Nouvelles N° 2229

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Jeudi 16 novembre 2017 - N° 2229 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

HÉBERGEMENT D’URGENCE

TOUJOUR TROP DE MONDE DANS LA RUE

dossier p.4-5

HOURCADE

16 NOVEMBRE

CONGRÈS 2018

Le développement durable par le service public

4e journée de grève et de manifestation

Vers une nouvelle phase du combat communiste

P.2

P.3

P.7


ACTUALITÉ DENSIFICATION URBAINE À TALENCE

TRIAGE FERROVIAIRE D’HOURCADE

Les communistes interpellent le maire sur les équipements publics

Le développement durable passe par le service public

Dans une lettre adressée au maire de Talence, les communistes l’interpellent, face à la densification, sur la part de logement social, les besoins en équipements publics et leur financement… « À Talence Nord, la construction de logements va bon train : 252 logements sont en chantier au-dessus de la voie ferrée. Très prochainement, la démolition de la salle de la Médoquine sera le préalable à une nouvelle production de 207 logements. À terme, ce seront 459 nouveaux logements sur le secteur. Quand on connait la difficulté à trouver un logement pour certains de nos concitoyens, on pourrait penser que c’est une bonne chose, sous réserve que les loyers restent abordables et que la proportion de logements sociaux soit à la hauteur des enjeux. (Nous estimons à 50 % la part de logements sociaux nécessaires dans les nouvelles opérations. Qu’en est-il sur Talence-Nord ?). D’autant que les projets en cours sont bien desservis par les transports en commun : lianes 8 (Gradignan - Talence – Hôpital Pellegrin) et 4 (Pessac Cap-de-Bos - Bordeaux St Louis). Si la réouverture de la gare de Talence et la création d’un pôle multimodal se concrétisaient enfin, cela serait un plus ! Par contre, cette densification interroge quant aux équipements publics : 459 logements, ce sont environ 2 000 habitants supplémentaires, avec des enfants. L’école A. Camus sera-t-elle en capacité d’accueillir ces nouveaux élèves, alors que les effectifs à Talence augmentent encore ? “Cela commence à poser pas mal de difficultés au niveau des écoles élémentaires” selon P. Duart, adjoint à l’éducation (SO du 5/09/17). On peut se poser les mêmes questions pour les structures petite enfance du secteur, ainsi que pour le collège Henri Brisson, plutôt à l’étroit sur son site actuel. Ces interrogations sont tout aussi valables pour le centre-ville avec les constructions en cours sur le parking du cinéma le Gaumont, et le quartier Santillane, par exemple. Monsieur le Maire, est-il envisagé de nouvelles constructions d’école, de crèches, de salles de sport à Talence ? Les équipements pour la santé comme un “pôle de santé publique” pour le sud de la Métropole bordelaise, sont-ils prévus ? La densification urbaine profite aux promoteurs immobiliers, mais les collectivités locales doivent “suivre” en finançant les infrastructures. Nous n’avons pas de renseignements précis à ce sujet, mais les fermetures de bureaux de poste ces dernières années, les décisions gouvernementales de réduire les dotations budgétaires aux collectivités alors que l’État fait des cadeaux fiscaux aux investisseurs défiscalisateurs, ne nous incitent pas à l’optimisme. » Contact : PCF Talence, 06 77 62 72 17, gironde@pcf.fr 15 rue Furtado 33800 Bordeaux

Réagissant à l’annonce de la fermeture de la maintenance des wagons sur le site d’Hourcade avec la suppression de 33 postes de cheminots, les élus communistes de Villenave d’Ornon et de Bègles* ont proposé des motions dans leurs conseils municipaux, les 7 et 9 novembre, pour l’avenir et le développement du fret ferroviaire, du site d’Hourcade et de ses emplois. Adoptées à l’unanimité des votants, les motions en conseil municipal sont d’abord des points d’appui pour les cheminots et leurs organisations syndicales qui résistent et veulent faire connaître les conséquences de cette fermeture sur la qualité de la maintenance des wagons et du site d’Hourcade. Plus largement, ils alertent sur le service public de transport de marchandises par le train, en baisse constante depuis l’ouverture à la concurrence en 2006 : « à peine 10 % des marchandises transportées » alors que « plus de 87% circulent par camions sur nos routes ». Une réalité qui va « à contresens des déclarations de la COP 21 ou encore des Assises de la mobilité » et « bien loin des déclarations vertueuses sur la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique ». Les élus dénoncent les choix des gouvernements successifs et des dirigeants du groupe SNCF « aussi enthousiastes à parler de fret que de

développer en parallèle la filiale SNCF de transports routier Geodis ! » dit la motion de Villenave. Le projet porte « de fortes menaces pour l’avenir du site d’Hourcade**, notamment avec la filialisation/privatisation de l’intégralité du fret ferroviaire au sein d’une société anonyme ». Ils estiment que « les conséquences sont devenues insupportables » sur le plan humain, environnemental et financier, soulignant que « c’est la collectivité, et au final le contribuable, qui a la charge des coûts (pollution, accidents, usure…) » engendrés par les murs de camions. Pour les communes, c’est « l’asphyxie des axes routiers » et « des problèmes de circulation quotidiens sur la rocade de Bordeaux ». Conserver et améliorer le site d’Hourcade est donc « un enjeu essentiel pour faire du fret ferroviaire un outil majeur de transition écologique, mais également un outil économique et d’aménagement du territoire », « rôle qu’il joue depuis bientôt deux siècles ». Le conseil municipal de Villenave d’Ornon demande à l’Etat d’engager « une vraie politique volontariste, visant à la construction des voies ferrées nécessaires au fonctionnement continu de l’activité de fret en France ». Le conseil municipal de Bègles refuse « le recul pour notre société, le gâchis environnemental, industriel et économique que représente la casse des

infrastructures ferroviaires publiques » et interpelle la responsabilité du gouvernement pour exiger « leur entretien, leur développement et leur modernisation, afin qu’elles puissent être à nouveau garantes, avec tous leurs agents, de transports propres, efficaces et sécurisés ». Christine Texier

* Alain Michiels à Villenave d’Ornon et Christine Texier à Bègles ** 1 500 wagons par jour y étaient triés dans les années 2000 et bien plus dans les décennies précédentes, à peine une centaine aujourd’hui.

Lire l’intégralité des motions sur : « Parti Communiste Français : Fédération de la Gironde »

AUBERVILLIERS

Jack Ralite est décédé à 89 ans TRAVAILLEURS HANDICAPÉS

Lutter contre les préjugés, sécuriser les parcours

L’ancien ministre communiste Jack Ralite est décédé à l’âge de 89 ans le dimanche 12 novembre. Extrait de l’hommage de Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité. « Notre immense tristesse est à la hauteur de cet homme de notre temps, de cet infatigable militant qui aura tant œuvré pour le bien commun (…) : journaliste à l’Humanité Dimanche, adjoint puis maire et député d’Aubervilliers cette ville “rude et tendre” dont il aimait passionnément la population, conseiller régional et sénateur après avoir été ministre de la Santé puis de l’Emploi du gouvernement de P. Mauroy. Jack c’était aussi le défenseur de la culture et de tous ses acteurs contre les restrictions budgétaires et les projets d’uniformisation culturelle fomentés dans les cénacles de l’organisation mondiale du commerce. De Seattle à Genève, de Bruxelles à Paris, il se déplaçait pour secouer les uniformisateurs et les marchands et dresser devant leurs funestes projets des barrages solides, accompagné toujours du monde de la culture et de la création. (…) À Aubervilliers il a travaillé ardemment pour que les enfants disposent d’écoles, et co-créa le Théâtre de la Commune ; comme ministre de la Santé il arracha le programme des scanners et voulut humaniser le monde hospitalier, et mettre le malade, sa personne dans son unité au centre des dispositifs de soins, poussa pour donner une place essentielle à la médecine préventive ; comme ministre de l’Emploi il lança une originale initiative avec les contrats régionaux de formation et d’emploi puis il lança, comme député et sénateur rapporteur du budget de la culture, les États généraux de la culture car il refusait “une mise sous tutelle des affaires de l’esprit par l’esprit des affaires”. (…) Militant, Jack avait “pris le chemin du communisme ”. “Ce n’est pas parce que d’autres détournent ce mot qu’il faut se laisser détourner, et ce n’est pas parce qu’il y a du désaccord qu’il doit y avoir du désamour” écrivait-il. (…) »

2 • Les Nouvelles 16 novembre 2017

Depuis lundi a lieu la semaine nationale de l’emploi pour les handicapés à l’initiative de l’État. De nombreux forums et rencontres sont organisées, notamment à Bordeaux. L’occasion de faire le point sur la situation des travailleurs handicapés, à l’heure où le gouvernement Macron détricote les droits des salariés. Les travailleurs handicapés représentent un million de personnes. Alors qu’ils subissent bien souvent discriminations et difficultés d’insertion, de par leur statut, le gouvernement en rajoute une couche en supprimant des dispositifs essentiels pour les retours à l’emploi une fois le handicap détecté et reconnu. Comme le souligne le journal l’Humanité dans son édition du mardi 7 novembre, la disparition des contrats aidés (11,4 % étaient occupés par des travailleurs handicapés en 2016) et la réduction des subventions versées aux « entreprises adaptées », ces structures qui emploient au minimum 80 % de personnes en situation de handicap, les touchent de plein fouet. Comment organiser un retour à l’emploi pérenne et adapté sans moyens ?

Les travailleurs handicapés ont besoin d’aménagements horaires et de postes adaptés à leur pathologie qu’elle soit physique ou psychique afin de pouvoir exercer leur métier en pleine capacité de leurs moyens. Ils peuvent bénéficier du maintien de l’emploi et ont également le droit à la formation pour changer de métier lorsqu’ils sont dans l’incapacité de conserver leur ancien poste. C’est le fameux principe de « compensation » mis en place par la loi de 2005 qui permet aux travailleurs handicapés d’être sur un pied d’égalité sur le marché du travail, même une fois en poste. Aujourd’hui, les associations craignent une mise à mal de tous ces dispositifs puisque la loi travail XXL, en plus de détricoter les droits des salariés, va encore fragiliser les travailleurs les plus touchés par la précarité. Car le taux d’emploi des handicapés atteint à peine les 3,3 % dans le secteur privé et 5,1 % dans le secteur public. Nous sommes là bien loin des 6 % obligatoires depuis la loi de 1987 dans les entreprises de plus de 20 salariés. Il faut se le dire : la plupart des entreprises préfère payer des amendes plutôt que d’embaucher des handicapés.

Face à ces problématiques, la CGT Aquitaine a organisé, le 22 octobre dernier, un forum sur le handicap et l’emploi à la Bourse du Travail de Bordeaux. Une convention a été signée avec l’AGEFIPH, l’association chargée de gérer le fonds de développement pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées. Le but affiché : sécuriser les parcours professionnels des plus fragiles et axer sur la formation, une étape essentielle pour les travailleurs handicapés qui peuvent alors se reconstruire professionnellement vers des métiers d’avenir afin d’enrayer la précarité que leur cause leur statut. Rappelons que l’emploi reste le premier facteur d’insertion sociale pour des personnes qui sont en attente de renouer avec une vie stable. Car le handicap continue, même si des progrès ont été faits, à être une source de préjugés tant en entreprise que dans la société. Casser les clichés et valoriser les travailleurs handicapés, tel est l’objectif des partenaires sociaux qui craignent actuellement de ne plus pouvoir remplir correctement leur missions faute de moyens. Sarah Chakrida


ACTUALITÉ

Editorial

16 NOVEMBRE

4e journée de grève et de manifestation Ce jeudi 16 novembre, se déroule la 4e journée de grève et de manifestation contre les ordonnances Macron et plus largement « contre tous les projets gouvernementaux qui modifient en profondeur notre modèle social », déclare la CGT en Gironde. « Nous sommes convaincus que les grèves et les manifestations restent efficaces », déclare le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, qui se félicite de l’élargissement de l’unité syndicale pour la journée d’action du 16 novembre, dans une interview à l’Humanité le 9 novembre. Ce jeudi 16 novembre, les salariés sont appelés à une 4e journée de grèves et de manifestations, avec cette fois la participation de FO. Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT interviewé par l’Humanité le 9 novembre, considère que c’est « une bonne nouvelle qu’un plus grand nombre d’organisations syndicales appelle à riposter contre les ordonnances et plus globalement contre la politique du gouvernement ». L’unité donne de la confiance aux salariés, affirme le dirigeant de la CGT. « Il y a besoin de ces temps forts où l’on se retrouve tous ensemble ». Sur les difficultés des syndicats, le syndicaliste constate cependant que le « mécontentement est là, sur les ordonnances comme sur le reste de la politique conduite ». « La difficulté, c’est de convaincre le monde du travail et la jeunesse qu’il existe des alternatives à ces politiques d’austérité, poursuit-il. C’est à nous de gérer ces contradictions, en développant un syndicalisme du concret,

proche des salariés, pour les convaincre qu’exprimer son mécontentement, c’est bien, mais qu’agir en proposant des alternatives, c’est mieux ». Interrogé sur l’échec à créer les conditions d’une intersyndicale plus large, notamment avec la CFE-CGC et la CFDT, Philippe Martinez explique que certains syndicats considèrent que les mobilisations ne servent à rien ou qu’elles ne sont pas encore d’actualité. « Pour notre part, nous sommes convaincus que les grèves et les

manifestations restent, en France comme partout dans le monde, efficaces. Bien sûr, il est dommageable qu’alors que personne n’est satisfait de cette loi travail, on ne puisse pas se retrouver tous ensemble. Trouver les voies de l’unité syndicale est une bataille permanente de la CGT, on l’a démontré à nouveau cette année en proposant des réunions intersyndicales à tout le monde, sans mettre à l’écart aucune organisation ». Par ailleurs, pour le responsable de la

CGT, la bataille qui se mène dans les branches, comme chez les routiers, les ports et docks, la métallurgie, le bâtiment, le pétrole ne s’oppose pas à un mouvement général et unitaire. « Les routiers et les portuaires ont démontré qu’il est possible de maintenir les conventions collectives au centre des règles sociales, contrairement à ce que veut faire le gouvernement. Les journées interprofessionnelles sont importantes pour donner confiance en montrant que chacun ne se bat pas seul dans son coin. C’est ce qu’ont fait les fonctionnaires à leur échelle dans le cadre de leur mobilisation du 10 octobre, et ils seront là aussi le 16 novembre, parce qu’on ne gagnera qu’en conjuguant les mobilisations ». Sur les ordonnances, « on ne lâchera rien, qu’elles soient votées ou non par le Parlement », prévient Philippe Martinez. « Mais au-delà, il faut fédérer les mécontentements. La question des salaires, par exemple, est posée dans toutes les entreprises. La France est un pays de bas salaires. Pour le constater, il n’y a pas besoin de se comparer à d’autres pays : quand les salariés n’arrivent pas à vivre de leur travail, cela signifie que les salaires sont trop bas. La question des services publics et celle de la place dévolue à la fonction publique sont également incontournables. Si notre pays a traversé la crise économique et financière mieux que les autres, c’est parce que le service public y assure un haut niveau de cohésion sociale. Il y a aussi la question du niveau de vie des retraités, qui va être à nouveau amputé par la CSG. Cela montre que la bataille est loin d’être terminée, chacun ayant des raisons de la mener à partir de ses préoccupations ».

DIALOGUE SOCIAL

Rien ne va plus entre les fonctionnaires et le gouvernement Après s’être opposés aux textes concernant leur rémunération et les évolutions de carrière, les syndicats de la fonction publique qualifient de « mascarade » la consultation des agents sur l’action publique. L’ensemble des fédérations de fonctionnaires avaient déjà voté contre les textes concernant la compensation de la hausse de la CSG et le report d’un an des mesures PPCR (protocole de 2015 permettant des évolutions de carrière et de rémunération pour toutes et tous les agent-e-s de 2016 à 2020) alors qu’un nouveau rapport annuel du secteur démontre que le décrochage se poursuit entre les salaires du public et du privé. Plus récemment, les syndicats CGT, FO et Solidaires de la fonction publique ont annoncé qu’ils se retiraient des « groupes de travail » sur l’organisation d’une consultation des agents et

des usagers concernant les missions de service public, qu’ils qualifient de « mascarade ». Le gouvernement prétend vouloir organiser une consultation, baptisée « forum de l’action publique », entre novembre et février 2018, par le biais d’une plate-forme numérique, de rencontres dans les territoires et en y associant les écoles, sans plus de précision à ce jour. La CGT, FO et Solidaires qualifient, ce lundi 13 novembre 2017 dans un communiqué commun, l’initiative de « mascarade » qui permet au gouvernement « d’afficher un prétendu dialogue social » mais n’est « destinée qu’à légitimer les réformes structurelles d’ores et déjà décidées ». Ils rappellent que le Premier ministre Édouard Philippe a clairement exprimé dans une lettre de mission aux ministres que le programme gouvernemental « Action publique 2022 » prévoyait d’abord de « répondre aux objectifs budgétaires de réduction de

la dépense publique » et qu’un comité d’experts avait été chargé d’identifier des « réformes structurelles et des économies significatives et durables » dans les administrations publiques. « C’est dans ce but que le comité est invité à proposer des transferts au secteur privé, voire des abandons de missions », ajoutent les syndicats, dénonçant « une politique inacceptable de privatisation des services publics ». « Le cadre et l’objectif étant ainsi arrêtés, aucune marge de discussion n’est possible », ajoutent-ils. De son côté, la CFE-CGC a annoncé dans un communiqué qu’elle boycottait une réunion prévue lundi au ministère avec les syndicats sur les modalités et le calendrier de la consultation. Pour elle, le gouvernement « s’enlise depuis de longs mois dans une posture rigide de pseudo-dialogue social », qui « dénote un mépris intolérable des agents ».

L’urgence écologique : un combat commun

Ce mardi est paru dans la revue BioScience, relayé par le journal Le Monde un appel de 15 000 scientifiques pour sauver la planète. Cet appel se positionne comme un ultimatum alors que la COP 23 se tient en ce moment même à Bonn en Allemagne. En effet, selon ce collectif, composé d’une grande diversité de scientifiques issus de 184 pays, la situation de notre planète est plus qu’alarmante, « Nous avons déclenché un phénomène d’extinction de masse, le sixième en 540 millions d’années environ, au terme duquel de nombreuses formes de vie pourraient disparaître totalement, ou en tout cas se trouver au bord de l’extinction d’ici à la fin du siècle. » Les scientifiques réunis dans ce collectif craignent, de plus, une paupérisation en pleine explosion accompagnée d’un effondrement de la biodiversité. Il est urgent que s’amorce, à tous les niveaux, une prise de conscience accompagnée d’actes forts et irrévocables qui puissent enrayer ce scénario catastrophe dans lequel nous laisserions à nos enfants un monde littéralement invivable. Nous ne devons plus, mais surtout nous ne pouvons plus, nous comporter et laisser nos gouvernants se comporter comme si nous avions une alternative à la Terre. Mais ces scientifiques n’en restent pas qu’au constat, ils font également un certain nombre de propositions : - l’accès à la santé et surtout à la contraception pour toutes et tous ; - la sortie des énergies fossiles ; - la modification des habitudes alimentaires en réduisant drastiquement les apports en viande ; - la luttes contre les inégalités de richesse. Nous le savons, cet avenir sinistre et probable, si nous ne faisons rien, est la conséquence directe d’un antagonisme entre le capitalisme et l’environnement. Le pouvoir de l’argent n’a qu’un souci : l’accumulation de richesses au détriment de tous les autres. Il n’a que faire de saccager la planète qui est notre bien commun. Alors oui, à la veille du lancement de notre congrès extraordinaire, sachons saisir ces propositions qui rejoignent ce que nous disons, parfois depuis bien longtemps ! Donnons leur une couleur politique et faisons tout pour que le peuple s’en empare, il en va de notre avenir à toutes et à tous !

Vincent Boivinet membre de l’exécutif du PCF 33 et du Conseil national

Les Nouvelles 16 novembre 2017 • 3


HÉBERGEMENT D’URGENCE : TOUJO BORDEAUX MÉTROPOLE SDF, migrants demandeurs d’asile, mineurs isolés, Roms, Sahraouis sont de plus en plus nombreux à se retrouver à la rue. Même si des efforts sont faits pour augmenter le nombre de places d’hébergement, c’est insuffisant pour faire face aux situations d’urgence dans lesquelles se trouvent ces populations dans l’agglomération bordelaise. C’est le constat fait par les élus communistes qui demandent des moyens financiers et humains stabilisés, un constat partagé par les associations comme l’ASTI qui œuvre, entre autres, pour un meilleur accueil des mineurs étrangers isolés.

DERRIÈRE DES DOSSIERS

Des visages, des vies

Immigration en chiffres En 2016, la Plateforme d’accueil des demandeurs d’asile (Pada) de la Gironde avait enregistré 2 721 personnes. À la fin août 2017, elle comptabilisait déjà 2 422 demandes. Dans 73 % des cas, il s’agit de personnes isolées, principalement des hommes entre 26 et 45 ans. Nationalités les plus représentées : Sahraouis (18 %), Albanais (14 %), Algériens, Nigérians, Géorgiens. Le cas des mineurs non accompagnés illustre, lui aussi, l’afflux de réfugiés.

Cette population était de 633 personnes en 2015, puis 716 en 2016. Entre janvier et septembre 2017, elle atteignait déjà 708 mineurs. 33 squats de Roms sont dénombrés dans l’agglomération (12 à Bègles, 8 à Mérignac, 7 à Bordeaux), pour 804 personnes dont 246 mineurs. Les Sahraouis, eux, sont estimés à 240 personnes. À l’automne 2016, le ministère de l’Intérieur a lancé un appel à projet pour

la création de 4 000 places d’accueil en centre provisoire d’hébergement (CPH). La Gironde pourrait créer 450 places. Dans la métropole, les élus veulent mettre en place une politique d’accueil plus adaptée à l’afflux, mais ils veulent que l’État s’engage à leurs côtés alors que celui-ci fait appel aux collectivités. C’est le serpent qui se mord la queue. avec Sud Ouest du 7/11/2017

HÉBERGEMENT D’URGENCE

Il faut des moyens humains et financiers stabilisés !

Le comité de soutien en action devant le collège Cassignol

La famille Lazarov* est arménienne et a émigré en France pour des raisons politiques. Elle est aujourd’hui menacée d’expulsion alors qu’elle ne demande qu’à s’intégrer. Récit d’une mobilisation citoyenne qui commence par l’émotion de parents et d’enseignants sur l’avenir des deux enfants scolarisés au Grand Parc et à Cassignol et qui se poursuit par un accompagnement quotidien. Donnons tout son sens au mot « réfugiés » La famille Lazarov*, ce sont quatre personnes : David et Eléna les parents, et leurs enfants Anna (14 ans) et Samuel (12 ans) scolarisés respectivement au collège du Grand Parc et au collège Cassignol. Ils sont arrivés en France, il y a un peu plus de trois ans, fuyant l’Arménie. David y travaillait pour la police d’Etat. En désaccord avec les méthodes employées et, à ce titre menacé, il a décidé de quitter son pays avec sa famille. Ils ont naturellement demandé l’asile politique et ont été pris en charge par le CADA (Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile) qui leur a fourni un logement dans le quartier du Grand Parc et de quoi subvenir à leurs besoins. Les enfants ont été tout de suite scolarisés mais dans deux collèges différents par souci de discrétion, le père craignant toujours pour leur sécurité. Début 2017, la famille s’est vue notifier un refus de droit d’asile pour la deuxième fois. Reste la demande de régularisation faite auprès de la préfecture en février 2017. Une trentaine de demandeurs d’asile politique seraient dans ce cas sur Bordeaux.

La solidarité n’est pas un vain mot

C’est dans ce contexte que les parents, la FCPE et la PEEP, les élèves et les enseignants des deux collèges se sont émus de la situation touchant deux élèves exemplaires de par leur implication scolaire et leurs résultats et des parents qui font tous les efforts nécessaires pour s’intégrer et offrir un avenir à leurs enfants. La mobilisation a débouché sur la création d’un comité de soutien depuis que la famille ne relève plus des dispositifs du CADA en septembre 2017 (pétition**, marche citoyenne, accompagnement à la Préfecture, collecte de fonds** pour financer les services d’un avocat afin de déposer un recours auprès de la CNDA, recherche d’un logement…). Et maintenant ?

Fin août 2017, ce recours a été refusé mais la procédure auprès de la Préfecture est toujours en cours. Le document provisoire leur permettant d’être en France est renouvelable tous les 3 mois dans l’attente du résultat de leur demande de régularisation. David n’a pas le droit de travailler alors qu’il a une promesse d’embauche qui lui permettrait de faire vivre sa famille et payer un loyer ; ubuesque. Combien de David, Elena, Anna et Samuel sont dans cette situation ? Jean-Jacques Bordes

* Tous les noms ont été changés ** voir la page Facebook : en soutien à Anna et Samuel

4 • Les Nouvelles 16 novembre 2017

Le conseil de métropole était réuni exceptionnellement ce 7 novembre, pour faire suite à la motion votée en juillet dernier pour alerter sur la politique d’accueil des populations en situation d’urgence humanitaire. L’occasion pour les élus-es de dialoguer avec le Préfet sur ces sujets. Le représentant de l’État en a hélas profité pour annoncer la baisse de moitié des crédits destinés aux Maîtrises d’œuvre urbaine et sociale (MOUS) pourtant tellement utiles pour accompagner certaines populations très fragiles dont les populations Roms. Position que le groupe des élus-es communistes a fortement contesté. Odile Blein en a profité pour donner la position générale du groupe sur ces sujets : « Même si nous ne partagions pas tout à fait le contenu de la motion qui a conduit à cette réunion extraordinaire, nous partageons évidemment son esprit qui consiste à faire le diagnostic de la situation d’urgence dans laquelle se trouvent des populations entières dans notre pays et dans notre agglomération. Disons tout d’abord que ces situations d’urgence ne sont pas le fruit du hasard ni d’une quelconque fatalité. Elles résultent d’abord d’une précarisation généralisée, du chômage de masse combiné à la situation de tension dans laquelle se trouvent des services publics. En s’en prenant à ces filets de sécurité sociale, plusieurs gouvernement successifs ont fragilisé la capacité de notre société à protéger les plus faibles. Autant le dire, monsieur le Préfet, les annonces faites par le gouvernement d’Édouard Philippe en quelques mois ont de quoi inquiéter davantage pour ces populations. Baisse des APL, fragilisation des offices HLM, attaque brutale contre les crédits dédiés aux politiques de la ville, arrêt des contrats aidés… Ces décisions sont autant de mauvais

coups contre ces filets sociaux qui maintiennent parfois des familles, des quartiers, des populations, au-dessus des seuils de pauvreté et de l’exclusion totale à laquelle les mesures dont vous venez de parler entendent s’attaquer. En un mot, lutter contre l’exclusion sociale est une urgence humanitaire primordiale. Mais lutter contre les causes de cette exclusion est aussi du devoir d’un gouvernement. On peut dire la même chose de la situation des populations contraintes à l’exil car chassées de zones de conflits ou de zones de grande pauvreté dans lesquelles les grandes puissances comme la France ont de lourdes responsabilités. Prenons l’exemple de la Syrie au sujet de laquelle l’ancien chef de la diplomatie du Qatar a révélé la semaine dernière avoir apporté, avec l’aval des États-Unis, son soutien à des groupes djihadistes afin de renverser Bachar Al-Assad. Pour la France et ses alliés, la fin a toujours justifié les moyens en matière diplomatique, surtout quand cela se passait loin de nos frontières… Cette réalité nous touche maintenant très directement. D’abord parce que nos populations sont touchées par des attentats meurtriers ; ensuite parce que les populations chassées de leurs villes et villages affluent en nombre pour trouver refuge chez nous. Et c’est notre devoir que de les accueillir avec dignité. Ce que n’a pas fait le gouvernement précédent, fixant des quotas minimalistes d’accueil et appliquant à la lettre des accords européens comme le règlement de Dublin qui brisent le travail d’associations et de collectivités, comme cela a été le cas au printemps pour les réfugiés accueillis à Mérignac. Sur ce sujet, nous voudrions mettre en valeur la démarche décidée par la Métropole concernant les populations Roms. Inspirée de l’exemple strasbourgeois, cette démarche prouve combien nous ne sommes

pas condamnés à l’inaction face à des situations qu’on présente parfois comme inextricables. Certes, le chemin est long et la tâche ardue. Mais l’exemple strasbourgeois, comme celui de l’installation très médiatisée d’un centre d’hébergement d’urgence dans le 16e arrondissement de Paris, montrent bien que la conjugaison d’une volonté politique forte avec des moyens financiers, conséquents et stables, peuvent aboutir à des résultats assez rapidement. Il doit aussi être question de volonté politique en ce qui concerne l’hébergement d’urgence et le parcours d’insertion des populations aujourd’hui sans abris ou mal logées. Volonté dans l’accueil qui repose aujourd’hui sur un trop petit nombre de communes de la métropole. Volonté qui doit aussi se traduire par une forte proportion de logements très sociaux dans les opérations d’aménagement. Ce sont ces logements, PLUS mais surtout PLAI, qui permettront de répondre à l’urgence sociale de population que, sinon, on pousse à la rue. C’est une politique sur laquelle la métropole peut agir concrètement. Nous nous félicitons par exemple que l’opération Bastide Niel comprenne un centre d’accueil des demandeurs d’asile (CADA). Nous avions pour notre part fait la proposition que chaque opération d‘aménagement soit dotée d’une structure d’accueil d’urgence. Voici les quelques remarques et propositions que nous souhaitions faire, en refusant la fatalité de ces situations d’exclusion. Il n’y a rien de fatal, du point de vue des causes de ces exclusions, comme du point de vue de leur traitement par la société. Il s’agit encore une fois, d’y consacrer des moyens importants ce qui, nous vous l’accordons, exige de faire des choix financiers. Notre pays en a les moyens, sinon le gouvernement n’aurait pas trouvé matière à 5 milliards d’euros de cadeaux fiscaux pour les plus riches. Notre territoire aussi en a les moyens, sinon il ne s’apprêterait pas à faire cadeau de 1 million d‘euros d’impôts à la marque de luxe Hermès. Une chose est sûre, les associations d’accueil des migrants ou d’aide aux sans-abris sauraient quoi faire de ces sommes. »


OUR TROP DE PERSONNES À LA RUE MINEURS ÉTRANGERS ISOLÉS

Des efforts insuffisants, des jeunes toujours à la rue

L’Association de solidarité avec tous les immigrés (ASTI) est bien connue à Bordeaux pour pratiquer une solidarité concrète qui permet aux migrants d’accéder à plus d’autonomie (lire ci-dessous) mais elle s’engage aussi dans des actions revendicatives collectives (avec la LDH, la Cimade, Médecins du Monde, RESF, etc.) comme cela a été le cas pour la régularisation de travailleurs sans papiers, sur les problèmes de fonctionnement avec la préfecture (accueil, délais, récépissés…) ou encore la situation des mineurs étrangers isolés dont la situation sur Bordeaux ne semble pas s’arranger. Nous avons demandé des explications à Françoise Astruc, vice-présidente de l’association.

NBSO. Pouvez-vous nous expliquer ce qui se passe lorsqu’un jeune mineur étranger arrive seul sur notre territoire ? Françoise Astruc. Quand un mineur étranger isolé est repéré, il est orienté sur le Service d’accueil et d’évaluation des mineurs non accompagnés (SAEMNA, ancien MIE). Il y doit y subir une évaluation qui, en principe, se déroule sur 5 jours, à l’issue de laquelle l’aide sociale à l’enfance, gérée par le Département, détermine s’il est mineur ou majeur et s’il est isolé ou pas. S’il est avéré qu’il est bien mineur et isolé, il sera pris en charge comme n’importe quel enfant par le service de protection de l’aide sociale à l’enfance. Sinon, l’ASE refuse de le prendre en charge ce qui, pendant des années, s’est concrétisé par un entretien au cours duquel on lui fournissait un billet de train pour partir à Paris. Notre collectif de l’époque s’est battu pour obtenir des décisions écrites et motivées et même que soit remis partie ou totalité du rapport d’évaluation. Ça a mis du temps mais on l’a obtenu, à partir

de ce moment là, on a vu arriver des mineurs dans nos associations car ils avaient des documents à partir desquels ils pouvaient saisir le juge pour enfants, c’est le recours possible s’ils ne sont pas pris en charge. Le bouche-à-oreille a marché, on en a vu de plus en plus. L’afflux en France de mineurs étrangers a grossi et actuellement, dans les associations on est un peu submergé, d’ailleurs le Conseil départemental aussi. On arrive à un fonctionnement tout à fait insatisfaisant. NBSO. Quelles sont les difficultés qui se présentent ? Françoise Astruc. Le service chargé d’accueillir et d’évaluer, géré par l’association Le COS n’ouvre qu’en semaine jusqu’à 16h. Qu’est-ce qu’on fait des gamins qu’on voit arriver le soir ou le week-end ? Pendant longtemps on les a orienté sur le commissariat pour qu’il les mette à l’abri jusqu’à l’ouverture du service. Maintenant, on ne le fait plus car le préfet nous a envoyé une lettre indiquant que ce n’est pas son rôle. Il vaut mieux qu’ils restent à la rue, sans doute… Deuxième problème, le service d’accueil et d’orientation est débordé car le nombre de mineurs étrangers isolés a augmenté. Il ne les prend plus à la première visite, la plupart du temps, et ils doivent attendre 3 semaines pour être pris en évaluation. Que se passe-t-il pour eux pendant ces 3 semaines ? Qui s’en occupe ? Ils sont à la rue. Comme vous le savez, le 115, pour l’hébergement d’urgence est saturé, en plus il ne prend pas les mineurs. Nous sommes aussi très critiques par rapport au service d’évaluation, d’abord parce qu’il ne les fait pas en 5 jours. On a vu des gamins rester plusieurs mois dans ce cadre-là et ne pouvoir rien faire pendant tout ce temps. Actuellement, ça marche un peu mieux mais ça dure quand

même plusieurs semaines. De plus, ces évaluations sont de mauvaise qualité avec souvent des opinions tout à fait subjectives, du genre « il a l’air mature » or quand on connaît les parcours de vie de ces jeunes, on sait qu’ils ont eu le temps de travailler leur maturité ! Ça nous paraît un peu léger et c’est pourtant sur la base de ces entretiens que l’Aide à l’enfance va prendre sa décision. La troisième critique porte sur le fait que les actes d’état civil ne sont absolument pas pris en compte. On ne va pas jurer de leur authenticité systématique mais on peut au moins faire une vérification, il y a des services prévus pour ça, au minimum dans le cadre de la Police de l’air et des frontières. Des services d’authentification des actes d’état civil pourraient être saisis pour avoir une première idée de la validité de ce qui est montré, ce qui dans l’ensemble n’est pas le cas en Gironde. Donc, munie de ces informations incertaines, l’ASE prend des décisions. Quand elle décide d’une prise en charge, le problème c’est qu’elle met beaucoup de temps à placer. Ça peut durer plusieurs semaines et pendant ce temps là ces jeunes restent hébergés dans le cadre du SAEMNA et bloquent des places pour d’autres qui attendent derrière d’être évalués. Un certain nombre de ceux qui ne sont pas pris en charge viennent dans nos associations. S’ils ont des papiers d’état civil en main (des originaux), on leur conseille de saisir le juge pour enfants sinon on les aide à en obtenir de leur pays d’origine. Et souvent, le juge pour enfant prend des décisions positives. On n’a pas de statistiques générales mais sur les dossiers que l’on suit, les deux tiers sont reconnus mineurs par le juge des enfants. Ceci dit, une fois la décision du juge prise, on retombe dans l’attente du placement concret par l’ASE. Et le temps de la procédure chez le juge pour enfant, le jeune est à la rue, on ne protège pas ses droits le temps de ce

recours, ce qui est contraire, à notre avis, à un certain nombre de textes sur la protection de l’enfance. Il y a là un gros trou de 2 ou 3 mois et s’il faut faire venir les actes d’état civil, c’est vraiment long. Autre problème, les mineurs étrangers isolés, lorsqu’ils auront 18 ans, devront comme tout adulte étranger obtenir un titre de séjour. Ceux qui sont arrivés avant l’âge de 16 ans auront, sans trop de difficultés, un titre de séjour à leurs 18 ans. Pour les autres, il faut qu’ils aient 6 mois de formation qualifiante pour avoir l’espoir d’obtenir un titre de séjour. Ça va très vite pour eux, les semaines sont comptées pour que, dans l’année de leurs 18 à 19 ans, ils aient ces 6 mois de formation qualifiante qui leur ouvre une perspective sur le territoire. Donc tout le temps où on les fait attendre sans rien faire, sans travailler un projet, c’est du temps perdu et qui a des conséquences très lourdes pour eux. C’est pourquoi on essaie de veiller à ce que tous ces temps d’attente soient de moindre importance.

et il pense qu’il y en aura eu 900 à la fin de l’année. On est tous d’accord sur le fait qu’il y a une très sérieuse augmentation donc que ce ne soit pas simple pour le Département, je le comprends mais il faut œuvrer rapidement pour trouver une solution pour ces mineurs. Des ouvertures de places ont été annoncées, il y a des efforts mais ils sont insuffisants. Il est d’ailleurs regrettable que le Conseil départemental n’ait pas été invité à la réunion de la Métropole sur l’hébergement d’urgence car c’est la seule institution à avoir en charge les mineurs étrangers isolés. Mais comme nous ne voulons pas nous laisser enfermer dans l’inaction, nous avons décidé de deux initiatives revendicatives autour de la Journée internationale des droits de l’Enfant du 20 novembre : nous rappellerons samedi à 14 h devant le grand Théâtre que l’État est hors la loi concernant le logement des demandeurs d’asile et des mineurs étrangers isolés et le lundi midi, à Pey Berland, il y aura un nouveau rassemblement et une conférence de presse.

NBSO. Face aux défaillances du système institutionnel, comment s’organise la solidarité ? Françoise Astruc. À tous ces stades d’attentes, on essaie de trouver des réseaux d’hébergement. On n’en trouve pas pour tous, loin de là. Il y a un réseau d’hébergement mis en place par un collectif d’associations qui sollicite l’accueil par des particuliers de jeunes mineurs isolés en attente d’une décision, on n’est pas dans de l’hébergement longue durée. Ça fonctionne. Une équipe de bénévoles fait l’intermédiaire avec les familles d’accueil, l’hébergement dans un foyer est limité à 3 semaines, après on passe à un autre foyer. Mais on n’a pas assez de places. Il y en a une petite dizaine, en ce moment, hébergés dans ce réseau là. On sait que des particuliers en hébergent sans pour autant être dans le moindre réseau mais on n’a pas de chiffres. Ensuite, le squat spécifique aux mineurs étrangers isolés, la Ruche, en héberge une douzaine mais il y en a aussi dans des squats qui ne sont pas spécifiques. Et malgré tout ça, il en reste à la rue qu’on oriente au mieux pour qu’ils puissent trouver les aides gratuites auprès de diverses associations. On a d’ailleurs édité un guide. Une association d’enseignants, Tremplin, travaille depuis un an à débloquer des formations professionnelles pour ces jeunes. Tout ça c’est du bon bricolage de bénévoles mais c’est du bricolage quand même. Nous continuons donc à revendiquer collectivement des moyens supplémentaires et des améliorations dans l’accueil et l’évaluation auprès du Conseil départemental. Il dit qu’il fait ce qu’il peut face à une forte augmentation. D’après lui, il y a eu 467 enfants évalués en 2016 et de janvier à juin 2017, 540 arrivées

Christelle Danglot

L’ASTI recherche des familles d’accueil et des bénévoles Pour faciliter l’accès à l’autonomie des migrants, à Bordeaux 40 à 50 bénévoles donnent des cours de français (4 soirs par semaine et quelques uns en journée) qui affichent complets depuis septembre et 15 à 20 bénévoles assurent les permanences juridiques (mercredi soir et samedi matin) et administratives (lundi après-midi). Connaître les droits, apprendre à les exercer et à revendiquer et la mission d’éducation populaire que porte l’ASTI. L’association n’exige pas de la part des bénévoles des compétences professionnelles, elle leur propose des formations internes et un fonctionnement en binôme. Pour les conditions d’hébergement de mineurs étrangers isolés, se reporter à l’article. Pour plus d’information : www.astibordeaux.fr ASTI Bordeaux 10 rue causserouge 33000 Bordeaux Téléphone : 05 56 92 65 98 E-mail : astibordeaux@gmail.com

Les Nouvelles 16 novembre 2017 • 5


INTERNATIONAL ÉLUS COMMUNISTES ET INSOUMIS

TOGO

À la rencontre de Marwan Barghouti Répression et complicités françaises

Des élus communistes et insoumis, dont quatre députés, se rendront du 18 au 23 novembre en Israël et dans les Territoires palestiniens pour rencontrer le dirigeant palestinien emprisonné, Marwan Barghouti, afin « d’alerter sur la situation des près de 6 000 prisonniers politiques palestiniens », ont-ils annoncé dans un communiqué. La délégation comprendra notamment le secrétaire national du PCF et sénateur Pierre Laurent, quatre députés LFI, Clémentine Autain, Danièle Obono, Muriel Ressiguier et Michel Larive et des élus locaux

dont le maire PCF de Gennevilliers, Patrice Leclerc. Marwan Barghouti, haut cadre du Fatah emprisonné depuis plus de quinze ans par Israël, est surnommé par ses sympathisants le « Mandela palestinien ». La délégation cherchera aussi à rencontrer l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, en détention administrative en Israël depuis le 23 août. Salah Hamouri fait l’objet d’un ordre de détention administrative de six mois, confirmé le 22 octobre à la cour suprême de Jérusalem. Le Quai d’Orsay s’est dit fin octobre « préoccupé » par sa situation, s’étonnant de ne pas avoir connaissance des charges retenues, et a « espéré » sa libération.

ESPAGNE

Ada Colau s’en prend à Rajoy et à Puigdemont La maire de Barcelone cherche à fédérer une majorité qui rejetterait à la fois la répression de Rajoy et l’unilatéralisme des indépendantistes. Pour sa première visite depuis qu’il a mis la main sur la Catalogne, à travers l’application de l’article 155 de la Constitution suspendant l’autonomie de la région, Mariano Rajoy n’a pas pris de risques inutiles. Alors que, aux dernières élections catalanes en 2015, ses candidats, issus du Parti populaire (PP), n’avaient récolté que 8,5 % des voix et que, samedi soir, près de 750 000 manifestants ont défilé sur les avenues pour réclamer la libération des « prisonniers politiques » – des ex-membres de la Generalitat, l’exécutif catalan et des dirigeants des associations indépendantistes placés en détention préventive –, le président du gouvernement espagnol n’a pas quitté l’hôtel aux abords de la gare centrale de Barcelone. C’est là que Xavier Garcia Albiol, figure de la droite dure du PP, auteur de multiples dérapages racistes et ex-maire de Badalona, dans la banlieue de Barcelone, lançait sa campagne en vue du scrutin anticipé au 21 décembre prochain. « Nous voulons retrouver la Catalogne de tous, démocratique et libre, a lancé Rajoy. Nous pourrons y arriver si la majorité silencieuse transforme sa voix en vote. » Face à la droite – le PP et Ciudadanos – appuyée dans la période par les

socialistes (PSOE) et face aux sécessionnistes catalans, qui, déboussolés après l’échec de leur stratégie unilatérale, n’ont pas réussi à s’unir pour les élections, une troisième composante cherche à faire entendre une autre voix, celle d’une majorité bien plus large qui réclame de pouvoir voter sur l’avenir de la Catalogne dans un cadre défini en accord avec toutes les parties en présence. C’est le camp de Catalogne en Commun, qui fédère la gauche communiste, écologiste, indignée ou municipaliste. Une perspective républicaine pour l’Espagne

Samedi, Ada Colau, figure de proue de cette sensibilité, a, dans un discours net et précis, appelé à soutenir la liste conduite par Xavier Domenech et Elisenda Alamany. Défendant une perspective républicaine pour la Catalogne, mais aussi pour les autres régions du reste de l’Espagne, la maire de Barcelone fustige la répression orchestrée par Rajoy. « Nous voulons que les prisonniers soient libérés mais nous voulons aussi qu’un gouvernement irresponsable qui a conduit le pays au désastre affronte ses responsabilités et reconnaisse ses erreurs. Ils ont provoqué des tensions dans le pays et porté une déclaration unilatérale d’ indépendance dont ne voulait pas la majorité. Ce faisant, ils ont trompé la population pour des intérêts partisans. Ils ont fait la déclaration puis ont disparu. »

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Paris pourrait bientôt donner son feu vert à la vente au Togo de cinq hélicoptères d’attaque. « Cinquante ans de dictature sanguinaire, ça suffit ! » Depuis lundi, les manifestations ne connaissent pas de trêve au Togo, avec ce mot d’ordre sans détour, emprunté à la révolution tunisienne : « Faure, dégage ! » Pas question pour les contestataires, mobilisés sans trêve depuis le 19 août, de négocier les ajustements d’une réforme constitutionnelle qui permettrait au président Faure Gnassingbé de se maintenir au pouvoir et de se présenter aux scrutins de 2020 et de 2025. Les gestes « d’apaisement » mis en scène par le régime laissent de glace l’opposition, lassée des louvoiements du clan

présidentiel. Samedi, dépassé par la mobilisation, le gouvernement a finalement levé l’interdiction de manifester en semaine. Et deux jours plus tard, il annonçait la libération de 42 personnes arrêtées lors de précédentes manifestations, avant de formuler une offre de « dialogue avec l’ensemble de la classe politique togolaise ». Sans convaincre les protestataires. « Nous sommes favorables au dialogue et nous l’avons toujours dit (…) mais pour discuter des conditions de départ de Faure Gnassingbé », réplique Jean-Pierre Fabre, président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC). Depuis deux mois, les violences ont fait 16 morts et 200 blessés

pouvoir, en réalité, ne dévie pas de la stratégie répressive. Mardi, à Sokodé, le fief de l’opposant Tikpi Atchadam, dans le nord du pays, des militaires « cagoulés et lourdement armés » dispersaient les attroupements à coups de bâton et de tir de grenades lacrymogènes, tirant même sur la foule à balles réelles. Bilan, selon l’opposition : « 16 blessés par balles et bastonnade. » Au total, depuis deux mois, les violences ont fait seize morts et 200 blessés, selon le bilan établi par l’AFP. Pas de quoi émouvoir Paris, qui maintient sa coopération militaire et policière avec Lomé. Le gouvernement français pourrait même bientôt donner son feu vert à la vente au Togo de cinq hélicoptères d’attaque de type Gazelle. Cette transaction avait déjà été approuvée, au printemps dernier, par la commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériel de guerre (CIEEMG). Mais elle avait été bloquée par le Quai d’Orsay, Jean-Marc Ayrault, alors ministre des Affaires étrangères, craignant que le régime de Faure Gnassingbé n’utilise ces hélicoptères à des fins de répression. Prévention dissipée… Rosa Moussaoui, l’Humanité, 10/11/2017

Dans ce climat insurrectionnel, le

DIPLOMATIE

Xi-Trump, les principes et « l’alchimie » En visite en Chine, le président américain a mis de côté les accents va-t-en-guerre. La majorité des accords commerciaux signés sont non contraignants. Ce n’est pas la première fois que Donald Trump joue de sa carte diplomatique favorite avec Xi Jinping afin d’arrondir les angles après plusieurs mois de déchaînement verbal. Comme lors de leur première rencontre, à Mar-a-Lago (Floride) en avril, le président américain a ainsi utilisé sa petite-fille de six ans, récitant un poème en mandarin, afin de faire un pas vers son homologue chinois. Un geste symbolique, très apprécié de la population, qui a l’avantage de conforter Xi Jinping dans son désir de Chine conquérante. À Pékin, troisième étape difficile de sa tournée asiatique, Donald Trump n’a d’ailleurs pas tari d’éloges à l’endroit de son hôte. Après une visite privée de la Cité interdite, mercredi, le locataire de la Maison-Blanche a célébré son « alchimie » avec le président chinois. Finis, donc, les anathèmes concernant le déficit de la balance commerciale (sur les dix premiers mois de l’année, l’excédent chinois s’élevait à 223 milliards de dollars) qui aurait « volé » des millions d’emplois aux États-Unis et les menaces de sanctions face au prétendu manque d’initiative de Pékin à l’égard de Pyongyang. « Je

ne le reproche pas à la Chine. Après tout, qui peut reprocher à un pays de profiter d’un autre pays pour le bien de ses citoyens ? Je le reproche, en revanche, aux précédentes administrations qui ont permis à ce déficit commercial incontrôlable de se former et de grossir », a expliqué Donald Trump. Sur le dossier nord-coréen, le président américain a ensuite expliqué : « La Chine peut régler ce problème facilement et rapidement », surestimant sans doute l’influence du président Xi sur Kim Jong-un. Une main tendue qui ne saurait néanmoins faire oublier le ton martial employé quelques jours plus tôt au Japon et en Corée du Sud. À cet endroit, Xi Jinping a rappelé que « les relations sino-américaines ont trait non seulement au bien-être des deux peuples, mais aussi à la paix, à la prospérité et à la stabilité du monde », faisant valoir la primauté du dialogue sur l’affrontement. Des contrats « fabuleux » d’un montant total de 253,4 milliards

Sur le plan commercial, Donald Trump a également affiché une mine ravie en vantant des contrats (en réalité, une majorité de protocoles d’accord non contraignants) « fabuleux » et « créateurs d’emplois » d’un montant total de 253,4 milliards de dollars dans des secteurs

stratégiques tels que l’aéronautique, l’électronique, l’agroalimentaire, l’automobile et l’énergie. Ainsi, le groupe pétrolier chinois Sinopec, le fonds souverain chinois CIC et la banque étatique Bank of China ont conclu un accord d’un montant de 40 milliards de dollars avec la firme énergétique Alaska Gasline Development Corporation, pour exploiter des gisements gaziers du 49e État américain. Ces investissements de la Chine dans des projets d’infrastructures aux États-Unis s’inscrivent dans le cadre du Plan d’action en cent jours, établi depuis la dernière visite de Xi Jinping aux États-Unis. Sur le fond, pourtant, Washington refuse toujours d’octroyer à Pékin le statut d’économie de marché (SEM) et pourrait limiter l’importation de panneaux solaires chinois. D’autres domaines comme l’électronique, l’acier et l’aluminium font toujours l’objet de sérieux contentieux, faute d’accès au marché américain. Et Xi Jinping d’insister sur le fait que les efforts consentis par chacune des parties se doivent néanmoins de respecter les spécificités de chaque nation. Pas sûr qu’un poème, même entonné par une petite fille de six ans, parvienne à aplanir l’ensemble des différends. Lina Sankari, l’Humanité, 10/11/2017


PCF CONGRÈS 2018

DÉDICACE

Sébastien Laborde : « Engager notre parti vers une nouvelle phase du combat communiste »

Georges Durou

Le PCF tient le 18 novembre sa conférence nationale des animateurs de section pour définir l’ordre du jour de son prochain congrès, au terme d’une consultation des communistes. 3 questions à Sébastien Laborde, secrétaire départemental du PCF en Gironde, membre du Conseil national Les Nouvelles. Pourquoi cette démarche inédite ? Quels sont les enjeux ? Sébastien Laborde. Plusieurs raisons ont conduit le Conseil National à décider d’un congrès extraordinaire. Bien sûr, il y a la séquence électorale du printemps dernier et l’accélération de la recomposition politique qui en découle avec, pour ce qui nous concerne, une perte d’influence. Mais il y a aussi la situation internationale, la crise climatique, l’état des forces de transformation sociale en France et en Europe. De mon point de vue, ce congrès extraordinaire vise à engager notre Parti vers une nouvelle phase du combat communiste. Jamais le capitalisme n’a été aussi contesté et il s’avère incapable de relever les défis qui se posent à l’humanité et à la planète. C’est un système à bout de souffle. Les conditions de son dépassement existent et pourtant, un Parti comme le nôtre n’apparaît pas pour beaucoup comme étant en mesure de proposer une alternative politique crédible. Nous devons approfondir notre réflexion collective sur des questions existentielles. Il s’agit de mener une analyse profonde de la crise du capitalisme aujourd’hui et de ses conséquences, partout dans le monde et en France. On ne peut combattre la politique de Macron en marquant simplement notre opposition à ses réformes, sans comprendre quels sont les enjeux réels pour la classe dominante dans ce contexte de crise. Pas plus qu’on ne peut faire l’impasse sur les propositions alternatives qui permettraient non seulement une sortie de la crise, mais un dépassement des contradictions du système de production et d’échange et plus largement des contradictions qui traversent notre société. Quelle doit être l’ambition communiste aujourd’hui ? Quels sont les

grands marqueurs identifiants du projet communiste ? Qui voulons nous rassembler ? De qui voulonsnous être le parti, et quel parti voulons-nous être ? Pour répondre à ces questions profondes il faut faire appel à l’intelligence collective des communistes et donc impliquer le plus grand nombre à la réflexion. C’est à cela que sert le questionnaire : un support pour ouvrir des chantiers de réflexion et de débat qui aboutiront à l’écriture d’un projet de base commune. L.N. Quels sont les premiers éléments qui ressortent de cette consultation ? S.L. Sur près de 1 000 questionnaires distribués en Gironde, près de 350 ont été remplis soit dans son format papier, soit sur Internet. Les questions posées sont parfois apparues insuffisantes et beaucoup ne se sont pas privés de le dire et de formuler leurs propres interrogations, les questions qu’ils veulent approfondir. Elles portent sur les mutations au travail, les formes nouvelles que prend l’exploitation capitaliste dans sa contradiction majeure, Le Capital versus le Travail. Mais aussi les possibilités immenses que permet la révolution technologique et informationnelle. Et enfin comment le système capitaliste produit lui-même les conditions du dépassement de contradictions qui aujourd’hui explosent. C’est un sujet important notamment quand, dans le camp de la transformation sociale, la lutte des classes est contestée comme moteur du changement de société. La lutte des classes reste une réalité pour beaucoup de communistes, qui s’exerce dans des conditions inédites et dans un contexte sous-estimé de crise systémique. C’est toute la question qui est posée au travers de celle-ci : « Qui voulons-nous rassembler, de qui voulons-nous être le Parti ? » Des exploités, certes, mais qui sont-ils ? Le libéralisme ne produit-il pas des convergences d’intérêts avec d’autres catégories de travailleurs ? Qu’en est-il de ces millions d’hommes et de femmes qui ne sont plus salariés ? Quelles sont pour eux les conditions de l’exploitation ? Quel projet communiste, quelle ambition communiste devrait-on dire ? Cela reste pour beaucoup la transformation de la société. Comment transformer la société, avec qui ? Enfin, « Quel Parti voulons-nous

être ? » Sont interrogés la communication, le rôle des directions, la structure de proximité d’action et d’initiative des communistes, la place de l’adhérent, le rapport avec les citoyens, les salariés, et le développement de solidarités concrètes. Toutes ces questions viennent avec à la fois l’idée d’être ou de redevenir un parti révolutionnaire et celle d’être ou de redevenir un parti proche des gens, utile au quotidien. Evidemment les deux ne s’opposent pas.

Samedi 18 novembre de 10h à 12h à la librairie du Contretemps, 5 cours Victor-Hugo à Bègles Dernier rescapé des camps de la mort, plus jeune otage du camp de Mérignac dont la plupart seront fusillés à Souge, Georges Durou y dédicacera son livre Mes printemps de barbelés accompagné de son compagnon de camp, Guy Chataigné

L.N. Le PCF engage une campagne « Stop à la casse sociale de Macron, un nouveau progrès social pour la France ». Quel en est le contenu, sous quelle forme ? S.L. Avec le mouvement contre les ordonnances sur la loi travail ou les mobilisations de fonctionnaires pour la défense des services publics, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue depuis le mois de septembre. Il existe donc un mouvement fort d’opposition à la politique qui est menée. Mais la résignation a aussi gagné du terrain. Je ne suis pas de ceux qui distribuent les bons et les mauvais points dans cette bataille car je considère d’abord que nous en sommes partie prenante, en tant qu’organisation politique, mais aussi que c’est aux salariés eux-mêmes de décider des formes de lutte et des propositions qui permettront une mise en mouvement plus large. Il ne sert à rien de minimiser les rapports de force à l’oeuvre et la violence de la bataille idéologique dans ce contexte. Notre rôle est d’ouvrir des perspectives de changement réel. C’est l’objectif de cette campagne. Nous proposons 5 axes sur lesquels nous pensons qu’il est possible de faire converger beaucoup de monde, avec l’idée d’ouvrir la perspective d’un nouveau progrès social pour la France. Il s’agit, tout en s’opposant aux politiques menées, d’engager le débat sur les alternatives à partir des contenus, au plan du travail avec la sécurité d’emploi et de formation, du renouveau industriel, du logement pour tous, des services publics, de la lutte pour la justice fiscale et contre la finance. Il s’agit de dénoncer le coût du Capital sur la société, de formuler des propositions pour faire baisser le poids de la finance sur les activités. Beaucoup de luttes émergent dans cette période complexe, sur le logement, les services publics et l’emploi notamment. Pour que ces luttes s’élargissent et convergent, il faut leur donner de la force et de la cohérence, dans une perspective politique de changement réel en associant pour cela toutes les forces disponibles, au travers de réunions publiques, de rencontres débats mais aussi d’initiatives en direction de la population autour de « cahiers du progrès social ».

PCF CHEMINOTS ET COLLECTIF JOLIOT CURIE DE LA SECTION DE BÈGLES

Poule au pot Dimanche 26 novembre à 12h, au Château du Dorat à Bègles Menu : Potage-Entrée-Poule au Pot-Fromage-Dessert-Café-Vin compris Vin vieux à la carte. Adulte 12 € : Enfant : 5 € Inscription auprès de Pierre Bordas : 06 74 83 01 31

PCF GIRONDE

Cogitation militante Mercredi 29 novembre à 18h30 au siège de la fédération du PCF - 15 rue Furtado à Bordeaux

« La Révolution d’octobre et nous ». Débat sur la Révolution d’octobre, sa portée, ses enseignements, l’actualité d’une démarche révolutionnaire. En présence de Guillaume Roubaud Quashie, directeur de la revue Cause Commune.

Repas fédéral Dimanche 3 décembre à 12h gymnase de la Marègue à Cenon, rue Jean Cocteau Ce repas se tiendra en présence de notre camarade Fabien Gay, nouvellement élu sénateur. Menu et prix du repas à venir. Inscriptions auprès de Christine Texier à la fédération : 05 56 91 45 06 // gironde.pcf@gmail.com

Carnet BLAYAIS. Notre camarade Fernand Laparra, qui fut secrétaire de la section du Blayais et membre du conseil départemental du PCF en Gironde, nous a quitté après une longue lutte contre la maladie. Ses obsèques auront lieu samedi 25 novembre, à 12h15, au crematorium de Montussan où des hommages lui seront rendus (ni plaques, ni fleurs). Les communistes de la section du Blayais et girondins présentent leurs sincères condoléances à son épouse et toute sa famille. SOUSCRIPTION

Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soitil, contribuera effica- cement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF, lance une souscription afin de mener nos prochaines échéances politiques, notre objectif est de 70 000 euros.

Les Nouvelles 16 novembre 2017 • 7


CULTURE & SOLIDARITÉ

NOUVELLES IDÉES REÇUES

MÉMOIRES & PARTAGES

par Gérard Loustalet Sens

Trois rendez-vous pour se souvenir - « SENGHOR, L’AFR ICAIN UNIVERSEL », jusqu’au 25 novembre, exposition documentaire de Karfa Sira Diallo, dans le cadre de la Quinzaine de l’Égalité de Bordeaux Métropole, à la Médiathèque de Saint-Médard en Jalles. Plus d’infos sur le site de la ville : saint-medard-en-jalles.fr - UN BLACK HISTORY MONTH 2018 - Mémoires & Partages lance un appel à contributions à l’endroit

des associations, artistes et militants en Aquitaine, de Bordeaux à La Rochelle en passant par Agen, Pau, Périgueux et Poitiers. Réunion préparatoire le 22 novembre à 18h au cinéma Utopia à Bordeaux. Si vous êtes intéressés par ce projet et souhaitez y participer, merci de nous envoyer un mail : memoires.partages@gmail.com - QUILOMBO MODE CANDIDE (Capbreton-Bordeaux) – 19

au 20 novembre, autour d’un village éphémère d’une mode responsable, plusieurs associations se mettent à l’unisson pour célébrer La Dia de Consciencia Negro (20 novembre) avec le Brésil où l’esclavage occidental a été le plus massif et le plus durable et où les héritages interrogent nos modes de consommation. Tout le programme sur le site de mémoire et partage : memoiresetpartages.com

ASSOCIATION LOISIR SOLIDARITÉ DU SUD GIRONDE

Journée « Portes ouvertes » LSR ouvre ses portes le vendredi 24 novembre 2017, de 10 h à 17 heures, à la Maison des Associations, rue Abel Gourgues à Langon. Des artistes amateurs vous feront découvrir leurs créations : peinture sur porcelaine, sur papier, sur toile, patchwork, broderie, etc, que vous pourrez éventuellement acheter, la

période de fin d’année étant propice aux cadeaux. Les responsables de l’association vous feront découvrir ses activités passées et les projets pour 2018. Chaque semaine sont organisés : jeux de cartes, marches tranquilles ou soutenues suivant les capacités de

chacun, sorties vélo, balades dans la région, etc. Des séjours de 3 ou 4 jours sont également organisés, avec la possibilité de solliciter les « Bourses solidarités Vacance », pour les petites retraites. Pour tous renseignements : Tél. 06 32 75 97 00.

ESPACE MARX

« Cent ans après 1917, comment penser la Révolution et la Transformation Sociale ? » Lundi 27 novembre à 20h à La Manufacture Atlantique se tiendra le Bistrot politique d’Espaces Marx autour du thème : « Cent ans après 1917, comment penser la Révolution et la Transformation Sociale ? ». Soirée animée par Domi-

nique Belougne, Secrétaire d’Espaces Marx Aquitaine, www.manufactureatlantique.net Sur ce site vous trouverez le programme détaillé des nombreuses activités artistico-poïélitiques comme dirait Bernard Lubat, dans lesquelles s’inscrira le Bistrot

Politique d’Espaces Marx. Entrée libre. Dans le cadre de son festival Déprogrammation du 17 novembre au 3 décembre 2017, La Manufacture Atlantique - 226 bd Albert 1er 33800 Bordeaux - Informations & Réservations +33 556 858 281.

ESPACE LIVRES PCF/LIBRAIRIE RENAISSANCE

Regards croisés pour appréhender une histoire restée trop longtemps sous silence Les témoignages des deux écrivaines, Marion Duclos, auteure de la bande dessinée Ernesto, et Simone Gelin, prix de l’Embouchure 2017 qu’elle a reçu lors du 9e festival international des littératures policières à Toulouse pour L’affaire Jane de Boy, montrent que des générations très différentes peuvent se retrouver sur des sujets qui, jusqu’à ce jour, n’ont pas eu la place dans la mémoire collective que l’histoire aurait dû leur donner. Le sujet c’est celui de la vie des réfugiés politiques de la guerre d’Espagne (1936-1939) à Bordeaux. Le premier ouvrage se place à la fin des années 70, le second dans celles des années 60, période très noire pour la résis-

CHRONIQUE

tance au franquisme. Si Marion – qui n’a pas, comme Simone, de liens familiaux avec l’Espagne, le « YAYO » n’étant que le père d’une amie à sa mère – « s’éveille » à la réalité d’une « petite Espagne » en exil, Simone s’est intéressée, elle, à cette question à partir du voyage effectué avec une soixantaine d’autres écrivains sur un des lieux d’arrivée des républicains espagnols en France, lors de la Retirada. En croisant leur regard, elles nous offrent, l’une et l’autre, un moyen différent d’appréhender une histoire passée sous silence depuis trop longtemps. À lire et à acheter auprès de nos amis de la librairie Renaissance, présents tous les 15

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932

8 • Les Nouvelles 16 novembre 2017

jours dans les locaux de la Fédération du PCF, 15 rue Furtado à Bordeaux. Rendez leur visite le jeudi 23 novembre !

PALESTINE 33 ET COLLECTIF AL QARARA

Faites des cadeaux solidaires ! L’association Palestine 33 et le Collectif Al Qarara vous proposent une expo-vente de produits et artisanat palestinien (poteries, broderies, huile d’olive, documentation…), à la salle des fêtes de St-Pierre d’Aurillac (près de la Poste, parking derrière l’église), le mercredi 22 novembre prochain, de 14h30 à 19h. Et les samedi 25 et dimanche 26 novembre, à partir de 10h, Palestine 33 sera au marché de noël d’Artisans du Monde, à la halle des Chartrons à Bordeaux.

« Macronisme » et « mélenchonisme » Le macronisme s’est présenté - ce qui a fait une partie de son relatif succès- comme une nouvelle offre politique, en réalité une machinerie électorale forgée en quelques mois avec de puissants appuis. L’élément essentiel en est le « dépassement » du fameux « clivage » gauche/droite et l’insistance sur ce qui serait l’obsolescence et/ou la sclérose des partis dits traditionnels. Ce qui justifie d’écarter toute organisation un peu contraignante de façon que tout ne puisse procéder que du chef charismatique, le charisme étant cet ascendant par quoi le leader construit une emprise sur des affidés en dehors de toute démarche rationnelle, suscitant un assentiment inconditionnel reposant avant tout sur les affects, voire les pulsions. Bien sûr la démarche peut toujours, par la suite, être rationalisée et le charisme d’une personne ne vient pas de nulle part. Le mouvement politique ainsi constitué peut aisément se passer de cadres intermédiaires puisque tout émane du sommet. Il n’y a pas d’adhésions formelles mais des adeptes se comportant, au moins pour la masse d’entre d’eux, comme des supporters sans contraintes, ni organisation, ni cotisation. Un simple clic sur internet vous confère une affiliation qui ne vous engage pas à grand chose mais permet au mouvement de revendiquer une foule de partisans. A ce point de l’analyse, on ne peut que remarquer d’évidentes similitudes formelles avec une autre proposition politique également identifiée comme inédite que, par homologie avec le « macronisme », on appellera le « mélenchonisme ». Certes, pas d’ambiguïtés : les objectifs politiques de ces deux mouvements sont aux antipodes les uns des autres mais pour ce qui est des méthodes et des motivations on ne peut manquer de relever des points communs dont il ne suffit pas de dire qu’ils sont dans l’air du temps. Non sans raisons mais avec plus ou moins de légitimité et pas mal de démagogie, le macronisme comme le mélenchonisme se fondent sur une mise en cause claironnée de la politique « traditionnelle », ses pratiques et ses représentants. Pour Macron, selon Gilles Savary, c’est « un théâtre d’ombres qu’il méprise » (le Monde, 07.11.2017). Mélenchon, pour sa part étend, sans trop de précautions, ce mépris à des organisations qui, partageant pour l’essentiel les mêmes idées et objectifs, rechignent néanmoins à la vassalisation. Les appellations mêmes, La République en marche et La France insoumise, ont été soigneusement peaufinées pour marquer la distance avec la « vieille » politique. Les qualificatifs habituels, socialiste, centriste, modéré, républicain, gauche, droite, radical, démocrate… tombés en désuétude laissent la place à des mentions volontaristes : « en marche », « insoumis ». On notera cependant qu’est prudemment maintenue la référence aux totems politiques emblématiques et consensuels : la République, la France. Autre point commun, l’élasticité de l’organisation. L’absence d’échelons intermédiaires ne laisse comme principe unificateur que la parole du chef et de ses trois ou quatre proches les plus autorisés. Elle permet d’entretenir chez les affiliés de base l’illusion d’une autonomie et d’une liberté d’action qui n’auraient guère de portée sans la référence à la figure tutélaire qui incarne le mouvement. Reste à l’entre-soi militant des pratiques comme l’usage fréquent du prénom, Emmanuel, Jean-Luc, pour simuler une proximité symbolique réconfortante. On relèvera enfin dans les deux cas une semblable tendance à l’hégémonie dans leur camp respectif. On a vu Macron phagocyter la social-démocratie et préempter le programme d’une droite réduite à de la figuration. Pour J-L Mélenchon, toute entente à gauche n’est qu’accord de sommet et pratique d’appareil. Seul est concevable le ralliement. On l’a vu récemment sur son blog (16 octobre 2017) faire la leçon aux syndicats pour, selon lui, une « bataille mal menée » contre la loi travail, étaler ses états d’âme sur ce qu’il désigne comme la « défaite du mouvement ouvrier traditionnel » et, du haut de son magistère, appeler les syndicats à « se ressaisir » ! Fantasme de toute puissance commun chez l’homme de pouvoir. Certains en ont goûté lors des investitures de la France insoumise pour les législatives, J-L Mélenchon jouant les grands seigneurs en accordant de manière discrétionnaire sa bienveillante onction aux catéchumènes méritants -Clémentine Autain ou M-G Buffet, par exemple- et en la refusant aux impudents qui, comme la sociologue Monique Pinçon- Charlot, pensaient alliance et non allégeance…


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