Jeudi 10 décembre 2015 - N° 2128 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro
Région ALPC
Régionales 2015 les résultats du 1er tour Avec 4,85 %, la liste « L’humain d’abord » ne sera pas représentée au Conseil régional. Le PCF appelle à ne laisser aucune chance à la droite et l’extrême droite de prendre les rênes de la région.
Poursuivre la construction d’une gauche anti-austérité, pour une région solidaire, démocratique, sociale et écologique.
ACTUALITÉ CLINIQUE DES GRANDS-CHÊNES
AIR FRANCE
Les patients soutiennent la grève
Main dans la main face aux menottes
Depuis mardi 1er décembre au matin, le personnel de la clinique Korian les GrandsChênes de Bordeaux-Caudéran est en grève pour les salaires et les conditions de travail. 98 % du personnel suit ce mouvement : médecins, équipes soignantes, personnel de cuisine, agents d’entretien, administratifs. Mercredi matin, s’est tenue une négociation entre la direction et l’intersyndicale des salariés, durant laquelle, Korian a proposé une augmentation de 2 % des salaires et une prime de fin d’année de 250 euros. Suite à une assemblée générale, l’intersyndicale a décidé de poursuivre la grève. La CGT demande 300 euros de prime et 3 % d’augmentation. La clinique accueille tous les jours 230 patients environ en soins de suite et rééducation. Parmi les patients en hospitalisation totale, quelques-uns ont pu regagner leur domicile, après avis médical, il reste une centaine de malades sur le site. Le midi, à l’issue du repas, le directeur de l’établissement Michel Béristain est venu informer les patients au réfectoire, qu’il avait proposé aux grévistes une augmentation de 2 %. Mais ceux-ci ne veulent pas quitter le l’établissement et ont choisi de soutenir les grévistes.
BORDEAUX
Mobilisation contre le chômage et la précarité
Comme chaque année au mois de décembre, les chômeurs appelaient à une manifestation. À Bordeaux, le 5 décembre, plus de 200 personnes, sont venues dire non au chômage, non à la précarité ! « Depuis quinze ans en ce mois de décembre nous avons froid ensemble a déclaré AC ! 33. Ce qui nous unis : la dénonciation de la pauvreté, de la misère, du chômage, de la précarité qui d’années en année s’aggrave. » « Il y a en France 5 740 700 personnes au chômage. Depuis 2012, c’est 630 000 chômeurs de plus. Les chiffres du chômage de longue durée explosent. Sachez qu’on n’en est plus à parler de chômage de un à deux ans mais 3, 4, 5 ans voire plus ». « Prenons aussi exemple de l’Aquitaine : 290 000 chômeurs en catégorie A, B, C, et D pour 12 000 offres d’emploi annoncées en novembre par Pôle-Emploi. Et encore faisons l’impasse aujourd’hui sur la qualité des offres tellement la précarité augmente. De toute façon, dans leurs chiffres, on n’en est même plus à calculer le nombre de C.D.I. Pour eux, un emploi durable c’est un emploi qui est simplement d’une durée de plus de six mois. » « La situation n’était pas assez difficile comme cela pour les chômeurs, Pôle-Emploi quant à lui a mis en place depuis novembre, dans toute la France, un corps de contrôleurs de la recherche d’emploi. C’est donc la seule institution qui est autorisée à se faire justice elle-même. Pôle-Emploi est juge, procureur et avocat. Les chômeurs vont être les seuls citoyens à faire l’objet de coupure de leurs revenus de remplacement et à subir les dictats du contrôle de Pôle-Emploi. Les fondements de la citoyenneté démocratique sont ici largement remis en cause par la volonté d’un gouvernement qui n’a de socialiste que le nom, c’est même à notre avis une vraie question de constitutionnalité. Pire, pour se défendre le chômeur n’a comme recours unique que Pôle-Emploi. La redynamisation est un mensonge ! Prétexte pour faire baisser les chiffres du chômage artificiellement. »
CHÔMAGE
Suspension provisoire du plan Hirsch à l’AP-HP Cécile Rousseau, jeudi, 3 décembre, 2015, l’Humanité Grâce à l’occupation du siège de l’Assistance publique des hôpitaux de Paris, les syndicats ont obtenu un sursis. Une première avancée. Mercredi 2 décembre midi, l’intersyndicale CGT, SUD, FO, CFE-CGC, CFTC et Unsa qui occupait le siège de l’Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP) depuis 48 heures a levé le camp. Les organisations ont obtenu de Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP, la suspension de la réforme du temps de travail, se traduisant par des suppressions de RTT pour les agents. Lundi, le CHSCT venait de décider d’une expertise sur cette refonte des 35 heures. Mais, en parallèle, dans les groupes hospitaliers, les changements organisationnels se mettaient déjà en place. La direction s’est donc engagée à attendre le résultat de cette enquête avant de poursuivre son instauration. « C’est le respect du Code du travail, confirme Rose-May Rousseau, secrétaire générale de l’Usap-CGT, mais ce que nous voulons, c’est l’arrêt du plan le temps de l’état d’urgence ! Et nous demandons toujours sa suppression définitive ! Ça serait une reconnaissance concrète des missions des soignants, bien plus que de débloquer 3 millions d’euros pour leur donner des primes après les attentats ! » Cette réforme des 35 heures aboutirait à une baisse horaire théorique et à une coupe claire dans les RTT. Impossible à tenir en conservant une charge égale de travail pour les soignants. Les syndicats bénéficient désormais de 45 jours avant le rendu de l’expertise du CHSCT. Tous se retrouveront bientôt pour définir de nouvelles modalités d’actions.
2 • Les Nouvelles 10 décembre 2015
avec l’Humanité du 3 décembre social à Bordeaux
Plus de 2 000 personnes se sont rassemblées devant le tribunal de Bobigny où comparaissaient les cinq syndicalistes d’Air France interpellés suite à l’affaire des chemises. 2 000 personnes étaient devant le tribunal de Bobigny, toutes étiquettes dehors (PCF, PG, NPA, Lutte ouvrière, CGT, FO, SUD-Solidaires…), pour apporter leur soutien aux cinq cégétistes d’Air France raflés dans l’affaire des « chemises déchirées » le 5 octobre dernier. L’audience a été renvoyée au 27 mai. « Ils agitent les menottes, on est main dans la main ». Cette remarque d’un militant CGT s’adresse « surtout au gouvernement Valls ». L’arrestation de cinq militants syndicaux reste bien perçue comme une injustice
qui ne doit rien au hasard. « Nous n’avons eu qu’hier soir l’autorisation de manifester et le récépissé officiel que ce matin », souligne Miguel Fortea, secrétaire général CGT Air France. « La direction a confirmé sa volonté de les licencier à travers deux courriers et engagé des ténors du barreau. » L’issue sera question de rapport de forces. Hélas, les salariés d’Air France sont peu nombreux à ce rassemblement qui fait chaud au cœur. « La crainte de nouvelles arrestations au hasard, comme il a pu y en avoir la semaine dernière place de la République, à Paris, qui pourrait leur faire perdre le badge d’accès aux zones aéroportuaires, pèse », le syndicaliste le comprend. Des mobilisations pour les « gars d’Air France », il y en a eu à Bordeaux, Marseille, Toulouse, Bastia et Lyon. Libertés syndicales et progrès
Le rassemblement organisé mercredi matin à Bordeaux par les syndicats CGT, FSU et Solidaires était centré sur la défense des « libertés syndicales et du progrès social », dans le cadre de « l’état d’urgence sociale », avec en point d’orgue les licenciements prévus à Air France. Organisé place des Droits de l’Homme, devant l’École nationale de la magistrature, la manifestation, autorisée par la préfecture, s’est rendue jusqu’à la place de la Comédie avec un arrêt devant l’agence Air France. Corinne Versigny, secrétaire générale de l’union départementale CGT de la Gironde, y est revenue sur une année 2015 difficile. « Nous avons jusqu’ ici assisté à une accélération des reculs sociaux avec des ministres comme Emmanuel Macron (ministre de l’Economie, NDLR) et François Rebsamen (ex-ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle, NDLR). La montée du chômage est exponentielle et en parallèle des attaques très violentes sont dirigées contre les syndicats par le patronat et le gouvernement ». Elle a dénoncé « la misère, qui s’enracine dans le pays, y compris chez ceux qui travaillent et qui ne peuvent plus vivre de leur activité, mais aussi et avec force chez les retraités ».
COP21
Une semaine pour boucler un accord sur le climat l’Humanité.fr avec afp, dimanche, 6 décembre, 2015 Les ministres chargés de négocier un accord mondial sur le climat ont donné, lundi matin au Bourget, le coup d’envoi d’une semaine cruciale pour la planète. La Conférence de l’ONU sur le climat, qui doit aboutir vendredi à un accord universel d’une ambition inédite permettant de contenir le réchauffement à +2°C par rapport à l’ère pré-industrielle, « reste sur la bonne voie », a estimé dimanche le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon. Les ministres des quelque 195 pays participant aux négociations planchent depuis lundi matin sur le texte de 48 pages élaboré par les négociateurs. Ils devront trancher sur le fond parmi les nombreuses options encore présentes dans un texte qui évoque la question de la répartition des efforts entre les pays, les moyens à mettre en oeuvre pour s’adapter au changement climatique ou la cruciale question des financements. L’ébauche d’accord actuellement sur la table constitue un « progrès » mais « il reste à approfondir et concrétiser », a rappelé samedi le président de la COP, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius. « La question du financement reste à la traîne, avec très peu de progrès sur la somme dont disposeront les plus pauvres pour s’adapter au change-
ment climatique » à partir de 2020, a alerté l’ONG Oxfam. « Soyons francs : tous les sujets politiques difficiles restent non résolus », a indiqué samedi le négociateur de l’Union européenne Miguel Arias Canete. Le financement de l’aide climatique aux pays du Sud par ceux du Nord et la question de la répartition des efforts entre pays développés, émergents et en développement ne sont pas les seuls points épineux. La question des « pertes et dommages », portant sur les aides qui pourraient être apportées à certains pays pour faire face aux impacts irréversibles du réchauffement, ou l’instauration de rendez-vous pour revoir les engagements sont également des sujets de tensions. La quasi-totalité des pays participant aux discussions ont publié leurs engagements pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Mais ces engagements n’empêcheront pas le thermomètre mondial de grimper de quelque 3°C par rapport à l’époque pré-industrielle, selon différentes estimations. Or, les scientifiques redoutent qu’audelà de 2°C l’adaptation soit impossible dans de nombreuses régions en raison de sécheresses, inondations accrues, baisse des rendements agricoles, érosion des côtes… Le pape François s’est adressé dimanche aux ministres en leur
demandant de faire preuve de « courage » en adoptant des « décisions importantes » pour « les générations futures ». À Montreuil, près de Paris, des ONG ont pour leur part organisé un « sommet des chaises » en alignant « 196 chaises réquisitionnées dans les banques pratiquant l’évasion fiscale » sur lesquelles se sont assis des représentants d’ONG, de peuples autochtones ou de réseaux militant « pour une justice climatique ». Par ailleurs, la CGT estime que le texte n’est « nullement à la hauteur des engagements qui avaient été pris en direction du monde du travail ». « Malgré un engagement ferme de la présidence française de soutenir une transition juste pour les travailleurs, un travail décent et la création d’emplois de qualité, toutes mentions à ces données pourtant essentielles ont purement et simplement disparu du corps du texte ». La CGT réitère son exigence d’intégrer ces engagements – sans réserves – à l’article 2 de l’accord « où elles garantiraient aux travailleurs du monde entier de véritables conditions sociales lors de la mise en œuvre de la transition vers un monde qui respecte le climat ». « La transition vers un modèle de production bas carbone ne pourra aboutir sans les travailleurs du monde entier ».
ACTUALITÉ
Editorial
PCF
« Urgence : l’humain d’abord » Déclaration de Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français, dimanche 6 décembre, 20h.
Les heures sombres Les progressistes, les femmes et les hommes attachés au progrès, à l’émancipation, aux conquêtes sociales, tout ce qui tremble et palpite, tout ce qui lutte et se bat se sont levés lundi matin avec un sacré mal de crâne. La peste brune est venue recouvrir des territoires entiers de notre beau pays de France. Prévisible, attendu, craint, c’est arrivé. Pour la première fois, le Front National et ses listes ont recueilli le plus grand nombre de voix. Pour la première fois ils peuvent remporter des régions. Pour la première fois ils peuvent se maintenir partout, non pas en position d’arbitre, mais pour gagner des dizaines, des centaines d’élus.
Les résultats du premier tour des élections régionales confirment le grave état d’alerte social et démocratique du pays. Dans notre pays, la France, où des millions et des millions de personnes souffrent durement du chômage, de la précarité, du pouvoir de la finance sur nos vies et sur notre travail, où l’angoisse du lendemain ronge la vie de tant de nos concitoyen-ne-s, où les attentats du 13 novembre ont ajouté la peur à toute cette insécurité sociale, la menace est réelle de voir la droite et l’extrême-droite diriger dimanche prochain la très grande majorité, et peut-être la totalité, des 13 nouvelles régions. Ce serait une catastrophe que la très grande majorité de notre peuple paierait cher. C’est une situation d’extrême danger pour notre pays car le Front national renforce, après les élections européennes, sa place de premier parti politique.Le racisme déclaré de son programme libéral-populiste constitue une mise en cause explicite des valeurs d’égalité, de liberté et de fraternité de notre République. Dans ce contexte, plus de 50 % des électrices et des électeurs ont une nouvelle fois choisi de s’abstenir, marquant leur défiance massive et désormais structurelle à l’égard du fonctionnement de plus en plus défaillant de notre démocratie. La colère contre tous les manquements à la parole donnée, aux engagements pris aussitôt abandonnés dans les actes, continue de grandir. Les résultats portent évidemment la marque de la situation exceptionnelle dans laquelle se sont déroulées ces élections. Les enjeux des élections régionales ont été sciemment marginalisés. Depuis les attentats du 13 novembre, la peur qu’ils ont suscitée et l’inquiétude provoquée par l’état d’urgence ont été largement instrumentalisés et ont compliqué encore le scrutin. Pourquoi en sommes nous là ?
Parce que depuis des années les attaques des pouvoirs de l’argent contre le monde du travail, les déréglementations de la mondialisation capitaliste, les politiques ultralibé-
rales européennes ont démantelé les solidarités. Parce que la pensée unique dominante a matraqué toutes les tentatives d’ouvrir un nouveau chemin de transformation sociale. La responsabilité des gouvernements successifs qui ont maintenu depuis dix ans, contre l’avis d’une majorité du pays, le cap de politiques d’austérité de plus en plus dures, appliquées avec des méthodes de plus en plus autoritaires, est immense. L’impasse politique, économique, sociale dans laquelle ils se sont acharnés à enfoncer le pays a nourri un rejet que plus rien ne peut arrêter. La montée du Front national s’est d’autant plus nourrie de ce rejet que la droite des Républicains et de l’UDI et les dirigeants socialistes se sont dépensés sans compter pour installer le Front national et, en faire leur principal « concurrent », un repoussoir pour sauvegarder leur hégémonie. Ils ont eux-mêmes banalisé ses idées, espérant ainsi étouffer tout espoir de transformation sociale et favoriser leurs projets de recomposition politique. Le résultat est le désastre politique auquel nous assistons. Jamais les communistes ne s’y résigneront. Et nombreux avec eux sont les démocrates, les électeurs de toutes les familles de gauche à ne pas accepter ce scénario mortifère. Leur rassemblement dans l’action sera plus que jamais nécessaire. Un autre chemin pour la solidarité contre l’austérité
Les listes sur lesquelles les communistes étaient engagés avec le Front de gauche et des forces citoyennes et écologistes ont travaillé à ouvrir un autre chemin, contre l’austérité, pour la solidarité et le progrès humain partagé. Ce soir, le score obtenu par les listes est un point d’appui pour les batailles à venir et pour battre la droite et le Front national au second tour. Ces scores sont certes encore très insuffisants. Nos ambitions demeurent pour l’avenir. Mais ce soir, sans le respect de ces listes et de leurs électeurs, rien n’est possible à gauche. Ce soir, une chose est certaine. Le grand défi de la nouvelle période politique qui s’ouvre sera celui de la
construction d’un nouveau projet de gauche solidaire et fraternel pour notre pays et pour notre République. Ce projet doit être un projet de solidarité, de prospérité partagée et de paix et non un projet de guerre, de concurrence et d’égoïsmes réciproques. Dans les semaines et les mois à venir, les communistes prendront à gauche, avec toutes les forces citoyennes, sociales et politiques disponibles, toutes les initiatives nécessaires à la construction politique de ce nouveau pacte d’avenir pour la France, pour la conduite duquel les dirigeants actuels du pays sont totalement défaillants. Des élus à gauche déterminés à poursuivre les combats
Pour le second tour, le PCF veut faire respecter la volonté des électeurs qui ont accordé leur confiance aux listes citoyennes et du Front de gauche au premier tour. Pour que ces électeurs soient représentés par des élus auxquels ils font confiance, pour que les régions aux compétences élargies et utiles au quotidien, comptent des élus à gauche déterminés à poursuivre les combats contre l’austérité et par la promotion de politiques publiques de solidarité, pour battre la droite et écarter le danger extrême du Front national, le PCF appelle à construire des listes de second tour qui rassemblent les différentes listes de gauche du premier tour. Dans ces listes, personne ne se rallie à personne. L’addition de ces listes est la seule manière d’empêcher la victoire totale de la droite et de l’extrême droite. Dans les assemblées régionales, les élus communistes agiront librement sur la base de leurs engagements devant les électeurs au premier tour pour faire avancer tout ce qui aidera notre peuple à mieux vivre.
1 électeur sur 2 ne s’est pas déplacé dimanche dernier. Malgré un léger sursaut républicain, plutôt favorable aux listes socialistes, c’est désormais la gauche qui dans de nombreuses régions se retrouve en position d’arbitrage. Le premier ministre, le sifflet à la main, n’aura eu aucun mot qui laisse entrevoir une quelconque remise en question de la politique que mène ce gouvernement depuis 3 ans. C’est pourtant l’échec de sa politique qui produit et renforce le terreau sur lequel le Front National prospère désormais : le chômage, la mal vie, la disparition de services publics et des solidarités… En Gironde, c’est dans cette France « périphérique » où le sentiment d’abandon et de relégation est si fort, où les difficultés s’accumulent, que le parti de la famille Le Pen arrive en tête. En retirant ses listes dans 3 régions, le premier ministre prive le peuple d’élus de combat dans des assemblées brunes. Il poursuit la décomposition, recomposition politique qui s’est accélérée dimanche à 18 mois de l’élection présidentielle. Le tripartisme ne poursuit qu’un objectif et c’est encore le sinistre Gattaz qui en parle le mieux dans la tribune ignoble qu’il a signée il y a 8 jours. C’est aussi l’absence d’une perspective de changement réel, de perspective crédible d’alternative de progrès qui conduit des millions d’hommes et de femmes de gauche, de salariés, de jeunes à ne plus se déplacer pour aller voter. C’est ce qui conduit une part de l’électorat de gauche à aller voter sans aucune illusion, la peur au ventre. Dans notre région, il aura manqué au Front de gauche 2 995 voix pour pouvoir être de la partie dimanche prochain. 2 995 voix sur plus de 6 000 bureaux de votes, une paille, qui prive la population d’élus de combat contre l’austérité, dans la future assemblée. Des questions profondes se posent à l’ensemble des forces de progrès, des hommes et des femmes de gauche, en même temps que la résistance à la droite et au FN doit nous conduire à ne pas rester l’arme au pied. Dimanche 13 décembre, les jours suivants, il va s’agir de résister à la droite et au FN, de combattre tout ce qui déchire notre société, et surtout de construire, le plus largement possible une nouvelle espérance collective.
La France ne pourra en rester là…
Notre peuple est en demande de changement, de rassemblement et de sens pour se sortir de l’impasse actuelle. Il est urgent de mettre l’humain au coeur de toutes les questions sociales et non la finance.
Sebastien Laborde Secrétaire départemental du PCF Membre du Conseil national
Les Nouvelles 10 décembre 2015 • 3
1 ER TOUR RÉGI SECOND TOUR EN FRANCE
Des fusions sans confusion à gauche Face à un Front national arrivé en tête dans six régions et à une droite en première position dans quatre autres, la gauche devrait se présenter rassemblée le 13 décembre devant les électeurs pour le second tour. Le PS, Europe Écologie-les Verts et le Front de gauche déposaient, mardi 8 décembre au soir, leur liste commune dans les huit préfectures où tout ou partie de ces forces étaient en capacité de fusionner. « Dans toutes les régions françaises, il y a l’union souhaitée, l’union désirée, l’union nécessaire (…). Bref, toute la gauche va faire front », a lancé, grandiloquent, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, lundi soir, alors que les négociations avaient démarré dès la veille, à l’annonce des résultats. Pas question pour autant pour le Front de gauche de donner quitus à la ligne gouvernementale. « Personne ne se rallie à personne. L’addition de ces listes est la seule manière d’empêcher la victoire totale de la droite et de l’extrême droite », a prévenu le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent.
RÉGION AQUITAINE-LIMOUSIN-POITOU/CHARENTES
Communiqué de presse d’Olivier Dartigolles Olivier Dartigolles, tête de liste « L’humain d’abord ! », au soir du premier tour. Le paysage politique au soir du premier tour de ces élections régionales est préoccupant et dangereux. La grève persistante des urnes – le sursaut civique après les attentats du 13 novembre n’a pas eu lieu – et la nouvelle progression du FN font franchir un nouveau palier dans une crise démocratique et politique nourrie de défiance, de dégout et de peur. Tout cela est la conséquence directe de choix politiques désastreux qui épuisent les êtres
humains et provoquent des dégâts considérables comme j’ai pu le constater dans la grande région Aquitaine/Limousin/Poitou-Charentes. Dans un tel climat, le Front de gauche et la liste « L’humain d’abord ! » appellent à la résistance face à la droite et au FN et à la construction pour une alternative de gauche et de progrès. Il y a urgence. L’absence du Front de gauche dans la future
assemblée régionale n’est pas une bonne chose car elle ne permettra pas de faire entendre la voix de toutes celles et tous ceux dont les vies sont si durement attaquées par l’austérité. Dans une telle situation politique, les militantes et militants du PCF, avec les organisations du Front de gauche, seront de toutes les batailles et de tous les rassemblements pour ne pas laisser notre pays et notre société aux mains des casseurs d’avenir.
TOTAUX total
4 • Les Nouvelles 10 décembre 2015
%
INSCRITS
4 268 857
VOTANTS
2 175 856
50,80
EXPRIMÉS
2 068 751
95,07
NOUVELLE DONNE
24 933
1,21
UNION DE LA GAUCHE
628 747
30,39
UNION DE LA DROITE
562 500
27,19
FRONT DE GAUCHE
100 380
4,85
UPR
19 050
0,92
DIVERS GAUCHE (VAGUE)
38 315
1,85
EELV
115 782
5,59
FN
480 621
23,24
DEBOUT LA FRANCE
69 285
3,35
LUTTE OUVRIÈRE
29 197
1,41
IONALES 2015 ALPC
Communiqué des 12 fédérations du PCF, membre du Front de gauche, de la région Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes «Nous remercions les dizaines de milliers de citoyens et citoyennes qui en votant pour la liste du Front de gauche se sont prononcés pour un projet résolument social et démocratique, «l’Humain d’abord». Faute d’une élection à la proportionnelle intégrale, ce système électoral injuste nous prive de la possibilité de les représenter dans le futur Conseil Régional.
Le Parti Communiste Français, ses militantes et militants, continueront à se mobiliser pour porter leurs propositions liés au développement économique, créateur d’emplois, sur les territoires, les services publics, le transport ferroviaire, l’égalité territoriale et la démocratie de proximité, la transition énergétique, dans notre grande région. Nous sommes déterminés et disponibles pour construire une
véritable gauche anti-austérité dans la région et au-delà, une force qui réponde aux aspirations solidaires, sociales et écologiques toujours présentes. Au deuxième tour, nous appelons à dire non à l’austérité qui nourrit la désespérance et à ne laisser aucune chance à la droite et l’extrême-droite de prendre les rênes de la Région.»
RÉSULTATS
1er tour : Nouvelle Région Aquitaine/Limousin/ Poitou-Charentes CHARENTE total
%
CHARENTESMARITIME total
%
CORRÈZE total
%
CREUSE total
%
DORDOGNE total
%
VIENNE total
%
306 368
INSCRITS
260 266
VOTANTS
126 712
48,69
236 776
49,20
101 262
54,39
47 098
49,71
172 427
55,24
153 309
50,04
EXPRIMÉS
119 716
94,48
226 706
95,75
93 988
92,82
43 176
91,67
162 313
94,13
145 072
94,63
NOUVELLE DONNE
1 144
0,96
2 657
1,17
911
0,97
475
1,10
1 581
0,97
1 677
1,16
UNION DE LA GAUCHE
31 961
26,70
55 923
24,67
27 200
28,94
11 870
27,49
52 154
32,13
39 463
27,20
UNION DE LA DROITE
33 452
27,94
65 180
28,75
27 736
29,51
11 750
27,21
38 221
23,55
40 002
27,57
FRONT DE GAUCHE
5 975
4,99
8 222
3,63
7 197
7,66
3 368
7,80
9 544
5,88
6 704
4,62
UPR
1 034
0,86
2 169
0,96
911
0,97
481
1,11
1 391
0,86
1 540
1,06
DIVERS GAUCHE (VAGUE)
1 835
1,53
4 300
1,90
1 486
1,58
756
1,75
2 991
1,84
2 452
1,69
EELV
7 793
6,51
14 165
6,25
4 203
4,47
2 102
4,87
7 972
4,91
10 693
7,37
FN
30 107
25,15
61 410
27,09
19 356
20,59
9 888
22,90
40 225
24,78
34 721
23,93
DEBOUT LA FRANCE
4 423
3,69
9 370
4,13
3 540
3,77
1 736
4,02
6 016
3,71
5 149
3,55
LUTTE OUVRIÈRE
1 992
1,66
3 310
1,46
1 448
1,54
840
1,95
2 218
1,37
2 640
1,82
481 251
GIRONDE total
%
186 168
LANDES total
94 745
LOT ET GARONNE %
total
%
312 162
PYRÉNÉESATLANTIQUES total
%
DEUX-SÈVRES total
%
HAUTE-VIENNE total
%
INSCRITS
1 046 875
VOTANTS
526 498
50,29
161 680
53,19
127 442
53,00
245 447
49,09
131 560
48,43
145 645
54,97
EXPRIMÉS
510 296
96,92
154 502
95,56
120 786
94,78
233 043
94,95
123 540
93,90
135 613
93,11
5 900
1,16
1 695
1,10
1 046
0,87
3 942
1,69
2 112
1,71
1 793
1,32
UNION DE LA GAUCHE
172 628
33,83
54 583
35,33
31 671
26,22
76 424
32,79
34 199
27,68
40 671
29,99
UNION DE LA DROITE
139 997
27,43
40 410
26,16
28 804
23,85
65 875
28,27
36 085
29,21
34 988
25,80
FRONT DE GAUCHE
20 659
4,05
7 851
5,08
5 165
4,28
10 824
4,64
4 202
3,40
10 669
7,87
UPR
3 942
0,77
1 448
0,94
1 159
0,96
2 245
0,96
1 429
1,16
1 301
0,96
DIVERS GAUCHE (VAGUE)
8 743
1,71
2 720
1,76
1 914
1,58
6 304
2,71
2 463
1,99
2 351
1,73
EELV
26 675
5,23
6 248
4,04
5 900
4,88
13 589
5,83
9 067
7,34
7 375
5,44
FN
113 895
22,32
32 875
21,28
38 453
31,84
43 135
18,51
26 857
21,74
29 699
21,90
DEBOUT LA FRANCE
12 526
2,45
4 779
3,09
5 099
4,22
7 292
3,13
4 975
4,03
4 380
3,23
LUTTE OUVRIÈRE
5 331
1,04
1 893
1,23
1 575
1,30
3 413
1,46
2 151
1,74
2 386
1,76
NOUVELLE DONNE
303 978
240 471
499 959
271 644
264 970
Les Nouvelles 10 décembre 2015 • 5
INTERNATIONAL ROYAUME-UNI, ÉTATS-UNIS
VENEZUELA
Attaque revendiquée par l’EI
Il y a des nuits maudites…
Trois jours après le vote du Parlement britannique autorisant des frappes aériennes en Syrie et trois semaines après les attentats à Paris et à Saint-Denis, la police a qualifié d’ « acte terroriste » l’attaque au couteau qui a eu lieu samedi 5 décembre vers 19 heures dans la salle des billets de la station Leytonstone du métro de Londres, située sur la Central line, dans l’est de la capitale britannique. Un homme de 56 ans a été grièvement blessé, mais ses jours ne seraient pas en danger. Deux autres personnes ont été blessées. Selon un témoin, l’agresseur, un homme de 29 ans, aurait crié « C’est pour la Syrie ». Depuis le jeudi, le gouvernement bombardait les positions de « l’État islamique » sur le territoire Syrien. Cette agression constitue la première de ce type depuis l’assassinat au couteau, le 22 mai 2013, du soldat Lee Rigby, par deux jeunes Londoniens convertis à l’islam radical. Aux États-Unis, Daesh a salué le geste d’un couple auteur d’une fusillade ayant fait 14 morts à San Bernardino, jeudi 2 décembre, comme étant celui de « soldats du Califat » Pour la troisième fois seulement en sept ans au pouvoir, Barack Obama s’est adressé aux Américains depuis le Bureau ovale, le dimanche 6 décembre.
« La menace du terrorisme est réelle, mais nous la vaincrons. Nous détruirons l’EI et toute autre organisation qui chercherait à nous nuire », a déclaré le président américain. Barack Obama a réitéré que les ÉtatsUnis ne se laisseraient pas entraîner dans une « longue et coûteuse » guerre au sol en Irak et en Syrie, où une coalition menée par Washington bombarde les djihadistes depuis plus d’un an. « Le groupe État islamique ne parle pas au nom de l’islam. Ce sont des voyous et des tueurs », a aussi déclaré Barack Obama. Le président des États-Unis a appelé ses compatriotes à ne pas céder à la peur ou à la tentation de stigmatiser les musulmans, appelant à les considérer comme des alliés plutôt qu’à « les repousser à travers la suspicion ou la haine ». Évoquant l’enquête sur l’attentat de San Bernardino, le plus meurtrier aux États-Unis depuis le 11 septembre 2001, Barack Obama a souligné qu’il n’y avait à ce stade « aucune indication » que les tueurs, qui disposaient de fusils d’assaut et d’engins explosifs, aient été dirigés par un « groupe terroriste depuis l’étranger ». « Mais il est clair que ces deux personnes avaient suivi la voie délétère de la radicalisation », a-t-il ajouté. Une nouvelle fois, le président américain a appelé le Congrès à légiférer pour renforcer le contrôle des armes individuelles.
TCHAD
Trois terroristes font un carnage sur un marché Au moins 30 personnes sont mortes et plus de 80 blessées, samedi 5 décembre, dans une triple attaque-suicide commie sur le marché de Loulou Fou, une île tchadienne du lac Tchad. Cette région avait été placée le 9 novembre par le gouvernement tchadien sous le régime de l’état d’urgence, à la suite de précédents attentats-suicides perpétrés par les islamistes nigérians de Boko Haram, groupe qui a rallié l’organisation de l’Etat islamique (EI). Depuis des mois, le groupe Boko Haram multiplie les attaques et les attentats-suicides sur les villages tchadiens du lac, situés à quelques kilomètres de la frontière avec le Nigeria. L’attaque la plus meurtrière sur les rives tchadiennes du lac s’est produite
le 10 octobre. Un triple attentat à l’explosif commis par des kamikazes à la sous-préfecture de Baga Sola s’était soldé par 41 morts et 48 blessés, selon le gouvernement tchadien. Le lac Tchad est partagé entre Nigeria, Niger, Cameroun et Tchad. Même si sa superficie se réduit d’année en année en raison du réchauffement climatique, il abrite une multitude d’îles et îlots peuplés de pêcheurs, et ses abords sont rendus difficiles par une végétation dense, ce qui facilite les infiltrations des islamistes de Boko Haram en territoire tchadien pour y mener des attaques. Depuis le début de l’année, l’armée tchadienne est engagée dans une opération militaire régionale contre Boko Haram dont les raids et attentats se sont étendus au-delà du nordest du Nigeria, son fief historique, vers les pays limitrophes : Tchad, Niger et Cameroun.
SOLIDARITÉ
Mobilisation de cinéastes iraniens Près de 130 réalisateurs iraniens ont signé une lettre de soutien au cinéaste sunnite Keywan Karimi. Il a été condamné pour « insultes envers le sacré » à 223 coups de fouets et à six ans de prison pour des scènes de son documentaire « Écrire sur la ville »,
dédié aux graffitis politiques sur les murs de Téhéran. Les signataires, dont Jafar Panahi, réalisateur de « Taxi Téhéran », se disent « choqués » par sa condamnation et souhaitent son acquittement lors de l’examen de son appel le 23 décembre 2015.
6 • Les Nouvelles 10 décembre 2015
Par Jean Ortiz, lundi, 7 décembre, sur l’Humanité.fr
Il y a des nuits maudites… Des heures à attendre, inquiet, très inquiet, les résultats des élections législatives au Venezuela bolivarien. 19 millions d’électeurs… 167 députés… A six heures et des poussières, et cinq tasses de café, la télé vénézuélienne nous assomme… Le président Maduro s’adresse au peuple. L’opposition gagne 99 sièges sur 167, soit les deux tiers… Quelques circonscriptions manquent encore à l’appel. Mais la victoire est nette… Le sang ne coule pas dans les rues comme l’avaient annoncé les intégristes de la charia néo-libérale. Seuls le PSUV et le Grand Pôle Patriotique s’étaient engagés, sur proposition de l’Unasur, à respecter le résultat, quel qu’il soit. Les démocrates putschistes du 11 avril 2002, de la très démocratique MUD, ont refusé quant à eux de s’y engager. Ils ne pouvaient que gagner ; s’ils perdaient, ce ne serait que par « la fraude » de ces tricheurs de chavistes… Managés par Washington et l’Internationale socialiste, ils devaient l’emporter. Peu importaient les urnes … Ils préparaient ainsi le terrain à un éventuel bain de sang, à un « golpe » violent, si les résultats leur avaient été défavorables. Ces « démocrates » portent la haine des « rouges », des « révolutionnaires » dans leur ADN.
Alors : la revanche ou le chaos ! Que ce serait-il passé si les chavistes avaient perdu leur sang froid ? Grâce à leur civisme, les élections se sont déroulées dans le plus grand calme et la proclamation des résultats aussi. Qui sont les démocrates ? Qui a respecté la démocratie, la Constitution ? Le président Maduro, élu le 14 avril 2013 à la suite du décès de l’irremplaçable Hugo Chavez, grave et serein, a reconnu et accepté la défaite, la victoire de l’hétéroclite MUD (trois partis affiliés à l’Internationale socialiste, des formations d’extrême droite, etc.), dont le seul programme est la revanche de classe et l’anti-chavisme. Ceux qui comme « El Pais », « Le Monde », prévoyaient « une déroute sans précédents » exultent ; cependant, les résultats relèvent d’une sanction populaire mais pas d’un razde-marée libéral. L’impérialisme qui avait décrété le Venezuela le 9 mars 2015 « menace inhabituelle et extraordinaire » pour la sécurité des États-Unis, n’est pas débarrassé d’un chavisme qui doit se renouveler, se remettre en cause, balayer la corruption, la bureaucratie. Le chavisme continue à porter le seul programme de transformation crédible, cohérent, radical, populaire.
Manuel Valls, docteur es démocratie, peut également, et momentanément, se réjouir, lui qui avait, le 15 octobre 2015, reçu l’épouse du putschiste Leopoldo Lopez, emprisonné, et avait déclaré : « enfermer un démocrate, c’est trahir la démocratie ». Comme jadis au Chili de Salvador Allende, ces démocrates si peu démocrates ont réussi, au-delà des erreurs des chavistes, à déstabiliser, et même à saigner l’économie, à provoquer des pénuries ; celles-ci ont fatigué la population contrainte à des heures de queue, à des files d’attente interminables. En quelques mots, les chavistes étaient au gouvernement, mais n’avaient pas l’essentiel du pouvoir. Ils n’ont pu faire face à la spéculation, notamment sur les prix, la monnaie, à la contrebande, à une inflation redevenue galopante. Le climat de tension, de violence sourde, les sabotages, la guerre idéologique et économique, les manques d’approvisionnement, les mensonges, entretenus par l’opposition, ont pesé fortement sur les urnes. Aucun processus historique n’est définitif ; la révolution bolivarienne doit désormais faire face à une cohabitation entre une opposition agressive, négative, et un président légitime, déterminé, qui a assumé et continue d’assumer ses responsabilités au nom du peuple.
SYRIE
L’alliance occidentale franchit le Rubicon Par Stéphane Aubouard dans l’Humanité du mardi, 8 décembre, 2015 Pour la première fois depuis le début de l’intervention de la coalition menée par Washington, des frappes ont visé des soldats de Bachar al Assad. Si on s’en tient au strict droit international, les frappes menées par les États-Unis et leurs alliés en Syrie, sans aucune demande officielle, ni aucun mandat clair délivré par l’ONU, sont déjà en elles-mêmes illégales. Mais, depuis dimanche soir, cette alliance militaire – qui a déjà tué sous couvert de lutte anti-Daesh des dizaines, voire des centaines de civils syriens – a dépassé une nouvelle limite. Pour la première fois depuis le début de l’intervention, des avions de
la coalition ont bombardé un camp de l’armée syrienne. Quatre soldats auraient été tués, treize blessés, deux chars seraient également détruits. Cet incident pourrait finir de réduire en cendres une région déjà largement embrasée. Après la destruction par l’armée turque d’un chasseur SU-24 russe, c’est la seconde fois en deux semaines que des forces armées proches de l’Otan attaquent les positions de l’autre front anti-Daech, composé du régime syrien, de l’Iran et de la Russie. Pour déclencher une guerre totale, on ne s’y prendrait pas mieux. La coalition occidentale nie cependant toute responsabilité : « Nous n’avons conduit aucune frappe dans la province de Deir ez-Zor », a affirmé
son porte-parole, Steve Warren. Difficile à croire, quand on sait que l’information provient des canaux d’« alliés médiatiques » naturels de l’alliance, à savoir l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), basé à Londres. Cet organisme antiAssad, proche de la rébellion syrienne et largement financé par les pétromonarchies du Golfe, a également fait état de 49 morts, dont 8 enfants et 5 femmes, à Raqqa, lors de récents raids menés par la coalition et par la Russie. Une autre ONG, Airwars org, a communiqué d’autres chiffres : entre le 8 août 2014 et le 30 juin 2015, 57 « incidents » provoqués par l’alliance conduite par les États-Unis auraient fait quelque 591 morts parmi les civils en Irak et en Syrie.
PCF FÉDÉRATION PCF DE LA GIRONDE
À BÈGLES COMME AILLEURS
Un grand élan de collecte nécessaire
Ne renoncer à rien !
« Ces élections régionales sont à marquer d’une pierre noire dans l’histoire de notre pays. Le FN arrive en tête dans 6 régions et la gauche a perdu 16 % entre 2010 et 2015. Ces résultats sont le fruit de la grave crise économique, sociale, politique et morale que traverse notre pays, épuisé par les politiques d’austérité mises en place depuis 2008. Cette élection traduit donc une situation pleine de risques où le pire ne peut plus être écarté pour l’avenir de notre pays. La traduction sur notre grande région de cette réalité est marquée par une forte poussée du FN à 23 %, une stagnation de la droite, une forte baisse du PS qui reste malgré tout à un haut niveau, une très forte baisse de EELV. Pour notre part la liste du FdG conduite par Olivier Dartigolles perd 1,5 % et passe sous la barre des 5 %, avec 4,85 %. Ce résultat est décevant. Les communistes dans leurs organisations prendront le temps de l’analyse de ces résultats, en regardant ce
qui relève de nos responsabilités et aussi de ce qui tient des mouvements de la société. Toutes les questions mériteront d’être posées, et chacune peut trouver des réponses. L’une d’entre elles, immédiate, doit retenir toute notre attention, celle du non-remboursement de notre campagne. En effet, la règle électorale antidémocratique veut qu’une liste qui n’a pas fait 5 %, ne peut pas, d’une part, avoir d’élus et, d’autre part, être remboursée de ses frais de campagne. Pour notre part nous défendons encore et toujours des élections à la proportionnelle qui permettent une juste représentation de notre population, et de l’ensemble des idées et propositions qui traversent la société. La règle des 5 % est totalement arbitraire, contestable et contestée. Dans d’autre pays, la Grèce par exemple, cette barre est de 3 %. Aujourd’hui, pour 3 000 voix le Front de Gauche ne sera pas remboursé de l’ensemble de ses frais : bulletins de votes, professions de fois, tracts, affiches, meetings, déplacements…
À ce jour, pour l’ensemble de notre grande région, cette somme représente environ 170 000 euros. Ces frais sont bien sûr à partager entre l’ensemble de nos départements et des organisations du Front de Gauche. Mais cela demande, quand même, un grand élan de collecte pour réussir à y faire face, pour réunir les moyens financiers qui permettront de répondre aux défis qui sont devant nous. Si notre département a déjà réalisé une partie de cette collecte, nous devons essayer, d’une part, d’aller au bout et, d’autre part, de faire vivre la solidarité régionale et nationale. Des bulletins de souscriptions seront mis à la disposition des militants pour qu’ils sollicitent leur amis, collègues, membres de leur famille, voisins. Cette souscription sera aussi un moyen de continuer le débat politique avec eux, d’aborder les chantiers impérieux et nécessaires pour reconstruire l’espoir dans notre pays. Ensemble c’est une bataille que nous pouvons réussir. »
C’est ce que disait avec sa rage humoristique François Morel dans sa chronique sur France Inter* quelques jours après les attentats à Paris. C’est ce que nous avons envie de dire et de continuer à faire après ce premier tour des régionales. Au porte à porte, nous avons écouté et entendu les déceptions et les aspirations, les colères et les besoins. Les peurs aussi. Nous avons discuté du quotidien, de propositions pour les transports, le logement, l’éducation, la santé, pour la paix aussi, en France et dans le monde, pour une autre utilisation des richesses. Nous avons réfléchi à l’égalité, aux solidarités, à des solutions à faire vivre, ensemble. Au cours d’une de nos visites, nous sommes tombés sur cette jeune femme qui avait lancé une pétition dans son quartier à Bègles, que nous voulions rencontrer. Avec ses voisins, ils avaient fait signer tous les locataires des bâtiments gérés par le bailleur Vilogia afin de réclamer leur entretien et leur rénovation. Nous avons discuté près d’une heure.
Dimanche soir, à la fin du dépouillement, nous l’avons retrouvée à la maison des communistes béglais pour l’écoute collective des résultats des régionales. Elle nous attendait, elle aussi était choquée des scores du FN. «J’ai envie de faire plus» a-t-elle dit tout simplement. Elle a laissé ses coordonnées et rempli un formulaire de prélèvement pour sa cotisation. On l’a fêtée avec les camarades, en guettant à la télé, sur les portables, si le Front de Gauche allait passer les 5 %. Oui, elle aussi a été déçue. On doit se revoir cette semaine, avec les locataires, pour le logement. Ne renoncer à rien ! Nous appelons, plus que jamais, à ne renoncer à rien de ce que doit être une politique de gauche pour répondre aux besoins fondamentaux de chaque être humain, et indissociablement de «mettre en commun», la vie, la politique, l’humanité. PCF Bègles * Vous pouvez l'écouter sur www.lesinrocks.com/inrocks.tv/ne-renoncer-a-rien-le-cri-de-francois-morel/
Carnet
BÈGLES
Fraternité, politique et poule au pot
Samedi 5 décembre, s’est tenu le traditionnel repas « La poule au pot » du collectif Joliot Curie de la section de Bègles. Plus de 80 convives ont fait honneur au repas préparé par Francis, Daniel, Chantal, Michel, Christophe et quelques autres militants. Après l’apéritif où, chacun se retrouve et échange avec plaisir avec les amis
retrouvés, Pierrot a rappelé l’actualité, les tragiques attentats, l’état d’urgence que l’on souhaite le plus bref possible, la recherche de solutions de paix que l’on attend tant en Syrie, Irak, Lybie, Mali qu’en Palestine où l’oppression n’a que trop durée. L’espérance grandit en Europe. En Grèce, Tsipras et Syriza continuent la lutte sans renoncer, au Portugal où le nouveau gouvernement rassemble communistes, gauche anti-austéri-
taire et socialistes, en Grande Bretagne, Corbin et le parti travailliste entendent bien remettre en cause les politiques austéritaires. Eveline, une camarade de la cellule, a fait une intervention très remarquée et humoristique en appelant, dans ce quartier populaire de Bègles, à partager la douleur du milliardaire Tapie touché dans ce qu’il a de plus cher, son portefeuille, par des décisions de justice. L’émotion était palpable. L’après-midi s’est déroulé dans la fraternité, le partage. Echanges divers et variés qui ont fini par se concrétiser par 3 adhésions au PCF. De quoi continuer la lutte avec plus de force. La souscription n’a pas été oubliée grâce à la vente des bouteilles de vin destinée au financement des élections régionales. Rendez-vous a été pris pour l’an prochain. Pierre Bordas
SOUSCRIPTION RÉGIONALES
Vin de bordeaux
- Châteaux Lauduc et La Roche - Maison Grandeau à Tresses 10€ ou 50€ les 6, chèques à l’ordre de PCF33 commandes : pcf.bacalan@orange.fr La cellule du PCF de Bacalan met en vente une bouteille de vin rouge, blanc ou rosé avec l'ajout d'une étiquette personnalisée. Le dessin est détourné de l’œuvre de l’artiste constructiviste russe Aleksandr Rodchenko (1924). Révolutionnaire, il rompt avec les codes graphiques de l’époque et promeut une forme de propagande qui accompagnera les réalisations soviétiques de la première moitié du XXe siècle.Ici, il utilise pour la première fois la photographie et choisit le portrait de Lily Brik, militante de la révolution de 1905, soeur d’Elsa Triolet, compagne et égérie de l’écrivain Maïakovski. *À boire en famille ou entre amis… avec modération… pour refaire le monde… sans modération !
BLAYAIS. Notre Camarade, Daniel AUBERT nous a quitté soudainement jeudi matin alors qu’il rentrait de distribuer des tracts sur le marché de Cavignac. Issu du Parti de Gauche, il avait rejoint le PCF au sein de la section du Blayais, il y a un an et demi. Depuis, nous avions tous pu apprécier sa joie de vivre, sa fougue, son engagement militant : vente de l’Huma, distribution de tracts sur les marchés, en boîtage, collage, il était de tous les bons coups, toujours disponible et enthousiaste. A sa compagne, notre amie Dominique, à son fils, les militants de la section du Blayais présentent leurs profondes condoléances et les assurent de leur soutien moral et fraternel. Un dernier hommage lui a été rendu le 9 décembre au crématorium de Montussan par la Section PCF du Blayais et par le Cercle des Amis du Front de Gauche du Blayais dont il était membre fondateur.
APPEL À LA SOUSCRIPTION Ils ont donné : 3 282€ M. HAMEURY Jean-Yves, Le Bouscat M. ROUANET Marc, Eysines M. RODRIGUEZ Raymond, Gauriac M. MAURIN François, Eysines M. & Mme NADAUD Guy, Les Eglisottes M. & Mme GADY Pierre, Coustras M. & Mme CHAMETTE J-Marie, Abzac M. LANDREAU Max, St Aigulin M. & Mme HUET Michel, Abzac Mme BERNARDIN Odette, St Seurin/L’Isle M. & Mme GERMON Pierre, St Seurin/L’Isle M. & Mme BIARD Guy, Tarnos M. & Mme BEYNEY Josephe, St Christophe de Double
Mme ANTONETTI Denise, Guitres M. & Mme GUILLARD Liliane, Marasin M. & Mme DUCHE Paul, Coutras Mme GARBISO Eliane, St Seurin/L’Isle M. & Mme DESIRE J-François, Coutras M. & Mme AUBERT Daniel, Marcenais M. & Mme BULOT Gabriel, Gradignan Mme LARRIVE Colette, Gradignan M. BRETON J-Michel, Soussans Mme QUELLIER Michele, Villenave M. SALINERES Alain, Villenave Mme LABORDE M-Claire, Blanquefort M. VARACHAS Henry, Sallebœuf Mme PACHE Laurence, Gueret
Je verse ……………………………… € (ma remise d’impôt sera de 66% de ce montant) Nom-Prénom ……………………………………………… Adresse …………………………………………………… ……………………………………………………………… Chèque à l’ordre de ADF PCF 33 Retournez à PCF - 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux
Les dons sont limités à 7 500 € par personne Les versements ouvrent un droit à déduction de 66% du don dans la limite de 20% des revenus nets imposables. Ainsi, un don de 100 € permettra une réduction d’impôt de 66 €
Les Nouvelles 10 décembre 2015 • 7
CHRONIQUE
CULTURES & SOLIDARITÉS SECOURS POPULAIRE
Pour un Noël solidaire Comme chaque année, les Pères Noël verts du Secours Populaire sont en action pour permettre à tous, enfants et leurs familles, personnes âgées ou isolées, de fêter Noël et la nouvelle année dans la dignité. Grâce à eux, depuis 1976, le Secours populaire peut proposer aux enfants et aux familles en difficulté : des jouets, des livres, des colis alimentaires festifs… sans oublier des parades, sorties, spectacles, places de cirque ou d’évènements sportifs, goûters, repas au restaurant… partout en France, mais aussi au-delà des frontières, grâce au réseau associatif du Secours populaire dans le monde. Pour mener à bien cette mission, les Pères Noël verts multiplient les activités solidaires permettant de collecter des dons financiers, des jouets neufs et des produits gastronomiques. Chaque année, avec la montée de la pauvreté, la tournée des Pères Noël verts est de plus en plus difficile, c’est pourquoi, le Secours populaire multiplie les initiatives organisées, pour apporter un peu de chaleur,
NOUVELLES IDÉES REÇUES
SOLIDARITÉS SANS PAPIERS
de réconfort et de dignité aux personnes en difficulté, de plus en plus nombreuses à franchir les portes de l’association. En 2012, grâce à ses Pères Noël verts, le Secours populaire a offert un Noël de fête à 156 560 enfants, 170 940 familles et 17 700 personnes âgées. Ce samedi 12 décembre, la fédération de Gironde donne donc rendez-vous aux familles à partir de 14h, salle Gouffrand (quartier des Chartrons). Les équipes de bénévoles y organisent de nombreuses activités gratuites dont loisirs créatifs sur le thème de Noël, braderie de jouets et vêtements au kilo, stand maquillage, une tombola avec de nombreux lots (plusieurs lots de 15 DVD Disney, des coffrets de parfums, etc). Une buvette avec des crêpes, bonbons, boissons chaudes et froides. Entrée gratuite et ouverte à tous ! Un très bon moment à passer en famille ou entre amis ! Le samedi matin, une Bourse aux jouets avec surprise musicale aura aussi été organisée à la Maison des enfants (place Saint-Eulalie), de 10h à 13h. Vincent Bordas
par Gérard Loustalet Sens
Loto de Noël Dimanche 20 décembre, à partir de 14h, salle StMaurice à Bègles Depuis bientôt 10 ans, l’association Delaba&Dissi, apporte soutien et conseil aux familles et personnes sans papiers à Bègles, en lien avec le Réseau Education sans Frontières (RESF33) et d’autres associations comme le SPF. L’association, non subventionnée, a lancé un appel à une solidarité active pour aider concrètement les jeunes et les familles, ne serait-ce qu’à se vêtir, se nourrir, se déplacer pour chercher du travail, à financer les démarches administratives très onéreuses, à payer des avocats, aider les enfants à aller à l’école dans les meilleurs conditions possibles. Les dons et les recettes de ce loto aideront donc à tout cela, ainsi qu’à financer l’achat de cadeaux de noël aux enfants, qui leur seront remis le 19 décembre autour d’un goûter. DELABA&DISSI 18, Rue Emile ZOLA 33130 BÈGLES
ANNONCES LÉGALES AVIS DE FUSION ABSORPTION L’association Girondine des Activités Protégées dénommée AGAP, Association régie par la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d’association et représentée par son Président en exercice, M. BRUNET Bernard dûment habilité à cet effet, Siège social : 4 Côte de l’Empereur, 33150 CENON – SIREN : 33 518 773 Date de la déclaration à la Préfecture de la Gironde : le 20 octobre 1964 Par L’Association d’Education Spécialisée Tresses Yvrac dénommée AESTY, Association régie par la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d’association, représentée par sa Présidente en exercice, Mme EKAM Nathalie, dûment habilité à cet effet, Siège social : 2 avenue du Périgord, 33370 TRESSES – SIREN 782 030 811 Date de déclaration à la Préfecture de la Gironde : le 8 décembre 1980. L’AGAP et l’AESTY ont pour objet : 1 : D’accompagner des personnes en situation de handicap psychique et/ou mental, 2 : Pour un usager acteur de son parcours, de respecter ses droits et ses choix, de privilégier l’épanouissement, l’accueil et l’accompagnement, 3 : De développer les initiatives, l’inclusion sociale et professionnelle, 4 : De travailler ensemble sur l’acceptation du handicap par la société civile grâce à une large diffusion de l’information, 5 : d’être force de propositions dans des projets innovants, Elles regroupent des établissements et services sociaux et médico-sociaux, sur le département de la Gironde. L’AGAP et l’AESTY ont établi un projet de fusion par voie d’absorption aux termes duquel l’AGAP, association absorbée, fera apport à l’AESTY, association absorbante, de tous les éléments actifs et passifs, valeurs, droits et obligations, sans exception ni réserve, qui composeront le patrimoine de l’AESTY à la date d’effet de la fusion soit le 1er janvier 2016. Evaluation de l’actif et du passif dont la transmission à l’association absorbante est prévue : -Actif : 12 088 308.80 euros – Passif : 12 088 308.80 euros Le projet de fusion a été arrêté par l’AGE de l’AGAP le 23 septembre 2014, par l’AGE de l’AESTY le 18 septembre 2014, sous la condition suspensive de son approbation en AGE prévue le 30 décembre 2015. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0113 C 85932
8 • Les Nouvelles 10 décembre 2015
Pour avis, CHANGEMENT DE NOM M. DJELLIL Axel, Daniel né le 27 septembre 1987 à Bordeaux (Gironde), demeurant 3 place du Doyen Poplowski 33800 Bordeaux, dépose une requête auprès du Garde des Sceaux à l’effet de substituer à son nom patronymique celui de : SALVADOR
De l’inintelligence des choses Y a-t-il une seule valeur de gauche que les socio-libéraux au pouvoir n’auront pas un jour ou l’autre foulé aux pieds ? Au Sénat, le communiste Christian Favier ose demander quelles politiques publiques seront mises en œuvre « pour que toute la jeunesse, sans discrimination ni stigmatisation puisse redonner sens à sa vie, reprendre confiance en son avenir et renouer avec l’espoir d’une vie meilleure ». Valls, affectant le masque sombre et belliqueux qu’il prend pour de l’autorité, répond avec véhémence : « j’en ai assez de ceux qui cherchent en permanence des excuses et des explications culturelles ou sociologiques à ce qui s’est passé ». Méprisable diversion. On connait bien cette rhétorique perverse consistant à attribuer à l’interlocuteur un argument inventé de toutes pièces que l’on va facilement réfuter pour disqualifier l’adversaire. Les sciences sociales « excuseraient » donc le terrorisme comme tous autres comportements en mettant en évidence le poids des déterminismes sociaux… A-t-on jamais entendu un chercheur parler « d’excuses » à propos de quelques conduites condamnables que ce soit ? A la rigueur ce serait de la morale. Certainement pas de la science… Déjà, en janvier 1999, Jospin -dont on sous-estime la responsabilité dans l’infection par le virus du néo-libéralisme d’un Parti socialiste qui, il est vrai, ne demandait que ça- tout en admettant des « problèmes liés à des phénomènes graves d’urbanisme mal maîtrisé, de destructuration familiale, de misère sociale » ajoutait que « ceux-ci ne constituent pas une excuse pour des comportements délictueux (…). Tant qu’on admettra des excuses sociologiques et qu’on ne mettra pas en cause la responsabilité individuelle, on ne résoudra pas ces questions ». À propos de l’incendie d’un bus à Marseille en 2005, Sarkozy y allait de son couplet : « le chômage, les discriminations, le racisme, l’injustice ne sauraient excuser de tels actes ». L’inévitable Caroline Fourest, au prospère fond de commerce islamophobe, en rajoutait : « on ne fera pas baisser le racisme en trouvant des excuses sociologiques aux fanatiques » (www.altereco+). Toute cette mauvaise foi est une importation américaine libertarienne de la fin des année 80. Les libertariens sont, en gros, des hallucinés de la « responsabilité individuelle » qui vous soutiendront que n’importe quel jeune de banlieue a toujours, à un moment donné, le choix d’être chômeur, PDG, dealer, banquier ou terroriste… Valls qui a pourtant parlé « d’apartheid territorial, social, ethnique » (cela serait donc sans conséquence?) en est là. Confondre volontairement « explications » et « excuses », c’est, comme le dit Frédéric Lordon, « revendiquer explicitement l’inintelligence des choses ». Comportement indigne et du plus bas populisme. Tout phénomène a une cause, refuser l’explication, c’est se complaire dans l’ignorance et l’obscurantisme. Comment toutes les expériences de manques, de traumatismes, de souffrances, d’humiliations n’engendreraient-elles pas de la frustration et du ressentiment ? Les sciences sociales n’ont rien à excuser mais à chercher les causes des comportements. Mieux repérer ces causes devraient permettre de mettre en place les dispositifs empêchant que de tels drames se reproduisent en tarissant la source qui a pu les engendrer. Choisir la répression aveugle est évidemment plus facile. Voir un aussi lamentable anti-intellectualisme au sommet de l’Etat est consternant. Pour le philosophe allemand Jurgen Habermas, « le djihadisme (est une) réaction moderne au déracinement » ; pour l’islamologue Olivier Roy, « le djihadisme est une révolte nihiliste». Cherchent-ils des excuses aux terroristes ? Jusqu’à Macron soimême qui déclare chez les Gracques -une officine d’ultra-libéraux « de gauche », propres sur eux et bien nantis- que la France a « une part de responsabilité » dans « le terreau du djihadisme ». Il devrait en parler à Valls !