Nouvelles N° 2282

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Jeudi 22 novembre 2018 - N° 2282 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

LES GILETS JAUNES NE LÂCHENT PAS

Péage de Virsac / DR

Nouvelle journée de mobilisation nationale ce samedi 24 novembre


ACTUALITÉ LIBOURNE

DÉCLARATION

Mobilisation de personnels de santé

Faire reculer Emmanuel Macron, président des riches, et proposer des mesures pour la transition écologique

Jeudi 15 novembre, le personnel du CATTP (centre thérapeutique à temps partiel) a fait entendre sa colère devant la situation qui est faite aux patients et au personnel en psychiatrie. Depuis plus de deux ans, le non remplacement de personnel en arrêt maladie de longue durée ne permet pas de répondre aux besoins de soins. La nouvelle organisation du travail à l’hôpital de Libourne et la pénurie de moyens dans lesquelles est plongé le secteur psychiatrique ont des conséquences délétères sur la prise en charge des patients et les conditions de travail du personnel. Cette situation ne peut pas durer et une réunion avec la direction hospitalière a été obtenue début décembre. P.B.

SOUTIEN AUX MINEURS SANS ABRIS

Rencontrez les Hébergeurs solidaires de Bordeaux

Les Hébergeurs Solidaires de Bordeaux organisent une soirée de présentation de l’association, le 29 novembre au Node (12 rue des Faussets à Bordeaux) à 19h, à destination des personnes qui souhaiteraient devenir accueillantes. Au programme : - Découverte du fonctionnement de l’association avec les bénévoles. - Information et sensibilisation sur la situation des mineurs non accompagnés à Bordeaux. - Témoignages d’hébergeurs solidaires. - Questions/réponses autour d’un budget participatif. L’action des Hébergeurs solidaires de Bordeaux (HSB) : Parmi les exilés en Europe, plus d’un réfugié sur trois est un enfant. Parmi ces mineurs migrants, certains sont seuls, sans leurs parents : les mineurs non accompagnés (MNA). En France, bien que la protection des MNA se fonde sur celle de l’enfance en danger, leurs droits ne sont actuellement pas respectés et nombreux d’entre eux se voient refuser l’accès à une prise en charge. Sur 1000 jeunes arrivés à Bordeaux en 2017, seulement 120 ont été pris en charge. Pour les autres, ce refus se traduit par une mise à la rue. Face à de si graves manquements, les HSB, soutenus par un collectif d’associations, mettent ces jeunes en relation avec des accueillants s’étant portés volontaires pour les héberger temporairement. Concrètement, les jeunes sont accueillis sur la période correspondant à la durée de leurs démarches visant à faire reconnaitre leur minorité. L’accueil est partagé par plusieurs accueillants, le jeune change de foyer toutes les trois semaines. Chaque jeune accueilli est suivi par un référent, bénévole des HSB, qui l’accompagne dans ses démarches quotidiennes. hebergeurssolidaires33@gmail.com @HebergeurSolidaire Bordeaux / 07 69 56 96 12 2 • Les Nouvelles 22 novembre 2018

À deux jours des premières manifestations des Gillets jaunes, les partis de gauche* ont publié une déclaration commune. « La hausse du prix de l’essence provoque une colère massive. Le gouvernement “pro-riches” MacronPhilippe aura tout fait pour provoquer une haine de l’impôt, par des injustices scandaleuses. Le quinquennat Macron a commencé par une liste de cadeaux aux plus fortunés : suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), de la progressivité des impôts sur les gros revenus, doublement de la baisse des cotisations sociales en 2019 avec 40 milliards sans créer d’emplois, aucune mesure pour empêcher la fraude fiscale massive des grands groupes et grandes fortunes. Le groupe Total, qui vend du pétrole et de l’essence, triche avec l’impôt sur les sociétés, encaisse pourtant de gigantesque profits (9 milliards en 2017). Il engraisse ses actionnaires (plus de 11 % de rentabilité de l’action). Les cadeaux aux plus fortunés et aux entreprises sont payés par des politiques alourdies contre les plus modestes : hausse de la CSG, gel des APL, retraites augmentées en dessous de l’inflation, blocage des salaires, austérité généralisée. La taxe et la TVA sur l’essence, c’est 60 % du prix du litre. Et pour les entreprises du secteur, c’est 10 % de marge. Les taxes à la consommation, comme

la TVA et la taxe essence, sont des impôts totalement injustes qui pénalisent bien plus les plus pauvres que les riches. Ce sont les prélèvements injustes sur les ménages qui financent les cadeaux aux riches, au lieu d’une fiscalité progressive et d’une taxation du capital. L’austérité budgétaire, la dégradation des services publics (hôpitaux, rail, bureaux de poste…) s’imposent à la majorité de la population. Ce sont les plus modestes qui trinquent ! Il faut inverser cette politique !

Les salarié-e-s, les chômeurs, les jeunes sont contraints d’utiliser une voiture, dans les zones rurales ou urbaines éloignées des centres villes. Rien n’est fait pour développer les transports en commun moins polluants, ou pour proposer des tarifs sociaux incitatifs. La prime à l’achat de nouvelles voitures moins consommatrices n’a qu’un effet dérisoire. Nous faisons 7 propositions alternatives :

• Augmenter les salaires, les retraites, les indemnités de chômage, les minimas sociaux et lutter contre l’évasion et l’optimisation fiscales. • Taxer avant tout les compagnies pétrolières et les grandes entreprises du transport routier ou aérien, ou gestionnaires d’infrastructure (autoroutes), et notamment le groupe Total dont les bénéfices 2017 ont bondi de 39 %, qui s’enrichit sur le dos des automobilistes.

• Taxer le kérosène (qui ne l’est pas du tout !) pour empêcher que l’avion, très pollueur, ne concurrence le train. Supprimer l’exonération scandaleuse des taxes carburant pour le transport routier afin de développer le fret ferroviaire. Affecter l’essentiel des ressources de la taxe sur les carburants (TICPE) au développement de transports et de sources d’énergie écologiques, avec un contrôle démocratique. • Arrêter la fermeture des petites lignes de chemins de fer (9 000 km sont menacés), qui transforme les campagnes en déserts. Investir massivement dans les transports en commun de qualité accessibles à tous. • Baisser fortement la TVA pour tous les produits de première nécessité. • Contraindre les constructeurs à fabriquer des véhicules propres et sécurisés ; interdire la production et l’importation de véhicule diésel. • Engager sur ces bases de justice sociale la transition écologique. Tous ensemble, agissons avec les forces de gauche et écologistes, les syndicats, les associations environnementales, les usagers des transports. Pour sortir de la pauvreté, de la pollution, des bas salaires, de la dégradation des services publics, il faut une autre politique ! * Ensemble !, Gauche démocratique et sociale, Génération.s, Nouveau Parti Anticapitaliste, Nouvelle Donne, Parti communiste français, Parti de Gauche, République et Socialisme, le 15 novembre 2018.

GRÈVE

Colère à Pôle Emploi

À l’occasion de la journée de grève nationale de Pôle Emploi, une cinquantaine de personnes s’étaient rassemblées sur l’esplanade de la direction administrative de cet organisme, à Bordeaux Bastide. Des représentants syndicaux de la SNU-FSU, de Sud Solidaire, de

AC et de la CFDT, ainsi que des membres des organisations de chômeurs APEIS Gironde et AC ! étaient présents. La représentante SNU-FSU rappela que la défense de l’emploi et l’accompagnement efficace et

humain des chômeurs devaient être la priorité. Or, le plan de licenciement de 2 000 conseillers jusqu’en 2020 va à l’encontre de cet objectif. Elle nota l’explosion des portefeuilles de demandeurs d’emploi à gérer par conseiller et l’augmentation des missions alors qu’il y a déjà une réduction des effectifs. Mais aussi la dématérialisation informatique qui ne fonctionne pas, la politique de surveillance insupportable qui va amener à embaucher 400 contrôleurs contre les chômeurs. De plus il y a une augmentation de la demande des entreprises. L’absence de la presse et le refus de la direction de recevoir les représentants n’empêcha pas cette occupation symbolique. Les bons chiffres de participation – environ 35 à 40 % de grévistes en Gironde et 29,3% nationalement – autorisent la possibilité d’une nouvelle journée d’action. Jean-Luc Montanari


ACTUALITÉ

Editorial

POUR LES SERVICES PUBLICS

La CGT se déploie partout et dans Euratlantique

Après l’initiative « quels services publics en ruralité ? » du 20 juin dernier sur le langonnais, avec la présence de Philippe Martinez, les militants de l’Union départementale CGT de Gironde se déployaient vendredi 16 novembre sur un territoire urbain métropolitain, le quartier Euratlantique. L’initiative s’insérait dans le double événement des élections au CS des cheminots du 16 au 22 novembre et des élections dans la Fonction Publique le 6 décembre. Entre les rencontres de la matinée avec les personnels et les usagers des services publics et un débat militant l’après-midi, Les Nouvelles étaient conviées à un point presse. Depuis deux ans, l’Union Départementale CGT porte un projet revendicatif sur la zone Euratlantique qui va accueillir 30 000 emplois et 40 000 habitants (cf. NBSO du 11 avril : « Euratlantique - un quartier pour la finance ou les usagers ? »). Euratlantique est un espace en pleine transformation où les services publics n’ont pas été pensés sauf à considérer que la loi du marché (qui malheureusement imprègne de plus en plus la Poste, la Santé, l’Energie ou les Services sociaux) règlera tout. La CGT départementale considère qu’ils sont un enjeu majeur sur Euratlantique et la métropole ; c’est mainte-

nant que les décisions se prennent, ou non, qui impacteront les conditions de vie et de travail de milliers de girondins dans les années à venir. Les alertes sont déjà là : engorgement routier, transports publics saturés, flambée des prix immobiliers, absence de services publics (crèches, bureaux de poste, écoles, commissariat, relais CAF, etc.) qui poussent l’organisation syndicale à interpeller le directeur d’Euratlantique, les maires de Bordeaux, Floirac, Bègles, les présidents de Bordeaux Métropole et de la Région. Il y avait là des militants : • de la Poste qui ont lancé une pétition pour un moratoire des réorganisations face à la dégradation dramatique (second suicide en Dordogne) des conditions de travail, • des militants de la Santé pour insister sur l’intérêt de l’offre de proximité comme Robert Piqué ou St André, structures menacées,

• des cheminots pour alerter sur l’allotissement par la Région en six réseaux des TER, • des aides à domicile pour dénoncer la surcharge liée à la politique de renvoi anticipé des patients chez eux, • et tous pour dénoncer l’aggravation des conditions de vie des femmes liées à l’allongement de la distance domicile/travail. Les militants sont déterminés à ne pas laisser tomber ; pour cela, une carte pétition est lancée réclamant : • des logements sociaux en nombre et répartis équitablement entre les deux rives, • l’encadrement des loyers et la maîtrise du foncier, • des transports publics multi-modaux, • des écoles, centres de santé, bureaux de poste, • des équipements sportifs et culturels, • une maison des syndicats, • une instance de concertation sur la zone, D’ores et déjà, l’UD CGT assure une permanence tous les mercredis matin, au local des cheminots face à la gare, pour accueillir les salariés de la zone.

Jean-Jacques Bordes

FORD BLANQUEFORT

Les échéances ne peuvent pas être celles de Ford L’Association Comité de Soutien et de Sauvegarde des Emplois Industriels du Site FAI de Blanquefort appelle à soutenir, nombreux-ses, deux initiatives pour la défense du site industriel de Ford Blanquefort et les emplois qui y sont liés. Une marche part du parking de Ford jusqu’à la mairie, ce samedi 24 novembre à 10h, et une réunion publique pour informer, aura lieu le 27 à 18h30, au Mascaret à Blanquefort, MJC ABC, 8 rue Raymond Valet. « Les heures sont lourdes, et les échéances ne peuvent être celles que Ford cherche à imposer », interpelle Marithou Flipo, du comité de soutien, qui appelle à la mobilisation de tous pour sauver le site de Blanquefort et ses emplois. « Pour faire réussir la reprise avec Punch, il faut le temps nécessaire. Or, Ford fait pression sur tout le monde, au risque majeur de faire capoter toute possibilité

d’avenir avec l’équipementier belge, et s’imposerait ainsi le PSE… L’État via la Préfecture fait aussi pression alors que le candidat à la reprise ne peut valider pour raisons juridiques avant les 17-18 décembre. » Pendant ce temps-là, le plan de fermeture se poursuit, il concerne 850 emplois directs et des milliers d’emplois induits dans toute la région. C’est pour le rappeler que l’intersyndicale organise cette marche à travers la ville de Blanquefort. « C’est un territoire qui doit se lever, c’est un territoire qui doit dire à Ford qu’on ne parle pas de cette manière-là et qu’elle a des responsabilités à prendre », dit Veronique Ferreira, maire de Blanquefort qui appelle à la mobilisation de tous les élus et de la population. De nombreux salariés étaient présents à l’assemblée générale organisée par l’intersyndicale mardi 20 novembre. Dans cette situation tendue et à la veille de rencontres déterminantes

entre syndicats et Punch, entre Ford et Punch, État et Punch… Le besoin d’information se fait sentir. « Le directeur et le DRH organisent des réunions pour affirmer que c’est mieux pour nous d’être licenciés maintenant par Ford que de lutter pour sauver l’usine », s’indignent les syndicats. « Il est anormal que les salariés se retrouvent ainsi sous pression, pris en tenaille entre la rapacité de Ford et la volonté de Punch de réduire les coûts sur notre dos, en s’attaquant à nos acquis sociaux, ajoute la CGT. Ce ne sont quand même pas nos modestes salaires et nos RTT qui peuvent empêcher la reprise et la sauvegarde de l’usine ! » La bataille continue, la réunion publique du 27 novembre devrait permettre de faire le point sur la situation et d’envisager l’avenir de la mobilisation pour sauver le site industriel. C.D.

Gilets jaunes : ne laissons pas le champ libre !

Hétérogène socialement mais aussi politiquement, l’appel des « gilets jaunes » a connu un indéniable succès, aussi bien dans la participation aux mobilisations du 17 novembre que dans l’adhésion d’une grande majorité des français-e-s aux revendications portées par ce mouvement. Car bien au-delà du ras-le-bol provoqué par la hausse des taxes sur les carburants, c’est l’expression d’une désespérance, d’une colère profonde qui s’est faite entendre face à l’injustice sociale, à l’injustice de la politique menée par E.Macron. Et le fait marquant de cette mobilisation est qu’elle est le fruit d’une population qui a été capable de s’auto-organiser, décidée à se faire entendre par tous les moyens. L’essai de récupération par les partis d’extrême droite et de droite, même s’il ne faut pas le négliger, s’est trouvé dans les faits marginalisé. Déplorant et désapprouvant les événements tragiques survenus lors de ces journées, les « gilets jaunes » restent aujourd’hui déterminés, prêts à changer de stratégie pour maintenir la pression sur le gouvernement. Des camarades, des élus communistes se sont joints à ces mobilisations et ont pu témoigner de la disponibilité des « gilets jaunes » à discuter même si, par principe, ils rejettent les politiques et les syndicats. Dans leur grande majorité, ils ont conscience que de l’argent, il y en a, que le cap ultralibéral suivi par E.Macron se traduit par des cadeaux au profit des plus riches et par toujours plus de sacrifices pour le reste de la population. E.Macron dit vouloir « dialoguer » quand dans un même temps, son premier ministre réaffirme à l’Assemblée nationale que le gouvernement ne changera pas de cap et que le ministre de l’Intérieur durcit le ton, promettant des déblocages. Ce gouvernement, dit le député communiste Sébastien, Jumel « a la volonté de cliver, de durcir et même de faire en sorte que ça dévisse ». Notre rôle de parti politique est de faire des propositions alternatives devant nos concitoyen-e-s, à l’Assemblée nationale et notamment en ce moment dans le cadre de l’examen du PLF pour 2019 (projet de loi des finances) en proposant de ne pas taxer les carburants mais, par exemple, le kérosène, les profits des compagnies pétrolières comme Total, de rétablir l’ISF, de réformer la fiscalité… Ces propositions de lois alternatives peuvent être votées tout de suite dans le cadre du PLF 2019 visant à plus de justice sociale. On ne sait pas encore comment va évoluer la situation mais ce qui est sûr c’est qu’elle a révélé une combativité inattendue et inédite de la part d’une large couche de la population et même devant la confusion actuelle, nous ne devons pas laisser le champ libre aux démagogues de droite et d’extrême-droite, nous devons partout, où il nous semble possible et utile, avancer nos propositions alternatives.

Maryse Montangon membre de l’exécutif du PCF 33 et du Conseil national

Les Nouvelles 22 novembre 2018 • 3


TRANS À LA CUB AVANT BORDEAUX MÉTROPOLE

L’engagement des élus communistes pour la ligne de ceinture

Le mardi 13 novembre, le journal Sud Ouest consacrait 2 pages et un titre en Une sur « Davantage de trains dans l’agglo, c’est possible ! ». Le vendredi précédent, le Conseil de la métropole avait voté, à l’unanimité la réalisation d’une étude avec la Région pour la réouverture de la gare de la Médoquine. Cela pourrait être la première pierre de la redynamisation d’un réseau ferré délaissé : la ligne de ceinture… Ça vous dit quelque chose ? Normal, depuis plus de 30 années, les élus-e-s communistes défendent ce mode de transport sur l’agglomération, « souvent seuls », comme l’a rappelé Léna Beaulieu (lire son intervention ci-dessous). Quelques extraits d’interventions, publiés ci-contre, provenant des archives numériques (donc les plus récentes) montrent que les élus-e-s communistes voient dans cette ligne de ceinture une réponse publique aux défis environnementaux et démographiques de l’agglomération bordelaise. Notre hebdomadaire s’est largement fait l’écho de ces enjeux à travers des dossiers, compte-rendus, interviews…

ture SNCF, véritable rocade ferrée enfin reconnue comme prioritaire. On mesure aujourd’hui la grave responsabilité qu’ont prise tous ceux qui, durant 30 ans, ont tout fait pour retarder cet investissement.

Quelques extraits des très nombreuses interventions Marie-Josée Conte, à l’occasion du Rapport annuel du service public des transports en 2005 : « Le deuxième obstacle à lever, pour le développement du transport public, est la totale cohérence de notre schéma de transport, notamment par le bouclage circulaire de l’agglomération et le développement des trajets banlieue à banlieue par une utilisation plus complète de la ligne de ceinture et la liaison des deux grands pôles multimodaux de Ravezies et de Cenon par le pont Bacalan Bastide et son transport commun en site propre. Ces réalisations peuvent s’engager dans le cadre de la troisième phase de développement dont il faut mettre en place le comité de pilotage et engager sans retard les actions d’accompagnement comme la maîtrise foncière.

Aujourd’hui, les élus de la Métropole découvrent qu’il y a 18 gares et un réseau ferroviaire qui pourraient être une solution écologique à apporter à l’engorgement de la rocade ou la saturation du tram.

Michel Olivier, dans une explication de vote à propos du tram-train Médoc : « Je voudrais au nom de mon groupe, me féliciter de ces deux délibérations concrétisant notre engagement en faveur du tram train du Médoc. Comme le rappelle en effet le protocole d’accord, il s’agit d’un début de réalisation de l’étude menée depuis 2003 par le Conseil régional et la CUB pour la réhabilitation de la ligne de ceinture SNCF. (…) Mais l’intérêt de la ligne de ceinture ne se limite pas, comme nous n’avons cessé de le répéter, à ce maillon indispensable. (…) La ligne de ceinture, liée au nouveau pont, peut pallier ces insuffisances et répondre aux défis environnementaux de l’heure et démographiques liées à l’accueil de 100 000 habitants de plus. (…) Mais alors qu’il faudrait que cette ligne de ceinture soit opérationnelle dès la mise en service du Pont Bacalan Bastide en 2013, on parle d’attendre 2025, 12 années de plus. (…) Je le dis clairement, un tel retard dans la réponse aux besoins des populations et pour la qualité de la vie, hypothèquera le développement de l’agglomération. Aussi je souhaite que, comme pour le tram train, le Conseil Régional s’associe à la CUB, à RFF et à la SNCF, pour aller jusqu’au bout des études de faisabilité de la totalité de la ligne de ceinture et que vous nous donniez, Monsieur le Président, un calendrier accéléré de sa réalisation. »

Max Guichard, au Conseil de CUB du 18 juillet 2008, à propos des tarifs des transports : « Nous savons tous aujourd’hui qu’un des éléments majeurs de cette atteinte environnementale réside dans l’effet de serre, notamment provoqué par le trafic routier. C’est bien à cet enjeu –là qu’il nous faut répondre, comme nous avons commencé à la faire avec, en particulier, la 1ère et la 2ème phase du tramway, la 3ème phase avec le pont Bacalan-Bastide. Cette alternative qualitative au tout routier, il nous faut la poursuivre, l’accélérer, en imposant à l’État de participer fortement à des investissements lourds comme l’urgente prise en compte de la ligne de ceinvers

Oui, Monsieur Juppé, « les élus communistes avaient raison » et il est juste de la part du maire de Bègles, Clément Rossignol-Puech, de leur rendre hommage pour leur pugnacité. Comme ils avaient raison lorsqu’ils dénonçaient les bus Macron source de pollution, d’accidents et d’inégalité territoriale, comme ils ont aussi raison quand ils alertent sur le danger de ne voir que les grandes Métropoles et agglomérations desservies par une offre ferroviaire, quand territoires périphériques et ruraux devraient se contenter de lignes de bus, qu’ils soient express ou pas. Et l’on se demande si cet enthousiasme soudain pour le ferroviaire n’aurait pas de rapport avec le découpage par lots et l’ouverture à la concurrence qui s’annonce avec la nouvelle Convention TER, comme le laissaient entendre les cheminots CGT lors de leur conférence de presse du 15 novembre, entourés d’usagers et de soutiens politiques. Car pour la transition écologique, dont semble tant se préoccuper le maire de Bordeaux, il y aurait bien des choses à dire et à faire sur le transport de marchandises et la gare de fret d’Hourcade, « devenue un musée » comme l’affirme un cheminot CGT. Sur ce point, les dégâts risquent d’être considérables si l’on attend à nouveau 40 ans pour donner raison aux communistes… Christelle Danglot

CONSEIL BORDEAUX METROPOLE DU 9 NOVEMBRE 2018

Intervention de Léna Beaulieu sur la gare Médoquine Intervenant au nom du groupe communiste, Léna Beaulieu s’est félicitée « de l’intérêt nouveau de notre institution pour le réseau ferré » avant de rappeler la nécessité de penser les mobilités à l’échelle du département, pour « des offres de transports équilibrées et accessibles à tous ». Ci-dessous l’intégralité de son intervention au Conseil de Métropole du 9 novembre.

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Gare de Blanquefort

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vers Haute Gironde

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4 • Les Nouvelles 22 novembre 2018

vers Langon

« En préambule nous tenons à nous féliciter de l’intérêt nouveau de notre institution pour le réseau ferré sur notre Métropole. Durant des années, nous nous sommes sentis bien seuls à défendre la ligne de ceinture ferroviaire, son bouclage et la réouverture de la gare de la Médoquine. Nous prenons donc acte de ce changement de cap. Mais que de temps perdu ! Oui nous avons une ligne de ceinture qui peut accueillir des trains ou un RER. Nous regrettons seulement que cette étude écarte le bouclage de la ligne par le pont Chaban Delmas qui permettrait de développer ce transport circulaire dont nous avons besoin. Nous partageons aussi la volonté d’augmenter le nombre d’arrêts sur les communes mitoyennes. Aujourd’hui, comme le souligne l’étude qui nous est soumise, nous nous heurtons à un réseau de voies ferrées très mal entretenu durant des années et qui est aujourd’hui abandonné tant par l’Etat que par la SNCF.

Certes le ferroviaire peut être une solution pour contourner la thrombose de notre réseau de tram ou celle de la rocade et permettre aux populations de se déplacer plus rapidement et de manière plus efficace. Mais n’oublions pas que la problématique des mobilités se pose à l’échelle de l’ensemble du département et pas seulement à celle de notre Métropole. Si le réseau ferré doit être réhabilité c’est sur l’ensemble du département et de la région, et pas uniquement sur la seule étoile métropolitaine. La notion de rentabilité ne doit pas être le seul critère dans les choix que nous faisons en termes de transport. La mobilité et l’accès aux transports est aujourd’hui un obstacle pour nombre de Girondins et d’Aquitains qui veulent se rendre sur notre Métropole où se concentre l’activité économique. Il nous faut donc réfléchir à des offres de transports équilibrées et accessibles à tous. En résumé, au vu des désengagements des uns et des autres et face à l’austérité budgétaire dont sont victimes les collectivités la question centrale qui se pose, c’est qui finance ? Nous craignons à terme que seules les grandes métropoles et agglomérations soient desservies par une offre ferroviaire, les territoires périphériques et ruraux devant se contenter de bus au nom de la rentabilité, mettant fin à la notion de service public et du droit à la mobilité et aux transports publics. Enfin si exploiter nos ressources ferroviaires est nécessaire, ce ne pourra pas être la seule réponse aux thromboses que subissent chaque matin les populations pour se rendre sur la Métropole, aussi n’écartons aucune solutions (métro, téléphérique ou autres) et projetons nous rapidement sur les années à venir. »


PORTS TER

Usagers et cheminots ensemble pour des gares et des trains humanisés sur tout le territoire

Usagers et cheminots étaient mobilisés jeudi 15 novembre pour dénoncer les trains sans contrôleurs, les gares sans cheminots, gares et lignes menacées de fermeture… Des membres du collectif d’usagers de la ligne Bordeaux-Arcachon ont distribué des tracts lematin dans les gares de Bordeaux, Facture, le Teich et Arcachon pour dénoncer le bilan inquiétant des trains sans contrôleurs, objet d’une expérimentation sur cette ligne, la plus fréquentée de Nouvelle-Aquitaine (10 500 usagers par jour). « On a reçu un bon accueil, assure Denis Bruguera du collectif Bordeaux-Arcachon Train d’enfer. En gare de Bordeaux, on a pu toucher les usagers d’autres lignes pour les prévenir que la Sncf et la Région entendent généraliser le dispositif alors que le bilan en terme de sécurité des voyageurs est catastrophique : malaises mal gérés, agressions, incivilités en augmenta-

tion… Et les contrôles à quai sur les trains les plus occupés, ça met le bordel et les usagers sont dans une colère folle. C’est ingérable. » La CGT-Cheminots est venue en renfort, les convergences sont évidentes et pas seulement sur cette question, un autre tract collectif informait les usagers des « menaces » qui pèsent avec la prochaine convention TER. Usagers (Bordeaux-Arcachon et Bordeaux-Le Verdon) et cheminots étaient d’ailleurs réunis dans la matinée au local syndical, face à la gare de Bordeaux, pour une conférence de presse à laquelle participaient aussi Stéphane Le Bot du PCF, Bernard Couturier d’Ensemble ! et Garance Bousquin attachée parlementaire du député FI Loïc Prud’homme. Depuis la réforme du ferroviaire et jusqu’au rapport Duron et Spinetta, des menaces pèsent sur les petites lignes. « Sur la région, le réseau est dans un état catastrophique », explique

David Plagès. « De nombreux ralentissements sont affichés parce que le réseau est vétuste. Il manque 625 millions d’euros dans l’urgence pour pérenniser le réseau sur les prochaines années et pour lui rendre sa performance d’il y a 30 ans. Ça montre l’inaction de l’État pendant toutes ces années. Il faudrait 1,2 milliard sur un plus long terme pour assurer son développement. » David Plagès rappelle que le rapport d’étude Degest (lire notre édition du 8 novembre) montre un TER en Nouvelle Aquitaine à la baisse (5 lignes menacées, plus de personnels dans les trains et dans les gares) et regrette que les associations d’usagers, autre que la FNAUT « trop politisée », n’aient pas été conviées aux négociations sur la future convention TER qui devrait être signées mi-décembre. « Quand on voit la note de synthèse du cabinet allemand de KCW que nous nous sommes procurée, on comprend pourquoi Alain Rousset n’a pas consulté les usagers. Il y est question de mettre en place le

morcellement du réseau en cinq, comme Degest qui a auditionné le Conseil régional le confirme, en vue de l’offrir à la concurrence, tout en reconnaissant dans les comités de lignes qu’aucun autre opérateur ne ferait mieux que la Sncf, vu l’état du réseau ». La CGT cheminot voit bien l’offre d’un ou deux lots à la concurrence, principalement en zone dense, là où ça rapporte et explique que Keolis, la filiale 100 % Sncf donc au final 100 % publique, s’est déjà positionnée dans les réseaux denses. « Quand dans la nouvelle convention on n’a aucun mal à assumer qu’un bus égale un train, on voit ce que ça va donner avec les lots ruraux », complète le syndicaliste. « On peut recevoir des conseils des libéraux mais on pourrait attendre autre chose des politiques. Ce qu’on nous propose c’est le train d’avant 1938. Les mobilités de demain méritent mieux. On pourrait faire payer les bus et les camions, on pourrait reverser la TIPP au profit du train. Alain Rousset pourrait porter ces orientations ». Pour la CGT, les mobilités auraient dû faire l’objet d’un grand débat « au lieu de renvoyer les Français vers leurs taxes, vers la voiture, les usagers vers moins de trains et les cheminots vers la perte encore cette année de 2 500 emplois ». David Villegas rappelle que les « comités de vigilance » – qui rassemblent les forces politiques, décisionnaires de par leurs élus au Conseil régional, les élus locaux concernés par le ferroviaire, comme le maire de Facture-Biganos qui a pris part à la distribution

du tract le matin, les associations d’usagers – ont été créés pour donner une visibilité de ce qui peut découler du vote du pacte ferroviaire voté au printemps et sur les orientations prises par la direction de l’entreprise, pour recenser les attentes et besoins des usagers et pour faire connaître les propositions alternatives. « La convention TER se négocie en catimini alors qu’elle implique le premier budget de la Région, celui du transport, et nous a écartés sciemment, poursuit David Villegas. D’ailleurs Alain Rousset organise un colloque le 28 novembre prochain où ne sont invités ni les usagers ni les organisations syndicales et dont le titre est : Oser le ferroviaire autrement ». Les organisations politiques présentes ont réaffirmé leur attachement au transport ferroviaire pour des enjeux environnementaux et au service public pour des raisons d’égalité territoriale. Elles ont rappelé que d’autres choix sont possibles à l’échelle régionale comme l’a montré la région Occitanie et elles veulent se fixer comme objectif d’en convaincre les élus régionaux. Stéphane Le Bot a aussi évoqué la nécessité d’obtenir de l’État un grand plan ferroviaire national pour remettre tout le réseau à niveau et le rendre accessible à tous. « Stop aux effets d’annonces écologiques et place aux actes pour de vraies alternatives aux voitures, aux bus et aux camions ! ».

Les visions changent progressivement et le sujet, tabou à la fin du siècle dernier prend de l’ampleur. Des villes de tailles respectables réfléchissent à ce type de mesure et lancent des études ; c’est le cas à Paris, Grenoble, Amiens, ou encore Clermont-Ferrand. Mais l’Allemagne aussi teste la mesure dans trois cités et l’Estonie voudrait l’élargir à toutes ses villes. Car la gratuité doit s’envisager dans une politique globale pour lutter contre la pollution, favoriser la mobilité des plus précaires, renforcer l’attractivité des centres villes et des territoires. L’effort financier est d’importance à l’évidence, mais l’enjeu sociétal l’est tout autant.

*FNAUT : Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports

C.D.

TRANSPORTS GRATUITS

Utopie ou nécessité moderne ? Voilà maintenant que parler métro ne serait plus tabou à Bordeaux alors pourquoi ne pas parler de gratuité des transports en commun ? Les élus communistes à la Métropole restent constants dans ce domaine et se font de plus en plus pressants : • Septembre 2016 : appui à la revendication des associations de chômeurs visant le maintien de la gratuité des transports pour les demandeurs d’emploi et allocataires de minimas sociaux. • Juillet 2017 : intervention de Lena Beaulieu s’appuyant sur l’exemple de Dunkerque pour inciter à la réflexion de la Métropole bordelaise. • Juillet 2018 : nos élus réclamaient la Gratuité des transports plutôt qu’une augmentation chronique des tarifs ! - L’augmentation des tarifs va à l’encontre des objectifs affichés par Bordeaux Métropole de favoriser les transports collectifs sur l’agglomération pour que les habitants de nos communes abandonnent leur voiture au profit d’autres modes de transport pour une meilleure circulation, un air plus respirable et agir concrètement contre le dérèglement climatique.

Dunkerque, Dunkerque… quels enjeux ?

Et bien justement, Dunkerque organisait début septembre 2018 les premières rencontres des villes des transports gratuits. La ville devient emblématique car c’est la première agglomération d’importance (200 000 habitants) du vieux continent à tenter le gratuit parmi vingt autres en France. Si Tallinn, capitale de l’Estonie, avec ses 450 000 habitants, a elle aussi adopté la gratuité, elle ne le propose qu’aux résidents. Le débat est rude entre les tenants de la gratuité et ceux du payant. Les premiers arguent de l’incitation qu’exerce la gratuité en faveur du report modal, de la voiture vers les transports en commun, report permis par de meilleures conditions de déplacement à un moindre coût. Mais cela ne peut s’inscrire que dans un développement de l’offre (dessertes, fréquences, qualité du service, pluri-modalité) ; le passage au gratuit a ainsi permis d’accroître la fréquentation de 30 % le samedi et de 80 % le dimanche dans l’agglomération nordiste. Ce n’est probablement pas de ce niveau-là que la croissance sera constatée sur le reste de la semaine, mais selon une étude réalisée en 2007

par l’Ademe à Châteauroux, plus de la moitié de nouveaux usagers du bus utilisaient la voiture auparavant (29 % de conducteurs, 22 % de passagers) et 12 % le deux-roues, contre un quart (23 %) qui marchaient à pied. À Tallinn, les transports sont gratuits pour les résidents depuis 2013. Depuis, la fréquentation a augmenté de 14 %, et la circulation dans le centre-ville a baissé de 6 %. Il faut donc que la capacité d’accueil des transports en commun suive le mouvement. Cela pose la question du financement (Collectivités ? entreprises ? État ?). Si la FNAUT* est vent debout contre la gratuité et préconise une tarification solidaire, c’est-à-dire liée aux capacités contributives de chacun, les « Collectifs sans ticket** » considèrent, eux, que les réductions accordées ne le sont souvent que parcimonieusement, moyennant un contrôle social accru et des dispositifs de distribution peu ou prou humiliants. Ce n’est pourtant pas une piste à abandonner. C’est enfin un enjeu environnemental comme le montre une étude réalisée en 2003 en Ile de France par le STIF*** (voir graphique).

**Les Collectifs sans ticket (nés en Belgique mais essaimant en France) sont des réseaux d’usagers des transports en commun prônant le rôle moteur des services publics comme instruments d’émancipation collective et de recomposition des manières d’habiter et de parcourir les territoires. ***STIF : Syndicat des Transports d’Ile de France

En ïle-de-France, les voitures particulières génèrent des nuisances dix fois plus coûteuses que les transports collectifs. Calculs réalisés pour l’année 2003

3 000 M€

Et Bordeaux ?

2 000 M€

Les dirigeants de la Métropole n’y sont toujours pas favorables (ils se font déjà tirer l’oreille pour accorder la gratuité aux chômeurs). Mais l’opinion publique y est favorable si l’on en croit le sondage réalisé par Sud-Ouest en septembre 2017 auprès de 4 906 personnes : 81,7 % souhaite que les transports en commun soient gratuits à Bordeaux Métropole. Un grand débat est donc possible sur cette question.

1 000 M€

0 M€ Voitures particulières

Deux-roues motorisés

Transports collectifs

Effet de serre

Bruit

Accidents

Pollution

Les Nouvelles 22 novembre 2018 • 5


INTERNATIONAL AMÉRIQUE LATINE

ROYAUME-UNI

Les médecins cubains quitteront le Brésil

Fronde sans précédent contre May

Le président élu Jair Bolsonaro a multiplié les critiques contre la coopération entre les deux pays. « Devons-nous vraiment laisser les plus pauvres entre les mains de ces professionnels sans avoir de garantie (sur leurs compétences) ? C’est injuste, c’est inhumain. » Le tout nouveau président brésilien d’extrême droite, Jair Bolsonaro, s’en est pris aux médecins cubains présents sur le sol brésilien. En vertu du programme « Mais médicos » (plus de médecins) lancé en 2013 sous la présidence de gauche de Dilma Rousseff, des milliers de médecins cubains ont été envoyés dans les régions pauvres et rurales du Brésil. Selon le ministère cubain de la Santé, depuis août 2013, près de 20 000 médecins cubains ont soigné plus de 113 millions de patients. Selon l’association nationale des maires du Brésil (FNP), près de 80 % des municipalités du pays « dépendent exclusivement du

programme pour les soins médicaux » et « 90 % de la population indienne est traitée par des professionnels cubains ». Selon Cuba, environ 8 000 docteurs cubains seraient actuellement présents au Brésil. Jair Bolsonaro exige que ces blouses blanches reçoivent « l’intégralité de leur salaire », versé par Cuba, et qu’ils passent des tests de compétence. Il a également promis d’accorder le statut de réfugié politique à tout médecin cubain souhaitant rester au Brésil, deux jours après que Cuba a décidé de mettre fin au programme « Mais médicos » en raison de « déclarations menaçantes ». Cuba a annoncé le rapatriement de 6 000 médecins d’ici à Noël. L’envoi par Cuba de praticiens à l’étranger (67 pays sont concernés) serait la principale source de revenus du pays (évaluée à 11 milliards de dollars par an), devant le tourisme et les envois d’argent de la diaspora cubaine.

CUBA

Fin des débats citoyens sur la réforme de la Constitution Les Cubains devraient avoir une nouvelle Loi fondamentale, l’an prochain. Le processus de consultation citoyenne s’est achevé la semaine dernière dans l’île caribéenne. Au total, depuis le 13 août, 7,4 millions de personnes (sur une population de 11 millions) ont participé à 110 000 débats, qui se sont tenus dans les lieux de vie, d’étude ou de travail. Selon le site d’information Cubadebate, 659 527 propositions ont

été formulées par des citoyens. Une commission de rédaction de la nouvelle Loi fondamentale va maintenant se pencher sur le texte et l’amender. Celui-ci pourrait ouvrir la voie à un mariage entre deux personnes d’un même sexe et autoriser la « propriété privée », à condition que celle-ci ne soit pas concentrée. L’objectif est, dans la lignée des réformes engagées ces dernières années, d’actualiser le modèle économique socialiste de l’île. En décembre, le Parlement adoptera la nouvelle Constitution, qui sera soumise à référendum le 24 février.

Quand l’ONU effraie les nationalistes

La Bulgarie a annoncé en début de semaine dernière qu’elle comptait se retirer du pacte des Nations unies sur les migrations. « La position du gouvernement bulgare est de ne pas adhérer au Pacte mondial pour la migration », a déclaré, Tsvetan Tsvetanovle, viceprésident du parti conservateur au pouvoir. Le pays vient ainsi s’inscrire dans la lignée de plusieurs États nationalistes comme la Hongrie, l’Autriche ou les États-Unis. Le 13 juillet, 192 États sont parvenus à un accord, à l’issue des dix-huit mois de discussion après la « déclaration de New York », en entérinant l’idée d’un « pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulée ». « Il rappelle tous les grands principes

Au bout de cinq heures et demie de débat au sein de son gouvernement, mercredi 14 novembre, Theresa May est apparue sur le perron devant le 10 Downing Street. « La décision collective du cabinet est que le gouvernement doit approuver le projet d’accord, a-t-elle déclaré. C’est un pas décisif qui va nous permettre d’avancer et de finaliser l’accord. » Sur le moment, la première ministre britannique n’en a pas rajouté dans le triomphalisme. Et elle a sans doute bien fait car, dès le lendemain matin, une nouvelle étape de son calvaire s’est ouverte, avec la démission de plusieurs de ses ministres et le lancement d’une procédure parlementaire visant à la faire tomber. Démissions de ministres en rafale

Symbole de la crise sans fin pour les conservateurs anglais : avec Dominic

tels que la défense des droits de l’homme et de l’enfant, et couvre tout le spectre de la migration, que ce soient (…) les questions liées au départ, au transit, à l’accueil, au travail, à l’accès aux services sociaux, expliquait, cet été, Louise Arbour, la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU sur la migration. Les États membres ont accepté de négocier car ils ont compris que ce pacte ne forçait en rien l’adoption de politiques nationales. » Seuls les États-Unis ont joué les mauvais élèves en se retirant des négociations en décembre 2017 et, jusqu’à cet automne, l’Union européenne semblait parler à l’unisson sur ce dossier. Mais depuis quelques semaines les nationalistes au pouvoir en Pologne, en Hongrie et en Autriche tentent de faire échouer la ratification de cet accord, prévue début décembre à Marrakech.

6 • Les Nouvelles 22 novembre 2018

Raab, Theresa May perd son deuxième ministre du Brexit en quelques mois, puisque son prédécesseur à ce poste, David Davis, avait quitté le navire en juillet, dans la foulée du ministre des Affaires étrangères Boris Johnson. « Les termes de l’accord proposé sont inconciliables avec les promesses que nous avons faites au pays dans notre programme pour la dernière élection, écrit-il dans sa lettre de démission. C’est une question déterminante qui tient à la confiance publique. » Selon lui, le compromis prévoyant un « filet de sécurité » (backstop en anglais), avec maintien de l’ensemble du Royaume-Uni dans une union douanière avec l’UE ainsi qu’un alignement réglementaire plus poussé pour l’Irlande du Nord, « présente une menace très réelle pour l’intégrité du Royaume-Uni ». Trois autres ministres du gouvernement ont également claqué la porte le jeudi matin : Esther McVey, la ministre du Travail, Suella Braverman, la secrétaire d’État au Brexit, et Shailesh Vara, le secrétaire d’État à l’Irlande du Nord. Au Parlement, la bataille qui commençait n’était, là non plus, pas très

Thomas Lemahieu

COMMUNIQUÉ DU MOUVEMENT DE LA PAIX

Stop à la violence, pour les droits inaliénables du peuple palestinien Paris, le 15 novembre.

EUROPE FORTERESSE

Après l’Autriche et la Hongrie, la Bulgarie s’oppose à un traité des Nations unies sur les migrations.

Le gouvernement valide dans la douleur l’accord sur le Brexit avec l’UE. La bataille se déplace vers Westminster, où la majorité conservatrice paraît plus étriquée que jamais.

bien engagée pour Theresa May. « Le choix est clair, dramatise-t-elle. On peut choisir de partir sans accord, on peut prendre le risque d’aucun Brexit… Ou on peut choisir d’unir et de soutenir le meilleur accord qui peut être négocié. » Le député conservateur Jacob Rees-Mogg, figure parmi les plus acharnées du camp du Brexit sans accord avec l’Union européenne, réclame un vote de défiance contre la première ministre. Pour l’obtenir, il lui suffit de recueillir l’approbation de 47 collègues – ce qui paraît tout à fait possible dans le contexte. « Le projet d’accord de divorce présenté au Parlement aujourd’ hui s’avère pire qu’attendu et échoue à remplir les promesses faites à la nation par la première ministre », écrit-il. La dizaine de parlementaires unionistes nordirlandais, membres du DUP, ont annoncé qu’ils priveraient May de sa majorité absolue à l’occasion du vote sur l’accord de retrait à Westminster, après son éventuelle adoption par le Conseil européen du 25 novembre. Les travaillistes, eux, tentent de resserrer les rangs pour saisir leur chance de chasser les conservateurs. « Après deux ans de négociations ratées, le gouvernement a produit un accord raté, qui contrevient aux limites fixées par la première ministre et ne répond pas à nos critères, dénonce Jeremy Corbyn, le chef de file du Labour. Ce n’est pas l’accord promis par le pays et le Parlement ne peut pas, et je crois n’acceptera pas un faux choix entre ce mauvais accord et pas d’accord du tout. »

« Gaza n’en finit plus de sombrer sous les coups de l’armée israélienne : depuis mars dernier, plus de 220 morts et des milliers de blessés et de handicapés lors des rassemblements pacifiques chaque vendredi près de la barrière avec Israël qui emprisonne depuis 50 ans les habitants de cette bande de terre et qui est soumise à un blocus totalement illégal depuis 2007. Le 11 novembre dernier, un commando israélien pénètre dans la bande de Gaza dans le but d’assassiner un responsable palestinien avec pour résultat, la mort de 7 palestiniens et d’1 officier israélien. En réponse, de nombreuses roquettes sont lancées sur Israël par des groupes militaires relançant le cycle infernal de la violence aveugle. Cette perspective morbide doit cesser. On ne peut à Paris célébrer la paix le 11 novembre et au bout de notre mare nostrum, constater sans rien dire, un regain de violences. Le Mouvement de la Paix, s’il condamne avec fermeté tout acte de

violence de tous côtés, ne peut que déplorer qu’un État colonial, occupant et de plus en plus d’apartheid, viole sans retenue depuis trop longtemps les droits d’un peuple qui cherche à recouvrer sa liberté et sa dignité. Conformément à ses valeurs le Mouvement de la Paix, exhorte la France – dont la position dans ce moment précis est totalement inadmissible – et tous les autres pays à enfin prendre leur responsabilité pour faire cesser cette effroyable situation dans laquelle la violence n’apportera que la violence. La paix ne peut s’entendre et perdurer que dans la justice et le respect mutuel. Le Mouvement de la Paix attend de la France, non seulement qu’elle condamne sans ambiguïté les exactions et les crimes de l’armée israélienne mais aussi qu’elle agisse en ce sens après de l’Union Européenne pour que des sanctions soient prises contre la politique du gouvernement d’Israël, notamment : le désinvestissement des entreprises et des banques dans les colonies et la suspension de toute coopération économique et militaire avec Israël. Elle doit agir

aussi sur le plan international, comme elle l’a fait dans le passé, pour un règlement global, conformément aux résolutions de l’ONU et au droit international. La levée immédiate du blocus de Gaza et la reconnaissance de l‘État de Palestine par la France doit être la première étape d’une solution politique. De leur côté, les opinions publiques peuvent (et doivent) soutenir la campagne BDS qui, ancrée dans les principes de la culture de la paix et de la non-violence, constitue un levier puissant afin d’établir les conditions d’une négociation équitable entre les deux peuples. Elles doivent aussi apporter leur soutien aux pacifistes israéliens et palestiniens dont le mouvement des femmes israéliennes et palestiniennes qui agissent ensemble pour une solution politique. Il y a urgence à agir collectivement au-delà du cessez le feu déclaré qui ne règle aucunement le fond de la question et surtout laisse le peuple palestinien sans avenir crédible. Notre devoir de solidarité est à ce niveau d’exigence d’humanité partagée. »


PCF FÊTE DE L’HUMANITÉ 2018

Le succès de la fête, ça se… fête !

MARCHÉDENOËL

S O L I D A I R E le 7 décembre dès 16h30 et le 8 décembre dès 9h

Après le congrès fédéral, et avant le marché de Noël, un nouveau moment de fraternité rue Furtado ce vendredi 16 novembre. Une cinquantaine de militants étaient réunis pour se voir remerciés par Olivier Fondriest, au nom de la Fédération, pour avoir activement participé au succès du stand girondin de la fête de l’Humanité à Paris. 200 camarades (ou non adhérents) mobilisés avant, pendant et après pour proposer de venir discuter politique dans le stand de la Gironde qui peut s’enorgueillir d’un beau bilan : près de 1 100 assiettes servies (+33%), plus de 450 bouteilles de vins vendues, près de 500 douzaines d’huîtres dégustées lors des cinq services et les matins à la fraîche, plus de 300 barquettes de moules. Belle performance réalisée avec le sourire et la disponibilité que les convives ont plébiscités. Dans une telle ruche, avec des conditions parfois tendues, la camaraderie a supplanté l’énervement et la fatigue. Quoi de mieux que l’action

vers un objectif commun pour mettre de l’huile dans les rouages ? Prochaine échéance : le marché de Noël, les 7 et 8 décembre rue Fur-

tado. Ce que certain ont déjà engagé avec une choucroute conviviale pour ponctuer un grand nettoyage des locaux.

2€

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IMPÔTS

Les députés communistes proposent de prélever les multinationales à la source

COMMUNIQUÉ

La France doit soutenir le cessez-le-feu à Gaza

Commu niqué du PCF le 15/11/2018. « Le communiqué du gouvernement français faisant du Hamas le seul responsable des violences que subissent les populations civiles israéliennes frontalières de Gaza sans jamais évoquer le sort des populations civiles gazaouies est particulièrement scandaleux et ne permet pas d’envisager la paix. C’est oublier que le gouvernement israélien, alors que des pourparlers étaient engagés entre le Hamas et les services israéliens sous l’égide de l’Égypte, a envoyé dans la bande

Exposants : la Librairie La Renaissance, L’échoppe de Pantanassa (huile d’olive…), crus, châteaux et tradition (vins), thé 1336, produits de canard frais, lamproie, guinettes, Artisans du Monde (jeux et jouets), France Palestine (artisanat), Mado Lenoble (céramique), Fadela Benazza (bijoux fantaisies), José Ovejero (peintures) Alexandra Rosco (peinture et pains chiliens), objets de décoration, livres politiques (PCF).

de Gaza un commando dans le but d’éliminer un responsable du Hamas. Cette opération s’est soldée par la mort de sept Palestiniens et d’un militaire israélien. Le Hamas a riposté par l’envoi de roquettes qui ont tué un Palestinien d’Israël, et Israël a bombardé : 7 Gazaouis sont morts, 150 sites ont été détruits dont celui de la chaîne de télévision Al Aqsa. Cet enchaînement malheureusement prévisible et parfaitement condamnable a été délibérément provoqué par Israël. Nous demandons avec insistance au gouvernement français

qui prétend jouer un rôle dans la construction de la paix de garder une attitude responsable. La population civile de Gaza qui a, depuis le mois de mars, choisi une lutte pacifique pour réclamer le droit des Palestiniens (fin du blocus, droit au retour), mérite le respect et doit être protégée. On ne peut accepter les déclarations partisanes, s’il est légitime de déplorer toutes les victimes civiles, on ne peut ignorer qu’il y a une population victime d’un blocus qui conduit au désespoir et à une catastrophe humanitaire. Le PCF est aux cotés de cette population. Un cessez-le-feu a été institué sous l’égide de l’ONU, la France doit s’engager pour le soutenir. A l’annonce de ce cessez-le-feu, le ministre ultranationaliste Avigdor Lieberman a donné sa démission et a demandé la convocation de nouvelles élections.​ Nous serons aux cotés des progressistes qui ont essayé de se dresser contre la nouvelle loi fondamentale État-nation en proposant d’instaurer en Israël un État de tous ces citoyens.

Le groupe communiste à l’Assemblée nationale va déposer une proposition de loi visant à prélever à la source les bénéfices des multinationales afin qu’elles n’échappent pas au fisc en France, a annoncé dimanche le député PCF du Nord Fabien Roussel lors de l’émission Dimanche en politique, sur France 3 Nord-Pas-de-Calais. « On sait faire le prélèvement à la source pour chacun de nos contribuables, ça va être mis en place à partir du 1er janvier, a rappelé l’élu du Nord. Pourquoi on ne taxerait pas » les multinationales présentes ici « à partir de leur chiffre d’affaires que l’on peut connaître à partir de la TVA qu’elles paient », en leur appliquant « le taux d’imposition d’une PME normale » ? Comme le souligne le député communiste, « c’est quand même incroyable que ces multinationales : Coca-cola, McDo, etc., paient 5 à 8 % d’impôts alors qu’une entreprise du BTP va en payer 28 ou 31 % ! » La lutte contre la fraude fiscale et l’évasion fiscale, qui demeurent un fléau, fait « partie de l’ADN des communistes », ajoute-t-il. Selon Solidaires Finances publiques, à cause de l’évitement fiscal et en premier lieu celui des multinationales, 80 à 100 milliards d’euros échappent chaque année à l’État.

SOUSCRIPTION

Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera efficacement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. Les versements sont à envoyer à la fédération de Gironde du PCF - 15 rue Furtado - 33800 Bordeaux, à l’ordre de l’ADF PCF 33

Les Nouvelles 22 novembre 2018 • 7


CHRONIQUE

CULTURE & SOLIDARITÉ PROGRAMME DES 11e RENCONTRES D’ESPACES MARX AQUITAINE

par Jeanne R.M.

« De quoi (R)évolution(s) est-il le(s) mot(s) ? »* Mercredi 28 novembre, Amphi Manon Cormier Université de Bordeaux - Site Montesquieu à Pessac

8h30- 8h55 : accueil des participante-s aux Rencontres par Marie Estripeaut-Bourjac, Présidente d’Espaces Marx Aquitaine-Bordeaux-Gironde. 09h-10h20 : Olivier Sigaut, enseignant, « La notion émergente de capitalocène et ses liens avec la pensée de Marx » et Pierre Sartor, biologiste, « Anthropocène du crime. Où va-t-on ? ». 10h30- 12h : Vincent Taconet, professeur de lettres classiques, et Dominique Belougne, secrétaire d’Espaces Marx Aquitaine, « Le communisme frappe à la porte, saurons-nous l’ouvrir ? ». 14h-15h20 : Michel Cabannes, économiste, « Les enjeux d’une rupture avec le néolibéralisme » et Mattia Gambilonghi, doctorant en histoire, « Conseils d’usine, démocratie économique et libération du travail dans la pensée marxiste : de la constitution économique weimarienne au débat italien des années ‘70 ». 15h30-17h : Robert Pierron, délégué régional Nouvelle Aquitaine de l’Association française pour le développement de l’Enseignement technique (Afdet), chercheur associé CAR Céreq de Bordeaux, « Le paradigme des classes sociales et de leur lutte : des évolutions et débats nécessaires aux brouillages idéologiques ». Jeudi 29 novembre, Amphi Manon Cormier, Université de Bordeaux le matin, site Montesquieu à Pessac, Amphi Aliénor d’Aquitaine à l’IEP l’après-midi

9h-10h20 : Bernard Traimond, anthropologue, Université de Bordeaux, « Le tournant linguistique : une révolution scientifique ? » et Michel Barrillon, maître de conférences (Aix Marseille Université), « La formesujet dans la société marchande : Du capitalisme œdipien au capitalisme narcissique ». 10h30-12h : Jean-Marie Harribey, économiste, « Financer la transition écologique pour échapper au capitalisme vert » et Vincent TACONET, professeur de Lettres classiques, « Victor Hugo : Réforme et Révolution ».

14h-15h20 : Paul Aries, politologue, rédacteur en chef de la revue les Zindigné€s, directeur de l’OIG organisateur du forum de la gratuité appel vers une civilisation de la gratuité (appelgratuite.canalblog. com) « Gratuité vs capitalisme : Fondements théoriques et pratiques d’un écommunisme ». 15h30-17h : Joël Guerin, retraité, ancien travailleur social, délégué du Défenseur des droits, syndicaliste, « Stirner “L’unique et sa propriété” et son influence sur le jeune Marx » et Nadine Viala, psychanalyste, « Capacités et limites humaines. L’irrationnel dans les démocraties actuelles ». Vendredi 30 novembre, Amphi Manon Cormier Université de Bordeaux le matin, Site Montesquieu à Pessac, Amphi Aliénor d’Aquitaine à l’IEP l’après-midi, Site Montesquieu à Pessac

9h-10h20 : Michel Pernot, archéologue-historien, Université de Bordeaux-Montaigne, « Révolutions et évolutions en Histoire des techniques : une seule voie ou plusieurs chemins ? » et Pierre Zarka, homme politique, ancien directeur du journal l’Humanité, « Gratuité et rapports sociaux ». 10h30-12h : Jean-Louis SagotDuvauroux, philosophe, metteur en scène, écrivain, « L’idée de révolution est-elle encore pertinente ? » et Fabien Tarrit, économiste, Université de Reims Champagne-Ardenne, « Marx, 200 ans, un auteur de l’émancipation, un auteur pour la Révolution ». 14h-15h20 : Bernard Friot, sociologue et Thierry Brugvin, sociologue, « L’écosocialisme autogestionnaire : un projet révolutionnaire ? » 15h30-17h : Jean-Paul Scot, historien, « Actualisation de la stratégie de l’évolution révolutionnaire à l’époque de la mondialisation capitaliste et de l’urgence de l’éco-communisme » et Laurent Melito, sociologue à l’EHESS, « La ligne de crête révolutionnaire dans l’oeuvre de Dominico Losurdo : de la critique de l’apolitisme à la théorie des luttes de classes ». Nouvelle Conférence Gesticulée de Bernard Friot, sociologue, économiste : vendredi 30 novembre à 20h, amphi Pitres à l’Université de Bordeaux, 3 Place de la Victoire, sur le thème : « Notre système de

retraite : une avancée révolutionnaire à développer ! ». Samedi 1er décembre salle des Conférences – 15, Rue Furtado à Bordeaux

9h-10h20 : Constantin Lopez, PRAG en Sciences économiques et sociales, « La révolution citoyenne en Equateur : socialisme ou modernisation capitaliste ? » et Dominique Belougne, secrétaire d’Espaces Marx Aquitaine, « C’est quoi être révolutionnaire aujourd’hui ? Comment libérer l’initiative de tous les acteurs de la transformation sociale dans une visée d’émancipation humaine ? », 10h30-12h : Daniel Durand, directeur de l’IDRP (Institut de documentation et de recherches sur la paix), « La Paix, une révolution culturelle des rapports entre peuples et États, enjeu contemporain ! », dernier ouvrage : « 1914-1918, cent ans après, LA PAIX ! », mai 2018, Éditions Edilivre et Alexandre Fernandez, professeur d’Histoire contemporaine à l’Université Bordeaux-Montaigne, « De quoi la Révolution mexicaine de 1910 fut-elle le nom ? » 14h-15h20 : Olga Ousova et Célestin Komov, militant-e-s d’un mouvement d’origine russe, « Le vrai visage d’Alexandre Soljenitsyne » et Ivan Lavallée, professeur d’informatique, « Intelligence service et Intelligence artificielle ». 17h15 : Clôture des travaux par Vincent Taconet, Vice-Président d’Espaces Marx Aquitaine-Bordeaux-Gironde.

*Pour paraphraser le philosophe Alain Badiou

« L’amour est enfant de bohème… » Extrait de 49 jours, carnet d’une faiseuse d’anges Carmen est en parfaite santé, 35 ans et deux petites filles. Elle est éducatrice et cadre dans un centre pour jeunes enfants handicapés depuis quelques années, elle a repris ou plutôt pris ses études sur le tard. Un chemin de labeur qui la rend digne. Elle aime son métier qui allie le soin à l’éducation. Elle se sent valorisée et fière de rendre service à ses enfants avec qui la nature a été injuste dès le départ. 5 semaines de retard ce jour. Elle est partie très jeune de chez elle pour échapper à un climat familial trop lourd, mais elle est partie sans aucun bagage scolaire sérieux. Son père ne souhaitait pas qu’elle travaille « une femme doit être une bonne épouse, avoir des enfants et bien les élever ». Elle s’est enfuie avec ce premier amoureux. Déjà deux mois de retard à 19 ans. Ses parents se sont séparés alors que Carmen était petite. Elle n’a pas compris ce changement violent. Elle a quitté une maison à la campagne pour un appartement en HLM petit, elle a quitté le jardin et les copines pour une ville de banlieue qu’elle ne connaissait pas. Sa mère a beaucoup travaillé pour les élever seule, elle faisait les nuits dans une maison de retraite. Mais sa mère ne l’a pas bien aimé. Elle la trouvait sotte, pas très belle et gauche. Elle fut timide et sauvage. Elle ne l’a pas protégée alors que son papa était parti. Sept semaines encore à 23 ans. Et ce beau-père ! Elle ne comprend pas pourquoi la société le nomme beau. Il était laid. Elle n’a pas compris lorsqu’il l’a prise sur ses genoux et lui a caressé le dos puis un jour sa poitrine et sans gêne, débridé, fort de son expérience non condamnée l’entrejambe, en mettant sa large main rugueuse et sale dans sa culotte de petite fille. Carmen avait beau supplier sa mère du regard, celle-ci ne voyait pas. Toutes les nuits de garde auprès des personnes âgées, toutes les nuits d’absence de sa maman, ce si beau père la violait. Il l’a violé elle et sa sœur, il l’a violé jusqu’à ce qu’elle s’échappe seule de cet enfer. Et six semaines à 28 ans.

ANNONCES LÉGALES AVIS DE CONSTITUTION

Il a été constitué une société dont les caractéristiques sont les suivantes : Forme : SASU Dénomination sociale : LADY’S Transport privé Siège social : 13 rue des Cormorans 33440 Ambarès et Lagrave Objet : Transport privé Capital : 1 000 € Durée : 99 ans à compter de l’immatriculation au RCS de Bordeaux Présidente : Mme YAZID Yamina demeurant 13 rue des Cormorans 33440 Ambarès et Lagrave Pour avis ,

Pourquoi tous les hommes sont-ils attirés uniquement par mon corps ? Pourquoi tous les hommes me jettent-ils après m’avoir consommé jusqu’au petit matin ? Pourquoi me font-ils rêver et croire que je suis une princesse alors qu’il ne vise que leur plaisir sexuel ? De toutes façons ils ne pensent qu’à ça ! Et moi j’attends toujours le prince charmant… 25 novembre de chaque année : Journée Internationale contre les Violences faites aux Femmes

AVIS DE SAISINE LEGATAIRE UNIVERSEL

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde, M. Lavallée Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0123 C 85932

8 • Les Nouvelles 22 novembre 2018

Suivant testament olographe en date du FORMTEXT 6 janvier 2013, FORMTEXT Madame FORMTEXT Fernande Julienne FORMTEXT LAMARQUE-CHOY, née à PAU (64000), le 28 mai 1938, demeurant à AMBES (33810), 6 Avenue Saint Exupéry, décédée à AMBES le 24 juillet 2018, a institué un légataire universel. Ce testament a été déposé au rang des minutes de Me FORMTEXT Bruno MARTY, Notaire à PAU, suivant procès-verbal du FORMTEXT 8 novembre 2018, dont une copie authentique a été reçue par le TGI de BORDEAUX, le 12 novembre 2018. Les oppositions sont à former dans le délai d’un mois suivant la réception par le Greffe du TGI de BORDEAUX, en l’Etude de Me MARTY, Notaire à PAU, chargé du règlement de la succession. Pour avis, Maître Bruno MARTY

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