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Ifremer

UN CHAMP DES POSSIBLES EN AQUACULTURE ET DANS L’ENVIRONNEMENT

Ci-dessus : panache turbide face au récif. © Ifremer

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PUBLI-COMMUNIQUÉ

Présent depuis près de 50 ans en Nouvelle-Calédonie, l’Ifremer renouvelle son partenariat avec les collectivités locales (Provinces, Gouvernement) et l’État depuis un quart de siècle au travers d’accords-cadres pluriannuels. Depuis 2017, les thèmes d’intérêt partagés portent prioritairement sur la durabilité des ressources et agrosystèmes aquacoles, la vulnérabilité des écosystèmes récifo-lagonaires et les géosciences marines.

En mai dernier, les équipes de la délégation Ifremer ont présenté les résultats des travaux des cinq dernières années devant un public invité de 150 personnes issues du monde de la recherche, gestionnaires ou opérateurs privés (bureaux d’études, Cluster maritime…). « Cela fait au moins six ans que nous n’avions pas fait ce genre d’exercice de communication grand public. J’avais à cœur de répondre à une demande forte de la part des collectivités, des entreprises et des partenaires scientifiques », confie Benoît Soulard, nouveau délégué Ifremer en Nouvelle-Calédonie.

Parmi les projets fédérateurs sur un territoire couvrant 13 % de la ZEE française, étaient attendus les résultats des programmes « RESSAC » (Ressources et écosystèmes aquacoles en Nouvelle-Calédonie), projet pluridisciplinaire axé sur l’amélioration de la survie en écloserie, des gains de robustesse des post-larves et sur la mise au point de pratiques innovantes pour le développement de la filière, et « PRESENCE » (Pressions sur les écosystèmes lagonaires de Nouvelle-Calédonie), en lien avec les acteurs publics et privés du développement pour la gestion durable des écosystèmes reconnus parmi les plus remarquables de la planète.

Dans les thèmes abordés, l’influence du microbiote sur le développement des crevettes, les indicateurs de santé des crevettes ou l’intérêt de disposer du génome de Litopenaeus stylirostris (crevette bleue du Pacifique) pour pouvoir identifier des marqueurs de résistance aux maladies ou facteurs de stress environnementaux liés au changement global ont suscité de nombreux échanges avec le public. En matière d’innovation, les probiotiques issus de bactéries locales, l’incorporation de micro-algues en nutrition animale ou leur valorisation en cosmétique, alicaments ou agroalimentaire ont également suscité un intérêt croissant par les parties présentes.

Crevette bleue du Pacifique Litopenaeus stylirostris.

© Ifremer | O. Dugornay

En parallèle à ces travaux de recherche, d’autres axes se développent désormais, en particulier autour des pressions que subissent les écosystèmes coralliens, notamment lors d’épisodes climatiques intenses (cyclones, dépressions tropicales). La restitution a permis de présenter les outils développés (modèles hydrodynamiques, algorithmes d’analyses d’images satellites) ou méthodes innovantes de suivi des communautés microbiennes par ADN environnemental afin de caractériser l’impact des activités minières, ainsi que les résultats d’étude sur le fonctionnement du lagon de Poé lors d’épisodes d’efflorescences massives d’algues vertes.

De nombreux enjeux émergent avec en fil rouge le dérèglement climatique mondial, comme les algues toxiques, la gestion halieutique, les observatoires du milieu marin et la durabilité de l’aquaculture calédonienne.

Contact : Benoît Soulard, Délégué de Nouvelle-Calédonie benoit.soulard@ifremer.fr

INTERVIEW

Carolane Giraud, doctorante au sein de l’unité « Lagons, Écosystèmes et Aquaculture Durable en Nouvelle-Calédonie » à Saint-Vincent, a reçu le Prix Jeunes Talents France 2022 Fondation L’Oréal Unesco Pour les Femmes et la Science, le 12 octobre au CNAM à Paris. Retour en interview suite à la cérémonie.

CAROLANE GIRAUD, LAURÉATE DU PRIX JEUNES TALENTS FRANCE FONDATION L’ORÉAL UNESCO POUR LES FEMMES ET LA SCIENCE

Carolane Giraud

© Delphine Mayeur

• Quel est l’objectif de ta thèse en Nouvelle- Calédonie ?

- La crevetticulture se développe depuis les années 1970 en Nouvelle-Calédonie. Cette activité se répartit sur 700 hectares d’exploitation, génère plus de 500 emplois et produit environ 1 500 tonnes de crevettes par an dont 55 % sont exportées.

La pérennité de la filière représente donc un enjeu socioéconomique majeur pour l’île. Hélas, des mortalités larvaires massives en écloseries causent une pénurie impactant l’ensemble de la production et les causes de ces mortalités sont actuellement inconnues.

Mon projet de thèse étudie l’évolution physicochimique de l’eau d’élevage ainsi que la dynamique des communautés microbiennes associées à ces eaux et aux larves afin d’identifier des biomarqueurs microbiens pour la mise en place d’outils de détection et de prédiction.

• Qu’est-ce qui est passionnant dans l’étude de la crevette ?

- Je suis toujours fascinée par l’étude du monde complexe et pourtant infiniment petit des micro-organismes. Pouvoir les étudier dans le monde de la crevette rajoute un enjeu concret et donc une motivation supplémentaire. À cela s’ajoutent des échanges diversifiés et passionnants avec les acteurs de la filière qui amènent toujours de nouvelles perspectives de travail.

• Comment te projettes-tu dans les années à venir ?

- Ma soutenance de thèse devrait avoir lieu en avril 2023. Après cette première (grosse) étape, j’espère continuer mon aventure calédonienne un peu plus longtemps pour finaliser ce projet qui a pris du retard à cause de la Covid.

J’aimerais pouvoir apporter des solutions concrètes à la filière avant de poursuivre en post-doc (pourquoi pas au Canada) pour continuer à enrichir mes compétences en écologie microbienne marine et peut-être un jour retrouver l’Ifremer.

Pour cette 16 ème édition, la Fondation L’Oréal et ses partenaires ont réaffirmé leur engagement aux côtés des femmes scientifiques, afin de les accompagner, les rendre visibles, et soutenir leurs recherches : 23 doctorantes et 12 post-doctorantes ont été sélectionnées parmi 660 candidatures éligibles par un jury d’excellence composé de 28 chercheurs de l’Académie des sciences.

ACCORD DE COOPÉRATION IFREMER - CPS

Le 29 septembre, François Houllier, PDG de l’Ifremer, et Stuart Minchin, DG de la Communauté du Pacifique Sud (CPS), ont signé un mémorandum d’entente dont l’objectif est de faciliter les collaborations entre les deux organisations dans le domaine des sciences océaniques. Les thèmes concernés portent entre autres sur la gestion durable des ressources marines, l’exploration et l’observation des fonds et de la colonne d’eau ou encore le partage d’outils d’aide à la décision et données face aux enjeux globaux tels que réchauffement climatique, montée des eaux…

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