Nouvelles N° 2238

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Jeudi 18 janvier 2018 - N° 2238 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

BORDEAUX MÉTROPOLE ARENA

10 ANS POUR ACCOUCHER D’UN GALET pages 4 et 5

LOGEMENT

COMITÉ ROBERT PICQUÉ

8H POUR LA PALESTINE

Le risque d’éviction sociale est réel

Une manifestation le 27 janvier

Programme de l’édition 2018

P2

P.3

P.8


ACTUALITÉ STATIONNEMENT PAYANT À BORDEAUX

FORD BLANQUEFORT

Des habitants réagissent

Le mur de la division

Il fallait s’y attendre ; d’abord circonscrit à l’hyper-centre, puis étendu à l’intérieur des boulevards, le stationnement payant va déborder cette frontière naturelle pour toucher tout Bordeaux et à terme, les communes limitrophes. Avec la réforme du stationnement payant, dont la gestion est confiée aux communes (et sous-traitée au privé) mais surtout, qui voit s’envoler les tarifs et le coût des amendes, les réactions des habitants étaient à prévoir. Elles se sont déjà manifestées à Bègles et la Bastide au travers de pétitions de résidents et à Saint-Augustin par une pétition de commerçants. Des habitants de la « zone F » (St Augustin, Tauzin, Alphonse Dupeux, Barrière de Pessac) ont appris de façon incidente qu’ils allaient être concernés et donc s’insurgent du manque de concertation et de la pénalisation des résidents : • 165€ par an alors qu’ils ne payaient rien à ce jour, • pas de solution économique pour la deuxième voiture, • pas de solution économique pour les visiteurs occasionnels (amis, famille), • risque de perte de clientèle pour les commerçants, • complications pour les salariés venant travailler sur la zone. S’ils ne remettent pas en cause le principe du payant, ils entendent qu’il soit tenu compte des spécificités de chacun. Pour cela, une trentaine de résidents se sont invités à une réunion de quartier, vendredi 12, pour informer et présenter leurs propositions (inspirées de ce qui se fait à Talence) : • Gratuité pour la première voiture des résidents, • Forfait de 90€/an pour la seconde, • Tarifs spécifiques pour les visiteurs (amis, famille, aides à domicile,…), • Abonnements spécifiques pour les employés non-résidents sur le quartier. Une pétition est en ligne sur le site de leur association : www.bordeaux-stationnement.fr Dans d’autres quartiers, la colère couve car le paiement s’ajoute aux ponctions sur les APL ou les retraites. S’il faut bien règlementer le stationnement et inciter au respect de l’environnement, taxer les résidents n’est pas une réponse. Cela passe par des transports en communs fiables, suffisants et transversaux (comme la ligne de ceinture pour laquelle les communistes se battent depuis des années), un réseau de pistes cyclables dense et sécurisant, des parcs relais en nombre et des services publics de proximité évitant de prendre sa voiture. Jean-Jacques Bordes

HÔPITAL PSYCHIATRIQUE DE CADILLAC

« Nous vivons un enfer » Sur le site en ligne le 14 décembre, France bleu publie un article concernant la situation de l’hôpital de Cadillac à propos de laquelle la CGT tire la sonnette d’alarme depuis plusieurs mois. « Il y a comme un malaise à l’hôpital psychiatrique de Cadillac. Depuis plusieurs mois, le personnel soignant se plaint de la dégradation de ses conditions de travail. “Face au manque de moyens humains, les situations de violence se multiplient” explique la CGT. Le syndicat pointe une réorganisation des services réalisée sans moyens financiers. En ce début d’année 2018, le personnel et les patients seraient carrément en danger. Certaines infirmières disent vivre un enfer. » (…) Le 24 décembre dernier, un événement a mis le feu aux poudres. Un patient en pleine crise en devenu violent. Les trois agents en charge de son unité de soins ce soir là ont dû se réfugier à l’extérieur du bâtiment et attendre les renforts. C’est une situation tendue qui nécessite des ajustements, reconnait Raphael Bouchard, directeur de l’hôpital psychiatrique de Cadillac : « nous avons demandé à l’ARS des crédits supplémentaires pour renforcer nos équipes, notamment la nuit. Nous menons également une réflexion plus large sur l’organisation des soins pour les patients ». « Nous n’avons en aucun cas réduit les effectifs mais il y a des choses à améliorer” explique la direction. »

LOISIRS SOLIDARITÉ RETRAITE 33

Rencontre autour de l’astrophysique L’association « Loisirs solidarité retraite 33 » organise le jeudi 25 Janvier à 14h30 à la Bourse du travail, cours Aristide Briand à Bordeaux, une rencontre avec Alain Baudry, professeur émérite en astrophysique : « Un parcours de vie, un métier, une passion », discussion animée par Evelyne Brouzeng.

2 • Les Nouvelles 18 janvier 2018

Mercredi 10 janvier s’est tenu sur le secteur de Blanquefort une « contre-inauguration officielle » du mur séparant à présent Ford et GFT, qui est elle dirigée par le groupe Magna.

confirmerait que GFT va tranquillement et sûrement vers une autonomie totale, écartant FAI, essayant par la même occasion de diviser encore plus les personnels des 2 usines (…). » Suivi de l’emploi à Ford

Pendant les vacances d’hiver obligatoires, la direction de l’usine de Getrag Ford Transmission (GFT) a lancé la construction d’un mur visant à séparer les deux usines GFT et Ford Aquitaine Industrie (FAI). Pour marquer son désaccord, la CGT Ford Blanquefort a organisé, le 10 janvier, un rassemblement intitulé « contre inauguration officielle » du mur en question. « Nous protestons contre cette “ frontière“ parce qu’elle concentre à la fois les mensonges et les manœuvres de Ford, a déclaré la CGT. D’abord, cela a été fait dans le secret y compris dans les services concernés (…). Ensuite parce que cette barrière est forcément contreproductive, elle ne peut que susciter la méfiance ou provoquer de plus fortes inquiétudes. Car, dans le fond, cela

Le comité de suivi qui devait se tenir en janvier a été reporté, les hauts représentants de Ford Europe ayant informé les fonctionnaires de l’État français que le résultat de l’étude concernant l’opportunité de fabriquer la 8F-Mid à Bordeaux ne serait pas disponible avant février 2018, et qu’une décision stratégique sur l’approvisionnement serait attendue en avril 2018. Dans un courrier au Président Ford Europe, le 5 janvier, les collectivités relèvent que cette décision et la fin de l’engagement de l’entreprise sur les 1000 emplois auront alors lieu simultanément. « Ce moment est considéré par de nombreuses parties prenantes comme une menace potentielle pour

l’emploi durable dans FAI malgré le fait que le site s’est avéré très efficace sinon plus compétitif que certaines usines nord-américaines ou européennes », écrivent-ils. L’intersyndicale de l’usine Ford de Blanquefort s’est rendue à Bercy le 9 janvier pour rencontrer les ministères de l’Économie et du Travail. Après un tour d’horizon de la situation de l’usine, les représentants des ministères auraient conseillé à l’intersyndicale de montrer que ce n’est pas le « bazar » afin que l’intervention du gouvernement soit plus efficace. Ce à quoi la CGT a répondu que « c’est Ford qui met le bazar en condamnant le site ». Le syndicat a rappelé que depuis quelques années, 2 000 emplois ont disparu et des activités se sont arrêtées. Le ministère du Travail s’est engagé à envoyer rapidement un courrier à Ford Europe, à demander une rencontre aux dirigeants et à rendre compte des entrevues. Il se dit également prêt à venir à Bordeaux pour le Comité de Suivi.

LOGEMENT :

Le risque d’éviction sociale est réel sur la Métropole La question de l’inflation immobilière sur la Métropole et ses conséquences pour se loger pour les familles les plus en difficulté a été abordée au Conseil Métropolitain du 22 décembre par Odile Blein. « Nous partageons, concernant les chiffres fournis par cet observatoire (Observatoire Immobilier du Sud Ouest), l’avis émis par monsieur Mangon il y a quelques semaines dans la presse locale : le “risque d’éviction sociale” est réel et rend la ”situation explosive politiquement et socialement”. Nous venons de l’aborder au sujet des transports et c’est évidemment lié, nombre de citoyens expriment au quotidien leur crainte de ne plus pouvoir se loger, eux ou leurs enfants, et de ne pouvoir se déplacer que difficilement dans une agglomération ressentie comme en surchauffe. Ces craintes dépassent aujourd’hui le cercle des plus fragiles et, sans cautionner les discours tenus par une minorité à Saint-Michel, on peut dire que s’y est exprimé une sorte de droit d’alerte sur la situation sociale explosive. Nous ne pouvons qu’y souscrire, notre groupe n’ayant de cesse de mettre en avant le décalage encore trop grand entre la

production immobilière et les revenus des habitants de la métropole. “65 % des ménages de l’agglomération ne peuvent pas payer plus de 600 euros de loyer par mois”, répétons-nous régulièrement avec des chiffres qui doivent déjà être dépassés. Mais un constat n’a pas changé : plus de 70 % des ménages de l’agglomération ont des revenus leur permettant d’accéder aux loyers sociaux. Or cette catégorie de loyers représente rarement plus de 25 % des programmes de logements produits dans les opérations d’aménagement. C’est le cas de la ZAC Berges du Lac dont nous voterons demain le compte rendu d’activité annuel et qui ne comprend que 15% de PLUS et 10 % de PLAI ; tout comme dans la ZAC Bastide Niel dont nous avons voté le CRAC en novembre ; deux territoires où les besoins sociaux sont pourtant élevés… On ne peut pas faire ce constat et maintenir un cap de programmation qui cantonne trop souvent le logement social à moins de 25 % et fait la part belle à l’acquisition par des investisseurs. Car si cette part des investisseurs dans les acquisitions a diminué, c’est seulement après avoir dépassé les 70 %. Nos collectivités ne sont pas démunies face à cette inflation folle. Avec des financements de l’État à un

bon niveau, il serait possible de faire bien mieux. Les opérations « 50 000 logements » en sont la preuve, tant au niveau de la part de logements sociaux (un tiers de chaque opération), que du prix de sortie des opérations (2 500 euros/m2). Mais nous pourrions aller plus loin, en commençant par travailler vraiment sur la question cruciale pour les deux sujets qui nous préoccupent aujourd’hui du rapprochement des lieux de travail et d’habitation. Cela sans revenir sur le principe de densification dont l’utilité à la fois sociale et environnementale n’a pas été démentie. Mais en réfléchissant l’aménagement du territoire et particulièrement celui du département, autour de bassins d’emplois qui ne soient plus concentrés sur la seule agglomération bordelaise. On pourrait enfin s’inspirer de l’exemple lillois où la pratique du foncier solidaire permet de détacher l’acquisition de logements de celle du foncier et de lisser cette dernière sur plusieurs générations. Bref, c’est notre responsabilité d’étudier toutes les pistes et de stopper maintenant sérieusement une spéculation immobilière dont on commence à voir les effets sociaux catastrophiques. »


ACTUALITÉ

Editorial

BORDEAUX

Pour la défense du service public Quelques dizaines de militants étaient rassemblés, samedi 13 janvier, sur la place de la Victoire, à Bordeaux, à l’appel du collectif girondin Convergence pour la défense et le développement des services publics, un réseau citoyen regroupant syndicats, partis politiques et associations. La santé et l’éducation étaient au cœur des préoccupations de l’assemblée. La situation de l’hôpital Robert-Picqué à Villenave-d’Ornon a été évoquée par le docteur Bernard Coadou (lire ci-dessous). Officialisé en janvier 2016 mais prévu depuis 2021, le projet Bahia prévoit de fusionner l’établissement avec la maison de santé Bagatelle de Talence. Il y a quatre ans, le comité Robert-Picqué s’est créé pour défendre l’hôpital au nom de la sauvegarde du service public. L’association Résistons pour une institution hospitalière (Riho) était aussi présente. La manifestation de lundi organisée par des personnels du CHU a été annoncée. Lundi, elle a fait converger les grévistes de l’hôpital Saint-André et ceux de Pellegrin, soutenus par les syndicats CGT, FO, Sud et CNT vers l’Agence régionale de santé où une délégation a été reçue à 16h. À l’hôpital Saint-André, la grève qui a commencé il y a plusieurs jours aux urgences, s’est propagée aux autres services. Les personnels dénoncent des effectifs insuffisants pour remplir leurs missions de service public, ils

revendiquent des plannings fixes, l’arrêt de l’alternance jour/nuit, le recrutement des nouveaux agents à chaque départ et la pérennisation des agents contractuels. À Pellegrin, les personnels sont mobilisés depuis plusieurs semaines pour dénoncer le non respect du droit du travail. Lors des arrêts maladie des agents, le CHU de Bordeaux ramène systématiquement leur temps de travail à 7 heures quotidiennes. L’administration demande ainsi aux agents hospitaliers en congés maladie de rendre des heures, considérant qu’elles n’ont pas été effectuées lorsque la durée de travail prévue était supérieur 7 heures, ce qui est illégal. Sur l’éducation, représentants du syndicat étudiant Unef, Snesup et Snes se sont succédés au micro pour dénoncer la réforme de l’orientation. Pour le Snesup, « un tri social des étudiants se met en place mais il y a un projet beaucoup plus large », et de dénoncer la remise en cause de la valeur nationale des diplômes et les objectifs de transformer les facs en entreprises dans un rapport publié le 31 décembre qui les encourage à « vendre leurs diplômes, leurs cours et même de l’électricité ». Le comité de lutte Bordeaux Montaigne profitera de la journée de banalisation de l’université à l’attention des lycéens, le 18 janvier, pour informer et mobiliser. Côté Snes, pour le second degré, l’avis demandé aux professeurs du secondaire, sur chaque vœu de chaque futur

étudiant ne passe pas. Pour une classe de 35 élèves en terminale, cela revient à émettre 350 avis. Les enseignants trouvent aussi moralement inacceptable qu’on leur demande si un élève de 17 ans sera capable ou non de faire une licence d’histoire ou d’anglais « car un élève peu très bien être mauvais en terminale et se réveiller ensuite ». Le Snes a donc donné comme consigne de ne barrer aucun élève dans les conseils de classe du second trimestre. Du côté du premier degré, le Snuipp regrette que le nombre de postes annoncés pour la rentrée 2018 soit très insuffisant au vue de la hausse démographique dans notre département mais aussi par rapport à la mise en place des dispositifs de dédoublement annoncés par le ministre en CP et CM1 en éducation prioritaire. « C’est une bonne chose mais à moyens constants, ça veut dire qu’on va supprimer le dispositif plus de maîtres que de classes qui profite à tous les élèves pour récupérer les postes. Pour ouvrir les classes nécessaires, ils vont aussi devoir récupérer les postes soit dans le rural, soit dans les toutes petites sections qui sont importantes en maternelle ». Quant au recrutement de contractuels, au moins 25 postes dans le département, ça ne passe pas davantage. Le Snuipp envisage donc un mouvement de grève dès le mois prochain. C.D.

COMITÉ ROBERT PICQUÉ

Une manifestation le 27 janvier

Le samedi 27 janvier, le comité de défense de R.Picqué appelle à un rassemblement devant l’hôpital à 14h. Lors du rassemblement pour la défense des services publics à Bordeaux (lire ci-dessus), le docteur Bernard Coadou est revenu sur cette bataille. « L’objet du Comité est d’établir une synergie entre tous ceux qui bataillent contre ce projet Bahia, présenté initialement comme la fusion de deux établissements : l’hôpital civilo-militaire Robert Picqué annoncé comme maintenu – dont la qualité était reconnu de tous et qui bénéficiait de services très performants – et l’hôpital Bagatelle qui, au-delà d’être privé et aussi confessionnel est un très bon établissement également. Au Sud de Bordeaux où la population, comme dans le reste de la métropole, est en

augmentation régulière, ces deux établissements agissant en complémentarité n’étaient pas de trop pour répondre aux besoins de santé également croissants de la population. En fait, le projet Bahia, ou du moins ce qu’on en connaît, organise le développement de la structure privée Bagatelle en mettant à mort progressivement cet hôpital Robert Picqué qui, tout en ayant un statut militaire, soignait pour 80 % de son activité des personnes civiles. On nous dit que la future entité qui sera mise en place en 2021 reprendra l’ensemble des activités à la fois de Robert Picqué et de Bagatelle. On a suffisamment d’éléments déjà pour se dire que tout ne sera pas assuré dans la future entité. (…) Ce projet nous semble tout à fait inacceptable tout d’abord sur le plan

démocratique. Alors que l’accord officiel a été co-signé le 6 décembre 2016 par les dirigeants des deux établissements, on rame autant qu’il faut pour essayer d’avoir ce document qui – au-delà des déclarations orales qu’on nous livre petit à petit – sera à même de nous éclairer sur les aspects réels et précis de ce projet. Deuxièmement, au niveau sanitaire, il est inacceptable que des services qui étaient très performants disparaissent dans la future entité. Sur le plan environnemental, une densité immobilière considérable va se développer sur le site actuel de Bagatelle avec une réduction de 2 à 3 hectares de la future entité. Toute la bande latérale de la route de Toulouse a été vendue à la Cogedim, pour financer le projet, qui va construire à l’entrée de l’hôpital, la surplombant et l’entourant, 250 logements avec des parkings souterrains à 2 niveaux. Enfin, sur le plan financier, ce projet nous est présenté comme coûtant 90 millions d’euros. Il va y avoir un financement de la structure privée Bagatelle aux deux tiers et un tiers va être apporté par les ministères de la Défense et de la Santé alors que ces ministères n’avaient aucun budget pour financer la continuité de Robert Picqué ou pour le transformer éventuellement en hôpital public, civil et c’est ce que nous réclamons actuellement. »

L’appel au réel, l’enjeu de l’unité des travailleurs Depuis 8 mois, c’est une avalanche de mesures ultra-libérales et régressives que nous subissons. L’objectif est simple : soumettre au plus vite l’ensemble de la société française aux appétits des grands groupes financiers et des forces de l’argent. Le pouvoir en place a les coudées franches et voit même la côte de popularité du président et du premier ministre bondir. En effet, les premières mesures confortent l’électorat d’Emmanuel Macron à la présidentielle, l’électorat de droite est séduit par ces mesures, notamment sur la réduction de l’immigration clandestine et la chasse aux chômeurs. Et aussi, et peut être surtout, la gauche et le mouvement syndical semblent aujourd’hui dans l’incapacité de peser, d’initier des convergences entre celles et ceux qui aujourd’hui engagent des luttes. C’est l’ambition recherchée par le PCF qui organise des États généraux du progrès social à Paris, le 3 février prochain. En Gironde, des luttes émergent autour de la défense de l’Hôpital, des Ehpad, sur la question du transport ferré de voyageurs et de marchandises, autour des questions du logement et du droit à la ville. Les forces de transformation sociale, qu’elles soient politiques ou citoyennes sont face à une même contradiction. 30 ans après la chute du mur de Berlin, jamais le capitalisme et le libéralisme n’ont été aussi impopulaires et les mesures du gouvernement Philippe ne bénéficient pas de majorité pour les soutenir, pas plus que les gouvernements Sarkozy et Hollande n’en ont bénéficié. Et pourtant, alors que des luttes émergent, que la contestation est dans toute les têtes, que chacun prend conscience que des sommes colossales sont accaparées par une minorité, nous n’arrivons pas à faire émerger une perspective de changement réel construite pas à pas avec celles et ceux qui subissent l’exploitation. Deux faits majeurs expliquent cela. Un salarié de moins de 50 ans n’a pas connu de mouvement débouchant sur une avancée sociale ou démocratique. Il et elle n’a connu que la crise et le chômage de masse et une alternance politique sans avancées sociales significatives à l’exception, peut être, des 35h. La question n’est donc pas d’être les meilleurs opposants à Macron et sa politique de division, d’appauvrissement et de régressions pour les classes populaires, mais d’être en capacité d’ouvrir pour les luttes actuelles une perspective de changement réel qui rompe avec les politiques menées depuis plus de 30 ans. Porter cette ambition, c’est se confronter à l’état réel de la société et mesurer à quel point les aspirations individuelles à vivre mieux appellent l’émergence de combats collectifs pour le changement de société, sans quoi ils sont voués à l’échec. Sébastien Laborde secrétaire départemental du PCF 33 et membre du Comité national

Les Nouvelles 18 janvier 2018 • 3


ÉQUIPEMENTS ARENA :

AUCHAN :

10 ans pour accoucher d’un galet…

une certaine conception de l’intérêt général…

Le 24 janvier, la nouvelle salle de spectacles de Floirac ouvrira ses portes pour la première fois avec le concert du groupe britannique Depeche Mode. Au-delà des grands évènements de ce type, cette salle accueillera dans de bien meilleures conditions les spectacles qui résonnaient jusque là dans les structures de la patinoire de Mériadeck. Mais cette Arena, c’est plus de 10 ans de discussions au niveau de l’agglomération. Retour sur 10 ans de débats souvent lourds de sens… 13 Zéniths en France… On sentait une pointe de jalousie chez les édiles de l’agglomération bordelaise… Pensez donc, même Pau avait sa grande salle de spectacles et certaines grandes tournées d’artistes préféraient la cité béarnaise au Port de la Lune ! Il faut dire que, même récemment rénovée, la patinoire de Mériadeck et son armature métallique ne faisaient pas rêver… C’est donc dès 2006 que les élus réunis à la communauté urbaine de Bordeaux tracent les principales orientations : il faut à Bordeaux « une salle d’accueil de plus de 10 000 places (qui) permette de se mettre aux standards des grandes agglomérations française (…) voire de se positionner comme métropole européenne ». Et d’ailleurs, Alain Juppé voudrait bien que sa ville brille de tous ses feux pour postuler au titre de capitale européenne de la culture, en 2013. Voilà le décor planté. Constatant que la patinoire de Mériadeck n’avait à l’origine pas été pensée comme une salle de spectacles mais bien comme une salle sportive pouvant accueillir des spectacles, les services de la CUB s’aiguilleront néanmoins immédiatement sur deux pistes : celle d’un Zénith classique et celle d’une Arena multifonction, pouvant accueillir des spectacles, mais aussi des évènements sportifs. Et c’est autour de ces deux pistes que s’affronteront le maire de Bordeaux, Alain Juppé et le président de la CUB d’alors, Vincent Feltesse. Très vite, ce dernier devient fervent défenseur, avec sa vice-présidente et maire d’Artigues, Françoise Cartron, d’une salle « innovante » de type Arena. Sous sa plume, les Zéniths sont relégués au rang de « concept des années 1980 qui a fait ses preuves mais peut être remis en cause par l’évolution des comportements ». Au contraire, l’Arena serait un « concept plus novateur, qui incarne

NOV. 1969

QUELQUES GRANDS CONCERTS À BORDEAUX 4 • Les Nouvelles 18 janvier 2018

une ambition à l’échelle européenne et semble mieux en phase avec l’évolution de l’industrie mondiale du spectacle ». Mieux en phase, aurait-il pu rajouter, avec la période d’austérité imposée aux collectivités locales qui aller s’ouvrir… Car au-delà des différences techniques, Arena et Zénith n’ont pas non plus les mêmes impacts financiers. « Classiquement », les Zéniths sont financés par les collectivités et leur gestion est confiée en DSP à des sociétés, comme l’était la Patinoire de Bordeaux à la société Axel Vega. Conséquence, les collectivités doivent verser des subventions d’équilibre à ces sociétés lorsqu’elles sont déficitaires comme c’est souvent le cas. Et la construction des Zéniths ont coûté entre 23 millions d’euros (Nantes) et 67 millions (Strasbourg), hors subventions de l’Etat. L’Arena quand à elle est un équipement 100 % privé, financé par le privé et laissé en concession à celui-ci. La salle de Floirac est ainsi laissée en concession pour une durée de 20 ans au groupement Senso qui regroupe Lagardère (exploitant), Bouygues (construction) et Rudy Ricciotti (architecture). En 2008 donc, Alain Juppé s’oppose à ce type de salles. Parmi ses arguments, on trouvera la crainte d’une salle avant tout dédiée aux évènements sportifs, « inadaptée aux spectacles de variété ». C’est un peu là le traumatisme ou en tous cas le syndrome de la patinoire de Mériadeck qui rejaillit. Mais c’est surtout deux autres points qui rebuteront le maire de Bordeaux. D’abord, le financement privé de l’Arena est imaginé par Vincent Feltesse comme adossé à la vente de surfaces commerciales à hauteur de 30 000 à 35 000 m2. Un objectif illusoire, selon le maire de Bordeaux et surtout peu en phase avec les ambitions de sobriété dans une agglomération déjà suréquipée en surfaces commerciales. Mais surtout, Alain Juppé s’attaque en 2008 à localisation de cette Arena : poussé par ses amis politiques, il trouve tous les défauts au site de Floirac et y redoute… des difficultés majeures de stationnement et de circulation ! En fait, le maire de Bruges (Bernard Seurot – UMP) se verrait bien héberger un Zénith, à proximité de Bordeaux-Lac. Mais ces chamailleries n’auront qu’un temps, stoppées par l’échec du projet de couplage Arena-surfaces

Barbara

à l’Alhambra

FEV. 1988

commerciales. En juillet 2008, le groupe communiste à la CUB avait d’ailleurs demandé le report du dossier, afin de trouver les moyens de financement « d’une salle sous contrôle public, répondant d’abord aux besoins des populations et donc à des critères publics ». En 2012 donc, Vincent Feltesse reviendra devant le conseil de CUB avec un projet d’Arena, en concession à Lagardère mais délesté de ses surfaces commerciales. Alain Juppé, qui n’a pas décroché le titre de capitale culturelle pour Bordeaux en 2013, qui a vu la mairie de Bruges passer entre les mains des socialistes mais qui est sur le point d’inaugurer le stade « Matmut » à Bordeaux-Lac, ne fait plus obstacle à sa localisation sur la rive droite. Localisation qui pèse pour beaucoup dans l’approbation du groupe communiste qui, par la voix de Jean-Claude Galan (élu à Floirac), continue de regretter le montage financier de l’Arena mais reconnaît l’urgence du besoin pour l’offre culturelle sur l’agglomération. L’Arena pourra donc se réaliser, avant même qu’un pont ne traverse la Garonne pour y faciliter l’accès… Ce qui, en 2018, inquiète tout le monde sur la circulation et le stationnement. Tout le monde, sauf Alain Juppé… Vincent Bordas

QUELQUES CHIFFRES C’est le nombre d’évènements prévus par an dont 20 en jauge maximale, 50 en jauge minimale.

C’est le coût de la salle de spectacle, dont 57 millions versés par BordeauxMétropole.

Pink Floyd

aux Quinconces

à la Patinoire de Mériadeck

VB.

11 300

2 500 C’est le nombre de spectateurs possibles dans la configuration minimale.

900 C’est le nombre de places du parking intégré à la salle.

Tourne-Disque

75 millions d’euros

AOÛT 1994

Il n’en reste pas moins que, tant que le pont Simone Veil (tel qu’a déjà été baptisé le futur franchissement au droit du boulevard Jean-Jacques Bosc) ne sera pas en service, la situation risque d’être compliquée pour certains spectacles de grande affluence. Raison pour laquelle le maire de Bouliac a interpellé le directeur de l’hypermarché Auchan dont le parking est situé à 900 mètres de l’Arena. Mais le directeur s’est exprimé le 29 décembre dans les colonnes de Sud-Ouest et c’est plutôt clair… : « Il n’y a pas de discussions », « c’est non ». Arguant de la « satisfaction de (ses) clients », M. Lopy

C’est le nombre de spectateurs (assis et debout) qui pourraient être accueillis dans la « jauge maximale » de l’Arena.

100

Depeche Mode

refuse la discussion et prévient même qu’il a spécialement investis dans un barriérage de son parking. « Pour tous les véhicules stationnés sur le parking d’Auchan après 21h30, c’est-à-dire après la fermeture de l’hypermarché, il en coûtera jusqu’ à 60 euros de l’heure ! » Une fin de recevoir qui ne s’adresse pas qu’aux maires mais surtout aux spectateurs de l’Arena et aux riverains qui auront à supporter ces affluences. Bref, un dos ostensiblement tourné à l’intérêt général. Lors de la séance du conseil de métropole du 22 décembre, l’élu communiste Max Guichard avait précisé que la réquisition de ce parking pouvait être utile pour les spectacles de grande affluence, donc 3 ou 4 fois dans l’année : « ce n’est pas la mer à boire surtout pour un groupe qui sollicite régulièrement auprès de nous des ouvertures dominicales. On fait beaucoup pour ces grandes surfaces, il serait normal qu’on leur demande un petit retour. » Mais pour les défenseurs des intérêts de la famille Mulliez, c’est visiblement déjà trop !

C’est depuis le mois de décembre quasiment quotidiennement, que la presse régionale alerte sur l’enfer auquel seraient promis les spectateurs de l’Arena du point de vue de la circulation et du stationnement. En décembre, le débat avait eu lieu au sein du conseil de métropole à l’occasion d’une délibération portant création d’un parking provisoire pouvant accueillir 15 poids lourds ou autobus. Parking venant renforcer l’offre intégrée à la nouvelle salle, d’un parking payant de 900 places.

C’est le nom de la brasserie ouverte y compris hors spectacles dans la halle avec vue panoramique sur la Garonne.

JUIN 1997

Noir Désir

Un jour à Bordeaux, journée de concerts et débats, gare d’Orléans

12 euros C’est le prix de la place de parking pour la soirée.

JUI. 2016

Ibrahim Maalouf au Rocher Palmer

JAN. 1980 NOV. 1987 JUI. 1996

AC DC

à BordeauxLac

SEP. 1992

Dire Straits

au stade Lescure

AOÛT 1995

Ray Charles

au Palais des sports

Zebda NOV. 1999

à la Medoquine à Talence


S CULTURELS CRÉATION ARTISTIQUE EN GIRONDE

Du dynamisme sur la scène des musiques actuelles D’ailleurs le rayonnement est aussi à mettre au compte du dynamisme local. Il y en a toujours eu mais depuis plusieurs années, on a plusieurs artistes venant de Bordeaux avec des carrières nationales, européennes, internationales. Les Nouvelles. La création artistique se porte donc bien en Gironde ?

Pour qu’il y ait concerts, il faut des équipements mais aussi des artistes. Nous avons demandé à Guillaume Mangier, responsable de la pépinière au Krakatoa de Mérignac, comment se portait la création artistique en Gironde, du moins dans le champ des musiques actuelles, c’est-à-dire tout ce qui n’est pas musique classique et contemporaine. Depuis 2012, la pépinière est devenue un dispositif avec des critères de sélection, d’évaluation et un corpus d’activités à 360° autour du projet artistique. Au répétitions, résidences de création, travail scénique, s’ajoutent l’accompagnement juridique et administratif des projets, l’accompagnement à la communication, la formation artistique et pour comprendre un secteur professionnel qui se complexifie.

Les Nouvelles. Vous suivez attentivement la scène locale, de part vos fonctions. Quels sont les signes de dynamisme de la création artistique ? Guillaume Mangier. C’est le plus ancien dispositif d’accompagnement à la création et à la professionnalisation par une salle en France : 25 ans cette année. Depuis 2012, c’est devenu un dispositif avec des critères de sélection, d’évaluation et un corpus d’activités à 360° autour du projet artistique. Au répétitions, résidence de création, travail scénique, s’ajoutent l’accompagnement juridique et administratif des projets, l’accompagnement à la communication, la formation artistique.

Dans un secteur qui est bouleversé économiquement depuis 10 ans par ce qu’on appelle « la crise du disque », les sources de revenus pour les artistes en voie de professionnalisation s’atomisent et, forcément, tout ce qui est contractuel se complexifie. Nous proposons donc aussi tout un volet de formation pour mieux comprendre ce secteur dans lequel les artistes veulent se professionnaliser. Sur une cinquantaine de projets artistiques que je suis en Gironde sur une année, à peu près la moitié font l’objet d’une pré-sélection et d’un dossier de candidature. Un jury de professionnels en retient une dizaine. Ce n’est qu’une partie de la scène locale qui compte des dizaines et de dizaines de groupes amateurs, même s’ils font ça parfois de manière très pro dans le rendu et la manière de travailler . Les Nouvelles. Quels sont les signes de dynamisme de la création artistique ? G.M. D’abord, je dirais la diversité. En comparaison à d’autres régions, il y a ici une grande pluralité des esthétiques musicales, allant du black metal au reggae, en passant par la chanson française et l’électronique. Le deuxième signe c’est le nombre de salles de concerts en activité et on peut même étendre ça au nombre d’acteurs professionnels. Dans l’agglomération bordelaise, il y a une bonne demi-douzaine des labels importants en activité depuis longtemps, plusieurs dizaines de collectifs et de petits labels actifs. Il y a des producteurs, gros et petits, des producteurs en mesure d’investir dans des festivals, par exemple. C’est aussi un bon signe qu’il y ait 4 Scènes de musiques actuelles (1) à Bordeaux, c’est la seule ville qui en compte autant. À côté, il y a aussi un certain nombre d’acteurs qui relève du champ privé, comme l’IBoat. Tout cela fait qu’il est quand même très facile, dans cette agglomération, d’aller voir des concerts, professionnels en tout cas. Par contre, les lieux alternatifs sont plutôt en voie de disparition. Mais cela s’explique par un phénomène triple. Premièrement, on est sur un secteur qui s’est beaucoup professionnalisé. Les lieux très underground,

à partir du moment où ils ne pouvaient pas salarier les gens qui s’en occupaient, se sont essoufflés. Le deuxième élément est un ensemble législatif qui s’est extrêmement alourdit ces dernières années, que ce soit les normes sonores, les licences d’entrepreneurs du spectacle ou une meilleure réglementation et le respect du Code du travail. Et ça, c’est plutôt une bonne chose. Enfin, il y a la mutation de l’agglomération bordelaise avec un hypercentre qui devient un lieu de tourisme, de business, et d’habitations avec une population qui n’a pas forcément envie qu’il y ait des concerts dans une cave jusque 3h du matin. Tout cela entraîne une disparition de lieux de diffusion qui étaient souvent l’occasion de premiers concerts pour les projets. C’est forcément regrettable mais je suis arrivé à Bordeaux, il y a 21 ans, je me souviens des conditions de sécurité dans certains lieux, des conditions d’accueil du public, il est bien aussi d’arrêter de faire n’importe quoi dans certains cas. Pour compenser, il y a quand même un gros réseau associatif qui permet aux projets artistiques de naître, de faire leurs débuts, que ce soit dans des lieux institutionnalisés ou les nombreux festivals que compte notre département. Et puis les pratiques ont changé. On n’écoute pas de l’électronique comme on écoute du rock, ça ne s’écoute pas dans les mêmes lieux, avec les mêmes pratiques, aux mêmes horaires. Les publics sont aujourd’hui très mobiles, d’un genre musical à l’autre, ils vont aller dans des lieux ou des soirées plus spécialisés, labellisés, etc. On parle d’évolution du mode de consommation de la musique. Au CIAM (2) de Bordeaux, arrivent, depuis 2-3 ans les premières générations de jeunes, qu’on appelle des musiciens de chambre, producteurs d’électronique ou de rap. Ils ont toujours fait de la musique dans leur chambre, sur leur ordinateur, n’ont aucune approche du concert, ne souhaitent pas devenir musiciens interprètes. Ils veulent composer, diffuser sur le net et que leur production soit écoutée 10 000, 20 000, 100 000 fois sur les chaînes vidéo. C’est une vraie révolution culturelle. Ce ne sont pas du tout les mêmes approches de socialisation. L’échange existe mais il n’est plus que local.

G.M. Dans le champ des musiques actuelles, relativement bien en effet. Il manque cependant encore de lieux de répétition face à une vraie demande des pratiquants. Il y a sans doute encore beaucoup de choses à faire aussi sur le plan de l’éducation, de projets à développer avec l’Éducation nationale, avec les conservatoires, de projets à développer de manière transdisciplinaires. Par ailleurs la création est très concentrée sur la métropole. Mais il y a un effet contre lequel on ne peut pas lutter : à l’âge où on monte ses groupes, on part faire ses études et les gros centres universitaires se trouvent dans les grandes villes. Quand on met 40 000 jeunes dans la même ville, un dynamisme se crée immédiatement. De plus, il me semble qu’en Gironde, la population est particulièrement concentrée dans la métropole. C’est aussi une question d’aménagement des zones rurales, il faut des conservatoires, des lieux de répétition, des lieux incubateurs pour les projets mais il manquera toujours l’effet de masse et la multiplication des rencontres artistiques qu’il permet. Les Nouvelles. L’ouverture de cette Arena, c’est une bonne nouvelle ou c’est une concurrence pour un lieu comme le Krakatoa ? G.M. La jauge de cet équipement ne risque pas trop de faire des artistes

que nous défendons. Il y a toujours des contre-exemples mais on tombe sur une logique de production qui n’est pas la notre. L’Arena, c’est un équipement qui va être loué par un producteur pour faire la date de son artiste et l’argent qui va avec. Par contre, en terme d’aménagement du territoire, j’ai toujours défendu l’idée que Bordeaux avait besoin d’une grande salle. Les seules salles disponibles, bien plus petites d’ailleurs (3 000 pour la Médoquine et 5 000 pour la patinoire), avaient des conditions acoustiques catastrophiques. À l’Arena on verra ce que ça donne mais logiquement c’est fait pour ça. Ça va faire passer à Bordeaux des artistes qui n’y passaient pas et y amener un public qui ne venait pas y écouter de concerts, c’est un effet positif. On peut peut-être espérer aussi des retombées économiques pour le monde de la musique localement, par exemple que des producteurs locaux puissent y produire des dates et ainsi développer leurs activités. Même si, à mon avis, il faut un sérieux bas de laine pour pouvoir produire une date là-bas. Par contre, une chose est sûre, dans l’effet pervers, c’est que les gens qui auront dépensé 60 euros pour aller voir un artiste à l’Arena, ne feront peut-être pas les 2 ou 3 concerts par mois qu’ils font habituellement dans d’autres salles. Même si n’on a pas les mêmes jauges ni les mêmes propositions esthétiques, le porte-monnaie des gens n’est pas extensible. Propos recueillis par Christelle Danglot

(1) SMAC : scènes labellisées par le ministère de la Culture (2) École de musiques actuelles

RÉOUVERTURE DE LA SALLE DES FÊTES DU GRAND PARC

Quand les habitants s’en mêlent ! Le 2 juillet 2011 se constituait un collectif d’habitants et d’acteurs locaux pour réclamer la réouverture de la salle des fêtes du Grand Parc et lui donner un contenu polyvalent, festif, social et culturel. Le collectif SDF (pour Salle Des Fêtes) était né. Sept ans plus tard, la salle des fêtes va rouvrir (après vingt ans d’inactivité). Dès juin 2018, sa façade en mosaïque multicolore va reprendre vie et le collectif se transforme d’ores et déjà en association (Grand Parc Pistolletto) pour représenter les habitants au sein du comité de pilotage. Ce n’était pas gagné d’avance et il aura fallu de l’opiniâtreté et de l’inventivité à ce collectif pour y

arriver (journal, radio trottoir, soirées évènementielles, consultations citoyennes,…). La nouvelle association, en collaboration avec l’épicerie solidaire, passe à une nouvelle étape en soumissionnant à l’appel à projet pour gérer la future brasserie. La Salle des Fêtes, ce ne sera pas l’Arena, mais avec ses 650 places assises (1200 en version debout), elle accueillera une programmation culturelle professionnelle (concerts, one-man show, théâtre, danse…), des colloques et conférences et servira également aux usages associatifs, scolaires et familiaux pour s’inscrire pleinement dans la vie du quartier. J.J.B. Les Nouvelles 18 janvier 2018 • 5


INTERNATIONAL TUNISIE

Retour de flamme social

Le 12 janvier à Tunis, face-à-face entre la police et la population qui manifeste contre le chômage et la pauvreté.

Après une semaine de manifestations contre la vie chère et les mesures d’austérité mises en œuvre par le gouvernement sous injonction du FMI, Tunis a commémoré sans illusion le septième anniversaire de la chute de Ben Ali. L’avenue Bourguiba a été habillée

de mille et un fanions frappés du drapeau tunisien. Les poètes ont été invités à s’exprimer. Ailleurs, la musique accompagne les milliers de Tunisiens qui se pressent sur l’artère centrale de la capitale. Il y a sept ans, dans ces mêmes lieux, un puissant mouvement populaire, mû par la soif de justice sociale et de libertés, renversait le dictateur Zine el-Abidine

ben Ali. Mais hier, jour anniversaire de la chute du satrape, le cœur n’était pas à la fête. « Travail, libertés, justice sociale ! » a scandé la foule compacte qui s’est réunie devant le siège de la puissante confédération syndicale UGTT, place Mohamed-AliHammi, l’autre cœur battant de la révolution de 2010-2011. La semaine précédente, les principales villes tunisiennes ont été le théâtre d’importants rassemblements contre la cherté de la vie et les mesures d’austérité annoncées par le gouvernement du premier ministre Youssef Chahed, dans le cadre de la loi de finances de 2018, comme la hausse de 1 % de la TVA et l’augmentation des prix des carburants, du gaz, de l’électricité, de la téléphonie mobile et d’Internet. À la nuit tombée, des affrontements ont opposé des individus à la police. Ennahdha, l’une des composantes de l’exécutif, a eu tôt fait d’imputer ces débordements – pourtant unanimement condamnés par les dirigeants politiques, les responsables d’organisations sociales et l’immense majorité de la population – « aux partis anarchiques de gauche (qui) incitent au chaos ». Manière pour la formation

islamiste de délégitimer le mouvement de contestation. En vain. Le malaise est réel et palpable. En 2017, l’Observatoire social a enregistré pas moins de 10 000 manifestations sociales, soit 50 % de plus qu’en 2015. « En 2011, les régions marginalisées de l’intérieur du pays se sont soulevées en faveur de l’emploi et de politiques sociales. Aujourd’hui, elles continuent de rencontrer les mêmes problèmes. Il y a un sentiment d’insécurité quant à l’avenir. Nous sommes à la croisée des chemins. La transition démocratique s’est bien passée : nous avons connu des élections libres et la liberté de la presse existe, mais tout cela reste précaire. La justice sociale est la grande absente de la révolution sociale de 2011. Nous vivons sous le même modèle économique de Ben Ali et des facteurs se sont aggravés, comme le chômage qui a augmenté. Il n’y a pas d’amortisseur social pour la majorité des Tunisiens », analyse Messaoud Romdhani, président du Forum tunisien des droits économiques et sociaux. (…) Samedi, le gouvernement a annoncé que le salaire minimum, les petites retraites et certaines aides sociales seraient revus à la hausse, cherchant ainsi à endiguer la fronde

sociale. (…) Du côté du syndicat, on salue les annonces gouvernementales mais on estime que le compte n’y est pas. « Avec un salaire minimum de 120 euros, qui place la Tunisie au 102e rang mondial sur 115 nations, comment voulez-vous que les Tunisiens s’en sortent ? Le FMI met en cause la masse salariale et les risques de privatisation des entreprises publiques sont réels. Il faut au contraire les moderniser pour améliorer la production et créer des emplois », insiste Nourredine Tabboubi, secrétaire général de l’UGTT. Face aux urgences sociales, le dirigeant syndical propose que les caisses de compensation de l’État qui gèrent les subventions soient « utilisées au bénéfice des couches populaires ». « Dans le même temps, l’État doit s’attaquer à l’ économie informelle (54 %) et combattre l’évasion fiscale. Les grands commerçants font de la spéculation sur les produits de première nécessité , poursuit-il. Les mafias prospèrent, la corruption est endémique. L’impunité est reine. Et le gouvernement ne bouge pas un doigt. » (…) Avec Cathy Dos Santos, l’Humanité du 15/01/2017

APRÈS LES PROPOS RACISTES DE TRUMP

ANGOLA

Un déluge de condamnations

Le nouveau président fait le ménage

« Racistes », « abjects » et « blessants », les propos de Donald Trump sur l’immigration en provenance de « pays de merde » ont provoqué un torrent d’indignation à travers le monde. « Racistes », « abjects » et « blessants », les propos de Donald Trump sur l’immigration en provenance de « pays de merde » ont provoqué un torrent d’indignation à travers le monde. D’une même voix, dans un langage d’une rare dureté, les 54 ambassadeurs du groupe africain à l’ONU ont exigé une « rétractation » du président étatsunien, condamnant des « remarques scandaleuses, racistes et xénophobes ». Ils se sont dits préoccupés par la tendance

« grandissante » de l’administration Trump « à dénigrer le continent et les gens de couleur ». Le gouvernement haïtien a, lui, dénoncé des propos « odieux, qui reflètent une vision simpliste et raciste » du monde. Trump, sur la défensive, s’est employé à un pitoyable exercice d’autojustification, contestant d’avoir utilisé des termes aussi injurieux : « Le langage était dur, a-t-il répondu sur Twitter, mais ce ne sont pas les mots utilisés. » Quelques minutes plus tard, le sénateur démocrate Dick Durbin, qui a entendu plusieurs personnes qui avaient assisté à la réunion sur l’immigration où le milliardaire président s’est lâché, rectifiait : « Les mots n’étaient pas “durs”, ils étaient abjects et répugnants. »

HONDURAS

L’opposition exige la démission du président L’Alliance d’opposition contre la dictature au Honduras a organisé une nouvelle marche nationale le 12 janvier. L’Alliance d’opposition contre la dictature au Honduras a organisé une nouvelle marche nationale le 12 janvier pour revendiquer la victoire de Salvador Nasralla, son candidat à la présidentielle du 26 novembre. Elle dénonce le coup d’État institutionnel qui a permis au président sortant et chef de file de la droite, Juan Orlando Hernandez, de faire main basse sur 6 • Les Nouvelles 18 janvier 2018

le pouvoir grâce au très controversé Tribunal suprême électoral (TSE). Ce dernier a été rappelé à l’ordre, mercredi, par l’Organisation des États américains (OEA), faute d’avoir présenté les preuves selon lesquelles l’OEA avait rédigé un rapport final sur les élections à charge. Fait rare, l’organisme continental recommandait la tenue de nouvelles élections. Sur le terrain, la vague de répression envers les opposants au président illégitime a fait 34 morts. Mais la coalition de gauche ne s’avoue pas vaincue et prévoit une semaine de grève nationale du 20 au 27 janvier.

Le président angolais, Joao Lourenço, qui avait promis d’éradiquer la corruption, a démis de ses fonctions le fils de l’ancien chef de l’État José Eduardo dos Santos. Le président angolais, Joao Lourenço, qui avait promis d’éradiquer la corruption, a démis de ses fonctions le fils

de l’ancien chef de l’État José Eduardo dos Santos qui était à la tête du fonds souverain du pays. Le fils de l’ex-président, surnommé « Zenu », avait été mis en cause dans les Paradise Papers. Le fonds aurait versé des dizaines de millions de dollars à un de ses proches pour gérer cette entité. Depuis qu’il a pris ses fonctions en septembre, Joao Lourenço, dauphin désigné par José

Eduardo dos Santos, a commencé à faire le ménage. Il a ainsi congédié plusieurs patrons des secteurs les plus sensibles du pays (Banque centrale, pétrole, diamant, médias). La fille dos Santos, Isabel, classée femme la plus riche d’Afrique par Forbes, a été évincée en novembre de la présidence de la compagnie pétrolière nationale Sonangol.

ALLEMAGNE

Le syndicat IG Metall s’attaque à la dérégulation sociale Les négociations pour le renouvellement des accords tarifaires dans la métallurgie allemande interviennent dans un climat de tension exacerbée, provoquée par les revendications inédites du syndicat IG Metall pour un droit des salariés à une réduction provisoire du temps de travail. Le syndicat IG Metall réclame une hausse des rémunérations de 6 % pour les salariés de la branche sur la période (environ deux ans) sur laquelle doit courir la prochaine convention collective. Mais c’est d’évidence beaucoup moins cette demande que l’éventuelle introduction d’un droit des salariés aux 28 heures qui alimente un formidable bras de fer avec le patronat. (…) Alors que près de la moitié des salariés du secteur (47 %) sont désormais, de fait, exclus des accords tarifaires de branche puisqu’ils sont tributaires de contrats plus ou moins

précaires (intérim, temps partiel subi, etc.), les dirigeants du syndicat sont déterminés à s’appuyer sur une conjoncture économique plutôt bonne et l’émergence d’une certaine pénurie de main-d’œuvre pour reprendre rien moins que la main sur la flexibilité. (…) Les revendications d’IG Metall sur les 28 heures permettraient aux salariés d’opter, pendant une période allant jusqu’à deux ans, pour une réduction de leur temps de travail. Si une perte de rémunération est concédée, celle-ci serait en partie compensée par une prime annuelle de 750 à 2 400 euros, versée par la partie patronale pour les travailleurs qui ont un enfant, un parent à charge, ou pour ceux qui connaissent des conditions de travail pénibles (3 x 8). Surtout, à la fin de leur période à temps partiel, les salariés se verraient « garantir un droit à réintégrer un emploi et un salaire à taux plein ». IG Metall ne fait pas mystère qu’il compte sur cette disposition

pour permettre une (ré)intégration des plus précaires, en poussant à l’extension « du quota des employés de plein droit », selon les mots de Jörg Hofmann, le président d’IG Metall. De quoi déclencher la furie du patronat. S’il dénonce, sans surprise, la prime compensatoire versée à certains des éventuels candidats aux 28h, il est surtout inquiet de la création d’une échelle qui permette à une partie du personnel de se hisser hors de la précarité, en s’appuyant sur ce droit garantissant la réintégration dans un emploi plein et entier. (…) Alors que le démarrage effectif des négociations tarifaires était prévu pour le 11 janvier, la direction d’IG Metall ne cachait pas qu’elle s’attendait à de « rudes affrontements », compte tenu de la taille d’un enjeu qui, on l’aura compris, dépasse les frontières de la branche. (…) Avec Bruno Odent, l’Humanité du 9/01/2018


PCF VŒUX DU PCF

VŒUX DU PCF

L’époque offre des possibilités inégalées d’épanouissement des capacités humaines

Dans les sections

Pierre Laurent a présenté lundi dernier les vœux du PCF, résolument offensifs tout en dénonçant la politique de Macron, le secrétaire national du PCF revendique l’actualité du « droit au bonheur », et rappelle le « droit au progrès pour chaque être humain, au progrès social, écologique, féministe pour toutes et tous. » « Nous vivons l’époque où les révolutions techniques, scientifiques, démographiques, numériques offrent des possibilités inégalées d’épanouissement de toutes les capacités humaines. » En rappelant cette réalité, Pierre Laurent fustige ensuite la prétendue « modernité d’Emmanuel Macron, version colorisée des vieux scénarios d’exploitation au service de la finance », rappelant la violence des ordonnances sur la loi Travail qui voit déjà ses premiers effets se mettre en œuvre. « La grande bataille pour le progrès humain contre la soumission à la finance sera notre fil conducteur de l’année. » promet-il. « Voilà pourquoi, nous communistes, avons décidé d’entamer l’année 2018 avec la tenue le 3 février prochain à Montreuil d’États Généraux du progrès social. » « Le XXIe siècle est celui qui posera comme jamais à la planète toute entière la question de la modification en profondeur des rapports sociaux ». Rappelant ses propos tenus en novembre, il propose de renouveler « le pari de l’anticipation, de la modernité qui fut celui du manifeste de Marx et Engels. » dont nous fêterons cette année le 170e anniversaire. Osons nos révolutions était le thème de ces vœux 2018.

Le capitalisme et le libéralisme se trouvent en effet mis en accusation, par exemple au travers de l’affaire Lactalis. Cette affaire démontre que l’écologie et le social ne font désormais qu’un, on a ainsi la preuve par l’exemple que les politiques libérales conduisent à des désastres. Pourtant l’argent existe et la lutte contre l’évasion fiscale reste une priorité pour le groupe communiste au Sénat qui utilisera sa niche parlementaire le 7 mars prochain pour déposer le projet de loi de résolution pour une COP fiscale. « Le PIB de la France est de 2 200 milliards d’euros. Mais, pour comparaison, la capitalisation boursière du CAC 40 atteint 1 200 milliards d’euros et dégage 73 milliards d’euros de profit. Voilà où est l’argent qui manque aux budgets publics, aux salaires, aux cotisations sociales. Les exonérations d’ impôts aux entreprises, notamment les plus grandes, CICE, CIR, cadeaux fiscaux, représentent cumulés un manque à gagner équivalent à 25 % du budget de l’État. » Les 10 plus grandes fortunes de France détiennent 240 milliards d’euros de fortune. Mais que fait le gouvernement ?

« Il pique 5 euros par APL dans la poche de ceux qui n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois(…), offre 4,6 milliards d’euros de cadeaux fiscaux aux plus riches. Et prend autant dans la poche des retraités via la CSG. » Des luttes émergent dans ce contexte : nos parlementaires sont à pied

d’œuvre, et l’hôpital, les EHPAD seront une de nos grandes causes en 2018 alors que des milliers d’agents hospitaliers sont en lutte. C’est l’inquiétude des bacheliers de 2018. Sous couvert d’une meilleure gestion des flux, le « Plan Etudiants » légalise et généralise la sélection à l’entrée de l’université. Là encore, une belle bataille d’avenir à mener. C’est le combat des femmes pour l’égalité et contre les violences sexistes ! « Nous sommes à leurs côtés également. » Enfin, dit-il « faire le choix du progrès social est aussi un choix de civilisation. », qui affronte ce que permet ce système capitaliste, des trafics à l’esclavage en passant par l’évasion fiscale « S’attaquer à ce système d’exploitation et au pillage de la nature, construire l’ humanité de demain, devient une urgence. » Au plan international, on retiendra, en plus de la cause palestinienne, la question européenne pour « reconstruire une union de peuples souverains, solidaires et associés, loin de la caricature ultra-libérale qu’est devenue l’Union Européenne. (…) » Ce qui sera au cœur de la campagne des européennes de 2019. Tout cela appelle pour Pierre Laurent un congrès du PCF « dans l’action, plein de combativité et avec la volonté de réinventer le Parti communiste et la gauche dont notre peuple a besoin pour construire un nouvel avenir d’émancipation humaine. » Des vœux résolument offensifs, appelant à l’action et la mise en mouvement. S.B.

PÉTITION : WWW.2PEUPLES2ETATS.FR

Pour une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens

Il est plus que jamais le moment pour la France de reconnaitre l’État de Palestine, aux côtés d’Israël, dans les frontières de 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale. Une pétition est en ligne « Monsieur le président, Les déclarations de Donald Trump du 6 décembre 2017, considérant de manière unilatérale Jérusalem comme capitale d’Israël, violent le droit international et éloignent la perspective d’une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens en niant les résolutions adoptées par l’ONU pour y parvenir. La reconnaissance, aux côtés d’Israël,

de l’État palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale et l’application de toutes les résolutions de l’ONU pour une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens doivent être la priorité des gouvernements attachés à la paix, au respect du droit et à une solution politique juste. La décision étasunienne a été dénoncée et condamnée lors de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU du 8 décembre et le 9 décembre, par les membres de la Ligue arabe réunis au Caire. L’Union européenne comme le Vatican a réaffirmé son soutien aux résolutions de l’ONU et à la solution à deux États conforme à ces résolutions.

Vous avez reçu à Paris, le 10 décembre 2017, le Premier ministre israélien et “désapprouvé” la position de Donald Trump, en qualifiant de “regrettable” le pas franchi par l’administration américaine. Vous avez redit l’attachement de la France au droit international, aux résolutions de l’ONU et à la solution à deux États. Nous vous demandons instamment, de reconnaître maintenant officiellement l’État palestinien comme vous y encourageaient le vote de parlementaires français en décembre 2014, les institutions internationales dont la Palestine est membre (de l’UNESCO depuis 2011, et de l’ONU en qualité d’État observateur depuis 2012), ainsi que 136 pays parmi lesquels en Europe la Suède, la Pologne, la Hongrie, la Bulgarie et le Portugal qui ont déjà fait ce geste pour la paix. C’est l’initiative qui est attendue de la France à travers le monde et dans notre propre pays. » Vous pourrez aussi signer cette pétition à l’occasion des 8h pour la Palestine (lire page 8).

Bassin d’Arcachon et du Val de l’Eyre : samedi 20 janvier, à partir de 10h30, réunion de rentrée et de remise de cartes, 61 bis avenue de la Libération à Biganos. Les Deux rives : jeudi 25 janvier à 18h30, salle du stade à Saint Caprais de Bordeaux Mérignac (rectification) : jeudi 25 janvier à partir de 18h30, à la salle des fêtes de Capeyron, un apéritif sera offert. Bègles : 26 janvier à 18h, au siège de la section, 12 rue du Prêche, autour d’une galette. Nord Médoc : samedi 27 janvier à 16h, à Castelnau Médoc (ancienne salle des fêtes).

CONGRÈS EXTRAORDINAIRE 2018

Étapes par étapes Le congrès extraordinaire du PCF est fixé aux 23-25 novembre prochain. Il sera préparé par toute une série d’initiatives appelées à s’épauler et à converger. Rappel : quatre grandes thématiques de travail ont été retenues. La première étape de travail s’intitule Les luttes et le combat communiste aujourd’hui. Elle se décline en neuf chantiers. Premier axe, ou premier chantier : les États généraux du progrès social. Autres chantiers : l’écologie, avec des assises en mai ; les droits des femmes ; l’égalité des territoires et la démocratie (avec une date importante : la rencontre Niemeyer du 26 janvier) ; culture (une convention est prévue en septembre) ; la paix (avec une initiative le 22 septembre); les solidarités concrètes ; la lutte contre le racisme et la révolution numérique (avec la programmation d’états généraux les 9 et 10 mars). Tous ces chantiers participent de l’élaboration d’un projet communiste du XXIe siècle, synthèse pilotée par Guillaume Roubaud-Quashie. Autre grande question de cette préparation du congrès, La démarche de rassemblement et de transformation dans la société française. Ici deux chantiers sont lancés. Le premier porte sur l’analyse de l’état de la société française, les conditions de la lutte des classes. Il est pris en charge par Marc Brynhole et le groupe Idées du PCF. Le second chantier s’intitule Orientation de notre démarche stratégique de transformation et de rassemblement, avec un bilan partagé de la période écoulée et des enjeux de la période nouvelle. Un Conseil national lui sera consacré les 10 et 11 février prochains. Pierre Laurent et une équipe de 15 camarades vont piloter ce travail. Le 3e thème porte sur les transformations du Parti. Il faut répondre aux questions : quelle organisation à définir ? Quelles transformations concrètes opérer ? Emilie Lecroq va suivre cet enjeu qui s’attaque aux 5 sujets suivants : le parti et les classes populaires ; les nouveaux modèles d’organisation dont on a besoin ; la politique de formation ; la communication ; la conception et le rôle de nos directions. Un débat est prévu sur les européennes avec un Conseil national sur le sujet (mise en campagne, sens de notre campagne, type de liste à construire), les 30 et 31 mars, première étape du débat dans le Parti.

PCF HAUTE LANDE

Rencontres rurales « Glyphosate, produits phytosanitaires, agriculture : l’urgence de changer de modèle ». Le débat sur l’interdiction du glyphosate n’est il pas le révélateur d’une conception du développement productiviste et néolibéral, qui met en danger notre santé, notre environnement, le statut et l’avenir des agriculteurs, des exploitants forestiers ? Son interdiction ne doit-elle pas signifier la transformation d’un système agricole à bout de souffle ? Lequel et comment ? 1re rencontre rurale citoyenne, vendredi 2 fevrier à 18h30, à Saint-Symphorien (salle des conférences), avec la participation de responsables politiques et syndicaux, du secteur agricole et autres. La section du PCF du pays Paroupian vous invite à cette première réunion d’un cycle de rencontres rurales organisées par le PCF. La fête de la ruralité 2018 aura lieu le samedi 30 juin 2018 à Lassus, commune de Saint-Symphorien.

SOUSCRIPTION

Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soitil, contribuera effica- cement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF, lance une souscription afin de mener nos prochaines échéances politiques, notre objectif est de 70 000 euros.

Les Nouvelles 18 janvier 2018 • 7


CULTURE & SOLIDARITÉ À JÉRUSALEM COMME À GAZA

par Jeanne R.M.

Justice pour la Palestine Communiqué de Palestine33 La décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale de l’état d’Israël est un nouveau coup qui vient de frapper le peuple palestinien. Jusqu’à ce jour, aucun président des États-Unis n’avait osé franchir ce pas, car cela signifiait renoncer à toute solution de paix. Alors que le plan de partage de l’ONU de 1947 prévoyait de placer Jérusalem et sa proche banlieue sous contrôle international, en 1948 Israël s’empare de la partie Ouest de la ville, puis annexe en 1967 sa partie est et décide unilatéralement d’en faire sa capitale. Depuis 70 ans, la politique israélienne du fait accompli est à l’œuvre. Depuis 50 ans, colonisation, accaparement des terres et des ressources, humilia-

tions, expulsions et répression de la population palestinienne n’ont pas cessé. Plus de dix ans d’un blocus sans pitié et d’attaques dévastatrices de la bande de Gaza ont des conséquences terribles sur l’environnement, la santé physique et psychique de ses habitants. Si Jérusalem et Gaza sont aujourd’hui les cibles privilégiées, l’ensemble de la Cisjordanie n’est pas épargnée. L’Union européenne – et la France – condamnent verbalement mais leur passivité en acte permet la poursuite de la colonisation et d’une véritable situation d’apartheid. toutes les formes de résistance de la population palestinienne se heurtent à la répression de l’armée d’occupation, morts et blessés, perquisitions et arrestations, détentions administratives (dont celle du franco-palestinien Salah

Hamouri). Même des enfants sont emprisonnés… Seules des sanctions imposeront à l’État d’Israël le respect du droit et l’application des résolutions de l’ONU ! Palestine33 est membre de l’AFPS (Association France Palestine solidarité) et n’est rattachée à aucun parti ou école de pensée. Par l’organisation de conférences, de manifestations, ou l’appui financier à des actions de terrain, l’association soutient le peuple palestinien dans sa lutte pour la liberté et la paix. L’association collabore avec les structures coordonnées au sein de la Plateforme française des ONG pour la Palestine, et est l’une des organisations du Collectif girondin pour une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens. contact@palestine33.org

PAR JEAN-PIERRE COSSE

Un nouveau livre sur Alain Juppé et le Rwanda Le 4 avril 2014, à l’Escale du livre de Bordeaux, Alain Juppé s’est écrié, devant le livre de Jean-Pierre Cosse sorti en février de la même année sous le titre Alain Juppé et le Rwanda (éd. L’Harmattan, 570 pages) : « Affabulations mensongères ! Je suis indigné, je vous répondrai ! » L’ancien ministre des Affaires étrangères du gouvernement de cohabitation d’Édouard Balladur, de 1993 à 1995, n’aurait depuis lors jamais daigné répondre aux éléments, pourtant nombreux et précis, avancés par l’auteur.

« Le génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda entre avril et juillet 1994, et accompli avec une vertigineuse efficacité par les extrémistes hutu – plus d’un million de morts en seulement cent jours –, est aussi une page de l’histoire politique et militaire de la France, rappelle l’auteur. Depuis 1994, Alain Juppé évite soigneusement les questions gênantes, nie la réalité des faits et se contente de reprendre sa gigantesque fable truffée d’erreurs, de contre-vérités et d’inventions. Cette imposture doit être démasquée ». C’est la mission que s’est fixée Jean-Pierre Cosse en rédigeant ce nouveau livre, plus concis, et donc plus accessible, que le précédent.

« Maintenir comme le fait Monsieur Juppé un bouclier de désinformation, poursuit Jean-Pierre Cosse, c’est mépriser l’immense travail de vérité des témoins et des chercheurs. C’est également mépriser le citoyen. En dénonçant l’imposture et en (r)établissant les faits, ce livre a pour objet de rendre hommage à la mémoire des victimes. Et au peuple rwandais son destin. » Génocide des Tutsi, l’imposture Alain Juppé et le Rwanda (1993-1994) Par Jean-Pierre Cosse, préface de Martin Verlet, éditions L’Harmattan, ISBN : 978-2-343-13395-9 -18 € 200 pages.

PETITE MÉDIATHÈQUE DE SAINT-PIERRE D’AURILLAC

La Nuit de la lecture « La nuit de la lecture » le samedi 20 janvier démarrera à 11h car on sait bien qu’à Saint-Pierre d’Aurillac, la nuit tombe de bonne heure. Beaucoup d’artistes, comédiens, dessinateurs, chroniqueurs, musiciens, seront présents. Puis comme cadeau aux lecteurs, la petite médiathèque proposera 42 nouveaux titres dont tous les prix littéraires 2017. Enfin pour les jeunes de 7 à

15 ans, les inscriptions à l’opération Lire Élire 2018 sont ouvertes. Au programme de la nuit de la lecture : 11h : Rencontre d’auteurs-es avec Adèle Blazquez et la revue Panthère première, Amélie Simone et Jérémie Cröuch scénariste et dessinateur de Coup deux barres

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde, M. Lavallée Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932

8 • Les Nouvelles 18 janvier 2018

CHRONIQUE

16h : Contes de Gascogne avec Eva Vicente pour les petits et les grands 17h : Je sauve le monde dès que je m’ennuie spectacle littéraire et musical par la Compagnie du Si (à partir de 7 ans) 18h : Lecture à haute voix avec Gérard Blot : lecture de pages du livre Hazembat le marin de Robert Escarpit, Martine Amanieu lira un poème de Mahmoud Darwich, lecture/concert avec Valérie Capdepont et Erik Baron : Improvisations textuelles et sonores, Alain Chaniot… surprise… Tous les intervenants ont voulu participer gracieusement dans le cadre de cette « nuit de la lecture » pour aider la Petite Médiathèque de St Pierre dans son action culturelle. Toutes les animations auront lieu à la Petite médiathèque et dans les salles voisines. Renseignements : mairie de St Pierre d’Aurillac 05 56 63 30 27

« Éloge de la distinction » On la trouvait plutôt jolie Lily ! Elle arrivait des Somalies, Lily… Je chante et rechante, pas moyen d’être ensemble dans le rythme. Mais qu’est-ce qui lui pris à Pierre Perret de faire une harmonisation pareille ! Les altos sont au dessus des sopranes, les ténors à tue-tête et les basses trop basses. Une cadence chaloupée, La chorale démontée. Le chef de cœur halète. J’ai eu la chance d’aller au conservatoire très jeune, des parents acharnés à ma réussite sociale et scolaire. Le solfège fut ardu, le piano plus aisé. Le professeur aurait préféré que je regarde le métronome plutôt que de me déhancher sur mon tabouret aux sonates de Brahms, Chopin et autres auteurs rock n’ roll enseignés. J’ai toujours aimé danser, balancer mon popotin quelque soit la musique, berbère, grecque ou peul, hard, soft et valses à trois temps. Même ses petits coups de baguette n’y firent rien. Quand je chante, je danse, je ne peux pas dissocier. Elle croyait qu’on était égaux Lily, au pays d’Voltaire et d’Hugo, Lily… Je suis coincée entre les choristes, sérieux, impassibles, concentrés sur la partition. Je ne fais pas exprès. La note, la mélodie sortent de mon corps par tous les orifices, appuient sur tous mes muscles et déclenchent des mouvements que je ne contrôle pas, une danse souple, entrainée depuis tout ce temps. Je devais mourir avant même d’être née. Ils auraient dû me tuer, ils y avaient pensé et leur avaient fortement conseillé. Mon cœur était troué, mon estomac noué, mes jambes tordues et mon cerveau arriéré. Il fallait m’éradiquer, j’étais une tare pour notre société, une dégénérescence impromptue. Ma mère a tenu tête, mon père s’est battu avec les experts médicaux. Ils m’attendaient depuis déjà trop longtemps. Alors on leur a promis l’enfer, la damnation éternelle. L’enfer des jours et des nuits, des hospitalisations répétées qui ruineraient notre sécurité sociale, déjà très en déficit. Ils étaient coupables de cette situation, il ne faudrait pas se plaindre à l’avenir. Et c’est pour conjurer sa peur Lily, qu’elle lève aussi son poing rageur, Lily… La danse a redressé mes jambes, ma gorge déployée, mon intelligence à rude épreuve. Mon cœur suturé a couru, contre le temps, la montre, le chronomètre. Je fredonne et bouge la vie que mes parents ont souhaitée. Tous le savent, mes yeux de Chine, ma langue charnue et ce petit pli au creux de ma main droite, j’ai un chromosome de plus que toi, mon troisième 21, celui des entrechats mélodiques et des valses enchantées. Que tu es belle ma Lily !

49 jours, carnets d’une faiseuse d’anges et

Eva Humana est, Les petites nouvelles de Jeanne R.M

14€

19€

Disponibles à la fédération de Gironde du PCF 15 rue furtado 33800 BORDEAUX


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