Jeudi 3 mai 2018 - N° 2253 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro
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ACTUALITÉ DEVANT LE GRAND THÉÂTRE À BORDEAUX
La convergence des luttes pour le service public de l’Énergie Une centaine de personnes, de la CGT Énergies 33, des FORD, des cheminots, des postiers, différents secteurs de Sud Solidaire et de la CGT, dont l’Union départementale, s’est rassemblée pour le lancement de BME (Bordeaux Métropole énergie), jeudi 26 avril, afin de porter le service public. Les salariés présents, tous secteurs confondus, ont tracté en direction des usagers pour expliquer leur proposition de Service public de l’énergie et expliquer « les dangers de la dérive libérale en matière de politique énergétique locale, nationale et européenne ».
Le lancement officiel de BME au Grand Théâtre n’a duré qu’une heure car il a été écourté par les directions et les élus. « Alain Juppé n’a pas voulu prendre le risque de se voir privé de courant en plein discours et devant les médias assistant au lancement de BME. C’est donc une victoire de la convergence syndicale que d’avoir bouleversé les plans de M. Juppé et de la Métropole », a commenté Bastien Leymergie, secrétaire adjoint du syndicat CGT Énergie 33. À la demande du syndicat, une délégation de la CGT a pu être reçue. La rencontre a duré une vingtaine de minutes où les militants ont pu développer leurs revendications,
LE 4 MAI À BÈGLES
sur les attaques portées au service public de l’énergie et sur la politique énergétique de la Métropole. « Nous avons insisté sur les effets de ces choix politiques comme la croissance rapide du nombre de précaires énergétiques sur le territoire (12 millions en France), ou bien les dangers d’une réforme en cours concernant la régionalisation de la distribution discriminant les territoires ». En parallèle de la rencontre, plusieurs prises de parole ont eu lieu. Philippe Poutou, pour la CGT Ford, a insisté sur la convergence des luttes. « On voit que c’est une bataille et qu’on ne l’a pas encore gagnée mais on a toutes les raisons d’espérer qu’on arrivera à changer les choses. La locomotive c’est les cheminots mais si derrière, comme l’Énergie, d’autres grands secteurs s’y mettent,
on peut faire trembler le gouvernement. L’unité syndicale sera super importante dans la période qui vient. » Corinne Versigny, responsable de l’Union départementale CGT, a félicité les militants de l’Énergie de chercher à construire les convergences à partir des revendications des salariés et en portant les propositions construites avec l’organisation syndicale. « Les salariés en ont marre de l’ injustice sociale et relèvent la tête, les luttes se multiplient. Non Monsieur Macron, ce ne sont pas les premiers de cordée qui font vivre ce pays, ce sont les travailleurs qui créent des richesses. Il est donc tout à fait normal qu’ils demandent qu’une part de la richesse créée leur revienne. Les cheminots, les énergéticiens, les Ehpad, les hospitaliers, c’est pour nous
Quelle réforme de la SNCF pour un grand service public ? Changer oui, casser non. Ce débat est ouvert à tous : de quelle réforme la SNCF a-t-elle besoin pour construire un grand service public ferroviaire ? Le 4 mai à 18h30 salle Jean Lurçat, 20 rue Pierre et Marie Curie, à Bègles. Y interviendront : Hubert Wulfranc, député communiste ; Céline Simon, secrétaire du CCE SCNF ; Loic Prud’homme, député France insoumise de la 3e circonscription et Clément Rossignol, maire de Bègles, EELV. Sur place, sera tenue une caisse de solidarité avec les cheminots grévistes, un apéro solidaire clôturera la soirée. DÉBAT À LESPARRE
qu’ils se battent car le service public, c’est notre bien commun. Ce sont des luttes d’intérêt général, soutenues par l’opinion publique. Dans ce monde individualisé, au travers de nos revendications, nous portons les questions de solidarité. On est tous usagers des services publics ». Willy, militant de Sud PTT Gironde a rappelé la destruction du service postal depuis des années à coup de réformes. « Là, avec ce qu’ils veulent mettre en place, un usager sur deux serait susceptible d’avoir son courrier l’après-midi et les usagers qui n’ont pas beaucoup d’argent reçoivent encore beaucoup de courrier, ils le recevront une fois tous les deux ou trois jours. Ceux qui ont de la thune, eux, l’auront tous les jours, il n’y a pas de problèmes. Avant on discutait avec les gens parce qu’on est des êtres humains, maintenant ces rapports humains, ils veulent les financiariser, les vendre sous formes de prestations. Nous nous opposons fermement à ça, l’avenir de la Poste est dans le service public postal et certainement pas dans le racket des personnes âgées ». Le militant Sud a, lui aussi, remercié la CGT Énergie pour cette initiative, « j’espère que les solidarités entre syndicats vont se poursuivre ». C.D.
Quelle politique de transport en médoc ? PARCOURSUP
Dans les facultés, la mobilisation pourrait repartir cette semaine Plus de 80 personnes se sont retrouvées à Lesparre à l’invitation de la section Médoc du PCF qui entend défendre le droit à la mobilité et à des transports publics, efficaces et concurrentiels à la voiture pour un réel engagement pour protéger l’environnement. Plusieurs acteurs du transport public voyageurs et marchandises étaient présents pour réfléchir et débattre de la question des transports en Médoc, voyageurs comme marchandises. De nombreux acteurs de la ligne 33 Bordeaux/Le Verdon – cheminots médocains travaillant sur la voie, dans les gares ou des usagers – avaient décidé de s’exprimer. Les cheminots, présents en nombre, ont appelé à poursuivre la mobilisation pour défendre un service public national des transports ferroviaires et ont pris rendez-vous avec les usagers du Collectif des Usagers de Bordeaux/Le Verdon qui tiendront leur première réunion publique le jeudi 24 mai prochain à Macau afin de continuer le combat commun pour que la ligne TER Bordeaux/Le Verdon continue à exister et soit modernisée pour répondre aux attentes des médocains. Nous reviendrons ultérieurement sur le contenu de la rencontre. GRÈVE À LA SNCF
La bataille du rail se poursuit Dimanche 29 avril, à l’initiative de la CGT Bordeaux gare, les cheminots grévistes ont partagé un moment de convivialité et de solidarité avec leurs familles, leurs amis, leurs soutiens. Séverine Rizzi, responsable de la CGT, en a profité pour faire le point sur les raisons du mouvement et sur les propositions de son syndicat pour un service public national ferroviaire. Elle a rappelé que le 7 mai, le gouvernement recevait les syndicats à leur demande sans pour autant qu’il y ait d’annonce miracle à en attendre. Elle a donc annoncé pour le 14 mai une journée « sans cheminots et production zéro » et le 24 mai, une journée de rassemblement régional aquitaine-Poitou-Charente-Limousin pour poursuivre la bataille mais aussi « se préoccuper de la future convention TER dont le cahier des charges sera acté le 20 juin, le président Rousset étant, hélas, parti sur l’ouverture à la concurrence. » 2 • Les Nouvelles 3 mai 2018
et sciences humaines de Nancy et des bâtiments à Metz ont été évacués, quelques jours après les universités de Montpellier, Grenoble, Strasbourg et Paris-I. À l’heure actuelle, seulement une quinzaine d’établissements mènent encore des actions (blocage, AG, occupation de locaux…), dont l’université emblématique de RennesII. Mais voilà, les vacances scolaires des régions parisienne et montpelliéraine (zone C) ont pris fin hier soir, en attendant la zone B la semaine prochaine… Le comité de mobilisation de Bordeaux-II, bloquée depuis le 15 mars, a confirmé la fin de l’occupation de la faculté de la Victoire. Mais pas la fin du combat. « Nous partons d’ici, mais pour mieux occuper la rue, avec les autres secteurs en lutte dès le 1er mai », a prévenu le comité sur son Facebook.
Fin des vacances scolaires parisiennes, assemblée générale, 1er mai… Après une période d’accalmie, le mouvement étudiant pourrait reprendre. Lorsqu’on mène une guerre psychologique, rien de mieux que de prendre ses désirs pour des réalités ? Alors que les évacuations musclées de campus bloqués ont émaillé ces dix derniers jours, Emmanuel Macron croit savoir que la situation dans les universités va désormais « vers l’apaisement ». C’est en tout cas les
mots que le chef de l’État a employés, vendredi dernier, lors du Conseil des ministres avec la volonté évidente de clôturer en douceur une séquence à hauts risques pour l’exécutif, alors que se profile l’organisation des partiels durant ce mois. Mais les intentions, fussent-elles celles du président jupitérien, ne font pas tout. Et la semaine qui vient, loin d’entériner la fin du mouvement, pourrait bien être une nouvelle étape de la fronde étudiante. Profitant des vacances, mercredi dernier, le campus de la faculté de lettres
Appel à une coordination nationale des universités
Plusieurs organisations opposées à la réforme Vidal (CGT Ferc-Sup, Snasub-FSU, Snep-FSU, Snesup-FSU, SUD éducation, Ases, ANCMSP, SLU) appellent à la tenue d’une première coordination nationale des universités (CNU) le samedi 5 mai, à la bourse du travail de Paris (10e), de 9h à 13h. Le but : regrouper les délégués de chacun des sites mobilisés « afin d’organiser nationalement les universités résistantes et de construire ensemble le mouvement d’ampleur qui permettra de faire reculer le gouvernement ». Une réunion ouverte aux enseignants, chercheurs et personnels administratifs et techniques.
ACTUALITÉ
Editorial
1er MAI
Contre le mépris et l’autoritarisme de Macron Deux cent quarante défilés en France et 55 000 manifestants à Paris, selon la CGT. Contre la politique du gouvernement, cheminots, fonctionnaires ou manifestants continuent la lutte ensemble. L’eau continue à monter… Éditocrates et gouvernement reprochaient aux syndicats de se mobiliser en ordre dispersé : « Ce qui nous rassemble, c’est le soutien à ceux qui sont en lutte », répliquait hier en début de cortège parisien le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. Certes, « il faut mettre de côté nos différences », reconnaissait-il, soulignant cependant que « dans 40 % des départements, il y a des rassemblements avec FO ou en
présence de la CFDT (qui n’appelaient pas nationalement à la manifestation – NDLR) ». « Un tas de choses bourgeonnent, estimait lui aussi Éric Beynel, porte-parole de Solidaires, en tête du défilé. Chez les cheminots, dans les finances publiques, parmi les étudiants et les enseignants… » 5 000 à Bordeaux
À Bordeaux, 5 000 manifestants ont été annoncés, sans FO ni la CFDT. Certes, la convergence n’est pas facile à construire mais les rendez-vous se multiplient et le cortège syndical regroupait la CGT, la FSU, Solidaires, l’UNSA, la CNT. Comme chaque année, les solidarités internationales
(notamment avec les Kurdes et les Palestiniens) étaient bien présentes, de même que le mouvement féministe ou encore pacifiste. Du côté politique, l’appel départemental commun (lire ci-dessous) EELV, Ensemble ! , Génération.S, France insoumise et PCF a sans doute participé à mobiliser les militants. Les communistes étaient particulièrement présents et visibles autour de la défense des services publics, de la promotion de la fête de l’Humanité Gironde qui se tiendra dans une quinzaine de jours et de la traditionnelle vente de muguet. Dans le cortège de la France insoumise, les militants mobilisaient pour « la fête à Macron » le 5 mai avec un rendez-vous à 11h aux Quinconces « pour une célébration un peu particulière suivie d’un pique-nique festif ». Salariés du privé comme du public, cheminots, enseignants, étudiants, retraités, demandeurs d’emploi, savent bien ce qui les unit : la volonté de faire ravaler leur mépris et leur autoritarisme à Macron et consorts. Christelle Danglot avec l’Humanité
POLITIQUE
Ensemble, le 1er mai pour la défense des services publics, notre Bien Commun
Sébastien Laborde (PCF33), Mélanie Benard (EELV), Naïma charai (Génération.S), Loïc Prud’homme (député LFI) et Gérard Elbaze (Génération.S).
Les organisations de gauche en Gironde – EELV, Ensemble !, Génération. S, LFI (L oïc Prud’homme député) et le PCF – ont appelé ensemble à la manifestation du 1er mai. « Avec la Réforme de la SNCF et le programme action publique 2022, le gouvernement a un objectif : casser les statuts des cheminot-e-s et des agents de la fonction publique et privatiser des pans entiers du service public. Il veut faire des cheminot-e-s un
exemple en leur infligeant une défaite mais c’est l’ensemble du secteur public et du privé qui est visé. Dans le même temps il rompt l’égalité d’accès à l’université avec la mise en place de ParcourSup, outil de sélection sociale. Les conditions de travail se dégradent à l’hôpital, dans les EHPAD, à la Poste, dans l’éducation. La qualité de vie de nos ainé-e-s est mise à mal avec la hausse de la CSG. Maintenant c’est une deuxième journée de solidarité qu’il veut imposer au monde du travail.
Pendant ce temps, jamais les dividendes versés aux actionnaires du CAC 40 n’ont été aussi élevés. Il apparaît de plus en plus que ce gouvernement est aux ordres de la finance et que le Président de la République est le président des riches. Ensemble, nous nous opposons à cette politique. Ensemble nous portons des choix modernes de développement des services publics, de l’emploi et de soutien au TPE/PME. Nous défendons l’égalité et la solidarité sociale ainsi qu’un projet de transition écologique, créateur d’emplois de proximité. Ensemble, nous vous appelons à vous mobiliser dans les jours et les semaines qui viennent avec les salarié-e-s en lutte, cheminot-e-s, hospitalier-e-s, postier-e-s, salarié-e-s de Ford, de Carrefour… pour dire non à une politique qui favorise la finance au détriment des besoins réels des populations. Partout unissons-nous et ouvrons des espaces de débat contre cette politique inique et pour la défense des biens communs et le développement des services publics ! »
Les « gens qui ne sont rien » dans la rue le 1er mai
Le 18/03/2018 Agnès Buzin, ministre de la santé et des solidarités, déclarait au Journal du Dimanche, en balayant le scénario d’une convergence des luttes : « il faudrait qu’il y ait convergences des problématiques et ce n’est pas le cas. » Et pourtant, il y a bien « une problématique » commune aux cheminots, aux postiers, aux personnels de la justice, aux hospitaliers, aux électriciens-gaziers, aux étudiants, aux retraités et à tous les salariés du secteur privé en lutte, c’est la destruction des droits sociaux et démocratiques imposés par la finance et les politiques d’austérité que Macron et son gouvernement nous imposent. Macron, tel un pyromane allumant des foyers un peu partout, espère bien casser, avec sa stratégie du choc, toutes les mobilisations interprofessionnelles. Il enchaîne les réformes, les transformations à coup d’ordonnances, niant ainsi la légitimité du débat parlementaire. Il refuse le dialogue et la négociation avec les représentants syndicaux préférant la concertation comme s’il n’y avait pas conflits d’intérêt mais se livre en même temps à des pseudo-consultations citoyennes, telles celles à venir sur l’Europe et sur les retraites dont les questions ciblées ne visent, comme le dit Francis Wurtz, ni plus ni moins qu’à faire entériner « démocratiquement » les choix faits à l’avance en haut-lieu. Macron est très habile car profitant de la défiance, bien entretenue, des citoyens face à leurs élu-e-s, qui représente pour nous un véritable déni de démocratie et un changement de paradigme – qui va se révéler cruel pour l’ensemble de la population –, il instille peu à peu l’idée que n’avons ni besoin du travail parlementaire, ni besoin des syndicats (la réforme institutionnelle et celle du code du travail en sont l’illustration édifiante). Et ce ne sont pas ses pseudo-dynamiques participatives qu’il fait semblant de porter envers « des gens qui ne sont rien » qui vont nous laisser aveuglés sur sa soif de pouvoir absolu. L’état de droit et de pouvoir populaire garant de nos libertés s’éloigne ainsi jour après jour. Comme pour le 1er mai, chaque mobilisation sociale doit rassembler toutes les colères, faire converger les luttes et doit être une étape vers un rassemblement unitaire de toutes les forces progressistes opposées à la politique dévastatrice du gouvernement Macron. Les communistes girondins s’y emploieront avec des propositions alternatives.
Maryse Montangon membre de l’exécutif du PCF 33 et du Conseil national
Les Nouvelles 3 mai 2018 • 3
CULTURE & SOLIDARITÉ
NOUVELLES IDÉES REÇUES
SECOURS POPULAIRE EN GIRONDE
par Gérard Loustalet Sens
Grand concert de solidarité pour Haïti et les Antilles Le Secours populaire organise un concert de solidarité internationale pour Haïti et les Antilles, grâce, notamment, à la participation de la Compagnie Lubat. Le samedi 12 mai à 20h à Villenave d’Ornon au Cube, vous pourrez assister à un concert pour soutenir les actions de solidarités internationales à Haïti et dans les Antilles, suite aux ouragans et intempéries qu’a subis cette région du monde. Le Secours populaire y est engagé depuis de
nombreuses années, dans la province de Jacmel, autour d’un projet de coopération à long terme avec des associations locales pour la scolarisation des enfants et la vie de leur famille. Dans le reste des Antilles, le SPF vient en appui des associations locales pour aider à la reconstruction. Ce concert du 12 mai donné bénévolement par La Cie Lubat, La chorale de Lormée et le Jazz Yezz Ornon permettra de récolter des fonds pour financer et poursuivre ses actions et de les valoriser tout au long de la soirée.
Programme : 20h : prise de parole de Thierry Mazabraud et Alain Salinères 20h15 : chorale de l’Ormé 20h45 : entract 15 minutes 21h-22h : groupe yezz ornon 15 minutes d’entracte suivies de la compagnie Lubat ! Participation tout public : 10 €. Participation chômeurs, RSA, étudiants : 5€. Expositions, buvettes, informations du SPF sur les actions et projets.
MÉMOIRES ET PARTAGES
Commémoration du 170e anniversaire de l’abolition de l’esclavage L’association Mémoires et Partages œuvre depuis vingt ans « pour honorer la mémoire des victimes de l’esclavagisme, et transmettre une culture de tolérance », selon Karfa Sira Diallo, son directeur. À l’occasion de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions le 10 mai, Mémoires et partages organisera une marche aux flambeaux à 20h, après avoir pris part à la commémoration officielle, quai des Chartrons à 10h30. Le départ se fera de la place du Parlement, pour sept étapes, symbolisant la capture des Noirs en Afrique, la cale du navire, la plantation, le marronnage, les métissages, les affranchis et enfin, la liberté conquise par les esclaves. La marche
se terminera quai des Chartrons. Les affranchis, ces Bordelais engagés dans l’abolition de l’esclavage, sont cette année mis en avant par l’association, qui s’appuie sur la thèse de l’anthropologue Julie Duprat « Les minorités noires à Bordeaux au XVIIIe siècle ». La marche aux flambeaux mettra en avant les vies de Casimir Fidèle « Noir libre » de Bordeaux, et de Marie-Louise Charles, femme noire affranchie et propriétaire d’un hôtel particulier. Programme : 10 mai : La marche aux flambeaux « les affranchis » de Bordeaux. Départ à 20h sur la place du Parlement. Code vestimentaire : blanc. Intervention à chaque escale du chorégraphe, du guide, du lecteur et du comédien, entrée libre. 12 mai : Chartrons créoles, visite
guidée, 15h, sur réservation. 13 mai : Quartiers de sucre, de SaintMichel aux quais de Paludate, 10h, sur réservation. 17 mai : Projection du film I am not your negro, de Raoul Peck (2016) au cinéma Utopia, projection-débat animée par Patrick Serres et Karfa Diallo, 20h, 4 €. 18 mai : Dîner de la liberté, bistrot Régent République, conférence de Serge Romana, président de la fondation Esclavage et réconciliation, sur réservation. 25 mai : Diasporiques, lectures des discours de Martin Luther King au théâtre Inox, 20h. Réservations, par courriel : memoires.partages@gmail.com www.memoiresetpartages.fr
GIRONDE
Dépôt des archives de Georges Durou
Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932
4 • Les Nouvelles 3 mai 2018
CHRONIQUE
Le conseil départemental de la Gironde, son président Jean-Luc Gleyze et les Archives départementales vous invitent à la signature du contrat de dépôt des archives de Georges Durou, employé des lignes des PTT, militant communiste de Gironde, déporté, syndicaliste CGT, premier président de l’Institut d’histoire sociale de la CGT. Le lundi 7 mai 2018 à 18h30, aux Archives départementales de la Gironde, 72, cours BalguerieStuttenberg à Bordeaux.
Populisme et démocratie libérale Que le populisme de gauche soit une social-démocratie à peine honteuse, il suffit de lire les textes de ses promoteurs pour s’en convaincre. Dans Hégémonie et stratégie socialiste, Laclau et Mouffe consacrent un long et bienveillant développement à Eduard Bernstein, inspirateur historique de la social-démocratie, dont ils partagent la vieillerie « humaniste » de « l’autonomie du sujet éthique » sans déterminations ni position dans les rapports sociaux (p.92). Ce qui les conduit à cette vision naïve, pour ne pas dire mystifiée, du libéralisme comme « principe éthique qui défend la liberté de l’individu de réaliser ses capacités humaines » (p.315). C’est bien ce que disent les cadors du CAC 40 ! Les auteurs reprochent même au révisionnisme de Bernstein d’accorder encore trop de place au « rôle dirigeant des travailleurs » (p.89)… Car leur ennemi à eux c’est ce qu’ils appellent avec dédain le « classisme », c’est-à-dire « l’idée selon laquelle la classe ouvrière représente l’agent privilégié dans lequel réside l’impulsion fondamentale du changement social » (p.305). Les social-démocraties européennes, on le sait, ont déjà ostracisé les classes populaires, jugées ignares et irrécupérables, au profit de classes moyennes spontanément réformistes. D’où la conversion aux délices gratifiants de la démocratie « libérale-démocratique » que Laclau et Mouffe n’en finissent pas de défendre et illustrer sous l’appellation de « démocratie radicale et plurielle » laquelle est censée « approfondir et étendre » l’idéologie libéraledémocratique (pp.303-304). Bref, « la démocratie libérale n’est pas l’ennemi à abattre » (Chantal Mouffe, L’illusion du consensus, p.51). Le but « n’est pas la mort des institutions démocratiques libérales mais leur transformation en véhicules de l’expression des revendications populaires » (Chantal Mouffe, Agonistique, p.137). C’est « un appel à la radicalisation des institutions démocratiques libérales plutôt qu’à leur rejet » (idem). Ce ralliement quasi inconditionnel se fonde à la fois sur une étrange incompréhension de la vraie nature de la démocratie libérale et sur un authentique mépris des classes populaires. Il faut le redire, la démocratie libérale et représentative est une imposture expressément codifiée pour limiter, détourner, confisquer la volonté générale et son expression populaire et cela dès sa fondation, en 1790, quand Sieyès officialise la distinction entre « citoyens actifs » et « citoyens passifs ». Les termes ont évidemment changé mais il est toujours entendu pour les libéraux que le pouvoir politique ne peut être exercé que par la partie riche et éduquée de la population. Le macronisme en est une aveuglante illustration. Chantal Mouffe explique que la « démocratie pluraliste » occidentale articulerait deux traditions différentes : « la tradition du libéralisme politique avec son idée de l’Etat de droit, de la liberté individuelle et des droits de l’homme et la tradition démocratique d’égalité et de souveraineté du peuple ». Ces deux « traditions » sont mises sur le même plan et la lutte commune des « libéraux » et des « démocrates » contre l’absolutisme aurait conduit à ce que « le libéralisme se démocratise et la démocratie se libéralise ». Quel joli conte ! Et de là viendrait que « les principes éthico-politiques de la démocratie libérale pluraliste sont : liberté et égalité pour tous » (Construire un peuple, pp.138-139) . Ingénuité ou cécité volontaire, Chantal Mouffe, rejetant toute analyse de classe, ne veut pas voir que la démocratie libérale n’a jamais été autre chose que l’instrument politique de la domination de classe du capitalisme. Calcul ou naïveté , elle se refuse à considérer qu’il ne s’agit, comme elle dit, que « d’un faux-semblant, d’un vernis couvrant la domination capitaliste ». Elle croit ainsi possibles des « transformations sociales, économiques et politiques très importantes, aux implications radicales, à l’intérieur des institutions démocratiques libérales » (L’illusion…, pp.5253). On reconnaîtra ici sans peine des platitudes réformistes centenaires et des illusions implacablement dissipées par toute l’histoire, ces dernières décennies, de la social-démocratie. Cette conception irénique du libéralisme met de côté, délibérément ou par ignorance, tout ce que l’on sait des formes de la domination de classe et de la violence symbolique qui va avec. Elle ne va pas non plus, comme nous allons voir, sans une certaine forme de mépris de ces masses que l’on prétend constituer en peuple.