Jeudi 19 octobre 2017 - N° 2225 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro
LE PRÉSIDENT DES RICHES FAIT LES POCHES DU LOGEMENT SOCIAL Aux Invalides à l’appel de la fédération nationale des offices publics de l’habitat, pour protester contre la baisse des APL et la chute de 80% des moyens des offices HLM. Dossier page 4-5
HÔPITAL R.PICQUÉ
FRUITS ET LÉGUMES
MACRON
DÉCENTRALISATION THÉÂTRALE
« Ce n’est pas une Bagatelle »
Ventes solidaires en Gironde
Le «blitzkrieg social» continue
J.P. Vincent au Tnba
P.2
P.2
P.3
P.8
ACTUALITÉ CÉRÉMONIE D’HOMMAGE
HÔPITAL ROBERT PICQUÉ
73 anniversaire des fusillades de Souge
« Ce n’est pas une Bagatelle ! »
e
Dimanche 22 octobre 2017 - à 15h Les Familles des Fusillés, l’Association du Souvenir des Fusillés de Souge, dont M. Georges Durou (Président de l’Association du Souvenir des Fusillés de Souge), Mme Michèle Vignacq, M. Jean-René Mellier (ANFFMRFA), M. Roland Boisseau (AFMD), M. Jean Housset (ANACR), M. Alain Lagardère (ANCAC), M. Régis Saphores (ARAC), Mme Corinne Versigny (CGT), M. Erick Aouizerate (Consistoire Israélite de la Gironde), Mme Graziella Dangui (FSU), M. Bernard Grasset (Honneur et Patrie 17), Mme Clothilde Chapuis (LICRA Bordeaux & Gironde), M. Sébastien Laborde (PCF). Déroulement de la cérémonie : 14h30 - Accueil des familles, cheminement dans le mémorial, accompagnement musical, accueil des autorités. 14h45 - Mise en place des porte-drapeaux. 15h - Début de la cérémonie. Cérémonie des couleurs. Allocutions. Appel des morts. Dépôt des gerbes. Hommage aux drapeaux. 16h - Salut - remerciements aux porte-drapeaux. 16h15 - Pour ceux qui le souhaitent dépôt de gerbes à la 1re enceinte. 16h45 - Dépôt de gerbes au monument aux morts de Martignas. Ont l’honneur de vous inviter à la cérémonie annuelle dédiée aux Fusillés de Souge sur les lieux d’exécution, à Martignas-sur-Jalle : Sous le haut patronage de : M. Pierre Dartout, Préfet de la Région Nouvelle Aquitaine, Préfet de la Gironde ; M. Eric Poulliat, Député de la Gironde ; M. Alain Rousset, Président du Conseil Régional de Nouvelle Aquitaine ; M. Jean-Luc Gleyze, Président du Conseil Départemental de la Gironde, Conseiller départemental du canton Sud-Gironde ; Monsieur Alain Juppé, Maire de Bordeaux, Président de Bordeaux-Métropole, ancien Premier ministre ; M. Alain Anziani, Maire de Mérignac ; M. Michel Vernejoul, Maire de Martignas-sur-Jalle, conseiller métropolitain délégué Relations Internationales et Coopération Décentralisée ; M. Joël Le Cloitre, Président de l’Union Départementale des Associations d’Anciens Combattants, et des autorités civiles, militaires et religieuses. Cette journée sera placée sous la présidence de M. le Général commandant d’armes, délégué de la place de Bordeaux Association du Souvenir des Fusillés de Souge, Bourse du Travail, 44 cours Aristide Briand 33000 Bordeaux // fusilles.souge@sfr.fr Tél : 05 57 95 90 05 Un bus est organisé au départ de l’église de Bègles.
GARONNE EIFFEL
Le ferroviaire enfin intégré ! Le conseil de métropole du 29 septembre a validé un nouveau protocole d’accord entre l’OIN Euratlantique et la métropole, pour la réalisation de la zone d’aménagement concerté « Garonne-Eiffel », sur les villes de Floirac et Bordeaux. L’occasion pour Odile Blein de revenir sur les critiques exprimées par le groupe communiste sur ce projet ; mais aussi sur les avancées observées : « Nous étions intervenus, en portant un jugement assez sévère, au moment de la présentation du dossier de création de cette ZAC (mars 2015), début 2015. Ce jugement se basait notamment sur le choix fait de diviser par deux les surfaces dédiées à l’activité économique, particulièrement liées au BTP et à la logistique, dans ce secteur. Nous maintenons cette critique forte. De même, nous gardons une inquiétude concernant les déchetteries. Le protocole n’est pas toujours précis sur les conditions de remplacement et de renforcement, suite à la fermeture des sites des quais Deschamps et Paludate. Il s’agit d’un enjeu fort dans ce secteur en croissance, qui doit selon nous trouver des réponses ambitieuses. Pour le reste, nous notons des inflexions intéressantes du dossier. Sur le logement d’abord puisque 35 % des constructions devront répondre à des critères sociaux ; un pourcentage qui pourra être dépassé sur la partie bordelaise de la ZAC. Nous approuvons cette orientation dans un contexte de tension forte sur les loyers et sur le logement. Autre motif de satisfaction, les orientations esquissées sur la question de la logistique urbaine. S’appuyant sur des études en cours sur la logistique ferroviaire et fluviale, le protocole d’accord cadre affirme l’intérêt du “maintien d’une desserte par voie ferrée” des projets urbains Niel et Brazza. C’est une orientation très importante qui doit être prise dans ces secteurs en fort développement dans lesquels il faut trouver la solution pour sortir les camions de nos routes. Pour compléter cet avis et puisque le rapport s’inquiète du fait que les conditions économiques de développement de ces modes alternatifs à la route ne sont, je cite, “défendables qu’à long terme” ; nous pouvons affirmer que c’est donc bien le travail de la puissance publique et que cela se joue tout de suite tant les problèmes sanitaires causés par la pollution sont grands. Avec le même volontarisme qui anime les élus bordelais pour limiter la place de la voiture en ville, il faut investir pour en sortir les camions. »
2 • Les Nouvelles 19 octobre 2017
Le 9 octobre, à la salle Méliès de Villenave d’Ornon, plus de 150 personnes, patients, professionnels de santé, habitants, élus-es, associations ont répondu à l’invitation du comité de défense de l’hôpital Robert Picqué. À l’issue des débats, les convergences sont clairement apparues : en l’état, le projet BAHIA ne permettra pas d’apporter la meilleure réponse dans la durée aux besoins de la population du sud de l’agglomération bordelaise, en croissance constante. Avec une démographie exponentielle, la fusion des hôpitaux Robert Picqué et Bagatelle (BAHIA), sur le site de ce dernier, ne répondra pas aux besoins de la population. À partir de ce constat commun, le comité défense a décidé de poursuivre la campagne de pétition 1 (plus de 5 000 signatures papier en plus de la pétition en ligne), les rencontres institutionnelles pour informer la population, de demander un moratoire sur le projet. La proposition d’un collectif villenavais d’organiser une votation citoyenne est à l’étude sur sa faisabilité. À l’actif du comité de défense, il est important de souligner sa volonté de rassembler l’ensemble des personnes, associations, collectifs qui se sont au
fur et à mesure préoccupés de l’avenir de l’offre publique de soins sur ce secteur de l’agglomération. Ce comité de défense, grâce au travail d’élargissement et d’information de ses acteurs, est devenu peu à peu porteur de solutions alternatives versées au débat, afin de conforter une démarche pour le développement de l’hôpital public, sans en rester à un rôle d’opposition ou de défense. L’apport de tous a été salué lors de cette rencontre publique. La présentation de Bernard Coadou de l’association « Santé un droit pour tous », co-auteur d’un diaporama pédagogique, l’apport d’élus qui ont alerté, fait voter une motion dans leur commune, l’interpellation de la métropole par les élus communistes. Le député de la 3e circonscription indiquait son intervention auprès des ministères de la Santé et des Armées, sans réponse à ce jour. L’intervention de Patrick Julou, président de la mutuelle Mutami et membre du comité, a été largement approuvée et reprise, sur le coût supplémentaire à la charge des patients (ou/et des mutuelles) induit par l’augmentation de la chirurgie ambulatoire. Il déplorait que le projet Bahia soit à plusieurs titres déjà « sousdimensionné » avant même sa réalisa-
tion. Et il alertait sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale qui va amputer le secteur hospitalier de près de 4 milliards d’euros. Au plan de l’accessibilité et du développement, on se demande pourquoi le site Robert Picqué n’a pas reçu l’approbation de l’État, via son ministère de la Santé, qui participerait au financement du projet Bahia à hauteur de 30 millions d’euros ! Quant à la communication publique des décideurs, délivrée au comptegouttes et sous la pression, elle a été dénoncée comme un déni démocratique qui a empêché l’information des citoyens sur les tenants et aboutissants réels de l’opération. Enfin, le débat s’est élargi aux orientations du ministère des Armées et la participation de la France sur les zones de guerre, dites opérations extérieures. Un choix de l’État qui, s’ajoutant à l’austérité programmée sur les services et infrastructures publiques, a précipité les décisions de fermeture des structures et hôpitaux publics (ex. le Val de Grâce) qui formaient les médecins militaires et assuraient un service public de santé de haute qualité à de très nombreux civils. Est-il trop tard ? s’interroge-t-on. On a envie de rappeler que des projets faits par des hommes ont pu être modifiés, défaits, refaits… quand la population s’en est mêlée… Ne ratez pas les prochains rendezvous ! C.T. 1 - w w w.cha nge.org /p/u sa gers-del-h%C3%B4pital-r-picqu%C3%A9-etde-la-msp-bagatelle-d%C3%A9fendrele -m a i nt ien- de s - a c t iv it % C 3% A 9s sur-le-site-de-l-hia-r-picqu%C3%A9-en-compl%C3%A9mentarit%C3%A9-de-loffre-de-soins-de-la-msp-bagatelle
FRUITS ET LÉGUMES
Ventes solidaires contre la vie chère Le PCF organise en Gironde, avec le syndicat agricole MODEF et des agriculteurs du Lot et Garonne, des ventes solidaires de fruits et légumes « au juste prix », dans 6 communes de la métropole bordelaise. Chaque jour nous sommes plus nombreux à éprouver des difficultés pour faire face à nos besoins vitaux et, parmi eux, une alimentation saine, variée, de qualité. Des prix élevés, des salaires trop bas et le contenu de notre panier diminue. De leur coté, les producteurs subissent aussi le racket de la grande distribution. Faute de prix rémunérateurs et du fait d’une politique de délocalisation massive de la production, on estime que le nombre de producteurs de fruits et légumes a été divisé par deux en 15 ans ! Seuls les critères de compétitivité et
de rentabilité préoccupent le pouvoir, alors que les producteurs revendiquent massivement, depuis des années, une juste rémunération de leurs produits. La nouvelle répartition des aides européennes annoncée par le ministère ne fait qu’accroître la mise en danger des exploitations familiales et paysannes. Les communistes proposent : • Moratoire financier et fiscal pour rétablir l’équilibre économique des exploitations agricoles françaises. • Une conférence annuelle, qui donne lieu à une négociation interprofessionnelle, par filière, avec la distribution, les fournisseurs, les producteurs en élargissant le champ de la représentativité syndicale. • Fonds de soutien à l’agriculture paysanne et aux filières relocalisées ouvertes à des alternatives vivrières, courtes, et ses maraîchages de proximité et biologiques. • Plan de transition écologique de
la production agricole visant une agriculture sans pesticides, économe en ressources non renouvelables, participant à la santé publique et à la lutte contre le réchauffement climatique. • Une nouvelle politique agricole et alimentaire commune (PAC) en Europe, cohérente et volontariste, pour répondre aux besoins des citoyen-ne-s avec pour objectif la souveraineté alimentaire et la transition écologique. • Une loi qui encadre strictement les marges et les pratiques de la grande distribution et fixe un prix minimum garanti aux producteurs. Les dates : vendredi 20 octobre, Bègles, cité Maurice Thorez, de 17h30 à 20h et Villenave d’Ornon, rés. Pont de Madame (face au collège Jules Ferry), de 17h30 à 19h30 ; samedi 21 octobre : Bordeaux, cité des Aubiers, de 9h30 à 12h et Bruges, quartier du Tasta (place Jean Moulin), de 10h à 12h.
ACTUALITÉ
Editorial
MACRON
Le « blitzkrieg social » continue Depuis son élection, le Président de la République avait évité les interviews télévisées. Devant la chute de sa popularité et une rentrée sociale agitée, il a consenti à se prêter à l’exercice dimanche soir. Pas de quoi calmer le mouvement social. Sur « le bordel », il assume : « J’ai toujours essayé de dire les choses et de m’approcher d’une forme de vérité. Et donc je nomme. J’assume totalement. Quand certains font tout pour bloquer les choses pour toucher un peu plus d’argent de licenciement, je ne l’accepte pas ». Les salariés de GM&S apprécieront… Sur le chômage, il considère que « les garanties effectives, ce n’est pas de dire aux gens qu’ils ont des droits, c’est de dire que la société change. Je ne vais pas les protéger contre les changements, mais les armer »… Pour le Président, l’enjeu était de démontrer qu’après la phase de « libération » du travail et les cadeaux au patronat, il y aurait une prochaine étape sur « la protection » des employés, comme François Hollande avait promis le « temps de la redistribution »… Concernant les ordonnances sur le code du travail, « j’ai le sentiment que la démocratie est respectée » a affirmé Emmanuel Macron, quand bien même ses propositions n’ont jamais été évoquées durant la campagne des élections législatives et qu’une plainte avait été déposée contre. Président des riches ? « Je n’aime
pas cette opposition de la société » a botté en touche Emmanuel Macron. Autrement dit, la lutte des classes est une « une passion triste », selon les mots du chef de l’État. Sur la suppression de l’ISF, Emmanuel Macron assume son choix : « Je ne crois pas à la jalousie française qui veut taxer ceux qui réussissent », a-t-il osé. Interrogé sur sa politique fiscale en faveur de ceux qui ont déjà tout, il s’est défendu de promouvoir la « théorie du ruissèlement », tout en concédant « Je ne crois pas au ruissèlement, mais à la cordée. Je veux que ceux qui réussissent tirent les autres » : la même logique. La taxe à 75 % sur les revenus de plus d’un million d’euros n’a pas rapporté beaucoup d’argent « parce que les gens sont partis, ils ont fait des montages » financiers pour y échapper, a aussi tenté d’argumenter l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande. Et pour cause, aucune mesure concrète contre l’évasion fiscale, qui coûte près de 60 milliards par an à la France, n’a été prises. Aucune proposition concrète pour « les classes moyennes et populaires »
« On s’adresse aux classes moyennes et populaires… Nous allons intensifier la politique pour celles et ceux qui se sentent assignés à résidence… » a avancé le chef de l’État, sans annoncer aucune mesure favorable aux plus fragiles. Face à la colère des élus locaux suite à la baisse des dotations et la suppression
des contrats aidés, tout juste a-t-il consenti « être sensible au message » des maires, qui organisaient lundi à Grigny, dans l’Essonne, des États Généraux de la politique de la ville. Une nouvelle journée d’action à l’appel de la CGT
En attendant la prochaine intersyndicale du 24 octobre, la CGT appelait à une nouvelle journée d’action contre les ordonnances Macron, le jeudi 19 octobre. Plus largement, la CGT pointe toutes les mesures « régressives » : APL, formation professionnelle, assurance chômage, augmentation de la CSG, gel du point d’indice des fonctionnaires… En Gironde, un rassemblement avait lieu au péage de VIRSAC à 6h45 pour des opérations filtrantes avec distribution de tracts aux automobilistes et signatures de pétitions, et un rassemblement l’après-midi sur la place St Projet à Bordeaux. Le syndicat veut transformer « le mécontentement qui monte dans l’opinion publique en engagement par la grève en articulant les revendications des salariés sur les lieux de travail avec les mobilisations interprofessionnelles afin de combattre le projet de société de Macron et du Medef » et porter ses propositions d’un Code du travail du XXIe siècle, des augmentations de salaires, des services publics de qualité, une ré-industrialisation respectueuse de l’environnement, pour le progrès social.
SOLIDARITÉ
Les associations font leur « journée noire » À Bordeaux, le 10 octobre
Rendre visible le plus grand plan social mené dans l’Hexagone : la suppression, en 2017 et 2018, de 260 000 contrats aidés ! Tel était l’objectif de la « journée noire » organisée mercredi, partout en France, à l’initiative du Collectif des associations citoyennes (CAC). Dans le cadre de l’appel national de nombreuses fédérations à organiser une « journée noire des associations », le Collectif bordelais des Associations Excédées a invité tous les acteurs associatifs, structures, syndicats à participer à un rassemblement et une conférence de presse, mercredi, pour protester contre le gel des emplois aidés et les attaques régulières qui sont faites à leur secteur. Une cinquantaine d’associations bordelaises est
signataire d’un appel qui rappelle le rôle et les valeurs du mouvement associatif avant de dénoncer une vingtaine d’années de détérioration sous l’impulsion de réformes néolibérales. « Dans un contexte où le gouvernement E. Philippe, à la demande de E. Macron fait le choix de supprimer l’Impôt sur la fortune, d’abaisser massivement la fiscalité sur les revenus du capital, perdant ainsi 7 milliards d’euros de budget prélevés sur les plus riches, l’annonce de la suppression de 240 000 emplois aidés (dont 130 000 dans l’associatif) pour économiser 2,5 milliards d’euros sur le budget de l’emploi est la goutte d’eau qui fait déborder le vase ! » Pour Culture du Cœur, implantée en Gironde depuis 10 ans sans avoir jamais eu les moyens de
pérenniser un poste, la suppression des contrats aidés est « une mort assurée ». « Cette mesure pénalise non seulement nos salarié-e-s mais également notre structure, déclare l’association signataire de l’appel girondin. Plus de salarié-e-s pour Cultures du Cœur Gironde, cela signifie que 2 900 personnes en situation de précarité sur le territoire girondin, et notamment sur les quartiers prioritaires, n’accéderont plus à des sorties culturelles via notre outil. La mise en lien de 87 structures culturelles, sportives et de loisirs et 64 structures sociales et socioculturelles sur le territoire girondin ne pourra plus se faire. Les 80 permanences culturelles annuelles organisées dans des structures sociales situées en quartiers prioritaires et les 75 rendez-vous culturels (visites de lieux, rencontres avec les artistes…) proposés chaque année cesseront d’exister. » « Un emploi aidé coûte 9 000 euros à l’État, un chômeur 17 000, et un emploi créé grâce au Cice 240 000… Même sur le strict plan financier, cela n’a aucun sens, sinon celui de détruire la solidarité dans notre pays », rappelle Jean-Claude Boual, le président du CAC, dans les colonnes de l’Humanité. CD
Non, la République n’est pas une start-up au service des riches Dimanche soir, pour ceux qui l’ont écouté, c’est le président des riches qui s’est affiché dans un show télévisuel bien maîtrisé, avec toute l’arrogance dont il est capable et le mépris pour ceux qui luttent, pour le peuple en souffrance. Alors que les locataires, organismes HLM se mobilisent pour défendre l’APL, le chef de l’État a prétendu que « le logement social augmenterait les loyers de façon croquignolesque ». Mensonge ! Si le budget consacré aux aides augmente, c’est parce que la pauvreté progresse : 6,5 millions de ménages bénéficient d’une aide au logement dont plus de la moitié ont des ressources inférieures au SMIC. Un réel encadrement des loyers privés permettrait des économies substantielles mais cette mesure ne cadre pas avec le néolibéralisme en vogue à l’Élysée. La trésorerie des bailleurs sociaux ne s’évapore pas en dividendes ou dans les paradis fiscaux mais elle est destinée à loger les familles des classes populaires. Lors de son intervention télévisée, pas un mot sur ces expressions suffisantes qui ont jalonné ses interventions (« fainéants », etc.) mais il aime les « premiers de cordée », ceux qui réussissent. Il est tellement bienveillant avec les riches que ceux qui sont détenteurs d’un patrimoine de 3,8 milliards d’euros, qui, avec l’ISF, payaient 21 990 € n’en paieront plus que 5 020 € avec le nouvel impôt sur la fortune immobilière (IFI) ! Non la République n’est pas une start-up au service des riches, les parlementaires communistes ne manqueront pas de le lui rappeler. Partout, dans les quartiers populaires, les villages, les villes, les entreprises appelons à stopper la politique de Macron, pour un nouveau progrès social et pour construire une alternative à ce pouvoir néolibéral. Stop à la loi Travail et à la casse de la Sécu, créons une nouvelle sécurité de l’emploi et de la formation ! Stop à la vente de nos industries. Engageons le renouveau industriel ! Stop à la casse des services publics à l’échelle nationale comme dans les collectivités locales. Construisons les services publics du XXIe siècle ! Stop au mal-logement. Stop aux cadeaux aux actionnaires et aux plus riches. Agissons pour la justice fiscale et de grandes banques publiques !
Claude Mellier membre de l’exécutif du PCF33
Les Nouvelles 19 octobre 2017 • 3
LOGE MANIFS ET RECOURS DEVANT LE CONSEIL D’ÉTAT
HLM
Vent debout contre la baisse des aides au logement
Un congrès 2017 mouvementé
Des rassemblements ont été organisés dans 18 villes de France, samedi, pour protester contre la baisse des APL, à l’appel du collectif Vive l’APL ! , fédérant associations d’habitants, bailleurs sociaux, syndicats et organisations de jeunesse. « C’est la première fois que, dans le domaine du logement, on fait front », explique à l’AFP Rosa Florent, militante de la Ligue des droits de l’homme en Gironde. La baisse des APL décidée cet été par le gouvernement va pénaliser les travailleurs pauvres, principaux bénéficiaires de cette aide versée à 6 millions de personnes. Derrière cette baisse, il y a aussi « une volonté politique sournoise, calculée, pragmatique, de réorganiser complètement le marché immobilier et de notamment casser (…) le logement social », dénonce Eddie Jacquemart, président de la CNL, première association de locataires. De nouvelles actions étaient prévues, mardi, devant l’Assemblée, puis le 9 décembre. Une dizaine d’organisations membres du collectif Vive l’APL ont aussi déposé un recours devant le Conseil d’État visant à annuler la baisse de 5 euros des aides au logement. « Une manière de dénoncer cette mesure “antipauvres” qui va entraîner des privations pour les plus fragiles et va aggraver les
risques d’endettement et d’expulsions locatives », résume Florent Gueguen, président de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS). La mesure de baisse est contraire à la dignité humaine et viole des droits fondamentaux garantis par la Constitution et par les traités européens et internationaux, arguent les organisations dans leur requête. Elle est aussi contraire au droit au logement décent. Preuve de l’impact de la baisse pour les bénéficiaires, le référé rappelle que, pour les 24 locataires qui se sont joints à la démarche, « le montant des aides au logement représente de 20 % à plus de 50 % de leurs ressources totales ». La baisse est aussi « contraire avec la loi qui stipule que la révision du montant des APL doit assurer le maintien de leur efficacité sociale », explique Manuel Domergue, de la Fondation Abbé-Pierre. Elle est aussi un « déni de démocratie, puisque c’est la première fois qu’une baisse est décidée sans débat parlementaire », s’insurgent les organisations. Présentée à l’été comme provisoire, la mesure a été entérinée en septembre par un décret qui ne lui fixe ni limite dans le temps, ni montant. Le gouvernement s’est ainsi réservé la possibilité de décider seul, par simple arrêté, d’autres réductions à venir. Une perspective jugée crédible par les associations.
L’ENCADREMENT DES LOYERS
Ça fonctionne, à condition de l’appliquer Instauré pour réduire les abus de certains propriétaires, l’encadrement des loyers était la mesure phare de la loi Alur du 24 mars 2014, portée par l’exministre du Logement Cécile Duflot. Elle impose désormais qu’à l’occasion de la signature d’un nouveau bail ou lors d’un renouvellement, le loyer d’un logement ne puisse dépasser de 20 % un loyer de référence fixé par arrêté préfectoral, ni lui être inférieur de plus de 30 %. Le propriétaire-bailleur peut, certes, déroger à la règle par le biais d’un complément de loyer, mais uniquement si le logement qu’il loue possède une caractéristique exceptionnelle de localisation ou de confort. Bien que la loi prévoit l’application de cette mesure aux villes de la banlieue parisienne et 28 agglomérations, représentant 1 151 communes, seules Paris, en 2015, et Lille en février 2017, l’ont mis en application. Un bilan dressé par Mathias Thépot pour La Tribune, en août 2016, relève qu’il est « bon pour les locataires parisiens ». « En effet selon l’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne (Olap), 30 % des nouveaux emménagés à Paris en 2015 ont bénéficié d’une baisse de loyer, une proportion inédite
qui n’atteignait que 20 % en 2014 et seulement 7 % en 2013 ». Le journaliste note aussi que, pour autant, « les conséquences ravageuses pour le marché » annoncée par les professionnels de l’immobilier n’ont pas eu lieu. « Ainsi, Paris est désormais, avec Bordeaux, la ville la plus attractive pour réaliser un investissement locatif en France, selon un sondage Opinion Way pour le réseau immobilier Guy Hoquet, réalisé auprès d’un panel d’investisseurs. Et puis, il faut dire que l’encadrement des loyers n’a pas été instauré pour abaisser tous les loyers mais bien pour réduire les abus, pas de quoi ruiner les bailleurs qui ne pratiquent pas des loyers abusifs. » Mais les principes ont la vie dure et les propriétaires l’appétit aiguisé. Mardi, l’encadrement des loyers a été annulé à Lille pour non respect du cadre législatif, d’après la Voix du Nord. Parmi les différentes saisines effectuées par les associations de professionnels de l’immobilier, celle de l’UNPI Nord de France a été retenue par le tribunal administratif. Si les professionnels de l’immobilier ont obtenu gain de cause, il n’est pas certain que les locataires lillois en sortent gagnants.
4 • Les Nouvelles 19 octobre 2017
À bordeaux, samedi 14 octobre, devant l’Hôtel de ville, à l’appel du collectif Vive l’APL !
Quelques jours après la présentation de la stratégie logement du gouvernement, les acteurs du logement social étaient réunis à Strasbourg du 26 au 28 septembre 2017 à l’occasion du 78e congrès de l’union sociale pour l’habitat (USH). Tous avaient en mémoire les annonces gouvernementales et ces dernières étaient de toutes les discussions. De mémoire de congressistes, jamais les attaques portées contre le logement social n’avaient été aussi massives et violentes. C’est dans ce contexte pesant que le président de l’USH, Jean‑Louis Dumont, a ouvert le congrès. Il a tout d’abord rappelé que l’USH avait décidé de rompre les discussions avec le gouvernement tant qu’il maintiendrait sa réforme des APL. La baisse des APL associée à l’obligation faite aux bailleurs sociaux de diminuer les loyers de leurs locataires avaient mis le feu aux poudres. L’USH a fait ses comptes et la note est particulièrement salée pour les bailleurs sociaux dont les budgets seraient amputés de 1,5 milliard d’euros au plan national. Jean‑Louis Dumont a poursuivi en dénonçant des attaques sans précédent du modèle à la française du logement social fait d’égalité, de justice et de solidarité. Ces attaques réduiraient voire stopperaient les investissements des bailleurs sociaux dans les constructions neuves et les réhabilitations, mettant ainsi à mal les entreprises du bâtiment. Elles mettraient en très grave difficulté financière dès 2018 près de 200 bailleurs sociaux. Ces attaques induiraient enfin un moindre entretien des résidences et un recul de la présence des bailleurs dans ces résidences. En ce sens, elles seraient susceptibles de raviver les tensions dans certaines résidences dites « sensibles » dans lesquelles un travail au quotidien des bailleurs, des élus locaux et des associations a permis de maintenir de fragiles équilibres. Venu clôturer la première journée, le ministre Jacques Mézard a tenté de déminer le terrain en expliquant la stratégie gouvernementale et en précisant les « compensations » accordées aux bailleurs sociaux en contrepartie de la baisse des loyers. Par moments inaudible en raison des protestations de la salle, le ministre a
tenté de rassurer les congressistes en leur annonçant qu’il veillerait à ce que la baisse des loyers ne mette pas en péril les équilibres financiers des bailleurs sociaux. Ces annonces n’auront cependant trompé personne, le ministre s’est fait copieusement huer par les congressistes, en particulier par les associations de locataires. La seconde journée du congrès s’est déroulée sur fond de présentation en conseil des ministres du projet de loi de finance pour l’année 2018. Cette présentation est venue confirmer les récentes annonces gouvernementales sur la baisse des APL et des loyers des logements sociaux. Soutenu par les fédérations des bailleurs, le président de l’USH a confirmé son positionnement de la veille dénonçant une attaque idéologique contre le modèle du logement social, des mesures attentatoires aux principes de la République et économiquement insupportables pour les bailleurs. Face à ces attaques répétées, l’USH a décidé d’interpeller les parlementaires et élus locaux sur les conséquences des mesures gouvernementales inscrites dans le PLF 2018. Les réactions des élus locaux ne se sont pas fait attendre, le jour même Jean‑Pierre Bouquet, maire de Vitry le François et représentant de l’association des maires de France (AMF), apportait le soutien de son association à l’USH. Les soutiens se sont également manifestés du côté des associations des petites ville de France (APVF), des communautés de France (ADCF), des départements de France (ADF) de France Urbaine, de Ville et banlieue… À noter les soutiens locaux de poids d’Alain Juppé représentant Bordeaux Métropole et de Martine Jardiné représentant le Département de la Gironde. L’association nationale des élus communistes et républicains (ANECR) n’était pas en reste et apportait son soutien plein et entier à l’USH en dénonçant l’insécurité sociale généralisée, l’asphyxie des organismes HLM, la mort programmée du logement social, le mépris du gouvernement. Ce fut l’occasion pour l’ANECR de rappeler ses propositions : création d’un service public du logement, mise en place d’un pôle public financier, création d’une agence foncière nationale décentralisée et retour des aides à la pierre pour la construction
et les réhabilitations. Ce congrès fut aussi l’occasion de nombreuses rencontres et réunions informelles entre représentants des associations de locataires et de mal logés, des bailleurs sociaux, des élus locaux et des syndicats de salariés pour élaborer des revendications communes et organiser la riposte. Le collectif Vive l’APL regroupant les acteurs du logement social, à l’exception des élus, a élargi ses revendications à la défense du modèle à la française du logement social, modèle envié à l’étranger. Fait inédit dans l’histoire du mouvement HLM, la résolution présentée par le président de l’USH en clôture des travaux du congrès a recueilli l’assentiment unanime de l’ensemble des congressistes. Cette résolution s’oppose catégoriquement aux mesures programmées dans le PLF 2018 dans le domaine du logement et dénonce les méfaits qu’elles induisent. C’est devant une salle clairsemée témoignant du mécontentement des congressistes que le secrétaire d’État Julien Denormandie s’est exprimé en clôture du congrès. Il a réaffirmé que ni les bailleurs ni les locataires ne seraient mis en difficulté devant un auditoire incrédule et en colère qui lui a décerné de nombreux cartons rouges et l’a appelé à démissionner. Malgré la volonté affichée des ministres devant le congrès de renouer le dialogue avec les acteurs du logement social, le gouvernement ne fait aucune concession sur ses annonces. Signe supplémentaire du mépris du gouvernement, la publication dès le lendemain de la clôture du congrès du décret rabotant les APL de 5 € à compter du 1er octobre 2017. Quelques jours plus tard, Emmanuel Couet démissionnait de la présidence du fonds national des aides à la pierre (FNAP) après que le gouvernement lui confirmait la réduction à 50 millions d’euros de la participation de l’État en 2018 (200 millions d’euros en 2017) et que la participation des bailleurs sociaux passaient de 270 à 375 millions d’euros. La mobilisation est en marche, le collectif Vive l’APL est déterminé, il a rassemblé des milliers de manifestants le 14 octobre devant les mairies des grandes villes. Un mouvement de fond se structure et s’amplifie jour après jour, chacune et chacun peut y contribuer en témoignant de son attachement au modèle à la française du logement social empreint d’égalité de solidarité et de justice. Une pétition à destination du grand public est disponible sur le site internet du collectif (vivelapl.org), elle a rassemblé 12 000 signatures à ce jour. Dans le même temps, la pétition des élus locaux a rassemblé 17 000 signataires. David Valade
MENT ÉTUDIANTS
MACRON ET L’HABITAT
Ils veulent des solutions maintenant
Des vieilles recettes britanniques aux résultats inquiétants
Le syndicat étudiant Unef, à Bordeaux, a interpelé les pouvoirs publics et appelé les étudiants à la mobilisation sur la crise du logement qui laisse « à la rue » des centaines d’étudiants, un mois après la rentrée. « Étudiant-e-s SDF : on dit STOP ! ». Ils étaient quelques dizaines devant l’hôtel de ville de Bordeaux, mercredi 11 octobre à 16h, pour demander aux pouvoirs publics d’apporter des solutions devant l’urgence de la situation. Clara a 18 ans, elle est vient de Metz et elle est inscrite en première année de droit. « J’ai commencé à chercher un logement en août auprès de particuliers, sans succès. J’ai choisi de faire ma rentrée quand même sur Bordeaux. J’ai eu recours à Airbnb mais ça m’a coûté à peu près 180 euros pour 6 jours, mes parents n’ont pas les moyens d’assumer ce budget. J’ai donc été hébergée à droite à gauche, au gré des rencontres jusqu’à ce que j’adhère à l’Unef et que des militants m’hébergent ». « Plus d’un mois après la rentrée universitaire, il y a des centaines d’étudiants toujours sans logement, entre 500 et 1 000 », affirme Luis Nunes, responsable de l’UNEF Bordeaux. « Tous les jours, on a des appels d’étudiants qui vivent à la rue, qui vivent dans une voiture, chez des amis, sur les canap – moi-même j’héberge deux
personnes chez moi –, qui vivent chez leurs parents à deux heures de route ou louent des logements en Airbnb et se ruinent, poursuit-il. On est là pour demander que des mesures politiques soient prises. Cette situation pouvait clairement être anticipée, on savait que les effectifs étudiants allaient augmenter et particulièrement cette année. Par contre, aucune mesure n’a été prise, aucun choix politique permettant d’accueillir les étudiants convenablement, pas de budget supplémentaire investi dans le CROUS pour mener une construction massive de logements. Quelques résidences sont en construction mais les logements seront livrés en 2019, 2020. Il n’y a pas eu d’encadrement des loyers du coup ils continuent à augmenter et leurs montants ne sont plus abordables pour la grande majorité des étudiants. Par ailleurs, les propriétaires à Bordeaux gagnent plus en louant leur logement sur des petites périodes avec Airbnb plutôt que de louer à des étudiants à l’année. Du coup, en septembre, on avait 8 385 logements entiers proposés sur Airbnb, autant de logements qui auraient pu être disponibles pour des étudiants et qui ne le sont pas. La ville annonce des mesures de restrictions sur les locations Airbnb mais elles ne seront mises en place que l’année prochaine donc en attendant, où se logent les étudiants ? On ne nous propose que des solutions dans le long terme alors que les
effectifs étudiants vont continuer à progresser. Il n’y a pas de solutions concrètes apportées pour sortir les étudiants de la rue. La conséquence, c’est qu’on est en train de sacrifier l’année universitaire de plusieurs centaines d’étudiants car beaucoup vont abandonner. Qu’ ils aient choisi de louer sur Airbnb les jours où ils ont des cours ou qu’ils fassent les allers-retours chez leurs parents, ce n’est pas tenable. » Élisa, 20 ans, étudiante en sociologie le confirme. Elle vient de Toulouse où sa mère s’est fait licenciée il y a un an et demi, alors elle se débrouille. « Là, ça fait trois mois que je dors à droite, à gauche, chez des amis. C’est compliqué de trimballer ses affaires. Il y a peu d’offres, en plus, j’ai un garant de l’État (service du CROUS) mais les propriétaires ne connaissent pas le dispositif car il y a très peu de bénéficiaires, donc mon dossier passe toujours derrière les autres. Les partiels vont arriver, je n’ai pas assez de temps pour travailler mes cours. Ça prend du temps de chercher et c’est aussi un poids moral. C’est déjà pas normal d’être obligé de travailler jusqu’à 20 heures par semaine quand on est étudiant. C’est comme ça que j’ai raté ma 2e année d’étude de cinéma (avant d’être réorientée), c’est très difficile de faire les deux en même temps. Alors que des propriétaires s’enrichissent tranquillement en louant leur logement sur Airbnb, moi, ça me rend dingue ! C’est aussi hallucinant que certains fassent la sourde oreille quand on parle d’étudiants SDF parce qu’il y a, en ce moment, des étudiants qui vivent dans leur voiture, c’est une réalité ». L’Unef fait partie des nombreuses organisations du collectif Vive l’APL qui a organisé des rassemblements dans plusieurs villes le 14 octobre (lire ci-contre). Christelle Danglot
AIRBNB
Polémique autour des chiffres à Bordeaux Le site de réservation en ligne, Airbnb, offre une plateforme de recherche et de réservations entre la personne qui offre son logement et le vacancier qui souhaite le louer. Il couvre plus de 1,5 million d’annonces dans plus de 34 000 villes et 191 pays. Au fur et à mesure du succès rencontré dans le monde, les institutions se rendent compte que ce type de location échappe aux règles, notamment fiscales, propres aux locations touristiques. Ainsi en Allemagne, aux ÉtatsUnis, en Espagne ou en France, des règlementations sont mises en place, comme la collecte de la taxe de séjour, les professionnels de l’hôtellerie dénonçant une concurrence déloyale. Mais surtout, nombre de grandes villes européennes pâtissent d’une offre de logements insuffisante
tirant les loyers vers le haut, Airbnb aggrave ce phénomène. En effet, devant le succès de cette plateforme, certains propriétaires n’hésitent plus à privilégier la très lucrative location temporaire aux touristes à la location de longue durée aux habitants. Cela a conduit Berlin à interdire les locations de logements entiers via la plateforme Airbnb. Sans aller jusque-là, Paris a décidé également de mieux encadrer cette pratique limitant la durée de location à 4 mois par an (120 jours), les revenus doivent être déclarés, les propriétaires d’une résidence secondaire ont l’obligation de demander à la Mairie une autorisation de location, en cas de dépassement de la durée légale de 4 mois, l’appartement devra être reconverti en « meublé touristique ». De fortes amendes sont prévues pour ceux qui tenteraient de déroger aux règles. Deuxième ville, en nombre de
locations, après Paris, Bordeaux a vu l’offre exploser : 2 319 chambres et 8 385 logements entiers, en septembre 2017, + 62.5% entre mars et septembre 2017, dénombre l’élu socialiste à la ville de Bordeaux Matthieu Rouveyre sur le site de l’observatoire qu’il a créé en mars 2016 (http://observatoire-airbnb.fr/). Des chiffres contestés par Airbnb qui minimise quelque peu le nombre de logements entiers mais surtout l’augmentation (voir Sud-Ouest de mardi), fait prévaloir les retombées économiques et renvoie la ville à ses responsabilité quant au manque de logements. Mais ce n’est pas pour rien, si la ville justement sensible aux arguments économiques, a toutefois décidé de prendre elle aussi des mesures d’encadrement à partir de mars 2018. CD
Depuis 2010, au Royaume-Uni, le nombre de sans-abri a augmenté de 134%. P. Wolmuth/Report-REA
Bail précaire, baisse des APL, réduction du logement social… les choix de l’exécutif ressemblent à la politique menée depuis trente ans au Royaume-Uni, avec des résultats très inquiétants. Un million de SDF d’ici à 2020. C’est, selon l’ONG Shelter, le bilan de cinquante ans de politique libérale en matière de logement au RoyaumeUni. Depuis 2010, le nombre de sans-abri a augmenté de 134 % et celui des ménages accueillis en hébergement d’urgence de 60 %, selon un rapport du National Audit Office (NAO), la Cour des comptes britannique. Un constat accablant dont le gouvernement Philippe, pourtant, semble s’inspirer. Plusieurs éléments de la stratégie sur le logement, présentée à la mi-septembre par l’exécutif français, ont des simi-
litudes avec les politiques adoptées depuis déjà plusieurs décennies par notre voisin britannique. « Le gouvernement applique, avec trente ans de retard, les solutions expérimentées en Grande-Bretagne et qui ont eu des résultats catastrophiques », résume Ian Brossat, adjoint PCF en charge du logement à la Mairie de Paris. « Sur la philosophie générale, c’est assez similaire, estime Pierre Madec, économiste à l’OFCE. Il y a la même idée qu’il faut mettre un terme au logement social et que le marché résorbera la crise. » Ce tournant a été adopté dès la fin des années 1950 au Royaume-Uni, où le consensus de l’après-guerre en faveur d’une politique de construction nationale a volé en éclats sous la pression des conservateurs. Les subventions au logement social ont alors progressivement été réduites, puis supprimées.
PCF
Le logement doit redevenir une priorité nationale ! Par la voix de la sénatrice Laurence Cohen et sénateur Pascal Savoldelli, du Val-de-Marne, les élus ont rappelé combien le logement est un sujet important. Première dépense des foyers, il connaît une crise sans précédent. « Dans cette situation, la décision du gouvernement de couper 20 % du budget du Ministère de la Cohésion des Territoires est complètement coupée de la vraie vie de nos concitoyennes et de nos concitoyens » ont-ils développé. « À cette chute des financements, il faut ajouter la volonté de l’exécutif d’ imposer une baisse de loyer aux bailleurs sociaux pour compenser la réduction des APL. Les locataires et les citoyen-ne-s vont subir la double peine : moins d’APL et moins de financements pour la construction et la revitalisation du patrimoine social. Mais la politique du gouvernement est aussi celle du gel du taux du livret A pendant les deux prochaines années, ce qui découragera les Françaises et les Français d’épargner. Épargner ce n’est pas spéculer ! L’épargne participe à la construction de logements sociaux. À toutes ces mesures négatives, il faut ajouter la réduction de 11 % du budget de la politique de la ville opérée en juillet, ce qui met en danger la construction de nombreux projets.
Nous nous associons aux nombreux élu-e-s locaux et organismes HLM qui ont lancé un appel contre toutes ces attaques, car le gouvernement Philippe-Macron fait le choix d’accentuer la crise du logement, d’accroître les difficultés que connaissent déjà de nombreuses familles, et enfin de mettre en danger 300 000 emplois locaux liés à l’immobilier et à la construction ». Les élu-e-s et militant-e-s sont mobilisés pour que le logement redevienne une priorité nationale. Ils rappellent que la fin de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), cadeau fiscal aux plus riches, va coûter 3,2 milliards d’euros chaque année à l’État : c’est 10 fois plus que les économies réalisées en réduisant de 5€ les APL des familles de la classe moyenne et plus modestes. « Pour aider les Français à se loger, ce ne sont pas les APL qu’il faut réduire mais les loyers exorbitants. Il faut généraliser et renforcer l’encadrement des loyers et construire massivement des logements sociaux dans les zones où il y en a le plus besoin. Cela nécessite de mobiliser des financements, de renforcer les obligations des maires et les sanctions pour les communes récalcitrantes. Tous les territoires doivent prendre part à l’effort pour en finir avec le mal-logement ! »
Les Nouvelles 19 octobre 2017 • 5
INTERNATIONAL SOMALIE
ESPAGNE
276 morts et 300 blessés dans l’attentat de Mogadiscio
Elisenda Alamany : « Si l’article 155 est utilisé, ce sera terrible » Porte-parole de la coalition de gauche alternative Catalogne en commun, Elisenda Alamany déplore la fuite en avant autoritaire de la droite et des socialistes espagnols. Interview par Thomas Lemahieu, l’Humanité du 16/10/2017.
Au moins 276 personnes ont été tuées et 300 blessées dans l’attentat au camion piégé mené samedi dans le centre de Mogadiscio, le plus meurtrier de l’histoire de la Somalie, a annoncé lundi le gouvernement somalien dans un communiqué. « Le gouvernement fédéral somalien a confirmé que 276 personnes ont été tuées dans l’explosion (…) et 300 autres personnes blessées ont été admises dans les différents hôpitaux de Mogadiscio », indiquait ce communiqué du ministère somalien de l’Information publié dans la nuit. « Il y a encore une opération nationale de secours en cours et nous partagerons toute nouvelle information », a ajouté ce communiqué, laissant entendre que ce bilan pourrait encore augmenter. Cet attentat au camion piégé est survenu en milieu d’après-midi samedi au carrefour PK5, situé dans le district de Hodan, un quartier commercial très animé de la capitale avec ses magasins et ses hôtels. Les bâtiments et véhicules situés à proxi-
mité ont été fortement endommagés par la très forte explosion, qui a laissé de nombreux corps brûlés ou déchiquetés. Le précédent attentat le plus meurtrier en Somalie avait fait au moins 82 morts et 120 blessés en octobre 2011. Il avait déjà été mené par un camion piégé qui avait visé un complexe ministériel à Mogadiscio. Cet attentat n’a pas été revendiqué. Mais les islamistes somaliens shebab, liés à Al-Qaïda, qui lancent fréquemment des attaques et attentats-suicides dans Mogadiscio et ses environs, ont été pointés du doigt par les autorités. « Cent onze des corps morts ont été enterrés par leurs proches, alors que le gouvernement local à Mogadiscio a respectueusement enterré les autres. Il y aura un deuil national et des prières pour les victimes dans les jours à venir », a ajouté le ministère. La Tour Eiffel était éteinte, lundi soir, en hommage aux victimes. Lorenzo Clément, humanite.fr 16/10/2017
L’Humanité. L’ultimatum adressé par Mariano Rajoy au gouvernement catalan expire ce lundi matin. Le dialogue que vous réclamez est-il encore possible ? Elisenda Alamany. Pour la première fois, en suspendant la déclaration d’indépendance, Carles Puigdemont, le président de la Generalitat (gouvernement catalan), a fait un pas dans la direction que nous réclamons depuis des semaines. Pour nous, le problème en Catalogne ne pourra se résoudre sans sortir des positions figées que nous connaissons, sécession ou pas ! Hélas, Mariano Rajoy, le chef du gouvernement espagnol et leader du Parti populaire (PP), mais également Pedro Sanchez, le dirigeant du Parti socialiste (PSOE), ferment jusqu’ici la porte à tout dialogue. Si l’article 155 suspendant l’autonomie de la Catalogne est déclenché, ce sera terrible.
L’Humanité. Comment sortir de cette impasse ? E.A. Par un processus de constituante, selon nous. C’est cela qui peut mobiliser de larges majorités indispensables dans toute l’Espagne. Podemos et la gauche peuvent, avec des partis autonomistes comme
le PNV basque, construire des barrières démocratiques et bloquer cette dérive du PP qui a le soutien de Ciudadanos (libéraux) et du PSOE. En Catalogne, tout n’est pas joué car les socialistes catalans (PSC) ne sont pas tous sur la ligne du PSOE. Beaucoup de dirigeants locaux de ce parti ne peuvent pas se satisfaire d’un article 155 qui aurait des effets sur le gouvernement catalan, mais également sur toutes les collectivités locales jusqu’aux mairies des plus petits villages…
L’Humanité. Rajoy et Sanchez promettent de réviser la Constitution… Est-ce un subterfuge ? E.A. Bien sûr, la Constitution espagnole doit être réformée, mais ça n’est pas du tout le débat aujourd’hui. Vous pouvez la réécrire, vous pouvez envoyer la police pour taper sur des électeurs qui se mobilisent lors d’un référendum, vous pouvez utiliser la justice contre le gouvernement catalan, vous pouvez recourir à l’article 155… la population ne va pas disparaître du jour au lendemain. Et les questions qu’elle soulève, par- delà l’indépendance, ou pas, resteront posées.
L’Humanité. N’y a-t-il pas un risque de fracture irréversible au sein de la société catalane ? E.A. Alimentée par les médias dominants, cette division est mise en avant par le PP et Ciudadanos. Le moindre touriste arrivé à Barcelone voit tout de suite que nous ne sommes pas une société séparée en deux camps irréconciliables. Nous sommes cosmopolites, nous vivons
en paix et en harmonie avec des gens de toute origine qui parlent plus de 300 langues… La Catalogne a été modelée par l’immigration et ça n’a jamais posé de problème. Après, évidemment, cela sert ceux qui s’affrontent de faire croire qu’on ne peut être espagnol qu’en soutenant Rajoy ou catalan qu’en étant derrière Puigdemont. Mais c’est simplement faux…
L’Humanité. La déclaration de Saragosse, lancée avant le référendum par Podemos, Izquierda Unida et des forces autonomistes de tout le pays, appelant à une Espagne plurinationale, est-elle toujours d’actualité ? E.A. Oui, nous nous sommes revus il y a une dizaine de jours et nous avons été rejoints désormais par les syndicats les plus importants comme les Commissions ouvrières (CCOO) et l’UGT. Dans la société, la conviction que le système de l’autonomie est à bout de souffle est largement partagée. Dans le contexte actuel, il nous faut un nouvel accord, c’est une idée très soutenue désormais. Mais il faut faire l’inverse de ce qu’ont fait Junts pel Si (la coalition indépendantiste de droite et de centre-gauche au pouvoir) et la Cup (extrême gauche indépendantiste) en mettant le référendum en tête des priorités, défiant ainsi l’Espagne, mais également une bonne partie des Catalans. Nous devons construire d’abord un modèle social pour chacun, fédérant une grande majorité de la population, et après voter sur les formes institutionnelles. C’est ça qui permet à toute la population de décider…
AUTRICHE
À Vienne, barre à droite toute ÉLECTIONS RÉGIONALES AU VENEZUELA
Victoire du camp chaviste Le camp du président Nicolas Maduro a remporté, dimanche 15 octobre, 17 des 23 États du Venezuela lors des élections régionales, a annoncé le Conseil national électoral (CNE). Mais l’opposition conteste les résultats de ces élections. « C’est une nette victoire. Le chavisme s’est largement imposé dans les élections, avec 17 gouverneurs. L’opposition en a cinq », a déclaré dans la foulée M. Maduro, entouré des principaux dirigeants vénézuéliens, assurant que son parti pourrait également s’imposer dans le dernier État encore indécis. Plus de 18 millions de Vénézuéliens étaient appelés à voter dimanche pour désigner ceux qui dirigeront les
23 États vénézuéliens pour les quatre prochaines années. L’opposition avait fait de ce scrutin un référendum pour ou contre le président Maduro. La coalition anti-Maduro perd notamment l’État de Miranda, considéré comme le « joyau de la couronne » vénézuélienne et comme un bastion de l’opposition. Une opposition qui a annoncé dès dimanche soir qu’elle contestait les résultats des élections régionales au Venezuela, qui donnent au camp gouvernemental 17 États sur 23. « Actuellement, nous ne reconnaissons aucun résultat. Nous faisons face à un moment particulièrement grave pour le pays », a déclaré Gerardo Blyde, directeur de campagne de la coalition d’opposition, en demandant un audit complet du scrutin.
6 • Les Nouvelles 19 octobre 2017
Victoire des conservateurs aux législatives en Autriche, l’extrême droite pourrait entrer dans l’exécutif. Entre populisme xénophobe et racisme assumé, c’est le repli sur soi qui l’a emporté dimanche en Autriche lors de législatives anticipées. Comme attendu, c’est le jeune loup de 31 ans de la droite chrétienne-démocrate (ÖVP), Sebastian Kurz, qui est arrivé en tête du scrutin, obtenant quelque 30,2 % des voix. Jouant d’une image moderne, maquillant un vieux discours xénophobe le « Wunderwuzzi » (enfant prodige) de la politique autrichienne a galvanisé son parti, et au-delà. Cette victoire laisse présager d’une politique à droite toute, et plus encore. Une alliance entre l’ÖVP et l’extrême droite (FPÖ) dirigée par l’autre grand vainqueur du soir, l’ancien rappeur néonazi et amateur d’échecs
Heinz-Christian Stache, est en effet envisageable. À l’heure où ces lignes sont écrites, le FPÖ, arrivé en seconde position avec 26,8 % des suffrages, devançait de peu le parti social-démocrate (SPÖ), crédité de 26,3 %. Si ce scénario se confirme, ce serait la seconde fois que la droite et l’extrême droite s’unissent pour gouverner un pays dominé depuis 1945 par un système de coalition entre les deux grands partis au pouvoir, l’ÖVP et le SPÖ. En 2000 déjà, un tel divorce avait eu lieu, la droite conservatrice décidant d’offrir sa première entrée au gouvernement au FPÖ, dirigé alors par le sulfureux Jörg Haider. Cette coalition avec le chancelier conservateur Wolfgang Schüssel avait provoqué un tollé et l’adoption d’une batterie de sanctions de l’Europe des Quinze contre Vienne. Dix-sept ans après, rien de tel n’est à attendre du côté de Bruxelles. Pourtant une alliance entre Kurz
et Stache pourrait infléchir la ligne plutôt europhile tenue jusqu’alors par l’Autriche et fragiliser une Union européenne (UE) déjà affaiblie sur son front oriental. Pour rappel, le FPÖ n’a pas hésité pendant la campagne à prôner un rapprochement avec le groupe de Visegrad, comprenant des pays comme la Pologne et la Hongrie, qui défient régulièrement Bruxelles sur la question des migrants. Ce qui, après les résultats des élections allemandes où l’extrême droite est entrée au Bundestag, a de quoi inquiéter. Pendant la campagne, Heinz-Christian Strache avait indiqué qu’il revendiquerait pour son parti plusieurs ministères régaliens en cas d’entrée au gouvernement, dont l’intérieur et les affaires étrangères. À suivre. Stéphane Aubouard, l’Humanité, 16/10/2017
PCF CONSEIL NATIONAL
ESPACE LIVRES
Un nouveau progrès social pour la France
Rendez-vous tous les jeudis
À l’issue du Conseil national du PCF, le 14 octobre, une résolution adoptée* lance une campagne nationale « pour un nouveau progrès social pour la France » qui débouchera sur des « États généraux » avec une première étape le samedi 3 février 2018. « Nous appelons les Françaises et les Français à investir le mouvement social, à s’organiser, à participer aux prochaines journées d’action et à construire ensemble l’alternative sociale à la politique d’Emmanuel Macron. » Des « cahiers du progrès social » seront édités pour soumettre à nos concitoyen-ne-s les propositions du PCF et recueillir les leurs. Dans tous les départements, des espaces de débats (réunions publiques, ateliers de travail…) seront mis à leur disposition pour définir ensemble les initiatives à prendre (pétitions, rassemblements, actions de solidarité…) pour construire cette alternative. Nos parlementaires seront associés pour travailler aux changements nécessaires dans la loi. Cette campagne est proposée à tous les Français-e-s et à toutes les forces qui partagent cette démarche par la tenue d’états généraux du progrès social. Pour gagner des avancées, nous avons besoin d’une démarche collective qui construise de l’unité politique. Les états généraux débattront des mesures indispensables à une révolution sociale et décideront des formes d’une mobilisation populaire nationale pour la porter. Intervention de Sébastien Laborde, secrétaire départemental et membre du Conseil national « L’actualité politique et sociale nous appelle à l’action et à la prise d’initiative et je partage la proposition d’une grande campagne nationale pour le progrès social, pour de nouvelles conquêtes sociales. Une question se pose aujourd’hui : comment faire grandir ce mouvement, qu’il s’élargisse, notamment à la jeunesse, et qu’il s’inscrive dans la durée ? Il s’agit en effet de mettre en échec Macron, mais aussi de savoir comment on développe dans le mouvement et en direction du monde du travail à la fois des mesures immédiates qui répondent à des besoins et des revendications, et d’ouvrir un
horizon atteignable à l’échelle d’une vie, de changements profonds et de sortie des logiques de marché et de concurrence. Comment contribuer à ce que ces mouvements d’opposition à la politique de Macron (fonctionnaires, salariés, sur le logement, les transports) convergent vers un large mouvement de transformation de la société et de dépassement des logiques de marché ? La campagne que nous lançons peut y contribuer et pour cela il me semble important d’agir dans trois directions : 1. D’abord démontrer le poids que fait peser le coût du Capital sur la société tout entière et dans tous les domaines : santé, éducation, transports, logement, les conséquences sur l’emploi, les conditions de travail et le développement industriel. Notre campagne doit être une large dénonciation de ce coût sur la société pour identifier les causes profondes de la crise et élever cette conscience dans la société tout entière. 2. Appuyer ce qui émerge dans les luttes sur le plan du pouvoir d’achat, la lutte contre la pauvreté, des hausses de salaires et de pensions, la réduction du temps de travail, la lutte contre le chômage et la précarité, la conquête de droits nouveaux, les solidarités, en lien aussi avec ce que nous appelons les solidarités concrètes. Tout ce qui affronte aujourd’hui les intérêts du Capital et se heurte à l’intransigeance du patronat et du gouvernement, car c’est justement en reprenant au capital une part des richesses produites que ces propositions seront mises en œuvre. Les cahiers du progrès social peuvent permettre de donner de la force et de la cohérence à l’ensemble de ces revendications. 3. Bâtir, à partir des aspirations qui existent, parfois en germe dans la société, des propositions pour un nouveau code du travail et de nouveaux services publics et qui ouvrent l’horizon vers un changement de société. Nous ne pouvons en rester à un combat défensif, de dénonciation. Des questions de fond se posent aujourd’hui dans le salariat moderne et dans la société. Comment sécuriser l’emploi et la formation et garantir à chaque travailleur la protection de garanties collectives qui permettront l’émancipation de chacun-e et le dépassement du marché du travail ?
Comment développer de nouveaux services publics qui garantissent à chacun-e, à tous les âges de la vie, dans tous les domaines l’accès aux savoirs, aux soins, au logement, aux transports, aux droits et à la solidarité ? Comment conquérir de nouveaux droits, de nouveaux pouvoirs au travail et dans les institutions ? Ce sont là des enjeux essentiels pour lesquels nous avons des réponses qu’il faut verser dans le débat. Nous devons faire preuve d’audace pour les populariser et les mettre entre les mains du plus grand nombre. Si nous lançons cette campagne, elle doit nous servir aussi dans le cadre de la préparation du congrès. Nous devons mieux appréhender les conséquences de nos gestes politiques dans l’opinion, être capables de mesurer les mouvements de la société et les obstacles pour déboucher sur un mouvement transformateur. En un mot nous devons avoir l’esprit de suite dans tout ce que nous faisons, de suivi et d’analyse. Plus globalement, notre ambition doit être explicite dans tout ce que nous faisons : nous voulons révolutionner la société. Et il ne s’agit pas seulement pour cela de porter un projet révolutionnaire, avoir les meilleures propositions, mais de mettre en œuvre des pratiques politiques porteuses de transformations, et de saisir ce que produit déjà le capitalisme comme transformations porteuses de son dépassement. Une autre question est de savoir quel lien entretenons nous avec les autres forces d’émancipation, sociales, politiques et intellectuelles ? Pas en terme d’alliance, d’accord, ou de fusions éventuelles, mais véritablement quelles convergences avonsnous, avec qui, quels débats, quels confrontations ? Ces questions sont à instruire dans le cadre de notre congrès, et c’est à ce niveau que nous devons hisser le débat dans le parti en jouant pleinement notre rôle de direction. Nous devons en permanence faire le va et vient entre la réflexion théorique et nos pratiques, “pas de pratique sans théorie, mais pas de théorie non plus sans pratique” disait-on autrefois. » L’AGENDA DES COMMUNISTES GIRONDINS Réunie en conseil départemental le 11 octobre, la direction des communistes girondins a décidé de plusieurs dates et initiatives : - 24 octobre, 18h30 à la Fédération : première réunion du groupe de travail et de propositions pour construire la Fête de l’Humanité 2018 en Gironde
De 15h à 19h, 15 rue Furtado à Bordeaux N’hésitez pas à nous faire part de vos suggestions sur la boite mél dédiée : livrerenaissancepcf33@orange.fr A bientôt ! ASSOCIATION DES AMIS DE L’HUMANITÉ
Loto Mercredi 25 octobre, 20h30, salle des Artistes à Guîtres PCF COUTRAS-GUITRES
Poule au pot Samedi 4 novembre à midi, salle des fêtes de St Christophe de Double 18€. Réservations et inscriptions : Eliane Garbiso : 06 21 59 05 66 Daniela Bouvier : 05 57 69 16 58 ; Pierre Germon : 05 57 49 77 32 MACRON
Un président indifférent à la France qui souffre et qui doute Cinq mois après son élection, le président de la République a enfin accepté de répondre à des questions directes de journalistes. Alors que le climat politique et social a évolué, que le nouveau pouvoir est apparu sous son vrai visage, avec une politique au service des plus riches et du capital financier, Emmanuel Macron a consacré plus d’une heure à exposer son « indifférence » aux critiques. Rien de neuf avec un discours ressassé, répétitif, non pas complexe, mais tout simplement dans l’enfumage. Tout ce qui provoque dans le pays de la colère et du mécontentement est totalement assumé : la casse du droit du travail avec les pleins pouvoirs patronaux, un budget 2018 pour les riches, une baisse des APL, une augmentation de la CSG, le dynamitage du logement social, le crépuscule industriel de la France, la seconde étape de la démolition sociale avec les prochaines contre-réformes sur la formation professionnelle, l’apprentissage et l’assurance-chômage. Pas un seul mot de regret pour les « fainéants », « ceux qui ne sont rien », pour le « bordel ». Pour lui, un langage « populaire », ce qui constitue une autre forme de mépris de classe. Sa fameuse « pensée complexe » , dont il pensait qu’elle n’était pas adaptée pour un tel exercice, est apparue trop souvent compliquée et totalement silencieuse sur de grands enjeux comme la transition écologique. Enfin, la fin de l’entretien, avec la révélation des récents échanges entre le président de la République et Donald Trump sur l’accord concernant le nucléaire iranien est extrêmement grave. Olivier Dartigolles, porte parole du PCF CONGRÈS 2018
Consultation des communistes
Les communistes sont consultés du 18 septembre au 18 novembre 2017 par un questionnaire mis à leur disposition pour qu’ils prennent la parole et la partage. En Gironde près d’une vingtaine d’assemblées générales se sont tenues. Les résultats des élections présidentielle et législatives de 2017 poussent à repenser l’action du PCF. Rarement la question des idées communistes de partage des richesses, des pouvoirs et des savoirs, ne s’est posée avec autant de force comme issue à la crise. Pourtant, notre parti, sorti affaibli de cette séquence, n’est pas perçu comme porteur de solutions d’avenir. Et c’est là, la question majeure qu’il nous faudra résoudre lors de ce congrès extraordinaire : inventer une organisation capable d’engager le combat politique pour la transformation sociale, dans les réalités du XXIe siècle. Le défi est grand mais nous ne partons pas de rien. Le PCF est riche d’idées, d’énergies humaines, de convictions fortes portées par des militants ancrés dans la réalité des luttes au quotidien.
SOUSCRIPTION
- 3 décembre : Repas fédéral à Cenon en présence de Fabien Gay, nouveau sénateur - Mise en place d’une série de rencontres-débats en lien avec notre revue Cause Commune : les « cogitations militantes ». - Février-mars 2018 : stage de formation des communistes
Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soitil, contribuera effica- cement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF, lance une souscription afin de mener nos prochaines échéances politiques, notre objectif est de 70 000 euros.
Les Nouvelles 19 octobre 2017 • 7
CHRONIQUE
CULTURE & SOLIDARITÉ
NOUVELLES IDÉES REÇUES
JEAN-PIERRE VINCENT AU TNBA
« Obligatoirement seuls, obligatoirement ensemble » Catherine Marnas, directrice du Tnba, avait invité Jean-Pierre Vincent le 4 octobre, pour évoquer 70 ans de décentralisation théâtrale. Jean-Pierre Vincent ne s’est pas borné aux faits, tout éclairants qu’ils soient. Participant actif de la deuxième génération de la décentralisation, il a su souligner l’hostilité des patrons de théâtres privés à la décentralisation théâtrale, les obstacles syndicaux (plaidant pour l’embauche de machinistes), la méfiance des responsables locaux. On ne s’étonnera pas, rétrospectivement, du constat fait par Catherine Marnas en arrivant à Bordeaux. C’est une des dernières grandes villes à avoir créé un CDN (centre dramatique national). La bourgeoisie locale (de dimension nationale, voir Chaban-Delmas) ne tenait visiblement pas à une trop grande autonomie du théâtre dans sa ville… Qu’importe, nous le rappelons ici : les Jacques Albert-Canque, Gilbert Tiberghien, Guy Lenoir, Yvan Blanloeil, Guy Labadens, Jean-Pierre Nercam, et bien d’autres, ont déployé une immense énergie et une grande inventivité théâtrale dans un Bordeaux qui a engendré, qui a vu naître et se développer pendant des années (à partir de 65) le festival Sigma. Chaque année, il trouvait pendant une semaine un public, proposait des spectacles d’avant-garde, et il nour-
rissait les initiatives et les créations locales, inscrites dans la durée. Jean-Pierre Vincent nous apprenait que le ministère de la culture (Brecht en aurait souri !), avait dans les premières années de la décentralisation « bénéficié » du démantèlement des moyens alloués à la décolonisation et de ses fonctionnaires… Durant ses dizaines d’années d’activités multiples, dès le début auprès de Patrice Chéreau et de grands du théâtre (Au théâtre des Amandiers à Nanterre, au théâtre des Nations, à la Comédie Française…), il a eu des occasions évidentes de se confronter aux responsables politiques. JeanPierre Vincent ne manque pas de dénoncer ce qu’il appelle le pédagogisme propre au parti socialiste, qui entendait dicter des orientations artistiques et culturelles. En creux, on pourra noter que les prises de position (Comité central d’Argenteuil en 1966) et l’action du PCF dans ses municipalités se caractérisent avant tout par les immenses libertés données à la création artistique, et notamment au théâtre (Jack Ralite, Antoine Vitez, parmi beaucoup d’autres, n’y sont pas pour rien). Mais les rapports théâtre-public, Centres Dramatiques-responsables politiques ne sont pas simples, particulièrement lors des périodes de crise, sous la coupe des politiques de pénurie budgétaire. D’autant plus que le privé… ne se prive pas. Après la presse, des milliardaires se
tournent vers le théâtre, proposant à des salles de province des programmations clés en main… Chaud partisan de la création artistique, Jean-Pierre Vincent dénonce ces offensives récentes, et propose une conception exigeante et ouverte : « L’art n’avance qu’en détruisant son propre savoir-faire tout en tendant la main ». À l’heure où le cent cinquantenaire de la parution du Capital nourrit des rencontres passionnantes, alors que le film Le jeune Karl Marx connaît un réel succès, il ajoute, un peu pessimiste et provocateur : « Il n’y a plus que les capitalistes qui lisent Marx, mais ils ont raison, il est porteur de vérités ». Celles et ceux qui ont assisté à la conférence et au débat, des jeunes pour une grande part, n’auront donc pas perdu leur temps, et leur plaisir. Ils n’oublieront pas que « Nous sommes obligatoirement seuls toute notre vie, nous sommes obligatoirement ensemble toute notre vie. » Reste un immense chantier : revivifier la décentralisation en terre macroniste hostile, puisqu’ultra-libérale. Reste à concevoir et à défendre une décentralisation moins « centrale », moins verticale, permettant à toutes les formes de créativité de s’épanouir, avec les intermittents et les institutions, sans intermittences et sans précarité généralisée ! Vincent Taconet
BORDEAUX JUSQU’AU 3 JANVIER 2018
Impressions de Colombie
L’Année France-Colombie 2017 s’inscrit dans la lignée des Saisons croisées que le gouvernement français organise depuis 1985. Elle a pour objectif de renforcer et diversifier les
relations entre les deux pays, ouvrir de nouveaux espaces de coopération, et accroître la visibilité des forces de chaque nation. C’est un moment historique exceptionnel, d’échange ambitieux, qui implique de multiples secteurs. La Colombie, notamment grâce à l’avancée du processus de paix, est un pays en profonde mutation. Elle peut aujourd’hui prétendre à un rayonnement international. La bibliothèque de Bordeaux et de nombreux acteurs culturels de Bordeaux Métropole se saisissent de cette occasion pour vous livrer quelques Impressions de Colombie issues de la culture, de la création et de l’analyse de la société colombienne. Quelques dates en octobre… bibliotheque.bordeaux.fr
ANNONCES LÉGALES MODIFICATION DE GERANCE
LYNA EXPRESS SARL au capital social de 3 000 € Siège social : 14 rue Jean Sébastien BACH 33560 SAINT-EULALIE RCS Bordeaux 502 850 589 Suivant le PV de l’AGE en date du 05/10/2017, il a été décidé de nommer M. DAOUDI Tarik demeurant au 70 cours de Québec Bat A Apt 102 33300 Bordeaux, comme cogérant au côté de M. MOKRANI Nacer et M. BOUROUINA Oussama. Modification faite au RCS de Bordeaux Pour avis,
O’Palais panini SARL au capital social de 5 000 € Siège social : 53 rue du Palais Gallien 33000 BORDEAUX RCS Bordeaux 824 556 070 Suite à l’AGE en date du 07/10/2017, il a été pris acte de la décision de Mr LAURENT Pierre, de démissionner de ses fonctions de co-gérant à compter de ce jour. Modification faite au RCS de Bordeaux Pour avis,
AVIS DE CONSTITUTION
Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932
8 • Les Nouvelles 19 octobre 2017
Il a été constitué une société dont les caractéristiques sont les suivantes : Dénomination : ASSURAPRO COURTAGE 33 Forme : SAS Siège social : 53 rue Roullet 33800 Bordeaux Capital : 1 000 € Objet : Mandataire intermédiaire en assurances Durée : 99 ans Président : M. TUFFOU Frédéric demeurant 53 rue Roullet 33800 Bordeaux La société sera immatriculée au RCS de Bordeaux Pour avis,
par Gérard Loustalet Sens
Solidarité ou culture managériale ? Comme, je suppose, l’ensemble des sociétaires de la MAIF (Mutuelle Assurances des Instituteurs de France), j’ai reçu un courrier de M. Dominique Mahé, président de la MAIF, daté du 28 septembre 2017, me sollicitant pour un don à Solidarité laïque, honorable association humanitaire attentive, en particulier, aux problèmes d’éducation dans le monde et à laquelle la MAIF est partie prenante. Le jour où j’ai reçu cette missive, je lisais les propos pour le moins surprenants tenus par M. Pascal Demurger, directeur général de la MAIF, dans un entretien au journal le Monde (06.10.2017). M. Demurger s’y livre ès qualités à une apologie sans nuances des « ordonnances Macron » (c’est ainsi que parle M. Demurger) dont la caractéristique, chacun en convient, vise bien à un démantèlement du code du travail dans le sens, pour le dire délicatement, d’une moindre protection des salariés. En ces temps de régression sociale accélérée, je m’attends au pire mais comment ne pas être atterré que la mise en cause d’acquis sociaux résultats de décennies de luttes syndicales et politiques soit ainsi cautionnée par la direction de la MAIF ! Les « enseignants engagés » fondateurs de la MAIF dont se réclame le président Mahé doivent se retourner dans leur tombe… M.Demurger tient à illustrer son humanisme entrepreneurial. Il ne serait pas « choqué », dit-il, de voir supprimé « d’un commun accord » le treizième mois dans une entreprise « en difficulté » : c’est un parfait exemple du chantage patronal à l’emploi que permettent les ordonnances et c’est ce que M. Demurger appelle le « pari de l’intelligence et de la confiance ». Curieusement, il n’envisage pas un instant la disposition inverse ! Et l’on apprend que la MAIF a « anticipé les réformes »… M. Demurger est assurément un bon exécutant des prescriptions macroniennes. Le problème est que la MAIF n’ayant pas d’actionnaires, elle appartient à ses sociétaires et en tant que sociétaire, M. Demurger parle aussi en mon nom : ce qui est ici intolérable ! M. Demurger est de cette caste de hauts dirigeants d’entreprise dont la culture managériale est, à l’évidence, aux antipodes des valeurs de solidarité qui doivent être, en principe, y compris dans son fonctionnement interne, celles de la MAIF. Ces « valeurs mutualistes fondatrices » que revendique le président Mahé dans sa lettre ne peuvent avoir rien de commun avec la rhétorique patronale (« agilité », « fluidité »…) qu’affecte d’utiliser M. Demurger. Elles résonnent même dans ce contexte comme une imposture. Il faut savoir que les véritables maîtres de nos sociétés – oligarques ou ploutocrates – sont rarement en pleine lumière. Ils préfèrent s’en tenir aux discrets conciliabules et aux coûteuses mondanités de l’entre soi. Ils ont, pour faire le boulot politique, économique voire culturel, tout un personnel zélé et grassement rémunéré, des serviteurs comme les autres et comme M. Demurger, un peu au-dessus de la soubrette et du valet de chambre. Ils ont même fait élire l’un d’eux -un « mercenaire de la finance » selon l’expression d’Emmanuel Todd- à la présidence de la République et M. Demurger a bien reconnu l’un des siens. D’autres sont des idéologues travestis en experts. Par exemple M. Philippe Aghion a comme couverture une apparence d’économiste qui en fait un grand ordonnateur de la contre-réforme libérale. Le 21 septembre, sur France Inter, Frédéric Lordon l’a relevé sur son blog du Diplo (3 octobre 2017), M. Aghion s’est avéré incapable de citer une seule étude - « académique », comme ils aiment diredémontrant un lien entre la facilité à licencier et la facilité à embaucher… « Je pense qu’il y a eu des études… je ne peux pas vous dire quelle étude… mais enfin c’est prouvé » a bredouillé notre immense économiste. Comme dit Lordon, « dans n’importe quelle société démocratique décemment constituée, voir engagé si lourdement le sort de tant de personnes par de pareils tocards sur des bases aussi inexistantes serait instantanément objet de scandale. Pas ici ». J’ai donc finalement écrit au président Mahé que la politique sociale que semble tant apprécier son directeur général allait amputer mon pouvoir d’achat de plusieurs centaines d’euros avec l’augmentation de la CSG sur ma pension de retraite et que, dans ces conditions et au regard des éléments précités, je n’avais ni les moyens ni l’envie de faire un don à Solidarité laïque aussi louables soient ses objectifs.