Nouvelles N°2262

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Jeudi 5 juillet 2018 - N° 2262 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

FILIÈRES AGRICOLES EN GIRONDE

Des emplois qui ne font pas rêver P.4-5

RENCONTRE AVEC IAN BROSSAT

PONT DE PIERRE :

SAINT-SYMPHORIEN

De la ville en 2050 à l’Europe de demain

La position des élus-e-s communistes

Rencontre rurale festive… et politique

P.2

P.3

P.7


ACTUALITÉ 28 JUIN

RENCONTRE AVEC IAN BROSSAT

Ils-elles prennent rendez-vous pour la rentrée

De Bordeaux 2050 à l’Europe de demain

Le 28 juin, pour leur 18e round de grève, les cheminot-e-s et cheminots ont rejoint les électriciens et gaziers, les territoriaux, les enseignants, les ports et docks, les salariés du public et du privé devant la préfecture pour dire non à la politique de casse des Services Publics, à la précarisation des salariés et la destructions des emplois, à la politique de Macron et de son gouvernement. Après un pique-nique et alors qu’une délégation des salariés en lutte était reçue par le cabinet du préfet, le cortège a pris la direction la gare Saint-Jean. Pour toutes et tous, il était évident que d’autres rendez-vous viendraient à la rentrée pour défendre une société juste, porteuse d’espoir et de progrès social. Pour les cheminot-e-s, ce n’est pas encore tout à fait les vacances, en tout cas pour la CGT qui a déposé un nouveau préavis de grève du jeudi 5 au soir au dimanche 8 juillet au matin. « 80% du texte de la réforme reste à écrire, les négociations pour la Convention Collective Nationale vont s’ouvrir durant l’été, notre mobilisation peut faire la différence », déclare le syndicat. Parce que leur combat est celui du bien commun, continuons à apporter notre solidarité aux cheminot-e-s ! Par exemple, Joseph, agent de maîtrise dans la maintenance et le dépannage du matériel roulant, a vu retenus sur son salaire : 220 euros en avril, 734 en mai et 807 en juin. Vous pouvez adresser vos chèques de solidarité à l’ordre de « CGT Cheminots Bordeaux gare Solidarité » à l’adresse : CGT Cheminots Bordeaux Gare 35 rue Charles-Domercq 33800 Bordeaux.

Chef de file des communistes pour les élections européennes de 2019, Ian Brossat était invité à Bordeaux ce 6 juillet à l’initiative des élus communistes de Bordeaux-Métropole pour parler de l’avenir des grandes agglomérations urbaines et de l’utilité des élus-es communistes dans leur gouvernance. L’adjoint à la maire de Paris, en charge du logement, a pris le temps de répondre à quelques questions des Nouvelles.

NBSO. Alain Juppé a initié la démarche Bordeaux 2050 pour « réfléchir à la ville de demain » mais chacun voit bien que ce sont les municipales de 2020 qui sont derrière. Existe-t-il le même type de démarche sur Paris ? Ian Brossat. Il n’existe pas de démarche similaire à Paris. En revanche, les communistes parisiens réfléchissent à la préparation des élections municipales de 2020. Nous avons lancé un groupe de travail à cette fin. J’ai aussi fait un tour des sections parisiennes depuis un an pour présenter notre bilan en matière de logement et nos propositions pour aller plus loin.

CNL 33

L’amicale de Formanoir pour la défense du logement Alors que le maire de Pessac et Domofrance tenaient, le 28 Juin à 18h, à la salle municipale, une réunion publique, pour présenter les différents scénarios de renouvellement global du quartier de Saige, l’amicale de Formanoir dénonçait la démolition de logements sociaux HLM et la poursuite de la vente du patrimoine social. La CNL s’oppose particulièrement à la disparition de logements sociaux, avec la destruction des tours et la vente du patrimoine, « 281 logements à ce jour sur la Résidence Formanoir, alors que la demande de logements est déjà très importante et ne cesse d’augmenter », un déplacement de population qui ne le souhaite pas, une augmentation de loyer pour 2019. Et l’application du sur-loyer, par la sortie du QPV (quartier prioritaire de la ville). Étant partie prenante de la Défense du Logement Social, l’Amicale CNL a pris des initiatives pour informer, débattre, recenser l’opinion et les propositions des locataires de la Résidence Formanoir, située en QPV, ainsi qu’une déclaration auprès de Domofrance, du maire de Pessac, des élus, et de la fédération des Comités de Quartier où elle s’oppose à la démolition des tours et à la vente du patrimoine social HLM de Formanoir. 2 • Les Nouvelles 5 juillet 2018

NBSO. On dit Bordeaux et son agglomération bouchonnées, excluantes, envahies par les « bobos » parisiens (sic)… Ce sont des phénomènes que vous connaissez bien à Paris. Comment agissez-vous ? I.B. Nous avons entrepris depuis maintenant une quinzaine d’années à Paris une politique visant à permettre aux familles de salariés de continuer à vivre dans la capitale. Notre constat est simple : si on laisse faire le marché, ces familles seront condamnées à partir et Paris sera une citadelle de privilégiés. Cette politique passe d’abord par la production de logements sociaux. Depuis 2001, 100 000 logements

sociaux ont été produits à Paris. Notre taux SRU est passé de 13% à 21%. C’est une évolution importante et une réelle performance dans une ville où il est difficile de construire et où la densité est déjà très importante. Tout cela a un prix. Chaque année, ce sont 400 à 500 millions d’euros qui sont consacrés au logement dans le budget municipal. Cette politique passe aussi par une action visant à agir sur le parc de logements privés. Nous nous sommes battus pour encadrer les loyers, réguler le développement des meublés touristiques de type Airbnb, et limiter le nombre de résidences secondaires. Pour aller plus loin, il faudrait des leviers législatifs. NBSO. La présence des communistes sur la liste d’Anne Hidalgo avait fait beaucoup débat en 2014. Quel bilan en tires-tu après 4 années de mandat ? I.B. J’en tire un bilan positif, sans conteste. Dans de nombreux domaines, à l’instar du logement ou des quartiers populaires, nous avons imprimé notre marque et permis que cette ville avance dans le sens de la justice sociale. Bien sûr, cela ne va pas sans débats ni contradictions. Mais la politique menée à Paris serait très différente si En Marche ou la droite dirigeait Paris et si les communistes n’étaient pas là. NBSO. Ta visite à Bordeaux est aussi l’occasion de te présenter aux militants en tant que chef de file aux Européennes. Quel est le sens de ce lancement de campagne ? I.B J’ai fait un constat au travers de mon expérience d’élu local : pour que ça change dans ma ville, il faut changer des choses à l’échelle européenne. Un exemple : nous avons voulu réguler les locations de type Airbnb. Je sais que Bordeaux est confrontée au même phénomène. Ces règles, elles sont

aujourd’hui attaquées par Airbnb qui fait appel à… la Commission européenne pour broyer les règles que nous avons mises en place. Ce constat-là, plein de gens le font : les cheminots et les usagers de la SNCF qui n’auraient pas subi le même sort si la directive de libéralisation n’était pas passée à 15 voix près au Parlement européen, les militants des ONG mobilisées pour les migrants qui souffrent d’une Europe aux abonnés absents sur un sujet pourtant crucial, les salariés victimes de délocalisations et du dumping social qui nous aspire vers le bas. Beaucoup se joue en Europe. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser un tel espace aux libéraux et aux fachos. Propos recueillis par V.B.

« Beaucoup se joue en Europe, nous ne pouvons pas laisser un tel espace aux libéraux et aux fachos ! »


ACTUALITÉ

Editorial

PONT DE PIERRE :

La position des élus-e-s communistes Pour les élu-e-s communistes de Bègles, Cenon, Lormont, Floirac et de la Métropole, rouvrir le pont de pierre à la circulation automobile n’arrangerait rien à la circulation des travailleurs qui traversent chaque jour la Garonne. Ils font d’autres propositions dans le communiqué suivant : « La réouverture du pont de pierre à la circulation automobile serait une erreur : elle n’arrangerait rien à la circulation des travailleurs qui traversent chaque jour la Garonne ; elle constituerait même un recul puisque toutes les études ont démontré que, par tramway, en vélo, à pied ou en deux-roues, il y a aujourd’hui plus de passages quotidiens sur le pont de pierre qu’il n’y en avait lorsque

les voitures y étaient embouteillées. Rouvrir le pont de pierre à la voiture n’est donc pas la solution. Il y a par contre urgence, tant les girondins souffrent dans leurs circulations quotidiennes. Ils souffrent dans le tramway qui est saturé et qui doit très vite être doublé par un réseau de BHNS (Bus haut niveau de service) performant, voire demain par un métro qui serait moins sujet aux perturbations du réseau de surface. Ils souffrent sur les routes où trop de camions circulent. La revitalisation du centre de tri d’Hourcade est une urgence écologique, sociale et économique ! Les cheminots ont fait valoir ces derniers mois l’urgence d’un outil ferroviaire public performant ; c’est criant sur notre département qui sous-utilise le réseau ferroviaire. Le

syndicat mixte dans lequel siègent la Métropole et la Région doit très vite se mettre au travail pour de véritables RER à l’échelle du département. Enfin, si les circulations sont si difficiles, c’est aussi parce que les travailleur-se-s sont exclu-e-s du cœur de l’agglomération par les prix de l’immobilier mais que les emplois y sont eux, de plus en plus concentrés. C’est particulièrement vrai de la zone d’Euratlantique, impactée par les retards de livraison du pont Simone Veil. Au contraire, il faut maintenant œuvrer au développement économique des zones hors-métropole de la Gironde. Enfin, les urgences sont nombreuses, elles demanderont des investissements importants et donc une toute autre politique fiscale que celle du gouvernement Macron. »

FORD BLANQUEFORT

Le plan social ouvert, la CGT réplique par une manifestation de soutien

Le constructeur automobile a officiellement commencé, en début de semaine dernière, sa procédure de plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) destinée à licencier les 900 salariés du site de Blanquefort (Gironde). La CGT a répliqué par une manifestation unitaire qui a rassemblé 400 personnes à Bordeaux samedi. Au coude à coude, salariés, syndicats (CGT, Solidaires, FSU, CNT), partis de gauche (PCF, France Insoumise, Génération.s, NPA, LO) et personnalités politiques (le député LFI Loïc Prud’hommes, le porteparole du NPA Olivier Besancenot ou celui de LO Jean-Pierre Mercier et l’élu communiste métropolitain, Jacques Padie) ont défilé pour exiger que Ford maintienne les 900 emplois de son usine girondine. Des salariés de l’ex-usine GM&S, de Fumel, des cheminot-e-s de Paris Est et de Bordeaux étaient aussi du cortège. Ford espère manifestement tirer le rideau le plus vite possible sur ce site de fabrication de transmissions automatiques. Mais les mesures annoncées ne justifient pas qu’on laisse brader les emplois. En termes de reclassement, le constructeur automobile

n’a fourni que quatre possibilités de postes vacants en Ile-de-France, dont deux de cadres et deux dans sa filiale de crédit. Elle met bien en avant une vingtaine de postes dans l’usine voisine Getrag Ford Transmission (GFT) – coentreprise détenue par Ford et l’équipementier canadien Magna – mais pour des « repositionnements ». « On sait que GFT est en train de faire une vague d’embauches d’intérimaires – qui coûtent moins cher que s’ils devaient reprendre des salariés Ford avec de l’ancienneté. Nous, ce qu’on entend c’est que Ford veut prêter une centaine de salariés à GFT, pas nous reclasser là-bas », estime de son côté Vincent Alauze, délégué CGT chez Ford Blanquefort. Pour le reste, Ford a mandaté un cabinet de reclassement pour accompagner les salariés licenciés dans leur recherche d’emploi. Pour les salariés âgés d’au moins 55 ans, la direction prévoit des préretraites indemnisées à hauteur de 65% du salaire. Enfin, le montant des primes de licenciement supralégales s’échelonne entre 4 et 14 mois de salaire selon l’ancienneté. 19,6 milliards de dollars de profits

« Tous les syndicats [CGT, FO, CFTC et CFE-CGC, Ndlr] comme

les salariés veulent que Ford assure la continuité de l’emploi », souligne Vincent Alauze. C’est d’ailleurs une centaine de salariés mécontents qui ont fait irruption dans la réunion de négociation sur le PSE. D’autant que Ford a beau arguer que sa compétitivité pâtit des surcapacités de productions mondiales de véhicules légers, d’une reprise qui a tardé sur le marché européen ou des ruptures technologiques dans l’automobile, le constructeur américain continue d’engranger de solides profits. La division européenne de Ford fait valoir que sur ces huit dernières années, elle aurait subi plus de 2,1 milliards de dollars de pertes en cumulé. Mais ces trois dernières années, le groupe a enregistré près d’1,7 milliard de dollars de bénéfices sur le vieux continent. Sans compter qu’au niveau mondial, ce sont près de 19,6 milliards de dollars de profits que le constructeur a amassés. Le PCF qui rappelle le montant des aides publiques perçues par l’entreprise et auxquelles seuls ses élu-e-s, dans toutes les collectivités, se sont opposés, estime que « soit Ford met l’argent sur la table pour assurer l’avenir de l’usine de Blanquefort, ce qui semble être nécessaire au projet de reprise travaillé par le délégué interministériel. Soit l’État doit exiger le remboursement intégral des sommes reçues par Ford ces 10 dernières années. » L’organisation appelle, dans les semaines qui viennent, à « travailler à un plan de développement de l’activité du site autour de la voiture décarbonée, véritable enjeu social et écologique. » Les communistes réaffirment leur soutien aux 1 000 ouvriers et leurs familles « qui vivent dans l’inquiétude depuis près de 15 ans et sont aujourd’hui traités comme des pions par l’entreprise qu’ils ont fait vivre tout ce temps ».

À l’offensive pour l’unité populaire Le mouvement des cheminots ne s’est pas éteint, il rentre dans une nouvelle phase. À peine le pacte ferroviaire adopté, les annonces tombent : 700 emplois en moins pour le frêt, des réductions d’horaires de guichets dans les gares. Il ne faudra pas longtemps pour que les usagers, les élus locaux, les citoyens mesurent les conséquences dans leur vie quotidienne d’une loi qui sert en priorité les intérêts financiers, il y a dès maintenant des batailles à mener pour nos gares, nos lignes, nos trains. En 3 mois, une majorité populaire s’est dessinée pour défendre et développer un grand service public qui seul peut répondre aux défis sociaux et environnementaux de notre temps c’est la grande victoire des cheminots. La question de l’avenir du rail posée à l’ensemble de la société a permis qu’en 3 mois la question de la dette, du coût du Capital sur le transport de voyageurs et de marchandises, soit posée. La conscience a grandi que ce gouvernement casse de tout ce qui empêche encore le profit et l’accumulation, et que cela nous conduit à des régressions et des catastrophes. Résister et construire une alternative est l’enjeu des années qui viennent. Ce rassemblement existe en germe dans la défense des services publics, la volonté de relocaliser l’économie, celle de vivre et de se nourrir sainement, de se soigner, se loger, se former, se déplacer, de vivre librement de son travail. L’obstacle majeur à sa montée en puissance, c’est la violence du combat de classe ou le Capitalisme financiarisé dicte aux gouvernements du monde entier la politique qu’ils doivent mener pour satisfaire ses intérêts. Et pour se faire, ils divisent, divisent, et divisent encore. Mais les leviers pour une mise en mouvement large existent : vivre mieux, vivre de son travail, décider de ses conditions de vie, la soif de justice et de liberté qui perdurent dans les consciences, l’attachement pour les services publics. Cette unité populaire pour la transformation de la société ne se construira pas dans la durée en opposition à un groupe, une catégorie sociale ou un autre peuple, elle ne se construira pas non plus dans la nostalgie d’un passé fantasmé, mais en répondant aux grands défis de l’Humanité. La peur de l’étranger, du migrant, la désignation d’un pays comme l’ennemi, en lieu et place d’un gouvernement, tout ce qui réveille le chauvinisme et le repli conduisent le monde du travail et la société toute entière à des impasses. C’est au contraire dans l’affirmation d’une nécessaire solidarité internationale, l’union des travailleurs du monde entier, pour la paix, la justice et le progrès qu’un mouvement populaire trouve sa force. C’est quand la réponse aux urgences se hisse au niveau du changement de société qu’il devient une force révolutionnaire.

Sébastien Laborde secrétaire départemental du PCF et membre du Conseil national

Les Nouvelles 5 juillet 2018 • 3


AGRICULTURE FILIÈRES AGRICOLES EN GIRONDE

Des emplois qui ne font pas rêver L’actualité est celle des saisonniers agricoles, celle où les médias régionaux (voir Sud Ouest du lundi 2 juillet dernier) relaient les difficultés des employeurs à recruter. Le manque de logements, on l’a souvent évoqué, est un des principaux freins au recrutement. Mais pas seulement. Précarité, salaires trop bas, débat autour des produits phytosanitaires font que même pour l’emploi permanent et le remplacement des départs en retraite, la filière rame, nous explique Frédéric Faux, salarié agricole, représentant CGT à la MSA.

Les Nouvelles de Bordeaux. En terme d’emplois, que représente l’agriculture en Gironde ? Frédéric Faux. Si nous parlons uniquement de la production (hors

services, recherche, etc.) pour l’ensemble, c’est-à-dire sylviculture et viticulture incluses, la Gironde compte 67 000 salariés dont 61 % d’hommes. 41 500 emplois sont saisonniers (soit 3 350 Équivalents Temps Plein) dont la durée moyenne serait de 23 jours. 11 400 emplois sont à temps partiels (soit 5 972 ETP). 14 100 emplois sont permanents (13 478 ETP). NBSO. Quelles sont les principales difficultés ? FF. La précarité et les revenus trop bas. En Gironde, on a un contrat intermittent spécifique, avec des périodes non travaillées prévues dans le contrat et un autre contrat, plus rarement utilisé, où les périodes sont mal définies avec un minimum assuré de 800 heures par an, ça permet d’aller travailler ailleurs mais il n’y a pas d’allocations dans les périodes

non travaillées. Mais sur une totalité de 22 800 ETP en Gironde, 80 % sont des CDD. Un ouvrier qualifié perçoit 10 € brut de l’heure. En commission mixte, la CGT revendique des salaires décents avec 1 850 euros brut en bas de l’échelle au lieu de 1 400 aujourd’hui pour des emplois qui impliquent, même en bas de la grille, des gestes techniques. L’épamprage, par exemple, ça ne s’improvise pas. Cette technicité devrait être reconnue à travers le salaire. Par ailleurs, le système du « prix fait » pose problème. C’est un salaire à la tâche, avec un prix prévu au nombre de pieds de vigne qui entraîne, notamment, une compétition entre les salariés. Quand on est jeune et en bonne santé, ça va bien. Mais avec le temps, les troubles musculosquelettiques (TMS) entraînent des licenciements. Ce système du « prix fait » est d’ailleurs un facteur aggravant de ces TMS. Des ouvriers ont des salaires de cadres à la taille parce qu’ils bombardent et ne s’économisent pas. Le pire c’est que lorsque les arrêts maladie commencent à arriver, cela reste confortable puisque les indemnités sont fixées sur le montant des derniers revenus. C’est un cercle vicieux dont sont complices les employeurs parce qu’en plus, cela met en difficulté le système de prévoyance, le montant des cotisations étant fixé sur les risques : plus il y a d’arrêts, plus les cotisations sont élevées pour tous. 50 % des TMS en viticulture en France sont déclarés en Gironde.

Malgré des actions avec la MSA, le CHSCT, la Chambre d’agriculture, c’est difficile de faire prendre conscience aux salariés qu’il faut qu’ils fassent attention à leur santé. Ils ont du mal à comprendre notre opposition à ce système. Ce sont souvent des salariés sans qualification qui sont arrivés sur le secteur d’activité par opportunité, par proximité. Leur reclassement à 50 ans devient quasiment impossible, surtout lorsqu’ils ne maîtrisent pas bien l’écrit. Et il n’est pas normal que des gars ne fassent que de la taille pendant 5 mois. C’est déjà un travail difficile, en extérieur, avec des postures inconfortables, des gestes répétitifs… Sur les engins, les vibrations entraînent des problèmes de dos, le matériel n’est pas toujours adapté… C’est pourquoi il faut se battre sur les salaires.

Un emploi saisonnier et précaire

culture, 76millions d’€ pour la filière fruits & légumes, 48.7M€ pour l’élevage et 47.8M€ pour les céréales. Plus de 200M€ d’aides ont été versées en 2017 :

NBSO. On parle aussi beaucoup du problème des revenus des agriculteurs, c’est sans doute moins vrai dans la viticulture ? FF. On a l’habitude de dire qu’il y a trois types d’agriculteurs : les exploitants, les exploités et les exploiteurs. La diminution des surfaces agricoles est un des signes de difficultés. De plus en plus les petits exploitants ont les mêmes conditions de vie que les salariés, c’est aussi une des réalités de la viticulture. Il faut savoir que 300 viticulteurs en Gironde perçoivent le RSA. Un petit producteur, qui possède 6 à 12 hectares dans le Sauternais, par

L’AGRICULTURE EN GIRONDE

Points de repère L’agriculture Gironde est largement dominée par la viticulture, c’est un fait, mais à ses côtés coexistent d’autres exploitations, notamment autour de la filière élevage qui souffrent de la course à la productivité. À l’image de l’industrie, le secteur ne cesse de perdre des emplois mais gagne en productivité.

Un recul marqué des surfaces agricoles

En 20 ans, la superficie urbanisée en Gironde a doublé alors que sa population n’augmentait que de 20 %. Cette dynamique concerne plus particulièrement les grands bassins, tels que Bordeaux et le Bassin d’Arcachon. En Gironde, département qui s’étale sur 1 020 milliers d’ha, les surfaces agricoles représentent environ 30%. L’Agreste nous indique qu’entre 2006 et 2014, les sols agricoles ont reculé de 16 500 ha et les sols naturels (essentiellement des bois) de 4 • Les Nouvelles 5 juillet 2018

2 500ha au profit de l’artificialisation (infrastructures, urbanisation, surfaces commerciales) qui progressent de 19 000ha soit deux fois plus rapidement que la démographie. A ce rythme, le modèle de l’INSEE préfigure que, d’ici 2040, ce sont près de 60 000ha de terres agricoles (20%) qui changeraient de destination. Avec 130 000ha, les surfaces artificialisées sont déjà supérieures à celle de la viticulture (près de 120 000ha), laquelle représente la moitié des surfaces agricoles utilisées (SAU) ; le reste des SAU concerne surtout les céréales. Cette évolution a de nombreux impacts environnementaux : appauvrissement de la biodiversité, dégradation des paysages et des ressources en eau, augmentation des déplacements motorisés, imperméabilisation des sols. Après les infrastructures de transport (autoroute A65, rocades, déviations, ronds-points, parking, LGV…), les milliers d’hectares de parcs solaires photovoltaïques projetés en Gironde, constituent une nouvelle forme d’étalement urbain.

Le secteur de l’agriculture représente 4,2 % de l’emploi total girondin. C’est sans surprise la viticulture qui en représente l’essentiel :

La caractéristique de l’emploi agricole est la saisonnalité (et la précarité avec les aléas climatiques). Une économie fortement aidée

Le mémento 2017 de l’Agreste indique que la valeur de production de l’agriculture girondine dépassait les 2.4 milliards d’euros en 2016 dont près de 2 milliards pour la vini-viti-

Nota : les données utilisées ici sont fournies par le Ministère de l’Agriculture (Agreste) ou l’INSEE.

Jean-Jacques Bordes

exemple, ne vend pas. 80 % des exploitations viticoles ont moins de 5 salariés et la majorité en a moins de deux. Tout cela entraine une grande précarité et des revenus très bas. Comme pour les artisans, les petits exploitants doivent être bons en gestion, en droits de douane, en environnement, en communication… Il y a souvent un manque d’expertise sur la gestion du personnel et les obligations administratives mais ils n’ont pas les moyens de se former. En Gironde, 80 % des exploitations sont viticoles. Mais tout ce qui est produit de première nécessité devrait être payé à un juste prix pour qu’exploitants et salariés soient correctement rémunérés. Et ce n’est pas la loi agricole qui va changer les choses car il y aura toujours le prix du marché et la concurrence des autres pays européens. Pour vendre au juste prix en maraîchage ou en élevage, ce n’est pas simple du tout. Un couple en maraîchage qui livre sur du circuit court peut s’en sortir mais là aussi, il faut être jeune et en bonne santé ! NBSO. Tout cela fait que le secteur peine à recruter… FF. En effet, au delà de la recherche de salariés saisonniers et malgré une filière très structurée, les départs en retraite sont difficilement remplacés. Le secteur souffre d’une mauvaise image sur les niveaux de salaire même si certaines structures paient mieux que la grille de base. La question de l’utilisation de produits phytosanitaires représente aussi, sans doute, un frein à l’intérêt des jeunes pour ces emplois. L’actualité sur la dangerosité des produits utilisés, notamment dans les vignes, amène beaucoup de tensions sur les propriétés. Dès qu’un tracteur passe un pulvérisateur, il n’est pas rare qu’un riverain le filme avec son smartphone. Ceux qui se font interpeler, ce sont ceux qui travaillent, c’est-à-dire les petits exploitants ou les salariés. Il est temps d’avoir de vrais débats


E EN GIRONDE UNION EUROPÉENNE

Une politique agricole plus si commune

apaisés sur ces questions. Et étudier l’ensemble des problèmes. Par exemple, le député Loïc Prud’homme porte un projet de loi pour traiter avec des produits bio. Mais le souffre qui est accepté en agriculture bio, s’il est vaporisé et qu’il y a du vent, c’est aussi un problème pour les riverains. Il faudrait déjà ce mettre à réfléchir aux questions de mitage quand il y a une nouvelle installation. C’est un des problèmes, par exemple, certains viticulteurs ont vendu des terrains en zone d’urbanisation quand ils avaient des problèmes. Aujourd’hui, cela pose des problèmes de voisinage par rapport au traitement de la vigne. Il faudrait un vrai plan d’information et de formation de toute la filière car les ouvriers qui traitent sont formés et équipés mais ceux qui font la taille, l’épamprage, etc. ne le sont pas, en particulier les saisonniers. La convention collective prévoit 24h de réentrée dans une parcelle après traitement. Ce délai est sans doute beaucoup trop court. Certains produits utilisés mériteraient 20 jours de réentrée. En tout cas, il ne devrait plus y avoir, dans les exploitations de salariés non protégés par des vêtements et des gants, d’autant qu’il

existe aujourd’hui des textiles techniques qui permettent de supporter le climat. Par ailleurs, se contenter de demander la disparition des produits phytosanitaires ne me paraît pas suffisant. Parce qu’un produit naturel, s’il est fait pour détruire des insectes ou des maladies a forcément un impact. Parce que l’arsenic, par exemple, c’est naturel. Parce qu’entre l’utilisation prudente d’un produit phytosanitaire ou le passage plusieurs fois par semaine d’un tracteur, est-ce qu’une étude d’impact a été faite. Je ne défends pas l’utilisation de ces produits mais je m’interroge sur la façon dont on prend des décisions. Par exemple, je ne comprends pas que l’INRA ne soit pas systématiquement associé pour tout produit mis sur le marché. De même, j’aimerai qu’on ait un grand débat interprofessionnel sur la chimie parce qu’elle n’est pas que dans les champs, pas qu’au travail, c’est aussi à la maison, etc. Pour moi, le bio c’est aussi le respect des cycles végétatifs et des saisons. Or les grandes surfaces amènent de plus en plus l’agriculture bio à des tailles industrielles qui vont mettre encore plus les producteurs en difficulté. On va se retrouver avec les mêmes problèmes qu’en agriculture conventionnelle. Protéger la nature, c’est avoir des sols vivants, ce n’est pas forcément le cas avec les grandes exploitations bio. Peut-être qu’il y a de la place pour tout le monde, mais ça m’interroge quant à l’environnement. Car un produit, même naturel, s’il n’est pas « digéré » par le sol, il part directement dans les nappes phréatiques et, même naturel, une grande concentration ne peut pas être sans conséquences.

Propos recueillis par Christelle Danglot

Si les agriculteurs permettent d’alimenter les peuples, ils nourrissent aussi des inquiétudes quant au prochain budget de la politique agricole commune (PAC). Celuici représente aujourd’hui le plus gros poste de dépenses de l’Union européenne avec 37,6 % du budget total. Mais il pourrait bien se trouver largement amputé dans la programmation 2021-2027. C’est en effet ce qu’envisage la Commission européenne, tout en prétendant relever les nouveaux défis de l’agriculture en matière de santé, de lutte contre le changement climatique ou encore de changement des pratiques agricoles. Mettant en cause le Brexit, le commissaire européen Phil Hogan a en effet annoncé que le budget de la PAC pourrait baisser de 5 % entre 2021 et 2027, passant de 408 milliards d’euros (de 2014 à 2020) à 365 milliards d’euros. Du côté des agriculteurs et de certains parlementaires, on s’attend à une baisse beaucoup plus importante – de l’ordre de 15 % –, assortie d’une plus grande flexibilité pour les États dans la possibilité d’adapter leurs arbitrages. Autrement dit, chaque pays pourra décider seul de l’orientation de sa politique agricole. Est-ce la fin du « C » de la PAC ? À l’origine, pourtant, l’idée avait de quoi séduire. Après les années de guerre et d’occupation, pas facile pour les peuples d’Europe de se nourrir en quantité suffisante. L’Union européenne naissante met alors en place une politique qui prétend assurer un niveau de vie équitable aux paysans, réguler les marchés, nourrir les peuples et permettre de produire plus et plus vite. On se rendra compte plus tard que c’est ce dernier engagement qui aura été le mieux respecté, jusqu’à outrance. En 1962, la politique agricole commune voit officiellement le jour.

Six pays en bénéficient alors et des mesures de stabilisation des marchés et de prix garantis aux producteurs sont mises en place, complétées par des protections tarifaires aux frontières. Les résultats ne se font pas attendre et la France devient vite autosuffisante en céréales et en lait, puis excédentaire. Dans le même temps, le plan Marshall contribue à la mécanisation des campagnes, la vidant de ses bras, tandis que les protéines végétales cultivées par les polyculteurs-éleveurs laissent la place aux importations de tourteaux de soja. Une évolution éclair qui, en plus de favoriser l’exode rural, conduira à l’impasse dans laquelle se trouve l’agriculture aujourd’hui. Produire plus et plus vite a conduit les paysans à se spécialiser

Petit à petit, les prix garantis conduisent à la surproduction. Dans les années 1970 et 1980, les frigos et les silos de l’Union européenne sont pleins et les excédents alimentaires sont bradés sur les marchés mondiaux. Seule la production de lait reste réglementée avec les quotas laitiers mis en place en 1984 (ils seront supprimés en 2015). 1992 marquera l’année où l’agroindustrie prendra presque officiellement la main sur la PAC. Les prix garantis sont alors remplacés par des aides versées directement aux paysans pour qu’ils soient compétitifs et puissent vendre sur le marché mondial. Les agriculteurs sont dorénavant relégués au rang de fournisseurs de « matières premières », voire de « minerais » pour les multinationales de l’agroalimentaire en pleine ascension. Dans le même temps, les primes à l’hectare décuplent la course à l’agrandissement, favorisant la spéculation foncière et décourageant les nouvelles installations. La France, premier pays bénéficiaire des aides de la PAC, n’échappe pas à la règle édictée par leur répartition en deux piliers. Pour la PAC 2014-2020, le premier pilier compte 7,7 milliards d’euros par an destinés aux subventions à l’hectare indépendamment de ce qui y est produit (85 %). « Plus un paysan a de surface, plus il reçoit d’aides », résume la Confédération paysanne. Les 15 % restants sont versés selon les productions (vache à viande ou blé dur par exemple). Le second pilier ne compte que 1,4 milliard d’euros par an. Censé servir à développer les territoires ruraux et à soutenir les exploitations en zones difficiles, il ne parvient pas à contrebalancer les effets dévastateurs des prix du marché et la désertification des campagnes. Un échec démontré par l’entêtement des faits : en 1955, il y avait 2,3 millions d’exploitations, sur lesquelles travaillaient 6,2 millions de paysans ; en 2010, ils ne sont plus que 960 000 à produire sur moins de 500 000 fermes. Loin de ne concerner que les seuls

agriculteurs, les conséquences de la PAC se font sentir aussi bien dans les assiettes que sur les paysages. Les prix sont en effet artificiellement bas puisque l’utilisation de produits phytosanitaires et d’engrais ainsi que le traitement des eaux polluées qui en résultent par la collectivité augmentent la facture. L’incitation à produire plus et plus vite a également conduit les paysans à spécialiser leurs cultures dans des parcelles toujours plus grandes, uniformisant chaque jour le paysage et favorisant la monoculture. Une opposition de plus en plus large

Si la Confédération paysanne et le Modef (Confédération syndicale agricole des exploitants familiaux) ont souvent été bien seuls à alerter sur ces dérives, la PAC post-2020 suscite une opposition de plus en plus large. Une quinzaine d’États membres, dont la France, ont demandé mi-juin le maintien du budget de la Pac, qui représente un peu plus d’un tiers des dépenses de l’UE. L’autre co-auteur de la proposition de résolution examinée, le chef de file des députés communistes André Chassaigne (PCF), a souligné que c’est la « première fois depuis 1962 » que le budget de la Pac serait diminué. L’élu du Puy-de-Dôme a rappelé les « piliers indissociables » de la Pac à ses yeux, « environnemental, économique et de progrès social », et estimé qu’il fallait la renommer « politique alimentaire et agricole commune », comme le suggère la proposition de résolution européenne votée, dénuée de caractère contraignant. Des députés de tous les bords ont dit leur soutien au texte, mais parfois avec des bémols. Pierre-Henri Dumont (LR) a reproché au gouvernement de « pleurer sur le lait répandu » et de « faire semblant de réagir ». « À Bruxelles vous sacrifiez (les agriculteurs) sur l’autel de la “start-up nation” », a accusé l’élu du Pas-de-Calais. Parmi les retouches au texte dans l’hémicycle, les députés ont ajouté, à l’initiative des Insoumis, l’idée de « transition écologique de l’agriculture européenne ». Ils ont aussi complété le texte, via un amendement des socialistes, par un appel à une politique de protection et partage du foncier agricole. Le secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement, Christophe Castaner, a annoncé dans l’hémicycle un projet de loi sur le sujet en 2019. Avec Olivier Morin, l’Humanité du 15/06/18

Les Nouvelles 5 juillet 2018 • 5


INTERNATIONAL ARGENTINE

MEXIQUE

Grève générale contre l’austérité

La gauche au pouvoir avec la victoire historique de Lopez Obrador

Pas de transports, pas d’école, pas de services publics… Buenos Aires s’est mué en désert urbain le lundi 25 juin. La Confédération générale des travailleurs (CGT, principale centrale syndicale) a appelé à la grève générale et a, visiblement été entendue. Dans leur grande majorité, les citoyens sont

particulièrement remontés contre la politique d’austérité, menée avec la bénédiction du FMI, du gouvernement de centre droit. Le tout dans un contexte de forte inflation (30 % attendus) qui plombe le pouvoir d’achat.

HONGRIE

L’Opéra de Budapest victime d’une campagne homophobe Le pays du premier ministre nationaliste Viktor Orban n’en finit plus de charrier son lot de nouvelles nauséabondes. La dernière en date concerne l’Opéra national hongrois. Celui-ci a annoncé, le 21 juin, l’annulation de quinze représentations de la comédie musicale Billy Elliot. « La campagne négative des dernières semaines à l’égard de la production Billy Elliot a fait chuter la vente de billets de manière importante », a expliqué le directeur de l’institution Szilveszter Okovacs, cité par le journal hongrois en ligne, 444.hu. Le journal Magyar Idok reprochait à cette histoire d’un adolescent de milieu modeste qui choisit de se consacrer à la danse classique plutôt qu’à la boxe, de faire de « la propagande gay » au moment où le pays tente de redresser une natalité en berne.

« Comment est-il possible qu’une institution nationale telle que l’opéra aille à l’encontre des objectifs de l’État et se serve d’une performance faite pour les jeunes d’une dizaine d’années, les plus vulnérables, pour réaliser une telle propagande gay ? », a ainsi écrit Zsofia N. Horvath dans Magyar Idok. Avant d’ajouter : « Promouvoir l’homosexualité ne peut pas être un objectif dans une situation où la population vieillit et diminue, et où notre nation est menacée par l’invasion étrangère ». Cette campagne homophobe est intervenue au moment où un autre média proche du pouvoir, l’hebdomadaire Figyelö, venait de publier une liste de chercheurs de l’Académie hongroise des sciences accusés de travailler notamment sur les droits des homosexuels.

Lafarge mis en examen

6 • Les Nouvelles 5 juillet 2018

du Mexique, la gauche accède à la présidence. « C’est un jour historique », avait lancé dans la matinée à la presse le futur président, surnommé « AMLO », ses initiales, avant de voter à Mexico, promettant de lutter contre la corruption et chasser la « mafia du pouvoir ». Après deux échecs successifs, ce vétéran de la gauche, âgé de 64 ans, obtient un succès sans précédent au niveau national, mais également régional et local, en décrochant au moins six postes de gouverneurs sur les neuf en jeu, avec son parti, le Mouvement de régénération nationale (Morena). Le Morena s’imposerait dans les États de Veracruz, Morelos, Puebla, Chiapas, Tabasco ainsi qu’à Mexico. Et pour la première fois, une femme, Claudia Sheinbaum, scientifique de 56 ans et fidèle de « AMLO», sera à la tête de la mégapole mexicaine aux plus de 20 millions d’habitants. Avec ses alliés, Lopez Obrador, qui prendra ses fonctions en décembre prochain, obtiendrait une majorité à l’Assemblée, avec au moins 250 sièges de députés. Plus de 18.000 mandats, dont 128 sénateurs, étaient également en jeu. Lopez Obrador aura su capitaliser sur l’exaspération d’une grande partie des Mexicains, et se présenter en candidat des plus modestes, bien décidé à chas-

l’Humanité du 2/06/18

UNION EUROPÉENNE

Damien Roustel, l’Humanité du 28/06/18

JUSTICE

Soupçonné d’avoir financé le terrorisme en Syrie, le cimentier est poursuivi pour « complicité de crimes contre l’humanité ». Les magistrats en charge de l’enquête sur le groupe français Lafarge, soupçonné d’avoir financé des groupes armés en Syrie, ont mis en examen cette entreprise, jeudi, pour « complicité de crimes contre l’humanité ». Ils mettent notamment en avant la « mise en danger de la vie » de certains salariés. Pour son contrôle judiciaire, LafargeHolcim, né de la fusion en 2015 du cimentier français et du suisse Holcim, devra verser une caution de 30 millions d’euros. Huit dirigeants avaient déjà été mis en examen. La filiale du groupe, LCS, aurait versé, selon l’enquête, 13 millions d’euros de 2011 à 2015, dans le but de maintenir sa cimenterie dans une Syrie en proie aux groupes armés. Ce sont ceux-ci, dont l’organisation de l’« État

Andrés Manuel Lopez Obrador a obtenu une large victoire dimanche à l’élection présidentielle mexicaine, offrant un premier succès historique à la gauche, dans un pays confronté à une vague de violences sans précédent. Selon une estimation officielle, l’ancien maire de Mexico obtiendrait entre 53 % et 53,8 % et des voix, devant le jeune conservateur Ricardo Anaya avec environ 22 % des voix, et Jose Antonio Meade, du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), le parti au pouvoir, avec environ 16 %. Ses deux rivaux ont rapidement reconnu leur défaite et l’ont félicité pour sa victoire. Le président américain Donald Trump a également félicité Lopez Obrador et s’est dit « prêt à travailler » avec lui. « Il y a beaucoup à faire pour le bien à la fois des États-Unis et du Mexique ! », a tweeté Trump, dont la politique commerciale et sur l’immigration a plongé les relations avec son voisin mexicain au plus bas de leur histoire. Lopez Obrador lui a répondu qu’il souhaitait une relation d’« amitié et de coopération » avec les États-Unis, après avoir promis au pays « des changements profonds » et « sans dictature ». Pour la première fois de l’histoire moderne

ser « la mafia du pouvoir », incarnée par l’impopulaire président Enrique Peña Nieto. « Pour la première fois, l’histoire s’écrira du côté des pauvres », se réjouissait Salvador Sanchez, 82 ans, devant le bureau de vote du candidat, plus tôt dans la journée. Lopez Obrador devra affronter des défis gigantesques : en plus de lutter contre la corruption, il devra tenir sa promesse de « remettre à sa place » le président Trump, qui a menacé de rompre l’Accord de libre-échange avec le Mexique (Aléna), et estime que le Mexique « ne fait rien » contre l’immigration clandestine venue d’Amérique centrale. Tout au long de la campagne, la violence a été au cœur des débats, mais elle a aussi touché de nombreux candidats ou militants sur le terrain. Le processus électoral est déjà considéré comme « le plus sanglant » de l’histoire du Mexique, avec au moins 145 assassinats d’hommes politiques - dont 48 candidats ou précandidats -, selon le cabinet d’études Etellekt. Dimanche, au moins deux militants ont été abattus, une militante du Parti des Travailleurs (PT, opposition) dans l’État du Michoacan (ouest), et un autre du PRI, dans l’État de Puebla (centre). Plus de 200.000 personnes ont été tuées dans le pays depuis 2006 et le lancement de la guerre contre le narcotrafic à l’aide de l’armée. « AMLO » a promis d’éradiquer la pauvreté qui alimente ces violences, et promis une amnistie controversée aux petites mains des groupes criminels, dans l’espoir de ramener la paix sociale dans le pays.

islamique », qui auraient bénéficié de ses fonds, en échange de l’autorisation faite aux salariés et marchandises de l’entreprise de circuler. L’ONG à l’origine de la plainte, Sherpa, a qualifié d’« historique » la décision des magistrats de poursuivre Lafarge, et appelle le groupe à « prendre ses responsabilités et à ouvrir un fonds d’indemnisation indépendant afin que les victimes voient leur préjudice rapidement réparé ». Parmi les salariés locaux restés sur place – alors que les expatriés avaient été rapatriés –, un serait mort et un autre serait disparu. « C’est la première fois dans le monde qu’une entreprise est mise en examen pour complicité de crimes contre l’humanité, ce qui marque un pas décisif dans la lutte contre l’impunité des multinationales opérant dans des zones de conflit armé », se réjouit l’association. Gaël De Santis, l’Humanité du 29/06/18

Des camps fermés pour les exilés Bruxelles veut la mise en place de plateformes de débarquement pour les migrants au sud de la Méditerranée et dans les pays d’arrivée de l’UE. Quand les ONG ne sont pas là, les bateaux coulent. 100 migrants ont disparu dans un naufrage au large de la Libye, vendredi, alors que trois navires d’ONG étaient bloqués dans le port de La Valette par les autorités maltaises. Le bateau d’Open Arms s’était proposé d’intervenir, bien qu’à court de carburant car empêché par le gouvernement italien de se ravitailler dans les ports italiens. Il lui avait été répondu que les gardes-côtes libyens s’en chargeraient. Seules quelques personnes ont été secourues. L’embarcation d’Open Arms a pu sauver 59 autres exilés, samedi, et était hier en route vers l’Espagne, seul pays à avoir accepté de les accueillir.

ont à nouveau répété que le sauvetage incombait à la Libye. Ils appellent, reprenant la logorrhée anti-ONG de Rome, « tous les navires qui opèrent dans la mer Méditerranée (à) respecter les lois applicables et (à) ne pas faire obstacle aux opérations des gardes-côtes libyens ». Et ce alors que, de retour dans une Libye en proie aux groupes armés depuis l’intervention militaire occidentale de 2011, les exilés ne peuvent y faire une demande d’asile pour un pays de l’UE. Les dirigeants européens se sont entendus sur la demande italo-autrichienne de « plateformes de débarquement » dans des pays hors UE, où pourraient être triés les migrants secourus, entre ceux éligibles au droit d’asile et ceux qui ne le sont pas. La Tunisie et l’Algérie, principaux concernés, ont d’ores et déjà fait connaître leur opposition.

Les ONG pointées du doigt

Les dirigeants italiens et hongrois satisfaits

Jeudi et vendredi 28 et 29 juin, à Bruxelles, lors du sommet européen, les chefs d’État et de gouvernement

Un accord a été trouvé sur la création de « centres contrôlés » dans l’UE, là encore pour y trier les personnes

secourues et les relocaliser dans d’autres pays de l’UE. Ces centres, tout comme la relocalisation, se feraient uniquement sur base volontaire. Une concession de poids à Rome et aux pays de l’Est. Giuseppe Conte, président du Conseil italien, a déclaré être « satisfait à 80 % », tandis que le premier ministre hongrois, Viktor Orban, a salué « une grande victoire pour les pays de Visegrad », le bloc anti-migrants est-européen qui rassemble, outre son pays, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie. Reste à voir si ces centres verront bien le jour. L’Italie semble réticente à en installer sur son sol. Quant à Emmanuel Macron, il a écarté l’hypothèse d’en établir en France. Gaël De Santis, l’Humanité du 2/06/18


PCF RENCONTRE RURALE FESTIVE À SAINT-SYMPHORIEN

BORDEAUX BACALAN

Face au « déménagement » des territoires : démocratie, coopération et inventivité

Fête des libertés le 13 juillet La fête des libertés se tiendra vendredi 13 juillet au Parc de Bacalan, tram B Brandenburg. Au programme : 14h30 concours de boules, ouvert à toutes et tous ; tournoi de belote ; 17h30 : débat d’actualité en présence d’une personnalité du PCF ; 19h : apéro chanté ; 20h : grillades de bœuf de Bazas ; 21h : soirée hommage « Mandela aurait 100 ans » ; concert de la formation « Afrocubano Projeto » avec Cheikh Sow. MÉRIGNAC

Communiqué du comité de soutien pour la libération de Salah Hamouri

Dans le cadre bucolique de la propriété de Raymond Lagardère à Lassus, Saint-Symphorien, ce qui fut, traditionnellement fin août, la Fête de la ruralité est devenue la Rencontre rurale festive le 30 juin. Elle a réuni une centaine de personnes pour partager un moment de fraternité, de convivialité mais aussi de débat, le matin sur le thème : « Quelle politique pour combattre les inégalités sociales et territoriales ? ». Le sénateur communiste Fabien Gay n’a pu honorer l’invitation qui lui était faite pour raison de santé. Julien Ruiz, secrétaire de section, Sébastien Laborde, secrétaire départemental et Pierre Augey, maire de Fargues, se sont donc chargés de nourrir le débat. Le thème avait d’ailleurs attiré quelques élus communistes du secteur et même d’un peu plus loin. Il y a beaucoup été questions des lois de « concentration » telle que la loi NOTRe et autres schémas d’aménagement du territoire dont « on n’échappera pas à faire le bilan » dit Julien Ruiz qui considère qu’elles participent plus à « déménager » qu’à « aménager » les territoires alors qu’on exige, en toute contradiction, de ces derniers qu’ils fassent des schémas prescriptifs. Les sujets d’inquiétude sont nombreux : fermeture de bureaux de Poste, de trésoreries, la nouvelle carte de juridiction qui annonce 300 tribunaux de proximité en moins, les plans régionaux de santé auxquels s’opposent beaucoup de collectivités tant ils sont éloignés des besoins, sans compter la question des transports avec la réforme ferroviaire… « Le débat sur les petites lignes ferroviaires va rebondir rapidement, prévient Julien Ruiz, car les régions n’ont pas les moyens d’en assurer la survie et le développement ». « Il faudrait anticiper, voire planifier, le développement des territoires en partant de la vie des gens. Et le point de départ, c’est le lien entre le territoire, le travail et l’emploi. C’est lui qui conditionne les transports, les temps sociaux, etc. » conclue le secrétaire de section. Sébastien Laborde rappelle que la métropolisation c’est la concentration des emplois, c’est-à-dire leur déplacement et pas forcément leur développement. « Les questions de mobilité se posent pour l’emploi mais aussi la formation

et même pour l’accès aux droits alors qu’arrivent dans nos territoires ruraux des populations nouvelles avec de hauts niveaux d’exigence quant à cet accès aux droits, aux services publics ». L’élu du Libournais (Saint-Denis-de-Pile et CALI) dénonce les transferts de charges sur les collectivités comme les bureaux de poste qui ferment pour laisser la place à des agences postales souvent gérées par les mairies. Ou encore, lorsque l’accès aux soins n’est plus garanti pour les populations rurales et alors même que l’ARS en fait le constat, ce sont encore les collectivités qui sont sollicitées pour financer des centres de soin ou des maisons de santé afin de faire venir les médecins qu’il manque. « On a intérêt à s’appuyer sur les aspirations fortes des populations, les susciter, les mobiliser pour pointer les responsabilités. Il faut travailler des projets de développement de l’emploi et des services publics en s’appuyant sur les communes. Il faut faire grandir des solutions alternatives sinon, le sentiment d’abandon, de relégation nourrit le vote Front national », avance le secrétaire départemental.

Julien Ruiz remet un cadeau à Raymond Lagardère au nom de toutes les personnes présentes pour le remercier de son accueil.

Pierre Augey attend du congrès du PCF qu’il soit utile à travailler des propositions, à partir du programme l’Humain d’abord et qu’il permette des changements dans l’organisation pour ramener la réflexion politique dans l’entreprise même si celle-ci a beaucoup évolué. Il souhaite également que soit posée la question des unions politiques car les lois de reconcentration entrainent une démobilisation des élus locaux. « C’est un abandon de la démocratie. Il nous faudra plus d’élus locaux dans les villes et départements, etc. pour défendre la démocratie ».

Le débat s’est poursuivi un moment sur les changements de la nature de l’emploi, le besoin d’apporter des réponses face au problème du chômage, à la concentration de l’emploi en métropole, phénomène planétaire, alors qu’en Gironde, c’est hors métropole que la population augmente. « Il n’y a pas de réponse toute faite, il va falloir faire preuve de créativité et d’inventivité pour développer l’emploi dans les territoires. » Le capitalisme prive les collectivités de leurs ressources, « il faudrait une nouvelle taxe sur les entreprises qui sont de plus en plus allégées et se permettent de montrer du doigt les collectivités quand il y a des problèmes, propose une élue de la métropole. Il faut faire payer davantage les grandes entreprises ». Mais surtout, il faudrait se réapproprier la Finance, « faire de l’argent notre bien commun », car « accaparé par les grands groupes », « il n’irrigue plus les territoires ». Pour lutter contre les déserts médicaux, on propose d’arrêter le numérus clausus mais comme il faut au moins 7 ans pour former un médecin, de travailler à la reconnaissance des diplômes et qualifications médicales des migrants. La commune est « la base de la démocratie » mais « on ne peut pas faire comme si rien n’avait changé ». Il y a aussi besoin de développer la coopération entre les communes et de faire davantage de celles-ci des lieux de vie démocratique. Il faut que l’ensemble des élus et des citoyens se réapproprient les débats, les décisions, y compris lorsque cela se passe dans les communautés de communes. « Tout doit être fait pour rompre avec le profit et son accumulation. Les mesures d’austérité, la concentration des pouvoirs sont toujours impopulaires. Il y a de quoi travailler un mouvement populaire pour des changements sociaux et environnementaux, pour cela l’échelle de la commune est primordiale ». On peut en faire le mot de la fin, pour ce débat en tout cas car pour les questions et propositions soulevées, pas de doute que chez les communistes, cela continue. D’ailleurs, autour de l’apéro et du repas champêtre toujours apprécié se sont poursuivies les discussions, dans une ambiance joyeuse animée par la banda de Barsac « Los Gaujos ». C.D.

Après la visite de Benyamin Netanyahou en France nous aurions pu penser qu’Emanuel Macron aurait joué de son autorité pour obtenir la libération de notre compatriote Salah Hamouri emprisonné au mépris de toutes les règles de droits. Il n’en est rien ! bien au contraire Salah Hamouri a vu sa peine prolongée de trois mois supplémentaires. À deux reprises, Emanuel Macron a évoqué au cours de l’entretien « très chaleureux » avec le chef de l’état israélien le cas de Salah Hamouri. La réponse israélienne ne s’est pas fait attendre : Salah Hamouri restera en prison. Au-delà du président Macron, c’est la France qui est humiliée, insultée alors qu’elle n’a cessé de dérouler le tapis rouge aux dirigeants israéliens. Dans ces conditions notre comité demande à tous les responsables politiques de notre région, qu’il a interpellés, d’intervenir auprès du président Macron afin qu’il manifeste publiquement sa position de soutien à Salah Hamouri, afin de l’informer des dispositions qu’il entend prendre face à cette situation qui n’a que trop duré. LES 7 ET 8 JUILLET, AU PARC DE LA NATURE À TARNOS

La Fête des Pins Sur les deux jours : librairie La Renaissance, jeux pour les enfants, stands associatifs. Entrée gratuite. Samedi - 9h à 17h : vide grenier ; 11h : ouverture de la fête par Alain Baché (secrétaire départemental du PCF des Landes) ; 11h30 à 12h30 : débat « travailler et vivre en prison, quelles alternatives ? » Gabi Mouesca, ancien président de l’OIP et auteur de La nuque raide, Nicolas Peyrin (sous réserve), CGT pénitentiaire Aquitaine ; 12h30 à 15h : apéritif, restauration, gastronomie ; 15h à 16h30 : débat : « Avoir un toit, c’est quoi ? C’est un droit ? » Ian Brossat, adjoint à la mairie de Paris en charge du logement, chef de file du PCF aux élections européennes 2019, Jean-Marc Lespade, maire de Tarnos, conseiller départemental des Landes, XL habitat (sous réserve) ; 15h à 17h30 : atelier Graph avec Stéphane Gotrand et contes pour enfants par Suzanne Roux ; 18h30 à 19h30 : débat : « Nourrir les habitants de la planète sans la (les) détruire, comment faire ? » Xavier Compain (PCF), syndicaliste paysan, coordinateur agriculture pour le parti de la gauche européenne (PGE), Mélanie Martin, présidente FDJA Modef, Alain Perret, adjoint au maire de Tarnos en charge des finances, voirie et réseaux ; 20h à 22H30 : concerts Thomas Bey (rock), BDZed (rap), PIARRES (rock déjanté) ; 22h30 à 1h : Soirée fluo avec DJ Podium concept. Dimanche - 11h à 12h30 : débat « Les grèves et les manifs, ça sert à quoi aujourd’hui ? » Laurent Brun, secrétaire général de la fédération CGT cheminots, Olivier Dartigolles, porte parole du PCF, Frédéric Boudigues, secrétaire général de l’UD CGT Landes, Julien Delion, CGT Cheminots Bayonne, Hospitaliers, territoriaux, métalos, etc. ; 12h30 à 13h : apéritif en musique/performance artistique avec Serge Khakoulia (artiste peintre) sur le blanchiment d’argent ; 13h : apéro, restauration, banquet populaire ; après-midi latino avec Al Compas ; 16h : mot de clôture en présence de salariés en lutte et Mascleta.

Carnet SECTION DE BÈGLES. Vendredi 29 juin a été incinéré Marc Piquero, ingénieur à La Charpente moderne, conseiller municipal dans les années 70 avec Simone Rossignol et militant communiste à la cité Yves Farges de Bègles.

SOUSCRIPTION

Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera efficacement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. Les versements sont à envoyer à la fédération de Gironde du PCF - 15 rue Furtado - 33800 Bordeaux, à l’ordre de l’ADF PCF 33

Les Nouvelles 5 juillet 2018 • 7


CULTURE & SOLIDARITÉ CHRONIQUE DE LA COUPE DU MONDE DE FOOTBALL

PLAGE DU LAC À BORDEAUX

Bordeaux-Moscou, le regard d’une passionnée de la Russie

L’été de l’Escale du livre

Jacqueline Boyer est une militante bien connue des bordelais. Professeure de langue russe, elle n’est pas particulièrement férue de ballon rond. À travers son blog Bordeaux-Moscou (1), elle tente de livrer quelques anecdotes et clés de compréhension. En voici deux extraits. 11 juin, Comment on « apprend » un pays. Ce fut une de mes découvertes lorsque je travaillais à Moscou. Soudain, au mois de juin, plus d’eau chaude. Que de l’eau froide… mais alors froide ! Evidemment, quand j’ai demandé ce qui se passait, cela a suscité quelques sourires. Environ 3 semaines par an, les tuyaux, les installations sont nettoyés, désinfectés. Toute l’installation est centralisée : eau, chauffage. Moscou est divisée en 3 secteurs et chacun à tour de rôle est privé d’eau chaude, le temps de l’opération. Cela crée des liens. Vous allez chez les amis avec votre serviette et votre shampoing, boire un thé et

prendre une vraie douche… Dans les constructions nouvelles le chauffage est indépendant. L’eau, non… Voilà comment on « apprend » un pays. Les joueurs et leurs supporters vont découvrir ce quotidien. 21 juin, La nouvelle Jérusalem, résidence des Bleus. Pour accueillir les Bleus, la commune d’Istra. Région de Moscou. 1 heure en voiture. Istra, pour les Russes et les Moscovites, c’est la nouvelle Jérusalem. Dans l’histoire russe on croise souvent des noms qui relient ce pays à nos histoires. Ainsi, après que Constantinople fût passée aux mains des musulmans, Moscou s’est auto désignée la troisième Rome. Ici, dans la nouvelle Jérusalem, la copie conforme du Tombeau du Christ à Jérusalem a été édifiée, diton. Je n’ai pas été saisie par un élan religieux et de même qu’à Kazan j’ai visité la Mosquée dont nos hôtes étaient très fiers, ici, il fallait que je vienne. « Comment, tu n’es jamais allée à la nouvelle Jérusalem ? » En y allant, nous avons fait escale dans une autre église, beaucoup plus modeste en superficie, mais là, il

s’agissait pour mes hôtes de me montrer comment vivent « leurs » très riches. Cette église, leur église, ouverte au public jouxte un « cottage », caché derrière de hauts murs, où les privilégiés de la Russie actuelle se nichent entre eux. Et, comble de l’indignation d’une de mes amies, la Galerie Trétiakov avait « prêté » une de ses icônes à exposer dans cette église… L’une admirait l’icône, l’autre pestait de ce nouveau type de hors-la-loi. Tout cela nourrit mes réflexions sur ce pays… Et elles sont nombreuses… Étonnante Russie, attenant à ce site de fièvre religieuse, un énorme centre culturel dédié à la culture sous toutes ses formes. J’y ai vu une exposition consacrée au Centenaire de la Révolution. On y annonce pour l’été une exposition « le siècle de Dürer » et le ballet Le lac des cygnes… entre autres. À n’en pas douter, en installant notre équipe à Istra, les autorités russes ont témoigné de l’estime qu’ils portent à notre équipe et à notre pays… (1) - bordeaux-moscou.over-blog.com

ANNONCES LÉGALES BORDEAUX LAC, LE SAMEDI 7 JUILLET

Pique-nique Solidaire Pour combattre précarité et exclusion durant l’été, la Clé des Ondes via les membres de l’émission Parole aux Jeunes organise, le samedi 7 juillet à partir de 19h30, un pique-nique sur le bord du Lac à Bordeaux. Grâce à sa « Chronique de la Rue » tenue depuis plusieurs mois par Johnny, sans-domicile fixe bordelais, l’émission Parole aux Jeunes donne de la voix aux sans-voix. Cette émission bénévole est produite tous les vendredis à 19h30 sur la Clé des Ondes par Alban Cavignac, membre de l’association Agir contre le chômage. « Les fortes chaleurs s’installant sur Bordeaux, il nous faut rappeler que l’ été est une saison aussi difficile à vivre que l’hiver pour celles et ceux qui dorment à la rue. Le constat est toujours plus alarmant. Heureusement, la solidarité et les dons en masse sont

toujours présents », communiquent les organisateurs. Le 9 juin, un piquenique avait été organisé sur le bord du Lac à Bordeaux. Une vingtaine de personnes en ont bénéficié. De quoi les encourager à remettre le couvert. Depuis début juin, l’association AC ! Gironde (membre historique de la radio La Clé des Ondes) a pris l’initiative de faire une maraude tous les lundis soirs à partir de 20h. Une cinquantaine de personnes sont ainsi aidées. L’épicerie de Lormont « Au sens du partage » contribue énormément à ces dons. Hommes et femmes qui vivent dans la rue et plus largement tous les habitants de l’agglomération bordelaise sont donc invités samedi 7 juillet à partir de 19h30, pour un piquenique sur le bord du Lac à Bordeaux. Ligne C du tram, arrêt Quarante journaux, rejoindre le rivage du Lac. @RadioLaCleDesOndes

CHANGEMENT DE NOM

SELARL 2H Avocats à la Cour 90 rue d’Amsterdam 75009 PARIS Madame Bianca, Daniela MARATU, née le 29 avril 1974 à Bucarest (Roumanie), demeurant 8 avenue du Périgord à Sallebœuf 33370, dépose une requête auprès du Garde des Sceaux à l’effet de substituer à son patronyme celui de BIAGINI. TRANSFERT DU SIEGE SOCIAL

NEXT SARL au capital de 10 000 euros 87, quai des Queyries – 33100 Bordeaux RCS Bordeaux 811 874 494 Aux termes du procès-verbal de l’AGE du 25 mai 2018, la société susvisée, dont la gérante est Guillemonat Florence domiciliée 93, allée Fructidor – 33115 Pyla, a décidé de transférer son siège social du 87, quai des Queyries à Bordeaux (33100) au 9, rue Condé à Bordeaux (33064), à compter du 1er juin 2018. Les statuts seront modifiés en conséquence. Pour avis, la gérance AVIS RECTIFICATIF

Avis rectificatif suite à l’annonce parue le 21 juin 2018 dans le N° 2260 il fallait lire l’avis de dissolution à la demande de la SCP MONTAGNE, CURT et PASQUIERMONTAGNE, Notaires associés à Arudy 64260, 7 avenue des Pyrénées Pour la SCI E.L.V, 5 côte des Sœurs 33360 Camblanes et Meynac Pour avis Le notaire. TRANSFERT DE SIEGE SOCIAL

LTF AGENCY SASU au capital de 7500 € Siège social :16 passage Thiéré, 75011 Paris 797 578 531 RCS de Bordeaux Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde, M. Lavallée Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0123 C 85932

8 • Les Nouvelles 5 juillet 2018

En date du 18/06/2018, l’associé unique a décidé de transférer le siège social de la société 14 rue de Majunga, 33000 Bordeaux, à compter du 18/06/2018 Président : M. FAURE Louis-Thibault, demeurant 14 rue de Majunga, 33000 Bordeaux Radiation au RCS de Paris et ré immatriculation au RCS de Bordeaux Pour avis,

L’Escale du livre enfile ses tongs et invite les enfants, les ados, les familles pour deux journées de plage littéraire et ludique sur la plage du lac de Bordeaux, les mercredi 11 et jeudi 12 juillet prochains. Dans le cadre de “Partir en livre, la grande fête du livre pour la jeunesse”, en tant qu’événement labellisé par le Centre National du Livre, et en partenariat avec “Biblio.plage”, bibliothèque éphémère de la ville de Bordeaux et les éditions Fleurus. Au programme des deux journées : des ateliers de création sur papier avec les illustrateurs Marjorie Béal, Olivier Deloye, Maxime Derouen et Julie Gore, des animations inédites créées par les illustrateurs jeunesse

Carole Chaix, Jérôme d’Aviau, Julie Gore, Amélie Graux et Delphine Perret, des ateliers d’écriture avec Le Labo des Histoires, l’Infirmerie à émotions pour transformer ses peurs, ses colères, ses joies… en créations, des animations permanentes : tampons, livres-jeux, lectures…, des quiz musicaux & Dj Sets avec Ricochet Sonore, un grand Drink’n’Draw avec Disparate, une librairie éphémère de La Machine à Lire… Entre chaque proposition, vous pourrez aussi vous rafraîchir dans le lac où la baignade est surveillée ! GRATUIT De 15h à 19h pour le grand public. (Télécharger le programme sur : escaledulivre.com)

BASE SOUS-MARINE DE BORDEAUX

Exposition légendes urbaines À voir jusqu’au 16 septembre. Cette exposition est une invitation à découvrir cet univers urbain protéiforme des années 80 à aujourd’hui. Prenant appui sur des œuvres d’artistes reconnus tels que Ernest Pignon Ernest, Jacques Villegle, Invader, Jonone, Banksy, Shepard Fairey, JR… et des installations in situ d’artistes iconiques et émergents. Avec : AEROSEPT, ARDPG, Bault, Carricondo Stephane, Ërell, Charles Foussard, les FrancsColleurs, Romain Froquet Artist, GRIS1, Théo Lopez Artist, Madame, Andrea Ravo Mattoni, MonkeyBird, NASTI, Le 9eme Concept, Rouge, etc.

Infos pratiques : plein tarif : 5 €, tarif réduit : 3 €, pass Musées Bordeaux : accès illimité, carte jeunes Bordeaux : accès illimité Boulevard Alfred Daney, 33300 Bordeaux, tél. 05 56 11 11 50 e-mail : base-sous-marine@mairiebordeaux.fr Facebook : Base sous-marine de Bordeaux Accès et transports Tram B : arrêt La Cité du vin / V3 : station Lucien Faure / Bus : arrêt Latule liane 9 et 32. Espace de parking gratuit sur site.


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