souvent éloignées des protocoles et règles importés par ces politiques et ces projets. Les indicateurs quantitatifs ne permettent pas d’appréhender les effets inattendus. •
Les analyses des données réalisées par les chercheurs du LASDEL sont toujours ancrées dans le terrain (grounded theory). Le LASDEL ne sépare pas la production des données de leur interprétation, il ne s’enferme dans aucun système théorique préexistant, et privilégie un comparatisme de proximité, permettant des montées progressives en généralité, toujours sensibles aux contextes.
•
Le LASDEL est une structure collective, où les chercheurs sont habitués à travailler en équipe, en particulier sur des programmes de recherche multi-sites et multichercheurs à visée comparative. C’est dans cette perspective que le LASDEL utilise fréquemment le canevas ECRIS comme phase d’enquête collective initiale précédant les recherches individuelles sur chaque site, qui restent indispensables.
•
Le LASDEL est une institution de recherche et non un bureau d’études : il négocie les termes
de
référence
de
ses
programmes,
utilise
ses
propres
dispositifs
méthodologiques, élabore sur chaque sujet une problématique spécifique. Mais il entend aussi ancrer ses recherches dans des enjeux de société et de développement, et souhaite que ses résultats puissent contribuer à améliorer la qualité des services délivrés et des politiques qui les encadrent. Il engage donc un dialogue permanent avec les institutions publiques au Niger et au Bénin, ainsi qu’avec les partenaires au développement. Le LASDEL développe notamment des programmes de rechercheaction, centrés sur l’identification des innovations internes aux services publics africains. Dans le cadre de la collaboration avec le CPAN, le LASDEL a, d’une part, organisé et encadré l’enquête collective ECRIS à Niamey suivie des enquêtes sur Zinder et Tahoua et, d’autre part, mené des enquêtes ultérieures afin de contextualiser certains des propos recueillis lors des focus group et histoires de vie pilotés par le CPAN, et d’ouvrir ainsi des pistes non mentionnées dans ces propos.
1.2.
L’atelier ECRIS
La méthodologie ECRIS est une forme d’enquête collective exploratoire se présentant comme un canevas avec différentes étapes. Ce travail collaboratif permet, d’une part, d’élaborer, d’appliquer et d’affiner un dispositif de recherche et, d’autre part, d’avancer les premières analyses issues des matériaux collectés et d’identifier de nouvelles pistes de recherche. Telle que définie, l’ECRIS peut ressembler, à certains égards, à un « atelier de cadrage », sorte de réunion souvent organisée par des consortiums de chercheurs pour marquer le lancement d’une recherche incluant plusieurs pays et sites d’enquêtes. Elle présente plusieurs différences avec ces réunions dans la mesure où le travail collectif ne se limite pas à améliorer les outils de collecte de données, mais consiste surtout à mener
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