Jeudi 1er mars 2018 - N° 2244 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro
SERVICE PUBLIC
LA CASSE DU RAIL PAR ORDONNANCES
FORD BLANQUEFORT
STATIONNEMENT PAYANT À BORDEAUX
SOLIDARITÉ PALESTINE
Annonce brutale de désengagement
Des résidents veulent « rouvrir le dossier »
Ouvrez la rue Shuhada !
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Journée internationale pour les droits des femmes
- Le collectif bordelais pour les droits des femmes appelle à la grève et au
SA AR FAIT S AU CES de Ela ITÉ L IA rassemblement, place Victoire à Bordeaux, à partir de 15h40 (heure X EN L
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à partir de laquelle les femmes travaillent gratuitement). À partir de 18h, une grande chaîne humaine y sera faite pour dénoncer les violences faites aux femmes. MA
- Les communistes girondins iront, comme chaque année, à la rencontre des femmes et des hommes de leur commune afin de porter les propositions du PCF33 en matière d’égalité femmes-hommes et de lutte contre les violences faites aux femmes. Ils offriront également l’œillet rouge des luttes. Cette année, des badges seront également disponibles. 8
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- Soirée femmes engagées, jeudi 8 mars, salle Pierre Tachou à Bacalan. L’association Vie et Travail présentera l’exposition réalisée par Pierre Tachou en 1999, présentant des femmes dont la mémoire mériterait le nom d’une rue. À 20h, table ronde autour d’Annie Trely, ouvrière de l’usine textile Saint-Joseph, en lutte entre 1976 et 1986 et témoignages de femmes de Bordeaux-Nord, engagées pour les droits des salarié-e-s : Patricia Vernejoul, ouvrière de la SAFT, Audrey Rollin, enseignante syndicaliste, Virginie Chaix, conseillère prud’homale, Servane Cruissière, syndicaliste de la CAF. Un film clôturera la soirée. - À Saint-André-de-Cubzac une soirée avec la projection du film Battle of the sexes est prévue à 20h, au cinéma Le Magic, suivi d’un débat sur les femmes et les sports, avec des sportives et dirigeantes d’associations sportives locales. - Le 10 mars de 14h à 17h : Le collectif bordelais pour les droits des femmes organise une réunion publique à la Maison cantonale de La Bastide, 20 rue de Chateauneuf, sur le thème des violences faites aux femmes. SUD GIRONDE
Et si Jaurès revenait ! Le Mouvement de sauvegarde, de promotion et de démocratisation des services publics en Sud-Gironde organise une soirée autour de Jean Jaurès, le vendredi 9 mars 2018 à 20h30, salle des mariages à Saint-Macaire. Jean-Pierre Fourré animera la conférence-débat intitulée « Jaurès et notre actualité ». Jean-Pierre Fourré a été en 1985 vice-président de l’Assemblée nationale. Après son passage à Témoignage chrétien comme rédacteur en chef, il a créé et dirigé Les Éditions de Matignon, du nom de son village natal en Bretagne. Il partage aujourd’hui sa passion pour Jean Jaurès en réalisant livres et conférences.
Ce n’est pas vraiment une surprise mais c’est un vrai choc pour le territoire : le constructeur américain Ford renonce à fabriquer en Gironde la nouvelle boîte de vitesses automatique censée sauver le site de Blanquefort qui emploie environ 900 salariés. Une annonce qualifiée de « brutale » par Sébastien Laborde, secrétaire départemental du PCF. Depuis des mois, syndicats et collectivités territoriales redoutent cette mauvaise nouvelle. Après être restée longtemps réservée sur l’avenir du site girondin, la Ford Motor Company a annoncé mardi qu’elle renonçait à confier à Ford Aquitaine Industries (FAI) la fabrication d’une nouvelle transmission automatique à huit vitesses (la 8F-MID) qui aurait donné du travail aux salariés pendant plusieurs années. Après étude, ce projet industriel n’est pas jugé «
économiquement viable. Comme nous l’avons déjà dit, l’activité industrielle à FAI dépend de la demande du marché, mais les projections actuelles de volume de production sont saines jusqu’au cours de l’année 2019 », assure Ford dans un communiqué. La nouvelle a été officialisée dans la matinée devant les représentants du personnel et des syndicats, lors d’un Comité d’entreprise extraordinaire qui s’est tenu au sein de l’usine de Blanquefort, en présence d’un dirigeant de Ford (info Sud Ouest de mercredi). « L’annonce faite aujourd’hui par la direction de Ford de ne plus investir sur le site de Blanquefort arrive de manière brutale, a réagi Sébastien Laborde, secrétaire départemental du PCF. Il n’y a là aucun hasard, ni maladresse. C’est une manière de faire, pratiquée régulièrement par les directions d’entreprise. Elle est là pour assommer ».
Pour le responsable politique, cette annonce n’est pas un acte définitif car un large rassemblement devrait permettre de maintenir le site de Ford en activité. « Dans l’action, les salariés, les élus, les citoyens ont déjà fait revenir Ford sur sa décision. Dans l’immédiat c’est sur un objectif de rassemblement et d’action qu’il faut porter nos efforts ». « Plus globalement, poursuit Sébastien Laborde, cet exemple de Ford, comme celui de Carrefour, montre l’inefficacité et le gaspillage d’argent que représente le CICE. Il n’est en rien un moteur pour l’emploi et ne sert qu’au profit des entreprises. Cette situation montre encore l’absurdité d’un monde de l’entreprise où les actionnaires sont tout-puissants, recherchant des profits à court terme. Les collectivités et l’État portent une lourde responsabilité en ayant écarté systématiquement les salariés et leurs représentants des discussions avec la direction de Ford. Il y a urgence à donner de nouveaux droits de gestion pour les salariés, en premier celui de suspendre une telle décision tant qu’un plan alternatif n’a pas été présenté. » Le secrétaire départemental apporte tout son soutien aux salariés de Ford, et leur assure qu’ils pourront dans les jours et les semaines qui viennent compter sur la solidarité de fait des militants et des élus communistes sur tout le territoire. Nous reviendrons la semaine prochaines sur les nombreuses réactions d’élus et des syndicats. C.D.
PAGES JAUNES
52 emplois menacés à Eysines Environ 70 employés des Pages jaunes ont manifesté vendredi 23 février à Eysines pour protester contre un plan de suppression d’emploi. Environ 70 salariés des Pages jaunes ont manifesté devant leur site à Eysines, à l’appel d’une intersyndicale, pour protester contre un Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui vise à supprimer 1 000 postes (environ 1 200 personnes concernées) sur la France entière. 52 suppressions sont annoncées pour le site d’Eysines. Les syndicats craignent également que de nombreux salariés, qui seront obligés de changer de localisation ne puissent pas le faire pour des raisons familiales. Les syndicats espèrent rassembler le plus de salariés possibles pour manifester le 1er mars à Boulogne-Billancourt (92) au siège de la société. Un autre rendez-vous est prévu le 9 mars avec l’assemblée générale des actionnaires. ARAC
AIA DE BORDEAUX
Les personnels en danger La CGT déclare, dans un communiqué, que l’Atelier industriel de l’aéronautique (AIA) de Bordeaux est soumis à de violentes critiques. Cet établissement du Service industriel de l’aéronautique qui assure l’entretien d’une partie des moteurs et équipements associés, de nos armées, se situe sur les communes de Floirac et de Bordeaux.
États généraux de la paix Pour construire sa démarche collective, faire vivre sa volonté de progrès et de paix, dans le cadre de la préparation des États Généraux de la paix à Paris le 21 avril 2018, les comités départementaux ARAC et leurs invités se retrouveront à l’Assemblée interrégionale de l’ARAC : vendredi 16 mars 2018 à 14h, salle Point du jour « Tachou », rue Joseph Brunet à Bordeaux Bacalan. Communiqué des organisateurs. « Au cœur des combats républicains d’aujourd’hui, l’ARAC œuvre depuis un siècle pour un monde de paix, de progrès, d’amitié entre les peuples. Pour une France républicaine démocratique et souveraine, il est plus que temps de s’attaquer aux causes de la guerre (…). 1 % de la population détient 80 % des richesses du monde, et les 500 premiers gestionnaires d’actifs (les spéculateurs mondiaux) détiennent plus de 81 000 milliards de dollars ! (source journal Le Monde, une étude de Willis Towers Watson). Leurs appétits sont féroces et sans fin : les spéculateurs sont prêts à tout, surtout la guerre, pour avoir plus et perpétuer ainsi leur domination sur les peuples et les nations, surtout quand “ça sent le pétrole”. Souvenons-nous des paroles de Jaurès “le capitalisme porte la guerre comme la nuée porte l’orage”. Voilà pourquoi cet appel : faisons la paix ensemble ! »
2 • Les Nouvelles 1er mars 2018
Communiqué de la CGT du 26 février. « Au début de l’été dernier, la nouvelle Ministre des Armées mandate Christian Chabbert, ancien directeur du SIAé, pour effectuer un rapport sur la disponibilité des aéronefs dans nos forces. Celui-ci a été remis à la Ministre au début décembre. Au-delà du contenu, la diffusion de ce rapport est très orientée car à ce jour aucune organisation syndicale n’a pu se le procurer. En revanche, la presse (La Tribune) a été destinataire de ce document… Une fois de plus le dialogue social semble ne pas être le point fort du gouvernement Macron.
Ce rapport n’est pas sans incidence puisque son auteur propose d’amener le SIAé vers un passage en EPIC du fait du mauvais fonctionnement du service qui serait dû à son statut actuel. Monsieur Chabbert oublie bien rapidement qu’il en a été le directeur pendant plusieurs années. Que son statut actuel est bien au contraire un atout même si certaines améliorations sont à apporter en matière d’organisation. Ainsi, l’existence même du SIAé et ses personnels évitent que les industriels privés se retrouvent en position de monopole, ce qui entraînerait une explosion des coûts d’entretiens pour nos armées dont le budget est compté même s’il est en augmentation. Sur certaines pièces de moteurs ou de cellules, le développement de solutions de réparations permet de ne pas monter systématiquement des pièces neuves dont le coût est majoré de 200 % d’une année sur l’autre à référence identique. Ce scénario d’une évolution en EPIC ne serait pas sans conséquence pour
les personnels (plus de 4 500 pour l’ensemble du service) : les militaires en poste seraient obligés de partir, les fonctionnaires seraient isolés de leur autorité de tutelle ce qui entraînerait un isolement avec à terme, une obligation soit de partir, soit d’abandonner leur statut pour rester dans leur établissement d’origine comme ce fut le cas dans d’autres établissements. Le statut actuel du SIAé, contrairement à ce qu’écrit M. Chabbert, permet de lier des partenariats comme c’est le cas par exemple pour le TP400 (Moteur de l’A400M) ou le MTR 390 (Moteur de l’hélicoptère Tigre). Ce statut financier particulier (compte de commerce) s’apparente au fonctionnement d’une société privée ; ce qui permet une large autonomie financière : il ne peut être déficitaire, il autofinance le salaire des personnels, il édite tous les ans un bilan financier. Cela permet ainsi de connaître le juste coût des opérations effectuées dans les différents établissements. Alors pourquoi le changement ?… »
ACTUALITÉ
Editorial
BORDEAUX MÉTROPOLE
Le tourisme est chic mais le guide précaire La chambre régionale des comptes a produit un rapport troublant sur l’office de tourisme de Bordeaux Métropole. Troublant, par la description de la gestion de cet office qui gère 5 millions d’euros de budget (Lire : L’office de tourisme de Bordeaux Métropole épinglé par la Cour des Comptes, sur rue89bordeaux.com). Mais troublant surtout par la politique de précarisation généralisée qui est appliquée aux guides conférenciers de la ville. Inacceptable, comme l’a exprimé Jacques Padie lors du dernier Conseil de métropole. « Nous voulions faire plusieurs remarques sur ce rapport de la Chambre régionale des comptes. Sur la forme d’abord, puisque ni la commission de contrôle ni la commission Finances n’ont pu l’examiner. La nature des questions posées par la chambre le méritait pourtant pour un office qui a un rôle pour le moins stratégique puisqu’il s’agit du principal outil public d’accueil des 7 millions de visiteurs venus dans notre agglomération en 2017. Sur la méthode, c’est donc une faute. Sur le contenu, nous ne serons pas plus sévères que le rapport lui-même qui décrit une gestion peu rigoureuse avant la métropolisation de l’office.
Le processus de prise de décisions, la traçabilité de celles-ci et même la méthode de rémunération de dirigeants de l’office sont épinglés par ce rapport. Il y a eu, semble-t-il, changement d’échelle de l’office et sa gestion doit donc suivre. On ne peut pas, c’est la chambre régionale qui le rappelle, gérer une telle structure et ses 5 millions d’euros de budget, sans même avoir procédé à des délégations de signature… Sur ces points, le conseil d’administration devra donner suite et nous ne doutons pas que les recommandations seront suivies. Un aspect a cependant particulièrement retenu notre attention, c’est celui du statut et de la rémunération des guides conférenciers. J’ai cité des chiffres : 7 millions de visiteurs en 2017, 5 millions d’euros de budget. Je pourrais citer des labels, celui de l’UNESCO en premier lieu. Ces labels et ces réussites devraient engager la Métropole à offrir aux guides de l’office de tourisme un statut et des conditions de travail qui donnent des gages sur la qualité des prestations offertes aux touristes de la ville. Il n’en est rien. Depuis plus de 5 ans maintenant, l’office applique une politique de précarisation assumée des guides conférenciers. En 2015, 21 guides employés par l’office de tourisme
avaient ainsi une durée de travail inférieure à 300 heures, 10 seulement au-dessus. 300 heures annuelles, c’est-à-dire 25 heures mensuelles et 6 heures hebdomadaires… Parmi ces guides, une grande majorité avait même effectué moins de 100 heures annuelles. Ce sont en réalité des petits CDI ou CDD de quelques heures qui sont contractés avec ces guides, “CDD d’usage” pour beaucoup qui ont l’immense avantage de ne pas donner droit au versement de la prime de précarité et font réaliser des économies de gestion… Ces pratiques sont qualifiées d’irrégulières par la chambre des comptes. Je la qualifierai pour ma part de choquante, au regard de la richesse produite par le secteur du tourisme que la chambre évalue à 926 millions d’euros sur 2014. Le métier de guide-conférencier est un métier en mutation, difficile, très certainement, à gérer à cette échelle. Mais dans ce domaine comme dans d’autres, il n’y a aucune raison que les évolutions soient synonymes de régression et de fragilisation des personnels. Au contraire, par sa notoriété et son succès, la métropole bordelaise aurait les moyens de montrer un exemple vertueux, avec une offre touristique de qualité qui se traduise aussi par des pratiques socialement responsables. »
COLLECTIF DE RÉSIDENTS GRAND PARC/CHARTRONS/JARDIN PUBLIC
Rouvrir le dossier du stationnement payant à Bordeaux
Depuis le 8 février s’est constitué un collectif d’habitants du quartier Grand Parc/Chartrons/Jardin Public afin de « protester contre le caractère injuste et insupportable du stationnement payant ». « Là où il a été instauré, constate le collectif, il n’a pas réglé la difficulté pour les résidents de trouver une place mais il a accru le coût pour les usagers non résidents (amis, familles, professionnels). Et maintenant il serait étendu au quartier prioritaire du Grand Parc ». Une pétition a été lancée sur mesopinions.com (1) que le collectif fait également signer en allant au devant des habitants. Le 22 février, 90 habitants et usagers se sont réunis pour faire état de leur colère. Ils ont rédigé un communiqué
pour expliquer leur démarche afin de faire entendre leur mécontentement auprès de la mairie sur la question du stationnement payant. Une situation décrite comme « injuste et insupportable financièrement » pour : - la première voiture (particulièrement dans des quartiers défavorisés comme le Grand Parc, classé quartier prioritaire) ou pour la seconde qui n’est là que par obligation pour pouvoir travailler ; - pour ceux qui viennent rendre visite (amis, famille, prestataires), notamment ceux qui rendent visite aux personnes âgées (qu’elles soient isolées ou dans les maisons de retraite du quartier) ; - pour ceux qui viennent travailler sur la zone. Le collectif trouve cette situation
d’autant plus injuste que les solutions alternatives « ne sont pas là » : - tram saturé et sujet à pannes, fréquence des bus trop large, éloignement des points de desserte (1 km, c’est trop pour une personne âgée, ou avec poussette, ou chargée) ; - absence de places de parkings publics criante (le futur parking silo du Grand Parc sera vite saturé du fait de la fréquentation de la polyclinique Bordeaux Nord) ; - réseau de pistes cyclables indigent. « Cerise sur le gâteau, arrivent les contrôles sans discernement de la société privée Urbis Park Services, à qui a été confiée la distribution des amendes et qui ne vise que le chiffre. À travers cela, il apparaît clairement que la ville cherche à compenser la baisse de dotations aux communes sur le dos des automobilistes, conclue le collectif. Nous sommes favorables à une règlementation du stationnement, éventuellement payant, mais avec discernement. Pour cela, nous avons des propositions à soumettre et nous demandons un moratoire avant toute extension. Nous appelons donc Monsieur Juppé et l’ensemble des élus à rouvrir, dans la concertation avec les habitants et les usagers du quartier, le dossier du stationnement payant. »
Un cadeau pour un anniversaire Allons bon ! La lutte des classes serait un truc dépassé, une idée inopérante pour comprendre le monde d’aujourd’hui. Cette rengaine est bien sûr celle de ceux qui détiennent les pouvoirs (politique, économique, média), mais elle a aussi largement débordé dans les rangs de la gauche, même celle de transformation. Tout cela ne permettrait pas de comprendre la société à l’heure de la révolution informationnelle et numérique, quand émergent les start-up, le 3.0 et autres Uber. Le capitalisme se transforme, change, mute, sa forme nouvelle est mondialisée et financiarisée, pourtant sa course folle au profit est toujours là. Elle écrase plus que jamais les hommes et les femmes. Et ceux qui aurait un doute sur le caractère de classe de ce système n’ont qu’à se référer à la politique de l’actuel gouvernement, à son discours et à ses mesures : baisse de l’ISF, hausse de la CSG, baisse des APL, ordonnances sur le code du travail, aujourd’hui ordonnances sur le statut des cheminots. C’est une véritable entreprise de démolition qui est à l’œuvre pour répondre aux besoins d’un système qui est en grande difficulté. Parce qu’elle est là la vérité. Sous des apparences de force et de grande maîtrise, rien ne va plus dans ce système. C’est même Patrick Artus, économiste en chef de Natixis, qui le dit : « la dynamique du capitalisme est celle que Marx avait prévue ». Alors que nous fêtons les 200 ans de la naissance de Marx et les 170 ans de la publication du Manifeste, c’est bien un banquier qui remet Marx au goût du jour en validant ses théories. Car oui, il y a bien lutte des classes et oui, il y a crise de ce système. Cela entraine des gâchis terribles tant humains qu’environnementaux, et nous plonge dans une crise de civilisation terrible. Alors en cette année anniversaire, chacun peut prendre le bouquin qu’il veut, du Manifeste au Capital, en passant par le 18 Brumaire, ce sont des outils formidables. Mais le meilleur hommage à rendre à ce grand penseur, en ces temps de grande offensive “macronienne”, est de construire les victoires dont nous avons besoin. Elles ne peuvent être simplement celles des résistances, mais d’abord et avant tout de réponses nouvelles aux défis d’un monde qui change. La révolution, c’est nous ! Oui, il faut une réforme de la SNCF qui en finisse avec le critère de la rentabilité et qui démocratise sa gestion en donnant plus de pouvoir aux cheminots et aux usagers, une réforme qui permette un droit effectif au transport et à la mobilité. Oui, il faut une réforme du système de santé qui donne les moyens à l’hôpital de soigner correctement. Oui, nous avons besoin d’une vraie réforme du Code du travail qui donne de nouveaux droits pour permettre à chacun d’évoluer dans sa vie avec un revenu de qualité. Oui, nous devons gagner des droits sur la gestion des entreprises pour en finir avec la dictature patronale. Alors 170 ans après, « Prolétaire de tous les pays unissez-vous » ! Frédéric Mellier membre de l’exécutif du PCF 33
(1) MesOpinions.com : Rouvrir le dossier du stationnement payant à Bordeaux
Les Nouvelles 1er mars 2018 • 3
SNC COMMUNIQUÉ DES DÉPUTÉ-E-S COMMUNISTES
STATUT DES CHEMINOTS, SERVICE PUBLIC
Nouveau coup de force du Gouvernement
Macron va être confronté à la lutte de classe
Comme le laissait présager le rapport Spinetta, le gouvernement fait des cheminots les boucs émissaires de la dégradation du service public ferroviaire pour justifier la disparition de leur statut. En opposant les agriculteurs aux cheminots, Emmanuel Macron veut nous faire croire que précariser les uns apporterait du confort aux autres. Les nantis sont ailleurs et personne n’est dupe de cette manipulation grossière. Si le chemin de fer français est aujourd’hui fragilisé, la responsabilité
en incombe en réalité aux gouvernements qui s’acharnent, depuis trente ans, à le désosser. Sous couvert d’efficacité, le gouvernement souhaite mener cette réforme par voie d’ordonnances. Un passage en force qui montre à nouveau sa volonté farouche d’éviter le débat et son mépris pour la représentation nationale. Les députés communistes seront aux côtés des travailleurs de la SNCF le 22 mars pour défendre le service public ferroviaire et ses travailleurs.
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Des propositions de financement pour un service public de transport ferroviaire du XXIe siècle Pour faire vivre le Service public de transport, notre pays bénéficie d’un atout considérable : l’existence de deux grandes entreprises publiques, la RATP et la SNCF. Considérer ce secteur comme un Service public implique de le gérer en fonction de l’intérêt général et non dans le but de rémunérer des actionnaires, et de le placer sous la maîtrise effective des citoyens. Il faut viser une gestion des transports plus intégrée et donc plus efficace : remettre en cause le principe même de libéralisation des transports qui est au centre de l’actuelle construction européenne ; viser la mise en place d’un monopole public réellement démocratique. L’enjeu du financement est évidemment essentiel pour faire évoluer le modèle de mobilité français.
FINANCER QUOI ?
- La dette que l’État a fait porter à la SNCF et qui fragilise le système ferroviaire, et renchérit massivement le coût du transport ferré de voyageurs comme de marchandises (via des financements supplémentaires d’au moins 3 milliards d’euros par an). - Permettre à l’AFITF d’au moins doubler son budget d’investissement (passer à plus de 5 milliards d’euros par an), pour financer des investissements massifs en particulier pour les infrastructures ferrées et cyclables. - Donner les moyens aux collectivités de financer l’exploitation des transports collectifs via une pleine maîtrise du versement transport.
FINANCER COMMENT ?
- Une augmentation de la Taxe Locale sur les Bureaux très conséquente à Paris et dans les Hauts- de-Seine (jusqu’à 50€ du m2 dans les secteurs les plus valorisés), ainsi que plus modérée dans le reste de l’Ile-de-France, et l’extension de cette taxe à l’ensemble du pays : 2 milliards d’€ de recettes annuelles. - L’extension à l’ensemble du pays de la taxe sur les parkings d’hypermarchés et de centres commerciaux avec un taux de 40€/m2 : 2 milliards d’€ de recettes annuelles. - La création d’une éco-taxe poids lourd régionalisée (à coût nul pour les trajets intrarégionaux, et d’autant plus importante que les trajets traversent plusieurs régions) : 1 milliard d’€ de recettes annuelles. - La création d’un « Livret d’Épargne Transport » sur le modèle du livret A pour favoriser le financement à long terme des infrastructures. - Le déplafonnement du versement transport pour permettre aux autorités organisatrices de la mobilité de financer l’exploitation des transports collectifs, et la mise en place d’un système de péréquation nationale du versement transport au profit des zones les plus défavorisées en termes d’emplois. - La création d’un versement transport additionnel au profit des régions pour assurer le financement de l’exploitation du transport régional. Parallèlement la renationalisation des autoroutes doit permettre à l’État d’investir dans des pôles publics industriels, et d’abonder le budget de l’AFITF… 4 • Les Nouvelles 1er mars 2018
Manifestation de cheminots à Bordeaux pour l’emploi, le 26 juin 2017.
Le gouvernement reprend la quasi totalité du rapport Spinetta – qui recommandait, entre autres, la fin du statut des cheminots et l’explosion du service public – et décide une nouvelle fois de passer en force avec des ordonnances. La riposte s’organise. Mercredi, à Bordeaux, les cheminots avaient déjà prévu d’interpeler le directeur de région Philippe Bru à l’occasion de la séance plénière, de quoi prendre la température… En attendant, nous avons recueilli le point de vue sur la situation de David Plagès, secrétaire de la section PCF des cheminots et militant CGT qui annonce une forte mobilisation le 22 mars pour la Fonction publique et la possibilité, pour la CGT, d’envisager une longue grève.
Les Nouvelles. Le gouvernement retient quasiment tout du rapport Spinetta, c’est une surprise ? David Plagès. Non, ce rapport a été commandité pour légitimer ce que va être la loi d’orientation des mobilités internes (LOMI). Jai assisté aux Assises de la mobilité dans le Médoc et en gros, ils présentent les choses comme ça : il n’y a plus de pognon donc l’avenir c’est le co-voiturage, avec des applications sur smartphone. Je trouve ça assez paradoxal avec les objectifs de la COP 21. Le gouvernent ne veut pas agglomérer les mécontentements donc il ne s’attaque pas aux petites lignes, contrairement aux préconisations de Spinetta. Il ne règle pas non plus le problème de la dette, alors que le remboursement partiel est dans le rapport. Il ne règle donc pas la question du financement des infrastructures et notamment celles qui sont déficitaires sur les petites lignes. Ça revient à reporter le problème à plus tard pour ne pas avoir les élus locaux et les usagers sur le dos en même temps que les cheminots.
Les Nouvelles. Les coups pleuvent sur les cheminots pour justifier l’explosion de leur statut et du service public du transport ferroviaire, notamment sur
la dette de la SNCF… Quels arguments peut-on opposer ? D.P. Le montant du déficit structurel de la SNCF fait suite à des décisions de l’État d’investir dans les LGV. Il n’est pas le fruit du statut des cheminots. Cela représente 50 milliards d’euros. Évidemment, ça fait beaucoup d’argent… mais c’est aussi ce qu’on donne chaque année aux entreprises dans le cadre des crédits d’impôts « Compétitivité-Emploi » (CICE), sans aucun suivi de ce qu’elles en font. D’ailleurs, la SNCF qui a touché 800 millions d’euros en cumulé, prévoit la suppression de 2200 emplois et bientôt ce sera des plans sociaux pour « dégraisser ». C’est l’État qui permet ça. Ces emplois qu’on supprime et qui ne seront plus au service du public, ce sont des personnes qui vont perdre leur emploi et seront à la charge de la collectivité. Ce qui meurtrit les cheminots, c’est de nous présenter comme des privilégiés dans une France où il n’y a jamais eu autant de millionnaires et où l’on vient de supprimer l’ISF ! Et puis sans statut de fonctionnaire, il n’y a pas de service public de qualité et en sécurité parce que le chemin de fer exige un haut niveau de technicité, de la formation, une utilisation drastique du personnel. Quand on conduit un TGV à 320 km/h, il vaut mieux être à jour de ses repos. Quand on trace des aiguillages, c’est la même chose. Quand on fait des contrôles dans les trains avec des mesures de sécurité ferroviaire comme les séquences de départ de train, il faut avoir les idées claires. Il faut être évalué sur le plan de la santé, sur le plan psychologique. Alors on peut toujours tout « lowcostiser », mais à quel point ? De toute façon, le statut des cheminots, c’est un faux débat. Ce statut a été créé avant la Sncf, par les différentes entreprises ferroviaires pour fidéliser les salariés car les conditions de travail étaient très dures. Donc, ce n’est pas parce qu’on va évoluer dans un monde concurrentiel que les salariés ne vont pas s’organiser entre eux pour aller vers les conquis sociaux. C’est l’histoire salariale qui
est comme ça. Nous invitons donc les cheminots et le monde salarial non seulement à préserver le statut des cheminots mais aussi à l’améliorer. Il y a déjà, à notre goût, trop de contractuels à la SNCF aujourd’hui, puisqu’ils sont 10 % et que ça a tendance à grossir sans arrêt.
Les Nouvelles. Comment tu le vois ce service public du XXIe siècle ? Comment le financer ? D.P. Il faut continuer à défendre ou reconquérir un système de péréquation : financer les trains du quotidien, y compris les moins rentables, avec ce qui est très rentable comme le TGV. On peut aussi s’interroger sur la pertinence d’avoir des lignes aériennes en confrontation directe avec une ligne TGV, comme sur Bordeaux-Paris : 2 heures en TGV, 1h30 en avion. On a donc des avions qui partent à moitié pleins, des trains qui partent à moitié pleins, des avions qui consomment du kérosène sur lequel ils ne sont pas taxés… On ne dit pas que la Sncf doit faire du ramassage scolaire à la place des bus, ce serait une ineptie mais de-là à expliquer aux usagers du Médoc qu’il faut qu’ils viennent travailler en bus à Bordeaux parce que ça coûte trop cher à la collectivité… Je crois qu’il faut réfléchir les modes de transports par rapport à la réponse aux besoins et non la rentabilité. C’est ça le service public du 21ème siècle, à mon sens. Qu’est-ce qu’on fait de la TIPP (taxe sur les carburants-NDLR) ? Quand on fait le plein de la voiture, c’est 85 % de taxes, 26 milliards d’euros prélevés chaque année sur les budgets des ménages, seulement 790 millions d’euros qui partent pour financer le ferroviaire et le fluvial ! On voit bien qu’il y a des sources de financements de ce côté là. Il paraît que le statut des cheminots coûte de l’argent ; combien a coûté l’abandon de l’écotaxe au système ferroviaire ? Ce sont des choses sur lesquelles les citoyens ont leur mot à dire. Et quand on voit ce qui se passe sur l’agglomération bordelaise, notamment le nombre de camions présents sur la rocade, il me semble qu’on a vraiment besoin de développer le ferroviaire et non
CF pas de « plier les gaules ».
Les Nouvelles. Le gouvernement a décidé d’un passage en force, quelle riposte prépare la CGT ? D.P. On ne va préjuger de rien mais ce qui est sûr c’est qu’avant même le rapport Spinetta, une manifestation était prévue le 8 février. Nous avons été contraints de la déplacer en raison des conditions météorologiques mais c’était déjà un grand succès puisque nous avions 13 000 inscrits. Nous avons donc décidé de nous inscrire dans la journée de mobilisation du 22 mars pour la fonction publique. Celle-ci s’annonce déjà réussie. Avec le rapport Spinetta qui est tombé et les mauvaises nouvelles, on ne s’interdit pas d’agir plus vite puisque
le gouvernement a choisi la concertation plutôt que la négociation avec les ordonnances. Ça se fera en concertation avec les cheminots et avec les autres organisations syndicales puisqu’on souhaite, que tout se fasse dans l’unité syndicale la plus large. Mais, par contre, la CGT ne se laissera dicter le contenu et le calendrier ni par le gouvernement, ni par la CFDT qui n’est que le 4e syndicat à la SNCF même si c’est à elle que les médias donnent le plus la parole en ce moment. Mais la CGT est un syndicat responsable, nous sommes convaincus qu’il faut travailler dans l’unité la plus large. Dans nos structures, bien des salariés du ferroviaire du monde privé sont maintenant établis. Tous portent une seule revendication, c’est d’accéder au statut des cheminots. Donc Macron
va être confronté à la lutte des classes dans l’entreprise SNCF et dans le ferroviaire en général. La CGT l’a annoncé lundi, ce ne sera pas un problème de faire un mois de grève reconductible, quand ce sera le bon moment. Il faut aussi regarder à la convergence des luttes parce que les cheminots, ce n’est pas beaucoup de salariés au regard de l’ensemble des salariés du pays. On a noté que pour ce gouvernement, les fonctionnaires coûtent trop cher, les retraités sont des privilégiés, maintenant c’est les cheminots. On verra ce qui se passe le 22 mais c’est important de traiter les choses dans la convergence face à ce qui nous est opposé. Propos recueillis par Christelle Danglot
RÉGION
Des élus locaux très attachés à « leurs » lignes mais… Plusieurs élus locaux, et notamment à la région, se sont vivement prononcé contre l’abandon du ferroviaire préconisé dans le rapport Spinetta. Un point d’appui incontestable qui ne doit pas masquer des logiques à géométrie variable… La bataille pour maintenir le réseau ferroviaire a recueilli un soutien inattendu en la personne du président de la région Nouvelle Aquitaine. Vent debout même, Alain Rousset, pour rappeler que « la dette de la SNCF, c’est bien parce que l’État, à la différence de l’Allemagne ou de l’Angleterre, investit moins sur le ferroviaire ». Dans le quotidien Sud-Ouest du 20 février, son vice-président délégué aux transports, Renaud Lagrave, était même plus tranchant sur les préconisations du rapport Spinetta : « Ce que dit ce rapport, c’est prenez votre voiture, montez dans un car et chargez vos marchandises sur des camions ! » Le socialiste landais craint qu’avec ces recommandations, « la région Nouvelle Aquitaine (ne) devienne un désert ferroviaire ». Soutiens inattendus car on ne comptait plus ces dernières années les attaques d’Alain Rousset contre la SNCF et le statut des cheminots, voire contre le réseau ferroviaire luimême. Entre deux attaques contres les fonctionnaires, le président de la région affirmait ceci, en juin 2014 au journal 20 minutes : « Lorsqu’il n’y a personne dans un train, est-il nécessaire de le maintenir ? Ne faudrait-il pas également diminuer le choix de gammes des trains pour une maintenance plus facile ? » Une logique pas très éloignée de celle de la SNCF qui ne finance plus les travaux sur les dites petites lignes et du rapport Spinetta qui préconise leur abandon pur et simple. Alors que s’est-il passé d’autre qu’un changement de majorité présidentielle… ? Un changement d’échelle sûrement, en premier lieu… C’est une chose de bloquer en catimini la revitalisation de la ligne de ceinture ferroviaire bordelaise, c’en est une autre d’assumer l’abandon de 9 000
km de lignes ferroviaires dont 55 % des lignes classées 7 à 9 en région Nouvelle Aquitaine… Raison pour laquelle d’ailleurs, le premier ministre lui-même a reculé sur ce point, annonçant qu’il ne suivrait pas les recommandations du rapport Spinetta sur les « petites lignes ». De l’ensemble du territoire hexagonal, montait le mécontentement d’élus et de citoyens face à l’absurdité sociale et environnementale de cette orientation. Mais sur le fond, Spinetta, Edouard, Rousset et Lagrave sont d’accord : la mise en concurrence arrive ; « elle est de toute façon prévue par la loi », rappelle Renaud Lagrave comme s’il s’agissait d’un phénomène naturel. Et il faut adapter la SNCF à cette nouvelle situation, la transformer en un opérateur « comme les autres », sur le marché concurrentiel. « La SNCF est très performante à l’international, elle gagne des tas de marchés à l’étranger, elle ne peut pas ne pas organiser la
réciprocité en France », affirmait ainsi Alain Rousset dans la même interview de 2014. Mais bien organiser cette mise en concurrence ne peut se faire, précise Renaud Lagrave « avec des lignes fermées à 50 % ou des trains qui roulent à 40 à l’heure »… à moins… de « mettre (aussi) en concurrence la gestion et l’entretien du réseau ». « Mais ce n’est pas ce qui est prévu », fait mine de regretter le vice-président aux transports. De ce côté-ci de l’échiquier politique, la mise en concurrence est souhaitable sur l’exploitation des réseaux mais l’infrastructure elle-même ne peut être assurée que par l’État et les régions, garantes de l’équilibre des territoires et… de son financement. De notre côté de l’échiquier, on appelle encore cela socialiser les pertes pour mieux privatiser les profits… VB.
TER LIBOURNE-BERGERAC
BORDEAUX-LE VERDON
La ligne menacée La ligne 33 Bordeaux-Le Verdon souffre d’un abandon depuis plusieurs années ! Aujourd’hui les usagers doivent subir d’importants ralentissements, mais aussi de nombreux trains supprimés ou en retard en raison de la vétusté du matériel et des infrastructures notamment la caténaire. La ligne 33, c’est aussi des gares qui ferment (comme Caudéran début janvier) ou qui réduisent leur amplitude d’horaires d’ouverture (9h-12h à Margaux, donc en dehors des circulations de TER quotidien). La ligne TER Bordeaux-Le Verdon est citée dans le rapport Spinetta comme une des petites lignes dont on pourrait faire l’économie pour pouvoir investir dans celles plus rentables. Le rapport invite à prendre le bus ou à faire du covoiturage, jugé moins onéreux ! Malgré les propos du Premier ministre qui se veulent rassurants sur l’avenir des petites lignes, l’État a bien la volonté une fois de plus de se désengager et de ne plus financer ces lignes
jugées trop coûteuses et laisser le soin aux régions qui investissent déjà dans le matériel, soit d’investir sur les infrastructures vétustes, soit de fermer les lignes et de laisser les plus rentables à la concurrence ! Les usagers au quotidien de cette ligne ne se résignent pas à sa fermeture pour des seules raisons économiques. Organisés dans le Collectif des Usagers de Bordeaux-Le Verdon », ils exigent une plus grande fiabilité, de la ponctualité et des temps de trajets plus courts, notamment pour ceux habitant au nord de la ligne. La priorité est, pour eux, aux investissements ferroviaires et pas aux fermetures de lignes. Les usagers ont décidé de faire entendre leurs voix par l’intermédiaire d’une pétition en ligne « NON à la fermeture de la ligne Bordeaux-Le Verdon » qui connaît un franc succès avec plus de 2 500 signature en 24h. Stéphane Le Bot
Les lignes dont le rapport Spinetta préconise de cesser l’exploitation Si elles étaient mises en oeuvre, ces mesures préconisées par le rapport Spinetta mèneraient à terme à une quasi-disparition du transport ferroviaire. Entre 4 000 et 9 000 kilomètres de lignes sont directement menacés. Au motif qu’elles ne transportent que « 2 % des voyageurs » et qu’« elles coûtent 1,7 milliard d’euros », soit 16 % des fonds publics consacrés chaque année au ferroviaire, le rapport préconise un audit pour déterminer les lignes à fermer, ce que n’a pas retenu le gouvernement, remettant
cela à plus tard. L’économie ainsi réalisable serait de « 1,2 milliard d’euros ». On peut sérieusement en douter. De la même manière que les petites rivières font les grands fleuves, les petites lignes alimentent les grandes. En réduisant la fréquentation des lignes restantes, on risquerait de remettre en cause leur rentabilité, donc de générer de nouvelles fermetures. À terme, le réseau ferroviaire pourrait être limité aux lignes à grande vitesse et à celles périurbaines.
Le département met la main à la poche C’est de la gare de Sainte-Foy-laGrande que Jean-Luc Gleyze, président du Département de la Gironde, a annoncé le financement par le Département des travaux de rénovation de la ligne TER Libourne-Bergerac à hauteur de 1 million d’euros, portant ainsi l’enveloppe des collectivités autour de 7 millions et demi d’euros. La ligne transporte 2 500 passagers par jour et permet aussi aux Bordelais de rejoindre la Dordogne par le train. La contribution de la Gironde devrait permettre de débloquer la situation, et les élus espèrent maintenant un début de travaux pour janvier 2019. Des travaux qui permettraient aux TER de pouvoir rouler à 120 km/h sur cette portion de 53 km, alors que leur vitesse est très souvent réduite à 40 km/h en raison de l’état de la ligne.
« La décision est prise dans un contexte de contrainte budgétaire importante, imposée par l’État aux Départements, et malgré des réserves maintenues quant au doublement du coût du projet de 45 millions à 90 millions d’euros », a communiqué le département. Celuici craint « un abandon des lignes TER inacceptable pour un territoire à la fois éloigné de la métropole et faisant face à des difficultés sociales et économiques à prendre en compte ». Jean-Luc Gleyze a appelé à une mobilisation forte de SNCF réseau et de l’État au côté de la Région pour améliorer les lignes ferroviaires sur la totalité des territoires girondins les plus isolés de la métropole. Cela concerne la ligne TER Bordeaux-Lesparre, pour désenclaver le territoire du Médoc, mais aussi les dessertes de la Haute Gironde et du Sud Gironde.
Pétition en ligne sur : NON à la fermeture de la Ligne Bordeaux-Le Verdon
En rouge, les lignes à moins de 20 trains par jour. En noir, les lignes à plus de 20 trains. (©SNCF) Les Nouvelles 1er mars 2018 • 5
INTERNATIONAL ITALIE
ÉTATS-UNIS
L’extrême droite s’imagine au pouvoir Matteo Salvini, leader de la Ligue du Nord, vise le poste de premier ministre. Une marche antifasciste s’est tenue à Rome, samedi. Le fascisme est « un ennemi inexistant » en Italie. Matteo Salvini, chef du parti de la Ligue du Nord, s’est voulu rassurant, samedi, lors d’un meeting devant 15 000 personnes à Milan. Au même moment, une manifestation antifasciste rassemblait à Rome des citoyens d’horizons divers – militants de gauche, syndicalistes, étudiants –, inquiets du climat antimigrants qui a atteint son apogée le 3 février quand un sympathisant de la Ligue du Nord a tiré sur plusieurs personnes d’origine africaine à Macerata. Pour les élections législatives de dimanche prochain, Matteo Salvini ne joue plus en deuxième division. Il brigue la présidence du Conseil grâce à un accord de coalition avec son allié Silvio Berlusconi : celui des deux qui obtiendra une voix de plus que l’autre prendra la tête du gouvernement. Or, si le parti du Cavaliere, Forza Italia, est en tête dans les sondages avec 16 % d’intentions de vote, la Ligue du Nord le suit de près, créditée de 13 %. À Milan, Salvini a cherché à s’attirer les bonnes grâces d’un électorat que son positionnement passé peut effrayer. « Je m’engage et je jure d’être fidèle à mon peuple, aux 60 millions d’Italiens, de le servir avec honnêteté et
courage. Je jure d’appliquer la Constitution italienne, ignorée par beaucoup, et je jure de le faire en respectant les enseignements contenus dans cet Évangile », a-t-il déclaré, en brandissant un chapelet puis les Saintes Écritures. Avec Salvini, la Ligue du Nord – rebaptisée pour cette élection « la Ligue » – ne poursuit plus l’objectif d’une indépendance des régions septentrionales. Son identité est désormais ouvertement xénophobe, et son discours antimigrants lui permet de conquérir des voix jusque dans le sud de l’Italie. En évoquant la Constitution, le chef de l’extrême droite chasse sur les terres de la gauche, qui réclame l’application des dispositions sociales de la loi fondamentale (droit au logement, à l’emploi, etc.). Quant à la référence à l’Évangile, elle sert surtout à convaincre l’électorat catholique, encore très puissant en Italie. Même si la Ligue arrive en tête des forces de droite, l’alliance conservatrice risque fort de ne pas avoir de majorité pour gouverner. Un succès de Salvini pourrait pousser Berlusconi dans les bras du Parti démocrate (centriste) pour former une grande coalition. Mais les idées de repli, elles, progressent. Frères d’Italie, une formation aux racines néofascistes, alliée elle aussi à Berlusconi et Salvini, pèse 4 % d’intentions de vote. Gaël De Santis, l’Humanité, 26/02/2018
SYRIE
L’ONU appelle à un cessez le feu humanitaire La résolution de l’ONU appelant à un cessez-le-feu dans le pays a été adoptée à l’unanimité le week-end dernier, levant un espoir pour les civils de la Ghouta. Mais l’optimisme n’est pas de mise. Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité, dans la nuit de samedi à dimanche, une résolution réclamant que « toutes les parties cessent les hostilités sans délai pour au moins trente jours consécutifs en Syrie, pour une pause humanitaire durable ». L’objectif est de « permettre la livraison régulière d’aide humanitaire, de services, et l’évacuation médicale des malades et blessés les plus graves ». Par ailleurs, la résolution « appelle à la levée immédiate des sièges de zones habitées ». Des exclusions au cessez-le-feu pour les combats contre les groupes djihadistes « État islamique » et al-Qaida sont prévues. À la demande de Moscou, elles intègrent aussi « d’autres individus, groupes, entités, associés avec al-Qaida et l’EI, ainsi que d’autres groupes terroristes désignés par le Conseil de sécurité ». Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a demandé que le cessez-le-feu soit « immédiat ». Cette résolution est le résultat d’intenses négociations menées alors que tous les regards se tournaient vers la Ghouta orientale, à la périphérie de Damas, où les bombardements inten6 • Les Nouvelles 1er mars 2018
sifs de l’armée syrienne auraient tué, en sept jours, plus de 500 civils, dont une centaine d’enfants. Des chiffres fournis avec une étonnante précision par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), basé à Londres et dont le directeur est proche des Frères musulmans. Cette structure devient la principale source d’informations pour les médias occidentaux, sans que celles-ci soient vérifiables. On sait cependant comment l’aviation syrienne peut bombarder sans discernement et sans retenue, surtout dans des zones où les groupes armés évoluent au milieu des civils. « Ce n’est pas un accord de paix sur la Syrie, le texte est purement humanitaire », a tenu à souligner l’ambassadeur suédois Olof Skoog, cosignataire de ce texte avec le Koweït. Ce vœu des Nations unies pourrait représenter une véritable bouffée d’oxygène pour la population prise entre le marteau et l’enclume. Pourtant, l’optimisme n’est guère de mise. Si les raids aériens ont baissé en intensité, de violents combats au sol se déroulaient quelques heures seulement après la décision de l’ONU, entre les troupes loyalistes et les groupes armés qui pilonnent le centre de Damas. P. Barbancey, l’Humanité, 26/02/2018
La révolte des ados contre les armes
Depuis la tuerie de Floride, les partisans des armes à feu sont sur la défensive. Un seuil de l’insupportable a-t-il été franchi à Parkland, en Floride, dans la litanie de l’horreur des tueries de masse qui défrayent si régulièrement la chronique du pays du libre marché des armes à feu ? « Assez, plus jamais ça », hurlent les ados du lycée Marjory Stoneman Douglas, dont les camarades constituent l’essentiel des 17 victimes du jeune meurtrier, un ancien élève en rupture de ban. Ces jeunes semblent en passe de réussir à agréger dans le pays un mouvement, Protégez nos vies, qui pourrait prendre une dimension inédite contre l’accès libre aux armes en recevant des soutiens venus de tout le pays. Face à une opinion bouleversée, Donald Trump a réagi en adressant ses « pensées et prières » aux familles. Mais sans même mentionner d’abord le terme « arme à feu ». Et pourtant le tueur s’était procuré l’AR-15, le fusil d’assaut semi-automatique avec lequel il a fauché ses ex-camarades du lycée Marjory Stoneman Douglas à Parkland, à l’armurerie la plus proche, comme on va s’acheter un téléphone portable. Cette arme est un véritable « best-seller » qu’on peut se procurer dans l’un des 65 000 points de vente de flingues que comptent les États-Unis. L’attitude du président et des principaux responsables locaux a fait exploser de colère les lycéens de Parkland, survivants qui ont vu leurs camarades tomber sous leurs yeux : « Nous n’avons pas besoin de leurs prières. Ces politiciens, ces élus, ces législateurs, ils sont supposés nous protéger. Et ils ne l’ont pas fait », s’est exclamé Julia Bishop, une élève de première. Les vrais responsables sont bien connus, repérés. « Honte à vous ! » a lancé Emma Gonzales, sa camarade de terminale, en désignant devant les caméras du monde entier tout un système, centré autour de la National Rifle Association (NRA), le fameux lobby des armes à feu qui finance les campagnes d’une bonne partie de la « classe politique », des élus républicains pour l’essentiel mais aussi de
plusieurs démocrates. Et jusqu’à la campagne présidentielle de Donald Trump l’an passé, a accusé Emma (19 ans), la voix brisée mais forte, surmontant les larmes et l’émotion pour signifier sa détermination à agir. Les lycéens ne veulent surtout pas en rester là. Ils ont lancé un appel à une « marche pour nos vies » à Washington et dans les principales villes du pays pour le 24 mars prochain. Une semaine auparavant, tout juste un mois après la tragédie de Parkland, ils veulent que les cours cessent partout dans le pays et que soit observée dans chaque établissement scolaire une minute de silence après les noms des 17 victimes. Ils ont été aussitôt soutenus par des associations de parents d’élèves, des syndicats de professeurs, des proviseurs et ces ONG pour le contrôle des armes, restées bredouilles depuis tant d’années, mais qui n’entendent surtout pas lâcher la bride sur un sujet aussi vital. Manœuvrer en recul face à la pression de l’opinion
La volonté des lycéens de Parkland, eux qui ont vécu l’horreur en direct, de se lever contre un système irresponsable s’est diffusée aux quatre coins du pays. De Bakersfield, en Californie, à Toms River, dans le New Jersey, en passant par Iowa City et dans la périphérie de toutes les grandes métropoles (New York, Los Angeles, Chicago), ceux qui fréquentent les lycées, les collèges ou les facs ont répondu présent. Cette « révolte des teenagers » (ados), telle que la décrivent nombre de médias états-uniens, a surpris par sa spontanéité autant que par sa force au sein d’une jeunesse généralement considérée comme individualiste et peu politisée. Les plus retentissantes des précédentes tragédies avaient bouleversé également l’opinion. Mais, une fois l’émotion retombée, rien n’avait changé dans la législation sur les armes. Les jeunes connaissent cet atavisme à rapprocher de la puissance de feu de la NRA. Ils savent qu’il faudra s’organiser en conséquence. « Nous ne pensons pas que l’on nous écoute vraiment, même aujourd’hui.
C’est la raison pour laquelle nous n’abandonnerons pas. Nous savons que nous devons installer ce combat dans la durée », souligne, en Floride, Rachel Donly (16 ans), citée par le New York Times. Poussé en défense, Donald Trump fait mine de donner le change. Il a accueilli une délégation de lycéens et de professeurs à la Maison-Blanche. Il plaide pour « un meilleur contrôle des antécédents criminels » des acheteurs de flingues. Il prône l’interdiction de ces accessoires très particuliers, ou bump stocks, qui, emboîtés sur une arme semi-automatique, permettent de la transformer en une véritable mitraillette. Toutes ces annonces cependant ne trompent que cette partie des médias qui veulent bien s’y laisser prendre. Ce sont d’abord des effets de com que recherchent le président, le gouverneur de Floride et la NRA en lâchant du lest mais ils ne lâchent rien sur l’essentiel : la libre vente des armes d’assaut comme l’AR-15. Pis, ils continuent de prêcher une ligne qui considère qu’il faut « davantage armer les honnêtes citoyens » pour qu’ils puissent réagir « quand surgit un méchant armé ». Trump l’a réaffirmé devant la délégation de lycéens, de parents et de profs venue à la MaisonBlanche, relèvent les correspondants du Washington Post qui ont assisté à la rencontre. Et le président veut « donner une prime aux profs » qui accepteraient de s’armer pour faire face à une intrusion violente. Nombre de professeurs seront du rassemblement du 24 mars à Washington. Ils clament leur refus de devoir enseigner en se barricadant comme le font déjà quelques rares établissements qui fonctionnent derrière des portiques de sécurité comme dans les aéroports. « Nous ne voulons pas être armés, nous voulons enseigner », s’est exclamée Randi Weingarten, présidente de l’un des plus importants syndicats de professeurs, qui précise : « Nous ne pourrions de toute façon jamais acquérir la compétence d’un tireur d’ élite, aucun entraînement ne peut préparer un professeur armé à affronter un AR-15. » Avec l’Humanité du 26/02/2018
PCF RENCONTRE AVEC O. DARTIGOLLES AUTOUR DE SON LIVRE
SECTION DE BORDEAUX
Remettre du vent dans les voiles de l’imaginaire
Repas fraternel
La dernière partie de l’intervention liminaire d’Olivier Dartigolles, auteur du livre présenté le 15 février à Bordeaux (lire notre précédente édition) se concluait par l’interrogation « Comment prendre une autre direction que la politique de casse et de classe menée par Macron qui est plus dangereux que Sarkozy et Hollande ? » Olivier Dartigolles* pense que l’idée de gauche – en dépit des remises en cause dont elle est l’objet – a encore un avenir mais « pour construire une perspective autour de ce mot, il y a besoin de mener la bataille politique. Je crois à la nécessité de reconquérir un imaginaire politique (…). Il faut reconstruire : il y a des ressources, comme le montre par exemple la bataille sur l’égalité ». Concernant le PCF, « nous devons avoir le courage politique de nous coltiner ces questions », affirme l’auteur. « Que voulons nous comme adresse à notre peuple sur les perspectives de développement des capacités humaines ? Quelles priorités sur les enjeux sociaux en environnementaux, sur la démocratie ? Nous avons le potentiel pour le faire(…) J’essaie de montrer les failles, les brèches, (…). » Une militante communiste s’interroge : « Où en est le communisme aujourd’ hui ? Le PC est-il capable de réinventer l’ idée communiste ? Comment construire le communisme
aujourd’ hui c’est à dire la transformation complète de la société. Si ça n’est pas tranché on aura du mal… » Olivier précise que cette question est à l’ordre du jour du congrès « mais elle reste à travailler, le chemin sera long. Le communisme est-il à l’ordre du jour ? » Cette première intervention (il y en aura une dizaine que nous n’évoquerons pas toutes…) va provoquer la réaction d’un participant se présentant comme non communiste et pour qui la question de la perspective est dans la proposition d’un « projet » concret renvoyant la première interrogation à une préoccupation de… communiste. Ce qui amènera un autre militant de PCF à montrer que projet et imaginaire politique sont complémentaires. « Nous devons nous confronter à la société telle qu’elle est. Bien sûr que nos propositions doivent être plus élaborées : le mouvement même de la société nous oblige. Mais ajouter des propositions, ça fait projet, programme mais ça ne fait pas un imaginaire politique ». Se rapportant à son expérience militante sur sa « bonne ville » de Pau, Olivier raconte : « Je reçois des encouragements nombreux de gens que nous croisons à l’occasion de la bataille que nous menons sur la question du logement social (expulsions, etc.) dans un quartier populaire. Et lorsque j’essaie d’aller plus loin que le soutien, vous votez pour moi ? Qu’est ce que j’entends ? Chez certains la caresse : c’est bien, etc. D’autres parlent
de notre histoire (le bilan globalement négatif –NDLR). Et pour le plus grand nombre : ils nous ont évacué du paysage politique. Ça ne veut pas dire que notre affaiblissement ne vient pas de nos différentes stratégies. Il faut certes faire un bilan mais il faut aller plus loin » car ce décrochage est plus ancien que ça. En écho à ce questionnement, un participant « cadre retraité – qui paie 90 euros par mois d’amputation de sa pension – explique comment il a été amené à voter Macron au premier et au deuxième tour… ». Le dirigeant national devait le remercier pour son témoignage et terminait par un appel : « amener les gens dans un processus de transformation, aller vers des conquêtes démocratiques, se saisir de tout pour gagner avec les intéressés des changements dans leur quotidien, faire du commun et remettre ainsi du vent dans les voiles de l’imaginaire… ». Le moment de la dédicace du livre allait agréablement clôturer la soirée au cours de laquelle une trentaine de livres ont été vendus, auxquels il faut ajouter ceux du témoignage de l’ancien capitaine de l’équipe de France de rugby des années 60 François Moncla, un autre camarade palois… Serge Gonzalez * Porte-parole du PCF, auteur du livre Macron entreprise de démolition
Vendredi 16 mars, salle Pierre Tachou (44 rue Joseph Brunet Bordeaux Bacalan - Tram B arrêt Claveau) à 20h. Participation : 13 € - Tarif réduit sur demande Réservations : sectionbordeauxpcf@gmail.com 06 88 96 87 03 ou 06 19 85 34 00 ARÈS
Rencontre publique sur l’énergie Le PCF vous invite à participer à une rencontre/débat le 10 mars 2018, de 14h30 à 17h, salle des Milles clubs à Arès, avec la participation de Marylène Faure, membre du CESR, militante syndicaliste CGT Énergie 33 et de Amar Bellal, rédacteur en chef de la revue Progressistes et auteur du livre Environnement et énergie, éditions Aux temps des cerises. Communication des organisateurs : « La boîte de Pandore est ouverte pour remettre en cause les tarifs réglementés de l’électricité et du gaz. À cela s’ajoute le 4e paquet Énergie et climat, actuellement en débat au Parlement européen et qui préconise, entre autres, la fin immédiate des tarifs réglementés de vente (TRV), la fin des tarifs sociaux d’ici 5 ans, la fin de la péréquation tarifaire et de l’égalité de traitement. C’est le bouquet final de la libéralisation du secteur de l’énergie en Europe qui remet en cause le service public à la française. En réalité, les TRV gênent les fournisseurs privés pour réaliser encore plus de profits, au détriment des foyers. Tous les pays européens ayant mis fin à leurs tarifs réglementés de l’énergie ont connu une augmentation du prix du kWh de 40 à 140 % comme en Allemagne. Pourtant, en Europe, la précarité énergétique est grandissante et touche entre 75 et 125 millions d’Européens, dont 12 millions en France. Cette fuite en avant conduit les entreprises à supprimer des milliers d’emplois. Si on ne veut pas découvrir un avenir insupportable, il nous faut en construire un autre ensemble. Parlons-en ! » FÉDÉRATION DU PCF
Espace livre, le rendez-vous hebdomadaire et événementiel L’Espace livres propose une sélection d’ouvrages dans des domaines variés : économie, politique, littérature (dont polars, littérature jeunesse, etc.) le jeudi de 16h à 19h dans les locaux de la fédé, 15 rue Furtado à Bordeaux, ainsi qu’une bibliographie plus ciblée lors de certaines rencontres comme les cogitations militantes, etc.
« CUISINONS L’ÉPOQUE » AVEC L’HUMANITÉ
Une révolution à déguster
LOI ASILE-IMMIGRATION :
L’humanité en péril Le 21 février, le gouvernement présentait en Conseil des ministres son projet de loi sur l’asile et l’immigration. Une vraie catastrophe qui, loin d’être à la hauteur des enjeux humanitaires et des valeurs républicaines d’accueil, compte accentuer la répression envers les migrants et multiplier davantage les retours aux frontières. Les élus communistes dénoncent « une loi indigne de la France ». Cette loi délétère réduit les possibilités de demande d’asile, raccourcit les délais de recours, renforce les contrôles de manière à réduire le nombre de réfugiés et à augmenter le nombre d’expulsés. Le tout-répressif est à l’œuvre et les associations craignent que les demandeurs d’asile ne soient directement reconduits à la frontière sans avoir eu le temps d’entamer leurs démarches administratives. La députée communiste Elsa Faucillon a dénoncé, dans l’Humanité du 21 Février, un projet qui « vise l’exclusion plutôt que l’intégration ». La criminalisation des migrants, vus comme des indésirables dont il faudrait se débarrasser au plus
vite, est un processus à l’oeuvre également pointé du doigt par l’élue communiste. « L’exécutif dit vouloir aller vite, mais n’alloue pas les moyens nécessaires et cache mal ce qui se passe à Calais, Paris et ailleurs : les migrants sont pourchassés et les militants de la solidarité persécutés. » Qui n’a pas en tête les multiples opérations de démantèlement des camps de Calais ? Cette solution court-termiste ne fonctionne pas puisque les migrants sont alors perdus dans la nature, en situation d’extrême vulnérabilité et il est encore plus difficile pour les associations de leur proposer une aide et un accompagnement. Le but du gouvernement est bien là : réprimer pour faire fuir, alors qu’il est urgent de mettre en place une grande politique d’intégration et d’accueil, à la hauteur de ce qu’est et doit rester notre pays, une patrie universaliste. Le PCF continue à porter au quotidien, haut et fort, les valeurs de partage et de dignité humaine. Partout, les militants sont engagés aux côtés des associations, afin de trouver des solutions durables et instaurer de nouveaux critères pour améliorer l’accueil des migrants. Les communistes rappellent qu’un Pacte mondial pour les migrations devra être adopté
en 2018 lors de l’Assemblée générale de l’ONU pour protéger mieux et plus les droits des migrants et des réfugiés. Mais n’oublions pas que les textes existent déjà… encore faudraitil réellement les appliquer ! C’est ce que souligne, entre autres, Lydia Samarbakhsh, chargée des questions internationales à la coordination nationale du PCF. « Changer de politique consisterait d’abord à respecter la Convention de Genève et organiser le sauvetage en mer, ouvrir des couloirs sécurisés et légaux de migration pour couper l’herbe sous le pied des passeurs et trafiquants (…) régulariser les sans-papiers, respecter le droit d’asile et refonder la politique des visas en favorisant, comme le propose la députée européenne Marie-Christine Vergiat, la “mobilité circulaire” avec des visas court séjour d’études ou de travail ». À l’heure de l’indifférence et du repli sur soi, nous devons choisir de nous mettre du côté de l’humanité, du partage et de l’échange dans une société mondialisée où chaque être humain, peu importe son origine, devrait avoir la possibilité de vivre et d’être accueilli dignement en France. Sarah Chakrida
Avec son hors série Cuisinons l’époque, l’Humanité mitonne les transitions alimentaires en donnant la parole à ses faiseurs engagés, paysans, pêcheurs, artisans, cuisiniers, mangeurs mais aussi écrivains, philosophes, humoristes et artistes. Cuisinons l’époque égrène au fil de ses pages des tribunes, entretiens, reportages et portraits qui racontent la terre avec les restaurateurs des circuits courts à Tours ou la lutte acharnée de Paul François, l’agriculteur qui défie Monsanto. Le magazine prend aussi la mer, alerte sur les dangers de la surpêche. Parce que la table est d’abord un écrin de partage, il fait de la ville de Saint-Denis le garde-manger du monde, raconte la cantine bio pour les enfants de Grande-Synthe, dresse le portrait d’Hannibal Tewelde, réfugié en cuisine. Parce que culture rime avec Épicure, il pimente son menu de chroniques épicées, celles de Nicole Ferroni ou de François-Régis Gaudry, et de belles histoires, comme ce jour où le cuisinier Yves Camdeborde a eu le coup de foudre pour une demoiselle de Cherbourg. Et comme tout magazine de gastronomie qui se respecte, des chefs partagent leurs recettes, celles, goûteuses et anti-gaspi de François Pasteau et celles de Nicolas Magie, chef étoilé de Bordeaux, qui met la gastronomie à portée de toutes les bourses. 7,90 € chez vos marchands de journaux et sur humanite.fr
SOUSCRIPTION
Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soitil, contribuera effica- cement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF, lance une souscription afin de mener nos prochaines échéances politiques, notre objectif est de 70 000 euros.
Les Nouvelles 1er mars 2018 • 7
CULTURE & SOLIDARITÉ BORDEAUX
par Jeanne R.M.
La poésie fait son marché avec ardeur Une manifestation autour de la poésie consacrée au thème de l’Ardeur… Est-ce pour donner corps aux mots d’André Breton pour qui « la poésie se fait dans le lit comme l’amour ; ses draps défaits sont l’aurore des choses » ? On ne sait. Une chose est sûre, notre époque a besoin des poètes et c’est la raison pour laquelle le 19e marché de la poésie qui se tient du 3 au 11 mars aux Chartrons est incontournable. On y a repéré la soirée consacrée à
« Victor Hugo ou l’ardeur », autour de comédiens (Christian Loustau, JeanPierre Nercam, Gérard Laurent…) et d’un quatuor de l’orchestre national de Bordeaux-Aquitaine (ONBA). Soirée qui tentera de rendre hommage à celui dont Michel Butor disait qu’« il nous réveille nos rêves auxquels nous avions cru renoncer ». On prendra aussi plaisir à fêter les 25 ans des éditions Le Temps des Cerises, en compagnie des auteurs Irakien et Syrien Salah
Al Hamdani et Omar Souleimane. Ou encore la carte blanche octroyée à André Marcon qui interprètera librement le Nausicaa de James Joyce. Et bien sûr, la soirée de clôture Scène ouverte à tous, le dimanche 11 mars dans le Halle des Chartrons. 3 minutes libres à chacun pour déclamer, réciter, slamer… Bref, la liberté ! Programme complet sur : poesiebordeaux.fr
SOLIDARITÉ PALESTINE
Open Shuhada Street, avec les jeunes de Hébron
Sherin Eitedal et Murad Amro, jeunes Palestiniens volontaires de l’ONG Youth Against Settlements (YAS) à Hébron, étaient en Gironde le week-end dernier pour présenter leur activité de résistance non violente à la colonisation israélienne. Ils ont été reçus par le maire, Stéphane Denoyelle, à SaintPierre-d’Aurillac, puis à Bègles par Loïc Prud’homme, député France insoumise de la 3e circonscription de Gironde, avant de donner une conférence à Talence. Une escale dans le Sud-Ouest à l’initiative de Palestine33. Hébron (Al-Khalil) est la seule ville de Cisjordanie à l’intérieur de laquelle sont implantées des colonies israéliennes. Protégés en permanence par près de deux milliers de policiers et de soldats, environ 800 Israéliens y résident. Ils sont parmi les plus extrémistes des colons israéliens. Virulents et violents, ils se promènent librement en arborant des armes. Le quotidien des habitants palestiniens de ces quartiers est ponctué d’un harcèlement multiforme : provocations verbales, humiliations physiques (jets de pierres ou de déchets, passages à tabac), agressions (voitures qui se jettent sur eux, coups de feu tirés dans leur direction), destructions de biens (empoisonnement de l’eau, entrave aux récoltes de fruits, déracinement d’oliviers). Comme la police israélienne est responsable des colons, les soldats,
témoins de ces exactions, ne peuvent pas intervenir, ce que plusieurs d’entre eux ont dénoncé. Mais ils quadrillent cette partie de la ville, empêchant la libre circulation de ses habitants palestiniens soumis à des contrôles incessants, des interdictions arbitraires. Depuis 2001, la rue Shuhada est quasiment interdite aux Palestiniens, qui doivent faire de longs détours pour aller du sud au nord de la ville. À l’intérieur de la zone, il arrive qu’ils ne soient pas autorisés à franchir les nombreux checkpoints et ne puissent même pas rentrer chez eux. Dans la rue et les alentours, 1 800 boutiques ont été fermées, leurs portes soudées par l’armée, les habitants des étages découragés d’y demeurer… Sherin et Murad expliquent que YAS s’est constitué en 2003 pour mettre en pratique une résistance non violente à l’occupation. Aujourd’hui, une trentaine de jeunes soutient les habitants d’Hébron dans différents aspects de leur vie : accompagner les enfants à l’école en les protégeant du harcèlement des colons, aider les résidents à documenter les violations de droits liées à l’occupation (arrestations arbitraires, retenues sans motif à un checkpoint, tentatives d’expulsion, interdiction de rues au voisinage des colonies, destruction de réservoirs d’eau, etc). Les volontaires de l’association développent aussi des activités socioéducatives dans cette partie ségréguée de la ville. La campagne Open Shuhada Street a
CHRONIQUE
été lancée en 2010 par YAS, avec le soutien de militants internationaux. Chaque année, le mois de février est un temps fort de protestation contre les mesures de clôture et de séparation à l’intérieur de la ville, en particulier pour la réouverture de la rue Shuhada aux Palestiniens, le respect des droits humains et des lois internationales. Ville de plus de 200 000 habitants, la plus peuplée au sud de la Cisjordanie occupée, Hébron en était aussi le centre commercial, artisanal et industriel le plus important. L’implantation de colonies à l’est et au cœur de la ville témoigne de la volonté des gouvernements israéliens successifs de mettre en place une politique d’apartheid et de judaïsation de la Palestine. Politique que les jeunes invités nous demandent de faire connaître, et qui, parce qu’elle est tolérée par nos propres responsables gouvernementaux, doit nous engager dans le soutien à leur difficile combat pour y mettre un terme. À l’ouverture de cette conférence a aussi été rappelée la nécessaire mobilisation, en France, pour la libération des prisonniers politiques palestiniens, celle de Salah Hamouri (sa détention administrative vient d’être renouvelée pour quatre mois), celle de jeunes mineurs, dont Ahed Tamimi et Sarah Shamasneh (et leurs mères), celle d’Issa Amro, président de YAS. La solidarité internationale est une valeur sûre ! Dimanche, Sherin et Murad ont rencontré les participants du tournoi de football « Socœur », organisé par des étudiants de l’IFEM au Soccer park de Bordeaux-Lac. Le fruit d’une collecte pour YAS leur a été remis. Cécile Renaut 2018 - Le Temps de la Palestine france-palestine.org – contact@palestine33.org
« Marys » Last night there were four Marys Tonight there’ll be but three… What you hast done with your babe, I saw and heard weep by thee I put him in a tiny boat, And cast him out to sea Quand les anglais la nomme lady-in-waiting, dame d’attente, nous la nommons dame de compagnie. Mary attendra derrière et sera compagne du bon vouloir royal. Son corps à disposition des plus grands, Mary Hamilton. Tellement jeune, tellement belle et déjà esclave de Pierre, ce grand. Catherine de Russie, l’épouse, la sifflera quand lui la baisera à son envie. D’une main à l’autre, pétrie par l’arrogance et la méprise. Les roi et reine s’amusent, toute la croisière impériale joue de son être. Ils l’aimeraient presque à les écouter se la disputer, la chiffonner, la dorloter, la brinquebaler à travers cette immensité blanche et froide. La première grossesse ne sera pas, les plantes et l’aiguille lui permettront d’échapper ainsi à sa destinée de putain royale. La deuxième puis la troisième devront se noyer et s’enterrer, loin de sa terre natale. Seule, infiniment seule. Deux petits corps, demi-dieux, exposé aux loups de Sibérie, confié aux vagues maritimes du Nil septentrional. 1718. Sa tête sur l’échafaud, enfin détachée de son corps mutilé par les viols de la monarchie triomphante, elle sera la risée. Elle fut l’infanticide, la régicide potentielle, elle méritait l’acharnement du Romanov. Mary. Il faudra encore quelques siècles, Mary. Ton fantôme, tes envies de femmes, tes besoins les plus fondamentaux seront nôtres. Tu es nous, nous sommes toi. Sinn féin. L’Irlande, Mary. Île réclamant la liberté, le choix, les choix. Cette île fendue en deux, corps et tête séparés, décapitée par la royauté. Les femmes t’attendent Mary, depuis déjà trop longtemps. Pendant que les hommes pensent autonomie politique, nous pensons contraception. Pendant qu’ils explosent sur les grenades, nous pensons maitrise de notre fécondation. Pendant qu’ils pourrissent dans les geôles de la Reine, nous souhaitons légiférer sur l’avortement. Nous ne pouvons plus mourir de tant d’absurdités. Nos libertés, féminines et masculines, s’accordent et se rejoignent. Les violences sont identiques et laides. Mary, enfin. Ces trois cent ans furent longs, interminables. Trois siècles de pénurie, de sang, d’abandon et de carnage. Au delà des territoires occupés, des frontières en carton, de l’orange et du trèfle, Mary Lou Mc Donald, nous t’espérions. Ta mère te mit au monde un premier mai, anniversaire de tous les espoirs. L’IRA dépose les armes. 2018. Tu es l’élue. Ce dix février tu deviens la première femme du Sinn féin, et l’abrogation de l’interdiction d’avorter est enfin une priorité absolue, portée par ton corps et ton parcours de femme pacifique.
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Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde, M. Lavallée Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0123 C 85932
8 • Les Nouvelles 1er mars 2018
49 jours, carnets d’une faiseuse d’anges et
REMALISE SCI au capital de 282 000 € Siège social : 19 bis Allée de Fourchateau 33700 MERIGNAC 449 789 122 RCS de Bordeaux Suite au décès de Monsieur René COHADE, l’assemblée générale extraordinaire des associés en date du 19 février 2018 a constaté la fin du mandat de gérant qui lui a été confié, de sorte que Madame Martine COHADE, née CHASSAIGNE, est désormais seule gérante de la société Pour insertion : Me COSMAS
Eva Humana est, Les petites nouvelles de Jeanne R.M
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