Nouvelles N° 2315

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Jeudi 11 juillet 2019 - N° 2315 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

Pêche à l'alose à Langon, archives M. Cantury

EN DÉBAT À SAINT-PIERRE D’AURILLAC

L’alose, emblème d’un environnement malmené P.4-5

UNIVERSITÉ DE BORDEAUX

À LA RÉOLE

ADP

Des moyens pour les services et les labos !

Mobilisation citoyenne pour un vrai service d’urgence

Vers un million de soutiens en septembre

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ACTUALITÉ CLINIQUE DES GRANDS CHÊNES

RETOUR SUR L’ACTU DE LA JC

Lutte gagnante après 7 jours de grève

Quelques lignes brouillées sur un cahier

Les salarié·es des Grands Chênes (SSR Groupe Korian) à Bordeaux ont été en grève sept jours, soutenus par la CGT et la CFDT. La reprise a été décidée, le 3 juillet, après avoir obtenu satisfaction sur leur rémunération et des engagements pour l’amélioration de leurs conditions de travail. À l’origine du mouvement le 27/06/19 dès 7h30, il y a eu une baisse de la prime de participation et d’intéressement. Depuis des années, ces primes représentaient pour tous les salariés l’équivalent d’un 13e mois et demi. « Au fil des années et depuis le rachat de la clinique par le Groupe Korian en avril 2011 et malgré leurs promesses de conservation des acquis sociaux, l’enveloppe globale d’épargne salariale n’a eu de cesse que de baisser », explique la CGT. Les salariés ont également notifié, auprès d’une direction peu à l’écoute, la dégradation de leurs conditions de travail depuis des mois, avec des patients de plus en plus lourds pour un effectif constant. 100 % des soignants et 70 % de l’ensemble des salariés se sont donc mis en grève, d’après les syndicats. Ils ont finalement obtenu le versement d’une enveloppe complémentaire de participation de 70 000 € leur permettant de bénéficier d’une enveloppe globale équivalente à l’année dernière, l’élaboration d’un planning prévisionnel de négociation d’un accord d’intéressement ainsi qu’un engagement de la direction à conduire un travail sur la qualité de vie au travail des soignants.

LA RÉOLE

Mobilisation citoyenne pour un vrai service d’urgence

Rassemblement du collectif Urgences et santé en Sud-Gironde, le 28 juin, devant la mairie de La Réole.

Vendredi 28 juin 2019, une cinquantaine de personnes ont répondu à l’appel lancé par le collectif citoyen Urgences et Santé en SudGironde afin de marquer un soutien aux personnels des Urgences de Langon et de Marmande, en grève pour obtenir les moyens d’accomplir correctement leur mission. La pétition réclamant la réouverture d’un vrai service d’urgences (24h/24 et 7j/7) à La Réole, signée ces dernier mois par près de 1000 personnes a été remise officiellement à M. Marty, maire de La Réole et Président du Conseil de Surveillance du Centre Hospitalier Sud-Gironde. Après s’être rassemblé devant la mairie de La Réole, le groupe dans son ensemble a été reçu pendant une heure par M. Marty. Les représentants du Collectif, précisant qu’ils s’adressent au Président du Conseil de Surveillance du Centre Hospitalier du Sud-Gironde, lui ont remis officiellement le texte et le millier de signatures d’habitants du secteur demandant la réouverture du service des urgences de La Réole 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Un tableau symbolique, réalisé collectivement, a également été remis, il représente un cœur dans lequel ont été collées des copies de toutes les signatures, accompagnées de la mention : « Patrimoine humain en danger… urgences au rabais ? non ! » allusion à l’attachement affiché de M. Marty à la défense du Patrimoine. À l’issue d’une heure de discussions, le maire de La Réole et président du Conseil de Surveillance du Centre Hospitalier du Sud-Gironde, s’est engagé à : écrire à la ministre de la Santé pour soutenir la revendication de la réouverture du Service des urgences de La Réole en continu ; autoriser le collectif citoyen à faire état publiquement de son soutien ; participer dès la rentrée de septembre à une réunion de travail réunissant des représentants du Collectif, des élus et des professionnels de santé afin d’analyser la situation, proposer des solutions afin d’améliorer la prise en charge des urgences à La Réole et promouvoir la réouverture. Fort de ce soutien le collectif envisage donc de transmettre, comme prévu, la pétition à M. Laforcade, directeur général de l’A.R.S. Nouvelle Aquitaine ; poursuivre son action d’information et de recueil de témoignages auprès du grand public ; renforcer son lien avec les personnels soignants en lutte ; interpeller à nouveau les autres élus locaux du secteur, afin d’obtenir leur soutien actif ; interpeller le député M. Lavergne et/ou la Secrétaire d’Etat Mme Dubos pour leur demander de relayer les attentes de la population et les revendications auprès du Gouvernement ; préparer la réunion de travail proposée « sans perdre de vue que la réflexion doit sortir des logiques comptables ou de chiffres d’activité, mais se baser uniquement sur les attentes et besoins réels de la population et ne pas transiger sur notre revendication prioritaire : la réouverture du service des urgences de La Réole 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. » 2 • Les Nouvelles 11 juillet 2019

À l’occasion de l’été, les jeunes communistes de Gironde vous proposent de revenir sur des temps forts qui ont marqué cette année. Cette semaine, en lien avec l’actualité, il est question d’Éducation. Une feuille blanche. Voire même en fait, pas de feuille. C’est la solution des professeurs du secondaire corrigeant le bac pour protester contre la réforme Blanquer : ne pas rendre les copies. Tentative audacieuse et qui a provoqué un raz de marée au ministère : comment ? Des professeurs oseraient perturber le processus du bac ? Qu’à cela ne tienne, nous inventerons des notes s’il le faut mais les résultats du bac seront publiés. Et plutôt que d’écouter les revendications des acteurs de l’éducation, le choix a été fait de culpabiliser les grévistes. Cette mobilisation professorale survient après de nombreuses réformes : système Parcoursup, loi orientation et réussite des étudiants, réforme des lycées Blanquer. Cet ensemble peu à peu enferme l’élève dans une situation sociale face à laquelle les portes de sortie sont très fines. Parcoursup tout d’abord. Destinée aux élèves en fin de lycée, cette plateforme électronique est le serveur qui donne les affectations aux élèves pour leur orientation post-bac. Alors que le nombre d’élèves voulant aller en fac augmente, l’investissement financier n’a pas suivi, et très vite les places en études supérieures deviennent chères. Parce qu’il est plus intéressant pour un gouvernement libéral de supprimer l’impôt sur la solidarité ou de financer un service national universel que d’améliorer globalement les conditions de l’école. La sélection

se fera sur les notes, rentrées dans ce chapeau magique qu’est Parcoursup. Or le problème est celui des algorithmes locaux, ces parties opaques propres à chaque établissement du supérieur, qui peuvent décider qu’une note dans un lycée de banlieue n’a pas la même valeur qu’une note dans un lycée de centre ville. Une réalité sans doute, qu’un contrôle national tel que le bac permet de mettre au même niveau. La ségrégation sociale et géographique s’applique dès lors que le contrôle continu entre en compte. Dans cette école où les élèves sont des compétiteurs, une nouvelle loi apparaît : la réforme Blanquer. La proposition : un lycée à la carte. Proposition alléchante s’il en est. Un tronc commun d’où sont exclus les maths mais pour le reste assez complet, et une multitude d’options que les élèves choisiront, 3 en première puis 2 en terminale. Sauf que derrière cette apparente liberté il y a une réalité, celle des options qui ne seront pas présentées dans ce lycée, et de cet élève qui sera incité à aller dans un autre établissement s’il souhaite suivre ce cours. Carte scolaire quand tu nous tiens. On enseigne la géographie en cours pour qu’elle nous enferme dans la réalité. (Je vois l’idée mais c’est un peu maladroit non ?) La suppression de thématiques comme la travail et les idées de Marx ou l’inconscient et les idées de Freud en philosophie, la concurrence entre les lycées pour avoir un nombre suffisant d’élèves pour maintenir une option font que l’élève devra choisir son orientation post bac le plus tôt possible, dès la première, voire même le collège, pour aller dans un lycée qui présente l’option déterminante.

Face à cette nouvelle réalité, une autre voie s’ouvre dans une boîte mail. Une prépa, ou une école payante, qui nous annonce que « déçu-e par Parcoursup, notre école vous ouvre ses portes ». Une manne financière alors que, selon la Société financière internationale, le marché de l’éducation privé représenterait 380 milliards d’euros. L’élève n’est plus qu’un agent économique à qui on demande de se spécialiser dès la fin du collège et dont le futur sera déterminé par son milieu social. Néanmoins, loin de ces doctrines libérales, des solutions existent. Celles du mouvement des jeunes communistes sont nombreuses : création d’un service public de l’orientation, gratuité du matériel de formation, ouverture des places là où la demande est forte, offre de formation répartie égalitairement sur l’ensemble du territoire, obtention d’un revenu pour les jeunes en formation et droit au retour à la formation. Autant de propositions qui sortent des réformes actuelles libérales mais qui sont une nécessité pour garantir une éducation de qualité, qui est une base de la démocratie. Alors nous continuerons à être en manifestations, à bloquer les établissements et à soutenir jeunes et travailleurs éducatifs, comme nous avons pu le faire cette année. Et nous militerons pour garantir une école émancipatrice en toute circonstance. Notre avenir. Nos choix. L’éducation est un droit. Clémence * En référence à une parodie de jeu télévisée qui utilise des joutes verbales sans queue ni tête.

UNIVERSITÉ BORDEAUX

La CGT demande des moyens pour les services et laboratoires Pour garantir un service public d’enseignement supérieur et de recherche scientifique durable et de qualité, de meilleures conditions d’études pour les usagers et de meilleures conditions de travail pour les salariés, le syndicat CGT des personnels de l’université de Bordeaux demande plus de budget et plus de postes pour les services et les laboratoires. À l’occasion du Conseil d’administration de l’Université de Bordeaux, le 16 juillet prochain, sera présentée la lettre de cadrage préparatoire pour l’année 2020 du Budget et du Plan de gestion des emplois pour chaque service, laboratoire ou structure de l’Université de Bordeaux. Le contexte national d’austérité fait « craindre le pire » à la CGT. « Déjà en 2019 le nombre de postes d’enseignants-chercheurs gelés par l’Université était conséquent. En 2020 ce sont tous les emplois qui risquent

être concernés », indique le syndicat dans une pétition qu’il fait circuler pour exiger de l’université qu’elle parte des besoins et se manifeste plus fermement à l’égard de l’État. Au plan National, la CGT du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche revendique : des services publics gratuits, le respect des libertés publiques, l’augmentation des capacités d’accueil des Universités, le remplacement de Parcoursup par de vraies mesures d’accompagnements, la suppression de la hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers, un plan de recrutement de fonctionnaires et l’augmentation des budgets, l’augmentation du plafond d’emploi et une revalorisation conséquente par l’Etat de la Subvention pour charges de service public de l’Université, une réévaluation de la compensation du GVT (Déroulement de carrière) et de la masse salariale… Plus particulièrement au plan local,

le syndicat demande : une amélioration des conditions de travail pour tous (QVT), une réelle prise en compte des avis des personnels et des usagers concernés par des restructurations de service, une expertise des réorganisations de services par les CHSCT, un plan de reclassement pluriannuel pour tou-tes celles et ceux qui exercent une fonction et assument des responsabilités supérieures au poste qu’ils-elles occupent et l’ouverture de concours et d’examens professionnels en plus grand nombre, la poursuite du plan de dé-précarisation des personnels par des créations de postes de titulaires et des CDI, le renforcement des moyens dévolus à l’action sociale (SUAS), le renforcement des moyens humains et matériels pour l’association des personnels (CLASCUB), l’actualisation des deux Chartes de Gestion des personnels, la démocratisation de la gestion de la Recherche à l’Université et la coopération des laboratoires…


ACTUALITÉ

Editorial

RÉFÉRENDUM ADP

Vers un million de soutiens en septembre qui relève, soulignent-ils, d’un « droit constitutionnel ». Des courriers restés lettre morte jusqu’à lundi, ce qui laissait envisager aux parlementaires une mobilisation devant France Télévisions. En soirée, le CSA a fini par répondre proposant un rendez-vous la semaine prochaine. À suivre… Opération #10DePlus !

Le PCF sera mobilisé, cet été, pour le RIP contre la privatisation d’Aéroports de Paris. L’objectif est d’obtenir au moins 1 million de soutiens d’ici septembre.

sition (hors RN), peut puiser dans un large réservoir : 75 % des Français se disent « prêts à signer une pétition pour réclamer l’organisation (de ce) référendum », selon un sondage YouGov. Pour la mise en place

Le collectif signons.fr lance l’opération #10deplus avec un message simple : « En passant les 470 000 signatures, notre campagne entre dans une nouvelle étape : si chaque signataire parvient à convaincre 10 personnes, les 4,7 millions seront atteints ! » Le collectif rappelle qu’il s’agit ici d’une campagne nationale, tout à fait sérieuse et officielle. Elle est portée officiellement par le gouvernement (suite à la mobilisation de 248 députés de tous bords) mais qui n’assume pas son service après-vente. Nous avons tous une bonne raison de signer pour obtenir ce referendum : pour la Démocratie, pour les Services publics, pour le Social, pour l’Ecologie, contre le capitalisme, contre l’oligarchie. Les tracts et affiche édités par Fakir sont disponibles à La Clé des Ondes (71 cours Edouard Vaillant à Bordeaux).

La collecte des signatures pour ouvrir d’un « comité de suivi » la voie au référendum d’initiative partagée (RIP) contre la privatisation Pour animer cette campagne qui d’Aéroports de Paris (ADP) a passé durera jusqu’en mars 2020, un le cap des 10 % des 4,7 millions de nouveau collectif doit voir le jour ce soutiens nécessaires, la semaine der- jeudi, a aussi annoncé le PCF. Sous nière. Mais, avec l’été, les initiatives le nom de « marée populaire », celui-ci se multiplient pour ne pas perdre doit regrouper formations politiques, le rythme. « Nous allons aller cres- associations, syndicats… Il pourrait cendo », a promis mardi la sénatrice organiser, tout au long de ces huit communiste Éliane Assassi à l’occa- mois, des rendez-vous nationaux. En sion d’une conférence de presse, évo- attendant, les parlementaires réunis quant la mobilisation des militants et sous l’acronyme CNR (pour Coorélus communistes, des rendez-vous dination nationale du référendum) Une permanence à Mérignac estivaux et le temps fort que sera la ne baissent pas la garde. Outre un Fête de l’Humanité, en septembre. courrier au ministre de l’Intérieur Les communistes de Mérignac « Je pense que, malgré toutes les pour demander la mise en place d’un tiennent une permanence les mardifficultés, nous pourrons aboutir à « comité de suivi » avec une rencontre dis de juillet, de 16h à 20h, dans au moins 1 million de soutiens en hebdomadaire, ils se sont également leur local 14 avenue de Belfort à septembre », ajoute l’élue. « À chacune adressés aux radios et télévisions Merignac. de nos initiatives, nous réunissons des publiques, ainsi qu’au CSA « pour que « La cession des aéroports de Paris centaines de signatures malgré le site dans les meilleurs délais possibles, des au secteur privé n’est pas une bonne digne de l’époque du Minitel », appuie dispositions soient prises pour organiser chose pour notre pays. Ce gouvernele secrétaire national du PCF, Fabien l’ information » sur cette procédure ment brade nos services publics qui satisfont les intérêts des Roussel, tandis que multinationales. La les critiques à l’égard privatisation des serdu dispositif gouvices publics démontre vernemental se sont les effets néfastes pour multipliées depuis son nos concitoyens. Il suffit lancement, le 13 juin. de se rendre compte de Encore aujourd’hui, la situation dans les souligne le député hôpitaux, de la SNCF, PCF Stéphane Peu, de la poste, l’éducation qui transformera sa nationale, etc. permanence en lieu de Pour ces raisons, la collecte dès la semaine tenue de ce référendum prochaine, « énorméest devenue essentielle ment de gens, pourtant tant la privatisation pas réfractaires à Interannoncée porte en elle net, ne parviennent pas tout un choix de sociéà apporter leur contrité. Les cessions d’actifs bution ». publics sont un point Si, selon le décompte saillant des politiques quotidien de Checnéolibérales. » Pour ces kNews, le rythme de raisons, les militant-e-s la collecte est tombé invitent les citoyenà 5 000 signatures ne-s à participer à ce en 24 heures en ce referendum soit direcdébut de semaine, le tement sur le site : nombre de soutiens www.referendum. engrangés permet de interieur.gouv.fr garder de l’avance. Et soit en se rendant à la la démarche, engagée Les militants communistes béglais étaient sur le marché samedi permanence du PCF à par 248 parlemen- 6 juillet pour appeler à signer le soutien pour un référendum sur Mérignac. taires de toute l’oppo- la privatisation des Aéroports de Paris.

Un nouveau projet émancipateur pour l’école Le ministre de l’éducation impose ses réformes coûte que coûte. L’objectif est simple : d’une part franchir une étape dans l’individualisation des parcours scolaires livrant chacune et chacun à une concurrence débridée dans laquelle celui qui n’a que l’école pour apprendre aura très peu de chances de s’en sortir ; d’autre part ouvrir l’éducation aux forces de l’argent. Certes, l’école reproduit les inégalités sociales, pire, elle les creuse faute de moyens et de réformes d’ampleur. Mais les lois Blanquer aggraveront cette situation et les conditions d’enseignement et de réussite pour les enfants de familles populaires. Lycéens, enseignants, parents d’élèves alertent depuis des mois, le Conseil supérieur de l’éducation a rejeté cette réforme. Le ministre refusant toute discussion, des enseignants ont fait le choix de ne pas rendre les notes des copies qu’ils ont corrigées. Qu’à cela ne tienne, le ministre a demandé aux jurys d’en inventer pendant que le président de la République évoquait une prise d’otage. On voudrait tuer un diplôme, on ne s’y prendrait pas autrement, on voudrait discréditer un métier, non plus. Dans le même temps, vendredi dernier, 400 écoles de village ont fermé définitivement leurs portes. L’école rurale est pourtant l’un des fleurons de l’éducation parce que c’est le lieu, peut être plus qu’ailleurs, de l’innovation pédagogique, un lieu de relation particulière entre l’enseignant et les familles, un rapport différent dans le temps avec les élèves, un pilier de la République et du vivre ensemble, et souvent le dernier service public avec la mairie présent sur un territoire. Enfin, la précarisation et la dévalorisation des métiers de l’éducation sont accélérées : plus de 20 % de contractuels dans les collèges et lycées, et l’arrivée de personnes non formées et sans statut dans les écoles primaires, sous le prétexte de faire des économies. Pour ce gouvernement, c’est la loi de l’argent roi qui prime dans tous les domaines et pour les enfants de pauvres le – lire, écrire, compter – suffira. M. Blanquer a beau dire, la France est 16e sur 19 dans l’OCDE pour ce qui concerne le budget alloué à l’éducation, les enseignants français sont parmi les plus mal payés en Europe, et les élèves français voient leurs résultats chuter d’année en année dans les différents classements en mathématiques et maitrise de la langue. On voit bien comment ce gouvernement place l’école au cœur d’un projet de société entièrement tourné vers la satisfaction des intérêts de la finance et des forces de l’argent. Face à cette attaque sans précédent, il est nécessaire de bâtir un nouveau projet pour une école émancipatrice. C’est la responsabilité de l’ensemble des forces de gauche, sociales et syndicales, associatives. Après les vacances, ce sera un des défis qu’aura à relever la gauche pour reconquérir les catégories populaires, celles et ceux qui ne vivent que de leur travail.

Sébastien Laborde secrétaire départemental et membre de l’exécutif national du PCF

Les Nouvelles 11 juillet 2019 • 3


L’ALOSE, EMBLÈME D’UN E DOCUMENTAIRE

Alose et vin au cœur d’une tradition festive

La disparition de la grande alose au cœur d’une enquête

Carte postale, archives Francis Lacroix, invideoveritas.com

SAINT-PIERRE D’AURILLAC

Photo de Mr Lestrille, 1968 : avec le cabestan on tire le grand filet à Langon. Archives invideoveritas.com

Saint-Pierre d’Aurillac était en fête les derniers jours de juin, comme chaque année, à la même période, depuis plus de 30 ans. Au cours de ces festivités villageoises aux contours internationaux (si, si), raisonnent des valeurs de fraternité, de partage, de solidarité qui, depuis quelques années, s’expriment principalement à travers la musique, la danse et les plaisirs de la gastronomie… Cette année, une projection-débat était organisée sur un sujet qui ne pouvait faire que l’unanimité : la grande alose qui, malgré dix années d’interdiction de pêche, n’a pas fait son grand retour dans les eaux garonnaises… « La fête de l’Alose et du Vin… Voilà 32 ans que ça dure… et depuis la première en 1988 bien des choses ont changé ! », se rappelle Francis Lacroix, l’un des fondateurs et actuel président des Garonnais Avertis pour une vallée épicurienne et solidaire (GAVES). « Se réapproprier les valeurs fondamentales de convivialité, la gastronomie, la musique et la danse d’ici avec en toile de fond la Garonne et ses lieux magiques, c’était la volonté des GAVES qui voulaient une fête qui sorte de l’ordinaire. » Beau projet porté collectivement par une bande de joyeux drilles. Depuis 1988 la fête a changé. D’abord, la pêche à l’alose a été interdite et il a fallu remplacer le spectacle de la cuisson des darnes sur les braises de sarments de vigne… Avec le Festival des Fifres associé en 1990, une autre dimension a été donnée : un grand banquet s’est installé sous le grand barnum qui peut accueillir 400 convives, la lamproie de Garonne est à la bordelaise et remplace, pour l’instant, l’alose, le bal du samedi soir avec des groupes musicaux de renommée internationale draine un grand nombre de danseurs, le son des Sous-Fifres rythme le week-end et emporte les foules, « L’alose de fuego », feu d’artifice unique en Europe, embrase la Garonne… « La Fête de l’Alose c’est un jour de retrouvailles, d’échanges, de rigolades, on traîne au Bar Gascon, aux huîtres et le repas s’éternise jusqu’au feu d’artifice ; on est bien et on comprend mieux pourquoi on dit de la fête qu’elle est toujours imitée et jamais égalée… », ne peut s’empêcher d’ajouter Francis Lacroix. Mais cette fête est aussi devenue celle de la Non-Alose, une absence qui perdure parce que ce poisson de la Garonne qui a nourri ses riverains en ce Sud-Gironde, c’était plus qu’un plaisir gastronomique, c’était le lien au fleuve, le printemps qui revient, des retrouvailles familiales, la fête du village… La grande alose est menacée… Par qui ? C’est à cette question qu’a tenté de répondre Laurent Philton (Philéas Production) dans un documentaire* intitulé « Qui menace la grande alose ? ». Une petite centaine de personnes ont assisté à sa diffusion qui a provoqué émotion et réflexion…

Archives Francis Lacroix, invideoveritas.com

* financé dans le cadre de l’AAP transfert et valorisation du LabEx COTE et en partenariat avec l’Agence de l’eau Adour Garonne.

4 • Les Nouvelles 11 juillet 2019

Qui menace la grande alose ? C’est le titre du documentaire réalisé par Laurent Philton, une enquête sur l’état actuel du stock et les causes de son inquiétante diminution. De questions en causes possibles, c’est finalement notre rapport à la nature qu’interroge ce documentaire alors que, pourtant, ce grand poisson de la Garonne a nourri et même fait rêver pendant des siècles ses riverains… D’abord une précision, si l’on parle de « grande alose », c’est qu’il y en a une autre : l’alose feinte qui, elle, semble se maintenir en Garonne. Une première question s’impose : comment en vient-on à enquêter sur la raréfaction d’un poisson dans un fleuve ? C’est une histoire familiale, expliquera le réalisateur dans l’échange qui suit la projection de son film, à Saint-Pierre d’Aurillac, le 29 juin, à l’occasion du « Festival des Fifres, fête de l’alose et du vin ». C’est que Laurent Philton est du cru, il a écrit ce film avec son épouse : « Nous avions les mêmes souvenirs d’enfance. Ma mère me faisait des bocaux d’alose lorsque j’étais à Paris. Mon épouse avait les mêmes souvenirs de fêtes de famille autour de l’alose… » Le film raconte ce « goût prononcé », « ce goût de l’enfance », « un plaisir qui nécessite de la patience parce qu’il y a beaucoup d’arêtes » et qui remonte loin puisqu’Auzone, auteur de l’Antiquité, l’aurait qualifié de « régal du peuple ». « C’est un poisson qui ne se mange pas tout seul, qui se mérite en quelque sorte », explique Francis Lacroix en livrant quelques façons de faire. « Son aspect argenté fait rêver. On le consomme en mai, cela annonce les beaux jours », ajoute Michel Hilaire. Laurent Philton était venu deux ans avant, tout naturellement, recueillir le témoignage de ces deux personnalités locales à l’origine de cette « fête de l’alose et du vin » à Saint-Pierre d’Aurillac. C’est surtout son intérêt pour le fleuve qui a amené le réalisateur à vouloir comprendre pourquoi l’alose disparaît. Suite à la raréfaction de la grande alose en Garonne, Gironde et Dordogne, signalée par les pêcheurs, on suppose que des prélèvements trop

importants sont à l’origine de cette raréfaction. En 2008, un moratoire interdit donc pour 5 ans la pêche de ce poisson migrateur, emblématique de notre patrimoine régional. Mais l’alose ne revient pas, alors le moratoire est prolongé pour laisser le temps à l’espèce de se reconstituer. Mais entre 2008 et 2018, on en compte 50 fois moins… Que s’est-il passé ? Que se passe-t-il toujours ? Qui est responsable ? Le documentaire est mené comme une enquête qui nous tient en haleine parce que l’on s’attend à avoir une réponse, à connaître le coupable. Chaque piste est explorée avec un-e spécialiste, technicien-ne, ingénieure, scientifique, pêcheur, riverain-e… Habitat favorable détérioré, barrages qui stoppent la migration malgré les passes à poissons et autres ascenseurs, dragages excessifs, déficit hydrologique de la Garonne (le plus important en France), bouchons vaseux provoqués par les particules fines, réchauffement climatique… Chacun témoigne, explique, pêcheurs, technicien d’EDF, association environnementale (MIGADO), Jacqueline Rabic, responsable de l’Association des pécheurs en eau douce de la Gironde, scientifiques de l’IRSTEA (recherche environnementale), etc. Les récits, lorsqu’ils sont techniques, n’en sont pas moins accessibles. C’est riche, intéressant, documenté. Chacun·e a une explication, validée… mais insuffisante à expliquer en elle-même l’étendue des dégâts… Alors ? La conclusion n’est pas plaisante car s’il y a un responsable, c’est l’humain, c’est-à-dire nous tous. Car « trop souvent nous oublions que le fleuve est avant tout un environnement complexe et fragile », ajoute Laurent Philton, dans l’échange qui suit la diffusion et auquel assiste une petite centaine de personnes. NOUS menaçons la grande alose. « Cela

nous donne une idée de la dégradation environnementale, commente Michel Hilaire. Les causes sont dans chacune des pistes explorées. C’est, globalement, notre usage de la nature que cela interroge. » Comment à la fois un poisson peut symboliser tout un rapport au fleuve, des valeurs de convivialité, de partage et avoir disparu dans l’indifférence quasi générale ? S’interroge-t-on encore. Car il y a eu de l’émotion autour de cette projection, les images des grands filets, les souvenirs de l’odeur des darnes sur le feu de ceps de vigne, on réveillé quelques nostalgies. Et puis la Garonne semble à retrouver un regain d’intérêt auprès de ses riverains, même si, à SaintPierre d’Aurillac, nombreux sont ceux qui ne l’avaient pas perdu. Cela confirme un lien direct, en tout cas, entre l’enjeu de la préservation de la grande alose et celle de la planète, « pour laquelle tout le monde dit mais personne ne fait », ironise amèrement Michel Hilaire. Les poissons migrateurs sont les plus fragiles et dans la Garonne on trouve encore du saumon, de la lamproie… « Si on arrive à maintenir ceux-là, c’est tout le reste que l’on maintiendra », constate l’incontournable représentante des pêcheurs en eau douce, présente ce soir-là. « On a bien eu l’ambition de tout détruire, maintenant lorsque l’on essaie d’en reconstruire 10 %, on nous dit que c’est ambitieux », s’indigne -t-elle. Alors se pose l’incontournable question : mais que font nos élus ?! Jacqueline Rabic ne tergiverse pas : « Si les élus ne font rien, c’est que tout le monde s’en fout. Si la préservation de la grande alose vous intéresse, bougezvous ! Interpellez vos élus ! » Pas de coupable… mais tous responsables… Christelle Danglot


NVIRONNEMENT MALMENÉ UN ARTICLE DE LA FRANCE EN 1962

Archives Francis Lacroix, invideoveritas.com

L’alose régal des gourmets est « traquée » par les patrons de pêche qui obéissent aux lois millénaires des gascons

Depuis la première cabane en venant de Langon, celle d’Étienne Cazenave, les hommes ont l’air tout petits. À mesure que l’on avance dans le chemin bourbeux où s’écrasent les pâquerettes, on voit surgir la couleur jaune des tabliers cirés et des vestes raidies. Les gestes rythmés des pêcheurs se dessinent alors. Les deux groupes, dix ou douze hommes en tout, tirent à terre le filet qui fait dans l’eau boueuse et tourmentée une grosse boucle. Le plomb rase le lit de la rivière, les flotteurs de liège carrés surnagent. Au creux de la boucle qui se rétrécit de plus en plus, se trouve l’alose, ce poisson précieux, richesse exclusive de nos fleuves du Sud-Ouest, régal de roi attendu chaque année avec fièvre par tout un peuple de gastronomes. Les dimanches, c’est sur les rives de la Garonne un défilé permanent de citadins qui repartent avec leur alose vivante. Au rite des cèpes qui courbe dès septembre les citadins vers les sousbois humides, répond au printemps ce culte fluvial, ancré au cœur des Gascons par des millénaires de gourmandise. Et combien de petits propriétaires terriens, ouvriers agricoles, trouvent là un apport supplémentaire à leur budget. Ce sont des pêcheurs occasionnels, mais il en est aussi, qui, de père en fils, vivent de ce métier. D’abord, ils sont « patrons » et leur activité, c’est le cas pour Armand Cantury par exemple, pur Langonnais, ne se limite pas à la recherche de l’alose. Le mule, l’anguille, les lamproyons leur procurent aussi quelques revenus. (…) Une longue dentelle de 180 mètres

Navette en mains, Armand Cantury, qui a assimilé les bonnes leçons paternelles, adapte à une double corde tendue à sa hauteur, les mailles légères d’un filet neuf. Le résultat, c’est une longue dentelle de 180 mètres qui s’étire sur l’herbe verte, toute mouillée. Armand Cantury a des

gestes précis de fileuse, une barbe bien rasée, mais qui perce déjà, étonnante d’être si blanche sur des joues lisses de jeune homme. Cela le fait rire qu’on le trouve jeune, lui qui doit avoir la cinquantaine (à peine). Tout en « brodant », il jette un regard en bas, vers le filet dont la boucle se resserre de plus en plus. Il ne croit pas au miracle. Mais qui sait ? Ce miracle, c’est Janot Léglise, un grand diable brun et rieur, qui le cueille : une alose de 1 kg 500 à peu près, toute brillante et affolée. II la maintient par la tête et la queue avant de la jeter dans le cageot. « C’est la première de la journée, dit-il, et nous lançons les filets depuis 6 heures ce matin… » Autant dire la première de la saison. II est 11 heures déjà. Michel, qui a 18 ans, une casquette frangée sur un visage espiègle ; JeanPierre, Kiki, Loulou, retraité de la S.N.C.F. qui pêche depuis l’âge de 14 ans, semblent voir dans cette prise un présage heureux. « C’est quand nous en ramènerons 25 à 30 à chaque “cabestan” (c’est ainsi qu’en terme de métier on nomme le coup de filet), qu’il faudra venir. Alors tout frétille et brille entre les mailles. Hélas, ce n’est pas aujourd’hui. » Nous sommes cependant en pleine période de pêche, puisqu’en temps normal, elle ouvre le 15 mars et dure jusqu’au 15 juin. L’année dernière, le 18 avril, on se baignait dans la Garonne, dit Armand Cantury, il faisait un si beau soleil. « Mais ces mois-ci, il a tellement plu ! Les aloses qui viennent de la mer pour pondre sur les rives, le plus haut possible en amont, hésitent à affronter le fleuve glacé. » Sous la pluie qui ne cesse aujourd’hui de tomber, les eaux sont jaunes et lugubres. Il fait froid, les bottes glissent dans la boue, descendre jusqu’à la rive tient du numéro de cirque. Et rien pour s’accrocher, l’herbe à ras du sol, et c’est tout. Sur le « Jean-Pierre », quatre hommes :

lure lisse que les flotteurs en surface, les plombs au fond, maintiennent à la verticale. Ces 150 mètres de mailles font un joli dessin mouvant, car le courant est fort. Ça y est, le filet est posé, la «tire » qui le termine de ce côté est invisible. Jean Duville amène la barque droit au « cabestan », où la grosse corde va être fixée, pus enroulée. Le cabestan est un pieu solide fiché sur la rive à hauteur d’homme et surmonté d’une croix horizontale. Quatre hommes pressent à deux mains les éléments de cette croix et tournent de manière à enrouler la « tire ». Ils ont de la boue jusqu’aux genoux, mais leurs bottes les protègent La poulie fixée tout à l’heure au filin en pleine Garonne à conduit la « tire », qui termine l’autre extrémité du filet, à quelques pas à peine sur la rive. Les hommes s’en emparent et l’enroulent. Ce système permet une manœuvre étonnamment rapide et bien que née de l’imagination du père d’Armand Cantuty, il est imité maintenant un peu partout. Enfin, voici les flotteurs qui annoncent que le filet est à la portée des hommes. Ils le tirent à terre. Et c’est à 11h45 une prise unique encore : la deuxième alose de la journée. Non, elle n’est pas pour André Rella, le cuisinier de l’équipe, qui arrive avec sa grande poêle à la main. « C’est trop cher » dit il. (…) La pêche à l’alose décline

Archives Francis Lacroix, invideoveritas.com

Ci-dessous, un article de La France, du 22 avril 1962, décrit joliment et précisément une journée de pêche de l’alose à Langon. Déjà à cette époque, les pêcheurs constatait la disparition du poisson.

le jeune Cantury, Espagnet, Laurent, Janot Léglise « embarquent », c’està-dire que sur le bateau plat, ils ont installé comme une table, une large planche sur laquelle ils rangent en cadence, à gros plis bien plats et réguliers, l’immense filet. Ainsi se déroulera-t-il facilement dans l’eau tout à l’heure. On dirait, avec leurs tabliers, quatre lavandiers occupés à quelque gigantesque lessive. De l’œil les hommes surveillent la deuxième barque. « Jean- Pierre » aussi, qui jette au loin un filet identique. Eux ne partiront que lorsque l’équipe actuellement en plein travail sera de retour. C’est un relais perpétuel. « Je vous assure, affirme Armand Cantury, qu’en pleine saison, on ne chôme pas. Trente lances par jour. Quinze par équipe, à 40 minutes chacune, cela fait des journées bien remplies et les plus jeunes, les plus vigoureux, n’ont pas besoin, le soir, d’être bercés. » Encore, voilà dix ans à peine, les hommes devaient-ils ramer. Ce souvenir fait sourire Armand Cantury. Il a été le premier à équiper ses bateaux d’un moteur. Les collègues pensaient que le bruit de la mécanique allait chasser le poisson : « Je n’en ai jamais tant pris que cette année-là ». Chaque

coup de filet : 40 minutes. Depuis, tous se sont équipés de la même manière. Les rames ne sont là qu’en cas de panne possible. Le bateau est stable d’ailleurs. (…) C’est bien difficile d’expliquer la manœuvre. Toujours est-il que, tandis que Guy Marquefave fixe la « tire », c’est-à-dire la longue corde qui termine une extrémité du filet à une poulie, elle même maintenue au filin, Jean-Claude Duville, bien droit sur le « Jean-Pierre », siffle un grand coup. C’est à l’adresse du dragueur rouge qui travaille sur l’autre rive. Il doit se déplacer un peu. Dès lors, il ne nous reste plus qu’à retourner. Les quelques mètres de « tire » invisible amorcent l’immense boucle que nous allons tracer sur le fleuve. Puis le filet se détend. De la « table » où il est amoncelé, il se défait dans l’eau comme une longue cheve-

Au repos, tous les hommes sont un peu désabusés. Ils pensent que cette année, si le temps n’est pas plus favorable, le ramasseur qui vient de Bordeaux tous les jours n’aura pas de peine à emporter la récolte. D’ailleurs, on vend aux commerçants de la région. Sans parler des promeneurs du dimanche. Le record des prises pour une journée ? 400 poissons, a été établi l’an dernier par un patron de Podensac. On parle aussi d’un célèbre coup de filet de 300 aloses. Mais la moyenne est de 800 par saison et par équipe. Pas de chiffres officiels pour l’ensemble de l’activité en Garonne. Cependant on table sur 71 000 en 1961 (20 000 à la grande seine, 50 000 au filet courant et 1 000, les premières, au filet tournant). Ce ne sont plus les pêches d’autrefois, indiquent les patrons de barques. La cause de cet appauvrissement ? Elle est double. Raréfaction de poissons, certes, et sans nul doute, mais d’abord la pêche n’est-elle pas moins efficace ? Armand Cantury pense que les

travaux de dragage entrepris dans la Garonne pour retirer la couche de gravier en sont un peu la cause. Juste en face du lieu de pêche, sur l’autre rive, se dressent en effet deux tas blonds, énormes pyramides qui serviront à améliorer le système routier. Sur le fleuve à coté du pont qui relie Langon à Saint Macaire, les bateaux dragueurs travaillent dur. Le lit est ainsi pelé et les rochers à nu. Désormais, entre la base du filet lesté de plomb et les aspérités du fond, les poissons se faufilent. Quel gâchis aussi, les filets s’accrochent trop souvent aux pierres pointues, privées de leur tapis unis et doux de petits cailloux ronds. Mais le grand responsable c’est l’emploi généralisé des moteurs à gasoil. D’ailleurs, ce n’est l’alose qui disparaît, mais l’anguille et le mule, les lamproyons surtout. Le grand père et le père d’Armand Cantury ont vécu de la pêche toute l’année ; lui-même continue, mais il sait bien que son fils devra s’orienter vers un autre métier. (…) Un régal bien régional

Et maintenant comment manger l’alose ? En tranches sur le gril avec une feuille de laurier, dit Rella. Le plus simple est aussi le meilleur. Un gourmet lui souffle qu’il faut ajouter une pointe d’huile sur la darne au moment de manger… Entière, pourtant, l’alose est aussi fort bonne. En voici la recette classique : pour quatre personnes, une alose de 2 kilos que l’on couche sur un lit d’oignons, quelques champignons, couvrir de vin blanc. Lorsqu’elle « s’escanquaille » c’est qu’elle est cuite à point. Il ne reste plus qu’à porter le plat tout chaud sur la table et à retirer délicatement la chair, car les arêtes résistent. Avec un peu d’adresse on les laisse entières et soudées les unes aux autre. Bientôt, au fond du plat un squelette blanc… Mais certaines ménagères la préfère au four avec seulement du beurre et trois feuilles de laurier. De toutes manières, c’est un poisson prestigieux et qui entre dans la gamme d’une gastronomie régionale de renom mérité. Monsieur Cazenave tient à préciser qu’en conserve, c’est aussi un mets délicieux. Des conserveries, en effet, une à Aiguillon, d’autres à Bordeaux, préparent cette spécialité qui est pour le consommateur d’un prix peu couteux et doit garder – le poisson est employé frais- un goût très caractéristique. Reste à souhaiter que les eaux se réchauffent vite pour que la saison déjà si retardée commencent vraiment. Peut-être les pécheurs verront-ils leurs prises redoubler et les étals des marchés s’argenteront-ils (au double sens du terme, hélas !) des écailles légères, irisées au sortir de l’eau comme le pelage du chien de Tristan. Les Nouvelles 11 juillet 2019 • 5


INTERNATIONAL G7

ALGÉRIE

Lorsque redevabilité rime avec inégalité Un peuple à la reconquête de son indépendance Six membres du C7 (organisation qui regroupe la société civile des sept Etats membres du G7) se sont réunis à Paris pour élaborer des propositions sur les inégalités mondiales à soumettre lors du prochain sommet à Biarritz. Les inégalités dans le monde : tel était l’ordre du jour du rassemblement du C7, organisation de la société civile, la semaine dernière. Celle-ci a pour but de transmettre aux chef-fes d’État et de gouvernement du G7 – groupe de discussion et de partenariat économique de sept plus grandes puissances –, les recommandations et propositions en matière de lutte contre les inégalités, en vue du prochain sommet à Biarritz (du 24 au 26 août). Un rendez-vous où elles espèrent être entendues. Les femmes, le climat, la pauvreté, l’éducation, la santé… Tous les sujets sont sur la table puisque tous ces domaines sont en lien avec l’inégalité. 3,4 milliards de personnes vivent chaque jour avec 5 euros et « n’ont pas accès aux soins de services essentiels, antibiotiques, soins contraceptifs », chiffre Bruno Rivalan, directeur adjoint d’Action Santé Mondiale.

« Ces inégalités, tout comme la pauvreté, ce n’est pas une fatalité, c’est le résultat de choix et de décisions politiques », dénonce Cécile Duflot. « Le G7 ne peut être une réussite que s’il permet d’accélérer, de renforcer ce qui se décide dans les enceintes multilatérales » explique pour sa part Philippe Jahshan, président de Coordination Sud (coordination française des ONG). Et selon lui, les engagements politiques doivent être les mêmes au sein de tous les pays du G7. Et notamment sur la question climatique. Les associations attendent en effet des pays membres qu’ils relèvent leurs objectifs en la matière d’ici à 2020. « Le Haut conseil pour le climat a épinglé la France sur l’insuffisance de ses politiques pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050 », rappelle ainsi Lucile Dufour, responsable des politiques internationales au sein du Réseau action climat (RAC). Un défi lancé à Emmanuel Macron qui n’a plus que quelques semaines pour rendre son G7 ambitieux. Les ONG ont prévenu : Le C7 sera présent pour évaluer et juger le programme de ce sommet qui reste, à ce jour, trop timide.

Le triomphe d’une droite dure

6 • Les Nouvelles 11 juillet 2019

Des millions d’Algériens ont défilé vendredi 5 juillet pour commémorer la libération du pays en 1962, affirmer l’exigence d’une transition démocratique et déjouer la menace d’une dictature militaire. « Le peuple veut l’ indépendance ! » La clameur monte, irrépressible, de la foule dense qui déferle sur la rue Didouche-Mourad en direction de la place Maurice-Audin. Elle se mue soudain en hurlement de joie : depuis les balcons des immeubles blancs et bleus, des femmes déversent des seaux d’eau fraîche sur les manifestants écrasés par la chaleur. Armés de tuyaux, des commerçants arrosent le bitume brûlant depuis leurs boutiques aux rideaux à demi baissés. Un adolescent aux vêtements trempés vide des bouteilles d’eau sur le crâne et la nuque des marcheurs ravis. Sur le trottoir, des anciens, émus aux larmes, regardent passer ce défilé aux allures de fête. Jamais, jurent-ils, une telle ferveur populaire ne s’était manifestée depuis le 5 juillet 1962, date de la proclamation d’indépendance. (…) Manigances et tractations, dans les arrière-cuisines du pouvoir

GRÈCE

La Nouvelle Démocratie de Kyriakos Mitsotakis devance largement Syriza d’Alexis Tsipras aux législatives. Ce qui fait craindre une mise aux normes nationales-libérales du pays. La droite de Kyriakos Mitsotakis a remporté les élections législatives anticipées de ce dimanche (7 juillet dernier). Avec un peu plus de 40 % des suffrages, son parti, la Nouvelle Démocratie (ND), semblait assuré de disposer d’une majorité absolue à la Vouli, la chambre unique du Parlement grec. Une prime majoritaire représentant 16,7 % des députés est accordée en effet au parti arrivé en tête dans le système de répartition des sièges à la proportionnelle. Cette victoire s’inscrit comme un nouveau et inquiétant succès d’un parti qui affiche une orientation nationalelibérale, mêlant une très orthodoxe doxa sur le plan du « libre-échange » et de l’économie à une posture ouvertement nationaliste. Syriza, le parti de gauche du premier ministre Alexis Tsipras, est crédité de 28,5 % des suffrages. Il arrive en seconde position très loin devant les autres formations politiques. La mobilisation d’une partie des électeurs de gauche soucieux de défendre les mesures gouvernementales en faveur des plus démunis n’aura pas suffi à inverser une tendance lourde à l’abstention parmi certains électeurs de gauche, déçus que le gouvernement n’ait pas réussi à tenir les promesses faites avant le scrutin de janvier 2015, qui avait marqué l’accession d’Alexis Tsipras au pouvoir. La bascule semble se situer du côté des classes moyennes qui avaient jadis massivement voté Syriza. Fortement

confisquée

mises à contribution pour financer des mesures d’urgence dans la crise humanitaire qui affecte toujours le pays, elles ont boudé les urnes ou se sont laissées séduire par les promesses de baisses d’impôts avancées par Mitsotakis. (…) Le forcing libéral des nouveaux dirigeants de la Grèce laisse craindre dans l’immédiat une suppression rapide des mesures favorables aux plus pauvres. Quid de la gratuité d’accès aux soins, de ces pharmacies ou épiceries sociales ? Quid de la poursuite de l’augmentation du salaire minimum, revalorisé de 11 % par le gouvernement de gauche ? Quid du sort des petites pensions, voire de la pérennisation d’un 13e mois de retraite ? La droite grecque a bâti une part de son succès sur un discours ouvertement nationaliste, exutoire commode aux malaises qui traversent une société malmenée par les partenaires européens et aux avant-postes de l’accueil des migrants. S’en prenant à l’accord de Prespa conclu entre Athènes et Skopje en 2018 qui prévoit la reconnaissance de la Macédoine du Nord, Mitsotakis a ainsi entonné une rhétorique, souvent proche de celle des extrêmes droites d’Aube dorée ou de Solution grecque. Selon une approche qui s’interdit d’envisager la Macédoine comme autre chose qu’une entité grecque en se référant à l’Antiquité et à la gloire d’Alexandre le Grand qui régna effectivement autour de… 330 avant Jésus-Christ sur ce territoire, qui fut intégré durant plusieurs décennies à la Fédération des Slaves du Sud (Yougoslavie). Bruno Odent, L’Humanité du 08/07/2019

D’innombrables pancartes exigent la libération de Lakhdar Bouregaâ, un vétéran de la guerre d’indépendance

écroué quelques jours auparavant pour avoir osé critiquer le pouvoir militaire qui dicte sa loi depuis la chute d’Abdelaziz Bouteflika. (…) Les youyous fusent. Plus loin, aux abords de la Grande Poste, les policiers jouent de la matraque, tabassent des manifestants à terre, tirent des gaz lacrymogènes. Des militants sont encore interpellés. La foule fait corps autour du porteur d’un drapeau amazigh (berbère) qu’un agent en civil tente brutalement de tirer hors du cortège. « Libérez nos enfants ! » scandent les manifestants, en référence aux jeunes gens incarcérés par dizaines pour avoir brandi cet emblème culturel dont le chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah, a décrété l’interdiction pour tenter, sans succès, de semer la division. Les oreilles du vieux général doivent siffler. Il est aujourd’hui la cible principale des protestataires, qui aspirent à un « régime civil » et veulent le voir « dégager » comme tous les hommes du « gang » Bouteflika, dont il fut longtemps un solide pilier. L’avantveille, dans un discours solennel, le président par intérim, Abdelkader Bensalah, dont le mandat prend officiellement fin ce 9 juillet, faisait une offre de « dialogue » excluant l’État et l’armée du processus politique devant mener à des élections. « Le processus de dialogue sera conduit et mené en toute liberté et en toute transparence par des

personnalités nationales, crédibles, indépendantes, sans affiliation partisane et sans ambition électorale », a-t-il promis. Accueilli avec défiance par le mouvement populaire, cet appel a été salué par la Conférence nationale de dialogue qui réunissait, samedi, à Aïn Benian, autour de l’ancien premier ministre Ali Benflis, une opposition docile et toute tendue, elle aussi, vers l’horizon électoral. Boycottée par les forces démocratiques, cette initiative a eu les faveurs des chefs islamistes Abderrazak Makri (MSP) et Abdallah Djaballah (El Adala), et même celles d’anciens cadres du Front islamique du salut. Dans les arrière-cuisines du pouvoir, les manigances battent leur plein. Pour tenter de se recycler, les hommes du système espèrent noyer au plus vite dans les urnes, dont ils tiennent les clés, la radicalité politique affirmée par le hirak. Le prodigieux rapport de forces instauré par le peuple algérien les contraint, semaine après semaine, à manœuvrer en recul. Mais un défi prométhéen reste posé au mouvement populaire. Il tient à sa faculté à se déployer, en dehors des marches, sur le terrain d’une alternative politique qui fait cruellement défaut. En Algérie comme ailleurs. Rosa Moussaoui, envoyée spéciale à Alger pour L’Humanité.

MÉDITERRANÉE

La résistance des ONG face à Salvini s’amplifie Plusieurs opérations de sauvetage en mer d’exilés ont pu se dérouler le week-end dernier en dépit des interdictions du ministre de l’Intérieur italien. La situation est rapidement devenue critique

Samedi, le navire humanitaire Alex de l’ONG Mediterranea, affrété par des organisations et des élus de la gauche italienne, a décidé à son tour de forcer le blocus, décrétant l’état d’urgence sanitaire à bord. Alors que, jeudi, l’Organisation internationale pour les migrations annonçait la disparition de 80 personnes au large de la Tunisie, l’équipage du voilier de 18 mètres a, de son côté, sauvé des eaux 54 personnes en détresse. « Le bateau fait moins de 20 mètres ; en comptant les rescapés et l’équipage, nous avons 65 personnes à bord d’un navire qui est fait pour une dizaine de personnes », expliquait peu après l’opération de secours un porte-parole de l’ONG. « L’ennemi numéro 1, c’est le soleil, il y a très peu d’ombre et c’est extrêmement difficile de tenir, notamment pour les femmes enceintes. » Mais le mentor de l’extrême droite européenne a immédiatement indiqué qu’il comptait continuer dans sa logique criminelle, annonçant que les ports de son pays resteraient fermés à

cet équipage en danger. Un temps escortées par le navire de l’ONG catalane Open Arms, 13 personnes ont pu être transbordées et prises en charge médicalement. Mais, pour les sauveteurs italiens et les 41 exilés restant à bord, la situation est rapidement devenue critique. Ils ont donc décidé de braver l’interdiction. À l’arrivée du voilier dans le port de Lampedusa, Matteo Salvini a surenchéri, décrétant que personne ne devait descendre à terre. Hier, l’équipage de l’Alex, comme Carola Rackete la semaine dernière, a décidé d’accomplir coûte que coûte son devoir en débarquant malgré tout les exilés exténués. L’ONG a pris acte de l’interdiction d’accoster

Un autre navire humanitaire, l’AlanKurdy, de l’ONG allemande Sea Eye, confronté également ce weekend à l’intransigeance xénophobe du ministre italien, a décidé, pour sa part, de ne pas faire abstraction de la responsabilité des autres dirigeants européens. Avec 65 exilés rescapés à son bord, l’ONG a pris acte de l’interdiction d’accoster. « L’AlanKurdy s’est vu refuser le droit d’amener des personnes sauvées en Italie », a-t-elle déclaré par voie de communiqué. En Italie, l’équipage subirait de lourdes sanctions pour l’aide humanitaire.

« Mais d’autres pays européens peuvent aussi offrir des ports sûrs », précise l’ONG, qui ajoute :  « Il est maintenant temps que le ministre italien de l’Intérieur libère l’Europe de la captivité. Si les chefs d’État et de gouvernement tiennent vraiment à critiquer le ministre italien de l’Intérieur, ils peuvent nous laisser entrer à Malte. » En France, pourtant pays le plus proche de Lampedusa après Malte, le message n’a pas suscité la moindre vague. La situation en Méditerranée centrale, la route migratoire la plus mortelle au monde, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies, reste extrêmement tendue. Mais la décision, la semaine dernière, de la capitaine du Sea-Watch 3, Carola Rackete, de mettre à l’abri les 42 exilés rescapés à bord de son navire, malgré les interdictions du ministre de l’Intérieur italien, Matteo Salvini, a bel et bien ouvert une brèche dans le piège qui, depuis presque un an, s’était refermé sur les sauveteurs en mer. La jeune femme, blanchie par la juge Alessandra Vella, du tribunal d’Agrigente, en Sicile, a d’ailleurs décidé d’enfoncer le clou en faisant savoir, vendredi, qu’elle entendait poursuivre en justice le ministre xénophobe pour diffamation. Émilien Urbach, L’Humanité du 08/07/2019


PCF IAN BROSSAT À YANNICK JADOT

APL

« Rappelle-toi que tu es de gauche »

Les Thénardier au pouvoir

« Rappelle-toi que tu es de gauche » : le chef de file des communistes aux élections municipales à Paris, Ian Brossat, a tancé dimanche dernier le leader écologiste Yannick Jadot, qui n’a pas exclu, la veille, des alliances avec la droite dans certaines villes. « Je suis très surpris par les déclarations de Yannick Jadot, même si cette petite musique s’était déjà faite entendre aux européennes », a déclaré sur France 3 Ian Brossat, qui a conduit, comme lui, la liste de son parti au scrutin du 26 mai. « Je ne pense pas que l’écologie soit soluble dans le libéralisme – car c’est produire n’importe quoi dans n’importe quelles conditions sociales et environnementales – et Yannick Jadot nous dit qu’on peut faire alliance avec la droite »,

s’est indigné le communiste. « J’y vois une espèce d’opportunisme qui est à mon sens inquiétant », a-t-il ajouté, avant de souligner : «Moi la droite je l’affronte au Conseil de Paris, elle s’est opposée au tramway, à la reconquête des voies sur berges». Invité samedi au « Festival des idées » dans la Nièvre où se rendait une partie de la gauche, Yannick Jadot l’avait prôné le « pragmatisme » dans des municipalités « où vous avez des gens qui sont sans étiquette ou même divers droite ». « Majoritairement chez les écologistes, il y a un attachement à la gauche, et dans la plupart des villes que dirige la gauche, il y a des écologistes », a tenu à lui rappeler Ian Brossat. Interrogé sur l’éventualité d’une alliance d’EELV avec LREM aux élections à Paris, l’adjoint au Loge-

ment d’Anne Hidalgo – qui compte EELV dans sa majorité –, a assuré : « Pour être en contact régulier avec les écologistes parisiens, je ne sens pas du tout cette tentation, j’ai l’impression que Jadot est isolé sur cette ligne, heureusement. » Yannick Jadot s’était déjà attiré les critiques d’une partie de la gauche en déclarant pendant la campagne des européennes qu’il était favorable « à la libre entreprise et l’économie de marché ». Dans une interview à Reporterre le 14 mai, il avait précisé son propos, se disant contre le « capitalisme financier » et contre un « libéralisme prédateur sur l’environnement, les femmes, les hommes, les animaux et sur l’économie », même s’il est pour la « liberté d’entreprendre » et reconnaît l’existence du « marché ».

Pas d’exclusive pour sortir du duo infernal REM/RN

La vie politique a connu et connait un vrai chamboulement avec les dernières élections présidentielles et législatives, l’expression d’un mécontentement populaire et d’une volonté de changement. Après la loi MAPTAM de 2014 qui a clarifié les compétences des diverses collectivités, a suivi la loi notrE amenant de nouvelles compétences aux régions, un nouvel aménagement du territoire, etc. « Lors de cette mandature, la mutualisation a été mise en place et le conseil municipal a transféré une grande partie de ses compétences à la Métropole », rappellent élus et militants communistes. Ainsi, les prochaines élections municipales se présentent dans une configuration bien différente que les précédentes (2014), tant d’un point de vue admi-

Une fois de plus, ce gouvernement de Thénardier fait les poches aux familles populaires. La perte de pouvoir d’achat est immense : un milliard d’euros prélevé aux plus modestes. Pour une famille, ce sera 1 000 € en moins par an, soit presque un SMIC. Après des mois de mobilisation sociale, c’est une véritable provocation. C’est d’autant plus hallucinant que le gouvernement avait lui-même reconnu son erreur, après avoir baissé

une première fois les APL en 2017. Pourtant, deux ans après, Macron s’attaque de nouveau au pouvoir d’achat des familles populaires. N’oublions pas qu’entre temps, les cadeaux aux plus riches se sont multipliés : il est clair que le président des riches mérite plus que jamais son surnom. Ian Brossat, porte parole et responsable de la commission Logement du PCF

LAMOTHE-MONTRAVEL

PCF MÉRIGNAC

Le 3 juillet en fin de matinée, une dizaine de militant-es et élu·es communistes rencontraient la presse, au siège de la section du PCF, pour faire connaître le rôle qu’ils entendent jouer dans la période qui s’ouvre avec les élections municipales de 2020.

Le Canard enchaîné révèle aujourd’hui la réforme des APL engagée par le gouvernement. C’est un nouveau coup dur. Ce sont plus d’un million de familles qui subiront de plein fouet une baisse des aides, voire une suppression totale.

nistratif que politique. « Les élections européennes à peine achevées, le Président de la République prétend aggraver sa politique des ultra riches », poursuit Joël Girard, secrétaire de section qui évoque les attaques sur la retraite, les allocations chômage, la santé, le transport ferroviaire public, l’éducation nationale, le logement social, auxquelles s’ajoutent les plans de licenciement comme Général Electric, le projet de privatiser ADP ou l’action politique en faveur de l’écologie qui se résume à des discours, comme nous venons de le voir avec l’accord UE – Mercosur. « La colère est toujours là chez les gens et l’espoir que ça change aussi. Les élections municipales de 2020 seront donc une échéance majeure pour la vie de nos concitoyens mérignacais et pour l’avenir du territoire ». Les communistes mérignacais considèrent que la notion de « gauche », si elle fait débat, a toujours du sens. C’est dans ce cadre que le PCF lance un appel à une « Union populaire qui porte un nouvel espoir pour la France ». Appel qui s’adresse aux organisations de gauche, organisations syndicales,

au mouvement syndical dans son ensemble, à tous ceux qui souffrent et qui espèrent d’autres choix. « Nous ne formulons aucune exclusive et sommes prêts à discuter avec tout le monde face au duo infernal REM/ RN. Que chaque organisation apporte sa spécificité et ensemble nous pouvons converger vers ce qui rassemble plus que sur ce qui divise. Nous voulons contribuer dans cette démarche pour Mérignac : au renforcement du service public vers les personnes âgées, les personnes dépendantes et vers la petite enfance de moins de 3 ans (malgré les efforts en matière d’investissement 6 enfants de moins de 3 ans sur 10 sont encore gardés par les parents) ; à la maîtrise du développement de l’ habitat et de son coût (construire 50 % de logements sociaux dans chaque projet immobilier) ; à l’offre de mobilité adaptée aux attentes de besoins de déplacement ; Enfin, la démocratie communale doit se développer sur la base d’un observatoire des politiques publiques locales et du référendum d’initiative locale. »

56e Grande FÊTE POPULAIRE Organisée par le Parti Communiste Français, le 15 août 2019 au parc de la Gare 11h : débat sur la retraite - 12h : vin d’honneur - 13h : repas gastronomique, avec animation musicale par Dominique Tamisier - 16h30 : débat avec les représentants de la Dordogne et de la Gironde du Parti Communiste Français - 21h : bal avec Neptune Toute la journée : VIDE GRENIER Tél. 05 53 27 54 99 (HR) - 06 30 37 16 51 Animation musicale - Restauration rapide

Carnet SECTION DE BÈGLES DU PCF. Notre camarade Michel Bénito nous a quitté ce vendredi 5 juillet. Enseignant à l’école Marcel Sembat, trésorier de la section de Bègles du PCF, conseiller municipal de 1983 à 1989, il vivait à Caudrot, en bord de Garonne, depuis son départ en retraite, où il assouvissait sa passion pour la pêche lorsque son autre passion pour la corrida lui en laissait le loisir… Ses obsèques ont lieu ce jeudi 11 juillet au crématorium de Mérignac. À sa fille Ludmilla, ses petits enfants, et à tous leurs proches, les communistes béglais adressent leur affection et leur soutien. SOUSCRIPTION EXCEPTIONNELLE

Élections Européennes Malgré une campagne dynamique et offensive la liste conduite par Ian Brossat n’a pas atteint les 3 %, seuil ouvrant droit au remboursement des frais de campagne. Le PCF prolonge donc la souscription lancée pour les européennes, pour laquelle près de 15 000 euros ont déjà été collectés en Gironde. Il faut réunir 7 000 euros supplémentaires pour compenser ces dépenses. Le PCF compte sur vous !

VIOLENCES FAITES AUX FEMMES

Hélène Bidard élue présidente de ECVF Hélène Bidard, adjointe communiste à la Mairie de Paris en charge des questions relatives à l’égalité femmes/hommes, la lutte contre les discriminations et les droits humains, a été élue, samedi 29 juin, présidente de l’Association ECVF (Elu-e-s contre les violences faites aux femmes). Le PCF se félicite qu’une élue communiste, engagée dans la lutte contre les

violences faites aux femmes prenne la tête d’une association qui, depuis 16 ans, fédère et sensibilise les élu-e-s et des collectivités territoriales. L’ECVF soutient des actions de prévention et d’accompagnement des victimes et propose des formations aux élu-e-s et agent-e-s des collectivités. Alors que la lutte contre les violences faites aux femmes a été érigée grande cause du quinquennat Macron, nous comptons à ce jour 70 féminicides, depuis janvier 2019, 70 femmes assas-

sinées en 6 mois ! Le PCF appelle à la vigilance et à l’action pour faire que plus aucune femme ne meurt sous les coups de son conjoint. De plus, les violences sexistes et sexuelles sont une réalité dans tous les partis et toutes les organisations, quelque soit le milieu, quelque soit la couleur politique. Des actions fortes sont aussi nécessaires pour prévenir ces violences et pour que les contentieux aboutissent.

Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera efficacement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. Les versements sont à envoyer à la fédération de Gironde du PCF - 15 rue Furtado - 33800 Bordeaux, à l’ordre de l’ADF PCF 33

ILS ONT DONNÉ 1 205 euros : M. CARRE Philippe, Salles ; Mme GOMEZ Maryse, Bègles ; M. GONZALEZ Serge, Bègles ; Mme TEXIER Christine, Bègles ; Mme MORAGA Nuria, St Symphorien ; Mme MORAGA Cornelia, Bordeaux ; M. QUETIER Louis, Cubzac les Ponts ; Mme Vierge Pascale, Talence ; M. GORSE Pierre, Talence ; M. GAI Christian, Yvrac

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CHRONIQUE

CULTURE & SOLIDARITÉ

NOUVELLES IDÉES REÇUES

FRAC NOUVELLE-AQUITAINE MÉCA 29 JUIN - 9 NOVEMBRE 2019

par Gérard Loustalet Sens www.nir-33.fr

Il est une fois dans l’ouest Aquitaine avec le soutien de l’État, offre à l’ensemble des filières de l’économie culturelle liées à l’écrit, à l’image (ALCA), au spectacle vivant (OARA) et à la création plastique sur le territoire (Frac), un laboratoire d’expérimentation artistique inédit à l’échelle d’une région. Elle est implantée sur les « IL EST UNE FOIS berges de la Garonne, sur DANS L’OUEST » le site des anciens abattoirs et à proximité de la gare EXPOSITION DU FRAC NOUVELLE-AQUITAINE MÉCA 29 JUIN - 9 NOVEMBRE 2019 Saint-Jean, au cœur de MÉCA BORDEAUX l’opération d’aménagement Euratlantique. Dossier de presse La MÉCA conjugue des espaces dédiés répondant parfaitement aux besoins La MÉCA, Maison de l’Éconoprofessionnels des filières mie créative et de la Culture en créatives (création, production, Nouvelle-Aquitaine, a été inau- diffusion) et une ouverture au gurée en grande pompe le dernier grand public. Les agences OARA week-end de juin. Ce nouveau et ALCA proposeront des rendeztemple de la culture accueille vous réguliers : projections, sorties notamment le Fonds régional de résidences, cartes blanches à des d’art contemporain de la région opérateurs culturels du territoire Aquitaine (FRAC) qui y présente régional. Quant au Frac, logé aux une exposition inaugurale intitu- 3 derniers étages de la MÉCA, une lée « Il est une fois dans l’ouest », à de ses missions de service public voir jusqu’au 9 novembre. repose sur la diffusion de sa collection et de la création contemporaine Conçue par Bjarke Ingels, la MÉCA, auprès du plus grand nombre, il Maison de l’Économie créative et de propose 3 à 4 grandes expositions la Culture en Nouvelle-Aquitaine, annuelles en plus de ses nombreuses financée par la Région Nouvelle- actions de médiation auprès des Caylus Culture Club, performance, détail, 2013, © Caylus Culture Club, photo DR

RENCONTRE

Didier Daeninckx à la Machine à Lire Profitant d’une escale à Bordeaux avant son passage au festival Polars à l’ancre au Cap Ferret, La Machine à Lire est heureuse d’accueillir Didier Daeninckx en ses murs (dans les locaux de La Machine à Musique, 13-15 rue du Parlement Sainte Catherine à Bordeaux), le mercredi 17 juillet 2019 à 18h30. Ce sera l’occasion d’évoquer son dernier roman, Artana ! Artana !, publié aux éditions Gallimard en mai 2018, et de revenir sur les nombreux textes qui confirment une volonté d’ancrer les intrigues du roman noir dans la réalité sociale et politique, depuis la publication en 1984 à la Série Noire de Meurtres pour mémoire. La rencontre sera animée par Christian Jacquot.

Didier Daeninckx, né le 27 avril 1949 à Saint-Denis (Seine), est un écrivain français, auteur de romans policiers, de nouvelles et d’essais. Il oriente son œuvre vers une critique sociale et politique au travers de laquelle il aborde certains dossiers du moment (la politique des charters, le négationnisme, etc.) et d’autres d’un passé parfois oublié (le massacre des Algériens à Paris le 17 octobre 1961). Il a obtenu de nombreux prix (Prix populiste, Prix Louis-Guilloux, Grand prix de littérature policière, Prix Goncourt du livre de jeunesse…), et en 1994, la Société des Gens de Lettres lui a décerné le Prix Paul Féval de Littérature Populaire pour l’ensemble de son œuvre. Artana ! Artana ! Collection Blanche, Gallimard, parution : 17-05-2018.

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde, M. Lavallée Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr Les nouvelles de bordeaux @nvlbx nbso.fr Commission paritaire de presse : 0123 C 85932

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publics spécifiques (scolaires, etc.). L’exposition inaugurale du FRAC, « Il est une fois dans l’ouest », investit le vaste plateau d’exposition de 1 200 m2 avec une centaine d’artistes représentés, des commissaires invités, près de 200 œuvres au total. Si le titre de cette exposition rappelle un célèbre western, son propos est de raconter une histoire qui se conjugue au présent située dans l’Ouest de la France. Sont ainsi présentées des œuvres d’artistes présents sur notre territoire (Pascal Convert, Rachel Labastie, Moolinex, Martial Raysse), produites à l’occasion de résidences ou d’expositions (au Pays basque, à Vassivière, à Thouars), issues de collections ancrées en région : une artothèque (à Pessac), des Frac-Artothèque Nouvelle-Aquitaine Limousin et Poitou-Charentes, d’une fondation privée (à Saint-Émilion), de musées (Beaux-Arts à Libourne, Capc à Bordeaux), offertes par les Amis (Daniel Firman, Amadou Sanogo)… « Il est une fois dans l’Ouest » décrit une scène artistique connectée au reste du monde et porte un regard au-delà : en franchissant les Pyrénées pour aller vers le Sud, l’Espagne, jusqu’en Afrique du Sud et l’Afghanistan.

Adresse : MÉCA - 5, Parvis Corto Maltese - 33 800 Bordeaux Horaires : Du mardi au samedi de 13h à 18h30. Dernière entrée à 18h. Le 1er dimanche du mois de 13h à 18h30. Dernière entrée à 18h. Le 3e jeudi de chaque mois jusqu’à 21h. Dernière entrée à 20h30. Fermé les jours fériés. Tarifs : contribution libre (1€ minimum) – Gratuit le 1er dimanche du mois.

ANNONCES LÉGALES AVIS DE CONSTITUTION

Il a été constitué une société dont les caractéristiques sont les suivantes Forme : SAS Dénomination : SAIGON BY NIGHT Siège social : 7 rue des Bouviers 33800 Bordeaux Capital : 1 000 € Objet : Restauration et produits asiatiques et d’ailleurs, à consommer sur place ou à emporter Durée : 99 ans à compter de la date d’immatriculation Président : M. GIA VINH BUI demeurant 13 rue des trois conils 33000 Bordeaux Pour avis AVIS DE DISSOLUTION

ART EN FIL SARL au Capital social de 75 000 Euros 11 rue Georges Clémenceau 33530 BASSENS N° 483 990 818 – RCS de Bordeaux Aux termes d’une AGE en date du 01/07/2019 les associés ont décidé la dissolution anticipée de ladite société. La société subsistera pour les besoins de la liquidation jusqu’à sa clôture. Mme PREVOT Martine Françoise, demeurant résidence « Le Lion des Bastides » apt 23, 24 rue du Marechal Joffre 33150 Cenon est nommé liquidateur. Le siège de la liquidation est fixé à Bassens 11 rue Georges Clémenceau. C’est à cette adresse que la correspondance devra être adressée et que les actes et documents devront être notifiés. Pour avis et mention Le Liquidateur

Les valeurs de la gauche Les mois d’été, l’action politique semble comme suspendue. Ce qui est souvent trompeur. Ils seraient néanmoins propices à la réflexion, à une prise de recul sur les événements. Ils prennent pour l’ensemble de la société la forme des congés payés lesquels apparaissent aux jeunes générations comme des dispositions naturelles ayant toujours existé ! Il faut sans cesse répéter qu’il s’agit en France d’une conquête sociale issue des luttes revendicatives de juin 1936. Le patronat et la droite y dénonçaient alors une incitation à la paresse et hurlaient à la ruine de l’économie. Tout comme le patronat et la droite du XIXème siècle s’opposaient farouchement à la législation sur le travail des enfants qui allait, disaient-ils, mettre les entreprises en faillite ! On entend aujourd’hui les mêmes rengaines avec, par exemple, les « charges » sociales qui « pèsent » sur la « compétitivité ». C’est toujours le même discours de l’exploitation à peine euphémisé… Il n’y a qu’un seul discours à leur opposer, celui des valeurs de gauche qui est à l’origine de ces conquêtes parce qu’il répond à la nécessité de la justice sociale. Un thème de réflexion majeur va donc porter sur la nouvelle rhétorique d’un lieu commun politique qui consiste à nier désormais le fameux « clivage » gauche/droite. En réalité, du moment que la société s’établit sur la dichotomie dominants/dominés, les valeurs de gauche qui se fondent sur la justice et l’égalité sont intangibles. Leur rayonnement va bien au-delà d’un état momentané et éphémère du champ politique. Le rabâchage d’une disparition de l’opposition entre la gauche et la droite apparaît alors pour ce qu’il est : une opération politicienne. Il ne s’agit pas d’une assertion relevant d’un constat ou d’une analyse, mais d’une énonciation performative, c’est-à-dire d’un discours dont l’objectif est de réaliser ce qu’il énonce. Il ne reste plus qu’à faire ressasser ces enfilades de poncifs par des éditocrates dont le conformisme et la paresse intellectuelle sont garantis (cf. M. Bruno Dive de Sud-Ouest) et le discours peut devenir une réalité au moins électorale. Reste à voir à qui profite le crime. J’ai déjà produit ici une longue analyse du populisme improprement dit de gauche théorisé par la politologue Chantal Mouffe. Celle-ci récuse le concept même de gauche tout en cultivant une curieuse nostalgie social-démocrate. La lutte des classes est réduite à une péripétie et supplantée par un obscur antagonisme « eux » vs « nous » qui serait à réduire en « agonisme » dans le cadre d’une démocratie libérale renouvelée ! La démarche, nous dit l’auteure, relève « du » politique et non « de la » politique. Tout cela est un peu tortueux et emprunte, il faut tout de même le rappeler, au théoricien nazi Carl Schmitt qui fulminait encore en 1948 contre « les neutralistes, les bons à rien esthétiques, les avorteurs, les incinérateurs de cadavres, les pacifistes » (notice Wikipédia). Ce « populisme de gauche » aurait, dit-on, séduit Jean- Luc Mélenchon. Il est en tout cas aujourd’hui en faillite. Jusqu’à provoquer une crise au sein de la France insoumise. Ce qui ne peut réjouir personne. Cependant l’actuel disciple préféré de JLM, Adrien Quatennens, persiste dans une détestation de la gauche abusivement réduite pour les besoins de la cause au Parti socialiste. Ce qui s’appelle persévérer dans l’erreur… Quant à l’écologisme politique -qu’il faut se garder de confondre avec l’écologie-, Ivan Lavallée le renvoie à ce qu’il est : une imposture (« Une défaite (LFI), un échec (PCF), une imposture (EELV) », le blog d’ivan, www.ivan2015.com). Enivré par ses 13%, Yannick Jadot se voit déjà à l’Elysée ! Et multiplie les manœuvres politiciennes… Renier la gauche lui permet, pour ratisser large, de proclamer maintenant que l’écologie est compatible avec l’économie de marché ! De quoi perdre toute crédibilité… Même Nicolas Hulot en est revenu et concède : « le libre-échange est à l’origine de toutes les problématiques écologiques » (le Monde, 02.07.2019). Sur l’imposture de l’écologisme, je me permet de renvoyer à la série de chroniques publiées au premier trimestre 2010 (www.nir-33.fr). Rien à changer sur le fond. C’était l’époque où Mamère, toujours clairvoyant, croyait triompher : « ce que la gauche n’a pas fait, Sarkozy l’a mis en place avec le Grenelle de l’environnement ». Ce fut la farce de la taxe carbone sarkozienne, « mesure révolutionnaire » selon l’inénarrable Cohn-Bendit et tellement injuste que le Conseil constitutionnel dut la retoquer. Et les pontes de l’écologisme, Duflot, Mamère, Cohn-Bendit, Hulot qui n’avaient rien vu venir…


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