Nouvelles 2113

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Jeudi 27 août 2015 - N° 2113 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

UNE FÊTE POUR L’HUMANITÉ

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Les nouvelles de bordeaux

@nvlbx


EN LUTTE UD-CGT 33

ACTUALITÉ AUTOCARS MACRON

Le train des pauvres Meeting pour une rentrée offensive Jeudi 3 septembre, 14h30, au Pin Galant à Mérignac avec

Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT

Emmanuel Macron l’avait cyniquement prédit : avec la libéralisation du secteur des cars entre les grandes villes françaises, «les pauvres voyageront plus facilement» ! Le train ? Un luxe qu’ils ne peuvent plus se payer. Femme de ménage, employés, étudiants ou familles nombreuses, les voyageurs rencontrés sur les lignes de cars grande distance n’ont qu’une préoccupation : voyager moins cher. «Agent d’entretien, ça ne gagne pas beaucoup», raconte Philomène, 53 ans. «Une fois qu’on a payé le loyer, il ne reste pas grand-chose.». Pour aller voir sa fille à Bordeaux, elle a bien une voiture, mais « il y a l’essence, les péages, il faut s’arrêter manger en route,

ça chiffre ! ». Là, elle a payé 53€ son aller-retour à la dernière minute. Quant à la SNCF, elle «ne regarde même plus les billets». «Le train, c’est pour les riches. C’est dommage, car c’est plus confortable», regrette Philomène. Et tant pis pour les sept heures de route, quand le TGV n’en met qu’un peu plus de trois. La «dèche», c’est le lot commun à bord des cars grandes lignes. «Je n’ai pas une thune», explique Quentin, un étudiant qui habite chez ses parents à Cergy et consacre environ 70€ par mois aux transports, pour aller voir sa copine à Lyon. Au prix du train, il ne pourrait y aller qu’une fois par mois. Adepte du co-voiturage, le car lui semble plus fiable avec ses réservations à l’avance et ses horaires

réguliers. Pour les familles qui ne roulent pas sur l’or, le car s’impose déjà comme seul moyen de partir en vacances. «Les billets de train, c’ était 450€, l’intégralité de notre budget vacances», dit Noémie, qui voyage avec sa soeur Aude et leurs quatre enfants, âgés de 5 mois à 9 ans. L’une est en formation, l’autre est mère au foyer. Alors les vacances se font à l’économie, chez les grands-parents en Normandie. Avec le car, 50 euros aller-retour pour tous les six, ces lyonnaises ont pu « garder un peu d’argent pour faire des excursions, se promener dans la région». (…) Extrait article AFP

MARCHÉ SOLIDAIRE

« La grande distribution prive les classes populaires »

CENTRE HOSPITALIER SUD GIRONDE

«Jusqu’à quand allons-nous accepter ?» Dans un tract, les personnels CGT de l’hopital Sud Gironde poussent «un coup de gueule» dénonçant la dégradation constante des conditions de travail. Ils refusent «la pression morale sur les agents, le chantage à l’emploi, les CDD jetés à la porte sans un mot après des mois, voire des années de service, la fermeture des urgences de La Réole quand il n’y a pas suffisamment de personnel, les expertises ou contrôles médicaux quand les agents sont en arrêt». Alors que les agents sont épuisés, les arrêts pour accidents de travail ou les maladies professionnelles ne sont pas reconnus, on leur demande d’annuler ou d’écourter leur arrêt de travail, on les appelle pendant leur arrêt… Trop c’est trop ! Ils dénoncent une direction qui, si elle s’appuie sur le droit et obéit aux injonctions du ministère, risque maintenant «le dérapage», notamment en ce qui concerne la gestion du personnel. Les personnels CGT alertent les agents sur leurs droits : «À toute convocation que vous recevez, la direction ne peut pas vous obliger à venir seul, vous avez le droit de vous faire accompagner par la personne de votre choix, un témoin peut s’avérer utile…» Quant aux pressions morales, «vous pouvez rencontrer le médecin du travail afin qu’il ajoute votre déclaration à votre dossier médical»… Et ils appellent à se mobiliser lors des journées d’actions du 17 septembre et du 8 octobre.

MÉRIGNAC

Histoire de l’aéronautique Samedi 29 août, place Ch. de Gaulle, à l’occasion de la journée festive co-organisée par la ville, les commerçants et le cinéma, l’association pour la mémoire des martyrs de l’aéronautique invite à découvrir de manière musique la naissance de l’aviation et de l’industrie aéronautique à Bordeaux. 2 • Les Nouvelles 27 août 2015

Raymond Girardi, secrétaire général du mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef) et agriculteur dans le Lot-et-Garonne, revient dans «l’Humanité» sur les enjeux de la journée de solidarité entre producteurs et consommateurs organisée par son syndicat et le PCF le 20 août. Dans la crise agricole actuelle, ce sont les transformateurs qui sont pointés du doigt. La grande distribution est-elle en embuscade ? Raymond Girardi. On sait bien que ceux qui volent les producteurs et aussi les consommateurs, ce sont à la fois les grandes et moyennes surfaces (GMS) et les transformateurs. Ils font de l’argent facile. Ils préfèrent prendre des marges très importantes sur des petits volumes plutôt que faire des marges raisonnables et vendre davantage de marchandises, que ce soit des légumes ou de la viande. Quand des tomates sont vendues au juste prix (1,50€ le kg), tel que nous le faisons dans les marchés solidaires, les consommateurs en achètent davantage que si elles étaient à 3€. En pratiquant des prix chers, la grande distribution prive les classes populaires de la possibilité d’acheter des fruits et légumes. Quelle est la situation des producteurs de fruits et légumes, aujourd’hui ? R.G. En une quinzaine d’années, la moitié des producteurs a disparu et le phénomène continue. Les consé-

quences sont graves pour l’indépendance alimentaire de la France. Il y a vingt ans, nous étions excédentaires et exportateurs, aujourd’hui, nous sommes déficitaires en fruits et légumes et nous ne produisons que 60% de nos besoins. Qui est responsable de cette dégradation ? R.G. Ceux que nous avons déjà cités : les firmes internationales de la distribution et de la transformation. Auxquelles il faut ajouter le gouvernement ! Ce dernier laisse faire l’économie de marché. Nous dénonçons sa passivité, voire sa complicité. La filière de la viande connaît-elle des difficultés similaires ? R.G. Au-delà de la situation conjoncturelle, la production porcine couvre à peu près les besoins du pays. En production de volaille, nous sommes déficitaires alors que la FNSEA cherche à gagner des marchés à l’export. Pour notre part, nous pensons qu’avant de s’y lancer, il faut d’abord assurer la sécurité alimentaire de son propre pays. Quels étaient les objectifs de la journée de solidarité entre producteurs et consommateurs réalisée avec les militants du PCF ? R.G. Seul le Modef, avec l’aide de ses militants et de certaines municipalités, a montré sa capacité à organiser une telle vente de fruits et légumes (environ 50 tonnes à la Paris-Bastille et dans une quarantaine de villes de

banlieue). D’une part, cette initiative consiste à aller au contact des citoyens pour établir un circuit court. Il s’agit de rendre concrète l’idée de solidarité entre producteurs et consommateurs en court-circuitant la grande distribution. D’autre part, nous en profitons pour dénoncer ses marges ainsi que les importations abusives. Le Modef dénonce aussi le dumping social et sanitaire. On sait, par exemple, qu’au Maroc, les salaires sont trois fois inférieurs. L’importation massive de fruits et légumes en provenance de ce pays nous fait une concurrence déloyale. Cela met aussi en péril la fertilité de ses terres agricoles du fait de l’épuisement des ressources naturelles avec l’utilisation débridée de produits phytosanitaires interdits chez nous. C’est une illustration de ce que nous appelons le dumping sanitaire qui met la santé publique au cœur des enjeux pour lesquels nous nous mobilisons. Cette journée a été enfin l’occasion d’interpeller l’État qui se dérobe complètement face à ses responsabilités. À savoir, régler les problèmes économiques et sociaux dans l’intérêt des Français. Quelles sont les revendications des paysans du Modef ? R.G. Nous avons rencontré les représentants de l’État plusieurs fois cette année, notamment le ministre de l’Agriculture. À chaque fois, ils prennent note mais n’agissent pas. Aujourd’hui, nous demandons des mesures d’encadrement des marges de la distribution avec un coefficient multiplicateur pour les prix. Nous demandons également la mise en place d’un calendrier d’importation, car importer massivement des denrées à l’époque de leur pleine production en France est suicidaire. Nous exigeons également que l’État assure la protection sanitaire des consommateurs. L’Humanité


ACTUALITÉ

Editorial Passer à l’offensive En remettant sa démission, et donc entre les mains du peuple grec son avenir, Alexis Tsipras a montré une fois de plus sa volonté profonde de faire de la démocratie le moteur de l’action politique. Pas étonnant que les libéraux, les tenants de l’austérité ne voient là qu’une capitulation du premier ministre grec face à la seule voie possible pour eux : l’austérité, la casse méthodique des droits sociaux et démocratiques d’un peuple.

FÊTE DE L’HUMANITÉ

Un « forum européen pour sortir de l’austérité » Solidarité avec la Grèce, lutte contre la rigueur et les inégalités, pour la relance sociale et pour la paix… Plus que deux semaines avant ce grand rendez-vous festif et ­politique de la rentrée. Le menu politique s’annonce copieux et les débats intenses. « RÉFLÉCHIR AU RAPPORT DE FORCES DANS L’UE »

«Au lendemain de la démission d’Alexis Tsipras et à la veille d’élections anticipées, la question grecque est évidemment dans toutes les têtes» a souligné Patrick Le Hyaric, député européen PCF/FdeG, directeur du journal «l’Humanité», lors du rendez-vous avec les diffuseurs de la vignette-bon de soutien du 21 août. Il poursuivait : « Le 13 juillet, les dirigeants européens se sont découverts eux-mêmes pour ce qu’ils sont : des égor­geurs des peuples. Ils ont mis leur couteau sous la gorge du premier ministre grec qui s’est trouvé dans la situation de choisir entre le pire et le pire. » Et le dirigeant a rappelé qu’un « grand forum européen » aurait lieu le ­samedi après-midi de la Fête « sur les moyens pour sortir des politiques

d’austérité et renégocier les dettes ». « Si nous voulons inventer une perspective de transformation sociale et écologique, il est nécessaire de réfléchir au rapport de forces à construire dans chaque pays et dans l’Union européenne », a-t-il ajouté. Un débat d’autant plus nécessaire que la résignation risque de gagner du terrain avec la désinformation orchestrée dans les médias. « On sent que si les peuples européens ou même la France avaient réagi, ça se serait passé autrement » explique un militant communiste. Le président François Hollande en profite pour enterrer à nouveau sa « révolution fiscale » et se contenter de promettre une baisse d’impôts conditionnée à une hypothétique croissance quand le pouvoir d’achat est en baisse constante. « Cette fête sera aussi celle du combat contre les inégalités, pour la justice et la relance sociale, pour la création d’emplois », a ajouté Patrick Le Hyaric, en insistant : « Il ne peut pas y avoir de créations d’emplois, si on ne donne pas de pouvoir d’achat. La rémunération du travail, l’augmentation des prestations sociales, des ­petites et des moyennes retraites devraient être mises à l’ordre du jour des luttes

politiques et s­ ociales de la rentrée. »

d’oxygène a permis jusque-là d’éviter le pire. Tous les souscripteurs en sont profondément remerciés. Mais éviter le pire ne sort pas le journal de la zone dangereuse,

celle des difficultés de trésorerie qui peuvent l’empêcher de respecter les échéances diverses qui l’assaillent.

UNE FÊTE «POUR L’HUMANITÉ»

Dans une vingtaine de jours, une autre grande question sera également au cœur des débats : l’écologie. Yann ­A rthus-Bertrand a réservé pour l’occasion la primeur de son nouveau film, «Human», avec une diffusion simultanée à l’ONU, au festival de Venise et à la Fête de l’Humanité. Tout un symbole, alors que la fête se ­déroulera au Bourget, sur le site qui accueillera à la fin de l’année la COP21, conférence mondiale sur le climat. Bien sûr la fête sera aussi le rendezvous de « la paix et la solidarité internationale ». Pour le peuple palestinien, en rappelant à M. Fabius et à M. Hollande « leur promesse de déposer une résolution autour du 20 septembre», signale le directeur du journal ; pour le peuple kurde, également, avec une invitation faite aux combattantes et combattants actuellement aux prises avec l’« État islamique ». Mais encore, notamment avec le concert de Tiken Jah Fakoly, en solidarité avec l’Afrique et les migrants, « accueillis de manière honteuse » par l’Europe.

SOUSCRIPTION Près de 13 000 personnes ont versé à la souscription exceptionnelle que l’Humanité a été contrainte de lancer, pour un montant de 1,8 million d’euros. Ce ballon

URGENCE POUR L’HUMANITÉ

Pour autant, nous devons tirer tous les enseignements de cette bataille féroce qui continue et même ne fait que commencer. Car la question européenne après cet épisode ne peut plus s’aborder de la même façon. Devonsnous pour autant renoncer à une Europe des peuples, sociale et démocratique ? Devons-nous renoncer à considérer que les peuples allemand, français, grec, espagnol, anglais… peuvent agir ensemble et chacun dans son pays pour leurs intérêts communs, ceux du monde du travail et de la création ? Devons-nous laisser le champ libre au populisme et au nationalisme ? Non, car partout en Europe des forces se réveillent. C’est en Grande-Bretagne aujourd’hui que ces forces semblent émerger après la Grèce, l’Espagne, l’Irlande notamment. Non, car ce que montre la crise grecque, au delà de la sous-estimation de la puissance des marchés financiers et le jusqu’auboutisme des libéraux, c’est que la seule issue pour contrer les forces de l’argent, c’est la convergence des intérêts des peuples et le soutien politique à tout ce qui émerge dans quelque pays que ce soit. Non, car une nouvelle crise financière se prépare et n’épargnera personne, aucun pays, aucune économie et qu’une issue à cette crise passe par une autre utilisation de la monnaie et du crédit. Non, car ce n’est pas qu’un débat entre Europe de l’austérité et sortie de l’Euro. Le peuple grec a d’ailleurs affirmé à deux reprises sa volonté de contribuer à une Europe du progrès social et démocratique. Cela pose une autre question, plus profonde : doit-on considérer chaque défaite, chaque recul, chaque échec comme une trahison ? C’est encore une fois, il me semble, très largement sous-estimer le camp d’en face et retomber dans les travers infantiles du sauveur suprême qui décevrait à nouveau. En décembre, ici, en France, auront lieu les élections régionales. Si une conception nouvelle du rassemblement des forces de transformation n’émerge pas, l’élection sera un nouvel affrontement entre une liste sociale et libérale et une autre liste libérale et sociale, avec en embuscade le Front national. Cette rentrée sociale et politique doit donc être celle d’une offensive politique des forces anti-austérité, à tous les niveaux. La fête de l’Huma en sera la caisse de résonnance, mais il faut s’y engager massivement et sans attendre car ce que montre la crise grecque, c’est que rien ne se gagnera sans combattre.

Sébastien Laborde Secrétaire départemental du PCF Membre du Conseil national

Les Nouvelles 27 août 2015 • 3


POUR UN GRAND SERVICE PUBLIC DE L’É RENTRÉE SCOLAIRE

EDUCATION

L’Etat doit assurer la gratuité

Non-assistance à enfants en danger

Les articles L132-1 et L132-2 du code de l’Education sont formels : « L’enseignement public dispensé dans les écoles maternelles, les classes enfantines et pendant la période d’obligation scolaire (entre 6 et 16 ans inclus) est gratuit. - L’enseignement est gratuit pour les élèves des lycées et collèges publics du second degré, ainsi que pour les élèves des classes préparatoires aux grandes écoles et à l’enseignement supérieur des établissements d’enseignement public du second degré. » L’article 13 du préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 dit que « la Nation garantit l’égal accès de l’enfant… à l’instruction. L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’Etat. » CE QUI EST GRATUIT

- l’inscription, la prestation d’enseignement dispensée à l’école, le matériel collectif, l’acquisition et l’entretien du mobilier scolaire et du matériel d’enseignement qui sont à la charge des communes, les frais de photocopies y compris les supports pédagogiques, les frais de correspondance, de communication et d’informatique, ceux liés au carnet de correspondance, toutes activités obligatoires dans ou hors l’école (notamment activités sportives et culturelles) et les transports pour accéder à ces activités obligatoires de l’école à l’école. À LA CHARGE DES FAMILLES

- Les fournitures scolaires individuelles (43% des dépenses en moyenne), les enseignants étant tenus de remettre aux familles une liste de fournitures préconisées par le ministère de l’Education afin de ne pas grever le budget des familles par des achats inutiles. D’autre part, les communes sont tenues de fournir les manuels scolaires et éventuellement les trousseaux. Elles peuvent aussi organiser des achats groupés. - Les activités et sorties facultatives (avec l’aide des caisses des écoles pour les familles les plus démunies afin de ne pas pénaliser leurs enfants (loi relative à l’égalité des chances). - L’achat de vêtements, chaussures et tenues sportives. - Le transport scolaire puisque les départements ne prévoient plus ou peu leur prise en charge. - La cantine scolaire, considérant que les plus pauvres doivent être aidés. - L’assurance scolaire quand elle est nécessaire et l’assurance sur le trajet de l’école. LES AIDES POUR ALLÉGER CE COÛT :

- Le versement par les Caf d’une 4 • Les Nouvelles 27 août 2015

allocation de rentrée scolaire avant chaque rentrée, versée aux parents d’enfants, scolarisés ou en apprentissage, âgés de 6 à 18 ans et dont les revenus annuels ne dépassent pas 24 306 € lorsqu’elles n’ont qu’un enfant (+ 5 609 € par enfant en plus). - Une réduction d’impôt au titre des frais de scolarité dont les montants déductibles n’ont pas été revalorisés depuis le passage du franc à l’euro en 2002 et qui a failli disparaître dans la loi de finances 2014. - Des bourses de collège et de lycée et des bourses de fréquentation scolaire pour les familles d’enfant qui utilisent les transports scolaires et habitent à plus de 3 km de leur école. - Des aides aux familles les plus démunies par le biais des caisses des écoles et du fonds «cantine» . TRANSPORTS :

La loi NOTRe (nouvelle organisation territoriale) adoptée le 7 août 2015 prévoit que les transports scolaires soient transférés aux régions mais que celles-ci pourront les déléguer aux départements. La loi Macron prévoit la libéralisation des transports par car. Aucune ne prévoit le retour de la gratuité ! CANTINE : Tous les enfants doivent pouvoir accéder à la cantine des écoles publiques… même quand les parents ne peuvent pas payer. Le Conseil d’Etat rappelait en 2014 ce droit fondamental, issu de la loi Ferry du 28 mars 1882, sur la gratuité scolaire : « La cantine scolaire doit être accessible à tous les enfants sans discrimination tarifaire et tout particulièrement aux enfants les plus pauvres. » Les communes qui refusent l’accès à la cantine aux enfants de demandeurs d’emploi ou de parents sans ressources sont « hors la loi ». La cantine scolaire est soumise au principe constitutionnel d’égalité devant le service public, le tarif, librement fixé par les communes, ne devant pas être discriminatoire. La caisse des écoles, alimentée obligatoirement par la commune dans un budget annexe, vient en aide aux familles en difficulté, les Centres communaux d’action sociale (CCAS) intervenant le plus souvent dans ce soutien. Les collèges et lycées, dont la charge est dévolue aux départements, disposent d’un Fonds social pour les cantines et/ou des tarifs aidés des conseils départementaux. Souvent les parents ne le savent pas ou ne la demandent pas spontanément, d’où l’importance de l’incitation administrative des établissements. Il reste que les crédits alloués par l’Etat à ce Fonds social ont baissé de plus de 50%.

En France, un enfant sur dix vit dans une famille pauvre. Une réalité qui n’est pas suffisamment prise en compte par le système scolaire. Sac à dos arrimé sur les épaules et blouson à bout de bras, Elio ressemble à tous ses copains et copines de CE1, si ce n’est ses yeux un peu plus cernés et sa fatigue un peu plus visible. À 8 ans, le garçonnet enchaîne, matin et soir, une heure de transports en commun et de marche à pied entre son école et l’hôtel social où sa famille est hébergée. Il n’est pas seul dans son cas. Il fait partie de ces 1,2 million d’enfants (un sur dix) qui vivent dans une famille pauvre ou très pauvre et dont le parcours scolaire est souvent marqué par l’échec. En mai dernier, le Conseil économique et social (Cese) a publié un rapport édifiant «Une école de la réussite pour tous» (1), y démontrant l’ampleur du phénomène et surtout les faiblesses de l’institution scolaire à accompagner ces élèves. Il y est rappelé que les sortants sans diplôme proviennent bien plus fréquemment de milieux sociaux défavorisés : 34 % sont issus du monde ouvrier, 31 % employé et moins de 10 % cadre supérieur ou profession libérale. « Vivre en situation de grande pauvreté, c’est vivre en danger humain, social et scolaire », confirme JeanPaul Delahaye, inspecteur général de l’Éducation nationale et auteur du rapport ministériel «grande pauvreté et réussite scolaire» (2). « INTELLIGENT MAIS UN PEU NÉGLIGENT »

Loin des diatribes sur la « démission » des parents pauvres, la vie de Rose, maman d’Elio, est rythmée par l’école, le seul point d’ancrage quand tout vacille. Levée à 5 h 30 pour préparer tout et tout le monde en vue du départ à l’école. Parfois, l’enfant est en retard. Pour l’instant, la famille se débrouille « pour le bien des enfants ». Pour la nourriture, c’est les Restos du cœur, les vêtements, les vide-greniers. Ils vivent à 5 dans une pièce avec un coin cuisine et douche. Difficile de bien dormir. « Le maître m’a dit qu’il est intelligent mais un peu négligent, dit Rose. Je comprends qu’il le soit, mais comment lui en demander plus ? » Choisir une école plus proche ? « On ne sait jamais où nous allons nous retrouver. Elio, en tout cas, est très courageux. Je suis fière de lui. » Selon la Fondation Abbé-Pierre, 700 000 familles n’ont pas de domicile dont 400 000 sont hébergées chez des tiers. Des élèves que les enseignants repèrent rapidement. « On s’aperçoit que plusieurs familles partagent la même adresse tandis que d’autres sont domiciliées au

centre communal d’action sociale », explique un directeur d’école. Qui énumère d’autres phénomènes courants : des écoliers qui disparaissent des classes du jour au lendemain sans laisser d’adresse, la cantine désertée parce que trop chère, les difficultés à payer la photo de classe ou les sorties, les demandes de certificat de scolarité pour bénéficier de l’aide alimentaire des Restos du cœur… Face à ce constat, les aides sociales apportées par le système éducatif sont dérisoires. Le montant maximum de la bourse scolaire attribuée à un collégien s’élève à 357 euros par an, soit l’équivalent de 1,98 euro par jour de classe. Moins que le prix d’un repas pris à la cantine… Quant à la situation des fonds sociaux en collège, elle est tout bonnement scandaleuse. De 2002 à 2012, ce budget, qui permet entre autres d’aider les familles à payer la cantine, est passé de 73 à 32 millions euros… « On a osé faire des économies sur les pauvres », dénonce le rapport Delahaye, qui préconise de « sanctuariser leur montant « à ce qu’il était en 2001, soit 71 millions d’euros. La pénurie touche aussi les postes de médecins scolaires, d’infirmières et d’assistants sociaux. « Nous ne ferons jamais réussir tous les enfants, et notamment ceux qui rencontrent des difficultés sociales, ou sont confrontés à une crise familiale (chômage, divorce des parents, violences familiales), de plus en plus nombreuses, si nous n’avons pas les moyens de les soutenir, de les accompagner », défend Nathalie Gaultier, du Syndicat national unitaire des assistants sociaux de la fonction publique (SNUASFP-FSU). Ces personnels, mobilisés au printemps, ont obtenu la création de 100 postes supplémentaires, là où le ministère n’en prévoyait que 50. « Nous sommes les seuls à pouvoir nous rendre au domicile des familles, à renouer le lien avec l’école s’il est rompu, mais nous sommes aujourd’hui aussi maltraités que les élèves. Un travailleur social peut avoir en charge jusqu’à 5 établissements. Comment voulez-vous faire ? », interroge Nathalie Gaultier. L’autre constat est l’extrême concentration de cette grande pauvreté. Un rapport du Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco), démontre que la ségrégation sociale et scolaire « se

cristallise sur certains territoires et dans certains établissements » qu’il qualifie de « ghettos scolaires ». Avec une forte concentration en région parisienne, dans le Nord et dans les régions lyonnaise et marseillaise, dans ces villes et régions, un jeune sur dix fréquente un établissement accueillant deux tiers d’élèves issus de milieux socialement très défavorisés (ouvriers, chômeurs n’ayant jamais travaillé ou inactifs). Et à l’autre bout de la chaîne : 6 % des collèges accueillent deux tiers d’élèves issus de catégories sociales très favorisées. RELEVER LE DÉFI PÉDAGOGIQUE

« La question sociale est essentielle pour favoriser la réussite des enfants de familles pauvres, ajoute encore Jean-Paul Delahaye dans son rapport, mais elle est habitée par un autre problème. » Et il consacre de longs chapitres au « défi pédagogique que doit relever l’école face aux élèves issus de milieux pauvres «. « La massification ne veut par dire démocratisation », souligne ainsi Stéphane Bonnery, spécialiste en sciences de l’éducation. Le chercheur considère que les précurseurs de la démocratisation ont pensé que l’ouverture en grand des portes de l’école à tous les enfants suffirait à les faire réussir. « On a toutefois continué à enseigner comme si tous étaient issus d’un environnement familier avec l’école et ses codes », explique-t-il. Face aux difficultés des élèves dans l’incapacité de franchir seuls ou en famille la marche manquante mais indispensable pour entrer dans les apprentissages, l’école a cherché des solutions mais au prix du transfert de l’échec sur l’élève lui-même. « Le système considère que l’enfant ne va pas bien, relève Stéphane Bonnéry. Or, la majorité des enfants en difficulté ne sont pas anormaux. C’est juste qu’ils ne sont pas en ‘‘connivence’’ avec les savoirs de l’école qui se sont complexifiés et qui favorisent les familles initiées. » Le défi est donc d’initier tout le monde. Y compris Elio. L’Humanité (extraits) juin 2015 (1) L’intégralité sur :

www.lecese.fr

(2) L’intégralité sur :

www.education.gouv.fr


ÉDUCATION

RÉGIONALES

ÉCOLE OBLIGATOIRE

CARNET DE CAMPGANE - 21 AOÛT

Jusqu’à 18 ans

Ne plus épuiser les êtres humains et la nature

La scolarité obligatoire reste désespérément bloquée à 16 ans depuis plus d’un demi-siècle. Un anachronisme dont les milieux populaires sont les premiers à faire les frais. Et qui va à l’encontre de la réalité des parcours des élèves et des exigences de formation. Malgré les multiples évolutions de la société et l’évidence des parcours d’études (80 % d’une génération décroche le bac, obtenu l’année des 18 ans), l’âge de la scolarité obligatoire reste désespérément scotché à 16 ans depuis 1959. Passer cette obligation à 18 ne serait pas que symbolique. Elle représenterait un bon moyen de ­rehausser les exigences que se fixe l’État vis-à-vis de sa jeunesse. C’est un fait : quasiment plus personne n’a vocation à quitter l’école de son plein gré à 16 ans. L’éducation nationale elle-même le reconnaît. Un enfant de 2 ans peut en moyenne espérer étudier 18,2 ans, dont 2,7 années à l’université. Un enfant de 5 ans, plus sûrement scolarisé au vu de la faiblesse d’accueil en maternelle des plus petits, fréquentera l’école durant 16,4 ans. Soit jusqu’à 21 ans. LE SOUHAIT DES NOUVELLES GÉNÉRATIONS

La France a toutefois des efforts à faire pour rattraper les pays de l’OCDE. On constate un recul de la durée de scolarisation des adolescents français. En 1995, la France était 3e

sur 27 pays. Mais depuis trois ans, elle se situe à la 22e place sur 32 pays. La tendance de fond, pourtant est bien à l’allongement des études. « Depuis deux ans nous remarquons en fin de troisième une forte augmentation des demandes d’orientation en seconde générale et technologique », relève Catherine Moisan, directrice de la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) de l’éducation nationale. En clair, les nouvelles générations veulent massivement poursuivre leurs études bien au-delà de 16 ans. Ce que confirme, d’ailleurs, l’augmentation du temps de scolarisation dans l’enseignement supérieur (+ un trimestre en moyenne). Passer l’obligation scolaire à 18 ans semblerait donc une évidence. Pour tous ceux sortis prématurément du système scolaire - les fameux 150 000 « décrocheurs » (15 % des jeunes d’une génération) - ou qui souhaitent se réorienter en cours de route, la fin de la scolarité obligatoire à 16 ans agit comme une véritable épée de Damoclès. Passé ce seuil, rien ne leur garantit de retrouver un établissement adéquat. Et beaucoup se retrouvent ainsi, 16 ans passés, sans solution de formation. Ils sont, certes, deux fois moins nombreux dans ce cas qu’au début des années 1980. Mais leur situation est bien plus dramatique. Près d’un jeune actif non diplômé sur deux de la génération de 2010 recherche un emploi trois ans après

sa sortie du système scolaire. Pour Sylvie Amici, secrétaire générale de l’Association française des conseillers d’orientation-psychologues (Acop-France), « si l’État était contraint d’assurer la scolarisation des jeunes au-delà de 16 ans, bien des situations trouveraient une issue ». Selon elle « les passerelles entre niveaux et formations seraient plus faciles à mettre en œuvre pour les adolescents auxquels on demande des choix définitifs bien trop tôt. » De fait, les jeunes qui sortent prématurément de l’école sont confrontés à l’impossibilité de trouver un emploi. L’insertion sociale leur est barrée. ORIGINE SOCIALE ET DESTIN SCOLAIRE

« En fait, la question des 18 ans ne se pose que pour les familles des milieux populaires dont les enfants sont les premiers à subir ce que tout le monde s’accorde à dénoncer explique Pierre Marsaleix, membre de la commission éducation du Front de gauche et chaud partisan de l’obligation scolaire à 18 ans. Dans les familles favorisées, la question ne se pose pas puisque les enfants se projettent loin dans les études, dès la maternelle, et rien ni personne ne les contredit. » Longtemps enseignant dans un lycée professionnel, à ses yeux, l’élévation de l’obligation scolaire répond aussi et surtout à l’élévation des besoins de formation dans un monde de plus en plus complexe. « Il est vraiment temps que l’État prenne ses responsabilités. Qu’il assure à tous les jeunes un niveau de connaissances et de qualification à la hauteur de ce qu’exigent notre époque et le monde du travail », juge ce militant, soulignant les évolutions significatives en matière d’apprentissage : « La plupart des apprentis que recrutent les entreprises suivent aujourd’hui des études supérieures. Ils ont au moins une licence en poche… » Défendue par le PCF-FdeG, mais écartée par le gouvernement actuel, l’idée de porter l’obligation scolaire à 18 ans n’est pourtant pas balayée par tous au Parti socialiste. En septembre 2010, une note signée de Dominique Tardieu, pseudonyme d’un haut fonctionnaire de l’éducation nationale tenu au droit de réserve estimait que «l’obligation de formation jusqu’à 18 ans, pourrait être un des leviers à l’intérieur de l’école, insuffisant mais sans doute nécessaire, pour réduire les sorties sans diplôme «. Et il invitait à regarder les effets de la réforme de 1959 portant l’obligation scolaire de 14 à 16 ans. En 1960, le nombre des candidats au bac avait, pour la première fois, dépassé la barre des 10 %.

Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, participe au débat « Coconstruire une gauche écologique et citoyenne « organisé lors des Journées d’été d’EELV à Lille. Parmi les questions posées, une est prioritaire : « L’accumulation de la dette verte, année après année ». « Cette question est bien plus grave que la dette publique dont on nous rebat les oreilles du matin au soir. Le débat politique est-il au niveau des urgences ? Non. Se poser la question est déjà une prise en considération de ce qu’il faut changer. Dans quelles directions ? A quel rythme ? Comment ? La loi de transition énergétique propose des objectifs ambitieux. Mais sans donner les moyens économiques et budgétaires à la réalisation de cette feuille de route pour réduire fortement l’émission de gaz à effet de serre. De ce point de vue le ferroviaire est un projet d’avenir, pas une dépense à réduire. Un militant vert l’interroge sur le nucléaire. «Le nucléaire n’est pas un horizon indépassable. Nous sommes favorables à la réduction de la part du nucléaire dans le mix énergétique. Mais autant le dire avec force : cet objectif ne sera pas atteint sans des investissements publics au niveau des défis à relever, sur un temps long. Il faut donc en faire une priorité, dans la politique économique et budgétaire, pour des progrès réels en matière d’économies d’énergies et d’énergies renouvelables en évitant le recours aux énergies fossiles comme en Allemagne. Avec 10 milliards d’euros sur 3 ans pour la loi de transition énergétique, nous sommes loin, très loin, des 15 à 20 milliards d’euros par an nécessaire pour mener à bien les objectifs fixés par ce texte.»

Et il interroge à son tour : «Savezvous que certaines délégations départementales de l’Agence nationale de l’Habitat ne disposent déjà plus de fonds nécessaires pour accepter de nouveaux dossiers d’économies d’énergies ? Savez-vous que la privatisation d’un secteur aussi stratégique que l’hydroélectricité peut produire la même situation que ce qui a été fait avec les concessions autoroutières ? Savez-vous que le processus de territorialisation de l’énergie, de régionalisation de la production et de la distribution est une attaque directe contre la péréquation et l’égalité de traitement à l’échelle de l’ensemble du territoire national ? « Comment répondre aux besoins ? Lutter contre la précarité énergétique et engager réellement la transition écologique ? «La maîtrise publique est la vraie seule garantie, la solution d’avenir. Comment promouvoir des transports propres, favoriser l’économie circulaire, la rénovation énergétique des bâtiments, la montée en charge des énergies renouvelables, décarbonées, sans se donner des moyens d’actions concrets, précisés, planifiés et contrôlés pour réduire fortement les gaz à effet de serre ? Avec les bus Macron ? Avec l’absence d’ambition pour le fret ferroviaire et le transport fluvial ?» «Tout est lié» dit-il. «On le mesure bien à l’échelle de notre grande région Aquitaine/Limousin/Poitou-Charentes. Les logiques dominantes, la mise en concurrence des territoires et des populations qui y vivent épuisent les êtres humains et la nature. Des solutions existent. Nous allons poursuivre dans la direction des réponses aux besoins et du rassemblement pour les mettre en œuvre.»

AGENDA SUIVRE LA CAMPAGNE D’OLIVIER DARTIGOLLES 28 AOÛT 11h. Rencontre avec Serge Lagahe, producteur de lait, sur sa ferme à Barinque (64). 15h30. Carcares-Sainte-Croix (40), rencontre avec Laurent Poutoire, éleveur boeuf de Chalosse. En présence d’Alain Baché, conseiller régional. 29 AOÛT 10h30, Saint-Symphorien (33), fête de la ruralité. Débat : «élections régionales, et si on décidait de notre avenir». 18h. Mauléon, fête du journal «Liberté».

Blog de campagne : www.dartigolles2015.fr

@Dartigolles Les Nouvelles 27 août 2015 • 5


INTERNATIONAL PALESTINE

GAZA

Non au mur de séparation à Beit Jala !

Grève massive des enseignants

La Cour suprême israélienne a décidé de relancer la construction du mur de séparation en le prolongeant dans la ville de Beit Jala en Palestine, ville jumelée à celle d’Aubervilliers. Le 17 août 2015 de nombreux bulldozers de l’armée israélienne ont commencé leur travail de d’excavation des terrains, de coupe et de déracinement d’oliviers centenaires. Ces destructions ont pris de court les habitants et la municipalité de Beit Jala. En effet l’armée israélienne n’a ni communiqué avec les propriétaires, ni fourni aucune information sur ses intentions. Ne reconnaissant aucun droit à la propriété aux habitants, la construction de ce mur confisquera les terres de nombreuses familles de Beit Jala, les empêchant de travailler et de récolter leurs olives. La destruction des oliviers ne réduit pas seulement les ressources économiques locales,

elle signifie aussi la destruction d’un patrimoine historique, culturel et symbolique de Beit Jala. Ce mur illégal construit par l’Etat d’Israël a pour but d’empêcher le peuple palestinien d’édifier un Etat palestinien. Les militants communistes appellent à diffuser l’information de ce saccage et à manifester la solidarité avec les citoyens de Beit Jala et de Palestine. Patrick Le Hyaric, député au Parlement européen, s’est adressé à Laurent Fabius, ministre des Affaires Etrangères, et Mme Federica Mogherini, haute représentante de l’Union européenne, pour leur demander d’intervenir auprès des autorités israéliennes afin de faire respecter le droit international et de préserver la ville de Beit Jala. Il a également adressé un message de solidarité au Maire de Beit Jala, M. Nicola Khamis.

« Tel-Aviv sur Seine » L’opération menée par la mairie de Paris, le 13 août à Paris-plage, a choqué beaucoup de progressistes. La ville de Paris, sous l’impulsion de sa majorité de gauche, est incontestablement une ville pionnière pour la paix au Proche-Orient et le droit à l’existence d’une Palestine libre et indépendante. En effet, la capitale française a noué de riches partenariats avec des villes comme Tel-Aviv, mais aussi Haïfa, au nord d’Israël, et Jéricho, Bethléem et Ramallah, en Cisjordanie. Pour les détracteurs de « Tel-Aviv sur Seine », ce qui dérange, ce n’est donc pas le partenariat avec une cité balnéaire israélienne, internationale-

ment reconnue pour son ouverture et son esprit de tolérance. Ce qui dérange, c’est le fait que cette ville est aussi la capitale d’un pays dirigé par un gouvernement qui « bafoue quotidiennement le droit international », a rappelé le Parti communiste, estimant regrettable que Paris ait manqué l’occasion de « prendre une initiative pour une paix juste et durable en réunissant Israëliens et Palestiniens ». De fait, l’initiative a été marquée par une étroite surveillance policière qui n’était malheureusement pas sans rappeler le quotidien des Palestiniens qui subissent les contrôles israéliens musclés aux «checkpoints».

PÉTITION

Campagne internationale et citoyenne pour sauver la planète et l’humanité Signer la pétition sur :

http://gironde.pcf.fr/71355 6 • Les Nouvelles 27 août 2015

200 000 enfants palestiniens n’ont pas fait leur rentrée scolaire à Gaza le 24 août. Les enseignants dénoncent les difficultés financières de l’agence de l’ONU dans le territoire éprouvé par la guerre et le blocus israélien. L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) qui emploie une grande partie des professeurs et personnels d’éducation dans la bande de Gaza et dépend du financement de donateurs étrangers fait face à un manque chronique de ressources. Cette année, la crise a atteint des proportions inégalées.

L’UNRWA avait menacé de repousser la rentrée, faute de dons suffisants, et de mettre une partie de son personnel au chômage technique, sans salaire, pendant un an. Mais les employés de l’UNRWA ont décidé, avec le syndicat du personnel de l’agence, de faire monter la pression le jour de la rentrée. Des milliers de professeurs, assistants ou administratifs ont manifesté devant le siège de l’UNRWA, leur employeur, sous des pancartes «Ne touchez pas aux droits des réfugiés, qu’ils soient étudiants ou salariés». Les cours commenceront

mardi, ont dit les grévistes, alors que l’UNRWA affirme n’avoir toujours pas totalement comblé son déficit en ne récoltant que 80 des 100 millions de dollars (69 des 86 millions d’euros) manquants. Sur une population d’environ 1,8 million de personnes vivant dans le territoire exigu et enclavé, 1,26 million sont des réfugiés palestiniens (chiffres UNRWA). L’agence assure l’éducation de la très grande majorité des enfants, 225.000 répartis dans 245 écoles.

GRÈCE

L’Histoire n’est pas finie Privé de majorité parlementaire après la scission d’une partie des élus de Syriza, le premier ministre grec Alexis Tsipras a évoqué sa démission, le 20 août au soir, dans une allocution télévisée, comme un moyen de vérifier une nouvelle fois sa légitimité démocratique. Il a bien évidemment dénoncé « les chantages et les diktats » imposés par la troïka à la Grèce. Il estime que « le cycle le plus difficile est derrière nous » mais que « le mandat que j’ai reçu le 25 janvier dernier est épuisé ». Il veut donner au peuple grec la possibilité « de juger ce que j’ai fait ». Il ressent cette décision comme « une obligation profonde, tant

Pétition

morale que politique » contrairement « à l’attitude habituelle de tous ceux qui croient pouvoir garder leurs positions, leurs sièges, leurs bureaux à n’importe quelle condition et en toutes circonstances ». Tandis que la droite (Nouvelle Démocratie) drague le terreau d’Aube Dorée en surfant sur la xénophobie antiréfugiés, une partie des parlementaires et des forces sociales ou politiques de Syriza entrent en dissidence et créent un nouveau parti « Unité Populaire ». Alexis Tsipras conteste les scénarios alternatifs mis en avant par « ceux qui veulent des prêts, donc le mémorandum, mais en drachmes » et estime que « ce n’est pas révolu-

tionnaire de choisir de s’échapper de la réalité, ce qui est révolutionnaire c’est d’ouvrir des chemins même quand ils n’existent pas encore. » Avec les Grecs, il veut mener « de grands combats » , la lutte contre la corruption et le clientélisme, faire payer les plus riches longtemps écartés de la facture de l’austérité, mettre en place une fiscalité plus juste et lutter contre l’évasion fiscale. Et il dit fièrement : « Nous avons transformé notre résistance en une motivation à la lutte d’autres peuples européens. » La date des élections pourrait être fixée au 20 septembre.


PCF PCF BASSIN D’ARCACHON

Très belle fête en juillet Le 4 juillet, plus de 80 amis et camarades ont partagé cette journée de fraternité, de solidarité. De nombreux invités étaient présents, les Jeunes communistes, l’APEIS, le Secours populaire, Palestine 33, témoignant de leurs résistances au quotidien. Les ex-salariés de «Pilpa» qui, «cerise sur la glace» ont fait déguster leurs productions «La Belle Aude». Ce fut aussi un belle journée de détente, avec un jeune artiste, compositeurinterprète, qui a réveillé le plaisir de chanter ensemble. LA PAIX

Deux heures d’échanges avec la conviction que le capitalisme n’hésite pas, pour sauvegarder ses intérêts, à créer de nouvelles formes de colonisations, accentuant celle de la Palestine par Israël, et au Moyen-Orient, sous couvert de « conflits religieux » attisant les conflits de classe et la domination des USA. Cet impérialisme avec l’UE (dont la France) arme des forces nazies comme en Ukraine. Montée des périls, certes, nécessitant le renforcement de toutes les forces progressistes pour la Paix et le

désarmement, mais espoir dans les pays dans le monde (les Brics : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) qui se libèrent de son emprise, et tentent de s’engager sur des voies socialistes, de progrès. LES LUTTES POUR LA DIGNITÉ : VIVRE ET TRAVAILLER

Les amis et camarades engagés dans l’association APEIS ont décrit leurs luttes depuis 1987 pour le respect des droits des chômeur. « La succession des batailles que nous avons menées depuis 15 ans a permis de développer un mouvement aujourd’hui reconnu et permettant, enfin, que les chômeurs prennent la parole, expriment leur ras-le-bol de cette situation de misère et d’exclusion. » Aujourd’hui, si cette organisation a dû « forcer les portes » pour se faire reconnaître, elle reste vigilante et appelle à l’action sur des mesures visant à réduire les droits et moyens des privés d’emploi et des restrictions des moyens de pôle-emploi en tant que service public. LE PARI… SCOP… DES OUVRIERS GLACIERS

«Les amis de la Fabrique du Sud»,

Rachid et Cathy, sont venus de Carcassonne… Leurs premières glaces en tant que patrons de leur entreprise viennent de sortir de la ligne de fabrication, moins d’un an après que R&R (2e groupe glacier européen) a fermé l’usine Pilpa de Carcassonne (Aude). Aujourd’hui, 19 des anciens salariés ont repris l’activité en se rassemblant dans la Scop «La Fabrique du Sud». Tout n’a pas été dit sur toutes les luttes qui se passent dans les entreprises, en France, la sur-exploitation, les profits pour la spéculation et non pour la production et le progrès social… mais la marmite bouillonne ! Les idées se bousculaient pour se réapproprier les outils de travail… et la remise en route d’un réseau de cellules communistes sur les lieux de travail pour que les salariés décident eux-mêmes. Un camarade nous a envoyé ce message : « Merci à tous pour cette belle fête très réussie. Vivement la 3e !!! ». Danièle Trannoy (extraits)

FÊTE DES LIBERTÉS

Beau succès de la fête des Libertés à Bordeaux-Nord 30 participants au concours de boules, 40 au débat, 1 adhésion au PCF.

Par un soleil radieux et sous les ombrages, les communistes de Bordeaux-Nord organisaient leur Fête des Libertés le 13 juillet. Après un concours de pétanque très disputé par une quinzaine de doublettes, Jean-Jacques Bordes, membre de l’exécutif de section animait un débat auquel une quarantaine de personnes ont participé. « Les peuples européens subissent des politiques d’austérité présentées comme incontournables. Chacun voit bien qu’il s’agit d’une guerre idéologique qui vise à faire accepter la remise en cause des acquis sociaux et des services publics pour les livrer à la finance internationale. » Communistes et non communistes ont été invités à réfléchir sur les alternatives existantes à ce rouleau compresseur. Deux jeunes espagnols, partie prenante du mouvement « Podemos », avaient été invités afin de décrire la situation en Espagne et la genèse du succès électoral de ce mouvement

aux dernières élections municipales. Sandra Romero-Diez et Frederico Cabe-Salas se sont prêtés au jeu des que st ions/ réponses. Pour des raisons de disponibilité, il n’avait pas été possible de bénéficier de la présence d’un représentant grec. Mais l’actualité du week-end (accord à Bruxelles sous pression de l’Eurogroupe – NDLR) a remis régulièrement le bras de fer Troïka/peuple grec au sein des échanges. L’histoire de l’Espagne n’est pas celle de la Grèce et l’une et l’autre ne sont pas celle de la France. Pour autant, de nombreux points communs ont pu être mis en lumière comme l’illégitimité de la dette, les conséquences désastreuses sur les conditions de vie, la montée du chômage, le désespoir de la jeunesse, la lutte contre les ravages du libéralisme. « Podemos » a développé une démarche originale en rassemblant les mécontentements face aux conséquences de ces régimes austéritaires mais également face à la corruption généralisée. (…) La question des partis politiques est également interpellée et chacun est attentif à la suite de l’histoire

puisque « Podemos » s’oriente vers cette forme d’organisation. Quand Sandra décrit la situation des familles fragilisées et l’expatriation des jeunes pour rechercher un emploi, chacun s’interroge sur le moyen de réagir en France avant d’en arriver là. Plusieurs intervenants se font l’écho de l’absence de mobilisation du peuple français et de son repli sur le vote FN ou l’abstention. Vincent Maurin, qui portait les couleurs du PCF/Front de Gauche aux dernières élections, réagit en soulignant que « c’est bien parce que l’opinion française a de l’empathie pour le peuple grec qui lutte contre l’austérité, que la France officielle ne prône pas le «Grexit» ». Quand Frederico explique que « c’est le sauvetage des banques espagnoles qui a reporté la dette sur l’Etat et les collectivités locales », comment ne pas faire un parallèle avec la situation que nous vivons ? Quelqu’un dans la salle expliquera la situation des peuples des Balkans, une habitante de Bacalan, d’origine grecque, dira la lucidité du peuple hellène face à la propagande qui s’est abattue sur lui et rappellera l’enjeu géostratégique que représente la Péninsule pour l’OTAN, pilotée par les Etats Unis. Abdoulaï fera entendre la voix de l’Afrique en interpellant chacun : « Notre monde est malade. On doit se poser la question où il va. » Puis ce fut la place au pot de l’amitié et aux danseurs. Jean-Jacques Borde (extrait)

S D’ÉTÉ U O V Z E REND FÊTE DE LA RURALITÉ 29 AOÛT, DÈS 10H30 • de 10h45 à 12h30 : Débat «élections régionales, et si on décidait de notre avenir ?» Avec la participation de : Olivier DARTIGOLLES, chef de file du PCF, Alain BACHE, conseiller régional, Sébastien LABORDE, secrétaire du PCF 33, ainsi que des militants politiques, associatifs et syndicalistes.

• 12h45 : Apéritif et repas républicain et animation musicale. Avec Thierry, Pator et Cyndie, les chanteurs de l’ANGE BLEU.

Participation : 16€ 1/2 tarif pour les enfants et les sans emploi

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Les Nouvelles 27 août 2015 • 7


CULTURE & SOLIDARITÉ

BILLET

LE FILM

VRAI FAUX & FAUX VRAI

« Lubat père et fils » Le documentaire de Laure Duthilleul explore la passation et l’échange intergénérationnel

Alors que les artifices, musiques et palabres sud girondins, notamment uzestois, résonnent encore aux oreilles des festivaliers de la 38e Hestejada de las Arts, le documentaire « Lubat père et fils » (2015, 90 min), réalisé par Laure Duthilleul, s’appuie sur la phrase de René Char : « Un poète ne doit pas laisser des preuves, mais des traces ». Louis, aujourd’hui batteur confirmé, est filmé de l’âge de dix ans à vingt ans, à Uzeste et ses environs. Fruit du choix cornélien parmi la centaine

d’heures de rushes, l’œuvre s’affranchit de toute chronologie, pour nous emporter à travers les situations et les années. Concerts au village, dans une salle des fêtes ou dans les bois, débats publics, discussions dans les loges ou au bistrot, engueulades même, la vraie vie, quoi. Traversent les images Michel Portal, Martial Solal, le chorégraphe Hamid Ben Mahi, Louis Sclavis, Emile Parisien, Fabrice Vieira, de jeunes musiciens uzestois, Fran-

cis Marmande (chroniqueur et musicien), Charles Silvestre (des Amis de L’Humanité), Roland Gori, initiateur de l’Appel des appels, le légendaire Archie Shepp… Le film a adopté l’improvisation -dans sa posture comme dans son financement. Et, magistralement, met en application ce que profère avec amour l’artiste philosophe, à la fin, dans sa lettre à son fils Louis : « Improviser, c’est s’improviser, rester toujours sur le qui-vive, toujours sur le qui-suis-je ». Ont été insérées des images d’archives, notamment de Bernard gamin aux côtés de son papa - Alban, fondateur du café-concert-dancing l’Estaminet et point de départ de la transmission filiale -, puis avec Louis encore bébé, dans ses bras. Jusqu’à l’une des ultimes séquences, bouleversante : cette étreinte du père, du fils… et du sain swing. Il importe alors de trouver au plus vite un distributeur à la hauteur du documentaire, pour que le maximum de gens s’inspirent de cette ode radieuse à la transmission.

CARNET DE CAMPAGNE -19 AOÛT

Uzeste «Retrouver le Sud Gironde. Les Landes girondines. Je suis un Gascon. Souvenirs et parfums de l’enfance. Mon premier souvenir ici ? J’avais 8 ans, un chapiteau gigantesque. Des cracheurs de feu. Des musiciens saltimbanques. Et puis, magique, brutal, je découvre la voix de Colette Magny. Puis après son visage en m’avançant vers la scène. Le banc de l’Estaminet. Avec les copains Raynal, Sylvestre et Laborde. Un verre de vin blanc sec. La fraternité. La politique. L’Humanité. Pour moi Lubat, c’est d’abord les bords de la Garonne à Saint-Pierred’Aurillac. On se retrouve. On parle. On parle d’imaginaire… mais aussi de la vente solidaire de fruits et légumes, demain à la Bastille. « Tout

passe par l’éducation » dit Lubat, « laisser respirer la pensée »… Un beau moment. Merci pour l’accueil. Vous êtes bien à l’ombre de la collégiale, vous, les pratiquants de l’espérance et de l’utopie concrète.

Lubat : « Quand j’étais jeune, au Conservatoire, ils voulaient me conserver… je préfère être un courant d’arts… » Olivier Dartigolles

FÊTE DE L’HUMANITÉ

Info pratique

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr http://nbso.fr/ Les nouvelles de bordeaux @nvlbx Commission paritaire de presse : 0113 C 85932

8 • Les Nouvelles 27 août 2015

Les camarades et amis-es qui viennent aider à la tenue des restaurants de la Gironde peuvent déposer leur matériel de camping à la Section de Bègles du PCF 12, rue du Prêche du lundi 31 août au samedi 5 septembre, de 9h à 12h ou à la Fédération du PCF 15, rue Furtado à Bordeaux jusqu’au vendredi 4 septembre

par Vincent Taconet

23 juillet-12 h, Bordeaux : À l’angle de la rue Sainte-Catherine et de la rue du Loup, assis sur une chaise, on devine un homme jeune. Il porte en guise de masque-cagoule, un vieil écran gris clair d’ordinateur. Dans les mains, ouvert, un livre. Sur une pancarte il a écrit : VOUS REPRENDREZ BIEN UN PEU DE CULTURE ! Comme le poète, ou presque, il nous invite à reprendre un vers. Il m’en dit tellement que j’en oublierais qu’il mendie ; mais à ses pieds, comme sébile, on trouve une boîte avec menue monnaie. Nous sommes à cette frontière qu’un classement obsessionnel a du mal à tracer : nous assistons à une « performance », à un « acte artistique et citoyen » ; mais le jeune homme, comme bien d’autres, fait à sa façon le Don Quichotte la manche, ce bras de déshonneur à la société « civilisée » du 21e siècle. Voici un homme qui agit pour de l’argent, qui représente un monde qu’il dénonce pour avoir de quoi vivre. Car, pour parodier Aragon dans l’affirmative et non plus dans l’interrogation : c’est ainsi que les hommes vivent… Le jeune homme mendiant est double, comme Jacques Vingtras est le double romanesque de Jules Vallès (J.V : nous y allons…). En tête du roman Le Bachelier de Jules Vallès :

À CEUX qui nourris de grec et de latin sont morts de faim Je dédie ce livre e Au XIX aussi, on trouvait donc des prolétaires parmi les jeunes intellectuels, et des jeunes gens qui « entraient dans la carrière » la tête en avant, pour s’y fracasser (voir les premières lignes du roman)… Chez les grands, pendant la guerre de cent ans, on avait trouvé une coutume de « doublage» directement exigée par les lois de la putréfaction. Les corps des personnages importants décédés étaient exposés plusieurs jours. L’odeur et la dégradation des chairs faisaient obstacle à ce rite… Qu’importe ! La personne de haut rang décédée, après quelques jours, était remplacée par un mannequin funéraire en bois. La tête et les mains étaient de cire peinte. Et bien sûr les mannequins étaient habillés… comme le défunt qu’ils remplaçaient. À l’époque de Jeanne d’Arc, les habitants venaient se recueillir devant cette dépouille, et n’y voyaient que du feu… Pour Isabeau, reine de France, après trois jours, un mannequin remplaça son corps pendant plus de quinze jours et le bourgeois de Paris écrit dans son journal (L. de P. 4522 p. 343) : « et était sa représentation(= le mannequin) moult bien faite » (c’est moi qui souligne). Et comme certains imbéciles titrés font état de coutumes anciennes justifiant le droit du sang, on en profitera au passage pour rappeler que le mot nation désignait au XVe siècle (voir l’étymologie) le lieu de naissance (on pouvait être alors « de la nation de Bordeaux en Gascogne ») à l’opposé d’un « droit du sang » bien postérieur, où se perdent les coups de pied…


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