Jeudi 5 octobre 2017 - N° 2223 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro
TOUS AVEC LES FONCTIONNAIRES LE 10 OCTOBRE, POUR DÉFENDRE LES SERVICES PUBLICS !
TRANSPORT PUBLIC
CONTRATS AIDÉS
CATALOGNE
Une question de moyens
Les assos et les quartiers trinquent
La gauche se dresse contre Rajoy
P.4
P.5
P.6
LIBERTÉ POUR SALAH Un premier rassemblement P.6
ACTUALITÉ MOBILISATION À BORDEAUX
MOBILISATION CONTRE LA HAUSSE DE LA CSG
Journée internationale du droit à l’avortement
Plus de 3 000 retraités en colère à Bordeaux
À l’occasion de la journée internationale du droit à l’avortement, ce 28 septembre, l’OMS publiait opportunément une étude qui souligne que près de la moitié des IVG dans le Monde sont réalisées dans des conditions de sécurité insuffisantes. De son côté, Médecins du Monde indique que 50 000 femmes meurent chaque année d’un avortement clandestin et 7 millions souffrent de graves complications. La mobilisation de ce samedi 30 septembre à Bordeaux visait à rappeler que ce droit acquis était régulièrement remis en cause en Europe et dans le Monde (notamment par les ingérences religieuses), qu’il n’était pas acquis partout (la présence de femme chilienne en attestait) et que là où il était légal, son accès relevait du parcours du combattant-e. C’est le cas en Irlande, Hongrie, Pologne, Italie, Belgique, Grèce. À l’appel de plusieurs organisations progressistes, féministes, humanitaires, syndicales, politiques, le cortège a parcouru le centre de Bordeaux, du Grand Théâtre à la Victoire en passant par Gambetta et Pey Berland. Autant dire qu’en ce samedi après-midi, ce cortège, loin d’être triste, a créé l’évènement. Les militants communistes étaient présents pour rappeler que les luttes féministes (accès pour toutes à la contraception, à l’IVG, la PMA) sont indissociables d’un changement de société. J.J. Bordes
PESTICIDES
Une marche blanche dans le Médoc Plusieurs organisations appellent à une marche blanche contre le déni de la dangerosité des pesticides et la reconnaissance des maladies professionnelles le 8 octobre à 14h30 à Listrac-Médoc. Trois décisions de justice majeures sur les maladies liées aux pesticides sont tombées récemment et restent en travers de la gorge des militants anti-pesticides. Le 6 septembre la Cour d’appel de Rennes a renvoyé deux ex-salariés de la coopérative Nutréa Triskalia devant un Comité régional de reconnaissance de maladie professionnelle, refusant de reconnaître leur maladie professionnelle. Le même jour, un non-lieu était rendu dans l’affaire de Villeneuve sur Blaye où un épandage de pesticides avait provoqué des malaises parmi des élèves scolarisés dans l’école jouxtant les vignes traitées. Le 21 septembre la Cour d’Appel de Bordeaux a refusé la reconnaissance post mortem de maladie professionnelle de Jean-Denis Bibeyran. Salarié d’exploitations viticoles, le listracais est décédé à l’âge de 47 ans, en octobre 2009, dix mois après un diagnostic de cholangiocarcinome. « Ajoutés à une législation insuffisante quant à la protection des populations et des travailleurs des vignes, à la soumission gouvernementale face aux demandes de l’agriculture intensive, ces messages adressés à la société civile sont inquiétants pour l’avenir. Si sur ces trois affaires, aucune n’aboutit à une condamnation des coupables, quelle victime peut donc encore espérer justice et réparation ? » interrogent les organisateurs de la marche blanche. « Face au négationnisme concernant les effets des pesticides sur la santé, poursuit le communiqué, face au sentiment d’impunité et de toute puissance que le lobby des firmes de l’agrochimie pourrait éprouver, opposons notre unité et notre détermination ! Nous demandons aux pouvoirs publics de reconnaître les préjudices sanitaires supportés par les travailleurs agricoles, et d’ouvrir les tableaux de reconnaissance en maladies professionnelles. Nous n’abandonnerons pas, nous ne nous tairons pas, nous persisterons à porter la voix des victimes des pesticides ! » Mais Marie-Lys Bibeyran, la fondatrice du Collectif info Médoc pesticides et sœur de Jean-Denis, prévient « qu’il ne s’agit pas d’une marche contre la viticulture mais contre un modèle viticole et agricole » mais elle estime que l’on ne pourra pas avancer sur ce dossier « tant que l’on ne prendra pas en compte l’exposition des travailleurs viticoles aux pesticides et la reconnaissance des maladies professionnelles ». Le départ de cette marche s’effectuera devant la cave coopérative Grand Listrac, qui se trouve en bordure de la RD 1215, l’axe routier principal qui traverse la presqu’île. Les participants passeront aussi devant la mairie, l’école maternelle et un lotissement. * Collectif Info Médoc Pesticides, Alerte aux toxique, Confédération paysanne Gironde, Union locale CGT de Pauillac, Eva pour la vie, Générations futures Bordeaux, Alerte des médecins sur les pesticides, vigilance OGM33, Alerte pesticides Haute Gironde.
2 • Les Nouvelles 5 octobre 2017
Les retraités ont manifesté nombreux, jeudi 28 septembre, dans les rues de Bordeaux entre Pey-Berland et la Préfecture pour défendre leur pouvoir d’achat. Il y avait bien quelques actifs et quelques jeunes venus les soutenir mais les retraités formaient le gros du cortège avec leurs syndicats, CGT, FO, Solidaires, CFE-CGC ou encore l’association sociale autonomie retraités Police 33, Loisirs solidarité des retraités de la Gironde… Ils sont plus de 3 000 (d’après la CGT) et, dans le cortège, le ton est à la colère parce qu’ils ont cotisé de longues années, parce qu’ils ne pensaient pas qu’un jour leur pouvoir d’achat serait sollicité autrement que pour faire tourner l’économie ou la solidarité. Décidément, cette augmentation de 1,7 % de la CSG pour les pensions supérieures à 1 200 euros bruts par mois ne passe pas. « Ça va nous faire une perte de pouvoir d’achat énorme. On a donné toute notre vie et on donne encore, on ne voit pas pourquoi on serait encore taxé », s’indigne Pierre, d’Alliance Police. « Déjà, on nous disait 37,5 annuités et, finalement, il a fallu qu’on travaille plus longtemps et maintenant ils nous augmentent la CSG », Geneviève qui a été « fonctionnaire jusque 65 ans sans un arrêt maladie » a l’impression de « se faire avoir et s’inquiète pour ses enfants et petits enfants ». « C’est pas les riches qui trinquent, c’est nous », constatent Pauline et Colette de Solidaires. Avec, pour l’une 43 ans de cotisations, elles voient leur pouvoir d’achat baisser depuis plusieurs années. « On a moins d’activités, on va moins au restau, il faut compter »,
toujours explique Pauline. « Je crains ce qui va arriver. On fera moins travailler le commerce, je pense », s’inquiète Pauline. « On nous dit qu’on est du papyboum mais, nous, les trente glorieuses on ne les a pas vu, nos parents ont trimé », s’émeut Françoise qui a été animatrice en maison de retraite. Sa voix se brise et les larmes montent aux yeux quand on lui demande ce que faisaient ses parents. Alors c’est son compagnon, Marc, ancien dessinateur industriel qui prend le relai : « ils étaient ouvriers, les miens aussi. Ils ont travaillé toute leur vie, nous aussi. Quand on travaillait, on finançait ceux qui étaient à la retraite, aujourd’hui, nous, on nous baisse nos pensions donc notre pouvoir d’achat pour nous, pour nos enfants qu’on aide quand on peut, et pour la suite. Car quand on ira en maison de retraite, comme on aura une petite retraite, c’est nos enfants qui devront payer le reste ». L’avenir, pouvoir aider ses enfants, ses petits enfants et surtout ne pas devenir une charge pour eux, c’est une angoisse récurrente, qui touche même des retraités plus aisés. C’est le cas d’Anne-Marie de la FSU qui a été proviseur adjoint et qui est à la retraite depuis 10 ans. Elle perçoit 3 000 euros de retraite par mois « parce qu’il y a 10 ans, on partait à la retraite avec 75 % de son salaire, aujourd’hui, lorsque les collègues partent avec 60 % de leur dernier salaire, ils ont de la chance ». « On est en train de nous ponctionner la CSG à 1,7 %, poursuit-elle, mais quand on va payer nos impôts, on paiera comme si on n’avait pas payé cette CSG puisqu’elle n’est pas déductible. Donc c’est la hausse de la CSG, plus la hausse d’impôts, plus les mutuelles qui augmentent… Les retraités censés être riches, dont je
fais partie vont se retrouver avec des pensions diminuées et ne pourront plus aider les enfants et les petits enfants et se payer une maison de retraite car ils n’auront plus les moyens. C’est les enfants qui paieront, s’ils le peuvent ». Le midi, le cortège s’étoffe d’actifs venus en soutien. Au sortir de la rencontre avec le préfet, les organisations prennent la parole. Une rencontre stérile pour FO qui considère que le préfet « se contente d’écouter et de hocher la tête ». « La CSG est un impôt déjà injuste que la ponction supplémentaire sur les retraités va rendre encore plus injuste », rappelle le syndicat pour lequel le « tous ensemble » devient une évidence. Pour la FSU, la présence d’actifs et de jeunes dans la manifestation est une bonne chose qui montre que l’on est confronté à une politique globale d’attaque contre les acquis sociaux et les services publics, comme le montre la banderole accrochée à Pey Berland pour défendre l’hôpital R. Picqué. « Les retraités ont besoin des services publics, peut-être même plus que les actifs. Ils sont donc aussi concernés par la mobilisation des fonctionnaires du 10 octobre », rappelle l’organisation. Pour Solidaires, la hausse de la CSG « est une escroquerie qui va mettre à mal la Protection sociale ». « Il faut persister ensemble dans le mouvement pour entrainer l’opinion publique qui est déjà derrière nous mais pas encore assez dans l’action », encourage le syndicat. La CGT souligne que le succès de la mobilisation, qui dépasse celles des années précédentes, est significative du mécontentement. Cette hausse de la CSG s’additionne à la baisse des APL et à l’attaque contre le logement social. Elle intervient après une décennie de blocage des pensions. « Si la retraite moyenne se situe à 1 200 € (et on est très loin d’être à l’aise à ce niveau), beaucoup de retraités sont bien en dessous, particulièrement les femmes qui ont cumulé les périodes d’inactivité, les petits boulots et les temps partiels ». « Il faut interpeller les députés LREM de notre région, ne pas les laisser tranquilles », propose pour sa part l’organisation. Christelle Danglot et Jean-Jacques Bordes
COMMUNIQUÉ
Collectif « Vive l’APL ! » La baisse des APL/AL de 5 € pour les 6,5 millions de locataires les plus modestes a pris effet le 1er octobre, et sera visible sur les quittances de loyer ou CAF dans le courant du mois. Le collectif « Vive l’APL ! » réunissant 64 organisations de solidarité, de locataires, de salariés, de mal logés, de précaires, de droits de l’homme, de bailleurs sociaux … • demande le retrait de ce décret, qui frappe les locataires les plus modestes
• déposera dans les prochains jours un recours au conseil d’état contre ce décret • appelle à une journée nationale de manifestations samedi 14 octobre à partir de 14h devant les mairies (à Paris, 16h à l’Hôtel de Ville). Le collectif « Vive l’APL ! », exige l’abandon du projet de baisse de 60 € des APL en HLM : en faisant main basse sur une part des loyers des HLM, le gouvernement menace le
bon entretien des logements, la réhabilitation thermique, la production de nouveaux HLM , l’encadrement humain et les missions sociales des HLM. Cette mesure attaque les locataires, les mal logés, les organismes HLM et leurs salariés, alors que les inégalités se creusent, que le nombre de demandeurs HLM augmente et que les secteurs immobiliers et locatifs privés sont épargnés… Pas d’économies sur le dos des locataires !
ACTUALITÉ
Editorial
LE 10 OCTOBRE
Avec les fonctionnaires, pour défendre nos services publics ! de la CSG se traduira, au mieux, par une simple compensation dans la Fonction publique, c’est-à-dire sans gain de pouvoir d’achat pour les agent-e-s », ajoute l’intersyndicale. Pour les organisations, ces mesures
ser les services publics rendus aux usagers. « C’est totalement injuste pour les agent-e-s, et c’est totalement inefficace pour une Fonction publique de moins en moins attractives dans de nombreux secteurs, développent-elles. Ces mesures ne contribuent en rien à l’amélioration des services publics, au sujet desquels nos organisations demandent un débat de fonds sur ses missions, s’appuyant sur l’évaluation des réformes déjà engagées ». Les organisations rappellent égaL’intersyndicale CGT, CFDT, lement leur « attachement au code FO, C F TC , C F E - C G C , des pensions civiles et militaires » UNSA, Solidaires et FSU qui et préviennent qu’elles seront très appelle à la grève et à la manivigilantes sur la future réforme festation à Bordeaux dénonce des retraites annoncées pour une accumulation de mesures l’ensemble des agents publics. négatives, depuis l’arrivée du Les syndicats demandent une nouveau gouvernement, pour les « véritable négociation salariale agents de la Fonction publique : qui aboutisse à une réelle recongel de la valeur du point d’indice, naissance du travail, des missions rétablissement de la journée de carence, perspective de 120 Une des affiches de la campagne de la CGT, engagée il et de l’engagement professionnel des 000 suppressions d’emplois sur y a plusieurs mois, visant à rappeler le rôle et les condi- agents par une augmentation du les 3 versants de la Fonction tions de travail réelles des fonctionnaires. pouvoir d’achat et la revalorisation publique… des carrières, le non rétablissement « Et contrairement à l’engagement vont non seulement impacter « for- de la journée de carence et les moyens fait aux agent-e-s public-que-s par tement et négativement le pouvoir nécessaires pour permettre aux agentEmmanuel Macron dans le cadre de sa d’achat de plus de 5,4 millions d’agent- e-s d’exercer leurs missions de services campagne présidentielle (…) la hausse e-s public-que-s » mais aussi fragili- publics ».
L’ensemble des syndicats de la fonction publique appellent les fonctionnaires à la grève et à manifester le 10 octobre pour « faire entendre » leurs « profonds désaccords » avec les mesures « négatives » du gouvernement qui « s’accumulent » pour les fonctionnaires et pour défendre le service public. À Bordeaux, le rendez-vous de la manifestation est à 11h30, place de la République.
MÉTROPOLE : « PLAN DE PROPRETÉ URBAINE 2018-2020 »
Les élus communistes dénoncent une privatisation accélérée Les élus communistes de Bordeaux métropole tenaient une conférence de presse jeudi matin au sujet du « plan de propreté urbaine 20182020 » qui devait être présenté l’après-midi au bureau de l’intercommunalité, où siègent les maires et vice-présidents. Ils dénoncent un « plan de privatisation accélérée ». C’est un dossier qui aurait dû passer en commission de la Qualité de vie – dont sont membres Jean-Claude Feugas et Max Guichard, élus communistes de la Métropole – qui traite des sujets de propreté et de collecte. Mais il a été directement présenté au bureau de l’intercommunalité, où siègent les maires et vice-présidents. C’est donc d’abord pour protester sur l’apparition d’un plan « de propreté urbaine » sans qu’il y ait eu débat avec les conseillers métropolitains, que les élus communistes de la Métropole tenaient une conférence de presse, mais aussi pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme un « plan de privatisation accélérée ». « C’est l’accélération d’un processus car il ne faut pas oublier, rappelle Max Guichard, que depuis des décennies, la collecte des déchets ménagers sur la rive droite est privatisée, sans qu’aucune ville ait pu justifier ce choix, d’ailleurs ». Les élus communistes reprochent à ce plan de propreté urbaine de remettre le « renforcement du passage de la
balayeuse sur les pistes cyclables », qu’ils considèrent nécessaire, à « un marché spécifique ». Les « moyens d’intervention saisonniers pour le ramassage des feuilles et le désherbage » seraient confiés, eux, à un « marché d’insertion de mars à novembre ». Et, surtout, le plan prévoit d’expérimenter « une externalisation complète des activités de collecte et de propreté » pour le centre historique de Bordeaux. « Les besoins vont grandissants et c’est bien normal dans une agglomération à démographie galopante et qui accueille, dans son centre historique, une très forte pression touristique, constate le groupe ». Des problèmes se posent, notamment dans l’hypercentre, de décharges publiques, d’incivilités contre lesquelles est proposé un plan de verbalisation. Mais pour les élus communistes, il y a une réponse publique de services et d’investissements à apporter d’abord. « Dans l’hypercentre, il nous semble nécessaire d’engager un dialogue avec les milieux économiques » et de manière générale « des expériences demanderaient plus de moyens comme la mise en place de bacs collectifs ou de bacs enterrés ». « Il faut créer un cercle vertueux : plus il y a d’équipes de propreté en capacité de passer régulièrement pour éviter que ça se dégrade, moins ça se dégrade et moins il y a d’incivilités à constater. » Pour les élus communistes, puisque la population est satisfaite des services
de la Métropole et puisque dans un premier temps du moins, la facture financière sera la même, la décision de recourir au privé est bien idéologique, quoiqu’en dise Alain Jupé : « le rapport évoque des besoins de création d’une équipe de collecte supplémentaire tous les 4 000 habitants, cela a un coût que, visiblement, l’ancien candidat aux primaires qui promettait de réduire la masse de fonctionnaires en France n’est pas prêt à assumer ». Les élus tiennent donc à alerter l’opinion publique contre ces mesures qui vont « mettre en concurrence salariés du privé et agent de la Métropole », des agents qui n’ont d’ailleurs pas été associés à la réflexion et à la construction de ce plan, « avec un risque de dégradation du sentiment de bien être au travail pour les agents de la Métropole et de démanteler ce qui, aujourd’hui, fonctionne bien et est reconnu comme tel par les populations », commente Max Guichard. « C’est avant tout d’investissement et de moyens humains dont les services ont besoin pour répondre à des pressions démographique et touristique galopantes, a aussi déclaré Claude Mellier, l’après-midi au bureau de l’intercommunalité. Il est sûr que cette nécessité rentre en contradiction avec le dogme de la réduction des dépenses de fonctionnement des collectivités locales ».
Octobre 2017 : C’est toujours le temps des Révolutions ! Le Capitalisme est en crise profonde et durable. Il nous entraine dans les conséquences de ses soubresauts pour tenter de surmonter son déclin. Sarkozy, Hollande et aujourd’hui Macron s’évertuent, par des politiques terribles pour les salariés, les chômeurs et les retraités, à maintenir le malade sous assistance respiratoire pour le faire durer… Après « le travailler plus pour gagner plus » de Sarkozy, « le pacte de compétitivité » de Hollande, voilà venir le « Prenons aux pauvres pour donner aux riches » de Macron : par tous les moyens restaurer le taux de profit des entreprises industrielles et financières. Les besoins des populations sont de moins en moins satisfaits, le chômage augmente, les industries et la finance s’expatrient, laissant exsangues les pays développés, dont la France. Notre peuple, dans sa diversité, ne reste pas l’arme aux pieds. Des centaines de milliers dans les rues à l’appel de la CGT, de la FSU, de SUD, de l’UNEF, de l’UNL, de la FIDL, rejoints sous d’autres formes par FO, la CFDT, la CFTC, la CGC,…, Une fête de l’Humanité offensive et combative, partageant et nourrissant l’espoir et les alternatives en France et dans le Monde à plus de 500.000 voix, un rassemblement à l’appel de la France Insoumise où se sont retrouvés des délégations de toutes les formations de la Gauche de combat, les retraités et demain les fonctionnaires le 10 octobre à l’appel de toutes leurs fédérations syndicales …. Lutter, résister, oui ! Mais pas pour conserver l’ordre établi ! Plus que jamais, loin de la table rase de l’Internationale et du « dégagisme » de Macron, il nous faut regarder autour de nous pour construire avec ceux qui nous entourent, faire du commun. C’est dans le monde tel qu’il est aujourd’hui que se trouvent les racines et les jeunes pousses du monde de demain. Le capitalisme et sa logique prédatrice les étouffent. Aidons ces jeunes pousses à se développer, à se débarrasser de la logique prédatrice du capitalisme, et du libéralisme politique qui lui fait pendant ! Une grande consultation des communistes est engagée pour construire ensemble l’ordre du jour et décider les questions que nous souhaitons aborder à notre prochain congrès. C’est une démarche novatrice pour fonder le parti communiste dont notre peuple a besoin pour faire face aux enjeux du 21° siècle. Nourris de la pensée géniale de Karl MARX (allez voir le film de Raoul Peck, « le jeune Karl Marx » actuellement au cinéma), mais surtout nourris de sa démarche d’investigation du réel de son temps et de son engagement dans le combat de classe, nous avons la capacité d’être acteur de transformations sociales et démocratiques profondes, et plus que jamais être utiles à notre peuple, conçu comme une partie du tout planétaire, pour une internationale des 99% qui constituent le prolétariat moderne du 21e siècle.
Dominique Belougne membre de l’exécutif du PCF33
Christelle Danglot Les Nouvelles 5 octobre 2017 • 3
TRANSPORT CGT
CIRCULATION À BORDEAUX
La bataille des cheminots sur tous les fronts
Pont de pierre : la galère est ailleurs
Lors de la manifestation du 21 septembre 2017 à Bordeaux, Séverine Rizzi, responsable du syndicat CGT des cheminots de Bordeaux gare nous explique la lutte menée par son organisation, sur tous les fronts, notamment celui de la défense du service public. On a eu la réforme du système ferroviaire en 2014 avec la séparation en trois entreprises distinctes. Ces trois entreprises sont gérées de façon plutôt libérale et voudraient nous imposer, des modification de nos conditions de travail – nous sommes en négociation d’une convention collective du ferroviaire – qui rejoignent exactement la bataille contre les ordonnances. Notre statut est menacé, nous risquons donc d’être soumis, nous aussi, à ces ordonnances et à cette loi travail XXL. Le deuxième volet qui nous mobilise a été rendu public cet été : un rapport de deux sénateurs qui prépare l’ouverture à la concurrence du trafic voyageur, d’abord TER et ensuite les grandes lignes, d’ici à cinq ans. Pour nous, c’est un gros coup pour l’entreprise car c’est la possibilité pour des entreprises étrangères de venir circuler sur les lignes SNCF et, pour le coup, il y a un déséquilibre puisque nous sommes tordus par la dette de 40 milliards d’euros – qui est un peu la cause de la réforme du ferroviaire – que nous devons toujours assumer et qui induit toutes les économies drastiques que nous impose la direction. Cette dette est celle du système ferroviaire. Elle est ancestrale et aurait dû être reprise par l’État ce qui permettrait à la SNCF d’avoir un mode de fonctionnement beaucoup plus équilibré et ça nous permettrait de faire face à l’ouverture à la concurrence qui, rappelons-le, n’est pas une obligation mais juste une préconisation de la réglementation européenne. Il n’y a pas d’obligation pour un pays européen d’ouvrir à la concurrence son trafic voyageur. On s’aperçoit que c’est vraiment l’État qui veut se désengager concrètement du financement du service public ferroviaire. Or, la fin du service public, ce sont des consé4 • Les Nouvelles 5 octobre 2017
quences sur les cheminots, sur leurs conditions de travail : l’annonce de Pepy c’est de faire sur les effectifs déjà moins 20 % en 4 ans. On a appris la semaine dernière, par exemple, sur Bordeaux que les contrôleurs allaient perdre une partie de leur charge de travail, n’accompagneront plus les trains jusqu’à Marseille. Ce serait déjà 40 postes de contrôleurs en moins sur Bordeaux. De plus, la direction a décidé, avec le Conseil régional, qu’il n’y aurait plus de contrôleurs sur la ligne BordeauxArcachon. Ça pose un problème de sécurité pour le conducteur pour les usagers. Donc, en même temps qu’on lutte contre ces ordonnances, on est aussi sur ce front-là des conditions de travail et des conditions de transport des usagers de la SNCF. La CGT a édité un journal de 24 pages dans le format des journaux gratuits, La Vraie Information, qui reprend en gros l’historique de la SNCF, la scission en trois de l’entreprise, le financement, les conséquences sur le TGV et sur le TER. On le diffuse aux usagers et on s’aperçoit que les usagers ne sont pas si naïfs que ça, ne croient pas forcément tout ce qu’on leur raconte dans certains médias ou de la part de certains politiques. Ils vivent avec nous le transport ferroviaire, ils nous voient travailler, ils subissent certaines conséquences mais voient bien que ce ne sont pas les cheminots qui en sont responsables et qu’ils subissent autant qu’eux. Nombre d’usagers viennent discuter et nous encouragent à continuer. L’ouverture à la concurrence aura des conséquences énormes aussi sur la tarification. Tous les tarifs qui peuvent être sociaux, comme les cartes jeunes qui permettent aux jeunes de prendre le TER pour se rendre à l’école ou ailleurs à moindre coût, sont financés à moitié par les régions et à moitié par SNCF. Évidemment qu’un opérateur privé, étranger qui va venir ne pourra pas offrir les mêmes tarifs. Sans compter tout le savoir faire cheminot avec des gens formés à la sécurité, etc., on n’a aucune garantie de ce que ce sera si c’est ouvert à la concurrence. Les usagers le comprennent. CD
Expérimentée depuis mi-août, la fermeture à la circulation automobile du pont de pierre ne crée pas de thrombose supplémentaire. Mais elle ne règle pas pour autant des conditions de circulation exécrables pour des dizaines de milliers de travailleurs girondins. « Non monsieur, le pont de pierre n’est pas fermé. Les bordelais l’utilisent par milliers, en tramway, à pied ou à vélo. » Facilité de langage, on a coutume de dire que, depuis cet été, le pont qui relie l’avenue Thiers et le cours Victor Hugo a été fermé. Ce n’est pourtant que la circulation automobile qui y a été interdite ; ce que l’adjoint d’Alain Juppé, Michel Duchêne a vertement rappelé lors du conseil de métropole du 29 septembre. De fait, cette décision fruit à la fois de la volonté de dégager le centreville de la voiture et de sa pollution, et du constat de fragilisation du plus vieux pont de Bordeaux, a eu pour effet de l’ouvrir d’avantage à d’autres usages. Plus de carambolages sur les trottoirs du pont, entre cyclistes et piétons ; chacun son espace. Et il faut bien deux espaces de circulation pour les vélos qui sont maintenant près de 10 000 par jour à traverser la Garonne par là. Une traversée qui n’est pas, comme on aurait d’abord pu le croire, le fait de promeneurs. Pour 64 % les déplacements cyclistes
sur le pont depuis mi-août sont des déplacements quotidiens et 52 % d’entre eux sont des déplacements compris entre 2 et 5 km. Pour partie, cet usage nouveau a encouragé le report modal. Ainsi, comparé à la situation étudiée en 2016, ce sont environ 3 000 voitures par jour qui ne passent plus par l’un des 5 ponts de l’agglomération. Dans les services de la Métropole, on estime que la moitié de ce report modal a été obtenu via le vélo. Les autres, beaucoup d’autres, prennent donc les transports en commun. Résultat, un bon d’un peu plus de 10% des validations dans les 15 premiers jours de septembre sur la ligne A du tramway et 7 % sur l’ensemble du réseau TBM. On sourit donc du côté de l’équipe d’Alain Juppé, qui a décidé de poursuivre cette expérience jusqu’à début janvier. Attentifs à la gronde de certains commerçants qui voient, rive droite essentiellement, leur fréquentation chuter, certains plaident pourtant pour mettre la pédale douce et attendre que le pont JeanJacques Bosc soit ouvert, avant de couper définitivement le pont de pierre à la circulation automobile. En attendant, le pont Saint-Jean voit sa fréquentation accrue (+27 %, soit 56 000 véhicules/jour sur la première quinzaine de septembre) et les deux-roues y sont plus nombreux ; la
vitesse y a donc été réduite à 50 km/h début septembre. Et le réseau TBM devra lui aussi être amélioré pour répondre à une telle demande. Pour le reste, Alain Juppé a écrit au Préfet afin d’accélérer l’élargissement de la voie sur le pont François Mitterrand, par la suppression de la piste cyclable qui y est peu utilisée et sera remplacée par celle du pont JJ Bosc. Car le nœud est bien là… Si la fermeture aux voitures du pont de pierre n’a pas provoqué de nouvelle thrombose, celle-ci est bien présente et quotidienne sur la rocade. Et cette rentrée 2017, elle met les nerfs des automobilistes à rude épreuve, soirs et matins… De ce point de vue, le chantier est immense. Et il ne se saurait se résumer à un « grand contournement routier » régulièrement remis sur la table par le maire de Bordeaux. Vice-présidente en charge des infrastructures routières et ferroviaire, Claude Mellier a donc regretté la lenteur des études pour une véritable logistique fluviale et ferroviaire sur l’agglomération : « avec le même volontarisme qui anime les élus bordelais pour limiter la place de la voiture en ville, il faut investir dans le fluvial et le ferroviaire pour sortir les camions de nos routes, et en particulier de la rocade. » Vincent Bordas.
FRET SNCF
Mode de transport sacrifié, pourquoi ?
Pourquoi le sacrifice du Fret SNCF ? C’était le thème du colloque organisé par la CGT Fret au Château du Dorat, à Bègles, ce 28 septembre, auquel participaient le député France Insoumise, Loïc Prudhomme, et le président du groupe communiste à la Métropole, Max Guichard. En introduction de la projection du film Transport de marchandises : changeons d’ère !, de Gilles Balbastre, fils de cheminot du triage d’Hourcade, Christophe Hellies, un des responsables CGT au Fret d’Hourcade, retrace un tableau bien noir de l’état du Fret sur notre département et au niveau national alors que l’État français vient de signer les accords de Paris plein de promesses et d’engagements écologiques.
Le fret ferroviaire serait trop cher et pas compétitif face à la route où les poids lourds étrangers sont de plus en plus nombreux et où Géodis, filiale SNCF est très présent concurrençant son propre fret. Au-delà de l’aberration pour l’environnement de mettre autant de camions sur les routes alors que des solutions alternatives existent au travers du fret ferroviaire ou du fret fluvial à développer, la question qui s’est posée au travers des débats était de savoir pourquoi le transport routier était si peu cher. L’exemple, cité dans le film, de la crevette péchée en Mer du Nord, décortiquée au Maroc puis vendu aux Pays-Bas est significatif de ces transports à outrance que multiplie le système capitaliste et qui sont sources de profit quand même, puisque le coût des infrastructures routière n’est à aucun moment pris en compte !
Malgré une succession de plans, chacun agrémenté de déclarations volontaristes des différents gouvernements depuis 2003, la situation du Fret Ferroviaire n’a cessé de s’effondrer, posant tout simplement à ce jour la question de la pérennité des infrastructures et donc de ce mode de transport. Or, de l’aveu des nombreuses personnes présentes, la nécessité d’un rééquilibrage de la route vers le rail est très largement plébiscitée dans la population. Mais pourquoi alors les politiques menées depuis 2003 vont-elles donc systématiquement dans le sens simultané de la libéralisation et du déclin du Fret ? Le débat organisé autour du film de Gilles Balbastre a permis de mettre en lumière l’absolue nécessité d’intervention populaire et politique pour inverser la tendance. La relance du Wagon Isolé, et donc la sanctuarisation des installations fret (un triage comme celui d’Hourcade, indispensable à ce développement, faisant l’objet de fortes spéculations foncières) a fait l’objet d’un large consensus. Seuls un désendettement du système ferroviaire et le retour vers une entreprise SNCF intégrée et de service public peuvent contribuer à cet objectif ambitieux. Thierry Gleyroux et Stéphane Le Bot
CONTRATS AIDÉS BORDEAUX MÉTROPOLE
POINT DE VUE
Entre soutien et questions
Macron et son gouvernement contre la société civile ?
Une motion « en faveur des emplois aidés » a été mise au vote des élus métropolitain, ce 29 septembre, sur l’initiative du groupe des élus-es socialistes. Très consensuelle, cette motion exprime « une vive inquiétude, à la fois pour les publics visés et pour l’ensemble du secteur de l’Economie Sociale et Solidaire (2 820 employeurs sur l’agglomération bordelaise). La suppression d’un nombre important d’emplois aidés sur la Métropole bordelaise (près de 1 000 personnes concernées d’ici les 4 prochains mois et un chiffre non communiqué pour 2018) fragilisent considérablement les forces vives qui œuvrent quotidiennement au développement économique et social de nos quartiers, dans des domaines essentiels tels que le scolaire, l’animation sportive et culturelle ou encore tous les services à la personne et l’aide sociale de proximité. Ce sont donc aussi bien nos écoles, clubs
sportifs, régies de quartier ou maisons de retraite qui subissent directement cette baisse brutale. Elle l’est d’autant plus, qu’elle s’ajoute à d’autres mesures impactant le fonctionnement des associations (baisse des crédits politique de la ville, doutes sur le maintien de l’exonération de la TFPB etc.). (…) Depuis plus de trente ans, les emplois aidés permettent d’offrir contrat de travail, formation et accompagnement à des personnes éloignées de l’emploi. Les abandonner, c’est nier à la fois des réalités humaines et précariser de surcroît les personnes les plus fragiles. C’est aussi déposséder les collectivités locales de leurs capacités à insérer professionnellement des personnes sans emploi. » Pour ces raisons et par cette motion, le conseil métropolitain a demandé aux services de l’État « un soutien et une défense des emplois aidés indispensables au fonctionnement de nos associations et territoires métropolitains » et la « sauvegarde du maximum de ces emplois sur notre métropole, prioritai-
rement dans les secteurs d’intervention politique de la ville ». Au nom du groupe des élus-es communistes, Odile Blein a dit partager le contenu de cette motion et l’inquiétude qu’elle exprime : « Dans les quartiers les plus fragiles, dans les écoles qui en ont le plus besoin, dans les associations les plus utiles à nos quartiers, cette décision peut avoir de graves répercutions. » Le groupe communiste a donc voté cette motion, « afin d’apporter (son) entier soutien aux travailleurs et structures concernées » mais non sans poser des questions : « Comment peut-on prôner la réduction drastique des dépenses publiques tout en se plaignant de ses conséquences ? Et pourquoi, si ces emplois sont si chers aux yeux de tous, le gouvernement précédent n’avait-il pas programmé les crédits nécessaires à leur pérennisation ? » Questions auxquelles les autres groupes politiques n’ont pas jugé nécessaire de répondre…
Dans la manifestation du 21 septembre à Bordeaux
BORDEAUX
Le rôle clé des emplois aidés dans les quartiers Pour plusieurs associations de quartier, la mesure gouvernementale de restriction des contrats aidés pénalise acteurs sociaux et population. Yannick Delneste, pour Sud Ouest du 13 septembre, a recueilli quelques témoignages aux Aubiers et au grand parc. Cédric Seraline en tape cinq à Fado qui vient le saluer devant l’ascenseur avec sa mère. « Une mauvaise note, un mot sur le carnet de correspondance: il ne joue pas » assène l’éducateur. « Eh, il faut travailler », confirme la maman, dans un sourire. Deux ans que le Bordelais, en CAE 1 depuis 2015, structure le club de foot du quartier, au sein d’Association promotion insertion sport (Apis 1 mixant entrainement et suivi scolaire. Le résultat est impressionnant : toutes les équipes du club (170 licenciés) ont terminé première de leur championnat. De son côté, Cédric était parmi les 15 personnes choisies (sur 150) pour intégrer la formation de moniteur, dispensée par la Fédération française de football (FFF)
au Haillan. « En juin, nous avons fait la demande de renouvellement du contrat de Cédric pour le 1er septembre, raconte Ludovic Piccoli, coordinateur d’Apis. Le 28 août, on nous annonçait le refus, au nom du gel des emplois aidés. » Sans contrat, Cédric ne peut plus prétendre à cette formation. « Je vais continuer dans l’asso pour les enfants mais… » Sourde rage. « De nous, l’État s’en fout », lâche l’éducateur. Un exemple parmi tant d’autres, aux Aubiers, des actions et des projets de plusieurs années compromis. « On voulait recruter une coordinatrice de services civiques, une médiatrice culturelle et un animateur pour lancer une saison ambitieuse », explique Eddy Durteste, le directeur d’Urban Vibration School (UVS), association de soutien scolaire développant aussi, depuis 10 ans, des projets artistiques, citoyens et sportifs touchant 200 enfants. « Tous refusés. Des quatre permanents, je vais me retrouver seul. » Eddy, à la tête de la mobilisation locale sur le sujet, est en contrat aidé d’adulte-
relais. La coordinatrice devait être Justine Deroo, diplômée à l’IUT carrières sociales, bénévole à UVS depuis un an pour préparer ce projet. « C’est un arrêt brutal », dit-elle. Betly Elang, elle, est en CAE à la Ressourcerie du quartier, depuis son ouverture il y a 6 mois. « 3 700 visites, 700 kg d’objets recueillis par mois dans une démarche de recyclage et réutilisation, explique-t-elle. Mon contrat s’arrêtera dans 6 mois. » Comme sa collègue. Venu en voisin et partenaire, Abdoulaye Ndiaye dirige l’Académie Younus, alliant, là aussi, aide aux devoirs et sport, auprès de 200 enfants du quartier Grand Parc. « Nous avons perdu deux contrats aidés fin août, nous allons en perdre deux autres en fin d’année », explique l’ancien basketteur. « Des gens engagés dans des formations qu’ ils n’osaient pas envisager auparavant. » Lui aussi se retrouvera seul. Avec des enfants qui les attendent. (l) Contrat d’accompagnement à l’emploi
Comment réaffirmer le soutien des pouvoirs publics aux associations, actrices du bien commun ? par JeanClaude Boual Président du Collectif des associations citoyennes dans Les rendez-vous de l’économie sociale et solidaire de l’Humanité, mardi 3 octobre. Alors que le gouvernement se réclame de la « société civile », une série de mesures démontre son dédain, voire son mépris pour les associations. La société civile se résume pour lui aux « start-up », aux « entrepreneurs » et au Medef. C’est tout le tissu social qui s’en trouve remis en question, au détriment de la cohésion sociale, de la solidarité. Par touches successives, à bas bruit, « le capital social » de notre pays est effiloché et s’amenuise. Un plan social caché se met en place avec la disparition de milliers d’associations et des dizaines de milliers d’emplois. Qu’on en juge. Baisse des subventions publiques aux associations et mise en concurrence entre elles et avec les entreprises privées par appels d’offres ou appels à projets qui reconfigurent l’économie sociale et solidaire en faveur du marché et fait disparaître des associations. Annonce de la suppression de la taxe d’habitation, qui va déséquilibrer encore plus les budgets des collectivités locales et fournira un bon prétexte pour diminuer les subventions et les services rendus à la population. Annulation de crédits pour la politique de la ville, de ceux des droits des femmes, ce qui entraîne à nouveau des difficultés et des disparitions d’associations. Suppression dite « ciblée » des emplois aidés. Diminution de l’aide personnalisée au logement (APL) alors qu’il faut considérablement développer le logement social pour répondre aux besoins. Suppression de la « réserve parlementaire » dont nous demandons que le montant soit affecté à un fonds associatif, géré démocratiquement par une structure élue par le monde associatif. Développement des « contrats à impact social », véritable bombe de
destruction du monde associatif en le faisant passer sous la dépendance des groupes financiers. Loi dite « confiance dans l’action publique », limitant les libertés individuelles et collectives, auxquelles il faut rajouter la pénalisation du « délit de solidarité », afin d’empêcher les militants et les associations d’aider les réfugiés. La situation des associations est aujourd’hui si difficile qu’elles sont amenées à défendre des emplois précaires, mal payés et de mauvaise qualité, parce qu’elles n’ont pas eu d’autre solution pour poursuivre leurs activités dans les quartiers, les territoires délaissés, où elles remplacent bien souvent les services publics que les collectivités publiques abandonnent. Pourtant, 1,8 million d’associations, grandes ou petites, participent à la vie en société, animées par 11 millions de bénévoles et 1,8 million de salariés. Sans les associations, leurs actions, leurs réflexions, pas de société possible ! La « société civile », c’est d’abord elles. Sur l’ensemble des territoires, tous les domaines de la vie sont couverts par la vie associative : secteur du social, de la santé, du culturel, des loisirs, de l’environnement et de l’écologie, de l’éducation populaire, de la solidarité internationale, du sport, de la défense des droits… En se renouvelant, en expérimentant et en inventant en permanence pour répondre aux évolutions auxquelles elles sont directement confrontées, elles améliorent la vie quotidienne et tracent des perspectives et des espérances de progrès au profit de tous. La non-lucrativité inscrite dans leur raison d’être les conduit à privilégier la coopération plutôt que la concurrence, à refuser la marchandisation croissante de leurs activités et leur transformation en « start-up ». Les deniers publics sont ceux des citoyens. Ce sont eux qui alimentent l’essentiel des caisses des autorités publiques. Les élus n’en sont que les gestionnaires temporaires. Il est donc normal qu’une partie de cet argent revienne à la société civile. Pour les associations qui travaillent dans le désintéressement matériel, pour le bien commun et l’intérêt général, il est logique et légitime de trouver des moyens d’action via les subventions. L’injonction de plus en plus forte à « revoir leur modèle économique », c’est-à-dire accepter de passer sous la tutelle du privé qui se substituerait aux pouvoirs publics pour les financer, nous semble d’autant plus malvenue que deux tiers des apports des mécènes ou philanthropes sont défiscalisés. Enfin, par l’association libre d’individus égaux, ce maillage de structures émanant de la société civile fait la démonstration que les femmes et les hommes sont capables de se gouverner eux-mêmes et de s’atteler collectivement à la tâche vitale consistant à construire une société plus solidaire, durable et participative. Les Nouvelles 5 octobre 2017 • 5
INTERNATIONAL CATALOGNE
L’Espagne démocratique se dresse contre Rajoy
À la veille de la grève générale, mardi 3 octobre, à l’appel des syndicats, des partis de gauche et de toute la société civile, les voix se multipliaient et s’additionnaient à Barcelone pour dénoncer la gestion exclusivement autoritaire de la crise par Mariano Rajoy. « Hem votat » (« Nous avons voté »). C’est le cri qui monte de toutes les places de la Catalogne. Actualisation de la promesse (« Votarem », « Nous voterons ») réalisée dimanche, malgré une féroce répression policière mise en œuvre par le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy. Lors du « référendum d’autodétermination » organisé unilatéralement par la majorité indépendantiste, plus de 2,2 millions d’électeurs (42,3 % du corps électoral) ont pris part au vote et le oui à la création d’un État républicain catalan l’a, sans surprise, emporté très largement avec plus de 90 % des suffrages exprimés. Derrière cette expression commune pour la démocratie, des revendications pour la solidarité, l’égalité et la justice sociale émergent de cette vague de mobilisations populaires dans toute la Catalogne. Ce cri, Mariano Rajoy ne veut pas l’entendre, barricadé dans son impasse autoritaire. Dimanche soir, après avoir remercié l’Union européenne de son « soutien sans faille », le chef du gouvernement espagnol a affirmé qu’« il n’y avait pas eu de référendum » en Catalogne. Ce faisant, le leader du Parti populaire (PP) – cette droite conservatrice et corrompue qui n’a jamais vraiment été purgée après le franquisme –, ouvre un boulevard aux partis indépendantistes catalans. Carles Puigdemont, le président de droite nationaliste catalane de la Generalitat, promet de déclencher « dans les prochains jours » la procédure de déclaration unilatérale d’indépendance. Au-delà, le déni et la violence de Rajoy sont peut-être en train de déclencher un mouvement plus large encore. Dimanche soir, des milliers de Madrilènes ont convergé vers la Puerta del Sol pour réclamer la démission du leader de droite et le respect de la démocratie. À Barcelone, l’appel à la grève générale pour mardi, lancé dans un premier temps par les syndicats anarchistes et la formation indépendantiste d’extrême gauche CUP, a reçu lundi matin le 6 • Les Nouvelles 5 octobre 2017
renfort des organisations syndicales majoritaires, Commissions ouvrières (CCOO) et UGT, et même du patronat local, à travers la coalition Taula per la Democracia (Table ronde pour la démocratie). « La répression violente et la violation de nos droits démocratiques fondamentaux auxquelles nous avons assisté dimanche nous conduisent à réagir, explique Javier Pacheco, secrétaire général des CCOO de Catalogne. C’est une expression unitaire pour que plus jamais on n’assiste à de telles scènes contre les citoyens dans notre pays. » Camil Ros, son homologue de l’UGT, précise : « Ce ne sera pas une grève générale habituelle comme nous les connaissons sur des thèmes sociaux ou dans les entreprises. Ce sera une démonstration de dignité, de civisme, de participation et de démocratie pour toute la société catalane, qui s’exprime depuis toujours de manière pacifique. » Pour Joan Josep Nuet, le coordinateur général d’Esquerra Unida i Alternativa – le cousin d’Izquierda Unida –, « la lutte du peuple catalan requiert l’unité la plus large possible pour une nouvelle Catalogne libre et démocratique ». La crise déborde désormais son objet initial, l’indépendance de la Catalogne. Le Parti populaire est en grande difficulté et Mariano Rajoy menace de provoquer des élections anticipées pour arracher leur soutien aux socialistes du PSOE et aux libéraux de Ciudadanos, également discrédités dans cette phase. Sur la place Sant Jaume, où le siège de la Generalitat se trouve en face de la mairie de Barcelone, les membres du gouvernement indépendantiste et Ada Colau, la première magistrate de la capitale catalane, figure de proue de la coalition de gauche alternative Barcelone En Comu, se sont retrouvés pour participer ensemble au rassemblement silencieux contre la répression orchestrée par Mariano Rajoy. « Depuis des années, le chef du gouvernement n’a offert aucune solution à la crise que nous connaissons, accuse Ada Colau. On ne parle pas ici des forces indépendantistes au sens étriqué qui envisagent, à tort du point de vue de mon camp, de faire la déclaration unilatérale d’indépendance, mais bien des millions de citoyens qui réclament d’ouvrir un débat sur les droits politiques et sociaux en Catalogne. Lancer des policiers contre des gens qui réclament des libertés discrédite pour toujours Mariano Rajoy. Dans ces
conditions, la demande de sa démission rassemble très largement en Catalogne, mais aussi dans toute l’Espagne. » Pour la maire de Barcelone qui a multiplié les appels ces derniers jours, il est plus que temps que l’Union européenne intervienne. « La solution, ce n’est pas à l’Europe de la construire, nous le ferons d’ici, mais elle peut servir à reconstruire un espace de négociations et de discussions politiques. La solution ne peut être que politique et l’Europe ne peut pas rester à regarder, comme elle le fait, sans réagir… » Bâillon rouge sur la bouche, près de 10 000 étudiants, graves et déterminés, déboulent un peu plus tard sur la plaça de Catalunya. Offrant une nouvelle preuve de la déroute
de Mariano Rajoy dans la guerre des images, ils piétinent, en levant les bras, sur l’air de l’Estaca, l’hymne antifranquiste du chanteur catalan Lluis Llach. À la tribune, une porteparole du mouvement s’époumone : « Nous, les Catalans, nous sommes divers et pluriels, mais nous tenons tous à une chose, la démocratie, et nous ne nous la laisserons jamais confisquer ! » Elle ajoute sous les vivats : « Plus jamais le fascisme ! » Ce cri-là. Comme un nouvel hommage à la Catalogne. Thomas Lemahieu, envoyé spécial Barcelone (Espagne) pour l’Humanité
Des réactions européennes La Commission européenne est enfin sortie de sa réserve. Hier, après avoir rappelé le caractère illégal du référendum en Catalogne, le porteparole de l’exécutif européen, Margaritis Schinas, a appelé Barcelone et Madrid à passer « de la confrontation au dialogue », rejetant la violence comme « instrument en politique » sans toutefois condamner l’envoi des forces de l’ordre par Madrid. Si Emmanuel Macron a apporté hier un soutien appuyé au chef du gouvernement espagnol, la Belgique, la Slovénie et l’Écosse ont condamné les violences. « L’UE doit agir pour défendre les droits fondamentaux », insiste Gabi Zimmer, présidente des eurodéputés GUE/NGL.
GIRONDE
Premier rassemblement local pour la libération de Salah Hammouri
À l’appel d’un tout jeune comité de soutien girondin à Salah Hammouri*, un premier rassemblement a eu lieu à Bordeaux, vendredi 29 septembre. L’enjeu de la mobilisation est de créer un rapport de force suffisant pour obliger les médias à en parler, obliger la France à intervenir pour obtenir la libération du jeune avocat francopalestinien. « Salah Hammouri, vous connaissez, c’est malheureusement le franco-palestinien qui avait déjà été emprisonné, il y a quelques années », rappelle Patrick Serre de Palestine 33, juché au pied de la colonne, place de la Victoire à Bordeaux. En effet, une grande bataille nationale avait permis de le sortir des geôles israéliennes trois mois avant la fin de sa peine, à l’occasion d’un échange avec un franco-israélien qui avait été capturé. Cette fois, le franco-palestinien venait juste d’obtenir son titre d’avocat en Cisjordanie, à Jérusalem. « Les autorités israéliennes savent qu’une fois avocat, Salah Hammouri aura comme activité principale la défense des prisonniers palestiniens, explique Patrick Serre. Parce qu’au delà de Salah Hammouri, c’est le sort de tous les prisonniers palestiniens que nous dénonçons et notamment cette fameuse détention administrative qui permet de l’emprisonner sans procès et sans qu’il puisse avoir droit à un avocat. Salah a été interpelé par les autorités israéliennes à nouveau sans aucune charge, sans
aucune preuve. Il a donc été, pour le moment, condamné à 6 mois de prison et c’est renouvelable, à l’infini. C’est un déni total du droit international, mais de la part du gouvernement israélien, on commence malheureusement à être habitué. Comme on est habitué, malheureusement aussi, en ce qui le concerne, à l’atonie de nos gouvernements successifs et particulièrement de ce gouvernement Macron qui, pour le moment, n’a strictement rien fait pour demander à Israël la libération de Salah Hammouri. Plus grave, il n’a fait aucune démarche vis-à-vis de l’État israélien. D’où l’importance de ces collectifs locaux qui se mettent en place un peu partout ». André Rosevègue, de l’Union juive pour la paix rappelle l’acharnement dont il est victime de la part des autorités israéliennes. Il rappelle l’expulsion « absolument scandaleuse » d’Elsa Lefort, épouse de Salah Hammouri, qu’elle était enceinte. « S’ils l’ont expulsée à ce moment-là, c’est pour faire en sorte que l’enfant de Salah ne soit pas palestinien parce qu’il ne sera pas né à Jérusalem et n’aura donc pas sa carte d’habitant de Jérusalem. C’est à ce niveau de cynisme que l’on voit comment fonctionne aujourd’hui l’administration israélienne ». L’acharnement contre Salah Hammouri, André Rosevègue l’explique en parti parce que le jeune avocat est militant de la cause de Marwan Barghouti, celui-ci représentant la cause de l’unité palestinienne mais aussi par le statut de Jérusalem. « L’annexion de Jérusalem qui est
contraire à tout le droit international est quelque chose qui pèse sur le statut de Salah parce qu’il habite Jérusalem parce que son père habite Jérusalem et qu’il est palestinien, parce que sa mère habite Jérusalem et qu’elle est française, ce qui fait qu’il est 100 % français et 100 % palestinien ». Pour Fred Mellier, du PCF, c’est justement parce qu’il est francopalestinien que Salah Hamourri est la tête de pont de la bataille pour les prisonniers palestiniens. « Il faut obliger les médias à en parler, nous avions réussi à le faire la première fois qu’il a été emprisonné. C’est possible et ce sera le témoignage que nous avons réussi à créer un rapport de force dans ce pays pour obliger le gouvernement français à intervenir. Tous autant que nous sommes, Nous pouvons créer le rapport de force pour faire libérer Salah Hammouri » a encouragé le responsable communiste. Pour ce faire, des cartes pétitions sont disponibles pour être envoyées au président de la République (pas de frais de timbre). Un t-shrit Liberté pour Salah Hammouri est en vente. Au-delà des organisations, dont la liste n’est pas clause, un appel au soutien de personnalités a été lancé. Le collectif se réunissait en fin de semaine pour organiser un plan d’action. Christelle Danglot
Contact : libertepoursalah@gmail.com Pour s’informer et signer l’appel : libertepoursalah.fr Facebook : Liberté pour Salah Hamouri 33 * AC 33, ADECR 33, ATTAC 33, Clé des Ondes, Collectif Georges Abdallah, Ensemble, LDH, MJCF 33, NPA, Palestine 33, PCF 33, Solidaires, UD CGT, UEC , UJFP
PCF ROBERT PICQUÉ/BAGATELLE
MARCHÉS SOLIDAIRES
Quel avenir pour le service public de santé du sud de la métropole ?
Du producteur au consommateur
Les communistes de la section de Villenave d’Ornon, impliqués avec ceux de Talence, Bègles et Bordeaux-sud dans le comité de défense de Robert Picqué, mettent à disposition un tract du PCF. Les sections de Talence, Bègles et Bordeaux vont le diffuser dans les semaines qui viennent. En voici le contenu. L’hôpital des armées Robert-Picqué, créé en 1931, accueille aujourd’hui 80 % de personnes civiles. Malgré sa performance et la qualité de ses services reconnues par les professionnels de santé et les usagers, son démantèlement définitif est programmé à l’horizon 2020 au profit d’un projet sur le site de Bagatelle, nommé BAHIA (BAgatelle Hôpital d’Instruction des Armées). Les raisons uniquement budgétaires de la suppression du seul hôpital public de proximité pour le sud de Bordeaux sont irrecevables. L’offre de santé va se trouver amoindrie sur un territoire où la population augmente. L’État aurait trouvé 30 millions d’euros pour l’agrandissement de Bagatelle qui ne sera à l’évidence pas en capacité de prendre en charge tous les services qui existaient à RobertPicqué, ni de répondre à l’évolution démographique prévue. Moins de terrains pour les services de santé mais, par contre, plus de place pour des opérations immobilières qui pourraient voir le jour. Les terrains de Robert-Picqué ne doivent pas servir à la spéculation financière, mais à développer l’offre de soin sur cette zone. Les usagers sont mécontents et l’expriment
Une réunion publique, le 22 juin, sur le projet BAHIA n’a pas répondu aux préoccupations exprimées par les participants et avancées depuis 2 ans par les comités locaux de défense de Robert-Picqué, par les associations riveraines, des élus, des partis poli-
tiques dont le PCF. Un moratoire a été réclamé pour l’élaboration d’une alternative prévoyant le maintien d’un hôpital public sur le site actuel de Robert-Picqué. Les élus communistes sont intervenus à plusieurs reprises en Conseil de Métropole pour demander le maintien d’une offre de soin publique sur ce secteur : en mai 2016 puis le 20 avril et le 4 juin 2017, Jacques Padie et Max Guichard ont rappelé cette position. Dernièrement, s’appuyant sur l’annonce faite par la direction du CHU dans Sud-Ouest de la fermeture (qualifiée de « redéploiement ») des urgences et de la chirurgie de l’Hôpital Saint-André, Max Guichard a montré que les deux établissements de santé existants ne sont pas de trop sur cette zone et pourraient mettre en commun leurs compétences et leurs moyens pour répondre aux besoins sanitaires de la population. Pour le Parti communiste, l’existence d’un hôpital public de santé avec l’accès aux soins de qualité pour tous sans dépassement d’honoraires, est un critère essentiel pour une société moderne. Le gouvernement brade tous les services publics !
La France possède, depuis 1945, un système de soins performant mis à mal par les politiques successives de rentabilité financière. Pour l’hôpital, il le fait au nom de la rénovation. Cela se concrétise par des plans de suppressions de lits, de personnels, d’hôpitaux de proximité. Dans ce cadre, l’ambulatoire devient le critère de choix privilégié, malgré des situations sociales difficiles. Le personnel de l’HAD (hospitalisation à domicile), utile dans ce contexte, véritable lien social, est transféré, momentanément, sur le site de Robert-Picqué, il faut qu’il y reste. D’autres activités sanitaires nouvelles pourraient se situer sur ce site tels des
Vente de fruits et légumes 18, 19 et 20 octobre dans les quartiers populaires de plusieurs communes de la métropole à l’initiative du PCF 33 avec des producteurs du Lot-et-Garonne organisés dans le syndicat Modef.
services de rééducation post-opératoire, de prévention, des spécialités utiles aujourd’hui aux patients. La santé n’est pas une marchandise
Le ministère de la Santé, aidé par les agences régionales (ARS), envisage pour réduire les dépenses de santé publique de regrouper les soins autour d’un établissement « phare » souvent privé, au détriment de l’accessibilité géographique. Nous apprenons que les urgences de Saint-André vont fermer pour, nous dit-on sans précisions, être redéployées. Celles de Pellegrin sont saturées ! Les personnels sont très inquiets pour leur avenir et celui des futurs patients. De nombreux élus se sont prononcés pour le maintien et le développement de l’hôpital Robert-Picqué sur son site. Plus que jamais la population a son mot à dire. Il s’agit là d’un principe démocratique à imposer. Nous demandons que les pouvoirs publics, les élus, organisent une consultation des citoyens sur leurs besoins en matière de santé. Nous exigeons aussi que toutes les activités à Bagatelle comme celles qui verront le jour à Robert-Picqué soient garanties par l’application du secteur 1, c’est-àdire sans dépassement d’honoraires. Le Parti communiste agira avec toutes les forces politiques, les comités de défense, les associations, les élus qui revendiquent la mise à plat du projet BAHIA débouchant sur une consultation citoyenne, pour le développement de l’offre de soin public sur la zone. À l’initiative du comité de défense de Robert Picqué, une rencontre publique se tiendra lundi 9 octobre, à partir de 19h, au cinéma Méliès à Villenave d’Ornon. (Tram C - arrêt lycée Vaclav Havel / Bus 15 et 5 / VCub)
PCF NORD MÉDOC
Invitation remise de médaille La section Nord Médoc du PCF et les vétérans du PCF vous invite à participer à la remise de l’Étoile d’Argent de l’Office républicain des mérites civiques à Jean Cambet Gabarra, membre du PCF, ancien combattant 39-45, résistant, combattant de la poche du Médoc… La cérémonie organisée par la mairie de Castelnau du Médoc, l’ARAC, la FNACA, l’UNC et les médaillés militaires du Médoc aura lieu le jeudi 19 octobre à 11h à la mairie de Castelnau Médoc, au Moulin des Jalles. Elle sera suivie d’un vin d’honneur (offert par la municipalité) et d’un repas sur réservation (au plus tard le 16 octobre) auprès de l’ARAC 33 : Georges Pisoni 05 56 58 12 70 ou Fanfan 05 56 58 22 75. Participation : 10 euros. CONGRÈS 2018
Consultation des communistes
Les communistes sont consultés du 18 septembre au 18 novembre 2017 par un questionnaire mis à leur disposition pour qu’ils prennent la parole et la partage. Les résultats des élections présidentielle et législatives de 2017 poussent à repenser l’action du PCF. Il nous faut être audacieux et offensifs, à la hauteur des défis devant nous. Ces résultats témoignent d’une mutation du paysage politique, de l’accélération d’une offensive de classe qui a réussi à instrumentaliser à son profit une aspiration au renouvellement, fortement alimentée par les reniements du gouvernement précédent. Ils témoignent de la décrédibilisation d’un système politique à bout de souffle. Cette situation s’inscrit dans une dégradation du contexte international exacerbée par les peurs, l’enlisement de guerres et conflits sanglants, la montée des extrêmes-droites et la multiplication des actions terroristes. Cependant, l’élection de Macron et de sa majorité ne réussit déjà plus à maquiller le projet politique réel du président, poisson pilote de la finance et du MEDEF. Cette tentative de mutation, au pas de course, de la société française vers un capitalisme déchaîné est contraire aux aspirations d’une grande partie des Français-e-s. Les aspirations profondes à un changement de société et à un renouveau démocratique se sont en effet exprimées à travers la percée du vote Mélenchon à la présidentielle, à laquelle nous avons contribué. Ce véritable potentiel, aucune force ne peut à elle seule l’incarner pour rendre majoritaire un projet de transformation sociale. Rarement la question des idées communistes de partage des richesses, des pouvoirs et des savoirs, ne s’est posée avec autant de force comme issue à la crise. Pourtant, notre parti, sorti affaibli de cette séquence, n’est pas perçu comme porteur de solutions d’avenir. Et c’est là, la question majeure qu’il nous faudra résoudre lors de ce congrès extraordinaire : inventer une organisation capable d’engager le combat politique pour la transformation sociale, dans les réalités du XXIe siècle. Le défi est grand mais nous ne partons pas de rien. Le PCF est riche d’idées, d’énergies humaines, de convictions fortes portées par des militants ancrés dans la réalité des luttes au quotidien.
9e CIRCONSCRIPTION
Les communistes aux côtés des populations et des travailleurs Communiqué du lundi 25 septembre 2017. Le vendredi 22 septembre 2017, les communistes de la 9e circonscription de la Gironde se sont réunis afin de tirer les enseignements, à la fois, de la période électorale passée et de la situation politique qui en découle. Élu par défaut, E.Macron espère profiter d’une situation de brouillage politique pour accélérer la politique libérale du grand capital. Il a besoin pour cela de recomposer la vie politique afin de fermer la porte à toute alternative progressiste à la crise et aux politiques d’austérité. L’identification des causes de la crise
fait l’objet d’une lutte idéologique et politique acharnée, où, à grand trait, les dépenses publiques, notre modèle social, le droit du travail seraient la cause de nos déboires économiques. Une inversion des réalités qui cache de plus en plus difficilement que 220 milliards d’euros d’argent public sont attribués chaque année au soutien des acteurs économiques au nom de l’emploi, alors que jamais le chômage n’a atteint de tel seuil et que la fuite de capitaux (60 à 80 milliards d’euros) affiche des records inégalés. Autant d’argent qui manque à la cohésion sociale du pays, à nos territoires et au développement durable d’activités non polluantes devant
structurer l’emploi, plutôt que de le précariser à outrance. Aujourd’hui, il n’y a de fatalité que dans nos renoncements à s’opposer à la politique du pire. Comme à chaque période critique de notre histoire, les communistes se sont situés au premier rang des opposants et de pointer nos espoirs dans nos engagements politiques et sociaux à revendiquer une autre société plus humaine et foncièrement solidaire, fraternelle. Hier comme aujourd’hui ils seront de tous les combats, notamment contre la loi Notre et la loi travail aux côtés des populations et des travailleurs, afin de faire reculer le pouvoir.
Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera effica- cement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF, lance une souscription afin de mener nos prochaines échéances politiques, notre objectif est de 70 000 euros.
Les Nouvelles 5 octobre 2017 • 7
CULTURE & SOLIDARITÉ ASSOCIATION POUR LA MÉMOIRE DES MARTYRS DE L’AÉRONAUTIQUE
Hommage aux travailleurs morts pendant la guerre 1939-1945 Déroulement de la cérémonie : 16h45 : accueil des autorités et des invités par le Lieutenant-Colonel (H) Jacques Padie. 17h : cérémonie des couleurs. 17h15 : appel des morts. Dépôts de gerbes. 17h30 : allocutions. 17h45 : vin d’honneur. Nouvel emplacement de la stèle
Sous la présidence de Georges Durou, otage au camp de Mérignac, déporté au camp d’Oranienbourg-Sachsenhausen, les directions de Dassault Aviation, STELIA Aerospace, Sabena technics et l’ AIA, les organisations syndicales CGT, FO, CFDT et CGC des usines de l’Aéronautique Dassault, STELIA Aerospace, AIA, l’Institut CGT d’histoire sociale de la Gironde et de l’Aquitaine, l’Association du Souvenir des Fusillés de Souge, l’ARAC - L’ANACR et le Comité d’entente des Anciens Combattants de Mérignac ont l’honneur de vous inviter à la cérémonie en hommage
aux travailleurs de l’aéronautique de la Gironde, morts pendant la guerre (combattants, fusillés, déportés, prisonniers) : Samedi 14 octobre 2017 à 17h au monument de la SNCASO situé à l’entrée de STELIA Aerospace, à Mérignac, ex SOGERMA Sous le haut patronage de : M. Alain Anziani, sénateur, maire de Mérignac, M. Eric Poulliat, député de la Gironde, M. Jean-Luc Gleyze, président du Conseil départemental de la Gironde, M. Alain Juppé, président de Bordeaux Métropole, maire de Bordeaux, ancien Premier ministre.
Cette fois, c’est fait. La stèle rendant hommage aux travailleurs de l’aéronautique morts pendant la guerre 1939-1945 a quitté les murs de l’usine Stella Aerospace pour rejoindre un espace public à l’entrée de la voie de desserte de la société. La cérémonie du 14 sera donc la première à se tenir sur ce nouvel emplacement. Cet épisode conclut un combat de plusieurs années mené par l’Association pour la Mémoire des Martyrs de l’aéronautique auprès des collectivités et de différents acteurs concernés pour obtenir le désenclavement de la stèle. Association pour la Mémoire des Martyrs de l’aéronautique, Maison des Associations de Mérignac, 55, avenue Maréchal-de-Lattre-deTassigny, 33700 Mérignac Contact : g.gili@free.fr et daniel.susagna@wanadoo.fr
CINÉMA ET DÉBAT EN GIRONDE
Le Jeune Karl Marx L’opération Clin d’Œil animée par Jean-Louis Ribreau, va poursuivre la rencontre des publics girondins du 4 au 21 Octobre – initiée mercredi dernier au cinéma l’Utopia de Bordeaux, avec une salle comble – dans tout le département, la projection du film de Raoul Peck, Le jeune Karl Marx, suivie de débats par Espaces Marx au Cinéma Utopia de Bordeaux. Le film y sera projeté jusqu’à fin Octobre. Signalons les interventions à l’occasion des projections dans le département, de : Matthieu Montalban, économiste, vice-président d’Espaces Marx ; André Rosevègue, inventeur des Rencontres Espaces Marx-Utopia « La Classe Ouvrière c’est pas du Cinéma » ; Jean Quétier, jeune philosophe communiste qui prépare une thèse sur le communisme de Marx à l’université de Strasbourg, a publié
en 2016 Découvrir Marx avec Florian Gulli et une postface de Lucien Sève aux Éditions Sociales ; Pierre Robin, de l’IHS CGT, qui participe à l’équipe des Rencontres « La classe ouvrière c’est pas du cinéma » ; JeanMarie Harribey, économiste, membre du Conseil d’orientation d’Espaces Marx Aquitaine, ancien co-Président d’ATTAC-France… Pessac - cinema Jean Eustache, vendredi 6 octobre - 20h30 en présence de Gaetano Manfredonia. Saint-Andre-de-Cubzac - cinema le Magic, samedi 7 octobre - 17h en présence de Gaetano Manfredonia. Blaye - cinema le Zoetrope, samedi 7 octobre - 20h45 en présence de Gaetano Manfredonia. Jean-François Cazeaux : professeur de philosophie, chargé de mission cinéma au Rectorat de Bordeaux Salles - cinema le 7e Art, dimanche 8
Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932
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octobre - 16h en présence de Pierre Robin. Cestas - cinema le Rex, mardi 10 octobre - 20h30 en présence de Matthieu Montalban et Pierre Robin. Eysines - cinema le Plateau, mercredi 11 octobre - 20h30 en présence de Thibaud Deguilhem. Bazas - cinema le Vog, jeudi 12 octobre - 20h30 en présence de JeanFrançois Cazeaux et Matthieu Montalban. Cadillac - cinema le Lux, vendredi 13 octobre - 20h45 en présence de Jean Quétier et André Rosevègue. Canejan - centre Simone Signoret, samedi 14 octobre - 17h en présence de Jean Quétier. Merignac - Mérignac-ciné, samedi 14 octobre - 21h en présence de Jean Quétier. Andernos - cinema le Rex, dimanche 15 octobre - 17h en présence de Jean Quétier et Pierre Robin. Creon - cinemax Linder, lundi 16 octobre - 20h30 en présence de JeanMarie Harribey. Le Haillan - cinema L’entrepot, mardi 17 octobre - 20h en présence de Jean-François Cazeaux, Matthieu Montalban, Pierre Robin et André Rosevègue. Soulac-sur-Mer - cinema Oceanic, samedi 21 octobre - 15h en présence de Jean-François Cazeaux et Pierre Robin.
CHRONIQUE NOUVELLES IDÉES REÇUES par Gérard Loustalet Sens
Les opulents larbins du capital J’ai déjà formulé des réserves à propos d’analyses sociales sommaires comme celle opposant un mystérieux 1 % de super-riches aux 99 % représentant prétendument l’ensemble de la société harmonieusement fondu en un joyeux amalgame. « Nous sommes les 99 % » était le cri de ralliement du mouvement Occupy Wall Street en 2011 à New-York, en fait un rassemblement d’individualités issues des classes moyennes, aux revendications hétéroclites et incertaines et incapables d’assurer la pérennité de leur « colère ». En France, en 2016, Nuit debout a été un phénomène semblable, avec sans doute plus de réflexion et de radicalité, mais dont le sympathique objectif de « convergence des luttes » s’est avéré bien trop ambitieux. Ce raccourci des 99 % entretient une dangereuse confusion sur laquelle je vais revenir. Mais d’abord qu’est donc ce fabuleux 1 % ? Ce chiffre est évidemment symbolique. On se demande si certains n’ont pas intérêt à entretenir le flou à son propos. Le terme le plus utilisé est ici oligarchie. Mais qui sont les oligarques ? En France, ils sont moins de 2 000 à posséder plus de deux fois le PIB, cela fait bien moins de 1 %. Autre statistique, 10 % des « ménages » possèdent la moitié du patrimoine français. Entre 0,003 % et 10 %, il y a de la marge… Le terme oligarchie lui-même doit être interrogé : c’est le pouvoir de commandement d’un petit nombre d’individus. Mais qui sont ces individus ? Les riches, et même les plus riches, évidemment, les riches au pouvoir cela s’appelle une ploutocratie, laquelle, de Sarkozy en Macron en passant par Hollande, n’a cessé de prospérer et de se légitimer. L’historien Alfred Charles, dans son ouvrage La révolution de 1848 et la Seconde République à Bordeaux et dans le département de la Gironde (Editions Delmas, 1945), utilise le terme rare, venu de Platon, de timocratie qui peut se définir comme le gouvernement des riches par les riches et pour les riches et caractérisé par la recherche permanente des honneurs et de l’opulence financière. Pour Alfred Charles, cela s’applique parfaitement à la monarchie de Juillet (1830-1848), particulièrement à la municipalité bordelaise où, en 1830, le maire Joseph Brun, riche négociant, est flanqué d’un trio d’adjoints aussi oecuménique que richissime, négoce, banque, etc. les Dufour-Dubergier (catholique), Guestier junior (protestant), Rodrigues (juif). Il y a bien des points communs entre la ploutocratie louisphilipparde et la ploutocratie macronienne. Sous LouisPhilippe, le système électoral est officiellement censitaire : ne votent que ceux qui ont suffisamment de biens pour franchir le seuil d’imposition nécessaire, c’est le cens. D’où la célèbre apostrophe de Guizot : « enrichissez-vous »… pour devenir électeur ! Aujourd’hui, il n’y a plus de cens institutionnel mais la démocratie libérale fonctionne depuis toujours en s’efforçant d’écarter les classes populaires des enjeux politiques, ainsi moins de la moitié des électeurs ont participé aux dernières élections… Macron n’est que le produit d’un système censitaire qui ne dit pas son nom. Quant aux 99 %, comment pourrait-on croire à l’homogénéité d’un conglomérat aussi baroque ? Des groupes sociaux y ont des intérêts divergents, les classes moyennes tiennent toujours en suspicion les classes populaires, reprenant à leur encontre les préjugés forgés par la bourgeoisie. Pire, une large fraction des classes moyennes supérieures assume de servir le capital avec zèle, comptant bien en tirer des prébendes et espérant peut-être accéder un jour à l’oligarchie, récompense ultime de leur servilité, à l’image de leurs modèles, les Ghosn, Tavares… opulents larbins de la grande bourgeoisie. Ce sont les parasites et les profiteurs de la jungle entrepreneuriale, une horde de consultants, managers, experts, lobbyistes, affairistes divers, tous nantis de cet « habitus spécifique qui appartient à la sphère de l’entreprise » (Mathieu Slama, www.le figaro.fr). Tout un monde de rivalités et de bassesses, de rapacité, de cynisme et de carriérisme… Macron lui-même n’est pas un oligarque mais un larbin doré sur tranche, sa fonction est d’assurer la rentabilité et la pérennité du capital. Il a commencé comme spécialiste bancaire de la vente et revente d’entreprises – fusions/ acquisitions dans leur jargon –, opérations nécessitant un mépris total des salariés, un bon plan de licenciements y étant toujours un excellent argument de vente car permettant de valoriser les actions en Bourse… Pour Macron et ses acolytes, les salariés ne sont jamais autre chose que des coûts, des charges, des obstacles à la rentabilisation du capital !