Nouvelles N° 2076

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PAGUY@PHOTOS2014

Jeudi 11 décembre 2014 - N° 2076 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro


ACTUALITÉ FONDERIES DU BÉLIER

RRS/ZEP

Interpellation des pouvoirs publics

Pas de trêve pour l’Education prioritaire

La CGT organisait une distribution de tract aux salariés le 9 décembre sur le site de l’entreprise à Vérac : «Ensemble imposons le développement de cette entreprise et qui a toutes les raisons d’être pérennisée sur notre territoire». Depuis plusieurs années, par son incompétence et ses stratégies financières, la Direction de cette entreprise d’équipements la vide de son savoir faire, avec des conditions de travail moyenâgeuses, perdant de gros clients (Bentley, Jaguar…). Elle travaille aussi pour l’aéronautique mais n’investit plus rien et préfère le jeu de la financiarisation, installant de nouvelles usines en Hongrie et en Chine. Le groupe est bénéficiaire et affiche en 2013 un résultat net de 15,7 millions d’€. La «Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences» s’est transformée en «Plan de Sauvegarde de l’Emploi» déguisé. Une expertise du CHSCT a mis en évidence les risques chimiques, mécaniques et psychosociaux élevés. Les élus CGT se battent pour le maintien de cette entreprise tout en cherchant à protéger les vies des salariés.

EUROGICIEL

Salaires, formation, emplois… L’intersyndicale CGT-CFTC appelait nationalement à la grève l’ensemble des salariés du groupe Eurogiciel* le 4 décembre pour dénoncer le plan social déguisé sur les établissements de Toulouse et Bordeaux (110 salariés au Haillan). Un nombre croissant de salariés en inter-contrat se voient proposer des missions hors de la zone géographique de mobilité du contrat de travail et en cas de refus de la mission, la Direction s’empresse de licencier ces salariés devenus «improductifs». Parallèlement, le groupe Eurogiciel a enregistré un bénéfice net de 4,5 M€ en 2013 pour un chiffre d’affaires de 80 millions d’€ annuels. Les salariés, avec ;leurs syndicats réclament : - la fin du plan social déguisé et l’arrêt des licenciements abusifs, - l’augmentation générale des salaires d’un montant de 1500 euros annuels bruts afin de rattraper la moyenne du secteur (10% inférieurs), - la mise en place d’une politique de formation ambitieuse pour développer les compétences et concilier besoins du marché et aspirations des salariés, - l’ouverture d’une véritable négociation sur la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Carrières, - la prise en compte dans la révision de salaire de l’augmentation générale du coût de la vie comme noté dans le « livret d’accueil d’Eurogiciel ». * Regroupe Eurogiciel SA, Eurogiciel Ingénierie, ETOP International, EQUERT International, EVOSYS comme société de services d’accompagnement de projets, notamment dans l’aéronautique. Un millier de salariés, cadres, ingénieurs et consultants.

HÔPITAUX LANGON ET LA RÉOLE

Confiance dans la CGT Avec 60% des sièges au Comité Technique d’Etablissement et près de 70% aux Commissions Paritaires, les hospitaliers de Langon et la Réole ont renouvelé leurs confiance à la CGT. Malgré l’acharnement médiatique mené par les médias nationaux contre la CGT, l’organisation syndicale a plus que résisté et recueille aujourd’hui les fruits du travail de terrain qu’elle accomplit au quotidien pour la défense des conditions de travail des hospitaliers et la défense du service public hospitalier. La CGT tient à remercier tous les agents qui lui ont apporté leur soutien.

ETABLISSEMENT FRANÇAIS DU SANG (EFS)

Pétition contre la marchandisation L’intersyndicale de l’EFS (CFDT, FO, CGT, CFE-CGC) appelle à signer la pétition pour Suite à un jugement de la Cour de Justice Européenne (CJUE), à la demande d’une multinationale, Octapharma, immatriculée fiscalement en Suisse, la transformation en «médicament» d’un produit sanguin le «Plasma Thérapeutique» fait entrer dans le champ commercial une partie du corps humain, en totale contradiction avec la loi originelle (1952) et l’Avis du Comité d’Éthique (2/12/1991).* Pour légaliser cela, le gouvernement utilise l’article 51 du budget 2015 de la Sécurité Sociale (voté le 25 novembre etle 1er décembre avec le PLFSS), qui instaure le stockage et la distribution aux hôpitaux de ce «médicament» de la firme Octapharma par le service public EFS, transformant de fait ce dernier en commerçant . La détermination du gouvernement de commercialiser l’ensemble du système transfusionnel est inscrite dans l’article 42 (point II3a) de la prochaine «Loi de Santé» qui va venir en débat début 2015, mais aussi au travers des questions qu’une «mission de l’IGAS» (3) a posées aux protagonistes (la FFDSB, les orgas syndicales des salariés de l’EFS et le service public EFS). Inspirées par les ministères de la Santé et du Redressement Productif ces questions sont construites pour amener à l’acceptation d’un changement de système, à la rémunération des prélèvements de plasma et même à la création d’un «monopole privé» d’Octapharma se substituant au service public EFS. Les syndicats seront auditionnés le 17 décembre par la commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale. * Cf l’Humanité du 24/10/2014.

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http://www.mesopinions.com/petition/sante/findon-ethique-france-marchandisation-sang/13251

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Dans les écoles, les collèges, au rectorat et dans la rue, ils n’en démordent pas : parents, enseignants, personnels, élus attachés à la priorité à l’Education montent la garde ! Lionel Chollon*, du secteur de Cadillac, nous fait un compterendu « non objectif », comme il dit, d’une journée de mobilisation intense en sud gironde. 2 décembre 2014. 9h, dans le froid de Cadillac Pas beaucoup de courageux pour taper du pied sur le parking glacial du collège désert (5 élèves, 3 professeurs contractuels). J’étais heureux de rencontrer des enseignants du primaire qui n’avaient pas encore pu participer aux différentes actions, ce que la grève a permis. 90 % de grévistes, du jamais vu depuis très longtemps alors que seules 2 organisations syndicales appelaient à la mobilisation. Collège et 3 écoles fermées, ce qui montre la détermination importante des collègues. 11h, AG très chaude, à la Bourse du Travail à Bordeaux Salle bondée avec plus de 100 participant. Quand je suis arrivé avec Nicolas, les discussions avaient déjà commencé et le débat portait sur l’attitude des délégués syndicaux lors du groupe de travail académique (GTA) prévu par le recteur l’après-midi. Colère et détermination J’ai pris la parole pour préciser qu’ils devaient d’abord exprimer notre colère et notre détermination, qu’on avait évité tous les pièges tendus (flou volontaire dans les annonces, mise en concurrence des réseaux, course contre le temps, lettre de la ministre pour tenter de démobiliser et diviser encore, enfermement

dans les statistiques et les critères…) et que nous devions rester vigilants et unis. Sentiment d’abandon Evoquant le soutien de la population, des élus et des parents à cette lutte par le fait que cette décision est vécue comme un signal fort d’abandon de la République à un territoire rural à l’inverse du réconfort qu’avait pu apporter à l’époque le classement en ZEP. La République manifestant alors (en 1989) son soutien aux habitants (parents et enfants) de ce même territoire en décidant d’y investir des moyens supplémentaires dans l’objectif de combattre le déterminisme social, les inégalités culturelles, l’éloignement… Critères sur lesquels s’appuie aujourd’hui la ministre comme si toutes les difficultés sociales, économiques, culturelles, affectives, avaient disparu par enchantement, malgré la crise. L’objectif est de masquer le renoncement à un idéal socialiste, vraiment ressenti comme un abandon, comme la réduction des heures d’ouverture de la Poste, la disparition des boîtes aux lettres jaunes, de soins de qualité… Faut-il renoncer à réclamer plus d’égalité ? Nous ne l’acceptons pas. Toute l’AG était d’accord pour ne rien négocier lors du GTA et de demander des moyens supplémentaires pour le maintien des 6 réseaux et l’entrée des 3 nouveaux. D’autres débats ont porté sur les actions à mener jusqu’au 10 décembre, date du comité technique académique (CTA), et après, avec le souci de « tenir bon » après plusieurs semaines… Ont été évoqués les occupations d’établissements la nuit, des réunions le soir, devant les collèges… et l’élargissement à tous

les établissements s’est posé. Tout le monde est concerné. Si toute l’éducation gagne des moyens, l’Education prioritaire aussi et l’idée d’une grève nationale en janvier est avancée. Les informations sur la mobilisation des réseaux ailleurs en Aquitaine et dans toute la France permettent de l’envisager. 14h, rassemblement devant un rectorat « bien gardé » S’y retrouvent de nombreux enseignants du secteur de Cadillac. Tous les réseaux du département sont là (500 à 800 personnes) et la présence de parents, enseignants et élus de Fumel (47) très visible dynamise. Les délégués partis en négociation, on décide de partir en manifestation avec les banderoles. Au retour, les délégués (FSU et CGT) nous attendent car ils ont quitté précipitamment la réunion face à la surdité du recteur qui campe sur les positions de la ministre, partager les moyens et accepter de déshabiller P pour donner à P… Il est rappelé que la pression doit être maintenue jusqu’au 10 décembre sous toutes les formes à inventer… 17h30 retour à Cadillac Mercredi 3 décembre, et après ? L’article du journal Sud Ouest le samedi est… collector ! Retour dans les écoles… et réflexions. Le combat est à mener maintenant en direction de ceux qui votent la loi (députés et sénateurs). Seuls eux peuvent obtenir et voter des moyens supplémentaires. Le sous-préfet que j’ai rencontré avec la délégation, le 28 novembre, l’a dit : rien n’est gelé, ce qui donne de l’espoir. Il ne faut pas renoncer car on est proche d’obtenir satisfaction. Nos députés respectifs sont au bord de la rupture, ils ne pourront plus très longtemps assumer la contradiction entre leur pensée et les conséquences de leurs actes à l’assemblée. Alors rendez-vous sans doute pour un rassemblement devant leur permanence le jeudi 11, le lendemain de la décision du CTA, si elle ne répond pas aux attentes… * Lionel Chollon est enseignant et maire de Loupiac

NUITS BLANCHES DANS LES COLLÈGES Ve nd r e d i 5 à B è g le s , d e s parents et des enseignants ont occupé le collège Berthelot toute la nuit et ils comptent le refaire cette semaine. Soirée «auberge espagnole», tentes dans le hall, la soirée fut aussi festive qu’inventive (poursuite de l’occupation des écoles, rassemblements, collèges cadenassés…). Après le petitdéjeuner réparateur porté par des militants et élue PCF/Front de gauche, samedi matin, une marche de protestation jusqu’au marché,

avec information au public s’est conclue autour d’un vin chaud pour entendre le parent et l’enseignant de retour de St Symphorien pour faire le lien entre les RRS mobilisés. A Cadillac le 8 décembre, à l’heure de la sortie des classes, les parents d’élèves ont manifesté devant la mairie de Paillet, avec le renfort des collègues de Lestiac. Le 9, le collectif «Cadillac, oui à la ZEP» appelait à un défilé nocturne à la lumière des torches, des remparts de la bastide

jusqu’au collège Anatole-France. Tous les parents, enseignants et élus des communes du secteur de rattachement du collège de Cadillac se retrouvaient ensuite autour d’un brasero et «auberge espagnole». Le 10 décembre, tous les RRS, avec des écoles et collèges qui seront touchés par l’annonce «fini les 25 élèves par classe» se rassemblent de nouveau devant le rectorat de Bordeaux où se réunit le comité technique académique.


ACTUALITÉ

Editorial

ECONOMIE… «ÉCONOMIES»

Et si on rétablissait l’esclavage ? C’est l’économiste Jacques Sapir qui lançait cette question provocatrice lors d’une émission de radio, sous forme de boutade, mais réagissant aux informations qui s’accumulent sur les grandes manœuvres du pouvoir pour soumettre, sans limite, le monde du travail au monde du capital… Ainsi des historiens expliquent que, il y a des siècles, le sacrifice de dizaines de milliers d’esclaves a été bien triste, mais qu’on lui doit la splendeur des pyramides d’Égypte ! Ainsi le nouveau servage, que le ministre Macron organise, serait lui aussi bien malheureux mais le prix à payer pour, selon ses propres termes, « libérer l’activité » ?

Et si pour « libérer l’activité » de M. Dassault on lui épargnait l’humiliante comédie de sacs de plastique bourrés de billets en provenance de la Suisse, déposés en douce dans son bureau par un commissionnaire ? Et si pour « libérer l’activité » d’importants personnalités de la BNP, on cessait de leur chercher des poux dans la tête en les soupçonnant de « délits d’initiés » ? Après tout, les banques françaises planquent un tiers de leurs activités internationales dans des paradis fiscaux… Et si pour « libérer l’activité » des supermarchés Leclerc, on fermait les yeux sur ces stagiaires en provenance de Pôle em-

ploi, non rémunérées bien sûr, à qui on promet un CDI, qui ne vient jamais… Elles ont été virées, mais le marché est instable et mouvant n’est-ce pas ? Mais assez d’acrimonie et soyons réalistes : les fondés de pouvoir du Capital gouvernent et leur libéralisme pur et dur ne règlent rien sinon aggraver la situation de l’économie et de la grande majorité de la population. Comme l’appelle Eric Bocquet, sénateur du groupe communiste, républicain et citoyen, dans «LibertéHebdo» sur le vote du budget 2015 au Sénat : «La République des financiers et des comptables» !

LOI MACRON

À combattre par tous les moyens ! Avec le projet de loi Macron pour « la croissance et l’activité », c’est un nouveau motif de division, après les 41 milliards sans contrepartie pour l’emploi, qui vient grossir la liste des désaccords qui s’accumulent à gauche depuis 2012. Au moment où Manuel Valls faisait savoir sur TF1 qu’il maintiendrait le cap de l’austérité, le PS se faisait battre pour la quatrième fois à une élection partielle dans l’Aube. C’est la douzième défaite lors d’une élection législative partielle en moins de deux ans. L’UMP, arrivé en tête avec 40,76 %, lors de premier tour, marqué par une forte abstention, affrontera le candidat du FN (27,64 %) au second. Le candidat socialiste (14,69 %) perd la moitié de ses voix de 2012. Si le PS agitera « la peur» lors des élections départementales de mars prochain pour limiter la casse, ce sera sans aucune garantie de succès, au contraire. Avec le projet de loi Macron pour « la croissance et l’activité », vécu par beaucoup comme une nouvelle attaque frontale au monde du travail, ce texte constitue, selon la sénatrice et animatrice de l’aile gauche du PS, Marie-Noëlle Lienemann, une « remise en cause de tous les combats historiques de la gauche ». « La loi Macron va conduire à de nouveaux échecs et nous sommes décidés à la combattre par tous les moyens », affirme le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, qui dénonce « un projet de loi de déréglementation sociale ». Quant à la mission d’information et

d’évaluation (MIE) sur le travail dominical commandée par Anne Hidalgo, maire socialiste de Paris, elle vient de rendre un rapport peu favorable à une extension de celui-ci, soulignant que l’ouverture dominicale est « actuellement très large », avec « 20 à 25 % des commerces parisiens ouverts », un niveau « supérieur à celui de Londres ou de Berlin », et ne croient guère à une hausse de la fréquentation touristique ou de l’emploi. A contrario, ils redoutent les effets de l’ouverture sur le commerce de proximité, sur la vie familiale ou la participation à la vie associative, et sur les conditions de travail des employés du commerce… Qu’importe : « La proposition que nous faisons [est] de passer de cinq à douze dimanches, et cela se fera avec les maires pour permettre aux commerces d’ouvrir », explique Manuel Valls, tandis que le secrétaire du PS avance un faux compromis « entre sept et douze dimanches travaillés » à faire avaliser par les députés… Mais les parlementaires sont nombreux à ne pas vouloir se faire marcher dessus : « Il n’y a pas les mêmes contraintes que sur le projet de loi de finances », estime un député frondeur PS, une manière de signifier qu’un vote contre le projet Macron de la part de ces élus serait possible et ne saurait être interprété comme un acte de désolidarisation du gouvernement. Mais peut-être aussi une revanche pour ceux qu’on accuse parfois à gauche de

ne pas aller au bout de leur engagement en se contentant d’une abstention jugée trop bienveillante à l’égard du gouvernement. 86 % des Français estiment que la politique économique est mauvaise Pour mettre tout le monde d’accord, le texte pourrait être « coupé en deux », laissant de côté dans un premier temps les articles les plus polémiques. Mais l’utilisation du 49-3 imposant la loi sans vote des parlementaires serait le pire signe que pourrait donner l’exécutif. Pris en étau entre un patronat qui joue de la surenchère et une partie de la gauche qui ne se reconnaît plus depuis longtemps dans la politique conduite, le gouvernement sait que la marge de manoeuvre est étroite à la veille d’élections départementales difficiles pour les socialistes et d’un congrès en juin prévu chaotique. Le sondage Odoxa des 4 et 5 décembre pour «les Échos» et «Radio Classique», est venu confirmer la défiance généralisée à l’égard des orientations retenues par le gouvernement. À 86 %, les Français estiment que la politique économique du gouvernement est mauvaise. Un rejet qui vient de la droite, bien sûr, mais également de manière extrêmement élevée à gauche (71 % des sondés). Que 9 Français sur 10 récusent en bloc la ligne économique de l’exécutif ne semble pourtant pas un motif pour lui d’en changer. Difficile de faire pire.

L’alternative, c’est déjà maintenant On ne peut pas s’extraire du contexte politique particulièrement difficile que nous traversons qui rend difficile la perception et la crédibilité d’une alternative politique majoritaire aux choix libéraux qui s’appliquent aujourd’hui. C’est à cette question qu’il nous faut réfléchir et apporter des réponses. L’une d’elles est la construction d’une dynamique qui devienne un mouvement permanent contre l’austérité, ancré dans chaque territoire, avec une visibilité nationale. L’heure n’est plus à se lamenter, cela ne résoudra pas les difficultés d’aujourd’hui, ni celles de demain, que subit la population. Aucune fatalité ne prédispose l’avenir de quelque force politique que ce soit, malgré l’idéologie grossière des médias dominants ou les blasés d’hier. C’est pourquoi, comme y invite le PCF, nous construisons dès maintenant l’alternative, pour redonner de l’espoir par des batailles politiques collectives, concrètes, et appropriées par tous. Nous avons ce « déjà là », un communisme sur lequel nous construisons l’alternative. Les exemples sont nombreux de militants qui agissent, dès maintenant, avec des citoyens et élus engagés dans nos communes, nos départements, nos régions. Par exemple en manifestant pour la justice sociale, contre le chômage et la précarité à l’appel des organisations de chômeurs et des syndicats, contre les suppressions de postes dans les hôpitaux publics, des bureaux de poste… pour un autre projet ferroviaire autour de Bordeaux, dans le sud Gironde… lorsque la mobilisation s’intensifie dans l’éducation prioritaire à l’occasion de la redéfinition de la carte scolaire, lorsque nous combattons le démantèlement de la République et les baisses de dotations de l’Etat aux collectivités… Et quand nous identifions par une semaine d’action et de débat, l’indécent ennemi de classe, le Medef qui fait semblant de pleurnicher avec ses serviteurs à l’apéro-champagne, avec un CICE qui «ne marche pas» ! Ce « déjà là » qui nous permet de porter des propositions alternatives comme sur l’industrie, la fiscalité, la République, l’Europe, l’Energie,… de construire un grand projet de société pour la France. Enfin, il faut le dire, nous étions heureux de voir ces citoyens engagés pour une culture de Paix qui sont venus voir et écouter Qassam, le fils de Marwan Barghouti, parler de la bataille pour la libération des prisonniers politiques palestiniens, du courage et de l’espoir de ce peuple, avec un premier pas vers la reconnaissance par le Parlement français d’un Etat palestinien. A nous tous de faire de ces atouts une dynamique qui aille en s’amplifiant, qui sème des graines pour changer l’ordre existant. L’alternative, c’est déjà maintenant.

Loïc Boisson Près de 500 manifestants samedi 6 décembre à Bordeaux pour réclamer la justice sociale à l’appel des organisations de chômeurs et précaires.

Membre du Comité exécutif du PCF 33

Les Nouvelles 11 décembre 2014 • 3


ACTUALITÉ LOI DE FINANCES

17ÈME CONGRÈS DE L’ANECR

Du logement à l’éducation, saccage à tous les étages

L’heure est à l’initiative !

Concernant la coupe de 30 millions d’euros des crédits de la mission « Égalité des territoires et logement » votée par l’Assemblée nationale, Michel Le Scouarnec, sénateur communiste du groupe CRC, s’est élevé contre «l’accentuation des exonérations fiscales» qui ne peut pas «résoudre la crise du logement». Il a demandé «comment la promesse sera tenue de construire 500 000 logements par an, dont 150 000 logements sociaux» avec seulement «160 millions d’euros d’aides à la pierre» [800 millions promis par F. Hollande] et «1,9 milliard d’euros pour le logement intermédiaire, dont 1 milliard financé par l’État…» ajoutant que «le 1 % logement ne pourra pas pallier le désengagement». L’aide unitaire aux logements relevant du PLAI diminue également de 1 000 euros, à un niveau inférieur d’avant 2012. «Les bailleurs sociaux vont euxmêmes financer en partie les aides à la pierre qu’ils perçoivent» s’insurge l’élu. Son groupe propose de supprimer ce dispositif qui exonère l’État de ses responsabilités. L’abaissement du taux du Livret A à 1 % «conduit à un mouvement de décollecte qui pénalisera la construction de logements sociaux». L’élu rappelle la proposition de «création d’un prêt à taux zéro pour les offices HLM» ainsi que «des moyens à la Caisse des dépôts et consignations», tous ces dispositifs étant «un levier pour le financement du logement». Dénonçant «des économies réalisées sur les plus démunis, dont de nombreux jeunes», ainsi que «les budgets insuffisants pour l’hébergement d’urgence» et «des crédits pour la prévention des expulsions encore amputés de près de 10 millions d’euros», le groupe CRC n’a pas voté pour un tel désengagement de l’État. Réussite de tous les élèves = formation de haut niveau Pas un mot sur la filière professionnelle qui représentait 27 % des bacheliers français en 2013, «une première depuis 15 ans» s’est indignée Brigitte Gonthier-Maurin du groupe CRC,, alertant sur «une crise persistante de recrutement des enseignants ». Le groupe CRC estime que «la politique de recrutement de 54 000 postes était en dessous des besoins», la commission de travail au Sénat ayant chiffré «les recrutements nécessaires, en tenant compte du remplacement des départs à la retraite, à 150 000 sur 5 ans». Cette crise de recrutement, notamment dans le second degré, a été accélérée par la révision générale des politiques publiques (RGPP) « avec une diminution du nombre de postes ouverts au concours » et « la masterisation en lieu et place d’une licence », certains candidats n’ayant «pas souhaité ou pas eu les moyens de poursuivre ou reprendre leurs études». Le groupe CRC propose d’agir simultanément sur deux leviers : une formation alimentée par de véritables pré-recrutements «sans être en responsabilité d’élèves dès la première année de master» et d’instaurer « un plan pluriannuel de recrutement». «L’existence d’un tel plan permettrait de sortir de la gestion dans l’urgence à chaque rentrée» argumentait l’élue, ainsi que «de faire refluer les inégalités d’une académie à l’autre pour pallier le manque d’enseignants titulaires», se disant «favorable à un concours supplémentaire de rattrapage» dans toute la France. Quant au parcours alternant en deux ans, «il reste un système qui place les étudiants immédiatement en responsabilité de classes au détriment de leur temps d’étude» et de plus «ouvre une brèche dans le principe national du concours, fondement du statut de la fonction publique». Toutes ces raisons pour lesquelles le groupe CRC n’a pas voté les crédits de cette mission. Enseignement supérieur, recherche : baisses successives Le groupe CRC a évoqué «la dégradation constante de l’enseignement supérieur et de la recherche depuis la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) adoptée par la droite» mais «sur laquelle le gouvernement actuel n’est pas revenu». Quand 200 millions d’euros seraient nécessaires «l’Assemblée nationale a voté la suppression de 136 millions d’euros sur le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche, dont 70 millions ponctionnés sur les universités et un peu plus de 65 millions sur la recherche» détaille Brigitte Gonthier-Maurin. «C’est le contraire de la volonté affichée du gouvernement d’œuvrer pour l’emploi scientifique, qui doit créer 1 000 postes pour les universités en 2015» et qui oblige celles-ci «à fermer des formations, voire à geler une part importante de leurs postes». Mme Fioraso a elle-même reconnu que la moitié des postes annoncés depuis 2012 sont, en fait, gelés. Prenant l’exemple du CNRS «qui a perdu 2 600 emplois, dont plus de 600 titulaires, depuis 2008, il fonctionne aujourd’hui avec 12 000 personnes non titulaires, soit 8 000 équivalents temps pleins de titulaire», elle pointe que «les moyens existent d’un autre choix politique» au regard des «6 milliards d’euros du crédit d’impôt recherche (CIR) pour 2015». Le groupe CRC souhaite que «ce financement public à destination des entreprises privées soit réévalué, contrôlé non seulement sur sa légitimité mais aussi son efficacité sur la recherche, l’innovation et l’emploi scientifique» car ces milliards sont soustraits à la recherche publique «au profit d’entreprises comme Sanofi ou Thalès, entre autres, qui n’hésitent pas à licencier et à fermer des centres de recherche en France «, choix qui «privilégient la recherche appliquée au détriment de la recherche fondamentale, marginalisant les sciences humaines et sociales ». Pour toutes ces raisons, il a voté contre ce budget. Le groupe CRC propose qu’une commission d’enquête s’empare désormais de cette mission de contrôle sur le Crédit d’impôt Recherche (CIR) qui est devenu l’une des plus importantes niches fiscales françaises. 4 • Les Nouvelles 11 décembre 2014

Première action nationale le 22 janvier 2015 avec les mairies, les personnels territoriaux et les citoyens

La délégation de l'ADECR 33 au congrès. De gauche à droite : Jean-Claude Galan, Patrick Alvarez, Véronique Lavaud, Jean-Jacques Paris et Claude Mellier. Les élus girondins ont tenu leur Assemblée générale les 21 et 22 novembre derniers. Au terme de leurs débats qui ont porté sur la réforme des collectivités territoriales, la métropolisation, la réforme fiscale nécessaire pour combattre l’austérité budgétaire, les élus de l’ADECR ont décidé d’une action en janvier pour exiger un débat public sur la réforme territoriale et s’opposer au budget 2015 qui prévoit d’amputer les dotations aux collectivités de 3,5 milliards d’euros. Une nouvelle direction de l’Association départementale a été désignée lors de cette Assemblée générale Membres du bureau : C. Mellier, M. Guichard, JJ. Paris, S. Denoyelle, D. Ochoa, M. Quellier, N. Ong , V. Lavaud. Trésorier : JC. Galan. Président : P. Alvarez. Le congrès national de l’ANECR des 5, 6, et 7 décembre a permis d’approfondir l’analyse de la situation dans laquelle se trouve notre pays, de définir les pistes d’action nécessaires pour aider à une nouvelle dynamique de luttes sociales, démocratiques et politiques. Les ateliers de travail ont notamment approfondi : les financements utiles et efficaces pour des services publics modernes ; quelle République face à l’urgence démocratique ; quelle initiative de rassemblement dans le cadre des élections départementales et régionales. Enfin, nous avons vécu un grand moment de solidarité internationale en accueillant l’ambassadeur et chef de la Mission de Palestine en France et le représentant du Parti Kurde de l’Union du Peuple. A l’issue de ce 17ème Congrès , nos trois camarades Véronique Lavaud, Patrick Alvarez et Jean-Jacques Paris ont été élus membres du Conseil national de l’ANECR. Résolution adoptée par le Congrès (extraits) Faisant l’analyse de la situation dans notre pays, il a été souligné que le gouvernement Valls opère un tournant et va au-devant des exigences de rentabilité et de compétitivité du capital au plan international, des prétentions du Medef en France. (…) Ce choix du pouvoir et de la direction du PS cherche à exclure toute perspective progressiste. Ce choix dangereux, socialement, démocratiquement et politiquement est assumé afin de restreindre le débat politique entre une force social- libérale, une droite radicalisée et une extrême droite en embuscade. (…)» Face à ces prétentions, nous misons

sur la capacité de notre peuple à rebondir ! « La montée de la désespérance, le retrait de la vie démocratique, l’abstention massive, les divisions au sein de la société… sont contredits par les attentes d’une vie meilleure, l’envie de compter pour soi et ses enfants sur un avenir de progrès, des hommes et des femmes agissent, se révoltent, se rassemblent pour écrire un autre avenir, des propositions communes sont en construction. Des forces sociales, des élus, des militants politiques, syndicaux, associatifs sont disponibles pour contribuer à leur amplification, redonner espoir et force à une alternative sociale et populaire, à une gauche digne de ce nom. Les manifestations contre l’austérité, pour l’environnement, les mobilisations d’élus…, les prises de positions critiques dans les rangs du PS ou d’EELV en montrent le potentiel. » L’heure est à l’initiative, à la construction d’une riposte sur tous les terrains et d’une alternative portée par un mouvement large de toutes ces forces dans le pays «Les élu-es communistes et républicains sont dans les luttes, dans les rassemblements partout dans le pays. (…) Même si nous avons perdu des positions, nous sommes une force ancrée localement, utile et efficace nationalement. Ce potentiel est au service de l’action pour reconquérir des capacités nouvelles pour les services publics et les politiques de solidarité, pour inventer ensemble des pratiques démocratiques et politiques qui donnent le pouvoir au peuple et lui redonnent espoir.» Deux axes d’affrontement structurent l’avenir dans tous les domaines de la vie des populations : le transfert massif de l’argent des dépenses sociales et publiques utiles vers les profits et les dividendes des actionnaires des grands groupes ; la réforme des institutions avec l’ambition de faire jouer aux collectivités un triple rôle, soutenir la compétitivité, réduire la dépense publique, éloigner les citoyens et citoyennes des lieux de décisions. Nous relevons le défi sur ces deux terrains ! «En engageant avec toutes les forces disponibles un combat idéologique, politique et concret pour démontrer qu’une autre politique est possible. L’argent est là mais il est détourné… La ponction opérée sur les collectivités territoriales est catastrophique… Mais l’opposition des élus est massive : 13 000 conseils municipaux ont voté la motion de l’AMF dénonçant cette situation. (…) Intensifions la bataille

pour les moyens financiers, pour des budgets dignes de ce nom des collectivités, pour une réforme fiscale d’ampleur reposant sur la justice sociale. (…) Partout avec les élus, les associations, les syndicats, les citoyens, demandons des comptes aux patrons, à l’Etat, aux banques sur les gâchis financiers, organisons partout les débats, rassemblements, actions pour réorienter son utilisation au profit des populations.» Une action nationale aura lieu le 22 janvier 2015 sous diverses formes comme des « mairies fermées » et associera largement les personnels territoriaux. «Poursuivons notre mobilisation contre la réforme libérale des institutions, pour un grand débat public, un référendum et une alternative démocratique. (…) Véritable machine à réduire l’action publique, cette réforme s’inscrit dans l’organisation mondiale et européenne du capital avec une concurrence généralisée entre les territoires et les populations autour de la construction de métropoles soutenues par des régions drainant les richesses disponibles vers les grands groupes industriels et financiers. C’est aussi le passage à une gouvernance technocratique « décentralisée », à la recentralisation étatique, privant élus et citoyens des moyens d’intervention dans les politiques publiques. De nombreuses voix s’élèvent contre ce projet. Travaillons à l’élargissement de la mobilisation avec les milieux associatifs, les syndicats professionnels et les agents territoriaux. Mettons en avant une autre conception d’une véritable réforme… Solidarité, partage, coopération, dynamiques territoriales en sont les moyens. (…) Les pratiques démocratiques sont des acquis forts des élus communistes et républicains… Co-construire les politiques publiques, partager les pouvoirs, contrôler collectivement la mise en œuvre des décisions et des engagements nécessite un nouvel essor des pratiques démocratiques, un nouveau lien élus / populations. (…) Et nous continuerons à agir en Europe et dans le monde contre les politiques militaristes de l’OTAN, pour des solutions politiques et pacifiques et un rôle nouveau de l’ONU, pour que prévale partout le soutien à la dignité humaine… En particulier, nous agissons pour la reconnaissance de l’Etat de Palestine et la solidarité au peuple kurde. L’ANECR est la maison commune, locale et nationale, ouverte à la réflexion et à l’action de tous les élu-es communistes, acteurs du Front de gauche, républicains, progressistes, membres ou non d’un parti, partageant les valeurs de progrès social et démocratique. Nous sommes des dizaines de milliers dans le pays à partager cet engagement au service du bien commun et public. Notre pays est riche, les moyens existent et les forces aussi, au plan local et national. (…)»


ACTUALITÉ LGV

ORIENTATIONS BUDGÉTAIRES À LA CUB

Une opposition à grande vitesse qui accélère encore Une impasse économique, Par Michel Hilaire, conseiller général de St Macaire un drame social « Il devient évident d’un point de vue économique, politique, environnemental, social… que le projet ne tient pas la route. Il est par ailleurs remarquable que l’intervention « citoyenne », la réflexion et l’intelligence collective sont en train (!) de prendre le dessus sur l’irresponsabilité par ailleurs très intéressée d’hommes et de femmes représentant le lobby politico-financier. J’ai été marqué à la réunion de Landiras par la réflexion de ce responsable de la sylviculture qui indiquait que l’on parle de gain de temps pour les utilisateurs de la LGV alors que tous les riverains, et en particulier les sylviculteurs, devront faire des kilomètres supplémentaires pendant des années pour rejoindre leurs parcelles situées de l’autre côté de la ligne. On pourrait y ajouter les pertes de temps accumulées par des centaines de sud-girondins victimes des retards des TER (trains régionaux) sur la ligne Bordeaux-Toulouse privée de modernisation par le toutLGV… Les victimes seront toujours les mêmes…

En résumé, ce sont ceux qui « perdent leur temps pour gagner leur vie ». Quand on sait que ce sont les 10% des revenus les plus élevés qui prennent le TGV… et que seulement une minorité le prend pour son travail… on voit bien que ce moyen de transport, loin d’avoir une utilité publique « servira » aux plus riches sans forcément développer la richesse nationale. En ce 8 décembre, dernier jour de l’enquête publique, j’ajouterai deux pièces au dossier : la prise de position publique forte et argumentée des viticulteurs de Sauternes-Barsac et une lettre que le groupe Front de Gauche/PCF signée Pierre Augey, Jean-Jacques Paris, Michel Hilaire, vient d’envoyer au président Madrelle (voir ci-dessous) lui demandant que le Conseil Général donne un avis public défavorable. En effet, notre institution n’a pas émis d’avis officiel à ce jour, ce qui enlève tout crédit aux avis des élus du Sud-Gironde défavorables au projet. Notre institution et notre majorité ne peuvent avoir une double stratégie ; NON sur le ter-

rain et OUI à Bordeaux. Le Conseil Général, lui aussi, doit écouter ses élus de terrain.» Lettre du groupe Front de Gauche/PCF

« A notre grande satisfaction, vous avez retiré de l’ordre du jour de la commission permanente du 24 novembre 2014 la délibération qui donnait avec des réserves certes, un avis favorable à la LGV SEA. Cependant il nous semble que le Conseil Général de la Gironde ne peut rester silencieux sur un projet engageant l’avenir avec de lourdes conséquences financières qui pèseraient sur la qualité du service public ferroviaire en général, mais aussi avec un impact très négatif sur l’environnement et le territoire girondin. C’est pourquoi je vous propose d’émettre, d’autant plus que plusieurs élus de la majorité se prononcent publiquement contre ce projet, un avis défavorable du Conseil Général de la Gironde auprès du Commissaire enquêteur. » Bordeaux, le 4 décembre 2014

AUTOROUTES Deux conseillers généraux PCF / Front de gauche au péage de Langon Michel Hilaire, conseiller général de Saint-Macaire, et Pierre Augey, conseiller général de Langon, ont distribué des tracts avec des militants du territoire devant le péage de l’autoroute A 62 à Langon pour réclamer la renationalisation des autoroutes. « Suite à un rapport de la cour des comptes, le Front de gauche et le Parti communiste français ont déposé un projet de loi à l’Assemblée nationale dans ce sens. A savoir : Lorsqu’on paye un ticket, 20 % tombent directement dans la poche des actionnaires. En 2005, les

concessions d’autoroutes ont été totalement privatisées par un gouvernement de droite pour financer le remboursement de la «dette» publique. Et le gouvernement voudrait encore que les concessions soient prolongées, alors que ces sociétés ont des résultats faramineux. Tant qu’à faire des bénéfices, qu’ils servent à améliorer les transports », estime Michel Hilaire. Les choses évoluent. Il suffit de regarder ce qui se passe avec la LGV. On arrive à une période de ras-le-bol. Les gens se demandent jusqu’où on va se laisser faire. On leur dit qu’on n’est pas obligé, justement, de se laisser faire. »

ORDURES MÉNAGÈRES

La poubelle hors de prix ! Suite à la parution des nouveaux tarifs au 1er janvier de l’Ustom* du Castillonnais et du Réolais dans le journal «Le Républicain», des usagers s’insurgent contre l’augmentation de 20% de la collecte des ordures ménagères et des services en diminution. Des «recettes et économies» liées au problèmes de gestion de l’USTOM suite à la mise en place de la redevance incitative**. Ayant épuisé ses excédents antérieurs de 3 millions d’€, le syndicat estime à 2 millions ses besoins de financement pour un budget à l’équilibre. Les usagers ne l’entendent pas de cette oreille, comme en témoigne le texte publié dans une pétition en ligne : « Je viens d’apprendre par le biais

de la presse que les tarifs de collectes des ordures ménagères allaient augmenter de 20% pour 2015, c’est clairement une honte ! Ce tarif est inadmissible au vu des services rendus: un ramassage toutes les 2 à 3 semaines environ pour rester dans les quotas, et des caisses de recyclage trop petites. Je vous laisse imaginer les problèmes sanitaires que cela engendre avec, par exemple, les couches d’un enfant en bas âge, ou alors les restes d’un repas de fruits de mer en été ! Dans ma situation je suis passé d’environ 40 euros à 226 euros pour l’année 2014 et je devrais passer a 275,60 euros avec une collecte supplémentaire passant de 8.50 euros à 10.30 euros. Ces augmentations ont été subies par de nombreux usagers. Il est inadmissible que des problèmes

de gestion désastreuse soient reportés sur le client final… Les usagers n’en peuvent plus de payer pour des services publics qui ne le sont plus. Je refuse catégoriquement cette augmentation honteuse et j’ invite tous les usagers de votre service à faire de même !» * Union Syndicale du Traitement des Ordures Ménagères ** La Redevance Incitative est le mode de financement du service public d’élimination des déchets qui remplace la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM) depuis le 1er janvier 2014. Elle s’appuie sur l’utilisation réelle du service par l’usager. Ainsi, chaque foyer est incité à diminuer sa production d’ordures ménagères et devient acteur de sa facture (sic !).

Lors du Conseil de Cub du 28 novembre, Claude Mellier a fait part de l’analyse du groupe des élus communistes, à la veille de la transformation de la Cub en Bordeaux Métropole. (extraits) «Notre groupe ne se retrouve pas dans l’affirmation de départ du document d’orientation budgétaire car nous ne faisonspas partie de ceux qui estiment que « l’intérêt général » peut nous faire admettre de telles dérives en direction des collectivités locales, touchées au cœur même de leurs missions de service public et de leur rôle de premier investisseur public. C’est donc un rouage économique majeur de notre pays qui est attaqué.» «On ne peut pas isoler la France et tenter de la décrire en perdition au milieu d’un continent européen qui lui, se relèverait. Ce n’est pas la réalité. Le « modèle allemand » montre désormais ses failles, graves pour les travailleurs de ce pays ; les pays du Sud de l’Europe sont dans une situation de déclassement social dramatique.» «Les « efforts de compétitivité » dont on parle, ce sont des baisses de salaires, des dégradations sans précédents du statut des travailleurs et des coupes claires dans les budgets sociaux. Exactement la recette que quelques experts dépêchés par M.Valls voudraient imposer à la France aujourd’hui. Or nous avons sous les yeux, en Espagne et au Portugal notamment, le résultat de ces politiques : une impasse économique et un drame social.» «La dégradation de la situation économique pour l’hexagone ne date d’ailleurs pas du mois de mai 2012, nos collectivités locales ont déjà eu à souffrir de la suppression de la taxe professionnelle et du gel des dotations d’Etat qui ont initié l’effet ciseau dans lequel nous sommes aujourd’hui enfermés.» «Le résultat, c’est un budget en baisse (-29% sur le programme d’équipements, -7% sur le budget global) alors

que les besoins sociaux sont immenses. Chacun s’accorde pourtant à dire qu’il faudrait engager tout de suite un nouveau cycle pour l’amélioration des dessertes de transports en commun ; que l’effort de construction de logements sociaux devrait être poursuivi, voire accéléré ; que le budget consacré aux équipements sportifs de proximité, notamment aux piscines, devrait être urgemment augmenté ; et que pour assurer ces services publics avec une démographie grandissante, il faudrait plus de personnels de la fonction publique territoriale.» «Les « nouvelles recettes » que ces contraintes budgétaires forcent à rechercher ressemblent fort à de vieilles rengaines : toujours plus de partenariats publicprivés, plus de prises de risque sur les marchés financiers, plus d’économies sur des missions de service public.» «Le tout sur fond d’une métropolisation en train d’aspirer les compétences et les moyens de nos communes pour faire la place à un système dans lequel la technocratie aura toute sa place mais plus la démocratie. Les citoyens n’en peuvent pourtant plus de ces renoncements des politiques et de ce sentiment d’impuissance face aux puissances financières.» «Notre groupe n’accepte pas cette situation qui consiste à regarder les grands groupes distribuer des dividendes records alors qu’on les exonère d’impôt économique local, ni ces injonctions d’un monde de la finance qui a trouvé les comptes publics assez sains pour se servir après la crise de 2008 et nous donne aujourd’hui des leçons de bonne gestion.» «A la CUB, nous interviendrons donc pour rétablir l’ordre des priorités : l’emploi, le logement, les transports, l’environnement. Il faudra bien dégager les moyens financiers pour ces urgences sociales.»

Les Nouvelles 11 décembre 2014 • 5


INTERNATIONAL SOIRÉE SOLIDARITÉ

Deux questions à Qassam Barghouti

Meeting de solidarité envers la Palestine 3 décembre, avec Qassam Barghouti Exposition de tableaux de Cisco Perez et lecture de poésies palestiniennes par Cheikh Sow que nous remercions.

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Compte rendu du débat sur nbso.fr

CONFÉRENCE INTERNATIONALE DES COLLECTIVITÉS LOCALES

Des coopérations à dimension humaine Stéphane Denoyelle, maire de Saint­Pierre d’Aurillac et Aude Delpeyrou, conseillère déléguée, se sont rendus en Palestine, du 17 au 23 novembre. Interview de Stéphane Denoyelle.

collectif serait trop lourd pour nos deux communes. Il a donc fallu étudier, là encore très concrètement, la participation des familles, les possibilités de micro-crédits, les partenaires bancaires et ONG…

Dans quel but vous êtes­-vous rendus en Palestine ?

Voilà pour la dimension technique, et sur le plan humain ?

Stephane Denoyelle : Comme plus de 80 élus et techniciens de 24 collectivités locales françaises, nous étions invités à une conférence internationale organisée par l’Autorité palestinienne et des agences de développement (belge, française, allemande, etc.), sous l’égide de l’ONU, dans le cadre de l’ « Année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien ». 64 pays y participaient avec pour objectif de montrer comment la coopération entre collectivités participe à la construction de l’État, sur le plan politique par la représentation à l’étranger, et sur le plan des infrastructures. La solidarité internationale permet d’échapper à la dépendance et au contrôle d’Israël. C’était la première conférence internationale organisée sur le sol palestinien depuis 1994, un moment fort pour faire entrer la Palestine dans le concert des nations. Mais plusieurs délégations ont été bloquées à la frontière, notamment les Turcs, et d’autres, françaises, très retardées. C’est très impressionnant ces passages de frontière. Les collectivités présentes sont déjà engagées auprès du peuple palestinien, pas seulement sur le plan symbolique, politique, mais aussi très concrètement autour de l’eau, l’énergie, le tourisme et l’organisation territoriale.

S.D. C’était très fort ! Nous avions déjà rencontré le maire de Tubas à St-Pierre d’Aurillac mais c’est la première fois que 2 nouveaux élus s’y rendaient. Cela marque un nouveau cycle de notre coopération. Nous avons été accueillis par l’ensemble du conseil municipal et la population qui connaît bien le projet, de la même façon qu’à Saint-Pierre, les gens de Tubas ne sont pas des inconnus. La dimension humaine est très important. À la conférence internationale, nous étions les seuls à rester en permanence avec nos homologues de Tubas. Nous sommes heureux d’avoir pu établir une session Skype entre élèves de Tubas et de Saint-Pierre dès le mercredi. La dimension citoyenne de cet échange est essentielle.

Vous êtes aussi allés à Tubas, commune jumelée avec St P ­ ierre ­d’Aurillac… S.D. Oui, nous en avons profité pour effectuer une mission de suivi des actions de coopération et constater l’état d’avancement du réseau d’adduction d’eau, de la collecte des eaux pluviales, de l’organisation du syndicat des eaux. En fait, elle est construite sur le modèle d’un syndicat intercommunal français. Nous avons travaillé à la poursuite du projet avec l’assainissement. Nous avons dû choisir des solutions individuelles car le coût d’un réseau d’assainissement

Vous êtes un militant de la solidarité avec le peuple palestinien, vous connaissez la situation de la Palestine, que vous a appris de plus votre séjour ? S.D. Nous avons été très marqués par la réalité de la colonisation. Même si l’on sait, on ne s’imagine pas que ce soit si prégnant au quotidien. Les Palestiniens ne peuvent pas s’échapper de cette domination, même un instant, même en zone soi-disant autonome. En dehors des colonies, l’armée israélienne est omniprésente et contrôle tout. Nous avons été confrontés à cette réalité dès le premier jour. Tubas se situe au Nord de la Cisjordanie, près de la vallée du Jourdain. Pour se rendre à Ramallah, il fallait environ une heure. Mais le matin même, les colons ont attaqué une école sur cette route, la population s’est révoltée et l’armée a coupé la route. Nous sommes donc passés par Jéricho et avons mis environ 2h30. La tension était grande, des routes coupées par l’armée, ça n’était pas arrivé depuis le 2ème Intifada. Les soldats sont des gamins qui ont l’air terrorisés, donc forcément dangereux.

6 • Les Nouvelles 11 décembre 2014

Savoir tout cela et le vivre, ça n’a rien à voir, on ne peut pas le mesurer quand on ne l’a pas vécu. Le seul moment où nous nous sommes sentis en pleine sécurité, c’est à Tubas, en territoire palestinien. La tension, la guerre, l’insécurité, c’est lorsqu’on se trouve en territoire contrôlé par Israël, avec l’armée, le racisme… La perception que nous avons en France, en Europe, de la Palestine est liée à la propagande israélienne qui ancre dans les esprits que la Palestine est peuplée de dangereux terroristes. Et l’enjeu est déterminant pour la Palestine. Ce pays a deux atouts : l’agriculture, mais la colonisation confisque les meilleures terres, les infrastructures et l’accès à l’eau ; le tourisme, notamment religieux, mais une grande partie des sites sont sous contrôle israélien et lorsqu’ils sont sous contrôle palestinien, Israël fait croire aux touristes qu’ils y sont en danger. Cela fait partie de la guerre. Dans quel état d’esprit se trouvent, selon vous, les Palestiniens que vous avez rencontrés, quant à l’avenir de la Palestine ? S. D. J’ai ressenti une certaine désespérance dans le processus de paix. Malheureusement, ils font l’expérience concrète du recul de leurs droits depuis 20 ans. Les plus anciens se battent pour que la résistance ne tombe pas dans le piège d’Israël d’une guerre de religion. Pour eux, il s’agit bien d’une guerre anti-coloniale. La reconnaissance de l’Etat palestinien représente aussi un espoir et la parole de la France, ce n’est pas rien. Avec celle des Etats-Unis, c’est celle qui les importe le plus. Vu d’ici, cela peut surprendre, mais pour eux la France reste le pays de la devise, le pays des droits de l’Homme. Propos recueillis par C. Danglot Les deux élus organisent une soirée de restitution de la mission à la population le 18 décembre à 18h30 à la mairie de St Pierre d’Aurillac, avec Roland Osvald et l’ACAD (Association des Consultants en Aménagement et en Développement des territoires).

Plus de 130 personnes ont participé à la soirée débat le 3 décembre à Bordeaux à l’initiative du PCF Gironde pour la libération de tous les prisonniers palestiniens Olivier Fondriest : Que représente la reconnaissance de l’Etat palestinien par l’Assemblée nationale ? Qassam Barghouti : C’est une étape très importante vers la réalisation de notre rêve d’établir un État indépendant libre. Le peuple palestinien a dû attendre pendant des décennies pour obtenir cette reconnaissance. L’Assemblée nationale a voté suivant la majorité des parlementaires, cela montre que les Français soutiennent cette juste cause. La communauté internationale doit tenir ses engagements envers la loi internationale qui est censé être appliquée par les Nations Unies. Cette étape augmenterait la pression sur le gouvernement israélien pour mettre fin à son occupation de la Cisjordanie. Le prochain pas serait que le gouvernement français reconnaissaisse l’Etat palestinien ce qui sauverait la solution de deux États et la paix dans le Proche Orient, en favorisant de meilleures relations non seulement entre Palestine et Israël, mais aussi dans toute cette zone. O.F. : Où en est la campagne internationale pour la libération

de Marwan Barghouti et tous les prisonniers palestiniens ? Q.B. : Elle a commencé le premier jour où Marwan Barghouti a été enlevé illégalement de Ramallah. Peu à peu, en particulier en France, où Marwan a beaucoup d’amis, et avec des membres du Parlement qui ont travaillé avec lui dans le comité français du Parlement palestinien. Avec le temps, la campagne s’est amplifiée, surtout après l’énorme soutien des amis sud-africains, il y a 3 ans avec la déclaration Roben Island, qui appelait à la libération de Marwan Barghouti, avec la participation de prix nobels et d’anciens prisonniers politiques à travers le monde. Ainsi que la conférence internationale de 2013 à Ramallah avec plus de 200 personnalités internationales qui soutiennent notre cause. J’ai eu l’honneur d’être invité à plus de 20 événements en France ces 10 derniers jours. Nous croyons que ces efforts seront renforcés et attireront l’attention sur ce dossier critique : la paix dans notre région ne sera pas possible sans la libération des prisonniers palestiniens, parce que notre lutte exige la vie humaine libre dans un État libre et indépendant. Nous espérons améliorer le réseau international, en particulier avec de nouvelles villes faisant de Marwan Bargouti citoyen d’honneur.

AU SÉNAT LE 11 DÉCEMBRE

Reconnaître un État palestinien La proposition de résolution du groupe communiste républicain et citoyen (CRC) du Sénat est examinée le 11 décembre. Les auditions organisées par la Commission des Affaires étrangères du Sénat montrent qu’une majorité peut se dégager pour adopter une résolution tendant à la reconnaissance d’un Etat Palestinien. Depuis plusieurs semaines, le groupe CRC a indiqué sa volonté de mettre à disposition son «espace réservé» du 11 décembre à toutes les sénatrices et à tous les sénateurs, quel que soit leur groupe, pour examiner une proposition de résolution permettant au Sénat de se rassembler sur l’objectif de paix au Proche-Orient, en espérant qu’un esprit constructif prenne le pas sur les préoccupations partisanes.

SANS PAPIERS

Loto de noël solidaire Samedi 20 décembre, 19h, salle Jean Lurçat à Bègles Organisé par l’association «Delaba & Dissi migrations solidaires», cette soirée a pour objectif de collecter de l’argent pour continuer à aider chacun d’entre eux à se vêtir, se nourrir, se déplacer pour chercher du travail, à financer les démarches administratives et juridiques très onéreuses, aux enfants d’aller à l’école dans les meilleures conditions possibles, ou tout simplement d’acheter des cadeaux pour les noëls des enfants qui leur seront remis le 20 décembre dans l’après-midi. C’est leur redonner espoir et dignité. Pour préparer ce loto, l’association fait appel à votre générosité pour des lots et des dons.


PCF PCF BORDEAUX

Alternative à l’austérité Une vingtaine de personnes ont participé à l’apéro-débat dans le quartier Belcier à Bordeaux à l’initiative du PCF Bx, de Gauche Avenir, Gauche Unitaire et Parti de Gauche, rejoints par Ensemble, avec des citoyens, des militants syndicalistes et associatifs, mutualistes. Un membre du PS expliquait vouloir combattre l’austérité en Europe où la soumission à Bruxelles puis à Washington est de plus en plus forte, pesant sur notre souveraineté dans tous les domaines. « Seule la guerre ne souffre pas d’austérité » a-t-il dit, « pour les appétits de la finance » et appelant à refuser le TAFTA et la soumission à l’OTAN « au risque d’être colonisés ». Face à l’abattement que l’on sent dans la population, plusieurs diront la nécessité de rassembler et d’aider dans les nombreuses luttes qui existent, comme ce syndicaliste, membre du PCF, attentif aux résultats des élections dans la fonction publique. Ou encore une citoyenne membre d’une association, qui rappelle notre objectif de 2012 « virer Sarkozy » mais qui vit la « Bérézina » pour les électeurs de gauche depuis Valls et Macon, avec « un discours sur la dette destructeur » même « s’il n’est pas justifié », alimentant une abstention massive et le FN. Un autre citoyen constate qu’il n’y a pas d’alternative pour la jeunesse qui se marginalise et qu’il aspire à une autre société. « Le système démocratique devient obsolète quand on voit que la question de la planète n’est pas prise assez en compte et que les élites accompagnent le corbillard ».

capitalisme. Il faut partir « du déjà là », de ce qui bouge autour de nous comme sur la REP ou les services publics pour donner une perspective politique. « Il faut mener la bataille des idées et médiatique et surtout « être des combats simples qui sont d’espérance ». Un membre d’Ensemble pense qu’il faut « l’unité politique » et « regrette qu’il manque des membres d’EELV et du NPA ». Et « se rassembler sur des batailles politiques concrètes sur nos territoire, comme Notre Dame des Landes, le barrages de Sivens, les projets inutiles, refuser la violence comme la mort de Rémi Fraisse par exemple ». « Est-ce l’addition des forces politiques qui constitue le rassemblement ? » interroge un participant, même s’il n’y a « pas de contradictions à rassembler des organisations politiques sur des contenus ». Le projet pour une nouvelle société en bataillant pour du « pour » est rassembleur. Malgré « la souffrance de la trahison de 2012, il faut reconstruire une base pour repartir ». « Ce projet doit nous permettre de sortir de la logique du libéralisme et de l’austérité, c’est essentiel » ajoute un membre du PS. « Manque-t-on d’utopie, en particuliers pour les jeunes ? » interroge un membre du PCF. « Des propositions, on en a à la pelle, on ne part pas de rien avec le programme l’ humain d’abord, et des propositions locales sur l’industrie, l’environnement, la sécurité sociale… Il faut articuler le concret et la perspective politique ». « C’est quoi l’alternative ? » interroge

un citoyen qui pense que « les jeunes ne se marginalisent pas, ils sont très attentif, vont sur internet et s’informent avec d’autres moyens de communication ». Et « on n’a pas beaucoup de temps pour l’alternative » selon lui, « la question des banques publiques est essentielle comme la remise en cause de la BCE au service de la finance ». Un proche des anarchistes qui ne croit pas au changement par les urnes interroge sur la décroissance, est-ce un moyen de sortir du capitalisme ? Un autre citoyen, non engagé politiquement, s’intéresse à la 6ème République, « un changement de régime est nécessaire », et se demande si on est tous d’accord sur cette question. Pour un membre du Parti de Gauche, d’accord sur la 6ème République, « il faut maintenant construire une conscience et un vocabulaire qui sortent de ceux des libéraux ». Un communiste pense qu’il n’est pas suffisant d’être pour une 6ème République « mais parler aussi d’augmentation des salaires, d’un nouveau mode de production et d’ échange, de nouveaux service publics, d’une nouvelle fiscalité, de nationaliser les banques, de sortir de l’OTAN, la construction d’une nouvelle Europe refondée après avoir rompu avec l’UE actuelle, bref d’une nouvelle société ». Rendez-vous est pris pour le 11 décembre à l’Athénée municipale à l’initiative du collectif 3A qui débattra sur le même sujet et la plupart des participants satisfaits de l’échange en redemandent, souhaitant démultiplier ces rendez vous dans leurs quartiers.

Souscription élections départementales M. & Mme BERNARD Bertrand, St Sulpice et Cameyrac M. BIDOU François, Villenave M. & Mme DANEY Claude, St Maixant M. DAYGUES PERSE Jean, Bassens M. DE CARLO Alain, St Denis de Pile Mme GABISO Eliane, St Seurin Mme GAUTIER Henriette, Talence M. GONZALEZ Gerard, Villenave d’Ornon M. GUERAUD Michel, Cissac Mme HENRY Huguette, St Médard d’Eyrans M. JARDINE Maurice, Le Marin M. LARTIRIGOYEN André, Bordeaux M. MÆSTRO Jean-Pierre, Bassens M. PASQUET Jean, Ste Eulalie M. & Mme RICHARD Daniel, Bègles M. ROCHE Daniel, Eyliac SECTION VILLENAVE D’ORNON M. SEMCHAOUI Anthony, Pessac

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Après notre semaine d’action contre le MEDEF, cette confrontation marquera notre détermination à la riposte aux politiques d’austérité. L’actualité de celle-ci sera d’autant plus marquante qu’elle aura lieu au lendemain du Conseil des ministres sur la loi Macron.

Pour d’autres, « nous ne sommes pas les seuls à chercher une solution, les capitalistes eux même en cherchent pour répondre à leur crise ». du

1890€

« Je verse ce don minime au regard des besoins de notre Journal. Je le fais pour que subsiste l’Humanité, qui éclaire chaque jour les évènements du monde avec un regard généreux, mais surtout lucide et sans compromission. Je sais l’ énergie immense qui est la votre et qui se déploie chaque jour sans compter »

L’Humanité des débats du vendredi 12 décembre 2014 rendra compte de la confrontation Pierre Laurent / Pierre Gattaz.

Pour un membre de la Gauche unitaire, « Hollande est un homme de droite », et « il faut déconstruire le discours sur la dette dont une part est illégitime ». La guerre médiatique est évoquée « insoutenable » mais « comment la contrer » ?

Ils ont donné un total de

Les lettres, le plus souvent manuscrites, accompagnant les versements de nos lecteurs à la souscription d'urgence pour l'Humanité, sont les précieux témoignages du lien particuliers qui les lie à LEUR journal.

50 000 € à collecter

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Les dons sont limités à 7 500 € par personne Les versements ouvrent un droit à déduction de 66% du don dans la limite de 20% des revenus nets imposables. Ainsi, un don de 100 € permettra une réduction d’impôt de 66 €

AGENDA

NORD MEDOC

Assemblée Générale Vendredi 12 décembre, 18h30, Salle des Associations (ancien collège), à Castelnau.

ELECTIONS

Pour voter il faut être inscrit(e) sur les listes électorales En 2015 auront lieu, les 22 et 29 mars, les élections départementales (ex-cantonales). Pour voter il faut être inscrits sur une liste électorale, à défaut s’inscrire avant le 31 décembre. Les Nouvelles 11 décembre 2014 • 7


CHRONIQUE

CULTURE & SOLIDARITÉ

NOUVELLES IDÉES REÇUES

SECOURS POPULAIRE FRANÇAIS

par Gérard Loustalet Sens

Les Pères Noël verts

En décembre, les Pères Noël verts, parés aux couleurs de l’espérance, viennent en aide au légendaire Père Noël rouge. Ils permettent aux enfants, aux jeunes, aux familles, aux personnes âgées ou isolées, de fêter Noël et la nouvelle année dans la dignité. Grâce à eux, depuis 1976, le Secours populaire peut proposer aux enfants et aux familles en difficulté : des jouets, des livres, des colis alimentaires festifs… sans oublier des parades, sorties, spectacles, places de cirque ou d’évènements sportifs, goûters, repas au restaurant… partout en France, mais aussi au-delà des frontières, grâce au réseau associatif du Secours populaire dans le monde. En 2012, grâce à ses Pères Noël verts, le Secours populaire a offert un Noël de fête à 156 560 enfants, 170 940 familles et 17 700 personnes âgées. La hotte du SPF Pour mener à bien cette mission, les Pères Noël verts multiplient les activités solidaires permettant de collecter des dons financiers, des jouets neufs et des produits gastronomiques.

En effet, cette période de l’année, particulièrement difficile, doit être un moment de fête pour tous ! Chaque année, avec la montée de la pauvreté, la tournée des Pères Noël verts est de plus en plus difficile, c’est pourquoi, le Secours populaire invite chacun à soutenir cette grande campagne de Noël à l’occasion des initiatives organisées, pour apporter un peu de chaleur, de réconfort et de dignité aux personnes en difficulté, de plus en plus nombreuses à franchir les portes de l’association. Pour les bénévoles, il existe de nombreuses manières de s’engager, selon les disponibilités, par exemple : en déposant des tirelires chez les commerçants, en participants aux stands paquets-cadeaux à la sortie des magasins, en collectant des denrées alimentaires festives dans les grands surfaces ou encore en organisant des arbres de Noël. En Gironde, bénévole depuis trois ans, Nicole aime ces moments : « Tout le monde donne et reçoit. Les familles n’ont pas d’argent pour aller au spectacle et moi le sourire des enfants me fait du bien. Si nous étions plus nombreux à pratiquer le don et l’échange, il y aurait sûrement un peu moins de souffrances. » Elle apprécie ces moments qui lui font sentir que bénévoles et personnes aidées font partie du même monde, malgré les inégalités. Les Pères Noël verts sont aussi soutenus par les entreprises, fondations et personnalités. Par exemple, Josiane Balasko, comédienne, est marraine de la campagne des Pères Noël verts. Et si vous deveniez un père Noël vert ? SPF Gironde 95, quai de Paludate - 33800 Bordeaux 05 56 92 79 92 Mail : contact@spf33.org Site : www.secourspopulaire.fr/33/ Présent aussi sur facebook, Twitter

SECOURS CATHOLIQUE

Campagne de collecte nationale La mission du Secours Catholique, depuis bientôt 70 ans, est de lutter contre l’exclusion. En 2013, fort de ses 65 200 bénévoles, le Secours Catholique a soutenu et accompagné près de 1,5 million de personnes en France et 4 millions sur tous les continents. Acteur majeur et reconnu de solidarité nationale et internationale, le Secours Catholique mène ses actions grâce à la générosité de ses donateurs. C’est ainsi que chaque année, il lance sa grande campagne de Collecte Nationale. Dans un contexte de crise qui dure, les situations de précarités des personnes qui viennent dans nos accueils, sont encore plus aiguës. Pour ces personnes, pauvreté et exclusion vont souvent de pair. Les couples avec enfants sont en forte augmentation, un jeune sur cinq est sans logement fixe, 9 ménages sur 10 vivent sous le seuil de pauvreté… Face à ces constats, la mission du Secours catholique appelle à amplifier les actions de solidarité. http://www.secours-catholique.org/

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr Commission paritaire de presse : 0113 C 85932

8 • Les Nouvelles 11 décembre 2014

ANNONCES LÉGALES AVIS DE CONSTITUTION Aux termes d’un acte sous seing privé en date à Bordeaux du 2 décembre 2014, il a été constitué une société présentant les caractéristiques suivantes : Forme sociale : SARL Dénomination sociale : LA FABRIQUE Enseigne : BAGELSTEIN Siège social : 4 rue Georges Bonnac 33000 Bordeaux Objet social : La restauration rapide sur place, à emporter ou par voie de livraison et par extension le négoce de tous produits alimentaire, traiteur, épicerie fine. le négoce de produits et denrées alimentaires en gros, semi-gros et détail. Capital social : 40 000 € Durée : 99 ans à compter de la date d’immatriculation au RCS de Bordeaux Gérance : Mme Stéphanie DEVERRE demeurant 14 rue Max Coyne 33110 Le Bouscat Pour avis,

Archaïsme et lutte des classes dans le discours patronal Dans l’histoire politique de la France, l’arrivée de la gauche au pouvoir a toujours comporté d’importantes conquêtes sociales. Ce fut le cas du Front Populaire, à la Libération, en 1981 et même sous le gouvernement Jospin, en 1998, avec l’abaissement de la durée légale du temps de travail hebdomadaire à 35 heures. Certes les sociaux-démocrates -à la manoeuvre presque malgré eux- y ont été poussés par le mouvement populaire et, l’idéologie réformiste du compromis reprenant le dessus, des reculs n’ont pas tardé à se manifester : Blum décrète la « pause » en 1937, les ministres communistes sont chassés du gouvernement Ramadier dès 1947, Mitterrand prend, en 1983, le « tournant de la rigueur » qui n’est que l’euphémisation de la capitulation devant les marchés financiers, Jospin renonce lamentablement avec son « l’Etat ne peut pas tout » face à ce qui serait une fatalité du capitalisme… C’est cependant la première fois que l’accession de la gauche -ou supposée telleà la tête de l’Etat non seulement n’a généré aucun acquis social nouveau mais a, au contraire, permis de théoriser et mettre en pratique une authentique politique de régression sociale, allant jusqu’à tirer de la naphtaline une vieillotte « loi de Say » du début du XIXème siècle travestie en « socialisme de l’offre » pour justifier 40 milliards de cadeaux au patronat. Et ce patronat du coup, devenu la catégorie la plus « assistée » de la société, n’en finit plus de fulminer et de réclamer toujours plus, faisant du chantage à l’emploi et rejetant toutes responsabilités sur les autres. Jusqu’à l’outrecuidance d’exhiber une pseudo « souffrance » en quelques attroupements où le ridicule le dispute à l’impudence, où même le buraliste du coin, entre lodens et fourrures, se prend pour feu Christophe de Margerie et s’enivre de croire avoir les mêmes intérêts que des grandes entreprises et des banques qui le grugent et le méprisent. Ce sont des attaques en règle, violentes, incessantes, contre tout ce qui peut être une protection contre la toute puissance patronale. La justice du travail, « justice des pauvres et parente pauvre d’une justice elle-même pauvre », comme dit Pierre Joxe, est attaquée et les prudhommes mis en cause du fait même de la faiblesse des moyens qui leur sont attribués. L’inspection du travail, garante du respect du code du travail, est mise au pas et en voie de démantèlement. La médecine du travail, chargée de veiller sur la santé des salariés, doit être, sur injonction directe du MEDEF, réduite, sous prétexte de simplification, à sa plus simple expression. Comble de bassesse, M. Gattaz se gausse de la pénibilité au travail et ose proférer qu’avec la reconnaissance de la pénibilité « on donne le signal à nos jeunes, à nos salariés, que le travail est pénible » ! Sans blague ! Crétinisme ou cynisme, allez savoir… Pour M. Gattaz, comme la guerre, la vie au travail est toujours fraîche et joyeuse. La lutte la plus emblématique porte sur la durée du travail. Sa diminution constante est une donnée anthropologique avérée. Ainsi que le rappellent les économistes G. Colletis et P. Griou, « les êtres humains pour mieux vivre ont toujours cherché à économiser du temps de travail ou à travailler moins pour un même résultat » (le Monde, 01.11.2013). Et pourtant les lois sociales qui y contribuent ont de tout temps fait hurler les patrons ! 1841 : interdiction du travail des enfants de moins de 8 ans et limitation à 8 heures pour les 8-12 ans. Une entrave insupportable à la liberté d’entreprendre ! 1874 : interdiction du travail des enfants de moins de 12 ans. Une contrainte inapplicable empêchant de « libérer l’activité » ! 1906 : instauration d’un repos hebdomadaire de 24 heures. Une prime à la paresse ! 1919 : journée de travail de 8 heures, durée hebdomadaire fixée à 48 heures. Ignorance des lois de l’économie ! 1936 : semaine de 40 heures et congés payés : encouragement de l’alcoolisme et incitation à la licence chez les femmes des basses classes ! 1998 : durée de la semaine de travail ramenée à 35 heures. Catastrophe économique et haine de la réussite ! C’est toujours le même discours que tiennent les patrons, le pur discours d’une lutte des classes que par ailleurs ils nient. Un discours archaïque et rabâché, forgé par l’arrogance et la cupidité, le mensonge et la vanité…


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