Jeudi 17 mai 2018 - N° 2255 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro
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ACTUALITÉ MOUVEMENT SOCIAL
Le 22 mai de la fonction publique et une « marée humaine » le 26 mai « contre les réformes Macron » Alors que la journée de mobilisation des fonctions publiques s’annonce, une nouvelles fois, massive, des organisations syndicales, politiques et associatives annoncent une journée d’action commune le 26 mai « contre les réformes Macron ». Les neuf organisations syndicales représentatives dans la Fonction publique appellent l’ensemble des personnels des trois fonctions publiques (État, hospitalière et territoriale) à la grève et aux manifestations le mardi 22 mai. Les organisations sont « attachées à une fonction publique rendant des services de qualité à toutes et tous les usagere-s sur l’ensemble du territoire, aux valeurs et principes d’égalité, de solidarité et de justice sociale, à la nécessité aussi de conforter les agent-e-s dans leurs rôles et dans leurs missions ». Elles appellent les usagers à soutenir leur mouvement car moins de fonctionnaires, c’est des kilomètres en plus pour accéder aux services ou se retrouver devant un écran d’ordinateur plutôt qu’un agent d’accueil. Un autre temps fort est annoncé pour la semaine prochaine. « Nous travaillons à une marée populaire le 26 mai contre les réformes Macron » et pour « pour l’égalité, la justice sociale et la solidarité partout en France », ont annoncé plusieurs organisations syndicales (CGT, Union Solidaires, Snesup FSU, Syndicat de la magistrature), associatives et collectifs citoyens (Attac, Fondation Copernic, Femmes Égalité, Convergence pour les services publics, Collectif Fête à Macron le 5 mai, Reso), politiques (PCF, groupe parlementaire France Insoumise, Ensemble, NPA, PCOF, PG). Le cadre de rassemblement et les modalités devaient être affinés en milieu de semaine. Dans un courrier adressé aux organisations girondines proposant une rencontre pour préparer l’initiative bordelaise, Sébastien Laborde, responsable départemental du PCF, a suggéré de travailler le contenu de ce mouvement unitaire autour de l’exigence d’un grand service public ferroviaire, de réponses neuves pour les services publics avec de nouveaux financements et du pouvoir d’achat des salarié-e-s et retraité-e-s. Christelle Danglot
CHEMINOTS EN GRÈVE
Vot’action et nouvelle démonstration de force
Belle ambiance en gare de Bordeaux ce lundi 14 mai. La journée du 24 mai s’annonce encore plus forte avec une manifestation régionale pour interpeler le président Rousset sur ses projets de privatisations concernant les TER.
La journée de mobilisation voulue par l’intersyndicale de la SNCF, lundi, a connu un succès comparable à celui du début du mouvement. Le nombre de grévistes a doublé par rapport à la semaine précédente. À contrecœur, la direction de la SNCF a dû se résoudre à le reconnaître. Dimanche, elle a prévenu ses clients d’un « sursaut de mobilisation » des cheminots pour leur dix-huitième jour de grève depuis le 3 avril, et les a appelés à se préparer à une « journée très difficile ». La réalité a dépassé ces prévisions avec un taux officiel de grévistes de 27,58 % tous personnels confondus pour cette journée de relance de la mobilisation voulue par l’intersyndicale CGT-Unsa-SUDCFDT, soit le double du taux annoncé par la SNCF (14,46 %) au terme du précédent épisode de grève de deux jours sur cinq, mardi et mercredi derniers. Cœur battant du mouvement, plus de 74 % des conducteurs et des contrôleurs ont cessé le travail, une participation comparable à celle du deuxième jour du mouvement. Par conséquent, le trafic s’annonçait très
perturbé lundi, avec deux tiers des TGV, TER et Transiliens annulés, et 80 % des Intercités restant à quai. (…) D’autres catégories ne sont pas en reste, comme les aiguilleurs, dont plus d’un tiers (36,7 %) étaient en grève hier, contre un sur cinq (20,9 %) mercredi. Les agents de maîtrise et les agents d’exécution étaient également beaucoup plus nombreux (27,4 % contre 12,2 % pour les premiers, 40,6 % contre 24,8 % pour les seconds). Et la mobilisation comptait trois fois plus de cadres, d’habitude peu impliqués : 10,1 %, contre 3,1 % le 9 mai. Le signe d’une inquiétude forte chez les cheminots, et d’une grève dont les motifs sont partagés plus largement que par ceux qui y participent dans la durée. C’est d’ailleurs l’objet de la « vot’action », la consultation lancée ce lundi par l’intersyndicale dans l’entreprise, que de permettre aux 147 000 agents, grévistes ou non, de se prononcer sur le projet gouvernemental. À leur corps défendant, le gouvernement et la direction de l’entreprise publique ont alimenté l’inquiétude des cheminots en évoquant une privatisation par morceaux de la SNCF,
lors d’une réunion de travail dont le compte rendu a fuité dans la presse. À tel point que le secrétaire général de la CFDT est monté au créneau pour réclamer des garanties, lui qui saluait récemment des « avancées » dans le dossier. Sur CNews, Laurent Berger a demandé au gouvernement de dire « très clairement qu’il n’y aura pas de cessibilité de quelque filiale que ce soit de la SNCF ». L’impression de tromperie est telle que la majorité législative a fait volte-face sur le sujet, le rapporteur du projet à l’Assemblée nationale, le député LREM Jean-Baptiste Djebbari, ayant donné son feu vert à l’inscription dans la loi du mot « incessibilité » pour ne « laisser aucune place au fantasme de la privatisation » (sic). Il est sans doute trop tard : après le refus obstiné opposé pour des raisons désormais claires aux demandes en ce sens des députés de gauche, la manœuvre paraît grossière. Car ce qu’une loi fait, une autre pourra toujours le défaire, comme l’ont montré les privatisations de GDF ou de France Télécom. Sébastien Crépel, l’Humanité du 15/05/2018
BÈGLES-TALENCE
Les promoteurs de Bahia s’assoient sur la concertation Répondant à l’appel lancé par François Ruffin et Frédéric Lordon à la bourse du travail le 4 avril dernier, la fête à Macron le 5 mai a rassemblé 100 000 personnes à Paris. Dans les « beaux quartiers de Bordeaux », « en soutien à toutes les luttes et pour rassembler toutes celles et ceux qui rêvent d’autre chose », 600 personnes ont participé à cette manifestation « parodique et contestataire », des Quinconces à la Place de la Bourse, à la gloire de Macron et de son monde. LIGNE SNCF BORDEAUX/LE VERDON
Réunion publique Le collectif des usagers de la ligne SNCF Bordeaux/Le Verdon organise une réunion publique le jeudi 24 mai à 19h, salle François Mitterrand à Macau. BORDEAUX-CIENFUEGOS
Association pour le bicentenaire 1819-2019 Le 22 avril 1819, fut fondée à Cuba, par des colons venus du port de Bordeaux, une colonie qui deviendra Cienfuegos. Cette histoire surprenante sera contée : mardi 29 mai à 18h, auditorium du musée d’Aquitaine, 20 cours Pasteur à Bordeaux. Par : Jean Lamore, professeur émérite de l’Université de Bordeaux et de l’Université de Santiago de Cuba, membre de l’Académie d’Histoire de Cuba. Sur le thème : « Des bordelais fondateurs de Cienfuegos à Cuba : un exemple des liens entre l’Aquitaine et Cuba ». Dans le cadre de la semaine de l’Amérique latine, et en collaboration avec le Musée d’Aquitaine. Contact : bordeaux200cienfuegos@orange.fr 2 • Les Nouvelles 17 mai 2018
Le conseil de métropole du 27 avril a accordé deux garanties d’emprunt à la fondation Bagatelle et validé la création d’un giratoire route de Toulouse pour le développement du projet BAHIA (regroupement-fusion de l’hôpital Robert-Picqué avec la clinique Bagatelle). Jacques Padie a rappelé l’opposition du groupe communiste sur ce dossier, d’autant que les défenseurs de cette fusion passent outre la concertation qui s’est engagée depuis novembre à Bègles et Talence. « Nous avons exprimé en novembre dernier notre opposition au projet BAHIA tel qu’il s’est construit, c’està-dire sur la base de la disparition de l’hôpital Robert-Picqué pour des raisons de restriction budgétaire du ministère des armées. Certains ici ont tenté de nous convaincre que l’offre de soins serait maintenue à un bon niveau ; permettez-nous de constater la faiblesse des garanties offertes par le projet BAHIA en l’état, à la fois sur l’offre de soins mais aussi sur le caractère public et sans dépassement d’honoraires. Nous maintenons donc notre opposition.
Mais nous remarquons également que le vote du mois de novembre portait sur l’ouverture d’une concertation pour la mise en compatibilité du PLU. Cette concertation est aujourd’hui terminée mais la présente délibération ne fait nullement état des conclusions qu’on peut en tirer. Une des inquiétudes des riverains, des personnels et des usagers de ces deux hôpitaux est justement liée à l’insertion d’un tel équipement dans une partie de la route de Toulouse qui est déjà fortement contrainte et sujette aux difficultés de circulation automobile. Sur la base de ce critère, le site de Robert-Picqué était plus accessible et moins contraint. Mais il faut croire que la vente des terrains par le ministère des armées était une priorité plus urgente… En tous cas, il est incompréhensible que cette délibération passe sans que le conseil métropolitain ait eu connaissance des conclusions de la concertation. La garante de cette concertation a pourtant clairement écrit dans son bilan que : “une majorité de citoyens riverains souhaitent que le groupe-
ment physique puisse se faire sur le site de Robert Picqué” ; elle révèle que malgré une participation citoyenne massive, nombre de questions n’ont pas trouvé de réponses suffisamment étayées et que le projet n’a pas bougé d’un pouce à l’issue de cette concertation. Elle recommande de nouvelles étapes de concertation. C’est-à-dire l’inverse de la précipitation dont notre établissement fait preuve aujourd’hui. Pour notre groupe, cela reste une aberration que d’intégrer le plus grand hôpital des deux dans le plus petit terrain ; et cela reste un danger de ne pas exiger plus de garantie quand à l’offre de soins publique sur le sud de l’agglomération. La garante de la concertation va même plus loin en parlant d’augmentation nécessaire de l’offre de soin ; point sur lequel elle a trouvé les porteurs du projet bien peu convaincants. C’est la raison pour laquelle nous voterons contre cette délibération, comme nous avons voté contre les garanties d’emprunt au projet BAHIA. »
ACTUALITÉ
Editorial
HUBERT WULFRANC
Une visite et un débat pour fourbir les armes militantes
Fête de l’Humanité Gironde : votre espace pendant deux jours Depuis 20 ans, la plaine de Courréjean accueille la fête de l’Humanité Gironde. Depuis 20 ans, les communistes mettent à disposition du mouvement social, progressiste et associatif cet espace de construction, d’échange, de culture. Le député communiste de SeineMaritime Hubert Wulfranc était en Gironde le 4 mai dernier. L’occasion d’une étape du Tour de France des hôpitaux initié par les parlementaires communistes, et d’un débat à Bègles sur le devenir du ferroviaire. Retour sur une journée bien chargée. Journée marathon pour le député normand venu en terre girondine ce vendredi 4 mai. C’est à 9h qu’Hubert Wulfranc a retrouvé les militants communistes girondins devant l’hôpital Saint-André, prenant ainsi le relais des syndicalistes cheminots qui venaient de distribuer à l’embauche des soignants pour travailler la « convergence des luttes ». Avec Hubert Wulfranc donc, le secrétaire départemental Sébastien Laborde, la responsable nat iona le de la commission santé du PCF, Maryse Montangon, la viceprésidente du Bordeaux-Métropole Claude Mellier et deux militants communistes bordelais (Servane Cr u s sière e t Vincent Bordas). Tous reçus par la direction de l’hôpital puis par le directeur général du CHU, Philippe Vigouroux. Une visite riche de l’engagement des soignants qui un à un ont mis en valeur leur travail quotidien, les innovations mises en œuvre et le travail social réalisé. D’un étage à l’autre on passa en effet de l’IRM le plus innovant d’Europe, capable de traiter un lymphome par rayons, au service de permanence d’accès aux soins de santé (PASS) qui offre aux privés de CMU, les migrants par exemple, un accès aux soins élémentaires et dentaires, notamment. À chaque étage donc, la preuve de la nécessité d’un hôpital public doté d’outils performants et de personnels en nombre pour assurer des missions diverses mais essentielles. Le député communiste a d’ailleurs insisté sur
l’impératif humain dans l’évolution de la prise en charge des patients : « On me dit que l’ambulatoire, c’est formidable, c’est l’avenir. Pour les personnes en forme sûrement, mais qu’en est-il par exemple pour les personnes âgées qui ont parfois besoin de temps pour se remettre ? » À l’interrogation, nombre d’interlocuteurs répondait qu’en effet, des populations entières devaient être mieux prises en charge et donc pas en ambulatoire : personnes âgées, oui. Mais aussi personnes en grande précarité ou présentant plusieurs pathologies. Même le directeur général du CHU concédait qu’on était sûrement allé trop loin dans l’allégement de la prise en charge des maternités : « deux jours après l’accouchement, on voit bien que c’est trop juste ». Ce qui ne l’empêche pas de dérouler un projet de rénovation de l’hôpital Saint-André qui
verra sa surface considérablement réduite à l’horizon 2025 : service d’urgences transféré sur Pellegrin et Haut-Lévêque, permanences d’accès aux soins développées et consultations libres de 8h à 21h. Mais une bonne partie de l’hôpital serait vendu pour cause de vétusté… En lutte en début d’année, les personnels des urgences avaient pourtant fait valoir les besoins immenses de cet hôpital de proximité. « Et si vous ne deviez me faire passer qu’un message, qu’une problématique ? », interroge enfin le député communiste face à une dizaine de cadres de santé de tous les services de Saint-André. Tour à tour, les cadres parlent des moyens humains, du niveau de salaires des infirmières et agents de service hospitalier (ASH) et de la nécessaire stabilité des équipes.
Cette étape du tour de France des hôpitaux aura ainsi mis dans la besace d’Hubert Wulfranc les atouts et les besoins de l’hôpital public. Avant donc que le député rejoigne son collègue de la France Insoumise, Loïc Prud’homme, le maire (EELV) de Bègles, Clément Rossignol et la secrétaire du CCE de la SNCF, Céline Simon, pour un débat de grande qualité dans la salle JeanLurçat, à Bègles. Un débat duquel les 150 participants ont d’abord retenu la qualité de la tribune qui rassemblait des forces qui devraient plus souvent pousser dans le même sens. « Nous travaillons très bien ensemble à l’Assemblée nationale », rassure Loïc Prud’homme. « C’est sûr que, si notre travail quotidien n’est pas facilité par une majorité bien droit-dans-sesbottes, nous avons le même objectif, confirme Hubert Wulfranc. La question est simple, il s’agit de savoir quel service public nous voulons : une SNCF qui nous appartient à tous ou bien qu’on laisse filer vers la privatisation. » Et Loïc Prud ’ homme d ’énumérer quelques arguments, dont la situation ubuesque créée par la « balkanisation » de la SNCF sur le site d’Hourcade où SNCF Réseau et SNCF Fret se mènent bataille juridique pour savoir qui est responsable d’un accident. « En attendant, le wagon, lui, est resté sur la voie qui est inutilisable depuis des mois entiers. La voilà, l’efficacité de ces gens qui nous vendent aujourd’hui leur réforme ! » Du « soutien total » de Clément Rossignol aux revendications égrenées par Céline Simon, la salle repartit avec un argumentaire conforté et la volonté farouche d’en découdre. Le marathon du député communiste aura donc produit l’effet recherché : fourbir les armes nécessaires de la lutte, de la rue à l’assemblée !
Cet espace est le votre durant ces deux jours. Nos rencontres au quotidien, sur les marchés, dans les réunions publiques, avec les salariés en lutte, dans les universités, avec les usagers des services publics du rail, des hôpitaux… nous démontrent chaque jour que la colère monte contre les politiques d’austérité et d’injustices du gouvernement. Cette colère légitime s’exprime par les salariés en grève, les blocages dans les universités, les manifestations de chômeurs et de retraités. Les communistes proposent des alternatives dans l’Hémicycle et dans le débat public, au quotidien, dans nos quartiers à partir de nos argumentaires tel que « ensemble faisons dérailler Macron ! » La paix, maintenant ! La colère est immense sur le sort des populations, que ce soit les prisons à ciel ouvert comme Gaza, ou pour les populations qui doivent quitter leurs pays victimes de guerre ou de la misère. À bien des égards, nous nous sentons impuissants face à la gravité des événements internationaux dont nous ne percevons qu’une infime partie, souvent la plus violente et la plus désespérée ou désespérante, sans que nous soient donnés les moyens de comprendre l’origine et les causes de ces situations. La France doit agir pour protéger le peuple palestinien et la France doit agir pour que cesse cette chasse aux migrants et à la solidarité. Comprendre et proposer des alternatives Cette fête est la votre. Populaire, festive, citoyenne, unitaire elle l’un des espaces qui répond aux besoins de se parler, de construire, de se rassembler. Face à l’armada médiatique qui nous impose une seule pensée dont l’argent est le centre, replaçons les hommes et les femmes au centre de la société, replaçons les services publics comme protection sociale de la population, replaçons les valeurs de la France des droits de l’Homme comme politique étrangère.
Olivier Fondriest membre de l’exécutif du PCF 33 et directeur de la fête de l’Humanité Gironde
VB. Les Nouvelles 17 mai 2018 • 3
AI 19 M 20H DÈS
LES
CON CERTS
DÉBATS MOUVEMENT SOCIAL • VILLAGE ASSOCIATIF • ESPACE ENFANTS CONCERTS • SPECTACLES • THÉÂTRE • LUDOTHÈQUE • LIBRAIRIE • FRIPERIE RESTAURATION • BAR • PARKING
C OM M EN T Ç A MARC HE ? Chaque bon coûte 2 euros, le carnet coûte 10 euros. Remplir lisiblement les noms, prénoms, contact, pour que les billets soient valides. Remettre les souches aux trésoriers de sections ou directement à la fédération. Elles doivent être déposées avant le vendredi 18 mai 2017 à 17h à la fédération.
19 ET AI 20 M 20 18
Important, à propos du tirage au sort du dimanche 20 mai à 15h sur la Fête de l’Humanité Gironde 2018. Date limite pour la diffusion des tickets : dimanche 20 mai à 12h. Pour participer au tirage au sort de la Tombola de l’Huma 33, cette souche doit être conservée par la direction de la Fête de l’Humanité et remise en propre avant le 20 mai 2018 à 12h.
L ES
ANIM AT I O N S E T SP E C TAC L ES PAR LA COMPAGNIE TOUSARTSYMUT SAMEDI À 18H30 : « Cacahuète… un gorille sur la banquise » (spectacle pour jeune public) DIMANCHE À 15H30 : « T’en as parlé à ton père ?! » (Pièce de théâtre) PAR LE COMITÉ DÉPARTEMENTAL DU SPORT EN MILIEU RURAL : animations disc-g olf, tir à l’arc et jeux en bois. PAR LES ROULEURS DE BARRIQUES DE LUSSAC ST-EMILION : animation proposée le samedi.
LE
V ILLAGE D E S ASSO ’
UN ESPACE POUR DÉCOUVRIR, S’INFORMER, ÉCHANGER, S’ENGAGER Vous y trouverez les stands de : MÉMOIRES ET PARTAGES , PALESTINE 33, AC ! GIRONDE , MOUVEMENT DE LA PAIX GIRONDE , FRANCE CUBA, CIENFUEGOS , ADECR 33, MÉDECINS DU MONDE Comme chaque année, l’APEIS sera présente entre l’entrée de la fête et la scène et la fédération de la Gironde du Secours populaire français à l’espace « Enfants ». 4 • Les Nouvelles 17 mai 2018
G IR O
Accès : 8 chemin de la caminasse, 33140 VILLENAVE D’ORNON ; bus 36 arrêt Schweitzer ou bus 89 arrêt Courréjean ; Rocade sortie 20, parking sur place
NDE
L’ E S PAC E
LI VRES
EN PRÉSENCE DE NOMBREUX AUTEURS Vous y retrouverez la Librairie La Renaissance qui vous propose de rencontrer le samedi : Yvon Quiniou et Guillaume Roubaud- Quashie ; Christian Grenier, auteur de littérature de jeunesse ; Hervé Le Corre, auteur de romans noirs et Daniel Pantchenko, auteur de biographies. Ils seront rejoints le dimanche par Marion Duclos, auteure et illustratrice de BD. Et vous y trouverez, bien sûr, votre bonheur dans un grand choix de livres ! Seront aussi présents : Les éditions «Les Dossiers d’A quitaine» ; Espaces Marx A quitaine avec ses publications, les revues a ssociées et un dépôt vente des Éditions La Dispute et des Éditions Sociales ; les Éditions Dufourg-Tandrup, l’IHS - CGT33 ; L’Ormée ; Progressistes. Quelques auteur- e - s nous ferons le plaisir de quelques dédicaces et échanges comme : Christian Grenier, Marion Duclos, Ivan Lavallée, Madeleine Lenoble, Dominique -Emmanuel Blanchard, Marc Losson, Jeanne Uteau, Georges Durou, Vincent Maurin... Les horaires des rencontres seront affichés sur l’espace.
LA
RESTAURATION
DU NEUF MAIS TOUJOURS DU BON Vous trouverez toujours des stands -buvettes, notamment ceux de Bordeaux, Pessac, de l’APEIS, de Bègles, de Villenave - d’Ornon, des jeunes communistes et, cette année, des cheminots. La section PCF du Nord Médoc propose toujours son espace friperie. Mais du côté de la restauration, c’est la révolution : les structures ont été mutualisées. Les spécialités culinaires proposées par Mérignac, la Rive droite, Bordeaux, le Bassin d’Arcachon, Bègles, les Rives de Dordogne ou encore TBM sont rassemblées dans un même espace, où le Nord Médoc et La Brède tiendront un bar à vin. Cèpes, coq au vin, barquette de frites, barquette de légumes (poêlée champêtre) escargots, lamproie à la bordelaise, assiette périgourdine, anguilles à la persillade, soupe de poisson, haricots couenne, huitres, jambon braisé, tournedos de canard, tournedos rossini, foie gras mi- cuit, foie gras poêlé, sucette bacalanaise et entrecôte.
LES
DÉB ATS
LIEU DE DÉBATS , DE CONFRONTATION, ET D’ÉCHANGES FRATERNELS , RETROUVEZ LA PROGRAMMATION DE L’ESPACE DÉBATS ! SAMEDI 19 MAI 16h : Débat sur la santé « Quelle politique de santé sur nos territoires qui garantisse l’égalité d’accès aux soins ? », avec Maryse Montangon, responsable de la commission santé du PCF, Sébastien Laborde, secrétaire départemental du PCF et vice -président en charge de la santé sur l’agglomération du Libournais, et des personnalités du mouvement social et politique. 18h : Débat sur le communisme avec Yvon Quiniou, phi losophe et auteur de nombreux ouvrages, et Guillaume Roubaud- Quashie, directeur de la revue Cause Commune et membre de la directio n du PCF DIMANCHE 20 MAI 11h : Débat organisé par l’ADECR 33, « Le territoire et ses institutions. Communes, Départemen ts, colonnes vertébrales de l’organisation territoriale de la République » 17h : Meeting avec Olivier Dartigolles, Porte parole national du PCF, et des acteurs du mouvement social.
LA SECTION DE BORDEAUX VOUS INVITE SAMEDI 19 MAI 15H : « L’ar rivant et autres textes… » textes d’Éric Chevance et Michel Richard, interprétés par les auteurs et Daniel Strugeon. Un travail militant d’écriture pour parler des « arrivants », migrants, réfugiés, déplacés, bref, tous ceux contraints de quitter leur pays pour cause de guerre, misère, persécution, ruine. Suivie d’un débat avec la participation de : Michel Doremus, Président du CCFD Terre Solidaire de Gironde et Alban Damery, coordonnateur de la mission SQUAT de Médecins du Monde Bordeaux. 18H : Apéritif/débat, Mandela aurait 100 ans Du combat des jeunes communistes dans les années quatre -vingt à celui d’aujourd’hui pour la mémoire… Seront nos invités : Karfa Sira Diallo, de Mémoires et Partages et Vincent Maurin qui fut de toutes les batailles de la JC.
ESPACE
EN FANTS
DE QUOI S’ÉCLATER, SUR PLACE OU À EMPORTER Comme chaque année, un espace est consacré aux enfants, ils pourront s’y amuser avec divers jeux à disposition mais aussi grâce à la ludothèque animée par les militants de la section des Graves. Le Secours populaire qui tient son stand dans cet espace proposera jus de fruits et bonbons (que les parents se rassurent, ils ne seront pas oubliés à la buvette) mais aussi une braderie de jouets et de livres. Les Nouvelles 17 mai 2018 • 5
INTERNATIONAL MONDE
CORÉE DU NORD
Repousser les périls
Kim Jong-un démantèle un site d’essais nucléaires
Alors que de grinçants bruits de bottes et de bombes se font à nouveau entendre au Moyen-Orient, nous avons toutes et tous la responsabilité d’empêcher le scénario du pire. Les tirs échangés ces dernières heures entre des forces iraniennes présentes en Syrie et Israël indiquent la portée incommensurable de la folle décision du président Trump de déchirer l’accord sur le nucléaire iranien. Conclu en 2015 avec la participation active de son propre pays, il constituait une rare promesse de perspective de dialogue et de paix dans une région qui en manque cruellement. Les caresses et les mots doux échangés à Washington entre le président français et son homologue américain se sont donc conclus par l’humiliation de l’ensemble des signataires de l’accord et l’ouverture d’une brèche pour une nouvelle guerre. Les conséquences de ce parjure sont incalculables. La crédibilité de la communauté des nations est écornée comme rarement et l’Union européenne bafouée, renforçant l’unilatéralisme des États-Unis et de tous les va-t-en-guerre. Les forces iraniennes les plus conservatrices trouvent ici un prétexte idéal pour réactiver le programme nucléaire et museler les voix intérieures les plus ouvertes au dialogue. Trump et ses soutiens amplifient les tensions pour justifier de probables provocations et affrontements qui menacent de dégénérer en un nouveau conflit général. Il ne fait aucun doute que les néoconservateurs états-uniens, les wahhabites saoudiens et les droites extrémisées israéliennes caressent de concert le rêve absurde d’empêcher
l’Iran de participer au dialogue international et d’accéder à un nouvel âge de son développement. Pour y parvenir, les États-Unis imposent, sans aucun dialogue avec leurs prétendus alliés engoncés dans l’Alliance atlantique, un retour des sanctions économiques. Ces « alliés » qui ont noué des liens commerciaux avec l’Iran sont sommés comme de vulgaires valets d’obéir aux injonctions impériales sous menace d’amendes colossales grâce à l’insupportable prébende juridique dont bénéficient les États-Unis par la seule hégémonie du dollar. Preuve, s’il en fallait, que la rupture de l’accord n’est pas dénuée d’arrière-pensées visant à consolider leur position de gendarme économique sur la planète. La France et les institutions européennes ont un impérieux devoir de fermeté en faisant vivre cet accord avec l’ensemble des pays qui l’ont porté il y a trois ans. Pourrait dès lors se dessiner un nouvel équilibre international, délesté du poids plombant de l’unilatéralisme nord-américain, au sein duquel la communauté européenne jouerait un rôle prépondérant pour la paix et le désarmement en ouvrant la voie à une sortie de l’Otan, en proposant la dénucléarisation de l’ensemble du Proche et du Moyen-Orient et en cherchant des coopérations nouvelles émancipées de la domination du dollar. Sans cet effort, nul ne sait jusqu’où nous mènerait l’actuel engrenage. Il n’est pas trop tard ! Éditorial de Patrick Le Hyaric, l’Humanité du 11/05/2018
Une marche pour réaffirmer les droits du peuple palestinien
Communiqué. « 70 ans après la Nakba, processus délibéré et planifié d’expulsion des Palestiniens de leurs villes, de leurs villages, de leurs terres qui s’est poursuivi tout au long de l’année 1948, rien n’est réglé pour le peuple palestinien. L’État d’Israël continue à nier ses droits et poursuit méthodiquement sa politique de dépossession, de colonisation et d’occupation, ainsi que le maintien de la Bande de Gaza sous un blocus illégal et inhumain. 6 • Les Nouvelles 17 mai 2018
L’annonce, qui intervient après la promesse de Washington de fournir une aide économique et des « garanties » à Pyongyang, ne signe pas une dénucléarisation. Kim Jong-un confirme qu’il est bel et bien le maître du temps. Loin de se contenter de revenir au même fuseau horaire que Séoul, le dirigeant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a annoncé samedi le démantèlement de son site d’essais nucléaires de Punggye-ri, lors d’une cérémonie prévue entre le 23 et le 25 mai en présence de journalistes chinois, russes, états-uniens, britanniques et sud-coréens. La date n’est pas choisie au hasard. Elle agit comme un gage avant le sommet historique entre Kim Jong-un et Donald Trump, le 12 juin, à Singapour. « Merci, un geste très intelligent et aimable », a salué le président états-unien sur Twitter. La fermeture de Punggye-ri, théâtre de six essais nucléaires, constituerait un réel gage, alors que, selon des informations des experts de 38 North, le site reste viable. Ils démentent ainsi des sismologues de l’université de science et technologie
de Chine qui assuraient que le puissant essai mené en septembre aurait provoqué l’effondrement de roches à l’intérieur de la montagne granitique de 2 000 mètres d’altitude située à proximité de la frontière chinoise. Selon Kim Jong-un lui-même, Punggye-ri jouit encore de deux grands tunnels en bon état. « Nous espérons que le bruit de la dynamite faisant exploser les tunnels de Punggye-ri sera un premier salut dans notre voyage vers une péninsule coréenne libérée du nucléaire », a pour sa part signifié le porte-parole de la présidence sudcoréenne. Le nombre exact d’ogives nordcoréennes reste inconnu
Ce démantèlement ne signe pas pour autant « la dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible » exigée par les États-Unis. Depuis sa conception, le programme nucléaire et balistique agit comme une garantie face aux menaces extérieures, et notamment américaines. Si la déclaration de Panmunjeom adoptée à l’issue du sommet intercoréen du 27 avril confirme la nécessité d’« aboutir à une péninsule coréenne sans armes nucléaires grâce à une dénucléarisation complète » – et
Lina Sankari, l’Humanité 14/05/2018
PROCHE ORIENT
SOLIDARITÉ À BORDEAUX
Ce mardi 15 mai, à 18h, journée de commémoration de la Nakba, une marche pour réaffirmer les droits du peuple palestinien est partie de la place de la Victoire à Bordeaux vers le parvis des droits de l’homme, à l’appel du Collectif girondin pour une paix juste et durable entre Israélien et Palestiniens, derrière une banderole commune « Soutien à la résistance du peuple palestinien ».
Le secrétaire d’état américain Mike Pompeo (à gauche, en présence de Kim Jong-un, le 9 mai, à Pyongyang) reste prudent sur la question de la dislocation du « parapluie » nucléaire américain installé au Sud.
donc la dislocation du « parapluie » nucléaire américain installé au Sud –, Washington exclut pour l’heure tout geste de cet ordre dans la phase de démantèlement. John Bolton, conseiller à la sécurité nationale du président Donald Trump, a fait plusieurs déclarations en ce sens. Ces affirmations sont tempérées par le secrétaire d’État, Mike Pompeo, qui a déjà rencontré le président Kim Jong-un et a pris soin de ne jamais adopter de position aussi radicale. Pour l’heure, Pyongyang a suspendu temporairement ses essais nucléaires, sans toutefois s’engager à un arrêt définitif. Or c’est la condition sine qua non à son adhésion au traité d’interdiction complète des essais nucléaires (Ticen). Une fois cette phase engagée, les inspecteurs internationaux pourront se rendre sur les sites concernés afin d’attester les mesures de la RPDC. La fin du programme nucléaire et du démantèlement de l’arsenal (le nombre exact d’ogives reste inconnu) ne figure pas non plus à l’ordre du jour. En avril, Kim Jong-un justifiait la fermeture du site de Punggye-ri en expliquant que « le travail pour installer des ogives nucléaires sur des missiles balistiques » était « terminé ». Seule une levée progressive des sanctions internationales permettra à la Corée du Nord d’avancer en ce sens. Washington s’est engagé à fournir une aide économique et des « garanties » à Pyongyang si et seulement si le pouvoir avançait vers une dénucléarisation « complète et rapide ». L’heure est encore à la prudence.
Par les “marches du retour” qui ont commencé à Gaza le 30 mars, le peuple palestinien ne fait qu’affirmer son existence et sa volonté de voir ses droits enfin reconnus. (…) » À Bordeaux comme dans de nombreuses autres villes, les militant-e-s et citoyen-ne-s ont donc affirmé à nouveau leur soutien aux « marches du retour » palestiniennes, à la résistance dont elles témoignent et aux revendications qu’elles portent, dans le respect des résolutions de l’ONU. Ils exigent une protection internationale du peuple palestinien et de sanctions contre Israël, et d’une action forte et publique du gouvernement français et du président de la République dans ce sens. Ils demandent la levée immédiate du blocus de Gaza, le respect du droit international et le refus des faits accomplis, notamment pour Jérusalem ainsi que la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens et la protection des défenseurs palestiniens des droits de l’Homme.
Benyamin Netanyahou se sent pousser des ailes Le premier ministre israélien a fait tirer des dizaines de missiles, jeudi, sur des « objectifs iraniens » en Syrie. Il cherche à exploiter au maximum les tensions dans la région. Les deux font la paire. Au ProcheOrient, le président des États-Unis et le premier ministre israélien marchent main dans la main. Mardi, Donald Trump annonçait le retrait de son pays de l’accord sur le nucléaire iranien, conclu en 2015. Dans la nuit de mercredi à jeudi, Benyamin Netanyahou assurait le service aprèsvente. Il lançait une pluie de bombes sur des « objectifs iraniens » en Syrie. Selon Tel-Aviv, 50 cibles auraient été atteintes. L’Observatoire syrien des droits de l’homme, basé à Londres, recense la mort d’au moins 23 combattants, dont 5 soldats de l’armée de Bachar Al Assad. Le ministère syrien des Affaires étrangères voit dans ces attaques « un indicateur d’une nouvelle phase dans la guerre ». L’inquiétude est grande d’un embrasement régional. Les ministères
des Affaires étrangères français et britannique ont chacun mis en garde contre toute « escalade », tandis que le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a invité au « dialogue ». Israël fait le pari que la confrontation le renforcera
Benyamin Netanyahou peut agir ainsi car il se sent pousser des ailes. Le plan pour le Proche-Orient de Donald Trump conforte la coalition de droite et d’extrême droite, au pouvoir à Tel-Aviv, dans sa politique colonialiste en Cisjordanie occupée. Pis, il lui permet de s’inscrire dans un jeu d’alliances avec les pétromonarchies du Golfe, Arabie saoudite en tête, qui, au prétexte d’une montée en puissance de l’Iran dans la région, n’hésitent pas à soutenir des groupes djihadistes. Fort logiquement, les États-Unis, tout comme Bahreïn, allié de l’Arabie saoudite, ont dit appuyer « le droit de se défendre » de Tel-Aviv. Il faut dire que, pour justifier son action, Israël a invoqué des tirs de roquettes contre ses positions sur le plateau du Golan,
un territoire syrien qu’il occupe illégalement en partie depuis 1967. Mais, ni l’Iran, ni le Hezbollah libanais n’ont revendiqué ces tirs. Au lieu de travailler à une détente régionale, Israël fait le pari que la confrontation le renforcera. Son armée a proposé des raids en Syrie à plusieurs reprises ces dernières années. Et depuis l’élection de Donald Trump, fin 2016, Benyamin Netanyahou n’a eu de cesse de demander à Washington d’en finir avec l’accord sur le nucléaire iranien. Le 30 avril, c’est d’ailleurs lui qui a préparé le terrain à Donald Trump en donnant une conférence de presse où il apportait les soi-disant « preuves concluantes » d’un programme nucléaire secret de Téhéran. Rien de nouveau, avait estimé l’Agence internationale à l’énergie atomique. Mais un cadeau pour Donald Trump, qui se voyait offrir une magnifique occasion de violer l’accord négocié par Barack Obama. Gaël De Santis, l’Humanité du 11/05/2018
PCF COMPTE-RENDU DE RENCONTRE
PCF HAUTE LANDE
Quelle politique de transport en médoc ?
Rencontre rurale sur l’aide à la personne
Plus de 80 personnes se sont retrouvées à Lesparre à l’invitation de la section Médoc du PCF qui a rassemblé plusieurs acteurs du transport public, voyageurs et marchandises, pour réfléchir et débattre de la question des transports en médoc. Une large partie du débat a porté sur l’avenir et l’état de la ligne TER Bordeaux-Le Verdon qui est citée dans le rapport Spinetta comme petite ligne potentiellement à supprimer et dont l’état de la caténaire cause de très nombreux incidents et retards, voire des trains supprimés et dont l’accueil dans les gares se réduit comme peau de chagrin. (Margaux qui a été réhabilitée il y a quelques années n’est ouverte aujourd’hui que quelques heures le matin comme Macau où on ne peut plus acheter de billets au guichet et Soulac ne sera plus qu’ouverte l’été pour les touristes…). David Villegas, pour la CGT Cheminot régionale, a pointé le fait que face au désengagement de l’État et de la SNCF, il fallait trouver 200 millions pour maintenir la ligne Bordeaux-Le Verdon selon une étude récente de la Région. La région estelle prête à ces investissements et en a-t-elle la volonté politique ? Quel avenir pour la ligne Bordeaux-Le Verdon dans un contexte d’ouverture à la concurrence à laquelle le président de région, Alain Rousset, est favorable ? La CGT invite à être très vigilant sur la négociation à venir pour la future convention TER qui va être discutée entre la Région et la SNCF. Ce sera un des prochains combats dans les semaines qui viennent de la CGT et
des usagers de la ligne Bordeaux-Le Verdon, constitués en collectif avec une pétition en ligne qui a réuni 9 000 signatures (Non à la fermeture de la ligne Bordeaux - Le Verdon) et qui était présent lors de ce débat. David Plages pour la CGT cheminot pointait un mode de transport par train qui n’est pas concurrentiel de la voiture avec des temps de parcours équivalent à celui de la route avec 2h04 de Bordeaux jusqu’au Verdon (les usagers, comme les cheminots médocains réclamant le retour de trains semi-directs qui ont existé par le passé), et des tarifs trop élevés qui ne sont pas incitatifs. Ainsi, c’est 20 euros l’aller pour rallier Bordeaux depuis Le Verdon comme le précise un cheminot du Verdon, alors pour une famille c’est impossible de prendre ce mode de transport, le bus ou la voiture seront privilégiés car moins chers. D’où la nécessité de réfléchir un seul tarif pour tous les modes de transport et tendre vers la gratuité, combat que portent les communistes depuis longtemps. Pour la LDH Pointe de Médoc, il s’agit de défendre un des droits fondamentaux qui est le droit aux transports et à la mobilité qui est aussi important que le droit au logement, à se soigner, etc. Assurer le droit à la mobilité c’est assurer le droit à l’emploi, la formation, la santé etc. Pour l’Association Nature et déplacement en médoc, le cadencement sur la ligne TER n’a rien amené en progrès sur l’offre TER. Par ailleurs, il serait nécessaire de réfléchir à développer des modes de transports fluviaux, tant voyageurs que fret. Nous avons un des plus grands
fleuves d’Europe qui est pourtant nettement sous-utilisé. Le tourisme ne peut pas être la seule utilisation du fleuve. Pour Jean-Jacques Corsan, conseiller régional, le danger existe bien sur l’intégrité de la ligne Bordeaux-Le Verdon son articulation avec un RER Métropolitain. En revanche sur le train à Hydrogène que vend le député LREM du médoc, des études sont en cours mais à ce jour, aucun train à hydrogène ne circule et il apparait plus juste d’envisager ce type de technologie sur les lignes non électrifiées plutôt que de penser à désélectrifier la ligne du Verdon (solution envisagée par le député) pour laquelle 45 millions sont budgétisés dans le dernier CPER pour réhabiliter la caténaire. Enfin Olivier Dartigolles rappelle que notre président a inventé les bus Macron et qu’en aucun cas, même s’il se targue des accords de Paris, il n’a de volonté de développer des transports collectifs publics efficaces et surtout accessibles à tous. Il n’y a pas de petites lignes ! Que ce soit la ligne du RER C avec 550 000 voyageurs / jours ou la ligne Pau Oloron avec 120 000 voyageurs par an, nous avons besoin de ces deux linges, c’est la raison d’être du service public national qu’est la SNCF d’assurer la même offre de transport sur l’ensemble du territoire. Concernant le port du Verdon, fermé depuis 5 ans, Jérémy Barbedette, secrétaire général des Dockers Cgt de Bordeaux-Le Verdon regrette qu’avec 7 terminaux portuaires sur Bordeaux, le port ne soit pas plus porté par une volonté politique des pouvoirs publics, alors que le port du Verdon est un atout économique et géographique incontestable. En conclusion, les cheminots, nombreux ont appelés à poursuivre la mobilisation pour défendre un service public national des transports ferroviaires et ont pris rendez-vous avec le Collectif des Usagers de Bordeaux-Le Verdon pour continuer le combat pour que la ligne TER continue à exister et soit modernisée. Stéphane Le Bot
PRIVATISATION DE LA SNCF : LES MASQUES TOMBENT
Vite un référendum ! Déclaration du PCF le 13/05/2018 La presse s’en fait l’écho. Contrairement à toutes les dénégations du gouvernement et de la direction de la SNCF, c’est bien la privatisation à terme de la SNCF que le pouvoir prépare. Comment interpréter autrement la volonté de la SNCF de limiter « l’incessibilité » de la SNCF à la seule holding ? Comment justifier sa proposition d’amendement pour filialiser les trains régionaux ? Il n’y a qu’une explication : la volonté de privatiser la SNCF « à la découpe », morceau par morceau.
La pantalonnade de la pseudoconcertation organisée par le gouvernement n’a que trop duré. Les Français doivent être consultés après un débat démocratique. Les syndicats de la SNCF ont à juste titre engagé une consultation de tous les salariés. Le Parti Communiste Français demande solennellement au gouvernement de suspendre la réforme de la SNCF, et de consulter les Français. Les Français ont droit à un débat public, contradictoire.
L’avenir de la SNCF, c’est l’avenir du droit au transport pour tou-te-s dans notre pays, de son aménagement du territoire, un enjeu crucial du point de vue environnemental. On ne peut brader la SNCF d’un trait de plume, sans un véritable débat national. Le PCF renouvelle sa demande d’entrevue auprès du Premier Ministre afin de lui présenter son plan de développement de la SNCF, qui s’appuie sur des propositions de financements simples et efficaces pour reprendre la dette que l’État a fait porter à la SNCF.
Personnels, bénéficiaires, citoyens : nous sommes tous concernés. Rendez-vous vendredi 25 mai à 19h, salle de la mairie de Saint-Léger de Balson, pour s’exprimer, s’informer, comprendre, s’organiser avec des élus, des syndicalistes, etc. Fil rouge - pour la Fête de la ruralité 2018, on change (presque) tout ! Ce sera : rencontre rurale festive le samedi 30 juin 2018 à Lassus, Saint-Symphorien. RÉUNION PUBLIQUE
Ma commune j’y tiens ! Parlons-en ! Le vendredi 25 mai 2018 de 19h à 21h à l’initiative du PCF du Val de L’Eyre, section du Bassin d’Arcachon à la salle du Val de l’Eyre, à Le Barp. « La commune est le pivot de la République française. Sa libre administration est inscrite dans notre droit fondamental, héritage de la révolution française. La loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) vise à concentrer les pouvoirs de décisions hors de portée des populations et des élus locaux. La commune, le département sont particulièrement ciblés de par des projets de fusions, révisions de périmètre et de transferts de compétences. À terme, le rapprochement avec la métropole de Bordeaux entrainera pour les communes la perte de compétences stratégiques : transport, déchets, eau, économie, aide à la pierre et récemment la gestion des PLU (Plan Local d’Urbanisme) au profit des EPCI (Établissement Public de Coopération Intercommunale) et d’ouvrir à la privatisation les marchés publics ! Sur un plan institutionnel rien n’est joué, à l’exemple de l’annulation du SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) du Bassin d’Arcachon et du Val de l’Eyre par la Cour d’Appel de Bordeaux, après de multiples interventions d’associations, d’élus, de mouvements de citoyens et de partis politiques, dont le PCF. » Interviendront : Patrick Alvarez président de l’ADECR 33 ; Michel Armagnacq premier adjoint de la commune de Cérons, d’autres élus et représentants syndicaux du service public et Jacky CUSOL responsable local du PCF. Une exposition de Christian Commarieu, « Communiste un jour… », sera présentée : « Photographier ces femmes et ces hommes, ces infatigables combattants de l’inéluctable, me tentait depuis longtemps. C’était, pour moi, une des réponses possibles au confortable fatalisme. Un moyen, peut-être, de rendre sa fierté à celui qui détourne la tête, en lui montrant que, trop tard, c’est quand c’est fini. Et pas avant. Ce reportage serait une petite lucarne par laquelle chacun pourrait se reconnaître, enfin, comme celle ou celui qui peut faire changer les choses. Parce que vivre debout est une nécessité et que la photographie est aussi un instrument de lutte, ce travail est en cours ». LIVRE
« Et nos frères pourtant… » « Étrangers et nos frères pourtant… » : ces vers de l’Affiche rouge écrits par Louis Aragon et chantés par Léo Ferré, résonnent comme un appel du cœur et de la raison. Tirant le fil de ces mots, ces pages pétries d’humanisme se veulent une main tendue pour conjurer le sort réservé aux exilés, migrants et réfugiés, à nos frontières et sur les rives du monde. Nous vivons une seule et même planète, ronde, où les femmes et les hommes sont appelés à se rencontrer. Elle ne peut bien tourner qu’en faisant vivre la justice, la paix, la solidarité. « D’ailleurs nous sommes d’ici » dit-on ensemble. Complété par plusieurs documents utiles à la lutte pour la dignité des exilés, ce petit ouvrage est un appel à faire vivre ce que le mot et le nom d’Humanité ont de plus lumineux. Il veut aider à ouvrir de nouveaux chemins d’Humanité. Patrick Le Hyaric est directeur de l’Humanité, député européen, vice-président du groupe de la Gauche Unitaire / Gauche verte nordique au Parlement européen. 7.90 € sur la boutique en ligne de l’Humanité
SOUSCRIPTION
Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soitil, contribuera effica- cement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF, lance une souscription afin de mener nos prochaines échéances politiques, notre objectif est de 70 000 euros.
Les Nouvelles 17 mai 2018 • 7
CULTURE & SOLIDARITÉ REMISE D’ARCHIVES
Jo Durou passe le flambeau de la mémoire nisent la traque contre les communistes, suite notamment à l’appel du 17 juin de Charles Tillon. Quel était l’intérêt de cette publication ? Elle témoignait d’abord d’une volonté d’asseoir des analyses sur des faits concrets, indiscutables. Elle permettait aussi de montrer comment Vichy a anticipé cette traque, avant d’avoir reçu des consignes des nazis, de montrer le zèle mis en œuvre pour reconstituer le fichier des communistes et syndicalistes, pour procéder aux arrestations et perquisitions, et surtout l’argument utilisé par le préfet, à savoir le développement de la résistance communiste. Ainsi la vulgate de l’entrée en résistance des communistes Lundi 7 mai était organisée la réveil de la bête immonde. après la rupture du pacte de non-agresremise des archives personnelles Dès la création de l’Institut CGT sion germano-soviétique était mise en de Georges Durou aux Archives d’Histoire Sociale Aquitain en 1983, question, une analyse plus proche de la départementales de la Gironde en Georges Durou est élu président. réalité devenait possible. Oui le parti présence du président du Conseil « Une des premières décisions fut de communiste, dissous, interdit, était départemental, de la directrice constituer un groupe “archives”, piloté troublé, désorganisé, hésitant, mais oui des Archives départementales, par une professionnelle bénévole Mau- en certains endroits les militants n’ont du Président de l’IHSA et de très ricette Laprie, pour collecter, classer pas attendu le 22 juin 41 pour s’opposer nombreux amis et camarades de et conserver les archives de la CGT résolument à l’occupant ». Jo, notamment du PCF 33. Girondine, explique Jean Lavie. Ce Il a été rappelé que Georges Durou groupe se réunit depuis 34 ans deux a aussi beaucoup contribué à l’évoluJean Lavie, en tant qu’animateur de fois par mois. Et si aujourd’hui nous tion de l’Association du Souvenir des l’Institut CGT d’Histoire Sociale comptons 7 000 boîtes et 15 000 pho- Fusillés de Souge, dont il est toujours d’Aquitaine et de la Gironde et de tos dans nos rayons c’est parce que Jo le président, notamment pour normal’Association du Souvenir des Fusillés et ses camarades avaient compris, que liser les relations entre ce qui s’appelait de Souge, a rappelé en introduction l’histoire sociale ne pourrait s’écrire de à l’époque le Comité de Souge et les de la soirée, le parcours de Georges manière satisfaisante qu’en s’appuyant autorités préfectorales, militaires et Durou, Jo, son rapport au travail sur des matériaux, tels que journaux, institutionnelles locales. tracts, compte-rendus des congrès, PV « Avec ses complices Henri Chassaing historique et aux archives. Georges Durou a été télégraphiste, de bureaux ou autres, témoignages et et Cany Poirier notamment, poursuit agent des lignes puis de la poste où archives personnelles diverses, conservés Jean Lavie, Jo a ensuite contribué à il s’est engagé à la CGT, aux PTT dans de bonnes conditions et accessibles l’ouverture de l’Association au Consispuis sur le plan interprofessionnel à qui voudraient bien s’en préoccuper ». toire Israélite et à la LICRA au bénéfice tant à l’Union départementale qu’au « Jo faisait aussi parti des pionniers pour du rapprochement noué lors du procès Comité régional Aquitaine en tant la constitution de l’Institut Aquitaine Papon. Et c’est lui aussi en tant que préque responsable à la formation syn- d’Études Sociales (IAES), association sident de la nouvelle association qui nous dicale et administrateur des caisses regroupée autour d’une revue sur a encouragés à rencontrer Mr Lachaise, de Sécurité sociale, notamment. Son l’histoire locale diffusant des travaux pour bénéficier d’une aide méthodolomilitantisme politique démarre aux d’historiens forts divers, universitaires gique aux travaux de recherches qui Pionniers de Bègles, se poursuit aux ou non. Et si de nombreux numéros nous ont conduits à la publication du Jeunesses communistes puis au Parti d’Aperçus feront dates dans l’histoire livre “Les 256 de Souge”. Et quand nous communiste (section locale, comité et sociale locale, il en est un que je tiens à avons évoqué un nouvel élargissement à mettre en exergue pour sa contribution d’autres mouvements représentatifs des bureau fédéral). Le militant a écrit ses mémoires dans à enrichir l’historiographie de certains résistants et déportés comme l’Association des Amis de la Fondation de la Mémoire Mes printemps de barbelés, publiées en évènements. 2005, où il retrace son arrestation et C’est le n°28 du premier trimestre 1993 et de la Déportation ou Honneur et son emprisonnement durant un an, qui porte comme titre “Vichy… Une Patrie, avec la volonté d’honorer tous les à 16 ans, pour distribution de tracts politique d’ hégémonie idéologique”. fusillés, les 55 % de communistes bien communistes ; son internement, le Cette revue diffuse pour la première sûr, mais aussi les 45 autres % représenjour de sa sortie de prison, au camp de fois une série de notes et rapports préfec- tatifs d’autres engagements, et cela afin Mérignac où il a passé la dernière nuit toraux qui à partir d’août 1940 orga- de devenir vraiment l’Association de tous les fusillés, Jo m’a dit : “C’est avec les otages fusillés le ce que je voulais faire depuis 24 octobre 1941 ; sa déporlongtemps” Eh bien Jo, cela tation au camp de Sachaussi tu l’as réussi ! » senhausen et sa résistance à l’intérieur du camp ; Directrice des Archives son retour en 1945 et son départementales, Agnès inlassable vie de luttes Vatican insiste sur l’imet de témoignages pour portance du don de Jo aider à comprendre les Durou : « Il a fait un traévènements ayant conduit vail considérable sur des Moment de grande émotion après l'intervention de Jo, longuement applaudie à ces aberrations et éviter le par documents de l’époque, et le public. il lègue aussi des documents personnels, comme des photos prises au camp de Mérignac, qui sont des pièces rares. Durou est quelqu’un qui compte dans le milieu des associations mémorielles » (Sud-Ouest du 14 mai). Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros En confiant aujourd’hui ses archives Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde, M. Lavallée Directeur de la publication : Frédéric Mellier au service public, il poursuit son Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros travail de mémoire en mettant à la Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX disposition de jeunes, de chercheurs, Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr de curieux aussi, tous les éléments qui Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr lui ont permis de témoigner depuis Commission paritaire de presse : 0123 C 85932 son retour de déportation. 8 • Les Nouvelles 17 mai 2018
CHRONIQUE NOUVELLES IDÉES REÇUES par Gérard Loustalet Sens
Populisme et culte du chef Sous couvert de « construire » le peuple, le populisme de gauche ne fait qu’exprimer son profond mépris des classes populaires. Au fond, Laclau et Mouffe ne reprennent, sans doute sous une forme euphémisée, que ce qu’en ont toujours dit les possédants : une masse informe, ignorante de tout raisonnement, incapable de formuler ses revendications, soumises à des pulsions irrépressibles… Il serait donc nécessaire de gratifier les masses de « représentants » dûment estampillés, seuls à même de leur confectionner un « discours » cohérent et de les faire exister en tant que « peuple », un peuple complètement infantilisé qui autrement ne saurait même pas ce qu’il veut. Laclau et Mouffe accréditent ce stéréotype cher au libéralisme – qui s’en sert pour museler le pouvoir du peuple – que les volontés collectives ne sont jamais guidées que par les pulsions les plus inavouables et les affects les plus irrationnels. On reconnaît ici tout ce dont les libéraux ont accusé les mal-votants du référendum de 2005… Les masses ont besoin d’être guidées, seul un chef charismatique peut les mobiliser car la foule, ainsi que Laclau le fait dire à Freud, ne serait entraînée que par « l’amour éprouvé en commun pour le chef » (La Raison populiste, p.74). Le lien social ne serait qu’un « lien libidinal » et l’unité du groupe serait assurée par des pulsions érotiques détournées de leurs buts originels par un mécanisme d’identification au meneur. Laclau se réfère même, malgré ses « préjugés idéologiques antipopulaires », à un idéologue aussi archaïque, réactionnaire et désuet que Gustave Le Bon et sa prétendue « psychologie des foules » : l’expression même est un non sens , la psychologie n’étudie que les processus mentaux des individus ! Quant à la référence à Freud, nous le verrons ultérieurement, elle est le plus souvent abusive, voire fautive. Cette foule suggestible et déraisonnable, n’agissant que par foucades émotionnelles et remise de soi à un Duce ou un Führer, on la connaît bien, c’est celle du fascisme, voire celle d’une funeste perversion du marxisme faisant de Staline, le « père des peuples », avec cette sinistre injonction en forme d’hommage : « l’homme que nous aimons le plus » ! On mesure ici à quelles aberrations le populisme de gauche pourrait nous ramener. Merci, on a déjà donné… Pourtant Chantal Mouffe l’affirme : « je crois qu’il ne peut pas y avoir de moment populiste sans leader. C’est évident » (Construire un peuple, p.168). C’est ainsi que la culture du chef -qui finit toujours, on le sait bien, en culte du chef- serait le viatique ultime promis au rassemblement de ces masses que le populisme ne voit que soit apathiques, soit en proie à des affects immaîtrisés mais instrumentalisables. Comme le remarque Alain Hayot, les peuples n’auraient donc « ni intelligence des situations, ni intérêts à défendre, ni imaginaire révolutionnaire » (Cause commune, « Le populisme, parlons-en ! », n°3, janvier-février 2018). Laclau et Mouffe opposent alors à toute démocratie directe, délibérative, participative, dont les classes populaires seraient incapables, selon eux, de se saisir, une démocratie représentative – qui n’est autre que la démocratie bourgeoise – où les représentants ne sauraient trahir les représentés puisque ceux-ci n’auraient aucune volonté collective préexistante. Ce qui va, depuis J.J. Rousseau, à l’encontre de toutes les valeurs de la gauche. Dans un entretien que j’ai déjà cité, Guillaume RoubaudQuashie souligne que l’affect n’est qu’une « contrainte nécessaire et non un objectif en soi si l’on veut que le peuple soit acteur et qu’on ne se limite pas à vouloir emporter les foules grâce à un leader charismatique ». Or Chantal Mouffe ne cache pas, par exemple, son admiration pour la façon dont Marine Le Pen a fédéré le populisme de droite, c’està-dire en flattant et célébrant les passions xénophobes les plus exécrables. « Là où les choses deviennent plus dangereuses, poursuit Roubaud-Quashie, c’est lorsqu’on considère qu’on doit patauger dans les affects et s’y soumettre. Il faut au contraire avoir en permanence l’objectif de les dépasser très vite. Il est primordial d’amener au maximum vers une large réflexion rationnelle ». Ce qui est ici la seule manière de dépasser la trompeuse antinomie entre spontanéisme et confiscation parlementaire de la volonté générale. Mais, pour Laclau et Mouffe, on vient de le voir, l’usage de la raison par le peuple n’est ni possible ni souhaitable… Par contre, on va le voir, ils s’empressent de créditer le libéralisme de la rationalité que celui-ci revendique et qui n’est qu’une posture et une imposture.