Jeudi 4 septembre 2015 - N째 2114 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro
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Les nouvelles de bordeaux
@nvlbx
EN LUTTE
ACTUALITÉ
CGT AQUITAINE
SALAIRES
Rentrée syndicale
L’indécence et le cynisme
La CGT appelle dès à présent les salarié-e-s, les retraité-es, les privé-e-s d’emploi, les jeunes à se mobiliser et à préparer la journée nationale pour les libertés syndicales, le 23 septembre et la mobilisation interprofessionnelle du 8 octobre. En Gironde, les trois organisations syndicales FSU, CGT et Solidaires préparent un rassemblement commun et ont lancé un appel sur la base d’une plateforme revendicative. A contre courant de la pensée libérale, ces propositions reconstruisent du commun, indispensable pour une société moderne, respectueuse de l’environnement et de la démocratie. Face aux dégâts humains produits par la financiarisation de l’économie, aujourd’hui mesurables notamment à travers les travailleurs grecs, la CGT soutient et se bat aussi avec les travailleurs européens. Jusqu’au 10 septembre, la CGT tient des meetings de rentrée dans 8 grandes villes de France. Après Bordeaux, à Rennes, Nancy, Lille, Toulouse, Paris, Lyon et Marseille. L’organisation syndicale porte notamment les exigences de l’augmentation des salaires, de l’égalité femme/homme, de la réduction du temps de travail, de l’amélioration des conditions de travail. Un millier de syndiqués des trois régions Aquitaine, Poitou-Charente et Limousin étaient attendus au meeting du 3 septembre à Mérignac, pour débattre de l’actualité et organiser la riposte face aux politiques d’austérité menées par le gouvernement et le patronat, en présence de Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.
Rémunérations des grands patrons, retraites chapeaux, primes exceptionelles : ça explose ! Pour les patrons bien sûr. Le scandale des derniers jours, c’est Michel Combes, directeur d’Alcatel-Lucent, qui a gagné plus de 4 millions d’euros cette année et quitte son poste avec 13,7 millions de prime. Le salaire cumulé de ces PDG permettrait de créer plus de 200 000 emplois. On sait que nos concitoyens ont réduit cette année encore la durée et la qualité de leurs vacances, la courbe du chômage n’est toujours pas inversée, l’emploi précaire continue de gagner contre l’emploi stable et les politiques austéritaires sont encore et toujours appliquées à nos services publics. Par
contre, les bénéfices des entreprises du CAC 40 ont augmenté de 34 % au premier semestre 2015 ! Manuel Valls n’a de cesse de déclarer que les bons résultats des entreprises sont la condition de l’amélioration de la situation des Françaises et des Français. Les chiffres montrent qu’il n’y a aucun automatisme si les mesures politiques ne sont pas prises pour partager les richesses et libérer l’économie de la finance. Dans son document «La France en commun»*, le PCF propose 15 mesures d’urgence dont les premières portent sur le pouvoir d’achat. 1. Augmentation de 15% du Smic sur 3 ans, la fin du gel du point d’indice dans la fonction publique et l’augmentation des retraites de 15%
sur trois ans dans la perspective d’un minimum de retraite au Smic. 2. Suppression de la TVA sur les produits de première nécessité, suppression des niches fiscales spéculatives, et doublement de I’ISF. 3. Interdiction des golden parachutes et instauration d’un salaire maximum équivalent à 20 fois le salaire minimum dans l’entreprise.
SÉCURITÉ SOCIALE
Pétition et rassemblement Jeudi 10 septembre à 10h30 devant la Carsat à Bordeaux-Lac, avenue de la Jallère (face nouveau stade)
1 671 416 €
À l’appel de l’UD CGT Gironde, avec le syndicat CGT de la CARSAT*, pour déposer les pétitions pour redonner des moyens à la sécurité sociale : embaucher des personnels en CDI, privilégier l’accueil physique, réouvrir les accueils, avec ou sans rendez-vous toute la journée de toutes les agences retraite, en finir avec la procédure d’annulation des rendez vous jugés par la Direction « non utiles » ce qui prive de nombreux assurés de renseignements. À l’aube du débat à l’Assemblée nationale, la CGT interpelle les députés girondins pour un vrai financement de la Sécurité Sociale. Pour l’organisation syndicale, les nombreux cadeaux faits au patronat, notamment les exonérations de cotisations pour plus de 30 milliards par an, expliquent en partie les difficultés des caisses de la protection sociale (assurance maladie, retraite, famille, recouvrement) qui subissent l’austérité. Cela se traduit pour les assurés par la baisse de remboursement des prestations et pour les agents par des suppressions massives de postes dans toutes les branches de la Sécurité Sociale : 16 000 de 2009 à 2013 et 8 000 sont prévues d’ici 2017, dont 800 pour l’ensemble des Carsat. Conséquences : fermetures d’agences et de points d’accueil, dossiers en attente de traitement alors que les usagers sont en grande précarité. 9 milliards d’euros de prestations n’ont pas été versées en 2014 du fait de l’abandon des démarches.
SALAIRE MOYEN D’UN PDG DU CAC 40 ET DU SBF 120 EN 2014
* Carsat : Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail
Je signer l’appel :
cgt.gironde.org 2 • Les Nouvelles 4 septembre 2015
300
MILLIONS D’€ PAR AN
11,22
MILLIONS D’€ C’EST CE QU’A TOUCHÉ L’ANCIEN PDG DE SANOFI, VIEHBACHER, POUR 10 MOIS À LA TÊTE DU GROUPE
150 000 € PROFESSEURS SUPPLÉMENTAIRES
*À télécharger :
pcf.fr
206 000 € EMPLOIS AU SMIC
DE SALAIRE POUR QUELQUES DIZAINES DE GRANDS PATRONS (CAC40 + SBF)
COMMUNIQUÉ
Macron et Savary dans un bus qui roule au mépris Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, chef de file pour les élections régionales en Aquitaine/Limousin/ Poitou-Charentes réagit aux propos de Gilles Savary concernant le CDI dans le journal du Sud-Ouest. «Emmanuel Macron n’a pas été invité à l’Université d’été du PS à La Rochelle. « C’est une erreur » déclare le député girondin PS Gilles Savary au journal « Sud-Ouest » (26/08/15), qui accueillait sur les terres du PessacLéognan, en banlieue bordelaise, la réunion du Pôle réformateurs - l’aile droite du PS- conduite par Gérard Colomb dont on sait qu’il n’est ni de gauche…t ni de gauche. En fait, le ministre de l’Economie n’en a cure, il le regrette mais indique dans l’édition web du quotidien régional
(27/07/15) : « Ça m’est complètement égal, je ne suis pas un homme d’appareil, je ne suis pas un apparatchik, je suis un homme libre. » Les militants socialistes apprécieront. C’est cette « liberté » qui l’amène à apprécier sans aucun doute les propos tenus la veille par Gilles Savary sur le CDI qui n’est « ni un totem, ni un tabou » précisant que « il n’y a pas urgence à le supprimer, il y a urgence à mettre de l’ordre dans la façon de précariser la relation du travail ». Le remake actualisé de la fameuse phrase de l’ex patron des patrons, Laurence Parisot lorsqu’elle déclarait en 2010 : « La vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? » Ces propos de G.Savary sur le CDI
sont scandaleux, insultants pour une grande majorité de notre peuple qui cumule toutes les difficultés. Avec Macron, il roule dans le même bus qui marche au mépris. Les condamner ne suffira pas ! Il faut que les femmes et les hommes de notre pays ne s’en laissent plus compter ! Leur force, notre force commune, c’est notre nombre. Pour l’artiste autrichien Hundertwasser « Lorsqu’un seul homme rêve, ce n’est qu’un rêve. Mais si beaucoup d’hommes rêvent ensemble c’est le début d’une réalité.» Faisons en sorte d’être de plus en plus nombreux à rêver ensemble. Et à construire ensemble les solutions dont ne veulent pas Macron et Savary.
ACTUALITÉ
Editorial
RENTRÉE SCOLAIRE
Dépasser les limites de l’austérité 6. Valoriser l’intervention de tous les acteurs de l’éducation. En finir avec le mépris des enseignants, des personnels et de leurs représentants. Donner de nouveaux droits aux jeunes pour les rendre acteurs de leur formation. Permettre à tous les parents de participer à la vie des établissements. Créer un statut de délégué de parents simplifiant la demande d’absence professionnelle et ouvrant droit à des formations.
Les déclarations satisfaites de la ministre ne peuvent pas masquer la réalité : les postes manquent partout pour faire face à l’arrivée d’élèves plus nombreux et ce sont de plus en plus des enseignants précaires, peu ou pas formés, qui sont mis face aux élèves. Avant même la rentrée, plusieurs académies ont déjà recours à Pôle Emploi pour recruter des professeurs.
Un an après la réforme des rythmes scolaires, la baisse des dotations des collectivités locales oblige de plus en plus de communes à demander aux parents de payer pour le périscolaire. Les inégalités entre les familles et les territoires s’accroissent. Et maintenant, c’est le collège que le gouvernement veut « réformer » : un collège à géométrie variable, dans lequel 20% des enseignements dépendront de l’établissement. Les grandes déclarations sur la justice sociale, l’école au service des plus fragiles, se heurtent à la réalité de l’austérité. Il est temps de tirer les leçons de cet échec, d’ouvrir à nouveau le débat démocratique et de mettre en œuvre un plan d’urgence pour l’école. Le PCF appelle tous les acteurs de l’éducation, enseignants, parents, tous les citoyens à se rassembler pour le construire et l’imposer pour l’école d’aujourd’hui et la société de demain. LE PCF PROPOSE 6 MESURES D’URGENCE
1. Combattre les inégalités. Face au décrochage, la ministre veut sortir les élèves en difficulté de l’école et leur proposer des stages en entreprise dès 15 ans. Loin de transformer l’école pour faire réussir tous les élèves, elle propose de «s’adapter aux réalités» des difficultés scolaires. 2. Une école gratuite. Rétablissement des fonds sociaux et des bourses systématiquement rognés par le gouvernement dans chaque
budget, suppression de toutes les contributions demandées aux parents pour le matériel et les sorties. Pour un périscolaire gratuit et de qualité pour tous. 3. Le temps d’apprendre et de progresser pour tous. Augmenter significativement la scolarisation des moins de 3 ans, rendre la scolarité obligatoire dès 3 ans et jusqu’à 18 ans. La demi-journée de classe supprimée par la droite en primaire doit être rétablie pour donner aux enseignants le temps de varier les activités. Pour cela, il faut partout plus de maîtres que de classes. 4. Reconstruction d’un service public national. Mettre un coup d’arrêt à la destruction des écoles rurales. Avec la réforme de l’éducation prioritaire, le gouvernement poursuit la mise en concurrence des établissements et des territoires. Il faut élargir le périmètre de l’éducation prioritaire pour répondre aux besoins mais aussi changer les modalités d’attribution des ressources pour reconstruire une politique nationale de distribution des moyens. Enfin, il faut renforcer le cadrage national des formations et des diplômes pour garantir qu’une même formation débouche sur une qualification égale. 5. Recrutement et formation d ’enseignants et de personnels. Les postes non pourvus s’accumulent. Le gouvernement a reconnu l’échec de sa politique en supprimant le dispositif des « emplois d’avenir professeurs ». Mais la création «d’apprentis» de l’éducation nationale ne résoudra pas plus la crise du métier. Créer des postes, revaloriser les salaires et redonner du sens au métier d’enseignant. Cela passe par le développement d’une formation initiale et continue encadrée nationalement, en lien avec la recherche, donnant aux enseignants les moyens de comprendre les difficultés des élèves. Enfin, la mise en place de pré-recrutement sous statut de la fonction publique doit permettre une entrée dans le métier sereine et progressive.
Le PCF mettra en débat ces propositions avec tous les acteurs de l’éducation et toutes les forces de progrès, en allant devant les établissements scolaires et dans la campagne des élections régionales, pour que s’impose enfin le plan d’urgence dont l’école, les élèves et les enseignants ont besoin.
RENTRÉE GIRONDINE La nécessité d’un plan de rattrapage de 300 postes en Gironde, réclamé par les organisations syndicales depuis des années, ne se dément pas avec des effectifs qui grimpent en flèche depuis 6 ans. 30 écoles ont fait la demande de classes supplémentaires, selon le SNUippFSU, syndicat majoritaire dans le 1er degré.
Besoin de relance sociale L’heure de la rentrée a sonné pour les militants communistes. Et cette rentrée pourrait se révéler animée. Pas question, en tout cas, d’un retour de vacances dans le calme, tant l’actualité grecque, marquée au fer de l’austérité, est au coeur des débats et doit nous amener à une rentrée politique très offensive. Est-ce pour cela que l’Université d’été du PCF, le week-end dernier, s’est tenue dans un grand silence médiatique ? «C’est vrai ici, pas de coups bas, pas de déchirements, pas de claquement de portes, pas de démission mise en scène, pas de bad buzz ! Et du coup, aussi, il faut le dire il n’y a pas de médias.» disait Pierre Laurent dans sa conclusion. Et il annonçait le lancement d’une grande campagne nationale sur le thème «Libérons les médias» car «nous ne nous résignons pas à ce déni démocratique permanent». La question de l’augmentation des salaires devrait être posée en priorité. C’est la seule manière d’amorcer une croissance durable et riche en emplois, alors que le salaire moyen d’un patron du CAC 40 est de 2,25 millions d’euros, 1/3 des emplois de ces entreprises précaire et les salaires compressés depuis des années. Or en parlant d’une baisse hypothétique des impôts, François Hollande ne veut surtout pas demander aux puissances industrielles et financières de répartir les richesses. Il continue ainsi à se soumettre aux injonctions de Bruxelles, en réduisant encore les dépenses publiques, les moyens de la protection sociale, des retraites, de tous les services publics, des collectivités territoriales. Or la réduction des crédits aux collectivités ou encore aux hôpitaux réduit à la fois les services indispensables, détruit le travail et l’emploi au détriment d’une croissance saine qui n’est jamais au rendez-vous.
Quant aux nouveaux programmes mis en place en maternelle dès cette rentrée, l’organisation syndicale déplore le retard pris par le ministère. Les enseignants viennent seulement de recevoir une partie des outils pédagogiques par internet et attendent encore le livret papier. Mais ce qui manque surtout, c’est la formation continue pour les mettre en oeuvre : «Ce n’est pas seuls devant leurs ordinateurs que les enseignants vont pouvoir transformer leurs pratiques !» souligne le SNUipp 33.
Cette question fiscale mérite d’être mise à l’ordre du jour des actions, au même titre que l’augmentation du Smic, des bas salaires, des prestations sociales, des retraites, des crédits d’investissement, notamment pour la construction de logements, la transition écologique et l’emploi.
Dans le nouveau calendrier scolaire, le décalage des vacances de printemps a pour conséquence un 3e trimestre de 10 semaines. Pour l’association FCPE des parents d’élèves en Gironde « le rythme trouvé au fil des ans de 7 semaines d’école pour 2 semaines de vacances» était cohérent. L’association souligne que «ce sont les plus petits qui vont travailler plus longtemps» car «le 3 e trimestre est écourté dans les collèges et les lycées à cause des examens». Le SNUipp 33 dénonce «le lobby du tourisme» qui «l’emporte sur l’intérêt des enfants».
Quels choix alternatifs ? Comment les inventer ? Quelles initiatives politiques et sociales ici et en Europe pour les promouvoir ? Autant de questions qui ne trouveront de réponses que si elles deviennent populaires.
Pour construire un rapport de force susceptible de changer la donne, les élections régionales sont un moment essentiel, avec des propositions concrètes, au plus près des besoins des populations. Les communistes souhaitent, dans un paysage politique complexe, rassembler partout le plus largement pour lutter contre l’austérité, pour mener partout des politiques régionales publiques allant dans la direction du progrès.
Elles seront au centre des débats et des rencontres de la fête de l’Humanité.
Josette Durlin Membre du Comité exécutif du PCF 33
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POUR UNE RÉGION SOLIDAIRE, CITOYENNE E
Olivier Dartigolles est le chef de file du PCF/Front de Gauche pour les Régionales 2015. Il poursuit ses rencontres dans les 12 départements de la région Aquitaine - Limousin - Poitou - Charentes, avec des syndicalistes membres d’organisations, des agriculteurs, éleveurs, des salariés et des agents de la fonction publique, pour construire les contenus d’une politique régionale solidaire, citoyenne, écologique. Blog de campagne : www.dartigolles2015.fr
@Dartigolles
FERROVIAIRE PUBLIC
L’enjeu du maillage territorial Après Agen, une deuxième rencontre avec les cheminots de la grande région a conduit Olivier en Charente-Maritime, à Saintes, véritable nœud ferroviaire du département. La discussion s’est engagée sur la gravité des attaques visant le ferroviaire public. QUEL AVENIR POUR LA LIGNE BORDEAUX-NANTES ?
«En invoquant une forte dégradation de la voie entre La Rochelle et La Roche-sur-Yon, la SNCF a décidé de limiter cette portion de ligne à 60 km/ entre décembre 2015 et 2018. Conséquence directe pour les usagers : une hausse de la durée de trajet de plus d’une heure. Bordeaux à 5h de Nantes ! Et on ose nous parler de modernisation ! Ces travaux, qui plus est réalisé sur une seule voie, sont un véritable appel d’air pour les compagnies privées de bus. Il est aujourd’hui possible de réaliser Bordeaux-Nantes en 5h20 via la compagnie de bus « Isilines ». La double lame Macron-Duron fait déjà ici sa sale besogne. Nous serons très attentifs sur l’évolution de ces travaux comme sur la pérennité de la ligne ToulouseQuimper. C’est la colonne vertébrale des territoires qu’elle traverse. Pas moins de trois ports, trois universités et métropoles sont desservies. Autre sujet de forte inquiétude pour ces cheminots, le maillage territorial ferroviaire et particulièrement la question du réseau capillaire. La ligne Saintes-Royan elle aussi est victime de ces limitations de vitesse temporaires. L’avenir de cette ligne TER qui permet d’assurer des correspondances pour Paris via Angoulême est posé. À se demander si ces limitations de vitesse ne sont
pas mises en place pour entraîner la fermeture des lignes. La question est posée. J’interviendrai auprès de la direction régionale de la SNCF dès aujourd’hui suite à mes échanges en gare de Saintes. Au cours de l’échange, un autre cheminot nous rejoint. Il pointe un problème crucial de la question ferroviaire : celui de la fermeture des gares, et en particulier ici celles de Montendre et Pons. Il nous faut directement impliquer les usagers par le biais d’une information précise, assortie de propositions concrètes.» ET L’EMPLOI ?
«La gare de Saintes dispose d’un technicentre avec près de 500 cheminots. On devine aisément combien les récentes annonces du rapport Duron sur la suppression des trains du quotidien provoquent chez eux de réelles et légitimes inquiétudes. De quoi sera fait leur avenir ? Pour la partie concernant la maintenance du matériel TER les inquiétudes sont similaires. Avec la réforme territoriale et la nouvelle grande Région, que deviendront les trois centres de maintenance TER (Bordeaux, Limoges et Saintes) ? Là aussi, il s’agit d’être vigilants à ce que les mécanismes de métropolisation ne remettent pas en cause les bassins d’emplois des différents territoires.» RÉSISTER, PROPOSER
À Bordeaux, la gare Saint-Jean est la première de la région en termes de trafic voyageur. Au local syndical, David Villegas aborde le bilan du Conseil régional en matière de transport public ferroviaire. «Depuis 2002, date du transfert des compétences aux régions en matière de TER (régionalisation), les syndi-
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calistes cheminots dénoncent une politique régressive en matière de ferroviaire public». Cette politique se traduit notamment par une absence totale de logique dans la cohérence d’exploitation avec des conséquences immédiates pour les usagers : diminution de l’offre et baisse des horaires d’ouverture des guichets. «Comme lors de mes déplacements à Agen et Saintes, je perçois une très forte détermination à résister. La récente remise de plus de 5 000 pétitions à Alain Rousset pour dire non au rapport Duron peut en témoigner. Les annonces du ministre Vidalies, renvoyant à 2016 les décisions sur l’offre ferroviaire TET (nombres de lignes, de dessertes et de points d’arrêts), est une première victoire des cheminots, des usagers, des élus locaux et des populations, mobilisés pour la défense des trains, mais ils doivent rester très vigilants sur cette question des trains d’équilibre du territoire.»
«La discussion rebondit sur un sujet qui traverse la future grande région : la fameuse LGV. En tant que conseiller communautaire de Pau, je me suis opposé au PPP (partenariat public privé) pour la Bordeaux/Tours, comme mes camarades bordelais. Pour l’agglomération de Pau, ce financement était devenu le premier poste d’investissement, hors territoire et hors compétence ! Les cheminots disent qu’avec seulement 10% de la somme investie sur la ligne Bordeaux-Tours, il serait possible de rénover l’ensemble du réseau de la grande région tout en réouvrant de nombreuses lignes comme Agen-Villeneuve sur Lot, Mont de Marsan-Tarbes ou encore Riscle-Tarbes. Voilà ce que doit être une politique d’aménagement du territoire.» «En fin d’échange, les syndicalistes m’alertent sur un sujet brûlant : la possible création d’un Opérateur Ferroviaire de Proximité (OFP) privé sur le port de Bayonne. A l’instar de ce qui se fait déjà sur le port de la
Rochelle, la mise en place effective de cet OFP serait prévue pour septembre 2015. La région est prête à investir une somme avoisinant les 200 millions d’euros. Les syndicalistes sont très inquiets car derrière la création de cet opérateur privé se cache une saignée en terme d’emplois, dont pas moins de 50 sur la gare de Bayonne, directement menacés par cette ouverture à la concurrence.» Le 2 septembre, Olivier Dartigolles était en déjeuner de travail avec des syndicalistes cheminots à Pau, et le 4 septembre avec ceux de la gare de Limoges. «Dans le cadre de notre démarche pour la défense et le développement du service public ferroviaire, nous aurons dès la rentrée un temps fort commun au 12 départements où nous irons à la rencontre des usagers.»
ET ÉCOLOGIQUE
APPEL RÉGIONALES 2015
FÊTE DE LA RURALITÉ
Agir pour les territoires ruraux La question des territoires ruraux sera au cœur de la campagne du Front de gauche pour les prochaines élections régionales. La politique gouvernementale, notamment avec l’austérité, la saignée dans la dépense publique, les baisses de dotations aux communes et la réforme territoriale, a pour conséquence directe une aggravation des difficultés pour les femmes et les hommes qui vivent dans ces territoires. «Quelle politique régionale pour revitaliser les territoires ruraux ? Avec mes amis Raymond Lagardère, Julien Ruiz et Sébastien Laborde, ce débat s’est engagé lors de la Fête de la ruralité à Saint-Symphorien. Pour que cette question ne soit pas la grande oubliée, dans les 12 départements de la future grande région, la rédaction d’engagements précis pour l’avenir des territoires ruraux est en cours. Et pour cela, nous disposons d’ores et déjà d’un formidable atout : les élus locaux qui connaissent parfaitement ce dont ces territoires souffrent, la nature des priorités en termes d’investissement et de réponses aux besoins des populations.
Depuis des années, on nous parle de « revitalisation » des territoires ruraux. Or, ce que nous constatons, c’est la fermeture des services publics, de bureaux de poste, de classes, de gares, de services hospitaliers, de commerces. Sans parler des énormes difficultés pour l’agriculture paysanne et familiale. Le 1er septembre, je serai avec mon ami Raymond Girardi, vice-président du Conseil départemental en Lot et Garonne, et des agriculteurs qui pratiquent la polyculture et la vente directe. L’après-midi, c’est le développement de la filière bois qui sera au coeur du débat avec des
syndicalistes. Le 3 septembre, je rends visite à des éleveurs de la Creuse et je fais une pause dégustation de produits locaux. Si la future grande région a un beau littoral, une «vitrine» alléchante qui attire la richesse, depuis la métropole bordelaise, il faut aussi regarder en direction de l’intérieur des terres. Pour travailler à un aménagement équilibré du territoire, pour refuser avec la plus grande fermeté les logiques de fractures et d’inégalités territoriales. Des territoires à développer avec celles et ceux qui les font vivre.»
Les élections régionales auront lieu au mois de décembre. Ces élections interviennent alors que la crise sociale, économique, démocratique, étouffe toutes les aspirations populaires à vivre mieux. L’austérité imposée aux collectivités, aux hommes et femmes de notre pays ne nous sortira pas de la crise, bien au contraire. Nous voulons faire émerger une alternative politique pour une majorité de progrès sociaux, écologiques, et démocratiques. De nouvelles régions ont été créées. La réforme territoriale veut inscrire les territoires dans la cadre de la concurrence libérale à l’échelle du pays et de l’Union Européenne. Dans cette concurrence qui brise tout, le risque est grand de voir s’accroître les inégalités sociales et territoriales. Nous voulons transformer les politiques régionales pour répondre aux besoins des gens, aux attentes populaires, aux grands enjeux sociaux et environnementaux de notre temps. De plus en plus d’hommes et de femmes se réfugient dans l’abstention, se détournent de la politique, tombent dans le piège du vote FN. Une fracture se creuse entre les aspirations profondes à plus de justice, d’égalité, à vivre mieux, à un renouveau démocratique, et les politiques menées au plan national et leurs conséquences sur les politiques locales. Nous voulons que les citoyens, leurs attentes et leurs aspirations, s’invitent massivement dans le débat.
CIRCUITS COURTS
L’exemple du bœuf de Chalosse Olivier voulait rencontrer un paysan qui pratique le circuit court de production et de distribution d’un produit de haute qualité. Avant d’arriver à Carcares-SainteCroix, village de 500 habitants à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Mont de Marsan, nous déjeunons en face des arènes de la capitale départementale, avec notre camarade Alain Baché, conseiller régional, qui nous accompagne sur ses terres landaises. A la ferme de Laurent Poutoire, nous avons le plaisir de voir arriver André Curculosse. Avec son frère Claude, ils ont suivi les traces lumineuses de leur père Jean et continuent d’écrire l’histoire populaire des Landes. Notre camarade Vincent Lesperon, maire de la commune voisine de Saint Yaguen, réélu avec près de 93 % des voix, paysan lui-même, organisateur d’aménagement rural, d’EARL, de CUMA, vice-président de la commission agriculture et forêt de la communauté de communes du pays tarusate, nous rejoint. Laurent Poutoire, membre du conseil municipal, nous décrit son exploitation de 70 hectares. Il produit environ 200 bêtes, vaches reproductrices, taureaux, bœufs. 50 bêtes grasses sont abattues par an, à Hagetmau et par Expalliance à Bazas et Momuy. Les animaux sont élevés pendant environ 3 ans, 3 ans et demi, puis ils sont engraissés dans les prés pendant 8 mois. Les carcasses (environ 650 kg pour un poids vif d’environ une tonne) mûrissent dans des chambres
Appel pour une région solidaire, citoyenne, écologique !
froides pendant un mois. Comme les carcasses produites par quelques autres éleveurs locaux, elles sont vendues à la seule centaine de bouchers de proximité qui peuvent adhérer à l’appellation « bœuf de Chalosse ». Selon la volonté des producteurs, aucune grande surface ne peut acheter ces carcasses. Ceci afin de préserver l’existence des petits bouchers de proximité qui débitent et vendent cette délicieuse viande persillée. Le prix est un peu plus cher que les produits d’appel vendus en grande surface, mais la viande est incomparablement meilleure. L’éleveur est tenu de respecter une démarche de qualité définie par le label. Les prix n’ont pas bougé depuis le début des années 90, alors que le coût de production, lui, a sérieusement augmenté d’environ 40 %. Au cours de la discussion, Olivier rappelle que les élus communistes ont préparé un projet de loi qu’ils souhaitent pouvoir déposer le plus rapidement possible, pour limiter les marges de la grande distribution, et pour les contrôler effectivement. UNE EXPÉRIENCE MUNICIPALE INSTRUCTIVE
Vincent Lesperon explique comment il organise les repas de la cantine de l’école de son village : « Depuis quelques années, nous avons la volonté politique de travailler en circuit court avec les producteurs locaux. Nous servons environ 50 repas par jour pendant l’année scolaire. Nous achetons le poulet à un
éleveur local qui produit sainement, la viande au boucher de Tartas qui s’approvisionne localement, dont celle de Laurent, les maraîchers locaux fournissent les légumes. Nous avons par exemple fait une expérience d’apprentissage du goût en préparant aux élèves des asperges fraîches. La provenance des produits est indiquée sur les menus qui sont affichés. S’ils le souhaitent, les parents peuvent rencontrer ces producteurs. Nous introduisons de plus en plus de produits issus de la culture biologique et nous incitons, avec succès, les producteurs à pratiquer l’agriculture raisonnée. La démarche engagée avec les 18 communes de la communauté de communes permettra bientôt d’étendre cette façon de procéder aux enfants des 17 000 habitants. En septembre, nous alois co-organiser avec le département une plateforme agrilocale dans ce territoire, avec le projet de l’étendre à tout le département. En terme de coût, ce n’est pas plus cher que si on passait par les centrales de distribution qui fournissent généralement les établissements scolaires. Il n’y a pas de déperdition de la nourriture préparée et les enfants apprennent à aimer la qualité. Le prix du repas est de 2,5 euros pour un élève et de 3,5 euros pour un adulte. Les deux fils de la famille Poutoire ont achevé ou poursuivent des études au lycée professionnel agricole, avec le projet de travailler dans la ferme, et la volonté de faire vivre leur territoire.
Nous appelons toutes les forces politiques de gauche et écologistes, toutes les femmes et hommes qui s’opposent à l’austérité et qui comme nous aspirent au changement, à travailler ensemble à une démarche nouvelle, la construction d’un pacte régional pour le progrès social, écologique, et démocratique. Nous voulons faire vivre cette démarche dans chaque quartier, chaque village, chaque commune, jusqu’à la future assemblée régionale. Pour cela nous ouvrirons des lieux de débats pour que vivent et s’expriment les attentes populaires pour la justice sociale, l’égalité, les services publics, pour un nouveau mode de développement. Nous pensons qu’il faut partir des besoins de la vie quotidienne, car derrière ces questions sont posés à chaque fois de vrais débats politiques : Pour les transports, l’accès à une formation, l’accès aux soins, aux services publics, l’accès à la culture aux sports et aux loisirs… Pour l’emploi, pour un développement industriel et agricole utile aux populations et relevant les défis environnementaux du réchauffement climatique, de la lutte contre la pollution atmosphérique et le respect des espaces naturels… Pour le développement solidaire des territoires et des politiques qui luttent contre les inégalités sociales et territoriales… Nous voulons que les richesses produites servent l’intérêt général et non les seuls intérêts de la finance et du grand patronat. L’argent doit être utilisé autrement, en rupture avec les politiques d’austérité. Pour cela, toutes les forces politiques qui travaillent à une alternative politique doivent se rassembler pour permettre l’irruption des citoyens dans le paysage politique, et une mise en mouvement populaire pour le progrès social et démocratique.
Ensemble, oeuvrons à cet espoir ! Gagnons une région solidaire, citoyenne et écologique.
Je signer l’appel :
http://gironde.pcf.fr/72788 Les Nouvelles 4 septembre 2015 • 5
CLIMAT
INTERNATIONAL
ATTAC
RÉFUGIÉS EUROPÉENS
Une lutte collective
Un devoir d’humanité
L’organisation altermondialiste n’attend pas grand chose en termes de résultats concrets de la Conférence internationale sur le climat qui va se tenir en décembre à Paris sinon que «l’événement a le mérite de cristalliser et d’offrir une tribune aux luttes planétaires et aux mobilisations pour inverser la tendance du réchauffement climatique». «Que la crise climatique soit liée à l’activité humaine ne fait plus de doute. Mais tous les humains ne sont pas responsables de la situation. L’écrasante majorité des femmes et des hommes subissent cruellement et dans leur chair les effets d’un système financier mondialisé responsable des émissions de gaz à effet de serre (GES) et de l’exploitation à outrance des ressources naturelles. Les solutions pour arrêter la course aux profits ne se trouvent pas dans le capitalisme vert qui, ne nous leurrons pas, va s’offrir une belle vitrine avec la COP21. Car le système est en effet
suffisamment cynique et fort pour trouver dans la crise climatique de nouvelles sources d’enrichissement et de renouvellement. La voie de l’avenir, certes complexe mais certainement la plus sûre, est dans la capacité des citoyens à s’emparer de cet enjeu pour réclamer d’autres choix et un autre système. C’est à dire une autre politique, radicalement en rupture avec le libéralisme. Exiger d’autres choix réclame la naissance d’une mobilisation collective. A ce titre, les progressistes ont une responsabilité importante et historique pour fédérer et impulser un mouvement de fond capable de renouer avec les luttes émancipatrices qui ont permis les conquêtes sociales. Car la bataille pour le climat est bel et bien une bataille pour la transformation sociale et pour une société juste et solidaire. La prise de conscience de cet enjeu est fondamentale.» La Marseillaise, 29/08/15
CONFÉRENCE CLIMAT 2015
Agir pour le succès de la COP 21 Le MNLE1 et le PCF se sont rencontrés en juillet pour échanger sur la préparation de la COP 21 Paris Climat 2015. Ils ont constaté que les conditions ne sont pas remplies, pour permettre un accord juridiquement contraignant de haut niveau. Elle peut certes déboucher sur une nouvelle déclaration solennelle des États et sur des promesses de coopération. L’expérience montre malheureusement que les actions ne sont pas à la hauteur des enjeux, ni des promesses comme celle de Copenhague de doter le Fond Vert de 100 milliards de dollars par an d’ici 2020. Le PCF et le MNLE s’engagent pour obtenir un maximum d’engagements. La préservation du climat, de la nature et de l’humanité ne sera possible que si le modèle socio-économique change profondément. Le climat, l’eau, l’électricité mais aussi la biodiversité sont des biens communs. L’inégalité d’accès aux ressources est intimement liée aux inégalités sociales.
Or il est clair que la COP 21 ne prend pas en compte la dimension sociale des transformations nécessaires et privilégie l’aspect technologique des productions énergétiques et le verdissement de la globalisation économique. Il n’y a pas de solutions durables sans sortir du capitalisme pour répondre aux besoins essentiels de toutes les femmes et de tous les hommes, dans le respect de la nature et du travail, de façon sobre et efficace. Un développement durable, partagé et souhaité, ne peut se construire que sur des bases politiques claires d’égalité, de fraternité, de liberté et surtout de solidarité à l’échelle de la planète. Ce n’est pas le chemin qui est suivi. Il est donc important que ces alternatives soient largement portées et puissent influer sur le déroulement de la COP 21 et de ses suites. Le MNLE et le PCF s’efforceront d’élargir ce mouvement. 1- Mouvement National de Lutte pour l’Environnement
PÉTITION
Campagne internationale et citoyenne pour sauver la planète et l’humanité Signer la pétition sur :
http://gironde.pcf.fr/71355 6 • Les Nouvelles 4 septembre 2015
La situation des réfugiés est la plus grave depuis la seconde guerre mondiale qui avait provoqué en Europe même le déplacement de 10 millions de réfugiés. Aujourd’hui, devant la tragédie qui touche des millions de femmes et d’hommes dont les pays sont ravagés par la guerre et les violences, l’Union Européenne doit engager un plan exceptionnel d’accueil et faire respecter les engagements de la Convention de Genève sur les réfugiés. Non, la réunion du 24 août entre la chancelière allemande et le président français n’avait pas pour objectif de formuler des solutions d’accueil aux dizaines de milliers de réfugiés qui tentent de trouver la vie sauve en Europe. Le but d’Angela Merkel était bassement tacticien : envoyer un signal de rejet, d’exclusion, à la veille du 2e Sommet des Balkans qui s’ouvrait le 27 août à Vienne. Mme Merkel cherche à imposer son exigence de voir l’UE établir une liste de pays dits « sûrs » comme fondement d’un système unifié du droit d’asile. Avec François Hollande, elle vise en premier lieu les ressortissants des pays des Balkans* qui constituent 43 % des demandeurs d’asile en Allemagne et qu’elle souhaite pouvoir
exclure d’emblée des procédures d’asile pour accélérer leur expulsion. Mme Merkel et François Hollande exploitent la tragédie que vivent les réfugiés et demandeurs d’asile syriens, irakiens et érythréens, en pratiquant à la fois l’amalgame entre réfugiés et immigrés et, dans le même mouvement, en renforçant la stigmatisation des immigrés. Les deux dirigeants européens répondent par de froids calculs quant il s’agirait d’apporter une aide d’urgence et de concevoir une politique pérenne. Ils surfent dangereusement sur la vague populiste qui, elle, menace réellement l’Allemagne, la France et l’Europe. Une fois encore, le président Hollande se révèle plus sensible aux discours sécuritaires qui flirtent de plus en plus avec le racisme et la xénophobie qu’à la détresse de femmes et d’hommes tentant d’échapper à des guerres et des violences dont la France, l’Allemagne ou l’UE ne sont pas complètement étrangères. UN MONDE EN COMMUN APPELLE UN DEVOIR D’HUMANITÉ
La protection des personnes est l’obligation première des États. C’est à un plan exceptionnel d’accueil que l’UE
et ses pays membres doivent s’atteler. Il est urgent d’établir des voies légales et sécurisées d’arrivée en Europe pour les réfugiés. Les propositions d’aide européenne pour la création ou l’amélioration de centres d’accueil pour l’Italie, la Grèce ou l’Autriche, identifiées comme « hotspots » ou pays d’entrée sont un minimum vital pour les réfugiés et ces pays. Les pays de premier accueil ne peuvent à eux seuls faire face à la situation, il faut donc abroger les directives de Dublin qui contraignent les réfugiés à demeurer dans les pires conditions sur leur lieu d’arrivée et dégager les financements et moyens nécessaires à l’accueil des demandeurs d’asile. L’Union européenne doit prendre des mesures afin que la Hongrie, État membre, démantèle le mur de la honte qu’elle a érigé. Les pays membres de l’UE et l’UE elle-même doivent résolument s’engager en faveur de processus politiques de résolutions des conflits, de véritables politiques de paix et de développement en prenant des engagements ambitieux à l’occasion de la conférence internationale sur l’aide européenne au développement, qui se tiendra les 20 et 21 octobre 2015 au Luxembourg.
FÊTE DE L’HUMANITÉ
Solidarité avec tous les réfugiés Les débats sur la fête s’ouvriront dès le vendredi par une soirée de solidarité avec les migrants, pour faire tomber les idées reçues, pour ouvrir des alternatives à l’Europe forteresse, construire une autre Europe d’accueil. La parole sera donnée d’abord aux premiers intéressés, à ceux qui risquent leur vie. Il n’y a pas de crise migratoire, mais une «crise humanitaire», bien réelle, dont parlera le collectif «Des ponts pas des murs». « Il faut sortir de la compassion, se demander de quoi l’on parle, explique Marie-Christine Vergiat, députée européenne du groupe GUE/GVN. Réfugiés, immigrés économiques, terrorisme… on met tout dans le même sac. Il s’agit
d’abord de demandeurs d’asile, fuyant des zones de guerre, en Syrie, Érythrée ou Somalie, et qui sont protégés par un statut particulier, le droit international et la convention de Genève. » L’image d’invasion et de migrants affluant en masse aux frontières de l’Europe, sous l’effet loupe des grands médias, s’estompe quand on replace les faits dans leur contexte. La parlementaire rappelle que : « Le phénomène de migration concerne environ 3 % de la population mondiale et le Liban a reçu 1,2 million de réfugiés quand Bruxelles a mis des mois à se mettre d’accord pour en accueillir 40 000. »
Les 71 migrants découverts morts dans un camion au bord de l’autoroute Budapest-Vienne sont d’abord le fait des politiques de l’Union européenne, qui s’obstine à construire une Europe forteresse. La Fête de l’Huma sera aussi l’occasion d’esquisser une autre politique d’accueil, alors qu’un énième sommet européen sur le sujet est annoncé. « Sur le terrain, les initiatives de solidarité se multiplient, il faut les valoriser » insiste Marie-Christine Vergiat, citant les mobilisations à Paris, aux abords de la jungle de Calais ou à la frontière franco-italienne. Elles portent en elles les alternatives, les autres chemins possibles.
PCF SAINT SYMPHORIEN
BLAYAIS
L’airial réinvente la ruralité
Journée fraternelle
Après une semaine politique médiatique calamiteuse de la part du gouvernement, j’étais comme chaque année, ou presque, chez Raymond Lagardère à St Symphorien pour la fête de la ruralité le 29 août. Nous étions plus de 200 à vivre ensemble ce moment trop rare de fraternité, d’échange politique, de réflexion collective, de divertissement. Cette fête qui a 45 ans régénère, renouvelle, enrichit, elle est d’une grande modernité. Bien plus grande que le spectacle affligeant et les propos d’un ministre de l’Economie qui poursuit deux objectifs en permanence : donner des gages au Medef, donner des leçons au peuple. Bien plus grande que les gesticulations politiciennes de François de Rugy et Jean-Vincent Placé pour tenter d’exister. Imaginez un airial baigné par le soleil où des femmes et des hommes installent, font cuire, dressent, préparent un banquet. Et puis à l’entrée une petite librairie, j’y ai enfin acheté le livre de Gérard le Puill « l’écologie peut encore sauver l’économie ». Je compte m’y plonger cette semaine. Au moment du débat à 11h, nous sommes 80, avec Olivier Dartigolles, Alain Baché et Julien Ruiz, à parler politique, de cette rentrée, de la Grèce, des régionales. Pas d’agressivité, pas de hurlements, pas d’invectives ni de phrases préformatées, on est dans le vrai : des questions, de la confron-
tation aussi. Deux exigences fortes émergent, celle des contenus d’une autre politique et celle du rassemblement : on ne peut en rester au combat défensif, notamment quand il s’agit du développement du monde rural. Au contraire, il est possible de développer des politiques d’une grande modernité relevant les défis sociaux et environnementaux d’aujourd’hui. Sur le développement des circuits courts, d’activités économiques, de services publics, il est possible de répondre aux besoins, aux aspirations des gens. La question des bus Macron vient. Tout est dit, voilà un ministre qui vient d’inventer la ligne de bus, quelle modernité ! Une femme résume ce que tout le monde sent dans ce début de campagne : «Il ne suffira pas de dénoncer cette politique !» Appelons les choses par leur nom : mettre les pauvres dans des bus est une solution d’un autre âge, mais c’est une réponse à un besoin. Un besoin contraint par l’austérité, une réponse régie par le dogme de la libéralisation et de la concurrence. Elle tourne le dos aux défis locaux et planétaires. Il faut le dénoncer mais surtout, à nous de démontrer qu’on pourrait et qu’il faut faire mieux ! Nous devons passer à l’offensive avec des contenus et des propositions modernes et ambitieuses. Puis Raymond est intervenu, sur une question décisive, celle du rassemblement. Qui, et comment rassembler ?
Qui ? 80% des électeurs de gauche jugent que le gouvernement mène une politique de droite, 50 à 60% des gens s’abstiendront ou n’iront pas voter en décembre. Des millions d’hommes et de femmes tournent le dos à la politique, c’est à eux qu’il faut s’adresser. Comment ? Il faut rendre possible une nouvelle espérance collective et pour cela ne fixer aucune limite aux contours du rassemblement. On ne gagne pas en élevant des murs et des barbelés autour de nous. Il faut le dire et le répéter, nous sommes disponibles pour construire ce rassemblement, et nous tendons la main à toutes celles et ceux qui veulent le construire avec nous, y compris des socialistes qui constatent l’échec de ce gouvernement, la disparition de toute référence progressiste au discours de ces ministres, aux écologistes qui veulent sortir du carcan de l’austérité. Le repas fraternel qui a suivi le débat a accueilli plus de 200 personnes, et à 17h30 nous étions encore plus d’une centaine à vouloir, ensemble, prolonger ce moment, en chanson bien sûr. 3 participants ont adhéré au PCF. Cette période anxiogène au possible appelle la mise en oeuvre concrète de nouvelles solidarités, mais aussi de moments, d’espaces de rencontre et de fraternité comme Raymond Lagardère et les camarades de St Symphorien savent les faire.
Dimanche 30 août, 45 militants de la section PCF et du Cercle des Amis du Front de Gauche se sont retrouvés, au bord du Lac des Vergnes à Laruscade pour leur désormais traditionnel repas fraternel. 5 Huma Dimanche ont été diffusées. Après avoir évoqué la dégradation des conditions de vie des citoyens, le manque de perspectives pour la jeunesse, ils se sont inquiété sur la remise en cause de la démocratie et de l’indépendance des peuples dans l’Europe actuelle dominée par le capital financier.
LA FÊTE DE L’HUMANITÉ
À vivre… et à lire… 80 ans de solidarité. L’écrivain Valère Staraselski s’est plongé dans la longue histoire d’une fête née en 1930 pour défendre le journal de Jaurès. Au fil des pages de son livre*, abondamment illustré, on remonte le temps de fête en fête, jusqu’aux premiers mois de 2015… Au long des pages, il y a les Fêtes que l’on n’a pas connues, celles que l’on a vécues. Il y a l’humoriste Fernand Raynaud, simple visiteur se promenant dans la fête, qui, en 1956, reconnu, dut signer des autographes sur des mouchoirs, des vignettes ou des albums de Pif. Il y a aussi la Fête de 2001, quatre jours « après les attentats contre les tours du World Trade Center, à New York, placée sous le signe de la fraternité face au désordre du monde ». Et puis celle de 1973, qui salue la libération d’Angela Davis… Petites et grandes histoires se croisent, les expos s’affichent, les concerts s’enchaînent, témoignant de l’ouverture qui anime le lieu, qu’il soit à Bezons, à Montreuil, sur la pelouse de Reuilly, dans le bois de Vincennes à Paris, ou au parc de La Courneuve où la Fête a pu prendre ses aises. * La Fête de l’Humanité, préface Patrick Le Hyaric, Éd. Le Cherche-Midi, 216 pages illustrées, 23 euros.
Sébastien Laborde
COUTRAS-GUÎTRES
Méchoui de l’Humanité
Samedi 22 août, «au Pin» à Saint Christophe de Double, l’association des lectrices et des lecteurs de l’Humanité des cantons de Coutras et Guîtres, organisait un méchoui qui a rassemblé 70 personnes, membres de l’association mais aussi amis, lecteurs ou non. La section du PCF de Coutras-
Guîtres avait répondu à l’invitation du président de l’association qui rappelait son rôle : faire connaître et vivre le journal l’Humanité. Eliane a démontré la nécessité de ce journal pour que la vérité soit à la portée de tous. C’est le seul quotidien qui défend les travailleurs et les soutient dans
leurs luttes, qui dénonce toutes les injustices et les profits, qui montre aussi le danger des politiques européennes qui détruisent les peuples, soutiennent la finance, qui livrent à la mer chaque jour des milliers de migrants… Bilan de cette initiative positive : 6 adhésions à l’association, 4 abonnement à l’Humanité Dimanche, 6 vignettes pour la Fête de l’Humanité vendues, 215€ de dons. Un grand merci à tous les bénévoles qui ont œuvré pour la réussite de cette très belle journée, ensoleillée et conviviale, qui s’est clôturée par une bourriche. Liliane Guillard, secrétaire Les Nouvelles 4 septembre 2015 • 7
CULTURE & SOLIDARITÉ
NOUVELLES IDÉES REÇUES
AL QARARA
Humanité… Humanitaire… et Palestine…?
L’action de l’association «Solidarité Al Qarara» est-elle une association à but humanitaire ? questionne son président Michel Hilaire, et il répond : «Pas un seul de ses adhérents et de ses soutiens n’en a douté jusqu’à ce jour. Pourtant, en réponse à une reconnaissance d’utilité publique, la Direction Générale des Finances Publiques dans un long courrier oppose une fin de non-recevoir : l’aide fournie par l’association aux habitants d’Al Qarara (bande de Gaza) « ne peut être assimilée à une aide humanitaire… ». Synthèse du courrier des services fiscaux * : «Selon le service des impôts, l’action menée par notre association pour combattre les traumatismes de guerre chez les enfants palestiniens de Gaza n’est pas considérée d’uti-
CHRONIQUE
lité publique car le type d’activité mené ne présente pas un caractère humanitaire. Cette aide est définie par le code général des impôts (articles 200 et 238 bis du Code Général des impôts) qui postule que « l’état de détresse et de misère implique que les actions humanitaires s’entendent comme des activités d’aides médicales, alimentaires, d’hébergement ou d’alphabétisation ». Donc, l’action de soutien psychologique que nous menons ne présenterait pas un caractère humanitaire même si elle implique l’aide au logement familial et/ou l’équipement pour les enfants d’Al Qarara (victimes « du blocus électrique ») de lampes solaires afin de leur permettre de faire leur devoirs le soir. C’est étonnant ! Deuxième argument fort : l’association ne mènerait pas d’action propre sur le terrain mais procèderait simplement à une collecte de fond au profit d’une association palestinienne. Cette argumentation méconnaît la réalité palestinienne de
« territoires occupés » et de « blocus » pourtant reconnu (et condamné) par la communauté internationale. Mais comment pourrait-on faire autrement que de travailler avec une association sur place dans un pays soumis à un insupportable blocus illégal ? Comment par exemple pénétrer physiquement dans Gaza encerclé, empêchant d’ouvrir un compte en banque au nom d’une association française ? C’est le sens du recours engagé auprès des services fiscaux qu’il m’a semblé utile de rendre public* puisqu’il s’agit d’une reconnaissance publique et d’argent public. Notre recours est accompagné d’un courrier *de « l’Association pour le développement humain », signé de son président Ibrahim Kashan, qui explique et explicite la réalité palestinienne et le sens de la coopération des deux associations, française et palestinienne.» Ainsi aujourd’hui, un projet de construction d’un centre social est en cours avec l’aide de l’association «Solidarité Al Qarara» qui a obtenu une subvention du ministère français des Affaires étrangères.
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LES NOUVELLES CHAQUE JEUDI MATIN, DE 8 ET 10 HEURES, UNE ÉQUIPE DE BÉNÉVOLES PLIE LES NOUVELLES DANS LA BONNE HUMEUR. N’HÉSITEZ PAS À LES REJOINDRE : 15, RUE FURTADO À BORDEAUX.
CENON
15e édition de « Planète » Samedi 5 septembre, de 12h à minuit, au parc Palmer
Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr http://nbso.fr/ Les nouvelles de bordeaux @nvlbx Commission paritaire de presse : 0113 C 85932
8 • Les Nouvelles 4 septembre 2015
Organisée par le Collectif pour l’Égalité des Droits, O2 Radio et l’ASTI*, l’initiative populaire, solidaire et interculturelle «Planète» poursuit son parcours sur les communes de la rive droite. Concerts avec Lua Cheia, Mussa Molo, Big band Franck Dijeau, Compagnie Jolie Môme, So Calypso ; danse avec Aktuel Feeling ; théâtre Alizé : des ateliers : photo, calligraphies, danses, sculptures , musiques ; Cap sciences ; des débats, des documentaires, ainsi qu’un village associatif où sera présente l’association Palestine 33. * En partenariat avec la Mairie de Cenon, le Grand Projet des Villes (Bassens, Cenon, Floirac, Lormont), le Département de la Gironde, la Région Aquitaine, l’Agence Nationale de la Cohésion Sociale et de l’Égalité, l’Institut Départemental de Développement et d’Action Culturelle et Musiques de Nuit.
par Gérard Loustalet Sens « Experts » en tout genre
À les en croire, les libéraux ne font pas de politique… Ils acceptent seulement de dispenser aux foules ignorantes des rudiments de leur immense savoir économique en s’affligeant en permanence de n’être pas compris. Il en faut de la « pédagogie » pour inculquer dans le peuple l’idée que nos malheurs ne viendraient que de la mise en cause par de pâles ignorants et d’infâmes agitateurs des « lois naturelles » de l’économie. Des « lois naturelles » qui correspondent tout à fait par hasard -et parce que la nature fait bien les choses- aux intérêts des plus nantis… Des « lois naturelles » où le risible côtoie le pire. Risible comme cette invraisemblable « main invisible » censée réguler miraculeusement les échanges pour le bien de tous. Une simple et puérile croyance relevant d’une mentalité prélogique! Le pire comme cette « loi de nature » que John Locke, le père du libéralisme, invoquait, au XVIIIe siècle pour justifier l’esclavage absolu et perpétuel ! Car on peut être libéral et esclavagiste comme le montre Domenico Losurdo (Contre-histoire du libéralisme, La Découverte, 2013). C’est désespéranr, 300 ans plus tard, de nos jours, les libéraux sont encore en train de ramer pour nous convaincre, cette fois, que la Sécurité sociale, la retraite à 60 ans, la limitation de la durée hebdomadaire du travail, le repos du dimanche, le code du travail, sont des privilèges insupportables dont il faut se débarrasser pour faire progresser la société… Faire des « réformes », comme ils disent. C’est ainsi : tout ce qui s’éloigne du catéchisme libéral ne peut être que « vision archaïque » et « méconnaissance profonde de l’entreprise » ; « vision archaïque, naïve et parfois (horreur !) marxiste de l’économie », dit Gattaz, « dogmes dépassés », ajoute Macron ; l’un se lamente du « mépris français pour l’économie », un autre désespère des « Français (qui) sont nuls en économie ». Et ils sont nombreux les mercenaires de la cause : économistes à gages, présumés journalistes, prétendus politologues, politiciens cumulards… Tous authentiques militants libéraux sous couvert d’expertise… Connaissez-vous M. Dominique Reynié ? Il sévit depuis des années dans les médias comme expert politologue… On disait son think tank, FONDAPOL, proche de l’UMP… M. Reynié vient de jeter le masque : il sera tête de liste sarkozyste dans la région PACA ! On imagine rétrospectivement quelles pouvaient être l’objectivité et la rigueur scientifique du personnage ; on se rappellera qu’il s’était fait une spécialité de l’amalgame entre Front national et Front de gauche grossièrement confondus sous le concept passe-partout de populisme. Autre exemple, il arrive que les idées préconçues se révèlent sans qu’on s’y attende. Dans un éditorial du 7 août, M. Bruno Dive, de Sud- Ouest, prétend que le Conseil constitutionnel aurait rejeté dans la loi Macron le « déplafonnement des indemnités de licenciement devant les prudhommes ». Il invente même une « arrière-pensée » du gouvernement qui aurait ainsi voulu, avec le déplafonnement, « donner des gages » aux frondeurs du PS. Or, c’est exactement du contraire qu’il s’agit : le Conseil constitutionnel a censuré, ainsi que SO l’indique d’ailleurs en page 2, la « tentative d’encadrement des indemnités perçues par les salariés devant les conseils de prudhommes ». SO précise même : « l’intention (du gouvernement) était claire : restaurer la confiance des patrons ». C’est l’inverse que M. Dive affirme avec beaucoup d’aplomb. On attend toujours la rectification d’un aussi évident contre-sens. Signalons enfin, dans Sud-Ouest du 26 août une interview de l’imparable Elie Cohen, le type même de l’économiste à gages, qui nous informe que « la socialdémocratie contemporaine a réalisé son programme: l’économie sociale de marché est partout en vigueur en Europe». Et, apparemment, il trouve ça très bien. Du moment que l’on ne touche pas au capital, il est content… Les peuples un peu moins, mais c’est qu’ils ne comprennent rien à l’économie ! Ils ne savent même pas que c’est pour leur bien qu’ils doivent vivre de plus en plus mal… Mais M. E. Cohen sera toujours là pour leur raconter des sornettes. On dirait que c’est pour lui qu’a été inventée la définition selon laquelle « un économiste est un expert qui vous dira demain pourquoi ce qu’il avait prévu hier ne s’est pas passé aujourd’hui ».