Jeudi 20 novembre 2014 - N° 2073 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro
Campagne contre le coût du capital La nécessaire résistance aux politiques d’austérité (p.4-5)
ACTUALITÉ RRS BÈGLES
EDUCATION PRIORITAIRE
Manifestation samedi 22 novembre
«Ne pas prendre aux pauvres pour donner aux pauvres»
Les 500 personnes mobilisées le 15 novembre, appellent à se rassembler de nouveau.
LOGEMENT SOCIAL
Voter c’est agir pour son quotidien ! Les élections des représentants des locataires dans les conseils d’administration des organismes Hlm et Epl auront lieu du 15 novembre au 15 décembre. Face à cet enjeu démocratique majeur, la CNL dénonce la campagne digitale de sensibilisation du ministère du Logement basée sur une communication de dernière minute et excluant, de fait, une partie des locataires non « connectés ». Suite à l’annonce de Madame Pinel au Congrès de l’USH de la mise en place d’un kit de communication à destination des locataires, la CNL avait dénoncé le manque d’envergure de cette mesure. Le 14 novembre, le ministère du Logement, de l’Egalité des territoires et de la Ruralité a lancé une campagne de sensibilisation au travers des médias internet. Une fois de plus, la CNL déplore la démarche insuffisante du ministère. Cette campagne digitale n’aura pour cible que les locataires ayant accès à internet. Qu’en est-il de tous les autres ? Qu’en est-il du principe d’égalité ? La CNL dénonce également le manque de concertation et une communication de dernière minute, lancée la veille de certains scrutins. Des dépouillements ont lieu dès aujourd’hui ! Cette situation est inacceptable face à l’enjeu de ces élections qui concernent le quotidien de 10 millions de nos concitoyens. Pour la CNL, la démocratie n’a pas de prix et mérite, à juste titre, un peu plus de considération de la part des pouvoirs publics. Nous ne pouvons nous contenter d’une campagne nationale a minima.
INSPECTION DU TRAVAIL
Indépendante et au service des salariés Le 18 novembre, la CGT appelait à un rassemblement devant la DIRECCTE à Bordeaux pour remettre les pétitions contre la diminution drastique des effectifs de l’Inspection du Travail qui passerait de 57 à 46 agents de contrôle en Gironde. Pour le syndicat, «la première mission de l’Inspection du Travail doit être d’imposer au patronat l’application dans les entreprises, d’un droit protecteur des salariés garanti par le code du travail et les conventions collectives, il s’agit de préserver la santé et la sécurité des salariés. L’organisation syndicale revendique une inspection du travail libre et indépendante au service des salariés, dotée de moyens suffisant et de véritable pouvoir pour lutter contre la délinquance patronale.
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http://www.petitions24.net/emb/98654
BÈGLES
Espace citoyen cantonal Jeudi 4 décembre, 18h30, salle Jean-Lurçat Avec Jean-Jacques Paris, Conseiller général de Bègles Les Communes, les Départements, les Régions et leurs missions de services publics sont menacés par une réduction brutale de leurs moyens financiers et l’assèchement de la démocratie locale. Quel bilan, quel avenir pour le Conseil général ? Quelles conséquences sur la vie locale et le lien social ? 2 • Les Nouvelles 20 novembre 2014
Parents, avec leurs associations, enseignants, avec leurs syndicats (FSU Snuipp et SNES, Cgt Educ’action) sont mobilisés en Gironde pour refuser le recul des progrès réalisés grâce aux réseaux d’éducation prioritaire. Ils exigent leur maintien et leur élargissement partout où ils sont nécessaires. Rassemblés le 12 novembre devant le rectorat de Bordeaux, plus de 300 personnes - enseignants, parents, syndicalistes, élus - ont soutenu, sous une pluie battante, la délégation de 32 représentants des collèges, écoles et municipalités concernés, reçue par la secrétaire générale. 32 : un nombre imposé grâce à la mobilisation… Reçus par petits groupes (pas de salle assez grande…), les délégués ont attendu plus d’une heure entre les barreaux du sas d’entrée gardé par les CRS ! La preuve, c’est que des enseignants qui avaient pris la parole dans des assemblées publiques appelant au rassemblement ont été rappelés «à l’ordre» par la hiérarchie. Lors des échanges, la secrétaire générale a reprécisé les objectifs du ministère de fermeture/ouverture de ZEP à partir des 4 critères. 27 personnes sont intervenues, professeurs, parents d’élèves, une professeur des écoles, des élus dont un député, M. Plisson, deux conseillers généraux (Cadillac et St-Symphorien), quatre maires (dont Lionel Chollon
de Loupiac, qui nous a fait parvenir le contenu de cette audience) et deux maires adjoints, tous témoignant des conditions de vie aggravées dans leurs territoires urbains et ruraux, les années de travail des équipes enseignantes et les résultats obtenus grâce aux moyens supplémentaires. C’est une détermination commune, de ne pas jouer les uns contre les autres, qui prévaut, avec une phrase récurrente : «ne pas prendre aux pauvres pour donner aux pauvres»… «Le tableau final sur l’état de nos campagnes ou de certains quartiers (grand parc) ou commune urbaine (Ambarès) est inquiétant pour l’avenir» commente Lionel Chollon. A Landiras c’est l’accueil des enfants handicapés, à Ambarès les primo-arrivants et «décrocheurs»… A Cadillac, la spécificité rurale (transport, population nouvelle «chassée» de la CUB. Une ruralité pouvant devenir un «5eme critères» à prendre en compte. «Les limites des enveloppes pour les ZEP ne sont pas fatales», est intervenu le maire de Loupiac, «l’argent existe», regrettant «l’amputation pour les collectivités de 3,7 milliards d’euros cette année» qui «manqueront notamment aux écoles et collèges, en allant aider Auchan ou Carrefour avec le fameux CICE…» Le député Plisson était déjà parti et n’aura donc pas pu expliquer pourquoi il a voté ces deux mesures (taxation et redistribution des fonds aux
entreprises et non aux services publics). La secrétaire générale a pris note des échanges pour le Recteur, sans laisser apparaître d’avancée possible au vu des 4 critères. «C’est donc aux niveau des directives nationales que se situe l’enjeu. Il faut arracher du ministère une augmentation de l’enveloppe consacrée aux ZEP sous forme de collectif budgétaire*… Bref, il faut peser sur nos députés !» conclut l’élu dans son compte rendu. Actions en cours A Cadillac, réunion au collège le 17 novembre pour envisager la suite et le CA du 20 novembre. A Bègles, près de 500 personnes ont manifesté le 15 novembre du collège Berthelot au marché, la pétition continue de circuler, les enseignants du collège étaient en grève le 18 et des écoles occupées par les parents d’élèves la matinée du 19 et un nouveau rassemblement est prévu samedi 22 novembre au matin. A Saint-Symphorien, réunion et lancement d’une pétition http://w w w.petitionpublique. fr/?pi=P2014N47007 A Lussac, parents d’élèves et enseignants ont bloqué les écoles du regroupement pédagogique intercommunal de Petit-Palais et de Saint-Sauveur le 13 novembre. * Loi de finance rectificative, comme un «budget supplémentaire» dans une commune.
BÈGLES
Poursuivre les efforts pour la réussite scolaire Jean-Jacques Paris, vice-président du Conseil général, écrit à la ministre de l’Education nationale afin que 24 réseaux prioritaires soient attribués en Gironde La carte de l’éducation prioritaire devant être arrêtée au niveau national afin de garantir un juste équilibre entre les territoires, l’élu souligne dans son courrier qu’une concertation était prévue pour «tenir compte de la réalité des contextes et de la connaissance qu’en ont les acteurs». Il estime que la carte, «plusieurs fois revue depuis 1981, a pu au fur et à mesure, intégrer la construction de nouveaux établissements, faisant apparaître chaque fois la nécessité de dégager des moyens supplémentaires pour conforter ce Réseau indispensable à l’efficacité des dispositifs de soutien scolaire». Le conseiller général juge «inacceptable» cette actualisation «sur un nombre constant de Réseaux» (1 082 dont 350 REP +). Appliquée à la Gironde, elle se traduirait par «une perte de 3 Réseaux, réduisant le champ scolaire concerné» alors qu’en 5 ans en Gironde «7 867 élèves supplémentaires dans le 1er degré et 6 662 dans le second degré» ont été accueillis. Les moyens accordés ont donc «tout juste compensé la poussée démographique», rappelant que la Gironde «souffre depuis
longtemps d’une pénurie de moyens, amenant le CDEN à réclamer à l’unanimité un plan de rattrapage». En concluant que «ce n’est pas de trois Réseaux en moins mais de trois Réseaux en plus dont la Gironde a besoin». Mettant en exergue que le ministère veut «prioriser la mixité sociale», l’élu souligne le souci porté par le collège Marcellin Berthelot (58 % d’enfants d’ouvriers et d’employés avec 26 % des élèves qui viennent d’une zone urbaine sensible) et que «les critères énoncés par le ministère amènent les responsables académiques à considérer qu’il devrait quitter le réseau prioritaire, tout comme les écoles primaire et maternelle qui y sont rattachées», perdant ainsi «les moyens de prolonger les initiatives pédagogiques absolument nécessaires pour la réussite de tous les élèves». Il demande donc «d’octroyer à la Gironde 24 Réseaux prioritaires» pour «maintenir les 21 Réseaux existants et poursuivre les efforts pour la réussite scolaire en intégrant les 3 collèges Bordeaux Grand Parc, Coutras et Sainte-Foyla-Grande» confrontés «à des situations sociales extrêmement complexes qui nécessitent la plus grande attention des pouvoirs publics et des moyens accrus».
ACTUALITÉ
Editorial
ALTERNATIVE À L’AUSTÉRITÉ
Le début d’un mouvement permanent de lutte contre l’austérité Un millier à Bordeaux le 15 novembre. 37 rassemblements en France. Le PCF se félicite du succès de la mobilisation nationale du 15 novembre, contre les politiques d’austérité à l’appel du collectif « 3A ». Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans tout le pays, avec 37 rassemblements décentralisés et 95 organisations participantes. Voilà qui témoigne d’une envie d’élever le niveau de la riposte face à la politique gouvernementale dont l’échec est patent. C’est maintenant au service d’un mouvement permanent de lutte contre l’austérité et pour des alternatives à cette politique, que les communistes veulent consacrer l’essentiel de leur énergie, avec le Front de gauche et toutes les forces disponibles. C’est avec cet objectif que le 19 novembre, les parlementaires du Front de gauche se sont rassemblés à la gare de péage de Chamant (A1) pour demander la nationalisation des autoroutes. La privatisation des concessions autoroutières a permis aux sociétés autoroutières d’engranger 14 milliards de bénéfices. Un pactole qui pourrait être porté à 32 milliards si la concession de l’État allait à échéance.
Le PCF propose également de riposter à la semaine d’action du MEDEF, du 1er au 8 décembre, sur la «souffrance» des patrons. Dans toute la France, il s’agit de porter la contradiction, arguments contre arguments. Pierre Gattaz, patron du Medef, vient de relancer la proposition de suppression de l’ISF. Le syndicat patronal, en exigeant sans cesse de la part du gouvernement la baisse du coût du travail et l’austérité pour les dépenses publiques ne fait qu’enfoncer, chaque jour, notre économie plus profondément dans la crise. Toute au long de cette semaine de mobilisation et de riposte, nous demanderons des comptes au patronat et avancerons nos propositions pour la relance sociale. Le PCF sera également partie prenante de l’initiative construite par le Front des luttes contre le travail du dimanche, le 4 décembre et avec les organisations de chômeurs qui manifestent le 6 décembre.
RENCONTRE PUBLIQUE
On ne lâchera rien Jeudi 11 décembre 2014 à 20h à l’Athénée municipal de Bordeaux
Alternative, un mot à faire vivre ! Ainsi donc la mobilisation de dizaines de milliers de citoyens, manifestant le 15 novembre dans plusieurs villes de notre pays, à l’appel du collectif 3A (Alternative A l’Austérité), n’aura pas encore suffi à empêcher une petite majorité de députés de voter en 1ère lecture à l’Assemblée Nationale un budget aussi injuste qu’inefficace. L’ histoire n’est pas terminée pour autant : il y a 3 mois, ce collectif 3A n’existait pas, et l’expérience originale qui consiste à co-construire entre militants associatifs, syndicalistes et politiques une réponse alternative est porteuse d’avenir. Malgré le matraquage médiatique sur le ton «on ne peut pas faire autrement», près de 100 000 manifestants répondent «oui, on peut faire autrement» et nous passons dans le même temps de rassemblements «contre» à des rassemblements «Pour». Pour l’augmentation des salaires, pour une réforme fiscale, etc… Pour une alternative à l’austérité ! Le chantier ne fait que débuter mais mesurons ce qu’il porte : nous nous disons souvent que nos luttes «Contre», bien sûr nécessaires, ont besoin d’être complétées par des luttes et des batailles d’idées qui nourrissent une perspective et donc reconstruisent de l’espoir, lui même synonyme de dynamique de mobilisation. Ce 15 novembre, après la marche du 12 avril à Paris, puis «Les actes de la rencontre du 21 juin» ainsi que la création du collectif 3A, mérite la poursuite d’un travail patient de prise de contacts, de débats pour élargir encore et toujours les acteurs nécessaires à la réussite d’une mise en mouvement massive de notre peuple. Regardons aussi le paysage réel, dans notre département, qui, si nous sommes d’accord pour constater que le niveau des luttes n’est pas encore assez élevé pour peser positivement sur le rapport des forces, est loin d’être pour autant «du calme plat». Vote pour le maintien du bureau de poste ici, manifestation pour la réparation de la piscine, là, rassemblements de parents et d’enseignants dans de multiples endroits. Si les différents tenants du «On ne peut pas faire autrement» avaient gagné la partie, ces réactions de résistance, de colère parfois, mais aussi de construction seraient plus difficiles à faire vivre. Et en parlant de leur vie, de leur envie de garder un bureau de poste, une piscine ou des moyens pour réussir l’éducation de nos enfants, mesurons la leçon que donne une partie de notre peuple aux dirigeants politiques de droite qui s’étripent à grand renfort de médias…
construire lors de la rencontre publique du 11 décembre.
Plus de 70 organisations nationales et 15 locales* appelaient à manifester à Bordeaux le 15 novembre pour une alternative sociale, écologique et démocratique à la politique actuelle. Ils veulent mettre en débat des propositions concrètes pour des politiques qui partent de la satisfaction des besoins sociaux, qui s’attaquent aux inégalités et au chômage, qui engagent une réforme fiscale et qui s’inscrivent dans la transition écologique. Ils se mobilisent aussi pour protester contre la criminalisation et la répression accrue des mouvements sociaux, écologiques et citoyens. Au vu du succès de ce premier rassemblement, ils ont appelé les syndicalistes, politiques, associatifs, citoyens à débattre et
* AC ! (Agir ensemble contre le Chômage) - APEIS (Association Pour l’Emploi l’Information et la Solidarité) - ATTAC (Association pour la taxation des transactions financières et pour l’aide aux citoyens) - CGT Finances (Fédération des Finances de la Confédération Générale du Travail) - COSS 33 (Coordination Santé Solidarité) Ensemble ! - EELV (Europe Ecologie Les Verts) - Femmes Egalité - FSU 33 (Fédération Syndicale Unitaire) - GU (Gauche unitaire) - Mutuelle MUTAMI - NPA(Nouveau parti Anticapitaliste) - PCF (Parti Communiste français) PCOF (Parti Communiste des Ouvriers de France) - PG (Parti de Gauche)
Dans ce contexte, le lancement de nos propres batailles politiques, en tant que militants communistes, alimentent la réflexion et aident à l’engagement des citoyens dans les luttes nécessaires : de la campagne «Contre la ville chère» que lancent les communistes bordelais, aux contre manifestations à tenir face à celles qui prétend vouloir organiser le MEDEF, pour pleurer sur son sort, de l’exigence d’un référendum sur la réforme territoriale à la campagne pour la libération des prisonniers politiques palestiniens, cette fin d’année 2014 est chargée. Mais nous pensons utile de mettre la barre à ce niveau d’exigences.
Michel Dubertrand Membre du Comité exécutif du PCF 33
Les Nouvelles 20 novembre 2014 • 3
LE COÛT HUMAIN DU CAPITAL PIC CESTAS
LA POSTE
«Je ne me suis jamais senti aussi esclave» La CGT FAPT 33 a déposé un préavis de grève pour le mercredi 19 novembre 2014, dénonçant une fois de plus les conditions de travail aggravées. Alors que La Poste accroît ses bénéfices, elle réduit « ses coûts », notamment sur le nombre de centre de tri ainsi que sur les effectifs. Mais les agents n’en bénéficient pas. Au contraire, c’est la précarité et la productivité qui augmentent, pas les salaires, ni la reconnaissance des qualifications. En moyenne 3 millions d’objets (plis, petits paquets, etc…) par jour transitent par la plateforme industrielle courrier (PIC) où travaillent en brigade 451 agents de La Poste auxquels s’ajoutent 20 à 80 intérimaires par 24 heures. Désormais la plateforme traite le courrier de toute l’Aquitaine puisque le département des Pyrénées Atlantiques a été le dernier à rejoindre la PIC. Aujourd’hui, La Poste modifie profondément sa politique industrielle en concentrant les machines de tri sur les PIC. Sur la PIC de Cestas, non seulement les machines de l’Aquitaine arrivent ou sont déjà là, mais les produits sous-traités sont réintégrés dans la plateforme. Malheureusement dans ces restructurations, La Poste ne tient pas compte de l’augmentation de la productivité et de la poly-activité
générées. Les grands oubliés sont les agents nécessaires au traitement de l’ensemble de ce trafic : ils sont en sous-effectif ! La Poste explique ses choix par une baisse de trafic (6 % au niveau national) et la nécessité de faire des économies en réduisant les charges immobilières et salariales. Elle ne tient pas plus compte de la reconnaissance de l’expérience ou des acquis professionnels puisque seuls 20 agents obtiendront une promotion en 2014 contre 24 en 2013, et bien plus dans d’autres PIC. La direction de La Poste prétend que «la situation économique est difficile» ! «Je ne me suis jamais senti aussi esclave» dit un agent. La pression de la hiérarchie, l’éclatement du travail en équipe par îlot sans concertation, le travail en cycle où de plus en plus de jours fériés ne sont pas compensés, une polyvalence accrue sont des facteurs de pénibilité. Une pénibilité dont atteste le nombre croissant d’inaptitude : 127 à ce jour. C’est toute cette maltraitance qui a motivé le dépôt d’un préavis de grève pour que les agents puissent faire entendre leurs revendications. La priorité est de «ré-humaniser La Poste» et de faire un «retour sur investissement humain» pour les agents et non pour les actionnaires de La Poste.
Un marché de dupes
C’est ce que demande la CGT FAPT avec les agents : une reconnaissance des qualifications par l’augmentation du volume de promotion, l’arrêt de la mise en concurrence des salariés, la CDIsation des intérimaires, le remplacement immédiat du médecin du travail qui peut suivre jusqu’à 1500 agents de La Poste (pas prévu avant février 2015), l’augmentation de la prime d’heure de nuit (de 1,5€/h à 3€/h) et une prime de 500€ par agent. «Une prime ? Impossible !» dit la direction de La Poste. «Cela coûterait 225 500 € (451 x 500€)». A rapprocher des 627 millions de bénéfice, des 171 millions de dividende versés aux actionnaires publics (dont l’Etat) et des 297 millions du CICE (Crédit Impôt Compétitivité Emploi). Bien des raisons de «service public» pour les agents et leurs organisations syndicales pour poursuivre leur mobilisation, ce qu’ils comptent bien faire en se tournant également vers les usagers, qui vont subir une augmentation du timbre s’ils souhaitent que leur courrier soit distribué en J+1. L’idée de La Poste est de favoriser le trafic en «Lettre Verte» distribuée en J+2 permettant ainsi la suppression des brigades de nuit. Ce sont ces dégradations, pour les agents comme pour les usagers du service public, qui peuvent amener à bien des luttes convergentes. C.T.
Succès du référendum populaire à St Pierre d’Aurillac La Poste propose aux communes (en particulier Saint-Pierre-d’Aurillac, Caudrot et Gironde-sur-Dropt) de créer des Agences Postales Communales compte tenu des difficultés des « petits » bureau de Poste des « petits » villages. Ils appellent ça… un «Partenariat» ! Trop petit… Un mot sur la logique du « plus petit qui doit disparaître » (petit commerçant, petit paysan, petite commune, petite gendarmerie, petite sous-préfecture, petite commune, petite pharmacie,…) Un exemple, demain le bureau de Poste de Saint Macaire va être le plus petit du canton et donc sera susceptible d’être à son tour supprimé. C’est l’infernale logique du dernier kilomètre qui n’est pas rentable et qui doit donc disparaître. C’est sans fin ! Mais surtout, en agissant ainsi, la Poste tue « la poule aux œufs d’or » car chacun sait que ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Par exemple « La Poste » accepterait-elle de nous dire la somme des économies que les citoyens de Saint Pierre ont placé à la « Banque Postale », notamment les personnes âgées qui ont mis là en grand nombre la totalité de leur cagnotte avec par exemple la présence d’une Résidence de Personnes Agées ? Ces « clients/écureuils » resteront-ils à « La Poste » s’il leur faut aller demain à Saint Macaire ou La Réole (bureau centralisateur) pour réaliser leurs opérations qu’ils ne pourront ou ne voudront pas faire à l’Agence Postale Communale ?
AMBARÈS
Mobilisés pour la piscine «C’est l’austérité qui tue nos services publics !» Après une manifestation de près de 600 citoyens, le collectif « Sauvons la piscine » d’Ambarès organisait une réunion publique le 15 novembre au cours de laquelle l’élue communiste Odile Blein a pris la parole pour mettre l’État devant ses responsabilités. Suite à son intervention au conseil de CUB (voir Nouvelles du 2/10), le projet de budget 2015 fait déjà apparaître une enveloppe rénovation-construction de piscines pour l’agglomération. Un premier pas contre l’austérité imposée. Pour les communistes d’Ambarès «oui, il faut une piscine pour les Ambarésiens !», un équipement de service public indispensable, des bébés aux personnes âgées, la natation pour les écoles et les pratiques sportives et de loisirs), pour
nous, indiscutablement.
toute la France, à l’appel du collectif 3A».
Aux «coûts» avancés, ils ne se trompent pas de cible, même si la commune devra participer, mais ce sont bien les gouvernements successifs qui ont transféré toujours plus de charges sur les communes sans contreparties financières. Malheureusement, le gouvernement actuel continue (cf la réforme des rythmes scolaires).
Les interventions des députés, sénateurs, élus dans les conseils général et régional, à la CUB…vont toutes dans ce sens.
Le budget 2015 et les budgets à venir aggraveront encore la situation si rien ne bouge, tout cela au nom de l’austérité, présentée à longueur de journée et d’antenne par de nombreux « experts » comme si il n’y avait pas d’autres choix possibles ! Une « intox » dénoncée en défendant l’idée qu’il y a d’autres alternatives et que «c’est pour cela que nous avons défilé le 15 novembre, à Bordeaux, comme dans
4 • Les Nouvelles 20 novembre 2014
Le collectif s’interroge sur la suite de la mobilisation : «Manifester devant la préfecture serait pour nous plus juste que devant la mairie et nous proposons de l’organiser dans les jours, semaines à venir… pour demander à l’Etat de mettre en place un « plan piscine » comme cela a été le cas dans le passé, avec un parc de piscines vieillissant sur tout le territoire français.» En Gironde, le Conseil général avait chiffré le besoin à 17 piscines. Demander au Préfet, représentant de l’Etat, que le gouvernement fasse d’autres choix budgétaires que de faire payer les collectivités, au-delà des subventions ici ou là, voila qui a du sens.
Donc, La Poste propose selon ses termes un partenariat avec les communes. Partenariat, le mot est bien choisi, il « con-sonne » à gauche, il sent bon la solidarité. Mais regardons-y de plus près, concrètement. D’un point de vue micro-économique La Poste dit : « Messieurs les élus, je vous donne 900 euros par mois. Avec cette somme, vous installez et gérez la Poste à/dans la mairie ». Mais cette somme représente à peine 12 heures d’ouverture par semaine sans compter l’entretien du local, le chauffage, l’eau, l’électricité… etc… etc… et sans compter que la commune perdra le loyer que lui versait auparavant la Poste… sans compter le manque de discrétion si ce service est installé à l’accueil de la mairie… sans compter les problèmes de sécurité… sans compter les possibles conflits ou tiraillements dans la file d’attente entre les clients de la Poste et les utilisateurs
des services de la mairie… alors, partenariat ou marché de dupes ? D’un point de vue macro-économique… La Poste a touché en 2013 de l’Etat la somme de 297 millions au titre du CICE (Crédit d’impôts Compétitivité Emploi) pour créer des emplois*. Pour obtenir les fonds nécessaires, le gouvernement a décidé de mettre en œuvre un pacte de stabilité et de solidarité qui prévoit que tous les citoyens vont mettre la main à la poche. Cela sous plusieurs formes : des prélèvements sur la Santé, sur les fonctionnaires, sur la branche famille de la Sécu et sur les collectivités locales. Rien que ça ! Mais bon, en contrepartie, il y avait la promesse de la création de 300 000 emplois disait l’inénarrable Rebsamen (ministre anti-chômage et anti-chômeurs) qui reconnaît depuis qu’il s’est un peu trompé mais qui continue quand même sa politique d’austérité pour le peuple et de cadeau pour les entreprises. Résultat des courses… je résume donc : j’ai déjà payé 4 fois pour sauver les emplois de la Poste… ma retraite de fonctionnaire est bloquée… je suis moins bien remboursé quand je vais à l’hôpital… mes impôts communaux et intercommunaux vont augmenter… ou le service va diminuer. Non… exactement, je vais payer 5 fois, puisque la Poste vient de décider une hausse historique du timbre pour combler la baisse du trafic courrier… du jamais vu ! Non seulement, je paie 5 fois pour sauver l’emploi à la Poste de Saint Pierre d’Aurillac mais il est quand même supprimé et la Poste demande au maire d’embaucher l’employé avec mes impôts communaux ! La Poste de Saint Pierre a beau être à côté de l’église, tout ça n’est pas très catholique ! Cerise sur le gâteau : pour la petite histoire, comme elle n’a pas créé d’emplois, savez vous ce que la Poste a fait en 2014 des 297 millions de CICE gagné grâce à mes/vos dons généreux ? Elle en a profité pour augmenter son bénéfice net (627 millions) et a versé 171 millions de dividendes aux actionnaires publics (dont l’ETAT). La crise ? Quelle crise ? La gauche ? Quelle gauche ? Michel Hilaire * http://tempsreel.nouvelobs.com/ politique/20140422.OBS4729/pactede-responsabilite-le-gouvernementen-attend-190-000-emplois.html
LE COÛT FINANCIER DU CAPITAL EVASION FISCALE EN EUROPE
1 000 milliards d’euros chaque année Eric Bocquet, sénateur PCF du Nord, est rapporteur de commissions d’enquête au Sénat sur l’évasion fiscale et ses acteurs. Auteur de nombreuses propositions et amendements contre ce fléau, il décryptait la chaîne des responsabilités dans un entretien à «l’Humanité» (extraits). A la Commission Européenne comme au sein de l’’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), l’évasion fiscale semble plus que jamais d’actualité. Eric Bocquet. La crise est là, les Etats sont à la recherche de recettes, le nombre de millionnaires augmentent (moins de 1% de la population) et ces gens jouent avec 263 000 milliards de dollars. Au sein de l’Union Européenne, l’évasion fiscale représente 1000 milliards d’euros chaque année, soit la moitié du PIB français. On nous dit « il y a une fiscalité délirante en France », qui incite à l’évasion, mais on voit bien que cela touche tout le monde : l’Allemagne a ses exilés fiscaux, comme pour les droits de succession, la Belgique pour l’ISF… «On va agir» disent les Etats. Mais entre les complicités, l’’hypocrisie et le manque de volonté politique unanime, le verrou ne saute pas. Par exemple, les Américains ont mis la Suisse et la banque UBS à genoux, en menaçant leur droit d’exercer aux Etats-Unis. L’Europe voudrait créer un Fatca* au sein de l’Europe et entre l’UE et les EtatsUnis. Mais suite à cette loi, 3000 citoyens américains ont renoncé à leur nationalité américaine. Une réglementation se met en place et on va jusqu’à abandonner son passeport pour éviter de payer ses impôts.
Dans l’évasion fiscale, jusqu’où remonte la chaîne des responsabilités ? E.B. Au Sénat, nous avons fait deux commissions d’enquêtes, sur l’évasion fiscale internationale puis sur les acteurs de l’évasion. Les banques, mais aussi les avocats fiscalistes conçoivent les schémas de l’évasion. Aujourd’hui on forme dans les universités publiques des étudiants dont le métier sera de créer ces schémas d’évasion fiscale. Beaucoup des meilleurs cerveaux de France et du monde, des polytechniciens créent des algorithmes financiers. C’est leur droit de travailler pour qui ils veulent, mais ils sont formés grâce à de l’argent public : il y a une question éthique qui se pose. On pourrait attendre de ces gens qu’ils réfléchissent à améliorer le sort du plus grand nombre, de l’humain. Mais c’est l’argent qui domine, la finance achète les «meilleurs» et cela se retourne contre la République et l’intérêt général. L’évasion fiscale, c’est autant d’argent qui pourrait aller à la santé, à l’éducation. Ce n’est pas un dysfonctionnement, c’est au cœur du système. Cela déstabilise complètement notre démocratie… E.B. Echapper à l’impôt crée une injustice. Le coiffeur de la rue ne peut pas s’exiler lui, il paye ses impôts ici, parce qu’il exerce ici. «Apple» peut facilement ne payer quasiment aucune taxe. Cette injustice déstabilise complètement le consentement à l’impôt. Les grands groupes, des nouvelles technologies mais aussi du Cac 40, sont ceux qui gagnent le plus et payent le moins. Total et LVMH non plus ne sont pas à 33 %. Toutes les PMI, PME et les artisans sont
aujourd’hui ceux qui en souffrent le plus.
Que fait-on pour aller vérifier sur place, contrôler, agir ?
Le libéralisme estime qu’il n’a pas besoin de la République. Il veut tout faire, gérer les hôpitaux, les écoles… Et pourquoi auraiton des élus ? A les entendre, les représentants du peuple sont trop nombreux, dépensiers, ne servent qu’à construire des ronds-points. Ce n’est pas par hasard, les libéraux s’en prennent à l’Etat de manière générale. Mais servir l’intérêt général et servir ses actionnaires, ce n’est pas du tout la même chose.
Nous avons proposé il y a quelques semaines des amendements, suggérés par CCFD Terre Solidaire, sur l’application d’une directive européenne visant à la transparence des banques, pour élargir l’exigence de transparence à toutes les entreprises, en particulier les grandes multinationales extractives, pétrolières notamment. Le rapporteur refuse, estimant que c’est « trop intrusif ». Quand on demande des comptes aux grands groupes, ils crient au scandale au nom de «la liberté d’entreprendre», pourtant leur attitude met en péril l’intérêt général.
La première étape, pour lutter contre l’évasion fiscale, c’est la transparence. Où en sommesnous ? E.B. On n’y est pas encore. Par exemple, on attend encore le fichier des comptes bancaires européens, comme on l’avait proposé à la commission d’enquête. Il n’y a pas de registre des trusts. Qu’y a-t-il à Jersey, paradis des trusts, qui gère quoi et au profit de qui ? Pourtant les sommes qui y circulent, y compris en or et œuvres d’art, sont colossales.
Le numérique et Internet posentil des problèmes nouveaux ?
Il n’est pas anormal qu’il y ait des flux entre pays, à condition d’être transparents, comme les taux de transferts qui ne doivent pas être minimisés. Les schémas d’optimisation fiscale devraient être remis à l’administration fiscale en toute transparence, comme le propose notre commission d’enquête.
Qu’est-ce qui empêche de véritables avancées à l’échelle européenne ?
Mais cela demande des moyens humains, parce que contrôler la fiscalité d’un groupe comme Total demande des dizaines de personnes pendant des mois. Or quand l’Etat diminue les moyens de l’administration fiscale, il se prive ainsi de recettes potentielles. On sait que des banques françaises ont des filiales dans des paradis fiscaux.
E.B. Le numérique est un problème gigantesque dans l’évasion fiscale. Ouvrir un compte Offshore aujourd’hui se fait de son smartphone. On crée une société en 10 minutes. Là encore c’est une question de volonté politique, il faut sanctionner les gens qui sont derrière ces sites.
E.B. Déjà le plus gros groupe de pression est le lobby de la finance à la Commission Européenne. 1700 personnes qui travaillent à Bruxelles à préserver les intérêts du système financier. Autre frein majeur : la règle qui prévaut en matière de fiscalité impose l’unanimité. Les 28 Etats doivent être d’accord pour modifier une mesure fiscale. L’Autriche ou le Luxembourg sont deux pays qui bloquent. Il faudrait changer cette règle et passer en majorité qualifiée, pour décider dans le sens
de l’intérêt de l’union. Le troisième frein, ce sont les complicités entre les banques, le monde de la finance et les politiques, constatées concrètement au cours de nos déplacements en Suisse ou à Jersey, en France aussi. A propos de la loi bancaire qui est passée en France, il y a trop de liens entre la haute administration française et les grandes banques. Le président de la BNP Paribas et celui de la Société Générale sont d’anciens inspecteurs généraux des finances publiques. Ils défendent l’intérêt de la banque ou l’intérêt général ? Mais aussi de hauts commissaires de la Cour des comptes embauchés par la BNP pour s’occuper de la fiscalité. Depuis 1973, ce sont les banques qui prêtent aux Etats et l’obligation de se financer sur les marchés financiers a changé le rapport de force. On doit emprunter 80 milliards chaque année pour boucler le budget sur les marchés financiers, c’est une fragilité terrible. Les créanciers ont du pouvoir et on a perdu notre souveraineté. Il n’y a toujours rien dans le projet de loi de finances 2015 pour lutter contre l’évasion fiscale ? E.B. J’ai demandé à Christian Eckert venu présenter son projet si on allait se contenter des 1,8 milliards d’euros des «repentis» venus à Bercy régulariser leur situation. Or l’évasion fiscale en France, c’est 50 à 80 milliards chaque année. * Obligation des banques à donner toutes les données des Américains à l’administration fiscale américaine, quelque soit l’endroit où ils résident.
TAXE SUR LES TRANSACTIONS FINANCIÈRES
Elle rapporterait de 10 à 24 milliards par an Les députés du groupe GDR Front de gauche, par la voix de JeanJacques Candelier, ont interpellé le gouvernement sur sa position dans le cadre des négociations européennes sur la taxe sur les transactions financières. Le Secrétaire d’Etat au Budget, Christian Eckert, a affirmé souhaiter la mise en œuvre d’une taxe large frappant les actions et l’ensemble des produits dérivés. Or, l’option finalement retenue par le gouvernement semble tout autre : le ministre des Finances, Michel Sapin, défend une position a minima à Bruxelles, afin que soient retirés du champ de la taxe les fameux produits dérivés, reconnus pourtant comme
les transactions les plus spéculatives. D’autres pays, comme l’Allemagne, pourtant gouvernés par des conservateurs, souhaitent aller bien plus loin mais la France freine des quatre fers. Les députés du Front de gauche dénoncent cette énième reculade en matière de régulation financière. Après la séparation de façade des activités bancaires, le gouvernement fait une nouvelle fois preuve de complaisance à l’égard des milieux bancaires et se montre plus prompt à défendre les intérêts de la finance qu’à réguler efficacement les marchés financiers et juguler la spéculation. Un récent rapport réalisé par un cabinet a montré que la mise
en place d’une taxe sur les transactions financières à partir des propositions formulées par la Commission européenne en février dernier (taxation des actions, obligations et produits dérivés) rapporterait à la France entre 10 et 24 milliards par an, soit davantage que le montant des coupes budgétaires imposées pour 2015. Les députés du Front de gauche continuent à porter le débat en réclamant la réalisation d’une étude indépendante afin d’apprécier le montant des recettes fiscales que générerait la mise en place de la taxe sur les transactions financières dans les conditions définies par la Commission européenne pour la France. Les Nouvelles 20 novembre 2014 • 5
PCF / CONFÉRENCES DÉPARTEMENTALE ET NATIONALE 6 ATELIERS EN GIRONDE
Retour sur la réflexion et l’action pour un projet communiste pour la France Les 31 octobre et 1er novembre derniers, 80 communistes réunis en conférence départementale préparatoire à la conférence nationale novembre ont travaillé en ateliers. Plusieurs thèmes ont ainsi été abordés en petits groupes. Les travaux ont ensuite été présentés et enrichis en séance plénière. Industrie, services publics Les membres de l’atelier posent le constat d’un matraquage médiatique visant à diviser les travailleurs. « Le PCF doit retrouver le chemin de l’entreprise, être présent dans les luttes avec des propositions politiques pour promouvoir un nouveau modèle productif ». « Les services publics représentent 40 % du PIB, pas étonnant qu’ils ouvrent l’appétit des capitalistes ». « Il faut montrer aux salariés, aux citoyens, que nous avons des outils et qu’ils risquent d’être détruits. Que ces services risquent de devenir des monopoles privés ». Sur cette question comme sur toutes les autres, les communistes ont affirmé leur volonté de ne pas rester sur la défensive mais, au contraire, de faire des propositions allant plus loin que la défense des acquis. « Il faut renationaliser les secteurs stratégiques avec une gestion par le peuple et des organismes de contrôle indépendants, investir de nouveaux champs comme ceux de la petite enfance et la vieillesse. Il faut créer de nouveaux services publics avec une formation nationale adaptée. » Les communistes souhaitent être plus offensifs aussi sur la question du temps de travail, non seulement il ne s’agit pas de remettre en question les 35 heures mais il faut envisager de réduire encore la durée hebdomadaire. Démocratie dans les institutions, les territoires, les entreprises « Une petite oligarchie financière possède un pouvoir exorbitant mais elle sent monter la colère et cherche à verrouiller la démocratie par la mise en place de métropoles, la disparition des départements et le découpage des régions. Les institutions articulées autour des 3 axes métropoles-région-Europe, c’est
le modèle qui répond aux enjeux du Medef. » « Il faut avertir les citoyens qu’on est en train de leur voler leur pouvoir d’intervention publique ». « Dans nos propositions institutionnelles, il ne faut pas oublier l’inversion du calendrier électoral (les présidentielles n’auraient jamais dû précéder les législatives) et la proportionnelle. » « Évoquer la VIe République peut faire peur. Il faut montrer que c’est indissociable d’un changement de société, que cela s’inscrit dans un processus ». Il est rappelé que cette proposition d’une nouvelle République est portée par le PCF depuis 1989. « Dans l’entreprise, le rôle du Medef est de plus en plus prépondérant. S’ajoute une crise syndicale. Les droits sociaux dans l’entreprise sont en recul. Même les militants sont hésitants à poser la question de nouveaux droits sociaux tant la crise est profonde. » Si l’on veut qu’il y ait plus de salariés d’entreprises élus dans les institutions, « il faut porter haut et fort la revendication d’un statut de l’élu ». Ces questions de démocratie sont aussi liées au carcan de l’Union européenne.
Des droits nouveaux au service de l'épanouissement humain Beaucoup de sujets ont été abordés dans cet atelier : féminisme, jeunesse, immigration, LGBT, handicap, euthanasie, prostitution… De manière générale, les communistes souhaitent être plus combatifs, plus offensifs sur ces questions. Ils ne souhaitent pas « dissocier questions de société et questions sociétales ». « Les questions de société sont liées aux enjeux économiques, ils sont donc des enjeux de classe. » École et Culture Un état des lieux des réflexions et actions menées par les communistes sur ces thèmes a d’abord été fait. Si sur le plan national, une commission « École » se réunit et publie régulièrement, ce n’est pas le cas en Gironde où pourtant un fort potentiel existe, mais les militants sont plus investis sur le plan syndical. Par contre, sur la Culture, c’est l’inverse. En Gironde, les communistes ont une tradition de réflexion, de publication et d’action sur la culture, autour de la revue «L’Ormée». Sur l’école, la réforme des rythmes scolaires apparaît comme un problème politique majeur qui deviendra certainement un thème de campagne, étant donné le niveau de critiques qu’elle entraîne. « Malgré une montée globale du niveau d’éducation, l’école est restée très inégalitaire ». Les militants communistes insistent sur « l’importance de l’instruction qui éduque au monde » mais « ce n’est pas un objectif pour les libéraux ». « Le socle actuel valide les inégalités sociales ». Le PCF, dans le cadre de la « refondation de l’école » a été très actif et a réussi à faire entrer le « tous capables ». « La concentration de la communication et des savoirs rend le rôle de l’école encore plus important, surtout pour ceux qui possèdent le moins ». « Dans le domaine de la Culture, le
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PCF a un fort héritage qu’il doit gérer, transmettre et développer. Le PCF se doit d’être présent dans les luttes, auprès des acteurs culturels. Ëtre communiste c’est susciter la création, permettre aux masses d’avoir accès à la culture et d’en jouir. «L’Ormée» doit être utile à cela et peut être portée comme un exemple à suivre sur le plan national. » L’atelier a proposé de travailler, dans la durée, trois axes : l’école, la culture, la communication et la presse.
Refonder l'Europe, transformer la mondialisation ; le rôle de la France, de l'Europe pour la paix, le développement et la coopération La première discussion de cet atelier a porté sur « la révolte qu’inspire la guerre » qui se répand à travers le monde, « notamment dans des pays où les peuples vivent déjà dans la misère et l’humiliation ». « Les dirigeants de la première puissance mondiale, les mêmes qui nous parlent depuis 20 ans de terrorisme, emploient toujours les mêmes méthodes à commencer par les interventions militaires pour un résultat qui n’est pas seulement nul au regard de leurs propres objectifs mais qui empire toujours les situations. » « Le commerce des armes est en pleine expansion et cela n’est pas sans conséquences sur la politique extérieure de la France, dominée par l’OTAN. Cette organisation politique et militaire que Pierre Laurent qualifie d’«anachronisme» n’a aucune légitimité au regard des conventions, du droit international et de la Charte des nations unies et, comme on le voit dans la crise ukrainienne notamment, attise le feu. » « Le langage belliciste, François Hollande le pratique depuis son entrée en fonction. Syrie, Mali, Centre Afrique, Irak et bientôt peut-être la Lybie, à chaque fois, la réponse est strictement militaire alors que ces situations de violence et de destruction se sont installées en plusieurs années et qu’il était possible de faire d’autres choix, d’autres politiques fondées sur le développement, la coopération et la solidarité, avec pour objectif l’éradication de la pauvreté et de l’insécurité dans tous les domaines. » La langue que François Hollande devrait parler en notre nom à tous, c’est celle des nations et des peuples unis, libres, indépendants, égaux et souverains ; prôner la dissolution de l’OTAN et une ONU démocratisée, avec un conseil de sécurité véritablement élargi et la revalorisation de ses principes fondateurs dans son rôle et dans ses instances, notamment l’assemblée générale. » Les militants ont fait le constat que « on ne peut se résoudre à la situation du monde et qu’il n’est pas de réponses simples aux crises que nous traversons ». Il y a cependant « d’autres choix possibles, soit la concurrence, l’injustice et la domination, soit l’égalité, la coopération et la solidarité ». « En juin dernier, c’est ce deuxième choix qu’ont exprimé les 133 pays représenté au sommet Groupe des 77+Chine, en Bolivie. Leur objectif est de s’engager ensemble pour un nouvel ordre mondial du bien vivre qui implique un autre ordre économique, basé sur
des échanges justes, sur un système monétaire international démocratique, libéré de la domination des grandes puissances et du dollar, sur la nécessité d’un partage des savoirs et des tranferts de technologies. » « La place de l’Europe devrait être à côté de ces pays au lieu de s’enfoncer dans la folie capitaliste. Il y a un autre avenir pour l’Europe. Au coeur du forum de Sao Polo, nous avons décidé de renforcer nos liens avec le PGE pour défendre cette Europe de la solidarité. » L’enjeu pour le PCF est de s’appuyer sur les relations internationales et les espaces démocratiques qui s’ouvrent. Par exemple, « s’appuyer sur la création d’une banque de développement, créée par le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, qui met 100 milliards de dollars à la disposition des Etats pour le financement du développement notamment par la création d’infrastructures et d’un fonds de réserve pour faire face aux crises financières, aux fuites des capitaux et surtout au déséquilibres des balances de paiement pour se prémunir des injonctions du FMI.”
L’atelier a exprimé la nécessité de poursuivre et amplifier les actions en soutien aux peuples en lutte pour leur autodétermination : Palestine, Kurdes et Sahara occidental, de mettre en place des espaces de réflexions, d’information et d’animation tout au long de l’année, pour une meilleure compréhension de ce qui bouge dans le monde. Il est aussi possible, localement, de créer des événements pour faire vivre le débat. Relancer l'activité et l'emploi par la satisfaction des besoins (salaires, revenus, protection sociale, services publics, santé, logement, transports...) ; faire reculer le coût du capital pour financer le développement du progrès humain et la relance sociale (financement, banques, cotisations sociales, crédit, réforme fiscale).
Ce travail engagé par les communistes en Gironde, comme dans le reste de la France, se poursuivra jusqu’au congrès du PCF en 2016. La Revue du Projet donnera l’ensemble des travaux de la conférence nationale des 8 et 9 novembre dernier.
COÛT DU CAPITAL
Stop au racket ! Renationalisons les autoroutes Les usagers des autoroutes ne sont pas là pour satisfaire aux appétits financiers du CAC 40 ! En 2005, les concessions d’autoroutes ont été totalement privatisées par un gouvernement de droite pour financer, déjà, le remboursement de la dette publique. Ce sont les groupes Eiffage, Vinci et consorts, qui ont racheté ces concessions. Depuis, les péages n’ont eu de cesse d’augmenter. Sur 100 euros de péages versés, ce sont entre 20 et 24 euros qui vont directement dans les poches des actionnaires. Et le gouvernement voudrait encore que les concessions soient prolongées ! La cour des comptes et l’autorité de la concurrence n’ont de cesse de déplorer ce choix. Les parlementaires communistes et du front de gauche également, et depuis de nombreuses années. Ils ont déposé à l’Assemblée nationale et au Sénat une proposition de loi demandant la renationalisation des concessions d’autoroutes. Le gouvernement est pour l’instant défavorable à cette proposition de loi. Lors de la discussion de cette proposition de loi au sénat le 19 juin dernier, et alors que les sénateurs socialistes, écologistes, radicaux de gauche et communistes étaient majoritaires au sénat, cette proposition de loi n’a pas
été votée. Manquaient les voix des sénateurs socialistes et radicaux de gauche. Pourquoi ce refus ? Au nom de l’austérité, bien sûr, et de la dette. Certes, il faudrait dans un premier temps financer ce rachat. Cet investissement selon plusieurs études serait vite rentabilisé. Mais après ? Vaut-il mieux que l’argent des péages aille dans les poches des actionnaires ou serve à financer la transition écologique, pour améliorer les transports pour tous ? Pour nous, c’est clair l’urgence écologique et sociale impose notre choix. Si le gouvernement est capable de donner 50 milliard pour satisfaire les exigences du Medef, il doit être capable d’investir pour les autoroutes. On nous dit maintenant qu’il faut taxer ces sociétés d’autoroutes, mais ce n’est pas la solution. La solution, c’est que les autoroutes dont la construction a été financée en grande partie par les contribuables revienne à l’État et donc au peuple. Une telle solution permettrait également de faire baisser des péages honteusement élevés. Tellement élevés qu’ils ont permis depuis la privatisation de réaliser 15 milliards de dividendes pour ces sociétés. Alors que l’on demande tous les sacrifices aux ménages, pour récupérer trois sous, il est temps que la finance paye son tribut, elle en a les moyens !
PCF
AGENDA
CONFÉRENCE NATIONALE
Atelier «vers une VIe République»
13 girondins ont participé à la conférence nationale Pour une nouvelle ère citoyenne de la démocratie dans les institutions, les territoires, les entreprises. La Ve République est à bout de souffle, étouffée, rongée par ce capitalisme qui la forme et la déforme au gré de ses besoins. Aujourd’hui le constat est fait, elle ne répond plus aux attentes des citoyens ! Nous voyons bien qu’il s’agit d’une démocratie en trompe l’œil, il y a un rejet total par les citoyens de ce système politique. Il faut passer à une véritable république démocratique et solidaire. Lors de nos travaux sur la VIe République, animés par Pierre Dharréville, toutes les interventions sont allées, pour la plupart, dans le même sens. Rendre la parole au peuple… Lui donner le pouvoir d’agir sur les décisions… Voilà une idée simple, mais rudement efficace ! Des référendums d’initiative populaire et des nominations dans les instances, des civils tirés au sort, pourraient œuvrer en ce sens. Il faut une démocratie directe pour que les citoyens soient décideurs, rendre le peuple souverain. La question du référendum révocatoire, pour ou contre ? Ne serait-ce pas un piège qui nous empêcherait de faire vivre la République ? Si au moindre sursaut le président est destitué, que pourrait-il faire ? Rien. Alors plutôt qu’un référendum révocatoire, la proposition est
faite que le Président soit nommé par l’Assemblée Nationale, et qu’il n’ait que des pouvoirs limités. Fini le suffrage universel pour les élections présidentielles… Fini le présidentialisme… Terminé le cumul des mandats ! Comme avec la professionnalisation de la politique : les élus ne pourraient faire que deux mandats consécutifs. Il faut rompre avec la méthode technocratique ! Une Assemblée Nationale à l’image des votes et de la France : plus de proportionnelle ! C’est un fait aujourd’hui, toutes les sensibilités ne sont pas représentées. Une bonne dose de proportionnelle rendrait cette institution plus en phase avec les citoyens. Et pourquoi chaque département, donc les territoires, ne serait-il pas représenté dans cette assemblée ? Voilà la démocratie participative selon les communistes. Si la démocratie rentrait dans les entreprises ? Nous passons beaucoup de temps dans nos entreprises, mais sans dire un mot sur la gestion de celles-ci. L’idée serait de donner aux salariés et pourquoi pas au peuple, du pouvoir au sein de l’entreprise, comme par exemple une commission de transparence constituée sur le principe du « 4, 2, 1 », 4 salariés de l’entreprise, 2 citoyens et le «patron», qui pourraient émettre un avis sur les choix
de ce dernier. Un patron ne pourrait plus fermer sa « boîte » si elle dégage des bénéfices. Nous pourrions même envisager sa nationalisation ou faciliter sa reprise par les salariés eux-mêmes. Voilà une réponse pour arrêter le départ à l’étranger ou la fermeture des entreprises françaises. D’ailleurs, il est impératif que la VIème république travaille à la ré-industrialisation du pays. Nous avons les moyens techniques et le savoir pour le remettre en ordre de marche, ce qui fut jadis notre fierté. Des départements, des communes, des citoyens. La réforme territoriale que veut le gouvernement ne vise qu’à éloigner les citoyens des instances. Un camarade en a parlé ainsi : « Nous étions déjà une sous-population et nous allons en plus vivre dans des sous-territoires tant les services publics s’éloignent de nous. » Et au gré des réformes, on voit un peu partout en France, et surtout dans les zones rurales, les services publics disparaître les uns après les autres, hôpitaux, écoles, postes, etc. Beaucoup de villes se sentent complètement abandonnées, sacrifiées sur l’autel du capitalisme. Dans la VIe république, les services publics devront être au plus près des citoyens, au cœur même de leur commune car l’égalité des territoires, l’accès égalitaire aux services publics sera un enjeu majeur pour cette République. Justement, l’école dans tout ça ? Notre système éducatif subit de plein fouet la cure d’austérité, moins d’enseignants, moins de moyens, la suppression de certaines ZEP, tout est fait pour tirer le système éducatif vers le bas. L’école doit être au cœur de notre projet de société. Devenir citoyen ça s’apprend ! La France au cœur de l’Europe. Il est impossible de dissocier la France de l’Europe. D’ailleurs un camarade nous a simplement dit que c’est d’abord par là qu’il fallait commencer. Pour faire vivre notre vision des choses, il faut en finir avec le diktat européen. La France a son rôle original à jouer dans l’Europe !
Le MJCF 33 a tenu son congrès départemental ce week-end et remercient les camarades béglais de leur accueil. Pauline Masson a remplacé Benjamin Regonesi à la direction des Jeunes communistes de Gironde.
TAFTA
Débat contradictoire Vendredi 28 novembre au Haillan, salle Montignac, à la
Sablière
à l’initiative du : PCF, PS, PG, Ensemble, EELV et société civile. avec la présence de plusieurs intervenants : Marie Bové (sous réserve), Laurence Harribey et Yann Couvidat
SECTION MERIGNAC DU PCF
Loto Dimanche 30 novembre, à partir de 14h30 à la Salle des Fêtes de Capeyron
SECTION RIVES DE DORDOGNE DU PCF
Loto Dimanche 30 novembre, à partir de 15h
à la salle du Verdet, avenue de Toussaint à Libourne
SECTION DE BÈGLES DU PCF
Rencontre publique contradictoire Mercredi 3 décembre, 20h, salle Jean-Lurçat «Une politique sociale, politique, écologique à la politique d’austérité actuelle est-elle possible ?» Sont invités à cette rencontre les citoyens, associations, syndicalistes et les partis politiques de gauche à Bègles.
Les militants et élus communistes étaient du rassemblement devant le rectorat le 12 novembre pour l’Education prioritaire, comme dans leurs communes.
David Mercier Délégué de la Gironde et militant sur la section sud Gironde/Hautes Landes
Souscription Cantonales
50 000 € À COLLECTER A 5 mois de la prochaine échéance électorale, s’unir pour organiser cette campagne : la souscription est un élément majeur des campagnes politiques de tous nos candidats et candidates sur tout le département. Lors de son discours de politique générale, Manuel Valls, a expliqué d’une part le nouveau schéma censé remplacer le conseil général, et annoncé d’autre part la tenue des élections départementales au printemps, soit 6 mois avant la date prévue. Ce scrutin va structurer des rapports de force et d’idées en faisant du département un élément majeur du débat qui peut être une contribution essentielle dans la construction politique que nous ambitionnons de réaliser à gauche pour une autre politique, alternative à celles menées depuis 2012 au plan national.
Ces élections départementales vont marquer un bouleversement dans le paysage politique local avec le redécoupage des cantons (33), le nouveau mode scrutin, mais surtout la disparition programmée de l’institution départementale à l’échéance de 5 ans. Pour la première fois nous allons renouveler l’ensemble des cantons en une seule fois. L’instauration d’un binôme titulaire et binôme suppléant à parité est une première dans une élection au scrutin majoritaire à 2 tours. Le gain d’un canton permettra le gain de deux sièges. Le financement du Parti communiste, de ses campagnes, a comme singularité de reposer en grande partie sur des recettes provenant du reversement des indemnités des élus, des cotisations des adhérents et des souscriptions. Ce sont des éléments
majeurs pour continuer notre combat avec l’ambition d’une gauche forte et alternative. La fédération de la Gironde du PCF fait appel à votre soutien financier, quelle qu’en soit la hauteur. Nicolas Ông, Trésorier départemental du PCF 33 La fédération de Gironde du PCF, avec les sections qui la composent, souhaite remercier Jean-Pierre Sanguigne du travail accompli en tant que trésorier fédéral durant 11ans, veillant aux équilibres financiers. Mesurant le travail à accomplir et la responsabilité à assumer, dans une période délicate, Nicolas Ong a accepté de prendre cette fonction avec le soutien et l’aide de Jean-Pierre. L’animation de la bataille financière est un enjeu crucial dont nous devons tous ensemble mesurer l’importance et investir.
Ils ont donné un total de 190 € Mme BERNIES Cecile, Cadaujac M. PIGNOL Pierre, Bordeaux M. et Mme DESCRIMES Jean, Gradignan Mme TACH Micheline, Auros Mme HERICE Marie Pierre, St Pierre d’Aurillac
Je verse ……………………………… € (ma remise d’impôt sera de 66% de ce montant)
Nom-Prénom ……………………………………………… Adresse …………………………………………………… ……………………………………………………………… Chèque à l’ordre de ADF PCF 33
Retournez à PCF - 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux
Les dons sont limités à 7 500 € par personne Les versements ouvrent un droit à déduction de 66% du don dans la limite de 20% des revenus nets imposables. Ainsi, un don de 100 € permettra une réduction d’impôt de 66 €
Les Nouvelles 20 novembre 2014 • 7
CHRONIQUE
CULTURE & SOLIDARITÉ PALESTINE
par Jeanne R.M.
Solidarité Al Qarara Michel Hilaire, président du collectif, donne des nouvelles de la coopération décentralisée entre St-Pierre-d’Aurillac/Fargues-de-Langon et Tubas, ainsi que de l’Association des Droits Humains à Al Qarara. «Gaza reste coupée du monde malgré l’accord de cessez-le feu… et les choses se compliquent également avec la Cisjordanie où la tension est forte suite à la période d’interdiction par Israël de la prière sur l’esplanade des mosquées et à l’extension des colonies en particulier à Jérusalem-Est» . Il note cependant «une petite lueur d’espoir avec l’expression d’une volonté française et européenne de discuter dans la prochaine période de la reconnaissance de l’Etat Palestinien». Et Michel conseille de visiter le site de l’Association Françe Palestine Solidarité (AFPS) pour suivre l’actualité : http://
www.france-palestine.org/-Actualites-
St Pierre d’Aurillac
Don de 2.000 € à l’Association des Droits Humains de Al Qarara
Stéphane Denoyelle, maire, et Aude Delpeyroux, conseillère municipale, sont partis en Palestine, au titre de l’action de Fargues et Saint Pierre en faveur de l’eau à Tubas, pour participer à la «conférence internationale des collectivités locales en solidarité avec le peuple palestinien» organisée par l’Autorité Palestinienne soutenue par l’ONU et par Cités Unis de France.
«Ibrahim vient de nous confirmer [11 novembre] qu’il a enfin reçu le don issu de la collecte» et a adressé un message avec «nos remerciements, notre considération et notre respect à tous ceux qui ont participé à nous aider dans les circonstances extrêmement difficiles que nous vivons», précisant que «notre situation ne s’améliore pas, la fourniture d’électricité se dégrade, les points de passage sont complètement fermés, mais nous nous habituons à de telles conditions. Notre association travaille tout le temps avec les enfants, les jeunes et les femmes, et essaye d’organiser des activités dont l’objectif est la diminution des effets néfastes de la guerre». Coopération Décentralisée St Pierre/ Fargues/Tubas : délégation d’élus de
http://www.cites-unies-france.org/spip. php?article2056 Soirée Solidarité en préparation pour le 30 janvier 2015 à St Pierre d’Aurillac, avec la venue de Michèle Sibony, responsable nationale de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP) h t t p : // w w w. u j f p . o r g /s p i p . php?auteur237
EYSINES
Exposition du 2 au 20 décembre Vernissage mercredi 3 décembre, 18h30 Médiathèque Jean Degoul La commune d’Eysines, en partenariat avec l’AAFV Bordeaux Gironde*, vous propose de découvrir l’exposition sur les travailleurs indochinois de la seconde guerre mondiale.
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La Gironde disposait de trois camps : l’un des plus grands en France à Saint Médard en Jalles, à La Teste de Buch et sur la commune d’Eysines avec près de 360 ouvriers indochinois. Association Amitié Franco-Vietnamienne Comité Bordeaux-Gironde
Paulette, appelée Mimi par ses proches et même les autres. Une figure, un personnage haut en couleur dans notre petite ville rouge et or, du Nord de notre pays. Mimi est une amie de mes parents et surtout l’amie de tous ceux qui souffrent des injustices de notre société. Elle a bientôt 74 ans et je lui connais au moins quatre enfants. Elle est toujours souriante, dynamique comme une bande de jeunes, accueillante et bienveillante. Elle cherche le contact humain et s’intéresse à ses interlocuteurs, qui représentent pour elle toujours un enrichissement. Un jour de marché, un matin de distribution de journaux ou de tracts, emmitouflée et rayonnante telle un flamboyant, elle me raconte :
Tu sais je suis née avant la guerre…» Mimi est enceinte à seize ans, en plein pendant la tourmente. Elle aura six enfants, « tu as presque l’âge de ma fille et de ma petite-fille aussi ». Elle aura autant d’avortements et plus encore de fausses couches. C’est long d’attendre la ménopause, presque quarante ans de peur au ventre. Tous les mois à vérifier que les règles arrivent, fais le compte ! Et pas de pilule, pas le droit de dire non.
http://aafv-bordeaux-gironde.org
Le dernier numéro de l’Ormée (#104) est disponible à la Fédération de Gironde ANNONCES LÉGALES TRANSFERT DE SIEGE SOCIAL EDANLO S.A.S.U au capital de 2 000 € Siège social : 8 rue Dumonteil 33000 Bordeaux RCS Bordeaux 801 303 371 Suite à l’AGE du 28/10/2014, l’associé unique a décidé de transférer le siège social Du : 8 rue Dumonteil 33000 Bordeaux Au : 9 rue du Général Delestraint 33310 Lormont à compter du 1er octobre 2014 et de modifier en conséquence l’article 4 des statuts. Mention faite au RCS de Bordeaux. Pour avis, EXTENSION DE SIEGE SOCIAL
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(Extrait de 49 jours, carnet d’une faiseuse d’anges, Jeanne R.M)
«Tu sais ma tiote, c’est bien ce que tu fais, ouaih, c’est bien pour nous toutes. C’est important que des jeunes s’occupent de tout ça. On dit que les jeunes y font rien, mais quand je vois ça je dis que c’est pas vrai,
L’exposition sera présentée par Nicolas Ong, président de l’AAFV.
Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr Commission paritaire de presse : 0113 C 85932
Mimi,
WATERSIDE PUBS EURL au capital de 7 622.45 € 23/25 rue Ausone 33000 Bordeaux RCS Bordeaux 428 296 065 Aux termes d’une décision de l’associé unique de la Société en date du 23 octobre 2014, il a été décidé de transférer le siège social de la société Du : 23 rue Ausone 33000 Bordeaux Au : 23/25 rue Ausone 33000 Bordeaux Et de mettre à jour l’article 4 des statuts en conséquence. Le dépôt légal sera effectué au Registre du Commerce et des Sociétés de Bordeaux Pour avis,
Mimi s’organise avec ses copines du quartier. Elles s’accueillent les unes les autres après les coups des maris. Elles s’entraident lorsque les pommes de terre, le beurre, le sel commencent à faire défaut. Et les grossesses qui n’en finissent plus. L’équilibre familial et celui du petit groupe toujours précaire. Elles trouvent un médecin qui les aide. Un bon médecin, qui a eu peur et qui a fait son métier. Elles apprennent et se lancent. Avec la même peur, pas celle de la douleur, la peur des complications médicales et celle des flics. Hémorragie dans la cuisine, malaise dans la cave, la copine emmenée en pleine nuit. «Tu vois ma tiote,» Mimi est conseillère municipale, une des premières femmes à siéger, et longtemps la seule. C’était juste avant la loi de 1975, j’allais à l’école primaire et venais d’avoir ma petite sœur. Pour moi à cette époque c’était la joie d’être grande. Pour Mimi c’était la dernière fois qu’elle s’enfilerait un tube, dans son corps, dans sa matrice qui a tant donné, une aiguille qui la ferait saigner. Encore une fois enceinte, encore une fois à faire passer. Le tube du stylo, qu’il fallait salir pour provoquer saignement et infection. Le tube du stylo enfoncé, en espérant qu’il ne fasse pas un trou dans la paroi de son ventre. Et Mimi ce jour-là, souriant à l’objectif. Pâle et pensive, entre tous ses collègues masculins conseillers municipaux, sur les marches de la mairie, elle saigne. C’est le jour de la photo du bulletin municipal.