Jeudi 1 octobre 2015 - N° 2118 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro
R E L Ô S R E T ID ES N A O U S C E Q L BLI PU
E I M O ÉCON E L A N O I G É R
DÉMOCRATIE !
RÉLOCAL ISER L’EMPLOI
MANIFESTATION POUR LE PROGRÈS SOCIAL ET LA JEUNESSE
JEUDI 8 OCTOBRE RASSEMBLEMENT À 11H PLACE DE LA RÉPUBLIQUE À BORDEAUX nbso.f
Les nouvelles de bordeaux
@nvlbx
EN LUTTE
ACTUALITÉ
VENTE SOLIDAIRE
CARNET DE CAMPAGNE
Du producteur au consommateur
Vivre et travailler à Bacalan
Samedi 10 octobre Le matin à Bègles, Mérignac, Bordeaux-Belcier. L’après-midi à Bordeaux, place de la Victoire « Avec des prix moyens de fruits & légumes de plus en plus élevés, la recommandation « 5 fruits & légumes par jour » est inaccessible pour un très grand nombre de familles. 43 % des Français n’en mangent pas suffisamment. Sans parler du «bio», 70 % plus cher que les produits «conventionnels» ! Malgré des prix moyens de fruits & légumes de plus en plus élevés, les producteurs n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Leurs revenus ont baissé de 25 % ces deux dernières années. Les marges excessives de la grande distribution, de 30 à 50 % sur les produits frais, en sont la principale cause. Les grandes enseignes réalisent des marges de 30 à 50 % sur les produits frais : des cerises vendues 6 € le kilo rapportent seulement 0,90 € au paysan. Les parlementaires du PCF/FDG ont déposé une proposition de Loi permettant l’encadrement des marges de la grande distribution. Un coefficient pourrait être appliqué dès maintenant à tous les produits de base, garantie d’un juste prix aux consommateurs et paysans. Face au défi alimentaire, la production agricole doit être soutenue par de nouvelles politiques publiques. L’indépendance alimentaire doit être garantie. La relocalisation des productions doit privilégier la satisfaction des besoins humains. Des paysans justement rémunérés sont la condition d’installation de jeunes. Cette exigence vaut pour les salariés de l’agroalimentaire. Cela passe par des prix rémunérateurs garantis, la planification de la production et la régulation des marchés, la production et la répartition des terres agricoles, le soutien public aux exploitations et aux filières les plus fragiles. La redistribution de la valeur ajoutée au bénéfice des producteurs est essentielle. Face à la culpabilisation d’un secteur empêtré dans le productivisme, nous proposons d’en sortir par le haut : promotion de bonnes pratiques agronomiques aptes à maintenir durablement les rendements ; diversification des productions ; amélioration de la complémentarité entre cultures et élevages. La recherche agronomique doit être dédiée à la conquête de ce nouveau développement. Les paysans sont des acteurs économiques et sociaux majeurs des espaces ruraux européens. Le rôle qui est le leur dans l’aménagement des territoires doit être reconnu, soutenu et encouragé par une politique de maintien des services publics. Ces enjeux alimentaires interpellent nos civilisations. Ils appellent un nouveau mode de développement. Le PCF invite le monde agricole, salarié, citoyen, à construire des majorités d’idées et de projets sans attendre. L’occasion nous est donnée lors des élections régionales, d’encourager l’agriculture paysanne et la transition écologique en relocalisant notre alimentation. »
ROBERT PICQUÉ
Lundi 21 septembre, une quarantaine de personnes se sont rassemblées devant l’hôpital Robert Picqué pour réclamer une offre de soin publique à la hauteur des besoins du sud de l’agglomération bordelaise. La signature de la pétition se poursuit.
2 • Les Nouvelles 1 octobre 2015
Olivier Dartigolles, chef de file des communistes pour les prochaines élections régionales était en visite dans le quartier Bacalan, à Bordeaux. L’occasion de faire connaître les propositions économiques du Front de gauche pour la région, et de les enrichir. Le passage au bar cave de Bacalan n’aura pas été qu’une parenthèse dans l’emploi du temps d’Olivier Dartigolles. De retour sur des terres qu’il avait connues lorsqu’il était étudiant à Bordeaux 3, il a pu mesurer de visu les bouleversements que connaît ce quartier du nord de Bordeaux. Il a aussi rencontré la chaleur communicative des responsables de diverses associations locales et des militants communistes. Autant dire qu’entre huîtres et charcuterie, vin blanc et vin rouge, le chef de file des communistes a goûté avec gourmandise le récit des combats, des espoirs et des craintes d’un quartier populaire en pleine transformation. « Tout l’enjeu réside dans l’appropriation par les nouveaux habitants des lieux historiques du quartier », explique Vincent Maurin, chef de file des communistes en Gironde qui vit et travaille dans ce quartier. Un rapide détour aux Bassins à flot permet de rencontrer les syndicalistes du Port, de la SAFT, de l’Union locale CGT, pour mieux prendre la mesure des chantiers en cours. Les constructions immobilières majoritairement défiscalisées enserrent les radoubs(1) au point qu’on peut se demander si cette stratégie d’encerclement n’est pas destinée à rendre difficile la coexistence habitat/activité de réparation navale… C’est ce qu’ont bien senti et exprimé, Cyril Mauran et Alexandre Guillot, responsables CGT du port (ex PAB avant sa privatisation en 2008) qui accompagnaient la délégation dans sa visite. Ils rappellent que le port, c’est 400 emplois sans les dockers, 1 500 emplois indirects et que des milliers de tonnes supplémentaires et des 30 000 emplois
promis, ils n’ont rien vu venir.
régionale en fonction des besoins. »
Le monde du travail doit pouvoir décider
Relocaliser au cœur des villes
Remerciant les organisateurs de la rencontre, Olivier Dartigolles a souligné avec force à quel point cette grande région était riche de « pépites et de solutions nouvelles à portée de main ». « Comme c’est le cas ici, à Bacalan, les syndicats sont souvent porteurs de ces solutions. Faut-il encore les entendre. Les salariés ont des savoirs faire, ils sont l’expertise, encore faut-il la reconnaître. Cela pose la nécessité de la démocratisation de la politique régionale. Il faut sortir de l’hémicycle ! » La question des aides publiques « Pour les aides publiques aux entreprises, nous proposons aussi que les travailleurs, par l’intermédiaire de leurs organisations syndicales, puissent exercer un droit de contrôle sur l’utilisation de ces aides dans les bassins d’emploi. Nous voulons construire une politique régionale à partir de votre expertise. Dans chaque bassin d’emploi, nous voulons réunir représentants des salariés, élus, représentants patronaux pour étudier la répartition de ces aides : qui en bénéficie, comment sont-elles utilisées ? De plus en plus les grandes régions vont devenir le guichet unique des aides aux entreprises. Il faut réorienter la politique
Pour le responsable du Front de gauche, « ce que nous venons de voir et d’entendre montre qu’il est possible de relocaliser des productions au cœur des villes. Dans ce quartier populaire, il y a une pépite industrielle avec des possibilités de développement fluvio-maritime. On peut montrer qu’il est possible de faire co-habiter l’habitat et l’activité économique, de relocaliser l’emploi. Il y a ici une situation unique, proche de l’océan qui peut être relié à la méditerranée par le fleuve et le canal. Cela cadre avec la transition énergétique que nous appelons de nos vœux. » Ces propos sont confirmés par Vincent Maurin qui mène ce combat depuis plusieurs années : « Le refit concerne 30 entrepreneurs pouvant générer 700 emplois. Le responsable des croisières fluviales voudrait faire passer le nombre de bateaux de 3 à 9 à condition que ceux-ci puissent être mis à l’abri et réhabilités dans les formes de radoub ». Une nouvelle épopée « Nous avons le fleuve, la Garonne, et le canal qui font le lien entre l’Atlantique et la Méditerranée. Il y a une vraie réflexion à avoir, comme dans les pays du Nord, sur la réhabilitation du fret fluvial en lien avec le fret ferroviaire pour répondre au
ACTUALITÉ défi écologique en faisant baisser, ainsi, le flot des camions. Cela représente de gros investissements mais du temps de Colbert, quand a été construit le canal, le PIB de la France était bien moindre qu’aujourd’hui ! » Il poursuit : « Il faut acheminer par voie d’eau à Astria (Bègles) les déchets que vous voyez stockés là-bas, plutôt que les transporter par camions ! » Ce que nous proposons, précise ENGAGEMENTS DU FRONT DE GAUCHE POUR DÉMOCRATISER L’INTERVENTION ÉCONOMIQUE RÉGIONALE Convoquer des Assises du développement pour réorienter l’intervention de la Région en faveur de l’emploi. Assurer la mobilisation de la recherche, de la formation en faveur de l’industrie régionale en s’appuyant sur les grandes filières régionales, les centres de recherche, l’université. Réunir une conférence bancaire régionale pour favoriser le financement de l’économie par les banques avec les acteurs concernés : représentants des chefs d’entreprises, syndicats de salariés, exécutifs des collectivités territoriales.
Vincent Maurin, c’est une nouvelle épopée, écrire ensemble un chapitre totalement neuf ! ». Autre exemple de développement économique possible, le secrétaire du syndicat CGT de la SAFT qui a fourni les batteries du Batcub (2) a indiqué qu’il était possible de développer cette technique sur d’autres bateaux, d’élargir la gamme de batteries à condition « de s’attacher à mettre en œuvre une politique Élaborer les bases de la planification écologique régionale afin d’engager sur nos territoires la transition écologique comme un objectif majeur pour notre région et notre pays. Aider les petites structures à faire cette transition. Développer la recherche pour valoriser les grandes filières régionales, les emplois et les formations nécessaires afin de faire de la Région un pôle d’excellence de la transition écologique. Agir pour la relocalisation des productions, le développement de l’économie circulaire, des circuits courts de production industrielle et agricole, et l’écoconception. Soutenir, à partir des compétences et des savoir-faire régionaux, des politiques d’innovation, particulièrement pour développer l’économie de la
Editorial industrielle cohérente et de se positionner sur des nouveaux produits ». Serge Gonzalez & Christelle Danglot (1) Ouvrage pour la mise en cale sèche des bateaux pour réparer la coque. (2) Bateaux qui font tous les jours la traversée entre les 2 rives de la Garonne et qui dépendent du réseau de transports en commun de la Métropole (ex.CUB) mer, les filières photovoltaïques et éoliennes, les techniques de transition énergétique, potentiellement créatrices de milliers d’emplois et porteuses d’un nouveau mode de croissance économique bénéfique pour l’ensemble des territoires de la région. Démocratiser l’intervention économique régionale avec la mise en place de comités de bassins d’emplois, pour décider de l’utilisation efficace de l’argent public en fonction des besoins des filières et des territoires. Ils associeront les représentants de salariés, les chefs d’entreprises et les élus locaux pour être au plus près de la réalité. Leur objectif numéro un restera la création d’emplois et la mise en formation de salariés. Ils auront un véritable pouvoir de contrôle sur ces aides, jusqu’au remboursement de celles-ci, si les entreprises ne respectent pas leurs engagements.
Démocratie, je crie ton nom Si la démocratie et le capitalisme sont d’un antagonisme historique, ces dernières années, ces derniers mois, nous en vivons son insupportable accélération au travers de mille exemples. Au niveau européen, nous avons vécu une tentative de coup d’état financier contre le peuple grec qui, loin de baisser les armes, vient de décider de relever ce défi démocratique en poursuivant la lutte avec A. Tsipras pour une Europe solidaire face au gang des marchés et leurs valets politiques. Ce mépris républicain vient de se vérifier au travers de la décision gouvernementale de passer outre l’avis défavorable de la commission d’enquête pour la nouvelle LGV Bordeaux-Toulouse. Au-delà de cette commission d’enquête, ce sont des milliers de citoyens, des centaines d’élus, des dizaines d’associations, en un mot tout le cœur vivant d’une région qui ont été méprisés. Quel gâchis économique et écologique face à ce travail citoyen et électif effectué et qui a abouti à un projet alternatif garantissant, à un quart d’heure près, la même vitesse de déplacement mais avec une dépense réduite de 6 milliards d’euros et un espace environnemental meurtri de moitié. Ainsi, combien de trains du quotidien, combien de constructions ferroviaires de proximité préservées et développées ? Quelques élus et financiers font preuve d’un entêtement absurde, emmenés par le Président de la Métropole bordelaise, Alain Juppé, et celui de la Région, Alain Rousset, dont la surdité coupable se développe dès qu’une alternative citoyenne s’oppose à leurs projets. L’exemple de l’autoroute Bordeaux-Pau résonne toujours à nos oreilles. Cette nouvelle Europe à l’écoute des peuples, ce foisonnement d’idées, d’exigences citoyennes envahissant les citadelles institutionnelles, sont des combats qui ne doivent pas aboutir à des impasses. Bien au contraire, ne rien lâcher, créer partout, sur toutes les questions, du rassemblement solidaire et constructif producteur d’intelligence collective, peut bousculer tous les obstacles, tous les murs apparemment infranchissables.
MANIFESTATION DU 8 OCTOBRE
Pour le progrès social et la jeunesse Jeudi 8 octobre rassemblement à 11h, place de la République à Bordeaux L’intersyndicale, CGT, FSU, Solidaires, UNEF et UNL appelle à une grande mobilisation des salariés, des retraités, des privés d’emplois et des jeunes lycéens et étudiants (« salariés de demain ») pour le progrès social. « Dans un contexte où les inégalités se creusent, où la précarité se développe, où la confiance en la possibilité de changer le cours des choses s’amenuise, où les forces réactionnaires progressent, les organisations syndicales CGT, FSU et Solidaires, avec les organisations de la jeunesse UNEF et UNL réaffirment leur volonté de contribuer au renforcement des mobilisations et à leurs convergences, pour en finir avec l’austérité dont les jeunes sont les premières victimes. »
LE GOUVERNEMENT LÂCHE SA JEUNESSE ET FAIT L’IMPASSE SUR L’AVENIR ! L’intersyndicale s’indigne qu’encore une fois les familles « les plus en difficulté sont sacrifiées sur l’autel de la rentabilité ». Elle dénonce les classes surchargées, le manque d’accompagnement des lycéens sur l’orientation : « mal informés mal préparés, mis en concurrence, ils se retrouvent livrés à eux même sans repères ni débouchés (…). Un même abandon que l’on retrouve dans le domaine de la santé et de l’accompagnement social : pénurie d’assistants sociaux, baisse des fonds sociaux, insuffisance des bourses, en particulier en lycées professionnels mal dotés ». « 65 000 étudiants en plus par rapport à l’an
dernier et cette augmentation n’a pas été suivie de moyens supplémentaires ni pour le budget de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, ni pour les bourses du CROUS » trop peu nombreuses et de niveau trop bas. Trop d’étudiants sont obligés de travailler. « Nous interpellons le gouvernement sur la gravité de la situation, et maintenant nous attendons des actes ! » L’intersyndicale travaille à la mobilisation autour d’une plateforme revendicative d’une quinzaine de points allant de l’augmentation des salaires à l’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans, en passant par l’égalité homme-femme, la défense du Code du travail ou encore l’augmentation du budget de l’Enseignement et de la Recherche…
Ainsi, certes à plus petite échelle, et encore, la Métropole et la Région viennent d’approuver l’intérêt de la ligne de ceinture ferroviaire et d’adopter une convention pour définir son périmètre. Et si nous mettions au cœur des élections régionales cette soif de plus de démocratie avec des candidates et candidats portant cet engagement construit avec tous les citoyens que nous pourrons rencontrer d’ici le 6 décembre ?
Max Guichard Membre du comité éxecutif du PCF 33 et du conseil national
Les Nouvelles 1 octobre 2015 • 3
CONSEIL DE BORDEAUX MÉTROPOLE CONSEIL DE BORDEAUX MÉTROPOLE
LORMONT
Logement social : + 1% en 10 ans
Besoin de mise en commun publique
Le conseil métropolitain a adopté un plan d’aide de réhabilitation de 1 million d’euros en faveur de la copropriété «La Boétie» à Lormont. Un plan largement subventionné par la ville, l’ANAH, Domofrance et la Métropole. Comme dans le cas de la cité Claveau sur la rive gauche, cette opération prouve surtout que le slogan « Tous propriétaires » ne résiste pas à l’épreuve de la crise… Lors de la visite des bassins à flot, Vincent Maurin montrait les constructions qui se multiplient, des opérations immobilères majoritairement défiscalisées.
Présenté en Conseil de Bordeauxmétropole le 25 septembre, le Plan Local de l’Habitat (PLH) a suscité plusieurs critiques du groupe communiste et apparenté, en particulier sur l’insuffisance d’offre sociale de logement. Odile Blein, conseillère municipale d’Ambarès-et-Lagrave et membre de la commission Urbanisme de Bordeaux-métropole, a salué le travail des services «auxquels on demande beaucoup pour améliorer l’action de Bordeaux-Métropole dans le domaine de l’habitat». Elle soulignait «les efforts conséquents de production de logement social», avec une augmentation du parc de 25% depuis 2001, mais «largement insuffisants au regard de la croissance de l’agglomération». En effet, avec l’apport nouveau de population, pourtant prévisible, «le pourcentage de logements sociaux n’aura réellement augmenté que de 1% en 10 ans». Qui plus est, cet effort est «assez mal réparti» puisque «les trois-quarts du parc social de l’agglomération restent concentrés dans un-tiers des communes». L’élue alertait aussi sur le fait que cet effort «ignore une partie de la population devenue prépondérante dans le centre de l’agglomération, la jeunesse, qu’elle soit étudiante ou salariée». Des jeunes qui « dans 9 cas sur 10, sont soumis aux règles 4 • Les Nouvelles 1 octobre 2015
du marché immobilier, ce qui ne manque pas d’aggraver les conditions d’étude et de vie». Ce bilan concorde par ailleurs avec les éléments déjà connus et qui tendent à montrer «l’exclusion dont les familles modestes sont victimes», contraintes de «s’éloigner d’un territoire métropolitain trop cher». «Ce phénomène provoque les fractures que l’on a déjà beaucoup décrites sur le plan social, environnemental et politique» ajoutait Odile Blein. En finir avec l’exclusion Pour le groupe communiste et apparenté, l’objectif doit être de «répondre aux besoins des habitants de la métropole qui, pour 70% d’entre eux ont des revenus qui les rendent éligibles au logement social». Pour cela «la production de 40% de logements sociaux dans les constructions nouvelles est un minimum», «les opérations 50 000 logements» devant être «exemplaires». En conséquence, «aller bien au-delà de la règle des 3 tiers qui s’y appliquent aujourd’hui» est une nécessité. Alors que le gouvernement ne donne pas de signe de changement de cap, l’élue s’associe aux acteurs du logement social réunis en congrès de l’USH à Montpellier la semaine dernière, lesquels «ont dit sur tous les tons le scandale que représente le désengagement de l’Etat en la
matière». Quant au délégué interministériel Thierry Repentin, en visite en Aquitaine cet été, «il a semblé se satisfaire de l’effort bordelais pour le logement social alors que, comme le répètent avec raison les élus de gauche au conseil municipal de Bordeaux, la part de logements sociaux y augmente bien trop faiblement au regard des besoins». Odile Blein a conclu sur la situation des réfugiés «que notre pays s’est enfin décidé à accueillir un peu plus décemment». Mais elle s’indignait «du sort fait aux presque 200 demandeurs d’asile sarahouis qui survivent toujours à l’ombre de la passerelle Eiffel», qui montre «la difficulté de l’agglomération à répondre à l’urgence», et «l’insuffisance de la timide solution proposée à Pessac». Evoquant les chiffres de ce bilan du PLH, «plus de 2000 migrants avaient composé le 115 en 2013» et «les demandes d’hébergement d’urgence avaient progressé de 71% entre 2012 et 2013, une sur deux restant sans réponse», l’élue a rappelé que cette situation a motivé l’appel lancé dès le mois de juin par la Ligue des Droits de l’Homme, l’ASTI, RESF et Médecins du Monde. Une intervention soutenue par les élus communistes et républicains qui demandent au président de Bordeaux-Métropole de prendre des mesures face à l’urgence.
Jean-Claude Feugas, élu à Lormont, a d’abord dit la satisfaction de son groupe, non sans souligner «le gâchis que représente la vente de ces logements sociaux», ajoutant : «Outre la perte de logements disponibles dans le parc public, on voit bien que le fait de devenir propriétaire ne fait pas disparaître les difficultés sociales.
Bien au contraire.» La copropriété à laquelle la métropole vient en aide n’a que 10 ans d’ancienneté. Et l’élu que durant ces 10 années «ses occupants n’ont jamais eu les moyens d’entretenir ce qui revenait auparavant aux charges mises en commun dans la gestion de Domofrance.» Il insistait sur cette question importante, « celle de la gestion du parc HLM et des offices qui les gèrent», évoquant à Bègles et à Blanquefort «le résultat d’une politique nationale qui vise à appauvrir ces offices et à les contraindre au regroupement, voire à la vente». «L’opération de La Boétie montre au contraire à quel point c’est de collectif et de mise en commun publique dont nous avons besoin.»
BLANQUEFORT
Mulliez rafle encore un office Jacques Padie, conseiller municipal de Blanquefort, s’est abstenu face à la décision de la municipalité de vendre l’Office public de l’habitat de la ville au groupe Vilogia. Comme à Bègles il y a quelques mois, c’est la logique du regroupement qui l’emporte. Quitte à perdre la maîtrise publique sur le logement social… «La société d’économie mixte de Blanquefort (la SEMI) se retrouve, c’est un fait, en difficulté financière et cela à cause de sa taille critique. C’est une difficulté que rencontrent beaucoup d’établissements similaires. J’aurais préféré qu’elle soit rachetée par un office public de l’habitat (OPH), afin de permettre à la collectivité d’en garder le contrôle pour l’avenir. Or, ces OPH n’ont pu faire d’offre plus avantageuse. Malheureusement, il s’agit d’un service public qui n’a pu être retenu et je le regrette. Depuis de trop nombreuses années, la volonté politique de l’Etat
de les maintenir en tant qu’acteurs majeurs du logement s’est délitée. Certes, nous nous félicitons du maintien sur place de l’équipe de la SEMI et l’honnêteté la plus élémentaire m’oblige à reconnaître que d’autres solutions préservant l’emploi et la pérennité du lieu de travail n’existait pas. Je m’abstiendrais donc face à ce choix de confier une grande partie de l’avenir immobilier de notre commune à ce que l’on appelle une entreprise sociale de l’habitat (ESH), l’entreprise Vilogia qui, certes, d’après ses statuts, est à but non lucratif mais est quand même une émanation du groupe Mulliez, c’est-à-dire Auchan. Certains me l’assurent, il s’git d’un capitalisme chrétien, voire social… Que ceux là me pardonnent mon doute quant à la confiance messianique à accorder pour les 20 ans qui viennent… Mais je ne demande qu’à me tromper. »
LOGEMENT POUR TOUS ANECR
Besoin de solidarité nationale Présents au congrès* de l’Union Sociale pour l’Habitat (USH) qui s’est tenu à Montpellier du 22 au 25 septembre, les élus communistes et républicains ont appelé à une vraie transition de la politique publique du logement. Pour eux, il n’était pas question de voter la motion proposée par l’USH, estimant qu’à l’image du congrès, elle passait à côté de la question de fond, à savoir « la nécessité d’une production massive de logements et des moyens d’ampleur à donner aux organismes HLM pour être l’outil majeur de cet effort de construction». Ils regrettaient l’absence totale d’espaces d’échanges, lors de ce congrès, au sujet de la position gouvernementale sur l’aide à la pierre**, expliquant qu’ils n’étaient pas dupes de la venue de François Hollande : «Son gouvernement a travaillé dès cet été sur l’hypothèse d’une suppression de l’aide à la pierre
du budget 2016. Sa ministre du logement, Sylvia Pinel, a confirmé l’abandon de la solidarité nationale comme fondement du financement du logement social, et annoncé la fin de l’encadrement des loyers.» Dénonçant une volonté gouvernementale de la disparition programmée d’une politique publique du logement et des organismes qui la mettaient en œuvre, les élus communistes et républicains ont exigé que le président tienne ses promesses de campagne, dont ses deux mesures phares sur le logement : le doublement des aides à la pierre, afin de revenir au niveau existant avant la mandature de Nicolas Sarkozy ; et la construction de 500 000 logements par an pendant son mandat. «Nous sommes aujourd’hui bien loin du compte alors même que l’urgence de la demande n’a cessé de s’intensifier» ont-ils souligné, ajoutant que «la faiblesse de la pro-
duction n’est pas affaire de refonte des organismes et des territoires, mais bien une question de volonté politique». Ils ont appelé à la mobilisation des élus et des acteurs du logement : «Nous, les maires, présidents d’offices et élus qui avons prouvé, dans nos territoires, notre capacité à répondre aux besoins des populations, en bâtissant des patrimoines à leur service, affirmons vouloir continuer à prendre nos responsabilités et notre place dans l’effort indispensable à la résorption de la pénurie de logements. Nous sommes prêts à nous engager à relever ce défi et demandons que les moyens nous en soient donnés.»
Réactions Aminata Koné, secrétaire générale de la Confédération syndicale des familles (CSF). "Cette réforme risque de changer le modèle de financement du logement social. Les bailleurs, donc les locataires, paieraient pour la construction des nouveaux logements sociaux. La solidarité entre locataires se substitue peu à peu à la solidarité nationale, alors que les locataires contribuent déjà en payant leur taxe d’habitation et la TVA." » Eddie Jacquemart, président de la Confédération nationale du logement (CNL), partage cette crainte et réagit aux propos du président « on ne peut pas rester à vie dans le logement social ». Cette déclaration fait du parc HLM un sas réservé aux plus démunis et non plus un bien commun pour tous.
** Aides de l’Etat pour la construction de logements à loyer modéré
800
MILLIONS D’€
Continuons l’action et le débat
Dans des milliers de communes, petites ou grandes, urbaines ou rurales, dans toutes les régions, les maires, les élus ont donné l’alerte auprès de leurs concitoyens, et entamé avec eux un dialogue fructueux sur les méfaits de la ponction opérée par le gouvernement pour leur vie quotidienne. Les élus Communistes et Républicains ont été - très nombreuxengagés dans cette journée d’action,
« l’État doit rester et restera un financier direct du logement social » a affirmé F. Hollande. L’État devrait mettre 250 millions d’euros en 2016. "Il s’agira de crédits de paiement et non d’autorisations d’engagement" a précisé le chef de l’État. En clair : 250 millions d'euros seront versés au fonds national des aides à la pierre nouvellement créé, alimenté par l'Etat et les bailleurs sociaux. Ce fonds pourrait atteindre 500 millions d’engagements, « si vous accompagnez ce processus », précisait F. Hollande à l’attention des organismes de logement. La hausse des crédits de l’État se traduira-t-elle par une hausse de la contribution des bailleurs sociaux, déjà ponctionnés par Bercy ? Donner plus en ponctionnant plus ?
* Congrès professionnel non public qui réunit les organismes HLM, élus, partenaires institutionnels et économiques, médias
BAISSE DES DOTATIONS
La journée nationale d’action de l’Association des Maires de France du 19 septembre contre la baisse des dotations a connu un important retentissement.
Donner plus en ponctionnant plus ?
qu’ils soient en position de responsabilité, dans une majorité ou dans l’opposition. La force de leur engagement a incontestablement contribué à la réussite du mouvement. La qualité même du service public, l’atout qu’il représente de développement, de protection des droits dans cette grave crise sociale et économique ont été au cœur des nombreuses discussions avec les habitants. Les élus communistes et républicains ont rappelé que les dotations ne sont pas des « aides » de l’Etat mais des compensations de recettes fiscales supprimées aux collectivités locales. Ils ont aussi dénoncé l’injustice faite aux collectivités
territoriales de participer à hauteur de 25 à 30% de réduction de la dépense publique, alors que leur « part » dans la dette publique est à peine de 10% ! Cette situation aboutira à un affaiblissement de l’action publique des territoires de proximité, en parfaite cohérence avec la réforme territoriale qui vise à dessaisir de leurs compétences les communes et les départements et à éloigner les citoyens des lieux de pouvoir. Les élus Communistes et Républicains sont déterminés à ne pas laisser tuer les communes. Plus que jamais, ils sont en résistance contre l’austérité et pour faire grandir avec les citoyens des solutions alternatives. Des solutions existent pour redonner aux communes et aux intercommunalités les moyens d’agir utilement pour toutes et tous. Le problème n’est pas de « lisser » la baisse des dotations afin de la rendre moins douloureuse, le problème est d’arrêter la saignée ! Les élus Communistes et Républicains appellent à continuer le mouvement sous toutes les formes possibles par département. La journée d’action du 19 septembre ne doit pas être une parenthèse. D’ores et déjà ils donnent rendezvous Porte de Versailles, du 16 au 19 novembre, pour le Congrès des Maires, afin que celui-ci soit un formidable moment de mobilisation !
Montant promis par le candidat Hollande
400
MILLIONS D’€ Montant alloué à la construction de HLM au budget 2015
120
MILLIONS D’€ Montant réellement consommé d’ici fin 2015
150 000/an créations de logements sociaux promises par le candidat Hollande
113 000/an créations en 2014
110 000/an créations en 2015
Communiqué de l’ANECR, le 28 septembre 2015 Les Nouvelles 1 octobre 2015 • 5
INTERNATIONAL 5E RENCONTRES TRANSFRONTALIÈRES
BURKINA FASO
Vérité, justice, réparation : quel espoir pour l’Espagne ?
La chute de Diendéré, la dissolution du RSP Déclaration du PCF, 23 septembre 2015
9, 10 et 11 octobre, Musée d’Aquitaine / Athénée Municipal, organisées par l’association mémorielle Ay Carmela, membre de ¡ Caminar !*
Programme Vendredi 9 octobre Musée d’Aquitaine 14h Accueil par la mairie de Bordeaux, le conseil départemental de la Gironde et le conseil régional d’Aquitaine 14h45 « Crimes contre l’Humanité : la réponse de la Justice pénale internationale » 15h40 «Une politique de répression systématique et planifiée» (mise en oeuvre et formes des violences et des crimes dans un cadre légal et institutionnel de la répression franquiste). 16h35 « La Navarre du Laurier à l’Extermination : répression dans une province prétendument franquiste. » 17h30 Témoin de la Retirada, du camp d’Argelès. Résistant, condamné à mort, 16 ans de détention dans les prisons franquistes. Angel Fernandez Vicente. Guerrillero anti-franquiste de LeónGalicia (1936-1951), condamné à mort, exilé, il poursuit la lutte en France. Francisco Martinez Lopez « El Quico ». 18h30 Accueil mairie de Bordeaux Samedi 10 octobre Athénée municipal 9h30 Actions judiciaires menées en Espagne, obstacles et perspectives (dossier Garzón et « La querella argentina »). 10h35 En Aragon, l’action des associations de mémoire historique pour l’ouverture des fosses. 11h25 « Luttes pour la mémoire et 6 • Les Nouvelles 1 octobre 2015
centralité des victimes : un phénomène international ». 12h20. Déjeuner 14h Les insuffisances de la loi de mémoire historique et des lois ultérieures. 15h05 Les victoires de la mémoire historique en Navarre. Les avancées d’AFFNA 36. 16h30 États et protection des droits de l’homme : moyens d’action de la communauté internationale. 20h Spectacle gratuit Serge UTGEROYO à la Maison cantonale de Bordeaux-Bastide Dimanche 11 octobre Musée d’Aquitaine 9h30 Échanges inter-associatifs. Rédaction du Manifeste pour la défense de la Mémoire historique de l’Espagne républicaine 12h Fin des travaux 12h30 Dépôt de gerbe à la base sous-marine. Toutes les conférences seront traduites en espagnol ou en français sur prompteur. Conférences et spectacle libres et gratuits. Réservation conseillée auprès de : José Garcia, président Ay carmela : 06 85 90 95 78 Floreal Gonzalez, trésorier : 06 89 48 99 20 aycarmela.bordeaux@gmail.com *Coordination nationale d’organisations mémorielles des descendants et amis des exilés de l’Espagne républicaine
La mobilisation du peuple burkinabé aura eu raison du coup d’État organisé le 16 septembre dernier par le général Diendéré, ancien homme de main du dictateur Blaise Compaoré. Après l’insurrection d’octobre 2014 qui a mis fin à 27 ans d’un régime autocratique, c’est une nouvelle victoire qui reste à consolider. Les putschistes à la tête du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), garde prétorienne fondée par Compaoré, voulaient remettre en selle les partisans de l’ancien système, restaurer les pratiques généralisées de corruption, de crimes politiques et économiques. Ils voulaient également stopper la procédure en cours sur les responsabilités dans l’assassinat de Thomas Sankara. Durant quatre jours, ces « terroristes », pour reprendre l’expression employée à leur encontre par l’Union africaine, ont semé la violence dans les rues de Ouagadougou, provoquant la mort d’au moins 17 mani-
festants, et plus d’une centaine de blessés. Alors que certains organes de presse français voulaient croire à « l’installation au pouvoir » de Diendéré, présenté comme le « nouvel homme fort du Burkina », la réalité était bien différente. Face au peuple, il ne lui restait que la violence et il a été contraint de libérer le président Michel Kafando qu’il retenait en otage. La médiation orchestrée sous couvert de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), en présence des présidents béninois et sénégalais, et avec l’aval des diplomaties française et américaine, s’est soldé par un projet faisant la part belle aux revendications des putschistes. Elle visait à garantir l’impunité aux criminels, à mettre sous tutelle les autorités légitimes de transition, à empêcher le démantèlement du RSP, et à faire fi des décisions du Conseil constitutionnel quant aux candidatures lors de l’élection présidentielle à venir. Un véritable blanc seing donné à Diendéré et ses hommes.
C’est ce scénario qui est refusé par le peuple burkinabé et les autorités de transition légitimes. L’armée burkinabé a neutralisé le RSP, il doit être dissout. Il n’y a aucune raison d’appliquer le prétendu accord de médiation de la CEDEAO qui, avec des complicités extérieures évidentes, ouvre la voie au retour des caciques de l’ancien régime. Rappelons que c’est la France qui a exfiltré Compaoré, lors de l’insurrection d’octobre 2014, pour le placer auprès de l’autocrate ivoirien Alassane Ouattara, avec les conséquences que l’on sait. Aujourd’hui, la justice doit poursuivre son cours et aucune impunité ne saurait être admise. La mobilisation populaire et l’échec du coup de force sont un espoir au Burkina Faso et pour l’ensemble du continent africain. Le Parti communiste français exprime sa solidarité au peuple burkinabè engagé dans une nouvelle étape, qui reste à consolider, dans la conquête de la souveraineté et de la démocratie.
SYRIE
Les Nations unies face à l’urgence d’une solution politique À nouveau chef de guerre, François Hollande a annoncé que l’aviation française avait frappé un camp d’entraînement de Daech, en Syrie. En réalité, alors que s’ouvrait l’Assemblée générale de l’ONU, il espèrait que sa politique de la canonnière lui donnerait un espace dans le concert international. Ci-dessous quelques extraits de l’article de Pierre Barbancey, envoyé spécial aux Nations unies, dans l’Humanité du lundi 28 septembre. « Quelle coïncidence ! Quelques heures à peine après l’arrivée de François Hollande aux États-Unis pour participer à l’Assemblée générale des Nations unies, l’Élysée annonçait, dans un style très martial, que la France “a frappé en Syrie” sur la base des renseignements collectés lors des vols de reconnaissance aérienne engagés depuis plus de deux semaines et au nom de sa “sécurité nationale” ». « Première cible des six avions français engagés dans l’opération : un
camp d’entraînement de Daech (l’organisation “ État islamique ”), près de la ville de Deir ez-Zor, dans l’est de la Syrie. “Nos forces ont atteint leurs objectifs : le camp a été en totalité détruit, a dit le président français. Les cibles ont pu être identifiées grâce à des vols de reconnaissance mais aussi grâce à la coalition qui nous a fourni également des informations.” Il a en outre précisé que d’autres frappes pourraient avoir lieu dans les prochaines semaines. » « Pour un ancien directeur d’un service français de renseignement qui demande à rester anonyme, cité encore par l’Agence, “dire qu’on va avec des avions empêcher des complots terroristes en France est un mauvais prétexte, comme quand, pour justifier l’invasion en Irak, l’administration Bush affirmait que Saddam Hussein collaborait avec al-Qaida. C’est du même acabit”. Fin connaisseur, il ajoute : “Ce qu’on veut, c’est montrer qu’on est présent en Syrie, qu’il faudra compter avec nous pour la solution politique
qui est en train de se dessiner. De la même façon que les Russes le montrent en renforçant leur dispositif sur la côte méditerranéenne.” » « Alors que Barack Obama et Vladimir Poutine se retrouvent aujourd’hui, Paris risque effectivement d’être, si ce n’est exclu, en tout cas de se voir octroyer un rôle mineur dans le règlement de cette crise qui regroupe tous les acteurs régionaux. La France paierait-elle ses liens si serrés avec la Turquie (qui poursuit la répression des Kurdes après avoir favorisé la progression de Daech), avec le Qatar et l’Arabie saoudite pourvoyeurs d’armes, de fonds et de structures idéologiques pour les djihadistes de Daech comme du Front al-Nosra ? En fin de compte, ce n’est peut-être que l’épilogue d’une stratégie internationale désastreuse, commencée en Libye, poursuivie au Mali et en Centrafrique, et que l’Élysée de Hollande rêvait de poursuivre au Moyen-Orient pour y asseoir ses intérêts. »
PCF LGV-GSPO
Après le passage en force du gouvernement, les questions restent entières.
PCF GIRONDE – FÊTE DE L’HUMANITÉ
Remerciements aux militants
Réaction des organisations du Front de gauche (Aquitaine/Limousin/Poitou-Charentes) Le gouvernement a donc tranché. Faisant fi de l’avis défavorable rendu en mars dernier par la commission chargée de l’exécution de l’enquête publique sur la LGV, le gouvernement vient d’annoncer, par la voix du ministre des transports, Alain Vidalies, que les lignes à grande vitesse BordeauxToulouse et Bordeaux-Dax seront déclarées d’utilité publique. Cette décision confirme la politique du gouvernement en matière de transport ferroviaire. Pendant des années la politique ferroviaire en France a privilégié une politique du tout LGV, délaissant l’entretien des voies et du réseau, le développement des lignes régionales, nationales telles les trains Intercités ou les Trains d’équilibre du territoire. La convergence entre la destruction, organisée, des TET et la libéralisation du transport de voyageurs par autobus (loi Macron) témoigne de la volonté évidente de mettre fin au service public ferroviaire de la part des différentes parties.
Cette décision remet en cause l’idée même d’un aménagement du territoire cohérent, équitable et juste, répondant aux besoins de transports quotidiens cadencés pour une majorité de la population. Non seulement ce projet est d’un coût démesuré, puisqu’il dépassera sans aucun doute les 9 milliards déjà annoncés, mais le choix de financement retenu est révélateur. Nous réaffirmons ici notre opposition au PPP, montage financier qui a pour seule vocation de gaver de grands groupes privés comme Vinci, quand les déficits d’exploitation restent à la charge des collectivités locales, et donc des habitants. Autre point d’interrogation, celle des inégalités territoriales et sociales. Ce projet de LGV ne fera qu’aggraver le phénomène de métropolisation, résultant de la loi NOTRe, d’inégalités renforcées ville/campagne, au détriment d’un développement équilibré sur tout le territoire. À l’heure même où la France organisera la COP21, l’exploitation
privée de la LGV et sa déconnection de toute complémentarité avec les autres trains ou mode de transports pose de lourds problèmes au niveau environnemental. Notre position est claire. Les futurs élus Front de Gauche n’accepteront pas que le modèle du tout LGV, et son mode de financement, soit réalisé au détriment des lignes ferroviaires inter-régionales et de proximité. Au sein de la future assemblée régionale nous porterons l’exigence d’un maintien de haut niveau de maillage des territoires appuyé sur les trains du quotidien et le développement d’infrastructures et de services publics de transports collectifs. De tels projets exigent une transparence irréprochable. Nous appelons donc à un débat public contradictoire concernant la mise à voie rapide de la ligne existante. Au train de quelques-uns, opposons le train pour tous !
BORDEAUX MÉTROPOLE
Réaction des élus communistes Les élus communistes parlent de « véritable insulte faite au débat démocratique ». « L’avis argumenté de la commission d‘enquête avait mis en valeur la vitalité du débat citoyen ». Les élus précisent qu’il ne s’agit pas d’être anti-LGV mais de proposer des alternatives au tout-TGV, « ce qui est assez différent ». Une modernisation des liaisons vers Toulouse pour arriver à un trajet de 1h18 depuis Bordeaux a, par exemple été préconisée. Le ministre Vidalies « a-t-il seulement pris le temps de lire ce rapport ? » in-
terrogent les élus communistes. « On peut se le demander puisqu’il est incapable de dire comment la GPSO sera financée ». Les alternatives proposées à la LGV ont un coût moindre de 6 milliards d’euros par rapport au GPSO. Mais « incapable de prendre l’argent où il est pour financer les besoins sociaux, c’est en réduisant les services publics et les droits des salariés qu’il (le gouvernement-NDLR) entend le trouver. Ainsi, si cette LGV devait voir le jour, il y a fort à craindre que cela soit financé sur le dos des infrastructures ferroviaires
de proximité dont la maintenance est pourtant une urgente nécessité. » Les élus et militants communistes, dans l’agglomération bordelaise, continueront, pour leur part, à défendre la revitalisation de la ligne de ceinture ferroviaire. « Son intérêt est maintenant approuvé par la Métropole et la Région qui viennent d’adopter une convention pour définir son périmètre. Voilà un ferroviaire de proximité dans lequel il faut rapidement investir, monsieur Vidalies ! »
À l’occasion d’un moment convivial, Olivier Fondriest, membre de l’exécutif 33, a remercié les 200 personnes qui ont œuvré à l’installation et la tenue du stand de la fédération de la Gironde sur la Fête de l’Humanité. 4 000 assiettes y ont été servies dont 1 200 repas complets. C’est 300 de plus que l’an dernier. Il a noté un fort renouvellement. 80 % des responsabilités ont été assumées par des trentenaires. Il a salué, particulièrement, la section de Coutras qui, comme chaque année, a pris en charge avec chaleur et disponibilité la restauration des militants. Sébastien Laborde, secrétaire de la fédération, a rappelé que l’édition 2105 a été la plus fréquentée depuis 10 ans malgré la pluie. « Cela s’explique par une volonté d’interroger les communistes, d’échanger sur la situation en France, dans le monde, en Europe. Dans un contexte difficile voire dramatique, la fête apparaît comme un élément positif, motivant. Pierre Laurent y a lancé plusieurs axes de combat : celui pour la paix ; celui pour la défense du Code du travail en participant à la journée interprofessionnelle du 8 octobre mais aussi en interpellant les salariés sur ce que représente ce Code du travail et sa remise en question par Macron, par le patronat ; celui à mener à travers la campagne des régionales contre l’application de la loi NOTRe. Sur cette fête 12 adhésions ont été réalisées sur le stand, 60 personnes ont fait la fête en tant que militants pour la première fois, c’est 50 de plus que l’année dernière. « Il faut continuer cette ouverture. Nous sommes un parti de militants qui a un savoir faire et nous aurons besoin d’engager toutes nos forces dans les batailles à venir, ce sera l’enjeu de notre prochain congrès. »
PCF 33
Repas débat départemental Samedi 31 octobre, à partir de 18h, Château du Diable à Cenon 18h. Débat - Echange avec nos candidats aux élections régionales. 19h30. Apéritif suivi d’un repas fraternel à 20h. INSCRIPTION Repas du 31 octobre Nom-Prénom .............................................................................................................. Section ......................................................................................................................... Nbre d’adultes : …
Nbre d’enfants …
Repas adulte : 17€
Repas enfant : 10€
À retourner à la Fédération du PCF : 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux avant le 23 octobre 2015 - gironde.pcf@gmail.com
SOUSCRIPTION ELECTIONS RÉGIONALES 2015 Je verse ……………………………… € (ma remise d’impôt sera de 66% de ce montant) Nom-Prénom ……………………………………………… Adresse …………………………………………………… ………………………………………………………………
En 2010 déjà, un millier de manifestants citoyens et élus locaux, dont certains venus du Lot et Garonne étaient rassemblés devant la sous-préfecture de Langon.
Chèque à l’ordre de ADF PCF 33 Retournez à PCF - 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux
Les dons sont limités à 7 500 € par personne Les versements ouvrent un droit à déduction de 66% du don dans la limite de 20% des revenus nets imposables. Ainsi, un don de 100 € permettra une réduction d’impôt de 66 €
Les Nouvelles 1 octobre 2015 • 7
CHRONIQUE
CULTURE & SOLIDARITÉ
NOUVELLES IDÉES REÇUES
LA COUPE DU MONDE VUE PAR LE RADIS
par Gérard Loustalet Sens
Boum ! Quand le rugby fait boum ! Bouh ! C’est le cri, le souffle plutôt, qui s’échappait des tribunes du stade de France dans les années 2000 quand sur la pelouse apparaissait Sébastien Chabal. 1,92m, 115 kg. Boum ! C’était le bruit qu’étaient censés produire ses plaquages. Bouh ! C’était le souffle impressionné qui devait s’échapper des tribunes encore, quand il continuait d’avancer avec 3 adversaires accrochés aux mollets. En France, on aime le beau jeu qui s’évade dans les lignes mais dans les années 2000, on a commencé à lancer des « Bouh ! » à tous bouts de champs. 15 ans plus tard, Sébastien Chabal a pris sa retraite des terrains pour se consacrer à plein temps à la publicité. 15 ans plus tard, c’est un joueur de ligne, Mathieu Bastareaud, qui pèse 120 kg ! Aussi véloce que son camarade pilier Uini Atanio (1,96m, 145 kg), on attend du trois-quart centre qu’il fasse « Boum ! » lui aussi et qu’il avance droit devant... Évidemment, ce n’est pas très « latin » comme philosophie de jeu… Oui,
amis néophytes, il y a une vision latine du rugby, qui le définit comme un sport de combat mais qui se régale de l’évitement et qui aime que le ballon aille de la mêlée jusqu’à l’aile en passant par quelques Chisteras. Mais le rugby est devenu « moderne » et les petits Macrons de la discipline (Bernard Laporte et Philippe SaintAndré, par exemple) lui demandent d’être efficace avant que d’être. À ce jeu là, l’évitement est possible à condition d’avoir cassé littéralement l’adversaire. À ce moment là seulement, le ballon pourra être déterré du fonds des mauls et penser s’échapper au fond des lignes. Un problème ? Bon, dans le cas de la France version 2015, on attend toujours le jeu. Mais après tout, c’est une stratégie vieille comme le rugby et les « gros » n’ont jamais évité le combat. Sauf que… Sauf que les proportions ont changé. « Les chocs sont devenus terribles », disait Frédérick Michalak dans une interview donnée il y a presqu’un an. Résultat ? « Tous les week-ends, des joueurs “cassent” pour six mois. Tout cela ne
présage rien de bon. » Lui qui, après plusieurs blessures qui auraient pu (dû ?) être rédhibitoires, s’est quand même battu pour faire de nouveau partie de l’équipe de France et est une pièce de l’armada sur-puissante de Toulon. Lui qui est une autre icône de ce rugby spectacle et publicitaire, voyant son petit garçon jouer avec un ballon ovale sur la plage, il n’était pas sûr de vouloir que celui-ci fasse une carrière rugbystique. « Tous les week-ends des joueurs “cassent”… Quels vieux ferons-nous ? » C’est l’inquiétude qu’ont beaucoup d’amateurs et de professionnels de rugby. Amoureux des mauls ou inconditionnels des crochets, tous se questionnent sur ce rugby qui transforme des sportifs en gladiateurs et des stades en grands cirques dans lesquels on lance des « Bouh ! » à celui qui fait « Boum ! ». Bon, mais c’est vrai que Michalak lui, est un peu léger… Quoi !? Que 82kg…? Pfeuu… Bouh ! Radis rouge blog.aquit.fr/radisrouge
MÉRIGNAC
Hommage aux martyrs de l’aéronautique 39-45 Samedi 17 octobre, 16h45, Monument de la SNCASO Sous la présidence de Georges Durou, otage au camp de Mérignac, déporté au camp d’OranienbourgSachsenhausen, Les directions de Dassault Aviation, STELIA Aerospace et l’AIA, Les organisations syndicales CGT, FO, CFDT et CGC des usines de l’Aéronautique Dassault, STELIA
Aerospace, AIA, L’Institut CGT d’histoire sociale de la Gironde et de l’Aquitaine, L’Association des Fusillés de Souge, l’ARAC - l’ANACR, L’association pour la mémoire des martyrs de l’aéronautique de la Gironde (combattants, fusillés, déportés, prisonniers), invitent à la
cérémonie d’hommage. 16h45. Accueil des autorités et des invités par le Lieutenant-Colonel Jacques Padie. 17h. Cérémonie des couleurs. 17 h 15 . A p p e l d e s m o r t s . Dépôts de gerbes. 17h30. Allocutions. 17h45. Vin d’honneur.
ANNONCES LÉGALES MODIFICATION DE GERANCE
Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr http://nbso.fr/ Les nouvelles de bordeaux @nvlbx Commission paritaire de presse : 0113 C 85932
8 • Les Nouvelles 1 octobre 2015
YVA Sarl au capital de 1 500 € 3 rue Esmangard 33800 Bordeaux RCS Bordeaux 804 493 492 Suivant AGE du 12/09/2015, M. Yannick Arrizurieta demeurant, 3 cours de la Libération 33000 Bordeaux est nommé gérant de la société en remplacement de Mlle Valérie Arrizurieta, démissionnaire. Pour avis,
« Effet pervers » et rhétorique réactionnaire Ne nous y trompons pas, le dépeçage attendu du Code du travail n’est qu’un moment dans un dessein plus large. Démanteler la protection sociale, vieux rêve du patronat, ça se dit, en novlangue technocratique, « changer le paradigme de la relation de travail ». Terme intimidant et formule neutre et creuse. Le « paradigme » qu’il faut paraît-il changer, c’est ici la façon de concevoir aujourd’hui une réalité sociale comme la « relation de travail » pour ce qu’elle est : subordination du salarié et exploitation de sa force de travail. Subordination et exploitation que les patrons ont toujours souhaité illimitées ou tout au moins sans règles contraignantes au nom de la liberté d’entreprendre. Seule la lutte des classes a permis de mettre des bornes à leurs exigences… Ils ne l’ont jamais vraiment accepté… Dès 1841, ils se sont violemment oposés à la loi limitant à 8 heures la journée de travail des enfants de 8 à 12 ans… Au nom, déjà, de « l’efficacité économique » ! Par la suite, le Code du travail n’a jamais été, comme son nom l’indique, qu’une codification de l’exploitation capitaliste du travail salarié… Mais c’est encore trop ! Il faudrait maintenant se débarrasser de la loi et livrer le travailleur à l’arbitraire patronal, sans garantie de salaire, d’emploi, de durée de travail, sans droits, installer la précarité du travail comme un mode de vie où l’incertitude du lendemain et l’angoisse de l’avenir seraient censées aiguillonner la motivation au labeur mais dont l’effet attendu est bien la soumission à l’ordre capitaliste et la résignation à l’exploitation. Il y a déjà, on le verra, de nombreuses formes de précarisation. On sait l’énorme battage médiatique sur ce qui serait la nocivité du Code du travail. Nul ne doit en douter, tous ceux qui résistent défendent un « totem », ce sont les « gardiens du temple » d’une « vache sacrée » selon les délicates expressions (entre autres) du journal le Monde. Sous prétexte de protéger les salariés, le Code du travail serait la cause du chômage, on nous le répète ad nauseam comme une évidence qui n’a plus à être démontrée. Ce qu’on retrouve ici n’est qu’un très vieil argument de toute la rhétorique réactionnaire apparu dès la Révolution française et illustrée en particulier par un des pères du libéralisme, Edmund Burke, à la fin du XVIIIe siècle : toute réforme sociale, toute mesure progressiste sont vaines car elles ne finissent par produire que des effets pervers… Ainsi, la protection des salariés conduit forcément au chômage comme l’aide aux pauvres mène inévitablement à la paresse (Albert O. Hirschman, Deux siècles de rhétorique réactionnaire, Fayard, 1991). Cet acharnement contre le Code du travail peut prendre d’étranges tournures, tel ce dessin de Plantu dans le Monde du 10.09.2015. Du préjugé anti-ouvrier à l’amalgame obscène, le chemin est court. On voit donc un personnage en bleu de travail -salopard en casquette, disait la bourgeoisie dans les années 30- probablement quelque syndicaliste CGT borné et sans doute aviné comme M. Plantu les dessine à l’accoutumée qui malmène -parce qu’il ne connait que la force brutale dans le prêt-à-penser du dessinateur- un malheureux grattepapier inoffensif qui ne veut, bien sûr, qu’amender le Code du travail pour le bien de tous comme le martèle la tartufferie ambiante. En contrepoint des réfugiés réjouis surgissent en proclamant : « nous travailler le dimanche, pas de problème ! » Chacun pourra faire le rapprochemenr : le salarié nanti, jamais content de sa situation, devrait se taire car il a un sort enviable face à ces réfugiés qui n’ont plus rien… Prêts à travailler le dimanche ! Et plus facilement exploitables ! La concurrence entre pauvres a toujours été un ressort de la domination de classe. C’est le fond de commerce du Front national. M. Plantu y contribue à sa manière… En inversant la cible, ce qui lui donne, croit-il, le bénéfice de la bonne conscience. J’ai fait part de ces réflexions à la rédaction du Monde. Réponse courtoise et tranmission à Jean Plantu. Celui-ci se justifie ainsi dans le mail qu’il m’adresse : « J’ai justement créé mon petit Paul Emploi (figure de l’ouvrier, GLS) pour défendre les gens qui rencontrent en France de terribles difficultés ». J’accorde à Plantu que ce personnage est une jolie trouvaille bien qu’un peu compassionnelle, mais la réponse est biaisée et insatisfaisante. On va voir pourquoi.