Nouvelles N° 2175

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Jeudi 3 novembre 2016 - N° 2175 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

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Grève dans la santé et l'action sociale

8 NOVEMBRE : LE RAS-LE-BOL !


ACTUALITÉ CHEMINOTS EN COLÈRE

« Monsieur le président, arrêtez le massacre ! »

Mardi matin, plus de 200 cheminots et salariés du CE de la région Aquitaine-Poitou-Charentes sont venus interpeller la Direction régionale et lui demander de « prendre ses responsabilités face à la casse de la SNCF et du Service Public ». « Le président de la SNCF Guillaume Pépy annonce 4 000 suppressions d’emploi par an pendant 7 ans, des fermetures de guichets, un plan social à la vente, moins de contrôleurs… Non disons : Stop ! » Explique Jérôme Travaillot de la CGT, à la sortie d’une réunion plénière du CER mobilité Aquitaine-Poitou-Charentes, le 26 octobre. « Cela ne répond pas aux souhaits des usagers d’avoir plus de service public et cela crée des conditions de travail inacceptables ». 200 cheminots mobilisés en cette période de congés, c’est beaucoup. La colère était au rendez-vous. « Arrêtez le massacre Monsieur le président ! Arrêtez le massacre de la Sncf, le massacre de nos emplois, de nos vies ! Arrêtez de massacrer nos activités sociales ! » S’est exclamé, Joël

Vignerie, secrétaire du CE national Réseau circulation. Il évoque la mise en examen, le 12 octobre, de 2 cheminots de la SNCF et un salarié de la filiale Systra, dans le cadre de l’accident de la rame d’essai Tgv survenu en Alsace le 14 novembre 2015. « La CGT considère que c’est bien l’origine des erreurs éventuelles qui doit être au cœur de la recherche de la vérité et de la justice, notamment pour prévenir de nouvelles catastrophes » mais, ajoute-t-il, « les responsabilités individuelles en bout de chaîne, ne peuvent pas être les fusibles de ceux qui ont le pouvoir de décision et qui font ces choix destructeurs. Trois drames en trois ans, cela traduit bien qu’il ne s’agit pas de malchance mais d’une dégradation systémique ». Et de dénoncer la sous-traitance, la multiplication des acteurs, la désorganisation par la séparation par activité et produit, la dégradation des conditions de travail… « Partout vous avez détruit nos emplois, poursuit le syndicaliste, sans jamais regarder, étudier les réelles conséquences sur la production. Jamais vous ne tenez compte de l’avis des

BORDEAUX-MÉTROPOLE

Pour le service public, les hauts fonctionnaires demandent une pause « C’est une alerte, certains pourraient y voir un vent de fronde local et national contre la mise en application de cette mutualisation, avec ses graves effets tant au niveau social, économique et les risques sérieux pour le devenir de nos services publics. Il ne vous aura pas échappé que cette interpellation, émise par de hauts cadres de nos administrations correspond à celles maintes fois portées par nos personnels et leurs organisations syndicales (…). Ni que, souvent au mot-à-mot, cette note développe les mêmes craintes que notre groupe n’a eu de cesse de porter à votre attention, bien peu réceptive. (…) nous ne sommes pas étonnés de ces graves difficultés de mise en œuvre de cette mutualisation tant elle est dépendante de l’objectif clairement défini par le législateur : la réduction de la dépense publique. (…)

C’est dans un cadre consensuel et non mené tambour battant, que nos personnels pourront en être les acteurs respectés et donc efficaces, ce d’autant si les moyens amputés étaient redonnés, notamment par l’état, à nos collectivités locales comme le réclament nombre d’associations d’élus. Voilà bien pourquoi nous partageons l’idée d’une pause nécessaire, pour permettre la mise en place d’un collectif de réflexion réunissant l’administration générale et communale, les élus dans toutes leurs représentativités et les personnels avec leurs organisations syndicales. Ne loupons pas cette étape, au risque de rencontrer des conflits aux formes imprévisibles. »

1 - « Léger vent de fronde chez les DG », JM Joannes, La Gazette des Communes, 14/10/2016.

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représentants du personnel que vous qualifiez pourtant de partenaires sociaux. En moins de deux ans, vous avez détruit presque 400 emplois en Aquitaine-Poitou-Charentes pour une réforme ferroviaire en 2014 qui ne devait rien changer (…). Allez à la rencontre des collègues dont vous supprimez le poste de travail et à qui vous ne pouvez même plus proposer de

reclassement sur site puisque vous avez déjà saccagé l’emploi les années précédentes ! Allez demander à ces collègues si rien ne change pour eux ! » « Une régularité satisfaisante, un haut niveau de sûreté et de sécurité, du personnel d’accueil dans les gares, aux guichets, des contrôleurs dans les trains, des tarifs abordables, voilà ce qu’attendent les usagers de la Sncf. Aujourd’hui tout cela est mis à mal, dégradé, cassé par vos stratégies qui n’ont qu’une finalité financière ». Joël Vignerie accuse la Sncf d’utiliser la fusion des régions pour changer une nouvelle fois les organisations de travail, regrouper les services et tenter d’imposer des établissements par produit et même pour faire du chantage à l’emploi. Des méthodes qu’il qualifie « de sournoises, pour ne pas

dire dégueulasses », des « adjectifs qui illustrent aussi parfaitement le comportement des organisations syndicales réformistes qui font le choix de mettre à mal nos activités sociales de proximité en refusant la mutualisation ». Car les cheminots étaient rassemblés aussi, appuyés de quelques 2000 signatures d’une pétition, pour le maintien et le développement d’activités sociales et culturelles de proximité. Celles-ci, proposées par les CER, sont remises en question par la création de CE nationaux et le non reversement de la dotation aux CER malgré un accord de gestion, signé le 28 décembre 2015, qui le prévoyait. Christelle Danglot

AVEC L’UEC

La bataille contre la précarisation des étudiants Rencontre avec Alban Rapetti, responsable à l’organisation de l’Union des étudiants communistes de Bordeaux et membre du collectif national et Anaëlle Galland, secrétaire de l’UEC Bordeaux, tous deux étudiants en L2 de Maths à l’université de Bordeaux.

NBSO. L’UEC participait, le 14 octobre à un rassemblement pour interpeller le Crous sur les versements de bourses qui n’ont toujours pas été effectués. Pouvez-vous faire le point sur cette situation ? Alban et Anaëlle. À un mois et demi de la rentrée, non seulement de nombreux étudiants n’ont toujours pas reçu leur bourse mais, pour certains d’entre eux, le dossier n’a toujours pas été traité, bien que déposé depuis le mois de mai. Ces étudiants ont dû régler la totalité des frais d’inscription (environ 400 euros). De plus l’accès à un logement étudiant est déterminé par l’échelon de bourse attribué. Il y a visiblement un problème de gestion au CROUS mais nous n’obtenons pas de réponse là-dessus. Mais il y a aussi une insuffisance des fonds attribués par l’État. Le nombre d’étudiants augmente (on arrive sur le baby-boom des années 2000) mais pas le budget. La société a besoin d’une main d’œuvre très qualifiée mais elle refuse d’y mettre des moyens. Il y a une sorte de déni de la situation et une volonté de supprimer les aides publiques, de pousser les étudiants vers un salariat précaire et flexible. Même l’auto-entrepreuna-

riat se développe chez les étudiants. Sur une aspiration à pouvoir concilier études et emploi et à être « libres », ils se retrouvent sans droits, sans couverture sociale, à enfiler les heures de vélo pour livrer des repas. C’est quelque chose qui devient normal pour notre génération.

NBSO. Que propose l’UEC pour lutter contre cette précarisation ? Nous menons campagne depuis deux ans pour la création du « salaire étudiant ». Nous voulons que les étudiants, en cours ou en stage, soient reconnus comme des salariés en formation et qu’à ce titre ils perçoivent un salaire, qui pourrait être financé par de nouvelles cotisations sociales, ce qui permettrait aussi d’inclure le temps d’étude dans le calcul de la retraite. Pour amener de la réflexion chez les étudiants sur cette revendication, l’UEC a édité un questionnaire qui interroge leurs besoins, les droits, l’idée de solidarité nationale… Nous voulons être une organisation de masse, il nous faut donc répondre aux attentes, à la volonté du plus grand nombre, le questionnaire est un outil pour cela. Sur Bordeaux, les revendications qui reviennent le plus pour le moment portent sur l’état des locaux, les lacunes des bibliothèques universitaires… Des problèmes qui renvoient à la faiblesse des budgets des universités, réduits sur tous les campus, et ça ne va pas s’arranger avec la droite quand on voit son programme sur l’autonomisation des universités qui vise à diminuer encore les financements de l’État. Mais ce qui nous frappe beaucoup autour de ce questionnaire c’est le sentiment d’isolement ressenti par les étudiants face aux problèmes qu’ils

rencontrent. Il y a un grand besoin d’être entendu, ce matériel permet de donner la parole, de la rendre légitime et de prendre conscience qu’elle peut avoir un impact.

NBSO. Quelles sont les prochaines étapes, initiatives… ? La suite, c’est la synthèse des réponses au questionnaire avec un compterendu public, sur le plan national, le 17 novembre. Localement aussi nous allons rendre compte et retourner vers les étudiants pour leur proposer l’action collective à partir de leurs préoccupations. Dans la continuité du mouvement contre la loi travail, des réunions inter-organisations étudiantes vont probablement avoir lieu aussi. Il y a une logique entre la loi travail, qui nous a fait prendre conscience de ce vers quoi tend la société, et la précarisation des étudiants. D’ailleurs passer de cette loi travail qui met notre futur en difficulté à une rentrée sans argent où il faut se résigner à travailler pour étudier, c’est rude. Car se salarier, c’est planter son année, ou vraiment galérer. Au programme de l’UEC Bordeaux, dans les prochains mois, il y a aussi une semaine d’actions féministes pour proposer, par exemple, aux facs de signer des chartes dans lesquelles elles s’engagent à agir pour faire disparaître le caractère sexiste des soirées étudiantes. Et en février 2017, nous organisons une nouvelle fois la semaine de la pensée marxiste pour compléter les cours par d’autres thèmes ou d’autres contenus plus progressistes. Propos recueillis par Christelle Danglot


ACTUALITÉ

Editorial

EHPAD TERRE NEGRE

Une lutte symptomatique du malaise des professions de santé La situation des personnels des professions de santé n’a jamais été aussi alarmante en ces temps de discussions budgétaires au Parlement. La démonstration en est faite à l’Ehpad* Terre Nègre de Bordeaux, dont les salariés sont en grève depuis le 27 septembre pour s’opposer à une réorganisation mettant à mal leurs conditions de vie, de travail et le service aux résidents. C’est aussi ce qui motive la journée d’action décidée par l’intersyndicale CGTFO-Sud du 8 novembre prochain. Les cris d’alarme se succèdent mais ils ne sont pas entendus d’un Pouvoir arque bouté sur sa logique comptable et austéritaire. Depuis le mardi 27 septembre, le personnel Aides-Soignants (AS) et Infirmiers (IDE) étaient en grève à l’appel de leurs syndicats CGT et CFDT, pour s’opposer à une réorganisation qui aggrave leurs conditions de vie et de travail : • absences non remplacées, • suppression de deux postes d’aidessoignants le week-end (3 postes au lieu de 5 alors que les besoins des résidents ne sont pas moindres ces jours-là), • plages horaires de lever et de coucher des résidents incompatibles avec leur âge, • nouveaux roulements qui impactent la vie familiale des AS.

Ne se contentant pas de démontrer la nocivité de cette nouvelle organisation, les grévistes ont fait des propositions, tellement sensées que le refus de dialogue de la part de la direction en est incompréhensible. Ces propositions démontrent que lorsque des salariés s’organisent et se mettent en mouvement, ils (elles en l’occurrence) font preuve d’intelligence collective. Depuis un mois, les grévistes ont tenté de dialoguer avec la direction, interpellé l’Agence régionale de santé (l’ARS) et le Conseil d’administration, sans qu’une issue ne se fasse jour. Pourtant, l’ARS pousse dans ce sens et les articles se sont multipliés dans la presse. Mais rien n’y a fait, la direction refusant toute discussion et jouant le pourrissement du conflit, quitte à dresser les salariés les uns contre les autres (sans grand succès finalement). Alain Juppé étant président du Conseil d’administration, ces atermoiements commençaient à faire désordre. Par l’intermédiaire des militants communistes, les grévistes ont ainsi été reçus jeudi 27 octobre par le directeur de cabinet du maire. Première victoire, la DRH, mise à pied par le directeur, était réintégrée. Les grévistes pouvaient ainsi avoir un interlocuteur. Elles avaient ensuite rendez-vous avec Nicolas Brugère (adjoint au maire de la ville de Bordeaux en charge de la santé et des séniors). À ce jour, rien

n’est encore réglé. Fondamentalement, c’est la question des moyens qui est posée car la maison de retraite, comme l’immense majorité d’entre elles en France, souffre d’un manque criant de personnels AS et IDE (au minimum une vingtaine de postes à Terre Nègre). Cette situation n’a pas échappé aux familles de résidents qui ont montré leur appui à ce mouvement en signant une pétition. L’Ehpad Terre Nègre est un exemple parmi tant d’autres de la situation déplorable dans laquelle les logiques financières plongent notre système de santé et de solidarité. Il y a là des convergences possibles entre les résidents des maisons de retraites, leurs familles et les personnels accompagnants pour exiger de remettre l’humain au centre des préoccupations de notre société. Des milliers d’emplois peuvent être créés dans le secteur ; les milliards du CICE et du Pacte de Compétitivité seraient ici bien utiles. Jean-Jacques Bordes *Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes

JOURNÉE D’ACTIONS DU 8 NOVEMBRE 2016 À Bordeaux, rassemblement à 13h place Ste Eulalie (Hôpital St André), puis manifestation jusqu’à l’ARS

Ils s’appellent Asim, Hanan, Abdoul, Mohamed… Qu’on les appelle migrants, réfugiés, demandeurs d’asile ou travailleurs clandestins, ils sont tous malgré eux les héros du film d’horreur qui se joue dans leur pays, d’un voyage effectué dans la terreur, la violence et la misère et qui se poursuit des mois et des années. Ils arrivent de Syrie, d’Afghanistan, d’Irak, du Nigéria, du Soudan, d’Érythrée et de bien d’autres lieux, cherchant désespérément un refuge sûr contre les horreurs de la guerre et/ou les catastrophes économiques. L’espoir d’un avenir, porteur de l’existence humaine, est barré comme par un mur infranchissable pour ces centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants. Ils sont fragilisés à l’extrême de par leurs expériences vécues, de par la perte des liens familiaux, des difficultés de communication liées à la langue, des difficultés d’adaptation aux spécificités culturelles du pays dans lequel ces personnes se retrouvent (souvent piégées). L’annonce du démantèlement du campement-bidonville de Calais, lieu de vie indigne, s’est accompagné de la répartition des migrants y séjournant, dans 450 centres d’accueil répartis aux quatre coins de France. Cette initiative a reçu de la part des habitants des communes concernées de multiples réactions, allant de la complète solidarité au rejet total. La solidarité envers les « étrangers » n’est pas un réflexe, une réaction spontanée et instinctive pour tout le monde, à fortiori dans un pays frappé par l’austérité où les forces d’extrême droite mais aussi de droite exploitent ce phénomène en favorisant un nationalisme égoïste et xénophobe, balayant tout principe d’humanité. Lorsque nous parlons d’une solidarité avec les réfugiés et les migrants, c’est d’une véritable intégration au tissu social dont nous devons parler -avec nous- ; cela doit signifier la reconnaissance et la compréhension de la perception culturelle, sociale, nationale des réfugiés et des migrants et impliquer des échanges et des actions communes. Exiger la liberté de circulation et d’installation des personnes dans le pays de leur choix avec des droits entiers : papiers, éducation, travail, accès à la santé doit être un combat permanent. Un combat qui ne peut être dissocié du combat des citoyens pour l’emploi, les droits et la liberté. En fin de compte, c’est un combat commun, celui des réfugiés pour leurs droits qui rejoint notre propre lutte contre l’austérité, contre l’exclusion, contre le travail précaire, les inégalités d’accès à l’éducation et à la santé. Alors, Asim, Hanan, Abdoul, Mohamed …, vivons ensemble, combattons ensemble et nous vaincrons ensemble !

Les grévistes de l'Ehpad Terre Nègre à l'hôtel de ville de Bordeaux, jeudi 27 octobre.

HÔPITAL ROBERT PICQUÉ

Table ronde Lundi 7 novembre 2016 à 19h, salle Georges Méliès, route de Toulouse, Villenave d’Ornon (terminus tram C). Une table ronde réunira les directeurs du projet dit Bahia et les responsables du Comité Robert Picqué. À cette réunion publique seront également invités les élus, maires, députés, conseillers départementaux et de Bordeaux Métropole.

Maryse Montangon membre de l’exécutif 33 et du conseil national du PCF

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CONFÉRENCE NA À l'occasion de la conférence nationale que réunit le parti communiste le 5 novembre, nous publions quelques contributions de militants pour illustrer les débats et réflexions qui animent les communistes depuis plusieurs semaines autour de l'ordre du jour de cette conférence. Des comptes-rendus collectifs ont été et seront encore publiés en page 7 de notre hebdomadaire.

SÉBASTIEN LABORDE

Déjouer le piège présidentiel

Reconstruire une gauche porteuse d’espoir ! Les contenus politiques des participants à la primaire de la droite, ont démontré que celle-ci était encore plus à droite et qu’elle cherchait toujours la liquidation pure et simple de l’état social. L’influence du FN grandit dans toutes les classes de la population au point que les sondages le qualifie pour le 2e tour de l’élection présidentielle. L’état de désarroi du PS, avec le rejet de Hollande par la population, rend l’idée d’une présence au 2e tour illusoire pour beaucoup de ses adhérents. Pourtant, face à ce désastre, la population ne se résigne pas. Comme le montre la grande consultation citoyenne Que demande le peuple organisée par notre parti, les attentes sont là : vivre mieux dans un environnement sain en est la première. Mais pour gouverner, nous devrons devancer aux élections toutes les forces réactionnaires qui prônent l’austérité pour relancer l’économie de la France. Pour nous, la « recette » aus-

térité est responsable des souffrances de notre peuple et nous la rejetons. Le PCF s’est donc engagé à rassembler les forces politiques, syndicales, associatives et citoyennes qui nous sont proches pour édifier un projet anti austérité à vocation majoritaire, alternatif au libéralisme imposé par ce gouvernement. Pour dynamiser ce projet et le rendre plus visible, notre parti doit entrer en campagne en proposant un candidat issu de nos rangs pour porter nos propositions et poursuivre notre démarche de rassemblement. De nombreux citoyens espèrent ce rassemblement et nous demandent d’en être le moteur. Invitons-les à mener la bataille avec nous et partons en campagne sans plus attendre pour faire de ce rassemblement un espoir pour 2017. Marie-Claude Thiollet

Occuper le terrain et afficher nos engagements pour le peuple Face aux trois alternatives devant lesquelles nous nous retrouvons, nous sommes dans une situation inédite : devoir choisir entre un rassemblement derrière Jean-Luc Mélenchon, qui fort de 2012, pense qu’il peut réussir seul (ou est-ce un coup de bluff dans lequel il a davantage à perdre qu’à gagner ?) ou ne pas accepter son chantage et passer pour ceux qui divisent à gauche. Les camarades de la Bastide se sont sentis démunis face à ce choix, d’autant plus que les logiques des élections présidentielles et législatives qui suivront ne sont pas les mêmes… Trop incertains ces calculs qui font de nous des comptables plus que des porteurs de projets pour le présent et l’avenir de notre pays. Alors nous voterons en nos âmes et consciences et nous nous exprimerons, comme le veulent nos statuts, pour

définir notre choix pour les présidentielles. Mais le plus important est aussi, qu’en parallèle, nous prenions acte de ce qui ressort de la grande consultation citoyenne et des préoccupations de ceux et celles que les militants ont rencontré pendant plusieurs mois. Qu’allons-nous faire pour augmenter les salaires, pour renforcer le respect de notre environnement et de notre planète, pour favoriser un meilleur vivre-ensemble dans les quartiers, les villes et les villages ? Car ce sont ces préoccupations qui arrivent en tête de la consultation menée auprès de milliers de personnes, il faut que nous occupions le terrain et que nous affichions haut et fort quels engagements le Parti Communiste prend pour le peuple.

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Séverine Viaud

Interview du secrétaire départemental et membre du Conseil national du PCF, sur le contexte dans lequel est réunie la conférence nationale du Parti communiste le 5 novembre, et ses enjeux.

NBSO. Le PCF réunit une conférence nationale, quel est son rôle et son ordre du jour ? Sébastien Laborde. Avant toute chose je voudrais souligner le caractère inédit de la situation que nous vivons. Tout d’abord avec un gouvernement de gauche qui est allé très loin dans ses renoncements, bien plus loin que Mitterrand ou Jospin, avec pour point d’orgue la déchéance de nationalité et la loi travail. Ce qui met le président en grande difficulté à l’intérieur même de son propre camp, à tel point que nul ne sait s’il pourra se présenter. Caractère inédit parce que la société est en crise et se déchire comme le montre les manifestations de policiers, l’un des piliers de l’état. Nul ne sait ce qui peut advenir dans les semaines à venir. Cela demande donc que nous soyons attentifs à tout ce qui de passe, réactifs quand des luttes émergent pour être au plus prés des aspirations populaires et faire grandir ce qu’il y a de plus progressiste et de plus novateur. Les forces réactionnaires et d’extrême droite ont le vent en poupe, mais c’est avant tout une domination par défaut. Cette situation peut bouger, et nous pouvons y contribuer avec notre originalité. C’est dans ce contexte particulier, inédit que se situe notre conférence. Pour répondre précisément à ta question la conférence nationale a pour objectif de répondre à trois questions : comment construire le rassemblement que nous voulons dans cette situation ? Quelles initiatives prendre pour les législatives ? Quel choix de candidature à l’élection présidentielle ? La conférence nationale établira une

résolution qui donnera au PCF sa feuille de route, notamment à propos des initiatives politiques nouvelles que nous devrons prendre dans cette période et dans la perspective des échéances de 2017 et établira un bulletin de vote avec les options en débat quant au choix de candidature à l’élection présidentielle. Les communistes voteront ensuite avant la fin de l’année avec ce bulletin de vote où seront exprimées les différentes options en débat.

NBSO. Dans quel climat se déroulent les débats en Gironde ? S.L. La complexité de la situation, les dangers qui pèsent sur la société française avec la perspective d’un deuxième tour droite/FN sont des sentiments largement partagés. Chacun perçoit que dans ce contexte il n’y a pas de solution idéale ni évidente, mais que quelque chose d’important est en train de se jouer. Les communistes qui se sont réunis en assemblées font souvent état des avantages et inconvénients de chacune des propositions en débat quant à la présidentielle. Je note que nos débats internes sont bien plus sereins que ce que l’on peut voir sur les réseaux sociaux, et c’est heureux. Notre parti malgré de vifs débats a, je trouve, dans cette période, gagné en intelligence collective. Notre unité se construit dans nos débats, dans nos contradictions et c’est à mon sens une véritable avancée collective. Dans le même temps nous sentons tous la nécessité d’une entrée en campagne du PCF. Il y a besoin que le PCF fasse valoir dans ce contexte ses propositions pour sortir de la crise et sa conception du rassemblement, une offre politique qui permette de déjouer le piège présidentiel. C’est une question essentielle, quelque soit le choix que nous ferons, il y aura besoin des communistes, offensifs, déterminés à bousculer la situation existante,

audacieux pour aider les citoyens à s’emparer du débat politique et en devenir maîtres. Les résultats de la grande consultation donnent des pistes, les axes qui pourraient être ceux des communistes sur les contenus d’une politique en rupture avec celle du gouvernement et qui affronte les logiques ultra-libérales et réactionnaires de la droite et de l’extrême droite. Plusieurs sections ont d’ailleurs décidé d’organiser des restitutions de la consultation et des réunions publiques sous la forme d’états généraux en posant 2 questions liées : De quel député de gauche a-t-on besoin ? Avec quels contenus pour une nouvelle politique de progrès social, démocratique, écologique ?

NBSO. Que se dégage-t-il des débats sur la présidentielle ? S.L. Trois options sont en débat, continuer nos efforts de rassemblement sans désigner de candidat, soutenir Jean-Luc Mélenchon sans rallier le cadre qu’il propose au travers de la France Insoumise puisque cela a tout d’une nouvelle organisation politique et proposer une candidature communiste pour porter dans le débat nos propositions. Chacune de ces options est discutée sans que personne n’affirme avoir la solution idéale tant la situation parait complexe et évolutive. Elle évolue d’ailleurs chaque jour, avec un délitement du pouvoir en place notamment. Il y a la volonté d’aboutir à une proposition qui rassemble le plus largement possible les communistes. Plusieurs idées qui semblent être très majoritaires dans le parti sont donc à approfondir. D’abord l’idée que notre proposition de rassemblement de l’ensemble des forces de gauche critique de l’austérité est de nature à changer la donne même si cela paraît aujourd’hui difficile.


ATIONALE DU PCF Ensuite, quel que soit le choix des communistes, il faut une campagne autonome du parti, qui développe ses propres propositions comme la lutte contre la finance et l’évasion fiscale, la question de l’emploi et des salaires, du développement des services publics. Il s’agit d’entrer en campagne dès maintenant avec ou sans candidat désigné. Enfin, il s’agit de déjouer le piège présidentiel pour aborder le scrutin législatif qui est une élection majeure. Le débat existe entre un soutien à Mélenchon d’un côté ou une candidature issue de nos rangs mais très largement l’idée de ne pas fermer la porte à un rassemblement large est exprimée. Il y a aussi l’idée qu’aucune solution n’est idéale et qu’il y aura un lendemain à l’élection présidentielle et que le PCF aura dans les années qui viennent un rôle important à jouer pour l’alternative. S’agissant de Mélenchon, sa campagne provoque un certain trouble et de l’agacement. Mais il s’agit surtout de trouver avec lui un cadre de rassemblement qui permette aux communistes et à

d’autres forces politiques de s’engager dans la campagne sans se rallier à la France Insoumise qui est une organisation politique nouvelle et de faire valoir l’apport communiste indispensable pour une dynamique réelle. L’adresse de Pierre Laurent à l’ensemble des forces critiques de l’austérité propose de travailler ces questions, écologistes et frondeurs ont répondu, il serait préjudiciable à tous que Jean-Luc Mélenchon n’y réponde pas.

réactionnaire que jamais et un Front national qui pourra se maintenir dans de nombreuses circonscriptions. Aujourd’hui de nombreux électeurs de gauche sont désemparés et démobilisés. Il s’agira pour nos candidats de proposer un espoir de changement réel et des candidats qui ne renoncent pas à une alternative de progrès social, démocratique et écologique.

NBSO. Comment s’engagent les législatives ?

Délégation girondine à la conférence nationale du PCF

S.L. Nous allons dans les prochaines semaines désigner nos chefs de file dans toutes les circonscriptions, à parité. C’est de nature à faciliter l’entrée en campagne des communistes. Il s’agira ensuite de travailler à des candidatures de large rassemblement quel que soit notre choix à la présidentielle avec toutes les forces disponibles. Des forces existent dans les territoires qui ne se résignent pas à voir triompher une droite plus libérale et

Christophe Bagilet Christian Darriet Michèle Jean-Marie Théo Kececioglu Vincent Maurin Chantal Puech Isabelle Taris et les membres du CN Vincent Boivinet Sophie Elorri Sébastien Laborde Maryse Montangon Danièle Trannoy

Gens de gauche, unissons-nous ! Selon les différents sondages SOFRES, IFOP pour les plus connus, aucun candidat à gauche ne semble en position de se qualifier au 2e tour de la présidentielle. La consultation citoyenne « Que demande le peuple ? » a permis de recueillir 65 000 questionnaires entièrement remplis. Cette consultation nationale ne doit pas produire les effets décourageants des sondages qui annoncent les futurs gagnants et les futurs perdants. Ne tombons pas dans ce piège ! Cette consultation a permis d’exprimer des colères mais aussi l’espoir d’un changement. Faisons de cet espoir une force !

La question est maintenant de savoir comment et avec qui. Cette question ne devrait pas nous diviser, au contraire elle devrait nous donner l’envie de nous rencontrer, de parler, de débattre, d’échanger sur les préoccupations diverses et communes qui nous animent, nous les gens d’en bas qui intéressons si peu les personnalités assoiffées de pouvoir. Se rassembler autour de nos valeurs communes en unissant nos forces, c’est proposer ou soutenir une candidature en qui nous aurons toute confiance, qui portera les valeurs auxquelles, nous, les communistes, nous adhérons, et pour beaucoup d’entre nous,

fidèlement, depuis des années. Le PCF a toujours été présent sur la scène politique et mérite d’avoir, sans honte, un candidat autour duquel la gauche se rassemblera, sans concession. La Gauche rassemblée, sera la concrétisation d’une pensée qui circule, et qui a besoin de s’exprimer, et de vivre et d’en finir avec le diktat d’un capitalisme destructeur pour l’humain et l’avenir de notre planète. Gens de gauche, ne nous trompons pas d’ennemi, unissons-nous ! Isabelle Taris

Pour aider au sursaut citoyen Je partage inquiétudes et soucis de l’immense majorité des camarades : Comment éviter le pire ? Triomphe de la droite, victoire de l’extrême droite, élection par défaut d’un candidat social-libéral, sauce Hollande. Dans cette situation politique très difficile, dangereuse pour notre peuple et les communistes, nous explorons, pour trouver une issue, trois pistes. J’en défends politiquement une : campagne autonome des communistes et choix de Jean-Luc Mélenchon. La campagne présidentielle a commencé depuis longtemps. Malgré son

caractère anti-démocratique, nous ne pouvons ignorer ses contraintes, son poids sur l’opinion. Nous avons multiplié actions et initiatives collectives pour un rassemblement autour d’une plate-forme de lutte et de projet anti-austéritaire. Elles doivent continuer. Mais nous devons choisir un candidat pour: - avoir les mains libres, - peser MAINTENANT de tout notre poids dans la campagne, - porter avec force nos options et défendre les candidats proposés par nous et les forces du rassemblement aux législatives.

Il est TEMPS de se prononcer pour la candidature de Mélenchon. On en connaît les atouts, les insuffisances et les dangers. Pas de ralliement comme R.Leroy, mais notre soutien n’est pas celui de la corde pour le pendu. Nous voulons tout faire pour gagner, tout faire pour obtenir le plus grand nombre de députés communistes ou soutenus par nous. Pour des députés de gauche anti-austérité à l’assemblée, il faut se préparer AUJOURD’HUI. Vincent Taconet

Le rassemblement n’aura pas lieu Premier parti de gauche en nombre d’adhérents, quatrième parti de France en nombre d’élus, le PCF n’ose plus croire en lui-même. Le rassemblement qu’il appelle de ses vœux personne ne le souhaite. Ni les groupuscules du Front de gauche qui s’attroupent autour de leur grand gourou dans l’attente d’une parole divine. Ni le peuple qui n’a pas répondu au questionnaire (67 000 questionnaires remplis c’est 13,4% de l’objectif initial et 0,15% du corps électoral). Ni les militants, partout en France des sections et des fédérations ont refusé de faire remplir ce questionnaire car il était le reflet des trop nombreux renoncements de notre parti. Ces renoncements quels sontils ? Plus de discours révolutionnaire, on reste dans l’Europe capitaliste, on ne parle plus de lutte des classes… Plus d’indépendance politique vis à

vis des socialistes au point que notre premier secrétaire appel à voter PS aux régionales avant même que le premier tour ait eu lieu. Plus de rouge sur nos affiches, cette couleur qui nous identifiait aux yeux de toute la population a disparu. Plus de logo PCF, ah si, en tout petit à côté du logo du Front de Gauche. Plus d’internationale aux meetings politiques, ou alors juste le premier couplet… Pour en finir avec ces renoncements, pour avoir une chance de gagner les élections de 2017, il faut un signe fort de la volonté du PCF de reprendre le chemin de la lutte des classes et de l’émancipation humaine. Seul un camarade du PCF peut porter cette ambition. Elrick Ta Quang

Qui pour porter le flambeau du peuple de gauche ? Le peuple français qui aspire à une société égalitaire et fraternelle, respectueuse de l’environnement, profondément laïque, est à la recherche d’une candidature à l’élection présidentielle de 2017 rassembleuse et imposante. Pas une candidature de simple témoignage visant au mieux les 2 %, mais une candidature forte, capable d’être présente au second tour, générant enthousiasme et mobilisation. Nous avons déjà connu cette sensation en 2012 lors de la campagne que nous avons mené avec Jean Luc Mélenchon. Un sondage paru dimanche 16 octobre 2016 indique que 34 % des sympathisants de gauche, pensent qu’il porte le mieux leurs idées et leurs valeurs, loin devant François Hollande, Arnaud Montebourg et Emmanuel Macron, à égalité stricte (19 % chacun). Ce pourcentage monte à 77 % chez les électeurs du Front de gauche. Difficile de faire mieux. La dynamique de la France Insoumise

où militent déjà de nombreux communistes, serait décuplée par une entrée officielle du PCF, du mouvement Ensemble ou d’autres. Ce mouvement fédère déjà des syndicalistes (comme la cégétiste du film Merci Patron), des artistes, des associatifs, des citoyens encartés dans aucun parti. Il est un formidable laboratoire d’idées et de pensée. Les communistes y ont toute leur place pour y construire du commun. Ne perdons plus de temps. Le candidat pour porter nos aspirations d’une société ouverte au monde, d’une 6ème république, d’une autre Europe libérée de ses traités, du partage du travail dans le respect de la nature existe. Allons au bout du chemin avec lui. Le 5 novembre 2016, mon choix est fait, je voterai pour que Jean Luc Mélenchon soit aussi notre candidat. Lionel Chollon

Choisir ou faire autrement ? Avons-nous le loisir d’attendre alors que des primaires ont lieu dans certains partis et des candidats (auto-) désignés pour d’autre ? Devons-nous nous aussi nous plier à ces jeux du cirque médiatique que sont devenues les campagnes politiques de la Ve république ? Au printemps nous avons pris le pari d’innover en lançant la grande consultation. Demander au peuple ce qu’il veut peut paraitre évident mais aucun parti ne le fait. Sans doute pensent-ils déjà connaître les problèmes et les solutions des maux de notre société. Sans doute considèrent-ils que la victoire aux élections ne passe pas par des réponses aux besoins de la population, mais plutôt par des postures, petites phrases, sondages et autres « coups » politiques. Partant de là, notre démarche est innovante, et surtout elle

répond à ce que doit-être la politique : répondre aux besoins et aux attentes du peuple. Continuons donc dans ce sens ! Construisons notre programme au fil de rencontres, manifestations, réunions avec la population pour qu’il soit celui de l’espoir populaire, élaboré avec et pour le peuple, avec l’objectif des élections législatives, pour ne pas tomber dans le piège du présidentialisme de la Ve république. Il sera toujours temps de livrer un nom et d’envoyer celui ou celle que nous aurons désigné dans la fosse aux lions. À présent, nous devons continuer sur notre lancée, faire de la politique au sens noble du terme au plus près de la population. Cela nous a réussi par le passé. Souvenons-nous de 2005… Christophe Bagilet

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INTERNATIONAL ISRAËL-PALESTINE

Barghouti : le Mandela palestinien ?

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Lorsqu’on explique à Fadwa Barghouti que, pour l’Israélien moyen, l’image d’un Barghouti apôtre de la non-violence a du mal passer, elle se défend. « À l’inverse de beaucoup de ses collègues, Marwan pensait sincèrement que, au terme de la période intérimaire d’autonomie de cinq ans [1994-1999] prévue par les accords d’Oslo, l’Etat de Palestine verrait le jour. Mais l’assassinat de Rabin [1995] a causé des dégâts irréversibles. Avec l’arrivée au pouvoir de Benyamin Nétanyahou [1996], il a compris que le processus ne serait pas poursuivi. Sous le gouvernement d’Ehoud Barak [Premier ministre travailliste de mai 1999 à janvier 2001] les constructions ont battu tous les records dans les colonies. Notre génération, incarnée par Marwan, est la

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Au plus fort de la seconde Intifada, les dirigeants militaires et politiques israéliens étaient déjà divisés sur la question. Qu’en sera-t-il lorsque l’actuel président palestinien, Mahmoud

Réseau

dans un sens différent : « La première semaine d’émeutes, Barghouti et ses associés sont pris de court. Leur analyse correspond à celle du Shabak : c’est un soulèvement populaire. Barghouti essaie alors de prendre la direction opérationnelle et politique de cette seconde Intifada. » Peu à peu, des agents infiltrés du Shabak collectent des données suggérant que, via le Tanzim [branche armée du Fatah], Barghouti a fourni les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa en fonds et en armes pour commettre une série d’attentats dans les Territoires contre des soldats et des colons. « La seconde Intifada a commencé comme un soulèvement populaire et l’armée israélienne l’a noyée dans le sang, se justifie Qadoura Fares. Nous n’en pouvions plus d’assister à des funérailles où les proches des victimes nous demandaient des comptes. Contrairement aux apparatchiks du Comité central [du Fatah], Marwan a tout de suite compris que, dans ce climat, le Hamas allait rafler la mise et balayer le Fatah. » Plus tard, Barghouti affirmera avoir toujours donné pour consigne claire de ne

AV O

Non-violence

naître que la violence de la seconde Intifada était une erreur, il répond : « Au cours de notre histoire, nous avons plus combattu avec notre sang qu’avec notre cerveau. »

POUR

PCF - SECTEUR INTERNATIONAL // Didih & Donuts // 06-2014

Le 15 avril 2002, le chef d’état-major Shaul Mofaz appelle le ministre de la Défense [travailliste], Benyamin Ben Eliezer. « Nous avons retrouvé sa trace. (…) » Surpris, le ministre réagit aussitôt : « Je ne veux surtout pas qu’il soit liquidé, seulement capturé. » Pour le dirigeant travailliste, une fois révolue l’ère Arafat, l’homme le plus recherché d’Israël sera le futur dirigeant des Palestiniens. Le capitaine A., membre de Dudvevan, l’unité de mistarvim [« arabisés », commandos israéliens infiltrés dans la population palestinienne], se rappelle sa surprise : « I’ordre de capture émane directement du cabinet du Premier ministre, Ariel Sharon, une première dans l’histoire de notre unité. » « Capturer vivant un dirigeant politique en territoire ennemi, ce n’est pas rien, se rappelle le colonel Ilan Paz. Je m’interroge sur la nécessité d’une telle opération. Mais les ordres sont les ordres. » Les responsables militaires de la capture de Barghouti sont aujourd’hui pour la plupart convaincus qu’il devrait être libéré, une opinion que partage même un « dur » : Ehoud Barak. Premier ministre travailliste lors de l’éruption de la seconde Intifada [2001], avant de quitter la scène politique Barak se met à harceler son successeur, Ariel Sharon : « Cette arrestation est insensée, parce que, s’il est bien une chose qui manque à son CV, c’est un lien direct avec le terrorisme. De sa prison, le mythe ne fera que croître. » Ariel Sharon lui-même envisage brièvement de le libérer dans le cadre d’un deal avec les Américains : la libération de l’espion américain pro-israélien Jonathan Pellard. Mais cette idée est rejetée par l’administration Bush.

Abbas, quittera ses fonctions ? Malade, épuisé et impopulaire, il pourrait bientôt annoncer sa démission. De sa cellule, Barghouti vient de déclarer que si Abbas démissionne et qu’une élection présidentielle est organisée, il sera candidat. « Tous les sondages le donnent vainqueur », indique Khalil Shikaki, directeur de l’institut de sondage Center for Policy and Survey Research, basé à Ramallah. Réalisé en mars sur un échantillon de 1 200 Palestiniens de la bande de Gaza et de Cisjordanie, un sondage crédite Barghouti de 40 % d’opinions favorables, contre 20 % à Abbas et 35 % au dirigeant du Hamas Ismail Haniyeh. Comme la plupart des observateurs palestiniens, Shikaki juge néanmoins peu probable « la tenue d’une élection présidentielle avant longtemps ». Marwan Barghouti est l’anti-Abbas absolu sur toutes les questions clés : réconciliation avec le Hamas, cessation immédiate de la coopération sécuritaire avec Israël, soutien de l’Autorité palestinienne (AP) à des manifestations de masse non violentes contre Israël et boycott des produits israéliens. Seule exception, comme Abbas, Barghouti estime que « l’Intifada des couteaux » est une erreur fatale. Selon un médiateur qui l’a rencontré en juin dernier, Barghouti appelle de ses vœux une « protestation populaire de plusieurs centaines de milliers de Palestiniens forçant tous les groupes politiques palestiniens à se positionner, y compris le Hamas et le Djihad islamique. Cette campagne devrait être continue et systématique, de façon à entraîner des pressions internationales pour qu’Israël retourne à la table des négociations et mette fin à l’occupation. Les Palestiniens sont prêts à lutter, mais il leur faut quelqu’un qui puisse les guider. Barghouti soutient sans ambiguïté le principe de deux Etats pour deux peuples. Mais aujourd’hui l’AP n’a le choix qu’entre deux options : être l’instrument de libération de l’occupation israélienne ou l’instrument de validation de cette occupation. Le rôle de Barghouti est de restaurer l’OLP comme mouvement de libération nationale. La lutte non violente est le meilleur moyen de combattre la poursuite de la colonisation de peuplement et la judaïsation de Jérusalem-Est. Il est tout à fait possible de, reprendre des négociations si Israël exprime officiellement son intention de mettre fin à l’occupation et de revenir aux lignes de 1967. » Cette idée de non-violence est écrite noir sur blanc dans un document issu de pourparlers récents entre des cadres du Fatah emmenés par Qadoura Fares, ancien ministre de l’AP et « oreille » de Barghouti, et des cadres du Hamas. On y parle ni plus ni moins de relancer le combat palestinien en s’inspirant de Martin Luther King et du Mahatma Gandhi: « Sans la moindre violence, des centaines de sit-in sur les maakafim [routes de contournement des localités palestiniennes tracées à l’intention des colons] rendraient impossible la vie des colons. » Lorsqu’on demande à Fares si ce n’est pas une manière de recon-

T É À L ’ O C C U PA T I O N

campagne du PCF pour la libérationde Marwan Barghouti

« Condamné à cinq peines de prison à vie, le “Mandela palestinien” demeure aux yeux des deux parties comme étant le seul capable de les réconcilier », estimait Courrier International qui reproduisait fin août un article du journal israélien Haaretz. Nous en reproduisons l’intégralité sur le site nbso.fr et de larges extraits ici.

CAMPAGNE INTERNATIONALE DE LIBÉRATION DE TOUS LES PRISONNIERS POLITIQUES PALESTINIENS

dernière lueur d’espoir de voir ce conflit prendre fin et déboucher sur une solution à deux Etats. » En juillet 2000, après l’échec du sommet de Camp David, Ehoud Barak déclare : « Nous n’avons pas de partenaire. » Le 28 septembre 2000, Ariel Sharon, alors député du Likoud et chef de l’opposition parlementaire, se rend sur le mont du Temple et des émeutes éclatent dans les Territoires. La réaction de Tsahal est extrêmement violente. « Dans les premières semaines, la proportion est de 15 tués palestiniens pour un tué israélien », souligne l’ancien directeur du Shabak Yuval Diskin, lequel est alors en désaccord avec plusieurs responsables de Tsahal, dont Moshe Yaalon, qui considère que les Palestiniens mènent une guerre planifiée de longue date. Ami Ayalon, autre ancien chef du Shabak, abonde

mener d’attaques qu’en Cisjordanie. Quoi qu’il en soit, au printemps 2002, le gouvernement israélien ordonne l’arrestation ou la liquidation de celui qui est devenu l’ennemi public numéro un. Quatre mois après son arrestation, le procureur de l’Etat l’inculpe de trente-sept attentats et de participation une entreprise terroriste. Le 20 mai 2004, il est reconnu coupable de cinq chefs d’assassinat et condamné à cinq peines de prison à vie et quarante ans de plus pour tentatives d’assassinat et appartenance à une organisation terroriste. Après le décès de Yasser Arafat, en novembre 2004, Mahmoud Abbas, opposé à la lutte armée prônée par Barghouti, est nommé à la tête du Fatah. Une élection présidentielle au suffrage universel est organisée le 15 janvier 2005 pour succéder à Arafat à la tête de l’AP. Bien qu’encore en isolement total,

Barghouti parvient à rendre publique son intention de briguer la présidence de l’AP. Mais Fadwa Barghouti et Qadoura Fares le persuadent de renoncer. « Aujourd’hui, je dois admettre mon erreur, déclare Fares. Je pensais que, même si ce n’était pas lui qui allait nous doter de l’Etat de Palestine, Abbas était le mieux placé pour rebâtir tout ce que l’Intifada avait détruit, promouvoir la démocratie et reprendre le processus diplomatique. Marwan n’était pas du même avis : “Abbas n’a qu’une seule carte en mains, l’option diplomatique. Nous avons essayé la lutte sans la négociation et ensuite la négociation sans la lutte. Ça n’a rien donné. Seules la négociation et la lutte nous apporteront la libération.” » Deux Etats Quoi qu’il en soit, Barghouti renonce et Mahmoud Abbas est élu président de l’AP au terme d’un scrutin auquel le Hamas ne présente pas de candidat. Il est ensuite nommé président de l’OLP, le 8 mai 2005. Lors des législatives palestiniennes de janvier 2006, Barghouti est placé en position éligible sur la liste du Fatah. Après la victoire du Hamas, Abbas est contraint de nommer Ismaïl Haniyeh Premier ministre. Alors que les signes avant-coureurs d’une guerre civile se multiplient, Barghouti entame un dialogue avec les prisonniers des différents groupes armés palestiniens, y compris du Hamas et du Djihad islamique. Le résultat est le « Document des prisonniers », un texte sans précédent qui prône l’existence côte à côte de deux Etats sur la base des frontières d’avant 1967, la mise en œuvre du droit au retour [des réfugiés palestiniens], l’endossement des accords israélopalestiniens déjà conclus, l’abandon des opérations armées en territoire israélien, la démocratisation de l’OLP et l’égalité de droits pour les femmes. Barghouti est la seule figure du Fatah capable de gagner une élection face au Hamas. Ce qui ne rassure pas Zeev Elkin, ministre de Jérusalem, un faucon du Likoud : « Quand Abbas s’en ira, le Fatah ne se risquera pas à organiser des élections perdues d’avance. Tout cela dégénérera sans doute dans la violence et le chaos, mais Barghouti continuera de croupir en prison. » Matti Steinberg ne partage pas cette conclusion hâtive : « Lorsque Mahmoud Abbas s’en ira, le risque de chaos sera tel que les Palestiniens chercheront un sauveur, comme en Afrique du Sud. Affolée, la communauté internationale exercera de sérieuses pressions sur Israël et nous devrons libérer Barghouti et négocier avec lui. » Dernièrement, Barghouti s’est violemment opposé à une élection « à l’arabe » du successeur d’Abbas à la tête de l’AP. « La seule voie légitime est une élection au suffrage universel et sous supervision internationale. Quiconque croit que le prochain président palestinien ne sera pas issu des urnes se berce d’illusions. » Gidi Weitz, publié le 5 juin 2016.


PCF PCF GIRONDE REPAS FÉDÉRAL

ADECR 33

salle de la Marègue à Cenon, sur inscription

L’assemblée générale de l’Adecr 33 qui se tiendra le 5 novembre prochain à Artigues. « Elle devra engager notre association à se renforcer et permettre aux élus, notamment à travers cet outil formidable de formation qu’est le Cidèfe, d’être toujours plus au service des populations en cette période politique lourde de menaces pour la République », explique Patrick Alvarez, son président. « Les élus communistes, apparentés et membres de l’Adecr 33 combattifs et rassembleurs, poursuit-il, sont au service des populations pour résister et renouer avec l’espoir et la transformation sociale. L’Adecr 33 œuvre sans relâche pour dénoncer les politiques d’austérité menées à l’égard des collectivités (baisse drastique de la Dotation Globale de Fonctionnement), politiques renforcées par les réformes territoriales engagées depuis 2014 ( Loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles, loi de délimitation des régions, loi de nouvelle organisation territoriale de la République). Ces réformes contribuent à transformer profondément l’architecture administrative et politique de nos territoires. En liant les problèmes généraux (emploi, logement, défense des services publics et des personnels territoriaux…) et les préoccupations quotidiennes de nos concitoyens, les élus de l’Adecr sont au cœur des combats décisifs pour la Nation comme l’illustre la bataille menée contre les fermetures de bureaux, les réductions d’horaires d’ouverture, les suppressions d’emplois qui frappent les agences postales sur l’ensemble de notre territoire. » Depuis mars 2014, l’Adrec 33 compte près de 120 élus dans notre département dont six maires. Ces élus sont exclusivement, depuis 2015, des élus communaux et intercommunaux.

Œuvrer sans relâche pour dénoncer les politiques d’austérité

Dimanche 27 novembre à midi,

DÉBATS PRÉPARATOIRES À LA CONFÉRENCE NATIONALE

Sans attendre, avec nos concitoyens Comme dans tout le pays, les communistes des 24 sections du PCF en Gironde se réunissent jusqu’au 2 novembre pour débattre des propositions du Conseil national (CN) sur les élections 2017. Les comptes rendus de sections et de cellules - tous transmis au CN - reflètent la recherche de clarté et de sincérité, dans le souci d’un rassemblement efficace à gauche, pour la présidentielle mais aussi pour engager sans attendre les états généraux législatifs avec nos militants-tes, concitoyens-nes et forces de gauche. (extraits) Section de Bègles « L’écoute, la contradiction… dans le respect des opinions de chacun », ont présidé à ce débat entre une trentaine de camarades. Certains considèrent Jean-Luc Mélenchon « dangereux ». Il « refuse la démocratie, les références communistes »… Deux camarades n’ont « aucune confiance en JLM » et souhaitent « une candidature communiste », l’une se demande si « la pétition ne va pas aboutir à finaliser, justifier la candidature de JLM dont elle ne veut pas ». Un autre reprend la formule « bonnet blanc et blanc bonnet » pour évoquer Sarkozy et Hollande. Pour lui, « le PS n’existe plus, la gauche non plus ». Il votera « pour le changement ». D’autres pensent que la candidature de JLM serait « la plus réaliste » dans le contexte politique actuel, « même si cela ne doit pas se faire sans conditions ». Quelques-uns espèrent « une candidature mise à la disposition du rassemblement », en lien avec la pétition qui « n’exclut personne » de la gauche anti-gouvernementale, « pour l’avenir de la gauche et du pays ». Il faut « refuser la résignation en considérant que c’est plié et que la droite va revenir »… Une candidature communiste serait « suicidaire ». La division « ouvrirait la voie à la droite et à l’extrême droite ». Un regret s’exprime sur la pétition. « N’arrivet-elle pas trop tard ? Nous faut-il un leader pour les présidentielles…et tout miser sur les législatives ? Quel intérêt d’une candidature communiste si elle doit réaliser 2 % ? »… L’importance des législatives est partagée et « les services publics devront être au cœur ». La législative « permettra la rencontre de toute la gauche ». Un camarade pense qu’avec « 65 000 questionnaires sur les 500 000 espérés »… « on ne pèse pas lourd ». Pourtant ce nombre est « intéressant » pour d’autres, « mais nous devons organiser des restitutions ».

« Si les citoyens n’interviennent pas, le rassemblement n’aura pas lieu » et « le FN est un risque réel ». L’assemblée a décidé d’une restitution du questionnaire le 10 novembre en invitant largement. Le 4 pages et la pétition sont proposés sur les marchés et distribués dans les quartiers. Les trois sections de la 3e circonscription se sont rencontrées et un débat public dans le cadre des « états généraux de circonscription » aura lieu d’ici fin novembre. Section Rives de Dordogne Une motion a été votée (14 voix pour sur 15 présents) « Dans l’attente d’un rassemblement autour d’une candidature commune, défendant une politique de progrès, l’AG demande qu’une candidature issue du PCF soit proposée pour les élections présidentielles 2017. »

Compte-rendu de la section PCF Nord Gironde « Le climat social est toujours constitué de luttes après les mois de bataille contre la loi El Khomri. Mobilisations des policiers, des salariés des EHPAD (Terre Nègre, La Réole, etc.). Des camarades sont investis dans la lutte contre le parking à camions dans le cubzaguais, pour le développement du fret. Des sections du parti sont engagées dans la lutte pour le maintien et le développement des services publics (bureaux de poste). Les pétitions connaissent un franc succès. Le rassemblement devant l’Apple Store pour dénoncer la fiscalité soumise à Apple a connu un bel écho de la population. Nos propositions pour le développement de l’industrie, des services publics et de l’emploi doivent donc être mises en avant. La pétition “2017, Vivement la Gauche” connaît un succès sur la toile avec près de 8 000 signatures mais il nous faut la relayer et la faire signer partout. La consultation citoyenne a réuni 65 000 questionnaires dont 800 pour le département. Il en ressort 7 propositions qu’il nous faut faire connaître et partager le plus largement possible avec les citoyens. Les états généraux dans les circonscriptions devront s’attacher à mener les discussions sur ces points. Concernant les élections, d’ores et déjà 15 sections réunissant 250 camarades ont débattu des échéances électorales. Les débats doivent avoir lieu partout avec les camarades afin que la Conférence du 5 novembre se positionne sur une des 3 options. Le projet de loi de finances prévoit

l’arrêt des envois des bulletins de vote par courrier pour les élections présidentielles et législatives : sous prétexte d’ économie, cela favorisera les plus gros partis politiques et nuira à la participation. La projection de la constitution de la future assemblée nationale est extrêmement alarmante : moins de 100 députés de “gauche” sur 577. Jamais nous n’aurions connu une assemblée nationale avec autant de députés de droite et extrême droite. La période est très grave, il nous faut inverser cette tendance. » Dans la discussion : « La candidature de Mélenchon a pour conséquence que le débat s’ankylose au sein du Parti (bien qu’elle soit une des solutions par défaut). On perd du temps en restant dans l’expectative. Une candidature unique du PCF serait se tirer une balle dans le pied car le résultat sur les présidentielles a une influence sur ceux des législatives. Il nous faut écouter nos camarades communistes, celles et ceux qu’on ne voit pas forcément aux réunions. » Tous les membres présents sont d’accord pour « pousser au rassemblement jusqu’au dernier moment lors duquel nous nous rallierons à la candidature qui se présente comme étant la plus proche de nos propositions. Suite à quoi nous ferons campagne en toute indépendance et autonomie. Nous sortirons ainsi de ce débat pour construire les listes des élections législatives et partir en campagne avec nos candidats. » « Travaillons ce sur quoi on est bon : la proximité, donc les législatives. Débattons de nos propositions et arrêtons de cristalliser les débats sur la stratégie. Les listes des législatives doivent être construites dans le rassemblement mais celui-ci doit se poser dans chaque circonscription et non départementalement. Les rapports et discussions locales permettent une construction plus rapide des listes si tant est que les fédérations les valident ensuite. Par exemple, sur le canton de Bourg, un candidat Vert souhaite le rassemblement. Dès maintenant, débutons la campagne des législatives. » Les communistes distribuent le 4-pages de restitution de la consultation sur les marchés et invitent à des rencontres publiques « états généraux législatifs » de la circonscription (3 rencontres, dans le Cubzacais, le blayais et Coutras) avec des flyers et une conférence de presse.

Session de formation et Assemblée générale Samedi 5 novembre, de 10h à 17h30, Maison de la promotion sociale à Artigues À l’issue de la session de formation, l’assemblée générale se réunira afin de préparer le congrès national de l’ANECR des 18, 19 et 20 novembre prochain à Saint Etienne. www.elunet.org

Souscription Je verse ……………………………… € (ma remise d’impôt sera de 66% de ce montant) Nom-Prénom ……………………………………………… Adresse …………………………………………………… ……………………………………………………………… Chèque à l’ordre de ADF PCF 33 Retournez à PCF - 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux

Les dons sont limités à 7 500 € par personne Les versements ouvrent un droit à déduction de 66% du don dans la limite de 20% des revenus nets imposables. Ainsi, un don de 100 € permettra une réduction d’impôt de 66 €

À suivre… Résumés Ch. Texier, Vie du Parti 33 Les Nouvelles 3 novembre 2016 • 7


CULTURE & SOLIDARITÉ CINÉ-MÉMOIRE

Hommage au clown chocolat Les Amis du Clown Chocolat et l’association PourQuoiPas, en association avec le cinéma Utopia de Bordeaux vous proposent une projection unique du film Chocolat (1) le 5 novembre, suivi d’un débat animé par J.P. Lefèvre et les Amis du Clown Chocolat. Rafael Padilla, dit le clown chocolat, va enfin être reconnu par l’apposition de son nom sur une place de Bordeaux. L’Association PourQuoiPas et les Amis du Clown Chocolat s’en félicitent et recueillent ainsi les fruits de leur engagement. Entretien avec Jean-Pierre Lefèvre, président de l’Association. BORDEAUX

8h pour la Palestine Palestine 33 organise 8h de rencontre autour de la Palestine, samedi 5 novembre 2016 de 15h à 22h, salle du Point du Jour Pierre Tachou à Bordeaux (44 rue Joseph Brunet, tram B, arrêt Brandenburg). « Pour le peuple palestinien, les raisons de désespérer sont immenses : la progression continue des colonies, la répression, l’emprisonnement et la détention administrative qui n’épargnent pas les enfants, le blocus et la non reconstruction de Gaza, etc. Le scandaleux soutien de la France, de l’Europe et des USA à l’état israélien contribue à maintenir en place un gouvernement menant une politique d’implantation colonialiste et d’apartheid. Cependant la société palestinienne résiste : en s’opposant aux expulsions et aux destructions, en transmettant la mémoire, en reconstruisant, en créant des occasions de joie pour les enfants. Certains choisissent des formes de résistance armée. Groupe local de l’AFPS (Association France Palestine Solidarité), Palestine 33, par l’organisation de conférences, la tenue de manifestations, par l’appui financier à des actions de terrain, est depuis 20 ans aux côtés du peuple palestinien dans sa lutte pour la liberté et la paix. Plusieurs associations amies agissent dans le même sens au sein de la Plateforme française des ONG pour la Palestine, et nous leur donnons la parole. Elles informent, en particulier sur

la violation des droits de l’Homme, ou soutiennent des projets de développement. » Au Programme

15h : Ouverture 15h30 : Visite animée des stands : Artisans du monde / Secours populaire 17h : Conférence et débat, avec Olivia Elias, économiste et poète. Pourquoi l’économie palestinienne ne peut pas fonctionner ? « La paix par le progrès économique » vantée par les dirigeants israéliens est illusoire dans un contexte d’occupation-colonisation. Et avec Salman El Herfi, ambassadeur de Palestine en France. Qu’en est-il de la situation dans les territoires palestiniens ? Y a t-il une évolution des points de vue de l’Union européenne, des USA et des instances internationales sur la Palestine ? Quel est l’impact de la campagne BDS ? 19h30 : Apéritif 20h : Repas palestinien (12€, sur réservation au 06 49 63 40 14 ou à contact@palestine33.org avant le 31 octobre) Stands en permanence : Palestine33 (librairie et vente d’artisanat palestinien), Union juive française pour la paix, Collectif pour la libération de Georges Abdallah, Amnesty international, Artisans du monde CCFDterre solidaire, Secours populaire.

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0118 C 85932

8 • Les Nouvelles 3 novembre 2016

NBSO. Quelle est la raison d’être de l’association PourQuoiPas ? Jean-Pierre Lefèvre. Nous sommes une association culturelle et citoyenne bordelaise. C’est une aventure collective qui entend sensibiliser les citoyens à l’Autre, appelle à s’ouvrir au Monde, qui s’inscrit dans le mouvement de l’Éducation Populaire.

NBSO. Pourquoi s’être investis dans la reconnaissance du Clown Chocolat ? J-P.L. En 2012, j’ai lu le livre de Gérard Noiriel, Chocolat, clown nègre. J’ai découvert qu’il était mort à Bordeaux, le 4 novembre 1917, où il fut enterré dans le carré des indigents du cimetière protestant, situé à quelques dizaines de mètres de mon domicile. Il fut oublié de tous, peutêtre parce qu’il était noir et pauvre ? Ainsi pour réparer cet oubli, s’est créée l’association PourQuoiPas qui a rencontré beaucoup de sympathie à son histoire. Réunis, nous avons réalisé un court métrage illustrant sa vie puis créé un spectacle, le Cinématodanse pour lequel nous avons reçu le prix spécial du jury de Bordeaux Égalité en 2015, brisant ainsi le mur du silence. Depuis nous menons des activités culturelles et mémorielles auprès de tous les publics. Rafael est bien un messager positif pour le vivre ensemble. Nos efforts portent leurs fruits car, après la pose officielle d’une plaque en hommage au Clown Chocolat au cimetière protestant en février 2016, ce sera au tour de l’inauguration d’une place du Clown Chocolat en 2017 à Bordeaux. Ces actions et réflexions sont une illustration de l’actualité de Rafael, dit le Clown Chocolat, la preuve que la France existe aussi grâce à l’apport de vies et de talents venus d’ailleurs enrichir notre pays.

NBSO. Après cette étape, quels autres objectifs vous fixez-vous ? J-P.L. Nous souhaitons continuer nos actions culturelles auprès des publics les plus larges (écoles, centres sociaux, médiathèques, associations, hôpitaux…) à la fois pour le faire connaître et réfléchir ensemble sur le besoin d’égalité, de liberté et de fraternité aujourd’hui encore. Avis aux amateurs, nous sommes à leur disposition. Il y a bien sûr la pédagogie mais il y a surtout le plaisir de la fête quand on parle du Clown Chocolat. Soulac 1900 pourrait mettre cette année Chocolat à l’honneur. Des projets de comédie musicale plus ambitieux nous titillent, mais « chut … » Nous comptons, après la séance d’hommage au Clown Chocolat du samedi 5 novembre à l’Utopia, annoncer d’autres manifestations qui se dérouleront lors de l’inauguration de la place à son nom, en février 2017, mais re-« chut… » il ne faut encore rien dévoiler.

NBSO. Quels sont les autres projets de l’association ? J-P.L. L’écho rencontré autour du Clown Chocolat, a permis de réunir des talents de qualité. Notre secrétaire, Dominic Rousseau, est écrivain. Son dernier ouvrage Les maîtres du monde (2) a été l’occasion de bâtir un nouveau projet à vocation pédagogique : Res-Publica. Dominic Rousseau met en scène

une conférence théâtralisée autour de témoignages contenus dans son livre, incarnant la vie des instituteurs, révélant leur solitude et les difficultés rencontrées en temps de paix comme en temps de guerre face à l’Église, aux réticences de certaines populations ou celle d’un régime antirépublicain, tel celui de Vichy. Le livre est sorti en septembre et ResPublica a été récompensé du prix de la Citoyenneté, lors de la Quinzaine pour l’égalité de Bordeaux Métropole et présenté le 28 septembre dernier à l’Hôtel de ville. Cette conférence théâtralisée s’appuie sur une exposition de 11 panneaux « Une histoire de la laïcité à l’école de la Révolution à nos jours ». À noter : J.P. Lefèbre et son association seront les invités de V. Maurin, qui animera une soirée autour de son livre Un communiste dans sa ville, le 10 novembre à partir de 18h salle Tachou à Bacalan. propos recueillis par Jean-Jacques Bordes

1 - Film de Roschdy Zem - France 2015 1h50mn - Scénario de Cyril Gely, Olivier Gorce, Roschdy Zem et Gérard Noiriel, librement adapté du livre Chocolat clown nègre de Gérard Noiriel avec Omar Sy, Hames Thierrée, Clotilde Hesme, Olivier Gourmet, Frédéric Pierrot, Noémie Lvovsky, Alice de Lencquesaing, Olivier Rabourdin… 2 - Le livre de Dominic Rousseau est en vente auprès de l’Association et à la Machine à Lire au prix de 20 €


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