Jeudi 12 octobre 2017 - N° 2224 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro
10 000 À BORDEAUX, 400 000 EN FRANCE
FONCTIONNAIRES, UNIS ET DÉTERMINÉS
LOGEMENT SOCIAL
PESTICIDES
FINANCES PUBLIQUES
IRMA
Quel avenir ?
Une marche blanche contre le déni
Tour de vis pour les collectivités et les services publics
La nécessité des services publics
P.2
P.2
P.4-5
P.6
ACTUALITÉ SOIRÉE-DÉBAT
IMPACT SANITAIRE DES PRODUITS UTILISÉS DANS LES VIGNES
Non à l’état d’urgence permanent
Une marche blanche contre le déni réuni plusieurs centaines de personnes
Projection du film 317 au cinéma Utopia à Bordeaux, le lundi 16 octobre à 20h30, suivie d’un débat avec le Collectif contre l’État d’Urgence (AC !, ACAT, Amnesty International, ASTI, ATTAC, CGT, FSU, Greenpeace, LDH, SAF, Solidaires, UNEF). Tarif unique : 4 €. Achetez vos places à l’avance, à partir du samedi 7 octobre. Le lundi 25 septembre, les députés ont entamé l’examen du projet de loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme. Le Collectif contre l’état d’urgence a lancé une pétition et une campagne d’information pour sensibiliser les Girondins sur la dangerosité de ce texte. À l’occasion d’une soirée-débat, le collectif vous présentera le contenu de cette loi, sa nature, sa portée, son impact sur nos libertés, sur l’état de droit et expliquera pourquoi elle n’est pas adaptée à la situation. Pour contacter le collectif : collectifetatdurgence33@laposte.net
COLLOQUE ET DÉBAT PUBLIC
Quelles entreprises, quelles industries pour une défense nationale souveraine ? Les Combattants pour la paix-Association républicaine des Anciens combattants et l’USTM Métaux 33 propose un colloque et un débat public, le 20 octobre 2017 à 14h, salle des fêtes de Capeyron, place Jean-Jaurès, à Mérignac, sur le thème : Quelles entreprises, Quelles industries nous faut-il pour avoir une défense nationale souveraine ? Avec la participation de Patrick Staat, secrétaire de l’ARAC nationale et du Comité régional CGT. Introduction ARAC 33 et Métaux CGT 33. Pot fraternel de la paix à l’issue, à 17h30. Entrée libre et gratuite.
UNEF BORDEAUX
« Étudiant-e-s SDF : on dit STOP ! » Face à la crise du logement à Bordeaux, face à laquelle les étudiante-s se retrouvent « en première ligne », l’UNEF Bordeaux veut interpeler les pouvoirs publics et appelle les étudiants à la mobilisation.
« Un mois après la rentrée, des centaines d’étudiant-e-s sont encore SDF ! Dormir dans la rue, dans une voiture, à 1h30 de Bordeaux ou encore squatter sur le canap’ d’un-e ami-e, ce ne sont pas des conditions pour étudier » dénonce le syndicat étudiant. Pour expliquer cette situation, l’UNEF Bordeaux fait état de 8385 logements entiers loués sur Airbnb et reproche à la municipalité de Bordeaux de n’effectuer « aucun contrôle ». Le syndicat rappelle qu’entre « les loyers qui augmentent chaque année, les APL qui baissent, la taxe d’habitation la plus chère de France, les frais d’agence exorbitants : les logements coûtent trop chers aux étudiant-e-s ». Il reproche aussi à l’État un budget alloué au CROUS de moins en moins important alors que les étudiants sont de plus en plus nombreux. Il y aurait actuellement 7 500 logements gérés par le CROUS en résidence universitaire pour 90 000 étudiants. « Il est donc urgent que les administrations responsables des questions de logement entendent l’urgence de la situation et prennent des mesures pour assurer la dignité de chacun et de chacune, afin d’avoir un toit pour vivre dignement et réussir nos cursus ». Après plusieurs réunions publiques sur les facs, l’organisation appelait à un rassemblement « Étudiant-e-s SDF : on dit STOP ! », mercredi 11 octobre à 16h devant l’Hôtel de ville.
Il annonce une baisse de loyer équivalente pour ces locataires mais cela coûtera 1,4 milliard aux HLM ! En faisant main basse sur cette part des recettes des HLM, le Gouvernement menace le bon entretien des logements, la réhabilitation thermique, la production de nouveaux HLM, l’encadrement humain et les missions sociales des HLM... Des bailleurs sociaux pourraient être mis en liquidation. Cette mesure impacte tous les locataires, les mal logés, les organismes HLM et leurs salariés... les inégalités se creusent, quand le nombre de demandeurs HLM augmente seuls les secteurs immobiliers et locatifs privés sont épargnés...
C’est pourquoi nous appelons les locataires HLM à se mobiliser avec le collectif «vive l’APL» pour exiger ke retrait du décret -5€, et le maintien intégral de l’APL !
Samedi 14 octobre 2017 à 14h Rassemblons nous devant la Mairie de Bordeaux NON à la baisse des APEL !
2 • Les Nouvelles 12 octobre 2017
Collectif de médecins, associations environnementales, syndicats de travailleurs agricoles : neuf organisations appelaient dimanche 8 octobre à une marche blanche contre les pesticides. La manifestation, qui s’est tenue à Listrac-Médoc, en Gironde, visait à dénoncer le déni des pouvoirs publics face à l’impact sanitaire des produits utilisés dans les vignes. Stéphane Le Bot, secrétaire adjoint de l’UL CGT de Pauillac et élu PCF à Cussac Fort Médoc, rappelle que cette marche a été engagée suite à plusieurs décisions de justice rendues récemment. Dans chaque cas, un ou des salariés agricoles demandaient à ce que la maladie dont ils souffrent soit reconnue comme maladie professionnelle liée à l’exposition aux pesticides. Dans chaque cas, ils ont été déboutés. « De façon générale, les pouvoir publics et la MSA (Mutualité sociale agricole, NDLR) refusent systématiquement de reconnaitre un lien entre l’exposition aux produits chimiques utilisés en
agriculture et les maladies qui affectent ou ont affecté ces personnes ». Un déni qui serait motivé par la peur d’avoir à mettre en place un plan de prise en charge qui leur coûterait des milliards d’euros. Mais, petit à petit, la loi du silence se rompt, de plus en plus le lien entre les concentrations de cancers ou autres maladies dans certaines zones, et la pulvérisation de pesticides s’établit. Pour appuyer son propos, Stéphane Le Bot cite le collectif de médecins de Nouvelle Aquitaine qui a pris position contre le glyphosate, des études indépendantes qui « commencent à sortir », des universitaires qui « se penchent sur le sujet », jusqu’à l’ONU qui a publié un rapport… « Bref, nous ne nous basons pas sur rien. Il y a quelque temps, un jeune travailleur a déclenché un cancer peu de temps après avoir nettoyé une cuve ayant contenu de ces produits. Il en est mort. Tout cela nous pousse à nous interroger. Il devrait en être de même pour les pouvoirs publics. Leur refus de le faire et de prendre des mesures augmente notre suspicion », ajoute le militant.
Les neuf organisations qui appelaient à la marche blanche de ce dimanche revendiquent l’interdiction immédiate – et pour commencer – des produits dits CMR : cancérogène, mutagène et reprotoxiques, dont le glyphosate fait partie. Ces organisations reprochent aux pouvoirs publics, de n’agir d’aucune façon. « Pour notre part, nous avons dernièrement proposé à la profession une solution alternative au glyphosate, poursuit Stéphane Le Bot. Certaines exploitations s’en sont déjà saisies. Maintenant, il s’agit de l’imposer à toutes. Les pouvoirs publics doivent prendre des mesures incitatives, financières et de formation pour pousser l’ensemble de la profession à sortir du modèle agricole productiviste qui force à l’usage de ces pesticides ». La prise de conscience de l’opinion publique commence à faire pression. Mais Stéphane Le Bot tient à désigner « les vrais responsables », « ce sont les firmes chimiques comme Monsanto qui depuis des années font un lobbying forcené pour vendre leurs produits et imposer leur modèle agricole. Reste que la profession doit agir, d’autant qu’une partie d’elle s’inquiète. Je mets en garde les grandes appellations : leur belle vitrine peut se briser rapidement s’ils s’entêtent à ne pas faire les bons choix. Certains pays, entre autre le Japon, commencent à demander que les vins soient testés pour détecter les traces de pesticides. Les grands châteaux auraient tout intérêt à prendre le virage. C’est de leur responsabilité et ils en ont les moyens ».
EN DÉBAT
Quel avenir pour le logement social ? Le quotidien Sud-Ouest a organisé une table ronde le 5 octobre 2017 sur la question de l’avenir du logement social. Dix élus et représentants des bailleurs sociaux* étaient présents, devant un auditorium du CAPC archicomble. Depuis la présentation de la stratégie logement du gouvernement et du projet de loi de finances pour l’année 2018, cette question soulève de fortes inquiétudes et la colère des acteurs du logement social. Alexandra Siarri, adjointe au maire de Bordeaux, et Jean Touzeau, maire de Lormont, ont ouvert la table ronde en dénonçant tant la méthode (absence de concertation, rapidité, radicalité et violence des annonces) que le fond des annonces gouvernementales qui ont créé un traumatisme pour l’ensemble des acteurs du logement social. Sur le fond, Jean Touzeau a d’emblée donné le ton en dénonçant avec la plus grande fermeté des décisions gouvernementales qui fragilisent les fondements du modèle du logement social à la française et même de la République. « La copie est à revoir intégralement », a-t-il asséné. Principale source de mécontentement, la décision gouvernementale de faire supporter aux bailleurs sociaux une baisse des loyers de 50 € à 60 € par
logement pour financer la baisse des APL de leurs locataires. Il faut dire que cette décision unilatérale leur coûterait, au plan national, la bagatelle de 1,5 milliards d’euros en année pleine ! Tour à tour les bailleurs sociaux ont décliné les conséquences néfastes qu’aurait cette mesure. Leur capacité de financement de nouveaux logements sociaux en serait très fortement réduite, voire même quasi nulle, alors même que le département de la Gironde et la région Nouvelle Aquitaine sont déficitaires en logements sociaux. La diminution de leurs investissements aurait des conséquences néfastes pour l’économie et l’emploi local en asséchant les carnets de commande des entreprises du bâtiment. Les bailleurs sociaux ont aussi rappelé qu’ils ne disposaient pas de cagnottes et que l’intégralité de leurs bénéfices était réinvestie au bénéfice de leurs locataires dans les réhabilitations et constructions neuves. Par ailleurs, cette mesure pourrait mettre en difficulté les collectivités locales qui garantissent les emprunts des bailleurs. Pour le Département, en Gironde, les garanties représentent 1,7 milliards d’euros soit l’équivalent de son budget annuel. Jean Touzeau a élargi la focale en rappelant que les bailleurs sociaux sont aussi et avant tout des organismes
en prise directe avec les difficultés des habitants et des quartiers, notamment des quartiers prioritaires au titre de la politique de la ville. Ajoutés à la suppression des emplois aidés et l’annulation d’une partie des crédits 2017 destinés à la politique de la ville, ces mauvais coups sont de nature à déstabiliser très fortement les équilibres fragiles. Les élus locaux ont unanimement appelé le gouvernement à écouter les acteurs de terrains. Une pétition en ligne a recueilli les signatures de 10 000 élus locaux. Par ailleurs, des associations de locataires et de mal ou non logés, des fédérations de bailleurs et des syndicats de salariés ont formé le collectif Vive l’APL (lire ci-contre). En conclusion de la soirée, la députée LREM de la 12e circonscription de la Gironde, Christelle Dubos, présente dans la salle, a tenté de rassurer le public, d’expliquer la stratégie logement du gouvernement – notamment le choc de l’offre – et d’en justifier le bien fondé. Tentative vaine à l’aune des échanges qui se sont poursuivis à l’extérieur de l’auditorium. David Valade * Aquitanis, Clairsienne, Comité Ouvrier du Logement, Domofrance, Gironde Habitat, Mésolia
ACTUALITÉ
Editorial
FONCTIONNAIRES
Unis et déterminés, un exemple à suivre
Les tentatives d’Emmanuel Macron, d’Édouard Philippe, de Muriel Pénicaud de diviser ont échoué. 400 000 en France, plus de 10 000 à Bordeaux, les fonctionnaires et toutes leurs organisations syndicales ont défendu, mardi, leur pouvoir d’achat, les conditions d’exercice de leurs missions, notre bien commun : les services publics. Sur le Front de la lutte contre la politique de Macron, la CGT et Sud annoncent une nouvelle mobilisation le 19 octobre, tandis que l’intersyndicale se retrouvera le 24 octobre, pour décider, peut-être enfin, d’une action unitaire interprofessionnelle. « Service public, service au citoyen, à sa disparition, vous n’aurez plus rien », crie la sono de FO, dans les rues de Bordeaux. Ils sont plus de 10 000, fonctionnaires soutenus par des retraités, des salariés, des militants de gauche (PCF, FI, M1717, NPA, LO…) venus défendre les services publics. Les organisations syndicales, toutes les organisations de la fonction publique, sont satisfaites de la mobilisation mais pas surprises. C’est l’expression d’un immense mécontentement chez les fonctionnaires qui, non seulement, voient se dégrader leur pouvoir d’achat et les conditions d’exercice de leurs missions, donc le service au public, mais sont, en plus, trop souvent taxés de profiteurs, de nantis, de privilégiés. Jean-Pascal, secrétaire académique du SNES-FSU, rappelle les revendications générales :
« Nous voulons une revalorisation de nos salaires, le dégel du point d’indice et la suppression de la journée de carence que le gouvernement nous impose ». « Les enseignants sont particulièrement mobilisés, explique-t-il, car le gouvernement a décidé de geler la revalorisation, certes faible, qui avait été mise en place par le gouvernement précédent. Or un enseignant commence aujourd’hui avec un bac+5 à 1,2 fois le SMIC. Dans les années 80, c’était deux fois le SMIC. On a une crise de recrutement dans l’Éducation nationale, on pense quand même que le niveau de rémunération des enseignants y est pour quelque chose, avec les conditions de travail. On nous demande d’accueillir tous les élèves, c’est une bonne chose mais il faut mettre derrière les moyens. On ne peut pas travailler avec des classes à 35 élèves en lycée et plus de 30 élèves en collège avec un public de plus en plus difficile ». « L’État veut supprimer 120 000 postes, il a peut-être oublié que nous sommes aussi des fonctionnaires, rappelle Jean-Pierre, secrétaire général de Sud Pompiers, dans le cortège bordelais. La démographie explose en Gironde et on est toujours sur le même nombre de sapeurs pompiers depuis 2002. On ne perd pas de postes de professionnels mais vu que le nombre d’interventions explose, ça revient au même. On a une aide pour le volontariat mais l’activité opérationnelle est tellement importante que les sapeurs pompiers volontaires ne peuvent pas suivre. Demander à un gars de sortir 4 ou 5 fois dans la journée de son entreprise, quel employeur va accepter ça ? Nous sommes donc inquiets car le service, il faut bien continuer à l’assurer mais il risque de se dégrader. »
« Il était temps d’avoir un mouvement unitaire face à la dégradation du service public au niveau des soins et de la santé, car c’est une catastrophe, explique Nicole, militante CFDT au CHU de Bordeaux. Il y a une très grande colère et forte mobilisation chez tous les agents. Il y a le gel du point d’indice mais il y a surtout une dégradation constante des effectifs et donc de la qualité des soins au public. Le CHU est premier au palmarès du point mais ce qu’on appelle le service minimum en cas de grève, c’est déjà notre quotidien. Au CHU, on appelle ça le “mode dégradé”, c’est le vocabulaire de la direction. Les personnes qui sont ici sont en arrêt maladie ». Fort de cette unité, les organisations syndicales rencontreront leur ministre le 16 octobre. Vers la convergence ?
Lundi soir, la CGT avait invité à son siège les autres confédérations (CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, Solidaires, Unsa, FSU) et les organisations de jeunesse pour y discuter d’une « journée unitaire » visant à « faire converger les mécontentements ». Au sortir de cette réunion, aucune date de mobilisation commune n’a été arrêtée mais la réunion, première du genre depuis le lancement de la réforme du Code du travail, ne sanctionne pas l’enterrement de toute mobilisation unitaire au niveau confédéral. Plusieurs facteurs ont joué pour rapprocher les confédérations : la présence de nombreux syndicats FO, CFE-CGC et CFDT dans les journées d’action des 12 et 21 septembre ; le vote des instances confédérales de FO, le 29, en faveur d’une « mobilisation interprofessionnelle » contre les ordonnances ; la fronde d’une partie des militants de la CFDT qui ne comprend pas pourquoi la confédération se tient à l’écart des mobilisations ; l’appel à un « mouvement unitaire », enfin, adopté par la CFE-CGC, le 25 septembre. La journée du 19 octobre à l’appel de la CGT et le succès de mobilisations sectorielles réalisées dans l’unité, comme celle des fonctionnaires, peuvent encore y contribuer.
Se propulser vers des conquêtes nouvelles Ils étaient plus de 10 000 fonctionnaires mardi à Bordeaux pour protester contre la baisse du pouvoir d’achat, la suppression de 120 000 postes, et défendre les services publics. Après les deux journées de mobilisation contre les ordonnances sur le code du travail, c’est un troisième succès de mobilisation face à un gouvernement qui maintient le cap d’une austérité renforcée pour l’ensemble du monde du travail et de la société. L’objectif du gouvernement est clair : récupérer toute richesse qui échappe aux grands groupes financiers pour les livrer sur un plateau aux puissances de l’argent. Les mauvais sondages, le revers des sénatoriales pour la majorité gouvernementale, la grogne qui s’étend ne semble pas infléchir une politique qui vise la casse du code du travail, des services publics et de la sécurité sociale. Cette fuite en avant pour accumuler les richesses produites afin d’éviter une nouvelle crise est de la pure folie. Que faire pour que ce mouvement s’inscrive dans la durée et s’élargisse, notamment à la jeunesse ? C’est la question qui est posée aujourd’hui car rien ne fait tant peur au pouvoir en place que l’union des travailleurs et de la jeunesse. L’effort est de triple dimension. Il s’agit de démontrer le poids que fait peser le coût du Capital sur la société toute entière dans tous les domaines : la santé, l’éducation, les transports, le logement et les conséquences sur nos emplois et nos conditions de travail. Il s’agit d’appuyer les convergences qui émergent dans les luttes sur le plan du pouvoir d’achat, des hausses de salaires et de pensions, la réduction du temps de travail, la lutte contre le chômage et la précarité, la conquête de droits nouveaux. Tout ce qui affronte aujourd’hui les intérêts du Capital. Il s’agit enfin de bâtir, à partir des aspirations qui existent, parfois en germe, des propositions pour un nouveau code du travail et de nouveaux services publics et qui ouvrent l’horizon vers un changement de société. Comment sécuriser l’emploi et la formation et garantir à chaque travailleur la protection de garanties collectives qui permettront l’émancipation de chacun-e et le dépassement du marché du travail ? Comment développer de nouveaux services publics qui garantissent à chacun-e, à tous les âges de la vie, dans tous les domaines, l’accès aux savoirs, aux soins, au logement, aux transports, aux droits et à la solidarité ? Comment conquérir de nouveaux droits, de nouveaux pouvoirs au travail et dans les institutions ? C’est en développant des réponses précises à ces questions que le monde du travail passera d’une position nécessaire de défense de ses droits et acquis à un indispensable mouvement qui propulse la société toute entière vers des transformations profondes et des conquêtes nouvelles. C’est le rôle qu’entend pour sa part jouer le PCF dans les mois et les années qui viennent.
Sébastien Laborde secrétaire départemental du PCF 33 et membre du Conseil national
Les Nouvelles 12 octobre 2017 • 3
FINANCES : TOUR DE VIS POUR LES COL PROJET DE LOI DE FINANCES 2018 Service public, services aux publics, que seraient ces notions sans les collectivités locales ? Communes, communautés de communes, départements et régions emploient plus de 1,984 million d’agents, et répondent, en endossant le rôle de « premier investisseur public » aux « besoins structurels importants » de la société « dans les domaines des transports publics urbains, du développement des nouvelles technologies, de la mise aux normes et de l’environnement », souligne le site viepublique.fr. Pourtant la politique libérale se poursuit et son tour de vis austéritaire se poursuit. Rien de nouveau, rien de moderne à placer un peu plus encore les finances des collectivités sous tutelle, Sarkozy l’a fait avec la suppression de la taxe professionnelle, Hollande a poursuivi avec la réforme des territoires (loi NOTRe), Macron et son gouvernement prennent le relai, prêts à sacrifier la démocratie, la dynamique des territoires, les services publics sur l’autel du marché.
2010
Suppression de la taxe professionnelle C’est sous la présidence de Nicolas Sarkozy, en 2010, que la taxe professionnelle (TP) est supprimée, au grand dam des collectivités territoriales. En 2013, le Sénat tire le bilan de son remplacement par la Contribution économique territoriale (CET), se basant sur un rapport de Jacques Mézard, président du groupe RDSE (radicaux). Le résultat n’est pas brillant. Le but avoué de la réforme, en 2010, est de renforcer l’attractivité et la compétitivité de la France en baissant la fiscalité sur les entreprises. Un « objectif assez contraire à ce qui s’est réalisé », constate Jacques Mézard en rappelant que la réforme a été adoptée sans qu’aucune étude d’impact n’ait été réalisée.
Après coup, donc, il est constaté qu’elle est bénéfique, surtout pour les entreprises : « 60 % ont vu leurs contributions baisser, 20 % se stabiliser et 20 % ont connu une légère augmentation. » Mais tout le monde n’y trouve pas son compte. En premier lieu, les collectivités territoriales, qui, du fait de l’assiette de la nouvelle CET basée sur la valeur locative du foncier et la valeur ajoutée, trouvent beaucoup moins de leviers d’action. Une vraie perte d’autonomie. Et surtout, la réforme a deux conséquences majeures l’une étant le « rebasage sur les ménages », en clair ce sont les administrés qui paye pour les entreprises, l’autre étant les difficultés, pour les collectivités territoriales à financer les services publics.
L’exécutif serre la vis sans fin de l’austérité budgétaire Le gouvernement a présenté fin septembre un nouveau plan d’austérité afin d’atteindre un déficit sous les 3 % de PIB. Si certains ministères sont renforcés, l’action sociale et nombre de services publics sont au régime sec. Après un été tumultueux, durant lequel le gouvernement a multiplié les coupes budgétaires, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a défendu un énième tour de vis, avec 15 milliards d’euros de baisse de la dépense publique en 2018 (7 sur le budget de l’État, 5 sur la Sécurité sociale et 3 sur le dos des collectivités locales). L’exécutif, qui table sur une croissance de 1,7 % en 2017 et 2018, prévoit un déficit à 2,9 % du PIB en 2017, puis à 2,6 % en 2018. De quoi passer sous la barre des 3 %, comme réclamé par la Commission européenne, au titre des traités signés. « Nous sommes avec l’Espagne le dernier pays à être sous procédure de déficit public excessif. C’est une honte et nous allons en sortir », a insisté Bruno Le Maire, tout en annonçant une baisse de 10 milliards des prélèvements publics, une hausse brutale de la CSG, une pérennisation sans condition du Cice, et la poursuite de la vente des actifs de l’État, en pleine « fusion » entre Alstom et Siemens.
200 000 emplois aidés supprimés, le plus grand plan social du pays
Devant les commissions des Finances, il a affirmé « répondre aux attentes des plus faibles ». Pourtant, les aides au logement vont être amputées de 1,7 milliard. Le budget de la mission pour la cohésion des territoires va tomber de 18,3 à 16,5 milliards en 2018, avant de chuter à 15 en 2019. « Il n’y aura pas de baisse des APL », mais un effort des bailleurs sociaux, a argumenté Gérald Darmanin. Le ministre des Comptes publics a aussi affirmé qu’il n’y aura pas de baisse de la dotation versée aux collectivités locales alors qu’elles sont sommées de renoncer à 13 milliards sur cinq ans, à travers une démarche « contractuelle ». Didier Migaud, président du Haut Conseil des finances publiques, a estimé que ce « pari » fait peser des « risques » sur la tenue du budget 2018 « raisonnable ». Enfin, les crédits alloués aux contrats aidés passent de 2,4 à 1,4 milliard, avec à la clé « la suppression de 200 000 emplois aidés, soit le plus grand plan social de notre pays », dénonce le député PCF JeanPaul Dufrègne. « Votre budget, c’est au bonheur des riches. Vous offrez aux plus fortunés 9 milliards de cadeaux et imposez des économies sur le dos des Français », a ajouté le communiste Fabien Roussel, avant de demander pourquoi l’exécutif n’investit pas « massivement
dans la lutte contre la fraude fiscale ». Gérald Darmanin a esquivé en le remerciant d’être « le seul dans l’opposition à dire où est l’argent ». Éric Coquerel, pour la FI, a rappelé que les dépenses de l’État sont aussi des recettes, et tancé une politique qui va « avantager les 10 % les plus riches ». Bruno Le Maire lui a vertement répondu qu’il est « facile d’avoir la main sur le cœur et rien dans le portefeuille, ça s’appelle le socialisme », tout en défendant quelques minutes plus tard la baisse de l’ISF. Côté transports, les crédits aux infrastructures seront de 2,4 milliards en 2018, au lieu des 3,2 prévus. Le ministère des Sports, alors même que Paris vient de décrocher les JO de 2024, passe, lui, de 541 à 348 millions. L’Environnement monte par contre de 9,9 à 10,4 milliards, avec en parallèle la suppression de 1 274 emplois liés. La Justice doit se voir accorder une hausse de 19 % sur cinq ans et l’Intérieur gagne 200 millions cette année. Mais c’est le ministère des Armées, porté à 34,2 milliards, qui devrait recevoir le plus gros chèque, avec 1,7 milliard par an jusqu’en 2022 afin d’atteindre les 2 % du PIB, comme le réclame l’Otan. Enfin, l’Éducation monte à 51,3 milliards. Au final, l’exécutif table sur un déficit en hausse en 2018, à hauteur de 89 milliards. Aurélien Soucheyre, l’Humanité du 28/09/2017
2015
La loi NOTRe renforce les inégalités économiques, sociales et territoriales La réforme territoriale adoptée en 2015 tourne le dos à une conception de l’aménagement du territoire respectant l’égalité d’accès de tous aux services publics, au développement local et aux libertés communales ; aux échanges internationaux mutuellement avantageux. Adossée à la politique de réduction drastique des dotations aux collectivités, elle renforce les inégalités économiques, sociales et territoriales. Les communes sont menacées par le développement de l’intercommunalité et des fusions au pas de charge, sans consultation des populations. Les conseils départementaux sont menacés, eux, par la concurrence qu’exercent désormais régions et métropoles sur leurs territoires et leurs compétences. C’est au prix de l’affaiblissement des services publics nationaux et locaux que cet acte 3 de la « décentralisation » se met en œuvre, provoquant de multiples réactions. D’abord dans les communes, où le rôle des élus locaux par leur action pratique et humaine constitue la matrice de notre système démocratique. Dans les départements, et enfin dans les régions qui se transforment en monstres territoriaux, comme c’est notamment le cas avec le regroupement de l’Aquitaine,
du Limousin et de Poitou-Charentes. Cette année-là, les élus communistes qui s’opposent à cette réforme, se mobilisent contre la baisse des dotations de l’État aux collectivités territoriales (11 milliards d’euros sur la période 2015-2017). Celle-ci touche l’ensemble des collectivités locales. Par exemple : pour Bordeaux cela représente 7,6 millions d’euros en moins pour le budget 2015. Plus largement, l’Association des Maires de France appelle à une journée d’action le 19 septembre. Elle fait suite aux milliers de motions votées par les conseils municipaux réprouvant la baisse des dotations. Toutes tendances politiques confondues, les élus locaux dénoncent ce racket à l’endroit des collectivités territoriales. Dénonciation quelque peu teintée de schizophrénie, déjà, pour des élus de la majorité présidentielle qui s’opposent en tant qu’élus locaux aux dispositions législatives qu’ils votent en tant que députés ou sénateurs. Schizophrénie aussi pour les élus de droite qui refusent les baisses de dotations actuelles, oubliant celles de l’époque Sarkozy, et passant sous silence celles inscrites dans leur programme présidentiel (- 100 milliards d’euros).
4 • Les Nouvelles 12 octobre 2017
PCF
Un budget pour les riches et au service de la casse du modèle social français
rassemblement mars 2015
Communiqué du 3 octobre 2017 L’objectif est triple : baisser le « coût du travail » au lieu de s’attaquer au coût du capital, baisser les prélèvements obligatoires finançant les services publics pour laisser s’envoler les prélèvements financiers, et satisfaire ainsi aux conditions exigées par la Bundesbank, Berlin et la BCE. Il prend aux couches populaires (hausse de la CSG et des taxes sur
la consommation, baisse de l’APL, rationnement supplémentaire des services publics). Il multiplie les cadeaux aux détenteurs des capitaux (baisse/suppression de l’Impôt Sur la Fortune, réduction de l’IS, plafonnement de l’imposition des revenus du capital). Il transforme en profondeur la structure des prélèvements fiscaux et sociaux avec pour cibles prioritaires la protection sociale et les collectivités territoriales. Ses choix de suppression de la taxe d’habitation et de bascule-
ment de points de cotisations sociales vers l’impôt (CSG) traduisent une volonté de mise sous tutelle de l’État des collectivités territoriales et de déresponsabilisation accrues des entreprises au plan social et territorial. D’autres choix sont indispensables comme le révèlent les mobilisations sociales en cours : relance de la dépense publique pour développer tous les services publics au lieu de privilégier les interventions militaires et le maintien de l’ordre ; promouvoir un statut des fonctionnaires rénové au lieu d’en réduire le nombre (120 000 en 5 ans) ; sécuriser l’emploi et le progrès des qualifications pour tous avec un nouveau rôle pour la formation. Utiliser les fonds publics comme levier d’une nouvelle orientation du crédit bancaire. Il faut une réforme profonde de la fiscalité des entreprises. Elle passe par un impôt sur les sociétés modulé selon des critères sociaux et environnementaux, un impôt local sur leur capital, un ISF modulé intégrant les biens professionnels.
LLECTIVITÉS ET LES SERVICES PUBLICS MAX GUICHARD, PRÉSIDENT DU GROUPE COMMUNISTE À BORDEAUX-MÉTROPOLE
CRÉDIT 2017
« Nos services publics de proximité vont encore souffrir ! »
L’entourloupe
Le gouvernement a dévoilé ses intentions vis-à-vis des collectivités, à l’occasion de la présentation du projet de loi de finances. Des annonces qui mettent encore à mal les budgets des collectivités locales. Analyse et conséquences avec Max Guichard, président du groupe communiste à BordeauxMétropole. NBSO. Quelles mesures annoncées par le gouvernement vont peser sur les finances des collectivités locales ? Max Guichard. Emmanuel Macron et son premier ministre ont joué une belle comédie lors de la présentation du projet de loi de finances. D’abord ils annoncent – à grand renfort médiatique – un « maintien » des dotations des collectivités locales. Mais un maintien, cela signifie bien une confirmation de la baisse de ces dotations. Cela représente nationalement 9,5 milliards d’euros pour les trois dernières années du quinquennat Hollande ! En précisant que ces dotations ne sont pas de généreuses « subventions » de l’État aux collectivités locales mais des compensations soit de pouvoir fiscal confisqué à celles-ci, soit de charges transférées de l’État aux collectivités.
Et donc, cerise sur le gâteau, Gérard Collomb a détaillé sa vision d’une « contractualisation » entre l’État et les 319 plus grandes collectivités (départements, régions, métropoles, villes de plus de 50 000 habitants, intercommunalités de plus de 150 000) afin de les forcer à réduire leurs dépenses. Soit elles parviennent à contenir leurs budgets de fonctionnement à +1,2 % (budgets annexes compris, ce qui peut avoir son importance…), soit les dotations seront de nouveau gravement amputées. Objectif : 13 milliards d’euros d’économies d’ici 2022. NBSO. En quoi ces mesures sontelles injustes et dangereuses pour les populations ? M.G. D’abord, ce qui est injuste, c’est de faire passer les collectivités pour des entités dépensières alors que c’est sur elles que pèse l’essentiel de l’investissement public et donc de la dynamique de nos territoires. Le pouvoir met d’ailleurs en opposition cet effort d’investissement, qu’il dit vouloir encourager, avec les dépenses de fonctionnement qu’il présente comme un handicap. Mais qui, sinon les ingénieurs, techniciens, ouvriers de la fonction publique, permet que
ces investissements soient correctement réalisés ? C’est donc bien directement sur la capacité des collectivités à assurer des services publics quotidiens que pèseront ces choix. Sur la métropole bordelaise et dans notre département, cela peut par exemple avoir très vite des conséquences sur l’investissement dans les infrastructures de transports. Dans la situation de congestion actuelle, c’est tout simplement impensable ! NBSO. Justement, as-tu des exemples concrets de répercussions avérées ou à prévoir à l’échelle d’une commune ? M.G. J’espère qu’on n’aura pas d’exemple sur les transports… Mais nous en avons déjà, en effet. Je pense d’abord aux conséquences sur la gestion des rythmes scolaires : dans l’essentiel des cas, ce ne sont pas les considérations pédagogiques qui rentrent en compte dans le choix des maires mais bien des considérations budgétaires. C’est ce qu’a déjà annoncé Alain Juppé pour la ville de Bordeaux. Mais surtout, nous avons l’exemple de la privatisation d‘une partie de la collecte-propreté sur l’hyper-centre bordelais : face à un besoin social fort, Alain Juppé fait le choix du recours au privé alors que cela ne lui coûtera pas moins cher. La logique, c’est encore celle de la baisse des dépenses de fonctionnement des collectivités. Au risque, dans ce cas comme dans d’autres, de mettre à mal l’égalité des citoyens sur le territoire.
POINT DE VUE
Les réductions de crédits touchent notamment la politique des territoires, avec l’annulation de 46,5 millions d’euros sur la politique de la ville et l’aménagement du territoire d’une manière générale pour 35 millions. Les crédits de la politique de la Ville permettent de financer des actions mises en place par les collectivités ou les associations dans les quartiers prioritaires. Cette réduction représente 11 % des crédits d’intervention que l’État avait prévus pour 2017. Les autres annulations portent sur la mission Relations avec les collectivités territoriales pour 216 millions, réparties sur la dotation d’équipement des territoires ruraux, donc de l’aide à l’investissement pour les communes de moins de 30 000 habitants, et le fonds de soutien à l’investissement local. Le gouvernement promettait cet été de la « bienveillance », par
réduire les dépenses des collectivités au nom de l’orthodoxie budgétaire passe souvent sous silence les aspects récessifs de cette cure d’austérité (baisse de la commande publique qui pèse 10 % du PIB, hausse du chômage). Sur le plan des idées ensuite, il est aisé de concevoir que derrière le financement d’un groupe scolaire, d’une politique culturelle… derrière l’implication de milliers de personnes dans la vie locale, il est question de tout un ensemble de choses difficiles à quantifier, et qui participent au lien social. Quels que soient les besoins réels ou supposés de rationalisation de l’administration territoriale, ces orientations sont aussi un signe d’effacement du politique face au marché. Dans ce contexte, les discours incantatoires en faveur de la libre administration et de l’innovation territoriale servent une rhétorique libérale (au sens politique du terme) qui cache
difficilement un encadrement accru de l’action des collectivités. En effet, la substitution de la taxe d’habitation par une dotation d’Etat signe un recul de l’autonomie fiscale des collectivités. Par ailleurs, les velléités d’assortir les allocations de l’Etat à une nouvelle forme de contractualisation (dont les contours restent à préciser) s’apparentent à un renforcement des tutelles. Autrement dit, les collectivités locales vont probablement faire l’amère et paradoxale expérience d’une restriction de leurs libertés au nom d’un certain libéralisme. Plus généralement, les restrictions budgétaires aux collectivités territoriales nous invitent à méditer les relations qui existent entre marché et liberté. Boris Lebeau, maître de conférences, Université Paris-13, Sorbonne Paris-Cité Laboratoire Pléiade, le 27 septembre 2017 sur liberation.fr.
la voix du ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard, qui assurait aux élus que les annulations envisagées porteraient « sur des projets non engagés ». Le vice-président de l’Association des maires de France, le socialiste André Laignel, criait au mensonge : « Pour demander ces subventions, les travaux doivent être prêts à démarrer. Si le montant de cette subvention représente 20, 30 ou 40 % du total des travaux, ils ne seront pas engagés. » De quoi remettre en question un projet sur 10 qui auraient pu être soutenus en investissements portés par les collectivités. « La douche est glaciale pour nous, élus locaux, qui avons déjà vu nos dotations amputées de 9,5 milliards d’euros les trois dernières années du quinquennat Hollande, réagissait Youssef Ben Amar, membre du bureau national de l’Association nationale des élus communistes et républicains. La méthode change mais la finalité reste la même. Le chef de l’État préfère responsabiliser les élus locaux en leur demandant de réduire d’eux-mêmes les dépenses de leur collectivité. D’où l’idée d’un “pacte”. Ceux qui ne joueraient pas le jeu, a-t-il toutefois prévenu, verraient leurs dotations baisser l’année suivante. Emmanuel Macron enlace les petits élus locaux, au risque de les étrangler. (…) La conséquence de ces choix de politique d’austérité assumés est d’éloigner toujours plus les citoyene-s des décisions locales in fine de la démocratie ».
À la manifestation des fonctionnaires, le 10 octobre, les militants communistes distribuaient un tract avec leurs propositions pour bâtir le service public du XXIe siècle.
BÂTIR LE SERVICE PUBLIC DU XXIE SIÈCLE
LES COMMUNISTES PROPOSENT UN SERVICE PUBLIC DU XXIE SIÈCLE !
UNITÉ !
Du libéralisme, sauf pour les collectivités Après la baisse des dotations budgétaires en 2017 (300 millions d’euros), la suppression programmée de 80 % de la taxe d’habitation, le budget prévisionnel 2018 présenté mercredi prévoit une réduction de 13 milliards d’euros des dépenses de fonctionnement des collectivités locales d’ici à 2022, soit une réduction de 3,2 milliards par an (dix fois plus que l’effort demandé en 2017). A la veille du déplacement du Premier ministre, Edouard Philippe, à l’assemblée des élus régionaux réunis à Orléans sur le thème « Oser l’expérimentation régionale », attardons-nous sur les significations territoriales et sociétales de ces orientations. Les collectivités territoriales qui représentent environ 20 % des dépenses de l’Etat, qui comptent 580 000 élus répartis dans un « millefeuille » administratif peu efficace, sont perçues en ces temps d’économies budgétaires comme un archaïsme coûteux qu’il conviendrait de réformer. Soit ! Mais la volonté de
Cet été, le gouvernement a annulé des crédits de l’État destinés aux collectivités territoriales pour 2017 pour un montant d’environ 300 millions d’euros, les Préfets étant chargés de sélectionner les projets à abandonner. Un vrai coup d’entourloupe alors que le 17 juillet, Emmanuel Macron s’était engagé devant les associations d’élus à ne pas baisser brutalement les dotations aux collectivités en 2018. En effet, les coupes ont porté sur l’exercice 2017.
Le fait que l'ensemble des syndicats soient tombés d'accord pour contrer ces mesures, faisant preuve d'une unité qui n'est pas automatique, montre que l'enjeu est important et clair pour la majorité des fonctionnaires de toute catégorie. D'autant que ces mesures sont de même inspiration que celles qui frappent les salariés du privé. La plupart des salariés prennent peu à peu conscience que la politique de Macron, qu'on y soit favorable ou pas, ne tiendra même pas ses promesses de développement économique. LE SERVICE PUBLIC EST L'AVENIR DU MONDE Les services publics, la Sécurité sociale, ne sont pas que l'héritage d'un passé encore récent. C'est le cœur de la société que nous voulons, d'une civilisation solidaire, et au lieu d'être dégradés par des politiques d'austérité, ils doivent être développés par l'argent disponible (voir notamment paradis fiscaux) pour permettre l'augmentation générale du niveau de santé, d'éducation, et accessoirement de toute activité économique.
• Remise en cause de l’austérité budgétaire pour un nouveau développement des services publics avec abandon du pacte de stabilité et de tout dispositif visant l’austérité budgétaire ; fin de la baisse des dotations aux collectivités locales et moratoire sur les fermetures de services publics ; mobilisation pour de nouvelles recettes. • Renforcer le maillage des services publics, en particulier dans les territoires suburbains et ruraux. Agir pour leur réimplantation avec gestion démocratique et participative, associant direction, usagers, élus et représentants du personnel. • Plans d’investissement pour assurer l'ensemble de leurs missions, ce qui implique un plan de formation et de création de postes sous statut et la titularisation des personnels précaires exerçant dans les services publics.
Les Nouvelles 12 octobre 2017 • 5
INTERNATIONAL IRMA
À Saint-Martin, le gouvernement navigue à vue L’activité économique est au point mort
Un mois après Irma, Saint-Martin tente de se remettre du passage de l’un des ouragans les plus puissants jamais vécus dans les Antilles. « Mais la route sera longue », a annoncé le premier ministre devant l’évidence et la fragilité d’une île qui n’était absolument pas préparée à un tel cataclysme. Sous les cocotiers et les images de petit paradis pour touristes se cachait mal l’abandon d’une collectivité qui vit encore sous pavillon français : taux de chômage record, plus de 30 % ; précarité d’une population
essentiellement salariée du tourisme ; enfin, faibles moyens pour des services publics au bord de la rupture. « Ce n’est pas seulement une zone qui a souffert. Toute l’ île est dévastée. Jusqu’ à Noël, la situation va être très délicate… », explique Christian Causse, membre du bureau national du Secours populaire, de retour de l’île. Écoles qui rouvrent à peine, commerces, hôtellerie, eau, électricité, tout est à refaire, à reconstruire… à repenser. Après constat, 95 % des installations ont été touchées et 30 % totalement détruites selon les chiffres du délégué interministériel pour la reconstruction de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy, Philippe Gustin.
Pour les 35 000 habitants de l’île côté français – moins les 6 000 à 8 000 personnes partis avant le passage d’Irma –, le plus dur commence, alors même qu’ils ont vécu l’enfer : « Quelques jours après son passage, des gens erraient dans les rues, hagards », témoigne Christian Causse. Le spectacle était, il est vrai, à la hauteur de l’incrédulité. « Une grande décharge à ciel ouvert », selon le militant du Secours populaire. Mais outre les dégâts matériels, le plus tragique est ailleurs. L’activité économique, essentiellement tournée vers le tourisme, est au point mort et, comme le certifie le président de la collectivité territoriale de Saint-Martin, Daniel Gibbs, celle-ci ne pourra « vraisemblablement pas reprendre pour la saison 2018-2019 ». « À ce jour 50 à 60 % de la population est en chômage total ou partiel. Quant aux entreprises, plus de 200 d’entre elles ont arrêté toute activité. » Face à la précarité endémique, le ministère de l’Intérieur, chargé du dossier, dit chercher des solutions, sans pourtant mettre de l’argent sur
la table. Il n’échappera pas à une réflexion plus profonde sur le devenir des Antilles françaises, mises à mal par ces ouragans successifs, mais aussi par une situation économique et sociale désastreuse. Solidarité de Bordeaux Métropole et exigence pour nos services publics
Le conseil de Bordeaux Métropole, du 29 septembre, a décidé d’une subvention exceptionnelle de 50 000 euros au bénéfice du Secours populaire, pour l’ aide aux victimes des ouragans Irma et Maria dans les Antilles. Un geste de solidarité salué par le groupe des élus-es communistes qui, par la voix de Max Guichard, a aussi rappelé les dégâts causés par la disparition des services publics dans ces territoires. « Assurer la paix civile, acheminer des vivres, des médicaments, et tous les équipements d’urgence nécessaires, cela nécessite une présence sur le terrain que nos grands services publics n’assurent hélas plus depuis longtemps là-bas. (…) Voilà bien des effets concrets des politiques d’austérité qui sont aujourd’hui poursuivies. Voilà pourquoi notre aide est certes importante, mais c’est surtout un
ITALIE
NOBEL DE LA PAIX
Quand le gouvernement spécule sur les migrants
Lutte contre le feu nucléaire
Chaque année depuis que les conflits au Moyen Orient jettent sur les routes des milliers de migrants, l’été voit la Méditerranée se couvrir d’embarcations précaires qui font route vers l’Europe via l’Italie. L’été 2017 fait figure d’exception et pour la première fois depuis des années la période où la mer est la plus calme (juillet/ août) n’a pas donné lieu à un exode massif, au contraire le nombre de migrants débarquant en Italie a chuté de 86 %. Cette exception a pu être expliquée par l’agence de presse Associated Press qui a prouvé que le gouvernement avait payé directement des milices libyennes responsables du trafic des migrants pour stopper les voyages. Le gouvernement se défend par la voix du ministre de l’intérieur, Marco Minniti, qui justifie la baisse du nombre de migrants par « l’excellente formation reçue par les garde-côtes libyens ». Le ministre, directement mis en cause dans cette affaire, peine à convaincre tant il est adepte des jeux troubles. Cet ancien membre des services de renseignement, arrivé sur le tard en politique, a notamment géré pour Berlusconi en 2006 le paiement d’une « réparation pour les dégâts de la colonisation » de 6 milliards d’euros au colonel Kadhafi en échange d’un accès privilégié au pétrole libyen. Il s’agirait cette fois encore de pétrole, d’après la presse
italienne qui relaie l’affaire, car les deux milices qui ont bénéficié des largesses du gouvernement contrôlent d’importants terminaux pétroliers dans la région de Tripoli et de Bengazi, même si en la matière l’agence de presse Reuters parle d’un « accord verbal ». La Repubblica analyse donc l’affaire de la manière suivante : le pétrole rapportant plus que les migrants le gouvernement a donc entrepris « d’ échanger » des embarcations problématiques contre de l’or noir et de payer les milices pour les « dommages et intérêts ». Pour une raison encore inconnue, l’accord passé à volé en éclat début septembre et le nombre d’embarcations envoyées par les milices libyennes est en très forte augmentation. Le chef de la milice Al-Ammu, surnommé « l’oncle », a même dénoncé l’accord dans un communiqué à la presse libyenne et a qualifié le gouvernement italien de « mauvais payeur ». La population italienne déjà largement méprisante vis-à-vis de la classe politique dénonce ces accords et a eu une très belle réaction suite à ces révélations. Les services de préfecture ont enregistré une forte augmentation du nombre de volontaires pour être tuteur des migrants mineurs, ce qui implique, entre autre, de leur garantir une vie décente et une bonne éducation.
6 • Les Nouvelles 12 octobre 2017
Renaud Sebastiani
L’action de « citoyens ordinaires » valorisée
L’attribution du prix à l’Ican, regroupement mondial d’organisations anti armes atomiques, appuie un combat d’une brûlante actualité. En décernant vendredi, à Oslo, le prix Nobel de la paix à la campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (Ican), le célèbre comité norvégien a envoyé un message fort contre la menace d’utilisation de la bombe atomique qui plane à nouveau sur l’humanité. L’Ican est un regroupement mondial d’organisations, parmi lesquelles le Mouvement de la paix français, le PCF, la CGT, visant une abolition générale de l’arme atomique. Elle fut à l’origine, cet été, de l’élaboration d’un traité de l’ONU pour une prohibition des engins nucléaires, que quelque 122 pays ont adopté. En opposition avec les puissances nucléaires (États-Unis, Russie, Chine, Inde, Pakistan, Israël, France, Royaume-Uni, Corée du Nord). En remettant le prix, la présidente du comité Nobel, Berit ReissAndersen, a souligné le message, s’adressant à ces détenteurs du feu nucléaire pour les inviter à entamer « des négociations sérieuses » pour aller vers la destruction de leurs arsenaux.
Le jury du Nobel, qui n’a pas hésité, cette année, à valoriser l’action de « citoyens ordinaires », adresse un message autant symbolique que politique aux docteurs Folamour du nucléaire alors que les très graves tensions nordcoréennes ou iraniennes sont dans tous les esprits. Chacun a encore en mémoire les déclarations incendiaires de Donald Trump selon lesquelles les États-Unis seraient prêts à « détruire complètement la Corée du Nord ». Kim Jong-un, le despote du régime de Pyongyang, a multiplié les déclarations martiales du même acabit en testant l’arme nucléaire et les missiles capables de la transporter au loin. Avec l’Iran, le président des ÉtatsUnis ne fait pas mystère de sa volonté de jouer à nouveau la carte
grand plan d’investissement de l’État dans ces territoires qui est nécessaire. » Le Secours populaire continue son appel aux dons
L’actualité passée, les associations se mobilisent pour recueillir des dons. « On est là pour longtemps », explique Christian Causse. Mais, avec une moindre médiatisation sur la situation des sinistrés, les dons se sont raréfiés ces derniers temps. Or, outre Saint-Martin, de nombreuses îles des Caraïbes ont besoin d’aide. Ainsi la Dominique, où s’est rendue Claire Cottu, du Secours populaire : « La moitié de la population est sans abri. La zone des derniers Indiens caribéens a totalement été abandonnée par les autorités. La végétation de l’île a totalement été rasée par les vents. » Arrivée en voilier avec son équipe, elle est repartie en barque de pêcheur : « Il n’y aucun moyen de rejoindre cette île par des transports classiques. Mais ce n’est pas la seule île oubliée de ces mers. » Pour faire un don : secourspopulaire.fr
avec l’Humanité du 09/10/2017
de la tension en torpillant l’accord passé en 2015 entre Téhéran et les capitales des grandes puissances (dont Washington). Cette attitude pourrait anéantir le succès difficilement obtenu par les partisans de la non-prolifération, qui ont dissuadé Téhéran de poursuivre toute escalade militaire au profit d’une utilisation uniquement civile de l’atome. Washington a réagi très sèchement à l’annonce du Nobel, martelant que « les défis sécuritaires actuels » rendaient « la dissuasion nucléaire nécessaire ». Cette posture défensive, adoptée aussi par l’Otan, auteur d’une mise au point analogue, souligne à sa façon la force du message, porté par la lutte de l’Ican et le processus engagé à l’ONU. Bruno Odent, l’Humanité, 9/10/2017
Notre ami photographe Paguy a intitulé cette photo « Colombes de la paix », il a croisé ces jeunes filles faisant escale à Bordeaux, le 28 septembre, avec le « Peace Boat ». À son, bord, Jean-Marie Collin, vice-président de l’initiative pour le désarmement nucléaire (Ican), ne savait pas qu’il allait voir ses efforts si tôt récompensés par un Nobel.
PCF FÊTE DE L’HUMANITÉ
DU 18 AU 21 OCTOBRE
Merci aux bâtisseurs girondins
Vente solidaire de fruits et légumes contre la vie chère Tomates, haricots rouges, pommes de terre, poireaux, citrouilles, salades, pommes et poires. Le PCF 33 organise, avec des agriculteurs du Lot et Garonne et leur syndicat Modef, des ventes solidaires « au juste prix » à Bègles, Bordeaux, Mérignac, Gradignan. Jeudi 19 octobre, de 17h30 à 20h, présence sur les points de vente des agriculteurs et du président régional du Modef BASSIN D’ARCACHON
La fête des Communistes
Le 4 octobre, autour d’un pot fraternel au siège de la fédération, Sébastien Laborde, secrétaire départemental du PCF 33, a salué l’engagement et l’effort collectif de plus de 160 camarades et amis-es, dont les jeunes communistes, qui ont participé à la réussite du restaurant girondin à la Fête de l’Humanité à Paris, de sa préparation en Gironde jusqu’à sa tenue, en passant par le montage. Sans oublier celles et ceux, présents sur d’autres stands de la fête, particulièrement syndicalistes, passés le samedi ou le dimanche renforcer les équipes à l’occasion d’un service. Il soulignait l’importance de toutes les solidarités militantes, leviers indispensables à l’édification et l’animation de cette immense fête populaire, politique et culturelle, qui a reçu 550 000 personnes, « l’une des plus fréquentées de ces 10 dernières années ». Une fête où « beaucoup de gens voulaient discuter et réfléchir avec nous à la situation politique depuis l’élection de Macron et d’une majorité à l’Assemblée, voulaient travailler certes aux résistances, mais aussi à la construction
d’une alternative ». Dans un contexte de réduction du budget de l’initiative, ce n’était pas un mince défi à relever pour « maintenir la qualité de l’espace girondin » et « sans en rabaisser sur l’ambition politique à laquelle nous tenons depuis de nombreuses années : faire participer “de l’intérieur” le maximum de camarades et d’amis girondins, de jeunes, à cette fête qui relève de l’exploit chaque année » et encore plus avec le renforcement des mesures de sécurité. « Ce pari difficile, nous l’avons relevé ensemble » puisque « l’espace girondin atteint l’ équilibre financier », indiquait le responsible communiste, ajoutant à ce succès « l’ambiance très fraternelle, tout au long de la semaine et du week-end ». Ce pot était aussi l’occasion de revenir sur les difficultés à surmonter en Gironde, afin de ne pas en rabaisser non plus sur la volonté de renouvellement et de pérennisation de la Fête de l’Huma 33. La mise en route dans les prochaines semaines d’un groupe de réflexion et de travail permettra de poser les bases de ce chantier, en lien avec les communistes, « en ne
s’ interdisant aucune proposition ». Pour une fête ouverte et populaire et réussir l’équilibre financier. Cette reflexion prendra aussi en compte les fêtes locales de section. Un autre défi qui a aussi à voir avec le lancement de la consultation des communistes pour la préparation du congrès 2018, l’ambition de rencontrer le maximum de camarades en assemblées de section mais aussi en allant recueillir l’avis de ceux qui n’y viennent pas avec le questionnaire mis à disposition. Cette période de réflexion « interne » doit être tournée vers les évolutions de la société, du monde du travail… Repenser notre action militante, changer tout ce qu’il y a à changer et garder ce qu’il faut garder. Il terminait en saluant de nouveau l’élection au Sénat de Fabien Gay, notre jeune camarade girondin qui fut secrétaire du MJCF33, parti à Paris il y a quelques années, et que notre fédération ne manquera pas de solliciter pour co-animer des débats et rencontres girondins.
MA FÊTE DE L’HUMA
« Whoah ! » encore « Cela va faire maintenant six ans que je participe à la fête de l’Humanité en tant que militant de la JC, mais dès mon premier pas dans l’enceinte de la fête, j’ai toujours ce même sentiment, chaque année renouvelé, ce “whoah”, qui me fait réaliser une nouvelle fois que je suis bien au bon endroit. La Fête de l’humanité, la seule fête qui lie si naturellement les dimensions politiques, militantes, musicales (et il y en a pour tous les goûts) et conviviales en un seul et même lieu. Combien de festivals peuvent se targuer de pouvoir offrir une visite politique, culturelle et culinaire de toutes les régions de France, mais aussi de plusieurs dizaines de pays du monde, simplement en un tour de fête ? Pour moi, cette fête multidimensionnelle est à l’image de ce que porte le parti communiste : créer des espaces de paroles, de rencontres et d’échanges, partout, dans lesquels la convivialité et le vivre ensemble sont les maîtres mots, afin de créer et de découvrir, d’élargir notre champs de pensée et de connaissance. Que ce soit à un débat, autour d’une bière
ou devant un concert, nous créons ces espaces de commun qui nous rassemblent et nous lient. Cette fête populaire et militante est aussi pour moi une prise de conscience du renouvellement qui a lieu dans les différentes fédérations du parti et de la JC : chaque année de nouvelles têtes apparaissent, pleines d’enthousiasme et de combativité pour les luttes à venir. C’est toujours un sentiment étrange, surtout ces dernières années, mêlant à la fois la joie et la fierté de voir que le parti et la JC se renouvellent, et à la fois ce sentiment de « je me fais vieux » quand je me rends compte que je ne connais plus personne dans certains stands. Ce que j’aime enfin dans cette fête, et qui reste pour moi la dimension la plus importante et la plus appréciable de la fête, c’est de la faire en tant que militant. C’est les petits chamailleries lors des chargements et déchargements de camions, c’est les discussions pendant le service sur les clients drôles et/ou bizarres qu’on est amené à servir, c’est le jeudi soir où se retrouvent tous les militants
pour une soirée festive et fraternelle avant l’ouverture de la fête, c’est les succulents repas concoctés avec soin par les camarades de Coutras (que je ne remercierais jamais assez pour tout leur travail et leur gentillesse), et c’est enfin le montage et le petit serrement au cœur lors du démontage le lundi. J’ai appris à aimer cette sensation qui signifie pour moi, certes, que la fête est terminée mais qui me convainc surtout qu’un seul parti a la volonté, les militants et le courage d’organiser un tel évènement, que ce parti j’y appartiens et que tous les efforts que j’y mets et que j’y mettrai à l’avenir contribueront à ce que nous puissions continuer d’organiser et de créer des évènements mêlant autant de dimensions si primordiales. Alors l’an prochain, soyons encore plus nombreux, motivés et organisés dès le jeudi, lundi pour les plus courageux, afin de pérenniser cette fête déjà centenaire et de montrer ce que peuvent faire les fainéants, les laxistes et les cyniques de ce pays ! » Théo Kececioglu, secrétaire du MJCF 33
« La fête des Communistes, le 30 septembre a été un succès, malgré des soucis de santé et de météo, avec plus de 90 amis et camarades autour d’une journée conviviale, festive et fraternelle, riche de débats respectueux et francs, face à une situation politique et sociale très difficile. Le Secours Populaire, l’APEIS, le Mouvement de la Paix, les jeunes communistes de Gironde, l’ADECR, le Temps des Cerises et France Palestine étaient présents et le débat “La France a-t-elle besoin d’un Parti Communiste ?” a montré, à la veille du congrès 2018, un attachement très profond à notre PCF. Se parler, s’écouter, déguster de bons produits, chanter, danser, était au programme, démontrant à nouveau le besoin de contacts humains directs et l’importance pour cela de ces fêtes locales, départementale et nationale. À l’an prochain ! » ESPACE LIVRES
Rendez-vous les jeudis À partir du 19 octobre de 15h à 19h, 15 rue Furtado à Bordeaux Après son inauguration, au milieu des orages mais avec la présence amicale d’Hervé Le Corre, et après l’interruption des vacances et des fêtes, l’Espace Livres à la Fédération du PCF 33, en lien avec la Librairie de la Renaissance, va vivre sa première rentrée. Le choix proposé va de la jeunesse aux expressions politiques, en passant par la littérature, l’écologie, le polar, la philo, la poésie et bien d’autres domaines. Quelques nouveautés, entre autres : « Figures du peuple » de l’Humanité et Manifeste des ouvriers et quelques surprises ramenées du festival Toulouse Polars du sud ! Nous souhaitons rendre cette action vivante et interactive. Dans un premier temps elle se déroulera les jeudis de 15h à 19h. N’hésitez pas à nous faire part de vos suggestions sur la boite mél dédiée : livrerenaissancepcf33@orange.fr A bientôt !
Carnet BORDEAUX. Notre camarade Simone Grolard a disparu le 23 aout 2017 à l’âge de 89 ans. Ses obsèques ont eu lieu le 30 août au crématorium de Mérignac, où l’ont accompagnée des camarades de sa section ainsi que de la Fédération. Ils renouvellent ici leurs sincères condoléances à son époux André et toute leur famille. André nous a fait part du communiqué suivant : « Simone, adhérente au Parti depuis 1956, a milité à la cellule locale Charouleau-Lespès, quartier Simiot-Nansouty-St Genès, dont elle était trésorière, ainsi qu’en ont témoigné les camarades de la section Bordeaux-Centre et de la Fédération présents à ses obsèques. » SOUSCRIPTION
ILS ONT DONNÉ 1 805 € : Fête du 15 août, Castillon-la-Bataille ; M. GAI Christian, Yvrac ; M. HIRSCH Xavier, Mérignac, M. RIOLS Jean, Mérignac ; M. et Mme VAZQUEZ Roland, Ambares-et-Lagrave Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soitil, contribuera effica- cement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF, lance une souscription afin de mener nos prochaines échéances politiques, notre objectif est de 70 000 euros.
Les Nouvelles 12 octobre 2017 • 7
CULTURE & SOLIDARITÉ ASSOCIATION VIE ET TRAVAIL À BACALAN
RASSEMBLEMENT
3 jours en octobre 2017
Libérez Salah Hamouri
Chorales de Bacalan - Mélusine - Le choeur des écluses. E 2017
19-20-21 OCTOBR
Salle Pierre Tachou à Bacalan Jeudi 19 octobre
14h30 : « Les aventures de Pinocchio » d’après Carlo Collodi, par la compagnie La Virgule, pour les classes maternelles du quartier. 18h : Forum Citoyen sur emploi, logement, déplacements, stationnement, gymnase, services publics, cadre de vie… « Les Bacalanais(es) prennent la parole ! » animé par Jeanine Broucas et Vincent Maurin, de Vie et Travail à Bacalan. Vendredi 20 octobre
10h : « Musique classique » avec Jean Bataillon, violoncelle dans l’Orchestre de Bordeaux Aquitaine pour les classes de CM1. 16h30 : Vernissage des expositions - « La Résistance et le Camp d’Eysses » - « Balade à Bacalan » par les classes des écoles du quartier. 18h30 : « Le tango » pièce du théâtre La Virgule. 20h30 : « Soirée en chansons » avec les
Samedi 21 octobre
11h : Bibliothèque de Bacalan , « Christophe Mercier » et son groupe musical. 14h : « Concours de Boules » en partenariat avec la Boule Bacalanaise, doublettes, ouvert à tous, coupe et bouteilles, place rues Blanqui/ Martin. 14h30 : « Balade dans Bacalan » en partenariat avec la Halle des Douves départ Cité du vin… arrivée salle Pierre Tachou. 17h : Débat « 39/45… la Résistance à Bacalan… Quelle place à la mémoire ? Pourquoi ? » animé par Jean Lavie, en partenariat avec le Comité des Fusillés de Souge, l’Amicale d’Eysses, la FNDIRP, l’Association pour la mémoire des martyrs de l’aéronautique… (Salle Pierre Tachou). 19h : La Chorale des amis de l’Ormée chantent la Résistance. 20h30 : Théâtre « France d’abord » pièce écrite pour le 11 novembre 1943 à la prison d’Eysses (47), jouée par Katia Geins et Emilie Cadiou. 21h30 : Film « Eysses, une épopée résistante » documentaire de France 3, par Stéphane Bihan, diffusé les 13/14 mars 2017, présenté par JeanClaude Laulan.
« France d’abord » Cette pièce de théâtre a été écrite et jouée clandestinement dans la prison d’Eysses, le 11 novembre 1943. Ce titre « France d’abord » (s’il résonne aujourd’hui, malheureusement, comme une officine d’extrême droite) renvoie à la nécessité de lutter contre l’envahisseur nazi et ses collaborateurs vichystes. C’était d’ailleurs le titre du journal clandestin des résistants FTP publié de janvier 1942 à la Libération. Cette « comédie en un acte et quatre tableaux » écrite par Paul Deguilhem, employé SNCF et félibre d’Arles détenu à Eysses, a été jouée, une seule fois, lors de la commémoration clandestine du 11 novembre 1943. Elle était interprétée par trois autres résistants d’Eysses : Armand Delajoud, qui tenait le rôle d’un financier collaborateur, Raymond Prunières, son fils, qui va prendre la place du résistant FTP, dénoncé par son père et tué par la Milice, joué par Roger Dartout. Cette courte pièce témoigne de la volonté de résistance manifestée par tous ces détenus d’Eysses et de la vitalité culturelle à l’intérieur même de la prison. La lecture scénarisée de cette pièce de théâtre sera donnée par la compagnie Théâtre Terrain Vague, avec Katia Geins et Emilie Cadiou, comédienne accordéoniste. Le chant d’Eysses « Debout » sera également donné en avant-première lors de cette soirée.
Le Collectif girondin pour la libération de Salah Hamouri, réuni le 7 octobre, propose plusieurs initiatives pour étendre le mouvement de soutien au jeune franco-palestinien et que le gouvernement français prenne ses responsabilités : un rendez-vous en préfecture a été demandé et une conférence de presse, lundi 16 octobre à 11h30, annoncera un nouveau
RASSEMBLEMENT JEUDI 19 OCTOBRE 18H PLACE JEAN-MOULIN À BORDEAUX BORDEAUX-MACHINE À LIRE
Rencontres Littérature Charles Duboÿ, Boustrophédon#22, lundi 16 octobre à 18h30 à La Machine à Musique – Lignerolles Les libraires du rayon jeunesse vous proposent une nouvelle séance de lecture autour d’une sélection d’albums coups de cœur. Pour les enfants de 3 à 6 ans… et leurs parents s’ils le souhaitent. Aucune inscription n’est nécessaire pour assister à cette lecture, présentez-vous simplement quelques minutes avant pour installer tranquillement vos petits lecteurs ! Marie-Hélène Lafon, autour de son livre Nos vies, (éditions Buchet Chastel), mercredi 18 octobre à 18h30 à La Machine à Musique Lignerolles Jeanne Santoire, retraitée, fait ses courses tous les vendredis au supermarché et croise Gordana, caissière, qui s’efforce de ne pas croiser le regard des clients et de limiter les
8 • Les Nouvelles 12 octobre 2017
Goncourt de la nouvelle pour Histoires en 2016. La rencontre sera animée par Hervé Le Corre. Librairie La Machine à Lire, 8, place du Parlement 33000 Bordeaux - France. Tél : 05 56 48 03 87 Fax : 05 56 48 16 83 La Machine à Musique Lignerolles, 13-15, rue du Parlement Sainte Catherine 33000 Bordeaux Tél : 05 56 44 81 53 Fax : 05 56 81 41 44 Ouvert le lundi de 14h à 20h et du mardi au samedi de 10h à 20h Le site de La Machine à Lire : www.lamachinealire.com
JEUDI 19 OCTOBRE AU BOUDOIR
Soirée de soutien à SOS Méditerranée Une soirée de soutien à l’association de sauvetage en mer, SOS Méditerranée, aura lieu le jeudi 10 octobre à partir de 19h au café culturel Le Boudoir, 7 rue Traversante à Bordeaux. L’arrivant et autres textes
Chroniques mises en jeu d’Éric Chevance et Michel Richard, avec Éric Chevance, Michel Richard et Daniel Strugeon, durée 45 min.
La meilleure arme contre l’oppression est la parole, dit Erri de Luca. Il faut donc prendre la parole, prendre au sens propre du terme, car la parole ne nous est pas donnée. SOS Méditerrannée est une associaiton europénne de sauvetage en mer avec le bateau Aquarius. Des bénévoles de l’association SOS Méditerranée Bordeaux seront présents pour vous parler des actions, vendre le livre Les naufragés de l’enfer. Témoignages recueillis sur
l’Aquarius, dont la moitié du prix de vente est reversée à l’association. Une journée en mer nécessite 11 000 €. Actuellement, 185 jours de sauvetage sont collectés. Face à l’inacceptable, agissons pour porter secours et sauver des vies. Participation libre, recette reversée à SOS Méditerranée – Le Boudoir vous propose boissons et restauration sur place – renseignements et réservations : 06 14 40 05 41
DU 7 AU 21 OCTOBRE 2017
« Urban Ghosts » à la Médiathèque de Bègles La série photographique de Victor-Retali Natalie « Urban Ghosts » sera exposée à la médiathèque de Bègles (33) du 7 au 21 octobre.
Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932
paroles échangées de peur que l’on ne remarque son accent étranger. Jeanne a ramassé son portefeuille, observant au passage deux photos d’elle. Elle a bien remarqué qu’un homme, Horacio Fortunato, choisissait lui aussi, tous les vendredis, sa caisse. Cela lui suffit pour imaginer une vie, lui inventer des relations, une histoire. Jeanne y mêle ses propres souvenirs, ses histoires d’amour notamment celle impossible avec un algérien que sa famille rejette. Dans un style sensible et recherché, Marie-Hélène Lafon aborde le thème de la solitude urbaine, des destins figés, des rêves et des illusions, des moments de tristesse que l’on ne s’avoue pas. Un roman délicat et touchant. Marie-Hélène Lafon est professeur de lettres classiques à Paris. Elle a publié plusieurs romans chez Buchet-Chastel dont Le soir du chien (Prix Renaudot des lycéens, 2001), L’annonce (Prix Page des libraires, 2009), Joseph (2014). Elle a reçu le
La série photographique « Urban Ghosts » cherche à capturer l’invisible instant d’une transmutation dans un monde citadin où le mouvement fait loi. Vitesse, bruit, stress sont autant d’éléments exogènes à l’humain
bien qu’inventés par lui ; l’être profond s’y délite. La volonté de cette série est de capter ces instants d’intense solitude où celui qui se croit humain s’englue dans le mouvement même qu’il a contribué à générer et y disparaît laissant place au fantôme de luimême. Ce processus d’effacement est rendu par des techniques de floutage mises en œuvre dès la prise de vue (aucune retouche a posteriori) : le mouvement en pose lente, les
lumières artificielles, une sensibilité élevée avec parfois une ambiance saturée de lumière donnent l’impression d’une présence-absence de ces figures humaines. (…) Le parti pris de l’exposition renforce encore cette impression d’étrangeté, puisque les 24 tirages sont de petite taille (13 x 18) sur Duratrans (papier photo translucide) et les cadres entourés de noir sont rétro éclairés dans une pénombre propice à un parcours singulier parmi ces « Fantômes Urbains ».