Jeudi 28 avril 2016 - N° 2148 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro
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ACTUALITÉ LANCEURS D’ALERTE
TRAITÉ TRANSATLANTIQUE
Procès : le PCF demande la relaxe
À Hanovre, Obama cherche à vaincre les résistances
Au nom de l’intérêt général et du droit à l’information, le Parti Communiste français demande qu’Antoine Deltour et Edouard Perrin soient relaxés. Le procès du lanceur d’alerte Antoine Deltour et du journaliste de « Cash Investigation » Edouard Perrin, accusés de vol et recel de documents confidentiels, et de violation du secret professionnel, s’est ouvert au Luxembourg le 26 avril dans le cadre de l’affaire du LuxLeaks. Ils risquent tous deux jusqu’à 5 ans de prison ferme et 1 250 000€ d’amende. Les fichiers divulgués, les fameux « taxrulings » ne sont pas illégaux, car réalisés avec l’accord de l’administration luxembourgeoise. Motivée par des convictions citoyennes, la démarche d’Antoine Deltour et d’Edouard Perrin a simplement permis de montrer la sophistication des montages fiscaux d’entreprises comme Starbucks, Ikea, Amazon ou Disney, qui ne paient quasiment aucun impôt dans l’Union Européenne, déclenchant par là l’affaire LuxLeaks. Pour son action, Antoine Deltour a été décoré par le Parlement Européen du prix du Citoyen de l’Année 2015. L’affaire LuxLeaks est aussi à l’origine de la création d’une Commission spéciale au Parlement Européen, qui préconise que ces documents soient désormais échangés de façon automatique entre les administrations fiscales européennes ! Moins d’un mois après l’affaire « Panama Papers » où François Hollande remerciait les lanceurs d’alertes et les journalistes, « qui [doivent] être protégés car ils [prennent] de nombreux risques », la France doit joindre les actes aux paroles.
Manifestants contre le traité transatlantique à Hanovre le 24 avril 2016. En France, les places où sont rassemblées les Nuits Debout sont déclarées zones anti-tafta. Le président des États-Unis rencontrait lundi quatre dirigeants européens, dont François Hollande, en marge d’une foire commerciale en Allemagne. En même temps, à New York, s’ouvrait le 13e cycle de négociations sur le traité transatlantique.
PÉTITION SUR :
www.change.org : « Soutenons Antoine Deltour ! » 58E CONGRÈS DE LA CGT
« L’heure est à l’action » Le message de Philippe Martinez est clair, à l’image du vote qui l’a élu, avec 95,4 % des voix, secrétaire général de la CGT.
« Nous avons usé beaucoup de salive. Mais il faudra en user encore beaucoup », « pour faire vivre l’appel du congrès et amplifier partout les mobilisations jusqu’au retrait de la loi El Khomri », a-t-il invité les 1 000 congressistes de sa confédération, qui, durant une semaine, étaient réunis à Marseille. « Organisons des assemblées générales partout où nous sommes implantés, allons voir ceux qu’on ne voit jamais », a-t-il ajouté. Dans une intervention courte mais offensive, visant à motiver les syndicalistes à l’approche de la journée d’action interprofessionnelle du 28 avril, puis du 1er mai. « La question de la reconduction de la grève, nous la poserons, les salariés la poseront et ce sera plus évident à condition d’être nombreux, très nombreux pour les arrêts de travail », a conclu Philippe Martinez. Le secrétaire général s’est félicité d’une CGT « offensive, déterminée, rassemblée et rassembleuse », deux ans après la crise interne de direction qui a heurté l’organisation.
« Nous souhaitons associer l’ensemble de la direction », a-t-il précisé en conférence de presse, ajoutant que le rôle de chacun sera discuté « dans les jours qui viennent ». Philippe Martinez n’a pas cherché à nier les débats qui ont parcouru la semaine. « Nous ne voulons pas d’une CGT monocorde et aseptisée. Ce n’est pas notre notion de la démocratie interne. Ce congrès a permis à chacun de s’exprimer », a-t-il déclaré. Le document d’orientation, validé à 70,3 %, hors abstention, est le reflet « de cette diversité ». Une « feuille de route », qui est désormais la « propriété de tous les adhérents », a insisté Philippe Martinez revenant ensuite sur la stratégie syndicale.
« Ce qui fait notre force, c’est notre rapport aux salariés qui doit être une obsession quotidienne », a-t-il estimé avant d’inviter ses adhérents à « ouvrir grand nos portes à la jeunesse, aux femmes pour que l’égalité devienne une réalité. Donnons-leur des responsabilités. Tout cela renforce notre opposition au gouvernement et au patronat ».
2 • Les Nouvelles 28 avril 2016
Le projet de domination impériale des États-Unis passe mal auprès de ses alliés. Aussi, le chef du monde libre est venu les rappeler à l’ordre. Barack Obama participait, à Hanovre en Allemagne, à un sommet à cinq avec son homologue français, François Hollande, et les chefs de gouvernement allemand, Angela Merkel, italien, Matteo Renzi, et britannique, David Cameron. Le président des États-Unis cherche à vaincre les réticences qui s’expriment, notamment à Berlin et à Paris, du côté des ONG comme des gouvernements, sur le dossier du Traité de partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP ou Tafta), en discussion entre l’Union européenne (UE) et son pays. Ce projet de grand marché de 850 millions de consommateurs, où marchandises et investissements vogueraient librement par-dessus l’Atlantique, est une priorité pour Washington. Pour les États-Unis, qui, selon les modes de calcul, vont perdre ou ont déjà perdu la place de première puissance économique mondiale au profit de la Chine, l’enjeu est de maintenir leur domination sur l’Europe et l’Asie. Conjointement au Tafta, Washington a signé un accord similaire avec les pays d’Asie du Sud-Est. L’objectif est double pour les États-Unis. Premièrement, il s’agit d’avoir la main sur la définition des normes du commerce mondial, pour mieux concurrencer les puissances émergentes. Deuxièmement, Obama souhaite permettre aux entreprises multinationales de continuer d’importer et d’exporter des capitaux librement depuis et vers les États-Unis. Cet objectif de peser sur l’organisation
future du monde ne se limite pas au champ économique. Le président des États-Unis a rappelé ses partenaires à leurs engagements pris lors du sommet de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord de Newport en 2014 : augmenter leurs dépenses militaires jusqu’à 2 % de leur PIB. Cette ambition n’est pas anodine, alors que Washington demande aux Européens d’assurer leur propre sécurité pour mieux redéployer sa propre marine en Asie du Sud-Est contre la Chine. Partie mal emmanchée
Tandis que s’ouvrait hier le 13e cycle de négociations sur le Tafta, la partie était mal emmanchée. Dans leurs pays respectifs, les dirigeants français et allemands font face à une forte contestation sur ce dossier. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi à Hanovre pour dire non au TTIP. Pour les ONG et syndicats, le traité procédera à un nivellement par le bas des normes sanitaires, en autorisant les pratiques diffusées aux États-Unis. Et les gouvernements pourraient être traînés devant des cours d’arbitrage, des tribunaux privés, par les multinationales. Une partie de la majorité parlementaire d’Angela Merkel, qui est elle-même favorable à un tel accord qui doperait la puissance exportatrice des entreprises allemandes, est sous pression. En fait, sous couvert de défendre les intérêts de leurs citoyens, les gouvernements français et allemand rechignent à signer immédiatement un TTIP qui ne ferait pas la part belle à leurs propres multinationales. « Les Américains ne veulent pas ouvrir leurs appels d’offres publics aux entreprises d’Europe. C’est tout le contraire du libre-échange, selon moi », a déclaré Sigmar Gabriel, vice-chancelier allemand, qui résume le TTIP en l’état à « Achetez américain ! ». À Berlin comme à Paris, on regrette que les marchés publics locaux restent fermés, de l’autre côté de l’Atlantique, aux entreprises européennes. La logique est la suivante : on vous permet de piller chez nous ;
laissez-nous piller chez vous. Si Barack Obama n’a pas encore arraché de traité à l’Union européenne, il a au moins déjà gagné sur une chose. La logique de libre-échange prime sur celle de coopération. Le gouvernement français menace de bloquer les négociations
Jeudi 14 sur France 2, François Hollande avait évoqué le blocage des pourparlers. « La France, elle a fixé ses conditions, la France, elle a dit s’il n’y a pas de réciprocité, s’il n’y a pas de transparence, si pour les agriculteurs il y a un danger, si on n’a pas accès aux marchés publics et si en revanche les États-Unis peuvent avoir accès à tout ce que l’on fait ici, je ne l’accepterai pas. » Ces intimidations, de la part de Paris, interviennent alors que la majorité est en difficulté sur son flan gauche. Pour les futures échéances électorales, le Parti socialiste et François Hollande doivent redorer leur blason et les négociations sur le TTIP viennent à point nommé. Les ONG et syndicats critiquent un accord qui réduirait les normes sociales et sanitaires comme peau de chagrin et qui mettrait en danger les États, susceptibles de devoir répondre de leur politique devant des tribunaux privés par les multinationales. En s’opposant au Tafta, Hollande et le gouvernement espèrent renouer un fil de discussion avec une partie du peuple de gauche qui les a quittés. Mais dans les faits, la critique d’absence de « réciprocité » adressée aux États-Unis ne répond pas aux attentes des militants anti-TTIP. Elle vise à combler les besoins des multinationales françaises. À l’heure qu’il est, Washington refuse toujours d’ouvrir les marchés publics locaux aux entreprises étrangères. Or, les firmes transnationales françaises, héritières du service public (EDF, Veolia, Suez, Orange), sont bien placées dans le secteur des services en réseau, et nourrissent un grand appétit pour le marché des collectivités locales des États-Unis.
ACTUALITÉ
Editorial
BUDGETS DES COLLECTIVITÉS
Aux ménages de payer ?
Manifestation de l’Association nationale des élus communistes et républicains (Anecr) lors du dernier congrès des maires de France, le 27 novembre 2014. Les collectivités locales votent leurs budgets 2016. Partout la baisse des dotations de l’Etat entraîne des hausses d’impôts locaux sur les ménages couplées à des restrictions sur les investissements et des économies de fonctionnement. Pourtant les collectivités territoriales, communes, départements, régions, sont les premiers investisseurs en France, créateurs de richesses, de développement économique et d’emploi, et doivent pouvoir être garants de davantage d’égalité sociale. Ainsi le Conseil départemental en Gironde augmente l’impôt foncier de 9 % pour faire face à ses engagements en terme d’investissements et de politiques publiques, transports scolaires, collèges, aides aux personnes âgées, aux handicapés, aux personnes sans revenus et d’accompagnement social. Alors que 90 millions ont été « rendus » à l’Etat, ce sont donc les ménages qui compensent les transferts de compétence et le désengagement. Dans les communes métropolitaines, une partie des investissements est en cours de « glissement » vers la mutualisation et les transferts de compétences. Selon les communes, le « choix » est fait d’économies de fonctionnement, souvent à travers les charges de personnels, en ne renouvelant pas les postes des agents partant en retraite, mais aussi de ralentissement des investissements. D’autre part, le recours à l’emprunt se raréfie, faisant payer aux habitants sur un court terme des réalisations qui bénéficieront à une, voire deux générations. À Bègles, pour la quatrième année, le taux d’imposition local n’augmente pas, les emprunts sont remboursés par anticipation et pour la deuxième année il n’y a pas de recours à un nouvel emprunt. Aucun nouveau grand projet de la ville n’est envisagé, hors ceux dans le cadre métropolitain et de l’OIN Euratlantique. Quant aux projets municipaux programmés, ils ont été maintenus grâce à l’utilisation d’une épargne constituée par la vente des parts de la ville dans le logement social, finalisée en 2014.
C’est ce que les élus communistes et PG du Front de gauche ont appelé un budget de court terme, regrettant la soumission aux restrictions budgétaires publiques, alors que la majorité municipale a adopté fin 2015 une motion avec ce groupe, dénonçant et réclamant l’arrêt de la ponction de l’Etat. À Eysines, la maire (PS) a donné « raison » au gouvernement de baisser les dotations « puisque nous sommes en capacité de le supporter sans augmenter les taux d’imposition » (sic) ! L’élu communiste Nicolas Ong a condamné « la politique de racket budgétaire » et rappelé que « ces dotations ne sont pas des cadeaux aux collectivités mais bien des compensations, soit d’exonération soit de transfert de compétences imposés ». Il a souligné que cela entraîne « une chute pour l’activité, les bâtiments, les travaux publics qui se traduit par une croissance économique atone et un chômage qui explose ». Dans les communes rurales, c’est un casse-tête permanent pour assurer les services de première nécessité dus aux habitants. Un exemple à St Pierre d’Aurillac : le solde des travaux de l’école sera payé par la vente de maisons appartenant à la commune. Le conseil municipal regrette cette situation très tendue liée à la poursuite de la baisse des dotations qui contraindra fortement le budget 2016 et donc empêche tout nouvel investissement. « Le seul moyen structurel serait de réduire les frais de personnel mais les services rendus à la population s’en ressentiraient » a déploré le conseil. Le 2 juin, l’association des Maires de France (AMF) clôturera son congrès en présence de François Hollande. Son intervention sera extrêmement attendue, notamment sur cette question des dotations de l’État aux collectivités. L’AMF dénonce en effet le caractère « insoutenable » du désengagement qui a de graves conséquences sur l’investissement et les services publics locaux. Les prises de positions d’élus se multiplient pour demander qui un étalement, qui un moratoire, de la baisse des dotations. L’Association des maires d’Île-de-France (AMIF), demande « un étalement sur deux ans, 2017 et
2018 », de la baisse de 3,7 milliards de la DGF prévue pour 2017, et « un engagement du gouvernement » à ne pas prévoir de nouvelle baisse en 2019. Pour rappel, chaque baisse s’additionnant à la précédente, ces diminutions représentent au final plus de 28 milliards d’euros, en cumulé, entre 2014 et 2017, avec un risque majeur de voir s’effondrer l’investissement public local « d’environ 30 % » selon le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale. Le président annoncera-t-il un « desserrement du garrot » ? La seule chose sûre, c’est que tous les ministres qui s’expriment actuellement sur le sujet réfutent formellement toute possibilité d’étalement ou de réduction de la baisse. Dans un document officiel transmis par Bercy à la Commission européenne, adopté en Conseil des ministres le 13 avril, sur « le programme de stabilité 2016-2019 », le gouvernement confirme : « Les efforts seront poursuivis en 2017 avec la mise en œuvre de la troisième annuité du plan d’économies (…) dans les textes financiers pour 2017. En particulier, les économies sur le champ de l’État et des opérateurs seront poursuivies, tout comme la diminution des transferts de l’État aux collectivités territoriales. » Dans une lettre ouverte au premier ministre, le 9 avril, les élus communistes et républicains ont demandé de « rouvrir le débat des financements des collectivités, d’une véritable réforme fiscale comprenant la taxation des actifs financiers pour contribuer à l’aménagement », rappelant que « les flux financiers ne concourent pas à l’action publique ». C. Texier avec Maire Info et Elunet.org
5 %
de l’évasion fiscale annuelle en France rapporterait
80 à 100
milliards €
Cela permettrait à toutes les communes et à leurs habitants, de ne plus avoir à subir les conséquences désastreuses de la baisse des dotations de l’Etat.
Nous sommes les 99 % « Nous sommes les 99 %, nous comprenons que le monde marche sur la tête ». Cette phrase tirée du dernier livre de Pierre Laurent colle à la peau de celles et ceux qui aujourd’hui sont en lutte, qu’ils soient dans les rues, sur les lieux de travail, dans leur quartier ou sur les places. Le rapport d’Oxfam a révélé l’année dernière que 1 % de la population mondiale détient les richesses et régit la vie des 99 % restant. Il y a depuis quelques semaines une prise de conscience collective de cette réalité, nul ne peut dire aujourd’hui jusqu’où elle peut s’élever. Avec la montée en puissance du mouvement social, les Nuits Debout rejettent le pouvoir en place, la domination des marchés, la société libérale et sécuritaire. Ils tentent d’inventer des alternatives à la concurrence, l’austérité, le pouvoir autoritaire, le présidentialisme, la personnalisation du débat public. Certes tout n’est pas parfait, tout ne va pas de soi. Mais ça cherche, ça expérimente, ça invente. Le livre de Pierre Laurent s’adresse à eux, comme il s’adresse à l’ensemble des femmes et des hommes qui cherchent une nouvelle espérance. Notre hebdomadaire Les Nouvelles de Bordeaux, tout comme l’Humanité en retracent le cheminement, semaine après semaine. Il s’agit, dans cette période aux multiples dangers pour le progrès social, pour les valeurs de la république et la démocratie, de rassembler, d’échanger, de construire et d’inventer avec toutes celles et ceux qui cherchent un autre chemin que celui du recul social, de la concurrence de tous contre tous, de la loi du plus fort, de celle de l’argent et de la finance. Et elles et ils sont nombreux, ouvrier-ère de Ford, vendeur-se de Meriadeck, étudiant-e obligé-e de bosser à Mac Do, paysan-ne qui veut des prix rémunérateurs, agent territorial-le dont le pouvoir d’achat diminue chaque année, aide soignant-e qui doit bosser de nuit, le docker du port de Bordeaux, le retraité-e qui n’a plus de mutuelle, cheminot-e, traminot-e, technicien-ne informatique payé-e une misère, intermittent-e du spectacle, demandeur-se d’emploi. Chacun-e mesure les convergences possibles et les débats à approfondir. La symphonie du nouveau monde de Dvorak jouée place de la République à Paris par des centaines de musicien-ne-s est un formidable appel à oser, à se mettre en mouvement, à regarder la société telle qu’elle est et à inventer avec elle un autre monde. Le 1er mai, journée internationale de lutte pour les droits des travailleur-se-s sera, après le 28 avril, un nouveau moment fort de mobilisation, de convergence et d’expression de celles et ceux qui n’ont que leur force de travail comme richesse.
Sébastien Laborde secrétaire départemental, et membres du conseil national
Les Nouvelles 28 avril 2016 • 3
EN LU RÉSIDENCE DES CARMES
ARTS, CULTURE, ÉDUCATION
Des salariées en grève pour la dignité des aînés
D’une lutte à l’autre
Jeudi 21 avril, une trentaine de personnes étaient groupées autour des 7 grévistes de « la Résidence des Carmes » de Bordeaux, soutenues par le syndicat Solidaires. La veille, les salariées étaient intervenues devant l’assemblée générale de Nuit Debout pour expliquer leur lutte. Julie a 24 ans, elle est aide médicopsychologique mais fait office d’aide soignante. Devant l’établissement privé pour personnes âgées dépendantes, très proche du Jardin public, elle discute avec Elysabeth, 67 ans, infirmière retraitée et Emmanuelle, 50 ans, infirmière. La veille encore, ces trois femmes ne se connaissaient pas. L’intervention devant l’assemblée de la Nuit Debout, place de la République à Bordeaux, les a touchées, a fait résonner des situations vécues. Alors elles sont venues, pour soutenir et pour se parler, échanger. « Cela faisait plusieurs jours qu’entre collègues on faisait l’état de tout ce qui ne fonctionne pas normalement dans cet établissement, explique-t-elle. Par exemple, la semaine dernière, je n’avais plus de draps pour le lit d’un malade. Et puis, il y a eu un manquement grave et ça nous a décidé à nous mettre en grève. Le premier jour, nous étions quatre et ne savions pas du tout comment faire. Nous sommes passées devant le local de Solidaires, nous nous sommes dit qu’ils pourraient sans doute nous aider ». Et les voilà engagées dans un bras de fer
avec la direction de cet Ephad qui appartient à Domusvi, un groupe coté en bourse. « Comment on peut avoir autant d’argent et traiter de la sorte les résidents ? » s’insurge Julie. « Il n’y a que 19 soignants pour 80 résidents, pas de médecin coordinateur, l’établissement ne dépense pas plus de 20 centimes par jour et par personne pour les animations, on n’est même pas foutu de les amener au parc qui est juste à côté. Ils ne dépensent strictement que ce qu’ils reçoivent en subventions. » Après deux rendez-vous, la direction a pris en compte ce qui la ramène au respect de la loi : le recrutement d’une infirmière coordinatrice, la mise en place d’élections de délégués du personnel, pas de quoi convaincre les filles, toujours en grève en début de semaine.
Lundi dernier, la salle 4 du cinéma Utopia accueillait une projection-débat organisée par Théâtre-EducationAquitaine (T.E.A). Dans le film D’un 11 Septembre à l’autre, un metteur en scène et un chorégraphe créent la pièce de M. Vinaver 11 Septembre 2001, avec des lycéens de classes de première de trois établissements de Seine-St-Denis. Ce documentaire rend fort bien compte de l’immensité et de la force de cette entreprise collective. Il permet de découvrir ou de redécouvrir le rôle, souvent décisif, de la pratique artistique et de l’échange dans la construction de l’adolescent. L’un des lycéens évoquait avec force et simplicité le poids de cette expérience collective autant que son caractère éphémère… Alors que l’occupation des Intermittents et Précaires se poursuit au TnBA, la soirée a montré une autre forme de protestation, convergente. Les options artistiques,
au nom d’une extension de l’éducation artistique, sans ancrage et sans moyens, sont menacées. Une riche discussion a donc, dans le prolongement du documentaire, permis d’évoquer la nécessité de maintenir et de développer ces options. La mobilisation, et les actions (notamment des lycéens de Libourne, qui sont descendus dans la rue avec leurs enseignants) ont déjà modifié en partie les décisions négatives du ministère et du Recteur. Reste à vérifier concrètement ces reculs. Ce sera l’affaire de la délégation qui rencontrait le Recteur mercredi 27 avril. Cette mobilisation regroupe des professionnels et des élèves, des étudiants, des enseignants du secondaire et de l’université, ce qui avait très rarement eu lieu. Elle unifie les actions de secteurs artistiques différents : arts plastiques, théâtre, danse, musique, cinéma… Cette lutte défend la nécessité de pro-
ASSURANCE CHÔMAGE
Les intermittents occupent le TnBA pour peser sur les négociations
Christelle Danglot
CHEMINOTS
Unis contre la casse des acquis sociaux Plus d’un cheminot sur deux était en grève hier, à l’appel de l’ensemble des syndicats. Ils entendent peser sur les négociations en cours redéfinissant l’aménagement de leur temps de travail. Une nouvelle mobilisation est prévue le 10 mai prochain. Les cheminots ne défendent pas de prétendus « privilèges ». Ils se battent pour conserver - voire améliorer - les règles qui organisent leur temps de travail, et donc qui garantissent la sécurité de tous les usagers. L’ensemble de ces normes, répondant au matricule de RH 0077, établit les temps de travail, de repos et d’astreintes des cheminots de la SNCF. Suite à la réforme ferroviaire votée le 4 août 2014, ces règles doivent être renégociées. Le gouvernement et le patronat du rail (dont la direction de la SNCF) y voient une opportunité pour améliorer la productivité des cheminots afin de préparer « l’ouverture à la concurrence du trafic voyageurs ». Or, concernant la SNCF, cette dérogation propre au service public est nécessaire pour pouvoir faire rouler les trains 24h/24h et 7j/7. Pour les syndicats, il s’agit de sortir de cette négociation avec une convention collective de « haut niveau social », reprenant « les 4 • Les Nouvelles 28 avril 2016
grandes lignes du RH 0077 pour l’ensemble des entreprises publiques et privées de la branche ferroviaire ». « Depuis des années, la Direction de la SNCF n’a de cesse d’imposer des gains de productivité, explique la CGT dans une adresse aux usagers. Ainsi, du fait de la suppression de près de 30 000 emplois de cheminots depuis 2003, le chiffre d’affaires généré par agent a augmenté de 30 % (sur la base des résultats 2007). Pourtant et au-delà des conséquences catastrophiques sur la qualité du service public ferroviaire (accidents ferroviaires, suppressions et retards de trains, vieillissement du réseau ferré), l’augmentation du prix des billets se poursuit ! Loin d’enrayer l’endettement du système ferroviaire, la réforme de 2014 est marquée par un désengagement de l’État et du Patronat au détriment des cheminots et des usagers qui devront payer la note ! Pire, cette politique engendre un report massif sur les routes de camions et d’autocars… » Le syndicat dénonce des choix d’investissements massifs à l’international ainsi que dans les filiales routières plutôt que dans les trains du quotidien. « Ils détruisent le ferroviaire, occultent l’écologie, sacrifient des pans entiers de territoires et tout cela avec notre argent ! »
mouvoir ces activités artistiques en milieu scolaire, mais sans préjudice pour les autres options et secteurs éducatifs. Enfin, bien sûr, Théâtre Education Aquitaine, tout autant que le collectif Arts Debout, sont entièrement solidaires de la lutte des intermittents et précaires, notamment parce que la plupart des artistes avec lesquels ils travaillent sont directement concernés. On se permettra d’ajouter que, si ces options ne peuvent concerner, par définition, qu’un nombre restreint d’élèves, ceux-ci proviennent de tous les milieux, sans sélection sociale ou par leurs résultats scolaires. À une société de la pseudo méritocratie et de l’évaluation effrénée, les options artistiques préfèrent une société de l’épanouissement personnel dans la pratique collective. VT
Comme à l’Odéon à Paris et dans plusieurs théâtre nationaux en France, le Comité des intermittents et Précaires de Gironde occupe pacifiquement le TnBA depuis l’assemblée générale du 19 avril pour affirmer son complet désaccord avec les négociations en cours de l’assurance chômage comme avec le projet de loi travail, dans le respect de ce « lieu de parole » et de ceux qui y travaillent. Le CIP Gironde n’a pas manqué une manifestation contre la loi Travail depuis le début de la mobilisation avec son slogan : « Ce que nous défendons, nous le défendons pour tous et avec tous ! » Investis aussi dans les initiatives « On vaut mieux que ça » sur Bordeaux, les membres du collectif rappelaient lors d’un point presse la semaine dernière qu’un chômeur sur deux et 6 intérimaires sur 10 ne sont déjà pas indemnisés. Ils affirment que Pôle emploi radie à tour de bras, cible, harcèle. La loi El Khomri leur reste aussi en travers de la gorge parce qu’elle remet sur le tapis ce qui avait été gagné par l’annulation de la nouvelle convention d’assurance chômage, à la suite d’un recours validé par le Conseil
d’État en 2015. Parce qu’à nouveau les cotisations seraient rattachées à la personne et ne seraient plus solidaires. Parce que si des heures n’ont pas été déclarées au cours du pointage mensuel, elles seraient perdues, bien que payées, déclarées, cotisations versées. « Bien sûr, avec un peu de bonne volonté humaine, ça pourrait encore se régler mais il y a de plus en plus de dématérialisation, explique-t-on autour de la table. Et encore, depuis deux mois, il y a une simplification, la fameuse touche “3” sur le téléphone qui peut te changer la vie ! Mais il a fallu qu’on se mobilise pour ça. Pôle emploi devient une zone de non-droit, nous recueillons de plus en plus de témoignages qui vont dans ce sens. Dans toute la région Aquitaine, une seule personne est spécialisée dans l’indemnisation des intermittents. En plus, on nous culpabilise alors que c’est une assurance, à laquelle nous avons cotisé et plus qu’on ne le fait dans le régime commun. » Les intermittents rappellent que ce régime d’indemnisation a vu le jour quand l’industrie du cinéma a eu besoin d’avoir une main d’œuvre disponible tout en ne l’employant pas en continu. « L’Unedic n’a pas vocation à financer
le service public de l’emploi, mais à indemniser ceux qui sont privés d’emploi, déclare le CIP et ses soutiens dans un communiqué du 18 avril. L’Unedic n’est pas déficitaire. Le Medef n’a aucune légitimité à y siéger, aucune légitimité à diriger et à cadrer les négociations sur l’assurance chômage. » « Malgré les déclarations du Premier Ministre et malgré l’inscription dans la loi de l’intermittence du spectacle, les annexes 8 et 10 ne sont pas sauvées. Les tables de concertation, les annonces de dégels, de prise en charge de différés, ne sont que des plans de communication de la dernière chance, sans envergure et sans pensée. » « Depuis des mois, nous avons travaillé sur un nouveau modèle d’ indemnisation, expertisé, chiffré, reconnu juste et équitable. Nous demandons son application sans délai. » En début de semaine, les négociations piétinaient encore alors que, le 24 mars, le « cadrage financier » proposé par les patrons et accepté par les syndicats minoritaires CFDT, CFTC et CFE-CGC, vise un plan d’économies « de 185 millions d’euros en année pleine d’ici à 2018 ». Le texte suggère à l’État de mettre la main à la poche pour 80 millions d’euros. « Les employeurs s’orientent vers une baisse des droits, alors que nous souhaitons une contribution de leur part », a confirmé un des négociateurs, Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT Spectacle. La CGT et la CIP estiment que les conditions initiales demandées par le patronat risquent de conduire le système vers une « caisse autonome » abondée par le gouvernement, avec le risque de voir cette aide suspendue (et de fait les allocations chômage) en cas de changement de majorité par exemple. CD, avec l’Humanité
UTTE AGORA DE L’HUMANITÉ
CGT
Le Front populaire, source d’inspiration du mouvement social
Pour un 1er mai de conquêtes sociales, de solidarités, de paix dans le monde
Quatre-vingts ans après, le grand moment que fut le Front populaire a quelque chose à dire au mouvement social actuel. L’Agora de l’Humanité du 23 avril a fait entrer en résonance ces deux époques. « Allons au-devant de la vie », chantaient ceux qui, manches retroussées, retrouvaient la dignité et l’espérance dans ce renouveau individuel et collectif que fut le Front populaire. Ils étaient jeunes souvent, ouvriers ou employés, travailleurs. Quatre-vingts ans plus tard, jeunes et moins jeunes, lycéens, étudiants, salariés du secteur privé ou public, la nuit, le jour, sur les places, dans la rue, sur les lieux de travail et d’études, se mettent debout. En écho avec un héritage qui interroge le mouvement actuel, l’Agora de l’Humanité, qui s’est tenue à La Bellevilloise, samedi dernier à Paris, attise la réflexion autour de l’expérience transformatrice du Front populaire pour inspirer un mouvement social à réinventer. Dans l’élan de cette journée qui fait vivre l’intelligence collective, le printemps des espérances fleurira, sans doute différemment, mais avec un parfum commun à celui du Front populaire, qui, lui aussi, voulait aller « au-devant du bonheur ». Au cours de la table ronde qui a suivi les premiers débats, l’historien Roger Martelli a mis en garde contre deux
écueils possibles quand on évoque le passé : l’oubli et la nostalgie. Interrogeant la fécondité de cette expérience pour le temps présent, l’économiste Thomas Coutrot a souligné la façon dont le Front populaire a mis en musique le travail commun d’organisations politiques avec celles de salariés, mais aussi avec des artistes et des scientifiques. « La lutte actuelle qui fait reculer la réforme du Code du travail nous oblige à repenser complètement la stratégie », a commenté le porte-parole d’Attac qui appelle à retrouver « une alliance horizontale, souple et non hiérarchisée » pour faire tomber « l’oligarchie politico-financière ». De son côté, Charles Silvestre, vice-président des Amis de l’Humanité et ancien rédacteur en chef du journal fondé par Jean Jaurès, a souligné la réalité toujours actuelle de ces gens qui se lèvent « pour ne plus vivre comme ils vivaient » faisant le lien avec le leitmotiv #OnVautMieuxQueCa, précisant que « l’histoire, par nature, est toujours une perpétuelle invention ». Ouvrir une brèche dans le temps contraint par le travail salarié, conquis en 1936 avec les lois sur les congés payés et la semaine de 40 heures, l’enjeu se retrouve dans le combat de ceux qui ne veulent pas se coucher devant le projet de loi travail du gouvernement de Manuel Valls. Il forge leur conscience que la société capitaliste - fondée à la fois
sur l’extorsion du temps de travail et sur sa dévalorisation par le jeu de sa « mise en réserve », chômage de masse et exclusion - ne tend, dans sa dynamique propre, qu’à leur offrir le destin d’un salariat en dégradation constante. « Donner au salariat d’aujourd’hui une visibilité, une dignité et une fierté » passe, selon la syndicaliste de la CGT Maryse Dumas, par une réappropriation de la question du travail par le champ politique. Un acte à mettre en œuvre d’urgence. Il passe aussi par « la nécessité de la reconstruction d’un modèle alternatif », a précisé, pour sa part, Sophie Binet, de l’Ugict-CGT. Une journée dense de réflexions et de débats (à voir en vidéo sur le site de l’Humanité) peut être prolongée par la lecture du hors-série de l’Humanité consacré au Front populaire dans lequel on retrouvera les contributions de nombreux historiens ainsi que des récits illustrés de photos d’archives et d’infographies. Les écrivains Michèle Audin, Bernard Chambaz, Didier Daeninckx et Gérard Mordillat publient pour l’occasion des textes inédits. Ce numéro est disponible chez les marchands de journaux à partir du 28 avril, 92 pages, 8 euros, ou en commande sur le site.
Le syndicat appelle à faire de cette journée internationale des travailleurs, une grande journée de mobilisation pour exiger un monde de paix, de justice sociale, de démocratie, de liberté, de laïcité, de solidarité, pour l’emploi, les salaires, le retrait de la loi Travail et pour un Code du Travail du 21e siècle. Cette année FO appelle également à la manifestation, ainsi que le mouvement citoyen autour des « Nuits
Debout » et #OnVautMieuxQueCa. Journée fraternelle à partir de 12 h La manifestation se continue à la bourse du travail autour d’une journée revendicative, fraternelle et culturelle : accueil musical autour de la buvette avec l’orchestre de L’affaire Barthab, suivi d’un repas (Adulte 8 € - Enfant 6 €), puis après-midi musical, jeux en bois ou de société avec l’association Ludoludick Entrée libre.
Manifestation, 10h, rassemblement place de la République à Bordeaux
Avec l’article d’Olivier Morin pour l’Humanité
NUIT DEBOUT BORDEAUX
Comment trouver le chemin d’un avenir meilleur où chacun aurait sa place ?
Jean-Jacques Paris est membre du Conseil départemental du PCF et ancien conseiller général sur Bègles. Il assiste régulièrement aux assemblées générales de Nuit Debout à Bordeaux, nous avons recueilli son point de vue. NBSO. Tu participes aux assemblées générales de « Nuit Debout » à Bordeaux, en quoi te sens-tu concerné par ce mouvement ? Jean-Jacques Paris. Quand des citoyens, des jeunes prennent la parole dans l’espace public, s’affirmant acteurs de la vie politique et recherchant une issue, quoi de plus stimulant ! Un tel événement ne peut que réjouir tous ceux qui luttent pour un avenir meilleur pour tous.
de tous dans le respect et l’écoute. Des commissions élaborent et rendent compte de leurs travaux. On y aborde des questions philosophiques pour interroger, par exemple, « la servitude volontaire » et l’émancipation mais aussi des questions sociales, sur le travail avec la volonté de voir retirer cette loi insupportable ou encore de questions écologiques, sur l’énergie ou l’agriculture. Rien n’est laissé de côté. Les luttes en cours et leur convergence possible et nécessaire font partie du débat.
NBSO. Selon toi, que s’y passet-il réellement ?
NBSO. Quelles valeurs expriment ce mouvement ? Quelles aspirations porte-t-il ?
JJP. Les rassemblements « Nuit Debout » bordelais, qui se tiennent place de la République, témoignent d’une exigence grandissante de démocratie vivante et d’un attachement au progrès humain. Il y a beaucoup de réflexion dans les échanges et des efforts importants sont faits pour favoriser l’expression
JJP. Ce mouvement conscient exprime avec force sa défiance dans le système et les forces qui, depuis des décennies, le perpétuent et l’aggravent, mais aussi la perte totale de confiance dans les partis politiques et les représentations dont le discrédit s’amplifie et génère une abstention massive.
Mon expérience dans les institutions me conduit à penser que ce constat est plutôt réaliste. En effet, le jeu politique a pris le pas sur le débat d’idées et le souci de l’intérêt général. Le pouvoir se concentre dans les mains de quelques uns au service des multinationales et des actionnaires. La 5e république a modelé toute la société française, conditionnant tout le système politique à l’élection présidentielle, pour mieux installer le capitalisme financier à tous les étages, écartant les classes populaires du projet politique, économique, commun. Avec « Nuit Debout », une partie de la jeunesse exprime le besoin de rupture avec ce système. Mais comment faire pour trouver le chemin d’un avenir meilleur permettant à chacun de trouver sa place ? C’est la réponse à cette question que cherchent les participants à « Nuit Debout », excédés par les promesses non tenues et l’extension du chômage, de la précarité, de la pauvreté, l’aggravation sans cesse des inégalités. Mais n’est-ce pas la même question qui nous est posée ?
PCF DE LA GIRONDE
Dimanche 1er mai : Manifestation et vente du Muguet Comme chaque année, les militants communistes participeront à la manifestation du 1er mai, journée internationale des travailleurs. Leurs militants ont rendez-vous au camion du PCF (place de la République) dès 9h30 pour organiser la distribution de tracts, la vente du
muguet et de la tombola pour la Fête de l’Humanité Gironde. « Cette journée de solidarité internationale aura un caractère particulier cette année et sera un moment fort contre le projet de loi Travail », rappelle la fédération.
LOI TRAVAIL EL KHOMRI
De jour comme de nuit, debout pour gagner ! Un texte collectif avec des acteurs de la mobilisation sociale pour le retrait du projet de loi El Khomri* appellent à « des moments d’unité, de combativité, de fraternité », à l’occasion des manifestations et grèves du 28 avril, du 1er mai et au-delà, place de la République, sur toutes les places de France, « sous des formes diverses et à imaginer : débats, village syndical, meetings communs, etc ». « Nous pensons que toutes les structures syndicales et tous les syndiqués opposés à la loi El Khomri ont toute leur place
dans ces moments de fraternité et de construction collective, que tous les participants aux “Nuits Debout” ont leur place dans les manifestations et la grève nécessaires pour gagner ». « Ensemble, nous pouvons faire peur à l’oligarchie, faire reculer le pouvoir, nous pouvons gagner ! » * des responsables CGT, Solidaires, Sud Rail ainsi que Caroline de Haas (initiatrice de la pétition Loi Travail, non merci !), Frédéric Lordon (économiste), François Ruffin (rédacteur en chef de Fakir et réalisateur de Merci Patron !).
Les Nouvelles 28 avril 2016 • 5
INTERNATIONAL SOLIDARITÉ
CRISE POLITIQUE AU BRESIL
Séisme meurtrier en Équateur
La présidente promet de rendre coup pour coup
Le 16 avril, un séisme a frappé les provinces côtières d’Équateur, causant un nombre élevé de victimes et occasionnant de lourds dégâts. Le Secours populaire français lance un appel aux dons afin de soutenir les enfants et les familles. Samedi 16 avril, un violent séisme de magnitude 7,8 sur l’échelle de Richter a touché la côte pacifique de l’Équateur. On déplorait, quelques heures après la catastrophe, des centaines de morts, des milliers de blessés et d’importantes destructions dans les six provinces côtières et le port de Guayaquil, capitale économique du pays. Le président Rafael Correa a immédiatement promulgué l’état d’exception et laissé entendre, au vu de la violence de la secousse principale et des 55 répliques, que « le nombre de victimes pourrait augmenter de manière considérable ». La pire catastrophe depuis 1979
Le séisme du 16 avril est le plus grave qu’ait eu à subir le pays de 15,5 millions d’habitants depuis celui de 1979 qui s’était soldé par un bilan humain élevé : 600 morts, 20 000 blessés. Si la menace d’un tsunami a été levée, la peur hante toujours les habitants de la côte et de l’ensemble
du pays - la secousse a été ressentie dans la capitale Quito située à 170 km et jusqu’au Pérou voisin.
également l’idée d’une « réforme (du) système politique, unique façon de lutter efficacement contre la corruption ».
Une aide d’urgence rapide
La droite à l’assaut d’un géant écartelé par la crise
Dès l’annonce de la catastrophe, le Secours populaire français a pris les dispositions nécessaires, avec son réseau de partenaires, afin de mettre en place les conditions logistiques permettant de faire parvenir rapidement une aide d’urgence et un accompagnement dans la durée pour les sinistrés. Parallèlement, le SPF lance un appel à la solidarité pour soutenir les enfants, les familles, victimes du séisme qui a ravagé la zone côtière d’Équateur, car les besoins sont immenses. Pas d’action sans don !
Votre soutien financier permettra à l’association d’apporter une solidarité concrète aux victimes. L’ampleur de l’aide dépendra des fonds qu’elle réussira à collecter. Par courrier en écrivant au Secours populaire français : 95 quai de Paludate 33800 Bordeaux En ligne par carte bancaire sur : www.secourspopulaire.fr/33
AUTRICHE
Nouvelle tache brune sur le visage de l’Europe L’extrême droite a effectué une nouvelle percée en Europe. Norbert Hofer, le candidat du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ), est arrivé très largement en tête du premier tour de l’élection présidentielle de dimanche. Avec 36,4 % des suffrages, il réalise le meilleur score jamais obtenu par son parti depuis la guerre. Le résultat a fait l’effet d’une bombe à Vienne. L’extrême droite profite du désarroi des électeurs qui ont massivement sanctionné les deux principaux partis autrichiens – le SPÖ (social-démocrate) du chancelier Werner Faymann et l’ÖVP (chrétien-démocrate) –, réunis au sein d’une grande coalition. L’un et l’autre ne dépassent pas les 12 % des voix et seront, pour la première fois, absents du second tour de ce type d’élection. C’est donc au candidat Vert, Alexander Van der Bellen, arrivé second avec 20,4 % des voix, qu’échoira la redoutable tâche de rassembler, le 22 mai prochain, pour empêcher l’installation d’un président d’extrême droite à Vienne. Si la Constitution autrichienne confère des pouvoirs surtout protocolaires au président, ce dernier n’en accède pas moins à la fonction de chef des armées, nomme le chancelier et peut dissoudre l’Assemblée en certaines 6 • Les Nouvelles 28 avril 2016
circonstances. Norbert Hofer n’a pas caché qu’il userait de ces prérogatives-là si la majorité parlementaire ne suivait pas ses recommandations pour une fermeture des frontières aux réfugiés. Et une nouvelle, probable, victoire du FPÖ, en cas de législative anticipée, ouvrirait alors la route de la chancellerie (le véritable exécutif) aux nationalistes. Le FPÖ a instrumentalisé la peur du déclassement qui habite nombre de citoyens face à l’afflux de migrants, avec d’autant plus d’efficacité qu’une partie de la population subit une progression du chômage et surtout de la précarité suite aux réformes promues par la grande coalition pour renforcer la flexibilité. Partout, le national-libéralisme prospère sur les réformes de structure présentées par Bruxelles et Berlin comme incontournables, et mises en musique par ce type d’attelage. Celles-là aggravent souffrances sociales et rejets du politique. Pour éviter la progression des pustules brunâtres sur le visage de l’Europe, il est plus que temps de rompre avec ces logiques et donc de renforcer les résistances salvatrices au modèle austéritaire qui émergent aussi sur le continent. Avec l’article de Bruno Odent, dans l’Humanité du 26 avril
Les députés ont adopté la procédure de destitution de la présidente Dilma Rousseff, réélue il y a un an et demi à peine. Le Sénat aura la charge d’ouvrir ou non un procès en destitution contre la cheffe de l’État, qui serait le cas échéant évincée du pouvoir cent quatre-vingts jours durant dans l’attente de la décision des sénateurs. Dans un discours offensif, l’ancienne guérillera a dénoncé un putsch prétendument légal. Si la procédure de destitution touchait à son terme, partis progressistes, syndicats et mouvements sans-terre jurent de bloquer le pays contre un gouvernement illégitime. Au lendemain du vote des députés, devant les journalistes, la présidente brésilienne avait ce regard de détermination inflexible qu’on ne lui connaissait que sur les photos datées de 1970, lorsque la guérillera, âgée de 22 ans, affrontait ses tortionnaires devant le tribunal militaire de Rio de Janeiro. Pesant chaque mot, Dilma Rousseff a rappelé avoir affronté dans sa jeunesse « la dictature par conviction. J’affronte aujourd’hui dans ma maturité un coup d’État, pas un coup d’État traditionnel comme ceux de ma jeunesse, mais un coup d’État avec l’apparence d’un processus légal ». Elle a refusé de livrer sa reddition : « Je ne me laisserai pas abattre, le combat ne fait que commencer », a dit celle qui a été réélue avec 54 millions de voix en octobre 2014. Le « dribble fiscal » qui lui est reproché et a permis de financer certains programmes sociaux par les banques afin de retarder leur inscription dans les comptes publics ? La présidente explique que cette pratique a largement
été utilisée par ses prédécesseurs - y compris à droite - sans que le Congrès ne s’en émeuve. « On me réserve un traitement réservé à personne », a-t-elle relevé pour mieux signifier le caractère purement politique de l’offensive des néolibéraux, incapables d’accéder au palais du Planalto par la voie légale mais pressés d’en finir avec le « lulisme ». « Il ne pèse sur moi aucun soupçon d’enrichissement illicite »
Dilma Rousseff a ensuite directement interpellé le président de la Chambre des députés, Eduardo Cunha, instigateur de la procédure de destitution, mouillé dans le scandale Petrobras et dont le nom apparaît également dans les Panama Papers : « Il ne pèse sur moi aucun soupçon d’enrichissement illicite. Moi, je n’ai pas de compte à l’étranger. » Dans le viseur également, le vice-président Michel Temer, qui assurerait l’intérim en cas de destitution, accusé de « conspiration ». Après une rencontre avec Dilma Rousseff, le Parti communiste du Brésil (PCdoB) a lui aussi réaffirmé la nécessité de poursuivre la mobilisation dans la rue et au Sénat afin de bloquer la procédure de destitution. « Nous avons perdu une bataille mais pas la guerre, nous continuerons de lutter », a martelé la députée Luciana Santos, présidente du PCdoB. Sur ce point, le Front populaire du Brésil et le Front peuple sans peur, qui réunissent les principaux partis progressistes, les syndicats, les mouvements étudiants et sans-terre, ont assuré qu’ils ne reconnaîtraient pas la « prétendue légitimité » d’un futur gouvernement Temer et promis grèves et occupations afin de défendre les conquis sociaux mais
Quoi qu’il en soit la crédibilité du Parti des travailleurs (PT) et de la présidente est sérieusement entamée et le pays paraît plus divisé que jamais. Le Brésil qui se mobilise aujourd’hui contre le pouvoir est celui des classes supérieures urbaines et blanches dont le vote est traditionnellement acquis à la droite. Dans sa sociologie, le mouvement actuel est à distinguer de celui de 2013, lorsque la petite classe moyenne demandait précisément une accélération des politiques menées depuis l’accession de Luiz Inacio Lula da Silva à la présidence en 2003, notamment en termes de transports ou d’accès au crédit. Faute d’avoir anticipé la crise et la chute du cours des matières premières, dont il est si riche, le Brésil n’est plus en mesure de financer ses politiques sociales en restant arc-bouté sur ce modèle. (…) Si le projet politique de redistribution des richesses élaboré par le Parti des travailleurs « n’est pas éteint, il ne marche plus dans les conditions actuelles, qui raréfient les ressources de l’État quand les marchés mondiaux sont en crise, alors que le modèle de développement économique brésilien n’a pas été diversifié et transformé. Ce qui creuse la distance entre ce gouvernement et ceux qui l’ont porté au pouvoir, c’est d’abord cette difficulté à poursuivre l’objectif de redistribution et de justice sociales, mais aussi le fait que le PT s’est coupé des mouvements sociaux et de ses bases dans la gestion quotidienne de l’appareil d’État, avec une forme de bureaucratisation qui lui est reprochée », analyse Christophe Ventura, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). D’autre part, en imposant une austérité sévère, le ministre de l’Économie, Joaquim Levy, devenu la bête noire de la gauche, a tourné le dos aux promesses de campagne de Dilma Rousseff, quitte à la couper d’une partie de sa base qui craint de replonger dans la pauvreté. La droite, elle, entend profiter du mécontentement afin d’emporter la bataille idéologique. Avec les articles de Lina Sankari dans l’Humanité
SAHARA OCCIDENTAL
Pression onusienne pour l’ouverture de négociations En mission il y a un mois dans un camp de réfugiés sahraouis, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a réaffirmé la semaine dernière vouloir relancer les négociations concernant le Sahara occidental, illégalement occupé depuis 1971 par le Maroc. Le diplomate a demandé l’ouverture de pourparlers « sans
conditions préalables et de bonne foi pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ». Le secrétaire général a surtout déploré le blocage du processus politique entamé en 2007 du fait que le Maroc a toujours unilatéralement « considéré son
plan d’autonomie comme seule base pour les négociations ». Aujourd’hui, l’expulsion de la composante civile par le Maroc de la Minurso, créée par le Conseil de sécurité pour surveiller le cessez-le-feu et organiser un référendum d’autodétermination, fait craindre pour la stabilité.
PCF PCF COTEAUX MACARIENS
Des pistes politiques en débat
Une dizaine de camarades se sont de nouveau réunis le 19 avril afin d’organiser le vote des communistes sur le choix de base commune (2 au 5 mai) pour le prochain congrès du PCF. La discussion a abordé les points suivants : - Sensation que les textes sont toujours les mêmes, qu’on n’invente rien… Le parti est très affaibli dans cette période très difficile et il ne faut pas accuser les dirigeants d’avoir commis des erreurs. - Disparition de la classe ouvrière et modification profonde du salariat. Conditions de travail et sensation d’utilité se dégradent. - Ras-le-bol des partis politiques traditionnels et des hommes politiques. Le mot de « front » de Gauche fait peur car il rappelle le « front national » et pas le front populaire ! - Les mouvements des jeunes (contre la loi El Khomri et Nuits debout) sont intéressants malgré les lacunes politiques (historiques, idéologiques…) de cette tranche d’âge. Le parti doit prendre conscience de ces réalités, du refus de tout risque de récupération (Cf. Finkelkraut). Un véritable travail politique citoyen de fond peut se faire à partir de la réaction de ces jeunes, il nous faut les accompagner sans rien leur imposer. Il faut leur montrer que du dialogue et de la discussion sortira forcément quelque chose. Or ce qu’on leur montre actuellement c’est qu’entre mouvements de gauche
on n’arrive même pas à discuter entre nous ! - Le monde du travail et la société broient les gens ce qui engendre un refus très fort voire violent. Croire et soutenir la mobilisation contre la Loi Travail et contre la violence au travail car il y a un tel écoeurement qu’une étincelle peut tout faire exploser ou au contraire tout mobiliser. - Il est désespérant d’avoir à choisir entre « très à droite » et « moins à droite » alors que la gauche semble disparaître dans ses divisions et avec le PS actuel ! - Que penser de la candidature et du vote Mélenchon ? Il semble faire cavalier seul à côté des mouvements, mais est-ce une stratégie en faisant le pari de se situer au-dessus des partis (attitude très gaullienne, peut-être efficace en cette période de crise) pour convaincre les abstentionnistes ? - Le « temps » des mouvements en cours n’est pas le même que celui de la présidentielle et du système politique. Attention à ce que les enjeux électoraux n’étouffent pas ce qui germe. Même si ce n’est pas encore pour cette fois-ci, ces mouvements vont faire avancer les choses (« Podemos » a mis 3 ans à percer).
- Sensation que cette remise en question des partis et du système politiques est un « passage obligé » destructeur de notre espace culturel habituel. Regret que le Front de Gauche n’existe plus en raison de divisions incompréhensibles quand on a affaire à une telle droite ! Le programme existe toujours : l’humain d’abord ! - Il n’est vraiment pas simple d’avancer tant qu’il y aura des réformistes auprès des dirigeants. Il est très compliqué de trouver une issue politique. - Sur la primaire, tout dépendra des conditions de son organisation : si ce sont les partis traditionnels qui la font, cela va « casser » quelque chose ; si elle part des mouvements enclenchés (militants de la société civile de gauche) pour « désigner ensemble », on peut y croire et avoir un peu d’espoir. Certains camarades estiment qu’il faut absolument affiner notre réflexion et donc lire les textes proposés (ou les résumés p.15). D’autres pensent que notre énergie doit plutôt servir à accompagner ces mouvements, être avec ces jeunes sans projet de récupération car nous ne pouvons « louper ce coche » qui est un énorme enjeu pour l’avenir. Prochaine réunion le 3 mai.
22H
21H
23H
PCF RIVES DE DORDOGNE
Comment améliorer le fonctionnement du parti ?
Les camarades de la cellule de Branne se sont dits « souvent désemparés devant l’absence de relation efficace entre le national et le local (militant de base) ». « Une certaine incompréhension règne concernant le contenu des tracts jugés peu “lisibles” pour le commun des mortels, ou déconnec-
tés de l’actualité (retard). Il faudrait mettre en avant des slogans clairs qui percutent tout en faisant le travail d’analyse et d’information approfondies (nous disons : pas simple à réaliser). Exemple : le tract sur la loi travail nous est parvenu avec l’ancienne mouture (avant la révision par Valls et Hollande)- en remarquant qu’un travail très intéressant par ailleurs est effectué sur la lisibilité et l’information accessible (page recto en petits carrés). Il faudrait donner plus de place (et les populariser) aux commissions thématiques qui donnent de l’horizontalité au fonctionnement du parti. Ces commissions ne sont pas assez décentralisées au niveau des fédés. Une autre solution pour rapprocher le militant de base et la direction
nationale serait d’effectuer des synthèses qui franchiraient les différents niveaux de militantismes : cellulesection-fédération-région-national. Le niveau d’organisation au niveau de la région manque cruellement : nous l’avons constaté lors des régionales, des réunions ponctuelles au moment des élections ne comblent pas l’efficacité d’un travail commun régulier, surtout avec l’apparition des nouvelles “grandes régions”. Il y a nécessité de mettre en place de réelles coordinations régionales ayant un fonctionnement démocratique bien sûr mais, surtout, très efficaces. Enfin, nous nous interrogeons avec inquiétude sur la présidentielle de 2017, les débats du Lundi sontils suffisants pour permettre la clarification de la situation politique ? l’émergence d’un projet politique ? et d’un candidat pour le porter ? »
Carnet SECTION DE COUTRAS-GUÎTRES. Notre camarade René PETIT nous a quitté. Membre du Parti communiste depuis la libération, il avait participé à la libération de Coutras. Il fut secrétaire des cheminots CGT de Coutras et conseiller municipal pendant de longues années. Il a, jusqu’à ses derniers jours participé à la mesure de ses moyens, à la vie du PCF. Ses camarades renouvellent leurs sincères condoléances à tous ses proches.
La tombola, comment ça marche : 1 Chaque bon coûte 2 euros, le carnet coûte 10 euros. 2 Remplir lisiblement les noms et prénoms, contact, pour que les billets soient valides.
3 Remettre les souches aux trésoriers de sections ou directement à
la fédération. Elles doivent être déposées avant le jeudi 20 mai à 18h, à la fédération ou sur le lieu de la Fête de l’Huma 33.
L’entrée en pré-vente est offerte pour tout achat d’UN CARNET VENDU À UNE MÊME PERSONNE. Elle peut aussi être vendue séparément 10€.
Important,
à propos du tirage au sort du dimanche 22 mai 2016 à 15 heures sur la Fête de l’Humanité Gironde 2016. Date limite pour la diffusion des
tickets : dimanche 22 mai à 12h00. Pour participer au tirage au sort de la Tombola de l’Huma 33, la souche doit être conservée par la direction de la Fête de l’Humanité et retournée au 15 rue Furtado 33800 Bordeaux, soit par courrier*, soit remise en propre avant le 22 mai 2016 à 12h. * Attention pour tout envoi par courrier, merci de vous assurer que votre colis parviendra bien à la direction de la Fête de l’Humanité au 15, rue Furtado 33800 Bordeaux, avant le 20 mai 2016 à 18h. Passé ce délai, les souches ne seront malheureusement pas acceptées pour le tirage au sort.
INFORMATION ET CONTACT : Direction de la Fête de l’Humanité Gironde, 15-17 rue furtado, 33800 BORDEAUX // fetehuma33@gmail.com // 05 56 91 45 06 Les Nouvelles 28 avril 2016 • 7
CHRONIQUE
CULTURE & SOLIDARITÉ GRADIGNAN
par Jeanne R.M.
Une vraie chasse populaire ANNONCES LÉGALES AVIS DE LIQUIDATION Etude de Me Etienne RISPAL Notaire 84390 SAULT
Mercredi 20 avril, au Parc Mandavit de Gradignan, le Secours Populaire organisait « une chasse aux œufs solidaire ». Pour trois euros, votre bambin (petit ou grand) pouvait passer une aprèsmidi mêlant jeux ludiques, culture et partage. Déjà l’accueil était soigné. Des bénévoles vous attendaient à l’entrée du parc, sourire aux lèvres, et regard attentionné pour chaque gamin. Immersion dans un décor naturel grandiose, le parc Mandavit - qui s’étend sur plusieurs hectares, comprenant des espaces boisés, des espaces dégagés et un bel ouvrage architectural - se transforme facilement en un terrain de jeu gigantesque. Pour le plus grand plaisir des parents, une bande son à base de James Brown, Louise Attaque… clôturait ce beau tableau. On entrait sur la culture en découvrant une bouquinerie éphémère, car l’amour des livres c’est l’essentiel. Puis, un peu plus loin, une exposition mettait en exergue les missions réalisées par le Secours Populaire à travers le monde. Enfin, un atelier traitait du thème des droits de l’enfant. Du côté des animations, des basiques
qui fonctionnent : chamboule-tout, course en sac, passe-trappe, atelier peinture… Et le stand qui ne se désemplit pas : Le maquillage. Un artiste chevelu, une sorte de Cavanna, prenait quelques minutes pour réaliser un masque d’une précision assez rare. Le genre de création que les gamins refusent d’enlever avant d’aller se coucher, pour la plus grande joie des parents. Mais la « crème » des animations, c’est bien évidemment la chasse aux œufs et votre enfant vous le rappelle perpétuellement : « Elle est où la chasse aux œufs ? ». L’objectif : trouver des œufs colorés sur un parcours réalisé à l’orée du bois. Une fois le butin débusqué, on l’échange contre un goûter bien garni. Pour clore ce beau moment, les participants étaient invités à apporter leur contribution à une grande fresque, une façon de finir en mettant l’accent sur le collectif. En somme, une belle journée qui a ravi les sauvageons et leurs parents, et qui a permis au Secours Populaire de collecter des fonds qui financeront de nouveaux projets solidaires. Anthony Semchaoui
SAINT-PIERRE D’AURILLAC
Bric Brac 2016 C’est le 1er mai, à partir de 10h, en bord de Garonne à Saint-Pierre d’Aurillac. Les Sous-fifres propose un bric brac fait de solidarités, de rencontres, d’artisanat, de musique, d’échanges, d’expo… Avec tout un bric brac de personnes et de collectifs : 7 assos, 12 artisans-créateurs, des jeux et ateliers, une zone de gratuité, des expos et de la musique (La Collectore, Philippe Bayle Solo Multipiste, Les SousFifres, La Fanfare En Chantier, Duo Lo Silenci De La Flor…)
Suivant acte reçu par Me RISPAL susnommé en date du 08 avril 2016, enregistré au S.I.E. de CARPENTRAS, le 18/04/2016, Bordereau n° 2016/569, Case n°1, les associés de la société CATRAL, SCI, au capital de 2 000 €, dont le siège social est à BORDEAUX (33) 146 Rue de Belleville, immatriculée au RCS de BORDEAUX sous le n° 489779454 ont : - approuvés les comptes définitifs de liquidation, - déchargés M. Jean-François QUINT, de son mandat de liquidateur, - donnés à ce dernier quitus de sa gestion, - constatés la clôture de liquidation à compter de la date de l’acte. Le siège de liquidation est fixé chez M. Jean François QUINT, demeurant à BORDEAUX (33) 146 rue de Belleville, adresse à laquelle toutes correspondances devront être envoyées, et actes et documents relatifs à la liquidation devront être notifiés. La Société sera radiée au RCS de BORDEAUX Pour avis Maître Etienne RISPAL AVIS DE DISSOLUTION LANDATEX SARL en liquidation au capital de 5 000 € Siège social : 6 Avenue Neil Armstrong 33692 MERIGNAC Cedex SIREN 514 444 868 RCS Bordeaux L’Assemblée Générale Extraordinaire réunie le 29 février 2016 a été décidé la dissolution anticipée de la société à compter du même jour et sa mise en liquidation amiable sous le régime conventionnel dans les conditions prévues par les statuts et les délibérations de ladite assemblée. Elle a nommé comme liquidateur M. Sébastien KLEBER, demeurant 31 avenue des Chasseurs, 33600 PESSAC, pour toute la durée de la liquidation, et pour un délai maximun de 3 années, éventuellement renouvelable, avec les pouvoirs les plus étendus tels que déterminés par la loi et les statuts pour procéder aux opérations de liquidation, réaliser l’actif, acquitter le passif, et l’a autorisé à continuer les affaires en cours et à en engager de nouvelles pour les besoins de la liquidation. Le siège de la liquidation est fixé au 6 Avenue Neil Armstrong, 33692 MERIGNAC CEDEX. C’est à cette adresse que la correspondance devra y être envoyée et que les actes et documents concernant la liquidation devront être notifiés. Les actes et pièces relatifs à la liquidation seront déposés au Greffe du Tribunal de commerce de Bordeaux, en annexe au RCS. Pour avis Le Liquidateur. TRANSFERT DE SIEGE SOCIAL JUN-YI SARL au capital de 8.666 € Siège social (l’ancien) : 1 Place Beauséjour 33560 CARBON BLANC Siren : n° 817 423 270 RCS BORDEAUX Aux termes d’une délibération de l’assemblée générale extraordinaire en date du 13 avril 2016, il a été décidé de transférer le siège social du 1 Place Beauséjour – 33560 Carbon blanc au : 62 Cours Victor Hugo – 33130 Bègles à compter du 13 avril 2016 ; puis de modifier l’article 4 des statuts en conséquence. Suite à ce transfert, il est rappelé les caractéristiques suivantes : La société demeure immatriculée au RCS de Bordeaux Pour avis, AVIS DE CONSTITUTION
Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932
8 • Les Nouvelles 28 avril 2016
Il a été décidé de constituer une société dont les caractéristiques sont les suivantes : Dénomination : France GIRONDE EXPRESS Forme : SARL Objet social : Transports publics routiers de marchandise ou location de véhicules Siège social : 80 avenue de la Libération 33700 Mérignac Capital : 6 000 € Durée : 99 ans à compter de son immatriculation au RCS de Bordeaux Gérant : Mme RAVELOARIMANGA HARIVELO FELANA, demeurant 30 Avenue du Maréchal Juin 33700 Mérignac Pour avis,
« Tendances » Nous montâmes dans la diligence après notre week-end pascal et familial où le canard braisé au vin blanc de l’Entre-deux-mers nous en fit voir de toutes nos papilles, voiture 16, places 11 et 12 du carré Enfants, huit places, huis-clos, annonçant un voyage plein de dynamisme, de cris et de lancement d’objets en tout genre, chips, playmobiles. Le train était plein de fatigue et de ventres repus de cloches et lapins en chocolat. Elle était déjà assise quand nous nous installâmes, un voile noir lui coupant la moitié de la tête, le blanc le reste du corps. Les femmes voilées sont réapparues en ce début de troisième millénaire, mode quelque peu rebelle, annonçant souffrance de l’être féminin et désir de reconnaissance autre qu’éternelle séduction à soumettre. Celle-ci ne soutenait pas les regards d’un coup de maquillage appuyé, elle portait son alliance au divin à l’annulaire droit, comme il se doit. Sa toge était salie, crottée comme ses chaussures de randonnée, elle enchainait les pèlerinages, en vu d’une probable rédemption dont je ne comprenais que trop le sens. Je n’avais qu’un seul magazine à lire, et ne souhaitait pas être provocante, ni même outrageante, mais je n’ai pas eu d’autre choix. J’ai patienté quelque peu, tenté de dormir au son du comptage des perles de son chapelet, regardé ce paysage de lundi férié qui me transportait d’un bout à l’autre de la France. J’ai résisté à l’appel de la lecture mais le voyage s’annonçait long. Mon voisin d’en face se brancha sur ses écouteurs et s’isola au son d’un rap endiablé qui le faisait se trémousser et caresser l’entre-jambe de sa voisine, celle-là même qui s’enfonçait dans une lecture légère d’un magazine vantant les régimes amaigrissants pour les vacances estivales à venir. Elle connaissait probablement bien le sujet, mais n’avait pas encore trouvé le bon, régime ou magazine. Ils s’aimaient depuis peu, en avait la fougue et l’innocence, voire l’ignorance du reste du groupe. Deux jeunes, militaires en sursis, en suspend familial, se prirent les pieds dans ce grand voile envahissant, en passant par dessus les genoux de cette voyageuse, première expérience qu’ils eurent du mal à décoder, femme non-femme, sur laquelle glissait l’habituelle courtoisie masculine adolescente. Elle en avait vécu d’autres! et maté encore plus… La dernière de cette petite assemblée hétéroclite et ô combien humaine aurait pu être la copine de cette pieuse personne, elle discutait de tout ce qui lui passait par la tête, ou bien nous faisait croire justement qu’il n’y avait pas grand-chose, en tout cas beaucoup d’angoisses, dans son cerveau communicatif, de la météo exceptionnelle au surplus de valises, aux temps qui changent et aux destinations de chacun d’entre nous. Les mots-croisés, force 3, lui permirent de se reprendre et d’envisager le calme pour le restant du voyage. Notre bonne soeur, Dieu nous accompagna tout le voyage, resta de marbre, les yeux fixés sur les verres de ses lunettes aux vertus correctrices, lui permettant une éventuelle vision du monde moins floue. Je sortis mon magazine, celui plus féminin du cerveau que de la cuisse, un mensuel dit féministe, autant pour s’instruire que pour rire d’un machisme à la dérive, rétrograde et avilissant pour chaque être humain. Ce mois-ci était consacré au « Pénis : sujet Hypersensible » et toutes les pages dégoulinaient de vocabulaire que je ne pouvait dissimuler.