Nouvelles N° 2307

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Jeudi 16 mai 2019 - N° 2307 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

FRATERNITÉ ET ENGAGEMENT POUR UNE EUROPE DES GENS À la fête de l’Humanité Gironde


ACTUALITÉ 18 MAI À BORDEAUX

AÉROPORTS DE PARIS

Marche mondiale contre Bayer-Monsanto & co

Les élus obtiennent le feu vert pour un référendum

Ce samedi 18 mai 2019, pour la septième année consécutive, La Marche mondiale contre Monsanto (MaM) réunit les citoyens bordelais contre le système agro-industriel. Le glyphosate, molécule active du Roundup, l’herbicide de Monsanto, est considéré par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), comme un cancérogène probable qui augmente de 18 % à 48 % les risques de lymphomes chez les utilisateurs de cet herbicide. Lors des procès du Roundup comme ceux de Dewayne Johnson aux Etats-Unis ou de Paul François en France, la justice a donné raison aux victimes, reconnaissant la toxicité du produit. Aussi, des manifestants du monde entier se rassembleront dans des dizaines de villes pour des Marches et des actions non-violentes. « Parce que les pesticides autorisés par nos dirigeants polluent notre air, nos sols, nos cours d’eau, nos aliments, tuent notre faune et nous empoisonnent ! Parce que notre département, la Gironde, est dans le TOP 5 des consommateurs de Glyphosate, en particulier pour la production de pins et de vin. Parce que nos dirigeants restent à la botte des lobbies industriels de Monsanto, Bayer, Syngenta, etc… permettant la production sur notre territoire de produits dont l’utilisation est proscrite dans l’Union européenne », explique la déclinaison girondine de l’appel qui organise un départ à 14h, Maison écocitoyenne, quai Richelieu à Bordeaux.

PÉTITION

Le temps de la solution à un État est-il venu ? Le Comité Palestine 33 accueille, avec FFIPP Bordeaux (Faculty For Israelian Palestinian Peace) et l’UJFP Aquitaine ( (Union juive française pour la paix) une conférence débat avec RANIA MADI et JEFF HALPER dans le cadre de leur tournée européenne : le mercredi 22 mai, à 19h, à la Halle des Douves de Bordeaux. Rania Madi est avocate et juriste palestinienne, représentante auprès des Nations unies à Genève de l’association Badil, un centre de ressources sur les droits de résidence des Palestinien-e-s et les droits des réfugié-e-s palestinien-ne-s. Jeff Halper est anthropologue, cofondateur et coordinateur du Israeli Committee Against House Demolitions (ICAHD, Comité israélien contre la démolitions de maisons), membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine. Entrée gratuite. Halle des Douves : 4 rue des Douves, 33800 Bordeaux, Tram C (Saint-Michel), Tram B (Victoire), Bus 1, 11, 15 (arrêt Capucins)

PÉTITION

La fermeture de l’hôpital Robert Picqué n’est pas une fatalité ! Le député Loïc Prud’homme, avec le soutien du collectif Riho, du comité Robert Picqué et de l’association Santé un droit pour tous ont organisé une votation citoyenne sur internet : votationrobertpicque.fr pour s’exprimer, avant le 19 mai, sur la question suivante : Êtes vous favorable au maintien de l’hôpital Robert Picqué afin de conserver un service public de qualité et de proximité ? Le Comité Robert Picqué rappelle également le rassemblement du 24 mai à 10h30 au siège de la Métropole de Bordeaux où une délégation élargie devrait être reçue.

LA MACHINE À LIRE

Roland Gori présente La nudité du pouvoir La Machine à Musique samedi 25 mai 2019 à 11h30 autour du livre La nudité du pouvoir publié aux éditions Les liens qui libèrent L’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République fait-elle partie des miracles politiques qui ouvrent un nouveau commencement ? C’est du moins ce que l’on a pu dire et croire lorsque s’est imposé ce président hybride prétendant concilier les contraires. Roland Gori revient sur la personnalité d’Emmanuel Macron qui révèle le miroir de la culture et de l’éthique de notre époque, sur sa religion de l’entreprise et sur sa capacité à se saisir des opportunités comme l’épuisement des partis traditionnels, le développement des réseaux sociaux, l’aspiration des électeurs à une rupture, pour construire un pouvoir vertical et tenter d’imposer un gouvernement post-démocratique. Mais n’est-il pas temps, comme dans le conte d’Andersen cité par l’auteur, de considérer que le roi est nu ? Une réflexion stimulante pour comprendre de quoi la révolution Macron est le nom. Psychanalyste, professeur honoraire de psychopathologie à Aix-Marseille-Université, Roland Gori a publié une vingtaine d’ouvrages dont, aux Liens qui libèrent, La dignité de penser, L’individu ingouvernable, Faut-il renoncer à la liberté pour être heureux ?, La fabrique des imposteurs. La rencontre sera animée par Jean-Paul Rathier. 2 • Les Nouvelles 16 mai 2019

Le Conseil constitutionnel a validé la première étape du référendum sur la privatisation d’ADP. Pour l’exécutif, la privatisation d’ADP devait être un plan sans accroc : voilà le projet cloué au tarmac. En validant la proposition de loi référendaire visant à affirmer que « l’aménagement, l’exploitation et le développement des aérodromes de Paris-Charles-de-Gaulle, Paris-Orly et de Paris-Le Bourget revêtent les caractères d’un service public national », le Conseil constitutionnel donne raison aux opposants à la privatisation. Et ouvre la voie au premier référendum d’initiative partagée (RIP) de la Ve République. Cet outil, introduit dans la Constitution en 2008, n’avait encore jamais été expérimenté. C’est chose faite, grâce à l’engagement de longue date des parlementaires communistes rejoints par de nombreux parlementaires de tous bords, qui ont lancé une course contre-la-montre le 9 avril pour réunir

les 185 signatures requises. Socialistes, communistes et insoumis, mais aussi élus centristes et républicains, ils sont à l’arrivée 248 à avoir déposé le projet de référendum. «  Une pensée pour Bruno Le Maire et Vinci, a tweeté ironiquement Fabien Gay, sénateur PCF et signataire du projet de RIP. La fête est finie, les Français vont pouvoir dire stop au bradage de notre patrimoine. » Neuf mois de bataille politique dont l’exécutif se serait bien passé

Les électeurs sont néanmoins encore loin d’être appelés aux urnes. Reste à franchir une deuxième étape pour déclencher le RIP : obtenir le soutien de 10 % du corps électoral, soit 4,7 millions de citoyens. Un objectif dont on ne peut prévoir la faisabilité, puisque la procédure est inédite. Les défenseurs du RIP auront neuf mois pour faire campagne, à partir de juin. Un site dédié existe déjà (vierge pour l’instant) afin de collecter les signatures (referendum.interieur.gouv.fr).

Neuf mois de bataille politique dont l’exécutif se serait bien passé. D’autant que l’opposition au projet vient de toutes parts : des deux bords de l’échiquier politique, mais aussi des gilets jaunes, qui se sont très vite réapproprié cette revendication sur les ronds-points. La campagne à venir a toutes les chances de prendre les atours d’un nouveau « référendum anti-Macron », après les européennes. Le gouvernement a encore une carte à jouer pour enterrer le RIP. Selon le texte de 2008, si le projet de loi de privatisation est mis à l’ordre du jour de l’une des deux chambres, il ne pourra plus faire l’objet d’un référendum. Mais la manœuvre serait grossière, d’autant que Macron a justement promis de faciliter le RIP dans sa réforme constitutionnelle, notamment en abaissant le seuil de signatures citoyennes à 1,5 million. « Cette privatisation serait un scandale d’État qui profiterait avant-tout aux intérêts privés », a rappelé le PCF. C’est la raison pour laquelle il « appelle les Français-e-s à s’emparer du référendum d’ initiative partagé et contribuera avec ses militant-e-s à la collecte des 4,7 millions de signatures nécessaires au référendum ». « Nous serons par ailleurs particulièrement vigilants quant à la transparence du processus de collecte organisé par l’État » prévient l’organisation.

52e CONGRÈS DE LA CGT

L’organisation veut déployer toutes les forces, au plus près des travailleurs Une « période marquée par une campagne de dénigrement du syndicalisme menée au plus haut niveau de l’État et une attaque sans précédent contre les droits et moyens ». Tel est le contexte résumé par Philippe Martinez, dans lequel se tient le 52e congrès de la CGT, à Dijon, du 13 au 17 mai. « Il est normal et logique que des débats, des interrogations voire des doutes existent parmi les citoyens mais aussi dans notre organisation » avance sans ambages, le secrétaire général confédéral en ouverture du congrès. Multiples lois contre le monde du travail, attaques frontales contre les services publics ou encore remise en cause permanente de la protection sociale créée par le Conseil national de la résistance… Ces dernières années, les mobilisations syndicales n’ont pas permis d’enrayer le cercle vicieux des reculs sociaux à mettre au passif des présidences Hollande et Macron. Et c’est bien là que la CGT a tout son rôle à jouer, tant sur le plan des propositions alternatives que de la capacité à contrecarrer ces politiques d’inspiration libérale. Puisque la « contestation ne peut se conjuguer qu’avec propositions », Philippe Martinez insiste sur le « véritable projet de transformation sociale » porté

par la CGT qui place « l’humain au cœur » et qui « offre des perspectives de progrès social ». Ce 52e congrès est l’occasion de mettre à jour le « nouveau statut du travail salarié » et la « sécurité sociale professionnelle » pour les adapter aux nouvelles réalités du monde du travail. Une augmentation des salaires d’au moins 20 % avec un SMIC à 1 800 euros, un âge de départ à la retraite à 60 ans, avec un taux de remplacement d’au moins 75 % des précédents salaires, la mise en œuvre d’une véritable politique industrielle, la prise en compte de l’urgence environnementale ou encore la réduction du temps de travail à 32 heures hebdomadaires font partie des revendications largement adoptées par le millier de congressistes réunis à Dijon. Et à ceux qui doutent de la faisabilité financière de ces réformes, Philippe Martinez répond que « de l’argent, il y en a beaucoup pour satisfaire les besoins sociaux ». « Ce ne sont pas les dépenses qu’il faut réduire, mais bien les recettes qu’il faut augmenter en taxant le capital et les ultra-riches », ajoute-t-il. Les propositions de progrès social ne manquent pas, encore faut-il peser suffisamment pour les imposer. Après des années marquées par la baisse du nombre d’adhérents et la perte de la première place en matière de représentativité, la CGT doit redoubler d’efforts pour reprendre sa place de

première organisation syndicale du pays. Pour ce faire, outre la nécessité pour chaque structure de la CGT de réapprendre à pleinement travailler ensemble et en pleine complémentarité, le congrès décide de concentrer son action en direction du terrain, au plus près des travailleurs. Et ce, notamment, là où elle n’est pas implantée. Près d’un tiers des travailleurs aujourd’hui n’est pas au contact de la CGT, ce qui explique notamment le recul en termes de représentativité et de syndicalisation. « L’ambition de la CGT est d’inscrire dans la durée le déploiement de toutes ses forces pour être tournée vers les travailleurs là où ils sont, dans les conditions dans lesquelles ils travaillent, ou ne travaillent pas ou trop peu », peut-on lire dans le document d’orientation adopté par le congrès. C’est ainsi que la CGT se développera à nouveau et sera à même d’établir un rapport de forces favorable aux revendications des travailleurs. « Au cœur du travail pour bâtir l’avenir » est le titre du programme du nouveau mandat pour Philippe Martinez et la nouvelle direction confédérale. « L’avenir », ce sera dans trois ans lors du prochain congrès pour constater si oui ou non, la CGT aura su se mettre en mouvement pour reprendre sa place de leader syndical. Urselin Menot


ACTUALITÉ

Editorial

INTERVIEW DE IAN BROSSAT, TÊTE DE LISTE « L’EUROPE DES GENS »

« On peut passer la barre des 5 %, pour peu que l’on se donne à fond »

Nous avons rencontré Ian Brossat, juste avant qu’il arrive sur la fête de l’Humanité Gironde, dimanche 12 mai vers 15h. Outre sa disponibilité, envers la presse comme envers les militants qui l’attendent sur la fête, la détermination du candidat marque les esprits : l’heure est à la mobilisation générale pour passer le seuil de 5 % qui permettra de faire élire 4 députés européens communistes dont la première femme ouvrière. NBSO. Est-ce que faire un meeting de campagne sur une fête locale de L’Humanité a une résonnance particulière pour toi ? Ian Brossat. Oui pour deux raisons. D’abord parce que l’Humanité est un journal auquel je suis très attaché, qui fait vivre une expression dont on a besoin. Dans une période où le libéralisme est très largement contesté et où la majorité des médias sont la propriété de milliardaires, L’Humanité fait entendre une voix différente. Et puis, deuxièmement, parce que L’Humanité a eu un rôle particulier dans les grands débats sur l’Europe de ces dernières décennies. C’est notamment L’Humanité qui a permis en 2005 à des millions de Français de s’emparer du texte de la Constitution européenne en le publiant et en le décryptant. Cela me fait donc doublement plaisir de participer à une fête de L’Humanité. NBSO. On dit que tes meetings redonnent la pêche aux militants communistes, comment l’expliques-tu ? Ian Brossat. Je pense que les militants communistes sont à l’aise dans leurs baskets parce que, sur la question européenne, ils ont mené des combats de manière constante et cohérente. Les communistes sont la seule force de gauche à avoir rejeté tous les traités européens. Ils n’ont jamais menti, jamais trahi, toujours dit la vérité sur le contenu de ces traités, à savoir qu’ils portent l’austérité et la concurrence libre et non faussée. Ils font mal à l’intérêt général et sont au service d’une petite minorité qui se gave. Les communistes sont donc très engagés dans cette campagne.

Après, mon objectif n’est pas simplement de faire plaisir aux militants communistes. Mon objectif est que cette campagne et le résultat que nous ferons permettent de rouvrir une perspective à gauche. On est dans une période où beaucoup d’électeurs de gauche hésitent, où beaucoup pensent rester chez eux le 26 mai, où d’autres sont un peu perdus. Le Parti communiste peut être un repère à gauche précisément parce que les communistes sont des gens constants et cohérents et que, dans cette période de grande confusion, on a besoin de clarté. NBSO. En te basant sur l’expérience acquise au cours de cette campagne, si tu devais donner deux arguments pour convaincre de voter pour la liste que tu mènes, quels seraient-ils ? Ian Brossat. Premièrement, avec votre vote, vous pouvez faire élire la première femme ouvrière au Parlement européen depuis trente ans. Notre liste est la seule à l’image de la société française, elle compte 50 % d’ouvriers et d’employés, soit la proportion dans la société française qu’on ne retrouve jamais dans les institutions. Au Parlement européen, il y a, en tout et pour tout, 3 ouvriers et pas une seule ouvrière. Donc, avec votre bulletin de vote, vous pouvez faire l’histoire en votant pour nous et en faisant entrer Marie-Hélène Bourlard, ouvrière textile pendant 42 ans, au Parlement de Strasbourg. Je pense que ça ferait du bien. Deuxièmement, les militants et les élus communistes sont des gens sincères et honnêtes qui n’ont jamais trahi sur cet enjeu européen, qui se sont toujours opposés à ces traités européens ultralibéraux non pas parce qu’ils sont anti-européens mais parce qu’ils ont vu très tôt que ces traités n’étaient pas conçus pour le monde du travail mais pour une petite minorité de privilégiés. Faites confiance à des gens qui n’ont pas dévié sur cette question-là ! Mais j’ajouterais un dernier argument : contrairement à ce qu’on nous dit parfois, le Parlement européen est particulièrement utile puisqu’il vote sur les directives. Donc, il est important, vu les compétences du

10 jours pour envoyer l’Europe des gens au Parlement européen

Parlement européen, d’avoir des députés qui se battront pour le monde du travail et pour le plus grand nombre. Un exemple concret : ce sont les députés européens communistes qui ont sauvé le programme européen d’aide alimentaire qui était menacé de disparition. Sans eux, ce programme – qui vient en aide à plus de 3 millions de Français qui ont du mal à se nourrir – n’existerait plus. Comme, en plus, ce programme européen est aujourd’hui menacé de voir ses crédits diminuer (lire aussi page 8 – ndlr), on aura besoin d’avoir des députés communistes européens dans la prochaine mandature pour le maintenir. NBSO. Pour finir, as-tu eu des surprises au cours de cette campagne ? Ian Brossat. J’ai, en tout cas, eu une confirmation, c’est que le Parti communiste est un beau parti d’hommes et de femmes désintéressé-e-s, prêt-e-s à se mobiliser pour peu que le combat s’engage. Les surprises sont dans l’élargissement progressif que nous réussissons à réaliser avec de très beaux soutiens qui nous sont parvenus, notamment celui de Josiane Balasko qui va aussi faire la voix off de notre clip officiel de campagne. Plus de 2 000 élus vont nous soutenir, bien sûr des élus communistes mais aussi d’autres bords de la gauche, je pense notamment à Françoise Castex, qui est députée européenne socialiste, qui a fait deux mandats et nous apporte son soutien comme d’autres élus venus du PS ou des radicaux de gauche ou encore des milliers de syndicalistes. Donc la barre des 5 % est tout à fait accessible pour le peu qu’on se donne à fond pendant les derniers jours de campagne, pas seulement en distribuant des tracts et en collant des affiches mais aussi en discutant avec tous ceux qu’on connait. Si je peux donner un conseil à chacune et chacun, c’est de dresser une liste de 10 personnes qu’on connait autour de soi et d’aller les voir pour les convaincre de voter le 26 mai et d’utiliser le bulletin rouge que nous mettons à leur disposition.

Il se passe quelque chose dans cette campagne des élections européennes. Même les médias qui, depuis des années, boycottent autant que possible le Parti Communiste Français, sont obligés de le reconnaître. L’enthousiasme autour de la liste conduite par Ian Brossat est réel et ne fait que croître ces dernières semaines. Les 800 personnes venues l’écouter dimanche lors du meeting de clôture de la Fête de l’Humanité Gironde en attestent. Dans les allées de la Fête qu’il a parcourues avant de prendre la parole, Ian multiplie les échanges et les « selfies » avec les communistes girondins, fiers de leur candidat. Certains pourraient parler de culte de la personnalité mais ce serait mal connaître les militants : au-delà de la personne, de l’élu parisien, c’est cette liste, composée par moitié d’ouvrièresers et d’employé-e-s, qui emporte l’adhésion. Une liste des gens pour les gens, qui fait écho à notre quotidien, comme Arthur Hay, candidat girondin, coursier à vélo à Bordeaux, qui a monté leur premier syndicat, organisé maintenant au niveau national et créant une coopération avec seize autres pays où l’« ubérisation » du travail sévit. Une liste composée de syndicalistes, d’intellectuel-le-s, de soignant-e-s, de militant-e-s associatives-fs, d’agricultrices-eurs… Et l’engouement dépasse les seul-e-s militant-e-s et sympathisant-e-s communistes : au détour d’une allée de la Fête, ce week-end, on tombe sur des anciennes-s électrices-eurs du Front de Gauche, des socialistes, des écologistes venus écouter Ian Brossat. Au-delà de ceux qui viennent vers nous spontanément, il nous reste dix jours pour convaincre nos familles, ami-e-s, voisin-e-s, collègues de voter pour la liste conduite par Ian Brossat. Pour défendre l’Europe des gens face à l’Europe de l’argent promise par la République en Marche et ses alliés libéraux, mais aussi par le Rassemblement National qui a accompagné les politiques austéritaires dans ses votes au Parlement européen. Pour défendre les services publics, pour mettre en place une véritable égalité femmes-hommes, un SMIC européen, une véritable politique d’accueil des migrant-e-s et de défense de l’environnement. Pour cela, il faut s’appuyer sur nos atouts, rappelés par Ian Brossat dimanche à Courréjean : le PCF est le seul parti de gauche à s’être toujours opposé aux traités européens d’austérité. Il faut aussi rappeler le bilan exemplaire de nos député-e-s européen-ne-s sortant, Marie-Pierre Vieu et Patrick Le Hyaric, pour défendre les intérêts des peuples européens face aux logiques libérales. Le choix des électrices-eurs se fera dans les derniers jours de la campagne, à nous, militant-e-s communistes de convaincre autour de nous pour envoyer l’Europe des gens au Parlement européen !

M.C. Gonzalez membre de l’exécutif du PCF 33

Propos recueillis par Christelle Danglot Les Nouvelles 16 mai 2019 • 3


FÊTE DE L’HUMA IAN BROSSAT AU MEETING

« Il reste 14 jours, nous pouvons être la surprise » Quelques courts extraits. « Il n’y aura qu’une seule date, le 26 mai, ça ne servira à rien de se déplacer le dimanche suivant. Tout se joue ce jour-là, à la proportionnelle. C’est le moment de choisir le bulletin rouge, car nous avons décidé d’afficher la couleur ! » « Il reste 14 jours pour convaincre ceux qui sont acquis mais n’ont pas la date en tête, ceux qui hésitent à s’abstenir, ceux qui hésitent entre plusieurs listes. » « Macron a dit non à l’augmentation du Smic, non à l’augmentation des salaires, non au retour de l’ISF ». « Quand Sarkozy disait qu’il fallait travailler plus pour gagner plus, Macron, lui, dit qu’il faut travailler plus pour gagner pareil ». « Il n’y a aucune raison que la colère retombe, la question est comment elle va s’exprimer le 26 mai ? Par l’abstention ou le bulletin rouge ? Notre travail est de faire en sorte que le maximum de femmes et d’hommes se rendent aux urnes comme on se rend en manif. » « L’Union européenne aujourd’hui ne répond en rien aux besoins. Si le

Parlement européen doit avoir une ambition, c’est celle de l’harmonisation par le haut. Tous les députés européens sont payés pareil, pourquoi ce ne serait pas possible pour les travailleurs ? » « On a confié le destin de l’Union européenne au chef d’État du Luxembourg, Jean-Claude Juncker, qui organise l’évasion fiscale ». « Je propose de remplacer la règle des 3 % maximum de déficit public autorisé – qui impose l’austérité à tous les peuples – par la règle de 0 % de fraude fiscale en Europe, elle représente 1000 milliards d’euros qui partent en fumée chaque année ! » « La paix est une valeur fondatrice de l’Europe, pourtant elle mène la course aux armements. Avec son accord, l’OTAN impose à chaque pays 2 % de dépense pour la défense. C’est le seul domaine où l’Europe impose une dépense, pour tous les autres, elle impose de faire des économies. » « La France doit être indépendante, elle doit sortir de l’OTAN ». « Nous sommes à 14 jours du vote, nous pouvons être la surprise de cette élection ».

Si les aléas climatiques et techniques n’ont pas épargné la fête de l’Humanité Gironde, les 11 et 12 mai derniers, elle n’en a pas moins accueillis plus de 1 000 personnes. Campagne pour les élections européennes, oblige, le dimanche avec son grand banquet républicain et le meeting – avec la tête de liste Ian Brossat et son colistier bordelais Arthur Hay – ont eu plus de succès, accueillant au moins 800 personnes. La restauration collective avait déjà accueilli plus de 400 personnes le samedi midi et le public était au rendez-vous des débats sur l’Énergie, le financement européen de l’aide alimentaire européenne, des rencontres avec les auteurs sur l’espace livre, pour discuter de Cuba, de la guerre d’Algérie, de la situation au Vénézuela ou, de manière plus impromptue, dans les stands associatifs pour évoquer la situation des Kurdes en Turquie, exprimer la solidarité avec le peuple palestinien, parler de paix, rencontrer les associations de chômeurs et précaires… Le samedi soir, le groupe le Festin a assuré avec chaleur, énergie et efficacité sa mission de faire danser au grand bal populaire. Outre les auteurs et intervenants aux différents débats, des personnalités politiques ont parcouru les allées de la fête comme le maire de Bègles Clément Rossignol (EELV) et sa première adjointe Edwige Lucbernet-Garcia (PS), le député LFI de la circonscription, Loïc Prudhomme, le président du Conseil départemental, Jean-Luc Gleyze (PS), accompagné du vice-président, Jean-Marie Darnian (PS) et du conseiller départemental Jacques Raynaud (PS), mais aussi Patrick Pujols le maire de Villenave d’Ornon ou encore Naïma Charaï, conseillère régionale (Génération’s) visiteuse plus régulière de la fête. Convivialité, fraternité, enthousiasme et espoir d’une Europe, d’une vie débarassée des injustices, des inégalités, de l’exploitation des femmes, des hommes et de la nature ont parcouru les allées de la fête de l’Humanité Gironde durant ces deux jours. C.D.

ARTHUR HAY

« L’Humain d’abord, l’Europe des gens : c’est nous ! » Moins connu des militants, il a été l’agréable surprise du moment, mesurable par le niveau d’applaudissements au meeting ou aux interpellations dans les allées de la fête. Arthur, coursier bordelais en lutte contre le « capitalisme de plateformes numériques » a croisé les communistes au cours de son combat syndical. Il a accepté d’être sur la liste de Ian Brossat pour porter plus largement le combat des coursiers auto-entrepreneurs contre les plateformes de livraisons de repas, mais il avait, visiblement, plus que cela encore à partager… Quelques extraits de son intervention au meeting. « Les enjeux de ces élections sont de taille : l’enjeu écologique et l’enjeu des inégalités qui mettent en danger la pérennité de nos sociétés. On produit n’importe quoi, n’importe comment pourvu que cela rapporte de l’argent. On a perdu tout contrôle rationnel de la production et de son utilité sociale. Les scandales alimentaires, les fraudes et le développement des bullshit jobs (“emplois à la con” Ndlr) sont les deux faces d’une même pièce de la production capitaliste. » « Pour faire entendre la voix des travailleurs, pour défendre notre planète essorée par la production capitaliste, pour faire exister un monde plus humain, nous devons élire des députés de combat, de lutte. 4 • Les Nouvelles 16 mai 2019

Il y en a tant à mener. » « Les grands combats à mener pour faire exister un monde plus humain sont représentés sur cette liste : • Combat contre la domination des soi-disant “propriétaires naturels” d’un pays sur les réfugiés. • Combat contre la domination de ceux qui produisent les soins pour ceux qui peuvent se les payer. Le droit de vivre en bonne santé est égal à toutes et tous, sans regards sur ses revenus. • Combat contre la domination du marchand sur la culture, l’accès égal à la Culture est essentiel à l’égalité réelle. • Combat contre la domination des lobbys agricoles sur une agriculture raisonnée, saine et écologique. La lutte contre la PAC et son agriculture intensive, polluante, est nécessaire à la mise en place d’une réelle transition écologique. • Combat contre la domination des hommes sur les femmes. Soyons la génération qui met fin à cette injustice. • Combat contre la domination des hétéros-normés sur les autres pratiques sexuelles. • Combat contre la domination par la force militaire. • Combat contre la domination du capital et de la concurrence sur les travailleurs et la valeur de notre

production. » « Mon combat à moi est celui contre le capitalisme de plateforme qu’on peut appeler ubérisation. Ce système d’exploitation oblige des travailleurs à adopter le statut d’auto-entrepreneur pour réaliser un travail d’employé mais payé à la tâche. C’est la déresponsabilisation totale de l’entreprise envers le travail, les conditions de travail, la santé des travailleurs. C’est, ni plus ni moins, le plus gros braquage aux cotisations sociales depuis leur existence. Ces plateformes sont aussi expertes en évasion fiscale. Braquage et évasion… Mais où est donc passée la case prison pour ces bandits de rang international ? Nous sommes déjà plus de 100 000 en France à subir la violence de ses entreprises. Violence, quand on apprend en s’habillant qu’on est viré

parce que la pizza d’un client n’était pas bonne. Violence lorsque l’on reçoit un mail nous disant à la cool que la semaine suivante, nous gagnerons 15 % de moins pour le même travail. Violence quand notre président de la République nous explique qu’il vaut mieux travailler dans ces conditions pour gagner moins que le Smic, plutôt que de tenir les murs ou vendre de la drogue. » « Pour nous, il n’est plus question de négocier pour perdre moins mais de militer plus pour gagner plus. C’est ce que nous avons fait en créant le premier syndicat de coursier. » « Nous avons aussi créé avec les camarades de 16 pays différents la fédération transnationale des coursiers et nous sommes en train de construire une coopérative de livraison à vélo de dimension internationale. »

« Cette vision internationale, je la retrouve bien sûr au PCF, un parti où nous pouvons, où nous devons dire : les coursiers qui manifestent, c’est nous ! Les enseignants, les cheminots qui luttent, c’est nous ! Les gilets jaunes, victimes de la répression, c’est nous ! Les réfugiés qui traversent le monde au péril de leur vie, c’est nous ! Les ouvrières qui font grève au Bengladesh, c’est nous ! Les combattants kurdes pour la liberté, c’est nous ! L’humain d’abord, l’Europe des gens contre l’Europe de l’argent, c’est nous ! » « Organisons-nous dans les usines, les écoles, les fermes, la rue et allons mettre au Parlement européen notre cambouis, notre savoir, notre terre, nos pavés ! »


A GIRONDE 2019 FINANCEMENT EUROPÉEN DE L’AIDE ALIMENTAIRE

Les associations appellent au soutien des élus

Ce n’est pas la première fois que le financement européen de l’aide alimentaire est remis en question. Les associations françaises qui redistribuent cette aide s’inquiètent de son avenir. Elles avaient trouvé un soutien important auprès des parlementaires européens communistes (lire notre édition du 25 avril), c’est donc naturellement que Denis Laulan, secrétaire général de la fédération de la Gironde du Secours populaire français et Pierre Pouget, président de la Banque alimentaire en Gironde ont répondu à l’invitation de Sébastien Laborde, responsable du PCF en Gironde pour exposer la situation et en débattre. Vendredi 10 mai, en fin de matinée,

trois des 4 associations françaises qui font bénéficier leur public du programme d’aide alimentaire de l’Union européenne, à travers le Fonds européen d’Aide aux plus Démunis (FEAD), tenaient une conférence de presse à l’Athénée municipale à Bordeaux. Corine Ackret, présidente des Restos du cœur en Gironde, y rappelait la nécessité que représente ce financement, même pour cette grande association : « Pour les restos, ça représente un repas sur quatre ». L’inquiétude est donc grande quand le financement risque de passer de 3,8 milliards à 2 milliards. « C’est le moment de commencer à se bouger car les élections du 26 mai prochain vont désigner de nouveaux députés européens qu’il faut sensibiliser ». En effet, de Ian Brossat aux respon-

sables du Secours populaire et de la Banque alimentaire, présents sur la fête de l’Humanité Gironde, tous ont démontré l’utilité des Parlementaires européens avec la bataille qu’ils ont mené, relayant celle des associations, pour sauver le programme d’aide alimentaire au sein du FEAD en 2014. « Car l’aide alimentaire, c’est la porte d’entrée vers d’autres aides, d’autres accompagnements, explique Denis Laulan, samedi après-midi. C’est d’abord pour répondre à une urgence alimentaire que les personnes viennent au Secours populaire, et c’est à partir de là que nous pouvons leur proposer de partir en vacances ou d’aller à l’Opéra comme nous venons de le faire avec une soixantaine de personnes récemment. » Sébastien Laborde, qui est aussi vice-président de la CALI délégué à l’action sociale, confirme : « Sans le passage par les associations ou le CCAS pour obtenir une aide alimentaire, certaines personnes n’auraient aucun lien social. Ce sont ces dispositifs qui nous permettrent de prendre contact et d’envisager un travail d’accompagnement plus profond ». Le FEAD serait intégré à un « Fonds social européen + » doté d’une enveloppe globale de 100 milliards, dont l’aide alimentaire représenterait 3 % au mieux or, en Europe, 6,6 % de la population se trouve en situation de

pauvreté matérielle sévère. « Les politiques publiques doivent participer à mettre en place les outils qui garantissent la dignité des personnes, s’indigne Pierre Poujet. Les acteurs publics nous disent souvent “heureusement que vous êtes là” mais nous leur disons qu’ils doivent déjà changer leur politique pour faire reculer la précarité, la pauvreté, pour une meilleure répartition des richesses. D’autre part, la solidarité fait partie des valeurs qui ont permis de construire l’Europe. Il faut marquer nos élus à la culotte pour qu’ils ne lâchent pas. » Dans le débat, ont été décrits les différents visages de la pauvreté en Gironde. La directrice du SPF explique que les fonds sociaux européens sont beaucoup « fléchés » sur

l’employabilité, ce qui ne correspond pas à toute une partie du public reçu par l’association : personnes âgées, handicapées, travailleurs et surtout travailleuses pauvres, saisonniers… Et étudiants, ajoute Pierre Poujet. C’est en décrivant la solidarité, indissociable de la fraternité, comme sujet éminemment politique pour lequel « tout le monde doit se retrousser les manches » que s’est conclu le débat. Ian Brossat, le lendemain, abordait le sujet en meeting, en ne manquant pas de rendre hommage à Julien Lauprêtre, le président national du SPF décédé récemment, et en assurant les associations de son soutien dans cette bataille, s’il est élu. C.D.

L. Prudhomme (LFI), J.L.Gleyze (PS) avec des élus communistes.

LA PRODUCTION D’ÉLECTRICITÉ NUCLÉAIRE EN QUESTION

« L’Humain d’abord, l’Europe des gens : c’est nous ! » n’est pas aujourd’hui rassurant de ce point de vue. Par ailleurs, des voix s’élèvent pour alerter sur l’impact environnemental des matériaux utilisés par le photovoltaïque et les éoliennes. La sûreté

Belle affluence, ce samedi à la fête de l’Humanité Gironde, pour un débat qui abordait un sujet délicat : la production d’énergie nucléaire. Face à l’émergence des énergies renouvelables et les inquiétudes sécuritaires que traîne cette source d’énergie, depuis plusieurs dizaines d’années, quels arguments pouvaient avancer les invités Alain Tournebise, ingénieur et directeur de la revue Progressiste, Louis Mavuy, ingénieur chez Areva, Olivier Delbos, Secrétaire du syndicat CGT de la centrale du Blayais… ? Trois thèmes centraux sont abordés par les intervenants lorsque le sujet du nucléaire est mis sur la table. La réponse aux besoins en matière de production d’électricité La France a fait le choix, il y a soixante ans, d’une production d’électricité de

masse et peu chère afin de répondre à la croissance d’une part et de s’assurer d’une indépendance énergétique d’autre part. Se pose maintenant la question de la nature de la croissance et de nos besoins à l’horizon 30 ans. Sachant que pour remplacer les quatre tranches de la centrale du Blayais (900MW chacune), il faudrait un parc de 1 400 éoliennes ou l’équivalent de plus de 350 terrains de football de panneaux photovoltaïques, la question est donc centrale. L’atteinte à l’environnement L’énergie nucléaire n’émet que très peu de CO2, cela n’est guère contestable, contrairement aux centrales à charbon, les plus mauvaises élèves en la matière. Or, peut-on envisager que les énergies renouvelables offriront une capacité suffisante pour ne pas avoir à réveiller ce type ancien de production ? L’exemple de l’Allemagne

La sûreté a été mise en lumière par les trois accidents majeurs survenus à ce jour : Three Mile Island en 1979, Tchernobyl en 1986 et Fukushima en 2011. Si deux des centrales étaient gérées par des opérateurs privés, ce n’était pas le cas de Tchernobyl. Cela révèle qu’il y a toujours un point délicat de décision entre le besoin de satisfaire l’alimentation des entreprises et de la population et l’exigence de sûreté. Le fait que l’exploitant soit public, comme en France avec la présence d’EDF, réduit le risque d’accident certes, mais pas totalement s’il est soumis aux mêmes critères de rentabilité que le marché. Pour toutes ces raisons, les intervenants soulignaient l’importance que cette question fasse l’objet d’un débat citoyen et que la gouvernance démocratique de cette industrie associe la population, les salariés de l’opérateur et les instances politiques. Avec la proximité géographique de Blaye, nous ne pouvons qu’approuver. Jean-Jacques Bordes

Du monde au débat sur les services publics (à lire la semaine prochaine).

Des combattantes Kurdes au village associatif.

L’Espace livre, toujours un pilier de la fête.

Les Nouvelles 16 mai 2019 • 5


INTERNATIONAL CLIMAT-TRANSPORT

À quand une taxe imposée à l’avion ?

Une étude que traîne à publier l’Europe révèle que taxer le secteur du transport aérien permettrait de réduire de façon conséquente ses émissions de gaz à effet de serre. Taxer l’avion, oui, mais par quel bout ? Commandée par la direction générale des transports de la Commission européenne, une étude s’est penchée sur la question. Attendues depuis l’an dernier, ses conclusions n’ont toujours pas été officiellement rendues publiques. L’ONG Transport & Environnement est parvenue à les exhumer des tiroirs bruxellois, relayée, en France, par le journal le Monde. Selon l’étude, la mise en place d’une taxe sur le kérosène permettrait de réduire les émissions de CO2 des avions de façon importante. Moins, toutefois, qu’une hausse de la TVA,

cette seconde solution impliquant pour sa part un impact plus dur sur l’emploi dans le secteur aérien. Mais, dans les deux cas, insiste l’étude, l’effet sur l’emploi global serait négligeable, de même que celui sur le PIB de l’Union européenne. Pour parvenir à ces conclusions, les experts ont étudié les deux possibilités. À chaque fois, ils sont partis du principe qu’une taxation plus importante, répercutée sur le prix des billets, entraînera une diminution du nombre de passagers, donc de vols, donc d’émissions de CO2 (et de bruit, autre dommage collatéral de l’aviation). S’appuyant sur ce qui se pratique en Allemagne, ils ont d’abord envisagé l’application d’une TVA portée à 19 %. Dans ce premier cas, les émissions de CO2 du secteur aérien euro-

péen chuteraient de 18 %, avancentils, et le nombre de personnes affectées par les nuisances sonores de 12 %. Cela dit, les conséquences sur l’emploi iraient à l’avenant, avec une perte frisant les 18 % dans le secteur. L’effet sur le PIB et l’emploi global serait en revanche négligeable, estiment encore les experts, qui s’attendent à ce que l’argent généré par cette TVA ait un effet levier pour les autres secteurs – le revenu fiscal lié à l’aviation pour les pays de l’Union passerait selon eux de 10 milliards à 40 milliards d’euros. Seconde hypothèse : taxer le kérosène à hauteur de 33 centimes d’euros le litre de carburant. La tendance reste la même, avec des effets moindres de toute part. Les pertes d’emploi dans le secteur se limiteraient à 11 %, tandis que là encore, ni le marché de l’emploi global, ni le PIB ne seraient affectés – le revenu fiscal passerait de 10 à 27 milliards d’euros. Les émissions de CO2 seraient elles aussi réduites, mais de seulement 10 %. Prélèvement sur le kérosène ou hausse de la TVA ? Dans les deux cas, la mesure ferait figure de petite révolution à l’échelle européenne, et même mondiale. Certes, plusieurs pays ont déjà mis en œuvre une forme de taxe sur le transport aérien. L’Australie, le Brésil ou le Mexique la ponctionnent directement sur le billet à hauteur de 30 à 40 euros, rappelle la RTBF. La Croatie applique une TVA de 25 % et le Japon taxe le kérosène à hauteur

ROYAUME-UNI

La crise autour du Brexit accentue la décomposition

Un pays, un enjeu. L’extrême droite de Farage passe en tête dans les sondages, alors qu’en Écosse, en Irlande ou même au pays de Galles, les indépendantistes sortent du bois. Le surréalisme a traversé la Manche. Et il l’a fait en toute petite tenue, dans sa déclinaison la plus absurde ou sarcastique : dans dix jours, le 23 mai, les électeurs du Royaume-Uni seront, sauf plus qu’improbable surprise de dernière minute, appelés à élire leurs représentants au Parlement européen, trois ans après avoir majoritairement approuvé la sortie de leur pays de l’Union européenne (Brexit). Pour les conservateurs emmenés par Theresa May et son gouvernement, incapables de rassembler une majorité parlementaire derrière leur plan, ça promet de tourner à la Berezina. Au point qu’ils 6 • Les Nouvelles 16 mai 2019

n’ont toujours pas lancé leur campagne officielle au niveau national, laissant à leurs antennes locales le soin d’envoyer des militants au casse-pipe dans les porte-à-porte. Principale force d’opposition, le Parti travailliste, sous la houlette de Jeremy Corbyn, ne se montre guère plus allant. Dans ce contexte, c’est le parti du Brexit, lancé par Nigel Farage, l’ancien trader à la City qui avait créé la formation d’extrême droite ultralibérale et xénophobe Ukip, qui pourrait tirer son épingle du jeu. Avec un point, et un seul, dans tout son programme : la sortie de l’Union européenne sans accord avec les institutions de Bruxelles. Dans le dernier sondage, paru dimanche matin dans The Observer, il arrive, avec 34 %, très largement en tête des intentions de vote, devançant nettement les travaillistes (21 %) et écrasant carrément les conservateurs

(11 %). Avec leurs 12 %, les libérauxdémocrates (centre droite), partisans du maintien dans l’UE, dépassent également le parti de Theresa May. Opposé au sein du Labour à la revendication d’un second référendum sur le Brexit – une question cruciale pour certains sympathisants qui rejoignent les rangs des lib-dems –, Barry Gardiner, ministre du Commerce extérieur dans le cabinet fantôme de Corbyn, prédit une déroute électorale pour les conservateurs, mais pas seulement : « Le peuple de ce pays est en colère, dans une colère noire car le résultat du référendum n’a pas été mis en œuvre par la faute d’un gouvernement incompétent. » En Écosse et en Irlande du Nord, les opposants au Brexit pensent de plus en plus fortement à quitter non pas l’UE, mais le Royaume-Uni. « L’heure de l’indépendance approche », promet Nicola Sturgeon, la première ministre écossaise nationaliste de gauche (SNP). Au pays de Galles, la tension monte également : samedi, dans les rues de Cardiff, plusieurs milliers de manifestants ont défilé, à l’appel notamment de Plaid Cymru, pour protester contre le Brexit et l’austérité imposés par les conservateurs britanniques. Thomas Lemahieu, L’Humanité du 13/05/2019

de 8 centimes le litre. Cependant rien, à ce jour, ne permet de réguler de façon contraignante les émissions globales de l’aviation civile (ne parlons même pas de l’aviation militaire). Exempté d’obligation en la matière, le secteur n’est pas même mentionné dans l’accord de Paris (le chapitre le concernant, lui et le transport maritime, a été biffé in extremis lors de la COP21, en 2015). En octobre 2016, l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) a certes adopté un accord visant à réduire les émissions de CO2 de l’aviation internationale, mais il ne repose que sur un mécanisme de marché, permettant aux compagnies aériennes de compenser l’augmenta-

tion attendue de leurs émissions (les prévisions tablent sur un doublement du trafic d’ici à 2037) via l’achat de crédits. Sa phase pilote ne débutera en outre qu’en 2021 et uniquement sur base de volontariat. Même topo à l’échelle européenne, où l’aviation n’est amendée d’aucune taxe, ni même soumise au marché carbone. Face à l’urgence climatique, limiter son essor serait pourtant salvateur. D’autres mesures peuvent y aider. Celle, singulièrement, visant à baisser le coût du billet de train, 40 fois moins émetteur de CO2 que l’avion. Marie-Noëlle Bertrand, L’Humanité du 14/05/2019

CAMEROUN

Crise humanitaire sur fond de guerre civile Le Conseil de sécurité de l’ONU tenait lundi sa première réunion sur le conflit qui oppose depuis 2016 les séparatistes anglophones au gouvernement camerounais. « Au cours de l’année passée, les forces de sécurité ont recouru à la torture sans crainte de répercussions. » Passages à tabac, simulations de noyades, la torture est endémique au Cameroun où le système juridique est dévoyé. Le 6 mai dernier, Lewis Mudge, directeur de l’ONG Human Rights Watch (HRW) pour l’Afrique centrale dénonçait son utilisation régulière au centre de détention provisoire du Secrétariat d’État à la défense de Yaoundé. Depuis l’adoption en 2014, sous couvert de lutte contre le terrorisme, d’une loi jugée liberticide par l’opposition, le gouvernement s’est attribué le droit de faire juger les personnes soupçonnées de terrorisme par des juridictions militaires. Une dérive autoritaire qui interroge quand l’on sait que les magistrats officiant au sein de ces tribunaux sont nommés par le ministre de la Défense. En vingt mois, le conflit a fait 1850 morts et forcé plus de 530 000 personnes à fuir

Vingt mois après le début d’une crise qui s’est muée fin 2017 en conflit armé, la répression sanglante et arbitraire des velléités indépendantistes dans les régions anglophones du Cameroun ne cesse de s’accroître. Opposé à sept milices armées qui comptent de 2000 à 4000 combattants, le président Paul Biya, vieux pilier de la Françafrique aux manettes du pays depuis 36 ans, a déployé son armée dans 3 des 10 régions du pays. Un dispositif sécuritaire inédit qui s’étend de l’Ouest du Cameroun, où les séparatistes ont proclamé un nouvel État appelé République d’Ambazonie, à l’Extrême-Nord

où les djihadistes de Boko Haram continuent de terroriser la population. Si la diversité ethnique et culturelle du Cameroun n’est réapparue au grand jour qu’en 2016 à la faveur de manifestations d’étudiants et d’avocats, qui dénonçaient les inégalités économiques et la marginalisation éducative et administrative dont les anglophones se sentent victimes, la politique répressive du régime prend cependant ses racines dans le terreau d’une guerre coloniale qui tait encore aujourd’hui son nom. En s’opposant à la présence des ONG humanitaires et des Nations unies dans les régions concernées, les autorités camerounaises ont freiné l’assistance humanitaire internationale dans les régions anglophones. En vingt mois, le conflit a fait 1850 morts et forcé plus de 530 000 personnes à fuir leur domicile. (…) « Le Conseil de sécurité de l’ONU devra envoyer un message clair indiquant que la cessation de la torture en détention est capitale pour répondre à la crise dans les régions anglophones », a indiqué HRW dans son rapport du 6 mai. Face aux pressions internationales, le président Paul Biya se disait pour la première fois jeudi prêt à organiser un dialogue pour résoudre la crise anglophone au Cameroun. Un revirement qui exclut toute discussion sur la partition du pays prônée par les séparatistes. De son côté, le Social Democratic Front (SDF), parti d’opposition historique, propose un « cessez-le feu immédiat », la « libération des prisonniers » et la « désignation d’un médiateur » pour résoudre la crise. Selon son avocat, le leader séparatiste Julius Ayuk Tabe, président de l’Ambazonie, se dit disposé à négocier mais pose comme condition préalable sa libération et celle de tous les autres détenus de la crise anglophone. Antoine Cariou, L’Humanité du 13/05/2019


PCF FÊTE DE L’HUMA GIRONDE 2019

8 MAI

Les résultats de la tombola

Ignorance, bêtise ou pire ?

Les lots sont à retirer au 15/17 rue furtado à Bordeaux avant le 12 juillet 2019 au plus tard. 1 livre de Raymond Lagardère, Sous les pins, offert par Espaces Marx : 007621 Renucci Jacqueline ; 014766 Chazeau Josiane 1 livre de Georges Durou, Mes printemps de barbelés, 016002 Brouch Jeannine ; 000154 Gainza Annick 1 livre de Jean Querbes, BordeauxCienfuegos, offert par les Dossiers d’Aquitaine : 014330 Audin Jacques ; 014592 Serree 1 livre de Jeanne R.M, Eva Humana est, les petites nouvelles, offert par Jeanne R.M : 013050 Santa Maria Maïté 1 livre de Jeanne R.M, 49 jours, carnet d’une faiseuse d’anges, offert par Jeanne R.M : 002159 Albalad Yvette 1 livre de Jacques Girault, Bordeaux et la commune, offert par Espaces Marx : 009150 Perera Jonathan ; 017015 Lafitte Jacques 1 diffuseur d’huiles essentielles offert par Christiane Ducos : 014754 Sumyc Annie 1 coffret de 3 bouteilles de vin offert par Crus Chateaux et tradition : 012570 Ruiz Carine ; 007590 Varona Michèle 1 coffret de 3 bouteilles de vin : 017006 Pintos André 1 repas pour 2 adultes à la Fête de Lamothe-Montravel : 006015 Lizot William 1 repas pour 2 adultes à la Fête de la Ruralité : 015163 Frémont Sylvie 1 repas pour 2 adultes à La Morlache à la Fête de la Morue : 000398 Boutineaud Alain 1 visite guidée pour 2 personnes

Bordeaux Nègre, offert par Mémoires & partages : 017453 Palacin Françoise 1 pass pour 3 à l’Echapée Belle à Blanquefort offert Carré- Colonnes : 007709 Poitou/Gué Gérard 1 billet d’entrée pour la Fête de l’Humanité Paris 2019 : 007751 Bertin Gérard ; 014095 Durlin Josette ; 013724 Besnier Luc 000656 Cherair Ziane ; 002228 Lassalle Bernard ; 016609 Meynier Christophe ; 001331 Vignacq Michèle ; 015250 Arenas Lolita ; 002203 Gomez Alain ; 009112 Rouanet Marc ; 005776 Sanabria Petri 002688 Marsaud Christian ; 005712 Maulin Jean-Claude ; 005561 Berthelomet Céline ; 014864 Crouzet Gérard ; 005714 Maulin Dorothée ; 000169 Bourseau Philippe; 016741 Mayeux Amandine ; 012338 Mainguené Anthony ; 014016 Ruiz Katia 1 abonnement annuel à l’Ormée, publication culturelle du PCF 33 : 005717 Brisset Jacques ; 000356 Lavallée Yvan ; 013546 Ascensio André ; 003527 Costes Josette ; 014847 Tachon Carmen ; 013810 Becerro Michel ; 003040 Desforges André; 004258 Delezé Pierre ; 002035 Rossignol Henry ; 013655 Maestro Sébastien ; 017241 Laros Colette ; 013661 Parouty Simone ; 008559 Rizaldos Pablo ; 013598 Maestro Jean-Pierre 001340 Geneste Dominique ; 013651 Maestro Sébastien ; 004285 Mezouar Alain ; 013440 Ovejero José ; 008536 Sauviac Jean 1 lot de livres enfants offert par la librairie La renaissance : 015823 Larroque Hervé 1 abonnement annuel à l’hebdo les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-ouest : 005716 Brisset Jacques ; 007923 Pichon Alain; 014240 Grolard André ; 014226

Bellet Christelle ; 013717 Franco Francis 005996 Maupomé Bernard ; 015500 Travaillot Josette ; 015901 Duchamps Roland ; 014858 Martin Fernand 014134 Gautier Malika ; 007986 Agnoli Michel ; 017095 Beaubois Marie ; 005876 Robert Françoise ; 014850 Tachon Carmen ; 007211 Pompougnac Joël ; 007801 Deffieux René ; 002468 Vernizeau René ; 005744 Dumas Maryse 1 livre d’Ixchel Delaporte, Les raisins de la misère, offert par la librairie La renaissance : 005878 Robert Françoise ; 003687 Batby Myriam 1 abonnement annuel à la revue Cause Commune : 014662 Montavy M.Claude ; 014851 Vincent Denis 1 abonnement annuel à la revue Progressistes : 001225 Champion Marc ; 013770 Flipo Marie Thérèse 1 coffret d’infusions Bio ScopTi : 000349 Rieu Ch. ; 004251 Lucas Jeanne ; 015904 Duchamp Roland 1 coffret de lutte : madeleines Jeannette + thé 1336 : 014519 Gerbaud Jean-Claude ; 000905 De Boussier Bernard 001352 Labarthe Josette ; 005721 Brisset Liliane ; 014220 Sanson Francis 1 assortiment de boites métal de 20 madeleines Jeannette : 009544 Laparra Line ; 011650 Le Men Alice ; 014201 Dussaux Alain 1 coffret Fraliberthé pack La Sociale : 016531 Amouroux Ghislaine ; 012289 Alcon Hélène ; 017078 Soulé 1 coffret week-end Wonderbox : 014199 Felix Jean-Claude ; 005557 Berthelomet Joël ; 013008 Brethomé Antoine ; 002220 Cruchet Francine ; 015565 Kunh Cyril 1 tablette Tactile : 001353 Labarthe Josette 1 télévision grand écran : 011329 Rodriguez Raymond

Alors soit le journaliste de France 3 n’en est pas un, soit il y a un problème grave dans la formation des dits journalistes. Même si pour France Inter le 8 mai est « la fin de la seconde guerre mondiale » certes, on ne peut guère dire le contraire, la réalité est quand même que c’est surtout la capitulation sans condition des armées nazies. Est-ce si difficile à dire ou écrire ? Il suffit de lire Wikipédia pour comprendre la différence entre un armistice et une capitulation : « grosso modo, la capitulation transfère le pouvoir politique du vaincu à l’armée ennemie, mais l’armistice ne change pas les pouvoirs internes (mais change bien sûr les rapports de force, tant vis-à-vis des autres belligérants qui peuvent imposer leurs souhaits par la force, qu’en interne…). » L’enjeu en était effectivement la défaite des armées nazies et de l’idéologie afférente, celle du fascisme. Ivan Lavallée, Pupille de la Nation

Capitulation de l’armée allemande le 8 mai 1945 à Berlin : alors que tous les autres photographes font des clichés sur l'entrée des chefs militaires allemands, Evgueni Khaldeï choisit, lui, de photographier la délégation soviétique. Tout se lit sur ces visages de hauts gradés qui ont vu l'innommable : la répulsion, le mépris, l'incompréhension, la jubilation… et la simple colère non dissimulée de Joukov…

PESSAC 2020

Quelle perspective réellement progressiste ? Démocratie locale, services publics, logement, accès à la culture et aux loisirs, activités sportives, vie associative… Les communistes s’engagent pour une ville des communs, pour l’humain d’abord, et vous invitent à venir échanger autour d’un verre en toute convivialité, le 22 mai à 19h30. Retrouvez Pcf-Pessac sur Facebook Contact : pcfpessac@orange.fr

MÉRIGNAC

Résultat du tirage de la bourriche

La section PCF de Mérignac publie ci-dessous les résultats du tirage de la bourriche organisée lors de la fête de l’Humanité Gironde des 11 et 12 mai. Les lots pourront être retirés

Sur France Inter, aux informations, par deux fois au moins, le 8 mai a été présenté comme la commémoration de la fin de la seconde guerre mondiale, sans plus. Pire sur France 3 à midi, on apprend que le 8 mai commémore, je cite, « l’armistice de 1945 ».

au siège : 14 avenue de Belfort à Mérignac. Tél : Joël Girard au 06 22 59 42 57 ou Alain Lamaison au 05 56 97 93 36.

BÉNÉVOLAT

N° 214 : un lot de 2 bouteilles de vin côtes de Blaye N° 203 : une corbeille salle de bains N° 249 : un lot de tasses à café N° 304 : un sac de plage et ses accessoires N° 326 : une corbeille parfumerie N° 339 : une corbeille foie gras + une bouteille de vin N° 233 : un plateau de 6 verres N° 177 : une cafetière + plateau (café+ sucre + filtres) N° 332 : une corbeille ramequins « Le temps des cerises » N° 154 : un lot d’accessoires cuisine N° 286 : un plateau Punch + 6 verres N° 400 : un plateau gourmand N° 341 : un coffret vins du Monde N° 392 : un jambon

Votre hebdomadaire a besoin de vous Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud Ouest sont encartées, pliées et mises sous bande par des militants/lecteurs bénévoles qui se réunissent, en toute convivialité, dans nos locaux (15 rue Furtado à Bordeaux) le jeudi de 9h à 10h30. Venez renforcer leur équipe et participer ainsi à la vie de votre hebdomadaire. Merci de contacter Philippe au 06 75 51 74 10.

SOUSCRIPTION

Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera efficacement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. Les versements sont à envoyer à la fédération de Gironde du PCF - 15 rue Furtado - 33800 Bordeaux, à l’ordre de l’ADF PCF 33

Les Nouvelles 16 mai 2019 • 7


CULTURE & SOLIDARITÉ

NOUVELLES IDÉES REÇUES

BÈGLES, DIMANCHE 19 MAI

27, 28 ET 29 MAI

À la rencontre de l’Albanie

Rencontres cubaines

À Bègles, Salle Mussonville*, le dimanche 19 mai, le Comité de soutien aux familles albanaises de Thorez vous convie à venir à la rencontre de l’Albanie pour une journée de convivialité et de partage. Au programme : 11h : Rencontres avec les associations béglaises et associations qui œuvrent auprès des étrangers. 12h30 : Déjeuner auberge espagnole (chacun amène un plat), buffet de plats albanais et français. 14h : Moment musical de l’association culturelle Lyra (association albanaise), avec Artur Zeqiri, violoniste et Niko Nisi, chants albanais et français. 15h-17h30 : • Table ronde sur la situation en Albanie, en présence de Eralda Kodra, doctorante en sciences politiques. Témoignages des Albanais en France. Moment animé par Rosa Ould Ameziane, présidente de la LDH Bègles. • Jeux et Chasse aux trésors dans le parc (enfants) suivis d’un goûter 18h : Clôture de la journée Contact : ldh-begles@protonmail. com / 06 82 25 33 55 * rue Alexis Labro, Tram C : arrêt parc de Mussonville

Dans le cadre de la semaine de l’Amérique latine et des Caraïbes (SALC 2019), l’association Bordeaux-Cienfuegos vous invite aux rencontres cubaines, les 27, 28 et 29 mai à Bordeaux. Au cinéma Utopia • Lundi 27 mai à 20h30 : Avant-première du film Yuli, réalisé par Iciar Bollain, l’incroyable destin de Carlos Acosta, danseur étoile, des rues de La Havane au Royal Ballet de Londres. • Mardi 28 mai à 20h15 Deux films documentaires retracent deux pages de la migration de Bordelais et d’Aquitains à Cuba au XIXe siècle. De Bordeaux à Cuba une aventure oubliée, réalisé par Bernard Bonnin et Francis Lambert, l’extraordinaire histoire de ces forgerons, charpentiers, laboureurs… de Bordeaux et d’Aquitaine qui vont fonder, sous la conduite de Louis de Clouet, la ville cubaine de Cienfuegos. Cuba la mémoire libérée, réalisé par Ghislaine Graillet, histoire de la famille de Prudent de Casamajor, béarnais qui va devenir à Santiago de Cuba le grand entrepreneur de la culture du café. Projection suivie d’un débat avec les réalisateurs et des historiens. Salle Pierre Tachou, à Bacalan

par Gérard Loustalet Sens www.nir-33.fr

Mercredi 29 mai L’Histoire fait la fête. Il y a 200 ans, 46 migrants partirent du port de Bordeaux pour fonder la ville cubaine de Cienfuegos. Pour rappeler et fêter cette aventure extraordinaire les « soirées cubaines » nous amèneront sur les traces parfois peu connues de ces migrants français dont l’histoire a marqué culturellement et économiquement l’île de Cuba. • 17h exposition, vidéo : le bicentenaire de Cienfuegos, dédicace du livre de Jean Querbes, Bordeaux Cienfuegos une histoire méconnue. • 18h : débats d’historiens autour de la fondation de Cienfuegos, des migrations, des coopérations, en présence de Jean Lamore, professeur émérite de l’Université Michel de Montaigne • 19h30 : buffet, 15 € sur inscription à l’adresse : bordeaux200cienfuegos@orange.fr • De 20h à 23h : concert et danse avec le groupe KOLINGO, trio de musique latine (kolingo.fr). Salle pierre Tachou, 44 rue Joseph Brunet, Bordeaux Bacalan (tram Brandenburg). Entrée gratuite. Renseignements : 07 86 59 96 35 ou bordeaux200cienfuegos@ orange.fr.

BORDEAUX ET CUBA :

Des liens historiques aux coopérations innovantes Les lundi 27 et mardi 28 mai, à l’Institut Cervantes*, aura lieu un colloque international sur les liens historiques et les coopérations innovantes entre Bordeaux et Cuba, organisé dans le cadre des 40 ans de coopération entre l’Université Bordeaux Montaigne et l’Université d’Oriente de Santiago de Cuba, et de la Semaine de l’Amérique latine et des Caraïbes. Le colloque international démarrera le lundi après-midi avec Hélène Velasco-Graciet, présidente de l’Université Bordeaux Montaigne, Nora Alberteris Monterrey, consule

générale de Cuba, Mélanie MoreauLebert, responsable des accords de coopération entre l’Université Bordeaux Montaigne et l’Université d’Oriente de Santiago de Cuba et Éric Dubesset, référent de l’Institut des Amériques (IdA) pour l’Université de Bordeaux, responsable des accords de coopération entre l’Université de Bordeaux et l’Université de La Havane. Il y sera question de l’épanouissement de la colonie française sur l’île de Cuba, de la construction d’une identité « criolla », de Santiago de Cuba comme espace littéraire de poétiques mémorielles, de vin et de

rhum, d’une décennie d’échanges internationaux entre Tech de Co Bordeaux et l’Université d’Oriente, etc. Mardi après-midi, au sujet des coopérations innovantes et émergentes, la fédération de Gironde du Secours populaire interviendra au sujet des « enfants acteurs de la solidarité, de Bordeaux à Santiago de Cuba » (en partenariat avec l’Université Bordeaux Montaigne)…

* 57 Cours de l’Intendance à Bordeaux

ANNONCES LÉGALES AVIS DE CLÔTURE DE LIQUIDATION

Le Fournil de la Benauge EURL au capital de 5 000€ 197, rue de la Benauge – 33 100 BORDEAUX 525 312 682 au RCS de Bordeaux

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde, M. Lavallée Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr Les nouvelles de bordeaux @nvlbx nbso.fr Commission paritaire de presse : 0123 C 85932

8 • Les Nouvelles 16 mai 2019

CHRONIQUE

Aux Termes de l’assemblée générale en date du 30 Avril 2019, les associés ont : - approuvé les comptes définitifs de liquidation ; - déchargé Mr Elouard Romain de son mandat de liquidateur ; - donné à ce dernier quitus de sa gestion ; - ont constaté la clôture de la liquidation à compter du jour de la dite assemblée. La société est radiée du RCS de Bordeaux. Le Liquidateur

Détruire l’Etat régulateur A la fin de la Seconde Guerre mondiale, le libéralisme économique est déconsidéré. Le grand patronat de la Ruhr a largement participé à l’avènement de Hitler tandis que le patronat français a prospéré sous Vichy. Le capitalisme a alors survécu en s’adaptant à l’époque sous la forme du keynésianisme fondé sur un Etat régulateur, la demande (qui crée l’offre) et une politique de relance en particulier par l’investissement public. Ainsi revenu dans le jeu, le capital n’allait pas en rester là grâce à une offensive idéologique éhontée sur le thème d’une « liberté » sans qualificatif ni rivages face à la terreur des hordes bolcheviques que la monstruosité du stalinisme rendait vraisemblables. En réalité, la seule liberté qui intéresse le capital, c’est la liberté des marchés, le « miracle » (qui n’est qu’un mirage… enfin, pas pour tout le monde!) des « marchés libres » assurant la pérennité du « meilleur des mondes possibles » selon la formule voltairienne. L’Etat régulateur keynésien, garant de conquêtes sociales favorables au plus grand nombre, va devenir l’ennemi à abattre au nom de la « liberté d’entreprendre » ( qui n’a jamais été mise en question) et du « libre échange (le « doux commerce » de Montesquieu). On reviendra sur cette farce du libre échange censé assurer la paix par les relations commerciales alors qu’il a toujours été fauteur de guerre comme l’expression « conquête des marchés » le dit bien : les expéditions coloniales ou la mainmise yankee sur l’Amérique latine n’ont jamais été autre chose que l’imposition par la force de relations commerciales inégales. Tous les acquis sociaux arrachés sous le keynésianisme par la lutte des classes vont alors être mis en cause. C’est le moment de l’éclosion des grandes théories néolibérales dans les années 60. C’est Friedman dont le monétarisme, sous couvert de combattre l’inflation, vise à priver les Etats de toute souveraineté monétaire, ce dont découlera la fameuse « règle » des 3% de déficit, chiffre hasardeux, arbitraire et « dépourvu du moindre sens économique », selon son inventeur lui-même, Guy Abeille, qui a confessé l’avoir bricolé en quelques secondes sur un coin de table… C’est Hayek qui dès 1960 fixe le programme néolibéral : déréglementer, privatiser, tailler dans les budgets de sécurité sociale, endiguer la protection des chômeurs, juguler les aides au logement, réduire l’influence des syndicats (Serge Halimi, Le grand bond en arrière, p.201). Le néolibéralisme n’a pas été très regardant sur les formes politiques chargées d’appliquer ce programme : de l’arrogance bornée de Reagan au brutal cynisme de classe de Thatcher, de l’autoritarisme gaullien de Pompidou au fascisme ordinaire de Pinochet en passant par toutes les couleurs de la socialdémocratie, Blair, Schröder, Delors, Gonzalès… sans parler de Clinton dont on oublie toujours qu’il fut un des principaux instruments de la revanche des possédants, supprimant, par exemple, l’aide fédérale aux pauvres en 1996 (Serge Halimi, o.c., p.278). La pandémie libérale va vite gagner la France. Le compromis de 1945 n’a pas supprimé le capitalisme mais mis en œuvre le principe de la régulation comme une sorte de frein aux appétits des intérêts privés. La libéralisation va mettre en place des mesures de dérégulation (ou déréglementation) fondées sur le dogme de la concurrence qui « pure et parfaite » ou « libre et non faussée », comme ils disent, doit spontanément s’autoréguler et, comme on le constate tous les jours, faire le bonheur de l’humanité. L’offensive s’est bien enclenchée dès les années 60, les libéraux lançant le thème inépuisable de la « réforme » laquelle, on le sait bien, n’est qu’une contre réforme. Les gaullistes avec Pompidou se convertissent à la sacrosainte concurrence (et son totem, la compétitivité). De Gaulle et ce qu’il appelait « l’ardente obligation du Plan » est désavoué. C’est le règne des experts libéraux qui commence : on les nommait alors technocrates. Un certain Pierre Massé en est le précurseur (Michel Margairaz et Danielle Tartakowsky, L’Etat détricoté. De la Résistance à la République en marche, Editions du Détour, 2018). On ne va plus jurer que par la légitimation du profit et de l’économie de marché (ce qui n’est que du jargon pour ne pas dire capitalisme). Le rapport Nora, en 1967, officialise la notion de rentabilité des entreprises publiques et leur autonomie de gestion. Arrive 1981…


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