Jeudi 18 juin 2015 - N° 2103 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro
UNE AUTRE EUROPE EST POSSIBLE Manifestons notre solidarité avec le peuple grec, avec le gouvernement grec, avec Syriza, pour dire OUI à une Europe des peuples souverains, unis et solidaires ! SEMAINE EUROPÉENNE DE SOLIDARITÉ AVEC LA GRÈCE EN GIRONDE PCF BÈGLES SAMEDI 20 JUIN, 10H, RASSEMBLEMENT SUR LE MARCHÉ, suivi de la pose d'une banderole sur le local de section, 12, rue du Prêche
CHANTIERS DE L'ESPOIR BORDEAUX SAMEDI 20 JUIN, DE 13H À 17H, PIQUE-NIQUE SUR LES QUAIS en face des Quinconces et débat : "La Grèce et nous"
PCF BASSENS DIMANCHE 21 JUIN, 10H, MANIFESTATION SUR LE MARCHÉ
PCF MÉRIGNAC JEUDI 25 JUIN, 17H, RASSEMBLEMENT au tram station "Fontaine d'Arlac"
PCF BORDEAUX SAMEDI 27 JUIN, 14H, RÉUNION PUBLIQUE animée par un militant grec du collectif "avec les Grecs", salle du Grand-Parc
ACTUALITÉ DES LUTTES ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR/RECHERCHE
GRÈVE ET MANIFESTATION RÉGIONALE
Donner les moyens d’un service public de qualité
Salaires, emplois et services publics
Les lettres de non renouvellement de contrats CDD arrivent dans les boites aux lettres des agents, concrétisant les conséquences du Programme de Gestion des emplois 2015, soit une cinquantaine de postes de travail concernés, après les 45 postes supprimés ou gelés en 2014. Beaucoup découvre la décision avec la lettre, leurs responsables n’ayant même pas eu le courage de les avertir. C’est une faute grave de ces responsables et de l’Université, d’autant que ces agents auraient dû bénéficier d’un accompagnement, de formations ou de reconversion professionnelle adaptés. L’action collective est plus que jamais à l’ordre du jour. La solidarité de celles et ceux qui restent avec ceux qui partent aussi, entre titulaire et non-titulaire, nous sommes tous concernés. La CGT organisait les 16 et 18 juin plusieurs AG sur les campus de Talence, Pessac, Carreire et des manifestations, pour dire non à l’austérité et pour un service public d’ESR de qualité : - des CDI pour tous les emplois permanents en attendant les créations de postes de titulaires nécessaires ; - des emplois à 100% pour tous ceux qui le demandent (pas de temps partiel imposé) ; - la revalorisation du point d’indice et le rehaussement de tous les bas et moyens salaires ; - la hausse du socle de base indemnitaire de tous les personnels ; - l’élargissement de la prime ministérielle (dite Najat Valot-Belkacem) aux ANT (Catégorie B et C) ; - la compensation par l’État, de l’évolution de la masse salariale (GVT et CAS Pension) ; - une loi de programmation pluriannuelle (créations de postes de titulaires et augmentation de la DGF).
Jeudi 25 juin, 11h, place de la République à Bordeaux, suivie d’un pique-nique géant Tout au long de l’année les luttes se sont multipliées dans les entreprises en Aquitaine, sur les questions de salaires, de l’emploi, des conditions de travail. Elles se sont bâties à partir de la colère des salariés qui collectivement ont décidé de ne pas accepter, aidés par la CGT, avec notamment une pétition pour l’augmentation des salaires, minima sociaux, pensions et retraites* qui sera déposée ce jour-là auprès du préfet de région et du président du Conseil régional. «De la loi Macron, aux cadeaux faits au patronat, ce gouvernement Valls-Hollande-Gattaz a décidé de détricoter le droit du travail pour nous rendre toujours plus soumis et corvéables à merci» interpellent les syndicats CGT départementaux et
régionaux. Quant à la région, des comptes lui sont demandés alors que «sur un an, l’Aquitaine enregistre une des plus fortes hausses de demandeurs d’emploi du pays avec 8,1 contre 6,4 au niveau national». Sont dans le collimateur les politiques menées, renforcées par les réformes territoriales et de l’Etat, qui «casse toute dynamique de développement en réponse aux besoins des Aquitains» estime la CGT. «Ici le capital est choyé, le service public et l’outil industriel sont cassés». Elle met en cause «l’évolution du contexte économique de ces dernières années qui a contribué à accentuer un déséquilibre démographique et économique avec ses conséquences sur l’emploi en zones rurales et pôles urbains». Alors que les besoins sont immenses en transport, santé, logements, déve-
loppement humain durable, la CGT avec les salariés voient dans leur satisfaction la possibilité de créer des emplois et leur assurer un avenir. Pour cela, il s’agit de «développer les services publics répondant aux besoins des usagers» et de nombreux secteurs seront en grève (cheminots, santé / action sociale, organismes sociaux…). Les Unions départementales de Gironde, des Pyrénées Atlantiques et des Landes seront de la manifestation. Un bus partira de Pau et passera à Mont-de-Marsan, un autre partira de Bayonne et passera par Castets et Labouheyre. Après l’événement du week-end dernier de débats et de mobilisations à Guéret pour les services publics, les convergences ne demandent qu’à vivre.
HÔTELS F1
Carte-pétition disponible à la Bourse du Travail, crs A. Briand à Bordeaux
Conditions de travail low cost
http://www.cgt.fr/Petition-Augmenter-les-salaires.html
Le 10 juin, une nouvelle mobilisation à l’initiative de la CGT était organisée devant les hôtels F1 pour renforcer la lutte pour de meilleures conditions de travail. L’organisation syndicale déplore une aggravation des maladies professionnelles graves, des dépressions et «Burn out» directement liés au travail dans l’entreprise. Rappelant l’actualité dramatique du suicide d’un de ses syndiqués de LIDL, la CGT alerte et saisit les dirigeants de la société F1 afin que les mesures nécessaires à la préservation de la santé physique et mentale de leurs salarié-es soient prises. Elle dénonce la polyvalence poussée à l’extrême, les salaires indécents , l’augmentation des charges de travail, les contrats au rabais (Cdd, temps partiel), le mépris de la part de la hiérarchie (non-respect, pression constante), le matériel défectueux, les agressions, l’insécurité… Elle exige des embauches rapides et des contrats à temps plein en CDI, des salaires qui permettent de vivre normalement, la prise en compte de la sécurité physique et morale, un vrai dialogue social avec la reconnaissance et le respect de chaque individu.
IMPÔT
Prélèvement à la source ? Pour Jean-Marc Durand, membre de la Commission économique du PCF, «c’est un danger, autant pour le devenir des prélèvements fiscaux et sociaux que pour les citoyens, dont l’impôt personnel augmenterait à coup sûr».
HÔPITAL PUBLIC
On ne lâche pas l’affaire Le 16 juin, 50 personnes, membres ou non du Comité de défense et de développement de l’hôpital public Robert Picqué, se sont rassemblées à l’entrée de l’hôpital des armées et ont distribué la charte-pétition au public, personnels et patients…
2 • Les Nouvelles 18 juin 2015
Le débat sur le prélèvement de l’impôt à la source a été relancé au prétexte qu’il simplifierait le recouvrement. Qu’en pensezvous ? Jean-Marc Durand. C’est l’argument des partisans du prélèvement à la source, ainsi que la sécurité et la régularité des rentrées fiscales. Or il existe déjà deux outils particulièrement efficaces : la déclaration pré-remplie qui simplifie pour les contribuables comme pour l’administration, et la mensualisation du recouvrement de l’impôt sur le revenu et des impôts locaux, adoptée par beaucoup de contribuables, qui permet d’assurer une régularité des rentrées fiscales. Cette mesure est-elle si anodine qu’elle y paraît, concernant la fiscalité ? Jean-Marc Durand. Les effets du
prélèvement à la source ne seraient pas anodins. D’abord, seuls les revenus salariaux seraient concernés car faciles à suivre et à appréhender. Et la facture serait salée. Nous aurions à payer la même année l’impôt de l’année N-1 et l’impôt de l’année N. S’ajoutent des questions touchant à l’évolution de l’architecture de la fiscalité des personnes et du financement de la protection sociale. Le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu est simple en présence d’un contribuable célibataire, sans personnes rattachées à son foyer fiscal et ne percevant que des salaires de la part d’un seul employeur. Il l’est nettement moins lorsque le foyer fiscal est composé de plusieurs personnes encaissant des revenus de sources différentes. Seule une modification de l’architecture de l’impôt sur le revenu, notamment en supprimant le quotient familial, permettrait de limiter les difficultés mais avec un gros impact sur les ménages. 9 millions de foyers fiscaux seraient perdants selon un rapport de 2013 des services de Bercy. Au-delà d’une transformation de l’architecture de la fiscalité des
personnes, c’est toute la cohérence et toute l’organisation des prélèvements fiscaux et sociaux que cela viendrait bouleverser. Mais par le moyen qu’il offre de rendre les prélèvements à la fois plus indolores et moins transparents, le prélèvement à la source représente le support logistique idéal à un processus visant à remplacer les cotisations sociales, tout particulièrement la part patronale, par de l’impôt des particuliers et donc à une fusion entre l’impôt sur le revenu et la CSG. Ce serait aussi le moyen d’économiser sur le dos des agents des finances jusqu’à supprimer 1 500 emplois. Enfin, les entreprises devenant collectrices de cet impôt, on peut s’interroger sur leur diligence à le reverser au Trésor public - la fraude à la TVA en donne un avant-goût - et s’ajoute une question de confidentialité. Objectivement le prélèvement à la source représente un danger autant pour le devenir des prélèvements fiscaux et sociaux que pour les citoyens, dont l’impôt personnel augmenterait à coup sûr.
ACTUALITÉ
Editorial
POUR DES SERVICES PUBLICS DU XXIE SIÈCLE
Guéret capitale de la convergence
Défendre le « Commun » « La reconquête de notre bien commun, le service public, ça commence le 13 juin à Guéret. » Cet appel de la Convergence nationale du collectif de défense des services publics a été entendu par des milliers de citoyennes et citoyens, qui se sont rassemblés à Guéret les 13 et 14 juin derniers.
6 000 personnes réunies à Guéret, c’est peut-être moins que ce qui avait été espéré mais c’est déjà beaucoup et cela s’est vu ! Dans une joyeuse et studieuse effervescence, la ville a accueilli usagers, syndicalistes, militants politiques, associatifs pour ne pas laisser le gouvernement effeuiller les services publics symbolisés par une marguerite. Un rassemblement militant et citoyen, intergénérationnel, un weekend de débats, d’ateliers, de réflexions intenses pour relancer et réinventer les services publics, des stands des forces progressistes de gauche, des fédérations ou de syndicats locaux, des coordinations d’usagers-citoyens et une volonté tenace de convergence, c’était tout cela Guéret, le week-end dernier. « Il ne faut pas être corporatiste dans les luttes, mais les ouvrir encore plus largement aux usagers, aux politiques, aux salariés, a défendu Michel Antony, fondateur de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité à Lure (Haute-Saône). Il faut défendre sa région sans esprit de clocher. En se battant pour un service public, il faut apprendre à se battre pour tous les services publics. » Du Nord, des Pyrénées, de Bretagne, de Meurthe-et-Moselle, de Gironde, des Hautes-Alpes… Ils sont venus de partout et font cortège, deux heures durant, samedi, dans les rues de Guéret parmi ces marguerites, symboles d’un service public qu’ils défendent. Les médias se pressent autour des personnalités politiques nationales dont Olivier Dartigolles, le porteparole du PCF, Liêm Hoang-Ngoc, membre du club des Socialistes affligés, Jean-Luc Mélenchon, dé-
puté européen Front de gauche, Éric Coquerel, coordinateur général du Parti de gauche, Pierre Larrouturou de Nouvelle Donne, Alberto Serrano, représentant de Podemos (Espagne)… Il y a des militants de la CGT, de la FSU, de Solidaires… Des hospitaliers, des cheminots, des profs, des fonctionnaires de la Finance… Des assos comme ATTAC, Eau bien commun, Femmes égalités, Copernic… Des élus locaux, des militants, communistes, écologistes… « Tout ce qu’on avait dénoncé en 2005, on le vit aujourd’hui à la puissance mille, rappelle Christian Nguyen, cheville ouvrière de l’organisation du rendez-vous de Guéret. Mais l’esprit de la manifestation n’est pas de se lamenter, c’est d’entamer la reconquête. » Vers des assises nationales
Le défi de la convergence est relevé et l’appel de Guéret lancé. « Nous, citoyens, usagers du service public, militants syndicaux, associatifs, politiques, élus, collectifs de la Convergence, coordinations, lançons aujourd’hui un appel pour la défense, la reconquête, la réinvention et le développement des services publics. » Ces services publics, ils les veulent : créateurs de richesses, au service de la satisfaction des besoins, du respect des droits fondamentaux, de la redistribution des richesses produites et de la transition écologique. Pour ce faire,
ils demandent des « financements pérennes au moyen, notamment, d’une véritable réforme fiscale et d’un contrôle public des banques et des organismes financiers », des droits nouveaux aux citoyens « sur l’expression des besoins de service public et leurs modalités d’exercice ». Enfin, ils attendent des services publics qu’ils « assurent les principes de solidarité, d’égalité de traitement notamment entre les femmes et les hommes, de continuité et d’égal accès, sur l’ensemble du territoire », qu’ils permettent, « dans les territoires, en France et en Europe » de « combattre l’austérité et sortir de la crise ». La Convergence nationale de défense et de développement des services publics rassemble aujourd’hui près de 80 organisations syndicales, associatives et politiques, couvrant l’ensemble du secteur public. Elle appelle au « renforcement des collectifs et comités existants et à la création de nouveaux collectifs de la Convergence sur l’ensemble du territoire pour engager cette bataille dans la durée », à l’organisation d’assises locales dans l’objectif d’adopter, en 2016, un manifeste. « Nous nous inscrivons dans toutes les mobilisations, territoriales et professionnelles, pour les services publics et la protection sociale, en France, en Europe et dans le monde, en 2015 », conclut l’appel. Christelle Danglot
Pour plus d’informations : www.convergence-sp.org Convergence Services Publics
Depuis la première mobilisation il y a dix ans, cette petite ville de la Creuse, emblématique par ses luttes pour le maintien des services publics est devenue « un laboratoire de ce qui peut se faire dans la gauche alternative » selon un des membres de la Convergence. En effet ce sont 80 organisations syndicales, associatives et politiques qui se sont retrouvées autour du « commun ». Le service public, bien commun, appartenant à toutes et à tous, garant de l’égalité sur tout le territoire va être de nouveau remis en cause et attaqué par la réforme territoriale et la mise en place des 13 « super régions » (au lieu de 22). Pour notre seule région, ce seront 12 départements, dont la Creuse, au lieu de 5 qui seront gérés par le futur Conseil régional que les citoyennes et citoyens éliront les 6 et 13 décembre prochains, et 13 territoires de santé par la future ARS (agence régionale de santé). Peut-on imaginer, avec la politique gouvernementale actuelle, dans un contexte d’économies générales de baisse de la dépense publique et de métropolisation, que seront mises en place des régions solidaires entre tous les territoires qui la composent pour une réelle égalité des droits ? C’est l’enjeu de ces élections : des régions au service de la solidarité et de l’égalité ou au service de la compétition et des inégalités ? C’est bien d’un nouveau projet de gauche dont nous avons besoin et c’est dans un contexte de crise politique à gauche que le Comité national du projet du PCF a présenté le 20 mai dernier un texte intitulé « La France en commun ». Ce document est une invitation, un point de départ et non un point d’arrivée, ouvert à toutes les contributions, destiné à s’enrichir et se redéfinir tout au long de l’année. C’est une invitation pour les militants communistes mais aussi pour toutes celles et ceux qui voudraient s’en saisir et en débattre. Ecoutons nos concitoyens et écoutons-nous ! Comme le dit Anicet Le Pors, des valeurs universelles tendent à s’affirmer, l’idée d’une citoyenneté mondiale progresse et le sens du commun avec. En Grèce et en Espagne, des processus se développent et avec eux l’espoir. Aussi, la semaine d’action du 20 au 27 juin, en solidarité avec le peuple grec à travers toute l’Europe, sera un de ces moments où toutes les initiatives contribueront à redonner confiance dans une alternative à gauche et avec elle de l’espoir.
Maryse Montangon Membre du Comité exécutif du PCF 33 Membre du Conseil national Les Nouvelles 18 juin 2015 • 3
TRANSPORT DE MARCHANDISES : LE FRET FER TRANSPORT DE MARCHANDISES
Face à la catastrophe environnementale et économique : le fret ferroviaire Le COP 21* s’approche à grand pas, fin 2015, et le président français François Hollande multiplie les initiatives politiques pour faire de ce rendez-vous du climat une grande réussite diplomatique. Mais François va-t-il pouvoir longtemps tenir ce grand écart quand dans son propre pays, il n’est pas exempt de tout reproche, loin de là ? Tout le monde a encore en tête l’échec de la taxe carbone, mais on connaît moins bien la réalité du fret ferroviaire, qui au fil du temps a été laissé à l’abandon par les gouvernement successifs. Pourtant s’il est un enjeu de taille dans la lutte contre le réchauffement climatique, c’est bien celui du report du transport sur route vers des modes moins producteurs de CO2. Dans nombre de centres urbains, des initiatives publiques et privées se sont multipliées pour favoriser ce report modal.
graphique, la part ferroviaire s’est effondrée dans le transport de marchandises alors que celui de la route a explosé. Malgré les multiples déclarations politiques, ou les divers plans mis en place par les gouvernements successifs ou direction de la SCNF, la réalité est sévère. Il y a de plus en plus de camions sur les routes et de moins en moins de wagons sur les rails. Il y a d’abord un double constat qui ne peut que faire douter de la sincérité des propos tenus. D’une part, depuis plus de 20 ans, les investissement dans le réseau ferré classique ont été très faibles, provoquant une grave détérioration des lignes et donc de la qualité du service, tant voyageurs que marchandises. D’autre part, les investissements routiers ont été maintenus à un haut niveau.
Des centres de logistiques urbaines se sont ouverts dans le cœur des villes afin de mettre en place la distribution de marchandises, avec des véhicules « propres ». Des initiatives se multiplient sur le territoire pour aider à ce report modal (cf. article La Rochelle).
Les législations européennes, qui favorisent la concurrence à l’échelle du continent, ont permis une baisse conséquente du prix dans le transport routier, au grand dam des grandes fédérations de transporteurs routiers qui avaient euxmêmes organisé cette concurrence avec le rail, les fleuves et la mer.
Telle n’est pas la réalité du fret ferroviaire. Comme le montre le
De fait, nous assistons à une concurrence déloyale organisée,
structurée, en faveur des transporteurs routiers, dont la SCNF est d’ailleurs un des principaux contributeurs avec sa filiale Géodis. La SNCF, mais plus généralement les responsables des politiques mises en place, n’ont pas su ou voulu s’adapter aux évolutions de la structure économique de la France. Elles sont restées figées sur un modèle économique du fret basé avant tout sur la grande industrie, alors que celle-ci était démantelée. Rien n’a été fait concernant les évolutions des grandes platesformes logistiques. Face à cette catastrophe environnementale mais aussi économique, la SNCF a décidé à plusieurs reprises de tailler dans le gras. Baisse des effectifs, abandon du wagon isolé pour ne faire que des trains complets, fermeture des gares de marchandises… Au total c’est une réduction des capacités humaines et techniques du fret qui a été mise en œuvre, obérant les possibilités de développer le fret dans notre pays malgré la mise en place d’autoroutes ferroviaires qui ne répondent que très partiellement aux besoins. Depuis de nombreuses années les
syndicats de cheminots, en particulier la CGT, tirent la sonnette d’alarme. Pour sortir de cette situation, ils appellent, à l’instar du rapport présenté en comité central d’entreprise (CCE) de la SNCF, à redynamiser l’activité fret en remettant des moyens humains et techniques. Il s’agit donc bien de renouveler l’offre de fret ferroviaire pour l’adapter aux besoins et aux évolutions de l’économie française. Mais de toute évidence si de telles dispositions sont nécessaires, elles ne peuvent être efficaces que si le pouvoir politique adapte sa législation afin d’en finir avec la concurrence des modes de transports et revient à une logique de service public. Le système ferré, en complémentarité avec les autres modes, pourrait alors devenir la colonne vertébrale du fret national et européen. Ce serait sans doute là une contribution majeure de l’Europe et de François Hollande au COP 21. * La France accueille et préside la 21e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2015 (COP21/CMP11), aussi appelée « Paris 2015 », du 30 novembre au 11 décembre 2015.
LE SITE DE CESTAS, DANS NOTRE DÉPARTEMENT, EST UNE ILLUSTRATION ASSEZ ÉDIFIANTE. Implanté au bord de l’A10, ce site de logistique concentre en son sein la plateforme nationale de C-Discount qui réalise de la vente par correspondance, ainsi que le nouveau centre de tri de la Poste. Aucune connexion avec le réseau ferré n’a été prévue, alors même que le réseau se trouve à quelques kilomètres de cette plateforme logistique. Cet exemple est sans doute celui qui montre le mieux, soit le manque d’investissement en lien avec les évolutions urbaines, soit le manque de concertation pour aider à des implantations à proximité de lignes existantes. Dans le même temps, les pressions urbaines ou le manque de trafic remettent en cause des lignes existantes. C’est le cas de la ligne d’Ambès (voir p. 5), ou celle des Grands Moulins sur la rive droite de la Garonne. Dans un compte rendu de réunion de Euratlantique, un maire de la CUB n’hésitait pas à envisager le déménagement du site de Hourcade, pour le déplacer dans le nord du département, éloignant ainsi de facto, le triage des wagons du cœur de l’agglomération bordelaise.
DE TONNES TRANSPORTÉS PAR LE RAIL
DE TONNES TRANSPORTÉS PAR LE RAIL
4 • Les Nouvelles 18 juin 2015
RROVIAIRE PUBLIC EST NOTRE BIEN COMMUN UNE LIGNE À L’ABANDON
LES APPÉTITS DU PRIVÉ SATISFAITS
Ambès n’intéresse plus RFF
À La Rochelle aussi, la SNCF regarde passer les trains
Une ligne longue de 15 kilomètres seulement mais qui retire 150 000 camions des routes par an. Voilà un bijou que les opérateurs publics du ferroviaire devraient bichonner… Mais c’est tout l’inverse. Cette ligne qui irrigue les industries de la presqu’île d’Ambès a, de l’avis de tous, été laissée à l’abandon ou presque depuis 20 ans. Depuis 1999 au moins, concède Réseau Ferré de France (RFF) qui en a la gestion et explique que la tempête d’alors a fortement abîmé ses soubassements et que, faute d’entretien, la ligne ne s’en est jamais vraiment remise. Pas un détail, quand on sait que cette ligne permet de transporter les matériaux des entreprises chimiques et pétrochimiques de la Presqu’île. Après une longue période de fermeture de la ligne en avril 2012, un responsable de l’entreprise Yara (production d’engrais) alertait sur « cette ligne qui donne lieu périodiquement à des réparations de fortune depuis trois ans ». Des réparations de fortune pour le transport de matériaux dangereux par 250 trains par an, soit
presque 600 wagons chargés… A plusieurs reprises, les entreprises ont alerté les pouvoirs publics. Et notamment, conjointement avec les associations de riverains, lors d’un comité local d’information et de concertation tenu en 2013 et qui faisait état d’un incident de déraillement d’un wagon chargé. Devant la défaillance de RFF, c’est donc l’Etat et les collectivités locales qui prennent en charge la rénovation de cette voie. La facture, de 20 millions d’euros, devrait être répartie entre l’Etat, la région, la métropole et RFF. Et la gestion de la ligne devrait être confiée à une société spécialement créée en collaboration entre le Grand Port de Bordeaux et Bordeaux-Métropole. Vice-présidente en charge des infrastructures ferroviaires à la Métropole, Claude Mellier a vivement regretté ce désengagement de l’opérateur national et exigé que la nouvelle société reste, quoiqu’il arrive, 100% publique. V.B.
CORAILS INTERCITÉS
Un plan social pour tous les cheminots En grève le 25 juin, les cheminots veulent imposer d’autres choix La commission parlementaire présidée par le député Duron, concernant l’avenir des trains d’équilibre du territoire, a rendu sa copie. L’objectif non avoué est d’accélérer le processus d’ouverture à la concurrence des transports de passagers en France. Le président de la SNCF est dans les starting-blocks avec ses filiales, qu’elles soient ferroviaires ou routières. L’abandon programmé de nombreuses lignes des Trains d’Equilibre du Territoire (TET) a été orchestré par la direction de la SNCF et le gouvernement, en vue de réaliser des économies. C’est le cas pour les lignes Caen – Le Mans – Tours ; Clermont Ferrand – Béziers ; Hirson – Metz ; Toulouse – Hendaye ; Paris – Crosne – Nevers ; Clermont Ferrand – Nîmes ; Reims – Dijon ; Paris – Troyes – Belfort ; Bordeaux – Lyon. Même sur les lignes réputées à « fort potentiel », des tronçons entiers seraient retirés de l’offre TET ou verraient leurs fréquences réduites : Rouen – Le Havre, Amiens – Boulogne, Saint-Quentin – Cambrai, Saint-Quentin – Maubeuge, Bourges – Montluçon, Limoges – Brive – Toulouse, Paris – Granville, Toulouse – Cerbère, Quimper – Nantes et Bordeaux – Toulouse sur la ligne Quimper – Toulouse, Marseille – Nice sur la ligne Bordeaux – Nice. Concernant les trains de nuit, la commission propose le seul maintien d’une desserte quotidienne, y compris en pointe saisonnière, pour : Paris – Briançon ; Paris – Rodez / Toulouse – Latour de Carol (à partir de 2017, la
ligne sera fermée de nuit pour travaux). Les liaisons Paris – Hendaye ; NordEst – Méditerranée ; Paris – Côte Vermeille et Paris - Savoie seraient supprimées. Tous concernés Tous les cheminots seraient touchés : ateliers du matériel, traction, ECT, équipement, exploitation, et par déclinaison tous les métiers transverses. C’est une coupe drastique dans les effectifs qui se prépare. Par ricochet, le fret, les TER, les TGV seraient à leur tour étranglés par la répercussion de la hausse des prix des sillons, du fait de l’abandon des circulations des TET. Le déficit des TET n’est que le résultat des choix politiques opérés ces dernières années : l’écotaxe devait rapporter près d’un milliard d’euros par an ; 1 km d’autoroute coûte 28 millions d’euros, c’est pourtant le réseau autoroutier qui s’est le plus développé à grands frais pour le contribuable pour engraisser aujourd’hui des actionnaires. La pollution de l’air coûte, 53 295 millions de dollars à la France, des milliers de décès prématurés et pathologies sont recensés ces dernières années. L’impact concret d’une réforme du système ferroviaire non financée se traduit par de tels choix qui dégrade le service public SNCF, les conditions de vie et de travail des cheminots, le service rendu aux usagers. Or, les études démontrent que lorsque l’on intègre tous les coûts, le mode ferroviaire est parmi les plus rentables économiquement, les moins polluants et les plus sûrs.
Créé en 2008, un nouvel opérateur agit sur le Port de la Rochelle avec succès. Une entreprise qui dispose de tous les outils pour prendre des parts de marché à la SNCF qui… se laisse faire ! Où l’on se voit confirmer que « l’engagement national en faveur du fret ferroviaire », cher à Jean-Louis Borloo, était bien un engagement à livrer le rail aux appétits du marché. Un train par jour ! Sur les quais de la Pallice comme dans les colonnes de la presse locale, la nouvelle a donné du baume au cœur. « Imaginez bien qu’à chaque fois qu’une activité nouvelle s’installe sur le port, ce sont 4 à 5 camions supplémentaires qui empruntent la rocade », explique Daniel Matifas, maire-adjoint communiste de La Rochelle et membre du Conseil économique du Port. Alors les annonces rassurantes, qui se multiplient depuis 2010 annonçant un nouvel essor du fret ferroviaire à partir du Port, font plaisir à tous. Des nouvelles qui proviennent du tout nouvel « opérateur ferroviaire portuaire » (OFP) de La Rochelle. Cet opérateur, le premier de ce type en France, est un des enfants de la réforme des Ports engagée par la droite alors au pouvoir. Selon les principes de cette réforme, les ports deviennent une sorte de super-donneurs d’ordres sur leurs périmètres. Un système qui, évidemment, ne peut fonctionner qu’à la condition que les activités du Port soient mises en concurrence. À La Rochelle, c’est en partant du principe de la défaillance de l’opérateur historique, la SNCF, que l’OFP a été créée. « Le constat a été fait
qu’entre 2000 et 2008, la part du fret ferroviaire à origine et destination des ports a fortement baissé », argumente le président de cet opérateur, Philipe Guillard. Une faiblesse qu’il explique par un certain « délaissement des infrastructures » autant que par l’inadaptation des « entreprises ferroviaires de taille importantes » (comprenez la SNCF) sur ce type d’activité. Sur la première explication au moins, la CGT Cheminot ne lui donnera pas tort. Inquiet du retrait progressif de la SNCF sur le fret, le Comité central d’entreprise a en effet déposé un droit d’alerte afin d’obtenir des explications. Car comment comprendre que la réussite de l’OFP de La Rochelle n’ait pas été à la portée d’une grande entreprise aussi experte que la SNCF ? « Nous sommes des facilitateurs », dit Philippe Guillard. Un facilitateur qui n’a pourtant pas eu la tâche trop difficile… A peine arrivé, le Port a ainsi fait l’acquisition auprès de Réseau Ferré de France (RFF) des 45 kms de rails du Port. Réseau sur lequel le Port a encore réalisé près de 7 millions d’euros de travaux de modernisation. Enfin, le nouvel opérateur a pu s’appuyer sur le vivier des entreprises utilisatrices du port. Et avec pour seul concurrent un opérateur qui se désengage, la partie ne devrait pas être trop ardue… Ainsi la direction de l’OFP affirme que sa dynamique s’appuie « essentiellement sur un report modal » de la route vers le rail. Mais force est de constater que le contrat de 60 000 tonnes décroché en 2012 au détriment de la SNCF représente un quart de l’activité du nouvel opérateur. En
fait de transfert modal, c’est plutôt un transfert du public vers le privé qui s’opère. « Nous devons aussi beaucoup à la volonté politique des dirigeants du Port et des décideurs locaux, reconnaît Philippe Guillard. Situé en bout de réseau et contre la zone urbaine, notre port se prête vraiment à l’utilisation du rail. » Une volonté que ne reniera pas Daniel Matifas : « les élus communistes ont souvent pris la parole au Conseil municipal et au Conseil régional pour le développement du rail à partir du port et pour le contournement ferroviaire de la ville et nous avons été entendus. » Car ce développement du fret ferroviaire sur le port s’accompagne de nouvelles ambitions pour des trajets plus longs. Ainsi, grand pourfendeur des « entreprises ferroviaires de tailles importantes », le président de l’OFP s’est malgré tout allié à Euro Cargo Rail (ECR), une filiale de la Deutsche Bahn, pour acheminer les marchandises. Et Philippe Guillard de se féliciter que son entreprise soit « perçue comme une réponse pertinente au marché, du fait du maillage intégré entre un opérateur ferroviaire dimensionné pour réaliser de la courte et moyenne distance et Euro Cargo Rail, apte à prendre le relais sur la longue distance ». C’est à dire de faire ce que faisait la SNCF… le service public en moins ! Rémy Duvignau Publié dans l’HumanitéDimanche, janvier 2013
Les Nouvelles 18 juin 2015 • 5
INTERNATIONAL
PARIS CLIMAT 2015 CAMPAGNE INTERNATIONALE ET CITOYENNE
CLIMAT/G7
Pour sauver la planète et l’humanité
L’intervention des peuples est urgente
Pétition 2014 aura été l’année la plus chaude depuis 1880 et les émissions de CO2 ont battu un nouveau record. Pour limiter le réchauffement à 2°C en 2100, l’urgence est à la réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) dues à l’utilisation des énergies fossiles (Gaz, Charbon, Pétrole…). Nous ne sommes pas tous d’accord sur la nature de la transition énergétique à engager mais nous avons une certitude : les énergies fossiles doivent être remplacées par des énergies non émettrices de CO2, aux prix le plus bas possibles, pour répondre au droit à l’énergie pour tous et partout sur la planète. Un accord global est possible lors de la conférence de Paris en 2015 à condition de dégager une vision solidaire du développement humain durable à l’échelle du monde sur la base de décisions qui doivent être contraignantes pour les États mais différenciées et fondées sur des principes de solidarité et d’équité. En effet, la réduction des émissions de GES de chaque pays doit tenir compte de leurs réalités comme de leur projet de développement. C’est pourquoi, nous citoyens du monde opposés à la mondialisation capitaliste et à la course au profit, en lien avec plusieurs partis progressistes du monde et
en convergence avec la société civile, les syndicats, les associations de nos pays respectifs, nous exigeons que tous les pays riches et industrialisés, qui ont la première responsabilité du réchauffement climatique, s’engagent, dès le prochain G20, à sortir de leurs égoïsmes nationaux et de l’inaction climatique. À l’occasion de la conférence de Paris en 2015, nous voulons faire entendre la voix des peuples afin d’exiger, sous l’égide de l’ONU, un accord international entre les États fondé sur les principes de solidarité et d’équité comportant : • des objectifs chiffrés transparents de réduction des GES pour limiter le réchauffement de la planète à 2°C dans les plus brefs délais ; • des engagements financiers précis, à la hauteur des moyens des pays riches, pour la mise en route effective du Fonds Vert à hauteur de 100 milliards de dollars par an d’ici 2020, pour la mise en place concrètes d’aides à l’adaptation ;
prise d’effet, alors que la promesse de Copenhague était de 2020. Les dirigeants en appellent à la finance, au secteur privé et des assurances, secteurs qui acceptent de payer s’ils obtiennent un bon retour sur investissement. Nous sommes bien loin d’une vision solidaire du développement durable à l’échelle de la planète. Rien ne garantit que cette déclaration modifie le contenu et le rythme des négociations préparatoires à la COP 21 qui se déroulent actuellement à Bonn. Pour qu’il en soit autrement il est impératif que les pays membres s’engagent concrètement, sans tarder et de façon
Si, se puede !
• le développement de la Recherche et de la coopération par le transfert de technologies avec les brevets associés vers les pays en voie de développement et les pays les moins avancés ; • l’adoption du mécanisme de « pertes et dommages » au profit des pays les plus vulnérables aux catastrophes naturelles.
PALESTINE / CAMPAGNE BDS
À l’initiative des militant-e-s du Parti communiste français, cette pétition sera remise aux autorités Onusiennes lors de la conférence Paris Climat 2015. Nom : ......................................................................................................................... Prénom : ..................................................................................................................... Qualité : ....................................................................................................................... Adresse : .................................................................................................................... Mail : ............................................................................................................................ Tél : ............................................................................................................................ Retourner à Fédération de la Gironde du PCF 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux ou signez en ligne : http://13.pcf.fr/71259
exemplaire, sur les deux volets de leur feuille de route. L’intervention des peuples est donc nécessaire afin de faire entendre leur voix lors du prochain rendez-vous des «grands» de ce monde (G20) prévu 15 jours avant l’ouverture de la COP 21, les 15 et 16 novembre, à Antalya en Turquie. Elle est urgente pour aider les États riches et industrialisés à sortir de leurs égoïsmes satisfaits. Plus que jamais le PCF appelle nos concitoyen-ne-s à s’engager dans la campagne internationale pour sauver la planète et l’humanité, qu’il vient de lancer.
ESPAGNE
Suite aux élections municipales et régionales du 24 mai, les maires ont été investis le 13 juin dans un climat de grande émotion du peuple espagnol. Dans les trois villes les plus peuplées, Madrid, Barcelone et Valence, les maires sont issus de la gauche antilibérale, ainsi que Saragosse et Cadix. Manuela Carmena, ancienne militante communiste sous le franquisme et juge reconnue pour son combat pour les droits de l’Homme, devient maire de la capitale, mettant fin à 24 ans de pouvoir de la droite. À Barcelone, Ada Colau, militante anti-expulsions, devient la première femme de l’histoire à la tête de la mairie.
JE SIGNE
6 • Les Nouvelles 18 juin 2015
La déclaration finale du G7 traite bien des enjeux du climat dans la perspective de Paris Climat 2015 mais l’horizon qui reste f lou, notamment en matière d’engagements concrets des représentants du G7 alors qu’ils sont responsables pour l’essentiel des émissions de gaz à effet de serre. S’engager à réduire pour 2050 de 40 à 70 % les émissions par rapport à 2010 c’est le minimum évalué par le GIEC. Dans ces conditions le risque de dépasser les 2°C est possible. Une nouvelle fois la promesse de doter le Fond Vert à hauteur de 100 milliards de dollars est énoncée, mais le doute persiste sur la date de
Libertés individuelles et collectives Le 17 juin, à l’appel de UJFP Aquitaine et plusieurs autres organisations et associations, un rassemblement s’est tenu sur le parvis de l’Hôtel de Région à Bordeaux. Une autdience au Préfet et au Commissaire divisionnaire a été demandée. En quelques jours, trois militants pour la paix et la solidarité avec le peuple palestinien ont été les cibles de cyberattaques. Les déroulements des faits sont identiques dans les trois situations : un homme s’accusant lui-même d’avoir attenté à la vie de son épouse déclare s’être retranché et avoir piégé les accès de son logement. En fait la ligne a été piratée, et lors de la vérification préliminaire à toute intervention, les policiers se voient répondre par un individu affirmant être le forcené lui-même, en l’occurrence l’ancien député Jean-Claude Lefort, et
Pierre Stambul, président de l’Association juive française pour la paix. S’en sont suivies, dans deux cas sur trois, des arrestations musclées et des heures de garde à vue. Le Parti communiste français veut d’abord redire son soutien et sa solidarité à Pierre Stambul, Jean-Claude Lefort, à Eva Labuc, à Vincent Liechti, tous ciblés par ces opérations mais aussi par des messages internet insultants et diffamatoires. La manœuvre est grossière : il s’agit en jetant l’opprobre et le doute sur ces militants d’intimider tous les partisans d’une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens. Personne n’est cependant dupe, et personne ne renoncera à l’exigence de paix et de justice. L’auteur présumé de ces opérations est connu des autorités françaises. Quelles suites seront réservées à cette
affaire qui touche à la réputation d’hommes et de femmes intègres et à la sécurité intérieure de la France ? Le PCF demande qu’une Commission d’enquête parlementaire soit mandatée dans les plus brefs délais pour y répondre avec précision.
L’ARAC exprime son indignation et appelle tous ceux qui veulent défendre la Liberté, l’Egalité, la Fraternité à se rassembler et à exprimer leurs condamnations. «Nous tenons à exprimer notre solidarité à Pierre Stambul et JeanClaude Lefort dans ces moments inacceptables. Nous leur disons, qu’ensemble nous continuerons le combat pour la reconnaissance des droits du peuple palestinien, pour instaurer une paix juste et le respect des droits de l’Homme dans cette région du monde.»
PCF GRÈCE
BASSIN D’ARCACHON
La France doit soutenir le peuple et le gouvernement grecs
Fête des communistes du Bassin
Résolution du Conseil national du PCF
Le PCF est engagé dans la solidarité avec le peuple grec, son gouvernement et Syriza pour rompre avec les politiques d’austérité en Europe, et ouvrir une issue progressiste à la crise européenne. La mobilisation en France et en Europe pour soutenir le gouvernement grec dans les négociations européennes sera déterminante. Syriza et le gouvernement grec respectent le mandat qui leur a été confié par le peuple grec. Ils respectent aussi les engagements de remboursement de la dette de l’État grec. La Grèce a versé 17 milliards d’euros à ses créanciers depuis janvier. En revanche ces derniers n’ont pas effectué les versements prévus. Au-
jourd’hui, ils exigent d’Alexis Tsipras de nouvelles mesures d’austérité portant sur les retraites, et empêchant la reconstruction de conventions collectives. Le gouvernement grec tiendra bon, fort d’un soutien populaire très large. La France ne peut continuer à couvrir les jusqu’au-boutistes de Bruxelles et de Berlin qui asphyxient financièrement tout un peuple, exigent de nouveaux reculs sociaux et empêchent un gouvernement de mener la politique pour laquelle il a été élu. Notre pays doit prendre position et soutenir le mouvement de reconquête des droits sociaux et démocratiques qui émerge dans plusieurs pays, mettant en responsabilité des forces de gauche déterminées à en finir avec l’austérité et les politiques néolibérales. L’inflexibilité des créanciers de la Grèce, malgré les erreurs des politiques imposées en 2010 et 2012, erreurs reconnues par le FMI luimême, n’a pas de cause financière ou économique, mais bien politique. Ils cherchent à imposer à tous les peuples d’Europe l’idée qu’il n’y a pas d’alternative aux politiques d’austérité budgétaire.
Un accord raisonnable est cependant possible. Outre la mobilisation – cruciale – du peuple grec, celle des peuples et des forces progressistes d’Europe sera déterminante pour peser dans ces négociations. A l’issue du Forum européen des alternatives, Pierre Laurent a lancé deux appels : - l’un aux personnalités françaises de gauche pour une délégation commune à l’Elysée exigeant un soutien officiel de la France à la Grèce, - l’autre à la participation des forces sociales, citoyennes, des forces progressistes françaises à la semaine de solidarité européenne avec la Grèce, du 20 au 27 juin prochains, qui sera en France marquée le 20 juin par des initiatives dans tout le pays et une manifestation à Paris. La lutte du peuple et du gouvernement grecs contre l’austérité et pour la démocratie est celle de tous les peuples d’Europe ; c’est celle des communistes et de toutes les forces de progrès européennes pour changer l’Europe.
Samedi 4 juillet, à partir de 10h, à Biganos 10h-12h30 : Débat sur la Paix et interventions des invités 12h30 : Apéro et Repas fraternel* 16h : Projection d’un film et débat sur le chômage Participation du Secours Populaire, des Jeunes Communistes, de l’Apeis, de Palestine 33. Toute la journée : Animations musicales et poétiques Buvette/Accras : tout à 1 € * Menu complet à 15 € Réservation avant le 30 juin 18h (en indiquant vos choix de menu) par mail : pierre-louis.cleaz33@orange.fr par courrier : 61 bis, avenue de la Libération - Biganos par tél. : 06 03 36 36 53 (Christian Darriet) - 06 07 97 40 52 (Pierre Cléaz) Problèmes d’hébergement ? N’hésitez pas à nous en parler Et le soir, nous finirons les restes !
ELECTIONS RÉGIONALES : 6/13 DÉCEMBRE 2015
Appel au rassemblement et à la convergence citoyenne Résolution du Conseil national du PCF du 10 juin 2015
À lire sur : www.pcf.fr/71824
Paris, le 10 juin 2015.
CONSEIL DÉPARTEMENTAL SUR LES RÉGIONALES DÉPARTEMENTALES LE RÉOLAIS/LES BASTIDES
Mise en oeuvre de l’accord de second tour Les candidats titulaires de la liste PS/EELV, élus en mars 2015 au second tour, ont rencontré les élus titulaires de la liste FDG/PCF/ MRC pour le Canton Le Réolais/ Les Bastides afin de mettre en oeuvre l’accord d’alliance accepté par les élus titulaires de la liste PS/EELV, rencontre qui aura lieu chaque trimestre. «Cet accord avait conduit notre liste à s’engager activement pendant la semaine du second tour, à appeler à un vote en faveur de cette liste. Le résultat de cette élection a contribué à ce que le Conseil départemental dispose d’une majorité socialiste, quand dans tant de départements, une telle majorité a disparu. À l’occasion de leurs remerciements, le 6 juin à Monségur, M. Castagnet et Mme Guionie ont reconnu cette participation décisive à leur victoire et ont réitéré leur volonté de respecter leurs engagements envers notre liste.
département en faveur de la santé des agriculteurs, des viticulteurs, des habitants de proximité des zones d’épandage des pesticides, et des consommateurs de nos produits agricoles. Le département doit contribuer à informer les citoyens des dangers encourus, à convaincre les professionnels de faire évoluer leurs moyens, afin d’aller vers une production agricole qui respecte tous les êtres vivants. Ces dernières semaines, l’action en justice de Phytovictimes a particulièrement souligné ce très grave danger pour la santé publique : le mal est déjà fait, largement, et il s’agit donc de faire baisser les facteurs de risque pour les populations d’avenir.
Trois de nos propositions du premier tour seront reprises, pour être étudiées, et si possible, mises en oeuvre, si la majorité départementale l’accepte :
2. Alors que l’absence de conditionnement du CICE est un boulet pour la majorité parlementaire actuelle, Bernard Castagnet a accepté de défendre un conditionnement des aides départementales aux TPE et PME sur le principe d’un «label social», par un donnant-donnant : les aides iront aux entreprises qui respectent le Droit du Travail et les obligations du dialogue social.
1. Une politique très active du
Nous savons que la mise en oeuvre
de ces intentions prendra du temps, puisqu’il faudra convaincre des élus, mais nous serons avec eux pour exprimer et justifier ces intentions. Une rencontre avec le maire de La Réole doit permettre d’avancer sur deux projets, l’Université Populaire, et une politique dynamique et raisonnée en faveur de l’apprentissage. 3. La situation de sous-effectif de l’hôpital de la Réole, de sa dégradation. Bernard Castagnet a indiqué que des travaux sont en cours. Pour le personnel, la direction de l’hôpital sera sollicitée, comme l’ARS. L’austérité pour la santé des plus modestes n’est pas acceptable, avec les gestions qui vident les caisses et profitent de ces crédits insuffisants pour aggraver les mesures de régression. D’autres projets, concernant l’USTOM, le Canal, etc, seront également mis en oeuvre, et feront l’objet de communications ultérieures». Pour la section, M. Grellety https://lareolemonsegurdupcf33. wordpress.com
MERCREDI 24 JUIN, Fédération du PCF 33 CONFÉRENCE RÉGIONALE
SAMEDI 27 JUIN salle St Maurice Bègles /Gironde FÊTE DE L’HUMANITÉ 33
Tirage de la tombola Regardez vos talons de vignette-Bon de soutien Lot n° 1 : Un jambon …… N° 07625 Lot n° 2 : 1 abonnement «Les Nouvelles» d’un an …… N°01350 Lot n° 3 : 1 bouteille de vin rouge …… N°08806 Lot n° 4 : 1 bouteille de vin rouge …… N°08758 Lot n° 5 : 1 caisse de 3 bouteilles (2 rouges, 1 blanc) …… N°02747 Lot n° 6 : Abonnement d’un an au journal «l’Humanité» …… N°00167 Lot n° 7 : 1 bouteille de vin rouge …… N°08824 Lot n° 8 : 1 bouteille de vin rouge …… N°08809 Lot n° 9 : 1 boîte de foie gras entier 250 g «Ferme Haza» …… N°4313 Lot n° 10 : 1 bouteille de vin rouge «Haut Marbuzet 2013» …… N°00077 Lot n° 11 : 1 bouteille de vin rouge …… N°08820 Lot n° 12 : 1 bouteille de champagne «Jacquard» …… N°01009 Lot n° 13 : 1 bouteille de vin rouge …… N°08818 Lot n° 14 : 1 bouteille de vin rouge «Chante Alouette» …… N°07591
Les Nouvelles 18 juin 2015 • 7
CULTURE & SOLIDARITÉ SPF
SAINT PIERRE D’AURILLAC
BILLET
Du faux et du vrai
Grande Braderie Vendredi 19 juin, de 14h à 18h et Samedi et dimanche 20 et 21 juin, de 10h à 18h Vêtement neufs et d’occasions pour adultes et enfants, petit matériel, chaussures, disques, livres, bric-à-brac… Les sommes récoltées seront destinées à aider les familles en difficulté. Renseignements : 06 88 71 37 04 06 09 38 10 72
EMISSION SPÉCIALE
«Suivez le guide» Jusqu’au 23 juin, l’émission d’Yves Simone diffuse un reportage sur la rue Pierre Sémard, le château du Dorat et le stade de l’ASPOM à Bègles, suite à la sortie du livre «la cité-jardin du Dorat» de l’association de promotion du modèle d’espace urbain social Dorat-Pierre Sémard, édité par «Les Nouvelles». À voir sur TV7 (chaînes TNT33, orange 248, free 332, Numericable 95, SFR 385, Bouygues 433, Darty box 303, Alice 302) : 19 juin : 7h10 et 13h10 - 20 juin : 14h10 et 17h45 - 21 juin : 13h10 et 23h30 - 22 juin : 7h10 et 12h10 - 23 juin : 6h10 et 14h10.
Vous pouvez retrouver le programme du festival, et souscrire au festival :
www.sous-fifres.fr
PROJECTION/DÉBAT
« Hiroshima mon amour » Jeudi 30 juillet, 20h30, cinéma Utopia Bordeaux Dans le cadre de la campagne du 70e anniversaire de l’UNESCO (organisation de l’ONU pour l’éducation, la science et la culture de Paix), les amis de l’Appel des Cent de la Gironde invitent à voir et revoir le film d’Alain Resnais et Marguerite Duras qui évoque la guerre et les bombardements atomiques intervenus les 6 et 9 août 1945
sur Hiroshima et Nagasaki au Japon. Le débat qui suivra portera sur le film et les conséquences humanitaires des armes nucléaires.
du 70 e anniversaire des bombardements nucléaires qui ont entraîné des centaines de milliers de victimes civiles
Projection : prix habituel d’entrée
Jeudi 6 août de 17h30 à 20h, au Monument sculpture «La Paix» à Bordeaux-Lac.
Les pacifistes girondins appellent également à participer cet été au rassemblement commémoratif
Un groupe musical clôturera le rassemblement autour du verre de l’amitié.
Jean de La Fontaine est un fabuliste, bien plus grand, et bien plus subversif qu’on ne le croit. Les dominants en ont fait un petit raconteur d’histoires pour enfants niais et école primaire. Et le voici embaumé, et donc empaumé et empoissé, et bientôt pourquoi pas oublié… Pourtant il ne confondait pas, lui, les détournements d’un grand argentier, avec l’inventivité d’un artiste. Du « mensonge » des artistes, voici ce qu’il écrivait : « Le doux charme de maint songe Par leur bel art inventé Sous les habits du mensonge Nous offre la vérité.» (Le dépositaire infidèle) Les mensonges cahoteux puis chaotiques d’un Cahuzac, ou d’un Le Pen, n’ont rien à voir avec les oeuvres artistiques et leur façon de nous inviter à regarder autrement. Pourtant, les a-priori et les préjugés de la classe dominante trouvent leurs relais zélés chez les détenteurs de pouvoirs et de savoirs en matière de vérité (?) artistique. Dernièrement (Télérama 3400 p.13) le jury reconnu par ses pairs de Press Photo a décerné son prix à Giovanni Torro, puis il lui a été retiré. La « partie de jambes en l’air » photographiée de nuit dans une voiture, et à peine décelable, avait été jugée «a poster-iori» trop «mise en scène»… Dans la mise en… Cène de Léonard de Vinci, les apôtres et le Christ sont… face public, d’un même côté de la table. Depuis toujours, et tout le temps, des imbéciles et des pervers essayent de nous faire croire que les artistes sont des faussaires qui travestissent la réalité. Leur but est tout le contraire, ils tentent de nous faire lire, voir, entendre, comprendre, autrement. C’est bien le sens du «mentir-vrai» d’Aragon, récemment détourné (dans un article de l’hebdomadaire Marianne) par ridicule ignorance (?). Jean Cocteau disait à juste titre que le cinéma «est un mensonge qui dit la vérité», et cette définition apparemment provocante convientsans lézard- à tous les arts… En effet, d’une part la vieille «imitation» du réel a fait son temps et n’a d’ailleurs jamais existé, d’autre part, si les artistes comprennent le monde, et comme y a appelé K. Marx «agissent pour le transformer», c’est avec le langage éminemment précieux qui est le leur. Ce «langage», dans leur domaine, peut être autant un leurre qu’une arme, selon les moments et ce que leurs « frères humains » en font… Quel plus bel exemple que Taxi-Téhéran, le dernier film de Jafar Panahi ? Il y déjoue avec gaieté et fermeté les interdictions et la bêtise de la censure iranienne. Ce qui n’est pas rien ! Mais il expose aussi avec élégance les rapports entre le vrai et le faux, en utilisant un dispositif simple et ingénieux : il conduit, comme son film, une voiture aménagée… et dans cet habitacle il accueille, concrètement, les passagers du véhicule. Comme dirait Blaise Pascal : «vous êtes embarqués » : et le spectateur voit et entend… toutes les questions qu’on peut se poser sur la liberté, les libertés, et l’expression artistique, au coeur de la réalité iranienne. Pour rappeler Cocteau (voir plus haut !), voici un superbe «mensonge qui dit la vérité». Aragon lui fait écho : «Le long pour l’un pour l’autre est court» (Le vaste monde dans Le Roman inachevé) Concluons donc -provisoirement- par le grand Hugo : « le théâtre n’est pas le pays du réel: il y a des ombres de carton, des palais de toile, un ciel de haillons, des diamants de verre, de l’or de clinquant, du fard sur la pêche, du rouge sur la joue, un soleil qui sort de dessous terre. C’est le pays du vrai (…) » Fragments des années 30- préface de Cromwell. Si le théâtre est le «pays du vrai» (non de la vérité), il l’est aussi pour TOUS les autres arts ! Vincent Taconet, (Fin mai 2015)
FÊTE DE L’HUMANITÉ PARIS 12/13 SEPTEMBRE
Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr Commission paritaire de presse : 0113 C 85932
8 • Les Nouvelles 18 juin 2015
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