Jeudi 13 septembre 2018 - N° 2272 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro
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s n o e g n a h C , e m tè s y s ! le t a m li c e l pas P.2
IMPÔT PRÉLEVÉ À LA SOURCE
FÊTE DE L’HUMANITÉ
EXPOSITION À BORDEAUX
Une réforme à haut risque
Le programme des débats
Jack London, l’esclavage et un silence gênant…
P.3
P.4-5
P.8
ACTUALITÉ RÉFORME FERROVIAIRE
CITOYEN-E-S
La CGT appelle les cheminots à reprendre la lutte
Une mobilisation inédite pour le climat
Le Conseil national de la Fédération CGT des cheminots a appelé les cheminots à poursuivre la lutte contre la réforme ferroviaire avec une première journée, le 18 septembre, jour de négociation de la Convention collective nationale et une journée de grève le 9 octobre dans le cadre de l’appel syndical. « Les annonces de cet été sur la suppression de dessertes TGV dans les villes moyennes, sur les fermetures de lignes TER programmées dans le Limousin et les Vosges, sur la dégradation de la note de la SNCF par les instituts de notations financiers, montrent que cette réforme est déjà néfaste, déclare l’organisation syndicale. Le retour de l’abandon du financement des Contrats Plan État-Région (CPER) par l’État et de la hausse des tarifs pour les usagers dans d’autres textes de loi montrent que le gouvernement a imposé sa loi à grand renfort de duplicité et de mensonges. Le Conseil national décide que les cheminots seront appelés à agir très régulièrement et dès le 18 septembre 2018, jour de négociation de la CCN ferroviaire. Des rassemblements seront organisés en région pour porter à la connaissance de l’opinion publique les menaces sur le service public et le droit au transport. Le Conseil national décide également de répondre, à l’appel de l’intersyndicale confédérale, pour une journée de grève et de manifestation le 09 octobre 2018. Les revendications des cheminots contre la déréglementation du système ferroviaire et contre la régression sociale, s’exprimeront fortement à cette occasion et cette convergence permettra également de contester toutes les réformes injustes que le gouvernement impose à l’ensemble des salariés. » MINEURS ÉTRANGERS À LA RUE
L’appel à l’aide d’Ovale citoyen Le 4 septembre sur sa page Facebook, le club de rugby solidaire Ovale citoyen déclarait son indignation et appelait à l’aide sur la prise en charge de mineurs étrangers isolés vivant à la rue.
« Depuis maintenant 3 semaines nous sommes confrontés à chaque entrainement à des mineurs isolés dormant dans la rue. Nous ne sommes que des bénévoles non préparés à gérer ce type de situation mais nous sommes surtout atterrés de cet état de fait. Dormir à 15 ou 16 ans à la Gare ou à la Victoire est indigne de notre pays. Nous lançons un appel pour que des assistantes sociales, des travailleurs sociaux, des politiques viennent à notre aide pour que ces jeunes puissent retrouver le minimum de dignité humaine à laquelle ils ont droit. » Contacté par téléphone, Jean-François l’un des fondateurs du club de rugby — qui vise à offrir un parcours d’insertion à partir du sport à des publics en rupture sociale — nous explique qu’il se sent démuni. « Une semaine ce sont 2 mineurs qui débarquent à l’entraînement, la semaine suivante c’est 4 puis à nouveau 3… Le 115 ne prend pas en charge, la police dit que ce n’est pas son problème… Il y a un trou dans la raquette. Apparemment tout le monde est dépassé, on les met en squat quand ils sont organisés, notamment par le Squid, faute de solution. » Le club solidaire est victime de son succès. Il avait pensé accueillir 40 joueurs, il en reçoit le double avec « de nouvelles demandes d’associations chaque semaine ». Des employeurs sont prêts à embaucher mais l’emploi de migrants est devenu si difficile que le club a dû demander un rendezvous à la DIRECCTE (direction régionale en charge de l’emploi, du travail…). « Mais on est têtu, prévient Jean-François. Les premiers entraînements nous ont tellement marqués par l’enthousiasme des joueurs qu’on n’est pas prêts de lâcher. » En attendant, il semble y avoir eu peu de réaction des pouvoirs publics si ce n’est d’Alexandra Siarri, adjointe au maire de Bordeaux et conseillère régionale qui a proposé un rendez-vous au club le 18 septembre. C.D. UD CGT
76e cérémonie des fusillades de Souge L’Union départementale des syndicats CGT de la Gironde vous invite à assister à la cérémonie des fusillades de Souge. Le vendredi 21 septembre 2018 à 17h, à la Bourse du travail ; hommage aux fusillés et appel des noms ; discours de l’Union départementale par la secrétaire générale, Corinne Versigny ; pot de l’amitié Le 21 septembre 1942, 70 patriotes militants, pour la plupart syndicalistes, furent lâchement assassinés par les nazis. RÉSEAU « SORTIR DU COLONIALISME »
Un guide du Bordeaux colonial et de la métropole ? Avec le soutien du réseau sortir du colonialisme, les éditions Syllepse ont publié un Guide du Paris colonial et des banlieues qui liste les rues, avenues, places, promenades et impasses qui sont dédiées à ceux qui ont construit l’Empire colonial. Didier Epsztajn, un des auteurs, présentera ce livre, à l’invitation de La Machine à Lire le jeudi 20 septembre à 18h30, avec François Hubert, l’ancien directeur du Musée d’Aquitaine, en modérateur. 2 • Les Nouvelles 13 septembre 2018
Des dizaines de milliers de personnes ont « marché pour le climat » partout en France samedi dernier, répondant à l’appel lancé par Maxime Lelong, un jeune entrepreneur de 27 ans, après la démission fracassante de Nicolas Hulot. Plus de 50 000 personnes, d’après les ONG, participaient à la marche parisienne pour le climat. Elles répondaient ainsi à un appel citoyen lancé sur Facebook par Maxime Lelong, un journaliste de formation âgé de 27 ans, et futur papa, après la démission fin août de l’ex-ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot. Parmi les facteurs qui l’avaient poussé à jeter l’éponge, Nicolas Hulot avait regretté un manque de soutien populaire face aux enjeux environnementaux. Ces marches en France se sont greffées sur une campagne internationale d’action, « Rise for climate » (Debout pour le climat), qui a vu des milliers de personnes défiler samedi dans de nombreuses villes à travers le monde, pour exiger des gouvernements une action sérieuse contre le dérèglement climatique. Un sommet sur le climat est prévu mi-septembre à San Francisco et la 24e conférence mondiale sur le climat, la COP24, commencera début décembre en Pologne. Ce samedi 8 septembre est sans conteste la plus importante journée d’action qu’il y ait eu sur le climat en France. 10 000 personnes environ ont défilé à Lyon, 8 000 à 12 000 à Toulouse selon les organisateurs, à Lille, les manifestants ont observé une « minute de silence pour le climat » sur la Grand-Place, noire de monde tandis que 3 800 personnes défilaient à Strasbourg, 2 500 personnes à Marseille. Dans l’Ouest, 5 000 personnes se sont rassemblées à Rennes et 1 200 à Nantes. Plusieurs centaines ont défilé à Rouen, Caen et Le Havre. À bordeaux, environ 7 000 personnes
ont défilé, suite à l’appel de trois jeunes bordelaises sur les réseaux sociaux. Le cortège très familial s’est déroulé dans une certaine gravité derrière une banderole « État d’urgence climatique », du miroir d’eau à Darwin où se déroulait le festival Climax, dédié à l’éco-mobilisation. Les slogans fabriqués maison, comme ailleurs en France, exprimaient des angoisses quant à l’avenir des humains sur cette planète, le sentiment d’urgence, la volonté d’action et la défiance vis à vis d’élus sous influence des lobbies. « Changeons le système ! »
Un slogan revient souvent : « Changeons le système pas le climat ! » C’est bien de cela dont il est question.
Dans le cortège, Joseph Martos, cheminot, fait un constat simple. « Un train de 35 wagons, c’est 55 camions de 32 tonnes ! Alors quoi faire ? Regarder l’heure ou construire des montres ? Il est temps de s’engager pour nous et nos enfants. Déclarons le fret ferroviaire d’intérêt général comme le demandent aussi les cheminots en lutte : moins de camions sur les routes, moins de pollution atmosphérique, moins de CO2, moins de réchauffement climatique, moins d’accidents, plus de sécurité, moins de dépenses pour l’entretien des routes et des ponts, moins de dépenses médicales (cancers, maladies respiratoires…), moins de dette publique. » Une question de volonté politique donc. « L’urgence et l’ampleur des défis écologiques auxquels la société plané-
taire doit faire face (réchauffement climatique, perte de la biodiversité, qualité alimentaire, maladies chroniques dues aux perturbateurs endocriniens, pollution de l’air, des océans et des rivières…) demandent de faire des choix radicaux, argumente en effet Hervé Bramy, responsable de la commission écologie du PCF*. Le sens de la démission de Nicolas Hulot confirme que, face à cette situation, on ne peut plus se contenter de petits pas mais d’une transformation globale et durable du système économique actuel. C’est une conviction de longue date pour les communistes. En effet, l’ écologie est devenue un terrain de lutte de classes considérable ici, en Europe et dans le monde. (…) Autant le dire, l’action écologique est incompatible avec le capitalisme et sa quête éperdue de profits financiers court-termistes. (…) Tout projet politique de transformation doit intégrer le défi de la révolution écologique, ce que nous nommons l’ écommunisme. (…) Cela impose la fin de l’austérité, un autre partage des richesses pour réduire avec la même vigueur les inégalités sociales et environnementales. Les services publics doivent trouver une nouvelle étendue d’action. Le mode de production actuel de biens et de services n’est plus soutenable. Il faut en changer avec une industrie débarrassée du profit comme seul but. L’innovation doit être écologique. La recherche publique doit être soutenue. Ses résultats doivent être débattus afin de combattre les peurs et appliqués avec une précaution raisonnable. L’écologie n’est pas impossible, c’est une question de volonté politique collective. » C.D. * Tribune pour l’Humanité du 10 septembre
ACTUALITÉ
Editorial
IMPÔT PRÉLEVÉ À LA SOURCE
Une réforme à hauts risques Les hésitations d’Emmanuel Macron à propos du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu ont révélé de profondes questions quant à l’avenir de la fiscalité directe dans notre pays. Si le chef de l’État a finalement mis fin au psychodrame politique, les dangers et les doutes, eux, ne sont pas effacés. La réforme à haut risque qu’a finalement engagée Macron, bien qu’elle ait été initiée par son prédécesseur, a la double particularité de présenter des dangers dans ses logiques mêmes et des doutes pour les citoyens contribuables, pour lesquels on ne mesure pas encore les effets psychologiques. Alors que les modalités de remplacement de la taxe d’habitation n’ont pas encore été décidée, que la CSG est montée en charge suscitant de fortes réticences chez les salariés et retraités, que les prévisions budgétaires et de croissance pour 2019 ne s’annoncent pas bonnes et où la neutralisation d’une année de prélèvement – même si elle n’introduit pas de rupture dans la chaîne des rentrées fiscales – revient pour l’État à faire une croix sur une soixantaine de milliards d’euros, d’après Jean-Marc Durand, membre de la commission économique du PCF, les tergiversations ont eu des motivations bien plus politiques que techniques. Dès janvier 2019, les entreprises deviendront donc collectrices d’impôts. « Il existe des doutes sérieux quant à la diligence de ces dernières à reverser au Trésor public les sommes collectées, interpelle Jean-Marc Durand. La fraude à la TVA devrait alerter. Et en vertu de quel principe, le contribuable devrait participer à reconstituer les liquidités des entreprises dont certaines pourraient bénéficier d’un décalage allant jusqu’à un trimestre entre l’encaissement et le reversement de l’impôt ? »
Par ailleurs, cela pose un problème de confidentialité puisque les employeurs auront connaissance, via le taux d’imposition, de la situation économique et des événements de la vie privées de leurs salariés (changement de situation fiscale et personnelle… ce qui pourrait influencer leur politique salariale et managériale. « En devenant collecteur d’ impôt, l’employeur dispose d’une information qu’il ne devrait pas avoir : le taux d’imposition de ses salariés, explique Benoit Garcia, de la Fédération des Finances CGT et membre du Conseil Économique, Social et Environnemental. Il est évident que cela peut influer sur les négociations salariales, dans le cadre des Négociations annuelles obligatoires ou d’une demande individuelle d’augmentation. Sans compter que pour un même emploi les salaires seront différents puisque les taux seront différents en fonction de la situation du foyer fiscal de chacun. » Difficile de voir alors où sera la « simplification » puisque rien de sera plus simple ni pour l’État qui recouvrait jusque là directement 98 % de l’impôt sur le revenu, selon Bercy, ni pour les entreprises, ni pour les contribuables. « Dans la vie réelle les gens vivent chez leurs parents, les aident, ont des enfants, ont des revenus qui évoluent en plus ou en moins pour diverses raisons, cumulent des CDD, se marient, divorcent, prennent leur retraite, arrivent dans la vie active etc. Le système proposé ne pourra pas s’adapter à ces changements », affirme Benoit Garcia. « Aujourd’hui, le contribuable n’a qu’un seul interlocuteur, le service des impôts c’est à dire des professionnels expérimentés. À partir de janvier 2019 on aura à faire à plusieurs interlocuteurs : le service du personnel de son entreprise pour les salariés, la caisse de retraite pour les retraités et Pôle emploi pour les demandeurs d’emploi, puis le service des impôts puisqu’il faut continuer à faire des déclarations, pré-
venir les Impôts de tout changement, etc. En France, notre spécificité est l’impôt progressif : plus on a de revenu + le taux d’imposition est élevé. Mais avec le prélèvement à la source ça se complique. Le gouvernement dit que si vos revenus changent en cours d’année vous pouvez modifier votre taux. Exact, sauf qu’il faut en faire la demande à l’administration fiscale qui a été amputée de 30 000 suppressions de postes et n’est donc pas en capacité de modifier votre taux du jour au lendemain. Cela demande de recalculer le montant de l’impôt, le taux, l’envoyer au service de la paie de l’entreprise ou de la caisse de retraite ou de Pôle emploi pour être appliqué à la paie suivante. Pour effectuer cette opération, il ne faudra pas compter sur trois mois de délai comme annoncé mais 6 mois si tout va bien ». Par ailleurs, la notion de quotient familial attachée au celle de foyer fiscal complexifie le calcul du taux individuel de prélèvement. Un casse-tête qui pourrait aider ceux qui prônent la suppression du quotient familial, ce qui ne serait pas sans conséquence pour de nombreux ménages modestes. Enfin, « le prélèvement sur la feuille de paye va faciliter la fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG, prévient JeanPaul Dufrègne, député PCF. Des cotisations sociales ont déjà été transformées en CSG, modifiant fondamentalement le financement de la Sécurité sociale, ce que nous avions dénoncé. On parle déjà, dans le cadre de la préparation du budget 2019, de fusionner les recettes du budget de l’État et celles de la Sécurité sociale. La mise en place de ces nouveaux mécanismes est de nature à faciliter ces transferts. » Christelle Danglot Pour en savoir plus : www.humanite.fr/prelevement-la-source-comment-ca-va-se-passer-pour-vous-en10-points-cles-654817
22 SEPTEMBRE À BORDEAUX
Marche pour la paix Le Mouvement de la paix en Gironde appelle à une Marche pour la paix, le 22 septembre à 11h, Parvis des droits de l’Homme, dans le cadre d’un appel du collectif national. Appel du collectif national « Marche pour la Paix » « Depuis trois ans, 153 organisations ont lancé un appel collectif national dans lequel elles considèrent “qu’aucune de nos différences de conviction, d’appartenance ou de sensibilités philosophiques, politiques, religieuses, syndicales ou autres ne doit faire obstacle à l’expression commune à vivre en paix dans un monde de solidarité, de justice et de fraternité”. Conscients de la nécessité d’agir ensemble pour dire stop aux guerres, aux violences, à la misère et pour contribuer à la construction de ce monde de paix, nous avons considéré que le cadre de la journée internationale de la Paix par son caractère mondial constituait le moment le plus
approprié pour un rassemblement et une expression unitaire forte. Nous sommes révoltés face à l’augmentation incessante des dépenses militaires qui sont passées de 1 144 milliards de dollars de 2001 à 1 773 milliards en 2015 alors que le budget des Nations Unies pour les opérations de paix est de seulement 8,7 milliards et que la lutte contre le réchauffement climatique nécessite des moyens importants tout comme la réalisation des Objectifs Du Développement (ODD). Nous sommes indignés de savoir que seulement 5 % des dépenses militaires mondiales pendant 10 ans permettraient, selon le programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), de résoudre les principaux problèmes de l’humanité (alimentation en eau, faim, analphabétisme, principales maladies…). Nous sommes conscients que la guerre est toujours un échec. Elle conduit au chaos et enfante des monstruosité dont sont victimes les populations civiles jetées sur le chemin de l’exil…
Au moment où en France, les décisions d’augmenter les dépenses consacrées à la production de nouvelles armes nucléaires sont prises, n’est-ce pas le moment opportun pour dire que notre aspirations au développement d’une culture de la paix est inconciliable avec toute nouvelle augmentation des dépenses consacrées aux armes nucléaires dans notre pays et dans le monde ? (…) Outre la marche du 22 septembre à 11h au départ du parvis des droits de l’Homme, le comité de la Gironde du Mouvement de la Paix vous propose de retenir d’ores et déjà une autre date le 14 octobre 2018 pour un grand rassemblement départemental et régional, au Barp pour l’interdiction des armes nucléaires et la ratification du Traité de non prolifération des armes nucléaires que la France n’a toujours pas ratifié. Nicole Lavallée Mouvement de la Paix gironde mdpgironde@yahoo.com
La solidarité entre les travailleurs pour vaincre le capitalisme On le lit, on l’entend partout, la gauche est en train de se déchirer sur la question de l’immigration et des réfugiés. Cela semble irréel mais, comme dans le sketch Les chasseurs des « Inconnus », il y aurait les bons et les mauvais migrants. Le migrant qui fuit les guerres que les européens ont créés, qui fuit la violence, la disparition de son territoire, le réfugié, lui serait un bon migrant. Le migrant qui fuit la misère de son pays, qui espère un avenir meilleur, le migrant économique, lui serait un mauvais migrant qui joue le jeu du capitalisme en faisant de la concurrence déloyale aux honnêtes travailleurs français. L’immigration serait responsable des bas salaires et du chômage. Aucun lien n’est pourtant établi entre politique de bas salaire et immigration, En revanche, c’est bien l’austérité et les politiques qui en découlent qui font que la part des salaires dans la valeur ajoutée baisse depuis plusieurs années (de 67 % à 53 %), alors que la part des dividendes, elle, a doublé en 15 ans. Les forces de l’argent sont prédatrices partout sur le globe, et pas un peuple n’est épargné, ce que nous pouvons considérer comme « acquis sociaux » ne sont que des détails face aux profits faits sur le dos des travailleurs. L’immigration ne peut, non plus, être retenue comme cause du chômage. Les secteurs qui emploient le plus d’immigrés sont des secteurs dits « en tension », c’est-à-dire qui peinent à trouver une main d’œuvre adaptée. Dans un pays qui compte encore des droits pour les salarié-e-s, des grilles de salaires, des conventions collectives, il n’y a pas de raison qu’une main d’œuvre immigrée soit considérée comme une concurrence, elle participe au contraire à la richesse nationale en produisant et en payant ses impôts. Sauf à n’être pas déclarée et là, ce sont bien les employeurs qu’il faut mettre au pas, ce à quoi heureusement ne renoncent pas nombre de syndicalistes et avec de plus en plus de victoires à leur compte. L’immigration n’a rien à voir, non plus, avec la désindustrialisation, la robotisation, la numérisation, la concentration agricole, etc., sources de chômage massif. Pour justifier ce « tournant » sur la question de l’immigration certains à gauche sont allés déterrer une citation de Jean Jaurès de 1894, où ce dernier accuse les capitalistes de faire venir des travailleurs de l’étranger pour les payer moins cher. S’il faut regarder vers le passé, je préfère me rappeler les syndicalistes londoniens prenant part à la création de l’Association Internationale des Travailleurs, en 1864, pour empêcher les patrons d’importer de la main-d’œuvre continentale afin de briser les grèves. C’est dans la solidarité entre les peuples, entre les travailleurs que viendra notre victoire face au capitalisme et non pas dans la lutte contre celui qui vient d’ailleurs.
Vincent Boivinet membre de l’exécutif du PCF 33 et du Conseil national
Les Nouvelles 13 septembre 2018 • 3
Agora de l’Humanité Vendredi 14 septembre 14h : « Secret défense, en finir avec le silence… » 15h : « Evasion fiscale, un pillage. » 16h : « À qui profitent les métropoles ? » 18h30 : « De l’affaire Audin au traumatisme des appelés », les plaies toujours saignantes de la guerre d’Algérie. 19h30 : Entretiens 20h : « Migrants, les grandes voix de la solidarité » Témoignages. Samedi 15 septembre 11h : « Écrivains en politique, de l’affaire Dreyfus à la guerre d’Algérie » avec Gisèle Sapiro 11h40 : « Les partis politiques ont-ils un avenir ? » avec Daniel Gaxie 12h15 : « Le sens de l’histoire avec Marx » avec Denis Colin, Isabelle Garo, Pascal Combemalle , Jean-Numa Ducange 14h : « Votre gouvernement des luttes » 16h : « Meetoo, Balance ton porc… Les femmes du monde se révoltent ! » 18h30 : Grand entretien avec Olivier Roellinger chef étoilé de Cancale, militant du droit à une alimentation de qualité accessible à tous. Dimanche 16 septembre 10h20 : « La nudité du pouvoir- De quoi le moment Macron est-il le symptôme » ? avec Roland Gori 11h : « L’âge d’or des intellectuels français ? » avec François Dosse 11h40 : « Neandertal, la figure de l’autre » avec Marylène Patou-Mathis 12h15 : « L’histoire émancipe ! » avec Mathilde Larrère 13h : « Besoin d’Humanité » 14h : « Forum Banlieues » 17h : « Réforme constitutionnelle » 18h : « Vive des JO pour tous ! »
Forum social Vendredi 14 septembre 15h : « Nouvelles directives : Vers la fin du service public du gaz et de l’électricité ? » 16h30 : « Fonction publique : rassembler, lutter, voter pour des Services publics de qualité » Samedi 15 septembre 10h45 : « Précarité mondiale généralisée ou sécurité sociale professionnelle ? » 13h15 : « Face à la métropolisation, la mobilité doit être un droit » 15h : « L’avenir des centrales thermiques et zones portuaires » 16h30 : « Réappropriation du service public ferroviaire » 18h : Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT Dimanche 16 septembre 10h30 : « Vacances, culture, loisirs et handicap »
Les Amis de l’Humanité Vendredi 14 septembre 18h : Inauguration de l’exposition « Mais 1968, l’indicible espérance. 30 photos d’Humanité » 20h : « Le vivant de Jack Ralite » 21h : « L’explosion du verbe contre les bombes 4 • Les Nouvelles 13 septembre 2018
Samedi 15 septembre 11h : « De 1968 à 2018, désirs d’émancipation » 14h : « Les riches au tribunal » 16h : « Bibring-Trillat, 2ème étage de la fusée » 18h : « Promesses ou illusions d’une victoire au Mondial ? » Dimanche 16 septembre 12h : « Une certaine idée de l’Humanité »
Village du monde Vendredi 14 septembre 18h : soirée de solidarité « Construisons la paix » Samedi 15 septembre 10h45 : Inauguration 14h : « Jérusalem à l’ère de Trump, mépris du droit et nettoyage ethnique Dimanche 16 septembre 10h : « Que fait toujours notre armée en Afrique » ?
Village du livre Vendredi 14 septembre 14h30 : « Quand les classes favorisées ont fait sécession » 15h30 : « Mai 68, un rêve qui court » 16h30 : « Marx, une passion française » 17h30 : Lectures de textes de Karl Marx 17h45 : Carte blanche à Jean-Paul Scot, historien, « Jaurès et Marx : le dialogue autour de l’évolution révolutionnaire » 18h15 : Lectures de textes de Karl Marx 18h30 : « La réhabilitation des mineurs de 1948 » 19h : Une certaine idée de la condition humaine Samedi 15 septembre 10h : « Les Lettres françaises, une longue histoire » 10h45 : « Luttes et savoirs militants » 11h30 : « L’école de l’émancipation face au management » 12h30 : « Guerres et conflits : l’opinion, ça se travaille ! » 13h30 : « Carte blanche à Nicolas Offenstadt » 14h : « Carte blanche à Costa-Gavras » 14h45 : « Carte blanche à Boualem Sansal » 15h15 : « Écrivains et résistance en Turquie » 16h : « Comment partager le trésor de la littérature jeunesse avec les enfants ? » 17h : « Histoire et fiction : l’exemple du Suaire » 18h : Carte blanche à Élisabeth Roudinesco 18h30 : « La culture pour construire la paix » 19h30 : Carte blanche à Fleurat Alani Dimanche 16 septembre 10h : « Le parti communiste français et Marx » 10h45 : Lectures de textes de Karl Marx 11h : « Utopie et émancipation » 11h45 : Carte blanche à Ian Brossat 12h15 : « Imaginaires et utopies : la SF et les super-héros » 13h15 : « Handicap : la culture comme moteur de l’inclusion sociale » 14h : Carte blanche à Gauz 14h30 : « « Le récit des peuples » 15h15 : Carte blanche à Pierre Serna 15h45 : « L’enseignement et le fait colonial » 16h45 : « Grands projets et écologie : est-ce compatible ? »
Le village de l’économie sociale et solidaire Vendredi 14 septembre 17h15 : Quel statut de travail pour les Youtubeurs ? 18h30 : « La solidarité : une exigence morale » Samedi 15 septembre 11h30 : « Quatre ans après la loi du 31 juillet 2014, où en est l’Économie sociale et solidaire ? » 13h15 : « Inégalités territoriales et accès aux droits » 14h30 : « La faute inexcusable de l’employeur » 15h45 : « La privatisation de la Sécurité sociale » 17h : « Quel avenir pour l’hôpital public ? » 18h15 : « Une alternative aux plateformes capitalistes » Dimanche 16 septembre 11h30 : « ESS et Territoires : une coopération nécessaire » 13h : « Dégoogliser l’internet » 14h15 : Nouvelles formes d’engagement dans l’ESS 15h30 : « Défendre les migrants. Accueillir, c’est possible. » 16h45 : « La licence de réciprocité, une alternative au pillage des GAFAM et à la propriété intellectuelle »
PROGRAMMES DES DÉBATS Chemins d’humanité (…) Avec ce programme, vous disposez de toutes les informations utiles et nécessaires pour savourer au mieux ces trois jours de partage et de dialogues, de détente et d’émotion qui vont rythmer la Fête de l’Humanité. « Le monde est à nous », proclame cette édition 2018. Elle est une invitation à la réflexion et au débat pour contrer les égoïsmes et les obscurantismes et travailler à une alternative à ce monde accaparé par les puissances d’argent. La Fête de l’Humanité est un lieu de bienveillance et de mise en commun unique en France, où la découverte artistique et culturelle s’associe aux débats sur les grands enjeux de civilisation. Elle prend chaque année le visage que lui donnent ses participants. Chacune, chacun est invité à prendre possession de ses allées et de ses places, à prendre la parole dans les nombreux débats qui se tiendront dans les multiples espaces et stands qui jalonnent la fête. Le village du livre, l’espace de l’économique sociale et solidaire ou du numérique, le Village du monde et ses
délégations venues de toute la planète, l’Agora de l’Humanité, le stand des Amis de l’Humanité, le Forum social, les différentes scènes musicales sont autant de lieux qui vous sont offerts pour aiguiser la réflexion, dialoguer avec les peuples du monde, vibrer au son des différents artistes et genres musicaux. Fête du partage, elle est aussi celle du combat pour la paix et de la solidarité avec les peuples du monde en lutte pour la défense de leurs droits. Véritable antidote au populisme d’extrême droite qui gangrène nos sociétés, elle sera l’occasion de débattre des moyens de contrecarrer les nouvelles cures d’austérité, de la paix et du désarmement, des moyens de révolutionner l’Europe, du combat antiraciste ou encore de démocratie. À l’heure où la civilisation humaine se trouve menacée par un système de prédation du travail humain et des ressources naturelles, à l’heure où des taches brunes se répandent un peu partout sur la planète, elle sera la fête de la riposte humaniste et sociale pour tracer l’esquisse d’une nouvelles civilisation fondée sur la coopération,
PCF GIRONDE
le partage, la démocratie, les biens communs. Elle sera un grand moment de fraternité avec les migrants et réfugiés, en première ligne des dégâts de la mondialisation capitaliste. Nous y manifesterons notre solidarité avec les femmes du monde pour amplifier le mouvement planétaire de défense de leurs droits et de leur dignité. Lieu de l’expression des luttes contre le travail asservi, elle mettra en lumière les alternatives à la prédation actionnariale, au chômage de masse, à la précarité galopante. Lieu d’union et de dialogue, elle est un remède aux divisions dont usent et abusent les puissances d’argent et les obscurantismes. Que toutes les volontés, forces, collectifs qui concourent à la réalisation de l’humanité trouvent dans ces trois jours le souffle nécessaire pour donner corps à nos espérances, vigueur à nos combats émancipateurs et pour tracer de nouveaux chemins d’humanité. Que cette fête soit la vôtre ! Partrick Le Hyaric, Directeur de l’Humanité
Des centaines de milliers pour refaire le monde Cette année encore la Gironde sera présente à la Fête de l’Humanité à Paris, parc départemental Georges Valbon - La Courneuve, avec son espace de restauration. Plus de 200 militant-e-s, adhérent-e-s du PCF ou amis y seront mobilisés. Pour cette édition 2018, la fête de l’Humanité sera le point de convergence de toutes celles et ceux qui affrontent la politique du gouvernement, du monde du travail qui se bat pour l’emploi, les salaires et des droits nouveaux face aux intérêts de la finance, des retraité-e-s, des familles populaires qui voient leur pouvoir d’achat baisser à nouveau, de la jeunesse, de celles et ceux qui œuvrent pour la transition écologique, des militant-e-s pour les droits des femmes, des pacifistes, des internationalistes, de celles et ceux qui veulent une France fraternelle et hospitalière, des citoyens, des élus qui se mobilisent pour que la commune reste notre premier échelon démocratique, de celles et ceux qui veulent refonder l’Europe et en finir
avec les traités d’austérité et de mise en concurrence des salarié-e-s, de casse des services publics. La fête de l’Humanité est cet espace populaire, festif, de liberté où, durant trois jours, des centaines de milliers de personnes se rendent pour refaire le monde, faire la fête, voir des concerts, du théâtre, du cirque, déguster les spécialités culinaires de la France et du monde entier. C’est une grande initiative populaire pour le progrès, les libertés, les solidarités, la justice sociale, la paix et l’amitié entre les peuples. Travailler au débat, à la confrontation et à la convergence de toutes les forces disponibles pour construire une alternative de progrès, faire surgir dans le débat public les aspirations populaires à vivre mieux, en sécurité et dans un monde en paix, telle est l’ambition du Parti communiste en cette édition 2018 de la fête de l’Humanité. Sébastien Laborde, secrétaire départemental du PCF et membre du Conseil National du PCF
PUBLICATION
Progressiste fête ses 5 ans à l’espace de la Gironde Le dernier numéro de Progressistes est en ligne et en téléchargement libre. Retrouvez aussi toutes vos pages favorites sur les avancées scientifiques et techniques, le monde du travail et l’écologie ! Bulletin d’abonnement en page 5 pour recevoir la revue papier. Pour fêter ses 5 ans d’existence, a revue réunit de nombreuses personnalités du monde du travail et de la science autour d’un grand repas dans de la Gironde, sur la fête de l’Humanité.
Les Nouvelles 13 septembre 2018 • 5
INTERNATIONAL ÉTATS-UNIS
MAYOTTE
Trump sous un flot de révélations accablantes
Les lois de la République en berne
Un livre-enquête et une tribune anonyme confirment les terribles travers du président et déclenchent une tempête, deux mois avant le scrutin de mi-mandat. Alors que se profilent en novembre des élections de mi-mandat aux résultats cruciaux pour la MaisonBlanche, les révélations se suivent sur le mode de gouvernance chaotique et délirant de Donald Trump. La publication d’un nouveau livre de révélations et une tribune publiée dans le New York Times par un mystérieux « insider » de la MaisonBlanche donnent, une nouvelle fois, une dimension saisissante des travers psychologiques et de la singulière conception de la gestion du pouvoir de l’homme le plus puissant de la planète. L’enquête de 400 pages, intitulée Fear : Trump in the White House (Peur : Trump à la Maison-Blanche), dont la publication est annoncée pour le 11 septembre aux États-Unis, vaut surtout pour l’identité de son auteur. Bob Woodward est une véritable légende du journalisme d’investigation états-unien : c’est lui qui mit au jour, avec un collègue du Washington Post, le scandale du Watergate en 1972. Lequel allait contraindre in fine le président républicain, Richard Nixon, à la démission. La réputation d’intégrité de Woodward donne un poids considérable à des révélations confirmant surtout le côté colérique, erratique d’un personnage qui marche « à l’instinct » et se laisse davantage guider par ses pulsions paranoïaques que par la raison, fûtelle d’État. Le journaliste a compilé des centaines de témoignages et de documents recueillis le plus souvent auprès de collaborateurs anciens ou toujours en poste du président. Son chef de cabinet en exercice, John Kelly, lui aurait confié carrément : Trump « est en roue libre. Nous sommes chez les fous ». Des propos démentis toutefois, entre-temps, par l’intéressé. On apprend aussi que, au printemps 2017, après une attaque chimique attribuée aux troupes de Bachar Al Assad, Trump demanda
à son secrétaire à la Défense, James Mattis, qu’« on tue » le potentat syrien. Sans aucun discernement pour les conséquences, à savoir rien moins que le potentiel déclenchement d’une troisième guerre mondiale. L’armée US trouvera un compromis avec son impétueux commandant en chef en bombardant une base du régime syrien. « Le cœur du problème est l’amoralité du président »
Las de ne pas réussir à le dissuader du caractère contre-productif de ses initiatives à l’emporte-pièce, nombre de collaborateurs du locataire de la Maison-Blanche finiront par démissionner. Comme son ex-avocat John Dowd, qui confie à Woodward avoir découvert le côté ingérable de son ex-client, qu’il qualifie de « putain de menteur ». Au même moment, une tribune anonyme d’un haut responsable de l’administration Trump publiée dans le New York Times renforce encore le malaise. « Le cœur du problème est l’amoralité du président », explique son auteur, qui qualifie son mode de gouvernance de « mesquin, impétueux et inefficace ». Ce mystérieux témoin privilégié de l’action de Donald Trump, qui se présente comme un « résistant », fait valoir son « devoir » pour dénoncer une action présidentielle « néfaste à la bonne santé de notre République ». Si, à ses yeux, la déréglementation financière, la réforme fiscale et le renforcement de l’armée sont des « avancées », il s’alarme des « impulsions les plus malencontreuses de M. Trump » et s’engage à les contrecarrer « jusqu’à ce qu’il ait quitté son poste ». L’intéressé a réagi par un tweet lapidaire évoquant une « trahison » en lettres capitales. Classiquement, il tente de susciter un réflexe de soutien chez ses partisans en se présentant comme la victime d’un « complot démocrate ». Pas sûr que cela lui permette de limiter les dégâts pour le prochain scrutin.
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Bruno Odent, l’Humanité du 7/09/2018
« Les lois de la République sont en berne à Mayotte » indique la Cimade dans un communiqué du 6 septembre. Depuis avril 2018, la préfecture a illégalement fermé son service « étrangers », mettant pratiquement fin aux renouvellements de titre de séjour et aux régularisations. Un blocage renforcé depuis le 31 juillet par l’occupation de l’entrée de la préfecture par un collectif mahorais anti-comoriens. Une situation sur laquelle avait déjà alerté un collectif étudiant au mois d’août. Dans l’indifférence totale depuis cinq mois, la préfecture de Mayotte a fermé ses portes aux personnes étrangères, en représailles de la décision souveraine de l’Union des Comores de ne plus recevoir de personnes expulsées. Mais surtout en violation des principes les plus fondamentaux de fonctionnement du service public et de respect des droits humains. À l’ambassade de France à Moroni, les Comorien-ne-s souhaitant demander un visa trouvent également porte close, les autres ressortissant-e-s
conservant pour leur part la possibilité d’accéder à l’ambassade. Depuis peu, les demandes de visa des étudiant-e-s sont examinées, mais la plupart se soldent par des refus. L’association Nassourania, qui soutient en métropole des étudiants en provenance de Mayotte, nous a transmis une lettre ouverte du Collectif des étudiants étrangers de Mayotte adressée au préfet en août. Ils y dénonçaient le blocage de la préfecture empêchant toute démarche de régularisation pour les étrangers, « sous la pression d’un groupuscule ». « Nous, le Collectif des étudiants étrangers de Mayotte, vous adressons une requête en urgence en vue de trouver une solution à la situation dramatique qui s’abat sur Mayotte. Depuis le mois de mars, le bureau de l’immigration et de l’intégration de la Préfecture s’est plié aux pressions d’un groupuscule qui a pris les étrangers pour cible. Depuis fin juillet, le service est totalement fermé si bien que nous pouvons prévoir que dans moins d’une année, toute la population d’origine étrangère vivant sur Mayotte sera en situation irrégulière. Ne pouvant renouveler leur titre de séjour, les étran-
gers malades ont perdu leur droit à la Sécurité Sociale, les étrangers salariés ont perdu leur travail et sont condamnés à l’emploi dissimulé et à l’exploitation. Ces personnes sont nos frères, nos sœurs, nos parents. Nous-mêmes, jeunes majeurs et nouveaux bacheliers, nous sommes dans l’incapacité matérielle de finaliser nos dossiers de poursuite d’études malgré les engagements passés. Nous vous rappelons qu’un protocole avait été établi entre le Vice-Rectorat et vos services visant à faciliter la régularisation des bacheliers dans les délais impartis, protocole que vous n’avez pas respecté. (…) Nous sommes en France depuis notre petite enfance, l’école de la République nous a instruits, nous avons appris ses lois et ses valeurs. Nous sommes fiers d’avoir grandi dans un pays qui rayonne dans le monde pour son humanisme et son universalité. (…) Nous n’avons besoin que d’un titre de séjour, et pour certains d’entre nous un visa, pour poursuivre nos études dans les établissements où nous avons été affectés. » La Cimade interroge l’État français sur sa capacité à faire respecter ses lois à Mayotte. « Un collectif peut-il en toute impunité interdire à des personnes d’accéder à des droits parce qu’elles sont étrangères ? En tout état de cause, c’est la volonté politique qui semble avant tout faire défaut au gouvernement ». La Cimade réitère sa demande de réouverture immédiate des guichets de la préfecture pour garantir la continuité du service public et l’égalité réelle pour toutes et tous à Mayotte comme dans les autres départements. C.D.
PALESTINE
Israël tente d’empêcher Ahed Tamimi de venir à la Fête de l’Humanité Ahed Tamini, la jeune fille de 17 ans qui vient de passer huit mois en prison, ne peut sortir de Cisjordanie alors qu’elle a obtenu son visa et doit participer à la Fête de l’Humanité ce week-end. A près huit mois de prison, pendant lesquels elle a tristement fêté ses 17 ans, la jeune Ahed Tamimi, dont le seul crime a été de s’opposer à la présence de soldats israéliens devant sa maison, devait venir en Europe et, notamment, participer, le week-end prochain, à la Fête de l’Humanité. Avec ses parents, visa Schengen obtenu, elle comptait partir jeudi ou vendredi pour Bruxelles puis se rendre à Paris, à l’invitation du journal l’Humanité et du PCF, participer à des débats organisés par l’Association France Palestine Solidarité (AFPS), avant de partir pour Madrid et être reçue par le Parti communiste espagnol. Pour l’heure, elle ne peut honorer ses engagements. Les autorités israéliennes ont fait savoir à la famille Tamimi qu’elle ne quitterait pas la
Cisjordanie, où elle réside, pour « des raisons de sécurité ». « Le gouvernement français et le chef de l’État doivent (…) intervenir pour que Ahed et ses parents puissent voyager librement, et se rendre à Paris, Madrid et Bruxelles, comme prévu », a immédiatement réagi le Parti communiste français dans un communiqué. Rien, en effet, ne justifie une telle mesure si ce n’est l’arbitraire le plus total et la volonté, de la part des forces d’occupation, que ne soit pas entendue, dans le monde et singulièrement en France, la voix de celle qui symbolise la révolte de la jeunesse palestinienne. Pour Israël, est terroriste toute personne opposée à l’occupation et à la colonisation, qui se prononce pour la création d’un État palestinien. À travers l’interdiction faite aux Tamimi de se déplacer, c’est bien toute la politique de Netanyahou qui se dévoile. Au cours du seul mois d’août, 19 Palestinien-ne-s ont été tué-e-s, pour la plupart des jeunes. Même les personnels médicaux sont visés. Une répression qui frappe également, en Israël même, les associations de défense des droits
de l’homme, comme B’Tselem, ou encore Breaking the Silence, composée d’anciens soldats qui dénoncent les exactions de l’armée dans les territoires occupés, et même les députés, comme ceux de la Liste unie, qui participent aux manifestations contre la dérive d’Israël. Les journalistes sont harcelés. Le journaliste palestinien Ali Dar Ali est détenu depuis le 15 août pour avoir posté une vidéo montrant l’armée en opération dans un camp de réfugiés. La semaine dernière, cette même armée a tiré avec des balles en caoutchouc sur les journalistes venus le soutenir. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) et le syndicat palestinien (PJS) appellent Israël à cesser « ces crimes qui ne décourageront pas les journalistes ». Dans son entreprise, Tel-Aviv est plus qu’épaulé par Washington. Donald Trump vient d’ordonner la suppression d’une aide de 25 millions de dollars aux hôpitaux palestiniens à Jérusalem-Est. Avec l’Humanité du 7/09/2018
PCF Congrès extraordinaire du PCF
Appel à contribution Dans le cadre du débat engagé pour le congrès extraordinaire du PCF qui se déroulera les 9 et 10 novembre sur le plan départemental et les 23, 24 et 25 novembre sur le plan national, votre hebdomadaire ouvre les colonnes de cette page à vos contributions en suivant quelques consignes : - 3 000 signes espaces compris par contribution (dans les outils statistiques des logiciel de traitement texte) - les contributions seront publiées 2 par 2 en essayant de respecter la diversité des points de vue - les contributions ne doivent contenir AUCUNE réponse directe à une autre publication ni aucune interpellation personnelle - une seule publication par adhérent-e
CULTURE ET POLITIQUE
Rentrée de l’Espace livre Pour élargir l’activité de l’Espace livre, une association a été créée sous l’intitulé : « lire, penser, agir. Les amis de la Renaissance ». Ce changement nous permet désormais de répondre aux diverses sollicitations de sections, de la Fédération, mais aussi de tous les regroupements qui pourraient faire appel à nous. Porter le livre au plus près des acteurs de terrain mais aussi ceux qui en sont à l’origine : les auteurs à travers des rencontres et/ou des débats. Voilà à quoi s’assigne cette nouvelle association qui continuera d’assurer des permanences à la Fédération (15 rue Furtado à Bordeaux) après la Fête de l’huma. N’hésitez pas à nous contacter à : lpa.amisdelarenaissance@gmail.com PCF LA RÉOLE
Réunion de section
Les textes sont à envoyer à redaction@nbso.fr Tout texte qui ne respecterait pas les consignes énoncées ci-dessus ne sera pas publié ici.
Les adhérent-e-s de la section de La Réole sont invité-e-s à se réunir le mercredi 19 septembre à 18h30, salle des fêtes de Neuffons dans le cadre de la préparation du congrès extraordinaire du PCF. LANDES GIRONDINES
Repas annuel de la cellule BUDGET 2019
Le PCF demande des moyens pour le sport
Sourd aux divers appels du mouvement sportif depuis plusieurs mois, le gouvernement poursuit son démembrement financier et humain des politiques sportives. Sans même, paraît-il, avoir préalablement prévenu sa toute nouvelle ministre des Sports, le gouvernement lui demande à travers une lettre de cadrage de supprimer 1 600 postes d’ici 2022 dans son administration. Sont ainsi visés les hommes et les femmes rémunérés par l’ État pour être au service des fédérations sportives en tant qu’entraîneurs, directeurs techniques nationaux ou conseillers. Cette annonce s’ajoute à la baisse annoncée du budget de 6 %. Le « gouvernement n’a toujours pas saisi les enjeux autour du sport et pire, renonce à toute politique sportive en sabordant le ministère des Sports », a commenté Marie-Georges Buffet, sénatrice rapporteure du budget 2019 sur le sport et la vie associative. « Les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 arrivent et les objectifs fixés sont élevés. Il y a une incohérence totale à vouloir 80 médailles olympiques en 2024 en diminuant les moyens humains et financiers des fédération », poursuit-elle.
Au contraire, il faut plus de moyens pour le sport affirme le PCF qui milite pour un budget du sport sanctuarisé à hauteur de 1 % du budget de la Nation. « Denis Masseglia a raison de crier au hold-up avec une baisse du plafond de la taxe Buffet de 40 à 25 millions d’euros au moment où les droits TV de la Ligue 1 de football dépassent le milliard d’euros, Nicolas Bonnet Oulaldj, responsable de la commission Sport au PCF. À cela s’ajoute la baisse des crédits du CNDS, la suppression des contrats aidés, la réduction des dépenses publiques infligée aux collectivités locales ou encore la baisse du nombre de fonctionnaires qui interviennent dans le sport. La victoire de la France à la Coupe du monde de football et l’attribution des Jeux Olympiques 2024 à Paris s’accompagnent d’un mépris notoire du sport amateur. Tout laisse à croire que le gouvernement Macron a définitivement fait le choix de la marchandisation du sport plutôt que celui du droit d’accès au sport pour toutes et tous. » Le PCF a des propositions comme la prise en charge par l’État des licences sportives à hauteur de 50 % pour les jeunes et les plus démunis comme cela existait avec « les coupons sport », un budget 2019 des sports à
la hauteur des besoins afin de lancer un plan de construction-rénovation d’équipements sportifs de proximité, un plan d’aide aux associations sportives, particulièrement dans les villes et quartiers populaires, et des moyens permettant de redonner toute sa place à l’Éducation physique et sportive et au sport scolaire. « Seul cet engagement fort de l’État permettra de redonner toute sa place au sport dans notre société mais également de construire un héritage solide et pérenne des Jeux Olympiques et paralympiques pour notre pays. Dans le cas contraire, l’objectif de la ministre des sports, qui pariait sur 3 millions de pratiquants supplémentaires d’ici 2022, restera lettre morte et l’héritage ne sera que le vernis du dossier de Paris 2024 ». Le PCF est favorable à un grand service public du sport avec les moyens financiers et humains nécessaires, qui s’appuie sur quatre piliers renforcés : un ministère des sports et ses directions territoriales, les collectivités, l’Éducation physique et sportive et les associations sportives. Pour prendre part à la mobilisation, le PCF organise à la Fête de l’Humanité des 14, 15 et 16 septembre de nombreuses initiatives dans ce sens avec des personnalités politiques et sportives.
Le samedi 1er septembre, la cellule des Landes girondines a organisé à Sendets, village où était domicilié Gérard Bardin, décédé fin 2017, le repas annuel qui était organisé en son honneur. Pierre Augey, Olivier Dartigolle et Lucienne Bies ont rappelé les qualités humaines de fervent militant qu’était Gérard. Un hommage lui a été rendu par une minute de silence. 84 personnes étaient présentes et ont dégusté une excellente poule au pot préparée par M. Campan, traiteur à La Réole.
SOUSCRIPTION
Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera efficacement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. Les versements sont à envoyer à la fédération de Gironde du PCF - 15 rue Furtado - 33800 Bordeaux, à l’ordre de l’ADF PCF 33
Les Nouvelles 13 septembre 2018 • 7
CULTURE & SOLIDARITÉ CHORALE DES AMIS DE L’ORMÉE
EXPOSITION
C’est la rentrée !
Jack London, l’esclavage et un silence gênant… Le musée d’Aquitaine présente depuis le 29 mai, l’exposition « Jack London dans les mers du Sud » concoctée par le musée d’Arts Africains, Océaniens, Amérindiens (MAAOA) et déjà présentée en 2017 à Marseille. Une belle exposition, riche mais qui oubli un détail… la traite des Noirs. Gênant.
Populaire, citoyenne, autogérée… Ces trois caractéristiques ont été bien mises en évidence lors de l’AG de juin qui a clos l’année chorale 17/18 des Amis de l’Ormée. À tel point qu’il a fallu prolonger la première soirée pour que chacune et chacun puisse s’exprimer et dire ce qu’elle/il avait sur le cœur (ou le chœur) ! Là où, dans tant d’autres groupes, critiques et divergences sont occultées ou réglées en coulisses, ici tout se fait dans la transparence et la franchise. Les périodes de tangage ont été évoquées tout comme les raisons de satisfaction. On ne s’est pas caché que le positionnement de la chorale a été décisif pour certain-e-s dans le choix de s’impliquer jusqu’au bout. Mais on s’est félicité d’avoir atteint les objectifs fixés. Plusieurs prestations citoyennes : les plus notables concernant l’insurrection d’Eysses avec les chants de la Résistance et le débat sur Mai 68 conclu par une Internationale polyglotte… Les soirées Cabaret constituant les moments forts de cette année avec les « Chants d’elles » embrassant d’un même mouvement mémoire, luttes et féminisme… En conclusion, nous nous sommes accordés pour retrouver plus de musicalité, de convivialité et d’écoute. Les deux chefs de chœur qui ont accepté de nous accompagner à partir de cette rentrée de septembre vont nous aider sans aucun doute à aller dans ce sens. Jusqu’à récemment, Marie-Christine Barthaburu a dirigé l’École de musique de Blanquefort. Elle assume toujours la direction de « La Villanelle », groupe vocal qu’elle a fondé dans cette même commune tout en pratiquant le chant à l’Ensemble Martenot de Bordeaux. C’est dire qu’elle connait tous les ponts du navire! Yves Raibaud est connu par ses engagements associatifs et ses recherches universitaires ; il est violoniste et pianiste… et a précédé Marie- Christine dans les mêmes fonctions. Il a fondé la chorale Tutti de Branne en 2016. Nous allons donc profiter de l’expérience, de la sensibi-
lité et de la complicité musicales de deux musiciens de haut niveau. En accord avec la chorale et son bureau, ils entendent en premier lieu valoriser ce qui fait son originalité en Gironde : notre répertoire permanent avec ses chants de France et du monde dans lesquels s’expriment les espoirs et les luttes des peuples. Pour autant, on ne se contentera pas de perfectionner les acquis. De nouveaux chants sont déjà programmés en rapport avec des engagements proches. C’est ainsi que les « Amis de L’Ormée » vont participer avec d’autres groupes vocaux et théâtraux à une semaine de débats et de spectacles, début novembre à Blanquefort, pour célébrer la fin de la Grande Guerre 14/18. Et on pense à La Chanson de Craonne, au Canon de la Paix notamment. D’ici là, la chorale se produira le 11 octobre pour le Congrès départemental de l’USR CGT 33 à l’exMaison de la promotion sociale d’Artigues dans un programme mêlant chansons récentes et plus anciennes. Nouveaux chefs de chœur, nouveau départ. C’est donc le bon moment pour rejoindre le groupe prêt à accueillir toute personne aimant chanter, même si elle n’a aucune connaissance musicale. Nous mettons à la disposition des choristes des enregistrements voix par voix pour faciliter les apprentissages ; nous travaillons en pupitre et en tutti… Et la cotisation reste modique car nous sommes toutes et tous solidaires. Jean-Jacques Crespo Renseignements pratiques :
Répétition chaque mercredi de 20h à 22h à l’école de musique de Floirac, 21 rue Voltaire (non loin de Dravemont le terminus de la ligne A du tramway). Contact et renseignements au : 06 32 40 74 10.
Comme souvent, c’est une belle exposition que présente le musée d’Aquitaine, jusqu’au 2 décembre. D’abord pour l’histoire de ce périple entrepris par Jack London avec son épouse Charmian en 1907, sur un bateau long de 17 mètres et construit selon les plans de l’écrivain lui-même. Un pari très audacieux, souvent aventureux puisque plusieurs fois pendant cette escapade de 19 mois et 14 500 kilomètres, l’embarcation a été considérée comme perdue et que l’équipage a eu le temps de changer à plusieurs reprises (y compris de capitaine). « J’aimerais mieux être un météore superbe (…) plutôt qu’une planète endormie. Je ne perdrai pas mes jours à essayer de prolonger ma vie », disait l’écrivain. Cette aventure du Snark est sûrement une des plus parfaites illustrations de cette philosophie de vie. Une aventure qui lui permet, et qui permet plus d’un siècle plus tard au visiteur de l’exposition, de découvrir des terres, des peuples, des cultures dont la richesse est très bien rendue. Au travers des photographies prises par Jack London, des objets qu’il a ramenés, des coupures de presse de l’époque et des notes de l’écrivain, ce sont des témoignages de culture et de vie des peuples de Hawaï, des Fidji ou encore des Marquises, qui nous sont offerts. En cela, l’exposition mérite le détour, c’est sûr.
ANNONCES LÉGALES AVIS DE DISSOLUTION
SARL ROUTE DES EPICES au capital de 5 000euros Siège social : 10 rue Lavergne 33310 Lormont RCS de Bordeaux 539 005 066 Les associés ont décidé aux termes d’une AGE du 27/07/2018, la dissolution anticipée de ladite société. M. GUENOUN LAMFADDAM demeurant 6 chemin de Borie 33270 Bouliac est nommé liquidateur avec les pouvoirs les plus étendus. Le siège de la liquidation est fixé à son domicile ou toute correspondance devra y être notifiée. Le dépôt des actes et pièces relatifs à la liquidation sera effectué au greffe du Tribunal de commerce de BORDEAUX. Pour avis et mention AVIS DE LIQUIDATION
SARL ROUTE DES EPICES au capital de 5 000euros Siège social : 10 rue Lavergne 33310 Lormont RCS de Bordeaux 539 005 066 Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde, M. Lavallée Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0123 C 85932
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Aux termes de l’AGO en date du 20/07/2018, les associés ont approuvés les comptes définitifs de liquidation, déchargé M. GUENOUN LAMFADDAL de son mandat de liquidateur, lui ont donné quitus de la gestion et ont constaté la clôture de la liquidation à compter du jour de ladite assemblée La société est radiée du RCS de Bordeaux. Pour avis
Mais il y a un mais… et il arrive à la fin de l’exposition, quand le couple London déjà bien épuisé découvre les îles Salomon et le bateau Minota. Celui-ci est un « Blackbirder », explique le dossier pédagogique du musée d’Aquitaine : « il s’agit d’aventuriers qui naviguent sur des goélettes entre les îles pour recruter de la main d’œuvre pour les plantations des Fidji, des Samoa et des Salomon. Souvent embarqués de force, les Noirs « signent » des contrats de trois ans (…). Sur place, les planteurs peuvent arbitrairement renouveler leur « engagement ». Bref, c’est un bateau-négrier sur lequel embarquent Jack London et sa femme, de leur plein gré et bien 40 ans après l’abolition de l’esclavage par les États-Unis. En route, le navire sera d’ailleurs attaqué par des guerriers mélanésiens qui veulent faire la peau aux négriers. Le Minota et les « recruteurs » seront finalement sauvés par un autre bateau négrier, l’Eugénie. Un épisode sur lequel l’exposition, comme le Jack London de 1908, restent silencieux, sans commentaire. « Les voilà participants à une expédition de “recrutement” (…) Que pense Jack le socialiste de ces pratiques de négrier ? Il n’en dit rien », confirme Bernard Fauconnier, auteur d’une
récente biographie (1). Pour d’autres biographes, la contradiction est consommée entre un Jack London révolutionnaire, défenseur de l’émancipation de la classe ouvrière mais qui a du mal à cacher son racisme et justifie souvent la domination blanche. En conclusion, l’exposition informe le visiteur que le Snark fut vendu par un Jack London ruiné. Le navire poursuivi une nouvelle carrière, de Blackbirder… À Jack London, on ne reprochera pas d’être un homme de son temps, traversé comme chacun par des contradictions plus ou moins flagrantes, plus ou moins gênantes. Aux concepteurs de l’exposition, on ne demandait donc pas de condamner l’auteur de Croc-Blanc et du Talon de fer. Mais peut-on vraiment, à quelques dizaines de mètres de la salle du musée d’Aquitaine consacrée à l’esclavage et au rôle de Bordeaux dans la Traite, ne rien dire de ces aspects du voyage de Jack London ? Voilà un silence qui laisse un goût amer. Vincent Bordas (1) Jack London, «Folio Biographies», Gallimard, 2014
BORDEAUX-CIENFUEGOS
Une histoire méconnue L’histoire de la fondation de Cienfuegos à Cuba par des migrants venus de Bordeaux. Au-delà des personnages, lieux et circonstances qui ont permis cette aventure unique et qui sont rapportés dans le texte, cette histoire nous parle aussi de l’actualité des migrants et des migrations, des luttes de classes et des guerres commerciales, des colonisations et des libération des peuples, des engagements et des prouesses, mais
aussi des petitesses humaines. Le livre est disponible en réservation, jusqu’à sa publication le 19 septembre, au prix de 7 € (+ 3,2 € frais de port). Chèque à l’ordre de « BordeauxCienfuegos » à adresser à : « bordeaux-Cienfuegos », 10 rue Champlain, 33000 Bordeaux.