Jeudi 24 mai 2018 - N° 2256 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro
GIRO
NDE
Photos : Paguy
UNE NOUVELLE VERSION TOURNÉE VERS L’AVENIR, TOUJOURS OUVERTE, SOLIDAIRE ET FRATERNELLE
SAMEDI 26 MAI MARÉE POPULAIRE PLACE PEY-BERLAND RASSEMBLEMENT 14H BORDEAUX
MANIFESTATION 14H30
ACTUALITÉ PARCOURSUP
MOUVEMENT SOCIAL
Plus de 400 000 lycéens désormais dans l’attente
Coups de semonce des fonctionnaires
Seule la moitié des futurs bacheliers ont reçu hier une réponse positive à leurs vœux d’orientation. Un résultat pire que l’ex-APB… Les chiffres précis ne sont pas encore connus à l’heure où nous écrivons ces lignes. Mais, de l’aveu même de la ministre de l’Enseignement supérieur, mardi, seuls 50 % des 810 000 futurs bacheliers et étudiants en ré-orientation auraient reçu, hier à 18h, une réponse positive à leurs vœux d’inscription dans l’enseignement supérieur. Pour tous les autres – soit environ 400 000 élèves –, l’incertitude va se prolonger de longues semaines, voire de longs mois. Sur ce plan-là, Parcoursup est pire que son ancêtre Admission postbac (APB). L’an dernier, à l’issue de la première phase de vœux, l’ex-plateforme d’orientation avait déjà délivré un oui à 80,7 % des postulants. Dès le 8 juin, ils savaient quelle filière et quel établissement allaient les accueillir. À l’inverse, le fonctionnement de Parcoursup et sa logique sélective vont se révéler une machine anxiogène sans pareille pour des centaines de milliers de jeunes. Cette année, les candidats ont été classés par les universités, y compris dans les licences générales non sélectives. Mardi soir, les élèves avec les meilleurs dossiers ont été les premiers servis. Ils ont reçu un ou plusieurs oui à leurs souhaits et ont désormais une semaine pour ne garder qu’une de ces réponses positives et, éventuellement, un ou plusieurs de leurs vœux « en attente ». Au fur et à mesure que ces élèves feront leur choix, cela libèrera, au fil du temps, des places pour les lycéens moins bien classés. Alertés par mail et SMS, ceux-ci auront une semaine pour répondre. Puis, en juillet et août, deux jours et, à partir du 3 septembre, quelques heures… Angoisse et orientation contrainte garanties. Tout comme pour les candidats qui n’ont reçu hier que des non – et n’avaient donc postulé qu’à des filières sélectives (BTS, IUT, etc.). Pour eux, ce sont des commissions académiques qui vont se charger de leur trouver une place « proche » de leurs vœux… Ce jeu de chaises musicales des plus aléatoires doit se clôturer le 21 septembre. Faites vos jeux !
Laurent Mouloud, l’Humanité du 23/05/2018
Hospitaliers, enseignants, territoriaux… Les agents de la fonction publique se sont mobilisés massivement dans 140 villes en France. En tête des cortèges, les dirigeants des confédérations syndicales ont marché côte à côte. Un fait inédit depuis dix ans. Ils étaient des dizaines de milliers à défiler, mardi, un peu partout en France à l’appel d’une intersyndicale au grand complet (CGT, CFDT, FO, Unsa, FSU, Solidaires, CFTC, CFE-CGC et FA). En tête du cortège parisien, inédite depuis 2010, la photo fait mouche : Philippe Martinez (CGT), Pascal Pavageau (FO) et Laurent Berger (CFDT) sur la même ligne de départ. « C’est la démonstration que nous avons beaucoup de choses en commun, s’amuse le numéro un de la CGT. Nous avons une même conception des services publics qui ne change pas en fonction du porte-monnaie de l’usager. » Pascal Pavageau reconnaît
« un lien commun » : l’opposition à « la casse des cadres collectifs que vise le gouvernement ». Pour Laurent Berger, sa présence est surtout un soutien aux fonctionnaires, car « leur stigmatisation est inacceptable ». « Leur point d’indice est bloqué depuis des années, détaille le secrétaire général de la CFDT, le protocole d’accord sur la revalorisation des carrières ne s’applique pas, la compensation de la CSG fonctionne comme un fusil à un coup. Alors, au moment d’un rendez-vous salarial, c’est important de se mobiliser. » Dans le cortège bordelais, la banderole de la CFDT réclame une augmentation des salaires et une amélioration des conditions de travail et d’emploi, celle de FO affirme « pas de République sans services publics ». La santé et les territoriaux sont très présents mais aussi des services dont on parle peu comme les CIO et l’ONISEP menacés de fermeture et dont les salariés se demandent ce qu’ils vont devenir. Les enseignants,
de la maternelle à l’université sont également très mobilisés. « Cette journée permet aux salariés de porter leurs revendications dans un large cadre unitaire, a déclaré Corinne Versigny de l’UD CGT. Aujourd’hui le projet société que veut nous imposer le Président de la République et le Patronat est une destruction de notre modèle social au profit de la finance. Le projet de libéralisation du rail, des services publics, des hôpitaux, de La Poste, de l’énergie, sont autant d’exemples qui témoignent de cette volonté de livrer aux marchés ce qui fait société solidaire, égalitaire. Les inégalités se creusent de plus en plus. L’ensemble des salariés du secteur privé comme public subissent dans leur réalité de travail ces choix politiques, ce qui se traduit par des mauvaises conditions de travail, des salaires qui ne permettent plus vivre décemment. Les retraités sont aussi impactés par l’augmentation de la CSG, par le manque de moyens dans les services publics et fonctions publiques. La question des services publics, de leur développement, de leur efficacité pour répondre aux besoins, de leur accessibilité aux populations sur l’ensemble du département est bien un des enjeux posés dans la période. Cela va de paire avec l’amélioration des conditions de travail et la reconnaissance de celles et ceux qui les exercent et les mettent en œuvre. » C.D. avec l’Humanité
VOTATION CITOYENNE
Les communistes mobilisés pour la défense des services publics
COMITÉ ROBERT PICQUÉ
Deux dates à retenir Le bureau du Comité Robert Picqué vous propose deux rendez-vous : - mardi 5 juin de 16h à 19h ; au niveau de la station de Tram Vaclav Havel, Route de Toulouse à Villenave d’Ornon : animation avec diffusions de différents documents ; - vendredi 15 juin à partir de 8h30 : rassemblement à l’entrée du siège de Bordeaux Métropole (Esplanade Charles de Gaulle à Mériadeck) dont le Conseil doit voter une nouvelle délibération relative au projet Bahia ce jour là…
RENCONTRE AVEC MARIE-LAURE DUFRESNE-CASTETS
Un monde à gagner. La lutte des classes au tribunal La Machine à Musique, mercredi 30 mai 2018 à 18h30, autour du livre Un monde à gagner. La lutte des classes au tribunal publié aux éditions Don Quichotte. Devenue avocate en droit du travail, Marie-Laure Dufresne-Castets a toujours fait coïncider l’exercice de sa profession avec ses convictions politiques et s’est spécialisée dans la défense des salariés licenciés ou malmenés par des conditions de travail toujours de plus en plus dures. En revenant sur des affaires qu’elle a plaidées (Renault Le Mans, Continental, Moulinex...), elle analyse le rapport de force qui s’établit lors d’un procès, sur l’attitude des juges souvent frileux d’assumer leur rôle social, sur la nouvelle terminologie juridique qui masque la violence des rapports salariaux. Elle montre que le tribunal peut aussi être le lieu où lutter contre un ordre social injuste. La rencontre, proposée en partenariat avec les Espaces-Marx, sera animée par Olivier Escots. 2 • Les Nouvelles 24 mai 2018
Avec un tract et une votation citoyenne lancée le week-end dernier à la Fête de l’Humanité Gironde (lire page 5), les militants communistes s’engagent pour le développement de la fonction publique et des services publics. Pour le Parti communiste, le développement de la fonction publique et des services publics « constitue un enjeu majeur de la société solidaire du XXIe siècle ». « Dans un moment de crise profonde où se développent précarité, insécurité, inégalités mais aussi à l’heure où des besoins sociaux grandissent, où de nouveaux besoins
apparaissent, où le défi écologique grandit, où monte l’exigence de culture de partage, de justice et de solidarité, les services publics sont une réponse incontournable. S’ils ne peuvent aujourd’hui remplir toutes leurs missions ce n’est en rien du fait de leur caractère public mais des attaques progressives dont ils font l’objet, les privant des moyens nécessaires et dépossédant les agents de la maîtrise des critères de leur gestion. Le statut des fonctionnaires est un outil d’avenir pour du personnel qualifié, dignement rémunéré, à l’abri des intérêts particuliers, des pressions partisanes, des tentatives
de corruption et en capacité de répondre aux besoins partout dans le pays, notamment dans les territoires ruraux et les quartiers populaires. » Pour aider à s’allier ceux et celles qui veulent voir de grands services publics se développer dans notre pays, cheminots, fonctionnaires, usagers, citoyens, le PCF a donc lancé ce week-end une votation citoyenne qui doit permettre à chacune et chacun de s’exprimer, de donner son point de vue et de faire valoir des propositions alternatives. C.D.
ACTUALITÉ
Editorial
POUR L’ÉGALITÉ, LA JUSTICE SOCIALE ET LA SOLIDARITÉ :
Marée populaire le samedi 26 mai
Nombreux, partout, ensemble, pour gagner
Un appel « historique » rejoint en 24 heures par une dizaine d’autres organisations et présenté officiellement lors d’une conférence de presse au siège de la CGT le 17 mai.
Plus de 50 organisations* syndicales, politiques et associatives appellent à défiler pour « l’égalité, la justice sociale et la solidarité ». Un rassemblement inédit présenté jeudi 17 mai, lors d’une conférence de presse au siège de la CGT. Nous publions ici le texte de l’appel suivi du rendez-vous girondin. « Un constat s’impose, Emmanuel Macron, son gouvernement et le Medef sont décidés à imposer coûte que coûte une restructuration en profondeur de la société française : politique d’austérité, destruction des droits des salarié-e-s, introduction de la sélection à l’entrée de l’université, casse des services publics, aggravation du sort des sans emplois, réorganisation aggravant les inégalités en matière d’accès à la justice, réforme fiscale favorable aux plus riches, loi répressive contre les migrant-e-s, priorité donnée au secret des affaires contre le droit à l’information, introduction de l’état d’urgence dans le droit commun, répression des mouvements sociaux et des jeunes des quartiers populaires, utilisation de l’égalité femmes-hommes comme simple outil de communication, sans moyens financiers, alors que les femmes sont les premières concernées par les régressions sociales… sans oublier une politique militariste au niveau international. La multiplication des mesures prises avec brutalité sur tous les fronts a un objectif, celui de créer un effet de sidération et espérer ainsi empêcher toute riposte. Le patronat profite de la situation pour multiplier les restructurations et rester sourd aux revendications du monde du travail. En s’en prenant aux personnels à statut, en particulier aux cheminote-s, Emmanuel Macron espère, s’il l’emporte, casser tout esprit de résistance.
Ce coup de force peut échouer, car les mobilisations se multiplient dans le pays, chacune avec sa spécificité : journée nationale d’action, grèves, occupation d’universités, manifestations… Il appartient évidemment aux organisations syndicales de décider, avec les personnels concernés, de leurs formes d’action. Chacune d’entre elles a, à priori, des ressorts différents, mais au-delà de tel ou tel aspect, ce dont il est question concerne la nature même de la société dans laquelle nous voulons vivre. Voulons-nous vivre dans une société où les droits sociaux seraient réduits à néant, où les services publics et la sécurité sociale auraient disparu, où l’inégalité de traitement des territoires serait la règle, où l’accès à l’université serait de plus en plus réduit, où les lanceuses et lanceurs d’alerte et journalistes seraient bâillonnés, où les défis écologiques seraient soumis aux intérêts de la finance, où le logement, les HLM et les locataires seraient marchandises, où la lutte contre les discriminations se réduit à des discours ? Ou, au contraire, voulons-nous une société plus juste, plus solidaire, plus démocratique, plus égalitaire avec un meilleur partage des richesses ? Tel est l’enjeu. Le gouvernement espère que ces mobilisations sectorielles restent isolées et qu’il pourra les défaire les unes après les autres en tenant bon, en les laissant s’épuiser ou en les réprimant. Affichant sa détermination, il espère ainsi nous décourager. Il se trompe, comme le montre la multiplication des collectifs citoyens en lien avec les salarié.es, les retraité.es et les
étudiant.es ainsi que le succès de la solidarité aux grévistes, notamment à ceux de la SNCF. Il s’agit maintenant d’aller plus loin et, toutes et tous ensemble, d’affirmer dans la rue que des alternatives existent, que nous ne nous résignons pas au sort que nous promet ce gouvernement. Il fait la sourde oreille, il faut le forcer à nous entendre et à retirer ses projets. Dans le respect de nos champs d’interventions respectifs, nous voulons aller au-delà de toutes les mobilisations positives qui existent déjà et rassembler toutes les forces sociales, syndicales, associatives, politiques pour construire et réussir ensemble un grand rendez-vous citoyen. Partout en France organisons le samedi 26 mai une marée populaire pour l’égalité, la justice sociale et la solidarité. » RDV le samedi 26 mai à Bordeaux dès 14h, place Pey Berland pour un départ en manifestation à 14h30. Parcours du cortège : place PeyBerland, cours Duffour Dubergier, cours Victor Hugo, quais, cours du chapeau rouge. Fin de la manif : place de la comédie par un moment festif. * Attac - Climat social - Collectif des Associations Citoyennes - Collectif National pour les Droits des Femmes - Collectif La Fête à Macron - Confédération Générale du Travail - Coordination nationale de défense des hôpitaux et maternités de proximité Convergence nationale de défense des services publics - DIDF - DIEM25 - Droit au Logement Écologie sociale - Europe Écologie Les Verts - Les Effronté-e-s - Ensemble ! - Femmes Égalité -Fondation Copernic - France Insoumise - FSU - Gauche Démocratique et Sociale - Génération.s - La Clé des ondes - MJCF - Mouvement de la Paix - Mouvement Écolo - Mouvement National des Chômeurs et Précaires - Nouvelle Donne - Nouveau Parti Anticapitaliste - Parti Communiste Français Parti de Gauche - Parti Ouvrier Indépendant Démocratique - PCOF - PCRF - République et Socialisme - Résistance Sociale - Snesup-FSU Solidaires - Syndicat des Avocats de France - Syndicat de la Magistrature - UEC - UNEF -Union Nationale Lycéenne UNL – SD…
Depuis 8 semaines et après 22 jours de grève, les cheminots se battent pour un service public ferroviaire de qualité et à la hauteur des enjeux sociaux, environnementaux et industriels du XXIe sicle. Ils sont lancés dans ce mouvement à pleine vitesse et, malgré l’offensive du gouvernement et des médias pour saboter le mouvement, ils tiennent le cap. À chaque séquence de grève, il y a, au mieux, un train sur deux qui circule. Après presque deux mois de conflit, excusez du peu ! Le 4 mai, un référendum d’entreprise a été organisé par la direction d’Air France pour un changement des grilles salariales ne prenant en compte que très partiellement les bénéfices record de l’entreprise. Les salariés d’Air France, ont, par le rejet de la proposition faite, provoqué la démission de leur PDG. Il n’en fallait pas plus que les cheminots s’en inspirent et, la semaine suivante, l’intersyndicale a lancé sa propre consultation intitulée « vot’action ». Elle rencontre un vrai succès auprès de tous les cheminots, y compris les cadres, et cela malgré les obstructions de la direction de la SNCF. C’est cette détermination à voir une victoire arriver avant l’été qui s’est exprimée aussi lors de la belle Fête de l’Humanité Gironde que nous avons vécu ce week-end. Cheminots, hospitaliers, fonctionnaires, mais aussi citoyens solidaires des migrants, acteurs de la solidarité internationale se sont donnés rendez-vous et ont échangé et fait bouillonner la marmite de Courréjean pendant les deux jours. Il ne faut rien laisser retomber et continuer à battre le pavé, rencontrer les gens sur le terrain afin de convaincre tous les indécis qu’il est possible de mettre en échec la politique ultralibérale d’Emmanuel Macron. Pour cela deux ingrédients seront indispensables : - l’unité, elle se doit d’être large et ouverte à tous ceux qui refusent que tout ce qui fait notre pays soit vendu aux enchères, mais aussi qui se battent pour gagner de nouveaux droits ; - notre nombre, il nous faut déployer tous nos efforts pour massifier le mouvement de mécontentement et là toutes initiatives sont bonnes à prendre, les rassemblements médiatiques ne pourront suffire. Débats, réunions d’appartement, votation citoyenne, porte-à-porte, toutes les initiatives qui peuvent nous permettre de gagner la bataille des idées doivent être investies et organisées. Il nous faut être de tous les combats et de toutes les manifestations : le 22 mai avec les fonctionnaires, le 24 avec les cheminots et le 26 tous ensemble, et pour toutes les dates qui suivront. Unité et nombre sont les deux ingrédients d’une lutte victorieuse. La lutte des cheminots peut être la locomotive d’un mouvement et d’une contestation beaucoup plus larges. Mais, pour cela, il nous faut, à leurs cotés, pousser tous ensemble. Cette victoire pourrait sonner la fin d’un cycle infernal de remise en cause des acquis sociaux et de non progression de nos droits.
Vincent Boivinet membre de l’exécutif du PCF 33 et du Conseil national
Les Nouvelles 24 mai 2018 • 3
FÊTE DE L’HUMAN SANTÉ La fête de l’Humanité Gironde a relevé le défi d’une reprise, après une année de pause, dans une L’hôpital public, la protection sociale, version plus resserrée mais néanmoins toujours aussi l’égalité des soins, on y tient ! politique, ouverte, solidaire et fraternelle. appelant à l’action militante et à la réflexion citoyenne. Plus de 1 200 visiteurs durant deux jours s’y sont Sébastien a reposé la question de rassemblés autour de débats, d’auteurs, de concerts, l’accès aux soins en zone rurale et urbaine, rappelé les renoncements de spectacles. Des syndicalistes, des responsables aux soins et souhaité la construction politiques de toute la gauche s’y sont retrouvés d’une pédagogie de luttes victorieuses. 100 000 agents doivent venir rendurant le week-end avant une semaine décisive pour forcer de manière urgente notre le mouvement social et les forces de progrès avec la système de santé nous a dit Maryse. Le manque de médecins doit être manifestation des fonctionnaires le 22 mai, celle des anticipé. D’autres ont expliqué que les baisses de cotisations sociales cheminots de la région le 24 mai et le rendez-vous Samedi 19 mai, les participants à été unanimes pour réaffirmer leur revendiquées et obtenues par le la fête de l’Humanité se sont ras- détermination à poursuivre la lutte patronat étaient en réalité des baisses du tous ensemble le 26 mai. Une belle édition qui semblés pour débattre sur la santé pour un service public de santé du de salaires, un appauvrissement du en promet d’autres. en Gironde. sud-métropole. monde du travail. Les conquêtes
Sébastien Laborde, secrétaire départemental, et vice-président de la CALI en charge de l’attractivité médicale, a rapidement donné la parole après avoir évoqué les mobilisations autour des EPHAD, des services d’urgence, la sensibilité des citoyens autour des problèmes de santé. Maryse Montangon, responsable de la commission santé du PCF, a dénoncé la souffrance et l’insécurité subies par personnels et patients. Elle a souligné l’urgence du travail de prévention en matière de santé au travail, de la médecine scolaire. La diminution du nombre de lits pour raison budgétaire entraine la pénurie, le blocage des urgences. Elle a réaffirmé l’impérieuse nécessité d’un moratoire sur les fermetures de lits, de services, d’hôpitaux ainsi que sur les partenariats public-privé, exigé la création de centres de santé de proximité assurant un service public avec du personnel salarié et le développement du service public. Françoise Ernandez a retracé la lutte contre la fermeture de l’hôpital Robert Picqué avec le comité de défense. Le 26 avril dernier, les 42 personnes présentes à la réunion ont
Les intervenants ont été nombreux à s’exprimer. Un retraité SNCF, Jean Pierre, a fait le lien entre la privatisation de la SNCF et celle du système de santé. Avec sur l’hôpital R. Picqué la fermeture de plus de 100 lits, une chose est certaine les capacités de réponses aux besoins de soins de la population seraient atteintes. Avec quelles conséquences ? Isabelle, infirmière militante syndicale et au NPA, a souligné l’indispensable intervention populaire dans la rue. Et ailleurs, a complété Pierre, la lutte de classe se menant aussi dans toutes les institutions et assemblées. Jacques a dénoncé les reculs en matière de financement de la protection sociale et le glissement d’un système de solidarité à celui d’une assistance. Un administrateur de la Sécurité Sociale, Patrick, a montré les changements du réel du système de soins, les modifications des répartitions public/privé en matière d’hospitalisation, d’attente et de comportements des patients, la désorganisation du système, la création de déserts médicaux. Il a montré la nécessité, non de momifier le système, mais de le faire évoluer en
collectives sont plus efficaces que les conquêtes individuelles a montré un débateur. L’état français investit 200 000 euros pour la formation d’un médecin. Pourquoi ne pas exiger en retour un lieu de travail afin de lutter contre les déserts médicaux ? Un instituteur, un fonctionnaire dont la formation est rémunérée par l’État ont un engagement à servir de 3, 5 ou 10 ans. Pourquoi ne pas le demander à un médecin ? Piste de réflexion qui ne balaie pas d’un revers de main la sacro-sainte liberté d’installation des médecins pourtant rémunérés par les fonds sociaux. De nouvelles générations de professionnels de santé aspirent à d’autres équilibres de vie et de travail, des solutions nouvelles sont à inventer pour permettre un accès égalitaire au service de santé sur l’ensemble du territoire. Trop court ce temps d’échanges. Des réflexions, des objectifs, les participants sont repartis avec un esprit de luttes et de conquêtes. Pierre Bordas
MEETING
La Fête de l’Huma Gironde : un milieu naturel pour la vie politique et le mouvement social
Beau succès dimanche matin pour le débat organisé par l’Association départementale des élus communistes et républicains sur le couple commune-département, garant des solidarités humaines et territoriales, avec Patrick Alvarez, président de l’Adecr, Claude Mellier, élue communiste, vice-présidente à la Métropole, Christine Bost, maire socialiste d’Eysine et Pierre Augey, maire communiste de Fargues. Nous reviendrons sur le contenu de ce débat la semaine prochaine. 4 • Les Nouvelles 24 mai 2018
C’est Olivier Dartigolles, porte parole du PCF qui était la vedette du meeting de la fête de l’Humanité Gironde, à lire en page 7. Nous reprenons ici les quelques mots de Sébastien Laborde à propos de la fête et du mouvement social dans le département, notamment la bataille des cheminots, ainsi que
de larges extraits de l’intervention de Mehdi Delaplace, syndicaliste cheminot, invité à s’adresser au public de la fête. Pour le responsable départemental du PCF, la Fête et le week-end ont été « un moment privilégié de la vie
politique du département, de la vie du mouvement social ». C’est « un milieu naturel pour converger, discuter, débattre entre organisations, entre hommes et femmes qui luttent chaque jour contre la politique de ce gouvernement, qui souhaitent construire une véritable alternative et continuer à faire grandir le mouvement social ». Sébastien Laborde a salué le travail des militant-e-s communistes au cours du week-end, de la semaine, mais aussi tout au long de l’année « pour construire et reconstruire une belle fête de l’Humanité Gironde ». « Cette fête intervient dans un moment particulier, difficile, où le monde du travail est attaqué de toute part (…). Ce gouvernement ne recule devant rien, avance mais il crée du mécontentement, de la colère. Des hommes et des femmes se lèvent et construisent des mouvements d’opposition et de propositions alternatives dans
ITÉ GIRONDE 2018 un certain nombre de grands secteurs, notamment celui des services publics. On a vu des mouvements importants dans les Ehpad, les hôpitaux car la santé et l’hôpital public sont en train de craquer ». Le secrétaire départemental a ensuite relevé l’importance du mouvement des cheminots et a salué la section communiste des cheminots qui, en plus de la lutte, a répondu à l’invitation de la fédération de prendre une place importante sur la fête. Outre le soutien des communistes à l’intégralité des propositions de la plate-forme revendicative portée par l’intersyndicale, ils ont été très présents dans le département dans les actions, ils ont développé des débats sur tout le territoire pour que cheminots et usagers se rencontrent et échangent sur l’avenir du service public ferroviaire. Ils ont aussi fait jouer la solidarité, notamment en éditant un badge “Mon train, j’y tiens” mis en vente depuis plusieures semaines. « Je suis très fier, au nom de l’ensemble des communistes girondins de te (à Mehdi Delaplace – NDLR) remettre pour l’intersyndicale et la caisse de solidarité des cheminots grévistes un premier versement de 1500 euros ». Les communistes girondins ont
profité du week-end pour lancer une votation citoyenne pour permettre à chacune et chacun de s’exprimer, de donner son point de vue et de faire valoir des propositions alternatives sur les services publics. Elle sera déployée sur l’ensemble du département dans les jours et les semaines qui viennent par les adhérents du parti communiste français. « Voilà notre contribution politique pour faire converger, grandir, ce grand mouvement social qui se trouve face au mur d’un gouvernement qui n’entend rien aux exigences du plus grand nombre car il n’existe pas de majorité populaire pour soutenir cette politique, a conclu Sébastien Laborde. » Mehdi Delaplace, syndicaliste CGT Cheminots Bordeaux gare
« Merci au Parti communiste français d’avoir invité la CGT à s’exprimer sur cette fête. Comme tout le monde le sait, le rail français public subit une attaque frontale dont Macron veut faire un exemple en s’attaquant non seulement à un grand service public mais également à un bastion syndical. Le projet de réforme de la Sncf cristallise les enjeux idéologiques et sociétaux autour de la conception même d’un service public et par-delà le choix de société dans laquelle
nous voulons vivre. Après la privatisation d’Air France, de France Télécom, d’EDF-GDF, des autoroutes, c’est notre entreprise qui est aujourd’hui dans le collimateur des tenants du libéralisme économique au travers du nouveau pacte ferroviaire dont notre président de région, Monsieur Rousset est un fervent promoteur. (…) Malgré les stratagèmes utilisés par la direction et le gouvernement, nous restons très mobilisés. Car cette lutte, c’est une bataille pour l’intérêt général, pour le service public ferroviaire, pour permettre aux usagers de circuler dans des conditions de sécurité optimales et d’être accueillis dans nos trains et dans nos gares, pour la rénovation des voies et contre la fermeture de 9 000 kms de ligne, pour que le fret soit enfin mis au service de l’écologie et non des intérêts financiers. C’est une bataille pour le bien commun. Outre la méthode inacceptable du passage en force, les axes décidés par le gouvernement vont à l’encontre d’un service public de qualité que chaque citoyen est en droit d’attendre au quotidien. Cette réforme est une privatisation déguisée du service public ferroviaire et ne résoudra pas les problèmes, au contraire. Il s’agit pour le gouvernement d’en finir avec le train. Dans cette période où le capitalisme continue de faire agoniser les peuples, une victoire des cheminots français aurait une portée d’espoir et marquerait un coup d’arrêt aux politiques de libéralisation et de privatisation des services publics. C’est pourquoi la CGT appelle les cheminots ainsi que toutes celles et ceux qui sont attaché-e-s au service public ferroviaire à participer à la manifestation régionale du 24 mai prochain à Bordeaux pour gagner de véritables négociations sur la future convention TER » (…) Christelle Danglot
DÉBAT
100 ans après sa naissance, le combat de Mandela Les communistes de Bacalan avaient invité l’association Mémoires et Partages pour échanger les expériences de mise en valeur des combats de Nelson Mandela. Avec des nouvelles initiatives à venir… « Seule 3 % de la population connaissait le nom de Nelson Mandela lorsque la JC a démarré la campagne pour sa libération. Et ceux qui le connaissaient en étaient restés à la version officielle, c’est-à-dire que Mandela était un dangereux terroriste. » Intarissable sur le sujet, Vincent Maurin a égrené ses souvenirs d’un lutte de plus de 10 ans qui aboutit le 11 février 1990, pour ce qui était de l’enfermement du leader de l’ANC. De la première manif bordelaise, « 1 500 personnes place de la Victoire avec le soutien de musiciens locaux dont évidemment, Bernard Lubat », à la campagne de votation dans les lycées, « 4 000 lycéennes bordelais avaient participé au vote », Vincent Maurin détaille les initiatives et les embûches rencontrées. « Il faut être clair, rappelle-t-il, la JC et le PCF ont été les seules organisations française à mener la lutte
contre l’apartheid et pour la libération de Mandela. Pour preuve, la bataille qu’il a fallu mener auprès de Laurent Fabius, alors ministre des affaires étrangères, pour que la France demande le simple respect des résolutions de l’ONU concernant l’Afrique-du-Sud. » Mais le rendez-vous de ce samedi après-midi à la Fête de l’Huma n’était pas un simple moment de nostalgie militante… Aux côtés de Vincent Maurin, Patrick Serres, responsable de l’association Mémoires et Partages, raconte comment celle-ci a tenté d’impulser sur l’agglomération bordelaise l’habitude de célébrer le trop confidentiel Mandela Day. « Depuis 2009, l’UNESCO a déclaré le 18 juillet “Mandela Day” et demande aux états membres d’inciter leurs citoyens à consacrer 67 mn de leur journée à une œuvre d’intérêt général. » 67 minutes, comme les 67 années de lutte de Mandela ; 18 juillet, comme la date de naissance de Mandela, il y a 100 ans tout juste ! En 2017 déjà, les militants-es de Mémoires et Partages ont œuvré au sein de deux maisons de retraite bordelaises et de l’Union sportive Saint-Bruno pour faire travailler et
se rencontrer différentes générations autour de la figure de Mandela. Cette année, l’initiative pourrait connaître des éditions à Bassens, Cenon, Floirac, Bègles et Martignas-sur-Jalles. « À l’exception de cette dernière, toutes ces villes ont baptisé un lieu emblématique (piscine, école, stade…) du nom de Mandela. Mais il faut poursuivre le travail en faisant connaître les combats de Mandela et leur actualité », explique Patrick Serres. Ce qui permit à Vincent Maurin de rebondir : « À Bordeaux, on attend toujours qu’un grand équipement emblématique porte le nom du leader sud-africain. Alain Juppé s’y était engagé après notre bataille autour du stade qui est hélas devenu Matmut ; il faut lui rappeler cet engagement. » Un des moments pour le faire sera donc la fête des libertés qui se tient traditionnellement le 14 juillet à Bacalan : « nous avons décidé de la décaler au 18 juillet pour la faire coïncider avec le Mandela Day et nous organiserons des animations sportives, musicales et de débat pour faire vivre le combat de Mandela », a conclut Vincent Maurin.
« NOUS SOMMES FAITS POUR ÊTRE LIBRES » LOUIS ARAGON
L’arrivant et l’autre, à la section de Bordeaux
La fête de l’Huma 33 autorise la prise de risque, et certains militants ne s’en privent pas, ne nous en privent pas ! Tant mieux. L’insolite, l’inattendu, l’improbable y côtoient, souvent pour le meilleur, l’action, la prise de parole, l’expression poétique et théâtrale. À 15h samedi, dans la petite salle sous chapiteau jouxtant le stand de la section de Bordeaux, Michel Richard, Eric Chevance, Daniel Strugeon nous ont donné L’arrivant et autres textes, spectacle monté à partir du recueil* conjugué par échanges entre Michel Richard et Eric Chevance. Nos trois forbans (ils ont quitté le monde quotidien normé pour mieux nous le donner à voir !) nous ont fait vivre des émotions théâtrales nourries du réel, de leur expérience, et de leur métier. Il faut une réelle maîtrise pour jouer dans ces conditions difficiles, mais avec des spectateurs favorables, qu’ils soient peu habitués ou chevronnés, tout est possible. Le problème des langues ? C’est en parlant la même, la langue française, que Daniel Strugeon et Michel Richard nous font percevoir l’incommunicabilité première, la douleur des échanges entre un arrivant épuisé et un hôte « à l’insu de son plein gré ». Eric Chevanche, en écho, suggère, sans bouger, un personnage en parlant au micro, puis un autre, en parlant à côté du micro. Un dialogue a lieu,
se poursuit, se relance entre les deux comédiens et Eric Chevance qui s’accompagne d’une contrebasse, et ce dialogue improbable, le spectateur le « construit » par son écoute et son imagination, il se familiarise avec l’étrange… et l’étranger ! Cette intervention théâtralisée, exigeante, sobre dans les moyens utilisés, a conquis. Loin de nous éloigner de la question des migrants et de nos rapports avec l’autre, quel qu’il soit, elle nous a au contraire ouvert à toutes ces questions, par un cheminement irremplaçable, celui de la parole et de l’acte théâtral. Merci à ces trois individualités affirmées et à leur création collective. Les médias nous saoulent et nous infantilisent trop souvent. Une telle « médiation théâtrale » nous rend à nous-même et à tous nos possibles. Bien sûr, ce spectacle a lancé, une fois l’émotion passée, un riche débat. Michel Doremus président du CCFD terre solidaire de Gironde, Alban Damery, coordinateur de la mission SQUAT de Médecins du monde Bx et la bien venue Nadia, infirmière bénévole à la mission Squat, ont enrichi et animé les échanges de leur expérience et de leurs analyses. VT * L’arrivant et l’autre : Eric Chevanche et Michel Richard (éd. L’ire des marges, 8€ dont 1 € reversé à SOS Méditerranée par livre vendu)
VB Les Nouvelles 24 mai 2018 • 5
INTERNATIONAL SAINT-PIERRE D’AURILLAC
GAZA
Motion de solidarité avec Gaza
Soudain l’enfer, 60 Morts, 2 400 blessés
Motion adoptée à l’unanimité par le conseil municipal de Saint-Pierre d’Aurillac, le 15 mai. « Engagée depuis près de 15 ans auprès du peuple palestinien au travers d’un jumelage avec Al Qarara dans la bande de Gaza et d’une coopération décentralisée à Tubas en Cisjordanie, la commune de Saint-Pierre d’Aurillac apporte tout son soutien à ses ami-e-s palestinien-ne-s après les terribles massacres perpétrés par l’armée d’occupation israélienne le lundi 14 mai 2018. Ainsi, 70 ans après la Nakba, processus délibéré et planifié d’expulsion des Palestinien-ne-s de leurs villes, de leurs villages, de leurs terres qui s’est poursuivi tout au long de l’année 1948, rien n’est réglé pour le peuple palestinien. L’État d’Israël continue de nier ses droits et poursuit méthodiquement sa politique de dépossession, de colonisation et d’occupation, ainsi que le maintien de la Bande de Gaza sous un blocus illégal et inhumain. Par les “marches du retour” qui ont commencé à Gaza le 30 mars, le peuple palestinien ne fait qu’affirmer son existence et sa volonté de voir ses droits enfin reconnus. Il a fait le choix de la résistance pacifique et non armée, et revendique le simple respect de ses droits. À ces manifestations pacifiques, l’armée israélienne, obéissant aux ordres illégaux du gouvernement israélien,
oppose des tirs à balles réelles, faisant des dizaines de mort-e-s et des milliers de blessé-e-s : ce sont des crimes de guerre qui sont ainsi commis, de sang-froid par l’État d’Israël. Ce 15 mai 2018, journée de commémoration de la Nakba, et au lendemain de la provocation des États-Unis avec l’inauguration de leur ambassade à Jérusalem, la commune de SaintPierre d’Aurillac par la voix de son conseil municipal réuni ce jour : - adresse son soutien “aux marches du retour” palestiniennes, à la résistance dont elles témoignent et aux revendications qu’elles portent, dans le respect des résolutions de l’ONU ; - exige une protection internationale du peuple palestinien, des sanctions contre Israël, et une action forte, publique du gouvernement français et du président de la République dans ce sens ; - demande la levée immédiate du blocus de Gaza ; - demande le respect du droit international et le refus des faits accomplis, notamment pour Jérusalem ; - réclame la libération de tous les prisonnier-e-s politiques palestinienne-s et la protection des défenseurse-s palestinien-ne-s des droits de l’Homme ; - continuera à l’avenir à œuvrer avec ses ami-e-s palestinien-ne-s de Al Qarara et Tubas pour une paix juste et durable entre israélien-ne-s et palestinien-ne-s. »
SECOURS POPULAIRE FRANÇAIS
Une aide d’urgence pour Gaza Le Secours populaire français lance un appel à la générosité pour soutenir les actions humanitaires que ses partenaires mènent en faveur de la population meurtrie de Gaza. « La situation à Gaza est alarmante. Depuis le 30 mars, des milliers de Gazaouis manifestent le long de la clôture qui sépare l’enclave palestinienne et Israël, pour protester contre le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem et réclamer la levée du blocus autour de Gaza, qui dure depuis plus d’une décennie. Ils cherchent aussi à attirer l’attention du monde sur leur exil qui dure, pour certains, depuis 70 ans. (…) La journée du 14 mai a été la plus meurtrière dans la bande de Gaza depuis l’été 2014. Devant un tel bilan, le Secours populaire français a été alerté par son partenaire palestinien PMRS (Palestinian medical relief society), avec qui il mène des programmes de solidarité autour de la santé, de la jeunesse et de l’enfance. 40 000 euros ont été débloqués
Le SPF a débloqué 40 000 euros pour que les équipes mobiles de premiers secours de PMRS puissent acheter des médicaments et du matériel médical. Celles-ci travaillent, sur place, en 6 • Les Nouvelles 24 mai 2018
coordination notamment avec les agences des Nations Unies et l’ONG israélienne Physicians for human rights (PHR). Une fois encore, le SPF lance un appel à la générosité pour soutenir ses partenaires palestiniens et israéliens, qui œuvrent sur le terrain alors que les hôpitaux de Gaza ont de plus en plus de mal à fonctionner. Les bénévoles du SPF et les copains du Monde redoubleront d’efforts pour leur venir en aide. Ils agissent depuis des années pour soulager les souffrances des civils et leur redonner confiance en l’avenir, grâce à des actions de solidarité en faveur des enfants et des jeunes, aussi bien à Gaza, qu’en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Pas d’action sans don !
Votre soutien financier permettra à l’association d’apporter une solidarité concrète aux victimes. L’ampleur de l’aide dépendra des fonds qu’elle réussira à collecter. Par courrier en écrivant au Secours populaire français : 95 Quai de Paludate - 33800 BORDEAUX France (préciser Urgence Gaza) En ligne par carte bancaire : https://don.secourspopulaire.fr/ urgence_gaza/~mon-don/
Les Gazaouis vivent dans une prison à ciel ouvert, où les matons tirent à vue. Le peuple palestinien doit être mis sous protection de la communauté internationale.
Des dizaines de milliers de Palestiniens aux mains nues se rassemblent lundi 14 mai à la frontière avec Israël. Cette « marche du retour » exprime l’indignation et la révolte devant la tragédie des réfugiés suite à la création des l’État d’Israël, il y a soixante-dix ans. Plus de 760 000 Palestiniens s’étaient alors enfuis ou avaient été chassés. Le ministre de la Défense israélien d’extrême droite, Avigdor Liberman, annonce que l’armée emploiera « tous les moyens » pour défendre la frontière. Postés et équipés pour tirer et tuer, les soldats israéliens ne chôment pas. Ils font une soixantaine de morts et plus de 2 400 blessés, selon les chirurgiens opérant à Gaza. Un carnage. Le premier ministre israélien, Benyamin Netayahou, justifie cette horreur par le droit d’Israël à défendre ses frontières contre les agissements « terroristes » du Hamas. La violence de l’armée israélienne vise à créer une situation dans laquelle tout espoir de paix serait impossible. Disons-le tout net : le gouvernement Netanyahou se hisse au sommet de la barbarie et de la lâcheté. De la barbarie, en recyclant les épisodes les plus sanglants de l’histoire, quand des dizaines de bataillons de tireurs d’élite, stratégiquement postés le long de la frontière avec Gaza, équipés au top de la technologie de l’armement de précision, ont pour mission de choisir leurs cibles dans une foule de manifestants aux mains nues, des jeunes hommes, des femmes, des handicapés, des enfants dont l’arme la plus redoutable peut être un cerf-volant, un fumigène ou un lance-pierre… Ces soldats-là ont ordre de tirer pour tuer ou pour handicaper à vie. Ils visent, au gré de leur appréciation d’un danger supposé d’envahissement, la tête ou les articulations. Leur chef, le ministre de la Défense d’extrême droite, Avigdor Liber-
man, se félicite ouvertement de leur efficacité dans l’exécution de ce qui se révèle être un crime parfaitement prémédité. Des « francs-tireurs munis de fusils à lunette, qui permettaient de choper les gens un peu comme du gibier dans une chasse », dénonce, mardi 15 mai sur Europe 1, Elias Sanbar, historien, ambassadeur de la Palestine à l’Unesco. De la lâcheté, en se cachant derrière l’argument spécieux de la menace du Hamas, en entretenant le sentiment de peur et de péril dans la société israélienne, en tirant profit de l’irresponsabilité d’un président américain. Les hommes du Hamas sont à la manœuvre, ils poussent des vagues de manifestants à lever les fers barbelés pour amener le reste de la foule à envahir notre territoire, ressassent les autorités israéliennes. L’argument fait mouche, semble-t-il. Nombre de médias déplorent un « bain de sang », un « massacre » comme conséquence de cet « affrontement ». Et la communauté internationale de se fendre de déclarations aux accents très diplomatiques, appelant à la « retenue », exprimant une « préoccupation », ou, au mieux, « condamnant les violences de l’armée israélienne contre les manifestants », à l’image du président français. Des prêches dans le désert, en réalité. Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit en urgence, mais pour la forme. Rien n’en sortira, pas même un communiqué exigeant l’ouverture d’une enquête indépendante. Les ÉtatsUnis ont pris soin de le bloquer, lundi 14 mai. Aucun risque de contrarier la Grande-Bretagne et l’Allemagne, qui l’ont vaguement réclamé sans trop insister. Le gouvernement israélien peut continuer à tuer. Il jouit d’une impunité totale. « Tant que nous seront dans une zone de non-droit, nous aurons une répétition de ce type de drames », insiste Elias Sanbar. Pourtant, « des juridictions internationales peuvent décider de mener des enquêtes, et acheminer
vers les tribunaux internationaux les donneurs d’ordre de ce massacre. On l’a vu pour d’autres pays, il n’y a pas de raisons qu’Israël soit exempté ». Mais de ce point de vue-là, Benyamin Netanyahou peut encore dormir tranquille. Il est gracieusement servi par Donald Trump. L’installation de l’ambassade états-unienne à Jérusalem figurait parmi les promesses de campagne de ce dernier. C’est le biscuit attendu par les chrétiens évangélistes, fervents soutiens du sionisme et réservoir électoral du Parti républicain. L’initiative tombe à point nommé pour le premier ministre israélien. Elle lui permet, du moins pour l’instant, de redorer son blason et de faire diversion à l’heure des enquêtes le concernant pour corruption. Reste une donnée, et pas des moindres : les manifestations palestiniennes sont, cette fois, fondamentalement le fait de la société civile. C’est le cri de révolte et de désespoir des Gazaouis, des ces jeunes, surtout, de ces familles abandonnés par le reste du monde dans une enclave ravagée par le dénuement et la misère. Israël ne fait pas la guerre au Hamas. « Depuis plusieurs semaines, l’armée tire sur des civils, des citoyens qui manifestent dans leur pays », dénonce le porteparole des députés communistes, Pierre Dharréville. « La situation appelle des condamnations franches, qui ont beaucoup tardé de la part de l’exécutif de notre pays », jugeant qu’il est temps pour la France de « sortir de cette diplomatie molle ». Les massacres de Gaza mettent en effet la communauté internationale au pied du mur de la seule indignation. Nadjib Touaibia, l’Humanité Dimanche du 17 au 23 mai 2018
PCF MEETING À LA FÊTE DE L’HUMANITÉ GIRONDE
PCF BÈGLES
Olivier Dartigolles : « Ce qui se passe est extraordinaire »
Fête de la morue 1, 2 et 3 juin 2018
Le porte-parole national du PCF, Olivier Dartigolles, était invité à s’adresser aux visiteurs de la fête de l’Humanité Gironde pour le traditionnel meeting du dimanche après-midi, après l’introduction du secrétaire départemental, Sébastien Laborde, et une intervention du syndicaliste cheminot, Mehdi Delaplace (lire page 5). Après avoir rappelé ses liens avec la Gironde et félicité les artisans, les militants de la fête, le premier message d’Olivier Dartigolles s’est adressé « à nos frères palestiniens », femmes, enfants, civils « massacrés par l’armée du gouvernement israélien ». Il a appelé la France et l’Union européenne à réagir « à la hauteur de l’extrême gravité des événements des derniers jours », en mettant sous protection de la communauté internationale le peuple palestinien et à agir en reconnaissant l’État palestinien avec Jérusalem Est comme capitale. Il n’a pas manqué d’adresser aussi un salut fraternel à l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, toujours emprisonné. Le porte-parole du PCF s’est ensuite attaqué à la « récente séquence diplomatique d’Emmanuel Macron » : « celui qui se croit le nouveau Kennedy français a démultiplié les signes d’affection, de complicité jusqu’au ridicule pour, au final, un résultat nul ». « La décision unilatérale des États-Unis à sortir de l’accord nucléaire iranien ouvre une période de tous les dangers avec des risques considérables : une nouvelle course à l’armement nucléaire doublée par une guerre commerciale dominée par le dollar. » Le PCF appelle à « un nouvel équilibre international – délesté du poids de l’unilatéralisme nord-américain ‑ au sein duquel l’Union européenne tiendrait un rôle prépondérant pour la paix et le désarmement, en ouvrant la voie à une sortie de l’OTAN, en proposant la dénucléarisation de l’ensemble du Proche et Moyen Orient et en recherchant de nouvelles coopérations ». De grands rendez-vous sur ces enjeux sont annoncés pour la prochaine fête de l’Humanité à La Courneuve. Olivier Dartigolles est revenu longuement sur la bataille des cheminots. « Il y a quelques mois, a-t-il
expliqué, quand nous avions croisé des représentants de la République En Marche, ils étaient assez arrogants. Ils pensaient, je vous l’assure, que l’affaire serait pliée en quelques jours, via les ordonnances. Ils comptaient sur un désintérêt de l’opinion publique, sur l’ isolement des cheminots et même leurs divisions. Ils ne voulaient absolument pas d’un débat de fond sur la question du ferroviaire public. » « Comme sur l’ensemble des autres réformes engagées, le gouvernement refuse une véritable concertation. La discussion parlementaire qui va s’ouvrir au Sénat est très importante. Les sénateurs et sénatrices communistes travaillent depuis pas mal de temps en direct avec les organisations syndicales pour déposer les amendements dont le mouvement social a besoin. Nous serons le matin même dans certaines gares et nous ferons des retours aux cheminots sur la manière dont les choses se seront passées au Sénat. Mais le cœur de la bataille reste de gagner les consciences du plus grand nombre au fait que cette réforme va dans le mur, qu’elle aurait des conséquences très douloureuses, que nous ne souhaitons pas le statut quo mais qu’il y a une autre réforme à proposer ». « La direction de la Sncf, toute honte bue, disait que 80 % des cheminots défendaient la réforme, nous verrons ce qu’il en est avec le résultat de la vot’action. La direction de la Sncf a ensuite remis en cause sa légitimité car la réforme ne concernerait pas que les cheminots. Nous sommes d’accord, nous disons chiche ! Puisque ça concerne l’ensemble du pays, nous sommes favorable à un référendum sur l’avenir du ferroviaire français ». La « Nation start-up, celle des premiers de cordée, des bien nés, des bien connectés, des influents y compris les évadés fiscaux », la France de Macron qui « nous a souvent donné la nausée au cours de l’année écoulée, notamment avec la loi Asile et Immigration », la suppression de l’ISF, l’augmentation de la CSG pour les retraités, les actionnaires gavés de dividendes, la verticalité du pouvoir, le refus de toute concertation, la volonté d’affaiblissement du Parlement… Le dirigeant communiste a fait le tour des masques qui sont tombés. « Cette politique désastreuse est entrée en confrontation directe avec l’exigence de satisfaction des besoins humains et
sociaux. Oui, ça craque de partout. Le capitalisme dans sa phase actuelle n’est plus en capacité de faire face à l’ampleur des contradictions, des antagonismes d’ intérêts entre une minorité et le plus grand nombre. (…) Des pans entiers de notre société sont à l’os, au bout du bout… » Il évoque la situation de l’hôpital, de l’université, des quartiers… « Lorsque j’ai écrit Macron, entreprise de démolition, poursuit-il, j’ai dû rendre le manuscrit mi-novembre l’année dernière, à ce moment-là je ne m’imaginais pas un tel printemps. Ce qui se passe est extraordinaire. Alors bien sûr, c’est âpre, difficile, parfois douloureux parce que le rapport de force idéologique, politique, médiatique reste difficile, parce que les monstres refont surface, avec des recompositions politiques comme en Italie où nous nous demandons comment tout ça va évoluer. Mais pour autant, notre société française a une passion pour l’égalité. Il y a une aspiration populaire qui cherche la brèche pour vivre mieux ensemble, pour ne pas avoir peur du lendemain, pour se dire que les enfants pourront faire leur vie… ». Pour Olivier Dartigolles, il faut travailler à une amélioration rapide et conséquente du rapport de force ce qui passe par œuvrer à l’unité à partir des luttes engagées, en agrégeant les forces et que cela fasse événement. « Face à la détermination de Macron à passer en force, nous avons besoin pour avancer, pour marquer une étape dans l’opposition à sa politique, de réussir en grand la journée du 26 mai. Pour ce qui concerne le Parti communiste français nous étions présent dès la première réunion, à l’initiative d’Attac et de la Fondation Copernic. De réunion en réunion, nous avons été de plus en plus nombreux jusqu’à réunir aujourd’hui plusieurs dizaines d’associations, de collectifs, d’organisations syndicales et politiques. Il faut mesurer l’événement. Macron ne s’attendait absolument pas à cela. C’est un front de mobilisation, de riposte, uni, progressiste, avec des grands syndicats, avec enfin après les divisions un front politique qui se met en place, avec les associations qui sont au plus dur de la lutte face à Macron. Il a fallu un objectif politique commun, celui de l’égalité sociale, de la fraternité et de la solidarité. Le 26 va être un événement politique et social face à Macron et sa cordée. Ce sera bien sûr un point d’étape, le début d’un processus (…). Nous avons besoin de le réussir et de le faire grandir. » Il y a dans notre pays « des ressources considérables pour prendre la bonne direction et remettre notre pays sur les rails d’une égalité réelle, d’une belle fraternité comme celle que nous avons partagée sur cette fête de l’Humanité Gironde. À toutes et tous, bonnes luttes, il y a le 22, le 24, le 26 et tout ce qui viendra après ! » à conclu le porte parole national du PCF. C.D.
Comme chaque année, les communistes de Bègles ouvrent leur Restaurant La Morlache, à l’occasion de la fête de la Morue, au local de section : 12, rue du Prêche à Bègles. Téléphone pour réserver : 05 56 49 44 79 lamorlachebegles@orange.fr Au menu : - Entrées : macédoine de légumes à la morue et aux fruits de mer OU parmentier de morue aux cèpes - Plats : bouillabaisse de morue aux moules OU pavé de morue à la toscane - fromage de brebis des Pyrénées avec sa confiture de cerises noires - dessert. Prix du menu : 18 euros. Tarif de groupe à partir de 10 : 15 euros par repas. Menu enfant (8 euros) : crudités, steak haché, frites, fromage de brebis, dessert. Animation ou spectacle VOTE-ACTION
Au Porge, ma poste j’y tiens Depuis le 9 mai, la Poste du Porge voit ses heures d’ouverture réduites de plus de 25 % et c’est le facteur, après sa tournée, qui est chargé de la réception du public l’après midi, de 14h à 17h, avec des horaires qui ne correspondent pas aux besoins de la population active. Nous pensons, devant une telle désorganisation, que la prochaine étape sera la fermeture totale de notre bureau de poste. Les usagers de la Poste, réunis à notre appel le 14 mai, ont décidé de se battre pour le maintien d’une Poste de plein exercice au Porge qui se justifie pleinement par un accroissement de population de 4 % par an et la fréquentation touristique en période estivale. Ils demandent à la municipalité d’effectuer les travaux nécessaires dans ce local municipal, notamment en terme d’accessibilité, et de soutenir notre action. Pour nous faire entendre, nous avons prévu un rassemblement devant la poste samedi 25 mai à 10h et d’utiliser la pétition mise à disposition comme un vote-action sur le mot d’ordre : ma poste j’y tiens ! Pour l’Espace citoyen du Porge, Henri Le Men SECTION DE MÉRIGNAC
Tirage de la bourriche Numéros gagnants, billets de couleur jaune : N° 2, N° 31, N° 40, N° 36 Numéros gagnants, billets de couleur verte : N° 52, N° 34, N° 65, N° 91 Numéros gagnants, billets de couleur orange : N° 40, N° 6, N° 18, N° 54 Pour le retrait des lots, merci de prendre contact avec : M. Jean Riols : 06 48 62 88 52 ou Joël Girard : 06 22 59 42 57 ou Alain Lamaison : 05 56 97 93 36
SOUSCRIPTION
Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soitil, contribuera effica- cement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF, lance une souscription afin de mener nos prochaines échéances politiques, notre objectif est de 70 000 euros.
Les Nouvelles 24 mai 2018 • 7
CULTURE & SOLIDARITÉ LA 23e ÉDITION DE LA FÊTE DE LA MORUE N’EN DÉMENTIRA PAS :
Entre Bègles et la Morue, c’est une longue histoire !
CHRONIQUE par Jeanne R.M.
« Sous les pavés de 1968 »
Elle a commencé il y a bien longtemps, lorsque des femmes ouvrières s’employaient à saler le cabillaud, pêché au large de l’Islande et des Terres-Neuves pour en faire de la morue. Aujourd’hui encore, les béglais continuent à faire vivre ce patrimoine à travers un moment festif. Du théâtre, des concerts, des ani-
mations, des ateliers de cuisine, des dégustations pour se régaler les papilles et les pupilles. L’occasion de se retrouver en famille, entre amis, pour déguster la Morue sous toutes ses formes, danser au rythme des nombreux artistes présents ou s’émerveiller des spectacles joués dans les rues. La Fête de la Morue est une fête entièrement gratuite, ouverte à tous et
pour tous, un rendez-vous annuel à ne pas manquer, sans oublier de s’arrêter au restaurant des communistes, La Morlache, (lire page 7). Le programme sur : www.fetedelamorue.com et sur les réseaux sociaux.
MAI 68 À BACALAN
Manifestation de mots
Dans le cadre de la Fabrique du Citoyen, « 1968-2018 : 50 ans de changements sociaux », Manifestation de mots, bibliothèque de Bacalan, rue Achard. 11h : déambulation et lecture musicale « Mais 68, la littérature en mouvement » par Brigitte Giraud, Dominique Boudou, Gérard Hello, Marc Buffan… avec l’association « la sortie des artistes ». 12h : pique-nique littéraire avec l’association Gargantua autour d’oeuvres des ateliers d’enfants et parents conduits par la plasticienne Françoise Le Garroy. 14h30 : table-ronde « mai 68 Bordeaux en grève » avec Alexandre Fernandez, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Bordeaux-Montaigne, Lucien Gay, Institut d’Histoire sociale Bordeaux Aquitaine, André Courbé, responsable des jeunes CGT 33 en 1968, des retraités du Port, de la Saft, de Gaz de Bordeaux… animé par Vincent Maurin, vice-président de « Vie et Travail à Bacalan ». 16h : chants de luttes par la chorale des amis de l’armée… dont L’Hymne des Femmes, Le Chiffon rouge et L’Internationale. BORDEAUX
Fête de la solidarité Samedi 2 juin, place Saint-Michel à Bordeaux. Avec les enfants et les familles sans papier, les demandeurs d’asile et mineurs isolés. 18h : chants d’exil et parrainages républicains
Trois degrés ce matin, frileux. Il est prévu que ça se réchauffe dans la journée. Pancrace dort toujours, à côté de moi, collés-serrés dans les travées de ce qui étaient, il y a encore quelques semaines, nos rangées de salles et d’amphis, enroulé dans son sac de couchage, ronflotant le bienheureux, il a veillé tard, l’assemblée générale qui n’en finissait pas, l’astreinte, la garde. Je suis fourbue mais heureuse de le sentir tout contre mon dos, il a l’air si jeune ce combattant. Je l’attends, il se réveillera et nous y retournerons. Mamert est revenu complètement ivre, plus qu’hier, il supporte de moins en moins la pression, ce gouvernement qui nous méprise, son taureau ascendant gaulliste ne le protège plus, il vrille, dévisse, perd le nord, boussole démagnétisée, il erre dans le doute et les limbes de l’illégitimité. À genoux, prières et rogations, faites-lui revenir, à défaut de juste jugement, non les semailles ni les blés, mais la raison à notre président. Servais et Estelle, fidèles à eux-mêmes, nous apportent du café, chaud fumant, espoir aromatique d’un monde parfumé de mélanges et de saveurs, réveils de nos papilles et de nos sens pour cette nouvelle journée, longue d’attente et de barricades. Je ne me souviens plus de l’heure exacte, ni de cette goutte d’eau qui fit basculer notre coupe déjà pleine de toutes ces générations de mai, accumulées, inécoutées, au sacrifice du savoir, coupant l’intelligence du sabre de la finance, acéré, très affuté ces dernières années. La télé annonça vite les casseurs, la minorité de bandits et de canailles qui foutent le feu aux autobus et ensanglantent la fac. Une propagande d’une grande finesse, amalgamant nos désirs d’un monde où chacun pourrait continuer d’apprendre et de chercher et leur crainte d’un monde égalitaire, faisant de leur grandeur une relativité toute terrestre. Le bruit assourdissant de leurs bottes sur les carreaux des couloirs, leur matraque frappée contre leur Plexiglas, petits Davids et petits cailloux, nous sommes tous palestiniens, contre Goliaths aveugles et sourds. Ils sont entrés, illégalement, inconstitutionnellement. Boxeurs, molestants, cogneurs, ils m’ont mise à terre. J’ai mal au ventre, il faut que je me calme un peu, les barricades, les manifs, les debout sur les bureaux et les cris d’on en veut pas de cette loi-là contractent mon ventre arrondi. Elle est prévue pour l’automne notre petite fille d’hiver. Une thèse et un bébé à préparer, un loi inique à faire sauter, une drôle d’année qui se répète à toutes les décades, en ces mais fleurissant les bois verts de leurs muguets. Le cinquième mois de l’année et le cinquième de notre première grossesse, un bébé aux couleurs de l’amour pas de la guerre, de la plage sans pavé. Un bébé sans entrave, qui choisira ses barricades et son terrain de jeux, où les couleurs de sa vie rimeront celles de l’arc-en-ciel, et en mai, fais ce qu’il te plait, ma fille !
19h : repas du monde, en musique avec la participation de messieurs Zeqiri et Zela, et l’ensemble vocal Lyra 20h : concert Jok’in’peace (rock)
49 jours, carnets d’une faiseuse d’anges
21h : bal traditionnel avec le Folk gang amadeus Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde, M. Lavallée Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0123 C 85932
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