Nouvelles N° 2311

Page 1

Jeudi 13 juin 2019 - N° 2311 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

GILETS JAUNES :

Retour sur une mobilisation inédite P.4-5

CONTRE LA PRIVATISATION D’ADP

GRÈVE DANS L’ÉDUCATION LE 17 JUIN

DU 28 AU 30 JUIN À SAINTPIERRE D’AURILLAC

Faisons décoller le référendum

Blanquer doit mieux faire

Festival des Fifres de Garonne

P.2

P.3

P.8


ACTUALITÉ JUSTICE

SANTÉ

Relaxe pour Segundo Cimbron

Urgence pour les urgences

Le maire de St-Yzans-de-Médoc a été relaxé le 27 mai après l’audience qui avait réuni ses nombreux soutiens (lire nos précédentes éditions). Il y était accusé de « provocation directe non suivie d’effet à un attroupement armé ».

17 JUIN

Commémoration de l’appel de Charles Tillon en 1940 L’ANACR, l’ANCAC, l’ARAC, la FNDIRP, l’association du souvenir des fusillés de Souge, l’association gradignanaise pour la mémoire de la Déportation, la Fédération de la Gironde du Parti communiste français et l’Union départementale CGT de la Gironde, commémoreront l’appel à la résistance contre l’occupant nazi que lança Charles Tillon le 17 juin 1940 depuis le moulin du Moulineau à Gradignan. La cérémonie, sur le lieu même où était hébergé clandestinement Charles Tillon, se tiendra le lundi 17 juin 2019, à 18 heures, au parc municipal René-Canivenc, 53, rue du Moulineau, à Gradignan.

L'UL CGT BORDEAUX CENTRE ET L' UNIVERSITÉ POPULAIRE DE BORDEAUX PRÉSENTENT

toxication Atelier de dégsin bois de la lan ue de

JEUDI 20 JUIN 2019 DE 19H À 21H 30 À LA BOURSE DU TRAVAIL 44 COURS ARISTIDE BRIAND 33000 BORDEAUX

ENTRÉE PRIX LIBRE ACCUEIL À PARTIR DE 18H30

L’Université Populaire de Bordeaux et l’UL CGT Bordeaux Centre propose un atelier de désintox en grand format : « Comme une drogue qui nous empêche de voir clair, la langue de bois occulte, minimise, travestit souvent les réalités que nous vivons. Il devient alors nécessaire de se désintoxiquer des mots du pouvoir et de se réapproprier nos réalités en les nommant. On vous assure qu’on en ressort chamboulé et qu’on tourne désormais trois fois la langue dans notre bouche avant de s’exprimer ! Venez avec vos mots et vos maux ! » À la Bourse du Travail, 44 cours Aristide Briand 33000 Bordeaux, le jeudi 20 juin : début de l’atelier à 19h, pause apéritive conviviale, fin à 21h45. Entrée prix libre.

SNCF

Les cheminots ont défilé en masse pour le service public

Le 4 juin, 15 000 cheminots (selon la CGT) ont défilé dans les rues de Paris, contre la casse du service public SNCF (sur notre photo, ceux de la région). En colère contre la souffrance au travail qui gagne les agents de tous les collèges et de tous les secteurs, ils dénoncent, aussi, les conséquences d’une réforme ferroviaire « mal préparée », imposée à coups d’ordonnances il y a tout juste un an. À l’appel de la CGT, de l’Unsa, de SUD et de la CFDT, ils ont réussi leur pari de mobiliser massivement. Démissions et ruptures conventionnelles en cascades, mobilités forcées, perte du sens du travail, isolement… les cheminots souffrent des réorganisations à la chaîne imposées par une direction obsédée par la réduction du « coût du travail » alors que se profile l’ouverture à la concurrence généralisée. Les salariés de la RATP et des cheminots belges et allemands les ont rejoints, en solidarité. Le 20 juin, la CGT appelle à un rassemblement au ministère des Transports pour le maintien du « train primeur », pour le développement du fret SNCF et contre le tout camion. Ce train amène chaque jour plus de mille tonnes de primeurs de Perpignan au grand marché francilien de Rungis. Il devrait être arrêté d’ici au 15 juillet. À sa place, les marchandises seront acheminées par camions, au nombre de 25 000 par an. « Contrairement aux annonces, la ligne va très certainement fermer à la fin du mois, le gouvernement a menti et n’assume pas », a déclaré Thomas Portes, responsable du collectif des cheminots au PCF lors d’une réunion avec Laurent Brun, secrétaire général de la CGT cheminots, l’élu de Paris et extête de liste PCF aux européennes, Ian Brossat, Mathilde Panot, députée LFI, ou encore Sandra Regol, porte-parole d’EELV. 2 • Les Nouvelles 13 juin 2019

Alors que le mécontentement gagne tous les services hospitaliers publics, en grève mardi, à l’appel d’une intersyndicale CGT, FO et SUD, la ministre de la Santé n’a pas daigné recevoir la délégation des soignants et urgentistes venus de toute la France pour la rencontrer. Les députés communistes, dans l’action avec les personnels en grève, dénoncent également cette politique de la chaise vide alors que partout les personnels font état d’un épuisement général. Rassemblés mardi devant le ministère de la Santé, les personnels hospitaliers espéraient un geste d’Agnès Buzyn. Une rencontre, en face-à-face, au moins, avec leurs organisations syndicales et le collectif Inter-Urgences, ce qui depuis le début du conflit, il y a quatre mois, ne s’est jamais produit. Comme le jeudi précédent, pour les urgentistes, non seulement la ministre était absente mais aucune des revendications des soignants n’a été satisfaite, juste une petite concession, sans certitude d’ailleurs, est envisagée sur le montant d’une prime de risque pour les agents des urgences. Le gouvernement promettait 90 euros, ce devrait être un peu plus. « La ministre veut nous diviser. Pour les uns, c’est la prime de risque, pour les autres, la prime de pratiques avancées, enfin pour d’autres encore, c’est une prime de

coopération », déplorait le responsable du syndicat SUD, à sa sortie du ministère. Déception également partagée par la CGT et Force ouvrière. « Rien contre l’indigence salariale », a commenté FO, rappelant qu’en matière de salaire infirmier la France se place au 26e rang sur les 29 pays de l’OCDE. La CGT, qui demande l’organisation d’un « Grenelle sur les effectifs » qui concerneraient tous les secteurs : hôpitaux, Ehpad, psychiatrie et soins à domicile, a également déploré « qu’aucune réponse tangible n’ait été apportée à (sa) demande d’un moratoire contre les fermetures de lits hospitaliers ». Aux manifestants, Alain Bruneel, député communiste du Nord, explique qu’à deux reprises une question à la ministre de la santé a été posée par son groupe GRD et que par deux fois elle était absente. « Elle n’écoute pas, constate le député. Mon collègue Jean-Paul Lecocq va à nouveau poser une question. Parce que Madame la ministre vous présentez un plan pour 2022 mais qu’est-ce qu’on fait en 2019 ? Qu’est-ce que vous avez fait en 2018 ? Il manque de personnel, il manque de moyens et vous n’écoutez pas ! La santé n’est pas une marchandise. Nous avons lancé une proposition de loi qui a pour but, notamment, un moratoire pour arrêter les fermetures de lits, les fermetures de services et de maternité. Ce moratoire est en ligne. Macron,

au lendemain du grand débat a dit : “s’il y a un million de signatures, je suis prêt à étudier les propositions au sein de l’Assemblée nationale”, alors on dit chiche ! (à signer sur le site www. urgencesante.org) » Le matin sur Sud radio, Fabien Roussel, député et secrétaire national du PCF, rappelait également que ce dossier des services d’urgence, s’il était compliqué, était connu de tous ceux qui font le tour des hôpitaux pour écouter les personnels soignants, comme le font les parlementaires communistes depuis un an. « Ça fait des années que ça dure, il y a eu des centaines de milliers de lits fermés dans les services hospitaliers, ce qui fait que les services d’urgence sont aujourd’hui engorgés. On peut passer plus de dix heures sur un brancard en attendant que des lits se libèrent dans le service où la personne doit être hospitalisée. Ça devient insupportable : on parle de la vie de nos concitoyens ! Je le dis à la sinistre ministre de la santé : il va y avoir des morts. Je crains qu’il y ait une canicule cet été, qu’il y ait des victimes à cause de ce manque de personnel et ce manque de lits dans nos hôpitaux publics. La situation est critique. » Le député a rappelé qu’il manquait des lits, 10 000 personnels soignants dans les services d’urgence. C.D.

MOBILISATION

Aéroports de Paris : un service public national

Un ouvrage récent révèle que la volonté de Macron de privatiser les Aéroports de Paris (ADP) n’est pas nouvelle mais a suscité une très large désapprobation chez les parlementaires, de droite comme de gauche. Un référendum d’initiative partagée est lancé, il faudra collecter 4,7 millions de signatures dans les 9 mois à venir. Le PCF se lance dans la bataille avec un premier événement le 19 juin à la Bourse du Travail de Saint-Denis. Macron tient particulièrement à son projet de privatiser les Aéroports de Paris (ADP) – Roissy-Charles-deGaulle/Orly et Le Bourget – où l’État reste actionnaire à 50,6 %. Il est vrai qu’il avait déjà suivi la privatisation des aéroports de Lyon, de Toulouse et de Nice. Et il avait avancé l’idée de privatiser ADP, alors qu’il était ministre de

l’Économie, à deux reprises, en 2014 et 2015.C’est ce que nous apprend un ouvrage récent de l’ancien secrétaire d’État (PS) aux Transports. À l’Élysée, le Président de la République a fait suivre ce dossier par son secrétaire général et par l’ancien trésorier d’En Marche. Pourtant ce projet a suscité une très large désapprobation. Au point que 248 parlementaires de droite et de gauche, en avril dernier, dont les élus communistes, ont demandé la tenue d’un référendum d’initiative partagée (RIP) pour faire reconnaître le caractère de « service public national » des aéroports parisiens. Le PCF avait dénoncé cette privatisation d’ADP, qualifiée d’ « erreur politique, stratégique et économique portant préjudice à toute la Nation ». Le 9 mai, le Conseil constitutionnel a admis la recevabilité de ce référen-

dum. C’est une claque magistrale pour le chef de l’État et « une décision favorable à la démocratie, s’était félicité le groupe communiste. (Elle) donne au peuple souverain toute la place qu’il mérite. » Peu après la décision du Conseil constitutionnel, la Cour des comptes a émis des réserves sur l’utilisation des sommes dégagées par une privatisation… ADP est ce qu’on appelle un actif stratégique : 100 millions de passagers par an, des rentrées d’argent pour la collectivité (173 millions d’euros l’an dernier), des moyens technologiques appréciés, une activité commerciale importante, des terrains et une réserve foncière… Le mensuel Le Monde diplomatique montre comment sont à la manœuvre divers réseaux, ceux de la Caisse des dépôts (proches de Macron), ceux de la République en marche (inféodés à Macron), le fonds Ardian (ami de Macron)… Il y a comme un fumet de conflit d’intérêt… Le référendum doit faire obstacle à cette braderie. La bataille est lancée. Autrement dit la collecte des 4,7 millions de signatures nécessaires dans un délai de neuf mois. Avec l’appui de ses forces militantes, le PCF entend y prendre toute sa part. G. S.


ACTUALITÉ

Editorial

ÉDUCATION : APPEL UNITAIRE À LA GRÈVE LE 17 JUIN

Blanquer doit mieux faire ! Les syndicats de la FSU, de la CGT, de SUD, de la CFE-CGC dans le secteur de l’Éducation (public, privé, agricole…), la CNT mais aussi le mouvement des Stylos rouges, La Chaîne des bahuts ou encore le collectif Ensemble pour l’Éducation en Gironde appelaient à une grève le 17 juin, date de la première épreuve du baccalauréat, la philosophie, et de l’épreuve anticipée du bac de Français. Ce serait du jamais vu, ou presque, qui en dit long sur l’exaspération des enseignants. Ceux-ci demandaient à être reçus et enfin écoutés du ministre Blanquer. « Que ce soit du côté des parents d’élèves ou des enseignants, l’inquiétude et la colère sont grandes devant les réformes du lycée et du baccalauréat, de la voie professionnelle, la loi dite de la “confiance” et l’ensemble des transformations du système éducatif imposées par le Ministre. Devant le mal-être croissant des personnels, paupérisés et toujours en proie à l’austérité salariale, mis devant de graves difficultés professionnelles, le ministre n’a jusque-là répondu que par le refus de toute discussion. Pire, des collègues faisant part de leurs critiques ont été victimes de rappels à l’ordre et de mesures d’intimidation ; les pressions et les méthodes de gestion autoritaires se développent. (…) Les inégalités d’implantation des enseignements de spécialité et des options de la réforme des lycées, les difficultés d’emploi du temps, le rythme effréné des évaluations, un baccalauréat à valeur locale, les familles de métiers et la promotion du tout apprentissage en voie profes-

sionnelle, jusqu’aux incidents récents avec Parcoursup, les sureffectifs des classes et les suppressions de postes en collège : tout concourt à accroître les inégalités ». Pour les enseignants, si le ministre persiste dans son refus de discussions rapides, il portera la responsabilité d’une perturbation dans le déroulement des épreuves du Bac. Lycéen-ne-s solidaires

« Nous partageons le même attachement que vous à cette école de la solidarité, celle qui sauve, qui émancipe et à laquelle nous devons tant, a déclaré l’UNL, syndicat de lycéen. Nous partageons le même désespoir : les classes à 40 élèves, le manque flagrant de moyens et de matériel qui contribue à alimenter cette ambiance délétère au sein de nos lycées ». Les lycéens rappellent qu’eux aussi se sont mobilisés et que le gouvernement n’a pas bougé, ils considèrent donc qu’il

faut des actions plus radicales pour « les faire descendre de leur tout d’ivoire ». « Si nous nous rendrons au lieu, à la date et à l’heure indiqués par nos convocations aux épreuves du baccalauréat, professeurs, professeures, vous avez tout notre soutien, car votre combat est juste, l’avenir de l’Éducation nationale en dépend ». Du côté de la Rive droite, à Bordeaux, le collectif Ensemble pour l’Éducation 33 continue à mobiliser. « Grâce à notre mobilisation, Blanquer a bougé sur quelques lignes… Mais son projet reste le même de la maternelle à l’université », affirme le collectif sur les réseaux sociaux, dénonçant la mise en concurrence des enfants, des enseignant-e-s et des établissements avec les évaluations, la sélection et l’exclusion avec la réforme du bac et ParcourSup, le tri social avec les jardins d’enfants face aux écoles maternelles et les écoles internationales face aux écoles du socle, la casse du métier (formation au rabais, précarisation…) et la mise sous contrôle des enseignant-e-s. Sur l’autre rive à Bacalan, enseignant-e-s, parents d’élèves et associations des 4 écoles se retrouvaient, mardi 11 juin, à l’école Charles Martin dès 18h pour une « nuit des écoles » visant à informer l’ensemble des parents de leur mécontentement et à faire savoir aux pouvoirs publics que la communauté éducative est toujours mobilisée. Le texte du projet de loi, amendé par le Sénat, a renforcé les inquiétudes et les oppositions. Il devait être soumis à une commission mixte Sénat-Assemblée ce jeudi 13 juin. Christelle Danglot

LGBT

50 ans après Stonewall, le combat continue L’été approche, et avec lui les Marches des fiertés en France (anciennement appelées Gay Pride). On en dénombre cette année une trentaine partout dans notre pays. Ces marches ne sont pas que festives, elles sont avant tout revendicatives et des souvenirs vivants de la lutte pour les droits LGBTI+ partout dans le monde. À Bordeaux, le rendez-vous est fixé le dimanche 16 juin à partir de 14h, allée de Serr (Bordeaux rive droite). Les marches des fiertés commémorent, notamment, les manifestations d’ampleur qui ont eu lieu après une descente de police dans un bar gay de New-York le 28 juin 1969. Voulant faire face à ces agressions régulières et institutionnalisées, ces émeutes, portées notamment par des personnes transgenres racisées, sont

considérées comme le moment initial de la lutte pour l’inclusion des personnes LGBTI+ dans nos sociétés. À l’instar des mouvements féministes et antiracistes, par exemple, le mouvement LGBTI+ est issu de luttes pour faire accepter et considèrer chaque être humain pour ce qu’il est. Le rapport 2019 de l’association SOS Homophobie est sans appel : les actes discriminatoires sont en hausse, plus intenses et violents qu’auparavant. « Cette hausse de la violence doit nous interroger, alors même que le mouvement LGBTI+ n’a jamais été autant visible, aussi bien médiatiquement que politiquement. Cela est révélateur de profonds fossés entre nos concitoyenne-s, que des lois anti-discrimination seules ne peuvent pas combler sans les moyens de sensibilisation et de prévention adéquats, interpelle Gabriel Laumosne, responsable national du PCF pour les droits des personnes

LGBTI+. Beaucoup de citoyen-ne-s se sentent déconsidéré-e-s, dans une société qui ne leur accorde pas les mêmes droits que les autres. Au premier plan cette année avec la révision des lois bioéthiques, nous militons de longue date pour l’ouverture de la PMA à toutes les femmes et personnes trans. (…) Nous militons donc pour changer la loi qui ne reconnaît pas aujourd’hui les familles françaises dans leur diversité ». Il y a de nouveaux droits à acquérir pour arrêter la discrimination d’État et garantir l’intégrité physique de chaque citoyen-ne. L’assouplissement des conditions de changement d’état-civil pour les personnes trans ou encore l’arrêt des mutilations des enfants intersexes, soumis à des opérations chirurgicales et/ou des traitement hormonaux sans leur consentement éclairé et sans nécessité de santé, sont notamment revendiqués.

S’engager pour un projet transformateur construit avec les citoyens Depuis le résultat des élections européennes, le sujet principal des médias est le faible score de la « droite traditionnelle » et ses conséquences pour demain. Quelle belle offre de réflexion dans une France qui, majoritairement, rejette la politique d’Emmanuel Macron. Lui qui a vidé le PS et qui maintenant vide la droite pour assurer et assumer la politique des intérêts de la finance. Quelle perspective, dans ces conditions, pour une majorité de citoyens mécontents mais en manque d’unité, de solidarité collective, et aussi peu représentés ? Les problèmes des salariés, des artisans, des paysans ne sont-ils pas au fond, les mêmes dans tous les secteurs ? Gilets jaunes, SNCF, hôpitaux, services publics, retraités, culture, agriculture… La politique de Macron touche toute la société avec les mêmes conséquences pour tous ! L’augmentation du SMIC, des retraites, l’amélioration des services publics en général n’est-elle pas l’affaire de tous ? Comprendre, soutenir, s’engager pour des luttes communes pour un bien commun, ne doit-il pas être à l’ordre du jour ? Le mouvement social ne doit-il pas se poser ces questions ? Comment construire un rapport de force social qui s’appuie sur un relai politique pour éviter d’énièmes désillusions, le sentiment d’être toujours trompé nourrissant le « tous pourris » ? Comment allons-nous régler ce qui a fait dire à Ian BROSSAT qu’il avait mal au bras à force de tendre la main ? Il faudra aller bien au-delà des nouvelles bonnes intentions qui se manifestent ! Ne faisons pas croire aux gens que l’on va gravir une montagne de glace avec des baskets ! Tout ce qui sera délégataire ne réussira pas. Nous en faisons l’expérience depuis de nombreuses années. C’est donc vers un réel projet transformateur qu’il faut s’engager ; le faire avec détermination et constance en construisant ce projet avec les citoyens. Le système que nous connaissons ne partage pas. Pour le battre, le faire reculer, pas de fausse piste ou de raccourci immédiat. Il faut construire un rapport de force, des courants d’opinion, avec les citoyens. Être contre la politique de Macron ne fait ni une perspective, ni un rassemblement pour imposer d’autres choix. Il faut des propositions s’attaquant au pouvoir de l’argent portées par une majorité de citoyens. Cet engagement, le PCF y contribue avec les forces dont il dispose. Elles doivent grandir pour être réellement utiles pour construire ce grand mouvement auquel aspire une majorité de notre peuple.

Pierre Vignau membre de l’exécutif du PCF 33

Les Nouvelles 13 juin 2019 • 3


GILETS JAUNES : RETOUR SUR DANS LE RÉTRO

APRÈS L’ACTE 30

Les dates principales

Où en est le mouvement des Gilets Jaunes ? Samedi 8 juin, le mouvement des Gilets Jaunes signait son 30e acte. Une mobilisation inédite qui a rythmé et incontestablement marqué la vie politique depuis le mois de novembre 2018, faisant ponctuellement reculer le pouvoir. Les élections européennes pouvaient être considérées comme un test d’impact du mouvement sur la société française. Le résultat a été très décevant. Où en est ce mouvement ? Comment peut-il finir ? Qu’a-t-il fait bouger ? Les Nouvelles proposent quelques éléments de balayage.

29 mai 2018. Priscilla Ludosky, représentante en produits cosmé-

tiques, lance une pétition en ligne pour réclamer une baisse des prix des carburants (plus de 1 million de signatures).

Septembre 2018. Le gouvernement Philippe annonce une aug-

mentation de 11,5 % de la TICPE au 1er janvier 2019, ignorant les avertissements de la Commission nationale du débat public, sur l’acceptabilité de la hausse de la taxe carbone, qu’elle juge pénalisante pour « les plus dépendants aux énergies fossiles ». 10 octobre. Deux chauffeurs routiers de Seine & Marne (Eric Drouet

et Bruno Lefèvre) lancent un appel sur FB au « blocage national contre la hausse des carburants ». 24 octobre. Ghislain Coutard, technicien de maintenance à Nar-

bonne, lance l’idée sur FB du « gilet jaune » comme symbole de contestation.

ENQUÊTES

Mais qui sont les Gilets Jaunes ?

L’interrogation aura été présente tout au long de la vie du mouvement des Gilets Jaunes. De nomsur Youtube une vidéo « coup de gueule » qui sera visionnée plus de breux sociologues Se sont penchés 6 millions de fois. sur le sujet et ont livrés leurs résul9 novembre. E. Macron se fait chahuter par des gilets jaunes lors tats d’enquête. N’en doud’un déplacement dans la Somme. tons pas, d’autres études Premiers résultats de l’enquête Gilets Jaunes nous seront proposées (équipe questionnaires), réalisée auprès de 166 personnes 17 novembre. Premières manifestations nationales pouretdénoncer les 24 novembre 1 décembre. ultérieurement. « la vie chère » et « l’absence d’écoute ». Répartition des personnes interviewées selon 27 octobre. Jacline Mouraud, hypno thérapeute bretonne, poste

Les classes d’âge les plus mobilisées sont les 35-49 ans (28 %), puis les 50-64 ans (27 %) et les 25-34 ans. Les 18-24 ans représentent 6 % des participants ; les plus de 65 ans, 17 %.

er

leur catégorie socio-professionelle (en %)

24 novembre. Deuxième acte. Les GJ, autorisés à manifester sur

D’une certaine défiance Ensemble des Gillets Jaunes le Champ de Mars, préfèrent investir les Champs Elysées ; premiers Parmi les actifs chez les Gillets Jaunes liminaire à l’égard de cet heurts avec les forces de l’ordre. « OVNI », puis à une cerRappel de la part dans la population active française en 2017 taine empathie, les obserDeux porte-paroles (Eric Drouet et Priscilla Ludosky) sont reçus dans vateurs, les organisations la semaine par François de Rugy qui ne les convainc pas d’abandonner 1,3 Agriculteurs politiques et syndicales en 1,6 et Eric Drouet appelle à une nouvelle journée deetrassemblement. 1,8 exploitants tête, n’auront eu de cesse Artisans, 10,5 d’essayer de répondre à 6,5 Macron lance une grande consultation de troiscommerçants, mois 14 cette question. chefs d’entreprise 1er décembre : La CGT appelle à une manifestation interprofessionEmployés Un33,3 collectif de cher27,2 44,7 nelle pour l’augmentation du smic et des minima sociaux en souhaitant cheurs (1) s’est intéressé 14,4 Ouvriers une convergence avec les GJ. 20,8 au mouvement dès fin 19,3 novembre 2018. Ils nous Professions 9,8 Montée en puissance des violences dans plusieurs villes dont Paris 25,7disent : intermédiaires 13,2 et Bordeaux. « S’ il n’y a pas de porCadres et professions 5,2 18 intellectuelles trait type des manifestants, 5 décembre : L’Elysée annonce l’annulation de lasupérieures hausse du prix7 des puisqu’une des caractécarburants prévue au 1er janvier 2019. 25,5 Inactifs ristiques du mouvement 10 décembre : E. Macron s’exprime à la télévision. Sans changer est sa diversité, les “gilets de cap, il annonce de nouvelles mesures pour la hausse du pouvoir jaunes” sont d’abord des personnes qui d’achat : prime d’activité revalorisée de 80 euros pour une partie des travaillent (ou, retraités, ont travaillé), travailleurs au Smic, les retraités touchant moins de 2 000 euros par âgées de 45 ans en moyenne, apparmois seront exemptés de la hausse de la CSG en 2019. Mais il ne tenant aux classes populaires ou à la revient pas sur la réforme de l’ISF. “petite” classe moyenne. xx

Les hommes (54 %) sont un peu plus nombreux que les femmes (45 %). Cependant, la forte proportion de

femmes, appartenant souvent aux classes populaires, une catégorie sociale traditionnellement peu mobilisée politiquement, est un fait notable. Pour 47% des répondants, le mouvement des “gilets jaunes” constitue leur première mobilisation. Seuls 44 % ont déjà participé à une grève ». Le 14 mai, organisations syndicales et Gilets Jaunes de la rive droite organisaient une rencontre citoyenne à Ambarès. Sur les 120 personnes présentes, 100 répondaient à un questionnaire d’où il ressortait que 44 % étaient des femmes, 50 % des salariés, 23 % des privés d’emploi, 8 % des autoentrepreneurs, 8 % des artisans et 3 % chefs d’entreprise. La répartition par âges n’était pas éloignée de celle citée précédemment. Une grande diversité donc, qui explique pour une partie la difficulté des convergences. (1) CF. site laurent-mucchielli.org

Elles sont traduites dans la loi du 24 décembre 2018 portant « mesures d’urgence économiques et sociales ». Évaluées à 10,3 milliards d’euros, ces mesures doivent être financées à hauteur de 4 milliards par un plan d’économies, une taxe sur les « géants du Web », une réduction de la baisse de l’impôt sur les sociétés et la limitation de la niche Copé. Pour le reliquat de 6,3 milliards d’euros, RÉPARTITION il est décidé de laisser filer le déficit budgétaire de 2,8 % à 3,2 %. DES VICTIMES

GILETS JAUNES ET SYNDICATS

Questions à Pierre, militant CGT, impliqué dans le mouvement

14 décembre : Vingt-quatre photographes et journalistes déposent

593 pour manifestant-e-s plainte pour violences policières, dont huit violences avec arme. 41 mineur-e-s et

lycéen-ne-s

23 mars 2019 : Geneviève Legay, militante est victime 27 d’ATTAC, passant-e-s

d’une violente charge policière.

102 journalistes 32 médics

11 avril : Promulgation de la loi liberticide « visant à renforcer et garantir

le maintien de l’ordre public lors des manifestations ».

795 signalements

décès 25 avril : E. Macron annonce en conférence de presse une1286 baisse blessures à la tête

de l’impôt sur le revenu et la réindexation des petites retraites sur 24 éborgné-e-s l’inflation. 5 mains arrachées 26 mai : Élections européennes ; les deux listes issues du mouvement

ont très faiblement mobilisé : 0,54 % pour Alliance jaune menée par Francis Lalanne, 0,01 % pour Evolution citoyenne, avec à sa tête Christophe Chalençon. Il semble que les votes se sont surtout portés sur le RN (44 % selon Ifop) et, pour le reste, éparpillés entre abstention et vote blanc pour l’essentiel et peu d’autres listes (Insoumis, UPR, EELV). 4 • Les Nouvelles 13 juin 2019

Les Nouvelles. Pourquoi t’es-tu impliqué dans ce mouvement ? Pierre. Depuis très longtemps je participe à tous les mouvements qui touchent aux conditions des travail-

leurs, retraités, chômeurs et aux conditions de vie. Avec le mouvement des gilets jaunes, ce que nous attendions depuis longtemps, semblait se dessiner. J’ai pu participer ponctuellement aux premiers blocages mi-novembre.

Dans le même temps des gilets jaunes rive droite se sont retrouvés au rond-point de Sainte Eulalie et ont commencé à monter une cabane dans la deuxième quinzaine de novembre. Naturellement je me suis rendu sur les lieux pour voir comment tout cela s’organisait et comment je pourrais y trouver ma place. J’ai vite constaté que ce mouvement se voulait apolitique et qu’il était hors de question de montrer ses appartenances. Parmi les gilets jaunes certains tenaient des propos que je n’étais pas habitué à entendre entre camarades. Un peu dépité je rentre chez moi en pensant que cela ne sera pas possible de partager avec eux. Ce n’est que mi-décembre, voyant l’ampleur du mouvement dans les rues le samedi que je décide de revenir vers


R UNE MOBILISATION INÉDITE le rond-point de Sainte Eulalie et y constate un changement de mentalité. Des réunions sont organisées. Une volonté de se structurer se met en place. Je décide de prendre ma part en rédigeant le premier tract mi-décembre. À partir de ce moment-là j’écrirai, avec l’aide de quelques gilets jaunes, un tract chaque semaine jusqu’à fin mai sans mettre en avant mon engagement syndical et politique. À ce jour plus de 25 000 tracts ont été distribués à partir des ronds-points rive Droite et dans les manifs le samedi à Bordeaux. Les Nouvelles. Parle-nous du rond-point de La Garosse… Pierre. Le rond-point de La Garrosse s’est structuré pendant les blocages du péage de Virsac et contre la grande distribution en bloquant le Géant Casino de Saint-André de Cubzac. Saint Eulalie comme tous les ronds-points occupés de France, ce ne sont pas moins d’une centaine de personnes présentes chaque jour et parfois plus de 200 personnes qui manifestent le week-end. Dans la deuxième quinzaine de décembre je commence à me rendre sur les différents ronds-points pour recueillir les revendications et observer la façon dont ils s’organisent afin de retranscrire ce qui s’y passe dans les tracts que je distribue dans les manifs à Bordeaux.

de la cabane en donnant du matériel. Les Nouvelles. Qu’est-ce que le mouvement a fait avancer selon toi ? Pierre. Les personnes qui jusquelà étaient invisibles aux yeux de la société, sont devenues visibles à travers les médias. Des citoyens qui ne s’intéressaient pas à la politique ont pris conscience de la nécessité de s’impliquer pour défendre leurs conditions de vie, en comprenant que personne ne le ferait pour eux. Les syndicats ont été, à mes yeux, absents de ce mouvement, mis à part les syndiqués de base et, à ma connaissance, quelques UL comme la CGT Bordeaux Nord et la maison des syndicats de Bassens (qui a participé, avec des gilets jaunes, à la création de l’association ASSIST-VC). Les syndicats dans l’ensemble n’ont pas montré une volonté claire de s’associer aux gilets jaunes. Les Nouvelles. Comment vois-tu la suite ? Pierre. Aujourd’hui le mouvement est comme un iceberg avec une partie visible représentée par les 15 000 personnes des manifs de samedi dernier sur toute la France, celles qu’on appelle les irréductibles. Il y a toujours ces 60 à

70 % des Français qui soutiennent ce PCF mouvement car ils constatent que rien n’a changé pour eux, sinon à la marge. Il y a bien sur tous ceux qui sont rentrés chez eux amers et que l’on ne Les sénateurs et députés communistes ont régulièrement été à la voit plus ni sur les ronds-points ni rencontre des « Gilets Jaunes » et de la population sur les marchés. Les dans les manifestations, mais qui sont 10 grandes propositions qui en sont ressorties restent d’actualité ; une susceptibles de se remobiliser. sorte de feuille de route. Le mouvement est en recherche de structuration. Les groupes girondins et nationaux sont en lien permanent Pour une vie digne et épanouie et continuent à communiquer entre eux. La solidarité reste vivante. Par • Hausser le Smic (20%), augmenter les salaires et les minima sociaux. exemple, la tempête Miguel a détruit Contraindre les entreprises à l’égalité professionnelle femmes-hommes. la cabane du rond-point de SaintPorter les retraites à 1 400 euros nets minimum. André-de-Cubzac. Dans les heures qui ont suivi, les gilets jaunes de • Organiser un plan de lutte contre l’exclusion et la grande pauvreté. Sainte Eulalie, Blaye, Montendre, et Rembourser les soins à 100%, indexer les retraites sur le salaire moyen. d’ailleurs sont venus en renfort pour la reconstruire. Pour la relance et pour l’égalité Premiers résultats de l’enquête Jaunes Contrairement à ce que Gilets certains (équipe questionnaires), réalisée auprès de 166 personnes • Lancer un grand plan d’urgence pour la reconstruction des services médias voudraient faire croire, décembre. les 24 novembre et 1 nous publics le mouvement n’est pas mort, même s’ilRépartition marque des unepersonnes certaine interviewées pause qui selon leur catégorie socio-professionelle (en %) • Nationaliser une grande banque privée et créer un pôle financier peut paraître normale après plus de public au service de l’emploi, la renaissance industrielle et la transition sixEnsemble mois dedes mobilisation. Le prochain Gillets Jaunes écologique. rendez-vous estchez prévu 22 juin pour Parmi les actifs les le Gillets Jaunes unRappel blocage national etlalepopulation 6 juillet pour de la part dans Pour la planète et le climat française en 2017 laactive reprise des ronds-points. La colère gronde toujours. • Prioriser les transports collectifs publics, avec extension de la gratuité pour les transports locaux. Doubler la part du fret ferroviaire. 1,3 Agriculteurs 1,6 1,8 recueillis par et exploitants Propos • Rénover énergétiquement un million de logements et les bâtiments Artisans, Jean-Jacques Bordes 10,5 6,5 publics pour lutter contre le dérèglement climatique. commerçants, 14

10 Propositions pour la France

er

xx

chefs d’entreprise

33,3Pour la justice 27,2 44,7

Employés

Les Nouvelles. D’où viennent ceux qui s’y sont retrouvés ?

14,4 20,8 19,3

Ouvriers

Pierre. Dans les ronds-points, à ce moment-là, on observe déjà une forte population de retraités, de personnes sans emploi ou précaires, de mères au foyer. À Saint-André on observe également la présence d’agriculteurs qui prêtent mains forte à la construction

Professions intermédiaires Cadres et professions intellectuelles supérieures Inactifs

9,8 13,2 5,2 7

25,7

fiscale

• Supprimer la TVA sur les produits de 1ère nécessité, rendre l’impôt plus juste et progressif. • Rétablir l’ISF, taxer les dividendes, éradiquer la fraude fiscale. Supprimer le CICE et réorienter cet argent vers les PME et TPE. Pour une République d’intervention citoyenne

18 25,5

• Rendre le pouvoir au Parlement contre la monarchie présidentielle. Instaurer un référendum d’initiative populaire. Mettre en place des pouvoirs décisionnels des salarié-es à l’entreprise.

SIX MOIS DE GILETS JAUNES

Pour en finir avec l’austérité européenne

Et pendant ce temps-là…

• Sortir du pacte budgétaire européen : priorité aux dépenses sociales et écologiques

Le mouvement des Gilets Jaunes a occupé l’espace médiatique au point de faire presque oublier que le pouvoir est toujours confronté à un front des luttes qui conteste sa politique libérale. Ça craque par tous les bouts. Qu’on en juge par cette liste non exhaustive : Novembre 2018. 12 novembre : grève des enseignants ; 15 novembre : mobilisation des personnels de santé à Libourne,… et aux urgences de La Réole ; Colère à Pôle Emploi et journée nationale de grève. Décembre. 18 décembre : mobilisation nationale des personnels de Sécurité Sociale ; Mouvement des « stylos rouges », lancé par des enseignants pour la revalorisation des métiers, le respect des élèves et des personnels. Janvier 2019. Mobilisation à l’AIA pour le pouvoir d’achat ; 15 janvier : les personnels de justice dans la rue contre la réforme Belloubet ; 31 janvier : manifestation des retraités pour le pouvoir d’achat. Février. 2 février : les « gilets roses », les assistantes maternelles, descendent dans la rue pour protester contre la réforme de leur allocation chômage ; 7 février : le collectif « la Santé, un droit pour tous », manifeste contre

les dépassements d’honoraires ; 12 dans la Fonction publique ; Les grèves février : manifestation des salariés de des services des urgences, débutées la CAF Gironde. mi-mars, s’amplifient ; Mobilisation VIOLENCES POLICIÈRES Mars. 5 mars : nouvelle mobilisation contre la réforme des modes d’accueil dans les centres CAF pour dénoncer de la petite enfance… les conditions de travail ; Samedi 16 mars : 350 000 personnes manifestent partout en France pour le climat ; Ce même samedi où les organisations ASSIST-VC Dans sa dernière livraison RÉPARTITION syndicales mobilisent pour les salaires, à Médiapart (13 mai 2019), DES VICTIMES plus de justice fiscale et la défense des le documentariste David services publics ; 19 mars : journée DUFRESNE titrait : « Six nationale interprofessionnelle en Le 11 mars 2019, à la suite d’une mois d’Allo place Beau593 manifestant-e-s contre-point du « grand débat » 41grave blessure d’un manifestant veau (1) », chronique des mineur-e-s et lycéen-ne-s de Macron ; Moins spectaculaire, (perte d’une main qui l’empêche de violences d’état. Edifiant. passant-e-s rassemblement des parents d’élèves 27reprendre son travail de lamaneur et enseignants du collège Aliénor 102 aujournalistes Port de Bordeaux), ASSIST-VC (1) 32 médics d’Aquitaine pour exiger des postes était créée pour recueillir des fonds Le 30 mai, le Procureur de supplémentaires face à la croissance pour lui financer une prothèse. Les Paris (Remi Heitz) annonce des effectifs scolarisés. Le 30 mars, fonds recueillis à ce jour sont loin que des policiers seront jugés 795 signalements journée nationale d’action dans d’être négligeables 1mais du chemin dans les mois à venir pour décès l’enseignement contre la loi Blanquer. reste encore à parcourir. 286 blessures à la tête des violences « illégitimes » commises pendant les maniAvril. 11 avril : les retraités sont de 24 éborgné-e-s festations des Gilets Jaunes. 5 mains arrachées nouveau dans la rue pour le pouvoir d’achat et une meilleure considéra174 enquêtes ont été ouvertes tion ; Les cheminots bordelais manipar les inspections générales festent contre la nouvelle convention de la police et de la gendarTER et dénoncent la suppression de merie nationale (IGPN et 200 postes en 1 an. IGGN). Parmi elles, 57 ont été achevées et transmises au parquet dont Mai. 1er mai : des cortèges fournis huit « ont justifié l’ouverture d’une (8 à 10 000 personnes à Bordeaux) marqués par les provocations poli- (1) Association de Soutien et de Solidarité aux information judiciaire ». La plupart des dossiers concernés « datent des cières à Paris ; 9 mai : grève unitaire Invalides Suite aux Traumatisme de la Vie Civile

Escalade autoritaire du pouvoir

Solidarité

premières manifestations de novembre et décembre », ce qui laisse augurer une inflation des cas. (1) Allo Place Beauveau : www.davduf.net/alloplacebeauvau

Les Nouvelles 13 juin 2019 • 5


INTERNATIONAL ARMES

La France explose ses ventes

Les montants des contrats ont augmenté de 30 % en 2018, selon un rapport. Alors que se tiendra le Salon international de l’aéronautique et de l’espace au Bourget, du 17 au 23 juin, le ministère français des Armées a rendu public, le 4 juin, au Parlement, un rapport sur ses ventes d’armes. Le gouvernement avait pour obligation de fournir ces données aux députés au plus tard le 1er juin.

La principale information contenue dans ce document d’une centaine de pages est la hausse spectaculaire, en 2018, des exportations d’armes françaises. Elles ont bondi de 30 %, ce qui représente 9,1 milliards d’euros. Les principaux clients se trouvent au Proche et au Moyen-Orient. Cette région du monde, véritable poudrière, représente 50 % des prises de com-

mandes (contrats signés et entrés en vigueur). Elle est toutefois en recul de 10 points par rapport à 2017, souligne le rapport. Avec environ 2,5 milliards d’euros de contrats, le Qatar est le premier client de la France en raison d’un gros contrat de 28 hélicoptères NH90 et d’un autre pour l’achat de 12 avions de chasse Rafale supplémentaires. La Belgique vient en deuxième position grâce à un partenariat de 1,1 milliard d’euros sur des blindés. Mais, sur les dix dernières années, c’est l’Inde qui monte sur la première marche du podium grâce à l’achat de 36 Rafale. L’Arabie saoudite est le troisième client de la France en matière d’armement avec des prises de commandes proches de 1 milliard d’euros en 2018 (dont un contrat de patrouilleurs supérieur à 500 millions), loin devant les Émirats (environ 200 millions). Mais c’est le client le plus controversé en raison de son implication dans la guerre au Yémen, qui a fait des dizaines de milliers de morts depuis 2015, dont de nombreux civils. « Entretenir des

ROYAUME-UNI

Trump accentue son offensive nationale-libérale propos, il s’est livré à un rétropédalage aussi laborieux que peu convaincant. Jeremy Corbyn : « Le NHS, n’est pas à vendre »

Washington veut enrôler Londres après le Brexit pour venir à bout du vieux modèle social européen en visant jusqu’au système public de santé britannique. Les débuts de la célébration du débarquement du 6 juin 1944, à Portsmouth, sur la rive anglaise de la Manche, à laquelle il participait aux côtés d’Emmanuel Macron, de la reine Elizabeth et des représentants des grands pays occidentaux, ont marqué la fin de la visite d’État de trois jours de Donald Trump au RoyaumeUni. Un séjour au cours duquel le président des États-Unis n’aura pas ménagé ses efforts en faveur d’un Brexit « dur » pour faire de Londres un relais privilégié d’un nouvel ordre mondial mieux dominé par Washington et ses multinationales. Trump avait mis cartes sur table dès son arrivée en terre britannique, en affichant ostensiblement son appui aux partisans d’une rupture sans appel avec l’Union européenne (UE) alors qu’est lancée la course à la succession de la première ministre, Theresa May, démissionnaire. Et même de conseiller alors à Londres de « ne pas régler à l’UE l’addition » de son départ. La transformation de la « relation spéciale », déjà 6 • Les Nouvelles 13 juin 2019

très poussée, du Royaume-Uni avec les États-Unis, aura constitué le point d’orgue de cette offensive. Le locataire de la Maison-Blanche a brandi la promesse d’un accord de libre-échange « extraordinaire » aux futures nouvelles autorités britanniques en le présentant comme le moyen d’assurer la prospérité du pays au lendemain du Brexit. Interrogé sur l’extension potentielle de cet accord jusqu’au périmètre du service de santé britannique, il a répondu par l’affirmative. « Tout est sur la table », a-t-il indiqué. Toujours organisé aujourd’hui autour du célèbre NHS (National Health Service), acquis public de l’après-guerre, ce système garantit encore aujourd’hui, malgré les dérégulations thatchériennes ou (et) blairistes, un accès aux soins de relativement grande qualité aux citoyens britanniques. Cette démarche visant à ouvrir le marché de la santé britannique aux multinationales et aux assurances privées états-uniennes du secteur illustre ce que signifierait concrètement le triomphe du paradigme nationallibéral que le locataire de la MaisonBlanche veut étendre en Europe, en s’appuyant sur ses alliés nationalistes. Même si, devant le tollé suscité par ces

La cible revêt un caractère d’autant plus symbolique que le « modèle » étatsunien, ancré sur les assurances privées, est ébranlé lui-même par une crise profonde : non seulement il coûte bien plus cher, mais il laisse des millions de citoyens sans couverture santé. L’enjeu n’a pas échappé à Jeremy Corbyn, le leader de l’opposition travailliste. Il a réagi immédiatement en dénonçant le danger d’une telle perspective pour les équilibres sociaux déjà si malmenés en Grande-Bretagne : « Le NHS, a-t-il lancé, n’est pas à vendre. » Dans une injonction plus immédiate, Trump a demandé à Londres de se rallier à ses efforts pour terrasser la Chine dans la guerre commerciale qu’il a entamée contre elle. Il a réitéré sa volonté d’empêcher l’équipementier chinois Huawei de s’impliquer dans la mise en place du réseau 5G britannique. Un rien bravache comme à son habitude, il s’est dit « absolument sûr » d’infléchir les dirigeants britanniques sur ce sujet. Rassemblés dans les rues de Londres avec Jeremy Corbyn, qui a boycotté toutes les réceptions officielles prévues pour la visite d’État, ils ont été des milliers à dénoncer tous les dangers de l’offensive du président des ÉtatsUnis. Pendant ces trois jours, ils ont fustigé une « insupportable ingérence » destinée à rétablir la toute-puissance de l’Oncle Sam, par le déploiement d’une « politique haineuse et clivante ». Bruno Odent, L’Humanité

relations économiques avec ces pays, c’est garder une prise sur des régions clés pour nos intérêts de sécurité, pour nos approvisionnements énergétiques », s’est justifiée la ministre française des Armées, Florence Parly, dans l’introduction de ce rapport. « Exporter des équipements, c’est dynamiser notre industrie de défense », fait-elle valoir, en rappelant que l’armement représente 13 % des emplois industriels, avec 200 000 emplois. « La France doit arrêter de se rendre complice d’une des pires crises humani-

taires dans le monde et de la souffrance subie par la population yéménite depuis plus de quatre ans », a réagi Jon Cerezo, de l’ONG Oxfam France. Tony Fortin, de l’Observatoire des armements, a regretté de son côté que « les contrats et les livraisons avec des pays accusés de crimes de guerre (Arabie saoudite) ou de répression contre leur population (Égypte) atteignent des montants très élevés ». Damien Roustel, L’Humanité

Les ventes d'armes françaises aux pays qui massacrent au Yémen scandalisent de plus en plus. Le 28 mai 2019, à la suite des révélations du média indépendant Disclose qui indiquait que le cargo saoudien Bahri Tabuk allait charger à Marseille-Fos des armes destinées à la guerre au Yémen, les dockers CGT de Fos-sur-Mer n'ont pas laissé passer. En l'occurrence, il s'agissait de munitions pour les canons Caesar, armes elles aussi fabriquées et massivement livrées par la France à l'Arabie saoudite, et qui sont capables de détruire une cible distante de 40 kilomètres avec une précision redoutable. Alors que le Yémen subit une famine sans précédent liée au blocus organisé par les pays de la coalition menée par l'Arabie saoudite, la France enverrait donc des obus au lieu de pain ? Ce blocage de livraison d'armes avait été précédé, le 10 mai 2019, d'une autre action, elle aussi permise par les informations délivrées par Disclose, cette fois au Havre, où une importante mobilisation à l'initiative des dockers CGT avait permis d'obtenir le renoncement d'un autre cargo, le Bahri Yanbu, à accoster au Havre. Au lieu de faire amende honorable sur ses responsabilités non assumées, l'État français, qui ne brille décidément pas par la transparence dans ses pratiques en matière de ventes d'armes, a préféré continuer à jouer la carte de la répression sur les lanceurs d'alerte. Ainsi, le 14 mai 2019, les journalistes Mathias Destal, Geoffrey Livolsi et Benoît Collombat étaient-ils entendus par la Direction générale de la sécurité intérieure pour avoir informé le public que la France continue de vendre des armes à l'Arabie saoudite. Lors de son 52e congrès confédéral réuni à Dijon, la CGT a adopté une motion de soutien à ces journalistes et a aussi demandé qu'on n'exige pas des syndicalistes qu'ils se taisent quand ils ont connaissance de risques de violation des traités. Pour la CGT, « la France doit sortir du déni et du double jeu. Elle doit décider et proposer à l'ensemble de la communauté internationale l'interdiction de toute livraison d'armes dans le cadre du conflit au Yémen. Elle doit agir diplomatiquement pour la désescalade et une résolution négociée et pacifique du conflit ». La CGT, comme des centaines d’organisations syndicales, politiques, associatives, etc. d’une dizaine de pays, est signataire de l’Appel pour la fin des exactions perpétrées contre le peuple yéménite.

6 JUIN

Quand allié finit par vouloir dire aliéné Il était un temps où « allié » était un noble mot. En ces jours de cérémonies commémorant le débarquement, quand des dizaines de milliers de soldats états-uniens, canadiens, britanniques mais aussi français parvenaient le 6 juin 1944 en barges sur les plages de Normandie pour les extirper à l’envahisseur allemand. À l’époque, alliées étaient les nations qui combattaient la bête immonde, les nazis, au nom d’une certaine idée de l’égalité entre les hommes et entre les peuples. Ces alliés avaient pour noms Royaume-Uni, États-Unis, Canada, mais aussi, on l’oublie, la France libre et l’Union soviétique, qui avait en février 1943, à Stalingrad, infligé un dur coup à l’ennemi. Pourtant, la Fédération de Russie, héritière juridique d’une Union soviétique qui paya le plus fort prix du sang avec plus de 23 millions de victimes, n’a pas été conviée aux commémorations. Un oubli coupable. Il faut dire que le mot allié a pris maintenant un autre sens. Il s’agit désormais des nations participant à l’Organisation

du traité de l’Atlantique Nord (Otan), une alliance militaire née en 1949 et sous hégémonie nord-américaine. Si, après 1945, différents États ont pu accéder à une indépendance retrouvée, désormais ces mêmes nations sont invitées à marcher au pas. Les dirigeants européens, qui souhaitent pourtant demeurer sous la protection du parapluie américain, en font les frais. Ils ont suggéré de prendre un peu d’indépendance en créant un Fonds européen de défense pour investir dans le matériel militaire de demain. Washington les rappelle à l’ordre et intime ses « alliés » d’acheter du matériel yankee. Quand les dirigeants européens se refusent à jeter au feu l’accord sur le nucléaire iranien, les voilà aussi rappelés à l’ordre, avec des menaces sur les entreprises du Vieux Continent qui commerceraient avec Téhéran. Sous la férule de l’Otan, les alliés ont aliéné leur souveraineté. Contre-feux de Gaël De Santis dans L’Humanité du 7/06/19


PCF CONSEIL DÉPARTEMENTAL

BÉNÉVOLAT

Sébastien Laborde : « Cette recomposition et le climat politique doivent nous porter vers l’offensive »

Votre hebdomadaire a besoin de vous Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud Ouest sont encartées, pliées et mises sous bande par des militants/lecteurs bénévoles qui se réunissent, en toute convivialité, dans nos locaux (15 rue Furtado à Bordeaux) le jeudi de 9h à 10h30. Venez renforcer leur équipe et participer ainsi à la vie de votre hebdomadaire. Merci de contacter Philippe au 06 75 51 74 10.

PCF BÈGLES

Fête de la morue Samedi 15 juin à partir de 18h30, Bègles fêtera la morue. La section du PCF ouvrira, dans ce cadre, son restaurant « La Morlache » au 12, Rue du Prêche à Bègles (Tram C arrêt « Belle Rose »).

Après le conseil national du 27 mai, c’était au tour du conseil départemental du PCF de se réunir le mercredi 5 juin pour tirer les enseignements du scrutin de l’élection européenne. Extraits du rapport de Sébastien Laborde, secrétaire départemental. « D’abord ce scrutin a été marqué par des grands mouvements d’électrices et d’électeurs. (…) Tout a été fait pour que 2 ans après les élections présidentielles et législatives, il soit un troisième tour avec, pour la majorité En Marche, une stratégie simple mais terriblement efficace faire du Rassemblement National son seul et unique ennemi désigné. (…) Les questions qui émergent depuis des mois sont ainsi complètement passées à la trappe : justice sociale, justice fiscale, répartition des richesses, l’aspiration à être respectés, à vivre dignement, à être entendus (…). Le deuxième fait marquant, mais qui ne doit pas masquer le premier, est la montée des questions écologiques dans le choix de vote de nos concitoyens. (…) Faute de réussir à faire porter le débat sur les questions sociales, ce sont les questions écologiques qui ont déterminé le choix de vote d’1 électeur sur 3 à gauche, et sans doute aussi au centre et à droite. Troisième fait : la disparition de la droite républicaine, prise en étau entre les ultra-libéraux de LREM et le RN. La stratégie de Wauquiez et de LR de céder aux thèses du RN sur l’immigration, les questions sociétales, s’est soldée par un échec cuisant. (…) Quatrième fait : la gauche est laminée, éparpillée façon puzzle. Avec à peine 31 % des suffrages dont plus du tiers pour la liste d’EELV, la gauche, les forces de gauche souffrent d’un manque de perspective crédible de changement réel. La division des listes issues du PS, l’incapacité à proposer une perspective majoritaire de changement, les désaccords sur les questions européennes, tout cela a conduit à une défaite de l’ensemble des forces de gauche. Cela étant, personne ne peut prétendre à une position dominante et encore moins hégémonique. (…) Cinquième fait : bien que les électeurs se soient mobilisés plus fortement que prévu, l’abstention reste à un niveau important et, surtout, elle est très différente suivant les corps électoraux.

Plus importante chez les jeunes, les ouvriers et les employés, plus importante dans les quartiers populaires. Enfin, nous concernant nous n’atteignons pas deux de nos objectifs, atteindre les 5 % pour avoir des élus, nous disparaissons du parlement européen, ce qui aura des conséquences dans les années qui viennent. (…) Nous ne sommes pas non plus parvenus à atteindre la barre des 3 % donnant droit au remboursement des frais de campagne. Pour ce qui concerne la fédération, nous nous sommes acquittés des 13 000 euros d’apport à la campagne, mais nous devons prolonger la souscription afin de pouvoir permettre au CN d’absorber le coût de la campagne. (…) Cela étant, grâce à une belle campagne, nous avons remis le PCF dans le paysage politique et su, avec notamment notre tête de liste, donner à voir une image de renouvellement de notre parti et de la force communiste dans notre pays. Ce n’est pas rien, et c’est à positiver, tout comme les 4 500 voix supplémentaires réalisées par rapport aux législatives en 2017 en Gironde atteignant 12 600 voix. Pour mémoire, MGB avait fait 15 000 voix en 2007, et Cathy Daguerre avait atteint les 20 000 voix en 2004. (…) Concernant les forces de gauche, le vote PS résiste et ne s’effondre pas par rapport à l’élection présidentielle. Benoit Hamon atteint un peu plus de 3 % et échoue dans sa tentative d’apparaitre comme le renouvellement de la sociale démocratie, tandis que LFI subit un revers politique avec un peu plus de 6 % et parvient malgré tout à envoyer 6 députés au parlement européen. (…) En mai plus d’une vingtaine d’hommes et de femmes ont choisi de nous rejoindre ou de contribuer à la campagne, c’est dire qu’il existe des possibilités de renforcement que nous devons saisir. Nous devons être plus en lien avec le monde du travail, malgré la composition de notre liste, les électrices et les électeurs, ouvriers et employés ne se sont pas reconnus dans la liste que nous présentions. La jeunesse, c’est le corps électoral où nous faisons les meilleurs scores, et c’est en même temps celui qui s’est le plus abstenu. Parmi la vingtaine d’adhésions réalisées, plus de la moitié ont moins de 25 ans. (…) Enfin, même si chaque élection

a ses propres ressorts et ses propres logiques (…), le résultat des européennes va structurer le débat des prochaines municipales. Le Conseil National du 15 juin discutera des prochaines échéances municipales et des axes de campagne que développeront nos candidats quelles que soient les configurations dans lesquelles ils se présenteront à cette élection. Notre score est donc dans chaque commune à apprécier en fonction des rapports des forces à gauche d’une part, et du rapport gauche-droite et gauche-LREM. Cela indique que si cela risque d’être une élection difficile, elle poursuivra la recomposition politique avec une stratégie clairement affichée par Emmanuel Macron : faire main basse sur la droite et ses élus d’une part, remporter des mairies face à la gauche d’autre part. Cette recomposition et le climat politique doivent nous porter vers l’offensive pour une ambition : développer à l’échelle de la commune et de l’intercommunalité des politiques qui répondent aux besoins des gens et qui relèvent les défis de notre temps que sont l’urgence sociale et l’urgence climatique. Solidarités, services publics, en matière de transport, de logement, d’accès aux services publics, d’école, d’accès à la culture et aux loisirs peuvent être les marqueurs de la campagne des communistes, avec en toile de fond la défense du fait communal, et avec en permanence l’appel aux citoyens à se mêler de politique jusque dans la composition des listes, et l’appel à élire des majorités de gauche dans le plus grand nombre possible de municipalités ». (…)

ANNONCES LÉGALES MODIFICATION LOCATION GERANCE

Aux termes d’un acte sous-seing privé en date du 22/04/2019, il a été mis fin à la location gérance, consentie par acte sous seing-privé à BORDEAUX en date du 30/06/2016, pour une durée de 3 MOIS renouvelable par tacite reconduction, entre : La Société SOCIETE BORDELAISE HOTELIERE, au capital de 7 622,45 €, immatriculée au RCS de BORDEAUX sous le numéro 432418036, domiciliée 9 RUE CHARLES DOMERCQ 33800 BORDEAUX, représentée par M. CHALAT TRISTAN, Au profit de : La Société BUNKER, au capital de 1 000 €, immatriculée au RCS de BORDEAUX, sous le numéro 820175727, domiciliée 9 RUE CHARLES DOMERCQ 33800 BORDEAUX, représentée par M. GONCALVES RICHARD, portant sur un fonds de commerce de : DEBIT DE BOISSON DISCOTHEQUE, sis et exploité 9 rue CHARLES DOMERCQ 33800 BORDEAUX Pour avis,

Menu adulte : 18 € (10 repas commandés ensemble : 15 € / repas) - Émietté de morue aux cèpes - Morue à la Brésilienne - Fromage de brebis des Pyrénées avec sa confiture de cerises noires - Dessert Menu enfant : 8 € (crudités - steak haché Frites - Fromage de brebis – glace) Réservation par courriel : pcfbegles@gmail.com

SIGNEZ LA PÉTITION SUR : URGENCESANTE.ORG À LASSUS, SAINT-SYMPHORIEN

Fête de la ruralité Le PCF vous invite à une Rencontre rurale, festive, au lieu-dit Lassus à Saint-Symphorien, le samedi 22 juin 2019. 10h : accueil 10h30 : débat « pour une politique culturelle émancipatrice et accessible à tous », avec Jean-Jacques Barrey, de la commission culture du PCF, et Vincent Taconet, rédacteur en chef de la revue culturelle du PCF 33, L’Ormée 12h30 : repas (melon charcuterie, jambon braisé haricots, salade, fromage et dessert) Animation avec « Lo Gric De Prat », musique traditionnelle gasconne. Participation financière : 16 € (apéritif, repas, animation) Inscription obligatoire jusqu’au 15 juin, auprès de : Danièle Dulon-Lagardère : 06 21 34 88 66 – daniele.dulon@orange.fr Guy Bordenave : 06 01 41 22 08 Bernard Sengayrac : 06 62 94 50 25 - bsengayrac@gmailcom

SOUSCRIPTION

Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera efficacement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. Les versements sont à envoyer à la fédération de Gironde du PCF - 15 rue Furtado - 33800 Bordeaux, à l’ordre de l’ADF PCF 33

Les Nouvelles 13 juin 2019 • 7


CHRONIQUE

CULTURE & SOLIDARITÉ

NOUVELLES IDÉES REÇUES

SANTÉ

Festival des Fifres de Garonne : 29e fête de l’alose et du vin de la nature, de la Garonne, un verre de rouge à la main ! Annonce Carole Poutays, présidente des Sous-Fifres. L’humeur d’ici est bariolée d’effluves, d’espoirs, de rêves, de vie… De quoi se blinder jusqu’à l’année d’après. » Au programme de cette année : Vendredi 28 juin – Fanfaronnade enflammée

- Elephant Brass Machine - Les Sous-Fifres & DJ Wiwi - Brancaleone - Silex et la compagnie des Palombes Samedi 29 juin – Authentification tradi

- 11h : Bal des enfants - 18h : Projection suivi du Banquet des Gavès- Bal enfantin - Banquet - Grand Bal de l’Alose (carte blanche à Camille Raibaud, Laüsa) - Initiation aux danses trad’ - Fifre de Fuego Dimanche 30 juin – Concerts

12h : Invitation Saveurs de Garonne et des coteaux Stéphane Denoyelle, maire de SaintPierre d’Aurillac, Francis Lacroix, président des Gavès, Carole Poutays, L’alose semble peu disposée à revenir dans les eaux garonnaises mais le Festival des Fifres battra son plein, cette année encore, dans son cadre bucolique et l’ambiance populaire, chaleureuse et solidaire propre à ce coin du Sud Gironde. Outre toutes les qualités humaines et actions collectives qu’il brasse, le Festival des Fifres, c’est un programme musical qui ne déçoit jamais, au croisement de cultures, de passions tant pour la musique que pour la rencontre et l’échange. Vous y retrouvez de la musique aux racines traditionnelles, un bal, un banquet et Alose de Fuego pour le feu d’artifice en bord de Garonne, la solidarité avec la Palestine et plus précisément Al Qarara, un marché de saison éthique et local… « À Saint-Pierre d’Aurillac, le temps du festival, ce qu’on veut c’est être fleur bleue, c’est voir la vie en rose, profiter du ciel bleu, du vert

présidente des Sous-Fifres de SaintPierre, Pierre Scheidt, directeur artistique, Cathy Lagrèze, présidente du Comité des fêtes ont le plaisir de vous inviter à la célèbre fête de l’alose et du vin et à la 29e des Fifres de Garonne. - Nicolas Coulon Quartet - Sasi Ardiak - Le Ceili Band - Carlos Malta&Guest La participation est libre mais néanmoins indispensable, les Fifres de Garonne vous proposent de devenir « Souscripteur éphémère », « souscrire c’est s’engager, soutenir, rêver, construire, résister ! ». Vous pouvez le faire sur place ou en adressant un don à l’association, reconnue « d’intérêt général », celui-ci est déductible des impôts (66 % de la somme pour les particuliers, 60 % pour les entreprises). Joignez vos cordonnées (nom, prénom, e-mail) et précisez si vous souhaitez recevoir un reçu fiscal. Envoyez le tout à : Les Sous-Fifres de St Pierre, 9 rue du Port, 33490 Saint-Pierre d’Aurillac sous-fifres@orange.fr www.sous-fifres.fr

AVEC LES GAVES

Fêter le vin et la Garonne Même sans alose, les Garonnais avertis pour une vallée épicurienne et solidaire vous invitent à fêter le vin et la Garonne en vous proposant, cette année encore, de la lamproie à la bordelaise. Le vin sera toujours à l’honneur avec les producteurs locaux et l’ambiance du samedi soir, sous chapiteau, encore exceptionnelle. Plusieurs formules de menus sont proposées. Pour bien démarrer la soirée, une projection du documentaire « Qui menace la grande alose ? » vous est proposé en présence du réalisateur Laurent Philton à 18h précise. Samedi soir : Menu complet 21€ : apéritif, lamproie et pain aillé, cuisse de canard, pomme

de terre bouillie et sauce au beurre persillé, salade et fromage, fraisier, café Mini menu 15€ : apéritif, lamproie et pain aillé OU cuisse de canard, pomme de terre bouillie et sauce au beurre persillé, fraisier Menu enfants 5€ : rosette, 1/2 oeuf dur mayonnaise, carottes râpées, rôti de porc, chips, fraisier Menu du dimanche midi 13€ sur les bords de Garonne : melon, jambon, faux filets, frites, camembert, salade, salade de fruits, vin à volonté Pour les réservations : Martine au 0556622871 / 0687719556 ou Stéphanie, après 17h, au 0689439854

ANNONCES LÉGALES AVIS DE CONSTITUTION

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde, M. Lavallée Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr Les nouvelles de bordeaux @nvlbx nbso.fr Commission paritaire de presse : 0123 C 85932

8 • Les Nouvelles 13 juin 2019

Il a été décidé de créer une société dont les caratéristiques sont les suivantes : Dénomination : ALEX DEM TRANSPORT Forme : SASU Siège Social : 3A LE Freyron 33720 Cérons Objet : Transport public routier de marchandises, de loueur de véhicules industriels avec conducteur, destinés au transport de marchandises et ou de Déménagement Capital : 12 000 € Durée : 99 ans Président : M. JOSE Filipe demeurant 3A le Freyron 33720 Cérons Immatriculation AU RCS de Bordeaux Pour avis,

par Gérard Loustalet Sens www.nir-33.fr Fonction publique et libéralisme

Le modèle social français repose sur deux piliers : une fonction publique structurée dont le statut garantit l’indépendance des agents de l’Etat face aux gouvernements qui passent et assure la continuité de l’Etat républicain ; une protection sociale qui permet d’instaurer autant de justice sociale qu’il est possible en système capitaliste par l’égalité des droits, la solidarité collective, la redistribution. Ces deux institutions sont depuis toujours l’objet de la vindicte des libéraux. Principal procès (avoué) : elles occasionneraient des dépenses exorbitantes. Selon Eric Woerth, homme d’argent qui fut le collecteur en chef de Sarkozy auprès des grandes fortunes : « Où sont les dépenses ? Dans le modèle social et dans la masse salariale (de la F.P.) » (cité par le Monde, 24/25.03.2019). On reconnaît bien ici l’inhumanité foncière de l’indécrottable libéral conservateur pour qui tout ce qui peut permettre aux classes populaires d’être moins démunies doit être éradiqué. On sait par ailleurs que les inégalités s’accroissent partout en Europe avec des taux de pauvreté élevés. Cependant c’est grâce au modèle social vilipendé par M. Woerth que la France est officiellement un peu moins touchée avec un taux de pauvreté de 14,7 % contre 16,1 % en Allemagne, 16,5 % au Danemark, 20 % en Italie (le Monde, 03.04.2019). La Fonction publique en France a toujours été caricaturée, accusée de tous les maux et, contradictoirement, ou de routine bureaucratique ou de dérive technocratique. Dans une perspective platement néolibérale, Macron en continue le procès et veut supprimer 120 000 postes, sauf qu’il se heurte à une demande croissante de services publics. Ce que montrent les sondages, c’est que les Français ne sont pas préoccupés par le nombre de fonctionnaires mais bien par l’affaiblissement ou la disparition des services publics. D’où l’impasse dans laquelle se trouve le macronisme : comment mieux faire fonctionner les services publics avec moins de fonctionnaires ! La réponse, on l’a vue, c’est la potion magique du « New public management ». Du jargon ! Et une menace… Il va s’agir d’installer des « managers », de vrais chefs chargés de recruter des cadres moins compétents que compatibles en se passant de l’avis des commissions administratives paritaires pour neutraliser les syndicats. Le tout en vidant de sa substance le statut de la F.P. avec une armée de contractuels encouragés à naviguer entre public et privé, systématiquement précarisés conformément au catéchisme libéral selon lequel les individus devraient être insécurisés pour être efficaces car alors obligés de puiser dans leurs seules « ressources » personnelles. La « rémunération au mérite » repose sur le même préjugé pseudo-psychologique et on sait bien que le « mérite » en question ne fait le plus souvent que récompenser les plus conformes et les plus dociles. Par ailleurs, contrairement aux lieux communs habituels, en France, la F.P. n’est pas pléthorique : elle représente 8,8 % de la population (contre 9,4 % en 1995). C’est très en-dessous de pays réputés les plus « heureux » en Europe et dont on nous vante le modèle : Danemark, 14,3 % ; Suède, 13,5 %. En Allemagne, ce chiffre est de 6,1 % mais, comme même l’Obs le reconnaît (09.05.2019), le personnel hospitalier en Allemagne relève du privé ce qui inverse les pourcentages et… ne coûte pas moins cher ! On ne manque pas d’exemples où le système de santé privé est catastrophique. C’est évidemment le cas aux Etats-Unis, un système ultra-libéralisé où ne compte que l’argent. En France, lorsqu’on arrive dans un établissement de santé, on vous demande tout de suite votre carte vitale ; aux Etats-Unis, lorsqu’on arrive dans un établissement de santé on vous demande tout de suite votre carte… bancaire ! Résultat, aux Etats-Unis les dépenses de santé sont le double de celles de la France, les pauvres ne peuvent pas se soigner, l’espérance de vie des Américains a baissé, elle est de 78,6 ans contre 82,3 ans en France, la qualité des soins pour la majorité de la population est dégradée… Dans la tradition philanthropique américaine (qui permet de ne pas remettre en cause le système) des groupes de médecins et dentistes bénévoles viennent régulièrement assurer dans certains Etats des soins en séries pour plusieurs centaines de patients sans assurance suffisante (le Monde, 28.03.2019)… Le système de santé américain privé est un naufrage. Un exemple à méditer alors que le macronisme – qui sacrifie déjà les Urgences – œuvre au démantèlement du système de santé français public !


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.