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Wallis-et-Futuna
LA MISE EN PLACE DE LA PREMIÈRE AIRE MARINE ÉDUCATIVE DE L’ARCHIPEL
Ci-dessus : ce projet d’aire marine initiée dans l’archipel en milieu scolaire existe depuis déjà plus d’un an. Il s’agit d’un projet expérimental.
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Né aux Marquises il y a 10 ans, le concept d’aires marines éducatives s’est étendu depuisà l’échelle nationale. Aujourd’hui, en métropole et en outre-mer, plus de 260 écoles sont impliquées dans la gestion et le suivi de petites zones maritimes littorales. À Wallis-et-Futuna, l’école de Malaefoou travaille à la création de la première « AME ».
Une aire marine éducative permet à des élèves, encadrés par leurs enseignants, de s’impliquer pour la défense de leur milieu naturel, en définissant les enjeux et les priorités de préservation d’une petite zone littorale à proximité de leur école.
À Wallis-et-Futuna, la Direction de l’enseignement catholique (DEC) en partenariat avec le Service territorial de l’environnement (STE) et l’Office français de la biodiversité (OFB) ont émis le souhait de développer un projet d’aire marine éducative dans l’archipel, et ont reçu pour cela le soutien du chef du territoire en juillet 2021. Grâce à la motivation et à l’engagement de deux enseignants des classes de CM1 et CM2 de l’école Logolelei du village de Malaefoou, cet établissement au sud de Wallis a été identifié comme la structure porteuse du projet.
« Au travers de ce projet d’aire marine éducative, les enseignants bénéficient de champs exceptionnels d’exploration pour les élèves mais aussi d’un support pédagogique pour la mise en oeuvre du parcours citoyen de l’élève prévu par les programmes scolaires », considère le Service territorial de l’environnement.
Le projet doit se structurer autour d’un conseil de la mer où les élèves échangent et délibèrent sur les étapes à suivre, avec l’accompagnement de leurs enseignants. Le programme est prédéfini par l’équipe projet et se partage selon ces cinq périodes scolaires :
• l’étude d’un écosystème littoral : la mangrove ;
• l’étude du platier et des herbiers ;
• le lagon et ses richesses ;
• la barrière de corail et l’îlot Faioa (espèces exotiques envahissantes et biodiversité) ;
• le large : les grands poissons et migrations.
Grâce à ces activités, les enseignants délivrent des savoirs dans plusieurs matières : mathématiques, histoire, géographie, français et valeurs citoyennes.
Au total, 28 élèves ont organisé le premier conseil de la mer à l’école de Malaefoou. Ce travail a consisté à déterminer le périmètre de la zone marine, à faciliter l’accès à cette zone et à lister les actions que les élèves souhaitent y réaliser.
À ce jour les jeunes de cette école ont pu découvrir et étudier l’écosystème de la mangrove via des ateliers d’information et de sensibilisation organisés par les agents du STE et l’équipe pédagogique. Une sortie scolaire a été proposée le 25 août dernier par l’association Fakakolo du village de Utufua pour que les enfants puissent participer eux-mêmes à la restauration de la mangrove. Une autre sortie a eu lieu en octobre dans la mangrove, et les enfants ont présenté aux parents d’élèves les informations apprises et acquises sur cet écosystème fragile. En parallèle, la classe étudie le platier et les herbiers avec l’appui technique du STE et du service Pêche de Wallis-et-Futuna. L’objectif est de vivre la mer, apprendre la mer et transmettre la mer !
Rédaction : Malia Pelo
TÉMOIGNAGE
ANGELINA TOFILI, ANIMATRICE PÉDAGOGIQUE DE LA DIRECTION DE L’ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE (DEC) DES ÎLES WALLIS-ET-FUTUNA
« Apprendre en s’amusant, en explorant diverses matières – maths, français, géographie... – grâce à l’AME, engage les élèves de CM1 et CM2 de l’école Logolelei à la protection de la mer autour d’une zone marine de 13,8 km 2 . Cette zone regroupe quatre villages pour la partie littorale – Utufua, Malaefoou, Teesi et Kolopopo – et quatre îlots pour la partie lagon et récif : Nukutaakimoa, Nukufetau, Faioa et Nukuafo.
Ce qui a motivé les élèves en premier lieu, c’est le fait d’être sensibilisés aux démarches écocitoyennes et de renouer des liens avec la Nature, en partant à la découverte de leur Territoire et en approfondissant leurs connaissances sur le milieu marin. Une prise de conscience s’opère déjà : faire se rencontrer élèves, acteurs de la mer (usagers, professionnels...) et gestionnaires d’espaces naturels ne peut qu’être un atout. Les transferts de savoirs dont les enfants bénéficient de la part de leurs aînés vont leur permettre d’évoluer avec assurance face aux problématiques soulevées lors des conseils de la mer tenus en classe. »