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Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
TROIS SITES NATURELS D’OUTRE-MER INSCRITS AU PATRIMOINE MONDIAL DE L’UNESCO
Quatrième parmi les pays les plus dotés en biens inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO, la France porte une responsabilité à l’échelle mondiale. Sur ses 49 sites inscrits, six sont reconnus au titre du Patrimoine naturel mondial, dont trois dans les territoires ultramarins.
La « Convention pour la protection du patrimoine mondial culturel et naturel de l’UNESCO », signée par la France en 1975, reconnaît la valeur universelle exceptionnelle des biens culturels et naturels à l’échelle planétaire et vise à concilier préservation de la nature et conservation des patrimoines culturels. Le ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires (MTECT) s’est engagé à identifier, protéger et mettre en valeur le patrimoine naturel français et accompagne les territoires souhaitant porter une candidature pour l’inscription d’un site naturel à la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO. La direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature est responsable de cette politique au sein du ministère. Elle agit auprès de ces territoires d’exception afin d’assurer la conciliation entre objectifs de préservation et enjeux de transition écologique et énergétique, dans le contexte actuel d’adaptation au changement climatique.
En raison de la biodiversité exceptionnelle des territoires ultramarins, trois des sites naturels français classés se trouvent en outre-mer : les « Lagons de Nouvelle-Calédonie : diversité récifale et écosystèmes associés », les « Pitons, cirques et remparts de l’île de La Réunion » et les « Terres et mers australes françaises ».
Deux nouvelles candidatures ultramarines seront prochainement étudiées par le Comité du Patrimoine mondial dans les Caraïbes : « Volcans et forêts de la montagne Pelée et des pitons du nord de la Martinique », et en Polynésie française : « Te Henua Enata - Les îles Marquises » – une candidature qui associe les richesses naturelles et culturelles de l’archipel.
INTERVIEW CROISÉE
NATHALIE BAILLON, DIRECTRICE DE L’AGENCE NÉO-CALÉDONIENNE DE LA BIODIVERSITÉ (ANCB), ANAÏS MORLON, CHARGÉE DE MISSION PATRIMOINE MONDIAL À L’ANCB ET CHRISTINE FORT, CHARGÉE DE MISSION ENVIRONNEMENT À LA DIRECTION DU SERVICE D’ÉTAT DE L’AGRICULTURE, DE LA FORÊT ET DE L’ENVIRONNEMENT (DAFE)
• Quelle a été la particularité de l’inscription du site des Lagons de Nouvelle-Calédonie ?
Christine Fort :
Les lagons de Nouvelle-Calédonie sont un bien en série, inscrit depuis 2008, et constitué de six zones distinctes. Sur ce site, on retrouve quatre gestionnaires différents : les trois provinces Nord, Sud et des Îles Loyauté, et le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. La démarche de classement du site émanait d’une volonté politique locale forte, mais ne pouvait être menée sans une concertation importante entre l’ensemble des acteurs. L’État a donc accompagné les gestionnaires en jouant un rôle de facilitateur et en portant l’inscription auprès de l’UNESCO. Ce qui est assez extraordinaire, c’est d’avoir réussi à créer une unité autour de ce projet, tout en prenant en compte les méthodologies et législations, ainsi que les fonctionnements propres aux comités de gestion de chacune des trois provinces et du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
• Quelles ont été les conséquences du classement UNESCO pour le territoire ?
Nathalie Baillon :
Au-delà de la reconnaissance apportée par l’inscription au Patrimoine mondial, le classement a été un formidable catalyseur pour le territoire à différents niveaux. À la suite de l’inscription, les codes de l’environnement des provinces ont vu le jour, de même que des brigades de l’environnement et de nombreuses connaissances ont pu être acquises. Le classement du site a en effet suscité l’intérêt des scientifiques et a permis d’obtenir des données sur l’état de santé des lagons. En 2011, le Conservatoire d’espaces naturels – devenu en 2023 Agence néo-Calédonienne de la Biodiversité – a été créé afin notamment d’assurer la coordination du bien « Patrimoine mondial » en concertation avec l’ensemble des acteurs concernés (gestionnaires et société civile).
• Pouvez-vous nous présenter quelques actualités ?
Anaïs Morlon :
Cette année, au travers de l’Initiative Récifs Résilients, nous avons travaillé à la montée en compétence des gestionnaires, en réalisant un atelier pour les soutenir dans la révision de leurs plans de gestion, avec une méthodologie intégrant les principes de résilience. Nous avons aussi établi de manière concertée le rapport périodique de l’UNESCO, à travers des groupes de travail avec les quatre gestionnaires et l’État : nous avons rempli les chapitres du rapport qui traitent du bien dans sa globalité, des moyens de protection, des risques et du changement climatique. Au bout de 15 ans, le bilan est incontestable : les Lagons de Nouvelle-Calédonie sont toujours en très bon état !
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