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Actu Outre-mer

UN PROGRAMME DE RECHERCHE POUR MIEUX CONNAÎTRE LES GÉNOMES DES ESPÈCES MARINES

Le CNRS et le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) copilotent le projet ATLASea, doté de plus de 41 millions d’euros. Ce programme de recherche exploratoire vise à étudier le génome de la biodiversité sous-marine dans l’espace maritime français qui est, rappelons-le, à plus de 97 % ultramarin. Cette « cartographie génétique » aidera à mieux comprendre, protéger et étudier les formes du vivant.

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Le programme, d’une durée de huit ans, comporte une première phase de prélèvement au large et en profondeur des échantillons de poissons, mammifères, algues, organismes unicellulaires… Une phase de séquençage des échantillons permettra d’obtenir des génomes complets, qui seront ensuite annotés informatiquement pour y repérer les gènes. Ces informations seront enfin stockées dans une base de données, qui retracera les évolutions des processus biologiques et les variations génétiques, et sera ouverte à la communauté internationale.

D’après Hugues Roest Crollius, biologiste spécialisé dans l’étude du génome et directeur du programme pour le CNRS, « avoir accès à cette information pour un grand nombre d’espèces sera vital à l’avenir de la biologie ». En outre-mer, les prélèvements auront lieu dans les trois océans, sur des sites localisés à Mayotte, en Polynésie française, en NouvelleCalédonie et dans les Antilles françaises.

L’ASSEMBLÉE NATIONALE EN FAVEUR D’UN MORATOIRE SUR L’EXPLOITATION MINIÈRE DES FONDS MARINS

© Pixabay

Le 18 janvier, l’Assemblée nationale a adopté une résolution invitant le Gouvernement à défendre un moratoire sur l’exploitation minière des fonds marins.

Avec près de 11 millions de km², l’espace maritime français couvre environ 8 % des espaces maritimes de la planète et se situe très largement en outre-mer, comme indiqué précédemment (à plus de 97 %).

Porté par le député Nicolas Thierry, le moratoire soutient l’interdiction de l’exploitation minière des fonds marins en haute mer « tant qu’il n’aura pas été démontré […] de manière certaine que cette activité extractive peut être entreprise sans dégrader les écosystèmes marins et sans perte de la biodiversité marine ».

L’Assemblée nationale estime par ailleurs qu’une évolution du cadre réglementaire français est souhaitable et doit être réalisée en association avec les représentants des départements et collectivités d’outre-mer.

LE CEREMA RENFORCE SA PRÉSENCE EN OUTRE-MER

Dzaoudzi à Mayotte.

© Yane Mainard | Pixabay

Implanté en outre-mer depuis 2021, le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA) a créé au 1er janvier 2023 une direction territoriale dédiée à l’outre-mer français.

Localisée à Mayotte, en Guyane et à La Réunion, la toute jeune direction territoriale va s’impliquer aux côtés des collectivités pour les accompagner dans les domaines de l’aménagement des territoires, de l’environnement, de la mobilité, des risques naturels ou des infrastructures, dans un contexte d’adaptation au changement climatique.

Établissement public à pilotage partagé par l’État et les collectivités territoriales, le CEREMA accompagne d’ores et déjà différents projets en outre-mer tels que : le diagnostic de l’impact de l’éclairage urbain sur la biodiversité à La Réunion ; l’installation d’un houlographe pour caractériser les conséquences du changement climatique à Saint-Pierre-et-Miquelon ; le projet de transport collectif en site propre du Grand Nouméa en Nouvelle-Calédonie ; ou encore la conception du projet de résorption de la décharge littorale de l’Anse Charpentier en Martinique.

15 MILLIONS D’EUROS POUR LA RECHERCHE EN OUTRE-MER

80 % de la diversité écologique française se situe dans les territoires ultramarins, particulièrement soumis aux aléas climatiques et à l’érosion de la biodiversité.

Pour construire des réponses adaptées aux interactions entre activités humaines, biodiversité et climat, le gouvernement lance un programme prioritaire de recherche (PPR) de 15 millions d’euros portant sur les enjeux environnement spécifiques à l’outre-mer.

Financé dans le cadre du plan d’investissements France 2030, ce programme sera piloté par l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et s’intéressera à des thématiques telles que les effets potentiels des risques sur les écosystèmes et la santé des populations, les déséquilibres sociaux provoqués, ou encore les potentiels de restauration des milieux pollués. Ces recherches permettront ainsi d’élaborer des pratiques écologiquement soutenables et socialement équitables d’exploitation des ressources naturelles.

Pour Frédéric Ménard, chercheur spécialiste des écosystèmes marins et conseiller scientifique Outre-mer à l’IRD, « ce PPR engage les organismes nationaux, les universités locales et les acteurs des territoires ultramarins dans la coconstruction de projets interdisciplinaires et de solutions durables à certains défis sociétaux. »

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