Jeudi 25 janvier 2018 - N° 2239 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro
P CF
É T I L I B O M E D E L S B A S A P E R L U L D E V U O S N E S C SAN SSOUR RE s4 page
et 5
TESSI LE HAILLAN
DROITS DES FEMMES À BORDEAUX
LES 78 DE LA SNCASO
Victoire à TCI-TCB
Un combat international
Martyrs de l’aéronautique
P.2
P.3
P.8
ACTUALITÉ DÉCÈS DE JOAN TARIS
TESSI LE HAILLAN
« Un amoureux de la politique, sincère dans son engagement de jeunesse »
La victoire des grévistes de TCI-TCB
Âgé de 41 ans, Joan Taris, ex-président du Modem Gironde et adjoint au maire du Bouscat s’est donné la mort, le week-end dernier à Bordeaux. Nous publions la réaction de Sébastien Laborde, responsable départemental du PCF. « C’est avec stupéfaction et tristesse que j’ai appris dimanche la disparition de Joan Taris, responsable politique du modem, conseiller régional et municipal au Bouscat. Nous étions, avec Joan, de la même génération de militants, et nous avons grandi dans la même ville. Nous nous sommes affrontés sur le plan politique sur bien des terrains depuis plus de 25 ans. Joan Taris était un homme profondément amoureux de la politique, sincère dans son engagement de jeunesse autour de la famille des démocrates chrétiens. Centriste et pro-européen, les sujets de débat ne manquaient pas entre nous, mais nous avions, au long de ces années, noué des liens amicaux. Nous nous rappelions souvent nos années de fac et notamment les campagnes électorales où nous étions opposés, les campagnes politiques à l’université, puis sur le terrain politique girondin. Joan se distinguait parmi les hommes et les femmes politiques du département. Profondément humain, il entretenait avec beaucoup des rapports cordiaux et amicaux, malgré la dureté de la vie politique. Sa disparition brutale plonge sa famille et ses proches dans la douleur. J’adresse, au nom de la fédération de la Gironde du PCF, à son père, à son oncle et sa tante, à sa famille et à ses proches mes sincères condoléances. »
Les 16 salariés en grève depuis le 3 janvier de TCI-TCB (Traitement chèque interbancaire et Traitement chèque de Bordeaux) ont mis un terme à 13 jours de conflits sur une victoire.
MARDI 30 JANVIER
Appel à la grève de tous les EHPAD Les syndicats CGT, FO, CFDT, UNSA et CFTC appellent à la grève, mardi 30 janvier, de tous les établissements accueillant des personnes âgées (EHPAD) et des services à domicile. Un piquet de grève est déjà annoncé de 13h à 15h à Langon (Val de Brion) et La Réole. Les salariés de tous les établissements accueillant des personnes âgées (EHPAD) et des services à domicile sont appelés à faire grève mardi 30 janvier pour protester contre le manque d’effectifs qu’a aggravé la suppression des emplois aidés et qui risque de s’aggraver, encore, avec la loi Vieillissement, dite « ASV ». Les syndicats CGT, FO, CFDT, UNSA et CFTC signalent que l’amélioration de l’accompagnement, des services et des soins envers les personnes âgées est indissociable de l’amélioration des conditions de travail des professionnels. Ils exigent du gouvernement : - un agent ou un salarié par résident, comme le prévoit le Plan solidarité grand âge ; - l’abrogation des dispositions législatives relatives à la réforme de la tarification des EHPAD (loi du 28 décembre 2015) et les retraits des décrets ; - l’arrêt des baisses de dotations induites par la convergence tarifaire et, par conséquent, le maintien de tous les effectifs des EHPAD, y compris les contrats aidés, qui doivent être intégrés et sécurisés ; - l’amélioration des rémunérations, des perspectives professionnelles et de carrières, dans le cadre du Statut et des conventions collectives nationales.
« Il n’y avait jamais eu de grève dans ces 2 filiales », rappelle Gérard Lamarque, secrétaire général de la CGT FAPT 33, qui a accompagné le conflit. Le syndicat a été contacté par des adhérents du site, exposant un mécontentement qui durait depuis le printemps 2017. « Le groupe compte 70 filiales, explique Gérard Lamarque. Dans une filiale, les primes aux bénéfices peuvent aller jusqu’à 6 000 euros et eux n’avaient rien. À l’époque, ils avaient menacé d’une grève et avaient obtenu une prime de 1 000 euros. Mais en fin d’année, aucune augmentation de salaire n’était prévue, pour certains cela durait depuis 15 ans, alors que le groupe a fait 60 millions d’euros de bénéfices en 2016 ». Partis pour faire 2 ou 3 jours de grève, 16 salariés reconduiront le mouvement chaque matin durant 13 jours.
Bahia la mort
La naissance de
de
L’HÔPITAL PUBLIC
Robert PICQUE
RÉSISTONS ET PROPOSONS UNE ALTERNATIVE
RASSEMBLEMENT
VIER 2018 samedi 27ntJAl’hN ôpital ROBERT-PICQUÉ
ATION
T suivi d’une MANIFrES du site en voiture* autou
Courriel : comiterobertpicque@laposte.net
(*ET À VÉLO )
site internet : www.comiterobertpicque.affichage.one
2 • Les Nouvelles 25 janvier 2018
- L’arrêt de la modulation du temps de travail (certains salariés ne savaient pas le matin quand finirai leur journée). - Une prime exceptionnelle d’au moins 1 000 € sans condition. - L’attribution de chèques-cadeaux de 60 € en fin d’année. - L’attribution de la prime de productivité (160 €) pour tous et la révision des critères d’attribution. - Des entretiens individuels d’évolution de carrière. - L’attribution de tickets restaurant aux salariés du Groupe basés à Rennes et au Haillan dans la filiale BIP.
Surpopulation et manque de personnel Mercredi, le mouvement social des surveillants pénitentiaires se poursuivait, à la prison de Gradignan, comme dans les 122 établissements pénitentiaires mobilisés sur 188 en France. Les surveillants manifestent contre la dégradation de leurs conditions de travail, depuis l’agression de gardiens de la prison de Vendin-leVieil (Pas-de-Calais), le 15 janvier.
Faute d’accord avec le gouvernement, les syndicats UFAP-UNSA, FO et CGT-Pénitentiaire, ont appelé à poursuivre les blocages. À Gradignan, suite à l’utilisation du gaz lacrymogène, lundi matin, par les CRS pour mettre fin au blocage, les surveillants de prison ont présenté des arrêts maladie en cascade. À l’extérieur, la surveillance des miradors est assurée par des policiers. À l’intérieur, en détention, des officiers
ont été réquisitionnés. Les syndicats dénoncent un parc pénitentiaire obsolète et un manque flagrant de personnel. Le député FI de la 3e circonscription de la Gironde, Loïc Prud’homme, qui avait visité l’établissement en automne en a fait le constat. Il parle d’une surpopulation de près de 200 %, de bâtiments vétustes et du manque d’au moins 10 postes de surveillants (Sud Ouest du 23/01/18).
JOURNÉE D’ÉTUDE
Que reste-t-il de mai 68 ?
serait
à partir de 14 h deva
- Les tickets restaurant à 7,80 € pour tous, soit 93 euros mensuels de pouvoir d’achat.
- Et c’est peut-être la plus importante : la création d’une Unité économique et sociale, dans laquelle la CGT sera partie prenante, avec création d’un Comité d’entreprise, d’un CHSCT et instauration de la prime de participation aux bénéfices. « La CGT est maintenant présente dans l’entreprise, les salariés seront représentés et pourront mieux se défendre et négocier les prochaines augmentations de salaires, commente le responsable syndical. Ils ont tenu malgré une météo catastrophique mais avec le soutien des structures départementale et locale de la CGT, de militants des entreprises du secteur et de la mairie du Haillan. Ils sortent satisfaits de ce conflit. Rien ne sera plus jamais comme avant. » La CGT appelle toujours à la solidarité financière, les dons sont à envoyer à : Syndicat CGT des Activités Postales et de Télécommunications de la Gironde, Bourse du travail, 44, Cours Aristide Briand, 33000 Bordeaux
PRISON DE GRADIGNAN
COMITÉ ROBERT PICQUÉ pour la défense et le développement de l'hôpital public 29 avenue Jeanne d'Arc -33130 BÈGLES
Les négociations avec la direction ont été difficiles mais les grévistes ont obtenu des avancées importantes : - 1 % d’augmentation générale des salaires.
Lundi 29 janvier, 20 cours Pasteur à Bordeaux (tram 8/arrêt Musée d’Aquitaine), de 14h à 19h30 : journée d’étude préparée par Pierre Robin avec l’IHS-CGT AQUITAINE Cinquante ans après le plus grand conflit social que la France ait connu, dans lequel se sont inpliquées plusieurs générations, des étudiants mais aussi des salariés, provoquant une onde de choc qui a parcouru les générations suivantes, les « événements de mai 68 » continuent d’interpeller, de questionner, de déranger… La « commémoration » de 2018 ne sera pas seulement le fait de nostalgiques qui revivent avec émotion des moments exaltants ou d’« anciens combattants qui veulent enterrer dans l’oubli « l’aventure » où ils estiment s’être fourvoyés, parce qu’ils ont changé et renié les idéaux de leur jeunesse.
Le mouvement représente encore aujourd’hui une expérience riche, il fut porteur de valeurs humaines toujours d’actualité. Il ne peut être enfermé, comme anesthésié, dans les vitrines des musées, vidé de son souffle, de son insolence, de l’espérance qu’il a nourrie. Dans le cadre de cette journée d’étude organisée par les Rencontres la classe ouvrière c’est pas du cinéma et l’Institut d’histoire sociale CGT d’Aquitaine, les interventions et débats tenteront d’évaluer les répercussions qu’a pu avoir le puissant mouvement de rupture que fut mai 68, les changements qu’il a introduit dans différents domaines de la vie sociale, et comment ces transformations ont pu perdurer jusqu’à aujourd’hui. Programme : 14h : Présentation, par Pierre Robin, historien. Suivie de quatre contributions-débats ciblées sur des aspects
particuliers de l’apport de mai 68. 14h30 à 15h : la place et le rôle des femmes, par Maryse Dumas, secrétaire confédérale de la CGT de 1995 à 2009. 15h10 à 15h40 : L’évolution de la jeunesse et sa place dans la société, par Vincent Tiberj, sociologue, professeur des universités associé à Sciences Po Bordeaux. 15h50 à 16h20 : Les droits et acquis de 68 et leur évolution, par Lucien Gay, de l’Institut d’histoire sociale CGT d’Aquitaine. 16 h30 à 17h : Pratiques syndicales et formes de luttes ouvrières pendant et après 68, par Jean Lavie, président de l’Institut d’histoire sociale CGT d’Aquitaine. 18h : Synthèse par Michel Pigenet, professeur émérite, Université Paris 1, responsable du Centre d’histoire sociale du XXe siècle. Suivie d’un débat.
ACTUALITÉ
Editorial
DROIT DES FEMMES
Le féminisme, plus que jamais un combat international !
Plus de 40 personnes étaient réunies, le samedi 13 janvier dernier, au Centre culturel des Alevis de Gironde à Cenon des femmes principalement, quelques hommes aussi, jeunes et moins jeunes, militant-e-s féministes, politiques, syndicales, associatives mais aussi simples citoyen-ne-s, réuni-e-s à l’appel du Collectif bordelais pour les droits des femmes. Après un bref rappel historique sur les origines du Collectif (né en 1990 peu après le collectif national pour défendre le droit à l’IVG), les participants ont discuté de ce qu’ils attendaient du Collectif : faire converger leurs luttes afin de donner la voix la plus forte possible au combat pour l’égalité, former les militant-e-s, mais également débattre avec le plus grand nombre.
Après ce moment d’échange, un travail en ateliers thématiques a été mis en place. Dans l’atelier sur les questions de la solidarité internationale et sur la situation des femmes migrantes – outre la décision de mettre en place, au sein du collectif, une commission dédiée – on a beaucoup parlé de la situation des femmes polonaises. Depuis de nombreuses années, les ultra-conservateurs, régulièrement au pouvoir en Pologne, avec le soutien de l’Église catholique, s’attaquent au droit des femmes polonaises à disposer librement de leur corps (moindre accès à la contraception, droit à l’IVG limité aux cas de malformation du fœtus, danger de mort pour la mère et viol). À ce jour, seuls 1 000 avortements légaux sont pratiqués en Pologne par an pour une population de 38 millions d’habitants. On estime entre 100 000 et 150 000 le nombre d’avortements clandestins
par an. Mais les attaques au droit à l’IVG ne s’arrêtent pas là. Depuis leur retour au pouvoir, en 2015, les ultraconservateurs du parti « Droit et justice » essayent de faire interdire le peu de droit à l’IVG existant encore. Le projet de libéralisation de la loi, prônant l’accès libre à l’IVG, à la contraception et à l’éducation à la sexualité, pourtant soutenu par plus de 40 % de citoyen-ne-s et qui a réuni plus de 400 000 de signatures, vient d’être rejeté par le Parlement polonais. En dépit de ce premier recul faisant suite à la mobilisation générale de polonaises en 2016, les mouvements conservateurs persistent. Un projet de loi interdisant l’avortement aux femmes enceintes de fœtus souffrant de malformations irréversibles et létales (soit la quasitotalité des avortements pratiqués officiellement) sera prochainement examiné par la commission de santé du Parlement polonais. Face à ce nouveau recul, les féministes polonais-e-s et européen-ne-s ont décidé de se mobiliser. Le Collectif bordelais pour les droits des femmes a co-signé un communiqué de presse et participé, le 17 janvier, au Planning familial, à une conférence de presse avec les organisations polonaises « Democracy is OK! » et « Association de Défense de la Démocratie en Pologne ». MC Gonzalez Animatrice de la commission Droits des femmes du PCF33
TRAITEMENT DES DÉCHETS, RÉSEAU DE CHALEUR
Besoin d’une régie de service public La Métropole gère en délégation de service public les déchets sur Bègles avec Astria et sur Cenon avec le complexe thermique. Des travaux de maintenance importants s’imposent dans les réseaux souterrains du réseau de chauffage urbain de la Rive Droite. Ces investissements posent la question de l’avenir que l’on donne à cette filière et son statut. Jean-Claude Feugas, pour le groupe communiste à la Métropole, a une nouvelle fois défendu l’ambition d’une régie publique. « (…) L’impact croissant des actions de prévention de la production de déchets de collecte pose la question du devenir à court et moyen terme des installations de traitement des Ordures ménagères résiduelles (OMR). La loi NOTRe a confié aux conseils régionaux de nouvelles compétences dans le cadre d’une planification régionale pour la prévention et la gestion de l’ensemble des déchets. De fait, les installations métropolitaines qui prennent déjà en charge des collectes départementales seront
certainement sollicitées dans un proche avenir. Les orientations proposées dans cette délibération portent sur 3 points.
Le 1er concerne le schéma d’évolution technique des équipements à court terme et propose des scenarii intéressants de par leurs études mais ils sont pour deux d’entre eux “plombés” par des incertitudes. La principale est le maintien en activité – après toutes les modernisations nécessaires imposées par la règlementation toujours évolutive – de l’usine de Cenon après 2027. Notre groupe partage, sur ce chapitre, l’analyse portée par l’ADEME dans ses avis et se positionnera, si nécessaire, pour la pérennisation du site avec notamment l’aspect social de cette valorisation énergétique favorable à nos concitoyens et toutes les garanties environnementales nécessaires au plan de la santé, comme à ce jour. Une autre incertitude est à prendre en considération en 2020 : le résultat des sondages sur la géothermie et ses possibilités. La conclusion nous
semble frileuse et il apparait utile de rester dans la prospective d’un scénario “haute valorisation”et voir la possibilité d’une étude sur la base d’une variante par les futurs délégataires. (…) Sur le 3e point, le choix du mode de gestion, chacun connait ici la position (…) de notre groupe pour la régie. Il s’agit bien là, avec la proposition de la concession avec travaux, d’un choix éminemment politique qui n’est donc pas favorable majoritairement à cette nécessité qu’est la maitrise par la puissance publique de la gestion des services publics. (…) Il me semble donc que, comme sur les transports, nous aurions besoin de mieux travailler le lien avec les autres territoires. Nous sommes étonnés que ne soit pas venue en débat la possibilité de la création d’un syndicat mixte. Cela aurait permis une meilleure appréhension des enjeux et un partage des coûts des rénovations qui s’imposent et nous aurait offert la possibilité de la création d’une SPL (Société publique locale). (…) En l’état, la concession ne nous convient pas, nous voterons contre ce rapport. »
Versailles 23 janvier 2018 : au bonheur des riches Le gratin de la fortune mondiale s’est réuni autour du président qui se rêve monarque pour fêter l’année de tous les records : des dividendes, du nombre et de la richesse des milliardaires. La France tient son rang. Elle est la championne des dividendes versés et ceux-ci ont dépassé pour la 1re fois 50 % des richesses créées. Pour ces milliardaires, les 140 grands patrons invités par Macron qui se retrouvent par la suite au sommet de Davos pour disserter sur « la fracture sociale », il était de bon ton de fêter cette apothéose dans la discrétion. La presse n’était pas invitée. Vont-ils investir en France ? Macron leur donne des gages : suppression de l’ISF, méthode rapide et autoritaire avec les ordonnances, offensive violente pour casser un siècle de conquêtes sociales. Mais – car il y a un mais – la bataille contre ces réformes antisociales ne fait que commencer. Chez Pimkie, les syndicats ont empêché le recours à la rupture conventionnelle collective. Un mouvement de colère grandit dans les hôpitaux, comme à l’hôpital St-André, chez les gardiens de prison, dont Gradignan, pour leurs conditions de travail, leur sécurité. Les résistances sont fortes dans les collectivités locales face à l’injustice de cette politique au service des milliardaires. Appel à l’action à la mairie de Mérignac le 8 février. Ce même jour, à Paris, les cheminots se mobilisent pour dénoncer les difficultés majeures auxquelles est confrontée la SNCF, qui fête cette année ses 80 ans. Difficultés liées aux injonctions du gouvernement d’abaisser les coûts et d’accroitre toujours la rentabilité qui entrainent les suppressions de dessertes, l’abandon de certaines activités comme les trains de nuit ou le ferroutage avec des menaces sur le devenir du site d’Hourcade. Les salariés de TCI-TCB du Haillan (traitement du chèque interbancaire) viennent d’obtenir, après 13 jours de grève des augmentations du pouvoir d’achat et la création du comité d’entreprise (lire page 2). Les résistances s’organisent. Pour qu’elles prennent corps, qu’elles s’amplifient et convergent, il ne suffit pas, comme le dit Sébastien Laborde « d’être les meilleurs opposants à Macron mais d’être en capacité d’ouvrir pour les luttes actuelles une perspective de changement réel qui rompe avec les politiques menées depuis 30 ans ». Dans ce contexte, la tenue des État généraux du 3 février va permettre de construire ensemble des objectifs de lutte, des propositions de loi, en désignant clairement les adversaires : surtout la Finance et les hommes à son service.
Claude Mellier membre de l’exécutif du PCF 33
Les Nouvelles 25 janvier 2018 • 3
MOBI L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
PCF
Pour consommer moins d’énergie Pas de mobilité durable sans nouvelles ressources L’hyper-concentration des activités dans quelques très grandes métropoles est par essence génératrice d’une sur-mobilité, et de déplacements domicile-travail plus longs, alors que l’augmentation des prix des logements oblige les salariés à se loger de plus en plus loin du lieu de travail. La politique de désertification des services publics dans les territoires ruraux participe également d’un accroissement des temps de transport, et creuse les inégalités territoriales. Un rééquilibrage est nécessaire. Une politique volontariste d’urbanisme commercial est également essentielle. La France est en Europe le pays de l’hypermarché (plus de 50%
des ventes de détail alimentaires) et des grandes zones commerciales en entrées de villes, générateurs de très nombreux déplacements automobiles et d’étalement urbain. Le symptôme le plus évident en est la désertification des commerces de centres-ville qui touche un nombre croissant de villes moyennes. Via l’outil très efficace de la taxation des parkings d’hypermarchés et de centres commerciaux, il faut favoriser d’autres formes de commerces plus accessibles à pied, à vélo et en transport collectif, comme les commerces de centre-ville ou de centres-bourgs et les petits et moyens supermarchés.
TRANSPORT INDIVIDUEL
Doux et décarbonné Les modes de déplacements doux, la marche et le vélo, sont totalement sous-développés en France. Leur relance constitue un enjeu majeur et prioritaire. Il faut à la fois créer un réseau cyclable structurant de plus de 100 000 kilomètres à l’échelle du pays, et aménager les villes pour que la part modale du vélo dépasse 10 %, voire 15 % à l’horizon 2030. Le développement de la marche est également lié à une autre conception de l’aménagement du territoire, et en particulier des villes, qui concentrent une part majoritaire de la population française. La ville à 30 à l’heure doit devenir la norme, seuls quelques grands axes pouvant rester à 50 km/h. Parallèlement, la réalisation de plans piétons dans le cadre des PDU doit devenir obligatoire, et les aménagements bénéficier de crédits de l’AFITF. Le développement de la marche sera également lié au recul de l’étalement urbain, qui doit être obtenu par des politiques actives d’urbanisme. Tous les déplacements ne pourront être assurés en transports collectifs et en modes doux, en particulier dans les zones rurales. Il doit y avoir à terme moins de trafic automobile qu’aujourd’hui, et surtout avec des automobiles beaucoup moins polluantes. D’ici 2040, les automobiles à moteur thermique devront être interdites, et l’objectif doit être de bannir les
moteurs thermiques des grandes agglomérations d’ici 2030. Les motorisations alternatives, électriques, à l’hydrogène et au biogaz, devront être massivement développées. La question de la taille et du poids des véhicules est essentiel : des véhicules plus petits, moins lourds, consomment beaucoup moins d’énergie. Le système de bonus-malus sur les achats de véhicules en fonction du CO2 produit par kilomètre parcouru devra être durci fortement, et doublé d’un système de bonus-malus en fonction du poids du véhicule pour toutes les motorisations alternatives. Les camionnettes et camions de demain doivent être de motorisation radicalement différente : les véhicules légers ont vocation à tous devenir électriques, et les camions à rouler au biométhane. Ces deux motorisations doivent devenir la norme le plus tôt possible. Le transport aérien représente une part toujours croissante de la production de gaz à effet de serre. Moyen de transport extrêmement polluant, il n’est pratiquement pas taxé. Les trajets internes à la métropole représentent à eux seuls 25 millions de passagers, et les liaisons entre la France et les autres pays européens (en majorité vers des pays proches) 80 millions de passagers. Il est donc tout à fait possible d’engager un processus systématique de transfert des liaisons aériennes vers le train. Bien entendu, le trafic aérien restant devra être assuré par des avions moins consommateurs d’énergie.
NOUS REVIENDRONS SUR LES POINT SUIVANTS ULTÉRIEUREMENT : Transports des marchandises et logistique La décision du Grenelle de l’environnement de déclarer « le Fret ferroviaire, fluvial et le cabotage maritime d’intérêt général » doit être intégrée dans la future loi, et le wagon isolé doit être relancé. L’internalisation des coûts peut être un des outils de cette politique. Les salariés du transport doivent bénéficier de bien meilleures garanties sociales, pour cela le PCF propose des outils pour lutter contre la précarité, le dumping social et l’ubérisation. Plus de financements Le PCF liste les possibilités de recettes pérennes et dédiées pour financer l’évolution du modèle de mobilité français. 4 • Les Nouvelles 25 janvier 2018
Lancées en septembre 2017 par Élisabeth Borne, ministre chargée des transports, les Assises nationales de la mobilité se sont déroulées jusqu’en décembre 2017. Cette consultation s’est adressée à tous les acteurs du territoire et a permis de préparer la Loi d’orientation des mobilités, qui devrait arriver au Parlement au printemps. Le 17 janvier, dans les Échos, la ministre des Transports a présenté « les pistes qu’elle devrait retenir ». Parmi elles figurent « les péages urbains, des vignettes pour les poids lourds et différentes solutions spécifiques aux territoires peu denses ». Tout ça, pour ça. Le Parti communiste français a, quant à lui, présenté une proposition de loi précise et chiffrée à travers une contribution, document de 15 pages mis en ligne (sur 2017.pcf.fr) intitulé : « Pas de mobilité durable du XXIe siècle sans nouvelles ressources ». Le PCF y propose de faire de la Loi d’orientation sur les mobilités une loi fondatrice pour la sortie des énergies
carbonées, pour la lutte contre la précarité, pour le renouveau de notre industrie, et pour éviter des dizaines de milliers de morts par an, victimes de la pollution de l’air et des accidents de la route. Elle doit être une grande loi d’aménagement du territoire, qui participe à la lutte contre l’étalement urbain, et à un rééquilibrage de notre pays entre la métropole parisienne et les autres territoires. Elle doit donner systématiquement la priorité aux transports les moins polluants (marche, vélo, transport ferrés de voyageurs comme marchandises, transports fluviaux, bus) sur les modes individuels mécanisés (voiture individuelle, avion), et limiter au maximum les émissions de polluants de tous les moyens de transport. Elle doit faire le choix de tourner le dos au culte de la vitesse, toujours plus consommatrice d’énergie : l’interdiction à terme des transports aériens en métropole, et leur subs-
titution par le train, et la réduction des vitesses maximales de circulation routière, à 80 et 120 kilomètres heures sur routes et autoroutes, seront des choix forts en ce sens. Elle doit être une grande loi de développement des investissements publics dans les infrastructures, en particulier pour le rail, le fluvial et le vélo, une grande loi de développement du service public et des grandes entreprises publiques. Une loi qui s’oppose à la mise en concurrence effrénée, qui renationalise les autoroutes et exclut le recours aux partenariats publics-privés. Elle doit se donner des objectifs précis, et surtout les moyens pour y parvenir, en particulier financements publics et entreprises publiques. Nous reprenons ici quelques constats et propositions des communistes, sur le plan national et local, en matière de mobilité. Christelle Danglot
TRANSPORTS EN COMMUN
La priorité de la mobilité du XXIe siècle En partenariat avec les collectivités, des investissements financés également par l’AFITF (Agence de Financement des Infrastructures de Transport en France) doivent être engagés pour l’aménagement de pôles intermodaux entre tous les modes (ferré, bus, vélo, covoiturage), tant en zones urbaines que rurales. Les entreprises publiques, colonne vertébrale du service public de transport
L’hégémonie routière engendre des coûts énormes pour la collectivité (infrastructures notamment). Elle est au cœur d’enjeux de santé publique dramatiques (accidentologie, pollution), dont les coûts sont externalisés vers la collectivité. Les estimations chiffrent à 350 milliards d’euros le coût global des embouteillages entre 2013 et 2030 en France. Dans les agglomérations, les transports urbains doivent détenir une part modale beaucoup plus importante qu’aujourd’hui. Il faut pour cela des programmes d’investissements massifs, pour toutes les grandes métropoles, avec construction de lignes structurantes de métros et tramways pour densifier très fortement les réseaux existants. Il faut mobiliser les financements dédiés en s’appuyant sur les ressources de l’activité économique, mais aussi dans le cadre d’une péréquation. Il faut aussi et surtout des moyens pour le fonctionnement des réseaux de transports collectifs : - déplafonnement du versement transport, et possibilité aux régions d’en percevoir pour financer les transports régionaux ;
- tarification sociale beaucoup plus développée avec la gratuité pour toutes les personnes à bas revenus (CMU, RSA, AME, AAH, allocataires du minimum vieillesse, etc.) ; - transports scolaires gratuits et gratuité des transports publics pour tous les moins de 18 ans, TVA sur les transports collectifs à 5,5%. Ce développement des transports collectifs doit s’appuyer sur des matériels performants et peu polluants (bus fonctionnant au biométhane et à l’électrique). Le développement du réseau ferré national est une priorité incontournable. Cela passe par la relance des investissements et par la prise en charge de la dette que fait reposer indûment l’État sur la SNCF (plus de 50 milliards d’euros). Il faut absolument financer enfin de façon durable notre système ferroviaire, pour des trains accessibles à des prix plus modérés. Le mode ferré doit être privilégié systématiquement, et développé pour la grande vitesse, pour les liaisons Intercités, pour les TER et les trains de nuit. Les déplacements par cars doivent être développés en complémentarité avec le mode ferré, et non en concurrence, dans le cadre d’un service public national.
Pour faire vivre le Service public de transport, notre pays bénéficie d’un atout considérable : l’existence de deux grandes entreprises publiques, la RATP et la SNCF. Considérer ce secteur comme un Service public implique de le gérer en fonction de l’intérêt général et non dans le but de rémunérer des actionnaires et de le placer sous la maîtrise effective des citoyens. Il faut viser une gestion des transports plus intégrée et donc plus efficace : La France doit suspendre l’application des directives ferroviaires et du règlement OSP et exiger un bilan public des ouvertures à la concurrence déjà réalisées. Dans le ferroviaire, il faut viser la mise en place d’un monopole public réellement démocratique, et s’appuyant sur l’intégration des fonctions, source d’efficacité économique. Dans le transport urbain et par car, il faut mettre un terme à la concurrence absurde et destructrice qui règne aujourd’hui entre les groupes à capitaux publics. Un Pôle Public de Transport permettrait de décider d’une répartition plus rationnelle des rôles de chacune de ces structures sur le territoire national.
ILITÉ BORDEAUX-MÉTROPOLE
RÉGION NOUVELLE AQUITAINE
Toujours pas de voiture sur le pont de pierre
Élus régionaux et SNCF sacrifient les abonnés de travail
Alain Juppé a décidé lundi dernier de prolonger l’interdiction de circulation sur le pont de pierre jusqu’à l’été 2018. Explications. Pas moins de 16 élus-es étaient réunis-es autour d’Alain Juppé ce lundi 22 janvier pour trancher le sujet. Six mois après son démarrage, l’expérimentation de la réservation du pont de pierre aux « déplacements doux » (vélos, piétons, transports en commun) est devenu un sujet de discussion clivant en famille et un thème quasiment quotidien « d’enquête » pour Sud-Ouest. Depuis six mois pourtant, toutes les données chiffrées tendent à montrer que si les conditions de circulation se sont dégradées sur l’agglomération, c’est plutôt sur la rocade et sur le réseau en amont de la rive droite.
De ce côté de la Garonne, étalement urbain et croissance démographique ont un effet direct : l’augmentation du nombre de véhicules en circulation : + 5 % en deux ans. Alors, évidemment, interdire un pont aux autos dans ce contexte, c’est prendre le risque d’échauffer les esprits… Les uns-es après les autres, maires de la rive droite, vice-présidents-es en charge des déplacements et mairesadjoints-es de Bordeaux ont décrit les difficultés auxquelles leurs concitoyens sont confrontés. Aucun n’a demandé la réouverture du pont de pierre aux autos mais quelques-uns ont fait la demande d’une ouverture partielle, aux heures de pointe. Une demande très vite rejetée par le président de Bordeaux-Métropole qui rappelle que le plus vieux pont de Bordeaux était engorgé aux heures de pointe avant l’été 2017 et que
sa réouverture n’aurait d’autre effet que symbolique sur les conditions de circulation sur la rive droite. Et de fait, depuis l’été 2017, il y a plus de traversées du pont de pierre qu’auparavant : une offre de transports (tramways et bus) renforcée, 9 000 cyclistes et 6 000 piétons par jour, cela fait plus que les 500 véhicules par heure qui tentaient de se frayer un chemin, restant parfois bloqués sur les rails du tramway au risque de ralentir des centaines de voyageurs collectifs. Surtout, les services de la Métropole ont présenté aux élus-es une série de mesures visant l’amélioration de la circulation sur la rive droite : de l’aménagement du carrefour du Belvédère pour accéder au pont Saint-Jean à la création d’une nouvelle voie de circulation dans chaque sens sur le pont Mitterrand, en passant par l’agrandissement des parkings relais sur la rive droite. Plutôt favorable à attendre la livraison du pont Simone-Veil avant de fermer le pont de pierre à la circulation auto, la vice-présidente aux infrastructures, Claude Mellier, a pris en compte ces pistes d’amélioration pour se ranger à l’idée d’une prolongation de l’expérience jusqu’à l’été 2018. Une position qui tente d’allier le souci environnemental, celui de la préservation d’un ouvrage vieillissant et l’exigence de politiques des transports et du logement plus ambitieuses. Vincent Bordas
Une visite et des urgences
Suite à ce mouvement de grève, Claude Mellier avait réuni les maires de l’agglomération concernés par les activités de triage (Villenave-d’Ornon, Bègles, Ambarès-et-Lagrave, Bassens) autour d’un courrier à Alain Juppé afin que la métropole provoque la réunion d’une table ronde avec la SNCF et la région autour des enjeux du fret ferroviaire. « Ce déclin (du fret ferroviaire) est en totale contradiction avec le Grenelle de l’environnement, qui prévoyait d’augmenter la part ferroviaire à 25 % d’ici 2022, et avec les engagements pris lors de la COP 21 », affirmait la motion votée à l’unanimité du conseil de métropole, un mois plus
tôt. À Bordeaux, le développement a un objectif précis : sortir les camions qui encombrent la rocade. Éconduits pas la direction de la SNCF, les élus locaux se sont donc invités, lundi 15 janvier, pour une visite complète de ces installations ferroviaires et pour un échange avec la direction locale de SNCF-Réseau. Une visite tenue à la demande du député de la 3e circonscription, à laquelle Claude Mellier s’était faite représenter et à laquelle participaient les maires de Bègles et Villenaved’Ornon. Dans un nouveau courrier au président de Bordeaux-Métropole, la vice-présidente aux infrastructures routières et ferroviaires explique : « Cette visite a confirmé les orientations de la SNCF qui maintient ce site tout juste en survie. Nous avons pu constater sur place que la SNCF dépose les voies dédiées au triage gravitaire et est entrée dans une perspective de maintenance à minima de ses installations. Ainsi, suite aux contrôles techniques du mois de décembre qui avaient conduit à la fermeture de plusieurs voies, les travaux entrepris n’ont permis de récupérer que deux-tiers de la capacité du site et les éléments donnés sur l’état général des installations ne sont pas encourageants. Seul aspect qui pourrait être positif, la SNCF a profité du déménagement du
« Alors que la région Nouvelle Aquitaine, par la voix de son président Alain Rousset, se targue de mettre le train au cœur de sa politique de transport, la décision prise en début d’année 2018 est un très mauvais coup porté au service public ferroviaire de proximité. En effet, les nouveaux abonné-e-s de travail se sont vu signifier qu’ils ne pourraient plus emprunter les TGV et les Intercités, soit les trains à réservation obligatoire. Pour les anciens abonnés, une décision doit être prise le 31 janvier. Pour les usagers cela signifie un allongement des temps de trajet souvent incompatible avec leurs contraintes professionnelles. À l’heure où la lutte contre le réchauffement climatique est une urgence absolue, cette décision aura donc pour effet de transférer un grand nombre de voyageurs du rail vers la route. Irresponsable. Le PCF, qui a combattu la réforme mise en œuvre en 2014, et dont nous votons aujourd’hui les conséquences, continue d’exiger une politique des transports, tant en matière de voyageurs que de
fret, respectueuse de l’environnement, prenant en compte l’intérêt général, s’appuyant sur un service public de qualité et contribuant au développement économique et social des territoires. Une fois de plus les usagers seront pénalisés par des choix politiques guidés par une seule raison, faire des économies. Alors que l’austérité règne en maître dans les différentes collectivités territoriales, Alain Rousset entend faire des économies sur la ristourne de la région à la SNCF pour l’usage par ses abonnés de trains non régionaux. Dans cette course au bas-coût que se livrent Région et SNCF, cheminots et usagers sont une fois de plus les grands perdants. L’État, soi-disant, stratège doit reprendre la dette du ferroviaire et investir massivement dans un mode de transport qui représente l’avenir. Le PCF demande à ce que tous les abonnés de travail puissent continuer à prendre l’ensemble des trains dans le cadre de leur abonnement de travail. Le PCF demande aux acteurs concernés de reprendre leurs esprits et à faire preuve de bon sens en annulant cette décision. Dans l’ensemble des 12 départements de la région, nous soutenons et nous nous associons aux mobilisations menées par les cheminots et les usagers pour gagner le droit au transport pour tous. C’est de train au quotidien, TGV, Intercités et TER dont les français ont besoin, pour vivre et travailler au pays. »
GIRONDE
Les propositions de communistes
HOURCADE
L’alerte avait été donnée début décembre par les cheminots et la CGT : déjà très affaiblie, l’activité de la gare de triage d’Hourcade est gravement menacée. Alors que la SNCF décidait la fermeture de l’atelier de réparation des wagons dans lequel travaillaient 34 cheminots, le passage des équipes de contrôle des installations avait provoqué la fermeture de nombreuses voies. La faute à l’absence d’entretien régulièrement dénoncé pas les syndicats et assumé par la direction de la SNCF.
Une déclaration des responsables du PCF des fédérations de Gironde, Lot et Garonne, Corèze, PyrénéesAtlantiques, Vienne, Charente Maritime, Charente, Creuse et du collectif national des cheminots communistes.
quai militaire qui était situé à SaintJean (Armagnac), pour développer une activité “vrac” avec un quai dédié pour des marchandises telles que des bobines de fil, du granulat, etc. C’est la preuve que des activités de fret peuvent être développées facilement. » La visite a aussi permis d’apprendre que les directions de SNCF Réseau ont engagé un travail avec l’ensemble des transporteurs et opérateurs ferroviaires, pour déterminer un « Schéma directeur » pour Hourcade ayant pour horizon 2025. Claude Mellier a donc attiré l’attention d’Alain Juppé « sur le fait que la philosophie de ce schéma est de prendre acte de la faiblesse actuelle du trafic pour “prioriser” et “rationaliser” les installations sur Hourcade. Une orientation qui est en totale contradiction avec le vœu exprimé notamment lors du vote d’une motion par le Conseil de métropole, en novembre dernier, qui appelait les pouvoirs publics à redonner une place centrale au fret ferroviaire. » La table ronde réclamée en décembre devient donc vraiment urgente, ainsi que la mobilisation citoyenne pour ce qui est un enjeu environnemental et économique majeur pour l’agglomération et le département. VB.
La Métropole concentre de plus en plus l’activité économique, au détriment du reste du département, y circuler d’un point à l’autre devient impossible. Outre les bouchons quotidiens de la rocade bordelaise, c’est l’ensemble du réseau routier départemental qui sature. Le grand contournement autoroutier et la mise à 3 voies de la rocade, proposés par les élus métropolitains risquent de n’être que des aspirateurs supplémentaires à véhicules, notamment à camions. Face à cette fuite en avant et pour ne pas perdre son temps et sa santé dans ces déplacements routiers, la commission Transports du PCF en Gironde propose, dans un tractpétition, des solutions alternatives : • Transports collectifs publics ponctuels, rapides et à tarifs incitatifs, allant vers la gratuité. • Lignes de bus en site propre pour les sortir des bouchons. • Plan national de développement du Rail et de l’offre des trains du quotidien sur l’ensemble du territoire : - développer et rénover les lignes TER en améliorant leur cadencement, et en doublant les voies uniques ; - rouvrir des lignes comme Blaye
Saint-Mariens, ou des gares comme Talence-Médoquine, gare de Cauderan… ; - inventer de nouveaux modes de transport : tram-train vers Lacanau et autour du Bassin d’Arcachon ; - créer une ligne de ceinture ferroviaire sur la Métropole. • Instaurer un tarif unique – la création d’un syndicat regroupant les différents acteurs du transport sur le territoire pourrait le permettre – sur l’ensemble des modes de transports tendant vers la gratuité qui existe déjà dans de nombreuses agglomérations avec succès. • Les camions sur les trains ou les péniches Nous transportons moins de marchandises par train qu’en 2000. Plus de 400 gares de fret ont été fermées. Depuis 2009, les effectifs cheminots dédiés au transport de marchandises sont descendus de 15 000 à 7 000. La gare de fret d’Hourcade est menacée par la pression immobilière et le fleuve est sous utilisé pour le trafic marchand. Les camions représentent 18 % du trafic routier quotidien sur la rocade avec du transit transeuropéen qui ne s’arrête pas sur notre territoire. Les Nouvelles 25 janvier 2018 • 5
INTERNATIONAL PCF
SYRIE
Afrine : stoppons l’agression criminelle de la turquie
Erdogan veut détruire tout espoir de paix
Déclaration du Parti communiste français, le 21 janvier 2018 La Turquie vient de lancer une sauvage agression dans le canton d’Afrine (Syrie) peuplé de Kurdes, d’Assyro-Chaldéens et d’Arabes. (…) La Turquie tente par tous les moyens d’instaurer la terreur contre un peuple qui n’a jamais constitué le moindre danger pour Ankara si ce n’est de tenter de bâtir une société démocratique et pacifique. Cette invasion ouvre un nouveau chapitre de la guerre en Syrie alors que la lutte contre l’État islamique semblait arriver à son terme. Les Kurdes ont joué, aux côtés de la coalition, un rôle déterminant dans l’éradication de la barbarie obscurantiste. La Turquie sème le chaos dans
une Syrie déjà meurtrie par 7 années de guerre et viole la souveraineté d’un État souverain. Le Parti communiste français condamne cette agression, appelle à la mobilisation et à l’union de toutes les forces démocratiques afin d’exprimer notre solidarité avec les populations d’Afrine. À la demande de la France, le Conseil de sécurité des Nations unies se réunira en urgence le 22 janvier. La France, l’Union Européenne, les membres de la coalition doivent condamner l’invasion turque, exiger l’arrêt des combats et le retrait immédiat des forces d’occupation. Comme pour le Kurdistan irakien, le nord de la Syrie doit être placé sous protection des Nations Unies, seul moyen d’assurer la sécurité des populations civiles.
SOLIDARITÉ À BORDEAUX
Huit heures pour la Palestine 2018 Samedi 27 janvier de 14h30 à 22h30, salle Pierre Tachou, 44 rue Joseph Brunet à Bordeaux, tram B, arrêt : Brandenburg. Entrée libre. Programme : 14h30 : accueil, présentation des associations partenaires et des expositions 15h : atelier calligraphie arabe 16h : conférences/débats De la déclaration Balfour à la Nakba avec Sarah Katz, de l’Union juive française pour la paix et Nadine Picaudou, historienne, spécialiste du Proche-Orient contemporain. 19h30 : apéritif buffet (participation libre)
20h30 : concert avec Flouka Expositions : Obliterated Families familles de Gaza décimées, 2014, par Anne Paq, avec l’ACAT Le déplacement forcé de populations par l’état d’israël du CCFD Terre solidaire Stands : Palestine 33 : librairie et artisanat palestinien Associations : Union juive française pour la paix - Collectif girondin pour la libération de Georges Abdallah - Médecins du monde - Artisans du monde CCFD Terre solidaire - Secours populaire - ACAT - Amnesty international.
CATALOGNE
Puigdemont dit qu’il formera un gouvernement L’ex-président de la région Catalogne Carles Puigdemont persiste et signe. Lundi, il a affirmé la formation d’« un nouveau gouvernement », malgré les menaces de Madrid. Le bureau du Parlement devait se prononcer sur un dilemme : Carles Puigdemont, réfugié à l’étranger, et donc absent physiquement du Parlement, peut-il être candidat ? Ensuite, les députés catalans auront à voter d’ici à la fin du mois sur qui prendra la tête de l’exécutif régional. En attendant, le bras de fer continue. Carles Puigdemont, qui avait fui l’Espagne pour la Belgique, le 30 octobre dernier, a quitté pour la première fois ce pays lundi. Il s’est rendu au Danemark pour une confé6 • Les Nouvelles 25 janvier 2018
rence. « La moitié des États membres de l’Union européenne (UE) sont nés lors des cent dernières années grâce au principe d’autodétermination. Il est temps que l’UE suive l’exemple danois et reconnaisse le droit démocratique à l’autodétermination », a-t-il lancé à l’université de Copenhague. Les dirigeants danois, qui font face à des velléités d’indépendance de leurs territoires d’outre-mer, le Groenland et les Îles Féroé, apprécieront. Le juge qui enquête sur Puigdemont en Espagne a refusé de lancer un mandat d’arrêt international pour exiger que le Danemark lui livre Puigdemont.
Après des frappes aériennes la veille, l’infanterie turque est entrée dimanche 21 janvier, dans la province d’Afrine, dans le nord de la Syrie. Le deuxième jour d’une offensive contre les Kurdes qui fait craindre une déflagration dans toute la région. Dix-huit mois après une première incursion de l’armée turque en territoire syrien, les peuples du Rojava (nord de la Syrie) se trouvent de nouveau sous le fer et le feu des soldats de Recep Tayyip Erdogan. Dans la nuit de samedi à dimanche, sur ordre d’Ankara et sans en avoir prévenu le régime de Damas (Assad accuse même Ankara de soutenir le terrorisme), des divisions blindées ont pilonné les positions des Unités de protection du peuple kurde (YPG/ YPJ) d’Afrine, faisant au moins dix morts et des dizaines de blessés parmi les civils. Samedi dans la journée, 150 frappes aériennes avaient déjà touché des zones tenues par les YPG, véritable colonne vertébrale des Forces démocratiques syriennes (FDS) et principales alliées de Washington sur le terrain contre Daech. Si cette offensive cyniquement nom-
mée « Rameau d’olivier » n’étonne personne – depuis plusieurs mois, le président turc annonçait qu’une attaque pouvait intervenir d’une minute à l’autre –, deux communiqués en provenance de la Maison-Blanche et du Kremlin semblent avoir précipité les événements. Le premier il y a dix jours, à la suite de l’annonce par Washington de la création d’une force de 30 000 gardes-frontières composée pour moitié de membres des FDS. Force que le président turc a promis de « tuer dans l’œuf ». Le second, ce samedi – démenti à demi-mot par le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov –, confirmant le retrait en cours des soldats russes de la région. Ce que d’aucuns considèrent comme un feu vert donné au régime turc pour attaquer. Des prétentions territoriales et idéologiques
« La présence des Russes près d’Afrine était le résultat d’un accord international qui assurait la sécurité d’une région qui, jusqu’ à présent, était calme » déplore ainsi Khaled Issa, représentant du Rojava en France.
Depuis le début de la guerre, plus de 500 000 réfugiés sont arrivés chez nous et ont été pris en charge, doublant le nombre d’habitants de la région. Tout cela a été fait en paix. Alors pourquoi cette offensive ? Cette attaque intervient tandis que le régime d’Assad aidé par Moscou avance sur Idleb. Ankara a monnayé territoire contre territoire, demandant aux Russes de se retirer d’Afrine. Mais il s’agit d’un prétexte car depuis toujours la Turquie nationaliste ou islamiste a eu des prétentions sur cette partie de la Syrie. Aujourd’hui il faut aussi rajouter à ces prétentions une dimension idéologique. » Depuis six ans en effet, le Rojava est l’objet d’une expérience politique rare pour la région ; un système ni confessionnel, ni nationaliste basé sur une démocratie laïque paritaire où les minorités seraient représentées. Un modèle qui, coincé entre le régime nationaliste baasiste de Bachar Al Assad et celui militaro-islamiste de Recep Erdogan, n’est pas le bienvenu. D’autant que la région, grenier à blé du pays, possède d’intéressantes réserves de pétrole. Minant les négociations de paix en cours, cette nouvelle guerre risque, de fait, de mener la région dans un nouveau chaos. (…) L’offensive de l’armée turque pourrait aussi ne pas rester sans réponse dans une Turquie où la guerre gronde depuis deux ans dans les zones kurdes mais aussi dans le reste du pays, où la répression fait rage à tout niveau de la société depuis le coup d’État de juillet 2016. Stéphane Aubouard, l’Humanité, du 22/01/2018
ALLEMAGNE
« Grande coalition » et « nouveau traité franco-allemand » C’est maintenant quasi-fait, l’Allemagne aura sa « grande coalition » entre libéraux et sociaux-démocrates. Le congrès du parti social-démocrate (SPD) réuni le 21 janvier y a, en tous cas, donné son accord, avec 56 % des voix des congressistes. Une décision à laquelle l’ancien président du Parlement européen, Martin Schulz, a beaucoup œuvré. On se souvient qu’il avait aussi beaucoup travaillé à ce type de rassemblements pour imposer une énième potion libérale au peuple grec… En plein cœur de la crise de 2015, il avait ainsi appelé le peuple grec à « en finir avec l’ère Syriza » pour élire « enfin un gouvernement de transition » réunissant sociaux-démocrates et conservateurs. En Allemagne donc, c’est chose faite. Une feuille de route SPDCDU a été rédigée et, comme le note l’Humanité du 22 janvier, « elle ne mentionne ni l’augmentation du SMIC (aujourd’hui à 9.7 euros brut/ heure), ni la moindre réforme du sys-
tème de santé devenu discriminatoire depuis l’autorisation de la concurrence des assureurs privés ». C’était donc le moment idéal pour notre président « ni gauche ni droite » à nous, de faire un geste envers cette Allemagne qui « tourne le dos aux clivages ». En urgence, l’Assemblée nationale française est donc amenée à se prononcer cette semaine sur un « nouveau traité franco-allemand » qui porte en lui l’ambition d’une Europe à plusieurs vitesses et plus ouverte encore aux concurrences. France Insoumise et groupe Communiste s’y sont évidemment opposés et le président du groupe communiste, André Chassaigne, devait se rendre à Berlin en début de semaine pour construire la contre-offensive avec les députés de Die Linke. À l’autre bout de l’échiquier et de l’autre côté du Rhin, c’est évidemment un tout autre son de cloche… Dans un éditorial publié le 12 janvier, le quotidien Die Welt s’attristait
d’un accord SPD-CDU qui ne reposerait que sur « un document aussi assommant qu’un Xanax censé faire croire aux citoyens allemands que, dans le monde changeant qui est le nôtre, (…) il suffirait de simplement continuer comme avant ». Pour le quotidien libéral très en verve, les maigres contenus sociaux de cet accord servent de « sédatif » à « une population (qui) se divise de moins en moins entre habitants de l’Ouest et de l Est ou entre riches et pauvres mais de plus en plus entre ceux qui embrassent le rythme du monde nouveau et ceux qui s’en effraient ». « Otage de la corporation des fonctionnaires », le SPD aurait donc choisi « un programme où il est à peine question de croissance, d’innovation ou d’allègement de la bureaucratie »… Bref, « après les réformes Schröder, les Allemands continuent de vivre dans l’illusion qu’ils peuvent se reposer sur leurs lauriers » ! V.B.
PCF COMMUNISTES
VŒUX DU PCF
L’optimisme de la volonté
Dans les sections Bègles : 26 janvier à 18h, au siège de la section, 12 rue du Prêche, autour d’une galette. Nord Médoc : samedi 27 janvier à 16h, à Castelnau Médoc (ancienne salle des fêtes).
PCF MÉRIGNAC
Grand loto Dimanche 4 février, 14h30 au gymnase de Jean Macé, rue Georges Courteline. Bon d’achats, jambons, poulets fermiers, paniers garnis, corbeilles de fruits, cartons de vins. Cartons : 1 = 3€, 2 = 5€, 3 = 8€, 4 = 10€, 8 = 15€, 10 = 18€ Bourriche, crêpes, gâteau, boissons
PCF BACALAN
Vendredi soir avait lieu la traditionnelle soirée des vœux de la fédération de Gironde du PCF. Voici quelques extraits de l’intervention de Sébastien Laborde, secrétaire départemental, en présence de plusieurs dizaines de militant-e-s. « Pour ces vœux 2018, je veux reprendre avec vous les mots de Gramsci et “être pessimiste par l’intelligence, et optimiste par la volonté”. En effet, comment ne pas être pessimiste quand, depuis 8 mois, une avalanche de mesures ultra-libérales et régressives s’abat sur notre peuple (…). Comment ne pas regretter que le pouvoir en place ait les coudées franches et voit même la côte de popularité du président et du premier ministre bondir. Cela s’explique, et l’intelligence, c’est d’abord la compréhension des faits. L’électorat d’Emmanuel Macron est conforté dans sa volonté de changement et l’électorat de droite est séduit, notamment sur la réduction de l’immigration clandestine et la chasse aux chômeurs. C’est une politique de droite (…) qui est menée et de vieilles recettes libérales et autoritaires qui sont employées. Les catégories populaires, quant à elles, ne voient pas encore les effets dramatiques, pour elles, de cette politique. Mais aussi, et peut être surtout, la gauche et le mouvement syndical sont aujourd’hui dans l’incapacité d’initier des convergences entre celles et ceux qui engagent des luttes. C’est l’ambition qui nous guide pour organiser des États Généraux du progrès social à Paris, le 3 février prochain. Car des luttes émergent, principalement dans le monde du travail, pour l’emploi, les salaires et les conditions de travail ou pour la défense du service public. Des luttes émergent et irriguent toute la société, comme celle des femmes contre les violences qui leurs sont faites. En Gironde, des luttes émergent autour de la défense de l’Hôpital, des Ehpad, sur la question du Transport ferré de voyageurs et de marchandises, autour des questions du Logement et du Droit à la ville. Toutes buttent sur la montée de l’individualisme et le pouvoir de l’argent. (…) Pourtant, 30 ans après la chute du mur de Berlin, jamais le capitalisme
et le libéralisme n’ont été aussi impopulaires (…). Avec les mutations au travail, l’intelligence artificielle, les nouvelles capacités productives, les moyens d’information, de communication, les bonds en avant de la cybernétique, nous sommes à l’aube d’un monde nouveau. Et les conditions objectives d’une société post-capitaliste sont en 2018 beaucoup plus nombreuses qu’en 1917, en 1945 ou1968. C’est ce qui doit nous faire dire une chose décisive : Le 21e siècle sera le siècle où la question d’une société post-capitaliste se posera à l’échelle de la planète toute entière, sans quoi nous courrons à des catastrophes. Ce qui est en cause aujourd’hui, à l’échelle de la planète, ce ne sont pas les migrations humaines, mais l’accumulation colossale de richesses dans les paradis fiscaux, ce sont les trafics en tout genre, et la traite humaine d’esclaves, c’est l’évasion fiscale et la haute délinquance en col blanc. C’est la vente d’armes, et la déstabilisation de régions entières, c’est la guerre pour le contrôle de matières premières. Ce qui est en cause, quand on parle de réchauffement climatique, ce sont les pays qui n’appliquent pas les dispositions de la COP21, c’est la France qui continue à subventionner la route au détriment du rail, qui ne fait rien pour relancer un développement industriel d’un type nouveau. Ce sont les délocalisations pour la recherche de la main d’oeuvre la moins chère, et des profits immédiats les plus élevés possibles pour une minorité. (…) Ce qui est en cause aujourd’hui, ce n’est pas le progrès scientifique, mais les profits accumulés par quelquesuns qui pourraient permettre l’accès aux soins pour toutes et tous, et de vivre et travailler en sécurité dans un environnement sain. Ce qui est en cause, ce n’est pas la sécurité alimentaire et la possibilité de nourrir la planète, c’est l’agriculture intensive, les marges de la grande distribution et des grands groupes de l’agro-alimentaire. (…) Ce qui est en cause, c’est le pillage des ressources et la destruction des écosystèmes, pas le développement humain. C’est dire la nécessité de bâtir un projet communiste qui s’empare des questions de l’écologie, du féminisme, de l’antiracisme, de la solidarité internationale. C’est dire
la responsabilité qui est la notre de travailler pour un projet de transformation de la société, une stratégie pour atteindre cette ambition, et un outil politique pour cela. (…) La question n’est donc pas d’être les meilleurs opposants à Macron et sa politique de division, d’appauvrissement et de régressions pour les classes populaires, mais d’être en capacité d’ouvrir pour les luttes actuelles une perspective de changement réel qui rompe avec les politiques menées depuis plus de 30 ans. (…) La lutte pour une autre répartition des richesses, contre l’évasion fiscale, pour un impôt juste, pour une autre utilisation de l’argent, pour avoir une maitrise démocratique de l’utilisation des richesses produites, en un mot la lutte pour faire reculer le coût du Capital sur la société peut rassembler celles et ceux qui luttent. Ce sont ceux qui attisent les haines, les oppositions, ceux refusent de combattre toutes les dominations qui divisent et opposent. Ce sont les chantres de la résignation, du découragement, du “on n’a pas le choix” et du “on vous l’avait bien dit” qui démobilisent et découragent. Oui, Il y a de quoi être pessimiste quand on regarde le monde et la société, mais c’est une nécessité d’être optimiste par la volonté, la volonté personnelle, la volonté politique et collective de construire une autre société. (…) Le projet communiste du 21e siècle doit être pacifique, féministe, antiraciste, écologiste, et il doit avoir au cœur la volonté d’unifier les prolétaires de 2018 face aux forces de l’argent. Optimiste par la volonté, c’est ce que nous sommes, et c’est pour cela que nous devons déployer notre activité militante, avec intelligence, ouverture et la volonté de rassembler. (…) Je souhaite donc à chacun et chacune d’entre nous du bonheur, de l’audace, des rêves et la santé pour les réaliser, je nous souhaite d’être à l’écoute de tout ce qui pousse dans notre société et d’inventer encore et encore un Parti révolutionnaire dans une société qui a tant besoin de rêves, de solidarité et de révolution. » Nous reviendrons ultérieurement sur les thèmes de campagnes proposés, les actions envisagées…
Des vœux aux poings levés !
À Lire en intégralité sur Bordeaux gazette (bordeaux-gazette.com/ des-voeux-aux-poings-leves.html), publié le 21 janvier 2018. C’est avec la photo de l’œuvre d’Alban Curnillon, érigeant un poing levé, serti d’une chaîne, au bord du quai 209 du Bassin à flot n°1, que les communistes du quartier de Bacalan avaient choisi d’illustrer leur flyer d’invitation aux vœux salle Pierre-Tachou. Riche idée pour lancer l’année du 50e anniversaire de mai 1968 ou encore du 170e anniversaire de la rédaction du Manifeste du Parti communiste par Karl Marx ! Car de luttes et d’espoir, il en fut question toute la soirée. En première partie, Albert Garcia présenta en une dizaine de diapositives les motifs de ne pas commencer 2018 l’arme au pied. Au plan international, « comment ne pas s’inquiéter du danger porté par Trump jouant avec le feu, attisant les tensions au proche et moyen orient ? Et Salah Hamouri, ce franco-palestinien de nouveau en détention administrative depuis 6 mois, qui rappelait, ici même salle Tachou, le 21 avril 2012, comment les dirigeants israéliens bafouaient les droits d’un peuple. Et que dire du drame vécu par les migrants auquel les seules réponses de l’Europe se résument à la surenchère sécuritaire ? » Le diaporama évoquait ensuite la politique nationale : l’évasion fiscale au détriment du développement des services publics, la casse du code du travail au lieu de sécuriser l’emploi et la formation des jeunes. (…) En deuxième partie, Vincent Maurin, élu municipal et communautaire de 2001 à 2014, rappela les enjeux de l’urbanisation du quartier de Bacalan. Se félicitant de « l’avancée du projet de “refit” des bassins à flot, pouvant générer 150 emplois qualifiés, et ce, malgré l’opposition acharnée du Maire et des promoteurs » et proposant d’aller plus loin pour « réinventer une économie du fleuve en lien avec le canal de Garonne : une batellerie pour le transport des céréales, du bois, des granulats ou des déchets, entre Grattequina et Toulouse, des milliers de camions ôtés des routes ! » Concernant le logement pour tous, il rappelle que le compte n’y est pas : Bordeaux reste sous la barre des 20 % de logements sociaux et la gentrification se poursuit, y compris dans les nouveaux quartiers, « privés de programmes PLAI audacieux » (les plus sociaux). Il évoque ensuite l’ineptie du retard de construction des groupes scolaires aux Bassins à flot. (…) Il fut bien sûr question de la circulation, du stationnement. (…) La soirée se termina par la diffusion du film de Ciné Archives, La terre fleurira, commandé par le PCF en 1954, à l’occasion des 50 ans du journal l’Humanité. Un grand moment de cinéma… et d’histoire… dont on peut dire qu’elle se répète, tant les discours anticapitalistes de l’époque gardent une résonnance actuelle indéniable. (…)
SOUSCRIPTION
Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soitil, contribuera effica- cement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF, lance une souscription afin de mener nos prochaines échéances politiques, notre objectif est de 70 000 euros.
Les Nouvelles 25 janvier 2018 • 7
CHRONIQUE
CULTURE & SOLIDARITÉ
NOUVELLES IDÉES REÇUES
LES 78 DE LA SNCASO
par Gérard Loustalet Sens
Martyrs de l’aéronautique 1939-1945 communistes. Le 22 novembre, 151 perquisitions et 148 arrestations, dont des militants de la SNCASO, sont effectuées. D’autres, militants en contact avec le réseau gaulliste du Pr Auriac ont été arrêtés en juillet. Certains seront fusillés le 24 octobre 1941 à Souge, d’autres seront déportés en Allemagne. Le 9 novembre 1940, les confédérations ouvrières sont dissoutes. La charte du travail, promulguée le 4 octobre 1941, prévoit le syndicaLe premier vol bordelais d’un plus lisme obligatoire et mixte avec les lourd que l’air a lieu à la Croixpatrons. La grève est illégale, la CGT d’Hins, commune de Marcheinterdite. Les militants pratiquent prime en février 1909. De 1910 à l’entrisme et défendent les revendica1914, Marcel Issartier crée le terrain tions (salaires, conditions de travail, d’aviation à Mérignac et anime des transports, ravitaillement…). Des meetings aériens. La première guerre arrêts de travail seront déclenchés à provoque un premier développement Bacalan puis à Bègles en 1942. de l’aviation militaire avec l’ouverture d’un site industriel rue Achard à Les gouvernements de Vichy et alleBacalan. Les prémices de l’industrie mand se mettent d’accord fin 1941 aéronautique se poursuivent toujours pour une reprise des activités aérosur Bacalan dans les années 20 à 30. nautiques : un avion pour la France, En 1935, la SASO (Société Aérotrois pour l’Allemagne (en fait totanautique du Sud-Ouest) est créée. lité pour l’Allemagne). En Depuis l’arrivée d’Hitler 1942, la production sera de au pouvoir, l’Allemagne ré87 appareils, 194 en 1943 et arme à tours de bras. L’usine seulement 12 en 1944. de Bacalan va donc produire De mai à août 1942, c’est en série des bombardiers. plus de soixante arrestations En 1936, les partis du qui sont effectuées. Presque Front populaire remportent tous seront fusillés le 21 seples élections législatives. tembre 1942. Les militants Contre la répression patrorestants passent dans la nale, les ouvriers se mettent clandestinité. De nombreux en grève et occupent les jeunes réquisitionnés sont usines à Bacalan, Bordeaux envoyés dans les usines et Bègles. En juillet 36, le d’aviation allemandes. Les gouvernement du Front forces anglaises puis améPopulaire fait voter la loi ricaines bombardent le terde nationalisation des inrain d’aviation de Mérignac, dustries d’armement. La Bacalan et sa base sous-maSNCASO (Société Natiorine. Ainsi, le 17 mai 1943, nale de Construction Aéroseront dénombrés 84 tués, nautique du Sud-Ouest) 276 blessés et 200 sinistrés. est constituée à partir des L’usine de Bacalan est prousines de Courbevoie, gressivement déplacée dans Châteauroux, Rochefort, les carrières de St Astier en Bacalan et Bègles. Quai de Stèle commémorative édifiée en 1946 à la SNCASO (entreDordogne. Les conditions la Souys à La Bastide est prise aéronautique) puis déplacée à la SOGERMA. sont déplorables (100 % d’humidité, nappes de gaz toxique), la production insignifiante. La résistance libérera le site. Les nazis feront de nombreuses victimes civiles. À la Libération, les directions de la SNCASO de Bacalan et Bègles seront révoquées. Charles Tillon, ministre communiste, préserve et reconstruit une industrie aéronautique. Après son départ, la restructuration de toute l’industrie est imposée : les licenciements sont massifs. Les ateliers de Bègles sont fermés et l’usine de Mérignac privatisée. À l’été de 1949, SNCASO de Bordeaux a vécu après 13 années de production dont 5 années de guerre. Le fascicule imprimé par l’association comprend dans sa deuxième partie de nombreuses biographies de militants fusillés, déportés, morts au combat ou sous les bombardements. L’association pour la mémoire des martyrs de l’aéronautique (Amma) poursuit un travail de mémoire ouvrière mais aussi une aide au développement local d’une culture aéronautique. L’ouvrage édité en 2017 retrace l’histoire de l’aéronautique dans l’agglomération bordelaise et le combat de ses travailleurs pour la libération du joug nazi.
créé un établissement militaire qui deviendra l’AIA. Au total de 1936 à 1940, Bordeaux va compter 6 établissements consacrés à l’aviation : Bacalan, Bègles Tartifume, Bègles Birambits, La Bastide, Talence et Mérignac. Les effectifs du personnel atteignent 2 700 en 1940. Le gouvernement français cède aux exigences d’Hitler sur la Tchécoslovaquie à Munich en septembre 1938. En août 38, il rend les heures supplémentaires obligatoires dans l’industrie d’armement, en septembre il rétablit les 48 heures hebdomadaires. La CGT appelle à une grève le 30 novembre. Le lock-out est décidé par patronat et gouvernement. Après un conflit de 10 jours, 26 salariés sont licenciés. La production intensive devient chaotique. Après l’offensive allemande du 10 mai 1940, l’armée française est défaite, l’armée allemande est à Bordeaux le 28 juin. Le 11 octobre 1940, le préfet demande l’autorisation aux autorités allemandes d’arrêter des
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8 • Les Nouvelles 25 janvier 2018
Pierre Bordas Les 78 de la SNCASO – Martyrs de l’Aéronautique 1939-1945 est disponible à l’Amma : www.martyrsaeronautique.fr.
Au-delà de « l’oligarchie » Pour qui entend prendre au sérieux les conditions de la lutte des classes aujourd’hui, la notion d’oligarchie pour désigner l’ennemi à combattre est d’une désolante insuffisance . Si des termes comme ploutocratie ou timocratie me paraissent plus adéquats c’est que nous sommes bien à un moment de gouvernement délibérément assumé par les riches et pour les riches. Le journal le Monde signale que le gouvernement de Trump « n’a jamais compté autant de milliardaires » (16.01.2018). Question d’échelle, le gouvernement de Macron n’a jamais compté autant de millionnaires, plus de la moitié de ses membres. Par un apparent paradoxe , hautement symbolique du cynisme macronien, c’est le (la) plus doté(e) d’entre eux, Mme Muriel Pénicaud, qui se retrouve ministre du travail. Pour autant, Mme Pénicaud est-elle une « oligarque » ? Même pas ! Un père agent de change, une mère au foyer, Mme Pénicaud appartient à une fraction dominée de la classe dominante. Elle ne sera jamais qu’une parvenue, grassement récompensée certes, comme son compère Macron, pour les multiples services rendus sans état d’âme et même avec enthousiasme à la vraie grande bourgeoisie ; les stock-options qui l’ont enrichie ne sont que les miettes concédées à une domesticité dévouée. On a ici affaire à toute une confrérie de laquais haut de gamme, naviguant, comme Mme Pénicaud, entre missions de mise au pas dans le public et attributions rémunératrices dans le privé, Danone, Dassault, Orange… jusqu’à la direction de l’agence nationale de communication Business France réputée pour son management hard et, selon le Canard enchaîné (20.12.2017) cité par Wikipedia, 671 infractions au code du travail ! Pour ce genre de personnel, J.L. Mélenchon parle de « caste dorée », expression qui relève davantage de la littérature que de la sociologie car cela ne dit rien de la nature de son action au service des possédants, pas plus que le terme oligarchie n’informe sur l’étendue du pouvoir de classe de la grande bourgeoisie. Le néolibéralisme a fait du capitalisme « en quelque sorte le principe organisateur de la vie » (Pierre Dardot et Christian Laval, « Néo-libéralisme, capitalisme et démocratie managériale », le Sarkophage, mars/mai 2011) et cela « en développant un intense travail d’inculcation idéologique» (Gérard Mauger, «Les eaux glaciales du calcul égoïste», Savoir/Agir, n°42, décembre 2017). D’où ces célébrations emphatiques de « l’entrepreneur » et de « l’entreprise », mythique haut lieu, dans sa forme capitaliste s’entend, de l’accomplissement de l’humanité; d’où l’imposition à grands frais médiatiques de la logique et de la rhétorique entrepreneuriales où se construisent à la fois la légitimation de la domination et la justification des privilèges des dominants, toute une « sociodicée ». On est loin de la simpliste notion d’oligarchie. Toutes les formes de la domination capitaliste peuvent être réunies dans le concept de champ du pouvoir élaboré par Bourdieu (La noblesse d’Etat, pp. 375 et suiv.). Dans le champ du pouvoir se confrontent des agents sociaux dotés de différentes espèces de « capital » - capital au sens de ressources incorporées par tout agent social sur les plans économique, culturel, social, politique, symbolique… Le capital hérité y est déterminant, c’est pour cette raison que Mme Pénicaud sera toujours une dominée parmi les dominants ce qui ne l’empêchera pas d’assurer avec zèle et profit sa part dans la division du travail de domination. Le champ du pouvoir n’est pas monolithique et l’idée d’oligarchie ne saurait rendre compte de l’emprise qu’il exerce sur l’ensemble de la société. L’élément essentiel en est la propriété dans tous ses états alors que J.L. Mélenchon considère que « la propriété des moyens de production » est secondaire par rapport à la « récupération des moyens politiques de décision » (L’Ere du peuple, p.141). Illusion symptomatiquement social-démocrate. Et les possédants ne disposent pas que des moyens de l’économie : ils possèdent l’argent, le pouvoir, le savoir. Ils constituent une classe sociale dans toute l’acception du terme avec ses formes de reproduction sociale (parcours scolaire, endogamie…), ses lieux et modes de sociabilité, son style de vie et surtout une conscience de classe aiguisée fondant une haute estime de soi, un égoïsme absolu et un profond mépris du peuple, sans oublier un trait peu connu : le sentiment d’être au-dessus des règles communes bonnes pour le menu peuple, en particulier en matière de fiscalité (François Denord, Paul Lagneau-Ymonet, Le concert des puissants, Raison d’agir, 2017, pp.95-108).