Nouvelles N° 2258

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Jeudi 7 juin 2018 - N° 2258 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

RETRAITÉ-E-S TOUJOURS EN LUTTE MANIFESTATION LE 14 JUIN, 10H PLACE PEY-BERLAND À BORDEAUX

GLYPHOSATE

CONGRÈS DU PCF

FÊTE DE L’HUMANITÉ 2018

Stop ou encore ?

Européennes et base commune

Au service des causes communes

P.2

P.6 et 7

P.8


ACTUALITÉ LE COLLECTIF BORDELAIS POUR LES DROITS DES FEMMES

GLYPHOSATE :

Un premier « caféministe » !

Stop ou encore ?

Communiqué. « Un “caféministe” qu’est-ce que c’est ? C’est se retrouver ensemble dans un cadre bienveillant pour discuter, échanger nos expériences et partager nos connaissances. Pour ce premier rendez-vous nous discuterons du sexisme ordinaire, pour mieux le reconnaître… et le combattre ! C’est aussi l’occasion d’avoir un espace de liberté et d’auto-formation pour échanger autour de l’actualité du mouvement féministe, des droits des femmes et des très nombreux projets en ce moment à Bordeaux ! » Mercredi 13 juin, de 19 à 22h, Le Bistroquet, 173 cours de l’Yser à Bordeaux. DIPLOMATIE FRANÇAISE

Netanyahou go home !

Comme ici, à Bordeaux mardi soir, de nombreuses voix se sont élevées contre la venue du premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou. Ci-dessous, des extraits de l’édito de l’Humanité de mercredi par Jean-Emmanuel Ducoin. « Les mots ont un sens. Les actes aussi. Celui de dérouler le tapis rouge, ici et maintenant, à un homme passible de l’accusation de crimes de guerre devant la Cour pénale internationale nous laisse un profond sentiment de déshonneur. Depuis mars dernier, l’armée israélienne obéit aux ordres, elle tue aveuglément et mutile les Palestiniens de Gaza, qui manifestent pacifiquement pour le respect de leurs droits fondamentaux. (…) Même le secrétaire général de l’ONU a réclamé une “enquête indépendante” sur l’usage des balles réelles. Est-il nécessaire de rappeler que le pouvoir israélien viole tous les chapitres du droit international depuis si longtemps que des générations entières de Palestiniens n’ont jamais connu autre chose que la ségrégation, l’exclusion par la force et la misère ? Oui, nous pouvons et devons critiquer la politique colonialiste du gouvernement israélien, sans être taxés de l’infamant procès d’« antisémitisme ». Eh oui, nous déclarons que Netanyahou est un assassin. Il en va des droits humains élémentaires, niés aux Palestiniens. Voilà pourquoi le premier ministre israélien n’est pas le bienvenu en France. (…) Nous assumons d’écrire et de crier, comme nos aïeux dans d’autres grands moments de l’Histoire : Netanyahou, go home ! » VITICULTURE

Face aux intempéries, le Modef propose un régime mutuel d’assurances Le Modef a apporté son soutien aux viticulteurs et producteurs qui ont perdu une nouvelle fois leur récolte avec les violents orages de grêle qui se sont abattus sur la façade de l’ouest du pays. « Parmi tous les risques auxquels sont confrontés les paysans, l’aléa climatique est le plus incontrôlable, écrit le syndicat agricole. Les paysans font les frais d’importantes calamités mettant à mal pour beaucoup la pérennité de leur exploitation ». Le MODEF demande donc le déclenchement de la procédure de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle avec une prise en charge à 100 % des pertes subies par le Fond national de gestion des risques en agriculture (FNGRA) sur les surfaces agricoles sinistrées. « Le contexte actuel devrait inciter l’État à revenir au principe juste et efficace d’assurance mutuelle publique de gestion et de prise en compte de l’ensemble des risques en agriculture », poursuit le Modef. Le syndicat demande la création d’un régime mutuel d’assurance aléas climatiques et sanitaires prenant en compte l’ensemble des acteurs économiques encadré par l’État. Cette caisse mutualiste d’assurance basée sur le régime des calamités agricoles ferait appel à la solidarité avec : - un financement mettant à contribution les agriculteurs, l’État, l’agroalimentaire, la grande distribution et les banques à raison de 25 % chacun, - un montant d’indemnisation équivalent à 100 % des pertes subies. « L’objectif de cette caisse serait de faire en sorte que les petits et moyens exploitants puissent bénéficier d’indemnisation en cas de sinistre. Il nous faut revenir aux principes de service public basés sur la solidarité avec partage des risques, l’égalité de traitement, l’équité des financements et une gestion démocratique et mutualiste ». 2 • Les Nouvelles 7 juin 2018

Le glyphosate a encore fait parler de lui au détour d’une séance de nuit vers 1h du matin quand la démocratie est en sommeil devant quelques 85 députés sur 577… Oui la démocratie est malmenée, les lois sont bâclées et passées au pas de charge jusque tard dans la nuit, samedi et dimanche compris, et juste une poignée de députés godillots suffisent pour entériner et repousser les amendements gênants… Or un amendement – issu d’une cinquantaine de députés LREM voulait que soit inscrit dans la loi Alimentation l’engagement pris par Macron de sortir du glyphosate sous 3 ans (ce qui était déjà trop) – a été présenté au cœur de la nuit et a été brutalement repoussé. De quoi a peur le gouvernement ? Pourquoi une fois encore reculer face à un danger avéré qui menace la santé au quotidien des salariés agricoles et viticoles, les riverains et nos enfants dans les écoles ! Comment après avoir annoncé l’interdiction du Glyphosate – dont l’Organisation Mondiale de la Santé atteste que c’est bien un produit cancérogène – sous 3 ans, sa majorité peut-elle faire un tel retour en arrière ? Cette majorité n’est même pas capable d’imposer son propre amendement visant à réglementer, voire interdire, les pesticides près des

maisons et recule face à l’offensive de la droite et du centre qui a fait feu de tout bois à l’Assemblée pour que cette interdiction à 3 ans ne soit pas inscrite sur la loi. Aujourd’hui, nous avons des députés LREM qui fuient leurs responsabilités, notamment celui du Médoc. Aujourd’hui, des salariés et des riverains médocains mettent leur santé en péril et les députés le savent mais préfèrent attendre une éventuelle alternative qui tomberait du ciel. C’est irresponsable ! Aujourd’hui, on regarde du coté de Bayer pour savoir s’ils ont une molécule de substitution que les autorités pourraient homologuer. La vraie question qu’il faut poser, c’est : est-ce que il peut y avoir une agriculture sans glyphosate ? Le lobbying de Bayer et de la FNSEA fait dire aux pouvoirs publics que ce n’est pas possible, or c’est faux et nombre d’exploitations agricoles et viticoles en font la preuve aujourd’hui en passant en bio avec des productions qui permettent largement de vivre mais mettant en danger le modèle économique des firmes de la chimie. Nos députés ne veulent pas barrer la route à la chimie en agriculture et mettent en danger les populations sciemment. Pointons aujourd’hui les vrais responsables, et cessons de stigmatiser les salariés qui pulvérisent dans leurs tracteurs ou les petits

viticulteurs qui essaient, tant bien que mal, de s’en sortir. Aujourd’hui cette majorité refuse de changer de modèle agricole, et préfère laisser la main au lobby chimiste. Cette majorité recule sur les aides au bio et n’a aucune volonté de promouvoir une agriculture propre et assurant des revenus dignes à nos agriculteurs et une alimentation saine aux consommateurs. Les pouvoirs publics, l’Assemblée nationale avec la loi, doivent interdire les produits dangereux et engager une réforme de fond pour réinventer la filière agricole depuis sa formation jusqu’à ses modes de productions. Nous devons accompagner le monde agricole vers de nouvelles pratiques qu’attendent les consommateurs, le volontariat ne suffira pas, il faudra instaurer des crédits incitatifs et de la formation pour que la chimie cesse d’empoisonner nos sols et notre alimentation. Cette loi Alimentation passe à côté de tous ces grands enjeux. Il faudra donc continuer à se battre, dans nos campagnes pour que riverains, agriculteurs et viticulteurs puissent vivre ensemble sans suspicion ou malaise mais bien dans la défense des terroirs communs, du bien vivre et bien manger et donc du bien produire. Stéphane Le Bot

LOI AGRICOLE ET ALIMENTAIRE

Les agriculteurs toujours en proie à la libre concurrence Lors du débat à l’Assemblée nationale de la loi agricole et alimentaire, Sébastien Jumel pour le groupe Communistes, républicains et citoyens (CRC) a dénoncé « un texte bien fragile, qui déçoit profondément les agriculteurs de France, ces mêmes agriculteurs qui l’attendaient avec beaucoup d’espoir après les heures de co-élaboration dans le cadre des États généraux de l’alimentation ». « Les députés communistes, a rappelé Sébastien Jumel, ont abordé le débat sur ce projet de loi avec certaines priorités : permettre aux agriculteurs de vivre dignement du fruit de leur travail, redonner espoir à la jeune génération, mettre un terme à la course à l’agrandissement au profit d’une agriculture constituée de petites et moyennes fermes, pourvoyeuses d’emploi, et reconnaître la spécificité des outre-mer. En définitive, votre texte ne répond pas aux attentes ni inquiétudes les plus profondes sur la question du prix rémunérateur. Rien ne permet d’affirmer que les agriculteurs auront la main sur la définition des prix et obtiendront demain un revenu décent. Vous avez une nouvelle fois fait le choix de privilégier la loi du marché et non la loi qui protège. Alors qu’à l’image

de tous les groupes de cet hémicycle, nous étions venus animés d’une volonté constructive, votre majorité a une nouvelle fois fait la démonstration de son dogmatisme en refusant le principe d’une loi qui régule, au niveau national comme européen ». « Les bonnes intentions qui vous animent, monsieur le ministre, ne suffisent pas, poursuit le député. Nos agriculteurs sont aujourd’hui la proie des logiques mortifères de la libre concurrence. La négociation des traités de libre-échange comme le CETA – l’accord économique et commercial global, auquel vous avez trinqué – ou l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur aggravent la menace, tandis que la politique agricole commune se réduit progressivement comme peau de chagrin. Vous appelez à la patience et à la concertation, mais nos agriculteurs n’ont plus le temps. Ils sont pris à la gorge : 30 % d’entre eux gagnent moins de 350 euros par mois ». Des bonnes intentions mais sans effets pour protéger les agriculteurs, c’est aussi ce que relève de cette loi Frédéric Faux, salarié agricole à Captieux, syndicaliste CGT. « Cette loi n’apporte rien. Au moins sur le blé, le colza, les céréales, il faudrait arrêter la spéculation, que les prix ne soient plus en bourse. Aujourd’hui les prix sont

mondialisés mais aux États-Unis, les agriculteurs sont super subventionnés. Je ne suis pas anti-européen, je pense même que l’Europe pourrait être une bonne chose pour les marchés intérieurs mais, aujourd’hui, il y a une concurrence déloyale au sein même de l’Europe. Il n’y a aucune harmonisation des coûts sociaux, environnementaux. Des molécules interdites depuis 20 ans en France, dans les produits phytosanitaires, sont toujours utilisées en Espagne et les produits importés en France. Le prix des fraises peut être du simple au double entre la France et l’Espagne. La plupart des ventes de fruits et légumes passe par les grandes surfaces commerciales. Or, cette loi sera sans effet pour protéger les producteurs face à la grande distribution. Ils peuvent garantir un prix plus élevé mais baisser le tonnage pour se fournir davantage en Espagne. Il faudrait imposer un tonnage minimum mais l’Europe s’y opposerait sans doute. » Au bout de la chaîne, c’est la précarité quasi généralisée, les maladies professionnelles, les réinsertion impossible à 50 ans des salarié-e-s agricoles, des coûts sociaux « jamais pris en compte », sur lesquels Frédéric Faux est intarissable. Nous y reviendrons. Christelle Danglot


ACTUALITÉ

Editorial

BLANQUEFORT

Les Ford iront à Cologne

La CGT avait appelé à une manifestation devant la Maison de l’industrie de Bruges pour exprimer son soutien aux salariés de Ford, alors que se tenait une réunion paritaire regroupant syndicats de la métallurgie et membres du patronat (UIMM).

D’après le journal Sud Ouest du 2 juin, les syndicats de Ford Blanquefort prévoient une action devant le siège européen du groupe. Une annonce qui a fait bouger l’entreprise, d’après le site Objectif Aquitaine.

opérateur sur le double embrayage, salarié dans l’entreprise depuis l’âge de 18 ans. Il fut également, pendant plus de trois ans, secrétaire du CE de Blanquefort. Devant le conseil de groupe

« Quatre syndicats ouvriers de Ford Aquitaine industries (FAI) ont décidé de faire le déplacement jusqu’à Cologne (Allemagne), devant le siège de Ford Europe, pour plaider la cause de l’usine de Blanquefort. Une cinquantaine de personnes devraient donc prendre le train pour mener cette action, le jour du Comité d’entreprise européen de Ford (CEEF), le 20 juin prochain. Les représentants de la CGT, CFTC, FO et CFDT, espèrent ainsi obtenir davantage d’informations sur l’avenir du site girondin. Ils vont aussi demander, une nouvelle fois, au constructeur américain de poursuivre son activité en Gironde. Ils espèrent obtenir, pour financer ce voyage, le soutien des collectivités locales. Un seul membre de la délégation participera à ce conseil de groupe. Il s’agit de Gilles Penel (CGT), secrétaire adjoint du Comité d’entreprise de Blanquefort, qui est aussi conseiller municipal. Âgé de 48 ans, il est

La première mission de Gilles Penel consistera à convaincre les syndicats des autres pays européens (Angleterre, Allemagne, Espagne, Roumanie, Belgique) de soutenir les Blanquefortais. Le jour J, il lira une déclaration dans laquelle il sera question de l’Ecosport, ce nouveau SUV, fabriqué en Roumanie pour le marché indien, qui doit être équipé de la boîte de vitesses automatique (6F35) actuellement fabriquée à Blanquefort. “Ford a décidé d’équiper ce véhicule de transmissions provenant des États-Unis alors que nous avons tout à fait les moyens de poursuivre la production, sans investissements supplémentaires”, expliquent d’une seule voix Gilles Penel et Gilles Lambersend, le secrétaire du CE. “En fait, Ford a les moyens de rester à Blanquefort, la volonté de ne plus investir dans le site est simplement stratégique”, répètent les deux élus du CE. « Le marché de l’Ecosport pourrait porter sur 200 000 boîtes de vitesses

par an. Actuellement, à Blanquefort, la production de la 6F35 qui équipe notamment les Mondéo, les Kuga et les Transit connect, est passée au 1er juin de 420 à 360 par jour. » Et même si l’option d’une reprise industrielle n’a pas leur préférence, les deux syndicalistes mettent en avant un autre argument : « Cette hausse de production permettrait d’assurer la transition avec un éventuel repreneur et de prendre le temps de la réflexion. » Les dirigeants de Ford en Gironde cette semaine

« Nous voulons sauver un maximum d’emplois mais aujourd’ hui nous sommes confrontés au silence de Ford et à celui du délégué interministériel, Jean-Pierre Floris, qui ne nous dit rien de son entrevue avec la direction de Ford Europe », regrettait Gilles Penel. Mais voilà qu’alors que la tenue d’un comité de suivi était annoncée le 13 juin, les syndicats de Ford Aquitaine Industries (FAI), à Blanquefort (Gironde) ont appris ce lundi en fin de matinée qu’un comité d’entreprise extraordinaire aurait lieu cette semaine, jeudi 7 juin. « L’ordre du jour est flou. Il s’agirait de parler de l’avenir de Ford Aquitaine Industries, sans plus de précisions, avec deux représentants de Ford Europe : Kieran Cahill, qui est le directeur industriel des usines fabriquant des moteurs et des transmissions en Europe, et Steve Evision, directeur des ressources humaine de Ford en Europe », recadre pour La Tribune Gilles Lambersend. Les syndicats se réjouissent de l’agitation chez la direction de Ford Europe, après 3 mois de silence, sans doute provoquée par l’annonce de l’action devant le siège européen à Cologne. C.D. avec Sud Ouest et le site Objectif Aquitaine

RÉFORME FERROVIAIRE

Le texte à la loupe Sous la pression de la grève des cheminots, les sénateurs ont réécrit en partie la réforme ferroviaire. Sans ébranler le triptyque contesté à base de concurrence, de fin du statut de cheminot et de passage de la SNCF en société anonyme. Alors que le Sénat a validé mardi, par 240 voix pour, 85 voix contre et 18 abstentions, une nouvelle mouture de la réforme ferroviaire du gouvernement, après une première adoption du texte par l’Assemblée nationale en avril dernier, peut-on réellement parler d’« avancées » ? Non, répond franchement la CGT. Ouverture à la concurrence, fin du recrutement au statut pour les nouveaux cheminots et transformation juridique de l’entreprise SNCF, rien n’est venu ébranler le triptyque gouvernemental sur lequel repose son « nouveau pacte ferroviaire ».

Reste que, sous la pression de la grève des cheminots deux jours sur cinq depuis le 3 avril, la Haute Assemblée a redessiné, voire réécrit, les contours de quelques points précis. C’est d’ailleurs là, pour Thomas Cavel, secrétaire national de la CFDT (qui avait déposé 42 amendements sur le texte initial), un motif de « fierté », celui « d’avoir réussi à faire bouger un peu le gouvernement ». Il s’agit de quelques droits précisés sur fond d’ouverture au privé concernant les conditions de transfert. Mais le gouvernement est resté inflexible sur la question du passage d’établissement public en société de droit privé de la SNCF. Tous les amendements déposés par le groupe CRCE (communistes et écologistes) s’opposant à ce changement ont été rejetés par principe. La question de la reprise par l’État de tout ou partie de la dette abyssale qui plombe le système ferroviaire, de plus de 50 milliards d’euros cumulés,

a fait l’objet d’un véritable chantage à la casse sociale de la part du gouvernement. C’est finalement 35 milliards qu’il s’est engagé à remettre dans son escarcelle. Un signe « certes positif », estime la CGT, mais qui « a besoin d’être précisé ». Sur la question de la dette comme sur beaucoup d’autres, le gouvernement continue de jouer du flou et des approximations. Et alors qu’une commission mixte paritaire (CMP, composée de députés et de sénateurs) doit se réunir le 13 juin pour élaborer une version de compromis du texte commun à l’Assemblée nationale et au Sénat, l’ensemble des organisations syndicales appelle les cheminots à maintenir leur vigilance et à poursuivre le mouvement. Mardi soir débutait la quatorzième séquence de grève du plus long mouvement social de l’histoire récente de la SNCF.

Élargissons les fenêtres de l’espoir

Tous les secteurs touchant à notre vie quotidienne se trouvent violemment touchés par la politique ultra libérale menée à marche forcée, y compris avec cynisme, par Macron, son gouvernement et sa majorité. En effet, rien ne trouve grâce à cette équipe au seul service de la Finance. Tout est marchandisation, comme la santé (de la naissance à la fin de vie) qui pourtant devrait être une priorité pour une société humaine, tout comme l’enjeu de l’école et de la formation devant donner à tous le droit au savoir. Quant à la question de l’emploi, elle est broyée par sa soumission à la mise en concurrence de tout échange et production, débouchant ainsi sur le duo chômage et précarité, brisant tant de vies qui peuvent de moins en moins bénéficier du bouclier social que devraient être nos services publics. Ainsi, combien sommes-nous, actifs, chômeurs, précaires, étudiants, retraités à subir cet étau financier, véritable couperet de classe par un pouvoir monarchique piétinant avec mépris tous nos droits ? Sinon toutes et tous, du moins des millions et des millions se rapprochant chaque jour des 99%. C’est bien avec et dans cet espace humain que nous pouvons construire ces fenêtres de l’espoir et rendre toute lisibilité d’un PCF utile. Utile pour transformer leur colère en forces de rassemblement, de luttes contre toutes ces injustices notamment face aux richesses accumulées comme, par exemple, les 80 milliards se cachant dans les paradis fiscaux. Les injustices criantes, insoutenables et les portes pour les dépasser, nous pouvons, avec toutes ces victimes, construire des solutions ouvrant une vie meilleure pour toutes et tous. Le Parti Communiste, de par ses racines, sa force militante, l’expérience de ses élus peut être une force décisive de large rassemblement portant des propositions capables de redonner sens à l’Humain d’abord. C’est ce que nous rencontrons avec nombre de salariés en lutte émancipatrice tant ils défendent l’avenir de leurs entreprises, de leur emploi, de leur dignité mais aussi, tout autant, celui et celle des usagers. Les luttes des cheminots, comme celle des postiers en sont des exemples porteurs de ces fenêtres de l’espoir. C’est bien au cœur de cette vie rebelle pour cette vie belle que nous tous, communistes, continuons à nous engager dans notre congrès pour qu’il porte la visée extraordinaire d’un PCF porteur des lumières de l’espoir.

Max Guichard membre de l’exécutif du PCF 33

Avec l’Humanité du 5/06/18 Les Nouvelles 7 juin 2018 • 3


RETRA VIRTUELLE OU PHYSIQUE…

RÉFORME

La consultation lancée par le gouvernement s’avère floutée

Macron lance le chantier du big-bang des retraites

Derrière la plateforme Internet de consultation des citoyens ou des quelques « ateliers participatifs » organisés, l’ambiguïté règne. Sur Internet ou via des « ateliers participatifs », le gouvernement incite les Français à donner leur avis sur la future réforme des retraites. Cette « consultation citoyenne » est lancée jeudi par le gouvernement sur le site www.participez.reforme-retraite. gouv.fr. Chacun pourra y « réfléchir aux différents scénarios », « voter, commenter, proposer de nouvelles pistes » sur une dizaine de thèmes imposés comme l’âge de départ, adapter les retraites aux nouvelles formes de travail, ou encore les inégalités femmes-hommes. « Ce site participatif a été réalisé grâce à la plateforme innovante de participation Cap Collectif, selon les principes de la démocratie ouverte », proclame le site gouvernemental. Si le discours s’affiche moderne, articulé autour du triptyque « transparence, participation, collaboration », il n’y est nulle part indiqué comment seront prises en compte les contributions des citoyens. Comment sont pondérées les réponses qui par exemple s’écartent de la moyenne des avis reste un secret de fabrication du prestataire. La façon dont les algorithmes, ces différentes étapes qui mènent à un résultat à partir des contributions fournies en entrée, sont conçus n’est

pas publique. D’ailleurs, animant une consultation du Conseil national du numérique, Cap Collectif, prestataire retenu par le gouvernement pour les retraites, dit bien que « le code de ce site participatif n’est pas en open source. Toutefois, Cap Collectif s’est engagé auprès du CNNum à permettre un audit du code ». Outre la plateforme participative, le gouvernement lance des « ateliers participatifs » non virtuels, dont le premier au ministère de la Santé rassemblait… 25 citoyens, qui devaient « se projeter en 2040 » pour imaginer « les impacts des décisions qui pourraient être prises en 2019 ». Un panel un peu mince, sans là encore de critères publics quant au choix des citoyens retenus. En parallèle du gouvernement, le parti de la majorité lance « une formation en ligne, gratuite et ouverte à tous, intitulée “Tout savoir sur les retraites” ». Au-delà d’un historique du système français, ce « micro-learning » s’occupe évidemment « des défis actuels : soutenabilité, lisibilité, équité… », « pour mieux appréhender tous les enjeux de la réforme », écrit Christophe Castaner, délégué général de la République en marche. Avec ses moyens propres, le parti vient ainsi renforcer la campagne du gouvernement. Lionel Venturini, l’Humanité, 1/06/2018

EHPAD ET SERVICES D’AIDE, D’ACCOMPAGNEMENT ET DE SOINS À DOMICILE :

Madame Buzyn, le compte n’y est pas ! « Le montant des dotations supplémentaires est très insuffisant et ne correspond en rien aux besoins validés par l’intersyndicale et l’association des directeurs d’établissement », a réagi la CGT aux annonces de la ministre fin mai. « Notre revendication est simple, il s’agit d’obtenir un encadrement correspondant à un soignant-e par résident-e. Ce chiffrage ne correspond qu’ à un simple rattrapage de ce qui existe dans d’autres pays européens. Le retard pris par la France nécessite aujourd’hui un plan de création de 200 000 emplois dans les établissements. Enfin, aucune mesure n’a été annoncée en faveur du secteur de l’aide et de l’accompagnement à domicile. Cette situation est inadmissible tant pour nos aînés que les professionnel-le-s. » « Infirmières en astreinte et télémédecine ne rajouteront pas de présence humaine dans les établissements alors que les événements récents ont montré les limites de la prise en charge, notamment aux urgences, secteur par4 • Les Nouvelles 7 juin 2018

ticulièrement surchargé », a aussi réagi le PCF. « Car c’est bien de présence humaine, de créations d’emplois, de formations, qui sont nécessaires, tant pour les EHPAD que pour l’aide à domicile. L’appel au secours, la colère des personnels n’ont pas été entendus. L’aménagement de la convergence des tarifs ne règlera ni le manque de places dans le secteur public, seul accessible aux familles modestes, ni la nécessité de nouvelles formes de prises en charge plus souples, plus respectueuses de la volonté des personnes âgées. » Le PCF demande un véritable service public pour les personnes en perte d’autonomie avec un remboursement par l’assurance maladie à 100 %. « Il est possible de le financer grâce à une cotisation sociale additionnelle, assise sur les revenus financiers des entreprises et grâce à une modulation des cotisations des entreprises pour les accroître en fonction de leur politique salariale et d’emplois, Les entreprises supprimant des emplois ou ne respectant pas l’égalité salariale femme/homme pourraient être concernées. »

L’exécutif a donné le coup d’envoi, jeudi, à la réforme qui doit être présentée à la mi-2019, et selon laquelle « chaque euro cotisé doit donner les mêmes droits » à pension pour tous. Derrière se profile un régime par points qui prépare l’éclatement du système solidaire. Décryptage. Emmanuel Macron en avait fait un de ses slogans de campagne pour l’élection présidentielle : « Un euro cotisé (doit) donne(r) les mêmes droits » à la retraite pour chacun. La formule, séduisante car elle renvoie à une apparence d’égalité parfaite, a été explicitée par Jean-Paul Delevoye à l’occasion du lancement, hier, d’une « consultation citoyenne » sur la future réforme des retraites, qui doit être présentée à la mi-2019. Le haut-commissaire nommé pour préparer ce chantier confirme qu’il s’agit bien de passer à un « système par points ». « L’objectif est qu’à carrière identique, revenu identique, la retraite soit identique », a-t-il déclaré dans un entretien publié dans le Parisien-Aujourd’hui en France. L’égalité, à revenus et carrières comparables, donc. Mais comme, dans la vie, les carrières et les salaires ne sont pas les mêmes pour tous – et encore moins pour toutes –, les capacités contributives de chacun, dans ce nouveau système « à la carte », seront très différentes d’un individu à l’autre. « Dire que pour un euro, on aura la même valeur de retraite, c’est passer outre le fait que certain-e-s gagnent beaucoup d’euros et d’autres beaucoup moins », a fait ainsi valoir le syndicat Solidaires. Quant à la CGT, elle a réagi en estimant que « les problématiques et les questions posées (dans la consultation – NDLR) sont orientées et les réponses attendues téléphonées », et en dénonçant une volonté de « casser notre système de retraite par répartition et solidaire » et de « poursuivre la baisse des pensions ».

1 - Un principe faussement juste et inégalitaire

De fait, dans le système à points, quand certains gagneront à peine de quoi cotiser à un taux minimal, d’autres pourront y consacrer une large part de leurs revenus. En clair, plus on est aisé, plus on pourra partir tôt à la retraite et avec une meilleure pension. Ce nouveau système va donc en réalité reproduire, voire amplifier, les inégalités au détriment des salaires les plus faibles et des parcours professionnels les plus chaotiques. Les femmes, les ouvriers, les chômeurs, les malades en seront les premières victimes. « L’argument selon lequel un euro cotisé donne les mêmes droits, va à l’envers du principe qui veut que la retraite compense un peu les inégalités de salaires et de carrière, relève Henri Sterdyniak, membre des Économistes atterrés. Dans le système actuel, quand vous ne cotisez pas parce que vous êtes malade ou au chômage, vous avez quand mêmes des droits. » Prévenant les critiques, Jean-Paul Delevoye le promet : « Cette réforme maintiendra et consolidera les solidarités qui seront les piliers du nouveau système. » La majoration pour enfants, la prise en compte des périodes d’invalidité et de chômage, les minima contributifs et la pension de réversion (pension du conjoint décédé versée au conjoint survivant) seront donc conservés dans le nouveau système, mais ces correctifs pourraient être financés par l’impôt, c’est-à-dire par la « solidarité nationale » et non par les cotisations. À l’instar de « la majoration pour enfants (qui) est une politique de caractère familial », prévient Jean-Paul Delevoye : logique, d’une certaine manière, puisque ces politiques de solidarité contredisent le principe posé des « mêmes droits pour chaque euro cotisé ». Ce qui réintroduit un peu de justice dans des carrières fondamentalement inégalitaires pourrait ainsi ne plus relever de la responsabilité sociale des

entreprises, à l’exemple de certains avantages sociaux « déjà payés par le Fonds de solidarité vieillesse (FSV), donc en partie par la CSG qui le finance, souligne Henri Sterdyniak, et par l’excédent de la branche famille », dont les ressources sont à 40 % fiscalisées (CSG et autres impôts et taxes) en 2018. 2 - la retraite à 62 ans réservée aux plus aisés ?

Jean-Paul Delevoye abat franchement ses cartes sur un aspect : « Dans un système à points, la notion de durée (de cotisation pour partir à la retraite – NDLR) disparaît. C’est votre nombre de points qui vous permet un arbitrage personnel. » Adieu, les 43 annuités exigées pour des générations nées à partir de 1973. Désormais, chacun fera « un arbitrage personnel » en fonction du nombre de points collectés. Dans les faits, ce choix sera là encore réservé aux plus aisés, qui auront les moyens de cotiser vite et beaucoup. Les autres devront arbitrer entre une pension réduite ou la poursuite du travail… à condition d’être épargnés par le chômage. Conséquence, fixer un âge de la retraite n’aura plus de sens. « L’âge actuel de 62 ans devrait être conservé », prétend pourtant JeanPaul Delevoye. Mais il s’agit surtout d’un « seuil en dessous duquel (les gens) ne peuvent pas partir pour éviter que cela pèse » dans les comptes, précise le haut-commissaire. « C’est injuste pour les travailleurs manuels aux carrières longues et pénibles qui ne peuvent pas se maintenir au travail jusqu’à 60-62 ans », estime Henri Sterdyniak. Pour tous les autres, cet âge légal « ne garantit aucunement qu’on parte à 62 ans », souligne encore l’économiste. 3 - Un niveau de pension qui ne sera plus garanti

« Dans le système par points, le niveau des retraites n’est pas garanti par un


AITES taux de remplacement (le taux de la pension calculé par rapport au salaire de référence-NDLR) comme dans le système actuel », poursuit Henri Sterdyniak. C’est même tout l’inverse : alors que le système actuel est dit à « prestations définies », c’est-à-dire qu’« il garantit un niveau de pension au moment du départ à la retraite », explique la CGT, le système par points renverse la logique, puisqu’il s’agit d’« un régime à cotisations définies (qui) garantit un plafond de cotisation ». Dès lors, ce ne sont plus les actifs qui supportent les aléas financiers du système grâce au réglage de paramètres comme l’âge de départ, la durée de cotisation, le salaire de référence ou encore le taux de cotisation, mais les retraités eux-mêmes, pour lesquels « le niveau des prestations (…) est imprévisible à long terme », poursuit le syndicat. En d’autres termes, le niveau de pension

peut baisser en cours de retraite en cas de choc économique ou démographique. « Dans les systèmes envisagés, on saura ce qu’on paiera chaque année, mais on ne saura qu’à la fin ce qu’on aura comme retraite », résume l’union syndicale Solidaires. 4 - Un système à deux vitesses avec les fonds de pension

Le système à la suédoise qui fait la part belle à la capitalisation, « ce n’est pas du tout notre philosophie », jure le haut-commissaire, qui se prononce pour le « maintien d’un système de répartition par cotisation couvrant un maximum d’actifs ». En apparence, l’essentiel est sauf, et les fonds de pension ne sont pas pour demain. En apparence seulement… Car « la question se pose pour les plus gros salaires qui excéderaient un certain plafond », concède Jean-Paul Delevoye. Ceux

qui gagnent 120 000 ou 160 000 euros annuels ou davantage pourraient être éligibles à une « épargne individuelle, éventuellement en capitalisation ». Même si cela ne concerne que « 200 000 à 300 000 personnes », le problème serait alors que ces très hauts revenus ne voient plus l’intérêt de cotiser au « système universel » à partir du moment où ils tireraient l’essentiel de leur retraite des fonds de pension. « La grande idée, c’est d’attirer les traders de Londres en fixant un plafond au-delà duquel ils seront exonérés de cotisation. Le risque est alors que s’instaure un système à deux vitesses, avec l’abaissement progressif de ce plafond, qui permette à de plus en plus de gens de sortir du régime universel », commente Henri Sterdyniak. Sébastien Crépel, l’Humanité 01/06/2018

RETRAITÉ-E-S EN COLÈRE LE 14 JUIN À BORDEAUX RASSEMBLEMENT PLACE PEY-BERLAND

MANIFESTATION DU 14 JUIN

CSG, blocage des pensions : ça suffit ! Communiqué. « À l’appel de nos neuf organisations de retraités, de plus en plus de personnes en retraite expriment leur colère en manifestant : 80 000 le 28 septembre, puis 200 000 le 15 mars dans plus de 160 villes. Cette colère vient de loin, de l’accumulation d’attaques menées par les gouvernements depuis le printemps 2014 : gel des pensions, création ou augmentation de taxes, suppression de dispositions fiscales spécifiques, etc. L’énorme succès des manifestations a incité le premier ministre à effectuer un tout petit geste, à exonérer d’augmentation de la CSG quelques retraités… en 2019. Ce premier recul reste bien trop limité pour calmer les personnes retraitées en colère, c’est un encouragement à une mobilisation encore plus massive pour obtenir la suppression de l’augmentation de la CSG. (…) Le gouvernement multiplie

ses “réformes”, ses attaques contre certaines catégories sociales. En multipliant les cadeaux fiscaux et sociaux aux plus riches (laxisme à l’égard de la grande fraude, baisse de l’impôt sur les sociétés à 25 %, plafonnement de l’imposition des dividendes à 30 %, suppression de l’impôt sur la fortune pour les titulaires de portefeuilles boursiers, etc.), il accentue les déficits publics et il maintient la dette, ce qui servira de prétexte à une nouvelle politique d’austérité à l’égard du plus grand nombre, à une réduction supplémentaire des crédits alloués aux dépenses sociales, à la solidarité et au financement des services publics (hôpitaux, EHPAD, etc.). Le gouvernement doit annuler la hausse de la CSG pour tous, il doit mettre fin au gel des pensions et les revaloriser. » Une pétition est en ligne :

www.retraitesencolere.fr

À PARTIR DE 10H, MANIFESTATION À 10H30 VERS LA PRÉFECTURE ET LE CONSEIL DÉPARTEMENTAL OÙ UNE DÉLÉGATION SERA REÇUE À 11H. Parcours : rue des frères Bonnie, cours d’Albret, place Gambetta, rue Georges Bonnac, rue du Château d’eau, rue Claude Bonnier GHISLAINE RICHARD, CGT RETRAITÉS DE GIRONDE

On en a assez des réformes ! et plus il y aura de retraités pour le même gâteau, plus la part de chaque retraité sera petite comme cela se passe dans les pays nordique. C’est le compte notionnel qui tient compte des points mais au moment de verser la retraite, on regarde combien il y a dans la caisse pour fixer le montant. Et le pire, c’est que ça peut évoluer. Par exemple, il est arrivé en Suède, certaines années, que les retraites soient baissées parce qu’il y avait moins d’argent dans les caisses. Ça ressemble à un scénario catastrophe mais ce qu’on nous propose, ça mène à ça.

Les Nouvelles. Que vous inspire les annonces du gouvernement quant à une réforme des retraites qui interviendrait mi-2019 ? Ghyslaine Richard. Nous sommes attentifs à ce qui se prépare, notamment à la concertation à grande échelle qu’engage le gouvernement. Mais sur la simplification et la retraite par points, il n’y a rien de nouveau. C’est sur le tapis depuis un moment. Mais si nous nous fions aux réformes précédentes, on a toutes les craintes à avoir pour les montants de retraites à venir. On l’a vu quand le calcul du montant est passé sur les 25 meilleures années au lieu de 10, les

retraites ont fortement diminué, on parle de 20 à 30 %. Avec la réforme que Macron semble vouloir mettre en place, si on ne prend en compte que les périodes de travail effectif, sans tenir compte de la multiplication probable des périodes de chômage, de la précarité, avec les arrêts maladie, etc., ça risque encore de baisser fortement.

Les Nouvelles. La CGT est donc opposée à la retraite par points ? G.R. Nous demandons non seulement le maintien du régime par répartition mais le retour du calcul sur les 10 meilleures années. Si on les laisse faire, il y aura un gâteau défini

Les Nouvelles. L’objectif de simplification avancé par le gouvernement paraît pourtant louable… G.R. Oui, c’est ce qu’ils utilisent avec subtilité pour préparer la baisse importante des retraites. Par exemple, on ne sait pas ce que deviendront les avantages familiaux (nombre d’enfants, etc.). Ils disent que ce sera financé par l’impôt mais derrière ça, il y a l’idée qu’il n’est pas normal que l’entreprise paie pour les choix familiaux des personnes, comme il ne serait pas normal qu’elle paie pour les maladies qui n’auraient rien avoir avec le travail. C’est l’idée qu’il faut retirer toutes ces « charges » à l’entreprise, qu’il est normal que ce soit la solidarité nationale qui prenne en charge tout cela, comme si l’entre-

prise ne faisait pas partie de la société, comme si le travail n’influençait en rien les choix familiaux, l’état de santé des personnes… Pour contrer tout cela, il faut revenir à des notions qui ne sont plus dans l’air du temps, celles de la solidarité et du partage, de l’entreprise socialement responsable. Ce n’est pas facile mais nécessaire. Et puis, on en a assez des réformes ! Ils nous en sortent une tous les trois ans !

Les Nouvelles. Dans l’immédiat, ce qui préoccupe les retraités, c’est la baisse de leur pouvoir d’achat, notamment avec la hausse de la CSG. La mobilisation tient bon ? G.R. Mai-juin, c’est une période de vacances pour les retraités alors il n’y aura peut-être pas autant de monde qu’en mars. Mais là où il y a des collectifs organisés, des tracts sont distribués et ça produit son effet. Le mécontentement est toujours aussi important. Les prélèvements dus à la hausse de la CSG sur les retraites commencent à se faire sentir. Donc je pense que ce sera une belle manifestation, sans compter qu’on aura peut-être le renfort d’autres mécontentements comme ça a été le cas avec les personnels des Ehpad, les facteurs, les cheminots, les étudiants…

Nous allons porter au préfet les pétitions que nous avons fait signer contre cette hausse de CSG. Nous étions par exemple à la foire de Bordeaux lors de la journée réservée aux séniors. En deux heures le matin, nous avons récolté 800 signatures, cela montre le niveau de mécontentement. Nous irons ensuite au Conseil départemental expliquer que nous ne sommes toujours pas contents de la situation dans les maisons de retraite. La dernière fois nous avons obtenu qu’il annonce la prise en charge des changes qui, jusque là, étaient à la charge des familles. Les élus du département de la Gironde ont voté contre le nouveau projet régional de santé, rédigé par l’Agence Régionale de Santé, notamment parce qu’il n’y a pas de création de places de prévues en Ehpad d’ici 5 ans. C’est donc pour nous une façon d’enfoncer le clou et de rappeler qu’il faut vraiment une autre stratégie. Il y a 16 millions de retraités aujourd’hui, ils représenteront un tiers de la société en 2050. On prépare ça comment ? On fait comme les étudiants et on attend que ça nous tombe dessus ? Leur solution c’est le tout numérique, avec la consultation par internet, etc. Nous avons donc toutes les raisons de continuer à se mobiliser. Propos recueillis par Christelle Danglot Les Nouvelles 7 juin 2018 • 5


PCF LA FÊTE DE LA RURALITÉ DEVIENT

RETOUR SUR LA FÊTE DE L’HUMANITÉ GIRONDE 2018

« La rencontre rurale festive »

Le communisme pour répondre aux grandes questions du XXIe siècle

La fête de la ruralité 2018 évolue, ainsi en a décidé – après réflexion avec les adhérents et la fédération – la section du PCF Haute Lande. Elle se tiendra cette année le samedi 30 juin à Saint-Symphorien, au lieu dit Lassus (chez Raymond LAGARDERE). Rebaptisée « Rencontre rurale festive », elle sera l’aboutissement d’un cycle de trois « rencontres rurales » organisées sur le territoire du pays Paroupian. La 1re sur : « Pour combattre les ordonnances Macron, quels nouveaux droits sociaux en lien avec les réalités contemporaines du travail » ; la seconde sur le thème « Glyphosate et produits phytosanitaires, l’urgence de changer de modèle agricole et sylvicole » ; enfin le dernier sujet sur : « Services à la personne : enjeux pour les citoyens, pour les salariés et pour le territoire ». L’édition 2018 sera à l’unisson des préoccupations sociales et citoyennes

dans les territoires ruraux. Le jeune sénateur communiste, Fabien Gay, sera le principal protagoniste, en plus des élus locaux, syndicalistes, citoyens, etc. du débat de la matinée sur le thème : « Quelle politique pour combattre les inégalités sociales et territoriales, et bien vivre en ruralité ? » Cette fête 2018 sera un temps de convivialité avec le repas champêtre traditionnel. Elle aura aussi un parfum de fête, de solidarité et de culture avec la présence de stands associatifs, d’une librairie, et d’une animation musicale de circonstance pour le territoire de la Haute Lande : la banda de Barsac « Los Gaujos ». Alors, n’hésitez pas, n’hésitez plus… Inscrivez-vous ! Auprès de : Julien Ruiz : 06 83 59 90 79 ou ruiz.juju@ wanadoo.fr / Guy Bordenave 06 01 41 22 08. Prix par personne : 16€ (1/2 tarif pour enfants et privés d’emploi). Facebook : PCF-SectionHaute-Lande.

BASE COMMUNE

Une texte qui intègre différentes options À l’issue du week-end dernier, une nouvelle étape s’ouvre pour le PCF dans la perspective de son congrès des 24, 25 et 26 novembre prochains. La direction communiste a adopté ce week-end un texte d’orientation qui laisse place au débat entre positions contradictoires. La direction nationale du Parti communiste a adopté, par 49 voix pour, 26 contre et 16 abstentions, son projet de texte d’orientation (de « base commune », selon la terminologie militante). Celui-ci a été vigoureusement discuté. Sa version initiale a non seulement été largement amendée, mais « ce texte propose une manière nouvelle de régler les questions centrales qui demeurent en débat », résume Guillaume RoubaudQuashie, responsable de la commission en charge de son écriture. Concrètement, sur trois sujets (le bilan de la période Front de gauche, les questions stratégiques et les futures directions de la formation), les différentes positions sont couchées sur le papier, dans des encarts « En débat ». « C’est une ouverture et une nouveauté d’intégrer une problématique contradictoire dans le texte. Sur ces points-là en particulier, nous considérons que ce qui est proposé dans le projet de base commune doit être approfondi », détaille Pierre Laurent, qui y voit un « signal de rassemblement des communistes ». Le secrétaire national du PCF a également saisi l’occasion, ce week-end, pour lever le voile sur ses intentions : « Je suis disponible pour un nouveau mandat dans une direction qui doit 6 • Les Nouvelles 7 juin 2018

être profondément renouvelée, a-t-il déclaré. Les nouveaux visages du Parti communiste doivent désormais être mis en avant. » Si tout le monde s’accorde sur cette dernière idée, le sujet ne fait pas consensus pour autant et est l’objet d’une des « fenêtres de débat ». Les adhérents trancheront par un vote du 4 au 6 octobre

Certains pensent « nécessaire de renouveler profondément la direction nationale, jusqu’au secrétaire national », tandis que, pour d’autres, il s’agit de choix « politiques avant d’être des questions de personnes », précise le fameux encart. Comme pour le bilan de l’alliance avec Jean-Luc Mélenchon, des appréciations différentes sont également portées sur le volet stratégique. Par exemple, entre les tenants de « fronts d’unité populaire » appuyés sur des luttes et d’un « forum national politique permanent » et ceux qui y voient « un risque de reproduire les échecs antérieurs ». Outre ces trois questions, d’autres ont été particulièrement discutées ce week-end, comme le féminisme, l’antiracisme, l’écologie, le travail. Là aussi, le débat est appelé à se poursuivre, insiste-t-on place du Colonel-Fabien, d’autant que ces derniers sujets figurent parmi les « cinq transformations révolutionnaires » auxquelles le PCF voudrait être identifié (s’ajoutent les services publics et la prise de pouvoir sur l’argent), selon le texte adopté ce week-end. Les adhérents du PCF seront appelés à voter du 4 au 6 octobre prochain. Avec l’Humanité du 04/06/18

« Le communisme est la question du XXIe siècle » affirme un texte présenté aux dirigeants du PCF, dans le cadre de la préparation de son congrès. C’est même la réponse aux grandes questions du siècle, affirmait-on dans un débat sur la fête de l’Humanité Gironde, le samedi 19 mai, animé par Dominique Belougne, membre de la direction départementale du PCF et d’Espace Marx, qui réunissait Guillaume Roubaud-Quashie, membre de la direction nationale du PCF et directeur de la revue Cause commune et Yvon Quiniou, philosophe et auteur de très nombreux ouvrages. Avant de présenter les intervenants et de leur passer la parole, Dominique Belougne relève que le communisme, « c’est quelque chose dont on reparle alors que pendant toute une période pour des raisons historiques, on l’avait mis un peu sous l’éteignoir ». Il rappelle que cette grande idée évoquée aujourd’hui comme réponse aux grands problèmes du XXIe siècle, Jean-Paul Jouary, en faisait remonter la naissance aux évangiles et au christianisme. Yvon Quiniou, lui, rappellera que depuis la chute du mur de Berlin, « l’ idée du communisme en a pris “plein la figure” », associée dans la tête des gens aux pays de l’Est, à l’échec, au stalinisme. « Il y a là un contre-sens énorme qui pèse des tonnes sur la conscience des gens » poursuit le philosophe. Pour lui, « le communisme n’est pas mort tout simplement parce qu’il n’a jamais vécu. Il n’y a jamais eu société communiste ni au sens économique, ni au sens social, ni au sens politique ni au sens où le communisme vise l’ épanouissement des individus ». Il rappelle que c’est sur la base de l’analyse qu’il fait du capitalisme, que Marx envisage une société postcapitaliste, un nouveau mode de production. Bien qu’embryonnaire à son époque, Marx analyse le capitalisme, en explique le mode de fonctionnement, l’infrastructure et les contradictions qui le mènent à sa propre destruction mais aussi une analyse « tout à fait remarquable » du statut de l’exploité, des formes de souffrances qu’il connaît au travail et qui les empêchent, hors travail, « de pouvoir vivre au mieux

leurs plus hautes capacités ». Yvon Quiniou rappelle aussi que pour Marx, « la révolution communiste c’est le mouvement de l’ immense majorité dans l’intérêt de l’immense majorité. Cette immense majorité, il la qualifie de “majorité de prolétaires”, c’est-à-dire ceux qui, d’une manière ou d’une autre, sont liés directement ou indirectement à la grande industrie capitaliste, contribuent à produire des richesses par leur force de travail. On peut donc intégrer à ce concept de “prolétaires” les techniciens, les cadres, les ingénieurs », etc. « Et donc, ce mouvement immensément majoritaire est en train, actuellement, de se développer sous nos yeux et la très grande majorité de la population, à des degrés et sous des formes divers, vit l’exploitation par une minorité ». « Tout ça n’a encore jamais eu lieu : le mouvement de l’immense majorité dans l’intérêt de l’immense majorité dans le cadre d’une société industrielle développée ». « Il n’y a pas eu dans le monde entier de révolution dans les conditions matérielles que Marx voulait, les conséquences sur le plan humain n’ont pas été celles qu’il espérait ou qu’il aurait voulues. Il y a eu des milliers de morts et quel que soit le chiffre, c’est beaucoup trop dans un mouvement qui se réclamait de Marx alors que celui-ci était un des grands intellectuels qui ont lutté contre la peine de mort. Aujourd’hui les conditions matérielles sont là, l’avenir est ouvert. La situation est désespérante mais elle n’est pas objectivement désespérée. » C’est aussi le point de vue de Guillaume Roubaud-Quashie qui prend le parti d’ancrer la question du communisme dans la situation du moment. Pour lui, ce qui caractéristique la période actuelle, c’est que l’humanité a atteint les compétences pour répondre à tous ses gros besoins. Il prend par exemple la question du logement. « Le mal logement est un drame qui touche des centaines de milliers de personnes dans un pays comme la France. Est-ce parce que d’un seul coup, on n’a pas les savoirs, on n’a pas les matériaux, on n’a pas les ressources, on n’a pas les compétences ? L’humanité ne saurait pas répondre à ce besoin-là ? Non. L’ humanité a les capacités de répondre à ses grands besoins ». Alors que nous pourrions orienter ce que nous produisons en fonction des besoins de l’humanité, le capital choisit de ne pas produire ou il tire

du profit par la spéculation ou il produit des choses inutiles en épuisant la planète. Donc, dans ce contexte, le communisme n’est pas une rêverie lointaine. « Le communisme est une question posée par le développement de l’humanité, parce qu’aujourd’hui le capitalisme est un frein au développement de l’humanité ». Par ailleurs, « le capitalisme n’est pas seulement quelque chose d’insupportablement frustrant, le capitalisme est en plus une machine qui nous emmène vers des abîmes ». Le responsable du PCF évoque la question écologique, notamment celle du réchauffement climatique, ou encore les entreprises prêtes à financer Daesh pour protéger leurs investissements. « Donc dépasser le capitalisme, ce ne serait pas juste sympa, c’est que si on laisse cette classe des grands propriétaires piloter l’ensemble du monde en fonction de leurs critères étroits de taux de profit alors on voit bien qu’ils nous entraînent à la catastrophe. Non seulement la question du dépassement du capitalisme n’est pas de l’ordre du rêve mais en plus elle de l’ordre du nécessaire voire même de l’urgence ». « Dans le monde de la production, poursuit Guillaume RoubaudQuashie, il y a ceux qui obéissent aux propriétaires et ceux qui donnent des ordres. Quand vous êtes salarié que vous soyez cadres, ingénieur ou balayeur votre travail est piloté : les horaires, les modalités, les contenus. Et en plus, on vous pompe une partie des richesses que vous créez à la fin ». Or, que ceux qui produisent les richesses puissent aussi décider, ce n’est pas juste une question de justice mais aussi d’efficacité. « Chez Google, 20 % du temps de travail des ingénieurs est consacré au développement des projets qu’ils souhaitent », « ce n’est pas parce qu’ils ont lu Marx ou par charité religieuse mais parce qu’ils voient qu’il y a plus d’argent à se faire lorsqu’ils vont gratter non seulement la force d’exécution mais aussi de création des gens, l’intelligence du grand nombre. » La question du communisme qui était héroïque au XX e siècle est urgente pour le XXIe, conclut-il. « Le communisme c’est des grandes questions de classes mais c’est aussi le libre développement de la personne ». L’intervenant cite le Manifeste : « Le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous ». « Imaginez le niveau que l’humanité pourrait atteindre si chacun de nous pouvait développer les capacités créatives, artistiques, scientifiques ! » Dans le débat, on a encore longuement discuté de l’actualité de la pensée marxiste, de l’idée du communisme mais aussi des difficultés qu’on a parfois à la mettre en relation avec des situations concrètes, que ce soit au travail, sur le terrain social, celui des revendications, etc. C.D.


PCF LYCÉES PROFESSIONNELS :

SAMEDI 2 JUIN À MÉRIGNAC

« Un projet rétrograde »

Les communistes mobilisés en soutien au comité pour la libération de Salah Hamouri

31/05/2018 - PCF Jean-Michel Blanquer avait déjà réduit d’un quart la durée de formation avec le bac pro en 3 ans. Aujourd’hui ministre, il s’acharne sur les élèves de lycées professionnels en proposant de tronquer la formation d’un trimestre supplémentaire. Les enseignements de langue, de français et d’histoire géographie seront les premiers sacrifiés. Avec cette mesure, le gouvernement pourrait supprimer 5 000 postes d’enseignants en lycées professionnels d’ici la fin du quinquennat. Derrière cette réforme et les soi-disant « campus des métiers » qui calquent la voie professionnelle scolaire sur l’apprentissage, tout laisse à penser que le gouvernement projette de faire porter l’enseignement professionnel par les branches professionnelles,

comme c’est le cas pour les CFA. Ces branches, dirigées par le MEDEF, auront toute la liberté d’organiser la formation selon les besoins en main d’œuvre du patronat au détriment d’une éducation émancipatrice, celle qui donne les moyens d’une maîtrise future, individuelle et collective, de sa vie professionnelle, civique et privée. Il s’agit bien de former les travailleurs de demain comme des outils au service du patronat et de ses profits, au moment même où notre société aurait besoin de travailleurs et de citoyens plus qualifiés, capables de faire évoluer leur travail et de prendre des décisions complexes. À ce projet rétrograde, le PCF oppose une autre ambition pour la voie professionnelle, au service de l’émancipation de toutes et tous.

Convaincu qu’il s’agit de former l’homme, le citoyen et le travailleur, le PCF souhaite : - redonner aux savoir-faire professionnels toute leur valeur en les considérant comme constitutifs de la culture commune et en les introduisant dans les programmes scolaires dès l’école maternelle ; - ajouter une année de formation avant l’obtention du bac professionnel, pour donner à tous les jeunes le temps de s’approprier une culture de haut niveau.- proposer un enseignement de philosophie aux élèves des lycées professionnels ; - prolonger la scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans et interdire l’apprentissage avant 18 ans.

ÉLECTIONS EUROPÉENES

Ian Brossat, chef de file des communistes

Le maire adjoint au logement à la ville de Paris, Ian Brossat a été désigné ce week-end chef de file du PCF pour les élections européennes de mai 2019. Face à une « offensive contre les droits sociaux conjointement menée par le gouvernement Macron et dans toute l’Europe », le Conseil national du Parti communiste a également lancé un appel pour « construire une liste de large rassemblement » porteuse des « attentes » et des « combats » de « la jeunesse » ou encore « des acteurs et actrices des mobilisations sociales en cours en métropole comme en Outre-mer ». Ci-dessous la résolution votée à ce sujet. « Les élections européennes auront lieu le 26 mai 2019. Elles sont encore très éloignées des préoccupations de nos concitoyens. Pourtant, les décisions européennes, construites avec le gouvernement de la France, impactent quotidiennement la vie de notre pays et les orientations politiques mises en œuvre. L’offensive contre nos droits sociaux est conjointement menée par le gouvernement Macron et dans toute l’Europe. La campagne politique est donc en vérité engagée et les élections européennes auront des conséquences importantes. Nous les préparons sans attendre. 14 engagements

Le Conseil national a validé, en mars 2018, 14 engagements sur lesquels nous mènerons campagne. La popularisation de ces engagements, en lien direct avec les attentes sociales et les

luttes qui se développent dans le pays, en métropole comme en outre-mer, doit être désormais massivement engagée, par une campagne nationale d’initiatives publiques. D’ores et déjà, nous proposons une perspective à ces initiatives : la préparation les 2-3 février 2019 à Paris d’États généraux du progrès social et écologique en Europe avec plusieurs milliers de participants et des invités de toute l’Europe. Nous adressons aujourd’hui un appel aux femmes et aux hommes de notre pays, à la jeunesse, aux acteurs et actrices des mobilisations sociales en cours en métropole comme en outre-mer, pour construire une liste de large rassemblement, porteuse de leurs attentes, utile à leurs combats. Disponible pour une liste qui unisse

Fidèle à l’esprit du travail unitaire qu’il a conduit dans la préparation du 26 mai, le PCF réaffirme sa disponibilité pour une liste qui unisse les forces de la gauche sociale, écologique et politique engagées au service des mobilisations sociales, citoyennes, écologiques, afin de rendre plus forts les combats face à Macron et aux forces de la finance jusqu’au niveau européen. Il invite l’ensemble de celles et ceux à qui notre appel s’adresse à une réunion de travail le lundi 2 juillet à Paris pour avancer ensemble dans cette direction. Il désigne comme chef de file pour porter nos engagements et cette démarche Ian Brossat, maire-adjoint au logement à la ville de Paris, avec une équipe composée de Patrick

Le Hyaric et de Marie-Pierre Vieu, députés européens, de Marie-Christine Vergiat, députée européenne du Front de gauche, d’Eric Bocquet, sénateur du Nord, co-auteur de “Sans domicile fisc”, de Gilbert Garrel, syndicaliste cheminot, de Cécile Cukierman, sénatrice de la Loire, de Philippe Rio, animateur de l’appel de Grigny, d’André Chassaigne, député, président du groupe GDR, d’Anne Sabourin, responsable Europe du PCF et membre du bureau exécutif du Parti de la gauche européenne, de Camille Lainé, secrétaire générale du Mouvement jeunes communistes, de Mina Idir, militante féministe et antiraciste. A partir du 2 juillet, nous souhaitons que plusieurs dizaines de personnalités emblématiques des combats que nous voulons rassembler rejoignent la construction de cette liste et animent ensemble cette démarche. Une liste soumise au vote à l’automne

Le Conseil national propose d’engager tous les efforts politiques nécessaires pour parvenir à la liste la plus large et la plus efficace pour porter haut le score d’une liste capable d’élire au Parlement européen le plus grand nombre possible d’eurodéputés communistes, de gauche et du mouvement social utiles aux combats progressistes de notre peuple, utiles à la construction d’un groupe uni de toute la gauche européenne au Parlement européen. Un matériel national sera très rapidement disponible pour populariser nos engagements de campagne et cette démarche. D’ici là, le CN invite l’ensemble des communistes à s’emparer de la pétition “Dette de la SNCF : l’argent de la BCE pour les services publics, pas pour la finance !” qui recueille aujourd’hui 5 000 signatures. Au terme de la démarche engagée, le Conseil national soumettra à l’automne une proposition de liste au vote des adhérents. Pour ce qui est des propositions de candidatures émanant des communistes, le Conseil national ouvre conformément aux statuts l’appel à candidatures à compter du 4 juin. »

Dés la publication du rapport de L’ONU dénonçant la détention de Salah Hamouri les membres du Comité, avec le soutien des communistes de Mérignac, ont distribué sur le marché central le communiqué ci-dessous. « Un rapport de l’ONU conforte notre action pour la libération immédiate de notre compatriote Salah Hamouri défenseur de la cause palestinienne toujours enfermé dans les geôles israéliennes. D’autre part, les membres de notre comité tiennent à exprimer leur condamnation et leur indignation après le massacre de 110 jeunes gens, dont des enfants, et plus de 8 000 manifestants palestiniens pacifiques blessés ou mutilés, venus protester à la frontière israélienne contre l’installation de l’ambassade américaine à Jérusalem. Il est intolérable que le gouvernement israélien puisse ainsi utiliser la force armée au prix d’un véritable massacre avec comme seul objectif de faire respecter, quoiqu’il en coûte, un blocus illégal et illégitime. À Mérignac de nombreux habitants nous ont fait part de leu émotion et ont tenu à exprimer avec force leur solidarité avec le peuple palestinien. Accueillir Netanyahou serait une honte Le premier ministre Edouard Philippe a récemment annulé son déplacement à Jérusalem pour l’inauguration de la «saison France-Israël». Nous appelons le président de la République, Emmanuel Macron, à annuler la “saison” qui prévoit la venue en France du premier ministre israélien Benjamin Netanyahou mardi prochain 5 Juin. Comme l’estiment aussi des dizaines de personnalités, nous appelons la population de Mérignac à soutenir l’action de notre comité et à exiger avec nous l’arrêt immédiat de l’utilisation des armes contre le peuple palestinien, à exiger la libération de Salah Hamouri et de tous les prisonniers politiques palestiniens et à demander l’annulation de la “saison France Israël”. »

AG DES SECTIONS

Nord Gironde Le 14 juin à Saint André de Cubzac, 18h30, salle Dantagnan

Rives de Dordogne Le 13 juin à Moulon, 19h, salle municipale

PCF GIRONDE

Assemblée de l’amicale des vétérans L’assemblée des vétérans du PCF 33 se réunira le vendredi 22 juin à partir de 15h au siège de la fédération (15 rue Furtado, à Bordeaux), en présence de Paul Fromonteil, président national de l’amicale et Sébastien Laborde, secrétaire départemental.

SOUSCRIPTION

Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soitil, contribuera effica- cement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF, lance une souscription afin de mener nos prochaines échéances politiques, notre objectif est de 70 000 euros.

Les Nouvelles 7 juin 2018 • 7


CULTURE & SOLIDARITÉ Le festival des Fifres de Garonne c’est un coin de verdure sur la rive où s’exprime des projets de territoires autour de la musique, c’est la rencontre de disciplines artistiques (pyrotechnie, magie, voltige, cirque…), un jumelage permanent entre traditions, pratiques et savoirs-vivre d’ici et d’ailleurs, c’est la collaboration entre les associations du village (parents d’élèves, cave coopérative, Al Qarara, Les Gavès, le Comité des fêtes, AVL, CVLV), l’école autour de son projet danse et la municipalité pour une inauguration aux saveurs de Garonne. Samedi 23 juin à 20h : Banquet de l’Alose par les Gavès Depuis 31 ans, les Garonnais avertis pour une vallée épicurienne et solidaire fêtent le vin et la Garonne, à défaut d’alose, il y aura toujours la lamproie mais, cette année, plusieurs formules de repas vous sont proposées. Pour 21 € : lamproie à la bordelaise, confit de canard d’ici, salade, fromage, fraisier, café. Pour 15 € : apéritif, lamproie à la bordelaise, fraisier ou apéritif, confit de canard, fraisier. Repas enfant à 5 € : entrée / rôti de porc / chips / fraisier Réservation avant le 22 juin auprès de Stéphanie Denoyelle (06 89 43 98 54, après 17h), Martine Lacroix (05 56 62 28 71 ou 06 87 71 95 56) ou Christelle Lagarde (06 60 31 95 40, après 17h). Chèque à adresser à : Gavès CCP 7469997 BX et à envoyer à : Lacroix, 4, Les Arrocs 33490 Saint-Pierre d’Aurillac, en précisant le nom, numéro de téléphone, nombre de repas par type de menu.

FÊTE DE L’HUMANITÉ 2018

Au service des causes communes !

Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité, a présenté l’édition 2018 de la fête, dans le journal du 31 mai dernier, qui se déroulera les 14, 15 et 16 septembre prochains au Parc Georges-Valbon de La Courneuve. Ci dessous, quelques extraits de son texte et quelques noms à l’affiche. Nous souhaitons construire la Fête de l’Humanité des 14, 15 et 16 septembre prochains comme un carrefour et un prolongement de tout ce qui bout et s’exprime dans la société. (…) Ce « nous » est une invitation, un appel au rassemblement de toutes celles et tous ceux qui refusent de rester spectateurs d’un monde où l’argent devient mesure de toute chose, d’un monde considéré comme propriété exclusive des détenteurs de capitaux, accaparé par une étroite minorité qui s’attache à détruire les solidarités et laisse s’étaler sous nos yeux la misère humaine, le désarroi et le saccage de notre environnement. (…) Nous voudrions que cette fête

soit mise au service de celles et ceux qui, par la persévérance militante et l’engagement humaniste, veulent construire un monde de justice et de paix, débarrassé de son absurde et perpétuelle course au profit et de ses guerres qui hypothèquent l’avenir de la jeunesse du monde, en Afrique, au Proche et Moyen-Orient comme ailleurs. Le Village du monde sera une caisse de résonance de la paix et de la solidarité internationaliste. L’enjeu des migrations s’y conjuguera avec l’humanisme et l’hospitalité. Le défi désormais posé aux peuples de révolutionner la construction européenne s’y fera entendre dans des rencontres de travailleurs de toute l’Europe qui, ensemble, diront leur ardent espoir de coopérations et de luttes communes pour le progrès social et environnemental. Plus d’un an après l’entrée en fonction du nouveau pouvoir macroniste engagé dans une offensive ravageuse contre toutes les conquêtes sociales, jusqu’à compromettre l’idéal républicain et ses promesses d’émancipation, la

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde, M. Lavallée Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0123 C 85932

8 • Les Nouvelles 7 juin 2018

Fête de l’Humanité peut être le grand carrefour des débats et des combats pour des alternatives progressistes. Cheminots méprisés, jeunesse étudiante triée, habitants des quartiers populaires ignorés, retraités pressurés, travailleurs précarisés, agents publics déconsidérés, militants politiques, syndicaux, associatifs engagés dans la défense de causes universelles, prenez possession de la Fête, avec vos expériences et vos espoirs, pour en faire une étape qualitative nouvelle des mobilisations en cours, nourrie de nouvelles analyses et méthodes d’action pour l’intérêt général. Cette Fête est toujours celle de la rencontre de la poésie et de la politique, du partage d’émotions artistiques et culturelles. (…) Une exposition dédiée aux réfugiés sera offerte aux regards et de grands chefs viendront confronter leur art gastronomique au droit à une alimentation saine, tandis que vous pourrez assister dans l’espace cinéma à la projection du film En guerre, de Stéphane Brizé, ou flâner dans les allées du Village du livre à la rencontre d’auteurs et de nouveautés littéraires. Le bicentenaire de la naissance de Karl Marx sera l’occasion d’un retour sur sa pensée si féconde. (…) La réussite de la Fête de l’Humanité, dans un tel contexte, est d’une importance inédite dans la quête d’alternatives qui grandit et pour contraindre le nouveau pouvoir à entendre enfin la parole populaire. (…) Déjà à l’affiche Grande scène : Franz Ferdinand / Catherine Ringer / Suprême NTM / Bernard Lavilliers / Roméo Elvis / Julien Clerc / Naâman / Grand corps malade / The Inspector Cluzo / L’Orchestre symphonique Divertimento Scène Zebrock : Bertrand Burgalat / Palatine / Cléa Vincent / Johnny Montreuil / Camille Hardouin Cinéma : En guerre, de Stéphane Brizé / La Mort de Staline, d’Armando Ianucci.

CHRONIQUE par Jeanne R.M.

« Tà ! Say Yes ! » Bzz, bzz, 5h30, un texto qui fait vibrer ma table de nuit, j’ai oublié de l’éteindre. Pourtant nécessaire à ma bonne nuit, me couper de tout et du monde environnant. Du monde qui m’inquiète et du monde injuste, de celui qui tourne sans cesse ni répit. Je n’attends rien de particulier cette nuit, j’aurais dû le fermer, appuyer sur le bouton. Le soleil se lève bientôt ici, mais chez toi, Mary, attendra t-il encore un peu ? Tu ne dors plus, debout déjà depuis des heures, des jours et des nuits. Tu es fatiguée de cette résistance, de ce combat humiliant. Une guerre ancienne, l’ennemi de l’intérieur. Maria avait deux enfants… Une guerre non civile, une guerre entre vous et eux. Une guerre politique, qui oppose ceux qui devraient s’unir. Depuis ta verte prairie, le sang a coulé. Dans les caniveaux dégoulinants et rougis, de bombes et d’aiguilles à tricoter, le sang des hommes et le tien. Bloody sunday and bloody Mary. Carnages après carnages, hémorragies inutiles, orphelins et veufs. Ils étaient bien la même chair, ils étaient bien le même sang… La croisade des justes, champ d’honneur de la honte, vos corps féminins de naissance vous encombrent. La constitution ne vous a pas oublié, bien au contraire, elle vous protège de votre débilité génétique. Qu’il est difficile de naitre faible, de muscles et d’esprit. Que ce corps féminin est fragile, il faudra l’aider contre lui-même, de sa puérilité et de ses pulsions hormonales. Le Huitième amendement et Dieu sont là pour l’accompagner dans ce parcours tyrannique du ventre, assoiffé de plein et de vie. Maria avait deux enfants, l’un était rouge, l’autre blanc… Alors ce jour enfin, dès l’aube et par milliers, les cars, les trains et les bateaux convergent vers les urnes. De votre Nord envahi au Sud catholique, les villes et les villages, de droite et de gauche, riches et moins marchent vers la liberté. Hommes et Femmes, jeunes et vieux, plus qu’espérés, nous avions peur. Les plus valeureux, ceux qui avaient déjà combattu la reine et sa première ministre, ceux qui portaient nus les couvertures et mouraient de faim dans les geôles, ceux-là n’osaient imaginer que les femmes l’emporteraient demain. Un vote sans concession, un absolu devenu obligatoire pour tous. La liberté des corps de chacun a disposé de sa propre volonté. Le ventre des irlandaises appartient aux irlandaises et l’Irlande à l’Irlande. Bobby et Mary, debout ce samedi pour imposer l’abrogation de ce texte inique d’enfermement des corps, cet amendement de la constitution irlandaise est caduque désormais car : L’Irlande a dit oui !

49 jours, carnets d’une faiseuse d’anges et

Eva Humana est, Les petites nouvelles de Jeanne R.M

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Disponibles à la fédération de Gironde du PCF 15 rue furtado 33800 BORDEAUX


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