Nouvelles N° 2252

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Jeudi 26 avril 2018 - N° 2252 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

4 mai - 18h30

1er MAI Pour nos droits et le progrès social

salle Jean Lurçat, à Bègles 20 rue Pierre et Marie Curie Quelle réforme de la SNCF pour un grand service public ferroviaire ? avec : Hubert Wulfranc, député PCF ; Céline Simon, secrétaire CCE SNCF ; Loïc Prud’homme, député FI ; Clément Rossignol, maire de Bègles EELV

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ACTUALITÉ LE 4 MAI À BÈGLES

ASSEMBLÉE

Quelle réforme de la SNCF pour un grand service public ?

Petite majorité pour la loi asile et immigration

Changer oui, casser non. Ce débat ouvert à tous : de quelle réforme la SNCF a-t-elle besoin pour construire un grand service public ferroviaire. Le 4 mai à 18h30 salle Jean Lurçat, 20 rue Pierre et Marie Curie, à Bègles. Y interviendront : Hubert Wulfranc, député communiste ; Céline Simon, secrétaire du CCE SCNF ; Loic Prud’homme, député France insoumise de la 3e circonscription et Clément Rossignol, maire de Bègles, EELV Sur place, sera tenue une caisse de solidarité avec les cheminots grévistes, un apéro solidaire clôturera la soirée.

INAUGURATION

Parvis Jean Dornias L’Union locale de la presqu’île de Bassens et Jean-Pierre Turon, maire de Bassens et président du Syndicat intercommunal de la Maison des syndicats rendront hommage à Jean Dornias, le mardi 1er mai 2018, par l’inauguration d’un parvis à son nom. La vie professionnelle de Jean Dornias, disparu en février 2016, a démarré dans les machines à laver. Il entre ensuite à la SNCF où il gravira doucement les échelons, du fait de son engagement syndical, jusqu’à devenir maîtrise. Le militant, qui a été au début défenseur syndical au conseil des prud’hommes, a tout naturellement succédé à Gaspar Norito comme secrétaire de l’Union locale de 1982 à 1996. Engagé politiquement, il a été conseiller municipal communiste, puis adjoint au maire durant deux mandats. Pour avoir pris une part importante dans la création de cette Maison des syndicats, l’UL de la presqu’île organise une manifestation le 1er mai à partir de 17h30, impasse Franklin à Bassens. À 18 h, une plaque à son nom sera dévoilée en présence de Nicole Dornias, son épouse et de sa famille. Un pot clôturera cet après-midi. ESPACES MARX

Bistrot politique du 30 avril Lundi 30 avril à 19h, à la salle de conférences au 15, rue Furtado à Bordeaux, se tiendra le Bistrot politique d’Espaces Marx autour du thème : « Comment aider notre peuple à amplifier ses combats sociaux et politiques ? ». La soirée sera animée par Dominique Belougne, secrétaire d’Espaces Marx Aquitaine. 8 MAI 2018

Déclaration de l’ARAC « Le 8 mai 1945, les peuples d’Europe et leurs alliés obtenaient la reddition sans condition de l’armée hitlérienne à Berlin. C’était la victoire de la Paix. C’était aussi la cessation de l’exploitation et de l’occupation de notre nation comme nombre d’autres nations européennes par les forces armées d’un pays envahisseur. C’était le retour de notre pays à sa souveraineté, lui permettant de disposer de lui-même. Cette situation de liberté retrouvée avait été reconquise par l’action déterminée de nombreux hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, tous attachés à leur Patrie, au point que nombre d’entre eux y ont sacrifié leur vie. Nous tenons à leur rendre hommage. Si des hommes tels que Jean Moulin ou Charles de Gaulle ont joué un rôle déterminant dans ce combat libérateur, il ne faut jamais oublier qu’ils furent entourés de milliers de Résistants qui ont permis de mener les combats de manière efficace sans oublier les femmes, au moins aussi nombreuses que les hommes, qui n’ont pas vu leur courage et leur engagement mis en valeur autant qu’elles le méritent. À tous ces hommes et femmes de France, citoyens et citoyennes de l’action libératrice, nous tenons à rendre hommage tout autant qu’à nos alliés libérateurs qu’ils fussent directs comme les canadiens, états-uniens, anglais, pour ne citer que les plus connus, ou indirects comme les soviétiques. (…) » 2 • Les Nouvelles 26 avril 2018

Malgré des concessions de l’exécutif assouplissant le délit de solidarité, le projet de loi asile et immigration lézarde l’apparence monolithique des députés de la majorité. Sur les 312 députés que compte la majorité, 99 étaient absents dimanche soir pour le vote en première lecture du projet de loi asile et immigration. Nombre d’entre eux n’avaient pas souhaité déléguer leur vote à un collègue et ont ainsi évité d’avoir à se prononcer sur un texte qui ne figurait pas dans le programme présidentiel. Seul JeanMichel Clément, chez LREM, a voté contre. Député de la Vienne depuis 2007, passé du PS à LREM en 2017, cet ancien avocat spécialiste du droit des étrangers s’était, dès l’été dernier, ému du « devoir de silence » imposé aux élus de la majorité. Le président du groupe LREM, Richard Ferrand, ayant annoncé qu’un vote contre vaudrait exclusion, ce parlementaire lui a adressé en ce sens un courrier dimanche dans lequel il explique ne pas vouloir renoncer à sa « liberté, encore plus précieuse quand elle touche à la conscience ». Une petite fêlure, mais une fêlure quand même, dans la caporalisation des parlementaires LREM. Malgré des débats qui ont permis l’assouplissement des règles du délit de solidarité pour les personnes venant en aide aux réfugiés, il n’en demeure pas moins que le projet de

loi contient des mesures répressives inédites, qui ont fait des remous dans la majorité. Ainsi, un groupe de députés LREM, qui refusaient que les mineurs ayant obtenu le statut de réfugiés fassent venir un frère ou une sœur non marié-e en plus de leurs parents, a voté avec la droite et le FN. Parmi ceux-ci, Alexandra Valetta-Ardisson, députée des AlpesMaritimes, qui y a vu une disposition qui risque de « favoriser les passeurs », prétextant se défendre des « visions manichéennes ». D’autres députés de la majorité, se revendiquant au contraire de « l’ humanisme », sont montés crescendo dans l’opposition aux mesures jugées « attentatoires aux droits des migrants les plus vulnérables ». Pas encore de fronde mais au moins le signe d’un mur qui se fissure. Une loi pleine de régressions et qui remet en cause l’accueil de migrants

La Cimade, association d’aide aux migrants, dénonce une loi « essentiellement tournée vers la répression et la restriction des droits des personnes étrangères ». Sept jours après le début des débats, un amendement du gouvernement, similaire à des amendements Modem et LREM, qui prévoit des « exemptions » élargies au délit de solidarité, a été adopté. Celles-ci prendront effet « lorsque l’acte reproché a consisté à fournir des conseils et de l’accompagnement, notamment juridiques, linguistiques ou sociaux,

ou des prestations de restauration, d’hébergement ou de soins médicaux destinés à assurer des conditions de vie dignes et décentes à l’étranger ». Pour Laetitia Cuvelier, membre de l’association Tous migrants, ce vote est une avancée, même si c’est « très perfectible ». « C’est bien le minimum de respecter le droit humain », ajoutet-elle. D’autant que « ce texte s’inscrit dans une loi pleine de régressions et qui remet toujours en cause l’accueil de migrants en France ». Si la proposition des députés PCF, rejoints par d’autres à gauche ainsi que certains sur les bancs de la majorité, d’abroger réellement le délit de solidarité pour les bénévoles qui protègent les droits humains n’a pas été retenue, le député Jean-Paul Lecoq maintient que « la solidarité (…) ne doit plus être punie, mais au contraire encouragée ». « Difficile de ne pas être émus, commentera aussi Elsa Faucillon de l’hémicycle le 21 avril, quand on connaît les conséquences insupportables d’une loi votée sous nos yeux. L’article 16 du projet de loi Asile et immigration a été voté cet après-midi, il permettra que l’on enferme hommes, femmes et enfants jusqu’à 90 jours dans des centres de rétention. Un traumatisme, indigne de nos valeurs, des droits humains, et condamné par l’ensemble des associations qui au quotidien font vivre la solidarité et l’humanité concrète. » Avec l’Humanité

BLANQUEFORT

La journée de soutien aux « Ford » a fait salles combles L’amphithéâtre du lycée agricole, la salle Fongravey de Blanquefort et le concert du soir ont fait salle comble en cette journée de soutien aux « Ford », le 21 avril, organisée à Blanquefort par le Comité de sauvegarde des emplois, la Ville et le CE de Ford. Samedi 21 avril, lors de la nouvelle journée de soutien aux « Ford », organisée à Blanquefort par le Comité de sauvegarde des emplois, la Ville et le CE de Ford, le débat a parfois été tendu, d’après Rue89 Bordeaux (le 23 avril). Pour le constat, il y a unité. Jean-Luc Gassies de la CFTC raconte comment « les contrats CDI sont devenus des contrats précaires » depuis ce 27 février dernier quand Ford a annoncé qu’elle n’investirait plus sur le site « sans parler de fermeture », bien que par la suite elle a affirmé chercher un repreneur. Jean-Marc Chavant, Force Ouvrière, estime qu’en Gironde « 210 communes seront impactées » par la suppression des 876 emplois auxquels Marie-Thérèse Flipo du comité de soutien ajoute les « 3 000 emplois induits ». Pour la façon de mener la lutte, c’est plus compliqué, des désaccords semblent notamment s’exprimer

autour de l’activité de production quasiment tombée à zéro, sans pour autant que les syndicats aient donné de consigne. Les sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot et le journaliste Serge Halimi (Le Monde diplomatique), sont intervenus après les témoignages de salariés de Ford, apportant un éclairage global sur cette situation locale qui a malheureusement un air de déjà-vu, rapporte Sud-Ouest (lundi 23 avril). « L’appropriation de la quasi-totalité des richesses et des moyens de production permet d’exploiter ceux qui n’ont que leur force de travail, mais sont les seuls vrais créateurs de richesse, a lancé Monique Pinçon-Charlot. Les autres sont des parasites, des spéculateurs. » Et de fustiger « Macron, ces gens qui ont supprimé l’ISF sur les valeurs mobilières – les titres de propriété – et dont nous subissons chaque jour la propagande. » La visite du jeune député macroniste Benoit Simian, ex-maire socialiste de Ludon-Médoc, a été peu appréciée, au point qu’il a dû quitter l’amphithéâtre sous les huées. Le débat s’est poursuivi sur les modalités d’action et la « convergence des luttes », avant que la partie plus festive ne démarre .

Bernard Lavilliers est venu avec ses musiciens et ses plus grands succès pour les 600 spectateurs présents dont les Mains d’or : « Travailler encore, travailler encore ! Qu’est-ce qu’ils veulent (les Ford) ? La même chose, voilà ce qu’ils veulent. » HK, le groupe bordelais Delio, Didier Super Buscavida, Herein... ont apporté un soutien apprécié ainsi que Cami, Emma, Bar, Bésot, Brouck, Giemsi, Large, Lasserpe, Man, Plantu, Ray Clid et Urbs par leurs dessins. Rendez-vous a été donné pour de futures actions, pour que Ford respecte ses engagements, investisse à Blanquefort, pour sauvegarder les emplois, tous les emplois. « La bataille pour sauver l’usine et tous les emplois est difficile mais elle est loin d’être finie, a commenté la CGT Ford. En tout cas, rien n’est encore perdu. Ce qui est certain, marquée par la solidarité, par la convergence entre salariés public privé, cheminots, postiers, intermittents, étudiants, retraités et part la convergence tout aussi importante entre ouvriers, artistes et intellectuels, la journée d’hier nous donne des forces pour la suite. » CD avec Sud-Ouest et Rue89Bordeaux


ACTUALITÉ

Editorial

MÉRIGNAC SOLEIL

35 % de logements sociaux mais des équipements publics insuffisants Dans ce projet 50 000 logements à Mérignac Soleil avec plus de 35 % de logements sociaux, les élus communistes ont tenu à souligner leur satisfaction même s’ils pointent l’insuffisance d’équipements publics pour répondre aux attentes des nombreux nouveaux habitants attendus. Claude Mellier, vice-présidente à Bordeaux Métropole et conseillère municipale à Mérignac est intervenue en Conseil. « Je veux dire la satisfaction qui est celle des élus communistes de Mérignac sur bien des aspects de ce projet. La concertation est un de ces aspects positifs, en ce sens qu’elle a permis une expression de qualité des citoyens et donc, je l’espère, d’enrichir le projet initial. Je note par exemple que la question des équipements publics qui revient souvent dans le débat mérignacais, est peu repris dans

les conclusions de la concertation. Comme sur d’autres zones d’aménagement, on ne peut se contenter des groupes scolaires quand on parle d’équipements publics. Les équipements sportifs, ceux dédiés à la petite enfance ou les services publics postaux sont indispensables à l’épanouissement de ce type de quartiers. Les mérignacais y sont attachés et cela ne peut être laissé, comme la délibération le laisse entendre, à la seule initiative privée. (…) De même, et cela s’adresse plus aux services de la métropole, notre agglomération et ses habitants souffrent de l’éviction des artisans et de la petite industrie qui sont souvent relégués aux frontières de la Métropole. Il nous semble que la localisation de ce programme, en cœur d’une zone d’activité, est propice à l’installation en pieds d’immeuble d’activités autres que commerciales. C’est là encore un engagement politique fort

que nous pouvons prendre. Je veux quand même terminer sur deux aspects très positifs de ce programme “50 000 logements” : sa localisation d’abord, dans un secteur aujourd’hui fortement tourné vers la voiture. La volonté d’y expérimenter une urbanisation tournée vers les modes actifs de déplacement (marche, vélo, transports en commun) sera un signe fort à l’échelle de l’agglomération. Sa programmation en logement social enfin. Avec 35 % de logements vraiment sociaux (PLUS, PLAI), nous sommes ici plus proche que dans bien d’autres opérations de ce que sont les ressources des habitants de la métropole et notamment de celles et ceux qui travaillent dans le secteur de Mérignac Soleil. C’est un geste fort. Ce devrait être une norme pour lutter effectivement contre l’éviction sociale. »

SAINT-PIERRE-D’AURILLAC/TUBAS

10 ans de coopération et encore beaucoup de projets en tête…

Cela fait maintenant 10 ans que la ville de Saint-Pierre d’Aurillac s’est lancée dans les projets de coopération avec la ville de Tubas, au Nord de la Palestine. Depuis 10 ans, le « village du monde » a entraîné Fargues-de-Langon, et l’Association de coopération entre acteurs du développement (ACAD). C’est pour faire le point sur cette coopération au long court que Stéphane Denoyelle conduisait une délégation à Jérusalem, Tubas et Ramallah, du 16 au 21 avril dernier. « 16 avril ; nous sommes bien arrivés à Jérusalem après un passage de la sécurité israélienne à Tel-Aviv encore un peu difficile… Après des vérifications dans une petite pièce dédiée, nous sommes passés. (…) 17 avril ; patienter de très longues minutes dans les embouteillages au check point principal entre Jérusalem et Ramallah et partager ainsi l’insupportable quotidien de millions de travailleurs-ses Palestinien-ne-s. (…) 18 avril ; en se rendant à une réunion, nous avons participé à une manifestation en faveur des prisonniers palestiniens. En Palestine, la colonisation, l’occupation et la résistance du peuple palestinien sont présents à chaque moment. » Des moments importants pour l’élu communiste

qui résume ainsi : « Résister c’est tout à la fois construire des infrastructures et des structures de gouvernance pour satisfaire aux besoins essentiels de la population, mais c’est aussi poursuivre le combat politique pour combattre l’occupation. » La délégation a donc pu rencontrer les représentants des municipalités de Ramallah et Tubas pour faire le point sur les projets menés en commun. « Nous avons pu coordonner nos actions à venir avec l’Agence Française du Développement (AFD), qui « gère » l’aide au développement de l’État français. En effet, comme nous, l’AFD intervient pour permettre de raccorder les habitations des particuliers au nouveau réseau d’assainissement et à la nouvelle station d’épuration (équivalent 45000 habitants !), qui sera normalement opérationnelle en septembre. Pour notre part nous allons proposer à nos amis de Tubas que notre coopération se concentre sur le raccordement des bâtiments publics. » La dernière partie du séjour a donc été consacrée à la recherche d’autres types de coopération, à l’occasion notamment de la visite de la délégation à l’école primaire de Tubas, dont les enfants correspondent depuis plusieurs années avec les écoliers de Saint-Pierre d’Aurillac. Le directeur de l’école Palestienne a fait part de son

« rêve » de pouvoir faire se rencontrer physiquement les enfants de Tubas et de Saint Pierre lors d’un voyage scolaire… « Un projet un peu fou, mais tellement extraordinaire que nous ne pouvons pas ne pas essayer de le réaliser », raconte Stéphane Denoyelle. La délégation a aussi rencontré les dirigeants du club de foot et du centre social de Tubas, dans l’idée aussi de développer des coopérations avec les acteurs culturels et sociaux de Saint-Pierre d’Aurillac. Enfin, la délégation a rencontré les militantes d’une association de femmes qui œuvre pour l’émancipation des femmes : « en organisant la garde des enfants en périscolaire pour permettre aux femmes de travailler, en organisant des formations professionnelles permettant d’accéder à l’emploi mais aussi en organisant directement une coopérative de fabrication et de commercialisation de vêtements ou de broderies afin de générer du revenu et accéder à une forme d’indépendance financière ». Cette association ne s’arrête pas là puisqu’elle met à disposition des femmes une avocate pour leur permettre d’accéder à leurs droits, notamment après des agressions physiques ou sexuelles dont elles peuvent être victimes ou pour les défendre en justice y compris pour leur permettre d’accéder au divorce. « Cette rencontre a été extrêmement riche en émotion et en réflexions, j’entrevois déjà les possibles échanges avec des associations de Saint-Pierre », dit encore Stéphane Denoyelle qui a décidément rempli son carnet de contacts pour faire grandir l’esprit de coopération de son « village du monde ». VB.

Après la résignation la colère Il y a encore quelques semaines, nombreux d’entre nous ont été témoins de la résignation de la population, d’une perte d’espoir en un avenir meilleur. La raison de cette fatalité ? Peut-être que le libéralisme n’avait pas encore assez touché le peuple ! La machine du capitalisme n’avait pas encore annoncé clairement son intention de tout casser. Or aujourd’hui, le bulldozer Macron, machine à casser nos acquis sociaux et les services publics est lancé à grande vitesse sur l’autoroute du libéralisme. Aujourd’hui, la population est touchée dans son ensemble : usagers des services publics, (SNCF, hôpitaux), étudiants, chômeurs ou retraités. Des comités, des collectifs de sauvegarde de services publics émergent tout comme les collectifs d’usagers. Car c’est maintenant que les gens sont en colère ! Trop c’est trop ! En colère contre les injustices car il est clair que ces réformes profitent à quelqu’un : au capitalisme. Cette notion commence à entrer dans les consciences. Nos rencontres au quotidien, sur les marchés, dans les réunions publiques, avec les salariés en lutte, dans les universités, avec les usagers des services publics du rail, des hôpitaux… nous démontrent chaque jour que la colère monte contre les politiques d’austérité et d’injustices du gouvernement. L’arrogance de ce gouvernement contre la population des non premiers de cordée devient impossible à cacher. Les provocations gouvernementales et des parlementaires LREM sont insoutenables ! Les communistes doivent continuer le combat et être de toutes les mobilisations. Mais cela ne suffira pas. Nous devons tendre la main et accompagner toute cette colère et le rejet de la politique du gouvernement qu’éprouve aujourd’hui la population. Cette colère légitime s’exprime par les salariés en grève, les blocages dans les universités, les manifestations de chômeurs et de retraités. Aujourd’hui, nous, communistes proposons des alternatives par l’intermédiaire de nos parlementaires, mais également au quotidien, dans nos quartiers à partir de nos argumentaires tel que « ensemble faisons dérailler macron » ! Mais la population attend également une réponse et une unité pour faire bloc contre ces politiques. Marre des querelles d’égos qui ont détourné parfois certains de la politique ! Le peuple a besoin d’un contre-pouvoir. Dans ces nombreuses mobilisations, la recherche de convergences, des solutions justes et des idées alternatives aux logiques de la Finance sont mises en débat. Il est maintenant temps d’intensifier nos actions. Ripostons en proposant nos alternatives de financement des services publics, sur l’emploi, sur le pouvoir d’achat, sur la réforme de l’orientation et du bac ! Aujourd’hui, nous sommes face à une forte demande d’unité du peuple de gauche, c’est pourquoi nous devons avoir un 1er mai 2018 de mobilisations et de convergences ! Rendez-vous dans la rue camarades !

Sophie Elorri membre de l’exécutif du PCF33 et du Conseil national

Les Nouvelles 26 avril 2018 • 3


MOUVEMEN 19 AVRIL

BORDEAUX

Un temps fort du mouvement social avant le 1er mai

Croisé-e-s à la manif convergence des luttes. On refuse le tri social, l’université devrait rester ouverte. L’emploi et l’éducation, ce n’est pas la même chose, il ne faut pas tout mélanger. Nous avons le droit à l’éducation. On ne se sent pas du tout représenté dans ce pays. On met tous les problèmes sur le dos de certaines minorités. D’ailleurs l’éducation, ça sert à ça, à avoir un certain esprit critique. Quand on touche à la jeunesse, c’est tout un monde qu’on façonne ».

Cédric, délégué CGT Dassault Mérignac et Romain, secrétaire du syndicat et membre du CE de l’UFICTCGT :

La journée interprofessionnelle, du 19 avril, à l’appel de la CGT et de Solidaires aura été un temps fort du mouvement social qui a permis de faire monter la température avant le 1er mai. Après la belle manifestation girondine, rendez-vous est donné le 1er mai à 9h30, place de la République à Bordeaux. Sous un soleil éclatant, les cheminot-e-s en intersyndicale, parti-e-s de la gare à midi, prennent la tête du cortège suivi-e-s par les électricien-ne-s et gazier-e-s, les facteurs et factrices un peu plus loin dans le cortège ou encore les hospitalier-e-s, les enseignant-e-s, lycéen-ne-s et étudiant-e-s, les territoriaux… pour exiger des services publics qui répondent aux besoins de la population. Mais il y a aussi beaucoup de salariés du privé dans ce cortège, des Ports et Docks, de la Santé, de la Métallurgie, de l’aéronautique, de l’industrie, des commerces et services… qui exigent

de meilleures conditions de travail et surtout une meilleure répartition des richesses. Corinne Versigny, responsable de l’Union départementale CGT, qui annonce 6000 manifestants : « L’exigence d’une autre répartition des richesses a fusé dans les slogans, cette journée de convergences revendicatives à l’appel de la CGT, en pleine vacances scolaires, a permis de démontrer qu’un autre projet de société est possible. Tous ensemble, réunis pour une société solidaire intergénérationnelle, une société pour la justice sociale et non au service de la Finance ! La CGT donne rendez-vous aux salariés, aux retraités, aux privés d’emploi, et à la jeunesse le 1er mai, qui est une journée de lutte internationale des travailleurs, et pour la paix dans le monde, et qui sera, cette année, l’occasion de faire converger les revendications construites par les salariés sur les lieux de travail. »

« On est 1 400 salariés à Mérignac, dont beaucoup de cadres. Il n’empêche que des salariés sont à 1 500 euros net de salaire alors qu’on fabrique des avions qui coûtent des milliards et que notre patron est la 4e fortune de France. Si on se base sur les bénéfices, les produits, la répartition des richesses dans notre boîte, c’est pas ça. Avec les élections en juin 2019 et la fusion des instances de représentation du personnel, on va passer de 77 heures de délégation à 30 heures avec trois fois moins de personnes. On ne pourra plus faire le boulot et ça va affaiblir les unions locales et départementales. Macron nous a bien touché. Il est là pour les banques mais il n’y a rien pour nous. Il faudrait que les salariés se bougent plus. »

Patrick Gimond, porte parole de l’APEIS : « Il n’y a pas d’antagonisme entre les salariés et les chômeurs. Le capitalisme se sert du taux de chômage pour précariser les salariés. Il faut travailler aux convergences entre les salariés, les retraités et les chômeurs pour que le monde change une bonne fois pour toute. Ils veulent nous diviser mais nous ne serons pas deux fois victimes, victimes de leur politique et victimes de leur propagande. Salariés ou chômeurs, on est les premiers de corvée. »

Isabelle, responsable CGT de la clinique Bordeaux Nord :

Carole Traore, salariée de BPCE Assurance, CGT Natixis : « Dans notre entreprise, il y a une accélération des délocalisations (au Portugal notamment). Ils font monter les dividendes en faisant baisser la masse salariale qui est pilotée de manière inhumaine. Il y a des plus en plus d’externalisation des postes. C’est la première année qu’il n’y a pas d’augmentation générale des salaires malgré un milliard de bénéfice après impôt depuis plusieurs années. Ça monte chez les salariés, il faut être sur le terrain pour expliquer mais ils se sentent de plus en plus concernés par le mouvement social. Faudrait dire à Macron que le pays n’est pas une entreprise du CAC40, on veut être traités humainement. »

« Notre clinique fait parti d’un groupe qui fait des bénéfices dans tous ses établissements mais il y a eu une augmentation particulièrement forte sur notre clinique. Ce n’est pas le cas sur les salaires. Des négociations démarrent lundi, nous voulons profiter du climat social pour essayer de peser. Avec le gouvernement qui fout en l’air la santé, c’est le moment d’y aller sur les revendications locales, en plus de la bataille pour le service public, la défense des emplois chez Ford, à la Poste, etc. »

PCF

Ensemble et uni-e-s, stoppons Macron ! Appel du PCF pour le 1er mai (lire aussi page 7). « Depuis plusieurs semaines les mobilisations se multiplient dans tout le pays. Fonctionnaires, agents SNCF, salarié-e-s du privé, retraitée-s, chômeurs et étudiant-e-s s’élèvent contre la politique de casse sociale du gouvernement. Or, la seule réponse 4 • Les Nouvelles 26 avril 2018

d’E. Macron face à la contestation sociale est le mépris et l’entêtement. Face à l’arrogance du pouvoir, seule l’amplification de la mobilisation sociale peut faire reculer le gouvernement. Alors le 1er mai, manifestons pour défendre nos services publics, nos droits et nos salaires, une université pour toutes et tous, nos retraites et notre protection sociale ! »

Gérard Lamarque, FAPT-CGT :

Julia, 18 ans, lycéenne au lycée de Graves : « Je manifeste contre Parcourssup, la loi ORE et pour la

« Après plusieurs semaines de grève, la plupart des facteurs et factrices en Gironde ont repris le travail mais la bataille continue. Cenon est toujours en grève à 80 % sur un préavis intersyndical CGT, Sud et FO. Ça avance un peu, la direction propose la méridienne au choix, une titularisation et une promotion pour les salariés. Sur Arcachon, 3 CDI ont été obtenus, plus 2 en septembre, la double tenue… La bataille continue donc sur le plan fédéral avec la direction nationale de La Poste et sur le plan local. Le mécontentement monte aussi chez les usagers qui commencent à voir le courrier arriver en retard, nous travaillons à des convergences ».


NT SOCIAL GRÈVE SNCF

PCF

5e et 6e round cette semaine

Du tour de France des hôpitaux… à une loi de santé publique !

L’annonce du gouvernement, le 16 avril, de la filialisation du transport de marchandises et, deux jours plus tard, de la fin du recrutement au statut de cheminot dès janvier 2020, alors que la « concertation » avec les syndicats n’est pas terminée, a renforcé l’envie des cheminots d’en découdre avec ce projet de loi ferroviaire. À Bordeaux, comme ailleurs, les cheminot-e-s restent mobilisés et démultiplient les initiatives. Ils étaient nombreux à la tête du cortège le jeudi 19 avril avec de nombreuses pancartes pour exprimer leur attachement au service public ferroviaire. Lundi, à l’aube, 300 cheminote-s ont levé les barrières du péage de Saint-Selve pour expliquer leur lutte. À 14h, une délégation intersyndicale des cheminotes et cheminots en grève a été reçue par Benoît Simian, député LRM du Médoc. L’occasion pour les grévistes de lui « demander ce que cela lui fait de participer à la destruction de la SNCF et de la mise à mal du service public, en tant qu’ancien cheminot ». Les grévistes lui avons rappelé les

propositions de la plate-forme commune pour la défense de la SNCF et le développement d’un service public de haut niveau. Le 24 avril, c’est au siège local de la direction du fret Sncf que s’étaient donné rendez-vous les grévistes avant de se rassembler à la gare. Les cadres sup de la SNCF interpellent Borne

La mobilisation est restée élevée, chez les roulants en particulier, quoiqu’en disent le gouvernement et la direction de la Sncf qui manipule les chiffres en comptabilisant les cars de substitution comme des trains… Et pourquoi pas le co-voiturage tant qu’ils y sont ! Alors que les organisations syndicales ont claqué la porte de la « concertation », la surprise est venue des cadres supérieurs cette semaine. Dans un courrier adressé à Élisabeth Borne, le haut encadrement du groupe public ferroviaire dénonce avec virulence la méthode choisie pour mettre en œuvre le « nouveau pacte ferroviaire » et se met résolument du côté des cheminots en grève, non pas sur la forme de leur action, mais sur le fond

de l’affaire. Jugeant cette « situation conflictuelle très grave », les cadres supérieurs de la SNCF qualifient de « petit jeu pernicieux et irresponsable » la stratégie politique qui consiste à « livrer à la vindicte populaire les cheminots ». Une « mise en cause injustifiée du corps social qui a entraîné un tel mouvement », estime le syndicat, lequel fait valoir à Élisabeth Borne que s’il y a nécessité de réformer, cela doit se faire en s’appuyant « sur des éléments concrets objectifs ». Voilà pour la forme. Mais sur le fond, le SNCS n’y va pas non plus avec le dos de la cuillère. Le syndicat insiste auprès de la ministre des Transports sur l’importance de la question de la dette, d’une part, sur l’urgence d’investir pour rénover le réseau existant, d’autre part. Deux points que le « nouveau pacte ferroviaire » élude habilement. Pour ce qui est de la dette, qui frise les 50 milliards d’euros cumulés, le SNCS rappelle à Élisabeth Borne que « rien » dans le projet qu’elle défend « n’est immédiatement engagé concernant ce problème primordial et récurrent depuis 1938, quand la SNCF a repris la concession d’entreprises privées endettées ». Une « faute inexcusable de l’État actionnaire » à laquelle l’exécutif répond aujourd’hui par un donnantdonnant avec les cheminots vivement critiqué par les cadres supérieurs, qui dénoncent le conditionnement d’une reprise partielle de la dette à un effort supplémentaire de productivité des agents SNCF. « Vous sous-entendez que la SNCF est inactive », écrit le SNCS à l’attention d’Élisabeth Borne. Pourtant, poursuit le syndicat, au sein même de l’entreprise, « le malaise est grand, y compris chez les cadres et cadres supérieurs, devant les réorganisations à répétition ». Le SNCSva jusqu’à affirmer que « certains cadres supérieurs seraient prêts à se joindre ponctuellement au mouvement malgré les séances de “calinothérapie” initiées par vous-même (Élisabeth Borne – NDLR) et le premier ministre ».

La commission nationale Santé/ protection sociale du PCF organisait, le 21 avril au siège du ColonelFabien, une rencontre nationale sur l’hôpital public. Militants, professionnels de santé ou de protection sociale, usa­gers engagés dans des associations ou des collectifs de défense, élu-e-s locaux ou nationaux, étaient invités à contribuer à la construction de propositions concrètes pour l’hôpital public, sa place dans le système de santé, dans les territoires, son fonctionnement et son financement. Personne, aujourd’hui en France, ne peut ignorer la menace de destruction qui pèse sur l’hôpital public ; menace qui met en mouvement professionnels de santé et leurs représentants, citoyenne-s engagé-e-s dans la défense de ce qu’ils considèrent comme un bien commun en danger et élu-e-s. Les témoignages recueillis lors du tour de France des hôpitaux par les parlementaires communistes révèlent, s’il en était besoin, partout, le manque cruel de personnels et de moyens qui provoquent souffrances au travail, perte de sens, épuisement et insécurité pour les soignant-es et les patient-e-s. Macron va vite, très vite dans ses réformes, s’appuyant sur les faiblesses et les dysfonctionnements réels du système de santé savamment organisés. Ainsi, une feuille de route de la stratégie de transformation du système de santé va être proposée avant l’été, stratégie qui n’est rien d’autre que la mise en œuvre de la stratégie de casse

des services publics visée par le CAP 22. Il est donc urgent d’actualiser et d’approfondir nos propositions alternatives afin d’ouvrir de véritables perspectives politiques, nourrissant les luttes, le débat avec les autres forces progressistes et pour en finir avec le fatalisme ambiant qui apparait trop souvent comme indépassable. Un premier document de travail, sous la forme d’un plan d’urgence pour les hôpitaux publics a déjà été élaboré, en lien avec la com­mission économique du PCF, afin d’aider à l’argumentation des militant-es et des élu-es. Cette journée de travail du 21, avec les propositions de terrain recueillies par les parlementaires communistes lors de leur tour de France des hôpitaux, amorcé depuis le 12 février, a permis une première étape dans l’écriture collective d’un projet de loi de santé publique. Première étape, car si le volet hôpital a été abordé, un vaste chantier nous attend avec : les soins primaires, la psychiatrie, la prévention, le médico-social, le médicament, la formation des professionnel-le-s, la démocratie sanitaire, le numérique et la Sécurité sociale, celle que nous voulons, celle du 100% sécu. Mais là encore nous ne partons pas de rien, nous avons des propositions, mais qui méritent comme pour l’hôpital public, des actualisations et des améliorations en lien avec les attaques actuelles sur la santé et la protection sociale Maryse Montagon, commission santé/protection sociale du PCF

CONVERGENCE DES LUTTES

Les électriciens et gaziers mobilisés La CGT Énergies 33 a revendiqué, lundi, la coupure d’électricité de l’ensemble de la Gare St Jean de Bordeaux en fin de matinée. La CGT Énergies 33, et plus largement la Fédération CGT des Mines et de l’Énergie, qui ont largement participé à la journée du 19 avril, annoncent « des actions d’envergures qui seront menées conjointement et en solidarité avec l’ensemble des salariés en lutte dans tous les secteurs et sur tout le territoire ». Le syndicat CGT de l’Énergie a décidé « de s’engager dans la convergence des luttes pour la sauvegarde des services publics , qui doivent répondre à l’intérêt Général et rester le bien commun de la nation ». Pour

ce faire, ils annoncent dans les jours qui suivent : • des coupures ciblées des entreprises qui licencient massivement et/ou qui méprisent les salariés et/ou le droit syndical ; • la lutte contre la précarité énergétique (12millions de personnes en France) en basculant le plus souvent possible les usagers en heures creuses ; • la lutte contre les coupures énergétiques des fournisseurs avec le rétablissement des plus précaires coupés pour non paiement (situations de précarité absolue avec des familles sans électricité ou gaz). « Les salariés et leurs syndicats CGT ne laisseront pas l’avenir du Service public de l’Énergie, de leurs emplois et de leurs garanties collectives et

statutaires aux mains des politiciens court-termistes qui ne jurent que par la défense de l’intérêt des plus riches au détriment des 13 millions d’usagers en précarité énergétique. » La CGT Énergies 33 invitait tous les travailleurs en lutte le 26 Avril 2018 à partir de 18h00 à participer à un grand rassemblement place de la Comédie à Bordeaux. Des prises de paroles étaient prévues afin d’expliquer les revendications aux usagers (énergies, SNCF, etc…). « Nous interpellerons également à cette occasion les élus de la république présents à ce moment dans le Grand Théâtre pour le lancement de Bordeaux Métropole Énergies », a précisé le syndicat. C.D. Les Nouvelles 26 avril 2018 • 5


INTERNATIONAL HONGRIE

CORÉE DU NORD

Au moins 30 000 personnes dans la rue contre Orban

Kim Jong-un tente de desserrer l’étau

La troisième victoire d’affilée du premier ministre Viktor Orban, le 8 avril, en raflant les deux tiers du Parlement, est-elle en train de sortir la société civile hongroise de sa profonde léthargie ? Très passive depuis huit ans, contrairement à ses homologues polonaise, slovaque ou roumaine, la rue hongroise semble se réveiller. Au cri d’« Orban dégage ! » au moins 30 000 personnes sont descendues dans la rue, pour le deuxième samedi consécutif, pour dénoncer

le pouvoir du « Viktator ». Sous le slogan « Nous sommes la majorité », les organisateurs, qui se veulent indépendants des partis politiques, ont réclamé un code électoral plus juste et un meilleur accès des citoyens à l’information. Dans leur rapport sur les élections législatives, les observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont dénoncé la « partialité des médias », ainsi que la « rhétorique xénophobe » ambiante.

été rendu public dans la perspective des prochains sommets, mais le volontarisme affiché de part et d’autre contraste avec le climat de tensions extrêmes de l’année 2017, où Donald Trump menaçait la Corée du Nord de « destruction totale » et où Kim Jong-un assurait que l’ensemble du territoire états-unien était désormais à portée de tir. promesses relativement modestes destinées à créer l’illusion.

En annonçant la suspension des essais nucléaires, Pyongyang tente de donner des gages afin de lever les sanctions internationales qui entravent son développement.

Vers la dénucléarisation souhaitée ?

(…) À l’issue d’une réunion du comité central du Parti des travailleurs, le dirigeant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a déclaré « solennellement » suspendre sans délai les tests nucléaires et balistiques de missiles intercontinentaux, et démanteler le site d’essais nucléaires de Punggyeri. Nulle mention, en revanche, des engins à portée intermédiaire qui ont survolé à maintes reprises le Japon et continuent d’inquiéter l’archipel. Certes, « suspension » ne vaut pas abandon complet du programme, mais l’annonce a été bien accueillie, à moins d’une semaine du sommet intercoréen du 27 avril et dans la perspective d’une rencontre Trump-Kim. (…) Le ton était plus mesuré du côté des conseillers de Donald Trump, qui voient dans ces annonces des

De fait, Kim Jong-un a précisé avoir « fidèlement réalisé l’armement nucléaire ». Sûr des capacités nucléaires de son pays, le dirigeant fait mine de faire un premier pas vers la dénucléarisation demandée de toutes parts, mais conserve les capacités qui ont jusqu’alors garanti la survie du pays. La résolution du Parti des travailleurs évoque ainsi « la grande victoire de la ligne de suivi simultané du développement économique et de la construction d’une force nucléaire ». Soit la fameuse « ligne byeongjin » (double poussée) qui subordonne le développement économique à l’édification d’une puissance militaire et met en parallèle les nucléaires militaire et civil afin de pallier les pénuries d’énergie. Le pays signifie de plus que, en cas de menace directe, il n’hésitera pas à faire usage de son arsenal. Aucun plan de négociations n’a encore

Un traité de paix en vue

Depuis la main tendue par le numéro un nord-coréen lors du nouvel an, la détente est amorcée. Les 30 mars et 1er avril, le secrétaire d’État Mike Pompeo s’est même entretenu directement avec Kim Jong-un à Pyongyang. En parallèle de la mise en place d’une ligne directe entre ce dernier et son homologue du Sud Moon Jae-in, Séoul, qui n’a jamais signé l’armistice de 1953, a expliqué vouloir parvenir, la semaine dernière, à un traité de paix en bonne et due forme. Un accord de ce type vaudrait reconnaissance mutuelle, mais signifierait également qu’une entente soit trouvée sur la persistance de 28 000 soldats étatsuniens au sud et au sujet des eaux territoriales litigieuses. Selon Moon Jae-in, « nous devons faire preuve de beaucoup d’ imagination et trouver des solutions innovantes pour faire des sommets un succès, et ne pas répéter les erreurs du passé ». Lina Sankari, l’Humanité du 23/04/2018

ATTENTATS EN AFGHANISTAN

SYRIE

Près de 50 morts à Kaboul

Des frappes justifiées par des concepts diplomatiques infamants

La capitale afghane a de nouveau été ensanglantée. Dimanche 22 avril, en fin d’après-midi, 48 morts et 112 blessés avaient été décomptés après un attentat-suicide revendiqué par le groupe « État islamique » (EI). Un kamikaze s’est fait exploser dans la matinée parmi une foule dense à l’entrée du centre où les électeurs récupéraient leur pièce d’identité avant de s’inscrire sur les registres électoraux. Les victimes sont très majoritairement membres de la minorité chiite hazara, régulièrement

ciblée par les extrémistes sunnites de l’EI. Kaboul est la cible d’une série d’attaques meurtrières depuis le début de l’année. Le dernier attentat en date revendiqué par l’EI a été perpétré le 21 mars, date du premier jour du nouvel an perse. Il a fait plus d’une trentaine de morts et au moins 70 blessés. Au total, Kaboul a été la cible de sept attentats en 2018, attribués soit à l’EI soit aux talibans, faisant officiellement 238 morts et près de 400 blessés.

MADAGASCAR

La Grande Île secouée par des troubles politiques « Il faut maintenant supprimer de nos habitudes la recherche de solutions par la violence. Je lance un appel à la population malgache à l’apaisement. » Le premier ministre malgache, Olivier Mahafaly Solonandrasana, a présenté samedi soir au nom des autorités ses condoléances aux familles des victimes « face à la triste situation ». Cette « triste situation » est la répression plus tôt dans la journée d’une manifestation de l’opposition interdite par le pouvoir qui s’est soldée par, au moins, un mort et 6 • Les Nouvelles 26 avril 2018

17 blessés, selon un correspondant de l’AFP, à l’issue d’un face-à-face tendu de trois heures sur la place du 13-Mai. Les adversaires du président Hery Rajaonarimampianina ont fait état de quatre morts, tués par balles. Les manifestants dénonçaient l’adoption de lois électorales jugées trop favorables au pouvoir à quelques mois des élections présidentielle et législatives. La Grande île est coutumière des violences et des crises politiques à répétition.

À défaut de pouvoir se prévaloir d’un mandat du Conseil de sécurité pour frapper en Syrie, le premier ministre Édouard Philippe a défendu à l’Assemblée la « légitimité » d’une politique que les communistes ont dénoncée. Extraits de l’intervention de Jean-Paul Lecoq, le 16 avril à l’Assemblée nationale. « Alors que l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques devait entamer samedi son enquête sur une attaque chimique présumée de Bachar el-Assad en Syrie, Damas se réveillait au petit matin au son des missiles américains, britanniques et français. (…) Si l’attaque perpétrée samedi n’est guère surprenante compte tenu de la tradition interventionniste des États-Unis, en revanche, le suivisme français l’est plus, au regard du principe d’indépendance nationale fondé sur les valeurs de paix et de multilatéralisme. (…) Il faut revenir aux fondamentaux. Israël profite de cette guerre pour bombarder – comme dimanche dernier – depuis le Liban, des infrastructures syriennes où sont présents des Iraniens, et profite de la diversion pour bombarder simultanément la bande de Gaza. Les Turcs massacrent les Kurdes dans le nord du pays ; les Français, les Britanniques et les Amé-

ricains en profitent pour attaquer des positions syriennes. Les Russes sont prêts à tout pour maintenir le pouvoir de Bachar el-Assad. Plutôt que de partir dans tous les sens, recentrons la présence internationale sur la lutte contre Daech ; sinon, elle n’a rien à faire dans la région. (…) Notre Parlement a été mis à l’écart des décisions qui lançaient ces opérations tous azimuts. À quoi sert-il de s’exprimer, une fois que les armes frappent ? (…) Demain, Bachar el-Assad devra être jugé pour les crimes insupportables perpétrés contre son propre peuple. D’autres devraient l’être aussi peut-être. Mais aujourd’hui, qu’on le déplore ou non, toute solution politique doit passer par lui. (…) Les alliances actuelles avec les gouvernements les plus réactionnaires, tels ceux de l’Arabie Saoudite et des Émirats Arabes Unis, doivent, quant à elles, être reconsidérées au regard d’autres critères que celui de la vente d’armes, surtout lorsque les armes françaises contribuent à mener une guerre inique et sanglante contre le peuple du Yémen. Or l’horreur du chaos yéménite ne fait l’objet d’aucune forme d’intérêt de la part des trois puissances occidentales. Cette indignation sélective est insupportable. En outre, les frappes en Syrie ont été justifiées par des concepts diploma-

tiques infamants : celui de “monde libre” en France et celui de “monde civilisé” aux États-Unis. Ces mots ne devraient jamais trouver leur place au sein d’une diplomatie responsable, car, qui dit monde libre, dit monde non libre, et qui dit monde civilisé, dit monde non civilisé. Qui est l’ennemi ? La question a été posée tout à l’heure. (…) Ces conceptions viriles et brutales des relations internationales ne provoquent que divisions et stigmatisations au sein de la communauté internationale. (…) Seule l’ouverture d’un dialogue diplomatique constructif entre les puissances régionales directement impliquées, d’un côté, et entre les membres permanents du Conseil de sécurité, de l’autre, serait efficace. Notre diplomatie doit se montrer plus active et contribuer à rassembler la communauté internationale en soutenant tous les processus qui feront avancer la paix, comme ceux de Genève ou d’Astana. Restant fidèles à nos principes et à nos valeurs de paix et de démocratie, nous, députés communistes et ultramarins du groupe de la Gauche démocrate et républicaine, ne pouvons que condamner les frappes militaires punitives en Syrie que le Président de la République a décidées sans l’aval de l’ONU ni du Parlement français. (…)»


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Face à Macron, nous sommes de toutes les mobilisations

Le 22 mars à Bordeaux.

Déclaration du Comité exécutif national du Parti communiste français, le 22 avril 2018 « Les mobilisations et les colères sociales s’étendent dans le pays contre les politiques d’austérité et d’injustice du gouvernement Macron, contre son arrogance et son autoritarisme. Les communistes sont de toutes ces mobilisations, dans le droit fil des votes de nos parlementaires à l’Assemblée nationale et au Sénat contre les lois et les budgets qui provoquent aujourd’hui tant de rejet. La journée d’action interprofessionnelle du 19 avril a marqué une nouvelle étape de l’extension de ces luttes. Des centaines de milliers de femmes et d’hommes participent désormais aux grèves et à de multiples actions pour leurs revendications, pour l’avenir des services publics, pour améliorer leurs conditions de vie et de travail, pour défendre leurs emplois, leur pouvoir d’achat, le droit aux études, pour stopper les logiques libérales et conquérir de nouveaux droits. Dans ces mobilisations multiples, un climat nouveau est en train de grandir. Dans les AG, les manifestations, dans les entreprises et sur les marchés, les débats s’aiguisent et la recherche de convergences, de solutions plus justes pour le plus grand nombre et d’idées alternatives aux logiques de la finance capitaliste est mise en débat. Le mouvement peut et doit encore beaucoup grandir pour faire reculer le pouvoir Macron. Celui-ci ne s’y trompe pas en utilisant la force. Procédé connu, que nous condamnons fermement pour faire casser les mouvements en cours. C’est donc le moment d’intensifier nos actions, de populariser arguments et solutions nouvelles, d’unifier ces luttes

car toutes se heurtent aux mêmes logiques d’austérité et de déréglementation sociale. Emmanuel Macron et ses ministres trustent les médias, qui relaient quotidiennement les arguments du pouvoir. La bataille d’idées fait rage. Nous invitons les communistes, aux côtés des syndicalistes, à riposter pied à pied en portant des propositions alternatives pour financer les services publics, l’emploi, le pouvoir d’achat, les universités et l’éducation, et pour en finir avec les privilèges accordés à la finance, aux actionnaires, aux grandes fortunes. Dans cette bataille d’idées, les communistes peuvent largement diffuser l’Humanité, l’Humanité Dimanche, la presse régionale progressiste, comme La Marseillaise, l’Echo. Ils peuvent également relayer, via les réseaux sociaux, toutes les luttes en cours, toutes les propositions et les argumentaires alternatifs développés par celles et ceux qui sont en lutte, et notamment les vidéos argumentaires, les cahiers d’acteurs émanant du PCF, de ses parlementaires et élu-e-s. Nous pouvons inonder la toile si chacune et chacun les partage. Au-delà des réseaux sociaux, nous appelons à multiplier les réunions publiques et points de rencontre pour mettre en débat les propositions alternatives à la politique de Macron, afin que le pays s’empare de cette idée : “oui, d’autres choix sont possibles”. Nous appelons l’ensemble des communistes à initier et à investir partout où ils vivent, où ils travaillent, les mobilisations, et à participer à tous les rassemblements, débats, manifestations, du local au national. Dans tout le pays, préparons désormais un très grand 1er mai 2018 de mobilisations et de convergences qui

aura une couleur particulière cette année. La vente militante du muguet par les communistes doit être ce jour là l’occasion d’un débat à grande échelle dans tout le pays. Nous appelons les communistes à être présents et actifs, avec leurs propositions, dans tous les rendez-vous d’ores et déjà annoncés et dans ceux qui le seront dans les jours à venir, pour faire d’avril, mai et juin trois mois de luttes généralisées dans le pays : aux côtés des cheminot-e-s et des électriciens et gaziers, dans chacune de leurs journées de grève ; le 25 avril aux manifestations des chômeuses et chômeurs ; au meeting unitaire de la gauche et des écologistes du lundi 30 avril, Place de la République à Paris, et dans les initiatives unitaires de la gauche dans le pays ; le 3 mai avec les enseignant-e-s et les lycéen.ne.s contre la sélection ; le 5 mai à la manifestation “pot-au-feu : la fête à Macron” ; le 22 mai avec les fonctionnaires et les hospitaliers ; le 9 juin pour la “Marche sur l’Élysée” des “oublié-e-s de la République” ; le 14 juin avec les retraité-e-s ; le 23 juin à l’initiative nationale à l’appel de la Convergence des services publics et à toutes les autres initiatives qui continuent de se construire. Le Parti communiste fera tout, au cœur de ces mois de luttes, pour que la convergence professionnelle, syndicale et des forces de gauche se renforce. Il agira pour qu’une date nationale de mobilisation réunissant l’ensemble de ces forces permette au pays de montrer son unité et sa force face au mépris du pouvoir. Il travaillera à la construction d’une plate-forme de convergence commune au maximum de ces forces. Au service de cette dynamique, nous mettons sur la table la proposition d’une votation citoyenne nationale sur l’avenir du service public ferroviaire et de tous les services publics dont l’organisation serait à co-construire avec toutes les organisations, les citoyen.ne.s, les élu-e-s locaux qui le souhaitent. Nous appelons à organiser la solidarité concrète avec les grévistes, mais aussi avec toutes celles et ceux qui souffrent et ont besoin de protection. Nous proposons également d’organiser dans tout le pays des chaînes humaines pour protéger nos biens communs que sont les services publics et les emplois menacés dans les entreprises en lutte. »

BÈGLES

Les communistes aux côté des factrices et facteurs Les communistes béglais ont apporté leur soutien à la grève des factrices et facteurs et étaient à leurs côtés mercredi 25 avril à 14h30 devant la Poste de Bègles. Le 12 mars, un mouvement de grève a été lancé en intersyndicale, qui est largement suivi à Bègles. Les communistes béglais ont rencontré le 27 mars une délégation des grévistes qui, au cours d’un riche échange, leur a exposé les conséquences du projet de la direction, à la fois pour les personnels et les usagers de la poste. C’est un service de distribution du courrier à 2 vitesses que La Poste veut mettre en place. Pour l’avenir de nos services publics, informer et construire la mobilisation la plus large est une urgence, pour la conservation des acquis et l’émergence de nouveaux services publics, à la hauteur des enjeux du XXIe siècle. Lors du conseil municipal du 5 avril, c’est dans ce sens qu’est intervenue Christine Texier, conseillère municipale communiste, responsable du groupe « Bègles pour tous », appelant à soutenir également les mobilisations des cheminots, des agents de la fonction publique dans son ensemble. Les communistes béglais ont appellé la population à manifester son soutien aux factrices et facteurs en se joingnant à eux le mercredi 25 avril.

Parce que le combat en faveur du droit d’asile ne fait que commencer, le PCF édite son manifeste « Pour une France hospitalière et fraternelle, une Europe solidaire ». Partageons le massivement ! Il est téléchargeable immédiatement sur le lien suivant : https://2017.pcf.fr/pour_une_france_hospitali_re_et_fraternelle_ une_europe_solidaire

SOUSCRIPTION

Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soitil, contribuera effica- cement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF, lance une souscription afin de mener nos prochaines échéances politiques, notre objectif est de 70 000 euros.

ILS ONT DONNÉ 920 euros : Section de Mérignac ; M. VINCENT Denis, Sainte-Eulalie ; M. TACHON Gérard, Sainte-Eulalie ; M. et Mme DENGUILHEMM Michel et Lise, Sainte-Eulalie

Les Nouvelles 26 avril 2018 • 7


CULTURE & SOLIDARITÉ SOLIDARITÉ AVEC LA PALESTINE

par Jeanne R.M.

Pas le moment de faiblir Le 17 avril, le PCF organisait une soirée politique et culturelle de solidarité avec les prisonniers politiques palestiniens, en présence de l’Ambassadeur de Palestine en France ; de Sahar Francis, directrice de Addameer Prisoner Support & Human Rights Association et avocate de Salah Hamouri ; de Lana Sadeq, campagne pour les enfants palestiniens à initiative de la Coordination des associations palestiniennes, de Camille Lainé, secrétaire générale du Mouvement Jeunes Communistes de France (MJCF), de Fabien Gay, sénateur de Seine-Saint-Denis du groupe Sénateurs Communistes Républicains Citoyens et Écologistes, de Jean-Paul Lecoq du groupe Les députés communistes. Ci-dessous des extraits de l’intervention de Raphaëlle Primet, responsable du collectif Palestine du Parti Communiste Français (http:// international.pcf.fr/105947). « Pour commencer je tiens à exprimer notre soutien à notre camarade Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers, qui a été expulsé lundi par Israël au titre de son engagement pour la Palestine et de son soutien au BDS et ce malgré l’intervention de l’ambassade et du consulat français. Cette décision scandaleuse est significative du durcissement d’Israël consécutif à l’adoption en mars 2017 d’une loi interdisant

l’entrée aux personnes soutenant le BDS ainsi qu’à un certain nombre d’ONG dont la liste a été publiée. Nous tenons cette initiative dans un contexte particulièrement difficile et tendu. En effet, depuis le 30 mars, début de la mobilisation des Palestiniens pour la « Marche du grand retour », qui a débuté lors de la journée de la terre à l’appel d’une vingtaine d’organisations de la société civile et qui doit durer jusqu’au 15 mai, jour de la commémoration des 70 ans de la Nakba, on compte 32 Palestiniens assassinés par des snipers de l’armée israélienne et plus de 3 000 autres blessés. Le massacre était programmé, ils avaient l’ordre de tuer. Ces manifestations pacifiques dans la bande de Gaza sont l’expression de la révolte des Gazaouis qui subissent depuis 2007 un blocus qui constitue une violation du droit international. A terme, ce blocus va conduire à une grave crise humanitaire. Rappelons que le droit au retour est un droit inaliénable garanti aux Palestiniens par la résolution 194 qu’Israël bafoue en toute impunité. Les réactions internationales à ces massacres ne sont malheureusement pas à la hauteur. La France a demandé du bout des lèvres aux autorités concernées de faire preuve de la plus grande retenue en demandant un usage de la force proportionné. Les enquêtes envisagées par l’Union europénne et l’ONU n’auront pas

lieu du fait du refus d’Israël et du veto américain. À aucun moment les pays occidentaux n’ont prévu de véritables sanctions contre ces crimes de guerre. (…) Depuis octobre les provocations américaines et israéliennes se succèdent : sortis de l’Unesco au prétexte que cette institution était trop favorable à la Palestine. Le 6 décembre dernier l’annonce par Donald Trump de la reconnaissance officielle de Jérusalem, comme capitale d’Israël et sa décision de déplacer l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, inaugurée sans doute le 14 mai par Trump, ne peuvent qu’entraîner une très grave crise porteuse de tous les dangers. Ces éléments se rajoutent aux politiques d’accélération de la colonisation et à une situation qui s’aggrave de jour en jour pour le peuple palestinien et pour les Palestiniens en Israël. La situation des prisonniers politiques est d’une haute importance, elle fait partie intégrante de la stratégie d’Israël pour tenter de briser toute résistance et la détention est utilisée comme une arme de guerre. (…) Plus que jamais nous devons nous mobiliser. Le mouvement de solidarité pour la Palestine a besoin de se rassembler et de s’élargir en sachant parfois passer outre ses différences. Si l’on veut pouvoir peser sur la politique du gouvernement Macron et sur les politiques européennes, nous n’avons pas le droit de nous affaiblir. (…) »

BORDEAUX CIENFUEGOS

L’association s’active

L’association Bordeaux-Cienfuegos a pour but d’approfondir la connaissance historique des liens qui unissent Bordeaux et Cienfugos, à Cuba, à la veille du bicentenaire de la création de Cienfuegos (1819). Plus largement, elle souhaite approfondir la connaissance de Cuba et de culture cubaine

avec sa formidable joie de vivre malgré les difficultés. L’association précise : « les passerelles construites dans le passé invitent à en construire de nouvelles, en se plaçant dans le nouveau cadre historique que la France et l’Union Européenne viennent de tracer par l’accord de coopération entre l’Union

CHRONIQUE

Européenne et Cuba ». Elle ajoute « c’est dans un esprit de coopération et de dialogue que l’association en s’appuyant sur cette page d’histoire et prenant sa part dans la commémoration du bicentenaire souhaite susciter les solidarités et coopérations de notre temps entre la population bordelaise et celle de Cienfuegos ». À l’occasion d’une conférence presse tenue place de la Bourse, l’association a ajouté qu’elle invitait toutes celles et ceux qui le souhaitent en être à construire des projets s’inscrivant dans cette page d’histoire et dans les réalités d’aujourd’hui. Contact : bordeaux200cienfuegos@orange.fr Avec bordeaux-gazette.com du 20 avril 2018

« Polygame en monokini/2» Au monde, te voilà, à peine née, tu regardes, sens, écoutes ta future existence. Ta mère, tu ne le sais pas encore ce qu’elle est pour toi, t’entoure de ses yeux, de ses mains, de son corps. Elle pense alors que personne ne pourra, pourtant nécessaire, vous séparer. Cramponnées l’une à l’autre, tu découvres le seul et unique amour de ta vie. La couleur de ses yeux, l’odeur de ses seins, la force de ses bras protecteurs, une recherche, toute ta vie. Elle ne pouvait pas, elle t’y laissa. Elle ne pouvait pas faire plus que te mettre au monde quelque temps et te confia à cette bonne nourrice que tu aimerais. Bien sur, elle n’était ni savante, ni aventurière, mais elle t’aimerait comme ses autres petits. Elle t’assura d’ailleurs le gîte et le couvert, et tu eus bien plus. Sa grosse poitrine, son gros ventre plein d’enfants, son tablier la recouvrant et te cachant contre la tempête et les colères. La couleur de ses yeux, l’odeur de ses seins. Elle travailla dur, nuits et jours. Seule pour t’élever à distance, seule par procuration. Elle envoyait sans que tu le saches, ses subsides, petits pulls tricotés, bracelets tissés lors de ses pauses. Ta nourrice était bonne, ta mère payait cette humanité désintéressée, chaque mois, à la force de son poignet, manches et, parfois, jupons relevés. Le père, séducteur, s’était payé une avance sur mariage, consommé avant, délaissant très vite. Père absent et rêvé, jamais il ne fut ton modèle d’apaisement. Lui aussi avait aimé la couleur de ses yeux, l’odeur de ses seins. Le printemps arriva chez toi, une sève puissante, dans ton corps endurci, éprouvé par le manque. La vie, multitude de saveurs, abondance de contacts, avalanche d’émotions. Tu découvrais ta substance, ses sensations profondes et lointaines. Un air de déjà vu et ressenti. Une chaleur, palpitations, abeille sur ce coeur de pollen, tes sens en érection. Le papillon émergeait de cette longue chrysalide. Bleuets, myosotis, pervenche, toutes les fleurs d’azur se penchaient, t’effleuraient, frissons de tout ton être. Ce parfum de nature, de miel, de sucre, t’envahissait, enivrant et troublant. Cette couleur, ces yeux, Tu cherchais, tu t’approchais. Tu cherches encore. Tu les approches, les regardes, les sens de loin et de très près, essayant de comprendre, essayant tout court, la virilité. D’abord lui, puis eux, dans ton besoin de la retrouver, sans savoir que c’est elle que tu désires. Multipliés permanents, dupliqués, agencés dans ton emploi de temps. L’un après l’autre, avant l’autre, avec ou sans consentement social. Tu arbores les conquêtes au nom d’une liberté sans entrave, tentant la jouissance, déception immédiate. Quand finirai-je cette quête de toi ? Ils sont beaux, tous bleus, tous miel, avatar ou pâle copie involontaires. L’original, mon graal, mon sang quand te retrouverai-je à travers cet unique qui soulagera mon angoisse du vide, tragique ou absolue.

SPF 49 jours, carnets d’une faiseuse d’anges

Librairie solidaire Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde, M. Lavallée Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0123 C 85932

8 • Les Nouvelles 26 avril 2018

Samedi 28 avril 2018 de 10h à 18h Place de la Victoire à Bordeaux Journée exceptionnelle : 3 000 ouvrages en tous genres, pour tous les âges, 2 000 livres à 0,30€, 1 000 livres pour collectionneurs et chineurs contre une participation modique.

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Eva Humana est, Les petites nouvelles de Jeanne R.M

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Disponibles à la fédération de Gironde du PCF 15 rue furtado 33800 BORDEAUX


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