la politique migratoire du nouveau président, qui ne fait que recycler les vieilles ficelles sécuritaires. La grille d’analyse ne souffre aucune complexité : il y a d’un côté les « bons » réfugiés, à accueillir (mais la plus grande parcimonie), et de l’autre les « mauvais » migrants économiques, à expulser d’urgence.

D’où l’objectif annoncé par l’Élysée d’accélérer l’examen des demandes d’asile et d’augmenter le nombre de reconduites aux frontières pour ceux qui ne rentrent pas dans les clous.

Sur le terrain, les ONG savent ce que cela veut dire. Une demi-douzaine d’entre elles (dont la Cimade et Amnesty international) ont récemment dénoncé les « violations des

droits des personnes migrantes » à la frontière italienne : renvois brutaux, harcèlement des bénévoles aidant les migrants, etc. L’ONG Human Rights Watch a regroupé 80 témoignages qui dénoncent les entraves aux droits humains à Calais. Voilà pour ce qui est de la politique menée à l’intérieur. À l’extérieur, le président du « et droite et gauche » a émis une idée qui a fait bondir tous les experts : créer dès cet été des « hotspots » (ou centres de tri des réfugiés) en Lybie, pour mieux endiguer le flux des départ en amont.

Tollé garanti : vu le chaos politique lybien, il est totalement illusoire d’imaginer pouvoir installer de tels centres sans mettre en danger la vie des migrants et des fonctionnaires chargés d’examiner les dossiers. D’où le rétropédalage de l’Élysée, qui a finalement reporté la décision à une date ultérieure.

BORDEAUX

Solidarité autour des « enfermés du CRA »

BÈGLES

« La boucle » anti OQTF Christine Texier, marraine républicaine, raconte un épisode récent de la bataille solidaire autour d’une famille de réfugiés.

« Nous les enfermés du centre de rétention de Bordeaux, déclarons avoir entamé une grève de la faim le 23/08/2017 afin de protester contre notre situation de mise en rétention administrative ». C’est le début d’une lettre, signée de 14 retenus et très vite diffusée dans les réseaux militants. Le 29 août après-midi, à l’initiative de l’ ASTI Bordeaux, Le Girofard, la Ligue des Droits de l’Homme Gironde, la Cimade, Médecins du Monde et RESF, quelques dizaines de personnes sont rassemblés devant l’hôtel de police (le CRA se trouvant au sous-sol), parmi eux des militants et élus communistes et de la France insoumise. Comme son statut de député l’y autorise, Loïc Prudhomme est allé rencontrer les grévistes de la faim, accompagné de journalistes.

Sur la banderole, les mots des grévistes de la faim : « Nous voulons la liberté, la sécurité, la protection au nom du respect des droits de l’homme ».

Dans leur courrier du 23 août, juste avant cette phrase, les « enfermés » du CRA de Bordeaux déclarent aussi : « Nous jugeons préférable de mourir ici plutôt que d’affronter les persécutions, les souffrances qui nous attendent dans

nos pays d’origine ».

Une semaine et deux hospitalisations pour tentative de suicide plus tard, la moitié poursuit toujours le mouvement. Gérard Clabé, de Resf, lit la lettre au bas des marches de l’hôtel de police. Les mots, la détermination qu’ils laissent transparaître ont touché. La presse régionale relate plus largement cette situation dénoncée depuis le mois de mai par un collectif de militants et citoyens depuis la décision préfectorale de placer en centre de rétention toutes les personnes relevant de la convention de Dublin. Elles pourraient pourtant être simplement assignées à résidence, d’autant que toutes se présentent volontairement en préfecture pour le suivi de leur dossier.

Tout l’été, les membres du collectif se sont relayés les mercredis soirs, dans le centre-ville de Bordeaux, avec banderoles et tracts, pour informer les citoyens de la situation faite aux réfugiés, dénoncer le non respect de la loi en matière d’accueil, d’hébergement, de traitement des demandes d’asile. Une mobilisation de plusieurs semaines qui a d’ailleurs, selon les associations, permis de voir une amélioration sur la prise en charge des mineurs.

Mais l’urgence est aujourd’hui au

centre de rétention et la visite du député de la 3e circonscription aura permis de rappeler toute l’inhumanité de ce lieu : 20 places en soussol, 4 lits par chambre de 12 m2, aucune activité, même le personnel y déprime (lire l’article de Xavier Ridon, Rue89 Bordeaux).

Loïc Prudhomme demande au préfet de réétudier les dossiers avec « humanité », ce à quoi le préfet a déjà répondu par communiqué que les 16 hommes au centre de rétention de Bordeaux ont fait l’objet de décisions judiciaires confirmées en appel. « Je ne dis pas que tout le monde peut être régularisé et accueilli, dira le député à la sortie de sa visite du CRA, mais je ne peux pas croire qu’on n’a pas les moyens d’accueillir différemment.

On ne peut pas réagir comme des comptables. (…) Si les gens au pouvoir ne savent pas faire autrement, qu’ils laissent la place. On saura gérer 0,2 % des gens qui arriveraient sur notre sol et les accueillir normalement. » Christine Texier, élue communiste de Bègles, et marraine républicaine a témoigné de la solidarité autour d’une famille qui a permis, dossier à l’appui, de convaincre le préfet de ne pas la placer en CRA (lire ci-contre).

C.D.

Mardi 8 août, 6h30. Ils ont frappé, normalement au début, mais la famille ne dort pas ou peu, depuis bientôt quatre ans. « Police ! Ouvrez !

Le Préfet veut que vous présentiez votre dossier de demande d’asile » a dit la policière, ajoutant : « Dépêchezvous, prenez vos affaires et surtout vos papiers, on va examiner tout ça. Vous venez tous les quatre. » À travers la porte, le père demande : « Pour aller où ? » La mère a déjà appelé le premier numéro de « la boucle ». « C’est à Mérignac, nous avons de nouveaux bureaux… », répond la policière. « Non, on reste tous ici et on n’ouvre pas », dit le fils aîné.

Le responsable local du SPF arrive en même temps que la voisine. Il essaie de calmer le jeu et de rassurer la famille : « Les autres arrivent ! » La mère donne des papiers à la policière, visiblement cheffe de groupe : le carnet de parrainage républicain, deux nouvelles demandes de régularisation envoyées début juillet à la Préfecture …

Il est 7h10. Nous sommes une douzaine. Deux marraines républicaines, dont une élue communiste, expliquent que le Préfet a reçu une lettre argumentée et une demande de rendez-vous, il y a 6 mois, pour accorder les titres de séjour, puisqu’il en a le pouvoir. « Justement, c’est ce que nous voulons examiner avec toute la famille, dans nos nouveaux bureaux ». La mère donne la copie de la lettre, co-signée par le maire, des élu-e-s, des conseillers départementaux, des

associations, des citoyens, des voisins, les médecins, les deux principaux de lycées, des enseignants, les patrons de stages professionnels des garçons… etc.

Il est 7h30. La cheffe appelle ses supérieurs. En raccrochant, elle interpelle son groupe : « C’est bon, on lève le camp ! » On se salue poliment. Elle nous souhaite « une bonne continuation ». On voudrait pouvoir lui en dire autant…

Il est 8h. On déjeune dehors jusqu’à 10h. Toute « la boucle » est maintenant activée, sur place et depuis les lieux de vacances. Le maire, 2 adjointes, le chef de cabinet, 2 conseillers départementaux, le député, les services sociaux, ont été joints. Les mesures de « sécurité » sont prises. Séparée, la famille n’est pas expulsable.

Vendredi 11 août, 15h. Le secrétaire du Préfet a daigné répondre au député. 4 billets d’avion pour le Kosovo étaient bien prêts dans « les nouveaux bureaux », à l’aéroport de Mérignac.

On « lâche l’affaire de l’expulsion du territoire », dit le secrétaire… mais celle de l’hébergement du Cada (Centres d’accueil des demandeurs d’asile) est réactivée.

Sans attendre, l’avocate poursuit l’instruction des nouvelles demandes de régularisation. Les accusés de réception de la Préfecture sont arrivés le lendemain de l’intervention policière.

Les subventions aux Cada locaux et départementaux font partie des réductions budgétaires sur la politique de la ville décidées par la nouvelle majorité macroniste.

C.T. Les Nouvelles 31 août 2017 • 5

INTERNATIONAL ISRAËL

Salah Hamouri arrêté et placé en isolement Arrêté dans la nuit du 22 au 23 août, le franco-palestinien Salah Hamouri devait être maintenu en détention jusqu’au dimanche, puis finalement placé en isolement jusqu’au mardi. Une campagne de solidarité pour exiger sa libération s’est tout de suite engagée.

C’est son épouse, Elsa, qui a tout d’abord fait circuler l’information sur

les réseaux sociaux : « Salah Hamouri a été arrêté cette nuit à notre domicile de Jérusalem-Est par l’armée d’occupation venue en grand nombre le cueillir dans son sommeil. Comme souvent, les autorités militaires ne donnent aucun motif à cette arrestation et nous n’avons que peu d’informations au sujet de sa détention, il n’a pu contacter personne. » Sa compagne et les parlementaires communistes ont tout suite interpelé le Président de la République d’inter-

ESPAGNE

Barcelone reste une « ville ouverte au monde » Un demi-million de personnes ont manifesté dans la capitale catalane, pour dire non à la peur.

Le bilan des attentats de Barcelone et de Cambrils les 17 et 18 août est passé, dimanche 27 août, à 16 morts.

Une Allemande de 51 ans, jusqu’ici hospitalisée, est décédée. L’annonce a été faite par la protection civile au lendemain d’une grande journée de mobilisation contre le terrorisme dans la capitale catalane. Un demi-million de personnes, selon les chiffres divulgués par la police catalane, ont participé à une marche pour dire « Je n’ai pas peur » (« No tinc por » en catalan).

La manifestation était ouverte par 75 membres des services de sécurité (police catalane et nationale, agents des services d’urgence) qui ont joué un rôle important à la suite des attaques meurtrières. Six mois après la grande manifestation du 18 février en faveur de l’accueil des réfugiés, les habitants de Barcelone n’ont pas changé de ligne. Plusieurs pancartes appelaient à ne pas se laisser aller aux amalgames,

les attentats ayant été revendiqués par l’organisation de l’« État islamique ». « La meilleure réponse : la paix », « Non à l’islamophobie », pouvait-on lire sur plusieurs pancartes. Ce climat avait été précédé par des gestes de la part des familles des victimes. Ainsi, un père d’un enfant de 3 ans mort sur les Ramblas a-t-il, pris dans ses bras l’imam de sa ville. La maire de Barcelone, Ada Colau, qui avait décrit au soir des attentats sa ville comme « courageuse » et « ouverte au monde », a vu dans cette accolade « la défaite de ceux qui nous ont fait mal ».

Ce rassemblement intervient à un moment où la vie politique est clivée comme jamais, à l’approche du référendum du 1er octobre, convoqué par les autorités régionales sur l’indépendance de la Catalogne. Le roi Felipe VI et le premier ministre conservateur Mariano Rajoy ont été hués par les manifestants.

Gaël De Santis, l’Humanité, 28/08/2017

ASIE

Les sinistrés se comptent par millions La mousson particulièrement intense qui a sévi cet été dans le sud de l’Inde pourrait affecter à moyen et long terme près de 24 millions de personnes, alerte la Croix-Rouge.

Alors que les inondations commençaient à refluer dans certaines zones touchées du Bangladesh, de l’Inde et du Népal, la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du CroissantRouge (IFRC) lançait une alerte à la teneur effrayante. Près de 24 millions de personnes seront affectées à court, moyen et long terme par ce qui est qualifié de pire déluge qu’a connu la région depuis des décennies.

Singulièrement intense cette année, la mousson saisonnière qui sévissait depuis le début de l’été a redoublé d’intensité en août. Les pluies qui se sont abattues ont été particulièrement meurtrières et de nombreuses familles ont perdu la totalité de leurs biens, leurs maisons, leurs réserves de nourriture, leurs vêtements…

Au Népal, l’IFRC a lancé un appel 6 • Les Nouvelles 31 août 2017

à l’aide d’environ 3 millions d’euros, pour secourir 81 000 personnes vivant dans les régions les plus touchées. En Inde, elle avait déjà débloqué une aide de 281 000 euros mi-juillet, et prévoyait un second versement. Elle devait prendre des mesures similaires au Bangladesh. L’accès à l’eau potable et aux infrastructures sanitaires est sa première priorité. Les besoins d’abris et de nourriture arrivent immédiatement derrière, la reconstruction des habitations sera un enjeu majeur sur le long terme ainsi que celle des infrastructures agricoles qui ont toutes été détruites, réserves de grains incluses.

Au Sierra Léone, les pluies diluviennes ont également sévit. Les autorités ont lancé un appel à l’aide internationale, se déclarant dépassées par l’ampleur de la catastrophe qui a fait 499 morts, dont 156 enfants.

En Guinée, huit personnes sont également mortes et de nombreuses autres ont été blessées dans l’éboulement d’une décharge provoqué par les fortes pluies.

venir très rapidement.

Salah Hamouri devait sortir dimanche mais, présenté devant un juge, le Franco-Palestinien a vu sa détention prolongée jusqu’à mardi, et ce malgré l’appel interjeté immédiatement par son défenseur, Mahmoud Hassan. « On ne sait pas trop ce qu’ils font, a expliqué l’avocat. C’est un dossier secret qui a été remis au juge et on ne sait pas quelles sont les charges. » Salah Hamouri a été interrogé pendant une vingtaine de minutes immédiatement après son arrestation et c’est tout. La police israélienne serait particulièrement intéressée par le téléphone de Salah Hamouri et par des dossiers saisis chez lui. Il serait soupçonné d’appartenir à une organisation ennemie ou illégale. Au vu des pratiques israéliennes, tout était à craindre. La pratique du « dossier secret », si chère à la « justice » israélienne, ouvre la voie à

21 avril 2012, Salah Hamouri était à Bordeaux Bacalan.

la détention administrative. Une pratique héritée du mandat britannique.

Elle permet de détenir un Palestinien pendant six mois renouvelables sans que les éléments du dossier constitué ne soient révélés. Plusieurs députés palestiniens, dont Khalida Jarrar, se trouvent dans ce cas, parmi les 450 détenus administratifs.

Salah Hamouri, qui avait lui-même purgé une peine de sept ans de prison pour des faits qu’il a toujours niés, a obtenu très récemment son diplôme d’avocat. Une formation qu’il entend mettre au service de d’Addameer, association palestinienne de défense des droits de l’homme et de soutien

aux prisonniers.

Les députés et sénateurs communistes, le PCF sont immédiatement intervenus auprès d’Emmanuel Macron pour qu’il exige la libération de Salah Hamouri, mais, en début de semaine, le président était bien silencieux. Europe Écologie-les Verts et le NPA ont également protesté.

De nombreuses associations, dont l’AFPS, l’UJPF, la Ligue des droits de l’homme (LDH), s’élèvent aussi contre l’enfermement du jeune avocat. Une pétition avait déjà recueilli des milliers de signatures lundi et plusieurs rassemblements étaient envisagés en France.

PRESSE

Loup Bureau toujours dans les geôles turques

La demande de remise en liberté du journaliste français Loup Bureau a été rejetée le 25 août. Collaborateur notamment de TV5 Monde, il est détenu en Turquie depuis le 26 juillet, accusé d’appartenance à une « organisation terroriste », à cause de photos où il est en compagnie de combattants kurdes. Les syndicats de journalistes demandent sa libération immédiate.

Un rassemblement s’est tenu à Paris le 24 août à 14h30, devant la mairie du 4e arrondissement de Paris, pour exiger la libération du jeune journaliste de 27 ans Loup Bureau, prisonnier en Turquie depuis le 26 juillet, à l’appel de son comité de soutien et de Reporter sans frontière.

Le journaliste français a été arrêté dans le sud-est du pays au poste frontière de Habur, situé entre l’Irak et la Turquie. Il a été incarcéré à Sirnak, le 1er août. Il est sous le coup d’une accusation grave : participation à un groupe terroriste. En cause, dans l’ordinateur du jeune homme, un reportage, pourtant diffusé par TV5 Monde en 2013, où il donne la parole à des combattants kurdes de l’YPG, considérés comme « terroristes » par le pouvoir. La situation de Loup Bureau est inédite et dangereuse, alertent ses avocats et son comité de soutien : il risque des années de prison. « Caméra en main, je voudrais racon-

ter l’histoire des populations oubliées, opprimées, qui n’intéressent plus grand monde », raconte Loup Bureau en présentation de sa page du Bruxelles Bondy Blog. Passionné par le grand reportage, il ne cesse de se former depuis ses 18 ans : après un BTS audiovisuel à Montaigu, puis un IUT à Lannion, il est actuellement étudiant en master à l’Institut des hautes études des communications sociales, à Bruxelles. Depuis cinq ans, raconte son père, Loïc Bureau, dans Ouest France, « il part l’été sur une zone de conflit pour réaliser des reportages en free lance ». Le 17 juillet dernier, il est allé à nouveau à la rencontre des Kurdes, sans doute, d’après son avocat, pour retrouver les personnes filmées en 2013 et voir ce qu’elles sont devenues.

Il a été arrêté lors d’un contrôle de routine et incarcéré, juste sur la foi de ces images, pourtant très factuelles, diffusées voilà quatre ans. « Manifestement, le simple fait de parler de cette situation, même sans critique, revient aux yeux de la Turquie à faire l’apologie du terrorisme, s’agace l’avocat. Ce qui, au passage, laisse comprendre à quel point les journalistes turcs aujourd’hui emprisonnés sont en très grand danger. » Car il n’est reproché à Loup Bureau « ni d’avoir franchi illégalement la frontière, ni d’avoir séjourné illégalement, ni d’exercer sans carte de presse ».

Au cœur de l’été, un comité de soutien, composé d’« amis très proches » et de camarades de ses trois formations,

s’est constitué. Une page Facebook officielle a été mise en ligne pour relayer toute l’actualité et les différents articles concernant le jeune journaliste. Une pétition en ligne a recueilli 30 000 signatures. Sous la pression de la mobilisation, pour la deuxième fois en deux semaines, Emmanuel Macron a demandé la « libération rapide » de Loup – qui entamait son deuxième mois de prison – au président turc Recep Tayyip Erdogan, par téléphone, dimanche dernier, selon l’Elysée. « Le président de la République s’est entretenu ce jour par téléphone avec le président turc, pour évoquer notamment la situation de Loup Bureau, étudiant en journalisme détenu en Turquie. Il lui a demandé, au-delà de l’amélioration obtenue des conditions de détention, sa libération rapide et son retour en France. Les deux présidents sont convenus que les contacts se poursuivent, également au niveau ministériel, pour trouver, dans les meilleurs délais, une issue positive. » D’une part le père du jurnaliste réfute l’amélioration des conditions de détention. D’autre part, pour les syndicats SNJ, SNJ-CGT, CFDT Journalistes, si Loup Bareau reste en prison, c’est « un échec flagrant de la stratégie de pure communication du président Macron ». « Pour faire plier Erdogan et sortir notre confrère des geôles turques, poursuivent les syndicats, il faut poursuivre et multiplier les actions de solidarité et pousser la France, l’Europe, mais aussi l’Unesco, l’ONU à durcir le ton pour amener Ankara à respecter les principes démocratiques.Au-delà du cas de Loup Bureau, 160 journalistes turcs et kurdes sont en détention, toujours victimes du régime turc qui peut se targuer d’avoir créé la plus grande prison au monde de journalistes ».

C’est à cette vaste mobilisation que s’emploient les syndicats de journalistes en France (SNJ, SNJ-CGT, CFDT Journalistes) avec la Fédération internationale des journalistes (FIJ) pour que s’ouvrent les portes des prisons en Turquie.

PCF REGARD DE MILITANT

PCF BÈGLES

Sur les bancs de l’université

Loi travail c’est toujours non !

Nous avons demandé à JeanJacques Bordes, militant communiste bordelais qui participait à l’université du PCF à Angers le week-end dernier, de nous en faire le récit.

Je n’ai jamais été à la Fac et je ne sais pas réellement ce qu’est un campus universitaire. En cette fin août, je vais occuper des places d’étudiants de la FAC des lettres d’Angers avant qu’ils ne reprennent leur domaine. Moi, à la FAC des Lettres !

Après prise de possession de la chambre (exigüe : comment peuton étudier correctement dans ces conditions ?), il s’agit de choisir son programme. Un crève-cœur de faire un choix parmi la richesse des thèmes proposés. Je ne suis pas le seul face à ces dilemmes : « tu vas à quel atelier ? » ; « c’est où la salle Madeleine Braun ? ».

Entre ateliers de pratiques militantes, réflexions philosophiques et politiques, ouverture sur le monde, retours sur l’Histoire, sujets sociétaux, vulgarisation scientifique : l’offre est pléthorique. Pas étonnant, dans ces conditions, que les différents intervenants fassent salles combles.

Les auditoires attentifs et réactifs montrent que nous ne sommes pas là pour rigoler… Enfin, il y a les interclasses et les soirées festives (là, nous entrons dans une autre dimension !).

1 100 participants, jeunes et plus anciens, femmes et hommes de toutes les régions de France, venus probablement comme moi, pour marquer une pause de réflexion et

tâter le pouls des communistes après cette intense période qui ne nous a pas épargnés.

1 100 communistes studieux, un truc qui échappe aux médias ; ça énerve !

Même la nouveauté du « speed dating » avec les membres du CEN ; cinq à six minutes avec Pierre Laurent, Eliane Assassi, Anne Sabourin ou Marie-Pierre Vieu, beaucoup ne s’en privent pas. Au passage, je les admire d’être sur le pont le samedi matin de 8 à 9h.

Les stands de livres ne désemplissent pas et la palme des dédicaces va certainement à André Chassaigne pour son opuscule fraîchement sorti « Et maintenant monsieur le président – dix interpellations ».

C’est aussi le lieu de retrouver d’anciennes connaissances pour un partage de nos parcours respectifs.

C’est aussi le moment de découvrir un peu mieux nos camarades de combats. Nous sommes 18 de Gironde.

Bon, le décor étant planté, que retenir de ces trois jours d’Université d’été du PCF ?

• D’abord l’enrichissement personnel ; il n’est pas inutile de revenir à Marx et sa théorie de la plus-value qui permet à Frédéric Boccara de s’enflammer, il est très éclairant d’écouter Roland WEIL sur le concept de Société Civile ou Jean Quetier sur le populisme de gauche prôné par Chantal Mouffe. Jean Michel Treille et Yann Le Pollotec,

tout en dénonçant le processus de destruction de notre industrie (division internationale du travail et optimisation fiscale à la clef), avancent des pistes pour un renouveau, mêlant respect des équilibres économiques et intervention populaire pour une production de vraie valeur d’usage. 1917, il y a 100 ans : quelles similitudes et quelles différences avec aujourd’hui ? c’est l’occasion de se poser la question sur l’image que nous portons dans la population face à la révolution d’octobre (qui a, en fait, démarré en février).

• Ensuite le besoin de parler politique avec la distance que nous permet l’absence d’élections pendant un certain temps. Les sujets ne manquent pas mais celui lancinant concerne la mise en mouvement des gens. On sent bien que la délégation de pouvoir est bien ancrée dans la société et le populisme, bien que de gauche, n’apparait pas la solution la plus évidente. 1 100 participants, plus que l’année précédente ; ça signifie bien que les communistes n’ont pas baissé les bras. Ils cherchent juste à rebondir. Un regret personnel : cette Université a laissé peu de place au sujet de la réinvention du PCF comme y invite Pierre Laurent dans son discours.

Le retour en Gironde nous invite déjà aux travaux pratiques : rentrée scolaire, livreurs à vélo, stationnement payant, 12 septembre, Fête de l’Huma, processus de réflexion du prochain congrès… Les vacances sont vraiment terminées.

Le 19 août dernier, une dizaine de militants-tes communistes béglais ont rencontré les estivants-tes à Bègles-Plage, distribué un flyer « Loi travail c’est toujours non ! » et débattu des propositions du PCF/Front de gauche pour une vraie « sécurité d’emploi et de formation » pour tous-tes, contre les reculs de la loi travail « ordonnancée » par la nouvelle majorité macroniste. Malgré « la tête dans les vacances », cette initiative a été bien accueillie et les débats fournis… Trois personnes ont laissé leurs coordonnées afin de poursuivre le débat… Et on se prépare pour la rentrée politique et sociale avec les manifs du 12 septembre et la Fête de l’Huma Paris des 15, 16, 17 septembre !

N.B. : Oui, on pique-nique sur la photo, parce que pendant les discussions, on avait autre chose à penser… Merci pour les produits du terroir, circuits courts et fraternels des camarades ! et la visite de Luljete et Nehat… « déboutés » du droit d’asile.

PCF GIRONDE

POT DE RENTRÉE DES COMMUNISTES GIRONDINS Mardi 5 septembre, 19h, au siège de la fédération, 15 rue furtado, à Bordeaux Carnet CANTON DE CRÉON. Les communistes de la section des Deux-Rives font part de la disparition de notre camarade Georges Guy Trochon. Un hommage du PCF lui a été rendu par André Lafon, lors des obsèques le 27 juin dernier à Bonnetan. « Cheville ouvrière de notre parti, un exemple de ces militants ouvriers courageux, modestes, qui tout au long de leur vie n’ont compté ni leur temps, ni leur argent pour faire vivre leurs idéaux. » À toute sa famille, les communistes girondins joignent leurs très sincères condoléances à celles des communistes des Deux-Rives.

Jean-Jacques Bordes

Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera effica- cement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF, lance une souscription afin de mener nos prochaines échéances politiques, notre objectif est de 70 000 euros.

Les Nouvelles 31 août 2017 • 7

CULTURE & SOLIDARITÉ SECOURS POPULAIRE DE GIRONDE ET DU LOT-ET-GARONNE

Une journée « pour faire semblant d’être en vacances, comme tout le monde » regard bienveillant et vigilant des bénévoles. On se délecte à farfouiller le sable sous le regard attendri des parents. Melissa, 5 ans, en a bien profité, la plage est son moment « préféré » de la journée, pour « aller dans l’eau et faire des châteaux de sable ».

Une activité que son frère, Kevin, a aussi pratiqué avec entrain. Leur maman, Sandra, est ravie qu’ils aient pu partager ce moment de vacances. « Voir le résultat pour les enfants, les familles, d’une organisation si efficace, c’est formidable ! », s’enthousiasme Alain dans le bus du retour. Cadre à la retraite depuis 2016, il a choisi de s’engager dans une solidarité de terrain. Cette « Journée des oubliés des vacances », le conforte dans cet engagement. « C’est une belle journée de détente, les enfants se sont régalés, c’est super ! C’est important d’avoir des choses à raconter à la rentrée. »

Jeudi 24 août, les fédérations de Gironde et du Lot-et-Garonne emmenaient 600 personnes à La Rochelle pour une journée comme des vacances, avec visite du célèbre Aquarium le matin, d’un piquenique et de la plage à Chef de Baie l’après-midi. Une solidarité sans trêve estivale, malgré un contexte pesant d’incertitudes avec la politique de restrictions budgétaires annoncées par le gouvernement cet été.

Dans le bus qui part à 8h30 du quai Paludade à Bordeaux, des enfants sont accompagnés de bénévoles, Bernadette et Dominique, du comité des Graves, Alain et Sophie, de l’antenne Amédée de Bordeaux.

Barbara, chargée de communication,

nous redonne le planning : 1h30 de visite à l’Aquarium, on reprend le bus, pique-nique à l’arrivée à Chef de Baie vers 13h puis plage jusqu’à la distribution du goûter et le retour au bus vers 17h.

2 heures plus tard, nous voilà à l’Aquarium de La Rochelle. Venus des 4 coins des deux départements, les groupes du Secours populaire font leur entrée de manière échelonnée.

Nathalie, animatrice à la fédération de Gironde, assistée d’un bénévole, accueille et veille à faire respecter le planning.

Une fois les tickets distribués, les enfants, les familles deviennent des touristes comme les autres, qui d’ailleurs se pressent nombreux dans ces espaces présentant 600 espèces d’animaux marins différentes. Seuls

les gilets ciglés des bénévoles de l’association signalent l’opération de solidarité. Il en sera de même pour le reste de la journée.

Farel et Lennon ont 8 et 6 ans, ils ont adoré les requins-marteaux, les raies, les tortues… Ils n’ont qu’un regret : « On aurait bien aimé voir des baleines. C’est plus grand que le bus une baleine ? » Solange, mère de trois enfants n’a pas perdu une miette de la visite. « Je suis émerveillée par toute cette vie au fond de l’eau, c’est comme une ville. » Solange n’est pas partie en vacances cet été mais « des sorties comme ça, ça nous permet de faire semblant d’être partis, comme tout le monde ». Sa fille Ornella, 17 ans, a trouvé ça « beau », « tous ces poissons ». Grâce au Secours populaire, elle a de vraies vacances à raconter et elle le fait avec encore des étoiles dans les yeux : « Je suis allée en colo à Sanguinet et j’ai fait trois parcs d’attraction ! C’est la première fois que j’y allais. C’était trop cool ! J’ai aussi fait des activités nautiques pour la première fois ». À l’arrivée à Chef de Baie, une équipe logistique gère la distribution du pique-nique. Par petits groupes on s’installe à l’ombre avec son sandwich au thon, son taboulet, ses chips, sa pomme et son yaourt.

Et puis, c’est la plage ! On joue à se faire peur dans les vagues, sous le

ANNONCES LÉGALES AVIS DE LIQUIDATION

SUN IMPRIM’ SARL au capital de 9 147 € Siège social et de liquidation : 18 Route de la Fontenelle 33450 MONTUSSAN 418 030 920 RCS BORDEAUX Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932

8 • Les Nouvelles 31 août 2017

L’AG réunie le 31/07/2017 a approuvé le compte définitif de liquidation, déchargé Mme Christelle MOUELLE SOPPO de son mandat de liquidateur, donné à ce dernier quitus de sa gestion et constaté la clôture de liquidation à compter du jour de ladite assemblée.

Les comptes de liquidation seront déposés au greffe du Tribunal de commerce de Bordeaux, en annexe au RCS. Pour avis, le liquidateur

La solidarité menacée par les restrictions sur les contrats aidés

L’engagement bénévole, notamment dans ses structures locales, c’est le cœur de l’association, c’est l’essence de la solidarité. Mais pour coordonner tout cela, il faut quand même des salariés. Dans la fédération de Gironde, ils représentent 1 % des ressources humaines de l’association : « 11 salariés pour 1 120 bénévoles », explique la directrice de la fédération, Julie Minot. Parmi eux, 5 contrats aidés, qui pourraient être sur la sellette. « On avait 2 personnes à recruter avec ce type de contrat, raconte-t-elle. On a donc appelé Pôle emploi. C’est comme cela que nous avons appris la suspension des fonds. On a réussi à faire renouveler 1 contrat, un autre est en stand by et on va recourir à un CDD pour un des postes qui est indispensable ». « Pour nous, précise la directrice, ce n’est pas un choix philosophique d’employer des personnes en contrat aidés sur ce type de poste mais nous sommes face à une injonction paradoxale. Depuis des années, on pousse les associations à se professionnaliser pour rendre toujours plus de comptes, pour faire des bilans de plus en plus précis, mais nous n’avons pas les moyens de financer les postes.

Actuellement, nous nous retrouvons sans femme ou homme de ménage.

C’est un poste que nous ne pouvons

confier à des bénévoles car l’utilisation faite de nos locaux (accueil de public, centrale logistique…) exige un nettoyage professionnel. Il nous manque également un magasinier, un poste indispensable à l’activité de notre centrale de collectage et pour lequel nous peinons à trouver un bénévole ».

Le 31 août, un arrêté préfectoral doit préciser les nouveaux critères d’éligibilité, fixer le taux de financement de l’État, qui baissera certainement, et définir le montant de l’enveloppe régionale. Le Secours populaire n’a pas attendu pour interpeller le préfet. « Car la réalité, c’est que nous sommes dans l’ incapacité de pérenniser ces 5 postes », constate la directrice.

Mais c’est aussi pour les bénéficiaires de ces contrats aidés que Julie Minot regrette la décision gouvernementale. « Il faudrait que les petites associations soient mieux aidées pour pérenniser les emplois indispensables à leur fonctionnement mais ces contrats profitent aussi à des personnes parfois fragiles sur le plan social ou médical. Les contrats CAE permettent de mettre en activité des personnes très éloignées de l’emploi. Ce sont souvent des jeunes sans aucune expérience professionnelle ou des personnes plus âgées qui n’ont pas pu trouver de travail ailleurs. Pour celles-ci, la priorité n’est pas la formation mais l’accompagnement social. Ça ne se chiffre pas mais le coût que cela représente pour la collectivité, s’il ne se trouve pas là, il se retrouvera ailleurs.

Sur le volet formation, un tutorat des petites structures, par Pôle emploi, par exemple, ne serait pas inutile ».

Cette restriction sur les contrats aidés est une difficulté de plus pour l’association de solidarité en cette année qui a vu une très forte augmentation des demandes d’aides, où le Fonds européen d’aide aux plus démunis a pris du retard, où l’heure est à la baisse des subventions par les collectivités territoriales, alors que la fédération de la Gironde s’apprête à accueillir, fin novembre, le congrès national du Secours populaire… « Le choix historique de notre association de ne pas trop dépendre des subventions (pas plus d’un quart des ressources), nous permettra sans doute de mieux nous en sortir que d’autres associations très dépendantes des fonds public », espère cependant Julie Minot.

Christelle Danglot