Nouvelles N° 2243

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Jeudi 22 février 2018 - N° 2243 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

GRANDE DISTRIBUTION

LE PROBLÈME, C’EST LES ACTIONNAIRES, PAS LES CAISSIÈRES !

BORDEAUX MÉTROPOLE

RAPPORT SPINOTTA

PLAN HÔPITAL

Des orientations budgétaires inquiétantes

La catastrophe annoncée pour le ferroviaire

Le pire est à craindre

P.2

P.3

P.7


ACTUALITÉ MÉMOIRES & PARTAGES

BORDEAUX MÉTROPOLE

Clôture du Black History Month et Marche aux Flambeaux, Les Affranchis

Des orientations budgétaires inquiétantes

• Projections-débats au Cinéma Utopia, Mariannes Noires, 22 février et Remember Marvin Gaye, 24 février. • 23 février à 19h : Négritudes d’Aujourd’hui, scène ouverte. Venez dire les textes et discours qui vous ont marqué sur la scène du Théatre l’INOX, rue Fernand Philippart ! • 24 février : Bordeaux Basket Event, clôture du Black History Month Bordeaux au Gymnase de Bassens, rue Paul Bert. Sous le parrainage de Elisabeth Riffiod, Matthieu Bisseni et Vincent Mbassi. Tournoi de basket, dès 11h Échanges & témoignages - spectacle « Un esclave nommé liberté » 21h- soirée dansante Restauration africaine - exposition – Femmes et Héroïnes dAfrique Consciente, entrée libre • Réunion de préparation de la Marche aux Flambeaux, le 5 mars à 18h30 au Café Simeone, place Camille Jullian. Pour préparer ce spectacle nocturne, un appel à contributions est lancé aux artistes et comédiens bordelais. La Marche aux flambeaux aura lieu le 10 mai dans le cadre de la Journée Nationale de commémoration de la traite des noirs, de l’esclavage et des abolitions.

Le conseil de métropole du 16 février a engagé le débat d’orientation budgétaire. L’occasion pour Max Guichard de donner l’opinion du groupe communiste sur la politique nationale vis à vis des collectivités locales et donc vis à vis des services publics et investissements utiles au quotidien.

SNEP-FSU BORDEAUX

Pas une année de plus sans piscine ! L’an passé, des travaux de rénovation de la piscine universitaire de Talence ont été décidé par l’université (piscine fermée début avril 2017 et réouverture prévue au 1er septembre 2018). Le Snep-FSU de Bordeaux vient d’être informé que suite à des « infiltrations en toiture » les travaux auront du retard et que la piscine universitaire pourrait rouvrir « au mieux au cours du premier trimestre 2019 ».

« Ce sont les établissements scolaires, les clubs et associations, les étudiant-e-s et notamment les STAPS – qui actuellement ont leur séance de natation sur 4 sites différents – , les sportifs dont ceux du pôle espoir qui préparent déjà les JOP 2024 qui seront pénalisés. La question des emplois à la piscine universitaire se pose aussi », s’indigne le syndicat. L’organisation craint par ailleurs que le report de fermeture pour travaux de la piscine municipale de Talence (Thouars) ne puissent plus, dans ces conditions, attendre la réouverture de la piscine universitaire. Le SNEP-FSU Bordeaux avait fait la proposition de mettre en place un « bassin provisoire » sur le campus (50m et 8 couloirs dans l’idéal). Il a alerté toutes les collectivités (Région, Département de Gironde, Bordeaux Métropole et le rectorat de Bordeaux). Mais cette solution n’a pas vu le jour. « C’est une proposition qui peut faire “d’une pierre plusieurs coups” : de nombreuses piscines de la métropole doivent être rénovées ou reconstruites dans les années à venir. Ce(s) bassin(s) provisoire(s) peuvent donc avoir une utilité à long terme ». NOUVELLE AQUITAINE : TON PLAN À TOI

« Il paraît, chers collègues, que le président de la République et son premier ministre se croient modernes… Si vous avez l’occasion de les rencontrer, monsieur le président, vous pourrez leur dire de ma part qu’ils ont simplement combiné l’orthodoxie libérale d’un François Hollande avec les effets de manche d’un Nicolas Sarkozy ; c’est-à-dire rien de bien neuf ni d’engageant pour l’avenir. C’est en effet une parfaite continuité et cohérence avec les politiques de restrictions budgétaires des deux précédents mandats qui s’applique. Nicolas Sarkozy avait supprimé la taxe professionnelle sans la remplacer par un impôt économique plus efficace, François Hollande a réduit de manière inédite les dotations budgétaires de l’État, Emmanuel Macron en tire les conséquences en mettant les grandes collectivités locales sous tutelle (les petites sont déjà étouffées) et en imposant par là des restrictions budgétaires que les besoins locaux avaient refreinées. Dans ce contexte, qu’a rappelé Patrick Bobet, je veux le dire encore : le maintien à un niveau élevé des crédits du programme pluriannuel d’investissement est à saluer. Sur les

Motion du conseil de Bordeaux-Métropole

Contraception, droits, égalité, identités : le Planning familial Nouvelle-Aquitaine met en place un dispositif innovant pour l’accès à la santé et l’information des 15-30 ans.

2 • Les Nouvelles 22 février 2018

territoire ; besoin d’administratifs pour orchestrer tout cela. Dans ces conditions, je sais que M. Bobet entend l’objectif de 50 embauches nettes comme un plafond ; je crois pour ma part que c’est un minimum si nous voulons répondre mieux aux besoins des populations et de nos propres services. Mais, évidemment, nous sommes, là, éloignés de la philosophie de messieurs Philippe et Macron. Leur logique est celle qui vous a été soufflée en conseil municipal : celle de laisser le champ libre au secteur privé, au mécénat voire à l’ubérisation, pour récupérer des marchés sur de grands secteurs publics. Nous savons tous que quelques grands groupes sont à l’affût, que ce soit dans le domaine des transports, de la construction, de la gestion de l’eau, mais maintenant aussi les géants du numérique. Répondre à ces sirènes, ce n’est pas de la modernité, c’est de la capitulation. La modernité, ce serait d’inventer de nouveaux services publics pour répondre à ces besoins, d’allier numérisation et proximité, mobilité et sécurité pour la fonction publique. Et ce serait, pour ce faire, d’inventer de nouvelles recettes fiscales, basées sur la dynamique économique locale, s’attaquant aux activités écologiquement destructrices et socialement irresponsables. On en est bien loin. Nous serons pour notre part attentifs au respect des engagements sur les investissements programmés, qu’ils soient de grands investissements ou les investissements du quotidien. Et aux moyens mis à la disposition des services de la métropole pour y répondre. »

CIRCULAIRE « COLLOMB »

Santé, sexualité, égalité, droits : un site pour les 15-30 ans

Informer, former, mobiliser autour des questions de sexualités, d’égalité et d’accès aux outils de maîtrise de la fécondité fait partie des missions historiques du Planning familial. Aujourd’hui, la mise en place d’un dispositif en ligne et sur le terrain doit permettre de promouvoir l’accès des jeunes aux ressources en santé sexuelle et poursuivre cette lutte contre les stéréotypes, les discriminations et les préjugés. La mise en ligne d’un site web, www.tonplanatoi.fr, vise à transmettre de l’information fiable et qualitative sur la contraception, la santé sexuelle, l’orientation sexuelle, les violences, l’égalité ; à répondre de manière personnalisée et en direct grâce à une messagerie instantanée ; d’orienter vers des structures de santé et professionnel-le-s de santé, des dispositifs de soin et d’écoute grâce à une carte interactive de la région ; informer les professionnel-le-s des évolutions légales et sanitaires et leur donner les outils nécessaires à l’accompagnement de leurs patients.

mobilités, le logement, la politique Nature (pas assez)… les besoins sont forts et notre métropole a un rôle primordial à jouer. Son désengagement de grands investissements serait un très mauvais signe pour l’économie locale et serait un désastre pour le quotidien des habitants de l’agglomération et du département. Mais plus on lit les rapports budgétaires de M. Bobet, plus on se demande combien de temps cela pourra durer… Déjà certains parlent de “prioriser” dans les priorités… Et je n’oublie pas, monsieur le président, que vous expérimentez l’externalisation d’une partie de la collecte des déchets de l’hyper-centre ; sûrement pour vérifier que cela ne coûte pas moins cher dans le privé… Je sais à ce propos que certains dans votre conseil municipal vous ont encouragé à externaliser plus, à réduire la voilure du personnel, à ne pas remplacer les départs en retraite… que sais-je encore… Rien d’étonnant de la part d’élus qui ont si bien accompagné le mandat Hollande. Mais tous les élus de terrains savent ici, les maires particulièrement, que l’attente de nos concitoyens est forte vis-à-vis des services publics. Nous avons besoin de monde dans les crèches et les écoles pour accueillir dans de bonnes conditions les enfants ; nous avons besoin de plus de balayeurs dans les rues pour faire face à une fréquentation, touristique notamment, croissante ; nous avons besoin d’agents d’entretien pour les voiries de l’agglomération tellement sollicitées ; besoin d’ingénieurs pour développer en urgence les projets de mobilité et d’urbanisme utiles à notre

Sur proposition du groupe communiste à la Métropole, les élus ont adopté à l’unanimité lors du dernier conseil, vendredi 16 février, une motion demandant clairement le respect du principe d’accueil inconditionnel dans les centres d’hébergement. Plus de vingt associations ont saisi le juge des référés du Conseil d’État contre la circulaire du 12 décembre

2017, qui organise « l’examen des situations administratives dans l’hébergement d’urgence » par des « équipes mobiles » composées d’un ou plusieurs agents de l’Ofii et d’agents de la préfecture compétents en droit des étrangers. C’est pour venir en soutien à ces associations que le groupe communiste a proposé au Conseil de métropole l’adoption d’une motion demandant clairement le respect du principe d’accueil inconditionnel dans les centres d’hébergement. Ce que le conseil de métropole a fait, à l’unanimité. Ils espèrent qu’elle sera un point d’appui pour faire reculer le gouvernement. Texte de la motion adoptée à l’unanimité : « Dans la continuité de la motion en faveur d’une politique de l’accueil pour des populations en situation d’urgence humanitaire adoptée le 7 juillet 2017, le Conseil métropolitain souhaite émettre un avis sur la circulaire du 12 décembre 2017 relative à l’examen des situations administratives en hébergement d’urgence. Cette circulaire instaure des procédures de recensement et

d’évaluation des personnes sans abri ou hébergées à raison de leur nationalité et de leur statut administratif. Elle questionne fortement les principes fondamentaux qui gouvernent l’hébergement des plus vulnérables. Plus de trente associations nationales notoires (Ligue des Droits de l’Homme, Emmaüs, Fondation Abbé Pierre, le Secours Catholique, la FNARS etc.) ont saisi le juge des référés du Conseil d’État dans la mesure où cette circulaire risque notamment de rompre la confiance entre le tissu associatif et les personnes accueillies. Alors que les situations d’urgence sont en augmentation dans toutes les grandes villes de France ainsi que dans notre métropole bordelaise, nous souhaitons : • soutenir l’ensemble des associations et travailleurs sociaux qui œuvrent au quotidien à l’accueil des personnes les plus vulnérables ; • proposer un moratoire dans l’application de cette circulaire dans l’attente de la décision du Conseil d’État ».


ACTUALITÉ

Editorial

TRANSPORTS

Le rapport Spinetta, scénario catastrophe pour le ferroviaire

Une riposte à la hauteur de l’attaque Après 8 mois de pleins pouvoirs, l’offensive libérale d’Emmanuel Macron est totale. Il fait feu de tout bois pour mettre à bas le système français issu de décennies de luttes et de conquêtes sociales.

L’ex-PDG d’Air France a lancé une bombe contre le service public et la SNCF : transformation en société privatisable, ouverture à la concurrence, fermeture de lignes, fin du statut de cheminot… Décryptage des dangers. Le Premier ministre a sifflé le départ de la bataille du rail, en rendant public, jeudi, le rapport de mission confié à Jean-Cyril Spinetta et visant à préparer la « refonte du transport ferroviaire ». Avec 43 propositions, le rapport de l’ex-patron d’Air France est une véritable bombe contre le service public et l’entreprise nationalisée. Pour le gouvernement, il représente « un diagnostic complet et lucide », alors que, pour la CGT cheminot et SUD rail, il signe la fin du « système public ferroviaire ». Fin du statut, transformation de la SNCF en société anonyme privatisable, ouverture à la concurrence et fermetures de lignes, abandon du fret au privé… les inquiétudes sont grandes. « Ces propositions doivent désormais faire l’objet d’un examen approfondi par le gouvernement et d’un dialogue avec l’ensemble des acteurs concernés », a expliqué le Premier ministre. Pour la CGT cheminots, ces préconisations « constituent une attaque inédite contre le transport ferré public et contre celles et ceux qui, au quotidien, font le choix du train, quelle que soit la région ou le territoire. (…) Le gouvernement s’apprête à confisquer à la nation son entreprise publique ferroviaire ». L’Unsa ferroviaire anticipe de son côté un « séisme pour les secteurs du rail, ses salariés, ses usagers (…) au détriment du service public ». « De fait, le rapport Spinetta préconise tout simplement à la SNCF et au service public ferroviaire de se saborder. L’expérience britannique est pourtant éclairante à ce sujet » a commenté Hubert Wulfranc, député communiste. « L’usager britannique consacre, en moyenne, 14 % de son revenu mensuel pour se rendre en train sur son lieu de travail, contre 2 % en France. 4 trains sur 5 sont en retard dans le sud de l’Angleterre alors même que les subventions publiques versées à l’ensemble des sociétés privées explosent. Le remède proposé par Spinetta est pire que les maux auxquels est confronté notre système ferroviaire. L’évolution nécessaire du transport ferroviaire doit s’inscrire dans un projet de renforcement et de

développement d’un service public ferroviaire accessible à tous et garantissant la sécurité ainsi que des conditions de travail décentes aux cheminots ». Pour le député ce rapport, « idéologiquement daté, ne saurait constituer une camisole de force pour orienter le débat public qui doit s’engager autour de la question du devenir du système ferroviaire ». Les grandes lignes du rapport

La vertu de la concurrence, un dogme indiscutable. Pour Jean-Cyril Spinetta, l’ouverture à la concurrence n’est pas sujette à débat. Même si « le système français ne semble toujours pas prêt pour la concurrence », il s’agit désormais de définir « les conditions de la réussite » de l’ouverture du marché du transport de voyageurs, prévue à partir de 2019 et jusqu’en 2023 pour les TER et Intercités (subventionnés par l’État et les régions), et, à partir de 2020, pour les TGV (qui dépendent directement de la SNCF). 9 000 km de lignes à abattre au nom de la rentabilité. Le rapport propose de recentrer le réseau ferré sur « son domaine de pertinence », à savoir les agglomérations et le TGV entre les principales métropoles françaises. Jean-Cyril Spinetta tient dans son viseur les petites lignes, en agitant l’argument selon lequel elles « coûtent 1,7 milliard d’euros par an », soit 16 % des concours publics du secteur ferroviaire, « pour 2 % des voyageurs ». Ainsi, « chaque kilomètre parcouru par un voyageur coûte 1 euro à la collectivité », insiste le rapport. Le rapport préconise donc un audit complet du réseau, afin que la SNCF puisse sélectionner les lignes à abattre. Charge ensuite aux régions de reprendre ou non ces lignes. « Départs volontaires » et fin du statut de cheminot. Transferts obligatoires, fin du statut pour les nouveaux entrants, plans de départs volontaires : les cheminots sont clairement mis à l’amende. « À la recherche d’un accroissement de la compétitivité de l’entreprise », les auteurs du rapport, citant les cas d’Orange et de La Poste, préconisent qu’il soit « mis un terme au recrutement au statut des nouveaux » embauchés. Le statut de cheminot s’éteindrait ainsi « naturellement » dans une trentaine d’années. Reste que, pour l’ex-PDG d’Air France, la mesure n’est pas suffisante. Il suggère de redéfinir un « nouveau contrat social » à la SNCF, afin de permettre une « évolution du statut ». Pis encore,

pour un « gain de compétitivité rapide », Jean-Cyril Spinetta suggère la suppression de 5 000 postes, en recourant pendant deux ans à la « procédure des plans de départs volontaires ». Des préconisations floues sur le problème de la dette. La dette de la SNCF a augmenté de 15 milliards d’euros entre 2010 et 2016, pour atteindre près de 45 milliards d’euros fin 2016, décrit le rapport. Et, tous les ans, celle-ci se creuse de 3 milliards. À cela s’ajoute le 1,5 milliard d’intérêts d’emprunt versé chaque année aux marchés financiers. Pour le rapport, « le traitement de la dette est une condition préalable et nécessaire à un retour à l’équilibre du gestionnaire d’infrastructures ». Jean-Cyril Spinetta estime que l’État devrait reprendre « une part » du passif de SNCF Réseau. Le rapport reste cependant particulièrement flou. La SNCF changée en société anonyme privatisable. La SNCF est, depuis la réforme ferroviaire de 2014, composée de trois établissements publics à caractère industriel et commercial (Epic) : l’Epic SNCF de tête, SNCF Mobilités (les trains) et SNCF Réseau (les rails). Pour se conformer prétendument aux exigences européennes, Jean-Cyril Spinetta souhaite « faire de SNCF Mobilités » une société anonyme « à capitaux publics détenue en totalité par l’État ». Une faible garantie, car cette SA sera bel et bien privatisable, si une nouvelle loi en décide ainsi. Mais, l’ancien haut fonctionnaire ne s’arrête pas là et préconise également la transformation de SNCF Réseau. Avec l’Humanité du 16/02/18

Mobilisation à Bordeaux les 28 février et 1er mars Dans le cadre de la préparation de la manifestation nationale du 22 mars et « pour une Sncf intégrée qui réponde aux besoins de la Nation en terme de transports ferroviaires », les cheminots CGT de Bordeaux gare ont déposé un préavis de grève pour le 28 février afin d’interpeller la direction au CER et le 1er mars pour accueillir le président de la Sncf, Guillaume Pepy, qui sera en visite à Bordeaux.

Le monde libéral se frotte les mains de voir les services publics et la protection sociale française, cette part de marché qui lui était depuis si longtemps confisquée, lui être offerte sur un plateau. Le président et sa bande de desperados sont en train de commettre le plus gros hold-up du siècle en livrant notre pays au grand appétit de la finance. Tout y passe : après la politique migratoire, la diminution de l’aide au logement, la disparition de l’ISF, l’augmentation de la CSG sur les retraites, ces dernières semaines ont vu augmenter le débit des coups portés, après l’hôpital, le bac et la formation des jeunes, c’est la SNCF qui s’apprête à être bradée. Nous ne pouvons pas laisser faire cela. Il y a urgence à construire une réponse à la hauteur de l’attaque qui est portée. On dit souvent que les services publics sont le patrimoine de ceux qui n’en n’ont pas. Si nous voulons être de ceux qui défendent les classes populaires, c’est dans la défense des services publics qu’est notre place. Les états généraux du progrès social du 3 février ont été une première étape dans cette lutte, il s’agit aujourd’hui de passer un nouveau cap et de mettre toute notre énergie à la construction d’un front large et populaire de rassemblement pour la sauvegarde de nos services publics nationaux. La convergence syndicale qui s’amorce avec un premier rendezvous le 22 mars nous y appelle. Tout d’abord, le PCF doit participer à la réussite de cette journée nationale de mobilisation dans la fonction publique et à la SNCF. Puis, nous pourrions, dès le lendemain, ouvrir, partout où nous sommes en capacité de le faire, des espaces de résistance citoyens qui rassemblent dans chaque lieu, gare, hôpital, école… les usagers, les professionnels, les associations, les partis et les élus. Pour ensemble défendre, échanger, informer mais aussi construire l’alternative. C’est à une forme nouvelle de rassemblement que nous sommes appelés, un rassemblement populaire issu des luttes et non simplement dicté par les urnes. Nous savons le faire sur des luttes locales, comme pour la régularisation d’une famille sans papiers, pour lutter contre une expulsion, ou la fermeture d’un bureau de poste. Ces espaces collectifs et citoyens ne sont pas toujours gagnants mais il en résulte, à chaque fois, une prise de conscience de classe chez tous les participants. Nous pouvons, et les outils de la révolution informationnelle doivent nous y aider, être les bâtisseurs d’un réseau de résistance et de sauvegarde des services publics. D’outils de résistance, il n’y aura qu’un pas de plus pour en faire des outils à réfléchir et à construire les grands services publics du XXIe siècle. À nous d’être à la hauteur de ce défi.

Vincent Boivinet membre de l’exécutif du PCF 33 et du Conseil national

Les Nouvelles 22 février 2018 • 3


EMPLOI DANS LA GRA CARREFOUR

AUTOMATISATION/NUMÉRISATION DANS LA GRANDE DISTRIBUTION

Les mesures du plan de restructuration

Le problème, c’est les actionnaires, pas les caissières Près de 5000 emplois menacés cette année chez Carrefour, plus de 10 000 l’année prochaine, affirme la CGT qui s’apprête à appeler les clients au boycott des caisses automatiques même si le syndicat est convaincu qu’automatisation et révolution numérique sont compatibles avec les emplois de commerce. Ce plan de « transformation » chez Carrefour renvoie aux évolutions dans la société qui interrogent le travail et l’emploi. Une question de choix économique et politique, disent les communistes, qui rappelle les enjeux de rapports de production et du partage des richesses. AUTOMATISATION/NUMÉRIQUE CONTRE EMPLOI

Philippe Allard, CGT : « On ne les laissera pas faire » Confronté à un modèle en perte de vitesse, Carrefour a dévoilé un plan de transformation pour s’adapter aux nouveaux modes de production et de consommation. Voici les principales mesures prévues jusqu’en 2022.

RÉORGANISATION STRUCTURELLE :

- Suppression de 2 400 postes dans les 12 sites du siège du groupe en France sur 10 500, via un plan de départ volontaires. - Fermeture du siège social du groupe situé à Boulogne (Hauts-de-Seine). - Installation du siège mondial à Massy (Essonne) au 1er janvier 2019. - Abandon du projet de construction d’un nouveau siège de 30 000 m2 prévu en Essonne. « Il faut mettre fin à la lourdeur de l’entreprise» et à une «organisation trop compartimentée » (Alexandre Bompard, PDG). RÉDUCTION DES COÛTS :

- Plan de réduction de coûts de 2 milliards d’euros réalisé dès 2020 en année pleine, via des économies sur la logistique et les coûts de structure. - 273 magasins ex-Dia vont être cédés ou fermés. Un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) va être mis en place avec l’objectif de reclasser la moitié de ces 2 100 salariés et de trouver des repreneurs pour ces magasins. - Cession de 500 millions d’euros d’actifs immobiliers « non stratégiques » dans les trois prochaines années. INVESTISSEMENTS MIEUX CIBLÉS :

- Une enveloppe annuelle de 2 milliards d’euros est prévue dès 2018. Les budgets consacrés aux investissements seront désormais « ajustés au potentiel des magasins » et donneront la priorité à l’informatique et au numérique. - Ouverture d’au moins 2 000 magasins de proximité dans les 5 prochaines années en mettant l’accent sur les grandes métropoles européennes. - Ouverture de 20 magasins Atacadao, enseigne d’hypers maxidiscompte rachetée en 2007 par Carrefour, au Brésil. - Investissement massif dans le numérique : 2,8 milliard d’euros sur 5 ans, « soit six fois plus que les investissements actuellement consentis ». Lancement en 2018 d’un site unique en France, carrefour.fr, qui aura vocation à être généralisé à toutes les zones géographiques. LES GRANDS AXES E-COMMERCE ET BIO

- Objectif de 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans le commerce en ligne alimentaire et part de marché supérieure à 20 % en France d’ici à 2022 sur ce créneau. - Carrefour veut quasiment quadrupler son chiffre d’affaires dans le bio, de 1,3 milliard d’euros actuellement à 5 milliards d’euros en 2022. Il met en oeuvre un plan de soutien à la conversion au bio des agriculteurs. Il va accroître sa gamme de produits bio et généraliser les zones de produits bios dans les magasins en France. DEUX NOUVEAUX PARTENAIRES EN CHINE :

- Carrefour, confronté à un repli de ses ventes et à des pertes en Chine, va ouvrir le capital de sa filiale chinoise au géant de l’internet chinois Tencent et à la chaîne chinoise de supermarchés Yonghui. - Carrefour entend cependant rester le premier actionnaire de sa filiale chinoise, selon le projet d’accord préliminaire. - Grâce au projet de partenariat stratégique avec Tencent sur le partage des données, la numérisation des magasins, les solutions de paiement mobile et l’exploitation de données, Carrefour veut « améliorer sa visibilité sur internet ». 4 • Les Nouvelles 22 février 2018

Dès les rumeurs d’un plan de suppression d’emplois, la CGT du groupe Carrefour s’est mise en ordre de bataille. Le syndicat n’entend pas laisser le groupe, qui a encaissé les aides publiques sans vergogne, faire payer à ses employé-e-s ses erreurs stratégiques et le gavage de ses actionnaires. Interview de Philippe Allard, délégué CGT Carrefour.

Les Nouvelles. Pouvez-vous faire le point des emplois menacés au sein du groupe Carrefour ? Philippe Allard. Le PDG a annoncé, le 23 janvier, la suppression de 2 400 emplois via un plan de départs volontaires pour le siège administratif. Après, il a annoncé la fermeture de 273 magasins de proximité : Carrefour city et Carrefour contact, ce qui correspond à 2 100 emplois. En plus, vu comme Carrefour annonce le manque de rentabilité de ses petits magasins de proximité, on se demande comment il va réussir à les vendre… En tout cas ça fait 4 500 emplois menacés, rien que pour 2018. Au-delà de ça, il y a les magasins qui vont passer en location-gérance, les hyper-marchés, il y en a eu 5 cette année, il y en aura beaucoup plus l’an prochain. Au-delà des quelques rares avantages sociaux liés au groupe qui vont être perdus pour les salariés, c’est surtout la pression mise par les nouveaux gérants pour pousser aux départs et alléger les effectifs qui est à craindre. Ces magasins se vendent très bien et sont rentables mais au démarrage ils fonctionnent avec 30 % d’effectifs en moins pour rentabiliser l’investissement. De plus, il y a la réduction de la superficie des hypermarchés Carrefour pour intégrer Darty et la Fnac, que le groupe a rachetés, dans certains d’entre eux, en fonction du marché local. Mais de toute façon, la réduction de la surface (NDLR Carrefour a l’intention de se séparer d’au moins 100 000 m2 d’ici à 2020), c’est forcément des emplois en moins. Alexandre Bompard a aussi évoqué l’automatisation des entrepôts, là aussi, beaucoup d’emplois sont menacés. Donc au total, après les 4 500 emplois au minimum menacés en 2018, il faut s’attendre à plus de 10 000 emplois menacés en 2019.

Les Nouvelles. Pourtant le groupe fait des bénéfices… P.A. Oui ! Carrefour, c’est même près d’1 milliard de bénéfices chaque année, c’est 500 millions d’euros versés aux actionnaires, c’est 400 millions d’euros d’aide de l’État encaissés chaque année. Mais quand le groupe a récupéré les magasins DIA, il a fait une erreur stratégique en arrêtant le hard discount (produits de premiers prix) alors que ces magasins sont très souvent situés dans des quartiers où le pouvoir d’achat est faible. Il s’est trompé de cible en augmentant les prix et comme, en plus, ces magasins ont été refaits à neuf, le retour sur investissement n’a pas été à la hauteur de ce qu’il espérait. Contrairement à ce que dit le PDG, ce n’est pas que ces magasins ne sont pas rentables mais ils ne le sont pas assez pour eux. Par ailleurs, Carrefour a loupé le virage numérique. Ils n’ont pas su adapter les ventes à la clientèle. Maintenant, ils nous le font payer en voulant licencier 2 400 salariés au siège. Mais nous estimons que s’ils ont loupé ce virage, il y a une dizaine d’années, c’est qu’ils sont plus préoccupés de donner des sous aux actionnaires que de faire du commerce dans les magasins du groupe. Ils ne font plus que de la finance via la location-gérance, par exemple, ou en distribuant les bénéfices aux actionnaires au lieu de faire des études de marchés, etc. Pourtant, vu notre réseau sur le territoire national, on est bien placé pour que le client commande sur internet et viennent retirer en magasin, ce qui lui permet d’avoir du conseil. Je pense que la vente physique, le conseil, survivra quand même aux

pratiques numériques même si les gens commandent de plus en plus sur internet, il y aura toujours besoin de contact humain. C’est pour ça qu’on estime que le groupe n’a pas besoin de licencier, il peut former les salariés pour mettre plus de personnel au service des clients, il faudrait même embaucher parce qu’on est en manque d’effectifs dans les magasins. On est persuadé que ce modèle là marchera. Le but de Bompard est de dégraisser pour reverser plus aux actionnaires et eux, on sait bien qu’ils n’en ont rien à faire de Carrefour, ils veulent rentabiliser leur investissement et quand ce sera fait, ils iront ailleurs et peu importe dans quel état sera Carrefour, c’est le propre même de l’actionnaire et malheureusement c’est comme ça depuis 10 ans à Carrefour.

Les Nouvelles. Avec ce que vous annoncez pour Carrefour, Auchan qui teste ses premières caisses automatiques dédiées aux chariots et Monoprix qui lance son application pour le passage en caisse automatique, faut-il s’attendre à une hémorragie d’emplois dans la grande distribution ? P.A. On savait que ça arriverait mais certainement pas si vite. On s’attendait à une généralisation de l’automatisation dans 5 à 10 ans. Apparemment, ils accélèrent le mouvement mais nous, on a prévu de ne pas laisser faire. Il y a plus de 100 000 caissières en France, c’est quand même important. On

Le 5 février, les manifestants de la CGT ont bloqué durant plusieurs dizaines de minutes les caisses de l’hypermarché Carrefour de la Porte de Montreuil, pour protester contre le plan de restructuration annoncé par l’entreprise.


ANDE DISTRIBUTION

Une enquête de l’Agence du numérique de mars 2017 montrait que 16 % de la population, très majoritairement âgée, n’utilisent pas d’ordinateur, et que 14 % se disent en difficulté avec les démarches en ligne. On estime ainsi à cinq millions le nombre de personnes (salariés peu qualifiés, familles monoparentales, jeunes demandeurs d’emploi, personnes âgées) qui cumuleraient précarité sociale et numérique. La fracture numérique recouvre ainsi une triple discrimination des publics vulnérables : sociale, géographique et générationnelle. Tout le monde n’est donc pas encore à égalité d’accès à la technologie et le premier pas est loin d’être facile. Tout le monde n’est pas à l’aise face à un automate qui a son propre langage, ses propres codes (des hôtesses de caisse ne doivent-elles pas être présentes

Jean-Jacques Bordes

Panier moyen de l’internaute français (euros) Source Fevad - via ZDNet.fr/chiffres-cles

91 84

2016

2015

70

2014

77

Nombre moyen de cyberachats par an, en France

Source Fevad - via ZDNet.fr/chiffres-cles

26 22 18 14 10

2015

(2) Le capitalisme a-t-il un avenir ? (éditions La Découverte)

Les clients sont de plus en plus sollicités dans des secteurs économiques très divers. Le développement de cette offre numérique ne va pas sans dispositifs de cadrage, contrôle et prescription visant à faire réaliser des tâches précises aux clients. L’activité des clients est, en effet, maintenant requise pour un nombre croissant de services. Et sur chacun d’eux, elle s’étend à de nouvelles tâches. S’agit-il d’une nouvelle division du travail ? Peut-on aller jusqu’à parler de mise au travail des clients ? L’autre versant est que les initiatives prises par les clients influent sur le marché, en le modelant ou voulant s’en échapper. La division des tâches dans laquelle les clients sont « mis au travail », fait d’eux de « quasi employés » (quasi car les clients peuvent quitter l’entreprise plus facilement que les salariés) et constitue une des caractéristiques du capitalisme contemporain. Cette « mise au travail » est-elle choisie

Un modèle qui accentue la fracture numérique

2014

(1) « L’automatisation ne détruit pas le travail mais l’emploi salarié », Pierric Marissal, l’Humanité, 16 mars, 2015

Peut-on parler de mise au travail des clients ?

Et le rapport humain dans tout ça ? On pourrait rêver que les salariés, libérés de tâches répétitives par les automates, soient réorientés vers des tâches à plus forte valeur ajoutée (dans le conseil ou la création par exemple). On peut envisager que le client utilise son temps libéré pour plus de créativité, de socialité, d’enrichissement personnel. Est-ce le cas ? Laissons la parole alors à Yvan Lavallée (Revue Progressiste n°5, 07/14) : « Nous entrons dans un mode de production avec des outils et des concepts qui permettent de libérer la force de travail humaine des tâches ingrates, et plus particulièrement d’abolir le travail aliéné. En d’autres termes, un autre mode de production et d’échanges dans lequel l’exploitation n’est plus indispensable à la création de valeur et libérant la créativité et le travail humain, est possible et devient de plus en plus nécessaire. L’enjeu est clair : il s’agit de savoir si les gains de productivité doivent permettre une explosion des profits et du chômage ou au contraire la baisse massive du temps de travail aliéné et l’appropriation sociale de ce temps libéré. »

2013

Ce n’est pas le travail que détruisent les technologies mais l’emploi salarié répond Yann Le Pollotec, responsable de la révolution numérique au PCF. Avec « un juste partage de la richesse et une maîtrise sociale et politique de ces technologies, on peut aller vers une société de l’abondance ».  Il y a toujours eu des destructions d’emplois liées à l’évolution technologique, malgré quelques phases d’accélération, ils étaient tout de même beaucoup plus lents qu’aujourd’hui. L’automatisation d’aujourd’hui prend non seulement la forme de bras robotiques, mais aussi d’intelligences artificielles. Selon plusieurs études, 50 % des métiers seraient automatisables d’ici dix ou vingt ans. Tout « va beaucoup plus vite alors que changer de métier, se former, demande beaucoup de temps », expliquait Yan Le Pollotec dans les colonnes de l’Humanité (1). De plus l’automatisation et la numérisation entraînent aussi une baisse importante du nombre d’heures de travail nécessaires pour accomplir une tâche. Le sociologue Randall Collins explique (2) que ce nouveau chômage technologique menace surtout la classe moyenne. Pour lui, ne subsisterait, en termes d’emploi, en nombre restreint, que ce qui ferait appel aux qualités propres à l’Homme, comme la créativité et l’imagination… Resteraient également les métiers qui

serviront à entretenir ces cerveaux sous-prolétarisés. Des emplois non qualifiés, très mal payés, devraient ainsi subsister, ceux qui coûteraient plus cher à automatiser. «  Cela pose de vraies contradictions au capital, constate Yann Le Pollotec. Pour fonctionner, il a besoin de clients qui consomment. Si le chômage explose, la consommation s’effondre. Il y a bien eu un moment le levier du crédit, mais, on l’a vu aux États-Unis avec la crise des subprimes, il a ses limites. » S’ils sont heureux de couper dans leurs coûts de main-d’œuvre, certains patrons s’inquiètent de cette fuite en avant ce qui explique que certains libéraux proposent l’instauration d’un revenu universel de base, un genre de RSA, pour tenter de faire perdurer le système malgré tout. Parmi les solutions plus progressistes, Yann Le Pollotec rappelle celle que le Parti communiste, met en avant : la Sécurité emploi-formation. « Comme l’automatisation ne détruit pas le travail mais l’emploi salarié, l’idée est d’utiliser la richesse et le gain de productivité permis par les robots pour développer les services publics et le secteur des biens communs. » Pour Yann Le Pollotec, « la réduction du temps de travail peut aussi améliorer la situation, mais cela ne suffira pas. Alors qu’avec un juste partage de la richesse et une maîtrise sociale et politique de ces technologies, on peut aller vers une société de l’abondance ».

Et l’humain dans tout cela ?

2013

Robotisation, automatisation, numérisation, les progrès technologiques sont-ils inexorablement les ennemis de l’emploi ? Faut-il s’y opposer ?

pour aider les utilisateurs de la caisse automatique ?). Il en est de même pour s’orienter sur un site internet dédié à la vente ou face à un formulaire administratif (et là, vous êtes seul devant votre écran !).

2012

Pour une maîtrise sociale et politique des technologies

Dans son bilan 2016, la Fédération du E-commerce et de la Vente À Distance (FEVAD) constatait que les achats par internet ne cessaient de progresser avec une caractéristique frappante : progression du nombre d’achats par personne pour un panier de plus en plus faible. Le cyberachat est donc devenu un acte commun. En contrepartie, les emplois dans la distribution sont en pleine mutation avec une montée en puissance des logisticiens au détriment des vendeurs et un transfert de tâches vers les clients. Qui impulse quoi ? La revue Sciences de la société, dans sa livraison de mai 2011, abordait un sujet exploré depuis quelques décennies par les sociologues qui n’en finit pas d’interroger : le transfert de tâches vers le client est-il un travail ? Les rédacteurs sollicités par la revue, considéraient ainsi que « Si la participation active des clients à la réalisation d’un service est observée avec précision par les sociologues depuis une trentaine d’années, elle semble aujourd’ hui prendre une ampleur nouvelle. ». La Grande Distribution, avec le développement des modes d’achat par internet nous en livre un bon exemple. Du libre-service d’antan au codebarres, de la caisse automatique à la livraison à domicile, les modes de consommation sont en plein mouvement et l’individualisation (le client roi, le client citoyen) modèle de nouveaux rapports sociaux.

(souhait d’autonomie et d’intervention sur le rapport marchand) ou résulte-t-elle d’un déterminisme technologique (la technologie nous impose son mode de fonctionnement) imposé par les fournisseurs ? Les aspirations semblent être à l’autonomie, la créativité, au temps libéré. Le capital en joue en s’appuyent sur le mythe de l’individu tout-puissant pour réduire l’humain à un autoentrepreneur sans conscience. Alors, le client : simple consommateur ou citoyen ?

2012

YANN LE POLLOTEC, PCF

Le « plan de transformation » du groupe Carrefour renvoie aux évolutions sociétales accélérées par les outils numériques, de mieux en mieux maîtrisés par les nouvelles générations. Mais assistons-nous à une nouvelle aliénation ou à une forme de libéralisation du temps et du choix ?

2011

Propos recueillis par Christelle Danglot

Évolutions sociétales et nouveaux rapports au travail

2011

P.A. Le plan Bompard devait être annoncé en novembre 2017 mais vu l’ampleur des annonces, cela a été reporté en janvier. À la CGT, on s’est dit que décembre, avec les fêtes, c’était le bon moment pour mettre

NOUVELLES TECHNOLOGIES

2010

Les Nouvelles. Pour revenir à Carrefour, où en est la mobilisation ?

la pression, on a donc commencé à mobiliser mais les autres syndicats ont préféré avoir des certitudes sur le plan et ne pas « mettre en péril » l’activité du groupe. Par rapport à ce que nous redoutions en décembre – 1 500 postes supprimés, 150 fermetures dans les magasins de proximité – c’est finalement le double qui a été annoncé le 23 janvier. La semaine du 5 au 10 février, on était en action, on recommence cette semaine mais comme les autres syndicats sont sur l’accompagnement des licenciements alors que nous, nous sommes pour les bloquer, c’est un peu compliqué de créer un rapport de force avec la direction. La CGT est premier syndicat dans les entrepôts et Carrefour Market mais c’est FO le syndicat maison depuis 40 ans. Si les autres syndicats se font complices, ce sera plus compliqué. Quant aux salariés, pour l’instant, ils sont un peu perdus mais il faudra bien qu’ils se battent pour leur emploi, ils n’ont pas le choix.

2010

veut sensibiliser les clients à ne pas utiliser ces machines, on a un rôle un peu pédagogique et s’il faut, on bloquera les machines physiquement. Personne n’a intérêt à ce qu’il y ait autant d’emplois supprimés et c’est sans doute pour éviter ça que les pouvoirs publics arrosent depuis des années ces entreprises d’argent public. Mais il suffit qu’une entreprise enclenche le processus pour que toutes s’y mettent, c’est la course à la compétitivité. Je reste toutefois convaincu que si les salariés se révoltent, ils feront machine arrière. C’est de toute façon le seul moyen de les arrêter parce qu’à part du fric, les entreprises se foutent de tout, même de leur image de marque.

Les Nouvelles 22 février 2018 • 5


INTERNATIONAL PROCHE-ORIENT

Regain de tensions dans la bande de Gaza

Manœuvres israéliennes le long de la bande de Gaza, le 17 février 2018.

Quatre ans après le troisième conflit dans la bande de Gaza entre l’armée israélienne et le mouvement Hamas, qui s’était soldé par 2 251 morts côté palestinien (en grande majorité des civils) et 74 morts côté israélien (presque tous des soldats), la fragile trêve armée qui tient vaille que vaille depuis 2014 vit-elle ses dernières heures ? Quatre soldats israéliens ont été blessés, samedi, dont deux gravement, dans l’explosion d’un engin piégé, apparemment dissimulé auprès d’un drapeau qui a attiré leur attention, le long de la barrière israélienne qui encercle la bande de Gaza. Le

porte-parole de l’armée, le général Ronen Manelis, a affirmé que cela « pouvait potentiellement déstabiliser la région ». En déplacement, samedi, en Allemagne, pour la conférence annuelle de Munich sur la sécurité, le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a qualifié l’incident de « grave ». Cet attentat, qui constitue le coup le plus sévère essuyé par l’armée israélienne depuis l’opération « Bordure protectrice » de 2014, a été revendiqué par les Comités de résistance populaire (CRP). Ce groupe, qualifié par l’AFP de « salafiste », « nébuleux mais connu », a été créé en 2000. Il est composé d’anciens membres du Fatah, du Jihad islamique palestinien

ÖCALAN ET AFRIN

Au cœur de la grande marche annuelle des Kurdes d’Europe Comme en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg, en Suisse, au Royaume-Uni, en Italie et des plusieurs villes de France, les Kurdes de Bordeaux étaient une nouvelle fois réunis, le vendredi 16 février en début de soirée, sur la place de la Bourse avant de se rendre en manifestation jusque la place Stalingrad. Depuis 19 ans, la mobilisation des Kurdes d’Europe pour exiger la libération d’Abdullah Öcalan, ne s’est jamais démentie, y compris auprès la jeune génération née après le début de l’emprisonnement du leader kurde. C’est en effet le 15 février 1999 qu’Abdullah Öcalan, le fondateur et dirigeant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), était enlevé à Nairobi, la capitale du Kenya, par un commando composé de membres des services secrets turcs, israéliens, et américains, puis condamné à mort, avant que de voir sa peine commuée en prison à vie. Et s’ils sont chaque année entre 15 et 25 000 manifestants, parfois plus, à converger vers Strasbourg pour réaffirmer leur volonté de voir le leader kurde sortir de l’île prison d’Imrali sur laquelle il est enfermé depuis 19 ans, c’est qu’ils considèrent que la libération d’Öcalan n’est pas un élément secondaire, mais bien une partie intégrante de la question kurde. « La libération d’Ocalan est non seulement une demande fondamentale de millions de Kurdes, » explique les organisateurs de la marche de Strasbourg, « mais aussi, 6 • Les Nouvelles 22 février 2018

avec la libération des autres prisonniers politiques, une mesure nécessaire sur la route de la paix. Abdullah Öcalan doit être libre afin de pouvoir communiquer avec toutes les parties concernées pour trouver une issue au conflit. » On n’en est loin pour le moment. « il y a même des rumeurs qu’il serait mort depuis un an, au moment du coup d’état raté, explique M.Ozer, membre de la communauté Kurde à Bordeaux. Ça fait 4 ans qu’il est en isolement total, ni son avocat, ni sa famille n’a pu le voir. Nous demandons à l’Union européenne de faire pression sur l’État turc pour que sa famille puisse avoir des nouvelles ». Bien sûr, l’exigence de l’arrêt de l’agression turque contre Afrin était aussi à l’ordre du jour de cette journée. « Nous organisons un rassemblement par semaine depuis le début de l’agression contre Afrin mais il y a aussi des rassemblements spontanés. Les familles sont inquiètes, il y a déjà beaucoup de morts et des rumeurs d’utilisation d’armes chimiques. Erdogan pensait en finir en 2-3 jours avec les Kurdes sur Afrin mais depuis 25 jours, ils résistent, ça le rend fou. Et comme il n’avance pas sur le terrain, il bombarde et ça fait des centaines de morts civils. Depuis deux ans, les Kurdes sont porteurs d’un espoir de paix dans cette région et c’est ce qui a fait peur à Erdogan mais cette attaque va signer sa perte car le monde sait ce qu’il doit aux Kurdes dans la lutte contre Daech et il voit maintenant de quoi Erdogan est capable ». C.D.

(un concurrent du Hamas aux positions plus radicales) et des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa. Sa branche armée est alimentée par les Brigades Al-Nasser Salah Al-Din. Mouvement dissident du Tanzim (la faction armée du Fatah) et des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa du Fatah de Mahmoud Abbas, les CRP sont considérées par Israël comme proches du Hezbollah libanais. Les Comités de résistance populaire sont à l’origine de l’enlèvement, en 2006, du soldat israélien Gilad Shalit, libéré en 2011. Un blocus aux conséquences humanitaires tragiques

Dans son communiqué, les CRP expliquent que « l’explosion à l’est de Khan Yunis est un acte héroïque qui répond à l’invasion de l’occupation et reste un message important qui souligne l’intention de la résistance de défendre son peuple ». Malgré ce message on ne peut plus clair, l’armée israélienne a préféré rejeter la responsabilité de cet attentat sur le Hamas. Jonathan Conricus, porte-parole de l’armée, a déclaré à l’AFP qu’un « groupe voyou » avait revendiqué l’attaque, mais que de son point de vue « le Hamas est responsable » car il autorise les manifestations de Gazaouis à la frontière entre la bande de Gaza et Israël. Après le tir d’une roquette en pro-

venance de la bande de Gaza, qui a frappé une maison israélienne près de Sdérot, à l’extérieur de l’enclave palestinienne, l’armée israélienne a riposté. Des raids aériens et des tirs de chars positionnés en Israël ont pris pour cible, samedi, 18 « objectifs terroristes appartenant au Hamas ». Deux Palestiniens ont été tués à l’est de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, alors qu’ils s’approchaient de la clôture, faisant office de frontière entre la bande de Gaza et Israël, « d’une manière suspecte », selon l’armée israélienne. Peu de temps après ce regain de violence, le service de sécurité intérieur israélien Shin Bet a révélé avoir arrêté 6 Palestiniens membres du Jihad islamique. Ils sont accusés d’avoir voulu fomenter une attaque contre le ministre de la Défense, Avigdor Lieberman, et d’autres Israéliens en Cisjordanie occupée. Ils auraient eu l’intention de viser la voiture du ministre, qui habite dans une colonie israélienne en Cisjordanie, territoire occupé par l’armée israélienne depuis plus de cinquante ans. Les suspects « tentaient d’obtenir des explosifs pour fabriquer une bombe et ont même eu recours à des terroristes (à Gaza) pour obtenir des financements », selon le communiqué du Shin Bet, faisant allusion au Hamas. Cette poussée de fièvre intervient alors

que la bande de Gaza est soumise par Israël à un blocus aux conséquences économiques et humanitaires tragiques. Au chômage et à la pauvreté s’ajoutent les pénuries d’électricité (voir encadré), d’eau et de médicaments. L’annonce, en janvier 2018, par le président américain Donald Trump, de suspendre l’aide financière (des dizaines de millions de dollars) à l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens ne va pas arranger les choses. Autant de raisons qui, selon l’envoyé spécial de l’ONU au Proche-Orient, Nickolaï Mladenov, pourraient provoquer une nouvelle explosion. Damien Roustel, l’Humanité, 19/02/2018

Coupures d’électricité La centrale électrique de la bande de Gaza a cessé de fonctionner faute de carburant. Les Gazaouis ne reçoivent du réseau public que quelques heures d’électricité par jour. De nombreux foyers et services, comme les hôpitaux, s’en remettent à des générateurs. Amputés des 20 mégawatts produits chaque jour par la centrale électrique, ne restent aux habitants de l’enclave que les 120 mégawatts importés d’Israël. Mais « l’enclave a besoin d’environ 500 mégawatts par jour », a alerté Mohammed Thabet, porte-parole de la compagnie gazaouie qui distribue l’électricité.

AFRIQUE DU SUD

Cyril Ramaphosa succède au démissionnaire Jacob Zuma Quelques heures à peine après la démission du président de l’Afrique du Sud, le Parlement a placé le président de l’ANC à la tête du pays. Cyril Ramaphosa, élu président de l’ANC au mois de décembre et actuel vice-président de la République, succède à Jacob Zuma, comme l’a approuvé, la majorité du Parlement. Une consécration pour cet ancien secrétaire général du Syndicat des mineurs, particulièrement actif dans les années 1980 dans la lutte contre l’apartheid, un temps pressenti par Nelson Mandela lui-même pour prendre sa succession avant d’être écarté. Il s’est alors lancé dans le business, faisant de lui l’une des personnalités les plus riches d’Afrique du Sud. Jacob Zuma n’a pas voulu affronter la motion de non-confiance que s’apprêtaient à voter, outre les députés du Congrès national africain (ANC), l’ensemble des membres du Parlement, pour le démettre de ses fonctions de président de la République. La veille, mercredi 14 févrvier, il avait d’abord effectué un dernier baroud d’honneur devant les caméras de la télévision publique, SABC, pour expliquer qu’il ne comprenait pas ce qu’on lui reprochait et se faisait même menaçant, évoquant de possibles

ruptures au sein du parti. Le même soir, vers 22 heures, à l’occasion d’une déclaration solennelle, il évitait le déshonneur national en annonçant sa démission « avec effet immédiat », précisant néanmoins « même si je suis en désaccord avec la direction de mon organisation ». Il lui reste maintenant à affronter la justice, ne bénéficiant plus d’aucune immunité. « Sa démission a été tardive mais nous nous en réjouissons, explique Solly Mapaila, secrétaire général adjoint du Parti communiste Sud africain. Jacob Zuma a causé beaucoup de tort à l’organisation, à l’Alliance, à la révolution démocratique nationale et au pays. Les gens avaient perdu confiance en l’ANC parce qu’il était impliqué dans des affaires de corruption. Les institutions d’État ont été pillées à travers des prises de participation qui semblaient sincères mais qui en réalité étaient arrangées. Ce raid sur les institutions est la chose la plus impardonnable qu’il ait faite. Il a mis la main sur l’appareil d’État et massacré autour de lui ceux qui dénonçaient ses agissements. Je vis moi-même en permanence sous protection policière, dans ma propre maison, à cause des menaces contre moi et ma famille. Les principales victimes de cette capture de l’État sont

avant tout les travailleurs, les paysans et les pauvres des zones urbaines. Mais n’ayons pas d’illusions, la lutte contre les pillages des ressources de l’État et contre la corruption, y compris au sein de l’organisation, n’est pas terminée. Cela étant, l’ANC peut enfin revenir à ses vraies valeurs avec un président qui parle sans équivoque contre la corruption et mettra en place un gouvernement propre. Il sera capable de restaurer la crédibilité de l’ANC vis-à-vis du peuple. Nous espérons que cela permettra de regagner les grandes métropoles que nous avons perdues lors des dernières élections locales. C’est d’autant plus important que les forces impérialistes ont lancé une grande campagne dans les pays en développement en utilisant notamment la corruption pour interférer dans nos affaires. La conférence de l’ANC, en décembre, a également pris des décisions politico-économiques importantes, comme la mise en place effective de la redistribution des terres et celle d’une assurance nationale de santé. Ce sont des priorités pour en finir avec la pauvreté en Afrique du Sud ». Pierre Barbancey, l’Humanité, 16/02/2018


PCF OLIVIER DARTIGOLLES, 1RE ÉTAPE EN GIRONDE

SECTION DE BORDEAUX

Prendre la mesure du macronisme, de ses forces, failles et supercheries…

Repas fraternel

Après un passage à la Librairie Georges de Talence et avant l’Escale du Livre le 6 avril et Langon, Olivier Dartigolles, porte parole du PCF, s’est arrêté au Bouscat. Le lieu se prête à l’échange : la rotonde de la salle de l’Hermitage avait déjà accueillie avec succès les « frères Bocquet » venus présenter leur ouvrage Sans domicile fisc. Cette fois, c’est Olivier Dartigolles qui présentait son Macron entreprise de démolition en présence d’une cinquantaine de personnes. La fédération de la Gironde du PCF, l’Association départementale des élus communistes et républicains, organisateurs de la soirée, avaient demandé à notre chroniqueur Gérard Loustalet-Sens de dire quelques mots concernant le livre rédigé par Olivier Dartigolles, ce qu’il fit en des termes très enthousiastes : « C’est un vaste panorama du macronisme en action. Macron est un homme qui sert la bourgeoisie et Olivier le montre de manière très précise, mettant le doigt sur le mépris de classe du président qui va finir par lui jouer un tour. Dans cet ouvrage,

il y a beaucoup de chiffres beaucoup de pédagogie, de doigté, dans un style allègre démontant le Toutan Macron » L’auteur remercie les organisateurs, dont Patrick Alvarez, salue plusieurs militants du PCF mais aussi son père, engagé depuis longtemps dans la bataille pour les migrants dont la situation, en Gironde et plus particulièrement celle des jeunes, est très grave. Le conseiller municipal de Pau explique ensuite le pourquoi aussi vite d’un livre : « Le macronisme, c’est bien évidemment la poursuite et l’aggravation d’une politique de classe et de casse engagée par les précédents gouvernements mais c’est plus. C’est un mouvement permanent, un tapis de bombes préparé et qui a pu créer un sentiment de sidération ». Et Dartigolles de rappeler la mise en scène le soir de son élection, la marche dans la cour du Louvre, la Macromania dans les médias et « cette chape de plomb, ce pouvoir absolu symbolisé par l’ouverture à plusieurs reprises du château de Versailles ». « Il n’aime pas la démocratie représentative, poursuit-il, qu’il veut réduire avec sa réforme institutionnelle – la loi pourrait être votée en commission – il n’aime

pas les organisations syndicales avec lesquelles nous devons être solidaires dans le respect des identités des uns et des autres, il n’aime pas les élus locaux les accusant des endettements qui n’est pas leur fait puisqu’on nous oblige à voter les budgets en équilibre ». Mais s’il s’agit de bien prendre la mesure du danger, de ne pas le sous estimer, il faut également prendre en considération ce qui bouge : « les mouvements dans les Ehpad, ceux en préparation chez tous les syndicats à Air-France, les jeunes. Je prends les Ephad : les témoignages sur les maltraitances des personnes âgées conséquences de l’aggravation des conditions de travail et de vie des agents, quand on additionne toutes les paroles la question qui monte est : dans quelle société voulons nous vivre ? » Le quinquennat du Président, fait de renoncements et de trahisons, « réactive, reconvoque le clivage droite/ gauche. Les 4 milliards en moins pour la santé, en balance avec la suppression de 4 milliards d’ISF fait que le sparadrap “Président des riches” restera collé. D’ailleurs le pouvoir a mis en place des “cellules de veille” sur la question du pouvoir d’achat dont tout le monde voit bien la dégradation, atteste de son inquiétude mais aussi de sa volonté de faire vite. » Comment prendre une autre direction ? Telle sera la deuxième partie de l’intervention d’Olivier Dartigolles qui développera l’idée de « la nécessité de reconquérir un imaginaire politique ». Le débat est lancé dans la salle : nous y reviendrons la semaine prochaine. SG

PLAN HÔPITAL :

Le pire est à craindre Déclaration du PCF du 14/02/2018. Devant la colère qui monte dans les hôpitaux et les EHPAD, le ras-le-bol grandissant que nos parlementaires recueillent dans leur « Tour de France » démarré ce 12 février, Édouard Philippe a dû annoncer le lancement prochain d’une nouvelle réforme « globale, cohérente, méthodique » de l’ensemble du système de santé. On verra ce que l’on verra. Mais, (…) le pire est à craindre quand on nous parle d’un vaste plan de « transformation de l’offre de soins et qu’il ne s’agit pas de dépenser plus mais mieux ». (…) L’enveloppe annoncée de « 100 millions d’euros par an en plus de l’ONDAM, l’objectif national des dépenses de l’assurance maladie » va grossir les entreprises du numérique. C’est une insulte aux personnels de santé maltraités par un manque criant de personnels et de moyens. La réforme du financement à l’activité (T2A) est un leurre, l’arbre cachant la forêt : une offre de soins publique peau de chagrin ! Plus grave encore, le tout ambulatoire est réaffirmé alors que chacun voit bien s’étendre,

en zone rurale comme urbaine, la désertification médicale. La seule remise en cause du Numérus clausus ne saurait suffire à répondre aux maux créés, car il faut plus de dix ans pour former un généraliste et quinze pour un spécialiste. (…) Lors de leur États généraux du progrès social, le 3 février dernier, les communistes ont invité largement à faire état des 1700 luttes, selon la CGT, qui poussent le Premier ministre à sortir du bois. Ils ont décidé de tout faire pour aider à cette convergence des luttes, mais aussi à donner les bonnes réponses à la crise que rencontrent personnels et malades. Il y a urgence à changer de logiciel, à reprendre l’argent qui depuis des décennies passe de la Sécu dans les poches du patronat, à la financiarisation de la santé et de la protection sociale. Il est possible et urgent de restaurer des budgets de fonctionnement des hôpitaux publics, d’effacer la dette inique, de mettre en place un vaste plan d’embauche d’emplois stables et formés, d’engager de véritables négociations avec les formations syndicales sur l’organisation et les conditions de travail.

« Appel d’urgence pour les hôpitaux »

Les parlementaires ont mis en ligne un « Appel d’urgence pour les hôpitaux » (sur change.org) dans lequel usagers, patient-e-s, personnels soignants, personnels administratifs, ambulanciers, médecins, directeurs d’établissements de santé, membres de comité de défense des hôpitaux et maternités, élu-e-s municipaux, départementaux, régionaux, député-e-s, sénatrices et sénateurs dénoncent « les conséquences de la transformation du service public hospitalier en entreprise, la mise en place de la tarification à l’activité, la création des Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT) qui a accéléré les regroupements et les fermetures de services et de lits ». Ils demandent un plan d’investissement public en faveur de l’hôpital en supprimant les taxes injustes prélevées sur les salaires et la TVA, en supprimant les exonérations de cotisations patronales, en luttant contre la fraude patronale et en mettant à contribution le capital et les dividendes pour aller vers la prise en charge des soins à 100 % par l’assurance maladie.

Vendredi 16 mars, salle Pierre Tachou (44 rue Joseph Brunet Bordeaux Bacalan - Tram B arrêt Claveau) à 20h. Participation : 13 € - Tarif réduit sur demande Réservations : sectionbordeauxpcf@gmail.com 06 88 96 87 03 ou 06 19 85 34 00 COGITATIONS MILITANTES

Actualités de la lutte des classes en France Jeudi 1er mars, de 18h30 à 21h30, 15 rue Furtado à Bordeaux « Les cogitations » ça continue, avec la grande question des classes sociales et la participation de Fanny Chartier, coordinatrice de la revue Progressistes. Quelles sont les classes aujourd’hui ? Peuple/classes où est la pertinence politique? Quelle forme prend la lutte des classes ? MÉDOC

Retour sur l’’assemblée générale des communistes L’ordre du jour était chargé et c’est par la préparation du Congrès que l’assemblée a débuté, le 9 février dernier à Saint Laurent Médoc. Les camarades sont revenus sur les Assises du progrès social. Un temps de discussion s’est engagé autour de l’atelier « services publics » en lien avec l’actualité qui voit les services publics, hospitalier, poste et transport subir de très graves attaques. Il faut mener la bataille d’idées et réaffirmer le rôle et la définition première d’un service public, face à l’offensive des critère de rentabilité et de productivité qu’on veut aujourd’hui imposer à l’ensemble des services publics pour justifier leur casse. De même nous devrons faire preuve de pédagogie, d’éducation populaire pour faire comprendre le rôle indispensable des cotisations sociales que Macron prétend supprimer pour faire augmenter le pouvoir d’achat. À travers les cotisations, c’est du salaire différé qui est détourné et que nous paierons ensuite par des impôts indirects (TVA, taxes, etc.). Concernant le Congrès du PCF, nous avons acté une matinée de travail le samedi 28 avril pour prendre le temps d’appréhender les différentes thématiques de travail proposés aux communistes et permettre à chacun de pouvoir intégrer les travaux du Congrès et y apporter sa contribution. Enfin, nous avons acté deux grandes rencontres publiques sur le territoire : vendredi 23 mars - 19h - salle des fêtes à Saint Laurent « Quel avenir pour la dépendance ? Créons un Grand service public national ». Elle fait suite au travail entrepris lors de la campagne des législatives avec les personnels de l’aide à domicile en Médoc (AAPAM) et fait écho à l’actualité des personnels dans les Ehpad. Vendredi 27 avril - 19h30 - salle François Mitterrand à Lesparre « Quelles solutions pour le transport en Médoc ? » avec la venue d’Olivier Dartigolles, porte parole national du PCF qui viendra dédicacer son livre Macron, entreprise de démolition. Rocade bouchée, retards et pannes accumulés sur la ligne ferroviaire aujourd’hui menacée de fermeture par le rapport Spinetta, dans un territoire médocain où de plus en plus de personnes se trouvent isolées, la mobilité est devenue un véritable obstacle pour trouver du travail, se former, aller se soigner, etc. Un planning de point rencontre sur les marchés a été défini ainsi qu’une action en direction des gares : dimanche 4 mars 10h-12h, marché de Castelnau / mercredi 14 mars, marché de Saint Vivien / dimanche 18 mars 10h30-12h, Boulangerie de Saint Laurent. Prochaine AG : vendredi 16 mars à St Laurent (siège UL CGT Médoc). Stéphane Le Bot SOUSCRIPTION

Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soitil, contribuera effica- cement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF, lance une souscription afin de mener nos prochaines échéances politiques, notre objectif est de 70 000 euros.

Les Nouvelles 22 février 2018 • 7


CULTURE & SOLIDARITÉ

NOUVELLES IDÉES REÇUES

JUSQU’AU 3 MARS

par Gérard Loustalet Sens

Uzestival et « dimanches poïélitiques » de briller, ça aveugle ! Suivons ceux et celles qui cherchent la vérité et fuyons, comme la peste, celles et ceux qui disent l’avoir trouvée. Ne nous laissons pas “mettre au coin”, nous, gens du coin ! » Bernard Lubat Au programme (à consulter sur www.uzeste.org) :

Vendredi 23 février, 21h, concerts au Théâtre amusicien l’Estaminet

Il reste deux week-ends pour aller découvrir les concerts, rencontres, débats thématiques au Théâtre amusicien l’Estaminet, temple de Bernard Lubat et compagnie. « Affirmer la relation – dialectique dialogique critique – entre création artistique et débat d’idées est constitutive d’une action/réflexion sur notre époque épique opaque. Préférer agir ainsi aux antipodes des stratégies consuméristes ultra-majoritaires spécialisantes (!) des grandes industries du divertissement qui nous bombardent de communication spéculative clientéliste… à souhait ! Dans le rapport art et idée : éclairer le jeu, (comme on dit en rugby)… On s’y voit mieux ! Il n’est pas nécessaire

- Élodie Robine (alto) Sylvain Meillan (cello) et Yoann Scheidt (batterie). - One man chao, de et par Jaime Chao - Duo des tauliers : Fabrice Vieira / Bernard Lubat. Samedi 24 février, les transmissives village 19h - Café du Sport (centre ville d’Uzeste) – apéro swing junior. Les juniors enjazzés d’ici d’en et d’à côté (d’Uzeste, St pierre d’Aurillac, Langon, St Macaire, Bazas, Monségur, Grignols…). 22h - Théâtre amusicien l’Estaminet – concert manifeste. Enjazzement libre, le nouveau chantier collectif de la Cie Lubat de Jazzcogne. Avec : Thomas Boudé, Jules Rousseau, Louis Lubat, Jaime Chao, Fabrice Vieira, Bernard Lubat. Invitée spéciale : Juliette Kapla. Dimanche 25 février, Les dimanches poïélitiques (entrée libre)

15h30 - Théâtre amusicien l’Estaminet - micro-concert; Musique à vivre (et non pas « à vendre »), les artistes œuvriers de la Cie Lubat : lanceurs d’alerte (et non pas esthètes de gondole). 16h - Rencontre débat, Aujourd’hui c’est plus facile d’imaginer la fin du monde que celle du capitalisme, avec Jean-Claude Michéa, professeur de philosophie au lycée Joffre à Montpellier. Le débat sera conduit par Fabien Granjon (sociologue). Vendredi 2 mars, à Lucmau, escapade Uzestienne 20h - Cercle de la Concorde - lecture musique « L’eau mate », dit par Martine Amanieu. Un texte de Bernard Manciet, retrouvé après sa mort (2005). En contre point une musique de composition collective instantanée interprétée par Bernard Lubat, Fabrice Vieira et Jules Rousseau. 21h - Cercle de la Concorde - restauration, réservation : 05 56 65 22 52 22h - Cercle de la Concorde - concert Cie Lubat : chansons enjazzées Samedi 3 mars, à Uzeste 21h - Théâtre amusicien l’Estaminet - projection, In out : solal / Lubat, un film de Thierry Augé (90min) 2014. 22h - Concert à point. Un piano pour deux… (musical cadavre exquis) François Rossé / Bernard Lubat.

HÉBRON PALESTINE

Ouvrez la rue Shuhada ! Sherin Eitedal et Murad Amro, de Hébron, militants du mouvement Youth Against Settlements, seront à Talence ce samedi 24 février, salle Robespierre (41 rue Dourout), à 16h. Ils donneront une conférence sur leur action à Hébron et sur la situation en Palestine, où, jeudi 15 février, encore 16 Palestiniens ont été raflés à l’aube par l’occupant à travers toute la Cisjordanie et, à Hébron, Issa Amro, président de l’ONG « Jeunes contre la colonisation » a été embarqué alors qu’il participait pacifiquement à une commémoration. Cette rencontre, organisée avec l’AFPS sera aussi l’occasion de renforcer la campagne pour la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens, dont Salah Hamouri. Communiqué des organisateurs. « L’année 2018 est une année particulière pour la Palestine. Elle marque les soixante-dix ans de la création de

l’État d’Israël et de l’expulsion des Palestiniens. C’est 80 % de la population arabe palestinienne, près de 800 000 personnes, qui a été expulsée. Plus de 500 villages palestiniens et 11 quartiers de villes ont été détruits ou rasés. C’est la Nakba - la catastrophe que nous commémorons cette année. Ce processus de nettoyage ethnique est toujours à l’oeuvre aujourd’hui et c’est particulièrement vrai dans la ville d’Hébron. Hébron est la seule ville de Cisjordanie à l’intérieur de laquelle se sont implantées des colonies israéliennes, 850 colons extrémistes, virulents et violents, arborant des armes, attaquant et harcelant régulièrement la population palestinienne, et soutenus par des soldats dont la présence est permanente. La rue Shuhada, une rue autrefois très commerçante au centre de la vieille ville d’Hébron, est entièrement fermée aux Palestiniens depuis que le

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde, M. Lavallée Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0123 C 85932

8 • Les Nouvelles 22 février 2018

CHRONIQUE

colon israélien d’origine américaine, Baruch Golstein, tua 29 Palestiniens dans la mosquée Ibrahim (tombeau d’Abraham) en 1994. La campagne Open Shuhada Street (Ouvrez la rue Shuhada !), milite contre la fermeture de cette rue aux Palestiniens ainsi que contre toutes les restrictions dans la ville d’Hébron, tend à sensibiliser la communauté internationale pour en finir avec la construction de colonies illégales et le système d’apartheid. Youth Against Settlements, La Jeunesse contre les colonies, est une organisation composée de Palestiniens défenseurs des droits humains et de volontaires internationaux qui soutiennent les familles de Hébron contre les expulsions, aident les habitants à résister aux multiples atteintes à une vie normale que l’occupation engendre, rédigent des témoignages documentant les violations des droits de l’Homme, et prônent l’égalité, la liberté et la justice. »

ANNONCES LÉGALES CHANGEMENT DE NOM

Mr SERENE Nicolas David, né le 11 septembre 1987 à Montpellier, 34000, France, demeurant au 14 avenue Jean Babin 33600 Pessac, France, dépose une requête auprès du Garde des Sceaux à l’effet de substituer à son nom patronymique celui de GERARD.

Effacer la classe ouvrière

De la social-démocratie officielle au mélenchonisme en passant par quelques idéologues affichant avec ostentation un « post-marxisme » confortable, on retrouve un même objectif : invisibiliser voire disqualifier les classes populaires quand ce n’est pas carrément effacer la classe ouvrière de tout projet d ‘émancipation sociale. Chantal Mouffe fait ainsi le curieux reproche au marxisme d’avoir « essentialisé » la classe ouvrière en en faisant « l’agent privilégié » -faute impardonnable chez les petits-bourgeois- de la transformation politique (Agonistique. Penser politiquement le monde, Beaux Arts de Paris éditions, 2014, pp. 102-103). Contre-sens absolu. Comme si le prolétariat était une pure « essence » réduite à la seule qualité d’instrument révolutionnaire sorti tout armé du cerveau malade de Marx pour servir son infâme dessein de guerre des classes ! Comme si le prolétariat n’était pas le produit très concret de la nécessaire exploitation par le capital de la force de travail ! Comme si le facteur déterminant dans l’histoire n’était pas « la production et la reproduction de la vie réelle » ! À condition de préciser que le facteur économique est déterminant « en dernière instance » comme le précise Engels (Florian Gulli et Jean Quétier, Découvrir Engels, les éditions sociales 2017). Ce qui signifie que le facteur économique n’est pas le seul déterminant des hommes dans l’histoire, qu’il y a une pluralité de causes aux actions humaines sans que pour autant elles aient toutes la même portée. C’est l’image de l’édifice où la « situation économique » est la base sur laquelle s’étage une « superstructure » composée de plusieurs niveaux, la politique, le droit, l’idéologie, etc. d’importance causale inégale. Ainsi, la situation économique n’est pas le seul facteur explicatif, « elle est cependant le niveau qui a le plus de poids, celui qui détermine en dernière instance (ou en dernier lieu, si l’on préfère. GLS) tout l’édifice » (Florian Gulli et Jean Quétier, p.80). Aucun « post-marxisme » n’a, à ce jour, démontré le contraire et le philosophe Slavoj Zizek a bien raison de considérer que « la lutte des classes est le principal facteur déterminant de notre vie politique -déterminant dans le bon vieux sens marxiste de détermination en dernière instance » (l’Humanité, 11.12.2017). Et Zizek précise que les luttes sociétales (féminisme, LGBT… ) aussi légitimes et cruciales qu’elles soient peuvent néanmoins « être cooptées par le libéralisme le plus mainstream contre « l’essentialisation » des classes sociales par la gauche » afin de ringardiser voire de proscrire le seul défi qu’il craigne vraiment : celui de la lutte des classes. On regrettera d’autant plus que J.L Mélenchon en renonçant à la notion de classe participe à la disqualification des classes populaires diluées dans son concept mou et incertain de « peuple ». On y croise le dédain des « revendications corporatistes des salariés » (L’Ere du peuple, p.87), le mépris des luttes syndicales, l’inutilité du combat de classe dans l’entreprise, lieu de l’exploitation, au prétexte que tout le monde se retrouverait dans les « mouvements urbains » des rues et des places à l’exemple d’Occupy, des Indignados, de Nuit Debout, événements sans doute honorables mais dont le potentiel révolutionnaire reste à prouver. On peut se demander si ce dénigrement du lieu de travail comme « identité politique d’un mouvement social » (selon les mots de J.L. Mélenchon) n’est pas dû au fait que les chevaulégers de la France insoumise n’y sont pas toujours reçus avec les égards qu’ils pensent mériter et qu’ils peinent à s’y implanter. On fait alors de nécessité vertu. Avec le développement d’un prolétariat des services surexploité qui compense la baisse numérique du prolétariat industriel, les classes populaires sont toujours majoritaires dans ce pays et, ainsi que le fait remarquer le sociologue Jean Lojkine, l’opposition « culturaliste entre les luttes ouvrières dans l’entreprise et les luttes urbaines des couches intellectuelles est hors de propos » (l’Humanité, 23.11.2017). Pour Roger Martelli, le peuple, c’est d’abord une réalité sociologique, catégories populaires, monde des subalternes, des exploités, des dominés (l’Humanité, 6/7/8.10.2017). Une réalité sociologique qui disparaît dans les « multitudes urbaines » postulées par J.L. Mélenchon et censées se mobiliser par la seule vertu des réseaux sociaux et d’internet dont on sait que la maîtrise appartient à une petite bourgeoisie intellectuelle qui n’est pas par hasard le fond de commerce du mélenchonisme.


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