Jeudi 30 août 2018 - N° 2270 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro
HÉBERGEMENT DE RÉFUGIÉS À BORDEAUX
Le squat pour répondre à l’urgence
ACTUALITÉ DÉLÉGATION DE CIENFUEGOS À BORDEAUX
BUDGET 2019
Invitation réception publique
L’offensive antisociale d’Édouard Philippe
L’association « Bordeaux-Cienfuegos », vous invite à une rencontre amicale sous forme d’un buffet débat, avec une délégation de la ville et de la province cubaine de Cienfuegos conduite par le président de l’Assemblée municipale de pouvoir populaire, député à l’Assemblée nationale. Mercredi 19 septembre à 18h30, Salle Pierre Tachou (à confirmer), 44 rue Joseph Brunet, Bordeaux Bacalan. Déroulement de la soirée : 18h30 : accueil et projection de films sur Cienfuegos - 19 h : allocutions - 20 h : buffet-repas - 21h30 : concert de la formation bordelaise « afrocubano projeto » de Cheikh Sow Inscription : pour l’organisation matérielle de la soirée nous vous invitons à vous inscrire. Participation aux frais : 15€ par personne (hors boisson). Chèque à l’ordre de « Bordeaux-Cienfuegos » à envoyer 10 rue Champlain 33300 Bordeaux. TRIBUNE
L’école publique pour tous et gratuite Avant de commencer, un petit rappel. Depuis la loi Jules Ferry du 28 mars 1882, l’instruction est obligatoire. Cette obligation s’applique à partir de 6 ans, pour tous les enfants français et étrangers résidant en France. Dans la Constitution du 4 octobre 1958, il est dit : « L’organisation de l’enseignement public obligatoire et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État ». Les manuels scolaires sont gratuits jusqu’à la classe de troisième, ainsi que les matériels et fournitures à usage collectif. Dans les lycées, les manuels sont le plus souvent à la charge des parents (informations issues du site gouvernemental, www.gouv.fr). Nous y voici, les fournitures scolaires ! Certains ont trouvé dans le cartable de leur enfant, la liste de fournitures pour l’année 2018-2019. Cahiers, crayons, stylos, gomme, affaires de sport, etc. Liste conséquente en primaire, au collège et que dire du lycée ! Au collège où en début d’année on vous donne une liste de fournitures pour certaines matières, et que nous, parents bien attentionnés, achetons surtout quand c’est la première année. Quel n’est pas notre étonnement de voir une autre liste apparaître qui nous oblige à acheter d’autres fournitures que celles inscrites sur la première et qui, de ce fait, implique de nouvelles dépenses ! Que dire encore du lycée où, avant la rentrée scolaire, on nous demande une calculatrice qui coûte aux alentours de 100 € (je ne parle pas de celles qui sont spécifiques à certaines études), des livres qu’il nous faut acheter, dont le coût varie selon le parcours entrepris par notre enfant mais à peu près équivalent au prix de la calculatrice. Naturellement, la liste ne se termine pas là : feuilles petits carreaux, grands carreaux, dessins, cahiers 24x32, 21x29,7, A3, classeurs petits, grands, épais, pas épais, rigide, souple, etc. Il y a aussi « la trousse à refaire » à chaque vacances ou presque, nous qui pensions avoir fourni tout ce qu’il fallait pour l’année scolaire étant donné la quantité demandée en début de celle-ci. Voici des dépenses qui pèsent lourd sur le budget des familles, même s’il existe des aides de rentrée scolaire. Certaines villes, comme ChampignySur-Marne (94), fournissent le matériel scolaire aux écoles primaires, un choix que chaque commune peut faire. En Nouvelle Aquitaine, il existe une aide qui s’appelle « coup de pouce » (pour le lycée). Nous ne sommes pas tous égaux pour bénéficier de celles-ci et elles ne sont pas forcément suffisantes pour englober tous les frais liés à la scolarité. L’école publique pour tous, oui, gratuite ? On peut se poser la question. Marie-Ange Chaussoy, membre de la commission école du PCF33 RENTRÉE UNIVERSITAIRE
Un coût de la vie qui augmente de 1,31 % D’après l’enquête annuelle du syndicat étudiant UNEF, pour la rentrée 2018, le coût de la vie augmente de 1,31 %. 56 % des étudiants, voient le coût de la vie augmenter plus fortement que l’inflation. L‘augmentation du coût de la vie pour les étudiants s’explique principalement par l’augmentation des prix des loyers et des transports en commun dans un certain nombre de villes universitaires. Alors que le logement représente 54 % du budget des étudiants, 34 villes universitaires voient leurs loyers augmenter, avec une hausse de 1,21 % en moyenne dans les grandes villes et de 0,67 % en moyenne pour la France métropolitaine. Le prix des transports pèse également dans le budget des étudiants. Seules 6 municipalités ont développé des tarifs de transport moins cher pour les étudiants boursiers, prenant en compte les difficultés des plus précaires Bordeaux n’en fait pas partie. Toujours selon le syndicat, ce sont les plus jeunes et les plus précaires qui subissent le plus ces augmentations qui « sont le résultat direct de la politique du gouvernement combinant gel des aides sociales, des APL et nouvelle cotisation pour entrer à l’université ». Face à un reste à charge moyen de 866,69 €, les étudiants n’ont que deux choix : la dépendance familiale ou le salariat étudiant. La solidarité familiale étant de plus en plus difficile, le salariat étudiant se développe et concerne 46 % d’entre eux. Souvent une nécessité plus qu’un choix, le salariat étudiant est pourtant la première cause d’échec à l’université. C’est pourquoi l’UNEF revendique, notamment, une réforme des aides sociales permettant d’augmenter le nombre d’étudiants boursiers et une revalorisation des Bourses sur critères sociaux et des APL de 20 %, une augmentation du budget des aides urgences, la mise en place effective du plan de constructions de 60 000 logements étudiants (garanti à gestion sociale), la mise en place de demi-tarifs étudiants dans toutes les villes universitaires afin de garantire des coûts de transports abordables, et le développement de tarif boursiers, etc. C.D.
2 • Les Nouvelles 30 août 2018
Le premier ministre a présenté les grandes orientations d’un futur budget 2019 marqué par l’austérité. Il s’en prend au pouvoir d’achat des familles et des retraités, attaque l’assurance-chômage et les emplois aidés. On nous promettait un acte II plus social de la politique gouvernementale. Mais ce qu’a décrit longuement Édouard Philippe dans le Journal du dimanche, en est l’opposé. Le budget 2019 s’annonce frappé du sceau de l’austérité. À l’exception notable des cadeaux faits aux entreprises, qui, à force de baisses de cotisations, vont sérieusement mettre à mal le financement de la solidarité nationale. Sous prétexte « de faire le choix du travail », le premier ministre s’en prend aux prestations sociales en les désindexant de l’inflation. Décryptage. Le Pouvoir d’achat plombé pour deux ans
C’est l’attaque la plus franche et la plus antisociale annoncée dans le Journal du dimanche par le premier ministre. Si Édouard Philippe rejette tout « gel » des prestations sociales et familiales, les hausses seront plafonnées à 0,3 % en 2019 et 2020, alors que les prix s’envolent et que l’inflation s’élève à 1,7 % cette fin d’année, selon l’Insee. Ce qui équivaut dans les faits à une baisse nette du pouvoir d’achat qui se prolongera pendant deux ans. « À croire que ces gens se réveillent tous les matins en se demandant comment pourrir la vie des gens modestes… » a réagi Ian Brossat, chef de file du PCF pour les élections européennes de 2019. Les pensions des retraités sont à nouveau en première ligne. « La désindexation des retraites combinée à la hausse de la CSG représentent 578 euros de perte de pouvoir d’achat par an pour un retraité qui a 1 300 euros de retraite par mois », a calculé Valérie Rabault, députée PS. La perte nette s’élève à 888 euros pour une retraite de 2 000 euros. Les familles seront aussi lourdement touchées au portefeuille : les allocations familiales, de rentrée scolaire, primes de naissance, aides à la garde, comme les APL – déjà attaquées l’année dernière – sont impactées et n’augmenteront que de 0,3 %. Seul le RSA reste indexé à l’inflation. Heures sup désocialisées, une mesure contre-productive pour l’emploi
Pour tenter d’adoucir l’impact de ses mesures défavorables au pouvoir d’achat des Français, le gouvernement confirme vouloir exonérer les salariés de cotisations sociales sur les heures supplémentaires. Et ce dès septembre 2019. Une mesure censée redonner en moyenne « 200 euros supplémentaires par an » pour un salarié au Smic, d’après Édouard Philippe. À l’échelle de l’ensemble des ménages, l’OFCE (Observatoire français des conjonc-
tures économiques) estimait pour sa part dans une étude de juillet 2017 que « le gain engendré par la mesure devrait s’établir à environ 0,4 % du niveau de vie des ménages, soit 88 euros par an par ménage ». L’OFCE estimait même que cette politique pourrait coûter 3 milliards d’euros par an aux finances publiques et détruire 19 000 emplois dans le contexte actuel de chômage élevé, les employeurs préférant allonger le temps de travail de leurs salariés plutôt que de créer des emplois. Une mesure « inégalitaire, hypothétique, qui a déjà été tentée et qui ne crée aucun emploi », a critiqué hier le numéro un de Force ouvrière, Pascal Pavageau, sur RTL, en référence à la politique de Nicolas Sarkozy, associant désocialisation et défiscalisation des heures supplémentaires. Vers une dégressivité des allocations chômage
L’assurance-chômage est dans le viseur du gouvernement. Pour fonder « un nouveau contrat social », Édouard Philippe se dit prêt à « discuter » de la dégressivité des allocations chômage pour les cadres à hauts revenus. Une proposition du député LaREM Aurélien Taché, visant à diminuer les allocations chômage « à partir de six mois » pour les bénéficiaires qui touchent plus de 5 000 euros d’indemnités. « Le principe de l’assurance-chômage, c’est que vos droits dépendent des cotisations que vous versez en fonction de votre salaire, rappelle Henri Sterdyniak, économiste à l’OFCE et membre des Économistes atterrés. Les cadres touchent plus parce qu’ ils cotisent plus. Si on touche à leurs indemnités, ils seraient fondés à dire qu’on les fait payer pour rien. » Avec cette mesure, le risque est de pénaliser les seniors, une catégorie de demandeurs d’emploi qui perçoivent les plus hauts revenus, selon l’Insee. Samedi, Matignon a envoyé une lettre de cadrage aux syndicats et au patronat en vue des réunions bilatérales, du 29 août au 4 septembre, dédiées à l’assurance-chômage, la santé au travail et les arrêts maladie. Nouvelle baisse des contrats aidés
Le nombre de contrats aidés va à nouveau baisser en 2019, annonce Édouard Philippe. Passés de 459 000 à 310 000 en 2017, ils avaient été déjà réduits à 154 000 dans le budget 2018. Un nouveau coup désastreux. Les baisses drastiques des contrats aidés, l’été dernier, ont eu « des impacts très lourds pour les associations, les collectivités, mais aussi les Ehpad », souligne un rapport publié cette année par les sénateurs Alain Dufaut (LR) et Jacques-Alain Magner (PS). Leur diminution brutale a « mis en péril l’existence de nombreuses structures » et aggravé la situation des bénéficiaires. « Du jour au lendemain, des milliers de personnes ont de nouveau basculé dans la précarité », souligne le rapport. Le gouvernement a créé un nouveau dispositif, appelé le parcours emploi
compétences (PEC). Mais les associations et les collectivités y ont moins recours, car l’État ne prend en charge que 50 à 60 % du coût de ces contrats, contre 80 à 90 % pour les anciens. Les conditions d’accès ont aussi été restreintes. À peine 70 000 PEC ont été signés cet été… Beaucoup de monde risque de se retrouver sur le carreau. Toujours plus d’austérité et moins de fonctionnaires
« Pour la fonction publique d’État, nous tiendrons l’objectif du président de supprimer 50 000 postes à l’horizon 2022 », assure Édouard Philippe au Journal du dimanche. L’administration fiscale – et tant pis pour les 60 milliards d’euros d’impôts qui échappent chaque année à l’État – et le personnel des ambassades seront les plus ciblés. Le premier ministre cite également des suppressions de postes dans l’audiovisuel public. La cadence devrait s’accélérer dès 2020, grâce notamment au « développement numérique », assure-t-il. Les coupes devraient être d’autant plus fortes que le premier ministre annonce le recrutement de 2 000 policiers supplémentaires, sans revoir son objectif de coupe nette de 4 500 postes pour 2019. Rappelons également que, pour répondre aux promesses de campagne d’Emmanuel Macron, 70 000 suppressions de postes de fonctionnaires sont également à prévoir dans les fonctions publiques territoriale et hospitalière. On devrait en voir une nouvelle preuve avec la réforme de l’hôpital portée par Agnès Buzyn, qui sera présentée à la mi-septembre. Le CICE pérennisé en baisses de cotisations
La confirmation de la pérennisation du Cice en baisses de cotisations fait figure d’exception parmi ces annonces uniformément austéritaires. Alors que le premier ministre ne parle que d’économies, voilà qu’il justifie ce trou de 21 milliards d’euros dans le budget 2018. Plus de 70 milliards d’euros ont ainsi été consacrés à cette aide depuis sa création en 2013, sans jamais qu’ait été donné une preuve de son efficacité. Mais c’est avec élan qu’Édouard Philippe sécurise ce cadeau aux entreprises, malgré le déficit qu’il va causer. « C’est un transfert de trésorerie qui doit être utilisé pour leur compétitivité », justifie-t-il. Pire, comme le gouvernement prévoit une double baisse des cotisations, le manque à gagner pour la protection sociale sera de 3,3 milliards de plus que ce que coûtait le Cice, selon la commission des Finances du Sénat. Pourtant, le comité de suivi des aides publiques aux entreprises et des engagements rappelait encore l’année dernière qu’« on ne dispose à ce jour d’aucune évaluation des effets sur l’emploi » des exonérations de cotisations patronales « sur l’ensemble des vingt-cinq dernières années ». l’Humanité du 27 août
ACTUALITÉ
Editorial
PRÉCARITÉ
Les droits des chômeurs à nouveau dans le viseur À la veille des réunions avec les syndicats et le patronat qui débutent ce mercredi à Matignon, le gouvernement a tracé une ligne offensive contre les demandeurs d’emploi, évoquant notamment la dégressivité des allocations. Les interdits ne sont pas ceux que l’on croit sur l’assurance-chômage. Alors que syndicats et patronat défilent à tour de rôle à partir d’aujourd’hui dans le bureau du premier ministre pour établir une lettre de cadrage en vue de la nouvelle négociation Unedic, Édouard Philippe n’a pas hésité à se montrer très offensif envers les demandeurs d’emploi. Dans la dernière édition du Journal du dimanche, le premier ministre déclarait qu’il n’y avait pas de « tabous » sur la dégressivité des allocations. D’entrée de jeu, les chômeurs sont donc désignés comme la cible numéro un des économies. Reçu ce mercredi, Denis Gravouil, en charge des questions d’emploi à la CGT et membre de la délégation, décrypte : « On comprend qu’il n’y a pas de tabous pour baisser les droits des privés d’emploi, mais qu’il y a en revanche un tabou sur la surcotisation patronale dans le cas de contrats courts. Et ce tabou-là est très difficile à franchir pour le gouvernement… » En cas d’échec de la négociation, l’exécutif a beau assurer qu’il instaurera un bonus-malus (modulation des cotisations en fonction de la durée des contrats dans l’entreprise) pour lutter contre la précarité creusant le déficit de l’assurance-chômage (3,6 milliards d’euros en 2017), le dispositif a
peu à peu disparu des discours. Sans compter que le patronat renâcle : « Le Medef et son président, Geoffroy Roux de Bézieux, qui fut un temps à la tête de l’Unedic, veulent torpiller toute surcotisation, c’est hors de question pour eux. Du coup, le gouvernement dégaine d’autres mesures », poursuit le cégétiste. Ouvrir la porte à une diminution progressive des droits
La semaine passée, le député LaREM Aurélien Taché avait commencé à préparer le terrain à une possible dégressivité pour les allocations des cadres. Une manière d’ouvrir la porte à une diminution progressive des droits pour l’ensemble des demandeurs d’emploi malgré l’inefficacité avérée de cette mesure en vigueur jusqu’en 2001. Mais aussi de stigmatiser ces encadrants qui contribuent plus au financement de l’assurancechômage qu’ils n’en bénéficient. « Pour les personnes en fin de droits de plus de 50 ans, qui auront du mal à retrouver du boulot, cette dégressivité pourrait s’avérer catastrophique, précise Denis Gravouil. Le premier ministre sous-entend que les chômeurs se la coulent douce alors qu’il n’y a pas assez d’offres d’emploi pour tout le monde. » La refonte du cumul emploi-allocation (activité réduite) fait aussi partie des pistes privilégiées par le gouvernement. Dans la convention de 2017, 900 millions d’euros d’économies reposaient en partie sur le recul progressif de 50 à 55 ans de la borne d’âge pour les seniors (pour percevoir une indemnisation
de 36 mois) et, déjà, sur une réforme de l’activité réduite. Un des scénarios de l’exécutif consisterait cette fois-ci à limiter le cumul à un an. Or, dans une précédente négociation, la durée maximale de quinze mois avait été supprimée et les allocations avaient été lissées, donc diminuées. Les chômeurs y perdraient encore une fois. Si la stigmatisation des inscrits à Pôle emploi, considérés comme un coût pour l’assurance-chômage, refait surface dans les argumentaires macronistes, dans les faits, rien de nouveau. Fin 2017, l’exécutif avait décidé de renforcer les contrôles sur les privés d’emploi, actant le fait que certains d’entre eux se complaisaient dans cette situation. Après une première rencontre collective mi-juillet à l’Élysée en forme d’opération séduction auprès des syndicats, certains d’entre eux sont donc prêts à monter au front contre la ligne tracée par le pouvoir en place. Comme le martèle Denis Gravouil, « mercredi, nous allons redire que seuls 45 % des chômeurs sont indemnisés, qu’une surcotisation patronale est nécessaire pour lutter contre la précarité. Elle est de 4 % aujourd’hui, elle pourrait être doublée sur les contrats de moins d’un mois, notamment. Il faudrait aussi donner les moyens à l’inspection du travail de contrôler les renouvellements de CDD. Nous allons remettre sur la table nos dix propositions de logique de confiance envers les chômeurs ». Aux antipodes donc de la philosophie actuelle. Cécile Rousseau, l’Humanité du 29/08/2018
DÉMISSION
Pour ne plus se résigner, Nicolas Hulot quitte le gouvernement Après un peu plus d’un an d’interrogations sur son action et faute d’avancées suffisantes en matière d’environnement, le ministre de la transition écologique Nicolas Hulot a annoncé mardi en direct sur France Inter sa décision de quitter le gouvernement. « Je prends la décision de quitter le gouvernement », a déclaré Nicolas Hulot, lors d’une interview en direct sur France Inter, après avoir confié qu’il se sentait « tout seul à la manœuvre » sur les enjeux environnementaux au sein du gouvernement. « Nous faisons des petits pas, et la France en fait beaucoup plus que d’autres pays, mais est-ce que les petits pas suffisent… la réponse est non », a-t-il considéré. Une décision qui semblait devenue inévitable : pratiquement dès sa nomination, des écologistes avaient critiqué la présence de Nicolas Hulot au gouver-
nement vu la politique du gouvernement, notamment en ce qui concerne le nucléaire. « Je me surprends tous les jours à me résigner, à m’accommoder de petits pas », a ajouté l’ex-présentateur d’« Ushuaïa », espérant que sa démission pourrait provoquer un « sursaut ». « Je sais que seul je n’y arriverai pas. (…) j’ai un peu d’influence, je n’ai pas de pouvoir », a-t-il estimé, la gorge nouée. Nicolas Hulot a précisé qu’il n’avait prévenu à l’avance ni le président ni le Premier ministre de cette décision, par crainte qu’ils ne le convainquent de rester au gouvernement. « C’est une décision d’honnêteté et de responsabilité », a-t-il déclaré. « Le Premier ministre, le président de la République ont été pendant ces 14 mois à mon égard d’une affection, d’une loyauté et d’une fidélité à toute épreuve, a confié le ministre, mais malgré cela, le gouvernement n’a pas
su donner la priorité aux enjeux environnementaux » a-t-il plaidé. Nommé pour la première fois ministre en mai 2017, après avoir renoncé à une candidature à la présidentielle un an plus tôt, Nicolas Hulot avait dû avaler bien des décisions contraires à ses convictions, au delà de certaines victoires symboliques comme l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Il avait notamment dû endosser le report de l’objectif consistant à ramener la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 % en 2025, ou l’entrée en vigueur provisoire de l’accord de libre échange UE-Canada (Ceta). Et lundi, l’Élysée avait annoncé que le prix du permis de chasse serait diminué par deux, passant de 400 à 200 euros par an.
Les « Jours Heureux » du capital La présentation du budget pour 2019 du gouvernement par Edouard Philippe dont la ligne directrice est de « faire le choix du travail » ne peut qu’indigner, qu’appeler à la révolte et à la mobilisation. Le « nouveau contrat social » proposé par notre monarque Emmanuel Macron représente une nouvelle étape dans sa conception de ce qu’il ose nommer « la justice sociale ». Imaginez, tous ces retraités choyés depuis des années, ces nantis qui touchent en moyenne 1 376 € brut par mois (chiffres Drees, Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), quoi de plus normal que de geler voire diminuer leur pouvoir d’achat en les désindexant de l’inflation. Idem pour les prestations familiales avec toutes ces familles abusant sans vergogne des aides liées aux enfants ou au logement. Cela s’appelle selon lui la justice sociale, la solidarité… entres pauvres ! Tout doit être recentré sur le TRAVAIL. Alors assez de ces chômeurs qui profitent des indemnités chômage (qu’ils ont cotisé pendant leur activité) mais qui doivent être rendues dégressives, de ces contrats aidés (459 000 en 2016, 100 000 évoqués pour 2019) qui ne servent qu’aux associations et au service public, ces fonctionnaires inutiles (suppression de 50 000 postes d’ici 2022 pour la fonction publique d’État , 70 000 promis pour la fonction publique territoriale et hospitalière) et place au travail en exonérant les heures supplémentaires de cotisations sociales (tant pis pour la Sécu et les emplois), en pérennisant les exonérations de cotisations sociales patronales au nom de la compétitivité. Et nous attendons avec impatience la nouvelle réforme de l’hôpital, la réforme des retraites et la Loi de financement de la Sécurité sociale pour 2019 où la « justice sociale » à la Macron va s’acharner une fois de plus à casser notre modèle social, à remettre en cause les valeurs de solidarité, d’égalité et d’universalité qui le fondent. Il n’est pas question de tourner à la dérision ce qui se passe aujourd’hui et qui va être terrible pour une grande majorité de la population, avec une montée de la précarité, de la pauvreté et du chômage orchestrée par un capitalisme ultralibéral qui n’a qu’une obsession : augmenter son taux de profit. Mais aujourd’hui, je pense que tous les moyens sont à imaginer pour faire prendre conscience aux Françaises et aux Français qu’ils sont en train de perdre, et cela peut-être pour longtemps, ce qui a représenté une avancée de civilisation considérable : la protection sociale à la française. Ce combat qui n’a jamais cessé, trouvera toujours sur sa route le Parti communiste comme défenseur de la protection sociale, du travail comme visée émancipatrice, enjeux fondamentaux des progrès de la société. Alors expliquons, par tous les moyens aujourd’hui disponibles, que nous entrons dans une nouvelle ère, comme le dit l’édito de l’Huma , celle des « jours heureux » du capital et qu’il est urgent de se mobiliser !
Maryse Montangon membre de l’exécutif du PCF 33 et du Conseil national
l’Humanité, 28/08/2018 Les Nouvelles 30 août 2018 • 3
SOLID HÉBERGEMENT DE RÉFUGIÉS À BORDEAUX
Le squat pour répondre à l’urgence
Juliette, militante du Squid avec des « habitants » du « Bendo »
Le Squid, « centre social autogéré » (lire ci-contre), c’est la drôle de vie que s’est choisie Juliette et qu’elle partage depuis plusieurs mois maintenant, comme d’autres militants, avec des réfugiés, des jeunes, des hommes seuls, des familles, avec ou sans enfants qui, sans ces portes ouvertes, seraient à la rue… Le squat comme mode d’hébergement des réfugiés, ce n’est bien sûr pas une réponse institutionnelle… bien sûr… quoi que…
a des procédures assez lourdes pour justifier notre présence et y rester le plus longtemps possible ». Il ne s’agit pas de s’approprier n’importe quel logement, il y a un travail de repérage des bâtiments publics désaffectés pour lesquels il n’y a pas de projet proche ou de logements privés dont il n’y a pas de trace des propriétaires. L’idée de départ était de créer un lieu social et culturel avec des ateliers animés par les étudiants des Beaux-Arts, par exemple, pour croiser des populations différentes… Des projets vite submergés par les demandes d’hébergement, en par-
Juliette a mis sa petite robe noire, a attaché ses longs cheveux blonds, elle a la peau encore toute dorée des 15 jours de vacances dont elle revient, « les premières depuis un an ». Elle reçoit dans la cuisine de cette grande maison de la rue Domercq qui semble presque ordinaire. Quand on lui demande ce qui l ’a a menée à cette vie-là, elle ne semble pas Oumou, Grace et Otto à la « maison blanche » très sûre de ce qu’il y a derrière cette question. Mais ticulier de réfugiés rejetés du 115. elle se lance et explique simplement « C’est saturé en permanence même qu’elle rencontré son amoureux qui pour des familles avec enfants. On se vivait en squat à Paris et qu’elle l’a demande d’ailleurs si on ne va pas suivi à Bordeaux. « J’ai été longtemps assigner en justice la mairie et l’État au SMIC, presque tout mon salaire pour les obliger à régler ces situations », passait dans le loyer d’un logement explique Juliette. même pas salubre. Cela me paraissait Dans ce squat de la rue Domercq, complètement injustifié. Avoir un toit, ils ont d’abord accueilli 8 personnes, c’est un besoin vital, comme l’eau, de jeunes hommes seuls, « puis il y l’énergie, l’alimentation, ça devrait en a eu 15 puis 30, 40 ». Alors il a être gratuit ». Pour Juliette et les fallu trouver et placer des matelas, 5-6 autres militants qui partagent on en voit dans presque toutes les ces lieux, vivre en squat est une pièces, puis trouver d’autres lieux. manière de lutter contre la spécula- Aujourd’hui le Squid, en gère 4. tion immobilière. « Le squat n’est pas À chaque ouverture d’un squat, des une affaire de toxicos. Beaucoup nous travaux de sécurisation des biens voient comme des parasites sociaux et des personnes sont effectués mais, personnellement, je n’ai jamais ainsi que les branchements d’eau, autant travaillé. Tout le monde peut squatter mais nous nous appuyons sur d’électricité, de gaz, etc. « Les ¾ des des lois, nous avons des avocats, il y travaux, on a appris à les faire nous 4 • Les Nouvelles 30 août 2018
mêmes, puis on collecte le matériel, les meubles, etc. On fait très attention à la propreté pour que les conditions de vie soient les plus décentes possibles. On fait aussi attention au quartier où on s’implante. Quand on arrive, on va voir les voisins pour qu’ils ne soient pas affolés, je donne même mon numéro de téléphone, et on essaie de développer des échanges avec ces réfugiés qui viennent de plein de pays différents, c’est très enrichissant. Il faut aussi prendre contact avec les associations qui soutiennent ces populations sur le plan alimentaire, sur les questions de santé… Et bien que nous nous référions à l’anarchie, il a bien fallu mettre en place quelques règles pour éviter les problèmes d’alcool, de drogue, les violences. Ça a été difficile pour nous de devoir exclure des gens mais on a dû le faire parce qu’ils étaient dangereux pour les autres. Le CCAS et même la police, l’ hiver dernier, nous envoient des personnes. Le CCAS a bataillé pour qu’on ne soit pas expulsé parce qu’on fait ce qu’ils ne peuvent pas faire, par rapport au coût mais aussi la réactivité ». Voilà toute l’hypocrisie des autorités publiques qui décrient les squats souvent au nom de la dignité et de la sécurité des personnes mais s’arrangent pour que d’autres prennent la responsabilité à leur place de les héberger avec les moyens du bord quand ces mêmes autorités n’ont rien d’autre que la rue ou les ponts à proposer. « On ne devrait pas exister. On palie aux carences de l’État qui refuse de mettre les moyens et de prendre en compte toutes les problématiques des personnes à la rue. Ça ne colle pas avec ce qui est proposé. » Pourtant, le squat, c’est un peu une culture, en tout cas un mode de vie,
une responsabilité collective auxquels ne sont pas toujours aptes les personnes qui s’y retrouvent. Mais cela ne décourage pas Juliette. « On essaie de faire participer chacun en fonction de ses possibilités. N’importe qui a une particularité qu’il peut apporter aux autres. Certains s’investissent très vite, pour d’autres c’est plus difficile parce qu’ils savent que cet hébergement n’est pas fait pour durer alors ils ne voient pas toujours l’intérêt de s’y investir ou ils ont du mal à comprendre la différence avec le foyer par lequel ils sont passés et où ils recevaient des services. D’autres sont trop marqués par leur parcours d’exil comme ce jeune de 20 ans qui faisait pipi au lit parce qu’il a passé 4 ans d’esclavage en Libye et a survécu à 2 naufrages. Beaucoup ont aussi tout simplement fait des boulots très durs sur leur parcours d’exil et souffrent du dos et des articulations. Heureusement, il y a Médecins du monde, l’ASTI ou encore le CCAS avec qui on peut travailler, ce qui nous permet de nous concentrer sur la priorité de l’hébergement et de la nourriture ». À travers ces hébergements, le Squid tient à montrer que même si n’on est pas très « adapté », on peut trouver le moyen de vivre dignement. De la communication, du droit im-
mobilier, du droit de l’immigration, de la prospection, des travaux, de la collecte, de l’administratif… On se demande combien de temps, tout militant qu’ils soient, ces « squatteurs » vont tenir. Pour Juliette, c’est clair : « pas longtemps ». Ils ont répondu à une urgence, il s’avère que l’urgence perdure mais « le but est de créer un mouvement, avec de la relève ». « On n’a pas créé d’association justement pour ne pas être prisonnier d’un cadre. Ce qui est intéressant, c’est le chemin pour trouver des solutions, c’est d’expérimenter, de pouvoir en permanence s’adapter aux besoins des autres comme des nôtres et à ce qu’on est capable de faire, de donner. On vit avec les réfugiés, c’est difficile mais c’est aussi pour ça, parce qu’on connaît leur façon de vivre, leur caractère, qu’on peut mieux répondre à leurs besoins même si l’idée n’est pas d’être à leur service mais, au contraire, qu’ils soient le moins dépendants possible. Au début on connaissait toutes les personnes, là il y en a une centaine et on n’arrive plus à faire du cas par cas. On a donc vraiment besoin de renfort, même une heure ou deux par semaine. » Christelle Danglot
SQUATS
Des centres socio-culturels version anar
À Bordeaux, il y a le « Squid » (la pieuvre en anglais) mais on trouve de ces « centres sociaux autogérés » dans plusieurs pays d’Europe avec une recrudescence depuis la crise financière et les politiques d’austérité, notamment en Espagne, en Italie, en Grèce… Outre l’autogestion, on y pratique la gratuité… C’est en période de crise et dans un mouvement de « réquisition » de logements ou bâtiments abandonnés que toutes les grandes villes d’Europe on vu apparaître des centres sociaux autogérés.
Le 2 décembre 2017, avec le soutien de plusieurs associations, un collectif de militants de plusieurs nationalités réquisitionne un bâtiment appartenant à Bordeaux Métropole, au 10 rue Charles Domercq à Bordeaux. Le quartier de la gare dans lequel est situé cet immeuble, est destiné à être rasé d’ici trois ans dans le cadre du grand projet de réhabilitation « Euratlantique ». De cette réquisition est né Le Squid. « Il sera baptisé ainsi à cause de son architecture labyrinthique et de sa vocation à tendre ses tentacules dans toutes les directions que nécessitent entraide et émancipation », expliquent ses militants sur les réseaux sociaux. En plus d’être un lieu d’habitation, le Squid se veut « un espace où on peut expérimenter des nouvelles formes d’entraide, d’auto-organisation et de lutte contre toute forme de domination (racisme, sexisme, homophobie…). Un lieu de partages et de convergence entre toutes les volontés qui souhaitent œuvrer ou qui militent déjà pour plus de justice sociale, d’autonomie et de solidarité. Face à une politique de plus en plus autoritaire et répressive envers les plus démuni-e-s, un système destiné à maintenir et à renforcer les privilèges de la même minorité au détriment des plus pauvres et des plus vulnérables, il est urgent de se regrouper et de s’organiser pour lutter et s’entraider ».
DARITÉ COLLECTE
RENCONTRES
Des recalés du 115 Pendant la tournée des squats gérés par le Squid, dans laquelle nous accompagne Juliette (lire ci-contre), de très jeunes hommes, familles avec ou sans père, femmes seules, toutes et tous nous ont dit que leurs appels au 115 (numéro pour l’hébergement d’urgence) avaient été, à un moment donné, sans suite et qu’ils étaient mieux là qu’à la rue. On frappe à la porte, toujours fermée à clé, d’un immeuble derrière la gare, quartier Belcier, lui aussi destiné à disparaître dans le cadre du projet Euratlantique. On entre dans un salon, plus loin se trouve une cuisine, des sanitaires et des chambres, avec souvent plusieurs matelas, au rez-dechaussée et à l’étage. Au « Bendo », il n’y a que des hommes, seuls, souvent jeunes, certains sont en attente d’une décision de reconnaissance du fait qu’ils soient mineurs comme Ibrahim qui va avoir 17 ans. Bayaiya, lui, est un des plus anciens du squat. Il est originaire de Côte d’Ivoire qu’il a quitté suite à des conflits familiaux. Après l’Algérie et l’Espagne, il est arrivé en France le 24 décembre 2017 parce qu’il est francophone. « J’ai été trois mois en foyer mais j’ai dû partir
à la fin de l’hiver. J’ai plusieurs fois appelé le 115 mais ils n’avaient pas de place alors je suis arrivé au Squid le 23 mars. Ici je me sens bien, en sécurité ». Malgré ses problèmes de santé, Bayaiya est content d’avoir pu intégrer l’équipe de rugby d’Ovale citoyen (lire ci-dessous), il y a déjà joué en Côte d’Ivoire. Bouba, 19 ans, qui vient de Guinée Konakry, est au « Bendo » depuis 2 mois. Lui aussi a intégré l’équipe de rugby bien qu’il n’en ait jamais touché un ballon mais quand on lui demande ce qu’il en pense, son visage s’illumine : « Ça me plait beaucoup ! Tellement beaucoup ! » Autre lieu, autre ambiance à la « maison blanche ». Le surnom est resté pour cette grande maison du cours de la Marne, à deux pas du marché des Capucins. La aussi, il faut attendre qu’on nous ouvre la porte. Le bâtiment est sain et propre dans ses moindres recoins. Un étage accueille des femmes seules, un autre deux familles, l’une est albanaise, l’autre algérienne. Les deux semblent dans une impasse administrative après, pourtant, des années passées en France et des enfants nés ici. À un autre étage vivent 5 femmes avec enfants. Grace, allongée sur son
matelas, semble déprimée, son état de santé lui a d’ailleurs fait louper un rendez-vous et elle se retrouve en situation difficile malgré des attestations justifiant la situation. En mars, sa demande d’asile a été refusée. Dans la pièce à côté, les rires des enfants et les sourires de leurs mères réchauffent l’ambiance. La décoration et l’ameublement sont agréables, la pièce lumineuse. Otto a deux jumeaux de 4 ans et une fille de 9 ans. Citoyenne italienne, elle est arrivée en France sur la promesse d’une amie d’un travail dans la restauration qui ne s’est jamais concrétisée. À la rue avec ses enfants, elle est hébergée là depuis 1 mois. Oumou, d’origine malienne, a une carte de séjour. Suite à des violences conjugales, elle a rejoint une cousine qui a vite trouvé qu’héberger 5 personnes n’était pas une sinécure. Elle a essayé le 115, sans succès. Elle est arrivée là le 20 juin. « On ne s’imaginait pas trouver une telle tranquillité », affirme-t-elle. Mais pour combien de temps ? Tous les enfants feront leur rentrée la semaine prochaine, ils ont besoin de fournitures, y compris les cartables. Le Squid compte sur la solidarité. C.D.
BÈGLES
Du rugby pour trouver sa place
Lundi avait lieu, au stade André Moga de Bègles, le deuxième entraînement des équipes d’Ovale citoyen. Un club de rugby solidaire qui a décidé de mettre la pratique du sport au service de personnes en situation d’exclusion. Lundi 19h30, une soixantaine de joueurs envahissent la pelouse synthétique du stade André Moga, encadrée par 4 coaches, des anciens joueurs professionnels, sous le regard attentif des fondateurs de l’association et leurs nombreux soutiens. Si le public visé est celui de jeunes en rupture sociale, vivant à la rue, pour l’instant il y a surtout de jeunes migrants. Du point de départ, déjà fondamental
comme le rappelle le parrain Raphaël Poulain (rugbyman), d’intégrer un groupe et en l’occurrence une équipe sportive, Ovale citoyen a développé un réseau pour accompagner ses joueurs sur le plan juridique, de la santé, de la formation et de l’emploi. Jean-François Puech, initiateur du projet et Raphaël Poulain n’hésitent pas à expliquer comment le rugby, ou des personnes du monde du rugby, les ont aidé à se sortir de parcours ou de moments difficiles dans leur vie, alors ils croient vraiment que des jeunes pourront à partir de cette pelouse synthétique « trouver leur place ». « Car vous le méritez, dit le parrain du club. Vous méritez la santé, vous méritez un toit, un emploi ». Parmi les associations ou mouvement qui accompagnent les publics, il y a là
Médecin du Monde, le Collectif des réfugiés 33, le Squid, Drop de Béton, la fondation Bagatelle, les entreprises d’insertion Insert Net, spécialiste du nettoyage de locaux publics ou privés et l’atelier Remuménage, spécialiste du déménagement social et solidaire. Des élus sont aussi venus affirmer leur soutien, Marc Chauvet, adjoint au maire de la ville de Bègles en charge des sports, le député insoumis de la 3e circonscription, Loïc Prud’homme, et les élus bordelais d’opposition Pierre Hurmic (EELV) et Vincent Feltesse (PS). Côté rugby, les soutiens sont de poids : Serge Simon, le vice-président de la Fédération française, la marraine athlète olympique Maryse Ewanjé-Epée, Sophie Coste, directrice du Syndicat des joueurs professionnels Provale, le staff de l’UBB dont Jean-Paul Genest, membre du comité directeur, l’ancien joueur et entraîneur Laurent Armand, Jean-Baptiste Machenaud… Toutes ces bonnes volontés ne seront sans doute pas de trop pour palier à tout ce qui n‘est pas fait, notamment pour offrir des perspectives d’avenir aux jeunes réfugiés. À l’heure où nous bouclions ce journal, les membres d’Ovale citoyen annonçaient sur les réseaux sociaux qu’ils étaient en train d’assister à l’évacuation d’un squat rue Lecoq à Bordeaux où se trouvaient des joueurs du club. C.D.
Des besoins matériels et humains Voici une liste des besoins des populations hébergées en squat, il s’agit de fournitures pour la rentrée scolaire des enfants qui sont tous inscrits à l’école ou au collège mais aussi de tout ce qui peut être utile dans une maison ou encore d’intervention en bricolage, électricité, plomberie, rénovation… Vous pouvez vous adresser directement au Squid, 10 rue Charles Domercq ou au journal (Les Nouvelles, 15 rue Furtado à Bordeaux), nous transmettrons. Fournitures scolaires : Stylo bleu Stylo noir Stylo vert Crayon à papier Taille crayon Gomme Bâton de colle Feutre effaçable Chiffon Paire de ciseaux Cahier de texte ou agenda Triple décimètre Équerre Compas Porte-vue de 60 vues ou 30 pochettes Pochette de feutres Ardoise type velleda Pour les hébergements : - linge de lit et serviettes, couvertures, oreillers, matelas : que du propre, évidemment - produits d’hygiènes : savon, shampoing, brosses à dent, dentifrice… - balais, serpillières, seaux… produits d’entretien : liquide vaisselle, sacs poubelles - denrées alimentaires : café, thé, pâtes, riz, sucre, lait… - tables, chaises, canapé(lit), frigos, congélateurs, gazinières, cuisinières - ustensiles de cuisine : poêles, casseroles, assiettes, couverts… - matériels de bricolage : outils, clous, vis, ciment, peinture, mastic, carrelage, plomberie, matos électrique… - palettes Les Nouvelles 30 août 2018 • 5
INTERNATIONAL ARABIE SAOUDITE
PALESTINE
Procès inique d’Israa Al Ghomghan
Salah Hamouri, embastillé depuis un an par Israël
Militante des droits de l’homme, arrêtée avec quatre autres personnes en 2015 pour avoir documenté la contestation au sein de la minorité chiite dans le royaume de Salmane Ben Abdelaziz Al Saoud, Israa Al Ghomghan a été l’objet, en début de semaine dernière, d’un réquisitoire réclamant sa mise à mort par décapitation par le parquet saoudien. « Israa Al Ghomgham et quatre autres personnes font aujourd’hui face à la pire peine possible, et ce simplement pour leur engagement dans des manifestations antigouvernementales », a déclaré Samah Hadid, d’Amnesty International. « Nous demandons aux autorités saoudiennes d’abandonner leur plan immédiatement (…), les
charges retenues (…) sont absurdes et clairement motivées politiquement pour faire taire toute contestation », a-t-elle souligné. Loin de témoigner en faveur de la « modération » affichée par le régime de Riyad, la sentence de mort requise contre des militants « même pas accusés de comportement violent » serait « monstrueuse », a déclaré la directrice de Human Rights Watch pour le Moyen-Orient. Cet acte de barbarie serait une tache indélébile sur le keffieh du prince héritier Mohammed Ben Salmane Al Saoud. Israa Al Ghomghan serait la première femme exécutée en Arabie saoudite pour des activités liées à la défense des droits humains. Jérôme Skalski, l’Humanité du 27/08/2018
VENEZUELA
Maduro tente de stopper l’effondrement de son pays La crise économique atteint un seuil à peine imaginable au Venezuela, ce qui crée un climat chaotique pour les couches populaires, dont le pouvoir d’achat fond sous pression d’une inflation historique. Le président Maduro tente d’y faire face à travers un plan de relance. Première étape : la mise en circulation de nouveaux billets dont la plus grosse coupure sera de 500 bolivars (50 millions de bolivars actuels, soit environ 7 dollars au marché noir) à partir du 20 août. Le chef d’État assure que ce sera le point de départ d’un
grand « changement ». Le programme prévoit également la hausse du salaire minimum de près de 3300 % (celuici étant multiplié par 34), l’assouplissement du contrôle des changes ainsi qu’un nouveau système pour le prix de l’essence. Le différentiel « de l’augmentation du salaire minimum pour toutes les petites et moyennes industries » sera pris en charge par l’État. Le plan est annoncé alors que s’accélèrent les flux migratoires vers les pays de la région. Selon les nations unies, 2,3 millions de Vénézuéliens ont déjà fui leur pays.
COMMERCE
Washington accélère la marche vers la guerre commerciale avec Pékin Les États-Unis infligent depuis jeudi un droit d’entrée de 25 % à une nouvelle série de marchandises venant de la Chine, qui réplique. Apparemment insensible aux gros embruns politiques provoqués par les déconvenues judiciaires de deux de ses ex-proches collaborateurs, Donald Trump poursuit imperturbable son offensive mondiale sur le terrain du commerce. Washington a ainsi franchi un nouveau seuil vers le déclenchement d’une guerre commerciale avec la Chine. Pour signifier sa détermination à réduire son gigantesque déficit, il a fait entrer en vigueur de nouvelles taxes douanières touchant quelque 16 milliards de dollars (14 milliards d’euros) de produits chinois : des motos, des tracteurs, des machines-outils ou des composants électroniques à haute valeur ajoutée sont impactés 6 • Les Nouvelles 30 août 2018
par cette nouvelle batterie de mesures protectionnistes. Il s’agit de punir Pékin de « pratiques déloyales » et de « vol de la propriété intellectuelle », selon la rhétorique de la Maison-Blanche. S’ajoutant aux taxes déjà appliquées depuis le 6 juillet sur les importations d’acier, d’aluminium, de panneaux solaires ou encore de machines à laver, ces mesures vont porter à quelques 50 milliards de dollars (6 milliards d’euros) le montant annuel total des marchandises chinoises taxées à 25 % à leur entrée sur le territoire des États-Unis. Pékin a réagi en décrétant au même moment l’instauration de droits de douane de 25 % sur 16 milliards de dollars de biens américains importés en ciblant les motos Harley Davidson, le bourbon ou le jus d’orange de Floride. Avec Bruno Odent, l’Humanité du 24/08/2018
L’avocat franco-palestinien est en détention administrative, renouvelée dans l’opacité la plus complète quant au fond du dossier depuis le 23 août 2017. Les autorités françaises n’ont toujours pas demandé officiellement sa libération. Quel triste anniversaire. Aujourd’hui (le 23 août – NDLR) cela fait exactement 365 jours que l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri a été arrêté à son domicile de Jérusalem-Est. Un an qu’il croupit dans une geôle sans savoir ce qu’on lui reproche et sans qu’aucun procès ne soit prévu. C’était le 23 août 2017. Alors que le soleil se levait à peine, plusieurs Jeep se sont positionnées devant son immeuble puis des soldats en sont descendus pour arrêter le jeune avocat de 33 ans. À l’issue d’un interrogatoire d’une vingtaine de minutes, il est présenté devant un juge, qui décide de l’incarcérer pendant 5 jours, officiellement le temps de l’enquête. Une enquête qui concernerait son appartenance à une « organisation ennemie ». Sous ce vocable, les autorités israéliennes désignent tous les partis ou associations, palestiniennes et même israéliennes, qui combattent l’occupation. Pour Salah Hamouri s’ajoute, bien sûr, son activité au service des prisonniers palestiniens en tant que juriste, au sein de l’association Addameer. La machine judiciaire israélienne va alors très vite s’emballer. Sans doute
parce que le dossier concernant notre compatriote est tellement vide qu’il est impossible pour le gouvernement israélien de rendre publiques de quelconques charges. Le 29 août, il est présenté devant un juge de la cour de Jérusalem, qui décide tout d’abord de le placer en résidence surveillée pour 20 jours, sans qu’aucune des accusations soit révélée, contenues dans un « dossier secret ». Le magistrat lui interdisait également l’entrée à Jérusalem ainsi que toute sortie du pays pendant 3 mois. Et puis, l’ordre émanant du ministre de la Défense, l’extrémiste Avigdor Lieberman, tombait : placer Salah Hamouri en détention administrative. Soit six mois renouvelables au bon gré du ministre. Celui-ci ne s’en est pas privé. À l’issue des six mois, un nouvel ordre de détention administrative était promulgué pour quatre mois. Et comme si cela n’était pas suffisant, Salah Hamouri écopait ensuite de trois nouveaux mois. La France doit exiger la libération immédiate de Salah
La détention administrative est une arme redoutable toujours brandie par Israël comme une mesure visant à assurer la « sécurité » de l’État. En réalité, il s’agit d’un artifice pour contourner la voie judiciaire et dénier à l’accusé toute possibilité de défense puisque les charges ne sont pas mentionnées et demeurent contenues dans un dossier secret. Selon l’association Addameer, près
de 450 Palestiniens seraient incarcérés à ce titre sur un total de plus de 6 100 prisonniers politiques (dont 62 femmes et 320 mineurs). Certains le sont depuis des années. Salah Hamouri va-t-il enfin être libéré à la fin du mois de septembre ? Rien ne l’indique si rien n’est fait d’ici là. Des milliers de personnes, en France, se sont mobilisées pour obtenir sa libération. Des personnalités de tous horizons politiques se sont exprimées (lire l’Humanité du 23 août). Pourtant, le gouvernement français – et singulièrement le président de la république – continue à faire profil bas. Il aura fallu l’intervention de députés du PCF et de FI pour que le nom de Salah Hamouri résonne au sein de l’Assemblée nationale. Interrogé par l’Humanité, le ministère des Affaires étrangères avait indiqué qu’Emmanuel Macron avait abordé le cas de Salah Hamouri avec Benyamin Netanyahou. Visiblement sans effets, la discrétion affichée ne servant que l’arbitraire israélien. Elsa Hamouri, l’épouse française de Salah, qui est interdite de territoire israélien, ne comprend pas ce silence des plus hautes autorités de l’État et demande qu’enfin la France exige publiquement la libération immédiate et sans conditions de son mari. Pour que Salah Hamouri puisse prendre dans ses bras son fils qu’il n’a pas vu depuis maintenant quinze mois. Pierre Barbancey, l’Humanité du 23/08/2018
MACRON
Un discours international aux accents sécuritaires Emmanuel Macron envisage une coopération sécuritaire européenne qui comprendrait la Russie… dans l’espoir de se faire une place au Proche-Orient. À l’occasion de son discours tenu, lundi, devant les ambassadeurs, le président de la République a choisi d’axer son propos sur le premier de ses quatre objectifs de politique extérieure, à savoir la « sécurité de nos compatriotes ». C’est-à-dire, pour lui, la lutte contre le terrorisme. (…) Il s’attarde surtout sur la stabilisation des régions pourvoyeuses de djihadistes. Il salue ainsi les succès de l’opération « Barkhane », à savoir la présence française en Afrique occidentale, qui
n’a pourtant pas permis d’éradiquer les groupes de l’Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique). Il insiste sur la coopération pour mettre fin au fléau, avec les pays de la région dans le cadre du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad). Malheureusement, le chef de l’État ne critique pas la cause première de la déstabilisation de la région, à savoir l’intervention militaire occidentale en Libye en 2011. (…) Concernant la Syrie, Emmanuel Macron revient aux accents anti-Bachar Al Assad de François Hollande. (…) Il demande à nouveau le départ de celui qui est toujours l’homme fort du pays. Son maintien dans le cadre d’un « retour à la normale » constituerait une « erreur
funeste ». (…) (…) Paris entend peser sur l’avenir de la Syrie. (…) Il appelle à une « réflexion exhaustive sur ces sujets avec l’ensemble de nos partenaires européens et donc avec la Russie ». Une démarche nouvelle. (…) Il reste qu’Emmanuel Macron, derrière son ouverture et son envie de parler « avec tous », continue de poser des conditions aux dirigeants russes. Des « progrès substantiels vers la résolution de la crise ukrainienne (…) seront bien entendu des conditions préalables à des avancées réelles avec Moscou », prévient-il. Gaël De Santis, l’Humanité du 28/08/2018
PCF UNIVERSITÉ D’ÉTÉ DU PCF
JEUNES COMMUNISTES
Les communistes prêt-e-s à en découdre
Rencontres militantes et solidaires au Portugal
Des militants girondins à la manifestation pour les services publics organisée à Angers dans le cadre de l’université d’été du PCF.
« Macron a promis qu’il ne lâcherait rien à la rentrée ? Nous non plus, nous ne lâcherons rien », scande Isabelle depuis le plateau du camion en tête de la manifestation qui a ponctué samedi soir l’université d’été du PCF. Pour « défendre les services publics » et marquer le top départ de cette rentrée, les militants du PCF sont partis de la fac d’Angers, où se tiennent leurs ateliers du week-end, pour rallier en cortège l’hôpital de la ville du Maine-et-Loire, en passant par un bureau de poste, une crèche, un théâtre, une école… Soit autant de services publics menacés par le rouleau compresseur libéral de la Macronie, auquel le PCF entend s’opposer. Une mobilisation à laquelle a également appelé Pierre Laurent, lors de son discours de la matinée, devant les quelque 1 000 communistes réunis pour l’occasion. Le président « a lancé un train fou de réformes depuis le premier jour contre notre peuple pour servir les riches et la finance, des wagons de destruction sociale et de méthodes autoritaires », a-t-il constaté. Il invite cependant à ne « pas aborder la période la peur au ventre », et affirme qu’il est possible de stopper Macron qui a « déjà laissé beaucoup de plumes dans les mobilisations du printemps et dans l’incroyable affaire Benalla cet été ». Pour le secrétaire national du PCF, le rapport de forces a commencé à bouger et il est possible non seulement de démontrer que « l’austérité n’est pas un mal nécessaire » mais aussi que ce qu’il faut « c’est reprendre du pouvoir sur les richesses pour financer une autre logique de développement, plus respectueuse des humains et de la planète ».
des contrats aidés supprimés ». « L’austérité est inhumaine : elle provoque la mort dans des logements insalubres à Aubervilliers, où des marchands de sommeil font commerce d’un mal-logement que la faiblesse des gouvernants et la misère des politiques de construction sociale empêchent de combattre ». « L’austérité fait régresser la société : la réforme des retraites qui se prépare serait un vrai recul de civilisation ». « L’austérité est inégalitaire et antirépublicaine. Elle dégrade les services publics dans les banlieues ou les territoires ruraux, ces oubliés de la République. On n’a de moins en moins les mêmes droits et les mêmes services selon là où on habite ». « L’austérité est dangereuse : elle est responsable, avec les logiques de profit des sociétés autoroutières et le “tout camion” délirant en Europe, du drame de Gênes. Notre réseau routier est lui aussi sousentretenu, et notre réseau ferroviaire l’est aussi pour les mêmes raisons. Et dans les hôpitaux et les Ehpad, on joue avec la santé et la vie des patients pour servir des logiques d’austérité sourdes aux besoins humains ». « Et enfin, et surtout, l’austérité, et son double, la compétition pour la rentabilité, nous empêchent de préparer l’avenir : on sacrifie le ferroviaire, transport écologique par excellence ; on préfère réduire le temps scolaire, trier socialement avec Parcours Sup plutôt que d’accueillir tous les étudiants et d’investir dans la formation de qualité pour tous. On ne finance ni l’avenir industriel, on préfère brader Alstom, ni la transition écologique ; on prétend interdire le glyphosate, ce qu’on ne fait pas, mais sans financer le changement de modèle agricole, sans payer le travail paysan à sa juste valeur pour sortir notre agriculture de rendements trop agressifs pour les hommes et la planète. »
Extraits sur l’austérité :
Pour sortir de l’austérité
« L’austérité est injuste : d’un côté des dividendes qui battent des records mondiaux de progression, de l’autre des familles qui ne peuvent plus remplir correctement le cartable des enfants ou le frigo chaque semaine, des salaires bloqués, des APL baissées, des prestations sociales gelées,
Pierre Laurent a appelé à poursuivre les « batailles salutaires » engagées : le Tour de France des hôpitaux et des Ehpad, la bataille pour l’avenir du service public ferroviaire, contre la privatisation des barrages hydrauliques, la bataille contre ParcoursSup, la bataille du logement, celle des bud-
C’est aussi dans la rue que les militants PCF ont fait leur rentrée, samedi 25 août, à Angers. Face au « massacre social » promis par l’exécutif, Pierre Laurent a appelé à la mobilisation générale.
gets communaux, celle des moyens pour l’école, la culture, le sport… « Nous devons les poursuivre et nous engager avec ambition dans celles qui s’annoncent, notamment, celles des retraites et du plan pauvreté. » « Le 6 septembre, le gouvernement ouvre une concertation sur les retraites, avec des panels sélectionnés sur internet. Nous allons investir cette consultation et la retourner contre le pouvoir ». « Mi-octobre, nous tiendrons des Assises pour l’hôpital à la veille de l’entrée en débat du PLFSS à l’Assemblée. Et cet été, le Parti communiste a répondu favorablement à une proposition de la CGT cheminots d’organiser pendant plusieurs mois une grande consultation citoyenne pour poursuivre la bataille du ferroviaire ». « L’austérité finance les profits des actionnaires », rappelle Pierre Laurent. « Oui nous voulons cet argent pour financer nos services publics, nos budgets communaux, des salaires et des retraites dignes, des investissements industriels et écologiques indispensables pour ouvrir la voie d’un nouveau développement social ». « Cette démonstration, nous la populariserons avec une carte-pétition de rentrée. Nous la porterons sur le terrain, au Parlement, dans les mobilisations sociales qui s’annoncent à nouveau ».
Afin de développer ses partenariat européens, le MJCF à souhaiter se rendre au Portugal du 12 au 20 août 2018, pays ayant connu une période d’austérité. Le but de ce voyage solidaire était d’échanger sur nos pratiques militantes et solidaires.
Le secrétaire national du PCF a également fustigé le « la monarchie présidentielle absolue » que veut mettre en place Macron, évoquant l’affaire Benalla et la réforme constitutionnelle. Il a ensuite évoqué longuement le congrès extraordinaire du Parti communiste qui se déroulera à l’automne, affirmant qu’il croit « pour la réussite de ce congrès à une approche résolument constructive : que faire dans la situation présente et à venir ? Une approche qui serait capable en quelque sorte de dépasser nos positions, voire nos postures antérieures, de sortir ensemble par le haut de nos débats et de nos contradictions. Car il ne suffira pas de faire ou de ne pas faire ce que nous avons fait ou pas fait la dernière fois. Il faudra faire autrement dans le nouveau contexte politique en reconstruction. Je crois que la grande majorité des communistes souhaitent cette réflexion ».
Ce changement nous permet désormais de répondre aux diverses sollicitations de sections, de la Fédération, mais aussi de tous les regroupements qui pourraient faire appel à nous. Porter le livre au plus près des acteurs de terrain mais aussi ceux qui en sont à l’origine : les auteurs à travers des rencontres et/ou des débats. Voilà à quoi s’assigne cette nouvelle association qui continuera d’assurer des permanences à la Fédération (15 rue Furtado à Bordeaux) après la Fête de l’huma.
CD avec l’Humanité du 27/08/2018
20 jeunes français dont 4 Girondins (2 JC et 2 UEC) se sont rendus à Seixal (Sud-Est) de Lisbonne. Lors de cet échange nous avons eu la chance d’être accueillis par la JCP (Jeunesse communiste portugaise) et de rencontrer la CGTP (Confédération générale des travailleurs portugais), le PCP (Parti communiste portugais). Nous les avons aussi aidés pour la préparation de leur fête communiste, Avante, du nom de leur journal. Et enfin nous nous sommes rendus à Lisbonne, Sétubal et Sintra. La dernière journée à Lisbonne fut mémorable avec la visite du musée de l’Aljube construit dans une ancienne prison de la dictature. Aujourd’hui ce bâtiment nous décrit les années du régime dictatorial de Salazar, la construction de la résistance et la libération lors de la révolution des œillets le 24 avril 1974. Nous pouvons dire que nous partageons avec la Jeunesse communiste portugaise les mêmes luttes et avons les mêmes visions du militantisme. C’est tout naturellement que nous garderons contact avec eux et que nous les avons conviés à la fête de l’Humanité qui se déroulera les 14,15 et 16 septembre. JC Gironde
CULTURE ET POLITIQUE
Rentrée de l’Espace livre Pour élargir l’activité de l’Espace livre, une association a été créée sous l’intitulé : « lire, penser, agir. Les amis de la Renaissance ».
N’hésitez pas à nous contacter à : lpa.amisdelarenaissance@gmail. com.
SOUSCRIPTION
Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera efficacement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. Les versements sont à envoyer à la fédération de Gironde du PCF - 15 rue Furtado - 33800 Bordeaux, à l’ordre de l’ADF PCF 33
Les Nouvelles 30 août 2018 • 7
CULTURE & SOLIDARITÉ 22 SEPTEMBRE À BÈGLES
Les nouveaux rendez-vous des Terres Neuves
À ne pas manquer le 22 septembre à Bègles, de 12h30 à minuit : la deuxième édition des Rendez-vous des Terres neuves, une journée gratuite, ouverte à tous, avec des jeux, des chants, du numérique, du street art et des funambules, de la boxe et des poètes, des dj, de la fanfare… Les Nouveaux rendez-vous des Terres Neuves, ce sont des habitants, des associations et des entreprises du quartier qui souhaitent contribuer au développement et à l’accessibilité de l’expression artistique et culturelle, créer et favoriser des synergies et interactions entre les habitants, les partenaires, etc. dans un quartier qui, depuis 10 ans, ne cesse d’évoluer. Au programme
Dès 12h30 : une « Sardi’sérénade » sur inscription seulement : comiteduprechebegles@gmail.com Repas convivial proposé par le Comité de quartier du Prêche sous la forme d’une « sardinade », réalisée avec une association du quartier « Bordeaux Sardine Club » qui a pour but de réunir les passionnés de sardines en boîte et d’organiser des dégustations thématiques lors de soirées conviviales (www.facebook. com/bordeaux.sardine.club/).
nelle pendant la durée du festival. - Le Cabinet musical du Docteur Larsène présentera la version finale du projet Hip Hop Expérience, une sélection de classiques du répertoire hip hop revisitée par les enfants des ateliers de danse, de rap, les jeunes du quartier et les musicien de la régie de répétition. 18h : apéro citoyen et début des concerts - La Collectore : fanfare Indomptée mais Sévèrement Festive. - O’ Magreena : poésie slammée sur rythmiques afropunk. - Youssef Abado : ensorcelant Ménestrel Apatride. - La Compagnie Mohein : kaléidoscope multi-culturel à danser au pied levé. - La Compagnie Tango Nomade : milonga en Apesanteur.
Animation et espace jeux pour enfants avec des « grands jeux en bois » et du monde tenu par des animateurs du centre social L’Estey.
rience : « atelier autour de la musique électronique ». - Cabinet musical Dr Larsene : animations Quizz musical / sieste musicale. - Théâtre en miettes : improvisation dans un fourgon théâtral. - Théâtre Le Levain : ateliers d’initiations à la capoeira + restitution d’atelier d’écriture de l’école Marcel Sembat. - Association Freak Kultur : atelier Graffiti, création et initiation. - Centre social culturel l’Estey : atelier d’expression corporelle. - Sylvia Graciet & Freddish : œuvres aériennes. - Cie Bougrelas : crieur public, Kevin Dylan Velours. - Massacre make-up : maquillage SF. - Insula Prod : scénographie dynamique et mapping vidéo.
Initiations sportives
Espace partenarial
Judo pour tous sur fond musical en partenariat avec le Dojo Bèglais. Boxe pour tous sur fond musical en partenariat avec le Boxing Club Bordelais et le Comité régional aquitaine de Boxe.
Association Terres Neuves, Les Pôles : point d’information et d’échange tenue par l’association et celle du BT Emploi.
Vendredi - 17h : Acharnement, poursuivis pour l’exemple - Un film de Mourad Laffitte.
Espace associatif
Vendredi - 19h : Mélancolie ouvrière - Un film de Gérald Mordillat.
Ateliers artistiques
Ateliers d’échanges avec Le Refuge, Parrainage 33, Culture Du Cœur, Les Clowns Stéthoscopes, Supercoop, Espace info économie d’eau, Cycles Et Manivelles, Croix-Rouge Française et Irfss Aquitaine (initiation aux gestes de premier secours, gestion du poste de secours), Paj (Point Accueil Jeunes)/Service Jeunesse Bègles (vente de boissons non-alcoolisées et sucreries), Secours Populaire (organisation d’un défilé de mode), le Conseil citoyen du quartier des Terres Neuves (débat flash), l’Association de prévention spécialisée de Bègles (vente de pâtisseries).
Pascale Pistone, Delphine Laverne et Marion R’ dans leur caravane présenteront un concert/spectacle « décalé » et fantaisiste autour du repas : « F..k the Jazz », du classique au jazz contemporain, du slam à la chanson, du one man show au cinéconcert (www.pascalpistone.com). Un stand du Comité sera présent et proposera aussi un « Quizz Mémoire du quartier » élaboré par Jean Pierre Chrétien. Dès 14h : retrouvez les habitants, associations et entreprises du quartier réunies sur l’esplanade pour y découvrir toutes les facettes de la créativité façon Terres Neuves Jeux
- Müca and Kid’s Musical Expé-
Espace détente / restauration
Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde, M. Lavallée Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0123 C 85932
8 • Les Nouvelles 30 août 2018
Depuis ce printemps, plusieurs ateliers de création sont menés sur place en compagnie des habitants du quartier et donneront lieu à des restitutions publiques durant l’après midi du festival : - l’écrivain et anthropologue Cheihk Sow collecte les impressions et anecdotes des enfants accompagnés par l’association Remue méninge, sur le thème de la rencontre. Ces paroles seront lues par leurs auteur-e-s sur un fond musical. - Le plasticien Freddish a proposé aux enfants des écoles (Marcel Sembat et Carles Vernet) et aux associations du quartier (le PAJ, le centre social et culturel Bordeaux Sud, Remue méninges) de réaliser à l’aide de cartons, bois et grillages de récupération des OV (objets volants : avions, fusées et ovnis divers) ainsi qu’une marionnette géante de plusieurs mètres de haut. Toutes ces créations prendront vie, animées par leur créateurs, sur le site du festival, le jour j. - L’association Tout le monde a, elle aussi, recueilli des paroles de voisins et voisines. Ces témoignages seront exposés sur une structure de 3 mètres de haut, à laquelle vous pourrez apporter votre contribution person-
- Atelier de massage : Bouddha Massage/ Reiki/Julie Bellot. - Centre social l’Estey : vente de pain du monde. - Remue-Meninges : apéro convivial. - Association les Amis de l’Humanité. - Food truck Le poste à galettes. Présentation des ateliers de l’année
L’Association les Nouveaux RDV des Terres Neuves Email : rdvdtn@free.fr rdv.terres.neuves lesnouveauxrdvdesterresneuves.fr
FÊTE DE L’HUMANITÉ, LES 14-15-16 SEPTEMBRE
À l’Humacumba : des films et des docs Vendredi - 14h : En Guerre - Un film de Stéphane Brizé.
Vendredi - 18h30 : Carton rouge - Un film réalisé par Nicolas Guillaume.
Samedi - 10h : L’héroïque Lande - La frontière brûle, un film de Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval. Samedi - 14h : Libre - La Roya, vallée du sud de la Francefrontalière avec l’Italie. Samedi - 16h50 : Jungle - Une étrange ville est sortie de terre à la frontière anglaise. Loup Blaster et NUMéROBé livrent un regard personnel sur ce que fut un temps la «Jungle ». Samedi - 17h20 : Jean Ziegler, l’optimisme de la volonté - Un film de Nicolas Wadimoff. Samedi - 19h20 : L’État contre Mandela et les autres - Un film de Nicolas Champeaux et Gilles Porte. Dimanche - 10h : L’Algérie vue du ciel - Réalisé par Yann Arthus-Bertrand et Yazid Tizi. Dimanche - 11h45 : Des Figues en Avril - Un film de Nadir Dendoune. Dimanche - 13h : Coby - Un film de Christian Sonderegger. Dimanche - 14h40 : Derrière les fronts - Un film réalisé par Alexandra Dols. Dimanche - 16h55 : Réparer l’injustice - Les mineurs grévistes de 1948 - Un film réalisé par Thomas Lacoste.