Les Nouvelles N°1972

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Jeudi 13 décembre 2012 - N° 1972 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

« Hommes de demain, soufflez sur les charbons » Louis Aragon


a c t ua l i t é de s l u t t e s ArcelorMittal Florange

Réouvrir le dossier

Les élus du groupe CRC au Sénat posent 3 questions au gouvernement Pierre Laurent, sénateur du groupe communiste, républicain et citoyen, interpellait le premier ministre, le 7 décembre au Sénat, pour dénoncer les trahisons de Mittal, à peine quelques heures après ses prétendus engagements. « Vous vous acharnez à défendre l'accord passé entre votre gouvernement et Mittal « pour sauver l'emploi », mais vous ne parvenez pas à convaincre. Comment garantir l'emploi si l'avenir industriel de Florange, lui, ne l'est pas ? Déjà l'arrêt des hauts fourneaux de Florange prive la région de son poumon économique et menace des centaines d'emplois directs, indirects et intérimaires. Mais surtout, alors qu'hier encore à l'Assemblée nationale vous déclariez avoir obtenu la reprise du projet Ulcos, Mittal vient de donner le coup de grâce à Florange en retirant la candidature du site de l'appel d'offre européen*. M. Mittal n'a en vérité jamais renoncé à son plan de dépeçage de la filière sidérurgique, notamment de sa filière chaude en Europe. Le groupe Arcelor-Mittal profite des

aides publiques mais organise les pertes de rentabilité des sites pour les fragiliser, afin de justifier leur fermeture. » Deux visions radicalement différentes D'un côté Mittal, qui organise le déclin de l'industrie en cherchant à préserver ses intérêts financiers. De l'autre celle avancée par les syndicalistes, par de nombreux élus du territoire lorrain, mais aussi par le rapport, fort, commandé par votre gouvernement, qui préconise des investissements importants sur le site dans le cadre d'une option nationale pour la sidérurgie. Pourquoi avoir enterré si vite ce rapport officiel ? Le gouvernement doit choisir entre deux visions. Laisser la main à Mittal, c'est tourner le dos aux salariés, au projet Ulcos, à l'intérêt de la France. Si vous choisissez l'intérêt national, ce que nous vous demandons, vous devez rouvrir le dossier. Les prétendus engagements de Mittal, qu'il a déjà trahi en quelques heures, ne peuvent en aucun cas mettre un point final au dossier de Florange.

Nous posons 3 questions : 1. Quelles garanties pouvez-vous donner pour un engagement rapide et financier du projet Ulcos (voir ci-contre) ? 2. Le gouvernement s'engage-t-il à rouvrir sans délai le dossier de l'avenir industriel du site de Florange et plus largement des sites Arcelor-Mittal en France, y compris en examinant la voie de la nationalisation ? 3. Puisque vous avez annoncé la mise en place d'un comité de suivi, êtes-vous prêt, en ouvrant sa composition à une représentation pluraliste des élus locaux et des parlementaires, à élargir sa mission, pour construire les solutions industrielles d'avenir qui font toujours défaut à l'heure actuelle ? » Dans le débat, le premier ministre, indique que pour lui la nationalisation n’est pas un sujet tabou : « Les participations publiques, l'Etat auraient pu en prendre [à Florange] et il en prendra dans beaucoup d'autres dossiers. » Mais il estime que cela ne règle pas tout, qu’il faut respecter les gens en leur disant la vérité : « Je me bats pour l'emploi et la compétitivité, pour

Nationaliser n’est pas un « gros mot » Pour le PCF, les hauts fourneaux doivent redémarrer Le gouvernement Ayrault a décidé de ne pas nationaliser Florange mais de passer un « accord » avec Mittal, promettant 180 millions d'euros d'investissement sur 5 ans pour le site industriel, préférant ainsi faire confiance à un milliardaire qui ne se cache pas de privilégier la stratégie financière à l’investissement productif. Pour le PCF, le gouvernement ne fait preuve d'aucun courage, encore une fois, pour sauver l'industrie. Il renonce ainsi à l'ambition d'une relance durable du site. Pour que tout cela passe inaperçu, le ministre du redressement productif fait mine de claquer la porte du gouvernement... Mais cette agitation n'aura pas suffi à cacher les intentions de cet accord de dupes. 180 millions d'investissement ? Cet investissement concerne principalement la maintenance (partie froid et partie emballage), comme le soupçonnaient les syndicats. Les investissements stratégiques eux, ne représentent que 53 millions, bien trop peu pour relancer le site. La stratégie du groupe Arcelor-Mittal est de se

débarrasser du site de Florange. Le gouvernement lui, sous la coupe du Medef, ne fait qu'accompagner passivement ce dépeçage de la sidérurgie française. Le PCF exprime sa solidarité avec les grévistes Les salariés du site de Basse Indre d’Arcelor Mittal en grève occupent leur usine. Ils refusent que leur cœur de métier, l’activité de décapage et de laminage soit transférée à Florange, mettant en péril le site de Basse Indre. Ils s’opposent à « l’accord » signé entre Mittal et le gouvernement qui conduit à un nouvel affaiblissement de la sidérurgie française. La direction du site a tenté le coup de force en voulant faire entrer sur le site occupé quelques cadres en présence d’un huissier. Les méthodes de Mittal sont scandaleuses. Après la rencontre entre Pierre Laurent et l’intersyndicale de Florange, le PCF reste pleinement mobilisé, avec ses élus et parlementaires, aux côtés des organisations syndicales, pour construire une alternative d’avenir pour la sidérurgie française.

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La responsabilité nationale est d'engager la mutation de la production industrielle française, de ses relations commerciales, en ayant trois objectifs en ligne de mire : 1) l'élimination des gâchis sociaux et écologiques 2) la souveraineté industrielle des grandes régions du monde 3) la transition vers une croissance sociale et éducative de haut niveau, un commerce de partage, d'échanges et non plus de compétition, de dominations et de concurrence. Industrie et nationalisation ne sont pas des « gros mots » L'État doit, par le contrôle public, la nationalisation, assurer l'avenir industriel de Florange et de la sidérurgie. Cela nécessite des droits d'intervention et de contrôle des salariés pour d'autres critères de gestion, répondant à l'intérêt général. Le PCF appelle aux luttes sociales et aux combats politiques pour faire reculer ensemble les prétentions du patronat, imposer au gouvernement le vote de lois et la tenue en urgence d’Assises de l’emploi industriel.

l'avenir industriel » et « dans les négociations, les propositions du gouvernement sont la meilleure solution ». L’intégralité sur : http://www.pcf.fr/32444

* Lancé en 2004, le projet Ultra-Low Carbon Dioxide Steelmaking (Ulcos) est un programme de recherche qui vise à réduire d’au moins 50% les émissions de dioxyde de carbone (CO2) provenant de la fabrication de l’acier (mené par un consortium de 48 entreprises et organisations, avec ArcelorMittal en chef de file).

C’est le journal « Les Echos » qui le dit !

Sur le projet Ulcos (extrait)

« En réduisant ses émissions de CO2, grâce au projet innovant, le groupe ArcelorMittal aurait pu économiser l'achat de quotas d'émissions de CO2 à l'horizon 2020. Mais, depuis 2008, en raison de la crise, le prix de la tonne de CO2 a été divisé par 5, pour atteindre environ 7 euros la tonne aujourd'hui. Dès lors, Ulcos n'a plus aucun intérêt économique. « Plus que des défis techniques, c'est la logique économique qui pose problème », explique-t-on en interne chez ArcelorMittal. Les candidats au programme NR300, qui finance les projets sobres en carbone, l’ont bien compris. Tous les projets européens de captage et de stockage de CO2 en lice ont été abandonnés, sauf Ulcos, qui restait encore en première position à la Commission européenne, le 5 décembre, faute de concurrence. A la fois long et coûteux, le projet aurait aussi et surtout demandé à ArcelorMittal d'avancer au minimum les 240 millions d'euros promis par Bruxelles, puisque le financement ne devait intervenir qu'a posteriori, une fois l'expérimentation industrielle en ordre de marche. (…) En outre, si l'Etat s'est engagé à apporter au minimum 150 millions et les collectivités locales 30 millions d'euros, il reste toujours à trouver 170 millions d'euros pour boucler le tour de table. «Un point sur lequel ArcelorMittal n'a fait aucune promesse. » Fin de citation

Elections TPE Jusqu’au 17 décembre

5 jours de vote par correspondance supplémentaires

La CGT a obtenu que le vote se poursuive jusqu’au 17 décembre et non jusqu’au 12, comme initialement prévu Pour les élections syndicales dans les très petites entreprises, la CGT a dénoncé « le retard considérable, plus de huit jours, pris par les pouvoirs publics dans l’organisation du scrutin : plusieurs centaines de milliers de salariés n’avaient pas reçu le matériel électoral à l’ouverture du vote. Devant cette situation, dès le 28 novembre, la CGT a pris, par la voix de Bernard Thibault, contact avec le ministère du Travail, en demandant un aménagement permettant d’allonger la période de vote. La CGT se félicite d’avoir obtenu un délai pour les votes par correspondance, même si une difficulté demeure avec le scrutin par voie électronique, l’application « java » mise en place par le ministère du Travail n’étant pas supportée par tous les navigateurs internet. Jusqu’au terme du scrutin, la CGT invite tous les salariés des TPE à se connecter sur son site internet dédié pour disposer de toutes les informations et instructions nécessaires et prendre connaissance des propositions revendicatives qu’elle défend.

www.cgt-gironde.org

Dossier Campagne TPE


a c t ua l i t é

Editorial

Poste de Bacalan

La mobilisation paie… on continue ! La Poste réouvrira le 9 janvier au lieu du 28 La lettre de Vincent Maurin à la directrice de la Poste de Gironde a été lue le 10 décembre devant la trentaine de Bacalanais réunis, comme chaque lundi soir, autour d’un feu et d’un vin chaud devant la Poste Achard. « Je prends connaissance du courrier que vous venez de m’adresser, en réponse à ma première sollicitation et en réponse à la délégation d’usagers répondant à l’appel des associations Vie et Travail et ADIQ de Bacalan, [qui] apporte deux informations : - L’ouverture du bureau Achard le 9 janvier au lieu du 28. - L’appel au numéro « allo facteur » permettant un service

bancaire à domicile. Il s’agit d’une avancée nécessaire par rapport à l’enlisement d’une situation subie par des milliers d’usagers Bacalanais et dénoncée par plus de 600 pétitionnaires qui constatent, comme moi que les travaux n’ont toujours pas débuté après 2 mois de fermeture ! Mais votre réponse me semble insuffisante eu égard votre refus d’envisager une solution de présence provisoire d’un service postal durant les travaux. Aussi, je vous propose de prendre deux initiatives qui seront appréciées durant cette période de fêtes : - informer tous les usagers du quartier du dispositif « allo

facteur » avec le numéro de téléphone sans surtaxe. - mettre en place une navette de bus dédiée qui assurerait plusieurs rotations journalières annoncées à la population par vos services. » L’annonce du gain de 19 jours sur le calendrier est appréciée comme une reconnaissance de la mobilisation déterminée des Bacalanais. Reste ce mois d’attente, avec les fêtes et le besoin de se déplacer pour se rendre à une Poste située à 2,5 km, sans desserte en transport public. Ils ont décidé de se retrouver lundi prochain, 17 décembre, pour obtenir la réponse aux demandes encore non satisfaites.

Egalité

Pour les droits de toutes et tous Dans ce combat universaliste, la France ne doit pas rester à la traîne

Le collectif* organisateur de la manifestation du 8 décembre pour l’égalité des droits pouvait être satisfait de l’ampleur de la manifestation qui a rassemblé une grande diversité d’associations, organisations et partis politiques. Tous se sont exprimés pour défendre le droit à l’égalité avec la possibilité pour les couples de mêmes sexes de pouvoir se marier, la procréation médicale assistée (PMA), l’adop tion... La Cgt a insisté sur l’égalité des droits dans le travail et dans la vie. Pour le PCF, c’est Clément Arambourou, jeune sociologue, qui a exprimé la volonté des communistes que la France « ne reste pas à la traîne par rapport à des pays comme l’Espagne ou la Hollande » . Il rappelle qu’après leur soutien au PACS en 1998, « les parlementaires communistes déposent en 2005 une proposition de loi pour instaurer « l’égalité de droit de tous les couples ». Il s’agit de lutter contre les discriminations que les couples de même sexe subissent au niveau des dispositions testamentaires, du droit à un séjour stable pour les personnes de nationalité étrangère ou en ce qui concerne l’adoption. » C’est donc sans surprise que l’on retrouve le Parti communiste français et le Front de gauche parmi les défenseurs de l’égalité entre tous les couples. Le PCF a souligné que « ces droits ne doivent souffrir d’aucune restriction, d’aucune « liberté de conscience » autorisant certains représentants de l’État

à ne pas appliquer la loi. Cela reviendrait à maintenir la distinction entre les unions et entre les sexualités, certaines étant plus légitimes que d’autres. » Ces revendications en faveur de l’égalité des droits sont ainsi l’occasion de réaffirmer et de promouvoir l’égale dignité des personnes. (…) Cette ouverture des droits est un pas positif vers la promotion de l’égalité dans toutes les sphères de la société, sans discrimination en raison du sexe ou de l’orientation sexuelle. Combien d’ouvrières et d’ouvriers, d’employé(e)s, de fonctionnaires, de travailleuses et de travailleurs, d’étudiant(e)s subissent ou vivent dans la peur de subir des pressions homophobes, sur leur lieu d’étude et de travail, dans leur accès au logement, aux loisirs, etc.? Dans cette promotion de l’égalité des droits, les communistes voient une avancée vers une société libérée de tous les rapports de domination, d’exploitation et d’oppression. Bien sûr, face à ces revendications, droitiers, conservateurs et réactionnaires de toutes sortes s’élèvent. Serge Dassault, tenant du grand capital, s’indigne et déclare que les rapports homosexuels seraient la cause de la future décadence de notre civilisation. « Si nos sociétés, par leur incapacité à répondre aux besoins les plus essentiels de millions de personnes sont bien décadente, c’est à cause du capitalisme, pas de l’homosexualité. Ces propos sont irresponsables. (…) »

Tout cela tire vers l’extrême-droite. Le capitalisme - vert ou pink - reste le capitalisme. Sa marchandisation des existences et des modes de vie constitue une entreprise aliénante de normatisation et d’exploitation qui ne peut que nuire à l’émancipation individuelle et collective. Le combat pour l’égalité est un combat universaliste. Les sexualités, comme les identités, ne sont pas figées. Personne ne peut se dire hétérosexuel ou homosexuel de manière définitive. Cette extension des droits concerne virtuellement tous.tes les citoyens et les citoyennes. * Aides, APGL33, APAFED, Aquitain,

Contact Aquitaine, UD CGT 33, Collectif bordelais Droit des Femmes, Girofard, HES, Hsb, Jeunes écologistes Bordeaux, La Barbe, LDH33, Les Bascos, LGP Bordeaux, Maison des Femmes 33, PCF 33, MJS 33, NPA 33, OSBIV, OLF 33, PG 33, EELV Aquitaine, Planning familial 33, PS 33, Prem’s, SIS racisme 33, Solidaire 33, Sud Etudiant 33, UNL 33, UNEF Bx, Wape Up

Aux hommes de demain Je veux dire toute la fierté qu’ont les communistes de compter parmi eux Aragon. Ce n’est pas une formule, polie, bienveillante c’est une réalité profondément ancrée dans le Parti communiste, encore aujourd’hui, voilà pourquoi j’utilise le présent, et ancrée en chacun et chacune d’entre nous. Louis Aragon tient une place unique dans l’histoire de notre pays, dans la culture commune française, francophone à travers le monde. Il était un homme double, triple... multiple. A l’occasion du trentième anniversaire de sa mort, nous avons voulu faire redécouvrir l’immense homme de lettres qu’il a été. Aragon était un créateur, c’était aussi un homme politique. C’est probablement ce qui valut à l’auteur, au résistant, de ne pas avoir d’obsèques nationales le 24 décembre 1982. Oui, Aragon était communiste, un dirigeant communiste. Il dénonçait l’injustice, la barbarie partout où elle se trouve. Comment ne pas faire le lien avec la période que nous vivons. Une crise de civilisation sans précédent, avec un système capitaliste poussé à l’extrême, dans une surenchère des profits, brisant tout, plongeant les peuples dans la régression sociale et démocratique, partout et dans tout, servi par quelques hommes et femmes cramponnés à un système, bardés de certitudes, Le doute, la recherche, le questionnement, restent une vertu révolutionnaire. Et le choix du communisme se pose et se repose, chaque jour un peu plus. Aragon, par ses silences mais aussi au travers de gestes forts, faisait état de ses désaccords avec la politique du Parti, celle de «l’URSS», contrairement à la caricature qui en est faite encore aujourd’hui. Il écrit : « On sourira de nous d’avoir aimé la flamme, au point d’en devenir nous-mêmes l’aliment et comme il est facile après tout de conclure, contre la main brûlée en voyant la brûlure. » Et puis, il y eut la « pépite » d’Argenteuil. Ce texte, travaillé par la direction du PCF, Aragon en fut l’instigateur, l’auteur et le cœur battant. Il a profondément transformé la politique culturelle du Parti, révolutionné l’accès à la culture pour les habitants de villes populaires. Une pensée d’une terrible actualité, en ces temps d’étroits calculs comptables, un élément fondamental de la marche de notre civilisation, du progrès, au même titre que les sciences. Nous avons voulu, avec cette semaine Aragon, renouer et nouer le dialogue avec les acteurs culturels, dans un échange que nous espérons fertile sur la place de la culture dans notre société, dont la transformation passe par la libération de l’art, son envahissement de toute activité humaine. Cet événement culturel n’est pas un regard tourné vers le passé, elle s’adresse bel et bien, comme le disait le poète, aux hommes de demain. A nous donc de souffler sur les braises, et de dire ce que l’on voit.

Sébastien Laborde secrétaire départemental du PCF 33 membre du conseil national

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« J’en ai tant vus qu

de s a c t e s Cub

Gel des tarifs… un bon début Il faut maintenant renforcer l’offre de transports en commun Le groupe des élus communistes et apparentés se réjouit de l’orientation prise par le bureau de Cub ce 6 décembre, confirmée par les différentes commissions de la CUB, de geler les tarifs des services publics des transports en commun et des activités funéraires. Max Guichard, vice-président, souligne que « c’est une exigence récurrente de notre groupe et ce point a même parfois valu notre abstention sur l’ensemble du budget de la Communauté urbaine » car « les usagers des services publics ne doivent pas payer les désengagements de l’Etat et les réformes fiscales qui exonèrent les grands groupes industriels et financiers ».

Le groupe estime qu’à l’heure où les mauvais coups pleuvent sur le terrain de l’emploi, des salaires et des pensions, « la responsabilité aurait été immense d’en rajouter un en pénalisant les usagers des transports en commun ». Satisfaction aussi concernant les décisions en cours dans le domaine de l’eau et de l’assainissement : « Après avoir été floués pendant deux décennies par un contrat qui donnait plein pouvoirs aux appétits financiers d’un grand groupe, les usagers de la Cub vont enfin voir leur facture d’eau baisser. Voilà qui augure bien du passage en régie de ces services qui n’auraient jamais dû quitter le statut de services publics ». Enfin, conserver des tarifs de transports en commun attractifs

est un point d’appui important pour une collectivité qui souhaite réduire le poids de la voiture. Pour les élus communistes et apparentés, « il faut maintenant renforcer l’offre de transports en commun. A commencer par le chantier urgent - de plus en plus d’acteurs en conviennent - de la réhabilitation complète d’une ligne de ceinture ferroviaire dont l’un des passages sera le pont Bacalan-Bastide. » Ce sera l’occasion de nombreux débats au cours du premier trimestre 2013. Les élus espèrent, comme sur les tarifs, pouvoir faire entendre leur voix « de ceux qui souffrent de la crise et ont aujourd’hui plus encore qu’hier, besoin de commun ».

Gratuité des transports

L’étonnant exemple d’Aubagne

Le versement transport des entreprises a absorbé la dépense commuautaire Depuis plus de trois ans, la communauté d’agglomération du pays d’Aubagne et de l’Etoile - 103 000 habitants, 12 communes, 11 lignes de bus - répond, non pas en théorie mais dans les faits, à la question de la gratuité des transports. La fréquentation ? Elle a explosé, avec près de 150 % de déplacements supplémentaires. Du temps du payant, même avec le volontarisme le plus ardent, on osait à peine envisager une croissance de 2 % par an. L’environnement ? 10 % du trafic automobile évité ! Quand on sait qu’il est la source de la moitié des émissions de gaz à effet de serre, ce résultat obtenu sans coercition et en une seule mesure est loin d’être négligeable. Les finances communautaires ? La gratuité a pu être entièrement absorbée par le «versement transport» des entreprises, un dispositif légal à la disposition des collectivités.

Mieux : du fait de l’augmentation spectaculaire de la fréquentation, l’investissement public par déplacement a été divisé par deux et le pouvoir d'achat des habitants augmenté d'autant. La désertification des zones rurales ? La gratuité a multiplié les va-etvient entre le centre urbain et les villages de la périphérie dont on redécouvre les bars et les paysages. Cependant, la modification la plus suggestive est l’engouement de la jeunesse pour une innovation qui a transformé ses habitudes. Même quand elle est désargentée, la gratuité lui donne une mobilité qu’elle a immédiatement mise à profit. En prime, elle abolit la fraude et le contrôle. Les mauvais regards, les tensions entre passagers payants et jeunes fraudeurs, la crainte du contrôleur ? Evanouis. Pour des usagers qui souvent n’ont pas de revenus propres, c’est une révolution.

Désormais, les adolescents quittent leurs cités et habitent leur agglomération. A égalité avec tous leurs concitoyens. Les incivilités diminuent, sans caméra ni patrouilles, et chacun note un sursaut de convivialité. Le maire d’Aubagne déclare : «Aucune mesure de politique de la ville n’a eu une telle efficacité». On entend souvent l’opinion dépressive selon laquelle la politique ne pourrait rien contre l’ordre marchand. Près de vingt ans après mes premiers écrits sur la gratuité, cette inscription de l’utopie dans le réel modifie la donne. Yes, we can !

« Le Père Noël est une ordure » Stop à l’austérité et aux choix de rentabilité ! En cette fin d’année, la CGT a tenu à réaffirmer ses revendications et ses propositions pour faire face à cette crise sociale et économique qui touche la France et l’Europe entière. « En cette veille de fête, ce sont près de 10 millions de personnes qui vivent encore en dessous du seuil de pauvreté et c’est inacceptable ! Ce sont des milliers d’emplois qui sont supprimés ou en péril dans notre pays et notamment en Gironde, alors que les dividendes versés aux actionnaires ne cessent de croitre ainsi que les aides publiques aux entreprises du privées qui atteignent les 200 milliards d’Euros. » Avec la FSU et l’UNEF, la CGt organisait un rassemblement le 13 décembre, journée de mobilisation nationale, devant la Préfecture où les organisations syndicales salariées étaient conviées à une réunion avec l’ensemble des décideurs du département, politiques, patronat, Banque de France et les services de l’État. De manière symbolique, le père Noël et la mère Noël étaient présents à l’effigie de Mme Parisot et M. le Président Hollande, tandis qu’une soupe populaire était servie aux manifestants et les cahiers revendicatifs des entreprises en lutte remis au Préfet de la Gironde. Au plan national, des négociations interprofessionnelles sont en cours entre les organisations syndicales de salariés et les représentants des employeurs sur la « sécurisation de l’emploi » et les « retraites complémentaires ARRCO - AGIRC ». L’objectif du patronat pour ces négociations : une régression sociale historique après le cadeau fiscal de 20 milliards que lui a accordé le gouvernement sans aucune contrepartie. La CGT appelait donc à manifester partout en France pour dire « la précarité, la flexibilité, chômage, les bas salaires : ça suffit ! ».

Conférence Nationale de la lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale La CGT s’insurge : « Initialement prévue sur deux jours, elle est réduite à deux demi-journées. Cette première déception se conjugue au sentiment de marginalisation du mouvement syndical et ne cache pas sa colère : Au moment où la crise déferle en France, en Europe et dans le monde, où par millions des travailleur-euse-s sont contraints au chômage, au travail informel et son cortège de mal-vie ;

Jean-Louis Sagot-Duvauroux, philosophe, essayiste, dramaturge vient d’achever un livre intitulé «Voyageurs sans ticket» avec Magali Giovannangeli, présidente de l’agglo, qui décrit et analyse dans le détail cette passionnante expérience. «Voyageurs sans ticket» Ed. Le Diable Vauvert 4 • Les Nouvelles 13 décembre 2012

Rassemblement

Au moment où la précarité de l’emploi s’installe comme norme sociale, comme mode de vie pour des millions de personnes, de familles ; Au moment où la jeunesse se sent exclue, sacrifiée, déclassée et nos ainés rejetés, Au moment où une nouvelle étude de l’INSEE, souligne la remontée des inégalités face à l’éducation, à la mort ; Au moment où le peuple de France se désespère du « changement maintenant » !


ui s’en allèrent… ils se contentaient de si peu… » Louis Aragon Conférence contre la pauvreté

Les chiffres de la pauvreté

Tout ça pour ça…

En France

Mettre les moyens et desserrer l’étreinte de l’austérité Pour le PCF « On ne combat pas la misère en maintenant des millions de personnes sous le seuil de pauvreté. La volonté affichée du gouvernement ne sert pas à grand chose si les moyens ne sont pas aux rendezvous. » Cette volonté de vouloir combattre le fléau de la pauvreté, qui touche maintenant 1 Français sur 8, marque une rupture attendue après les mesures de la droite pour qui les plus pauvres étaient considérés comme des assistés. Il faut maintenant y mettre les moyens et il est à craindre que ce ne soit pas le cas. Annoncer l'augmentation de 10% du RSA en 5 ans, ce n'est jamais qu'un retour au montant du RMI, équivalent à

un demi-SMIC lors de sa création. Cela ne met pas plus de beurre dans les épinards ! Une réelle rupture aurait été de se fixer comme objectif d'augmenter le cumul des minima sociaux au dessus du seuil de pauvreté, soit 950 euros par mois. Le contrat d'insertion destiné aux jeunes non qualifiés pour bénéficier d'un RSA laisse un goût amer. Une fois encore, il est demandé plus aux jeunes pour qu'ils bénéficient ce qu'ont, de plein droit, les plus de 25 ans. Quant aux travaux annoncés sur le surendettement ou l'amélioration conséquente des aides aux familles mono-parentales, ils

ne peuvent être positifs que si le gouvernement consent à desserrer l'étreinte d'une austérité qui fait plonger le pays. Il ne sert à rien de faire des économies sur le dos de la solidarité. Plus les difficultés sociales sont traitées en amont, moins elles coûtent cher en terme de santé, d'école, ou d'emploi. La générosité rapporte plus qu'elle ne coûte ! Enfin, un autre grand chantier reste toujours devant nous : celui de mettre fin à la méfiance des usagers et des allocataires à l'égard des services sociaux ou de la Caisse d'allocation familiale qui ont été instrumentalisés dans le cadre d'une politique de contrôle social et non d'accompagnement social.

8,6 millions C’est le nombre de personnes vivent en France sous le seuil de pauvreté. 964 euros C’est le seuil de pauvreté monétaire tel qu'il est usuellement défini à 60% du niveau de vie médian. 14,1% C'est le taux de pauvreté en 2012, en augmentation (+ 0,6 point). Dans les zones urbaines sensibles, le taux de pauvreté monte à 36,1 %. 3,1 millions

C’est le nombre de personnes au chômage (+10,6 % sur un an).

39,7 % des chômeurs ne sont pas indemnisés. +23% de surendettement entre 2008 et 2011 +15% C'est l'augmentation du nombre de bénéficiaires de

l'ASS, allocation spécifique de solidarité, versée aux chômeurs en fin de droits pouvant justifier de cinq ans d'activité au cours des dix dernières années.

+5,2% de demandes à la CAF sur la période 2011-2012 23% des jeunes de 18 à 24 ans sont pauvres. 18% des enfants sont pauvres. 12,4 % des femmes de plus de 75 ans sont pauvres. 475 euros C'est le montant du RSA pour une personne seule sans enfants.

2,03 millions de personnes touchent le RSA, soit une augmentation de 2 % par rapport à 2011.

De 50 à 68 % Taux de non-recours au RSA Taux de non-recours de la couverture maladie universelle : 29% En Europe

5% des Français possèdent 30% du patrimoine

114 millions de personnes en situation de pauvreté et d'exclusion sociale en Europe. 25,751 millions de personnes sans emploi en Europe 10,7% C'est le taux de chômage en octobre 2012 eu Europe

(source Insee)

Et si on parlait des riches ?

Pour la première fois en 2011, le salaire fixe moyen des dirigeants du CAC 40 a franchi le million d’euros ! Selon une étude publiée le 11 décembre, ils sont même 14 PDG de grands groupes français (3 de plus qu'en 2010) à avoir touché au moins 4,6 millions d'euros en 2011.

Faire des choix

Un vrai statut pour les jeunes, un vrai repos pour les retraités La pauvreté de masse est devenue la terrible réalité de millions d’hommes et de femmes. Les jeunes paient le plus lourd tribut, et encore plus dans les quartiers les plus populaires. La Conférence nationale sur la pauvreté n’a pas pris le mal à la racine. Les emplois d’avenir initiés ne doicent pas être de nouvelles trappes à bas salaires et à précarité. Pour cela il faudrait cesser de considérer une large partie de la jeunesse comme les cobayes de l’abaissement généralisé des conditions de vie et de travail . Il est urgent de discuter et voter au Parlement un vrai statut de la jeunesse, comme le portent ses organisations, de gauche, de lycéens et d’étudiants, dans tous ses aspects : revenus, études, santé,

logement … À l’autre bout des générations, un signal inquiétant nous vient du Sénat. Grâce à l’abstention des sénateurs socialistes et malgré l’opposition des élus communistes, un amendement UMP a été adopté en commission autorisant le cumul du minimum vieillesse avec un « revenu d’activité ». À l’heure du chômage de masse et de la casse des retraites qui réduisent nombre de seniors à la disette, l’avenir et la modernité consisteraient-ils à leur permettre de distribuer des prospectus pour des magasins ouvrant le dimanche ? Et non pas à revaloriser le montant de tous les minima sociaux ? En ne donnant qu’une pichenette à l’augmentation du Smic au

début de l’été, le gouvernement initiait le mauvais tournant qui s’est concrétisé depuis, de pacte de compétitivité en affaire Florange. Enfin, le président de l’Assemblée des départements de France, lesquels ont en charge l’aide sociale, avait réclamé en septembre 400 millions d’aides exceptionnelles. Un peu plus du tiers a été accordé. Peut-on se corseter dans des critères d’austérité, refuser d’impulser un changement de cap économique et financier, et penser que l’on pourra faire face au razde-marée de la misère ? Peut-on dire que l’industrie c’est fini, et pleurer ensuite des larmes de crocodile sur ces pauvres pauvres qui souffrent ? Alors l’argent de la finance, on s’y attaque ou pas ?

Les premiers de la «classe» (source cabinet Proxinvest)

19,6 M€ Maurice Lévy (Publicis) 13,3 M€ Carlos Ghosn (Renault) + 38% 10,9 M€ Bernard Charlès (Dassault Systèmes) + 15% 10,8 M€ Bernard Arnault (LVMH)

+ 11%

7,7 M€ Jean-Paul Agon (L’Oréal)

- 28%

7,1 M€ Christopher Viehbacher (Sanofi-Aventis)

+ 17%

6,1 M€ Frank Riboud (Danone) + 3% 5,6 M€ Daniel Julien (Teleperformance) + 76% 5,5 M€ Denis Kessler (SCOR)

+ 20%

5,5 M€ Olivier Piou (Gemalto) + 103% 4,8 M€ Gerard Mestrallet (GDF-Suez) + 44% 4,7 M€ Jean-Pascal Tricoire (Schneider Electric) + 12% 4,6 M€ Thierry Pilenko (Technip) + 7% 4,6 M€ Henri de Castries (AXA) - 7% Mais ces chiffres peuvent être bien plus élevés, puisque l’étude n’inclut pas toutes les sources de revenus, comme le « complément de retraite sur-complémentaire » dont bénéficient certains dirigeants. Elle porte sur le salaire fixe, les bonus, les actions gratuites, les options et les indemnités de départ versés au dirigeant. Les Nouvelles 13 décembre 2012 • 5


3 6 e c ongr è s du P C F Contributions

Participer à l’Humanifeste Armand Boileau, cellule de Lormont, Section Rive Droite Sous l'étiquette FdG, les dernières élections ont fait perdre nombre d'élus au parti. C'est plus dû à son éloquence pompeuse qu'à son programme peu réaliste que le candidat du FdG a obtenu un résultat à deux chiffres à l'élection présidentielle. Comme le faisait remarquer récemment Jacques Nikonoff, « Tout est fait, en disant tout et son contraire, pour ratisser le maximum d'électeurs, peu importe si les bases sont floues ». Faire la chasse aux voix, le FdG n'a pas d'autres ambitions ! Pour remarque, la « fenêtre 4 » de la base de discussion relative au « Front de Gauche » le confirme.

Ces « différences d'appréciation » dont il est fait état sont donc « naturelles ». Mais rien ne prouve qu'un candidat communiste dégagé des fourvoiements de ces dernières années, développant la politique de son parti, montrant les désastreuses conséquences du traité de Maastrich et l'absolue nécessité d'en sortir, n'aurais pas fait un bon score. Il aurait permis pour le moins, de replacer le parti sur ses véritables bases, ramenant une certaine confiance perdue parmi les électeurs à tradition communiste et aux communistes eux-mêmes. En cette absence totale, c'est le FN par sa démagogie et son racolage électoral qui s'en est emparé et en a bénéficié. Précisément, nous nous sommes battus contre l'adoption du traité de Maastrich, l'analyse de son caractère antisocial qui en avait été faite à l'époque s'est révélée entièrement exacte. Est-il besoin de démontrer aujourd’hui avec un euro qui en est l'expression, c'est la poursuite de la destruction de nos acquis sociaux.

Un euro contre lequel nous avions manifesté à Paris avec de nombreux camarades girondins. Aujourd'hui qu'en pensent-ils après cette sorte de ralliement au Maastrichien Mélenchon, qui se revendique des années Jospin, lorsque celui-ci fut premier ministre, le premier ministre des privatisations. A un moment où plus de 70% des interrogés trouvent, - d'après une étude - , le capitalisme néfaste et 64% des Français - d'après un sondage - qui se prononcent contre le traité de Maastricht, il faut entendre ces « murmures », il y a d'autres grains à moudre qu'à bercer l'opinion sur une illusoire Europe sociale, aux contours difficiles à déterminer, et pour cause. L'Europe et l'Euro ne sont qu'une aggravation sans fin pour les peuples de ce capitalisme exacerbé. Nous ne sommes plus en période de crise passagère, nous sommes entrés en maladie de longue durée. (…) Lire la suite sur gironde.pcf.fr/28275

Section du Bassin d’Arcachon Val de l’Eyre

Solidarités internationales

Les communistes ont voyagé dans les luttes le 1er décembre à Biganos Satisfaction partagée, des camarades jeunes et moins jeunes, d’avoir pris le temps d’échanger leurs expériences, leurs informations dans le but de traduire en actes leur engagement communiste pour la paix et la solidarité entre les peuples. Palestine : Emotions Irène, jeune déléguée du MJCF en Palestine, évoque les rencontres avec les amis et camarades palestiniens, leurs résistances face à l’oppression mais aussi les cruautés imposées aux enfants… Inimaginable ! Oui, il faut faire connaître ce que subit le peuple palestinien, souffrances infligées par Israël à

travers l’occupation et l’agression militaire, conséquences d’une politique délibérée de la volonté d’extermination du peuple palestinien. Il faut casser la chape de plomb qui protège l’Etat israélien. Il faut réclamer des sanctions de l’Union Européenne, faire pression pour que les grandes entreprises telles que Véolia, Edf, Alsthom… n’honorent pas les commandes israéliennes. N’avions-nous pas contribué à dénoncer l’apartheid de l’Afrique du Sud ? Aujourd’hui un Etat pour le peuple palestinien est déterminant pour imposer la Paix dans tout le Moyen-Orient. D’autres peuples connaissent

Espaces Marx

Rendez-vous de décembre • Lundi 17 décembre, 19h, Le Bistrot politique d’Espaces Marx « Production industrielle et redressement productif : mythe ou nécessité ? » au restaurant Le Gambetta à Talence • Mardi 18 décembre, 18h, Semaine culturelle 30e anniversaire de la disparition de Louis Aragon. Soirée poésie et résistance, Amphi Lefèvre à Bordeaux3 (Tram B - arrêt Montaigne)

6 • Les Nouvelles 13 décembre 2012

l’oppression mais résistent : Paul et Aurélie nous ont fait part de leur expérience au Festival Mondial de la Jeunesse Démocratique en Afrique du Sud et leur rencontre avec la délégation sahraouie. Partout, des peuples sont en mouvement, d’où l’importance des rencontres pour mieux appréhender les réalités concrètes et développer des solidarités. C’est ce que nous avons pu comprendre avec les camarades algériens, syriens, maliens… L’Amérique Latine : l’espoir Les témoignages du Venezuela mais aussi de Cuba (des camarades ont participé avec les brigades à aider le peuple cubain, mais aussi chilien…) donnent beaucoup d’espoir sur le processus qui se construit dans chaque nation, mais aussi à l’échelle d’un continent qui se libère des colonisations espagnole, portugaise et nordaméricaine. (…) Retracer toute cette journée, est impossible ici. Nous ne pouvons qu’encourager l’organisation de telles journées avec d’autres camarades de Gironde. Danielle Trannoy Lire la suite sur : www.gironde.pcf.fr/17400

Calendrier

14 et 15 décembre. Vote des communistes sur le projet de base commune En janvier. Congrès de sections Amendements sur la base commune, les statuts, renouvellement des directions, élection des délégués au congrès départemental. 25-26-27 janvier. Congrès départemental au Rocher de Palmer Discussions et votes, élection de la nouvelle direction départementale, élection de 12 délégués au congrès national. 7 au 10 février 2013 Congrès national du PCF à Aubervilliers Contributions individuelles et collectives Envoyer à gironde.pcf@gmail.com et à lire sur http://gironde.pcf.fr/28275

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF,

sera en Gironde Samedi 26 janvier pour un meeting sur le communisme lors du congrès départemental des communistes girondins

au Rocher de Palmer

Congrès de sections Nord-Gironde 11 et 12 janvier Rive droite 12 janvier Bordeaux 12 et 13 janvier Blayais 12 janvier Talence 17 janvier Les Graves 17 janvier Gradignan-Cestas-Canéjan Jeudi 17 janvier, 17h30, Maison des associations, à Cayac-Gradignan Deux-Rives 18 janvier Bègles 18 et 19 janvier, siège de la section Rives de Dordogne 18 et 19 janvier Mérignac 18 et 19 janvier Bassin d’Arcachon/Val de l’Eyre 19 janvier Nord Médoc 19 janvier Portes du Médoc 19 janvier

Réveillon St Seurin sur l’Isle

Réveillon de la St Sylvestre Lundi 31 décembre, 20h30, salle Bonnot organisé par la société des lectrices et lecteurs du journal l’Humanité du canton de Coutras et Guîtres

Menu adultes : 51 euros Menu enfant de 5 à 12 ans : 12 euros Réservation avant le 20 décembre 05 57 41 15 23 (Mme Beyney) 05 57 49 67 76 (Mme Garbiso) 05 57 49 77 32 (M. Germon)


PCF

30e Anniversaire de la mort

de Louis Aragon

Vendredi 14 décembre à Bordeaux Bacalan

salle PierreTachou 18h30 / Débat / Lectures (tram C - arrêt Brandenburg)

« 2 ou 3 choses que je sais de Louis» avec Eric des Garets, Vincent Taconet, Jean-Pierre Nercam animé par Natalie Victor-Retali

20h / Repas suivi d’une soirée festive Poule au pot 12 € organisé par le PCF Bordeaux

Le 24 décembre 1982, Louis Aragon disparaissait. A l’occasion de ce trentième anniversaire, les communistes girondins lui consacrent une semaine culturelle du 14 au 20 décembre 2012

inscriptions/réservations 05 56 91 45 06

Mardi 18 décembre à Talence

Université Bordeaux 3 Amphi Lefèvre 18h Soirée poésie et résistance (tram B - arrêt Montaigne - Montesquieu)

« Aragon à Ribérac : poésie et résistance, ou le retour de l’Occitan » A partir du texte écrit par Aragon en 1941, seront abordées bien des questions sur la poésie et son rôle, sur les civilisations qui nous ont faites et qui nous font. Soirée organisée par Espaces-Marx, l’Ormée et l’UEC en liaison avec le Centre d’études des cultures d’Aquitaine et d’Europe du Sud, intervention de Guy Latry.

Dans ce siècle où la guerre atteignait au solstice Les hommes plus profonde et noire l'injustice Vers l'étoile tournaient leurs yeux d'étonnement Et j'étais parmi eux partageant leur colère Croyant l'aube prochaine à toute ombre plus claire À tout pas dans la nuit croyant au dénouement Je mettais son contraire au lieu de toute chose J'imaginais la vie et ses métamorphoses… La nuit de Moscou (Le roman inachevé, 1956)

Soirée présentée par Vincent Taconet

Jeudi 20 décembre à Bègles

Théâtre en Miettes 20h30 / Spectacle / Débat / Buffet

2, rue du Prêche (tram C, arrêt Terres-Neuves - 7 mn à pied / ou

Hors-série exceptionnel de l’Humanité

Plus tard, on dira qui je fus

accompagné de l'album photo offert par Louis à Elsa pour leurs 40 ans de vie commune, en 1968.

10 €

bus 36 arrêt mairie de Bègles)

Disponible à la Fédération de la Gironde du PCF 05 56 91 45 06

En partenariat avec le Théâtre en Miettes, à Bègles. Spectacle mis en scène par Jean-Pierre Nercam (poésies) et mis en musique par Gérard Hello, suivi d'un débat « La modernité d’Aragon aujourd’hui » avec Bernard Vasseur, directeur de la maison de Louis Aragon et Elsa Triolet (St Arnoult en Yvelines) et d'un dîner-buffet. Soirée organisée par le PCF33 et L’Ormée.

et lors des trois initiatives de la semaine Aragon ainsi que dans les congrès de sections et le congrès départemental du PCF

Parti Communiste Français / Fédération de la Gironde 15/17 rue furtado 33 800 Bordeaux - 05 56 91 45 06 - gironde.pcf@gmail.com

80 places - Réservation obligatoire : 05 56 91 45 06 - gironde.pcf@gmail.com 12€ pour la soirée

Ce spectacle sera également présenté les 21 et 22 décembre 120 places - Réservation Théâtre en Miettes : 05 56 69 12 35 / http://www.theatreenmiettes.org Les Nouvelles 13 décembre 2012 • 7

in


c u l t ure s e t s o l i dar i t é s 23e Festival du Film d’Histoire de Pessac

Débats people et débats sérieux (2)

CHRONIQUE NOUVELLES IDÉES REÇUES par Gérard Loustalet Sens

par Gérard Loustalet-Sens

…Restent les « Cafés »

Celui du mercredi était le « Café économique » (qui se tient par ailleurs régulièrement). Deux professeurs d’économie de Bordeaux IV le tenaient, Michel Cabannes et Bertrand Blancheton, hommes de bonne foi autant que de bonne compagnie. Apports personnels, échanges avec la salle, on peut cependant regretter que, sur le thème proposé - « Les politiques face aux ruptures économiques et sociales »-, on ait beaucoup tourné autour du pot pour finalement ne pas dire que ce qui s’est alors répercuté en France -et officiellement en 1983- c’est la contrerévolution conservatrice monétariste lancée par Reagan aux Etats-Unis. Une contre-révolution qui venait de loin. Même si Reagan n’y comprenait pas grand chose -lui qui croyait dur comme fer que la Bible rapporte des faits

réels- la Société du Mont Pèlerin, la Commission Tricontinentale, le groupe Bilderberg, etc. avaient pensé pour lui (voir Serge Halimi, Le grand bond en arrière. Comment l’ordre libéral s’est imposé au monde, Fayard, 2004). Le vendredi, le Café-débat du Monde diplomatique recevait Alain Gresh. On déborda largement le sujet de la Guerre du Kippour. Il aurait été dommage de se priver d’un savoir aussi étendu que celui d’Alain Gresh, en particulier sur tous les problèmes du Moyen-Orient. Etonnament, on croit tout de même être assez bien informé mais Alain Gresh finit toujours par apporter quelque chose de plus dans la compréhension des situations. Ce fut encore le cas en dépit des interventions souvent intempestives et moyennement informées de Christophe Lucet, journaliste

Michel Slitinsky C'est avec beaucoup d'émotion que les communistes girondins et la rédaction des "Nouvelles" ont appris la disparition de Michel Slitinsky. Avec Maurice-David Matisson, il fut journaliste aux "Nouvelles" lorsque ce journal était quotidien. Nous gardons en mémoire son combat sans relâche contre l'ignoble machine nazie et du pétainisme dont Maurice Papon, haut fonctionnaire de Vichy, fut l'un des serviteurs zélés : « Le profil de ce personnage, sans regret ni honte, puisait dans des scénarios un double-jeu qui ne peut le laver de ses complicités avec les nazis. » disait-il dans les colonnes de notre hebdo. Georges Durou, militant communiste, résistant et déporté en 1940, président du Comité du Souvenir des Fusillés de Souge, suivit de bout en bout, de fin 1997 à début 1998, l'événement du "procès Papon" à Bordeaux, dont Michel Slitinsky fut l'un des principaux instigateurs et parties civiles. Dans les nombreux articles qu'il écrivit pour "Les Nouvelles", Georges Durou a longuement évoqué Michel Slitinsky « à qui revient le mérite d'avoir rendue publique la complicité de Papon ». Dans son interview des parties civiles* juste après le verdict (Papon fut condamné à 10 ans de réclusion pour complicité de crimes contre l'humanité), Michel Slitinsky disait : « Ce verdict nous a quand même remplis de satisfaction, parce que c'est Vichy, l'instrument de Vichy qui a été désigné et on a gagné. » (…) « s'il y avait eu impunité… cela aurait encouragé l'extrême droite… » La Fédération de la Gironde du PCF, l’hebdomadaire Les Nouvelles, assurent toute la famille de Michel Slitinsky, tous ses proches, de leur soutien au moment où cet homme courageux nous quitte.

de Sud-Ouest. Enfin, jeudi, l’Institut d’Histoire sociale de la CGT en Aquitaine patronait le débat « Mutations et syndicalisme ». Dans un exposé de haute tenue, Jean Dartigues a décrit et analysé trente années de luttes en Aquitaine. Quel contraste avec les petites agitations gauchistes ! On était au coeur de ce monde du travail qui sera toujours resté étranger à la « GP ». On n’écoutait pas sans émotion la litanie des entreprises en lutte tout au long de ces années... Tous ces noms énoncés comme un long poème militant... Et puis il y a eu Charles Piaget, icône des LIP ces années-là. J’en avais une image contrastée... Mais quel extraordinaire militant il est resté ! Ni blasé, ni résigné, toujours plein d’ardeur pour changer la société... Quand on pense que les July, Le Dantec, Weber, Lipietz se sont encore ici réclamé de lui et des LIP... Mais qu’est-ce que ces notables bedonnants, repus et satisfaits d’eux-mêmes ont à voir avec ce Charles Piaget sec, émacié, son enthousiasme militant intact et sa conviction qu’un autre monde est possible ? Henri Weber a parlé tout naturellement de « partenaires sociaux », comme si salariés et patronat étaient à égalité... Charles Piaget a rappelé, lui, cette vérité élémentaire qu’être salarié c’est être dans une situation de subordination. Il croit à l’abolition du salariat. Qu’en penseraient nos repentis parvenus au pouvoir ?

* Maurice-David Matisson, Juliette Benzazon, Germaine Bonnafon, Eliane Dommange, ainsi que le témoignage d'Henri Chassaing.

annonceS légalES avis de constitution

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Email : nouvellesbordeaux@yahoo.fr Publicité : Aquitaine Conseil Publicité 6, rue du Prêche 33130 Bègles - Tél. 05 56 49 69 45 Commission paritaire de presse : 0113 C 85932

8 • Les Nouvelles 13 décembre 2012

En date du 15 novembre 2012, avis est donné de la constitution d’une société présentant les caractéristiques suivantes : Dénomination : Autres Châteaux Forme : SARL Siège social : 35 rue Denise - 33300 Bordeaux Objet : Toutes opérations se rattachant directement ou indirectement au commerce des vins et spiritueux en France et à l’Etranger Capital : 8 000 € Durée : 99 ans à compter de son immatriculation au RCS de Bordeaux Gérant : M. Jérôme Guiheneuf demeurant 54, rue Léonce Motelay – 33100 Bordeaux, nommé pour une durée indéterminée. Immatriculation au RCS de Bordeaux en cours Pour avis,

Coût du travail et coût du capital Face à la sainte concurrence mondiale, il doit bien se trouver des patrons pour penser que le seul « coût » du travail acceptable serait celui du travailleur éthiopien ou somalien. D'ailleurs les Chinois eux-mêmes commencent à délocaliser en Somalie... Mais combien de ces patrons sont-ils prêts à se remettre personnellement en cause ? Ils disent « prendre des risques » mais ne veulent en assumer aucun. Et puis, puisqu'il paraît qu'il faut lever les tabous, comme disent les libéraux (mais uniquement lorsqu'il s'agit des lois sociales françaises), pourquoi ne pas dire qu'il existe des patrons d'une redoutable incompétence et dont la cupidité n'a d'égale que la nullité, de piètres investisseurs et de lamentables gestionnaires... Mais non, c'est toujours le coût du travail qu'on incrimine et ce sont toujours les salariés qui payent les pots cassés. Maintenant on nous dit qu'il existe aussi une « compétitivité hors-coût », tout ce qui est innovation, recherche, développement, qualité et qui repose sur la capacité d'initiative de ceux qui aiment se faire appeler « chef d'entreprise ». Et on voudrait nous faire croire que tous sont à la hauteur... Vous n'y pensez pas ! Tout ça c'est la faute des « charges » ! Ah, ces charges qui justifient tout ! Parlons-en. On ne rappellera jamais assez que les libéraux en s'attaquant avec cette violence aux cotisations sociales mettent en cause une partie indirecte de la rémunération des salariés, un salaire collectif différé, socialisé, collecté pour une mise en commun de ressources permettant, grâce à un partage solidaire de subvenir, en cas de nécessité, aux besoins élémentaires des travailleurs en matière de santé, de chômage, de vieillesse, d'accident du travail... Il ne s'agit pas de « charges », ni de « taxes sur le travail », ni d' « avantages » mais de l'application de simples principes de justice et d'humanité arrachés par la force de la lutte des classes à la rapacité des possédants lesquels ne l'ont jamais accepté. C'est ainsi que depuis plus de 30 ans, le patronat a obtenu plusieurs centaines de milliards d'« allègements de charges »... Qu'en a-t-il fait ? Mais il n 'en a jamais assez et tous les gouvernements, de droite et sociaux-démocrates, ont rivalisé pour accéder à ses demandes et dégrader « la responsabilité sociale des entreprises en fardeau économique » (l'Humanité, 30.10.2012). Il existe un rapport du Haut Conseil de Financement de la protection sociale qui a été passé sous silence par la valetaille médiatique mais pas par l'Humanité (2/3/4.11.2012). L'ensemble des prestations sociales représente 32% de la richesse nationale, ce qui est du même ordre que l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas, la Suède. Les « prélèvements » sociaux se font pour 77% sur les revenus d'activité contre 2% sur le capital. Les employeurs, qui veulent s 'en débarrasser par tous les moyens, ont obtenu que 37% aujourd'hui des recettes de la protection sociale soit assurés par l'impôt, en l'occurence la CSG et autres taxes, tendance que confirme le projet de loi de finances 2013. Les exonérations patronales sur les bas salaires sont passées de 3,1 milliards en 1995 à 22,6 milliards en 2011. Pour quels résultats ? Il n'y a aucune preuve qu'elles aient été bénéfiques pour l'emploi. Cela se saurait. Mais s'il est un coût que le catéchisme libéral s'efforce d'occulter, c'est bien le coût du capital. Sur la valeur produite par le travail, l'employeur capitaliste en rétrocède une part aux salariés sous forme de salaires et de cotisations sociales : ce qu'ils appellent le coût du travail. Mais tout le reste, le surtravail ou travail impayé, est à l'origine de la plus-value que s'approprie le capital. Une partie en reste au capitaliste, l'autre alimente la rente, foncière autrefois, financière aujourd'hui. Les dividendes qui représentaient 5% de la valeur ajoutée en 1995, en représentent maintenant 25% ! Est-ce que cela a amélioré la vie du plus grand nombre ? Bien au contraire. Et, comme l'indiquent ATTAC et la Fondation Copernic, « la priorité à la rémunération des actionnaires affaiblit beaucoup plus la capacité d'investissement qu'un coût du travail en constante diminution ». Ajoutez-y un cadeau fiscal de 20 milliards sans la moindre contrepartie et vous saurez comment les socialistes appliquent ce que les économistes appellent benoîtement la « politique de l'offre » laquelle consiste à gaver les actionnaires en spoliant les travailleurs. On va y revenir...


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