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Actu Outre-mer

L’IRD DÉPLOIE SA STRATÉGIE DANS LES OUTRE-MER

Valérie Verdier, présidente-directrice générale de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) évoquait dans l’édito d’OUTRE-MER grandeur Nature n°16 (mai-juin 2023) : « Les outre-mer sont porteurs de solutions durables face aux enjeux planétaires actuels. La stratégie Outre-mer constituera la feuille de route de nos actions de recherche, de partenariat et de formation pour les années à venir. » Le pilotage d’un programme prioritaire de recherche « Outre-mer » a en effet été confié à l’IRD fin 2022 par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, dans le cadre du plan France 2030.

Avec plus de 200 agents et quatre représentations en Nouvelle-Calédonie avec compétence à Wallis-etFutuna, à La Réunion avec compétence sur Mayotte et les Îles Éparses, en Polynésie française et en Guyane, l’IRD développe sa stratégie Outre-mer autour de trois axes : avoir une position de leader en science de la durabilité, renforcer son implication dans les politiques de site des universités ultramarines, et enfin renforcer les partenariats de recherche avec les pays des bassins respectifs, depuis les territoires ultramarins.

©Stéphanie Castre

COMMENT LES RÉSERVES NATURELLES CONTRIBUENT-ELLES AU BIEN-ÊTRE ET À LA SANTÉ ?

L’association Réserves Naturelles de France (RNF) travaille depuis quelques années sur la contribution des réserves naturelles au bien-être et à la santé de la société. Par le biais de ses commissions Éducation et sensibilisation à la nature / Territoires et développement durable, et en lien avec l’Observatoire du Bien-Être, RNF pilote une enquête auprès du public sur la relation entre fréquentation de ces espaces naturels protégés et bien-être subjectif, tout au long de l’année. L’objectif de cette enquête est d’établir un premier état des lieux sur les ressentis des visiteurs des réserves naturelles afin d’approfondir ce chantier à la croisée des sciences humaines, sociales et environnementales.

Pour Inès Baticam, chargée d’étude Éducation, sensibilisation à la nature et Territoires à RNF : « Ce champ d’études est assez récent au sein du réseau des RN, et plutôt éloigné du cœur de métier des gestionnaires. Cette approche est néanmoins essentielle et s’inscrit dans le concept développé par l’OMS “Une seule santé” ». En outre-mer, les Réseves naturelles de Trésor, des Nouragues en Guyane, des îles de la Petite-Terre, de la Désirade en Guadeloupe, ainsi que la Réserve naturelle marine de La Réunion (photo ci-dessus) se sont d’ores et déjà associées à cette démarche en relayant l’enquête auprès de leurs publics.

© ADEME

CONNAÎTRE SON EMPREINTE SUR LE CLIMAT DANS LES OUTRE-MER

L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) a développé un calculateur d’empreinte carbone adapté aux territoires ultramarins.

Site web public et gratuit, « Nos gestes climat » offre à chaque citoyen et citoyenne la possibilité de réaliser un « bilan d’empreinte climat personnel » via un questionnaire d’une dizaine de minutes portant sur ces trois aspects de nos modes de consommation : alimentation, logement, transport.

Ce simulateur d’empreinte carbone propose ensuite un parcours de passage à l’action composé d’une série d’écogestes personnalisés, ayant un impact concret sur nos réductions d’émissions de gaz à effet de serre.

Cet outil simple et intuitif permet ainsi à chaque personne de contribuer activement aux objectifs climat issus de l’Accord de Paris, signé lors de la COP 21 : émettre au maximum deux tonnes équivalent CO2 par an et par habitant. Si en France, pour l’année 2021, cette émission moyenne par habitant a été estimée à 8,9 tonnes équivalent CO2 par le ministère de la Transition écologique, l’empreinte carbone des Français aurait diminué de 9 % entre 1995 et 2021 (Source ICI , NDLR).

Première déclinaison ultramarine du calculateur d’empreinte carbone, « Nos gestes Climat » a été testé par plus d’un million de personnes et est disponible en version bêta pour les Antilles, la Guyane, Mayotte, La Réunion et la Polynésie française.

© Ministère de l'Agriculture

UNE CAMPAGNE POUR SENSIBILISER AUX DANGERS COURUS PAR LES PLANTES

Le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a lancé la campagne nationale « Plantes en danger » qui vise à sensibiliser le grand public sur le risque de propagation de certains virus, bactéries ou insectes nuisibles pour les plantes. « La menace liée aux espèces exotiques n’est pas une fatalité. Les étapes qui aboutissent à une invasion sont connues et il est possible d’éviter leur introduction et leur propagation grâce à des stratégies adaptées ». La campagne invite ainsi le grand public à surveiller la nature environnante et à indiquer tout insecte ou signe inhabituel identifié sur les plantes.

Dans les outre-mer, certaines plantes sont d’ores et déjà en danger en raison de l’introduction de différents micro-organismes. À Mayotte, la fusariose du bananier, causée par un champignon, a été repérée sur plusieurs plantations. En Guadeloupe, la maladie du jaunissement mortel du palmier est apparue en 2021 et à La Réunion et en Guyane, la maladie du dragon jaune menace les agrumes.

Une détection précoce des symptômes associés est nécessaire pour prendre des mesures de lutte les plus efficaces possibles. Préserver la santé de nos « Plantes en danger » permet ainsi d’agir en faveur de la production agricole, de la sécurité alimentaire et de la protection de l’environnement.

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