Jeudi 26 septembre 2019 - N° 2326 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro
Rentrée sociale plus chaude que le climat
RÉFORME DES RETRAITES
COMMUNES
CONGRÈS DE LA CGT EN GIRONDE
1er round de mobilisation
Des propositions pour répondre aux besoins
Renouvellement et orientations « ambitieuses »
P.2
P.3-4-5
P.6
ACTUALITÉ POSTIER·ES
RÉFORME DES RETRAITES
Ils dénoncent le « déni » de leur direction
Un premier round de mobilisation
Les postier·es de la Gironde, soutenu·es par leurs syndicats Sud et CGT, se sont rassemblé·es devant la direction régionale de La Poste, avant de participer à la manifestation contre le projet Delevoye de réforme des retraites, mardi 24 septembre. Ils dénoncent « le déni de La Poste qui impose avec brutalité des réorganisations et un schéma industriel qui mettent en danger les agents », demandent l’arrêt de tous « ces projets toxiques dans toutes les branches du groupe » et un « véritable service public ». Souffrance au travail, sous-effectifs, conditions de travail indécentes, dégradation du service public… L’émission Envoyé Spécial diffusée
le jeudi 12 septembre sur France 2 n’a probablement rien appris aux salarié·es de La Poste mais ils n’ont, visiblement, pas apprécié du tout la réaction de leur direction qui, dès le lendemain de la diffusion, tentait de discréditer le reportage en lui reprochant de faire un « portrait alarmiste et polémique » qui ne reflèterait pas la réalité de l’entreprise. Depuis plusieurs mois, de nombreuses luttes locales ont lieu au sein de l’entreprise, dont plusieurs victorieuses sur l’emploi comme sur les conditions de travail. Lundi, ce sont les bureaux de poste des Salinières, de Bastide et de Benauge qui se sont mis en grève ce 23 septembre au matin, contre le manque de personnel.
À l’appel de la CGT, de Solidaires et de la FSU, 2.500 manifestants, du public et du privé ont affronté la pluie à Bordeaux pour une première journée de grève, mardi dernier, qui ne devrait pas être la dernière. Il y a une exigence commune : le retrait du projet de réforme des retraites « Delevoye – Macron » présenté le 18 juillet dernier, fondée sur deux convictions communes : la première est qu’il est question de faire travailler plus longtemps tous les salariés et baisser leur pension de retraite, la deuxième est qu’il y a les moyens, en France, de faire autrement. « Depuis de nombreuses années, il y a beaucoup de recul sur les retraites, constate Philippe Arnaud, responsable départemental et régional de Solidaire. Ce que nous voulons, c’est
la retraite à 60 ans, au minimum au Smic et sur la base des 37 meilleures années. Nous étions déjà opposé au système de décote, il faut un système basé sur le plein emploi avec des cotisations plus importantes des entreprises. C’est du salaire socialisé, cela doit être géré par des représentant des salariés élus et eux seuls, l’État n’a rien à faire là-dedans ». Discours offensif aussi à la CGT qui revendique qu’une plus grande part des richesses revienne « dans la poche des travailleurs », notamment par l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, l’augmentation des salaires donc des cotisations sociales. « Un “100%” sécu garantirait entre autres des droits rattachés à la personne et permettrait de pouvoir partir à la retraite à 60 ans à taux plein et même avant, en fonction de la pénibilité du ou des métiers exercés et ainsi d’améliorer notre régime de solidarité intergéné-
rationnelle actuel plutôt que de le casser par un régime par points », explique le responsable départemental, Stéphane Obé. « Le Gouvernement distribue des cadeaux fiscaux à hauteur de 200 milliards d’euros par an, 51 milliards (pour le premier trimestre 2019) ont rempli les poches des actionnaires alors le cynisme et l’ injustice atteignent des sommets quand, dans le même moment, on tente de faire avaler aux salariés qu’ils devront travailler plus longtemps pour garantir des équilibres budgétaires futurs à hauteur de 7 à 14 milliards d’euros ». Chez Solidaire, on aimerait qu’un mouvement de grève de fond et continue s’enclenche plutôt que des journées éparses et on regarde avec espoir du côté de a grève annoncée chez les cheminots et les traminots à partir du 5 décembre. Pour la CGT, après les mobilisations du 11 septembre dans la santé, du 12 septembre chez les postiers, du 13 septembre à la RATP, du 19 septembre dans l’énergie, du 21 septembre contre la fermeture de l’usine de Ford, la marche pour le climat et la paix, la dynamique de cette rentrée doit se poursuivre et s’amplifier dans les entreprises. Christelle Danglot
DANS LES RUES DE BORDEAUX LE WEEK-END DERNIER
Emploi, climat et paix : même combat
À la veille du sommet sur le climat à New York, lundi 23 septembre, des mobilisations citoyennes ont parcouru la planète le week-end dernier. En France où les revendications sociales convergent de plus en plus avec les revendications sociales, organisations syndicales et politiques ainsi que les Gilets jaunes appelaient à rejoindre les cortèges. Le miroir d’eau à Bordeaux a tenu lieu de carrefour de la convergence même si les cortèges se sont ensuite séparés. Il y a un an, la démission fracassante de Nicolas Hulot amenait des centaines de milliers de personnes à descendre dans la rue pour exiger de réelles mesures contre le dérèglement climatique, enclenchant un mouvement inédit. Alors que le Giec publiait un énième rapport glaçant sur l’état de la planète, la jeunesse
initiait, partout dans le monde et dans le sillage de la Suédoise Greta Thunberg, les fameuses grèves pour le climat. Dans la foulée, en France, deux millions de personnes signaient la pétition « L’affaire du siècle », soutenant un recours contre l’État pour inaction climatique, tandis que le mouvement des gilets jaunes faisait éclater la colère populaire contre l’injustice fiscale, sociale et écologique. Depuis l’idée de faire front contre un même système qui détruit l’humain et la planète ne cesse de faire son chemin. Alors « que les actes concrets sont sans cesse reportés, le temps des négociations et des discours est révolu », déclarait à Bordeaux les associations* appelant « à un nouveau temps de mobilisation générale pour mettre en cause ce système qui détruit la planète et l’humain, en commençant par les plus vulnérables dans les pays du sud et les personnes les plus précaires partout
2 • Les Nouvelles 26 septembre 2019
dans le monde. Avec les gilets jaunes mobilisés depuis des mois en France, nous réaffirmons que les mesures prises doivent être justes ». Les syndicats CGT, FSU et Solidaires appelaient également à rejoindre les cortèges. Des actes, c’est aussi ce que revendiquaient la veille les jeunes lycéens et étudiants en grève. Même s’ils considèrent qu’il n’est pas évident de mobiliser dans les établissements ils étaient environ 1500 dans les rues de Bordeaux, le vendredi. Blandine, Jeanne et Tim, étudiants à Talence, participaient déjà aux grèves pour le climat au printemps. « Depuis rien n’a changé, constatent-ils, si ce n’est qu’il fait déjà plus chaud ». Elles et il attendent du gouvernement qu’il prenne des mesures contraignantes vis-à-vis des industries et entreprises les plus polluantes. « La France a les moyens d’agir et elle doit donner l’exemple. Nous devons montrer, par des actes, aux pays en développement que notre mode de vie est une impasse ». Le lendemain, quatre manifestations étaient prévues. Le midi, une manifestation pour la défense de l’emploi était organisée au départ de la place de la République par le syndicat CGT de l’usine Ford Blanquefort dont le personnel vient de recevoir sa lettre de licenciement. Les Gilets jaunes et les organisateurs de la marche pour le climat avaient prévu de se retrouver au miroir d’eau où les ont donc rejoint les « Ford » et leur soutien mais aussi les participants à
la marche pour la paix (voir ci-contre et en page 7). Deux cortèges se sont ensuite formés, les Gilets jaunes préférant la visibilité du centreville à l’itinéraire Rive-droite pour rejoindre La Caravane des possibles
(événement sur le développement durable) à Cenon. * Il est encore Temps Bordeaux Gironde, Greenpeace Groupe local Bordeaux, ANV COP 21 Gironde, Marcheurs Cueilleurs 33, La Caravane des possibles
JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA PAIX
Sous le signe de la convergence Dans toute la France, pour la Journée internationale de la Paix du samedi 21 septembre 2019, les initiatives ont été placées sous la double thématique « action climatique, action pour la paix », comme y avait invité l’ONU. Les 160 organisations appelant à ces marches ont unanimement adopté cet intitulé global « pour un climat de paix : stop les guerres, stop les violences, stop la misère », permettant d’associer les luttes pour la paix et le climat et d’inscrire clairement l’urgence climatique dans les priorités de l’action pour la paix, au même titre que le désarmement nucléaire. Elles entendent affirmer dans le même temps, que les alternatives pour la construction de la paix sont à bâtir à travers le respect des droits humains et la justice sociale. En toute logique, les participants de la marche bordelaise qui s’étaient donné rendez-vous à 15h sur le parvis des droits de l’Homme ont donc rejoint les autres manifestants au miroir d’eau. (lire aussi page 7)
ACTUALITÉ
Editorial
TRANSPORTS ET MOBILITÉS EN GIRONDE
Les communistes pensent l’avenir sur tout le territoire, avec le service public… et un métro à Bordeaux PARC DES EXPOSITIONS STADE MATMUT-ATLANTIQUE
BORDEAUX CENTRE COMMERCIAL DU LAC
PONT D’AQUITAINE
GARE DU BOUSCAT STE GERMAINE
BASE SOUS-MARINE
MAIRIE DE LORMONT
LORMONT
CITÉ DU VIN
PONT CHABAN-DELMAS
CITÉ ADMINISTRATIVE GARE DE CAUDÉRAN
QUINCONCES GAMBETTA STALINGRAD
MONDÉSIR MÉRIADECK
PORTE DIJEAUX
DRAVEMONT FLOIRAC CENTRE
AÉROPORT
MÉRIGNAC SOLEIL
HÔPITAL PELLEGRIN
PLACE DE LA VICTOIRE
ARENA
GARE DE LA MÉDOQUINE
MÉCA CENTRE COMMERCIAL BOULIAC
FAC DROIT & LETTRES
ÉCOLE D’ARCHITECTURE THOUARS
Vélo, RER métropolitain, métro… Pour les communistes, pas question de choisir. Il y a l’urgence des besoins des citoyens, l’urgence à agir pour le climat et l’avenir qui frappe à notre porte, avec une métropole de près de 900 000 habitants. Trop cher tout ça ? Des solutions existent, ils le montrent et versent tout ça au débat. Mercredi matin, à l’Avant garde (tout un symbole !), quartier Saint-Michel à Bordeaux, élus et militants communistes présentaient à la presse leur projet pour « révolutionner les transports en Gironde ». Celui-ci propose de « changer de cap pour changer d’ère ». Autour de la table, des élus de la métropole, Max Guichard et Claude Mellier (vice-présidente en charge des transports), des responsables de la fédération du PCF, Sébastien Laborde et Frédéric Mellier et des membres de la section des cheminots. C’est d’abord un état des lieux qui est dressé : une situation des transports et des mobilités sur notre département « catastrophique » ; source de stress, de désagréments, de difficultés pour trouver un emploi, elle impacte la santé des personnes et le budget des ménages ; une majorité qui a voulu une métropole d’une autre dimension sans anticiper toutes les conséquences ; la politique « des petits pas » n’est « pas à la hauteur des besoins de la population et du défi climatique ». Alors, pour les communistes, « l’heure n’est plus aux demi-solutions ou aux plans d’urgence », il faut « changer de braquet pour être en adéquation avec les besoins de demain », en construisant une réponse globale aux besoins de déplacements de l’ensemble des Girondins. Pour répondre à l’urgence que ce soit sur la métropole, le département ou la région, ils font plusieurs propositions. 1 - Un moratoire immédiat sur les cessions foncières d’infrastructures ferroviaires ou portuaires Il rend possible un développement futur de solutions alternatives à la voiture ou au camion sur la métropole et l’ensemble du département et de la région.
2- Le RER métropolitain, vite et des BHNS (Bus à Haut Niveau de Service), un téléphérique Une bataille de 30 ans qui aboutit enfin, c’est « la réponse immédiate aux besoins de déplacement des girondins ». « Les crédits doivent être débloqués plus rapidement ». S’y ajoute : le BHNS Gare Saint-Jean/Saint Aubin (21km, coût : 104 millions d’euros) ; BHNS Gradignan/Pellegrin (8 km, 50 millions d’euros) ; le téléphérique Latresne/Bègles (5,37 km, 70 millions d’euros). Mais qui ne suffiront pas à répondre à l’ensemble des besoins. 3 - 5 axes départementaux pour un meilleur maillage des territoires La commission transport du PCF et ses élus avancent de nouvelles propositions qui nécessitent de relancer une politique d’investissement pour le TER afin de répondre aux attentes des usagers de plus en plus nombreux à prendre le train au quotidien. Il leur paraît important d’investir 5 nouveaux axes : • Un tram-train Saint-Médard-Lacanau que les communistes portent depuis 15 ans (220 millions). • Un tram-train Andernos-Biganos que porte l’association du Cobartec pour répondre aux besoins de déplacements du nord Bassin (80 millions). • La mise à l’étude d’une ligne de tram train entre l’aéroport et le nord du Bassin (200 millions). • La réouverture de la ligne entre Saint-Mariens et Blaye afin de desservir le blayais qui est aujourd’hui enclavé en terme de transport en commun (46 millions). • La mise à l’étude d’une ligne entre Brazza et la ville de Créon, sans toucher à la piste cyclable Lapébie (90 millions). Comment financer ces 600 millions d’investissement : « nous proposons que l’État et la Région mettent la main à la poche, et que de nouvelles taxes soient levées à l’échelle régionale ». 4 - Penser l’avenir avec un Métro pour une métropole de près de 900 000 habitants Avec une croissance de 1,5 % de sa population annuelle et 10% de fré-
quentation du réseau, le système de transports en commun métropolitain est proche de l’explosion. Les communistes affirment que les propositions de téléphérique, de BHNS, d’ouverture de la ligne D, sont des réponses immédiates mais déjà très insuffisantes. Pour eux, l’avenir d’une Métropole qui approchera le million d’habitants à l’horizon 2035 ne se fera pas sans métro. Ils proposent donc un projet plus ambitieux que celui annoncé par la Métropole, avec un tracé de 38km et 2 lignes, pour mieux correspondre aux besoins. « Ce tracé dessert la villecentre comme les villes périphériques, avec l’ambition de passer par des sites d’activités, des lieux d’habitations, des lieux culturels et de loisirs. Son coût est estimé à 5,3 milliards d’euros (sur 50 ans). Nous estimons que c’est à ce niveau d’ambition qu’il faut se placer face aux défis à venir ». « En l’état des finances et des contraintes fiscales qu’impose l’Etat aux collectivités, cela est bien sûr impossible, précisentils. Il faut donc changer de focus, sortir les œillères qui empêchent de voir les richesses de notre territoire qui doivent contribuer au financement d’un tel équipement d’intérêt général » (voir l’encadré sur le financement). 5-Continuer l’effort sur le Vélo Faire mieux et plus vite avec le développement rapide d’une continuité des réseaux cyclables, complétée par des autoroutes du vélo. Les communistes proposent de sanctuariser dans les 10 années à venir un investissement de 12 €/an/hab a minima, ce qui représenterait un investissement de 9,6 millions annuels, 96 millions sur dix ans. « Vous le voyez, pour faire face au défi climatique et aux besoins de mobilité, nous n’excluons aucun mode pour offrir une alternative à la voiture. Au contraire, nous devons travailler à la complémentarité des modes pour répondre à la multiplicité des besoins. C’est à ce niveau qu’il nous faut fixer nos ambitions » précisent, enfin les communistes qui versent ces contributions au débat. « Nous sommes persuadés que c’est à cette hauteur qu’il faut construire les réponses », concluent-ils. Comment financer le Métro ? - 100 millions d’euros de ressources propres au territoire métropolitain – levées sur plus de 50 ans, le temps du remboursement des emprunts –, sur le modèle de financement du Grand Paris Express : - contribution annuelle de la Métropole de Bordeaux (20 millions d’euros) ; - taxe sur les billets d’avions (15 millions d’euros annuels) ; - taxe sur les parkings d’hypermarchés (10 millions d’euros) ; - taxe de séjour (5 millions d’euros) ; - 20 millions d’euros par an de l’État au titre de la solidarité nationale ; - 30 millions par an sur un total de 150 millions collectés par une taxe additionnelle à celle existante sur les bureaux en Ile-de-France (Hauts-de-Seine et de Paris) pour financer les investissements de métro dans les autres grandes villes françaises.
L’immigration, toujours une diversion Alors que le sujet est loin d’être le premier dans l'esprit des Français, E. Macron nous rejoue la partie qu'il avait jouée lors du grand débat : ce qui préoccupe les Français, c'est l'immigration ! À quelques mois des municipales, il remet le couvert avec son adversaire préféré rebaptisé RN avec son plat favori en plat de résistance : le migrant qui fuit les guerres que les européens ont créées, le migrant qui fuit la violence, la disparition de son territoire, le réfugié, lui, est un bon migrant. Le migrant qui fuit la misère de son pays, qui espère un meilleur pour sa famille, le migrant économique, lui est un mauvais migrant qui joue le jeu du capitalisme en faisant de la concurrence déloyale aux honnêtes travailleurs français. Nous sommes face à un véritable défi d'humanité et les partis se revendiquant de gauche ne peuvent pas se laisser emporter sur ce terrain au prétexte de vouloir combattre ce qui fait le terreau de l’extrême droite. L'immigration serait responsable des bas salaires et du chômage, utilisée à des fins politiques. Si on suit ce raisonnement, un pays aux flux migratoires nuls serait un paradis des hauts salaires. Nous savons qu'il n'en est rien et qu’à l'heure du capitalisme financiarisé, il n'existe d'oasis nulle part. Il est, à ce jour, impossible d’établir un lien entre politique de bas salaire et immigration. En revanche, l’austérité et les politiques qui en découlent font baisser la part des salaires dans la valeur ajoutée depuis plusieurs années (de 67% à 53%), alors que la part des dividendes, elle, a doublé les quinze dernières années. L’austérité, inscrite dans tous les traités européens, est bien la cause de cette situation. L'immigration ne peut, non plus, être retenue comme cause du chômage. Les secteurs qui emploient le plus d’immigrés sont des secteurs dits « en tension », c’est-à-dire qui peinent à trouver une main d’œuvre adaptée. Dans un pays qui compte encore des droits pour les salarié-e-s, des grilles de salaires, des conventions collectives, il n’y a pas de raison qu’une main d’œuvre immigrée soient considérée comme une concurrence, elle participe au contraire à la richesse nationale en produisant et en payant ses impôts. Sauf à n’être pas déclarée et là, ce sont bien les employeurs qu’il faut mettre au pas, ce à quoi heureusement ne renonce pas nombre de syndicalistes et avec de plus en plus de victoires à leur compte. L’immigration n’a rien à voir, non plus, avec la désindustrialisation, la robotisation, la numérisation, la concentration agricole, etc., sources de chômage massif. Les forces de l'argent sont prédatrices partout sur le globe, et pas un peuple n'est épargné. Ce que nous pouvons considérer comme acquis sociaux ne sont que des détails face aux profits qui sont faits sur le dos des travailleurs. C'est dans la solidarité entre les peuples, entre les travailleurs que viendra notre victoire face au capitalisme et non pas dans la lutte contre celui qui vient d'ailleurs.
Vincent Boivinet membre de l’exécutif du PCF 33 et du Conseil national
Les Nouvelles 26 septembre 2019 • 3
ÉLECTIONS MUNICIPALES 2020 LES SERVICES PUBLICS
Indispensables dans une société moderne Nous entendons souvent les politiques dire tout leur attachement aux valeurs du service public, alors rappelons-en ici les grands principes : égalité, accessibilité, adaptabilité, continuité et neutralité. Rien que leur évocation nous démontre que, depuis de trop longues années, chaque principe est attaqué plus ou moins lourdement. Pour nous les communistes bordelais et métropolitains, ces élections municipales sont l’occasion à saisir pour reconstruire, améliorer parfois créer le service public nécessaire pour tous les habitants. Le logement, les transports, l’énergie, la petite enfance, l’école et la culture sont directement des prérogatives de la ville et/ou de la métropole. Rénover les écoles, ouvrir plus de classes, favoriser les crèches municipales, créer des maisons de santé avec différents spécialistes, revenir sur les fermetures des urgences, guichets postaux ou administratifs, aménager la ville pour mieux y circuler en tant que piéton ou cycliste, développer de nouveaux transports en commun et tendre vers la gratuité, construire massivement des logements sociaux pour que tout le monde puisse vivre à Bordeaux, augmenter le budget dédié à la culture pour aider les artistes peu connus, créer des lieux de rencontre, sortir de la logique de mécénat pour se réapproprier notre histoire, nos biens. Mais aussi créer de l'emploi en créant une nouvelle économie du fleuve, en favorisant l'implantation d'artisanats et de commerces de proximité, en s'inscrivant dans des
projets de développement durable et donc d'emplois "verts" etc. La liste est longue et non exhaustive car, avec les services publics, ce sont toutes les facettes du quotidien qui sont prises en compte. Et soyons clairs, les grands groupes, les promoteurs immobiliers qui s'enrichissent d'année en année, les grandes entreprises, qui licencient au lieu d'embaucher, doivent participer au financement du service public à la hauteur de nos exigences pour que les habitants de Bordeaux ne soient plus les seuls à en supporter le coût, sans réelle contrepartie pour leurs droits, leur dignité, leur qualité de vie. Voilà, en quelques lignes la démonstration qu'il ne s'agit pas d'une notion un peu vague mais réellement d'une volonté politique de transformer le quotidien des Bordelais. Avec un large rassemblement, nous pouvons retirer Bordeaux des mains des nantis, confortablement installés, pour permettre plus de mixité, de démocratie et d'entraide. Pour faire que Bordeaux ne soit pas seulement la grande magnifique mondialement reconnue pour son vin, son histoire et ses restaurants mais aussi pour son intelligence sociale, économique et humaniste. Bordeaux la belle réveillée, la belle éveillée, la belle épanouie… Bordeaux en mieux. Servane Crussière, section de Bordeaux
Des élections municipales auront lieu les 15 et 22 mars 2020 ainsi que l’élection des conseiller·es communautaires. C’est encore un peu loin mais, déjà, des candidatures se déclarent, dans un contexte de recomposition politique. Au Parti communiste, on affirme d’abord son attachement au fait communal et aux moyens qui lui sont donnés pour répondre aux besoins des populations en terme de services publics, d’égalité et de citoyenneté, de vivre ensemble et pour faire des villes des acteurs de la lutte pour le climat, pour les solidarités, pour l’égalité femme-homme. L’organisation entend être porteuse de propositions et d’une conception du rassemblement qui « rejette les vieilles pratiques hégémoniques d’où qu’elles viennent » et qui s’attache à construire des majorités populaires, de progrès, autour de projets qui répondent aux besoins. Des projets qui vont se construire, donc dans les semaines, les mois qui viennent, en attendant, nous avons sollicité quelques élu·es et militant·es sur des thèmes précis sans pour autant réussir à faire le tour des questions importantes : il nous faudra, par exemple revenir sur l’école, l'emploi, la solidarité, ou encore la question des finances communales… À suivre, donc.
COMMUNES
Des choix politiques locaux, au service de la population Les Communistes girondins et parmi eux les élus du PCF s’engagent résolument dans la campagne des élections municipales de 2020. Ils le font à partir des luttes sociales qui se sont développées sur le département et des actions politiques qu’ils ont menées sur le territoire girondin, affirmant ainsi les lignes de force du projet politique qu’ils ont déployé durant le dernier mandat : défense de la Commune, lutte contre les discriminations sociales et territoriales, développement des services publics, préservation de l’environnement, … Au sein des institutions communales et intercommunales, les communistes ont fait nombre de propositions susceptibles d’améliorer le quotidien des citoyens. Ces choix politiques locaux, au service de la population, ne peuvent être tous énumérés tant ils sont nombreux et variés. Prenant en compte la réalité locale, si diverse et si riche, nous pouvons néanmoins dégager quelques
axes programmatiques : Se déplacer et préserver l’environnement : Notre proposition de ligne de ceinture SNCF allie ces deux exigences au cœur des préoccupations des populations girondines. Se loger : Créer les conditions d’une part à 40% minimum de logements sociaux dans les constructions neuves. Agir pour l’encadrement des loyers. Développer les solidarités : Le développement des Services Publics est la pierre angulaire de cette politique que l’on peut illustrer par notre proposition de créer un Service Public de l’Autonomie pour les personnes âgées conçu et organisé à partir des Services Publics sociaux existants. Nous réaffirmons notre volonté de maintenir et développer le statut de la Fonction Publique Territoriale, gage de l’égalité d’accès aux emplois et de l’égalité de traitement
des usagers. Défendre l’échelon communal : En garantissant les moyens financiers des Communes et en exigeant, par exemple, la compensation à 100% de la suppression de la Taxe d’Habitation par l’Etat ; en développant la démocratie locale et la participation des citoyens ; en engageant une réforme de la fiscalité locale qui permette à toutes les collectivités d’assumer toutes leurs compétences dans le cadre d’une péréquation nationale. Ces propositions ne tendent pas à l’exhaustivité, elles représentent néanmoins quelques axes forts du projet communiste de territoire. Un projet porteur de perspectives et d’espoir. Patrick Alvarez, président de l’Association départementale des élus communistes et républicains, conseiller municipal de Le Bouscat
SPORT POUR TOUS
Une complémentarité d’intérêt social et citoyen
LOGEMENT
Le sport, la pratique sportive doivent être un enjeu de formation à tout âge, le plus tôt possible, permettant de répondre aux ambitions de chacun. En ce sens, deux structures doivent pouvoir porter ces objectifs, le temps scolaire ouvrant sur le temps de vie. Les municipalités se trouvent à la croisée de ces ambitions et objectifs. La volonté politique en est un des marqueurs, d’autant plus porteurs de ce développement humain dans l’approche individuelle comme collective. Se posent ainsi en grand les moyens financiers irrigant l’ensemble des structures, notamment publiques, partant des moyens alloués par l’Etat, les collectivités locales, les fédérations et ligues notamment. Le sport pour toutes et tous trouve – hélas ! – de plus en plus d’obstacles à surmonter dans les différentes échelles de cette pratique, qui plus
La situation à laquelle nos concitoyens sont confrontés, c’est : une part toujours plus importante de leur budget consacrée au logement – cette part est d’autant plus importante qu’on est pauvre ! – ; de plus en plus de gens vivent dans des situations précaires ; le prix des loyers ne cesse d’augmenter ; la file d’attente pour un premier logement social s’allonge quand la production stagne, voire régresse, même si un réel effort de construction a été fait sur la Métropole ces dernières années. Un logement décent pour tous devrait être une priorité. Mais cette priorité ne peut pas se « réfléchir » isolément. Un logement, c’est fondamental, mais il faut aussi pouvoir répondre aux besoins des citoyens de travailler, de se déplacer, répondre aux besoins de services
est accompagnée, tant à l’école publique comme dans le mouvement associatif : - au travers des moyens financiers de la famille, pour qui le sport est une charge souvent trop lourde, - au niveau des éducateurs professionnels, et encore plus bénévoles, qui se retrouvent trop souvent en rupture avec leur volonté de former des jeunes ou moins jeunes. Ainsi, ce déficit pour le développement humain se trouve à la base d’un déficit de citoyenneté comme de lien social. Le sport, comme la culture, doivent redevenir deux poumons de notre République, retrouvant ainsi leur dimension pleinement humaine. Max Guichard, adjoint au maire à Cenon, responsable du groupe communiste à Bordeaux métropole
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Toujours une urgence, et quelques pistes de réflexion publics au sens large avec des écoles, des loisirs, etc. Répondre au besoin de logement, revient donc à répondre à un ensemble d’exigences. Mais il y a parfois des contradictions entre les intérêts privés et l’intérêt général ! Densifier la ville est devenu nécessaire pour répondre tant à l’augmentation de la population qu’au défi écologique. Mais cette densification ne doit pas se faire à l’encontre de la qualité de vie des habitants. Elle doit s’adapter au contexte local, et non l’inverse. Il faut construire plus de logements accessibles : pour cela, nous proposons de passer à 50 % de logements sociaux dans toutes les opérations se déroulant dans les communes déficitaires au regard de la loi. Nous proposons, de nouveau, un
encadrement des loyers, qui permettrait à minima de stopper leur augmentation sans fin. Nous proposons de ne détruire ni de vendre aucun logement, mais de rechercher plutôt des solutions de réhabilitation (l’exemple très réussi du Grand parc doit nous inspirer). Nous proposons la réquisition de logements vacants. Mais il faut aussi construire une ville qui « donne envie » : La qualité des logements, spacieux, bien isolés, celle des espaces publics, une mixité sociale et fonctionnelle, doivent être le gage de l’acceptabilité de la ville de demain ! Odile Blein, conseillère municipale d'Ambarès & Lagrave, élue métropolitaine
0 : DES PROPOSITIONS DU PCF SANTÉ
QUELLE PRIORITÉ POUR 2020 À BORDEAUX ?
Répondre aux besoins à l’échelle d’un territoire, sans oublier d’interpeler l’État et l’ARS
Un « forum pour l’alternance » pour en discuter
La France a perdu 6000 médecins en 10 ans, et devrait en perdre tout autant d’ici à 2025. Les jeunes médecins préfèrent aujourd’hui s’installer dans les grandes villes et agglomérations. Il existe donc, de fait, une concurrence entre les territoires pour palier le manque de professionnels de santé. L’ARS (Agence régionale de santé) préconise avec force l’instauration de contrats locaux de santé, qui visent à organiser l’offre de soins dans un contexte global de manque de professionnels de santé. Les communes rivalisent d’avantages pour tout jeune médecin qui souhaiterait s’installer : logement disponible, locaux mis à disposition, secrétariat… Il ne peut y avoir de réponse que globale à la désertification médicale, au moins à l’échelle d’un territoire. Il s’agit d’organiser l’offre de soins en permettant à de jeunes médecins de s’installer et de rayonner sur un territoire, mettant en œuvre un projet médical pour le territoire. C’est la raison pour laquelle l’agglomération
Dans la perspective des élections municipales de 2020, des forces politiques bordelaises* écologistes et sociales ont amorcé depuis le mois de juin un cycle de travail collectif pour organiser une consultation citoyenne. Ce « Forum pour l'alternance à Bordeaux : Quelles priorités pour 2020 ? » est organisé ce samedi 28 septembre 2019 de 10h00 à 17h30 salle Pierre Tachou – Point du jour. Les Bordelaises et les Bordelais sont invités « à donner leurs priorités, à débattre des moyens pour les concrétiser et imaginer ensemble une nouvelle vision pour Bordeaux ». Le travail sera réparti en huit ateliers, au choix : - 4 le matin de 10h30 à 12h30 : Se déplacer ; Participer ; Grandir ; Partager
du libournais a pris la compétence santé, lui permettant de développer l’attractivité médicale en bâtissant, en lien avec l’ARS, un projet de territoire et en favorisant la création de structures permettant d’accueillir des médecins en fonction des besoins des populations. Aujourd’hui les jeunes médecins veulent travailler en équipe, en lien avec les autres professionnels, ils ne conçoivent plus leur métier comme il y a encore 20 ou 30 ans. Le centre de santé, avec des professionnels salariés, apparait comme un bon outil pour attirer de jeunes médecins, le centre de soin de Coutras en est un parfait exemple. Certes, une maison de santé, avec des professionnels sous statut libéral peut aussi contribuer au recrutement de professionnels sur un territoire. Mais le recrutement s’avère plus difficile aujourd’hui. Cela étant, avec les coupes budgétaires opérées dans les hôpitaux, le manque de moyens, et la pénurie de médecins, une commune ou un territoire seul ne peut répondre à
l’ensemble des besoins en matière d’offre de soins. Il est nécessaire que l’État joue pleinement son rôle en ouvrant le nombre de places suffisant en médecine et en permettant à des médecins de s’installer partout sur le territoire. L’offre de soins dans de nombreux territoires périphériques est déficitaire, et cela se traduit pour une part de la population, souvent la plus fragile, par un refus de se soigner ou une impossibilité de le faire. Il y a donc besoin, en même temps que se développent les structures permettant d’accueillir des professionnels de santé, d’interpeler fortement l’État et l’ARS sur les conséquences, pour les populations, de la pénurie de médecins et des coupes budgétaires dans l’hôpital public. Sébastien Laborde, élu à Saint-Denis de Pile, vice-président de la Cali (communauté de communes) en charge de l’action sociale et de l’attractivité médicale et des maisons de santé, président du Contrat local de santé du grand Libournais.
TRANSPORT :
voir le retour de la conférence de presse, en page 3
ENVIRONNEMENT
Pour une commune actrice de la lutte contre le changement climatique Pour respecter les accords de Paris, l'empreinte carbone moyenne des français, qui s’élève à 10,8 tonnes par an en 2017, doit diminuer d'ici 2050 de 80 % pour atteindre 2 tonnes de CO2 par an et par personne. Or, l'action individuelle des citoyens, bien qu’indispensable et réelle au vu du danger qui menace notre planète, ne peut influer sur cette empreinte qu'à hauteur de 20 à 40 %… Pour que l'empreinte carbone des français diminue vraiment, il est indispensable que l’État et les entreprises engagent un changement systémique. Un tel engagement permettrait de faire baisser l'empreinte carbone de 30 à 60%. Pour cela, la commune est un maillon essentiel des changements qu'il est urgent et nécessaire de construire. La première des choses est de se battre dans chaque conseil municipal pour que soit élu·e un·e adjoint·e ayant en charge les questions d’écologie et de développement durable. C'est aujourd'hui indispensable si nous ne voulons pas que l’écologie reste une posture.
Par exemple, pourquoi ne pas attaquer de front et dans tous les bâtiments publics la question des économies d’énergie, entre autre liée au besoin de chauffage. Beaucoup d’équipements et de locaux municipaux sont de véritables passoires thermiques. Certes ce sont souvent des travaux qui peuvent être coûteux, mais le retour sur investissement est immédiat ! Et quitte à parler chauffage et économie d’énergie, pourquoi ne pas étudier le recours à la géothermie ? La question des déplacements est, elle aussi, un domaine dans lequel la commune peut largement agir, à travers le parc automobile municipal pour lequel il peut être envisagé de passer progressivement aux véhicules électriques. Mais aussi au travers du développement des modes de déplacement alternatifs et doux pour les citoyens avec des trottoirs sur lesquels il est possible de circuler aisément à pied, des pistes cyclables sécurisées ; et pourquoi ne pas envisager, dans les écoles, des modules de formation à l'apprentissage du vélo en ville ? Comment parler écologie sans parler
nature ? Que l'on soit en ville ou en zone rurale, la commune peut et doit agir pour préserver et promouvoir les espaces naturels. C'est en mettant les agents municipaux des espaces verts en responsabilité sur ces questions que l'on peut être efficace. Par leur pratique et leur savoir-faire, ils peuvent être de véritables acteurs de la préservation des espaces naturels. L’interdiction de l'emploi de produits dangereux dans l'espace public communal est une excellente initiative. Planter des arbres et protéger le patrimoine arboricole existant, autant que le patrimoine architectural, est tout aussi important et indispensable. La végétalisation de la ville étant l’un des meilleurs moyens de nous protéger des forts épisodes de canicules à venir. Intéressons-nous également à l'écopaturage qui permet l'entretien d'espaces verts de façon naturelle et peut même permettre la préservation d’espèces d'élevage en voie de disparition. Vincent Boivinet, section de Bègles
- 4 l’après-midi de 14h à 16h : Se loger ; Respirer ; S'épanouir ; Travailler Chaque atelier sera animé par les formations organisatrices, qui proposeront un exposé du contexte avant de débuter les discussions. Les formations organisatrices du forum souhaitent faire du résultat de ce travail collectif, la première étape d'une convergence de toutes les bonnes volontés écologistes et sociales de la ville. *Bordeaux Maintenant, Europe Ecologie Les Verts, Génération.S, Mouvement Des Progressistes, Nouvelle Donne, Parti Communiste Français, Parti Radical De Gauche, Parti Socialiste, Place Publique, Les Radicaux De Gauche
CULTURE
Défendons-la, pour sa charge transformatrice, sa capacité de produire du neuf La politique municipale de Gradignan dans le domaine de la culture est conséquente : théâtre (artistes en résidence), école de musique (+ de 500 élèves), médiathèque, artothèque, ludothèque, musée, écomusée et de grosses manifestations comme Lire en poche. Bien qu’élu municipal minoritaire et aiguillon de la majorité, c’est une politique que je soutiens car je suis favorable à ce que la culture prenne plus de place et d’ampleur dans notre vie quotidienne et en proximité. Cependant, notre attention doit s’aiguiser quand le journal Le Monde dévoile « la contribution du ministère de la Culture aux travaux du comité d’action publique 2022 », comité chargé de repenser les missions de l’État afin d’accompagner la réduction des dépenses publiques. C’est le moment d’affirmer que la culture est au cœur de notre identité. La culture n’est pas un stock de savoirs, de connaissances ou d’activités dûment estampillés et labellisés « culturel », mais plutôt un combustible, une énergie à mettre au service de la transformation de soi et du monde. La culture n’est pas extérieure à l’individu, elle est cette part constitutive de l’être qui pousse vers l’avant, qui agit pour nous rendre plus humain. Ce n’est donc pas telle ou telle activité qui, par essence, serait culturelle, mais bien plutôt sa charge transformatrice, sa capacité de produire du neuf, de l’inédit. La culture ne saurait par conséquent se réduire à un patrimoine, à un avoir comptabilisable. Elle doit être cette
force qui pousse l’individu vers son émancipation, vers sa liberté. Pour évoquer la mémoire et l’histoire, à la libération, la culture a été une composante de l’éducation populaire, en particulier sous l’impulsion de Jean Guehenno, « ancien ouvrier devenu écrivain », membre du Comité national des écrivains pendant la résistance qui a rejoint le gouvernement provisoire à la Libération pour organiser l’éducation populaire. Pour lui l’éducation populaire « ne manquera pas de faire des citoyens exigeants, mais n’est-ce pas ce que doivent être des hommes ? » L’association Peuple et Culture est fondée en 1945 ; c’est la naissance des bibliobus ; les Maisons des jeunes et de la culture se développent dans le prolongement des idées de 1936. Si l’expérience institutionnelle ne durera que quatre ans, la culture va se développer grâce à des associations, des organisations comme la CCAS à laquelle j’appartiens. Le livre est considéré comme un outil essentiel de l’émancipation ouvrière. Confrontés à l’intermittence, à la crise, ou sans emploi, tous les artistes recherchent les moyens d’exercer leur art, de rencontrer un public large et socialement diversifié. En développant l’action culturelle, nous contribuons aussi à donner à chacune et à chacun les moyens de construire sa citoyenneté. Donnons lui plus d’ampleur, favorisons son accès à toutes et tous ! Pierre Auzereau, conseiller municipal à Gradignan
Les Nouvelles 26 septembre 2019 • 5
ACTUALITÉ TALENCE
ÉNERGIE
Décès de Pierre Raymond
Un millier en Nouvelle Aquitaine face à Hercule
Pierre Raymond est décédé à Talence à l'âge de 85 ans, ses obsèques ont eu lieu le lundi 19 septembre. Ses camarades y ont rappelé ses engagements d’enseignant et de syndicaliste. Ses camarades de Talence rappellent que Pierre Raymond a été engagé au PCF de longues années et qu’il a été lecteur de l’Humanité tant que sa santé le lui a permis. Mais c’est surtout ses engagements d’enseignant qu’a rappelé Guy Puyoo, ex-secrétaire départemental du Snuipp/Fsu : « Instituteur, maître d’école, c'est déjà un engagement en soi. Dans le Médoc où il a été directeur d'école, il a été confronté à la difficulté scolaire de beaucoup d'élèves, et bien sûr, pas ceux issus des classes sociales favorisées. À l'époque, c'était simple, un enfant qui ne réussissait pas l'école, c'était parce qu'il n'était “pas doué ”. Pierre n'était pas d'accord. Il a rejoint les Centres d’Entraînement
aux Méthodes d’Éducation Active et il a été à l'initiative de la fondation du Groupe Français d’Éducation Nouvelle en Gironde avec un mot d'ordre, une profession de foi même : tous capables ! Il voulait que tous les élèves atteignent un niveau élevé d'instruction et, pour ce faire, remplacer la concurrence par la coopération, la compétition par l'émulation. Pour les jeunes militants que nous étions à la fin des années 70, il a été une référence, un exemple. Je veux reprendre ici les mots de son ami Jean-Claude Laulan : “Que l'on soit militant syndical du SNUIPP, militant du Parti Communiste, militant de l'Éducation Nouvelle, du GFEN ou des CEMEA, nous devons tous quelque chose à Pierre !” C'était un homme de haute stature intellectuelle, de droiture, de rigueur, qui sous un aspect que l'on trouvait parfois austère, était bienveillant et attentif aux autres. »
FUSILLADE DE SOUGE
Hommage à la Bourse du travail
Pari gagné pour l’interfédérale CGT, CFE-CGC, CFDT et FO qui fait état d’une « mobilisation historique » le 19 septembre pour s’opposer à tout projet de découpe de l’entreprise EDF et de tout processus de privatisation. Avec un millier de manifestants, la Nouvelle Aquitaine n’était pas en reste. Hercule, c’est le projet présenté en juin par Jean-Bernard Levy, PDG du groupe EDF, qui prévoit de diviser le groupe en deux entités : EDF « bleu » regrouperait les activités de production nucléaire et hydraulique d’électricité et EDF « vert », qui pourrait être privatisée partiellement ou totalement
(lire notre dossier du 29 août 2019 ou sur http://nbso.fr/2019/09/energiequelles-evolutions-quels-enjeux/). Après une première mobilisation en juin, à l’appel de la CGT, c’est une interfédérale CGT, CFE-CGC, CFDT et FO qui appelait à la grève et à la mobilisation le 19 septembre. Appel largement reçu des agent·es. « Nous étions un millier de Nouvelle Aquitaine, rapporte Christophe Garcia, secrétaire de la CGT Énergie 33. 50 % de grévistes sur le plan national et 70 % sur l’ex Aquitaine. Deux délégations ont été reçues, l’une à la préfecture, pour interpeller l’État, l’autre à la Région pour exposer les risques que comporte ce projet pour les collectivités locales. Nous défendons le modèle du
groupe industriel EDF reconnu partout dans le monde et l’entreprise intégrée, où l’on produit, l’on transporte et l’on commercialise l’électricité ». Les organisations ont posé un ultimatum auprès du ministre de la transition écologique, si le projet Hercule n’est pas retiré au 10 octobre et si les organisations n’ont toujours pas été reçues, elles relanceront la mobilisation et monteront d’un ton. Si le mouvement devait se poursuivre, il faut s’attendre à une baisse conséquente de la production. « Nous ferons en sorte de pénaliser le moins possible la population en visant ce qui représente le Capital et les grandes entreprises ». Claude Mellier, élue communiste, vice-présidente à la métropole, a apporté un soutien apprécié en dénonçant un « nouveau scandale d’État » combiné par l’Union européenne et le gouvernement. « Cette division, a-telle poursuivi, ne vise qu’à augmenter la rentabilité du capital, à remplir les poches de ceux dont elles débordent déjà. Elle va aggraver les inégalités d’accès à l’énergie, comme c’est déjà le cas avec l’ouverture à la concurrence. (…) À la veille des marches pour le climat, l’urgence est de faire de l’énergie notre bien commun et non un objet de rentabilité ». C.D.
CONGRÈS DE LA CGT EN GIRONDE
Renouvellement et orientations « ambitieuses »
Lundi 23 septembre, l’UD CGT a rendu hommage aux fusillés de Souge, 70 résistants dont les noms sont gravés à la Bourse du travail de Bordeaux. L’Union départementale CGT a rendu hommage, comme chaque année à la Bourse du travail, aux 70 résistants fusillés à Souge le 21 septembre 1942. Quatre jours avant, un attentat faisant deux morts était réalisé dans un cinéma parisien réservé aux troupes d’occupation. En représailles, en plus de Paris, des résistants emprisonnés à Bordeaux sont fusillés : 70 dont une cinquantaine sont des militants syndicaux. Après “l’appel aux morts” par l’Association du Souvenir des Fusillés de Souge, il revenait au nouveau secrétaire général de l’UD d’honorer la mémoire de ces syndicalistes morts pour notre liberté. L’émotion était au rendez-vous de cette première intervention publique dans ses nouvelles fonctions à la Bourse du travail. Stéphane Obé a souligné la nécessité d’entretenir cette mémoire « afin que les jeunes générations sachent qu’au nom des libertés, des hommes et des femmes ont donné leur vie. Mais qu’ils sachent aussi que la barbarie n’est pas
si loin de nous et qu’elle n’est pas le fruit du hasard, ni une question de circonstances, mais que l’existence et le mécanisme de cette barbarie terrible tiennent des fondements même du capitalisme ». Le responsable syndical a donc pris le temps de rappeler le contexte de la Seconde guerre mondiale, la montée du nazisme, la résistance, la répression par la police allemande avec la complicité de celle de Vichy… « De génération en génération, a poursuivi Stéphane Obé, nous devons tirer les leçons pour le présent et pour l’avenir de cette terrible page de notre histoire, écrite avec le sang de femmes et d’ hommes extraordinairement courageuses et courageux. Nous devons éveiller les consciences du peuple sur le fait que la guerre n’est jamais une fatalité (…) Elle sert les intérêts de quelques uns, et ce au détriment de tous les autres ». Le secrétaire général n’a pas manqué de faire les liens avec le combat actuel pour la paix, le climat, avec le sort fait aux migrants en Europe comme à Bordeaux et à la solidarité à laquelle participe la CGT, ou encore avec la répression qui s’abat sur les manifestations comme dans les entreprises, où l’on exploite « sans entraves la misère humaine ».
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Les 18, 19 et 20 septembre, l’Union départementale CGT de la Gironde tenait son 60e congrès. Outre des « orientations ambitieuses », l’organisation présente une direction renouvelée, notamment avec l’élection de Stéphane Obé qui prend le relais de Corinne Versigny, qui était secrétaire générale depuis 9 ans. Stéphane Obé a 43 ans, il a fait ses armes syndicales à la centrale nucléaire de Blaye comme salarié après avoir été prestataire, ou encore aux Prud’hommes et à l’Union locale Haute Gironde. « J’ai commencé à militer en 2004 lorsqu’EDF a été transformée en société anonyme. J’ai apprécié que, face aux divisions orchestrées entre salariés et prestataires, la CGT décide de créer un syndicat multiprofessionnel sur le site ». Le militant en devient le secrétaire général en 2014où il défend « un
principe de justice », celui d’avoir « les mêmes conditions de travail et le même salaire pour tous ». Depuis qu’il est entré à l’exécutif départemental de la CGT en novembre 2016, pour travailler sur le secteur revendicatif et l’industrie, il a eu en charge de gros dossiers : Ford/Getrag, l’Énergie, les Cheminots… Pas de quoi l’effrayer, apparemment. Non content d’avoir enchaîné quatre manifestations le samedi 21 septembre après trois jours d’un congrès qu’il qualifie de « sportif », il aborde avec enthousiasme les chantiers ouverts pour les trois années à venir. « Tout d’abord, nous voulons transformer la réalité des travailleurs pour imposer une égalité territoriale en Gironde. Il existe une couronne où des taux de pauvreté atteignent à certains endroits 13 % alors que les plus bas, dans la métropole, sont à 5 %. Nous mettons ces gros contrastes en relation avec l’implantation des industries ».
Développement du service public et reconquête industrielle sont un autre gros chantier de l’organisation syndicale. « Les salariés sont des experts de leur outil de travail, ils sont capables de projeter son utilisation pour répondre à des besoins. Nous voulons travailler avec eux à ces projets. Par exemple, pour Ford/Getrag, nous voulons voir comment ces usines pourraient embrasser les enjeux du réchauffement climatique par la piste de l’hydrogène. » Égalité femmes-hommes, protection sociale du XXIe siècle, salaires, conditions de travail sont, bien sûr, également au menu. « Là aussi nous voulons construire avec les salarié·es. La démarche de s’appuyer sur des cahiers de revendication locaux, dans chaque entreprise, a fait débat mais elle a été validée à 90 % par notre congrès ». Stéphane Obé souligne que la grève est un moyen, pas un objectif. « Pour gagner, il faut faire pression sur l’économique, être capable de reprendre en main l’outil de travail et ça, ça se passe dans l’entreprise et ce sont les salarié·s qui le décident ». Pour être plus proches de l’ensemble des salariés à travers le territoire, la CGT entend s’appuyer sur ses unions locales, « sans laisser les travailleurs de la vigne dans l’angle mort, précise Stéphane Obé, c’est l’un des chantiers proposés par le congrès ». C.D.
PCF MOBILISATION
Carnet
Urgences sociales, environnementales et obligation de garantir un monde de paix De nombreuses manifestations, sur Bordeaux, vendredi 20 et samedi 21 septembre, nous ont permis de distribuer le tract du PCF pour la Paix et le Climat et d’appeler au rassemblement pour la Journée Internationale de la Paix. Tant dans le cortège des jeunes « en grève pour le climat » que dans celui des gilets jaunes, des discussions se sont engagées pour montrer que la justice sociale, les questions environnementales et de la paix sont indissociables. Sur le Parvis des Droits de l’Homme, samedi, un bon nombre de signatures ont été recueillies pour obliger la France à ratifier le Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires (TIAN). Quelques idées d’initiatives pour la Paix ont été échangées pour gagner une culture de Paix… C’est encourageant d’autant qu’il faut redoubler de vigilance pour informer et ouvrir les débats car la bataille idéologique banalise toutes les interventions militaires. La France s’érige en gendarme du monde suivant aveuglément les USA. Pour ce 21 septembre 2019, Journée Internationale pour la Paix, le Parti Communiste Français, la Fédération de Gironde, ont, bien évidemment appelé aux marches et aux rassemblements pour la Paix, le climat et la justice sociale. Pour nous, aussi, garantir la paix, c'est d'abord éradiquer l'injustice qui s'abat depuis trop longtemps sur des peuples entiers, palestiniens, irakiens, syriens, kurdes, yéménites ou sahraouis ! Garantir la Paix, c’est aussi appeler l’ONU à intensifier ses actions pour le désarmement. Nous demandons que la France appelle au désarmement nucléaire des 9 puissances nucléaires,
dont notre pays ! Mais aussi, pour une COP contre l’évasion fiscale, pour le climat. Il y a dans notre pays des urgences sociales, environnementales et l’obligation de garantir un monde de paix, de co-développement. Nous refusons la fatalité. Nous voulons faire grandir l’espoir qu’il est possible de produire des richesses autrement que pour la guerre et le malheur des peuples. Les guerres économiques, les blocus, sont une autre forme d'exploitation sans limite des êtres humains et des ressources, en les privant de nourriture, de soins, des progrès des sciences et des
techniques… Voire en les réduisant à l’esclavage. L’heure est venue de lancer un appel à la paix et au désarmement nucléaire en France et dans le monde. Il y a urgence devant le risque d'une escalade nucléaire dans le monde ; le poids croissant des budgets militaires de la France ; le poids de l’Otan sur la souveraineté des peuples. Avec vous, avec le monde du travail, avec la force et la créativité de la jeunesse, tout est possible ! Danielle Trannoy Commission Paix-International.
PRODUIRE DES ARMES EST ANACHRONIQUE Pascal Torre, responsable des questions internationales au PCF a rencontré des militants de la fédération du PCF qui, en relation avec l’engagement pour la paix, ont souhaité engager un cycle de rencontres afin de mieux comprendre ce qui se passe dans les différentes régions de la planète, les forces en présence, les enjeux, etc. « La mondialisation dans les années 70-80 a fragilisé la souveraineté des États. La puissance qui avait dominé est en train de devenir impuissante et, pour le démontrer, Pascal Torre prend l’exemple de l’Afghanistan où « une armée de gueux met en échec, puisqu’ils vont négocier, la plus grande puissance au monde ». « Depuis 50 ans, les États-Unis n’ont pas gagné une guerre. On sème le chaos, la puissance n’a pas disparu mais elle perd son efficacité ». La raison à cela, c’est qu’il n’y a plus de guerre d’un pays contre un autre, le problème, partout, c’est la misère et l’explosion des inégalités contre lesquelles les canons n’ont aucune efficacité. « La mondialisation a entraîné des inégalités comme il n’y en avait jamais eu dans le monde, les guerres ont lieu là où des États, voire des sociétés entières s’effondrent. » Dans ce contexte, l’OTAN n’a aucun sens. On fait la guerre en Afghanistan, en Lybie, en Syrie et rien ne va mieux. Bien sûr, le responsable national évoque les budgets consacrés à l’armement, insupportables pour les sociétés, alors que « produire des armes est devenu complètement anachronique. Les guerres aujourd’hui sont un échec complet. » Il alerte aussi sur la tendance à vouloir ramener de la bipolarité dans notre vision des relations internationales sur un mode « les ennemis de nos ennemis sont nos amis ». S’en est suivie une discussion très enrichissante sur la façon dont le PCF gère les relations internationales, les forces sur lesquelles il s’appuie, et sur la nécessité de ces liens pour comprendre ce qui se passe dans le monde mais aussi chez nous. Une discussion qui devrait donner suite à d’autres rencontres. C.D.
FÉDÉRATION DU PCF. « C’est avec tristesse que nous avons appris le décès de Bernard Moncla ancien maire de Bègles. Bernard luttait depuis plusieurs mois contre la maladie. Militant, homme chaleureux et souriant, Bernard avait été élu maire de Bègles en 1984, il avait également présidé le groupe communiste à la CUB. Il était élu dans son village de Frontenac. J'adresse à sa famille et ses proches, au nom de la fédération de Gironde du PCF mes sincères et fraternelles condoléances. Ses obsèques auront lieu samedi 28 septembre à 13h au crématorium de Montussan. » Sébastien Laborde LES NOUVELLES. Nous apprenons également, au moment de boucler cette édition, avec une grande tristesse, le décès d’Annie Trelly, militante du PCF à Bordeaux, bénévole des Nouvelles, militante de la CGT… Nous serons nombreuses et nombreux à regretter son absence. Ses obsèques auront lieu le mardi 1er ctobre, à 10h à l’église Saint-Jean de Belcier et la crémation à 13h45 à Mérignac. Nous adressons à sa famille, ses amis et camarades nos sincères et fraternelles condoléances. LUNDI 30 SEPTEMBRE
Visite de Fabien Roussel en Gironde Dans le cadre de son « tour de France des entreprises », Fabien Roussel, secrétaire national du PCF sera en Gironde le 30 septembre. Dans la journée, il rencontrera notamment les salariés de Getrag (Ford) et du port de Bordeaux. À partir de 19h, un échange à bâtons rompus avec les militants du PCF sera organisé à la fédération (15 rue Furtado à Bordeaux) sur la situation dans notre pays, les leviers sur lesquels nous pouvons peser afin de changer cette situation, et afin d’entendre ce que les communistes ont à dire. Ce moment d’échange sera suivi d’un temps fraternel.
GRAND LOTO
DIMANCHE 6 OCTOBRE, 14H30 SALLE DES FÊTES DE CAPEYRON PLACE JEAN JAURÈS - MÉRIGNAC BON D’ACHATS
POULETS FERMIERS PANIERS GARNIS
Le PCF aura 100 ans et un objectif inébranlable : l’émancipation humaine
CORBEILLES DE FRUITS
« Je suis au parti depuis 71 ans. Puisqu’on peut devenir vétéran au bout de 35 ans de présence au parti, on peut donc dire que je suis doublement vétérane. Pourquoi pas ? Adolescente pendant l’occupation j’habitais une cité cheminote. C’est dans cette cité qu’avait vécu le premier fusillé du département, le camarade Louis Fouchère. Dans la maison derrière l’école où j’habitais avec mes parents, le père avait été fusillé, la fille déportée. Quand je partais à vélo le matin pour le lycée j’ai vu les sinistres tractions avant de la Gestapo venues arrêter des résistants, dont on apprenait les tortures quelques jours
plus tard. Il y avait dans cette cité de la Nièvre de nombreux résistants. La mairie devint communiste à la Libération et sauf une courte exception le resta jusqu’en 2014 où elle ne le céda que de quelques voix. C’est certainement pour tout ça que je suis devenue communiste. Depuis j’ai eu une activité de militante comme vous toutes et tous – rien à dire d’exceptionnel. Que veut dire pour nous 100 ans de parti : luttes, défaites, victoires, victimes ? Beaucoup d’actions, beaucoup de réflexions, toujours perfectionner, ajuster, améliorer notre vision de l’avenir, notre projet communiste. Une capacité à prendre, dans le cadre de l’internationalisme prolétarien qui nous animait, des initiatives typiquement nationales : 36 et la main tendue aux catholiques, la résistance, le respect du pluralisme (M.Thorez 1947), le soutien au printemps de Prague, l’abandon de la dictature du prolétariat et du centralisme démocratique. Et la capacité de ne pas sombrer,
comme d’autres, au temps du chaos, et d’être aujourd’hui prêts à mettre en œuvre cette célébration de notre centenaire. Je pense qu’au cours de ce siècle nous avons acquis une certitude : le communisme ce ne sera pas le paradis sur terre, ce sera dans des conditions tout à fait différentes, respectueuses des êtres humains et de la nature, une construction permanente. Car il n’y a pas de vie sans obstacles, sans conflits, sans différences et divergences. Mais sans l’oppression des puissants qui écrasent les autres, oui. Cela nous le voulons. Que sera pour nous vétérans cette célébration du centenaire du parti ? Pas la construction de mausolées, pas un affichage de leçons d’histoire, d’autres sont là pour ça. Mais, avec bien sûr quelques moments marquants que les uns et les autres décideront au mieux, nous tenterons de tirer les leçons du passé, de ces 100 ans qui viennent de s’écouler pour mieux lutter, mieux construire, mieux agir en vue de notre objectif inébranlable : l’émancipation humaine. »
CARTONS 1 : 3€
JAMBONS
YVETTE LUCAS, RESPONSABLE NATIONALE DES VÉTÉRANS DU PCF
Pour sa brièveté, le témoignage d’une expérience et du choix communiste, nous publions l’allocution d’Yvette Lucas, membre du Bureau National de l’Amicale des Vétérans et de la mémoire collective du PCF au banquet de lancement de la célébration du centenaire du Parti, à la Fête de l'Humanité, le samedi 14 septembre.
Fédération de la Gironde
section de Mérignac
CARTONS DE VINS
2 : 5€ 3 : 8€ 4 : 10€ 8 : 15€ 10 : 18€ 12 : 20€
BOURRICHE, CRÊPES, GÂTEAUX, BOISSONS
SOUSCRIPTION EXCEPTIONNELLE
Élections Européennes Malgré une campagne dynamique et offensive la liste conduite par Ian Brossat n’a pas atteint les 3 %, seuil ouvrant droit au remboursement des frais de campagne. Le PCF prolonge donc la souscription lancée pour les européennes. Le PCF compte sur vous !
Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera efficacement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. Les versements sont à envoyer à la fédération de Gironde du PCF - 15 rue Furtado - 33800 Bordeaux, à l’ordre de l’ADF PCF 33
ILS ONT DONNÉ 1 085 euros : M. VALADE David, Mérignac ; M. AYNIE Gerard, Bruges ; M. ARRIVE J-Marie, Gauriac ; Mmes LOUBET Annie & Elsa, Bègles ; M. MERCADIEU Jean, Villenave d'Ornon ; Mme GUERSTEIN M-Madeleine, Bordeaux ; Mme GOMEZ Maryse, Bègles ; Mme GRENIER Claude, Mérignac
Les Nouvelles 26 septembre 2019 • 7
CULTURE & SOLIDARITÉ SOLIDARITÉ PALESTINE
Des défenseurs des droits humains en Sud gironde : Vie, projets, espoirs… Salam et Ibrahim sont venus dans le Sud Gironde à l’initiative conjointe de l'association Solidarité Al Qarara de Saint-Pierre d’Aurillac et de Palestine33. Ibrahim est un habitué. C'est un défenseur des droits humains et il porte haut les couleurs du peuple palestinien, Salam est une jeune médecin. Tout deux construisent des projets socioéducatifs pour accompagner les jeunes de Gaza dans leur difficultés à vivre, à étudier, à œuvrer pour la liberté. Une liberté qui trouvera sa place avec la paix. Salam souhaite, durant ce voyage rencontrer des médecins et plus largement des professionnels de santé généralistes, parce que Salam se spécialise pour travailler comme « médecin de famille », une spécialité nouvelle qui participe à une réponse aux besoins de la population de Gaza. Sur cette question et sur bien d’autres ils ont bien voulu confier leurs attentes, leurs projets, leurs espoirs… Ibrahim : « Ce n’est pas nouveau mais nous devons travailler à l’unité des palestiniens entre eux et avec leurs amis dans la région et dans le monde pour
imposer l’application des résolutions de l’ONU. Il faut gagner l’unité de tous les partis de Gaza pour forcer Israël à lever l’inhumain blocus qui nous étrangle. Pour cela nous disposons de trois niveaux d’action : l’unité palestinienne à Gaza, informer le monde de la situation vécue par les femmes, les enfants et les hommes dans la bande de Gaza, enfin intervenir au niveau des Nations unies pour l’application des résolutions et forcer les pays membres à réagir. La solidarité qui nous est apportée à Al Qarara par nos amis d’Al Qarara à Saint-Pierre d’Aurillac et de Palestine33 impacte la population de Gaza. Il existe une sorte de désespérance dans la population, nous sommes envahis par un profond sentiment de solitude et la moindre manifestation, dans le monde, à notre intention nous redonne espoir. Les gens de Gaza ouvrent les yeux, réalisent que l’on parle d’eux, qu’ils existent hors de leur prison, que de par le monde des hommes et des femmes pensent à eux et les soutiennent. Tout cela fait souffler un air de liberté sur la bande de Gaza. Venir en France, ou recevoir une délégation d’internationaux, c’est un trou dans le mur qu’Israël érige autour de la
PHOTOGRAPHIE
Exposition de « Littoral », Bernard Sengayrac La série photographique "Littoral" de Bernard Sengayrac a été retenue pour être exposée du 28 septembre au 27 octobre 2019, à la galerie F. Mitterrand de Saint-Seurin sur l'Isle où se déroulera une "Fête de la photo" en clôture les 26 et 27 octobre. Heures d'ouverture : du mardi au samedi de 10h à 12h et de 15h à 18h. Le dimanche de 9h à 13h. Vous pourrez rencontrer le photographe sur place tous les week-ends.
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8 • Les Nouvelles 26 septembre 2019
Bande de Gaza. Chaque voyage nous coute beaucoup d’efforts et d’argent mais c’est important pour ouvrir une brèche dans le mur du silence qu’Israël construit autour de Gaza ». Salam : « J’ai fait mes études à l’université de Caire et en 2016 j’ai obtenu mon doctorat de médecine. Actuellement je travaille comme médecin dans la Bande de Gaza où je complète ma formation par une spécialisation en vue d’obtenir le titre de « médecin de famille », quatre ans me seront nécessaires. « Médecin de famille » n’est pas seulement une spécialisation, c’est une conception novatrice de l’exercice de la médecine en Palestine. Il s’agit d’œuvrer à une offre complémentaire à l’existant servi par l’UNRWA et le PMRC. Cette spécialisation soutenue par le Ministère de la Santé palestinien est suivi par trente cinq médecins de Gaza. Aujourd’hui, le patient va de luimême à l’hôpital ou chez un spécialiste quelque soit son affection ou la gravité de son état. Cette pratique engorge les hôpitaux et aggrave la situation des médecins qui sont débordés et ne peuvent répondre, dans de bonnes conditions, aux patients qui s’adressent à eux, ce qui conduit à des transferts de malades vers la Cisjordanie, l’Egypte ou Israël. La nécessité d’optimiser un service de soins en crise fait appel à une réorganisation de l’offre de santé d’où la création d’un cursus universitaire nouveau adapté à la grave situation de la population de Gaza. Nous sommes demandeurs de rencontres, de partenariat, de formation avec des médecins, français, allemands et de Cisjordanie. Tous les ans un congrès médical se déroule et nous souhaiterions que des médecins français y participent pour partager leurs connaissances et leurs pratiques. J’espère que mon séjour en France aidera à développer la « médecine de famille » à Gaza. C’est le but des contacts que j’ai actuellement avec des médecins et des infirmiers français. Mon intention est de poursuivre dans cette voie quand je serais de retour à Gaza. Pour répondre rapidement à quelques questions qui m’ont été posées notamment sur la contraception. Elle est pratiquée, par les femmes de la Bande de Gaza, c’est une aide précieuse pour les femmes qui souhaitent limiter, pour des raisons multiples, leur nombre d’enfants. Enfin, sur la question de la toxicomanie, c’est un fléau. Le tramadol et des drogues artisanales, issues de mélanges divers et variés, sont utilisés pour “s’évader” ou oublier un instant les drames qui frappent notre jeunesse. » Propos recueillis par Guy Mallié et traduits par Samia
CHRONIQUE par Jeanne R.M.
« HOCH2CH2, Préjudices corporels graves »
Julie, 17 ans et 3 mois, 1m68/56kg. CAUVA, amenée par une voisine. Je certifie, docteur V, recevoir la jeune mineure Julie X, ce jour à 15h25 et déclare les lésions suivantes : Hématomes rouges multiples recouvrant l’ensemble du corps, photos ci-jointes, de tailles variables entre 3cm à 17cm de long et de large. Sur les bras des hématomes en quatre rainures horizontales de 1cm de large et 5cm de long, distantes de moins de 1cm chacune. L’examen gynécologique note des… Ma Julie, petite Julie. Ton corps dit ce que tu ne peux pas prononcer. Ton corps fuit, tes yeux regardent au loin. Le moindre contact physique te paralyse et tes yeux coulent, sans le moindre mouvement. Tu étais si heureuse de venir retrouver ta copine de vacances. Ta maman t’avait autorisée pour la première fois, à prendre ce train pour le sud. Elle t’avait fourni les précautions d’usage pour le voyage et tu lui envoyais un texto lors de ton arrivée dans cette famille que vous retrouviez tous les étés depuis que tu étais en CP, bientôt dix ans. Betty, ta copine estivale, fêtait ses seize ans et la cérémonie battait son plein dans cette petite salle municipale. Ses parents, Gégé et Annie, vous avaient prévenus qu’ils ne seraient pas loin, avec un couple d’amis, mais qu’ils vous laisseraient vivre ce moment entre ados. Le temps d’un week-end tu es descendue de ta Bretagne, cinq cents kilomètres, que tu faisais en famille tous les étés. Tu arrivais le samedi dans l’après-midi et devais repartir le lendemain à la même heure. À ton âge peu importe la distance et le temps, pourvu que tu retrouves cette copine. Le sud pour toi c’était le soleil et la chaleur, la vie en tongs et en maillot de bain, lunettes et chapeau de soleil à toute heure. Tu es descendue un peu légèrement vêtue, pensant qu’en avril la météo était la même qu’en juillet. Ils te prêteraient un chandail, pull over rouge… Ta mère n’en saurait rien, tu t’autorisais un verre, peutêtre un deuxième. Après tu m’expliques que c’est le chaos, ton regard se trouble, ton corps vacille comme emprisonné dans des sables mouvants. Ils te poussent, tu voudrais vomir. Ton corps ne répond pas à ta commande. Monsieur Gégé et son copain te plaquent la face contre la table en inox de la cuisine professionnelle de cette petite salle municipale. Il y a du bruit, de la musique, des éclats de joie et de rires dans la pièce d’à côté. Tu penses qu’ils veulent t’aider à vomir, à te sentir mieux. Annie fait le guet dans l’encadrement de la porte, tu la vois, elle discute avec sa copine. Gégé lève ta jupe et baisse ta culotte. Son copain te tient les bras. Tu sens un coup de poignard dans ton corps, dans le bas de ton ventre. Tu hurles silencieusement et pleures de cette douleur atroce du viol, ton corps inerte ne peut t’aider. Tu voudrais fuir, appeler au secours. Les quatre adultes te malmènent pendant que leurs enfants festoient. Il remet ta culotte, te redresse, te fait prendre l’air du sud, la nuit. Tes forces reviennent, tu cours, tu cours, tu cries enfin. Maman…
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